aidara

6ème édition Festival Sagesses Populaires : une nouvelle race de jeunes conteurs mauritaniens est née

L’Institut Français de Mauritanie (IFM) a abrité le samedi 27 janvier 2018, la 6ème édition du Festival des Sagesses Populaires organisée par l’Association des conteurs mauritaniens, sous la houlette de Siré Camara et la participation du conteur français Ali Mergache. Cette soirée émaillée de contes a permis de faire découvrir au public, qui était venu très nombreux, de jeunes talents. Six d’entre eux étaient sur le podium et ont participé au concours final du meilleur conteur.  Ce prix qui porte le nom de Ly Djibril Hameth, poète, écrivain, dramaturge, éducateur et fondateur des écoles Diamly qui a quitté ce monde en 2015, a été finalement remporté par Mlle MBarka Diagne de l’Ecole Diamly qui s’est fondu en larmes à l’annonce des résultats, tellement l’émotion était forte.

La lauréate MBarka Diagne (en rose) fondant en larme à l’annonce des résultats consolée par ses camarades et les membres du jury (Photo Aidara)

Auparavant, le public formé essentiellement des écoles finalistes, DIamly, Ansar, Moctar Kelly, Ba Souleye, Zahra, El Mina 2 et l’Association des jeunes dynamiques, avait suivi le mot d’ouverture de la soirée prononcée par le Directeur de l’IFM, Raphaël Malara, celui de Mme Liza représentant l’USAID et l’OIM puis le mot de bienvenu et de remerciement de Siré Camara.

Par la suite, il y eut alternance sur le podium entre la vieille génération de conteurs constituée par Siré Camara et Oumar Diallo et la relève constituée par les six finalistes de la soirée, Mohamed Atigh et MBarka Diagne de l’école Diamly, Fatimata Ly de l’école Ansar, Aissa Sokhna, Ibrahima Kébé de l’école Ba Souleye et Maïmouna Sow de l’école Moctar Kelly. D’autres finalistes des éditions précédentes étaient également là, à l’image de Aldiouma Sao, Nadia Fall, Marième Diallo.

Une jeune conteuse en pleine action -Photo Aidara

Les récits tirés des sagesses populaires d’ici et d’ailleurs ont captivé l’assistance et ont permis de saisir la sagacité des tous petits qui complétaient avec brio les relances des acteurs. Le merveilleux et le rire ont dominé la salle, captivée dans un imaginaire fantastique dans lequel le talent des conteurs  les avait plongés.  Le fameux «Caméléon », l’un des meilleurs Slameurs du pays a également joué à fond sa partition, en sortant de ses bottes secrètes des histoires croustillantes.

Une partie du public (Photo Aidara)

Mme Khadi Mint Cheikhna, compagnon de route du défunt Ly Djibril, présidente d’une association culturelle et présidente actuelle du mouvement PEN-Mauritanie a rendu un vibrant hommage au parrain de la soirée dont elle a loué les qualités et l’apport considérable dans la culture et la cohésion nationale. A ses côtés se tenait la fille de Ly Djibril, Mme Thilo.

La soirée s’est achevée en apothéose sous le récit musical de Ali Mergache et son voyage qui ne finira pas, un voyage dans le fantastique et dans le rêve…

Le jury était composé de deux hommes de culture, Athié et Sidi Mohamed.

Cheikh Aïdara

 

 


Le Groupe des Journalistes Mauritaniens pour le Développement (GJDM) : Communiqué de presse

Il a été créé le 22 janvier 2018 à Nouakchott, une structure dénommée Groupe de Journalistes Mauritaniens spécialisé dans les questions de Développement (GJMD). Ce groupe compte mener des actions d’information, de formation et d’enquêtes de terrain sur les problèmes de développement auxquels la Mauritanie est confrontée depuis quelques années.

Il sera notamment question d’une part, d’analyser les problèmes de conceptualisation et de mise en œuvre des politiques socioéconomiques, de redevabilité et d’appropriation des instruments d’aide internationale, et d’autre part, de suivre l’utilisation des fonds accordés par les bailleurs et les partenaires, leur efficacité, leur efficience et leurs retombées sur les conditions de vie des populations mauritaniennes.

L’objectif général poursuivi par le GJDM est de procéder d’abord à un récapitulatif des faits socioéconomiques sur les dernières années, le comportement des acteurs économiques étatiques et non étatiques, ainsi que leur responsabilité dans la conduite des affaires du pays. Ensuite, il s’agira de suivre les actions en cours, dans l’optique d’accompagner l’exécution des Objectifs de développement durable (ODD) à travers la mise en œuvre des actions inscrites dans la Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) qui va déterminer les politiques de développement de la Mauritanie de 2016 à 2030.

Le GJDM ne se veut ni le gendarme ni le juge de la société. Il est un observateur averti et imprégné des questions de développement à la prise en charge desquelles il contribuera à travers des reportages et des enquêtes en apportant des analyses chiffrées en partant d’informations recueillies auprès des fournisseurs de données et des témoignages des populations.

C’est dans ce cadre que le Syndicat des Journalistes de Mauritanie (SJM) qui parraine le GJDM compte sur la contribution de l’ensemble des acteurs pour soutenir et accompagner le groupe dans l’exécution de sa mission. L’échange de données relatives aux différents secteurs de développement sera nécessaire pour faciliter l’initiative lancée par le GJMD. Il constituera, certainement, un complément précieux dans le cadre du suivi-évaluation des actions menées en matière de politiques nationales de développement et dans l’apport des partenaires, des bailleurs et de la communauté internationale dans les efforts menés par le pays pour assurer le bien-être de sa population.

Le GJMD est composé des journalistes suivants :

Mohamed Ould Bneïjara (Expert en développement)

Mohamed Ould Sneiba (Afrimag)

Khalilou Diagana (Quotidien de Nouakchott-Deutsch Welle)

Kissima Diagana (Initiatives News-La Tribune-Reuters)

MBaye Oumar (Actu-Dev)

Coordination : Cheikh Aïdara (L’Authentique)

Contacts : Tel. (00222) 46 51 77 59 / 22 62 27 25
Email : ckadara@yahoo.fr / cheikhaidara262@gmail.com


3ème Forum sur le BTP et l’expérience des «Chantiers-Ecoles »

Promouvoir l’employabilité des jeunes, combattre le chômage, l’insécurité et la migration, figurent parmi les objectifs saillants du Fonds fiduciaire pour l’Afrique financé par l’Union Européenne. Le 3ème Forum sur le BTP organisé mardi 23 janvier 2018 à Nouakchott par le Bureau International du Travail (BIT) cadre avec ces objectifs. Il a été consacré aux modèles d’expérience formation-insertion type «Chantier-Ecole». Les Treize communications animées durant la journée ont tourné autour de cette problématique.

Table officielle (gauche à droite, SG Ministère de l’Emploi, Point focal BIT, Ministre Education, Ministre Emploi, Ministre Fonction Publique, Chef de Coopération UE, Représentant PNUD (Photo Aidara)

«Les différents programmes d’intervention de l’Union européenne en Mauritanie permettent une synergie entre divers partenaires publics et privés, afin de mettre en place rapidement des formations professionnelles concrètes, grâce à la méthodologie de chantier école débouchant sur des emplois durables…».  Ce passage du discours de SEM Giacomo Durazzo, Chef de la Délégation de l’Union Européenne en Mauritanie, lu au cours de la cérémonie officielle par M.Hans Christian Beaumond, Chef de la Coopération, vient rappeler que «la création d’emploi décent, en particulier pour les jeunes, est une priorité » aussi bien pour son institution que pour la Mauritanie. Le secteur Bâtiment-Travaux Publics (BTP) offre dans ce cadre, selon les différents intervenants, des opportunités d’emploi et d’auto-emploi pour les milliers de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Le modèle chantier-école permet dans ce cadre de fournir une réponse efficiente aux besoins de formations pratiques et de qualifications professionnelles conformément aux besoins d’un marché en pleine expansion.

Les participants, dont plusieurs acteurs de l’emploi et des délégués venus du Sénégal, du Burundi et de la Tunisie notamment, ont ainsi suivi au cours de la journée du 23 janvier 2018 consacrée au 3ème Forum sur le BTP, treize communications sur les expériences mauritaniennes et régionales en matière de formation et de gestion territoriale.

Capitalisation du Projet «Chantiers-école de construction routière »

Une partie de l’assistance avec au premier plan Sidi Mohamed Ould Cheikh, Coordinateur du PECOBAT (Photo Aidara)

Il a été surtout question de l’utilisation des matériaux locaux (terre, paille, pierre, etc) et de la revalorisation des modèles ancestraux de construction qui fondent le modèle développé par le Projet PECOBAT (Amélioration de l’employabilité des jeunes et des capacités des PME par le développement du sous-secteur du BTP en matériaux locaux et de la formation professionnalisante dans les chantiers écoles construction). Ce projet, qui est le premier à être financé par le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique créé en 2015, s’inspire du modèle des Chantier-école d’entretien routier qui viennent de s’achever. La capitalisation de ce projet innovant a profité à environ 400 jeunes dans les domaines de la topographie, de la conduite d’engins et de maçonnerie, entre autres. L’occasion pour M.Housseinou Kassougué, Coordinateur du Projet Chantier-Ecole du BIT Mauritanie, de rappeler le contexte dans lequel cette expérience a été conduite, citant la volonté du BIT d’accompagner la réforme du secteur des transports, le développement d’une offre de formation destinée aux jeunes déscolarisée ou de niveau post-primaire, la tendance vers une meilleure qualité de formation axée durablement dans le dispositif national en matière de formation technico-professionnelle dans le secteur du BTP.

L’expérience du PECOBAT

M.Sidi Mohamed Ould Cheikh, Coordinateur du projet PECOBAT-BIT Mauritanie a développé le concept éco-construction qui est au cœur de la philosophie de ce projet axé sur l’utilisation de matériaux locaux et la revalorisation des constructions de type ancestrale qui ont, selon lui, prouvé leur adaptabilité au milieu, citant parmi les techniques utilisées le pisé, la bauge, l’adobe, la brique de terre compressée, le torchis, la terre-paille pour les joints et les enduis. Ce projet créé par le BIT et financé par l’Union européenne sur le 11ème FED vise, dira-t-il en substance, à construire un type d’habitat respectant l’environnement. Il a mis en exergue les potentialités de formation offertes dans ce domaine, ainsi que ses retombées en matière d’employabilité des jeunes et de renforcement des compétences des entreprises. Le projet PECOBAT s’aligne surtout, dira-t-il en substance, sur les documents stratégiques de la Mauritanie en matière de travail décent et sur la Stratégie nationale de l’Emploi de 2012 ainsi que sur les objectifs de la Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) 2016-2030.

La formation et partout la formation

Frederico Barroeta (de dos) en compagnie du Ministre de l’Emploi au cours de sa visite dans les stands (Photo Aidara)

Plusieurs autres communications ont été présentées, comme l’expérience du Sénégal en matière de formation professionnelle dans le domaine du BTP, avec l’intervention de M.Cyril Oscar Badji, Coordinateur technique au Centre de formation de la nouvelle cité émergente de Djamniadio. Egalement, l’expérience des chantiers-écoles en HIMO au Burundi et les impacts socioéconomiques des programmes d’infrastructures et de renforcement des capacités,  présenté par M.Olivier Chanoine. La Valorisation des acquis d’expérience (VAE) qui permettent de certifier des compétences acquises sur le tas a également fait l’objet d’une présentation faite par M.MBaye Sarr, spécialiste formation professionnelle et secteur privé au Sénégal.
A son tour, M.Mohamed Benothaman, expert en développement économique local au sein du BIT-Tunisie a livré l’expérience de la Tunisie à travers le Projet AZD initié dans cinq gouvernorats et 33 sites sur la base du modèle participatif DEL.
Les participants ont même eu droit à des exposés techniques sur les outils de diagnostic de développement économique et social comme modèle de gestion des infrastructures en lien avec le territoire ainsi que l’analyse territoriale, avec l’appui d’images satellites, d’images-photos et d’inter-réactivité avec les acteurs locaux, pour déterminer les besoins immédiats des populations et leur projection dans l’avenir. Ces exercices ont été livrées par M.José Manuel Baldo Mengal, expert en diagnostic territorial et Mme.Simon Nancy de «Entreprise d’en Haut».

Les jeunes formés sont venus avec leur CV (Photo Aidara)

A rappeler que les travaux du 3ème Forum sur le BTP qui se sont déroulés dans les locaux de l’Institut Universitaire Professionnel (IUP) de Nouakchott, ont été ouverts par le Ministre de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, des Technologies de l’Information et de la Communication, M.Seydina Ali Ould Mohamed Khouna, en présence de ses homologues de l’Education Nationale, M. Isselmou Ould Sidi El Moctar Ould Lehbib et de la Fonction Publique, Mme Coumba Bâ, mais aussi du Représentant résident du PNUD, SEM. Mario Samaja et du Point focal du BIT en Mauritanie, M.Frederico Barroeta. Après l’ouverture officielle, les ministres ont passé en revue quelques images-photos d’élèves en chantier puis se sont rendus sous la tente où plusieurs élèves issus des dernières promotions lui ont montré leur C.V. L’opportunité était en effet offerte à ces jeunes tous frais qualifiés de rencontrer les professionnels du BTP pour d’éventuelles embauches.

Cheikh Aïdara


La Mauritanie post-2019 recherche leader politique désespérément

Alors que la Mauritanie s’achemine vers des lendemains politiques incertains, alternance ou 3ème mandat présidentiel en 2019, une seule question taraude les partenaires internationaux et les Mauritaniens : quel leader politique pour succéder à Mohamed Abdel Aziz ?

Forte répression de la police contre les militants d’IRA (Photo IRA)

Le peuple mauritanien croupit dans la misère et la pauvreté, ne sachant à quel Saint se vouer, mené en bateau par un régime politique rompu dans la manipulation, la torpeur des acteurs de l’opposition laisse une large manœuvre aux hommes du système. Eux ne se privent plus, spoliant les biens de l’Etat, se partageant le gâteau national, les prébendes, les marchés de gré-à-gré, les postes administratifs et les postes électifs, contrôlant le patronat, muselant les syndicats vindicatifs et la presse indépendante. Vaincue, la rue mauritanienne est devenue un large cimetière de silence et de soumission, où seuls dansent et chantent les loups-garous jamais rassasiés. Jamais une pointe de pitié pour les affamés de la République. Pire, ils se sont enhardis au milieu de ce désert des vaincus. Le terrain de la contestation a été abandonné par une opposition laminée, vieillissante, aplatie, dont les dirigeants cherchent à éviter le contact dans l’implacable combat politique que mène le régime mène. Résultat, ceux au pouvoir demandent toujours plus : la poursuite de la politique de sape, le maintien ad aeternam de leur homme-providence…

Qui relèvera le défi politique

Aujourd’hui la situation est dramatique. La question principale, pour les Mauritaniens comme les partenaires internationaux, est de savoir ce qu’il adviendra de la Mauritanie post-2019. Sur quel président futur reposer l’avenir de ce pays, après Mohamed Abdel Aziz ? Le leader providentiel semble en ce moment introuvable.

Doit-on le dénicher dans le camp de la majorité présentielle actuelle ? Qui ? Un gradé à la retraite ou un civil assez conscient des enjeux nationaux et internationaux ? Des noms ont été brandis, comme Moulaye Mohamed Lagdaf, Ahmed Ould Baya, Ghazwani

Doit-on le chercher dans les rangs de l’opposition dite modérée, ou dans celui de l’opposition dite radicale ?

Selon des confidences, les partenaires de la Mauritanie sont très inquiets de ce manque de leadership politique actuel en Mauritanie pour la relève après 2019.

Ahmed Ould Daddah ne pourra plus se présenter aux élections pour limite d’âge et a toujours refusé d’annoncer sa retraite politique, ce qui aurait permis peut-être de faire émerger un leader, comme Ahmed Hamza, qui aurait bien pu redonner espoir et souffle au RFD, déserté par la plupart de ces militants.

Idem pour Messaoud Ould Boulkheïr, atteint par la limite d’âge politique, et qui s’est lui aussi toujours cramponné à la tête de l’APP, ne laissant aucune chance aux jeunes cadres de son parti d’émerger, à l’image d’Ahmed Ould Samba.

Mohamed Ould Maouloud de l’UFP aurait pu faire un bon candidat. Mais son parti manque d’audience et n’a jamais pu engranger des scores significatifs dans toutes les consultations électorales qui se sont passées, bien que son parti soit le creuset de cadres aux expériences politiques avérées.

Les Islamistes ? Après le départ du charismatique Jemil Mansour, aucun candidat potentiel de ce parti proche des frères musulmans n’a assez de punch, ni de passé politique pour convaincre les Mauritaniens, et les partenaires internationaux s’en méfient.

L’opposition possède-t-elle l’homme providentiel ?

Reste peut-être Birame Dah Abeid. Un candidat qui ferait bien l’affaire de la communauté internationale. Son combat est soutenu par la quasi majorité des organisations de défense des droits de l’homme aussi bien au niveau des Nations Unies qui lui avaient décerné son Prix des droits de l’Homme en 2013, qu’au niveau européen, où le Parlement Européen, à plusieurs reprises, lui a ouvert ses portes et ses podiums.  Seulement, il risque d’être handicapé sur le front intérieur. La frange maure, celle qui détient tous les leviers du pays, ne voudrait certainement pas d’un activiste qu’elle considère hostile à sa communauté. Et une grande frange des Harratines et de Négro-africains dont la cause fonde pourtant le combat du mouvement IRA qu’il préside, ne voterait pas pour lui, pour plusieurs considérations. D’abord, beaucoup de Harratines plombés encore par des siècles de complexe et de soumission préfèreraient se courber devant un maure que devant un Hartani comme eux. Et une large frange des Négro-africains, pour des raisons historiques, ne voudraient pas également être dirigés par un Hartani.

Conscient de cette absence de leadership dans les rangs de l’opposition qui risque de laisser libre-court à un candidat qui pourrait sortir des rangs de l’actuel pouvoir, qu’il soit le président sortant dans un hara-kiri constitutionnel pour un 3ème mandat ou un homme de paille auquel les moyens de l’Etat, aussi bien financiers qu’humains seront mis à disposition, Birame Dah Abeid tente depuis son retour en Mauritanie de susciter un large front unique oppositionnel. C’est dans ce cadre qu’il s’est entretenu avec tous les leaders politiques, du FNDU à l’opposition modérée. Il tente aussi de rallier une bonne frange de l’élite religieuse et sociale de la frange arabe pour corriger l’image de cette communauté à son égard.

En attendant que l’opposition mauritanienne sorte de sa longue léthargie, Birame poursuit en solitaire son défi face au régime de Mohamed Abdel Aziz. Son mouvement IRA occupe présentement seul le terrain de la contestation sociale et politique. Jamais, militants de parti politique ou de mouvement des droits de l’homme en Mauritanie ne se sont autant sacrifiés que ceux du mouvement IRA, où les hommes et les femmes versent tous les jours ou presque, le même prix du sang et de la liberté.

Le 3 janvier 2018, le mouvement avait organisé une marche pacifique. Celle-ci s’est terminée avec plusieurs blessés et des arrestations.

Le 15 janvier 2018, la marche pacifique organisée par IRA pour dénoncer l’arrestation de ces deux militants, Abdallahi Maatalla Saleck et Moussa Birame, ainsi que celle de plusieurs autres prisonniers politiques, a été fortement réprimée. Plusieurs militants ont succombé sous la sauvage exaction des forces de l’ordre. Beaucoup de blessés et plus d’une dizaine d’arrestation dont la propre fille de Birame Dah Abeid et son gendre. En effet, Aïcha Birame, la fille de Birame Dah Abeid et Abou Diop, son mari, font partie des militants d’IRA passés à tabac et incarcérés dans les commissariats de Nouakchott suite à la marche du lundi 18 janvier dernier. Abou Diop en est sorti avec un repos médical de sept jours et une blessure grave au niveau de l’urètre et des parties génitales. Tous les prisonniers ont été libérés après deux jours de garde-à-vue avec des menaces policières si jamais ils recommenceraient. Au cours d’une conférence de presse organisée par IRA, quelques militants libérés ont livré des témoignages poignants, indiquant leur volonté ferme à poursuivre leur combat pacifique contre le régime de Mohamed Abdel Aziz.

https://mondafrique.com/mauritanie-violente-repression-contre-militants-anti-esclavag

Le 3 janvier 2018, le mouvement avait organisé une autre marche pacifique. Plusieurs blessés et des arrestations.

https://www.chezvlane.com/Marche-pacifique-reprimee-Communique-IRA-Mauritani

Aujourd’hui la Mauritanie est à la croisée des chemins, avec un pouvoir qui compte poursuivre sa chevauchée solitaire, tuant l’idéal démocratique dont les Mauritaniens s’étaient réjoui en 2005, suite au coup d’Etat qui avait mis fin à vingt et une année de dictature implacable de Ould Taya. La période de grâce n’aura hélas duré que deux ans, avec la présidentielle de 2006 qui porta Sidi Ould Cheikh Abdallahi pendant deux ans au pouvoir, avant que la Mauritanie ne retombe sous la coupole des généraux après le coup d’Etat de 2008. Une deuxième ère de dictature s’ouvrait alors, mais cette fois avec un régime au radicalisme féodalo-nationalo-esclavagiste avéré, doublé d’une tendance très forte au rigorisme salafo-wahabite qui effraie tous les démocrates, notamment les défenseurs des droits de l’homme et les anti-esclavagistes.

 

Cheikh Aïdara

 


Documentaire reportage sur l’esclavage par ascendance en Mauritanie

Cette vidéo est le résultat d’un reportage sur l’esclavage et ses séquelles.

Elle a été tournée fin octobre début novembre 2017 à R’Kiz et à Keur Macène au Trarza dans le cadre du Projet « Liberté, Droits et Justice : combattre l’esclavage par ascendance en Mauritanie«  exécuté par SOS Esclaves, sur financement du Département d’Etat des Etats-Unis.

 

 


Secret d’Etat : voilà le coût faramineux des nouveaux billets…

A ce jouraucun opposant radical ou non, de l’intérieur de l’assemblée ou de l’extérieur, aucun économiste mauritanien ou étranger, aucun consultant, personne n’a pu poser la question aux autorités compétentes pour les obliger à répondre à cette question élémentaire dans une démocratie : combien va nous coûter le changement de tous les billets en circulation ou juste de savoir combien y a-t-il de billets en circulation pour pouvoir contrôler leur destruction comme il faut…

L’état mauritanien n’imprime pas ses billets, il faut les acheter à l’étranger donc il y a forcément des factures et même si elles sont perdues, il suffit de demander aux entreprises qui ont conçu les billets. La question se pose plus que jamais car les billets en polymère sont les plus chers du marché ! Même les nations occidentales d’une autre force que la nôtre y vont  à petit feu, voir le lien qui suit à propos du Canada.  La Mauritanie, elle, a décidé du jour au lendemain de changer tous les billets : c’est une folie économique qui doit être motivée par une raison d’état encore inavouable ou quelques vils intérêts personnels vu les sommes faramineuses en jeu.

Secret d'Etat : voilà le coût faramineux des nouveaux billets...

La première question est de savoir pourquoi  l’état mauritanien ne veut plus travailler avec la société allemande qui n’a pas démérité ? Va-t-on nous expliquer tout d’un coup que la qualité allemande n’est plus au rendez-vous ? Ou que les allemands ont préféré perdre un marché faramineux à cause de tarifs pas compétitifs ? Qui peut le croire ? On note que bien des gens du pouvoir ont quelques liens de longue date avec le Canada, ne serait-ce que pour y avoir fait leurs études, le Premier ministre actuel en est, lui qui a passé 5 ans à l’école polytechnique de Montreal ( 1974- 1979 ), ce qui lui donne droit à la nationalité canadienne. Que sont devenus les amis polytechniciens ?

https://fr.ami.mr/Membre-Gouvernement-20

Certaines mauvaises langues parlent plutôt d’un refus des allemands de jouer le jeu des commissions à verser en douce pour avoir le marché vu qu’il s’agit d’une véritable fortune en euros ou en dollars.

Nous n’en saurons rien.

N’ayant aucun document, rapport, thèse récente d’un docteur en économie, aucun article d’un consultant compétent indépendant, ni même l’avis d’un Ahmed Ould Daddah ancien gouverneur de la Banque Centrale, pour avoir une estimation du nombre de billets en circulation en Mauritanie et surtout le prix de cette aventure nouvelle à base de nouvelle monnaie, il a fallu réfléchir autrement à partir d’information sûre et se livrer à un petit calcul.

Nous savons que la société qui a eu le marché c’est une société canadienne,  Canadian Bank Note (CBN)  qui fournit depuis 100 ans la banque centrale canadienne. Là, un article nous apprend que ces billets en polymère sont excellents mais coûtent une fortune. Les canadiens y sont allés petit  à petit. L’article nous permet de savoir le prix d’un billet en polymère sachant que la société canadienne ne saurait faire payer la Mauritanie moins cher que la banque centrale canadienne.

Ainsi «  La banque centrale ( canadienne ) a réservé 166 millions de dollars pour 675 millions de billets en polymère en 2013  » donc le prix d’un billet en polymère a été facturé 0,25 dollars soit au taux de la BCM actuel : 86 ouguiyas anciens le billet ! Rien que ça, cela donne le vertige en imaginant le coût de tous les billets en circulation en Mauritanie !

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/629844/banque-canada-billets-polymere-hausse-cout-exploitation

Il ne faut pas s’étonner que les banques en Mauritanie refusent de changer plus de 200 ou 300.000 anciens, le reste devient virtuel dans un compte à ouvrir dans une banque. L’état mauritanien n’a pas les moyens de payer une telle note qui s’étalera peut-être sur plusieurs siècles sauf si le gaz arrive, si on en croit les chiffres qui circulent venant de retraités de la BCM qui parlent d’environ 500 milliards de billets en circulation !

A ce tarif, tenez-vous bien, ça fera 100 milliards 263 millions d’euros ! Le budget de l’état est d’un peu plus 1 milliard d’euros. Même si ces chiffres sont revus à la baisse, cela reste complément dingue comme aventure tout d’un coup, tout changer.

Le bilan c’est que le mauritanien n’a plus le droit de garder son argent où ça lui plaît sous son matelas ou dans un coffre chez lui, il doit le rendre virtuel dans une banque car l’état n’a pas les moyens de changer tous les billets. C’est incroyable comme philosophie. Au-delà d’une certaine somme votre argent ne vous appartient plus. Soit vous le rendez virtuel dans une banque soit vous gardez du papier sans valeur.

On imagine que tous ces commerçants qui tiennent des milliards ont eu le temps de chercher une solution : même le CFA est devenu un refuge pour envoyer son argent ailleurs sauf que les stocks de devises sont limités en Mauritanie. C’est donc la panique : on achète à tout-va des terrains, des maisons, du bétail etc.

 Secret d'Etat : voilà le coût faramineux des nouveaux billets...

Conclusion : un billet de banque nouveau en polymère est facturé par cette société canadienne au minimum à 86 ouguiyas car elle n’irait pas faire un meilleur prix qu’à la banque centrale de son pays sachant que là-bas il n’y a rien à cacher en la matière : le citoyen voit ce qu’on fait de son argent.

Quant au nombre de billets, il est de toute façon faramineux pour un pays et à ce tarif c’est un coût colossal même par tranche ;  payé par qui ? dans quel compte sera écrite cette ligne quand nos technocrates vont  » jargonner » pour promener Aziz ?

On apprend que la dette du pays, selon un rapport de la banque mondiale aurait atteint  98% du PIB et on s’amuse à acheter un avion neuf autour de 112 millions de dollars, 2 fois le budget du ministère de la santé, 2 fois celui de l’intérieur, pendant que l’Algérie et le Japon se flattent de nous donner du riz pour la sécurité alimentaire, pendant qu’on gratte partout au PAM jusqu’à la FAO.

Plus dangereux que tout, il y a les délinquants civils en col blanc, les fameux technocrates qui s’amusent à berner les dirigeants ou en étant aux services de quelques tours de passe-passe qui tôt ou tard seront découverts à la lumière de la misère qui les entoure et du gouffre qu’ils construisent dans la vie du citoyen.

De toute façon, ce citoyen est fantôme, la majorité est trop pauvre pour entrer dans les chiffres de l’économie officielle dont se gargarisent le pouvoir et les experts internationaux le temps d’un petit saut à Nouakchott, un peuple domestiqué, divisé par des politiques criminelles pour mieux régner jusqu’à diviser les maures, un peuple avec pourtant une formidable capacité de résilience, un peuple capable de tout encaisser, tout endurer et qui n’aspire qu’à la paix, au progrès, un peuple livré à l’ignorance, ou à la divagation d’une élite incapable de penser et de vivre sans s’accrocher à des idéologies extérieures à la culture tranquille du terroir et qui à la source ne sont déjà que désastre, un peuple livré aux fanatiques qui prennent leurs ordres à l’étranger.

Après 10 ans jour et nuit à commenter l’actualité, en mettant en lumière des insuffisances quand on les voit, en faisant des propositions au prix du rêve que quelqu’un les prendrait au vol, c’est le cas de le dire, pour un peu de progrès dans ce pays, je n’ose croire qu’en fait il ne s’agirait que d’un petit campement qui profite à quelques-uns n’ayant pas le temps de penser à autre chose que s’en mettre plein les poches car au fond on ne risque jamais rien de sérieux quand on est du sérail.

Quel gâchis venant d’un régime militaire civilisé tout puissant sur 4 millions de misérables avec une opposition de hâbleurs. On peut être un roi mais en ayant un royaume qui brille et non un roitelet qui flambe à la tête d’un campement qui croule sous la dette et la folie des grandeurs.

Nous verrons ce qui se prépare pour 2019. Un sursaut ou la suite des divagations… Si rien ne change, il faudra se taire et aller sauver sa peau comme tout le monde car la politique est une affaire sérieuse où les mots ne peuvent pas éternellement agacer les balles sans être le fer de lance de l’action.

VLANE

Source : https://www.chezvlane.com/Secret-d-Etat-voila-le-cout-faramineux-des-nouveaux-billets_a5743.html


CHAN 2018 : la Mauritanie sombre devant le Maroc (4-0)

En ouverture officielle du Total CHAN 2018 Maroc, ce samedi 13 janvier 2018, les Mourabitounes n’ont tenu que 65 minutes devant le pays organisateur. Ils ont sombré comme d’habitude dans les vingt-cinq dernières minutes de la rencontre, 4 buts à 0, dans un Stade Mohamed V de Casablanca archi-comble. Le coach, Corentin Martins, porte l’entière responsabilité de cette lourde défaite, lui qui a voulu coûte que coûte obtenir un match nul, en oubliant que la meilleure défense est l’attaque.

Hafidi perfore la défense inoffensive des Mourabitounes

Les Mauritaniens y ont cru jusqu’à la 65ème minute. Battre le Maroc devant son public. Cela aurait été un miracle face au pays organisateur du CHAN 2018, un match devant le public marocain et devant son Prince héritier ! Le Maroc possède un championnat et un palmarès très largement supérieur. Cela aurait en effet créé un grand séisme dans le monde du football africain, tout en offrant un précieux viatique pour le reste de la compétition. Hélas,  Corentin Martins a tué cet espoir en adoptant une tactique défensive qui n’est plus une recette dans le métier. Résultat, les Mourabitounes ont résisté, avec beaucoup de baraka, pendant 65 minutes, avant de sombrer, sans armes ni bagages, dans les vingt-cinq dernières minutes du match, encaissant coup sur coup quatre buts. Ayoub El Kaâbi à la 66ème minute, El Haddad 70ème, El Kaâbi à la 80ème puis enfin, le jeune prodige du WAC, Achraf Bencharki à la 92ème.

Finalement, le coach marocain, Jemal Selami – qui prédisait un match difficile face à la Mauritanie lors de la conférence de presse d’avant-match- doit être le premier à être surpris par la facilité avec laquelle ses joueurs se sont défaits des Mourabitounes. En quelques petites minutes. Les Mauritaniens ont en effet succombé à la malédiction du dernier quart, que Corentin Martins, en quatre ans de coaching à la tête de la sélection, n’est parvenu à vaincre que très rarement.

Une équipe fantôme

Bessam, Ely Cheikh Voulany, Palaye, Wade, Baghayoko et consorts n’ont été que l’ombre d’eux-mêmes. Pendant 90 minutes, les Mourabitounes n’ont nullement inquiété ni la défense ni le gardien de but marocain. Un seul tir cadré pendant toute la durée de la rencontre. Un axe défensif poreux que l’attaque marocaine a perforé à plusieurs reprises, s’offrant plusieurs occasions nettes de scorer. En réalité, l’équipe de Mauritanie était absente, effacée, inefficace, pratiquant un jeu amateur, avec des joueurs qui ont manqué d’engagement, de poigne, d’opportunisme et de hargne. Ils n’ont offert en définitive aucune joie ni à leurs supporters venus des confins du Royaume et de la Mauritanie, ni au public marocain venu découvrir un tigre que lui agitait sans cesse sa presse locale et qui se révéla être un tigre en papier.

Bessam, beaucoup d’espoir pesait sur ses épaules

Ainsi, à force de reculer dans leur moitié de terrain, avec une défense passoire, des ailes fragiles, un axe central fébrile et sans inspiration, un milieu effacé et une attaque fantomatique, les Mourabitounes ont pris la raclée à l’ouverture de la compétition du CHAN. Si Corentin Martins maintien cette tactique à la hussarde, les Mourabitounes sortiront de la compétition par la petite porte dès le premier tour.

Mais rien n’est encore perdu pour l’équipe à condition que le coach libère cette énergie extraordinaire des Mourabitounes, qui ne manquent ni de ressource ni de technique pour inscrire des buts.

La défaite des Mourabitounes devant le Maroc se réduit finalement à une grossière erreur de coaching. La sélection mauritanienne a été entravée, tenue par la bride, par des consignes techniques qui n’étaient pas les bonnes face à une équipe aussi offensive que le Maroc.

Résultat, pendant 90 minutes, les hommes du Roi se sont promenés sur leur propre moitié de terrain, avec toute la sérénité qui leur a permis de préparer tranquillement les offensives qui ont nourri la verve débordante de leur attaque.

Heureusement que les Mourabitounes s’en sont tirés à si bon compte. Si les Marocains avaient concrétisé toutes les occasions nettes qu’ils ont ratées, le score aurait pu être bien plus lourd.

Tirer les leçons

A Corentin Martins de tirer les leçons de cette cuisante défaite et d’offrir, au moins (à défaut d’une qualification), le vrai visage des Mourabitounes, celui qui a émerveillé les amateurs du ballon rond lors de leur première participation au CHAN 2014 en Afrique du Sud. Montrer enfin que la Mauritanie a bien progressé et que sa fédération a réellement apporté une touche nouvelle, qui mérite tous les éloges dont elle est l’objet.

Corentin Martins coach des Mourabitounes

Certes, le public mauritanien qui a suivi la rencontre à la télévision a été profondément déçu. Il  reste cependant toujours soudé derrière son équipe avec l’espoir que le staff technique arrivera à rectifier le tir face au Soudan et à la Guinée (respectivement le 17 et le 21 janvier prochain à Casablanca puis à Marrakech). Sinon, les jolis costumes avec laquelle la délégation s’est pavanée lors de son périple au Maroc, pourront ressortir sans se froisser de leur valise, dans les huit jours à venir pour le voyage retour à Nouakchott.

Cheikh Aidara


CHAN 2018 : Corentin sort sa liste des 23, Ahmed Yahya recadre la presse

Un programme bien concocté avec des heures bien précises pour l’arrivée des journalistes, leur installation, le petit déjeuner, l’arrivée du coach…. Ce  genre de raffinement, il y en a rarement eu à la FFRIM, même si sur le plan du timing, Brahim Sow Deyna, DirCom de la fédération a dû réaménager ses horaires. C’est en tout cas l’innovation de cette conférence de presse animée ce lundi 8 janvier 2018 dans les locaux de la Fédération mauritanienne de football (FFRIM) par l’entraîneur national, Corentin Martins, très attendu sur sa liste des 23 joueurs retenus pour la CHAN 2018 au Maroc et l’aparté inattendu du président Ahmed Ould Yahya avec la presse sportive.

Corentin Martins livre sa liste (Photo Aïdara)

Mais l’impatience des journalistes sera de courte durée, car d’emblée, le coach des Mourabitounes locaux ne s’est nullement abîmé dans des introductions inutiles et a directement attaqué sa feuille de route, en livrant le nom des 23 qui devront faire campagne pour cette quatrième édition prévue au Maroc du Championnat africain des équipes nationales locales (CHAN) 2018 et la deuxième participation mauritanienne après celle de 2014 en Afrique du Sud.

Un mélange de jeunes pouces et d’anciens

Sans surprise, les cages seront gardées par le portier du FC Nouadhibou et inamovible gardien de l’équipe nationale, Souleymane Diallo, secondé par Mohamed Salehdine de FC Tevragh-Zeina et Namori Diaw de l’AS Kedia.

En défense, l’équipe comptera sur trois défenseurs de FC Nouadhibou, en l’occurrence Oumar Mangane, Lemrabott El Hacen et Mohamed Wade, sur deux défenseurs de FC Tevragh-Zeina, Sidi Mohamed Bilal et Moustapha Diaw, sur un défenseur de l’AS Garde, El Hacen Houeibib et un défenseur de la Concorde, Youba Zeidane.

Le milieu de terrain est formé de deux joueurs du FC Nouadhibou, Alassane Diop et Abdoulaye Gaye Palaye, deux joueurs de FC Tevragh-Zeina, Moussa Baghayoko et Samba Moussa, deux joueurs de Tijikja, Mohamed Dellahi Yali et Hacen Teguedi, et un joueur de l’ASAC Concorde, Abdou MBareck El Id.

En attaque, Corentin a choisi Moulaye Ahmed Khalil dit Bessam et Ely Cheikh Voulany du FC Nouadhibou, Karamokho Traoré de FC Tevragh-Zeine, Babacar Bagili du Ksar et Hemeya Ould Tanji de Tijikja.

Cette liste a fait le deuil de trois joueurs qui avaient participé au stage de préparation de l’équipe, dont Cheikh Wely Yacine de FC Nouadhibou, dont le cas a été posé au cours de la conférence de presse. Selon Corentin, il fallait choisir entre lui et Samba Moussa qui évolue dans le même poste et que le choix a été porté sur ce dernier, parce qu’il fait partie de l’équipe qui a arraché la qualification et il le connaît mieux.

Beaucoup de changements par rapport à 2014

De l’équipe des Mourabitounes qui avait fait la campagne du CHAN 2014 en Afrique du Sud sous les auspices de l’ancien coach Patrice Neveu, très peu sont restés, à peine sept joueurs, Souleymane Diallo (gardien), Mamadou Wade (défense) Abdoulaye Silèye Gaye Palaye et Moussa Baghayoko (milieu), Ely Cheikh Voulany, Moulaye Khalil Ahmed Bessam et Abdallahi Samba Moussa (rétrogradé au milieu) en attaque.  Exit dans les cages de Babacar Harouna Touré et Cheikh Fall Lekhneiver.

Toute la défense, sauf Mamadou Wade, a été nettoyée, Ibrahima Sy, Cheikhna Varajou, Yacoub Fall, Boubacar NGollo, Abdel Aziz Lô, Pape Moussa Sakho et Abdoulaye Niass.

Au milieu, seuls Palaye et Baghayoko sont restés. Les autres, Bah Mohamed Yacoub Deina, Amar Djiby Samb et Denne Mohamed Taghyoullah, mais aussi El Hacen El Id (Levante-Espagne) seront absents au Maroc.

En attaque, Abdel Aziz Sao, El Kory Mohamed Vall, Mamadou Niass et Ismaël Diakité laissent leur place à de nouveaux joueurs, comme Karamokho Traoré, Bagili et Tanji.

Pourquoi pas un exploit devant le Maroc

Quant aux questions qui lui ont été posées, Corentin Martins a dû s’expliquer sur les raisons du choix porté sur les 23 sélectionnés et pas sur d’autres, sur l’objectif qu’il vise et jusqu’où compte-t-il porter la barre de ses ambitions, s’il dispose d’assez d’informations sur ses adversaires, le Maroc, le Soudan et la Guinée, etc.

En gros, le coach a expliqué que ses choix ont été motivés par des critères sélectifs, en partant des joueurs qui ont participé à la qualification des Mourabitounes au CHAN 2018, sur la qualité des sélectionnés et leur capacité à donner le rendement qu’il recherche.

Par rapport au match d’ouverture qui opposera le 13 janvier prochain, la Mauritanie et le Maroc, Corentin Martins compte sur un exploit pour battre une grande nation de football qu’est le Maroc, dont l’équipe A est qualifié à la Coupe du Monde et dont l’un des clubs, le Wydad AC (WAK) qui fournit l’essentiel des joueurs de l’équipe locale, a remporté la Champions League africaine en 2017.

Un peu de professionnalisme, Messieurs les journalistes !

Hors micro et hors caméra ! En exclusivité à la presse ! La discussion à bâtons rompus entre le président de la FFRIM, Mohamed Yahya et les journalistes ne pouvait pas être entouré de plus de discrétion. Cette entrevue serait l’idée géniale de la Direction de communication, idée qu’il aurait trouvé pertinente pour recadrer un peu une presse très portée sur du papotage sur tout et sur rien. Ahmed Yahya a déclaré que la presse mauritanienne par sa recherche de l’information sportive à tout bout de champs et de ragots à rapporter (le terme est de moi : Ndlr)  à tout prix, à beaucoup nuit  par moment au pays, en fournissant plus de service non rétribué et Ô combien précieux aux adversaires qui finalement paient à moindre frais tout ce qu’ils veulent savoir sur nos équipes nationales. C’est en Tunisie qu’Ahmed Yahya aurait été titillé sur cette question, par des techniciens tunisiens qui lui auraient dit, selon ses propos : «vous manquez de professionnalisme à tous les niveaux, mais surtout au niveau de votre presse sportive. C’est grâce à elle que nous avons eu toutes les informations que nous recherchions sur votre équipe ». Et c’était à la veille d’une rencontre qui devait opposer la Tunisie à la Mauritanie.

Le staff technique et une partie de la salle lors de la conférence de Corentin Martins (Photo Aidara)

La rencontre était amicale, les propos avenants, mais son message, le président de la fédération l’a fait passer. «La critique est parfois constructive, et je reconnais dans ce cadre que notre presse sportive a bien contribué au progrès enregistré par notre football, mais parfois, les critiques sont hors-propos, exagérés, hors-contexte et parfois à des moments cruciaux. Critiquer pour critiquer n’est pas constructif…Le président de la Fédération ne doit pas être la cible essentielle et continue des journalistes sportifs…Parlez des clubs, des joueurs, des entraîneurs…Il y a des pays où l’on ne connaît même pas le nom du président de la fédération, car la presse dans ces pays s’occupe plus des acteurs sur le terrain que des administratifs…Ici en Mauritanie, on pense que si on critique le président de la fédération, on va se faire un nom ou du pognon…Epargnez le moral des joueurs…surtout à la veille d’une compétition aussi cruciale…Accompagnez-nous positivement à relever le challenge qui nous attend, etc. » La discrétion ! Tel est le maître mot qu’Ahmed Yahya veut de la presse, que les adversaires ne puissent se nourrir des fuites qui filtrent dans les colonnes de nos médias.

Tels sont en gros et en substance, ce qu’Ahmed Yahya a voulu dire aux acteurs de la presse en les invitant à plus de patriotisme à l’heure où l’équipe nationale entame un tournoi africain de haut niveau et à plus que jamais besoin d’avoir le bon moral.

Cheikh Aïdara

 


CHAN 2018 : Stage réussi des Mourabitounes et annonce attendu des 23

Les Mourabitounes devaient revenir normalement ce samedi 7 janvier à Nouakchott après un stage de plusieurs jours en Tunisie au cours duquel ils ont disputé trois matchs, deux avec des clubs de l’élite tunisienne et un avec l’équipe nationale de la Libye.

Les Mourabitounes ont remporté les deux rencontres qui les ont opposés aux deux équipes de l’élite tunisienne, la Marsa (1-0) puis  à l’équipe de Sfax, deuxième du championnat, (4-3). Enfin, les Mourabitounes ont concédé le nul devant l’équipe de Libye sur le score de 1 but partout.

La leçon que l’on peut tirer de ces trois rencontres des Mourabitounes en Tunisie, est la bonne performance de l’attaque qui a inscrit 6 buts et l’inquiétude constatée dans la défense qui a laissé passer 4 buts. D’où des réglages à effectuer aussi bien au milieu du terrain, mais surtout en défense.

L’autre leçon est que Corentin Martins doit maintenir son option tactique qui consiste à allier la vivacité de la jeune génération, Teguedi, Homoya, Cheikh Weli Yacine, à l’expérience des anciens, comme Eto et Pallaye en attaque.

Le milieu doit être davantage étoffé et pallier la corpulence peut avantageuse de Teguedi, dont les locaux ne peuvent cependant se passer des services.

Le coaching au cours du stage de Tunis a été largement apprécié, notamment la réaction juteuse face au Sfax et l’extrême remontada qui a permis aux Mourabitounes, menés 3 à 0, de remonter la pente et inscrire le quatrième but de la victoire.

Le public mauritanien qui suit de près l’équipe nationale des locaux, attend impatiemment la liste des 23 joueurs que Corentin Martins devra dévoiler lundi 8 janvier et qui vont représenter le pays au CHAN 2018. C’est surtout le match d’ouverture, face au pays organisateur, le Maroc, qui suscite le plus l’enthousiasme des sportifs dont la plupart a déjà pris la route vers le Royaume ou s’apprête à le faire.

Sans doute, les Mauritaniens iront au Maroc avec une fierté en bandoulière, celle de la nomination par la CAF du président de la FFRIM, Ahmed Yahya, comme meilleur dirigeant africain en 2017.

Cheikh Aïdara


La Mauritanie nullement intéressée par ses malnutris

La malnutrition, malgré sa forte incidence, n’est pas encore une priorité pour le gouvernement mauritanien qui semble faire de cette question, une affaire strictement réservée aux partenaires. Or, ces derniers prévoient de se retirer de l’urgence humanitaire en Mauritanie, laissant en rade des centaines d’enfants, de femmes et de nourrissons qui risquent d’être abandonnés par une politique de santé qui les exclut. C’est le cri d’alarme qui semble ressortir d’une étude-diagnostic menée par Action Contre la Faim au Hodh El Charghi et au Guidimagha lors d’une restitution le 4 janvier dernier à Nouakchott.

Depuis le jour où des organisations internationales comme Action Contre la Faim, Oxfam, World Vision, pour ne citer que ceux-là, ont répondu favorablement à l’Appel lancé en 2012 par l’Etat mauritanien pour juguler la grave crise nutritionnelle qui avait frappé le pays, le gouvernement a fait de la malnutrition de ses enfants, femmes et nourrissons, une affaire exclusivement réservée au partenariat international. «Et si les partenaires se retirent du volet nutrition ?» a-t-on un jour demandé au directeur d’une structure de santé à l’intérieur du pays. «On fermera tout simplement les centres de nutrition et on renverrait les enfants chez eux» a-t-il répondu.

Malgré le caractère terrible de la réponse, il est évident que le directeur de cette structure a raison, car le budget de la santé ne prévoit que des miettes, à peine 1%, pour le volet nutrition. «Cette pathologie est du ressort des partenaires » a-t-on tendance à entendre de la bouche des responsables médico-sanitaires mauritaniens. Plus grave, un pédiatre aurait refusé dans un hôpital de soigner, après diagnostic, un enfant souffrant de malnutrition.

Pour faire ressortir davantage les insuffisances en matière de prise en charge de cette pathologie exclue des paquets essentiels de base, une enquête-diagnostic a été menée par Action Contre la Faim dans deux régions échantillons du pays, le Guidimagha et le Hodh Charghi, fortement installées dans l’urgence nutritionnelle.

La restitution des résultats de ce diagnostic a fait l’objet d’un atelier qui s’est déroulé le jeudi 4 janvier 2018 à Nouakchott, avec l’absence quasi-totale des responsables du Ministère de la Santé, premiers concernés par les travaux. Pourtant, l’enquête ainsi que le diagnostic du système de santé menés par  Dr Yahya Gnokane, Coordinateur national Santé/Nutrition à Action contre la faim, s’est effectué selon lui en collaboration étroite avec les autorités administratives, les Directions Régionales à l’Action Sanitaire et Sociale (DRASS) des régions visitées ainsi que le personnel des structures de santé. «Ils ont également validé les résultats du diagnostic après de houleux débats, en présence des élus locaux et de la société civile locale» a-t-il de nouveau précisé.

Le diagnostic pour le renforcement du Système de santé (HSS) a tourné autour de cinq piliers, avec chacun ses points forts et ses points faibles, la gouvernance sanitaire, le financement, les infrastructures, équipements et approvisionnement, les ressources humaines, les services fournis, le système d’information sanitaire (SIS) et enfin, le plaidoyer et quelques recommandations.

Cheikh Aïdara


Traversées Mauritanides : un creuset littéraire

Pendant une dizaine de jours, du 13 au 20 décembre 2017, les rencontres littéraires de Nouakchott, «Traversées Mauritanides», ont enchanté la ville pour la 8e année consécutive. De nombreux auteurs étaient présents tels Marguerite Abouet, Mamadou Kalidou Bâ, Laetitia Beaumel, Mbarek Beyrouk, Aïchetou Camara, Marième Derwich, Bilal Hamzata, Moulaye Hacen, Eddy Harris, Cheikh Saad Bouh Kamara, Yacoub Mohamed Khattari, Idoumou Mohamed Lemine, Kadiata Sall, Brahim Bacar Sneiba… Des écrivains venus du Canada, de la Côte-d’Ivoire, de la France, des Etats-Unis et bien sûr de la Mauritanie. Tous ont offert le meilleur d’eux-mêmes, au grand bonheur des amoureux du livre et des débats, ainsi que des élèves présents.

Huit éditions, sans interruption pour une manifestation, c’est la preuve d’une énergie soutenue et certaine. Le succès retentissant de la 8ème édition a convaincu plus d’un que la Mauritanie est capable d’accueillir de grands événements littéraires. Il suffit juste d’en offrir cadres et ressources. Même si les ressources ne sont pas ce dont dispose réellement l’association Traversées Mauritanides, qui s’investit sans compter, depuis le lancement de ses rendez-vous en 2010. Petit à petit Traversées Mauritanides, portée par l’écrivain et homme de cultures Bios Diallo, s’est imposée au fil des ans comme une rencontre des intelligences et du bon goût. Celle des belles lettres, de l’écriture et de la lecture, autant de valeurs à recréer dans un monde où les nouvelles générations sont portées sur d’autres mécanismes que le contact avec les livres, surtout la version papier.

Affiche de l’édition et photo de famille (Crédit : Traversées Mauritanides)

 

«Ecrits, sourires de vies»
En 2016, les auteurs avaient évoqué les villes et leurs murmures, cette année les invités de la 8ème édition des «Traversées» ont planché sur ce qui pourrait être perçu comme une résultante de nos espaces confinés voire délétères. Autrement dit, comment conjuguer vie et écriture ? Ecrit-on pour supporter la vie ou devons-nous sourire de tout, du plus gai au plus dramatique ? «Ecrits, sourires de vies», tel est le thème autour duquel s’est tissée la réflexion des différentes tables-rondes.

Le défi de la lecture fut l’ultime mission des rencontres :
Selon Bios Diallo « il faut multiplier les approches. Trouver des pistes. Faire venir des auteurs, en vie (dit-il en riant), permet de montrer aux jeunes que tous les écrivains ne sont pas morts et qu’ils ne sont pas que dans le papier ou sur des images de télévisions. Par leur présence on pourra d’avantage stimuler les rétissants».  Il se retourna ensuite pour répondre à une question posée par une élève (et à laquelle la plupart des invités a dû répondre) : «la parole dite et écrite est-elle suffisante pour redonner le sourire ?» Un questionnement qui a entretenu les idées, la plume et l’humour, car chacun y est allé de son argumentaire. Moments rares que permet le jeu de la littérature qui s’exporte joyeusement dans les rencontres au bout d’une rue, d’un café, de visites en milieux scolaires, de conférences, de spectacles de contes et joutes poétiques. Cette année, comme par le passé, les espaces d’accueils ont été les écoles Diamly, les Sablettes, le Lycée français Théodore Monod, l’Institut français de Mauritanie (IFM), le Musée National, le Centre culturel marocain, le Racing Club, Le Petit Centre Extension

 

 

Des brochettes venues de …

Laetitia Beaumel, Française résidant au Canada et dont le recueil de poésie «Il n’existe jamais que la moitié du ciel» a reçu en 2017 le prix Piché de poésie de l’Université du Quebec, a été un vrai faisceau de lumière dans les écoles nouakchottoises. De commerce facile, souriante et tenant partout les enfants dans ses bras, elle a senti un grand plaisir à aller dans ces lieux de découverte, dans « cette chaleur » de Nouakchott.

Ecrivains lors d’une table ronde. (Photo : Traversées Mauritanides) De g.à dr. : Khattri, Bakar Sneiba, Eddy, Modératrice, Marième, Mbareck.

Eddy Harris, écrivain-voyageur, journaliste de formation et auteur de plusieurs ouvrages («Mississipi Solo» ou encore «Life in Harlem») a fait le bonheur aussi bien des scolaires que du public intellectuel de Nouakchott avec son humour à fleur de peau. On se souvient de ses formules, à dire de lui-même qu’il n’est pas sérieux ou sérieux en rien, ses analyses et prises de paroles ont toujours fait l’objet des plus grandes attentions. Africain-Américain vivant depuis plus de vingt ans en France, avec plusieurs voyages en Afrique et à travers le monde, Eddy Harris a le dialogue des cultures dans les lectures. Mesure et lucidité constituent ses forces et créent l’attraction de ses écrits.

Egalement au rendez-vous, Intagrist El Ansari, le plus Mauritanien des Maliens, et pour cause : il a fait de la Mauritanie depuis de nombreuses années sa… patrie. Il n’a manqué aucunes des Traversées Mauritanides depuis le début. Son savoir et son dialogue des humanités, c’est aux jeunes qu’il aime les transmettre. Semer à la source de l’humain est son approche.

Invité à participer à cette édition, l’écrivain tunisien Yamen Manai, Prix des Cinq Continents de la Francophonie en 2017 pour son roman «L’Amas ardent», n’a malheureusement pu faire le déplacement. Mais ce n’est que partie remise car les organisateurs tiennent à sa présence, peut-être pour la prochaine édition !

Mauritanie

Les rencontres littéraires ont réservé, comme d’habitude, une grande place aux auteurs mauritaniens : MBareck Beyrouk, Prix Ahmadou Kourouma 2016 pour son roman «Le Tambour des Larmes», Idoumou Mohamed Lemine, auteur de plusieurs romans dont le dernier en 2016 est «Le Fou d’Izziwane », Brahim Bakar Sneiba «Soufi, le mystique qui faisait peur», Dr MamadouKalidou Bâ, auteur de plusieurs études littéraires, qui vient de se mettre à la fiction avec le roman «La résistance pacifique», les militantes et engagées Marième Derwich et Aichetou Camara, auteures respectivement du recueil de poésie «Mille et un Je»  et du roman Au-delà des frontières. La programmation a recherché  certaines personnes qu’on avait perdu de vue : Yacoub Mohamed Khattari, auteur du roman «Les résignés » sur l’esclavage, et Kadiata Sall, nouvelliste et auteure de «Almoudo mon frère » et « Moun… ». En compagnie de leurs homologues invités, les écrivains mauritaniens marquent leur présence. Les élèves commencent à se familiariser avec leurs textes qu’ils ont l’opportunité de travailler chaque année, d’ailleurs les encadreurs, du primaire à l’université, en redemandent ! Une perspective est à l’étude, entre les différentes parties, pour une présence plus régulière de ces productions, même hors des dates du festival.

La grande attraction de cette 8ème édition des Traversées Mauritanides, fut sans doute la venue de l’Ivoirienne Marguerite Abouet dont l’arrivée à Nouakchott a suscité l’enthousiasme des enseignants et des élèves qui avaient lu son best-seller «Aya de Yopougon», (l’album en 6 volumes est porté à l’écran). Portée par le succès de ses écrits et images, Marguerite était attendue sur tous les sites. Dans les écoles il a fallu réaménager des plages horaires en sa présence pour donner satisfaction à tous, parents compris ! On la hélait dans les rues, à la plage… Jusque dans les banques où on la faisait signer des autographes sur des programmes ou feuilles volantes. L’auteure d’Akissi, C’est la vie (série télévisée) et du Commissaire Kouamé (polar BD sorti peu de temps avant cette rencontre) dit elle-même : « j’ai rarement eu de si sympathiques accueils. Les jeunes mauritaniens sont attachants, pleins d’humour et d’amour. Après les rencontres, les échanges se poursuivaient pendant longtemps. Les filles ont exposé, en des termes clairs et précis, leurs lectures et préoccupations. On a senti une réelle soif de savoir. Au-delà de mes personnages, j’ai senti ici la nécessité de m’engager davantage pour la jeunesse, l’éducation, la lecture et la circulation de la culture. Et pour un vivre-ensemble aussi ».

Des rencontres qui font de la place aux autres

Table-ronde arabe avec le jeune prodige Moulaye Hacen (Photo : Traversées Mauritanides)

Traversées Mauritanides, malgré sa forte programmation marquée en langue française, s’est aussi toujours voulue comme le creuset des diversités. A chaque édition, une place est faite à divers moyens d’expressions, notamment à la littérature en langue arabe. Cela permet de s’ouvrir aux Mauritaniens et à tous ceux qui sont liés à cette expression linguistique et culturelle. Ainsi, la conférence «Ecrire le sourire de ma vie», modérée par l’universitaire Bilal Hamza, a connu un moment fort en échanges en arabe avec le jeune Moulaye Hacen, par ailleurs journaliste-bloggeur que d’aucuns découvraient se demandant si on pouvait l’écouter plus souvent, ont également participé Mohamed Abdallahi Bellil, Tarba Mint AmarDes rencontres se sont aussi faites en anglais, à l’université et à l’Iserie.

Au final, la 8ème édition des rencontres Traversées Mauritanides a de nouveau tenu son pari en réunissant autour d’illustres écrivains la famille scolaire, les amoureux des livres et des débats. Les réactions, à l’issue de cette semaine de brillants échanges, montrent un engouement certain autour de cette manifestation. Reste à espérer d’intéressantes perspectives grâce aux soutiens forts des autorités et des mécènes. Car les pressions et sollicitations deviennent de plus en plus importantes, surtout de la part des groupes scolaires et des jeunes assoiffés de lecture, malgré la présence indéniable des nouvelles technologies et des réseaux sociaux.

Au soir de la clôture, l’ensemble des organisateurs (équipe de bénévoles, de professeurs, d’étudiants et d’éducateurs sociaux) a tenu à saluer et à remercier les sponsors sans lesquels un tel événement ne pourrait se produire : le Ministère de la Culture, l’Organisation Internationale de la Francophonie, les ambassades de France et des Etats-Unis en Mauritanie, l’IFM, Kinross Tasiast, la BNM, la CUN, l’Alliance franco-mauritanienne, la Royal Air Maroc, le SMGP, l’Unicef, les hôtels Wissal et Halima. Le tout dans une ambiance poétique de slams, de contes et de scène théâtrale avec des écoles et les artistes.

Vivement l’édition 2018 !

Cheikh Aidara


Mauritanie : Mise en place d’un système de surveillance mère-enfant

Le Ministère de la santé mauritanien fait de la santé de la mère et de l’enfant une de ses priorités dans les années à venir, d’où une hausse de 16 % du budget alloué au département pour son programme en 2018.

Consultation en DIUPP à Nouadhibou (Photo Aidara)

Face aux taux élevés de mortalité maternelle et infanto-juvénile, l’Etat mauritanien s’est doté d’un Système de Surveillance des Décès Maternels, Périnataux et de la Riposte (SDMPR) dont les grandes lignes ont été largement étayées lors d’un atelier organisé  le 22 octobre 2017.

En effet, en dépit de quelques progrès réalisés, la Mauritanie à l’instar de la plupart des pays de la sous-région ouest-africaine n’a pas atteint les cibles des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à l’épilogue du compte à rebours le 31 décembre 2015, aussi bien en matière de réduction de la mortalité maternelle (encore à 582 décès pour 100.000 naissances vivantes, selon le RGPH 2013), de mortalité néonatale (29 pour 1000 selon l’enquête MICS 2015) et dans le domaine de la mortalité infanto-juvénile (34 pour 1000-MICS 2015).

C’est dans ce contexte que la Mauritanie a souscrit aux Objectifs de Développement Durable (ODD) et s’est dotée d’une Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) pour la période 2016-2030 qui va guider les orientations de développement du pays dans les quinze prochaines années.

Le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) a été ainsi révisé pour soutenir la SCAPP et a été dédié à l’accélération de la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle, néonatale, infanto-juvénile, de l’adolescent et du jeune.

La mise en place d’un système national de surveillance des décès maternels, dans lequel les sages-femmes jouent un rôle central, constitue une occasion de mobiliser tout le partenariat local, national et international pour identifier, notifier et faire des revues sur le décès de chaque femme et de chaque nouveau-né, afin de proposer des mesures coercitives pour leur prévention.

C’est le lieu ici de relever les progrès réalisés par la Mauritanie dans le cadre de la redevabilité, notamment par  l’institutionnalisation de la surveillance par le Ministère de la Santé à travers un arrêté et la mise en œuvre d’une période pilote qui a démontré que des structures au niveau national ont pu améliorer leurs services en appliquant les recommandations. Deuxièmement, la mise en place de comités de surveillance des décès maternels dans certaines régions du pays.

Deux importants documents sont attendus dans ce cadre, un Plan d’action budgétisé de la SDMPR et les Directives de sa mise en œuvre. Il s’agira par la suite d’engager un plaidoyer solide pour la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réussite de la stratégie.

Cheikh Aidara


U-17 : Match nul en amical entre la Mauritanie et l’Algérie

Les U-17 de la Mauritanie ont concédé le nul face aux Algériens lors du match amical qui a opposé les deux formations, vendredi 29 décembre 2017 sur la pelouse du Centre technique national Sidi Moussa à Alger.

Les U-17 de la Mauritanie (Photo Koora)

Les Algériens auraient pu remporter la manche s’ils n’avaient pas raté un pénalty concédé dans le cours de jour, rapport le site algérois «Dzfoot». Les deux équipes croiseront de nouveau le fer le 2 janvier 2018, d’après les mêmes sources.

U-17 de l’Algérie (Photo Dzfoot)

Par ailleurs, le site Koora souligne que cette rencontre entre dans le cadre de la préparation des deux équipes en vue des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations pour les moins de 17 ans (CAN U-17) prévues courant 2018.

Les U-17 mauritaniens se trouvent depuis quatre jours en Algérie pour préparer ces échéances sous la houlette du coach Sid’Ahmed Teguedi. Cette préparation en Algérie fait suite à celle tenue en Tunisie.

Il faut dire que les U-17 Mauritaniens ont eu un parcours en dents de scie dans les compétitions africaines, et cela depuis 2012. Ainsi, en 2016, les U-17 ont été éliminés au premier tour de la CAN par le Maroc, Aller 1 à 0 pour la Mauritanie et Retour 2 à 0 pour le Maroc. Avant cela, les U-17 avaient perdu en 2014 devant le Qatar (3-1), devant Djibouti  (4-3). En 2012, les U-17 perdront devant le Mali (5-1) alors qu’ils avaient remporté le match aller par 2 à 1.

Cheikh Aïdara


«Va-t-on laisser les justes, comme Ould Ghadde, combattre tout seul ? »

«Nous sommes face à un pouvoir familial et clanique, qui fait ce qu’il veut de l’argent public et de la loi fondamentale du pays ». C’est en ces termes que Birame Dah Abeid, président du mouvement antiesclavagiste IRA, a entamé la conférence de presse qu’il a animée en marge d’une visite qu’il a accordée  vendredi 29 décembre 2017, à la famille du sénateur Mohamed Ould Ghadde, embastillé depuis plus de cinq mois, en dépit de son immunité parlementaire.

Birame (turban noir) à côté du frère du Sénateur à sa gauche et sa droite, Mohamed Hamdi (Photo Aidara)

La famille du Sénateur Mohamed Ould Ghadde, arrêté depuis plusieurs mois et incarcéré à la prison centrale, a reçu vendredi 29 décembre 2017, la visite de Birame Dah Abeid, président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), accompagné de ses principaux collaborateurs, Dah ould Boushab, Mohamed Hamdi et Khattri Ould Rahel, entre autres.

Se solidariser avec la famille de Ould Ghadde

Cette visite du leader abolitionniste entre dans le cadre de la solidarité que le mouvement IRA n’aurait eu cesse d’exprimer à l’endroit du sénateur et de sa famille. «Je suis là aujourd’hui pour desserrer l’étau autour du sénateur Ould Ghadde qui a choisi de sacrifier sa liberté pour que le peuple mauritanien puisse retrouver sa dignité, ses constances nationales et ses deniers publiés spoliés par un pouvoir qui confond le bien privé et le bien public » a déclaré Birame Dah Abeid, président d’IRA. Selon lui, le président Mohamed Abdel Aziz a fait de la Mauritanie sa propriété privée, jouant avec la Constitution selon ses humeurs et puisant dans les deniers publics dont il s’est accaparé lui, sa famille et son clan restreint.  «Ce n’est qu’en soutenant Ould Ghadde dans son courageux combat que nous pouvons mettre fin à ce diktat » a-t-il poursuivi.

Birame Dah Abeid a regretté par ailleurs que la classe politique et les élus aient démissionné face au laminage que leur fait subir le pouvoir de Mohamed Abdel Aziz. «Ce pouvoir veut dompter tous les Mauritaniens, châtiant tous ceux qui osent s’opposer à lui » a déclaré Birame qui cite les officiers supérieurs de l’armée mis au pas, les hommes d’affaires réduits en instrument docile, les chefs de partis et les médias muselés et pressurés face au rétrécissement du champ des libertés.

Le président du mouvement IRA a lancé un appel pour un sursaut national et un réveil de conscience du peuple mauritanien pour bouter Mohamed Abdel Aziz hors du pouvoir en 2019. «La seule alternative pour Aziz est de sortir par la grande porte et se contenter du privilège d’ancien président, ce qui pourrait le prémunir de poursuite avec en prime une couronne auréolée pour avoir facilité l’alternance pacifique au pouvoir dans le pays». Dans le cas contraire, dira Birame, il risque d’entraîner la Mauritanie dans une spirale d’incertitude dont lui seul et ses soutiens seront comptables devant le tribunal de l’histoire.

Gagner le défi de la résistance contre le pouvoir

Selon Birame, ce mal du pouvoir absolu ronge non seulement la Mauritanie mais beaucoup d’autres pays africains, créant les conditions du sous-développement, de la pauvreté et de l’arriération, terreau sur lequel progressent l’intolérance, le terrorisme et les crimes de toutes sortes.

La garde prétorienne de Birame (Photo Aidara)

Il a évoqué les actions que son mouvement a initié sur le plan international pour serrer l’étau autour du pouvoir mauritanien, citant la dernière session de la Commission parlementaire paritaire ACP-UE qui s’est tenue du 18 au 20 novembre passé à Haïti et qui prévoit d’envoyer en juin 2018 une délégation ad-hoc pour enquêter sur les nombreuses violations des droits de l’homme dans ce pays. «La Mauritanie se dirige vers une condamnation internationale, aussi bien au niveau de l’ONU, de l’Union Africaine que de l’Union du Maghreb Arabe » a-t-il précisé. Quant au niveau national, le mouvement IRA préparerait une suite d’actions en faveur des défenseurs des droits humains et des hommes d’affaires emprisonnés, notamment le sénateur Ould Ghadde, les deux militants séquestrés à Bir-Moghreïn, Moussa Birame et Abdallahi Maatala Saleck, en particulier.

Sid’Ahmed Ould Ghadde, a de son côté déploré les conditions dans lesquelles son frère est incarcéré, à la prison civile de Nouakchott, notamment son arrestation illégale malgré son immunité parlementaire, les fers dans lesquels il a été amené lors de sa première audience, les refus systématiques de visite ou les visites écourtées, ainsi que le refus de lui faire parvenir le repas familial.

La conférence de presse s’est déroulée en présence de Moussa Samba Sy, directeur de publication du «Quotidien de Nouakchott » et Ahmed Ould Cheikh, directeur de publication du journal «Le Calame » tous les deux assignés à Nouakchott sans possibilité de voyage, pour leur implication présumée dans le dossier controversé du sénateur Ould Ghadde, accusé de crimes transfrontaliers, entre autres chefs d’inculpation. Plusieurs autres sénateurs actuellement en liberté provisoire ainsi que deux syndicalistes sont aussi enrôlés dans cette ténébreuse affaire, à relent de règlement de compte contre des opposants.

Cheikh Aïdara


Capacités des sages-femmes mauritaniennes renforcées en santé maternelle et infantile

L’Association des sages-femmes de Mauritanie organise depuis le 10 décembre jusqu’au 30 décembre 2017, des activités dans le cadre du renforcement des capacités des prestataires en santé de la reproduction dans les trois Wilayas de Nouakchott, en plus du Gorgol, du Brakna et du Guidimagha.

séance de cours théoriques à la mauritanienne-femmes assises à même le sol- (Photo : ASFM)

Ces activités entrent dans le cadre d’un plan d’action élaboré en partenariat avec le Programme national de la santé de la reproduction (PNSR) avec l’appui financier du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Elles visent essentiellement à renforcer les compétences des prestataires dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant, notamment les consultations pré et post-natales, les accouchements assistés, l’espacement des naissances – aussi dite Planification familiale – avec des méthodes de longue durée.

Obtenir des prestataires bien formés

Ces activités initiées par l’Association des sages-femmes de Mauritanie (ASFM) se sont déclinées notamment en cours théoriques et en séances pratiques, avec des démonstrations et un encadrement technique immédiat sur le terrain. Des supports électroniques sur clé, proposant des références en rapport avec les cours ainsi que des guides mémoires ont été distribués aux participantes, ainsi que des affiches et autres supports physiques .

Séance pratique (Photo : ASFM)

Les séances se sont déroulées dans les établissements sanitaires, c’est-à-dire les hôpitaux, les centres et les postes de santé avec toutes les sages-femmes exerçant dans ces structures. Ces dernières ont été regroupées pour les cours théoriques et suivies pour l’encadrement technique et les démonstrations sur site sur l’ensemble des prestations citées plus haut, en plus de l’échographie, du bilan de santé et des examens médicaux nécessaires. Les sages-femmes ont également bénéficié de renforcement de capacité sur la prise en charge de certaines urgences obstétricales et néonatales qu’elles peuvent rencontrer au cours de leur exercice.

Cet atelier initié par les sages-femmes de Mauritanie entre dans le cadre plus global de la politique de santé du pays, notamment dans le domaine de la santé, de la reproduction et de la planification familiale. L’Etat mauritanien a toujours affirmé sa volonté à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) pour la période 2016-2030 et à consolider ses engagements dans le cadre du Partenariat de Ouagadougou et les objectifs de l’Initiative PF2020, notamment au cours de la rencontre de Londres de juillet 2017, visant à recruter plus de 2 millions d’utilisatrices nouvelles de la PF d’ici 2020.

 

Cheikh Aïdara

 


FC TVZ-FC NDB (1-1) : le classico a tenu toutes ses promesses

Un but partout ! C’est le score final dans ce classico de fin de tour qui a opposé lundi 25 décembre 2017 sur la pelouse du stade Cheikha Boïdya de Nouakchott, les deux têtes d’affiche du championnat national de football de Mauritanie, le FC Tevragh-Zeina (FC TVZ) et le FC Nouadhibou (FC NDB). Dans un stade archi-comble et en délire, tout au long des palpitantes 90 minutes de jeu.

Entrée des deux équipes sur la pelouse (Crédit photo Aidara)

Jamais le stade Cheikha Boydiya du Ksar n’a reçu autant de monde. Il faut dire que le classico entre les deux clubs phares du championnat national était sur toutes les lèvres, à coup de pub dans les réseaux sociaux et les rares chaines de radio et de télé. A quinze heures déjà, les gradins étaient presque pris d’assaut par un public qui suivra avec nonchalance la première rencontre qui a opposé FC Deuz à Tijikja et qui s’est soldé par la victoire 2 buts à 0 des Tijikjois.
A 16 heures 30, l’arbitre international Lemgheïvry donna le coup d’envoi entre les Oranges de Nouadhibou amené par le coach camerounais Njoya et les Noirs et blancs de TVZ conduit par le doyen des entraîneurs Birama Gaye.

Curieusement, les deux équipes avaient aligné des classements un peu bizarres. Si Nouadhibou avait laissé sur le banc de remplacement son buteur maison, Ely Cheikh Voulani ainsi que le Sahraoui Cheikh El Wely, le premier ayant foulé la pelouse à dix minutes de la fin du match et le second un peu avant, Birama avait lui aussi laissé en rade Yely Diarra au profit du vieux briscard, Almamy Traoré, tout en excluant Karamoko Moussa de l’effectif, alors que Diaw continue de purger sa suspension suite au carton rouge précédemment récolté.

D’emblée de jeu,  c’est justement Almamay Traoré qui se fera remarquer par un flagrant antijeu sur le gardien de but de FC NDB, Souleymane Diallo. A 3 minutes du coup d’envoi. Une vilaine agression qui n’avait pas sa raison d’être et hors-contexte. Souleymane qui avait suivi avec rage Almamy sur le terrain, probablement pour le frapper, sera retenu par ses coéquipiers alors qu’il s’effondrait sur le terrain. Tancé par ses partenaires, Almamy se résoudra finalement à venir présenter ses excuses. Une accolade et l’incident fut clos. Heureusement que l’arbitre n’avait pas sorti de carton, préférant jouer à l’apaisement.

Supporters de FC TVZ (Crédit Aidara)

A la 16ème minute, TVZ bénéficia d’un coup franc intéressant à l’entrée de la surface de réparation des Stéphanois. Un coup de pied arrêté qui ne donna rien. Il faudra attendre la 16ème minute, pour voir le FC TVZ bénéficier d’un pénalty transformé par Brahim Cheibany. Samba Abdallahi sur le flanc droit avait été rattrapée à la main par l’un des défenseurs de Nouadhibou alors qu’il s’apprêtait à crucifier Souleymane Diallo. Un but à zéro en faveur des Galactiques de la Capitale. Le délire sur le côté droit du stade, là où des dizaines de drapeaux à l’effigie de TVZ balayèrent l’air. Le score en restera là, lorsque l’arbitre siffla la fin de la première mi-temps.

A la reprise, Njoya effectua ses premiers remplacements, avec la sortie de Nana Ousmane et l’entrée de Bekaye Wade puis l’entrée de Cheikh El Wely à la place de Traoré Sallé. Côté TVZ, c’est Cheikhna Varajou qui entrera à la place de Younouss Diallo, puis un peu plus tard, Yelly Diarra à la place d’Almamy Traoré qui n’avait rien vue lors de cette rencontre.

Une partie du public (Crédit Aidara)

A la 74ème minute, les Stéphanois bénéficièrent d’un dangereux coup franc, à la limite de la surface de réparation. Un coup franc qui se terminera par un cafouillis, Mohamed Salehdine dégageant in extremis une balle qui sera repris du pied par  Hassane Boilil. L’égalisation de FC Nouadhibou provoqua une véritable bouffée d’oxygène parmi les supporters alignés côté gauche des gradins. Ils commençaient à s’inquiéter sérieusement.

A partir de là, le jeu s’accéléra. Les coéquipiers de Moulaya Ahmed Khalil dit Bessam, très en deçà de sa forme depuis son retour de Libye, voulait doubler la mise. Ils ont failli y parvenir à la 88ème minute, lorsque le coup franc des vingt-cinq mètres de Cheikh El Wely heurta la barre transversale, alors que Salehdine était battu. Puis, les Stéphanois mirent le pied à l’accélération manquant de marquer à deux reprises sur deux centres décisifs de l’ailier droit de l’équipe, Hassane Boilil. Mais la réception dans la surface de réparation adverse faisait défaut.

C’est finalement sur cette parité de 1 but partout que le match s’achèvera. Le FC Nouadhibou perd par ce nul son fauteuil de leader au profit de Tijikja, nouveau patron du championnat national grâce à sa victoire sur Deuz. Désormais, FC NDB est deuxième, suivi par la Concorde, tandis que le FC Tevragh-Zeina a encore de la peine à s’extirper du milieu du tableau.

Cheikh Aïdara

 


Atelier sur le système suivi-évaluation de la SCAPP : n’est-ce pas mettre la charrue avant les bœufs !

Avant de se pencher sur le système suivi-évaluation de la SCAPP (SSE-SCAPP), n’est-il pas plus logique de créer d’abord un cadre juridique pour cette même SCAPP dont l’existence n’est jusqu’à présent régie que par un simple document de stratégie et une loi d’orientation ?

Lancement du SCAPP en 2916 (Photo arcchives-AMI)

Un constat que la société civile a mis sur la table, balayé d’un revers de la main par le conseiller du Premier ministre, Hacen Ould Zeine, qui affirma du coup que le projet de loi sur la SCAPP (Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée) est déjà sur la table de l’Assemblée Nationale. En tout cas, aux dernières nouvelles, le texte n’est pas encore arrivé à la chambre des députés. Et le PNUD qui compte aligner son prochain UNDAF (Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement) sur cette même stratégie qui n’a pas encore une existence juridique.

Et nous voilà engagés sur une SCAPP 2016-2030 qui ne serait qu’une copie pâle des fameux Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (CSLP) qui, comme les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), n’ont donné que de maigres résultats, malgré les milliards ingurgités dans d’interminables consultations, assistances techniques et ateliers bien arrosés dans les hôtels de Nouakchott. La pauvreté s’est non seulement élargie avec  de nouveaux pauvres, englobant la classe moyenne et gagnant certains pans de la classe supérieure, mais elle s’est surtout approfondie. Jamais la condition de vie des Mauritaniens ne s’est autant détériorée que durant ces dernières années.

Qu’à cela ne tienne,  pendant toute une journée, enfermée dans une des salles de l’hôtel T’Feïla, lundi 18 décembre dernier à Nouakchott, des cadres du Ministère des Finances, des départements sectoriels, quelques partenaires et une poignée d’acteurs de la société civile, ont bu jusqu’à la lie, les BA-ba du jargon macro-économico-financier dont la plupart des participants n’ont compris que dalle. Tout simplement indigestes, ballotés entre les indicateurs, les variables, les diagrammes, et j’en passe. Trop technique pour que les non-initiés, surtout certains membres de la société civile, puissent en faire du couscous.

Ce que l’on peut retenir de toute cette réunion de têtes grises, c’est qu’un bureau de consultants a été recruté,  le Bureau StatConsult dirigé par Harold Coulomb, pour élaborer une étude d’opérationnalisation d’un système de suivi-évaluation de la SCAPP.

L’objectif est d’aboutir à un large consensus sur la méthodologie et les activités à programmer à travers une large concertation entre les acteurs concernés, mais aussi sur l’appropriation des outils qui seront dégagés et sur la sensibilisation des partenaires sur la pertinence de tout ce travail.

Rendre opérationnel le SSE-SCAPP

L’ancien DG de l’Office National des Statistiques (ONS), consultant et cadre au Ministère de l’Economie et des Finances, Sidna Ould NDah avait au préalable présenté une communication dans laquelle il a évoqué la feuille de route de la SCAPP et la nécessité de renforcer le système de suivi-évaluation actuel, à travers plusieurs éléments de références, dans le but d’asseoir un système fiable de suivi-évaluation capable de suivre d’une manière efficiente les indicateurs de croissance et le transfert structurel envisagé de l’économie et de la société, mais aussi l’évolution du capital humain et l’accès aux services sociaux de base.

Les objectifs spécifique du SSE-SCAPP, selon Sidna Ould NDah, est de rendre l’opérationnalisation institutionnelle effective, de renforcer la capacité des structures en charge du suivi-évaluation, d’élaborer des rapports périodiques et de disséminer à temps les produits.

Pour ce qui est de l’opérationnalisation institutionnelle, il se réfère à la loi d’orientation de la SCAPP, le nouveau décret de pilotage et les besoins importants non satisfaits en matière de données. Il s’agira, selon lui, de créer une assistance technique dans les départements en déficit de ressources humaines en suivi-évaluation, de dégager un plan de formation pour palier à ce déficit et de fournir le matériel informatique et les autres équipements nécessaires.

Pour l’élaboration des rapports de suivi-évaluation, il est suggéré la fourniture de rapports aussi bien au niveau structurel que régional, la dissémination des produits et la dimension communicationnelle de l’opérationnalisation de la SSE-SCAPP. Il s’agira dans ce cadre de mettre à jour le site électronique de la SCAPP et l’usage des réseaux sociaux (facebook, twitter, linkedln, etc .), mais aussi la constitution de dossiers de presse et la mise en place de publications régulières sur la SCAPP, avec l’élaboration d’un chronogramme de mise en œuvre de la feuille de route.

Que propose le Bureau StatConsult

Harold Coulomb et son équipe de consultants, chargés de mettre en place le SSE-SCAPP, partant du contexte actuel, notamment le CSLPP 2001-2015, du système de suivi-évaluation existant, ainsi que la SCAPP, aura pour objectifs principaux, de concevoir un dispositif de suivi-évaluation performant, de répondre aux besoins en la matière pour le suivi de la SCAPP, d’assurer son application en tenant compte de ses éventuelles faiblesses.

Pour ce faire, quatre composantes du SSE-SCAPP ont été dégagées. La première composante concerne le dispositif institutionnel, pour lequel un plan d’évaluation sera élaboré, ainsi que des instances de pilotage et de concertation, en plus d’instances techniques de suivi avec des groupes de travail et des comités de suivi aussi bien au niveau sectoriel que régional.

La composante 2 concerne les indicateurs, avec ceux déjà proposés dans la SCAPP et ceux qui pourraient être dégagés éventuellement lors des discussions avec l’ensemble des parties prenantes, la définition d’une liste d’indicateurs à adopter, la définition de méta-données et leur harmonisation, et la différenciation à faire avec les indicateurs des ODD (objectifs de développement durable).

Pour la composante 3, il s’agira de créer un dispositif inter-gouvernemental de suivi des indicateurs, de procéder à la collecte et au recueil de données, de faire un reporting et de la communication active, de gérer le flux d’informations reçues et fournies et d’en contrôler la qualité.

Enfin, la composante 4 porte sur le Plan d’évaluation de la mise à jour de la base de données et un Plan d’évaluation de la SCAPP avec comme préoccupations, la transparence des opérations, leur objectivité et leur périodicité.

En termes de dealine pour les produits attendus et les chronogrammes, le Bureau StatConsult se fixe la fin décembre 2017 pour fournir une note de cadrage, de terminer les rapports d’étape d’ici janvier-mars 2018 et le rapport final au plus tard en avril 2018.

Comme activité, le bureau s’engage à mener une revue documentaire, des entretiens avec les parties prenantes et les personnes ressources, et d’organiser une session de validation pour les quatre composantes.

Les participants ont par la suite suivi plusieurs autres communications, notamment les «Revues annuelles dans le secteur de la santé », «Gouvernance, nouvelles constitutions financières » avec les orientations générales de la loi de finances liées à la SCAPP.

La parole aux participants

Au cours des débats qui se sont ouverts, les participants ont déploré le problème de la mise en œuvre du SSE-SCAPP, un problème qui s’est toujours posé en Mauritanie, selon eux, et cela pour toutes les stratégies.  L’autre problème aussi récurrent, est celui de l’appropriation. Partant, la recommandation qui a été formulée est de partir de l’existant et de ne pas recréer le monde.

Et ce qui pourrait être nouveau avec la SCAPP, selon les participants, contrairement au CSLP qui n’avait qu’une seule dimension, la dimension sectorielle, la SCAPP en compte deux, la dimension sectorielle et la dimension régionale.

Et le conseiller du Premier ministre de rappeler que pour la SCAPP, la Mauritanie sera subdivisée en régions et non en Wilaya, la ville de Nouakchott actuellement composée de 3 Wilayas sera considérée comme une seule région, ce qui ramènera le nombre de régions à 13 et non 15.

D’autres participants ont suggéré que le suivi soit dissocié de l’évaluation,  avec deux systèmes distincts. Si le suivi est interne aux structures, l’évaluation doit être menée par un organe extérieur et indépendant, avec l’introduction du suivi-citoyen pour donner du poids à l’apport de la société civile.

Certains ont déploré le nombre élevé d’indicateurs retenus, 156 au total, ce que d’autres trouvent insuffisants, comparé aux ODD qui en comptent 239, soulignant que le problème n’est pas le nombre mais la qualité.

La question a été posée de savoir si la loi d’orientation de la SCAPP va permettre la prise en compte des investissements futurs. Et le conseiller du Premier ministre de répondre à ceux qui déplorent l’absence de cadre juridique de la SCAPP, que cette dernière est régie par un document officiel
Cheikh Aïdara


Djawlé, la face hideuse de l’esclavage d’Etat en Mauritanie

Le village de Djawlé, situé dans la commune de Lekseiba, département de R’Kiz dans la région du Trarza, vit ces jours-ci une épuration ethnique sans précédent. Ses habitants sont sommés d’abandonner leur village, là où plusieurs générations ont vécu près de trois siècles, vivant de leurs récoltes et de leurs bétails.

C’est pour leurs terres de culture que les habitants de Djawlé sont persécutés depuis des années par Wejaha Ould Hassen qui bénéficie aujourd’hui l’aide de l’Etat mauritanien (Photo Aidara)

Aujourd’hui, les habitants de Djawlé sont sommés de vider les lieux, pour les beaux yeux d’un suprématiste, raciste et esclavagiste maure répondant au nom de Wejaha Ould Hassen. Le plus grave est que toute cette opération de déguerpissement collectif dont le but est d’offrir les champs des habitants à ce Wejaha, est chapeautée par l’administration mauritanienne, représentée par le chef d’arrondissement de Lekseiba, le Préfet de R’Kiz et le Gouverneur de la région. La gendarmerie est utilisée dans cette opération comme une force d’occupation et ses éléments dressés pour épouvanter et terroriser les femmes et les enfants du village de Djawlé, dont la plupart est  soit en état d’arrestation ou placés en résidence surveillée.

Le sus-nommé Wejaha Ould Hassen vivait au Sénégal et n’est rentré en Mauritanie qu’à la faveur des évènements de 89 avec la vague de rapatriés. Il a été accueilli par les villageois de Djawlé parmi lesquels il a vécu pendant un certain temps et avec lesquels il a partagé le pain et le sel. Les villageois lui avaient même offert un lopin de terre pour la culture.

Contacté au téléphone, Elemine Ould Cheikh, notable du village de Djawlé, a affirmé que le malheur des habitants de Djawlé se poursuit et que les personnes arrêtées dans le cadre de cette expropriation à caractère d’esclavage agricole dans le département de R’Kiz, sont toujours en détention. Selon lui, il faudrait que l’administration mauritanienne les extermine jusqu’au dernier, mais que jamais ils n’abandonneront leurs terres ancestrales au profit d’un escroc qui tantôt déclare avoir acheté les terres et tantôt se réclame maitre des esclaves de Djawlé et que la propriété de l’esclavage en droit musulman appartient à son maitre.

Djawlé est aujourd’hui le symbole de la résistance de la population harratine contre les survivances de l’esclavage. Elle est aussi un démenti formel aux allégations du pouvoir mauritanien, celui de Mohamed Abdel Aziz, de lutte contre l’esclavage et d’égalité entre les citoyens.

A rappeler que plusieurs décisions judiciaires ont été prises en faveur des habitants et que Mohamed Ould Boilil, du temps où il était ministre de l’Intérieur, avait même intercédé il y a plusieurs années en faveur des habitants. La propriété des lieux, connus sous le nom de «Ghlig Ehel Cheikh » du nom des ancêtres des habitants, est attestée par tous les habitants de Lekseiba.

Cheikh Aîdara

Article publié dans le cadre du Projet « Liberté, Droits et Justice : combattre l’esclavage par ascendance en Mauritanie » exécuté par SOS Esclaves sur financement du Département d’Etat des Etats-Unis