Traoré Awa

Elections régionales : accord électoral entre 5 candidats de l’ opposition mauritanienne

La bataille pour la conquête de la présidence du Conseil régional de Nouakchott(la capitale mauritanienne) est à l’ordre du jour.Le jeudi 30 août dernier, cinq candidats issus de l’opposition mauritanienne ont signé un accord électoral à l’hôtel khatter en perspectives d’un second tour des  élections régionales du 1 er septembre prochain.

Mauritanie: conférence Accord électoral, conférence de presse,/crédit photo

Les candidats qui défendront les couleurs de cet accord sont :  Mohamed ould El Abed, de la Convergence Nationale Démocratique (CND), Omar ould Yali (SAWAB/RAG), Omar Ali Thiam, Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR), Mohamed Abdallahi ould Haibelti, Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et Mohamed Jemil ould Mansour, Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU).

Tous déterminés à changer le sort de la capitale économique de la République Islamique de Mauritanie(RIM) qui vibrait au rythme de campagne électorale ces derniers temps, en perspective des élections législatives et municipales. Selon ces candidats, la région de Nouakchott  est entre autre victime d’insécurité, de pauvreté galopante,bref une ville en besoin de nouvelles stratégies de gouvernance qu’ils espèrent conquérir.

Lors d’une conférence de presse, les 5 candidats en lice ont exprimé leurs  « préoccupations de la situation du pays vécue dans la capitale du pays Nouakchott » et ont fait mention de « la nécessité d’une reforme sérieuse et d’un changement important qui y amélioreraient grandement les services publics, et y résoudraient les problèmes et traiteraient les besoins de sa population et en feraient une région développée sur tous les plans ,comme en témoignent nos programmes électoraux et nos propositions au cours de notre campagne ».

Pour y eux , « s’il y a transparence , il doit y a voir un ou deux représentants de ces 5 partis ainsi « nous sommes convenus que dans le cadre d’un deuxième tour avec un des candidats des partis du système, nous appuierons fortement celui parmi nos partis qui serait au deuxième tour pour atteindre les objectifs du changement et pour mettre fin à la poursuite du statut catastrophique actuel de la capitale ». Cette alliance électorale scrutera donc à la loupe les résultats de ces élections où les femmes entendent aussi jouer leur partition comme acteur politique. A suivre…

 


L’économie sociale et solidaire : priorité au changement de mentalités pour un coopérativisme productif et inclusif en Mauritanie

Le projet Promo pêche, d’une durée de 4 ans, vise à améliorer le secteur de la pêche, en Mauritanie. Dans ce cadre, le BIT (Bureau International du Travail) et l’ONG Actions, en collaboration avec l’Agence Espagnole au développement, ont tenu le  30 juillet dernier un atelier de réflexion sur le thème : « L’économie sociale et solidaire, changer  les mentalités pour un coopérativisme productif et inclusif » à la chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de Mauritanie.

Atelier Projet Promo pêche crédit photo Awa Seydou

Concept économie sociale solidaire

Ce fut un atelier d’échange pour « initier un cadre de réflexion sur la durabilité des groupements d’acteurs économiques », afin de mettre l’accent sur « la viabilité du model économique en cours, et du cadre légal normatif des coopératives ».  Pour avoir ce model, les initiateurs de cet atelier « souhaitent », une approche multisectorielle « pouvant aider à la diffusion et  à l’amélioration de la compréhension » de ce concept à travers aussi l’approche genre. Pour les organisateurs de cet atelier, « une coopérative contribue aussi bien à la stabilisation économiques des personnes ».

Durant  ces panels des thèmes  sur : La coopérative comme vecteur de développement économique durable et solidaire), la dimension genre dans les groupements d’acteur socio économiques, le rôle des groupements d’acteurs économiques dans le développement de la pêche artisanale ont été abordés.

Durabilité des projets

Pour une meilleurs efficacité de ces groupements qui « doivent toucher les exclus d’abord », il a été question de favoriser d’avantage : la bonne gouvernance, la transparence, l’innovation, le partenariat et diversifier l’activité de ces organisations qui constituent « une alternative » à l’économie capitaliste a fait savoir dans son intervention Yakaré Soumaré présidente de l’ONG Actions. Pour une dynamisation de ce concept, des participants préconisent de « prendre les acteurs comme partenaires ».

Comment inscrire dans la durée, les actions de ces coopératives dépendantes de financement extérieur? Telle est la grosse problématique de cet atelier dont une des finalités est de favoriser la pérennité des actions de ces groupement notamment dans le secteur de la pêche car, « il ya trop d’assistanat, il faut plutôt les appuyer » pour répondre aux besoins vitaux a témoigné un contributeur.

Pour rappel, le projet promo pêche dont le montant est de 16 millions d’Euro, est soutenu entre autre par l’Union Européenne en Mauritanie. Il prône  une formation insérante, des renforcements de capacités, le travail décent, la construction de ponts de débarquement aménagés entre autre.

Awa Seydou Traoré


Médias mauritaniens : les atouts de la vidéo mobile

Le journalisme en Mauritanie vibre désormais au rythme de la vidéo mobile !
La vidéo mobile est un nouveau concept qui fait aujourd’hui ses premiers pas et qui révolutionne le 4e pouvoir de la république Islamique de Mauritanie.
Dans cette courte vidéo, des confrères témoignent des attraits et des enjeux de ce nouvel outil : cela change vraiment leur façon de travailler. L’expert média Philique Couve (que nous avons rencontré à l’occasion d’une formation en avril à Nouakchott) nous a lui aussi livré ses impressions sur la vidéo mobile. Découvrons donc ce support de communication désormais en vogue au pays de Mohamed Sneiba, un des ténors du blogging en Mauritanie.


Hommage de Main dans la Main(MDM) à « des hommes qui ont servi la fraternité » en Mauritanie

Nouakchott, Dimanche 13 mai au musée national, un hommage posthume a été rendu  à 5  hommes, 5 personnalités  ayant œuvré pour la fraternité, la diversité, bref l’unité en Mauritanie.

Hommage Colloque fraternité 2018/crédit photo Main dans la Main

Un hommage, une reconnaissance initiée par Main dans Main qui compte en son sein près de 1000 membres « actifs » et « non cartables » nous a confié Imam Abdoullah  Sarr, le Secrétaire  général de cette association.

Pour avoir prôné tout au long de leur vie, des valeurs d’entre aide, d’écoute, de partage, de pluralité, de tolérance, de travail, d’engagement,  la MDM a rendu « hommage à des personnalités ayant propagé la fraternité », en présence des proches de ces personnalités ayant « posé des jalons solides au service de l’unité » de ce pays. Des hommes ayant laissé « un norme et pesanteur vide » a  témoigné dans des instants solennels,  Beddou Saleck président de cette structure associative qui tenait du 10 au 13 avril, son 5e colloque consacré cette année à la fraternité dont le thème était « Pour que vous vous aimiez ». Ainsi un hommage « mérité » a été rendu pour ces des personnes pour leur « contribution remarquable » à la fraternité dont :

 – Fall, Thierno, fondateur d’une des 1er écoles privées de la Mauritanie « Al baraka »,  qui a consacré sa vie au sport et à l’éducation des enfants mauritanien, qui incarnait « une rigueur et simplicité » exceptionnelles.

– Said Ould Hamody, fils de notable originaire de l’Adrar, ancien diplomate, journaliste puis président entre autre du Manifeste des Haratines pour avoir a œuvré pour une Mauritanie plurielle et unie.

– Sidi Mohamed Sidi Lamine , Président diaspora mauritanienne en Chine

– Abdoulaye Diakité, membre fondateur de Main dans la Main, ressortissant de la ville de Boghé,  « un hommage très pieux, honnête, sage, régulateur du groupe » confie  un proche pour qui « on ne peut pas s’aimer sans se côtoyer ».

– Cheikh Ould Belamech, poète de la liberté dont « la poésie a retenti chez les révolutionnaires syriens »

Pour comprendre, « La fraternité commence par se connaître, se familiariser, se comprendre et s’entre aider » , des étapes vers l’amour du prochain a expliqué l’Imam Sarr. La fraternité  « chantée » à MDM poursuit t-il œuvre pour que « les mauritaniens soient des frères au sens islamique du terme, cette fraternité n’a de finalité que l’amour ». Une valeur que les uns et les autres sont appelés à propager en dehors de ce colloque dont la clôture s’est tenue le 13 mai dernier à la Case , sous la houlette de main dans la Main , qui doit aussi célébrer ces femmes mobilisées pour la fraternité en Mauritanie.

Awa Seydou Traoré


Célébration semaine de l’Europe : panel sur le secteur de la pêche en Mauritanie

Dans le cadre des activités de célébration de la semaine de l’Europe en Mauritanie sous la houlette de la délégation de l’Union Européenne, un panel consacré à l’état des lieux du secteur de la pêche(représentant 75% de valeur de l’exportation nationale) s’est tenu le 10 mai dernier au siège de l’Union nationale du Patronat.

crédit photo

Une occasion de passer en revue la problématique de ce secteur et de présenter aussi le nouveau programme dont  le BIT (Bureau International du Travail) est partenaire  dénommé « Promo pêche » d’une durée de 4 ans. Ce programme dont un des volets est géré par le BIT  a pour objectif de « favoriser la création de travail décent dans le secteur  de la pêche artisanale à tous   les niveaux de la chaîne de valeur  » a déclaré Fédérico Barroeta, Point focal Bureau International du Travail en Mauritanie. Une façon pour ce projet de booster ce secteur potentiel à qui « on essaie de donner de la valeur ajoutée aux produits » en plus de la tenue des formation et d’accompagnement de ce domaine a mentionné cette source tantôt citée.

Durant ce panel, la problématique à savoir « comment  concilier l’essor commercial du secteur de la pêche à grande échelle et l’inclusion des acteurs vulnérables ? » était au menu des discussions dont « la franchise » des échanges a été saluée par une participante.

Maux du volet pêche

Améliorer la production de base,  modernisation des outils de travail, amélioration conditions travail des agents du secteur , déficit travail décent, manque d’encadrement, de suivi « sérieux », concurrence déloyale, manque  d’accès des acteurs au financement etc… voilà des maux qui perturbent encore ce domaine .

Des Attentes

Pour booster ce domaine en quête de modernisation, selon Moctar Ebnou ABDEM Directeur général Manager DELTA –RIM, « la production doit être mise à niveau » rappelant que c’est un point focal de la chaîne.

Pour sa part, Cherif Haidara de la Fédération nationale de la Pêche Artisanale a plaidé pour  « une politique durable » de ce secteur soulignant au passage « on a tous les moyens pour un vrai partenariat ».

Rokhaya Mbodj, gérante de  centre de transformation de produit de poisson , (depuis 2010 où travaillent 135 femmes) souhaite obtenir l’agrément de ce centre qui « réponds aux normes demandées » d’après elles. Elles travaillent pour répondre aux sollicitations de la clientèle, en attendant d’avoir leur autonomie, des formations et renforcement de capacité.

 Des participants ont par ailleurs plaidé pour « des solutions bénéfiques aux citoyens (…) et des résultats d’impact »  d’initiatives visant le développement de ce secteur.

Promo Pêche, une solution aux maux de ce secteur ?

 Le programme Promo pêche répondra t-il à ces attentes ? L’avenir le dira en attendant,  les priorités de ce programme sont notamment : l’extension de la protection sociale, l’Amélioration conditions travail de la pêche artisanale, l’Amélioration des formations et compétences. Un projet dont le ministère de la pêche, de l’Emploi, l’ANAPEJ (Agence nationale de Promotion de l’Emploi des Jeunes) entre autre sont des partenaires. Pour rappel, le volet géré par le BIT dans le cadre de ce projet est de 12millions d’Euro.

Awa Seydou Traoré


Mauritanie : Appel à candidature au Prix Cheikh O. Ndiaye 2018

Le prix, organisé par le Club des Jeunes Journalistes (CJJ) rend hommage au premier président du Club, Cheikh Oumar Ndiaye, à notre confrère Ahmed Taleb et au président de la fondation Errahma, Ahmeddou Ould Abdel Aziz. Les trois nous ont quittés un jour du 22 décembre dans un accident de la route alors qu’ils étaient en mission humanitaire.

Feu Ahmed Taleb , Ahmeddou Ould Abdel Aziz, Cheikh Oumar Ndiaye/crédit photos

Le CJJ vise la promotion de l’esprit unitaire et inclusif de ces trois jeunes mauritaniens disparus à la fleur de l’âge. Le Prix Cheikh Oumar Ndiaye – qui est à sa deuxième édition –  vise aussi à encourager le journalisme de qualité.

Les lauréats seront récompensés à l’occasion du 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse.

Le dépôt de candidature Prix Cheikh Oumar Ndiaye 2018 est ouvert du 16 Avril au 02 Mai 2018 à 12h00 GMT.

Les postulants doivent présenter:

  1. une production journalistique télé, radio, presse écrite ou en ligne ; (Pour chaque catégorie, il sera décerné trois prix);
  2. en Arabe, Français, Poulaar, Soninké ou en Wolof;
  3. en rapport avec la Mauritanie;
  4. publié sur un media, y compris étranger;
  5. jamais été présenté au jury du prix;
  6. et envoyé avant la date limite à l’adresse cette adresse (prixchek18@gmail.com) ou au siège de Radio Nouakchott Libre.

Source :Club des Jeunes Journalistes(CJJ)


Un festival pour donner vie au slam en Mauritanie

Voilà la mission que se donne le CASO, un club dédié aux arts du spectacle en Mauritanie. Sous les ailes du slameur et humoriste Bounas alias Caméléon du désert, le club pour l’art du spectacle oratoire (CASO) organise du 10 au 15 avril,  en partenariat avec l’institut français de Mauritanie, un festival pour donner à cet art son envol au pays de millions de poètes.

Mauritanie Festival slam & humour 2018 crédit photo

L’objectif de cette activité est de plaider par les mots pour faire réfléchir sur les maux de nos sociétés respectives. C’est aussi une façon de faire sortir de l’ombre les slameurs, une forme d’expression artistique en quête de reconnaissance ici. Pour renforcer cette plaidoirie, la slameuse Samira Fall (Sénégal), qui a eu le virus du slam à l’âge de 13 ans, est l’invitée de cette édition. A travers des ateliers d’écriture, sensibilisations des élèves, rencontres littéraires, concours de jeunes slameurs, ce festival essayera de booster le slam mauritanien.

Dans le cadre ce festival, l’institut français de Mauritanie vibrera au son d’une soirée de défilé de mode de la « caravane Mode Métisse » où le slam mauritanien se fera entendre aussi ce 13avril. L’enjeu est de fusionner les deux formes d’art pour exposer le savoir-faire culturel du pays de Pecosse Keita, un des promoteurs de la « caravane Mode Métisse » dont le staff tenait une conférence de presse le 12 avril dernier sous le khaima de l’IFM.


GRET: zoom sur le fourneau amélioré Fayda du projet FARIM2

« Fourneau Fayda, une production locale, une fierté nationale », tel est le slogan de ce projet FARIM 2 du Gret d’une durée de trois ans et qui vise à lutter contre : « la précarité énergétique et la déforestation par la diffusion et le développement d’une offre pérenne de fourneaux améliorés en milieu urbain en Mauritanie ». Ce fourneau est protégé pour une durée de 10 ans renouvelable par l’Organisation Africaine de Propriété Intellectuelle(OAPI). Pour mieux connaitre ce foyer, nous nous sommes entretenus avec Salimata Ba chargée de marketing au projet Farim2 du Gret.

Salimata Ba Founeau fayda/crédit photo Awa Seydou

Awa Seydou : Parlez-nous de ce fourneau amélioré du GRET

Salimata Ba : C’est un fourneau, une production locale « une fierté nationale » comme on dit c’est un produit fait en Mauritanie par des mauritaniens, nous avons un atelier école à Dar el beida, qui a été ouvert, fonctionnel et qui produit depuis le mois de juillet dernier de manière autonome. Ces fourneaux sont faits par des jeunes qui sortent du centre de formation de Caritas et centre de perfectionnement et formation professionnel, donc ce sont des jeunes qui sont soudeurs à la base mais qui sont formés à la spécialité du fourneau fayda, produit pour répondre aussi à un besoin local.

Awa Seydou : Quels sont les atouts de ces fourneaux ?

Salimata Ba : Il a plusieurs atouts. Il est économe grâce à sa chambre de combustion qui ne prend que maximum 600 grammes de charbon et sa porte à trois niveaux d’ouverture permettant une régularisation de l’entrée d’air.

Il est sûr : la sécurité de la ménagère est garantie car la jupe n’est pas en contact direct avec le feu.

Durable : il dure plus de deux ans, contre moins dune année pour les fourneaux classiques.

Awa Seydou Traoré : Comment les citoyens ont accès à ce produit ?

L’ONG n’ayant pas vocation à vendre, le GRET fait un travail d’appui auprès des organisations de quartier en vue de créer une filière qui sera pérenne. Nous travaillons avec des coopératives, des mutuelles, associations pour mieux intégrer le tissu social. Le fourneau coûte 6500 UM à 7000 UM. Le système des tontines permet aux plus démunis d’accéder à FAYDA.

Awa Seydou Traoré : le coût n’est –il pas cher pour le citoyen lambda ?

Salimata Ba : Il peut être cher pour d’aucuns. Des études nous ont montré que 25% de la population de Nouakchott utilise le charbon de bois quotidiennement. La consommation moyenne de ces familles est de 2,5 kg de charbon par jour. Ce fourneau permettra à l’utilisateur/l’utilisatrice de faire une économie de plus d 8000 UM en un seul mois. Vue sous cet angle, l’investissement vaut le coût.

Awa Seydou Traoré : Il va falloir miser sur la sensibilisation d’où votre présence au marché hebdomadaire de Zeinart ?

Oui, Zeinart est une occasion.Il faut beaucoup de sensibilisation et à tous les niveaux. Toutes les occasions sont à saisir pour connaitre fayda pour que ceux qui en ont besoin puissent connaitre et avoir accès.

Propos recueillis par Awa Seydou Traoré

 


GRET: zoom sur le fourneau amélioré Fayda du projet FARIM2

« Fourneau Fayda, une production locale, une ferté nationale », tel est le slogan de ce projet FARIM 2 du Gret d’une durée de trois ans et qui vise à lutter contre : « la précarité énergétique et la déforestation par la diffusion et le développement d’une offre pérenne de fourneaux améliorés en milieu urbain en Mauritanie ». Ce fourneau est protégé pour une durée de 10 ans par l’Organisation Africaine de Propriété Intellectuelle(OAPI). Pour mieux connaitre ce foyer, nous nous sommes entretenus avec Salimata Ba chargée de marketing au projet Farim2 du Gret .

Awa Seydou : Parlez-nous de ce foyer amélioré du GRET

Salimata Ba : C’est un fourneau, une production locale « une fierté nationale » comme on dit c’est un produit fait en Mauritanie par des mauritaniens, nous avons  un atelier école  à Dar el beida, qui a été ouvert, fonctionnel et qui produit depuis le mois de juillet dernier de manière autonome. Ces fourneaux sont faits par des jeunes qui sortent du centre de formation de Caritas et centre de perfectionnement et formation professionnel, donc ce sont des jeunes qui sont soudeurs  à la base mais qui sont formés à la spécialité du fourneau fayda,  produit  pour répondre aussi à un besoin local.

Awa Seydou : Quels sont les atouts de ces fourneaux ?

Salimata Ba : Il est économique, il contient une chambre de production   qui  peut prendre maximum   600 Gramme de charbon, la manière dont il est conçu fait qu’il contribue à l’économie de charbon, il contient une porte à deux niveaux qui participe à l’économie de charbon également ;

Awa Seydou Traoré : Comment les citoyens ont accès à ce produit ?

Salimata Ba : La production est centralisée et garantie, on a un atelier qui produit, pour que la population ait accès, on travaille et appuyons des organisations, l’ONG n’a pas vocation à vendre mais à appuyer et créer une filière qui sera pérenne après ce projet, on travaille avec des coopératives, des mutuelles des groupements  pour accéder au tissu social. Chacun a accès à ces fourneaux en fonction de ces moyens à 6500 à 7000 UM à travers aussi le système des tontines des femmes,  à long terme, elles pourront acheter le fourneau ;

Awa Seydou Traoré : le coût n’est –il pas chèr pour le citoyen lambda ?

Salimata Ba : Cela peut être cher ou non, ça dépend, de ce qu’on peut utiliser, selon nos études,   on s’est rendu compte que 25% des populations de Nouakchott, utilisent quotidiennement du charbon de bois, on a fait le calcul, chaque famille qui utilise jusqu’à 2,5 kg de charbon par jour, avec ce fourneau économique, jusqu’a 45 % de charbon,  on voit qu’il est économique,  cela encourage,  une femme donc à acheter cet outil. A travers cette utilisation, une utilisatrice peut économiser 8000 um par mois. Quand on pense à cette économie, l’investissement vaut le coût.

Awa Seydou Traoré : Il va falloir miser sur la sensibilisation d’où votre présence au marché hebdomadaire de Zeinart ?

Salimata Ba : C’est une sensibilisation carrément à plusieurs niveaux, on veut que ce fourneau soit accessible à tous pour lutter contre la précarité énergétique car se sont des familles démunis qui utilisent le fourneau, on veut que les gens parlent de ce produit.

Awa Seydou Traoré :   Quel appel lancez –vous au profit des populations ?

Salimata Ba : C’est un produit mauritanien, il nous appartient, il est important de s’approprier ce produit qui se nomme Fayda, il faut en parler à tous les niveaux pour le faire connaitre pour que tout le monde ait accès à ce fourneau.

Source Awa Seydou Blog Reines d’Afrique


Patrick Elis : un accompagnateur des jeunes en Mauritanie

A Nouakchott, rares sont les associations de jeunes n’ayant pas travaillé avec Patrick. Je le surnomme notre Patrick car il est à l’écoute de tout demandeur, de ces nombreuses associations de jeunes dont il est le coach, le guide, le conseiller, le perfectionniste, bref l’homme de l’ombre. L’assistance de cet homme  à la main magique a permis à nombre de leaders de jeunes de se frayer un chemin dans la société civile mauritanienne. Rencontre avec ce congolais pour qui l’entrepreneuriat est une alternative aux chômage des jeunes.  On y apprend aussi comment Patrick arrive à répondre à ces multiples sollicitations sans téléphone portable, et pourquoi:


Panel Blog Reines d’Afrique : « Femme & volontariat, un parcours d’action »

Le blog reines d’Afrique via www.awaseydou.mondoblog.org de la plate forme www.mondoblog.org de RFI organisera  le 23 décembre prochain à 17h à l’espace Diadié Camara à Nouakchott, son panel dédié cette année à l’apport du volontariat des femmes.

Une occasion de découvrir des parcours de femmes engagées, à œuvrer pour la citoyenneté à travers,  l’engagement, le volontariat au quotidien. Des figures féminines évoluant dans le domaine de la santé, des médias, social, témoigneront des atouts et contraintes de leur métier, une façon de faire découvrir ce parcours aux plus jeunes qui seront invités à cette rencontre.

Un débat d’échange animé par Ali Mhaimid, placé sous la modération de Patrick Elis. Ainsi comme panélistes, Il y aura : Fatma ELKORY OUMRANE,  promotrice du site www.maurifemme.org et co- présidente du réseau Genre en Action,  Thilo Ly (Directrice du groupe scolaire Diamly), Djeinaba Touré présidente de Je m’engage), Salma Ely Lajrab , Présidente ONG  BELVIOFIC ( Bien Etre de l’enfant, Lutte contre la violence faite à la jeunesse et à l’immigration ) par ailleurs membre de l’Espace Femme à Vision Croisée, et Tabara Gaye ,Coordinatrice Régionale Sports du Groupe CONFEJES pour la participation des femmes aux activités de jeunesse et des sports (GTCF), par ailleurs, 1er femme prof d’ESP de la Mauritanie.

Ce panel qui se veut, un moment  d’écoute, de partage, d’information  des atouts du leadership féminin mauritanien sera marqué par une projection des moments forts de la 1er édition de cette initiative dénommée : Panel Femmes d’exception dont les invités étaient : Aissata Kane(1e Femme ministre de la Mauritanie) ; Maimouna Saleck (Directrice Biodiversité), Dr Néné Kane (Spécialistes Entrepreneuriat Féminin), Tabara Mbodj (Présidente AISER), Mariem Derwich(Poète), Oumou Kane(Présidente AMAM).

Ce panel, sera marqué par une projection un témoignage vidéo de femmes leaders dont celui de Fatouma Harber, blogueuse, activiste malienne, Co-fondatrice de Sankorélabs.

Source : Awa Seydou Traoré


Entretien : Tabara Gaye, première prof d’EPS mauritanienne

Passionnée, Tabara Gaye peut passer des heures à vous parler de son parcours dédié à l’amour du sport au féminin. Rencontre avec cette femme d’exception pour qui le sport est un fortifiant de santé. Elle est la première femme prof d’EPS (Education Physique et Sportive) de la république Islamique de Mauritanie. Nous l’avons rencontrée lors d’une réunion de l’Espace Femme mauritaniennes, à Vision Croisées, dont elle est membre. Entretien vidéo avec un symbole du sport féminin mauritanien, pour parler des difficultés d’un métier en quête de renommée :


Concours International de plaidoiries pour les droits de l’Homme de Mauritanie (Cinquième édition)

L’Ordre National des Avocats de Mauritanie et l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix – sous le haut patronage du Ministère de la Justice et avec le soutien de l’Ambassade de France en Mauritanie, de l’Union Européenne, de l’Agence Française de Développement de Justice Coopération Internationale, du Conseil National des Barreaux et de la Banque Islamique de Mauritanie. – ont organisé la cinquième édition du Concours international de plaidoiries pour les droits de l’Homme le mercredi 6 décembre 2017 à Nouakchott.


Au cours de la cérémonie d’ouverture SEM. L’ambassadeur de France à Nouakchott Joël MEYER avait prononcé le discours d’ouverture que vous trouverez-dessous

Le résultat du concours est le suivant :

1) Julien Martin avec « Une peine éternelle » – France.
2) Mog Nan Kembetia de avec « La peine de mort et la lutte contre le terrorisme : le cas de Boko Haram au Tchad » – Tchad.
3) Garandi Lega Ibrahim avec « le droit à l’objection de conscience »- Tchad.

Ce sont au total huit défenseurs des droits de l’Homme qui ont plaidé le mercredi 6 décembre 2017 au Palais de Justice de Nouakchott.
Les intitulés des 8 plaidoiries sont dans le dossier de presse.

Discours d’ouverture de l’ambassadeur de France M. Joël MEYER :

(PDF – 138.4 ko)

DP_CIPMauritanie2017 :

(PDF – 3.3 Mo)
Source Ambassade de France Mauritanie


COP23 : La Mauritanie membre du Comité de Conformité Afrique

La Mauritanie comme tant d’autres pays du Sahel et de l’Afrique subit de plein fouet les changements climatiques. Lors de la 21e conférence à Paris, 195 pays ont aboutis à un accord sur la réduction du gaz effet de serre, afin de maintenir le réchauffement global à moins de 2° d’ici 2100. Les pays ont présentés leur plan d’action pour vulgariser la stratégie d’adaptation face aux changements climatiques et mieux encore contribuer à l’atténuation du réchauffement climatique avec comme ambition numéro UN, réduire la production du gaz à effet de serre.

Crédit photo H.K

Même si les pays africains ne sont pas reconnus comme les plus grands pollueurs dans le monde, cela n’a pas failli à l’engagement de chaque Etat, de présenter sa contribution pour réduire sa production de GES. A nos jours, la Mauritanie réitère son ambition de réduire les GES à hauteur de 22,30 % d’ici 2030, pour atténuer les risques des réchauffements climatiques. Cependant, le souhait de toutes les parties prenantes est que cet accord de réduction soit contraignant pour tous, afin que nul ne ternisse son engagement.

Lors de la COP23 à BONN en Allemagne, la Mauritanie a été désignée membre du Comité de Conformité Afrique qui se chargera de renforcer l’intégrité environnementale et soutenir la crédibilité et la transparence dans la réduction des gaz à effet de serre. La représentation Mauritanienne sera assurée par Monsieur Bâ Moussa Abdoulaye Conseiller juridique du Ministre de l’Environnement et du Développement Durable.

Ce comité se chargera de déterminer le respect des engagements pris par les parties dans leurs objectifs d’émissions, leurs exigences méthodologiques, et de déclarations pour les inventaires de gaz à effet de serre et toutes les conditions d’éligibilités. Ce comité sera dans une dynamique de facilitateur mais aussi de conseiller pour que chaque pays puisse respecter son engagement et promouvoir l’atténuation face aux risques des changements climatiques.

A la question du rôle et de l’apport de la Mauritanie dans ce comité, Bâ Moussa Abdoulaye répond : il faut préciser qu’il s’agit là d’un poste pour l’Afrique. C’est donc une représentation régionale et africaine. Tout au moins, on peut considérer que ce poste occupé par un mauritanien devrait amener vers plus d’exigences quant au respect des engagements de réduction de gaz à effets de serre. La Mauritanie étant l’un des pays les plus éprouvés par ce phénomène.

Cette instance fait partie des systèmes de conformités les plus complets et rigoureux pour un accord environnemental multilatérale.

Par Houleye Kane depuis Bonn (Allemagne)

 


Mauritanie : formation de journalistes à la production de contenus vidéo via smarphone

Voici l’illustration d’une initiative de la plateforme Slipe Up. Cette opération est une grande première, elle est à l’origine de la formation d’une dizaine de journalistes à l’utilisation de la vidéo : technique de production, de montage et de diffusion de contenus via le téléphone mobile. Elle a eu lieu début novembre (6-12 nov) et elle est soutenue par l’Ambassade de France en Mauritanie.

A cette occasion, j’ai pu réaliser deux courts reportages que je vous présente ici :
– Un premier reportage sur le défilé de mode de Médina Ibrahima Ndiaye, création événementielle qui s’est tenue le 10 novembre dernier à la galerie Sinaa à Nouakchott.
– Une deuxième vidéo qui est une ambiance de rue sur la vente d’eau, dans la commune de Basra.

 

 

 

 


FAJR 2017: promotion l’expression des jeunes, appels à projet

Appel à propositions d’initiatives

Dans le cadre de son fonds d’appui FAJR,  le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France lance un appel à propositions d’initiatives auprès de la société civile mauritanienne.

crédit photo

FAJR vise à promouvoir les dynamiques collectives en faveur de la participation et de l’expression de la jeunesse mauritanienne.

Pour soumettre une proposition d’initiative, merci de télécharger le dossier complet de l’appel à propositions FAJR, d’en prendre bien connaissance et de suivre les indications détaillées dans les Lignes directrices : https://www.ambafrance-mr.org/

Les dossiers peuvent être soumis en langue française ou en langue arabe. La date limite de dépôt des propositions est le jeudi 14 décembre 2017 à 12h00 à l’Ambassade de France.

Contact : +222.45.29.96.14

fajr.mauritanie@gmail.com

 

دعوة لتقديم عروض ومبادرات

في إطار برنامج الدعم (فجر)، قررت مصلحة التعاون والعمل الثقافي بالسفارة الفرنسية استقبال المبادرات والعروض الصادرة عن المجتمع المدني الموريتاني.

يهدف برنامج (فجر) إلي تطوير ديناميكية جماعية لصالح المشاركة والتعبير لدي الشباب الموريتاني.

ولتقديم مقترحات وعروض في المجال الرجاء تنزيل الملف الكامل المتعلق بتقديم المبادرات لبرنامج (فجر) بغية الاطلاع عن كثب علي المعلومات والإشارات المفصلة في الخطوط العريضة.

https://www.ambafrance-mr.org/

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Foot féminin : « POURQUOI PAS NOUS ? »

Ce film de Medina Ibrahima Ndiaye, est une plongée dans l’univers du sport féminin à travers le regard de Fatou 24 ans, une amoureuse du ballon rond en république islamique de Mauritanie. Pour cette footballeuse d’une dizaine d’années d’expérience, le départ fut « très difficile » à cause notamment du manque de reconnaissance de cette discipline sportive de phase de structuration aujourd’hui. Découvrons le parcours , de ce talent du foot féminin,fille d’un ancien arbitre international.


Migrantes en Mauritanie : Femmes venues d’ailleurs, sentiments d’ici

C’est avec un réel plaisir que je partage cet article encore dédié au dynamisme des femmes , primé dans la catégorie Presse Ecrite le 3 mai dernier lors de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Une initiative du Club des Jeunes Journalistes(CJJ) en Mauritanie, saluant la mémoire de Feu Cheikh Oumar Ndiaye, 1er président et membre fondateur de ce club créée en 2013.

Migrer pour un lendemain meilleur, rejoindre un mari. Voilà des raisons qui amènent parfois des femmes d’Afrique de l’ouest à vivre loin de leur terre natale. Un séjour fait de hauts et de bas. Maimouna, Awa et Nouha, Mauritaniennes de cœur, racontent leur quotidien dans ce pays.

crédit photo

« Mai » pour ses intimes, de son vrai nom Maimouna Diédhiou, elle est Sénégalaise. Originaire de Casamance, elle a quitté cette ville du Sénégal il y a une dizaine d’année pour gagner sa vie en Mauritanie « le pays au million de poètes ». Cette Mauritanie d’où partent les subsides avec lesquels elle subvient aux besoins de son fils devenu footballeur professionnel dans son pays.

Mai a commencé par travailler comme domestique. Depuis 2004 cependant, elle est cuisinière au restaurant du Centre Culturel Français (CCF), devenu Institut français de Mauritanie (IFM). Sur ses tables passent toutes les cuisines africaines, avec cet art consommé que lui a transmis sa mère. Mai en témoigne en toute fierté, vibrant constamment au rythme de la musique de son terroir qui sert de fond sonore à cet entretien.

Son départ du Sénégal ne fut pas facile à accepter pour ses parents. Mais c’était sans compter avec sa détermination. « Il me fallait partir pour me battre ». Une façon aussi de faire des « économies » tout en se prenant en charge. « Aujourd’hui je fais ce que je peux pour la famille, dans la mesure du possible », confie-t-elle. Avant tout passe la scolarité de son fils, aujourd’hui à l’Université et joueur professionnel.

Mai mène « une vie simple » et juge son salaire « acceptable ». Le montant elle préfère ne pas le dévoiler, mais assure qu’il s’agit d’un revenu qui lui permet de se « débrouiller ». Partagée entre son pays natal et le pays qui l’accueille, elle déclare vouloir « parfois quitter la Mauritanie », mais les liens qui le retiennent résistent à cette envie. « Je suis attachée à ce lieu », confesse-t-elle. Autour d’elle des amitiés se sont tissées. Avec le personnel de l’IFM surtout.

Tout n’est cependant pas rose en Mauritanie. Ses déplacements à Nouakchott, Mai les a « réduits » face aux menaces de rafle et d’expulsion pour les non détenteurs de carte de séjour. L’accès à ce document relève d’un parcours du combattant pour de nombreux migrants. Pour contourner ces difficultés, Mai se rend à la frontière avec le Sénégal, à Rosso, pour trouver une « carte devise » renouvelable tous les trois mois. De quoi vivre tranquillement en République Islamique de Mauritanie. En attendant le prochain renouvellement.

Awa Métro, le savoir faire culinaire malien à Nouakchott

Ses clients lui ont donné, le nom du restaurant de son mari dont elle est la co-gérante. « Awa Métro » s’appelle en fait Awa Camara. Elle vit en Mauritanie depuis 2003, année où elle est venue rejoindre son mari. Son labeur quotidien a commencé par la vente de jus locaux, avant que la restauration ne finisse par le happer en 2007. Des spécialités maliennes aux autres plats africains vendus à 300 ouguiyas mauritaniens (Um), elle a fini de faire sa publicité dans le landerneau de Nouakchott. Son restaurant situé au Quartier 5e est opérationnel de jour comme de nuit. Elle anticipe même pour déclarer « qu’à l’avenir il n y aura plus de place pour le repos ».

Ce restaurant où ses clients se bousculent est « une fenêtre sur le Mali. On se sent au Mali en étant au Métro et on y côtoie différentes nationalités », souligne Awa. Quand elle quitte les fourneaux, c’est pour s’investir dans la vie des mouvements de femmes maliennes (tontine, baptêmes, mariages etc.). Au fil du temps, ses parents qui résident au Mali ont pu s’épanouir grâce aux subsides qu’elle leur envoie de ce « savoir-faire » qui est une forme d’autonomisation. « On y gagne des fois, mais ça ne marche pas tout le temps du fait qu’il y a beaucoup de restaurants. C’est notre métier. On ne peut pas le laisser tomber », confie-t-elle.. Quand les clients désertent son restaurant, c’est pour défaut de carte de séjour. Il leur faut se cacher en attendant d’en trouver. Pour elle aussi il est difficile d’en trouver. Notamment pour ses enfants qui ont des « scolarités compliquées une fois arrivés au brevet », car « le manque de connaissance de la langue (arabe) constitue un problème ».

Nouha Traoré, Une passion pour la teinture
Nouha fut coiffeuse, mais cette vie de salon appartient désormais au passé. Depuis vingt ans qu’elle a investi la teinture, elle a pu se faire un « trou » à Aïoun El Atrouss, une ville du sud de la Mauritanie, dans la région Hodh El Gharbi. Les rudiments lui viennent d’une famille mauritanienne qui l’a initiée à la technique, aujourd’hui elle en a fait un art. Spécialisée dans la couleur unique, elle ramasse entre 1500 et 3000 Um par habit. Avec la couleur multiple, ses tarifs peuvent monter à 4 000 Um et plus. « La teinture est plus rentable que beaucoup de boulots », mais elle ne manque pas de « contraintes », note-t-elle. Les intrants tels que les teintures peuvent devenir rares sur le marché. Il arrive aussi que les clients ne passent qu’à compte-gouttes. Sans compter l’inconfort causé par l’utilisation de produits chimiques dans le processus de teinture. Le plus difficile, cependant, c’est quand on perd les habits déposés par les clients et qu’il faille les rembourser.

Mais tout cela n’est pas pour lui gâcher sa vie en Mauritanie. Mariée à un mauritanien, mère de huit enfants, Nouha se rend chaque année au Mali. Loin de Nouakchott, à Aïoun El Atrouss, la vie s’écoule ici tranquillement. « Avec des hauts et des bas, mais on sent moins la pression de la carte de séjour ».

Accompagner le migrant

Pour l’Association mauritanienne des Droits de l’homme (AMDH) qui travaille dans l’accompagnement et le suivi judiciaire des migrants, cette question de « la carte » demeure un défi. Par ailleurs membre de Loujna-Tounkaranké, un collectif pour la défense des droits des migrantes au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, sa présidente, Me Fatimata Mbaye, récente lauréate du prix Goralska, juge « difficile la situation des migrants en Mauritanie où on assiste à un blocage lié au renouvellement du titre de séjour. Les migrants et migrantes sont confrontés parfois à des violations de droit, mais aussi à des violences de la part de leurs employeurs, leurs salaires ne sont pas parfois payés, ils n’ont pas toujours droit au congé et n’osent rien réclamer de peur d’être virés. Quand ils sont dans la rue, c’est avec la peur de finir dans des « bus séjour » ou des « bus horaires », avec les rafles de la police », assure Me Mbaye.

L’encadrement des migrants en Mauritanie est une tâche qui mobilise ainsi l’AMDH avec la nécessité d’une veille constante. Chaque mois, à son siège de Nouakchott, une réunion du Comité de concertation et de communication se tient avec les communautés « tounkaranké » (migrants). Celles-ci exposent leurs difficultés, bénéficient d’un accompagnement au niveau du Centre d’écoute et profitent d’une assistance judiciaire. Tout cela se prolonge à travers Migrant Scène, un espace où cette communauté trouve l’occasion de faire connaitre les conditions de vie des migrants et de mettre en valeur, par exemple, les parcours et savoir faire des migrantes comme Maimouna Diédhiou, Awa Camara et Nouha Traoré.

La situation des migrants s’avère difficile en Mauritanie, mais la mobilisation qui se développe autour de cette question demeure importante. Notamment avec le Forum des organisations nationales de Droits Humains (FONADH) qui regroupe dix-neuf associations (dont l’AMDH) et mène des actions de « plaidoyer pour attirer l’attention des autorités sur la situation de ces personnes ». Si le secrétaire exécutif de cette organisation, Mamadou Sarr dépeint la Mauritanie comme « un pays d’accueil et de transit », il témoigne aussi qu’il s’agit d’un pays où « les migrants sont vulnérables » mais « essentiels au développement du pays ». Ce sont eux qui acceptent de faire « les travaux que les Mauritaniens n’acceptent pas de faire ». Il faut donc leur « réserver un accueil leur permettant d’évoluer » plus librement.

Enquête de Awa Seydou Traoré

Rimweb

En collaboration avec l’Institut Panos Afrique de l’Ouest(IPAO)