Traoré Awa

Une Femme d’exception

Elle est pour moi celle qui se bat pour ses rêves lentement mais surement.Elle est celle pour qui chaque jour est une vie, une chance, une lumière

Elle est celle qui bouge par conviction pour joindre les deux bouts . Elle est celle qui se bat pour gagner son pain de tous les jours

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Elle est celle qui simplifie la vie malgré ses hauts et ses bas

Elle est celle qui garde les pieds sur terre malgré l’impact des projecteurs, celle qui donne et qui reçoit

Elle est celle qui dégage un parfum d’ordinaire

Elle est celle qui a un moral de fer, d’acier

Elle est celle qui dégage la pluralité, l’ouverture, la tolérance, l’engagement

Elle est celle dont le parcours est une source d’inspiration

Elle est celle qui accepte l’autre avec ses qualités et ses défauts

Elle est celle dont la présence illumine la voie des sans voies

Elle est celle qui bouge loin des regards et qui fonce sur son parcours

Merci ainsi à toutes les femmes d’exception sans oublier aussi les hommes d’exception qui ont apporté leur savoir faire, leur écoute, pour la tenue du panel  « femmes d’exception: parcours de vie et valeurs partagées »  que ce blog a organisé le 5mars au musée national, pour célébrer le 8mars. Merci à tous, ainsi qu’a Tawatur pour la diffusion de ce reportage

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Mauritanie: Panel Femme d’exception

 


Aicha, la femme qui insuffle la vie en prison

Une petite fille est adossée au mur d’une maison, elle chantonne, des promeneurs empruntent la ruelle, chacun vaque à ses occupations … la vie habituelle d’un quartier d’une ville mauritanienne. Personne ne semble prêter attention à cette maison couleur terre, située entre l’épicerie du coin et l’école. Rien ne la distingue des autres maisons du voisinage. Rien, hormis ses habitantes, des femmes que la société a condamné et que la vie a mené en prison.

Dans la cour, les gardes effectuent leurs rondes. Plus loin se tient, droite et fière, une jeune femme prénommée Aicha. Elle a la beauté de sa jeunesse, son regard est doux mais on peut lire dans ses yeux la détermination que requiert sa fonction. « Je ne fais rien d’extraordinaire, je ne fais que mon travail ! » dit-elle modestement avant de décrire la longue liste des activités qu’elle mène au profit des détenues. Dans une pièce rose qui respire la vie, décorée avec des personnages de Walt Disney peints à la main, au milieu de jeux pour enfants Aicha poursuit : « tous les matins, je reçois ici les détenues avec leurs enfants afin de vérifier leur état de santé, à la fois physique et psychique. La plupart d’entre elles ne possèdent rien, elles sont dépourvues de tout et comptent sur nous pour recevoir des couches et des biscuits ».

La présence d’Aicha au sein de cette maison carcérale pour femmes a considérablement changé la vie des détenues. « Les cours de sport leur font beaucoup de bien. Au début j’ai eu énormément de mal à les convaincre du bienfait de l’activité physique sur le moral, mais aujourd’hui elles participent toutes au cours de gym et demandent à ce que l’on mette la musique plus fort !». La vie dans la prison ne s’arrête pas là, Aicha multiplie les activités pour améliorer du mieux qu’elle peut le quotidien de ses protégées, « dès la semaine prochaine, je compte instituer, en plus des cours de couture qui existent déjà, un cours d’art plastique et de création de bijoux, je vais proposer aux femmes de réaliser des bracelets » poursuit-elle en sortant de son sac une dizaine de bracelets de toutes les couleurs qu’elle a réalisés elle-même. « L’essentiel, c’est de les tenir occupées, le temps est long ici, les conditions de vie sont extrêmement dures, elles vivent dans la précarité la plus totale».

Mauritanie ,Aicha ,assistante sociale/crédit photo Unicef
Aicha, assistante sociale en Mauritanie     (crédit : Unicef)

Aicha, émue, raconte l’histoire de ces femmes qu’elle connait toutes personnellement. « Elles sont toutes incarcérées pour Zina (1). Elles se retrouvent ici, enceintes, reniées par leur famille et exclues de la société. Les enfants naissent en prison. Heureusement le système les autorise à garder leurs enfants avec elles, mais leur vies est détruite». Elle poursuit et un sourire vient sitôt éclairer son visage : «ma plus grande fierté est de les voir sereines après une séance de discussion, la parole est essentielle, il est vital pour elles de pouvoir s’exprimer. C’est souvent difficile de les écouter, ce qu’elles me racontent est très dur, mais je sais combien ces échanges sont importants, cela me fait de tenir. Je reçois aussi le soutien de collègues qui comprennent mon engagement ». Aujourd’hui, la prison compte 24 femmes dont deux mineurs. « La condition des femmes dans nos pays est complexe mais, malgré tout, elle s’améliore. Lorsque j’étais enfant, jamais ma mère n’aurait imaginer travailler, à l’époque c’était impensable, mais moi, à 25 ans, je suis diplômée et je travaille sans difficulté. Mon rêve ? Peindre. Peindre mes émotions, ma joie, ma colère. J’ai une âme d’artiste».

Aicha est assistante sociale, son travail se fait dans le cadre d’un projet mis en œuvre par la fondation Noura, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Ce projet vise à renforcer l’accès aux services sociaux pour les détenues mineurs et les femmes en fin de peine carcérale. Elles peuvent ainsi bénéficier de cours d’alphabétisation, elles ont aussi accès à un suivi psycho-social et à une réinsertion socio-économique. Ces actions viennent s’inscrire dans l’esprit de renforcement des efforts déjà fournis par la Direction des Affaires Pénitentiaires et des Affaires Pénales (DAPAP) et la Direction de la Protection Judiciaire de l’Enfant (DPJE).
L’UNICEF est un des principaux organismes d’aide humanitaire et de développement pour les enfants, elle s’efforce d’améliorer la vie des enfants et de leur famille. Les droits de l’enfant commencent par un hébergement sûr, une bonne nutrition et la protection contre les conflits ou les catastrophes naturelles. Les soins sont donnés dès le début de la vie, avec des soins prénatals pour une naissance en bonne santé, cela continue avec des soins de santé tout au long de l’enfance et un accès assuré à l’éducation. L’organisation est implantée partout dans le monde.

(1) La Zina désigne l’adultère dans la loi islamique. Les relations hors mariage sont considérées comme un crime contre le principe de filiation car les enfants naturels engendrent confusion et chaos dans les lignages familiaux.

Source: UNICEF


Dors en Paix Cheikh

Difficile de reprendre la plume après une fin d’année 2015 endeuillée en Mauritanie par cet accident tragique survenu ce mardi 22 décembre et qui vous a couté la vie. Difficile de réaliser qu’on se ne parlera plus, qu’on ne se verra plus en réunion de bureau, en réunion générale du Club Des Jeunes Journalistes (dont tu étais le président), lors des conférences de presse et autres occasions à couvrir.

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Archive Mise en place du Club Des Jeunes Journalistes(CJJ) crédit photo AST

Cheikh, Voilà au temps de souvenirs forts de cette relation professionnelle tissée d’avantage au sein du club des Jeunes Journalistes mis en orbite le 14 février 2013. Un bébé qu’on a tous adopté , on est ccjiens tout simplement.
Avec le staff CJJ, que de moments partagés, de débats passionnant mais nécessaires menés pour acheminer à bord port ce navire dont tu étais le capitaine, « le président fondateur », une expression qui te faisait souvent rire, de ton sourire discret dont tu avais le secret.
Un des grands souvenirs de cette aventure humaine, c’est cette ambiance de coordination qui régnait  pour faire en sorte que chaque décision engageant ce club soit discutée comme dans une vraie démocratie. Un défis difficile qu’on a tenté de faire vivre tout au long de nos actions.
De toutes nos activités menées, je garde un coup de cœur pour le débat présidentiel, qu’on a tenté d’organiser pour réunir sur un même plateau en 2014, les candidats de la dernière présidentielle mauritanienne. Jusqu’à la dernière minute, on a cru pouvoir relevé ce challenge tant encouragé par des mauritaniens comme on l’a vu par l’écho médiatique de cet évènement. On voulait aussi pour cette circonstance, inviter les exemples de la démocratie, une idée que tu défendais sans cesse. Au finish, le plus important, c’est d’avoir porter cette ambition.
On s’est vu la dernière fois, le 6 décembre lors d’un atelier du Lions Club sur la responsabilisation de la jeunesse(le lendemain j’ai voyagé sur Dakar pour deux semaines) , j’étais loin d’imaginer que cela allait être la dernière fois que je te verrai, toi que j’ai photographiée ce jour là en compagnie de DJ à Wissal pendant une interview. Difficile de reprendre le rythme normal de la vie après cette immense perte. Le moral en berne.

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Archive réunion CJJ/crédit photo AwaSeydou

Tu es parti sitôt, prési après avoir songé plus de 2ans plutôt à la mis en place d’une structure regroupant les jeunes journalistes, une idée acceptée par tes confrères qui ont tous baptisé le 14fevrier 2013 ce bébé : Club des Jeunes Journalistes(CJJ). Un symbole de leadership des jeunes journalistes de Mauritanie dont tu étais une des voix.

Dormez en paix!!!


Voilà pourquoi le Nouakchttois n’aime pas la pluie

C’est le mois d’août ou mois de thio, thio (forte pluie au Mali), malgré tout la pluie peine à venir à Nouakchott. Pour moi habituée à l’hivernage ça fait bizarre. Je ne peux que m’étonner devant cette situation, qui est « normale » me disent mes amis mauritaniens qui se plaignent chaque année du manque de canalisations dans Nouakchott. Chaque fois que je relance ce débat climatique, Med me répète autour du thé  « awa pardon ! la pluie n’a qu’à arriver là-bas, pas ici » lance-t-il comme pour dire à la pluie de ne pas descendre, la peur est générale. La dernière fois que le ciel a fait des siennes ce fut terrible.

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crédit photo rimweb & Awa Seydou

Je me préparais à l’arrivée de la pluie comme au bon vieux temps. Il faisait chaud ce soir-là quand Nouakchott a reçu sa première dose de pluie dans la nuit de samedi à dimanche. Et depuis on a tous le regard rivé sur le ciel : pleuvra-t-il ou non ? La question est constante. La pluie effraie. Certains n’hésitent pas à dire  » si le ciel crache encore, on est foutu »,

A Nouakchott, quand la pluie tombe les ruelles sont inondées, des maisons abandonnées. L’eau stagne çà et là, des ruelles sont impraticables par voiture. Alors que la pluie s’est lâchée encore ce 12 août, les mouches envahissent nos maisons même de nuit.

Malgré l’inondation des voisins continuent à verser leurs eaux dans les rues déjà débordées. A l’aide de citernes, les employés de l’ONAS (Office national d’assainissement) tentent de capter ces eaux; une opération qui n’est pas toujours couronnée de succès, ainsi au marché aux poissons, l’eau et les ordures occupent toute la place des vendeurs.

Les intempéries ont pour conséquence : l’augmentation du prix des loyers en fonction des humeurs du propriétaire, le prix du taxi grimpe aussi, les bottes se vendent comme des petits pains (une paire à 1 200 Um soit 3,40 euros), et certains arrivent en retard au boulot alors que d’autres chôment à cause de l’eau.

Dans la capitale, beaucoup ont en mémoire l’année 2013, une année où les inondations ont fait beaucoup de dégâts. Depuis, la crainte est toujours là.


Le savoir parler

Beaucoup de Maliens se souviendront de cette journée où leur nouvel ambassadeur les avait conviés  ce 19 juillet à une rencontre comme  sous l’arbre à palabres du bon vieux temps. Chacun avait carte blanche pour dire ses problèmes en tant que Malien de l’extérieur afin que ses maux soient transmis à qui de droit et solutionnés .

Crédit photo
Crédit photo

La salle de l’ancienne maison des jeunes stylée, aux couleurs du Mali, avait refusé du monde. Il ne manquait juste que le thé du « grin » pour faire comme au pays, mais l’esprit était aux actes et non aux commentaires.

L’assistance qui avait sans soute beaucoup choses sur le cœur était difficile à gérer tant les sujets tels que la carte de séjour, le bilan du Haut Conseil des Maliens de Mauritanie, le permis de travail étaient des mots sensibles dont il fallait parler en toute objectivité et connaissance de cause.

Alors que certains tenaient à ce que les propos soient traduits en bambara, le vieux Maiga, 82 ans et très fier de ses 46 ans de séjour en Mauritanie s’adressa à ses compatriotes en montrant sa carte d’adhésion du Haut Conseil des Maliens.

Lassé peut être par le manque d’engagement de ses frères dans la vie associative le patriarche en boubou version malienne laissa éclater sa colère. Il prononça la phrase qui fit partir beaucoup de monde : « Vous n’êtes pas des Maliens, vous n’êtes pas des Maliens !!! » Il fallut un bon moment avant que la salle ne retrouve son calme.

Quelque soit x ou y, tout homme doit savoir parler avec respect à ses semblables.


Mauritanie : des bacheliers utilisent Whatsapp pour tricher

Ou quand les nouvelles technologies viennent au secours des cancres…

Au lendemain du début du Baccalauréat dans le pays des millions de poètes, c’est la tricherie des candidats par whatsapp qui fait laune des débats au tour du thé et sur les réseaux sociaux. L’heure est à la condamnation de cette de tricherie, une première du genre via ce logiciel de plus en plus utilisé par les jeunes branchés.

tricherie whatsapp/crédit photo Alakhbar.info
tricherie whatsapp/crédit photo Alakhbar.info

Certains n’ont ainsi pas hésité à envoyer la photo de leurs sujets à des proches pour obtenir de l’aide. D’où un déferlement de réactions : incompréhension, demande d’annulation du bac, preuve pour certains de la baisse du niveau des élèves ou du mauvais état du système éducatif… Voilà les propos chocs qui rythment cette affaire et qui me donne des maux de tête. E attendant de trouver un paracétamol.

Des petits génies de la paresse…

Je me demande comment on peut aimer la facilité à ce point : alors que certains bossent comme des fous durant toute l’année pour obtenir ce diplôme si précieux, d’autres – sans doutent des fêtards – attendent le jour J pour répondre aux épreuves par tricherie via un clic ou deux grâce à un  génie paresseux c’est sûr.

Ce scandale rappelle une fois de plus la nécessite d’interdire la présence de supports de communication dans des salles d’examens afin que l’homme soit opérationnel par lui même. Quand je passais le bac en 2001 au petit centre, je n’avais même pas un portable lors de mon examen, j’ai fait ce que j’ai pu et j’ai eu mon bac littéraire (Bac A). Une façon de dire que la machine ne doit pas tout faire tôt à notre place même en cette heure de portabilisation.


Le Sida a brisé ses rêves

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(Crédit photo : Sham Hardy, Flickr/CC)

Un mari infidèle et voilà une mère de famille condamnée par le sida, laissant deux orphelines derrière elle.

En ce lendemain de fête des mères, laisse moi saluer ton courage face à cette maladie incurable qu’est le sida. Je veux dire combien tu as été une bonne mère de famille qui inculquait des valeurs de solidarité, de partage, de tolérance à ses enfants. Tu as fait de ton mieux pour préserver ton foyer malgré les hauts et les bas. Voilà l’image que je veux que tes enfants gardent de toi, certes la maladie t’as vaincue au terme de nombreuses hospitalisations, le destin a en décidé ainsi, hélas… Une perte d’un être cher dont le sourire me procure une force inestimable.

Je leur dirai de ne point te juger car tu as tout fait pour mériter une vie de rêve, tranquille auprès d’un homme qui t’as marié très jeune. Comment des êtres rares comme toi partent si tôt ? Voilà une absence qui me ronge et qui nous a plongé dans une tristesse inexplicable.

Tu étais d’une bonté impressionnante, ton sourire était un air de bonheur, une joie de vivre bref une confidente inoubliable dont la vie a basculé quand elle apprit qu’elle avait le sida… Cette maladie du siècle a brisé le rêve d’une énième vie. Une femme d’une simplicité rare venait de prendre un coup dur, plus qu’un séisme, c’est toute une vie qui venait de fondre sous ses yeux, elle qui voulait tant voir ses enfants grandir. Je me souviens encore de ces moments où tu parlais de ces derniers que tu aimais avec toute l’affection d’une mère.

L’annonce de la maladie a été un choc d’une rare violence que tu as eu du mal à contenir les premiers années. Tu étais terrassée, bafouée dans ton honneur, dégoutée de la vie, impuissante face à la dureté de la nouvelle. Je me souviens que tu ne cessais de dire : « Pourquoi moi ? Pourquoi a t-il fallu que j’ai cette maladie qui a si mauvaise réputation, qu’ai-je fais au bon Dieu pour mériter un tel sort ?« . Voilà une question fracassante pour exprimer cette désolation, une injustice sans nom, un drame sans précédent pour cette dame dont le mari lui a transmis la maladie malgré ses mises en garde contre l’infidélité. Hélas, un conseil sans échos auprès de monsieur qui n’a pas pu s’empêcher d’aller voir ailleurs .

C’est de cet entêtement que le malheur est arrivé. Avec les mois et les années tu as dû apprendre à vivre avec la maladie malgré toi. Grâce à ta croyance, ta force de caractère, ton amour pour tes 2 enfants, au traitement (pour tout le reste de la vie hélas) et au fait que tu rencontrais d’autres individus dans ton cas à l’hôpital, tu me confiais ton désir de garder le moral pour offrir le meilleur de toi à tes enfants, surtout à ta première fille à qui tu étais énormément attachée. Malgré la peur du jugement de l’autre, tu apprenais à te battre de nouveau grâce à ton traitement.

Et puis un jour tu es partie sur la pointe des pieds à la suite d’une longue maladie, un départ rapide qui me laissera seule face aux murmure des dunes de sable qui me surnommait Sourakamousso (la mauresque) . Je veillerai sur tes enfants comme les miens au nom de ces années de confidences.


Mauritanie: Hommage à 16 Femmes d’exception

 J’ai été émue d’être retenue parmi les lauréates de Mauritaniennes d’Exception 2015. Une initiative de la Jeune Chambre de Commerce de Mauritanie qui depuis deux ans prime des femmes d’Exception dans la mouvance du mois de la femme à savoir mars. A l’annonce de la nouvelle je n’en revenais pas, ce fut vraiment une surprise , alors que je retenais ces derniers jours le 4 avril comme une soirée à couvrir à l’Ambassador j’étais loin d’imager que j’allais être parmi le lot de femme primée lors de cette soirée dinatoire où j’ai vu une des rare fois des femmes pionnières dans le domaine sportif, humanitaire, culture, entrepreneuriat, environnemental,  éducatif , citoyenneté et communication etc… dans une même retrouvaille.

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Remise trophée Femme d’Exception 2015

Pour ma part l’émotion était vraiment au rendez- vous au cours de cette soirée tenue en présence de la ministre mauritanienne de la jeunesse et des sports et son homologue malien. Ces femmes qui militent aussi pour une forte représentativité des femmes dans les sphères de décision représentent une démographie majoritaire où elles contribuent  qu’on le  veuille ou non à la marche de ce pays que mon papa m’ permis de découvrir en 2000. Je ne le dis pas par ce je suis femme,ou par ce je suis une mauritanienne de cœur non c’est par ce que c’est la réalité, même si les réalités sociales sont encore pesantes. Les femmes sont le pilier de la famille dans nos sociétés, de grands entrepreneurs,  bons gestionnaires en général une façon de dire que derrière tout grand homme se trouve une grande dame.

Vous n’allez pas peut être me croire, mais je ne me suis pas doutée une seconde que j’allais en faire partie, j’étais loin d’imaginer d’ailleurs que des gens penseraient à ma modeste personne qui côtoie ce pays depuis près 15ans . Une occasion de saluer ces anonymes qui ont proposé nom nom pour faire partie de ces femmes d’exception 2015, un honneur qui me va droit au cœur.Je me contentais de faire mon job celui d’informer dans les règles de l’art ou d’exprimer ma vision de citoyenne  à travers « Reines d’Afrique la Voix des femmes ».

A l’annonce du choix porté sur ma personne comme à la réception  du trophée j’ai eu des larmes , par ce qu’il m’est impossible de faire un pas sans penser à ma mère car elle m’a aidé à avancer dans la vie. J’aurai voulu  qu’elle soit pour continuer le challenge de la vie elle qui me défendait de ne pas pleurer bref elle tenait à ce que je sois forte optimiste que je suis réussisse tout comme mon papa qu’elle appelait affectueusement Traoré . Très émue, je lui ai dédié cette distinction elle qui a tant œuvré pour mon épanouissement . Pour moi, elle est une femme d’exception que je sentirai toujours présente, car elle fait partie de ces gens qu’on n’oublie pas.

Et puis une occasion rare pour moi de rendre un hommage exceptionnel à mon cher mari qui est une source de motivation qui m’appuie à l’ombre , remerciement à toutes ces personnes d’ici et d’ailleurs qui font que je me sens comme chez moi au Mali. Et puis au nom du panafricanisme et de la mondialisation voilà ces femmes d’exception honorée cette année par la jeune chambre de commerce de Mauritanie:

Tabara Gaye, professeur d’éducation physique

Maman Diarra, basketteuse

Djeinaba Touré, présidente de « Je m’engage »

Nedwa Moctar Nech, fondatrice de Mauritanie 2000

Simone Fatimata Ba, ancienne directrice des études à l’ENS/Nouakchott

Fatimata Ba, DREN de Nouakchott 2

Fatimétou Mint Abdel Maleck, maire de Tévragh-Zeina

Maimouna Mint Saleck, gérante du Village de la Biodiversité

Nancy Jones Abeiderrahmane, fondatrice de Tiviski

Zayda Bilal, gérante d’une auberge à Ouadane

Mariam Koita, fondatrice du restaurant La Familia

Djinda Bal, directrice de Butterfly

Manthita Tandia, médecin et gynécologue obstétricienne

Marième Diallo, fondatrice de l’Orphelinat Marième Diallo

Oumou Kane, présidente de l’AMAM

Amy Sow, artiste-peintre

Isabelle Fiadeiro (Portugal, artiste)

Awa Seydou Traoré (Mali, journaliste)


Mauritanie: L’humoriste Mamane nous donne les nouvelles du Gondwana

Après deux ans d’absence, le roi du rire Mamane vient de présenter à Nouakchott son nouveau spectacle « Continent à partager ». Ce comédien qui ne manque d’humour pour dire sa vision du monde dit être revenu à Nouakchott à cause du thé et de femme confie t-il là la presse gondwanaise.

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L’humoriste Mamane à Nouakchott/Crédit photo Awa Seydou

Mamane comme tout bon gondwanais dit que la religion musulmane autorise jusqu’à quatre épouses. Il a juste oublié de mentionner le » Si » voulant dire qu’il faut des moyens et une morale de fer pour être vraiment juste et offrir les même chances de traitement à ces épouses qui se livrent souvent une bataille sans merci au nom de monsieur le mari ou copain.

Bon en attendant d’en débattre avec vous , sachez que l’humoriste Mamane devenu célèbre par ses chroniques gondwanaises sur RFI (Radio France Internationale) a présenté son nouveau spectacle au public mauritanien le 27 mars dernier où personne n’a voulu raté ce menu de Mamane qui tire sur  tout ce qui bouge sans nommer personne. Est – ce une façon d’être à l’abri de la pression ou poursuite?, tel est le style utilisé par le concepteur de la « République Très Très Démocratique du gondwana » d’après qui le dernier mot revient toujours au président fondateur même si la démocratie en prend un coup dur.

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Logo du Gondwana/Crédit photo Awa Seydou

Ce 2e passage de Mamane à Nouakchott sur invitation du « festival Nuits du Rire » soutenu cette par l’opérateur Mattel et l’institut Français de Mauritanie(IFM) a permis  à l’assistance y compris Mr l’Ambassadeur de France en Mauritanie de vibrer aux éclats d’humour épicé des comédiens Moustapha Neyti, Big Baba, Pathé et Daddy initiateur de ce festival même si les comédiennes ont été absence de la partie alors qu’elles sont leur mot à dire .

Une occasion pour Mamane  inspiré par le président fondateur  de retrouver son public à travers ce spectacle où il nomme l’Afrique comme « étant ce très beau continent qu’on aime » même si en réalité « rien n’a changé » fait –il savoir sur un ton d’humour via un tour d’horizon photographique de la Mauritanie , Mali, Libye, Sénégal, Niger, Nigéria, Tchad, Cameroun , Centrafrique, Côte d’ivoire Burkina, Soudant, Togo et Benin bref… l’Afrique au cour de l’Actualité . Mamane qui sillonne le monde avec son passeport gondwanais lors de ce show d’humour a aussi parlé de la répartition de ce continent par des grandes puissances occidentales . Une façon de dénoncer cette décision historique dont les conséquences freinent encore le développement du continent . Une occasion dans ce spectacle pour  faire mieux connaitre l’histoire des africains aux africains notamment aux plus jeunes. Même si on ne peut changer l’histoire, elle doit servir de leçon voilà un des messages clé qu’on se retenir de ce cette soirée.

Ce gondwanais Mamane qui a « grandit un peu partout » n’a pas manqué de pointer du doigt les échecs de gouvernance d’un continent où le président fondateur fait la pluie et le beau temps peu importe les crises que cela engendrent.

L’Afrique comme un gâteau à se partager voilà le portrait décrit par cet humoriste Nigérien vivant en France depuis 20ans pour qui « l’humour est un moyen d’exprimer de grave choses ». Il a expliqué aux médias gondwanais que son émission sur RFI a fait l’objet de « beaucoup de pression au début ». Lors de cette sortie médiatique, ce comédien qui s’exprime dans sa langue lorsqu’il est « fâché » a fustigé le fait que « les Etats africains qui se débarrassent de la culture ». Comme on pouvait si attendre Mamane n’a pas raté l’occasion de faire allusion à la conférence télévisée du président mauritanien marqué par un bref arrêt de l’émission en direct ce 26mars. Pour cet humoriste, une conférence de ce genre ne s’organise pas en un temps record.

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Spectacle « Continent à partager »/crédit photo

Malgré un tableau pessimiste de l’actualité africaine dressé par ce gondwanais lamda, ce spectacle nous pousse a avoir envie de croire en l’Afrique . Pour le mot de la fin, il confie qu’ensemble nous pouvons construire ce beau continent, voilà une note d’espoir glissé par Mamane qui reste si attaché à ces pays qu’il parcours pour donner à l’humour toutes ses lettres de noblesse.

Awa Seydou Traoré


Polémique: le journaliste Ahmed Oud Weddia imperturbable devant Aziz

En attendant de vous raconter le séjour humoristique du gondwanais Mamane au pays du blogueur Sneiba Mohamed, je vous fais part de ce qui a attiré mon intention lors de la conf de ce 26 mars dernier . J’étais fatiguée mais il fallait suivre cette conférence de presse du président Aziz en direct de la télévision nationale la TVM .C’est un échange tout d’un coup tendu que le président mauritanien Mohamed Abdel Aziz a eu avec l’imperturbable Ahmed Oud Weddia directeur du site Essirage. Le journaliste selon l’accord tenait a posé trois questions et le président propose à ce qu’il en pose une.

Le journaliste qui avait le choix de se soumettre à cette volonté ou quitter le plateau, avait expliqué qu’il était venu pour parler poser des questions bref faire son job. Tout d’un coup le présentateur de l’émission demande l’arrêt de l’émission peut être pour une question d’image sur cette polémique qui a volé la vedette aux questions sociales où le citoyen lamda s’attendait à des mesures urgentes pour alléger le quotidien. Après quelques minutes d’interruption, la séance est reprise sans qu’on ne sache comment les choses se sont arrangées en off.

Si pour les uns le président attendait le journaliste Ahmed Oud Weddia au tournant pour d’autres le journaliste d’Essirage est « un héros » qui a gardé le cap ,son calme ,fait acte sa bravoure, alors que cet entretien télévisé n’a pas encore livré tous ses secrets côté coulisses .En attendant cet incident donne un coup de com au site au boss du site www.essirage.net qui d’après certains propos a manqué de respecte à Aziz qui incarne l’institution la république.

 

 


Voilà pourquoi j’aime le blogging

Oui le blog qui est pour moi un outil d’expression citoyen vous donne la chance de vous exprimer librement. Il vous permet d’être un observateur éclairé qui fait entendre son mot sur la gestion de sa cité ou sur les dossiers du monde même s’il n’est pas toujours facile de donner son point de vue au gondwana.

Le blogging permet de donner le pouvoir aux mots afin de combattre les maux qui sont source de notre sous développement. Oui il ya des gens qui croient aux actes qu’au parole, moi je crois aux paroles porteuses catalyseurs d’actes bref d’évolution.

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Semaine Francophonie: Awa Seydou parle de l’intérêt blogging 17mars

Tout ce que je sais ce que j’ai eu un jour cet envie d’écrire de raconter ce que j’aime et n’aime pas aussi. J’ai compris en tant que citoyenne que je peux faire entendre mes peurs, mes doutes et mon espoir de voir le blogging devenir le 5e pouvoir inchaallah. Pour moi le blogging est le reflet d’une parole, d’un rêve qui se concrétise ou non à travers la volonté, ce désir d’évolution de changement d’aspiration comme quoi le rêve peut devenir réalité inchaallah même si certains croient souvent plus aux actes qu’aux paroles. Pour moi il faut des paroles porteuses pour mettre en orbite des acteurs salutaires. Oui il faut aussi dire qu’écrire, prendre la parole s’exprimer fait du bien cela donne même un ouf de soulagement.

Je veux continuer à marcher, vibrer au rythme de la société numérique, devenu un carrefour du donner et du recevoir. Je veux dire combien le français est l’expression d’un engagement symbole de liberté expression d’opinion, un génial outil de vulgarisation du blogging qui est aussi pour moi un moyen d’expression citoyen, de pression, de plaidoyer bref une tribune au service de la démocratie.

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Club des Jeunes Journalistes à Dava TV pour parler de blogging et liberté d’expression

Le blog qui est presque un journal intime me donne le pouvoir en tant que citoyenne de voir ce qui va et va pas ,  de m’interroger, de remettre en  question certaines situations faits ou discours et de dégager des pistes de solutions selon ma vision du monde bref en fonction de mes attentes et mes espoirs de malienne d’Afrique.Il est l’expression de mon présent et futur, s’il n’existait pas j’allais l’inventer car il m’a permis de voir  de faire d’entendre un peu ma voix qui est celle d’une femme qui croit au pouvoir des mots . C’est une force de thérapie contre les maux dont nos pays font face.Le blog n’a pas de remède magique mais c’est un catalyseur qui permet à chacun d’entre nous de prendre conscience sur son rôle dans un pays et dans monde où l’extrémisme gagne du terrain malheureusement.

Le blog comme espace de citoyenneté  de prise de conscience, de mobilisation d’interpellation, d’engagement, un axe précieux pour remonter à la base le bruit de ce monde où les inégalités sociales sont réelles, où la paix est menacée chaque jour, où  le politique prime sur tout,où les violences faites aux femmes font partie du quotidien où la religion est souvent prise en otage, où le pouvoir est légué parfois de père en fils. Le blog vous permet de parle de tous ces maux à condition de croire à sa force à son pouvoir de faire de ce monde un monde où l’expression est reine.


J’ai vu un défile de mode à Nouakchott

Il ya quelque jours, j’ai eu une des rare occasion d’assister à un défilé de mode. Oui c’était bien en république très très islamique de Mauritanie que cela s’est produit. Une soirée qui a même refusé du monde et qui a tiré en longueur, une chose qui a poussé vers 3h du mat le gérant de l’hôtel a stoppé cette soirée à laquelle les invités étaient conviés à 20h heure mauritanienne.

Bon comme certains se donnent toujours un décalage horaire, certains ont pris le train en marche vers  minuit , en retard pourvu qu’on assiste pour le plaisir des yeux et de la culture. Personne ne voulait manquer l’occasion de louper ce défilé de la « Génération consciente » qui a mis en compétition 15 couturiers, 16 coiffeuses et 23 mannequins étaient en compétition pour le choix très attendu du peigne d’or pour la meilleure coiffeuse, ciseaux d’or et un trophée top modèle pour les meilleurs mannequins.

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Un défilé attendu coaché par le malien Adams Fashion Top modèle et conseiller vestimentaire qui est venu donné un coup de main à la mode in mauritania qui s’exporte peu alors que le pays a une richesse culturelle incontestable. C’est ma 1er fois  de voir de mannequins professionnels mauritaniens face à un jury.Malgré leur manque de popularité peut être à cause du poids de la tradition chez certaines communautés des passionnées de mode occasionnellement hissent  le drapeau national ailleurs c’est ça j’ai eu comme news.

Comme découragement n’est pas mauritanien , j’espère qu’il y aura un jour un festival de mode pour la promotion du savoir faire local en la matière .Une façon aussi de dire qu’on peut être branché en montrant sa culture stylé de ses plus beaux habits au nom du donner et du recevoir. Voilà une leçon apprise lors de cette soirée où certains jeunes ont défilé pour la 1er fois  .Une soirée où monsieur Ba m’a accompagné pour célébrer son anniversaire alors que Ali Mhaimid a rendu cette soirée inoubliable pour cela je lui remets le micro d’or de ce défilé où j’ai pas vu une mauritanienne (maure) défilée même en voile , c’est beau d’être tout simplement ambassador de sa culture.


Femme: la place d’un enfant n’est pas dans la poubelle

En lisant un article de mon confrère Khalilou Diagana sur « Grossesse hors mariage en Mauritanie : Le drame des enfants-poubelles » il ya quelque jours, j’ai eu la chair de poule. Je ne peux pas comprendre qu’on puisse jeter un enfant pour x ou y raison. A mon avis qu’on soit mineur, malade ou non, pauvre, très endetté , marié ,divorcé ou non etc… l’enfant a droit au bonheur, bref à la présence de papa et maman en un mot : une famille.

Je comprends un peu que la pauvreté extrême ou certaines lourdeurs font que des enfants sont confiés à des parents souvent pour leur offrir un meilleur cadre de réussite dit -on, mais je ne peux pas comprendre qu’on jette un bébé dans la poubelle sous prétexte qu’il constitue « une honte » pour une fille mineur, à cause de l’extrême pauvreté ou le percevoir comme le fruit d’un mariage précoce ou échoué. Non l’enfant n’a rien avoir avec les problèmes des grands, l’enfant a tous les droits.

Je prie tout celui qui ne peut pas subvenir aux besoins de nos chers enfants, de faire tout pour les confier à des parents ou connaissances dignes de foi,qui pourront les élèves dans une ambiance de tendresse, d’éducative et de progrès. Je n’oublie pas non plus toutes ces structures d’accueil pour qui recevoir un enfant est un don malgré les moyens maigres souvent. Pour moi tout ceci vaut mieux que de les voir aux ordures. Non la place d’un enfant,l’avenir de demain n’est pas dans la poubelle ceci est inconcevable, c’est un changement de comportement et tous les jours qui est notre 8mars doit servir de cadre dénonciation de tel fait honteux et inhumains.

Comment as- tu le courage de laisser dans une poubelle cet être irremplaçable,ce cadeau unique du genre , que tu as porté durant neuf  mois? il ne demande qu’amour de parent et une vie normale, tranquille en attendant d’être le cadre de demain si tout va bien inchaallah. Comme on dit on le choisit pas ses parents, on suit le destin :fille ou garçon, c’est un être humain point c’est tout.


Lettre à ma soeur malade

C’est avec un cœur attristé que je t’adresse cette note de sœur aînée pour te dire combien je souhaite que tu guérisses inchaallah. Oui la vie est souvent injuste, tu es jeune, pleine de vie, de rêves, tu voulais devenir agent de santé. Hélas tu es tombée malade, sans comprendre ce qui t’arrivait réellement tout comme nous d’ailleurs.Tu t’énervais vite, te fâchais pour un rien même si naturellement tu n’es pas bavarde comme moi.

Il ya des jours où tu retrouves toute ta capacité intellectuelle, il ya des fois aussi où tu chutes, une façon de faire comprendre la complexité de cette maladie qui peut se guérir (inchaallah -si Dieu le veut) car notre pays regorge de nombreux tradipraticiens qui ont les secrets des plantes médicinales. Oui j’ai vu plusieurs cas de guérison, plusieurs personnes qui ont retrouvé leur santé après d’intenses sessions de traitement, qui ont passé des mois loin des bruits des villes et qui sont parvenues à se guérir comme si elles n’avaient jamais été malades.

Alors ma sœur, pourquoi pas toi ? toi qui rêvait de porter un blouson, qui aimait lire bien les ordonnances, la maman chérie de Fatim, ma nièce adorée à qui tu manques énormément. Oui tu dois guérir !!! je sais que tu le veux de toutes tes forces, de tous tes vœux, alors laisse moi te dire que ça ira, il faut espérer à un lendemain meilleur, pour nous tu dois rester forte. Un jour viendra où tu oublieras ces instants, éloignée de tout, surtout de ta fille qui est ton amie, ta complice bref le trésor que tu rêves de voir grandir si Dieu nous le permet.

Oui j’ai hâte de te revoir dans ta splendeur, amoureuse de la vie et prête à tout pour rattraper le temps perdu. Oui, dis-toi que demain est meilleur qu’aujourd’hui, dis- toi que ce sont les  étapes de la vie, que ce n’est qu’un mauvais  passage. Tels sont mes vœux pour toi ma sœur jumelle, oui, quand on était petite, on était tellement complices qu’on nous prenait pour des jumelles.

Voilà ces mots que j’extériorise ce soir pour te dire combien on tient à toi, combien tu es indispensable à notre rayonnement. J’avais le moral si bas que je n’ai pas fêté mon anniversaire le 5 février cette année. J’espère de tout coeur que tu nous tiendras compagnie bientôt, toi la tante de Badama et Bacoma, mes deux gardes du corps. Te rappelles-tu de nos « Sambè Sambè »(présentation de voeux) lors de Tabaski à Kati le quartier d’origine de papa. Ce père qui remue aussi ciel et terre pour que tu retrouves ta santé. Cette préoccupation l’habite et son vœu ardent c’est de te voir plus que jamais déterminée. Il me raconte à chaque fois combien tu aimes te rendre utile, être autonome, voilà l’image qui me fait espérer que demain on sera tous ensemble.


MauriApp Challenge: une histoire d’application mobile

De jeunes mauritaniens passionnés de technologie offrent à la mauritanie le 1er concours d’application mobile dénommée « MauriApp Challenge » une œuvre portée par Hadina RIM TIC : www.hadinarimtic.org

Une nouvelle façon de promouvoir la création de contenus made in mauritanie via les téléphones portables pour parler simple et précis. J’avoue que je ne comprenais rien à ce thème d’application mobile, mais à force de l’entendre de plus en plus en Mauritanie ,je me familiarise avec comme pour être à la page de cette expression très en vogue dans une société islamique où les jeunes manipulent à la loupe le mobile.

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C’est la 1er fois après 50ans d’indépendance qu’une telle initiative voit le jour sous l’impulsion de jeunes mauritaniens au parfum des outils technologiques comme l’application mobile. C’est une idée porteuse dans le sens où il incite à la créativité ,l’entrepreneuriat et  une alternative au chômage des jeunes pour ce projet qui se veut « incubateur d’innovations » voilà un mot que je côtoie désormais.

Pour cette 1er édition, le challenge a donc duré trois mois , où les candidats au développement mobile ont muri leurs idées, constituer leurs équipe, ou partir en solo afin de fournir une offre répondant aux besoins de consommateurs locaux, une exigences des initiateurs de ce concours qui ont eu le soutien de la Banque Mondiale,du, Ministre de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et des TIC et d’autres partenaires comme les opérateurs mobile Chinguitel, Mauritel et Mattel etc…

Au total de octobre à décembre 2014, 100 candidats ont postulé, les organisateurs en ont choisi 100, comme  étant la crème des crèmes, parmi ces challenger, des mauritaniennes ont répondu même si c’est pas encore la parité comme pour dire qu’elles sont démographiquement importantes et qu’elles tiennent centre vents et marée à prendre part à la marche de l’internet bref du monde. Une parenthèse pour vous présenter le 1er site conçu et administré depuis d’une dizaine d’années par la woman TIC Fatma Elkory : www.maurifemme.org , c’est le seul que compte le pays pour le moment en terme de promotion de TIC par les femmes.

Pour revenir à mauri App Challenge, dix finalistes se sont tirés du lot dont:

–         HassniaForTourists

–         Marh

–         Nazaha

–          Mauritourism

–          SanteApp

–          Bellewaremedia

–         TaxiSecure

–          MauriDiversité

–          diappApp

–          Smart city

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Soirée cérémonie Mauri App challenge/ crédit photo Mauri App

Après un report du verdict initialement prévue le 30 janvier où la Mauritanie observait un deuil suite au décès du roi d’Arabie Saoudite, les membres du jury, le public a été convié le 16 février dernier à la Chambre de commerce, de l’industrie et de l’artisanat de Mauritanie (CCIAM) pour un dernier round des candidats face au public pressé de savoir enfin qui est l’heureux gagnant de ce challenger dont ont pris part notamment des étudiants.

Après des heures de cérémonie, les challenger ont vu le bout du tunnel avec la consécration de l’application « DiabApp » présentée par Abed Kadjijetou spécialiste de génie informatique qui remporte un gros de 1000.000 UM suivi de Smart city et de Taxi secu.

Après le challenge le défi du suivi et de la promotion de ces talents mobile s’imposent quand on sait que la plu part des applications retenues ont besoin d’avantage d’amélioration bref de coaching continue pour parler comme Mariem Kane la présidente de Hadina Rim TIC.


Mauritanie: mort de soldats par accident routier

Le pays est en deuil depuis le 20fevrier dernier. Un accident routier a coûté la vie à plusieurs soldats de l’armée nationale selon la dernière tués lors de l’accident. L’accident survenu sur ChinguittyAtar a fait aussi des blessés. Une nouvelle qui attriste le pays des millions de poètes dont le moral est en berne face à ce drame qui a suscité beaucoup de communiqué de condoléances.

Face à cette douloureuse circonstance , le gouvernement  dans un bref communiqué a décrété 3jours de deuil national, une façon de marquer une pause le temps d’observer ce deuil en la mémoire des victimes de ce drame qui touche une section de génie militaire.

Au moment où, le pays pleure ces vaillants soldats tombés dans l’exercice de leur job des interrogations pertinentes demeurent sur les circonstances où l’accident s’est tenu : état route, excès vitesse, ou autre piste même s’ il est question ici de l’amélioration de l’état de santé des militaires blessés. Peut être qu’on en saura d’avantage via les témoignages des survivants de ce drame même si la grande muette n’est pas toujours bavarde.

Un silence qui pèse souvent sur la véracité des faits, comme dans cette affaire où certaines sources presses parlent de 17morts, d’autres de 20victimes , affaire à suivre donc comme on dit en bambara « tôt ou tard la vérité se découvre ».


Un regard sur des malades de Nouakchott

Rare sont les jours où je ne croise un malade « mental » sur les différents axes de la capitale mauritania. Ces carrefours sont devenus comme l’arbre à palabre ou un terminus pour ces malades pour qui le temps s’est arrêté il ya bien … longtime.

On voit  parmi ces malades, un vieux familier du coin , sac à la main, peau noircie par le charbon à contempler le lointain comme vers carrefour Sabah qui serait malien d’après des confidences. On a l’impression qu’ils attendent une visite ou qu’ils se rendent en urgence quelque part mais où?. Carrefour Saaba, carrefour boutique couscous, Bmd, on les rencontre souvent stoppés, à la recherche de nourriture,en ambiance de gueularde comme s’ils étaient toujours en connexion avec le reste du monde.

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Scène d’accident à Nouakchott/crédit photo Awa Seydou

Dormir dans la rue dans cette ambiance parfois glaciale, de sentiment d’insécurité, de vitesse des automobilistes qui roulent souvent sans aucune maitrise du code de la rout .Des jours sans réellement se nourrir, ou dormir, se vêtir à peine, pour peu je crois que l’essentiel c’est d’être là. La question qui me vient sans cesse à l’esprit: où sont leurs proches, que font t-ils pour eux, ces malades ne sont t-ils plus récupérables même par des traitements traditionnels?

voilà des pensées qui me viennent à l’esprit chaque fois que je les croise lors de  mes vas et biens dans la capitale, notre capitale où les candidats à la mendicité s’amplifient par ailleurs vu qu’elle  est la voie la plus rentable, le moyen le plus rapide ou facile d’obtenir de l’argent . En effet certains en font une base de revenus et d’entrepreneuriat, comme quoi tous les chemins mentent à Rome.

Une histoire bouleversante

Un matin, alors que je me rendais au boulot, un automobiliste vers boutique couscous par excès de vitesse toucha un malade tombé à cause de l’effet du choc, pressé de joindre son terminus, l’automobiliste sortit de la voiture et remis 1000um (environ 4euro) comme frais de soins à la personne venu secourir le malade qui saignait de la tête et peinait à se tenir debout. J’ai la chair de poule chaque fois que je pense à cette histoire qui prouve jusqu’à quel point l’indifférence de l’automobiliste est très grave.

Comment peut -on blesser une personne dont la tête saigne et faire comme si rien ne venait de se passer?.Le boss qui avait sans doute un rv business s’en alla dans la nature  laissant le malade entre les mains de ses secours qui se débrouillaient à trouver une solution à cette équation: se rassurer que le saignement cesse, ou accompagner le malade dans une structure sanitaire en prenant en charge les frais  ect… je ne pense pas que Mille Um suffirait à soigner une telle blessure.

Je me pose toujours la question , comment l’automobiliste peut t-il dormir tranquillement alors qu’il venait de laisser un homme peut être entre la vie et la mort?.

Rare aussi sont les gens qui s’arrentent pour prêter une attention à ces malades si fidèles à ces lieux comme s’ils y ont un trésor, bizarre, presque tous les jours on les voit rodé par ici, alors que les passagers des compagnies routières se patientent ou se bousculent pour prendre le départ sur cet axe carrefour nouhadhibou qui mène jusqu’au Maroc.

Même s’ils sont déconnectés de la réalité, ces personnes méritent une prise en charge, une protection même si cela demande des coûts, pourquoi pas les faire suivre à l’hôpital psychiatrique alias Hopital Dia si célèbre ici.

Pour cela aussi il faut qu’on sache à qui appartiennent ces personnes livrées à elles même comme s’ils n’ont pas appartenu à la race humaine il ya peut être… bien longtemps quand ils avaient encore la tête sur les épaules.


Mon rêve de devenir journaliste

Quand j’étais encore encore très jeune, je rêvais de devenir journaliste, je ne sais pas pourquoi mais je suis tombée amoureuse de ce métier en regardant les présentations  du Journal Télévisé(JT) de mon pays.Et comme dans un rêve j’ai été bercée par la voix d’un grand journaliste du pays (Mali) celle de Sori Ibrahim Keita alias SIK toujours en exercice à l’ORTM. Sortant du CESTI de Dakar , il accroche par ses enquêtes, ses portraits dont lui seul a le secret.

Il ya très longtemps, même si je ne comprenais pas grand chose à ce qu’il disait dans ses revues de presse de dimanche, mon attention était  fixée sur cette voix si radiophonique, portraitiste qui se particularise encore dans cette profession si attirant et risqué. A cause de ma fascination pour cette voix je regardais les journaux bref je me cultivais d’où ma passion pour les comptes rendus des films, peut être que cela me forgeait à faire ce métier sans que je ne sache au départ. Je voulais à chaque fois comprendre la fin des histoires de feuilleton que je racontais comme si je les avais réellement vécu. Littéraire à 200%, je voulais faire partie de ce cercle des informateurs qui ont la lourde tâche ou chance d’être polyvalents, bref d’être le regard des autres . Cela fait du bien de se retrouver devant une personne qui nous fascine par son savoir faire,  j’ai été très ravie de voir pour la 1er fois SIK en 2002 en Mauritanie où si mes souvenirs sont bons il était venu accompagné Amadou Toumani Touré lors d’une de ses visites officielles en tant que président du Mali.

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Studio RAES Dakar/Crédit photo Awa Seydou

Cette rencontre décisive a marqué un tournant dans ma vie, j’étais face à mon idole enfin . Je n’arrivais pas à comprendre qu’on pouvait être si connu comme lui et être si simple .SIK  d’allure simple, cultivé et très sociable me raconta ses débuts dans cette profession si passionnante ,si exigeante, je me souviens d’une de ses questions« Awa pourquoi tu veux devenir journaliste? » je lui ai dit « pour parler,donner des infos, aller sur le terrain » bref être un reporter même si je ne comprenais pas tout l’enjeu de ce métier qui demande un don de soi en terme de disponibilité, de savoir faire, de savoir être, d’engagement car il ya des jours où tu peux descendre tôt comme tu peux bosser tard sur un élément pour qu’il soit diffusable à temps.

Pour faire ce métier aussi, il faut avoir un entourage compréhensible sinon il n’est pas toujours facile d’être absent de la maison surtout pour les dames qui doivent s’occuper de leur job, du mari , des enfants, et des autres activités sociales bref être au four et au moulin, on a toujours un sommeil à rattraper. Un métier qu’on pratique par passion avant tout car il faut dire aux plus jeunes, le journaliste n’est pas un métier où tu peux t’enrichir facilement. On aime d’abord le faire, ensuite la renommée viendra si tu le fais professionnellement.

Voilà des souvenirs qui ont refait surface à la suite d’une sensibilisation dont j’ai pris part à travers le Club des Jeunes Journalistes(CJJ) qui fait découvrir le métier de journalistes aux jeunes notamment en milieu scolaire. Parmi ce lot de cibles, peut être qu’il y aura les futurs jeunes journalistes de la Mauritanie.

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Le CJJ à Ecole Bouchra/Crédit photo Awa Seydou

En tout cas donner le goût du journalisme aux élèves voilà l’opération de séduction lancé le 10 février pour le Club des Jeunes Journalistes qui va célébrer ces deux ans de bougies le 14 février prochain, jour de Saint Valentin d’ailleurs.

Durant près d’une semaine( 10 au 14fevrier 2015), cinq établissement scolaires ont été ciblés dans un premier temps afin de faire comprendre le rôle de la presse dans un contexte où chacun se prends souvent pour journaliste confondant  vitesse et précipitation. Certes la société de l’information rend accessible l’accès et la diffusion de l’information mais le journaliste reste ce métier qui demande rigueur éthique et déontologie. Malgré les dures réalités(souvent manque ou absence de contrat de travail, précarité salairiale, manque d’organisation) de la profession, il faut continuer à inculquer à nos jeunes la culture de la passion, de la rigueur parole d’une reines d’Afrique mais devinez qui ?.