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Il aura aimé lui non plus. Gainsbourg pour toujours

Portrait du chanteur

Serge Gainsbourg (crédit : jssnews.com)

Chapeau l’artiste. Il aura aimé lui non plus. Lui, c’est l’immense Serge Gainsbourg, décédé le 2 mars 1991. Vingt-cinq ans après sa mort, l’artiste continue de fasciner, d’influencer, d’inspirer…


Serge Gainsbourg fait parti de mes artistes préférés, je le considère comme le plus grand. Sa musique traverse le temps. C’est grâce à ma mère, fan des années yéyé  et de SLC Salut les copains, que je l’ai découvert ! J’ai plein de souvenirs dans la tête, quand je remonte dans les souvenirs de mon enfance j’entends les premières chansons de Gainsbourg comme « Bonnie and Clyde » et « Comic Strip » avec Brigitte Bardot. 

J’ai redécouvert Gainsbourg  à l’adolescence, à grand renfort de CD et de DVD. Depuis, j’ai l’impression de le redécouvrir sans cesse… L’écoute se renouvelle, l’expérience est jamais la même, j’écoute sa musique d’une oreille toujours différente. Sa musique m’accompagne.

Ces CDs de Gainsbourg qui ont accompagné mon adolescence.
Ces CDs de Gainsbourg ont accompagné mon adolescence.

Au fil des ans, Gainsbourg est devenu Gainsbarre, avec tous les travers que l’on connaît. Si ce personnage peut rebuter certains, moi je le trouve intéressant et complexe. Pour moi il a quelque chose des héros de Shakespeare, tourmentés, qui  frôlent les extrêmes et s’autodétruisent, qui connaissent  grandeur puis décadence… Gainsbarre c’est l’homme en proie aux passions. Je m’y retrouve. Ecce hommo.

Ci-dessous, deux de mes chansons préférées de Serge Gainsbourg : Requiem pour un con et Initiales BB .

 


Safer Internet Day : protégez-vous !

Aujourd’hui est célébré le «Safer Internet Day». D’origine anglosaxone, cette journée existe depuis 2004 et vise à promouvoir un meilleur internet.
C’est un fait incontestable. L’avènement d’Internet et des nouvelles technologies a fait voler en éclats les notions de barrières physiques et géographiques, mais a aussi bouleversé notre façon de communiquer et de consommer. Cependant, chaque changement apporte son lot d’avantage et d’inconvénients.

Justement, c’est en vue de sensibiliser sur les méfaits et dangers d’Internet qu’a été crée le Safer Internet Day. Il s’agit d’un événement mondial, organisé par le réseau européen Insafe /Inhope pour la Commission européenne. Célébré dans 110 pays en 2015, le Safer Internet Day s’est imposé comme un rendez-vous mondial en matière d’éducation au numérique et d’e-sécurité.

Qu’en est-il de Maurice ? Les internautes mauriciens sont-ils suffisamment conscients des dangers qu’ils encourent en ligne ? Selon Ish Sookun, membre du ICT Advisory Council, la réponse est non. «Les gens utilisent Internet passivement, mais ne sont pas internet literate. Soyez conscients de ce que vous faites en ligne et ne faites pas confiance à tout le monde ou à n’importe qui», déclare-t-il. Selon l’expert en informatique, un énorme et nécessaire travail d’éducation à Internet doit être fait, par les parents, mais aussi par les éducateurs.

Le contrôle parental est essentiel pour un Internet plus sûr.
Le contrôle parental est essentiel pour un Internet plus sûr.

Ces propos sont corroborés par Subramanian Moonesamy, repésentant de l’association Mauritius Internet Users. «La situation à Maurice est telle qu’il y a très peu d’encadrement pour l’internaute mauricien moyen ou pour les jeunes. Il n’y a pas suffisamment d’informations sur l’efficacité réelle des campagnes de sensibilisation relatives à un safer internet», explique-t-il. Preuves de presse locale à l’appui, Subramanian Moonesamy énumère à titre d’exemple, onze cas d’usurpation d’identité, de détournements de mineurs, de chantage et de violence sexuelle et/ou conjugale, entre autres, tous liés à Internet et/ou aux réseaux sociaux.

Selon lui, ces onze cas qui ont été rapportés dans la presse ne sont que le sommet de l’iceberg. Subramanian Moonesamy maintient que de nombreux Mauriciens sont victimes de délits en tout genre en ligne. Il y a le cas du Ramsomware : un logiciel malveillant crypte délibérément les données de l’ordinateur ou du smartphone d’un individu. Ce dernier doit alors fournir une rançon dans un lapse de temps prédéfini afin d’avoir à nouveau accès à ses données.

D’autres exemples sont le sextortion et le revenge porn. Dans le premier cas, un prédateur arrive à convaincre la victime de lui envoyer des photos et/ou vidéos à caractère sexuel. Il utilise ensuite ces éléments pour faire du chantage à la victime. Le prédateur menace de rendre ces éléments publics et soutire de l’argent à sa victime. Dans le cas du revenge porn, un individu publie ouvertement des photos et/ou vidéos sexuellement explicites de son ancien(e) partenaire, sans le consentement de ce(cette) dernier(ère), et ce dans le but de lui nuire et de se venger.
De nombreuses personnes sont également victimes de phishing ou de hammeçonnage. C’est la technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de d’une usurpation d’identité. La technique consiste à faire croire à la victime qu’elle s’adresse à un tiers de confiance — banque, école, administration, etc. — afin de lui soutirer son mot de passe, son numéro de carte de crédit, etc.
Un autre exemple d’arnaque en ligne consiste à demander à la victime d’envoyer de l’argent via transfert de fonds, en guise de caution ou d’avance pour l’achat d’un produit ou d’un service. Une trentenaire a été victime de ce genre de fraude : on lui a volé Rs 50 000 via Moneygram. «En octobre 2015, j’avais repéré une annonce sur le site d’un journal en ligne relative à la vente d’une voiture à Rs 50 000. Le vendeur m’avait demandé un virement Moneygram. Je me suis renseignée auprès de plusieurs banques de l’île et toutes m’ont dit qu’il n’y avait aucun problème», explique-t-elle, sous couvert de l’anonymat.

Suite à l’extorsion de ses Rs 50 000, la jeune femme est allée porter plainte au CCID. Mais cet exercice s’est avéré surprenant. «Bann ofisier ti pe riy mwa. Au lieu de m’aider, ils se sont moqués et m’ont demandé comment j’avais fait pour tomber dans une telle arnaque», relate la jeune femme. Elle soutient que malgré sa démarche et les deux heures passés au CCID, aucun suivi n’a été fait concernant sa plainte. Et elle n’a jamais retrouvé ses Rs 50 000.

Même si elle est demeurée vaine, la démarche de la trentenaire est à saluer. Subramanian Moonesamy du Mauritius Internet Users regrette qu’il existe une sorte de tabou ou de fatalisme concernant les délits d’Internet. En effet, surtout concernant les cas de sextorsion et de revenge porn, il semble que les gens ont peur d’aller de l’avant, peur de porter plainte, peur du regard des autres et du quand-dira-t-on. Subramanian Moonesamy déplore l’absence d’une structure vers laquelle ces victimes peuvent se tourner et se confier.

En ce Safer Internet Day, soyez vigilants en ligne et faites-en une habitude quotidienne. «Soyez septique de tout ce que vous voyez sur Internet, et ce afin de ne pas être déçu. Assurez-vous que vos ordinateurs et smartphones soient correctement mis à jour», conseille notre interlocuteur.

Le fait de parler et de communiquer permettra également un Internet plus sûr, pour petits et grands, car nul n’est à l’abri. «Toute victime d’usurpation d’identité, de sextortion, de revenge porn ou de tout autre crime en ligne, doit porter plainte à la police. Les enfants doivent aussi être encouragés à parler à leurs parents s’ils sont gênés par quelque chose qui s’est passé en ligne», conclut Subramanian Moonesamy


Ile Maurice: en mémoire des victimes de l’Holocauste

Ce mercredi 27 janvier marque la Journée mondiale en mémoire des victimes de la Shoah. Bien que cette journée ne soit pas commémorée à l’île Maurice, ce fut l’occasion pour moi de découvrir une page encore méconnue de l’histoire grâce à l’unique «cimetière juif» de mon pays.

Entrée du carré juif du cimetière Saint Martin.
Entrée du carré juif du cimetière Saint Martin.

La Shoah. J’ai vécu toute mon enfance et une grande partie de mon adolescence à ne pas connaître ce mot. Nichée dans ma petite île de l’océan Indien, mes préoccupations d’alors étaient loin des atrocités de la Deuxième guerre mondiale. Tout en sachant vaguement que des juifs avaient été déportés dans mon île à cette période, ce n’est que des années plus tard que je m’y suis intéressée.

Comment ces personnes, nées en Europe à des kilomètres de là, ont-elles atteri à l’Ile Maurice ? Selon le Beau-Bassin Jewish Detainees Memorial and Information Centre, plus de 1,500 juifs fuyant l’Europe nazie et voulant atteindre la Palestine furent déclarés immigrants illégaux par les autorités britanniques. On les envoya alors vers l’Ile Maurice, à l’époque colonie britannique, où ils furent détenus pendant presque cinq ans – soit toute la durée de la Deuxième guerre mondiale. Beaucoup d’entre eux sont décédés de la malaria, de la fièvre typhoide ou d’autres maladies tropicales. Certains ont préféré se suicider.

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Ils arrivèrent à Maurice le 26 décembre 1940 avant d’en repartir le 12 août 1945, ou de mourrir sur place.  Les autorités britanniques présentes à Maurice décidèrent de confiner ces juifs à la prison de Beau-Bassin, de crainte que des espions nazi aient infiltré le contingeant d’immigrants. Il y eut deux camps séparés : l’un pour les hommes et l’autre pour les femmes et les enfants.

Plan du camp de détention des juifs à la prison de Beau-Bassin.
Plan du camp de détention des juifs à la prison de Beau-Bassin.

Les femmes marriées avaient cependant réussi à obtenir un laisser-passer pour visiter leur époux. 60 bébés sont nés pendant la période de détention de ces juifs. Peu à peu la petite communauté s’était organisée et malgré leur internement au camp, participait à diverses activités culturelles dans l’île :

Un des détenus juifs, le Dr Heller, avait même participé à une exposition à Curepipe.
Un des détenus juifs, le Dr Heller, avait même participé à une exposition à Curepipe.

Aujourd’hui, le camp des juifs à la prison de Beau-Bassin a été détruit, et il ne reste qu’un vestige de cet épisode peu connu de l’Holocauste : il s’agit du carré juif situé au cimetière Saint-Martin. Ils sont 130 personnes à y reposer – dont 128 ex-détenus Juifs de divers pays d’Europe et deux civils, dont Isia Birger.

Homme d’affaires originaire de Lithuanie, ce dernier était le seul juif présent dans l’île avant l’arrivée des détenus de l’Holocauste. Isia Birger sera le lien entre les détenus juifs, l’admnistration coloniale britannique et le South African Jewish Board of Deputies, organisme qui gère aujourd’hui le carré juif de Saint-Martin.

Isia Birger a marqué la petite communauté juive mauricienne, mais également le paysage économique local. Son nom demeure encore très connu en 2016, notemment grâce à son entreprise éponyme autrefois appellée Blanche-Birger, aujourd’hui devenue Birger. A sa mort en 1989, Isia Birger – bien qu’étant un civil – a demandé à être inhumé au sein du carré juif, en compagnie des détenus décédés qu’il avait autrefois cotoyés.

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Toutes les tombes juives du cimetière, à l’exception de deux d’entre elles, sont alignées, face tournée vers Israel. Cependant, deux ne le sont pas. On raconte que ce sont les officiers mauriciens de la prison de Beau-Bassin, peu familiers aux coutumes juives, qui ont enterré ces deux morts ainsi…

Les deux premières tombes du cimetière qui ne regardent pas vers Israel.
Les deux premières tombes du cimetière, contrairement aux autres, ne regardent pas vers Israel.

Sur chaque tombe figurent des inscriptions en hébreu gravées dans la pierre, ainsi qu’une plaque en granite. Là aussi, on dit que ces inscriptions contiennent beaucoup d’erreurs car elles ont été gravées par des tombalistes mauriciens qui ne parlaient pas hébreu… Ce n’est que bien plus tard que des plaques en granite ont été offertes par le South African Jewish Board of Deputies.

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Ces plaques contiennent de nombreuses informations sur les défunts. On y trouve leur nom, la date de décès selon le calendrier grégorien, puis la même date selon le calendrier hébraique, l’age du défunt, son pays de naissance et le pays duquel il s’est embarqué pour venir à Maurice.

Comme le veut la tradition juive, j’ai moi aussi déposé un caillou en hommage à ces détenus et à toutes les victimes de l’Holocauste. M.H.D.S.R.I.P.

caillou


Petite visite à l’Ile Rodrigues, princesse de l’océan Indien

Mon premier billet de cette année 2016 sera doux et léger. Je vous invite à voyager avec moi… Cap sur l’île Rodrigues!

Bienvenue dans une île où les gens prennent le temps de vivre. L’Ile Rodrigues se trouve au coeur de l’océan indien, soit à  560 km à l’est de l’Ile Maurice. Elle n’est pas très grande et s’étend sur une superficie de 109 kilomètres carrés. Rodrigues fait partie de la République de Maurice, mais elle est autonome depuis octobre 2002.

J’apprécie beaucoup l’Ile Rodrigues. On peut y accéder par bateau ou après deux heures d’avion de l’Ile Maurice. Qu’est-ce que j’aime tant à Rodrigues ?

Port-Mathurin : une capitale humaine et chaleureuse

Je ne peux imaginer une visite à Rodrigues sans un petit détour à Port-Mathurin et à son fameux marché. La capitale se trouve au nord et abrite aussi la principale gare de bus de l’île. Je dirais qu’un voyage en bus à Rodrigues est un must ! Le trajet se fait au rhytme du séga (et cette fois c’était le fameux Dipain Griyé), et ne soyez pas étonnés si une dame demande un arrêt improvisé pour récupérer un ourite sec en cours de route. Le tout se fait sans stress et dans la bonne humeur!

Vue de Port Mathurin, la capitale de Rodrigues. Crédit photo: M. Garreau
Vue de Port Mathurin, la capitale de Rodrigues. 
La principale gare routière de Rodrigues est située à Port Mathurin. Crédit photo: M. Garreau.
La principale gare routière de Rodrigues est située à Port Mathurin.
Voyage en bus en musique et en toute quiétude. Crédit photo: M. Garreau.
Voyage en bus en musique et en toute quiétude.

 

Pays de l’artisanat
Qui dit Rodrigues dit aussi chapeaux rodriguais! Et avec un soleil qui cogne dès 7 heures du matin, avoir un chapeau à Rodrigues est presque une question de survie. Ces chapeaux faits de plantes comme le vacoa ou le vétiver représentent l’artisanat rodriguais par excellence. Outre les chapeaux, des paniers, des dessous de plats, des bijoux et gravures sur noix de cocos sont également des production de l’artisanat local. De nombreux Rodriguais vivent de l’artisanat et viennent également vendre leurs productions à l’Ile Maurice où elles sont très appréciées.

Vente corbeilles, paniers, chapeaux et autres produits artisanaux rodriguais. Crédit photo: M. Garreau.
Vente corbeilles, paniers, chapeaux et autres produits artisanaux rodriguais. 

La cuisine rodriguaise

Les aliments et plats de Rodrigues sont tellement succulents qu’ils figurent en troisième position dans mon hit-parade culinaire international ! Parmi les spécialités rodriguaises que je préfère sont les ourites secs (pieuvres qui sèchent naturellement sous le soleil torride de l’île)  et les saucisses (qui sèchent aussi au soleil), le poisson (frais ou séché), le calamar, ainsi que les piments confits et achards (condiments épicés à base de fruits ou de légumes) en tout genre.

Un de mes gros gros pêchés mignons : le fameux ourite sec de Rodrigues! Crédit photo: M. Garreau.
Un de mes gros gros pêchés mignons : le fameux ourite sec de Rodrigues! 
Les saucisses de Rodrigues: tout simplement irrésistbles! Crédit photo: M. Garreau.
Les saucisses de Rodrigues: tout simplement irrésistbles! 
Les succulents achards de fruits ou de légumes et autres piments confits promettent de dynamiser vos repas! Crédit photo: M. Garreau.
Les succulents achards de fruits ou de légumes et autres piments confits promettent de dynamiser vos repas! 

Agriculture et nature pittoresque

L’agriculture a une place importante à Rodrigues. Le maïs et les harricots rouges sont largement cultivés et sont des aliments de base. Bien qu’ils aient d’autres occupations professionelles à côté, les habitants de l’île élèvent souvent boeufs, poulets, cabris et cochons et autres volailles. Les animaux qui paissent paisiblement au bord de l’eau, dans les terres sur les pentes escarpés font partie intégrante du quotidien rodriguais. L’île est magnifique et surtout très propre. Anse aux Anglais, Port Sud Est ou encore Les paysages rodriguais sont à en couper le souffle :

Une scène magique de la vie rodriguaise, avec ce cabri blanc au bord des falaises. Crédit photo: M. Garreau.
Une scène magique de la vie rodriguaise, avec ce cabri blanc au bord des falaises.
Les Rodriguais accordent une place importante à l,agriculture. Crédit photo: M. Garreau.
Les Rodriguais accordent une place importante à l,agriculture. 
La nature rodriguaise est pittoresque et paradisiaque. Crédit photo: M. Garreau.
La nature rodriguaise est pittoresque et paradisiaque.
Un paysage de carte postale... Crédit photo: M. Garreau.
Un paysage de carte postale… 

Un billet est loin d’être suffisant pour partager avec vous tout ce que j’ai à dire sur Rodrigues. Il y a tant à raconter et à découvrir sur ce petit paradis. A bientôt pour la suite 🙂


From Dakar with love

La récente formation des Mondoblogueurs à Dakar au Sénégal a été une belle aventure. Retour sur une expérience unique!

17 heures de vol et quatre plateaux repas

C’est au terme de longues heures d’avion et de moultes (més)aventures que la plupart d’entre nous avons débarqué à la terre promise. La palme revient à Mahmoud blogueur de Mauritanie qui a battu le record du plus long vol, soit 30 minutes de Nouakchott à Dakar!

Pour ma part, c’était 17 heures, escale excluse. Et comme le hasard, ou les organisateurs, font bien les choses, j’étais assise à côté d’Emmanuelle, Mondoblogueuse qui vit au Sri Lanka. L’occasion pour moi de découvrir un nouvel univers et d’entrer dans l’ambiance Mondoblog sans descendre de l’avion!

Ces 17 heures, je les ai aussi passé à photographier mes quatre plateaux repas et à regarder Mission Impossible, à (re)regarder Les 4 Fantastiques et surtout à (re)(re)regarder la Reine des Neiges….

plateau dakar senegal mondoblog

plateau repas2 dakar senegal mondoblog

Libérée et délivrée du stress du départ, bagage en main et sac au dos, je peux enfin dire bonjour à Dakar!

Manger au bol

Non, je ne savais pas ce que c’était que de manger au bol! Ce fut ma grande découverte, et ce dès ma première nuit à Dakar. Pour résumer, nous sommes tous attablés et avons une cuillère mais pas d’assiette! Et pour cause, le repas est servi dans un immense  »bol » et chacun y pioche. A Thialy, notre pied à terre le temps du séjour, nous avons tous les soirs mangé au bol. Pour moi qui ne connaissais pas, je m’y suis rapidement habitué! C’est une manière très conviviale de partager un repas!

manger au bol dakar mondoblog

 

Poulet yassa, tiep, attiéké…

Après les plateaux repas de l’avion, les repas au bol, place maintenant aux plats eux mêmes! Comme le dit Roger de Dakar, le tiep, soit le riz, est roi au Sénégal. Moi qui vient d’une île dite exotique, j’ai découvert de délicieux plats aux noms et aux noms encore plus exotiques, et surtout je me suis mis à aimer les oignons (yassa oblige)! Les plus marquants pour moi ont été l’attiéké (à base de manioc), la dibiterie et le succulent poulet yassa que je n’ai pas hésité à reproduire :

poulet yassa dakar senegal mondoblog

 

Formation et émission radio

Après avoir parlé de repas et de nourriture en long et en large, revenons à des choses plus sérieuses. Mondoblog à Dakar, c’était aussi la rencontre des différents blogueurs de la plateforme pour une formation dans une superbe ambiance avec une super équipe!

Je suis ravie d’être arrivée au bout des ateliers radios et d’avoir participé à l’émission de l’Atelier des médias. Je salue au passage Jean-Christ de Côte d’Ivoire,  mon binome pour l’émission. Merci à tout ceux qui sont venus nous raconter leurs expériences et projets, dont Clément Abaifouta et Xuman et son super JT rappé:

Le fameux car rapide

Un de mes coups de coeur lors de ce séjour à Dakar a été le car rapide. Bien que je n’y ai jamais voyagé, cette sorte de minibus décoré, très coloré et souvent plein à craquer fait partie du paysage dakarois. J’en ai photographié autant que possible, mais la tâche n’a pas toujours été facile, car comme l’indique son nom, le car rapide s’en va rapidement!

car rapide dakar senegal mondoblog

Cette semaine à Dakar a été exceptionnelle! Nous avons beaucoup appris et fait d’enrichissantes découvertes. Vive la communauté des Mondoblogueurs!

 


Tchad: Espoir après la dictature d’Hissène Habré

Une fois n’est pas coutume, ce billet sera consacré à un événement hors des côtes mauriciennes. Le procès contre l’ex-dictateur tchadien Hissène Habré se tient actuellement à Dakar, au Sénégal. Mes amis Mondoblogueurs et moi avons écouté le témoignage d’un rescapé de cet enfer.

Clément Abaifouta, Président de l'Association des victimes du régime d'Hissène Habré.
Clément Abaifouta, Président de l’Association des victimes du régime d’Hissène Habré.

Le fossoyeur. C’était le surnom de Clément Abaifouta pendant ses quatre années d’emprisonnement sous le régime dictatorial d’Hissène Habre. Son rôle quotidien : enterrer les nombreux détenus morts victimes de tortures, de violence, de maladie ou de faim, entre autres. La machine à tuer d’Hissène Habré aurait fait 40, 000 morts selon les estimations d’une commission d’enquête tchadienne.

Clément Abaifouta est aujourd’hui le Président de l’Association des victimes du régime d’Hissène Habré. En compagnie d’Henri Thulliez, Chargé de mission à Human Rights Watch, Clément Abaifouta est courageusement et dignement revenu sur les atrocités que ses semblables et lui ont vécues dans les geôles de la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), police politique et répressive d’Hissène Habré. Le régime dictatorial a duré huit ans, soit entre 1982 et 1990.

Les séquelles de l’horreur sont à jamais gravées dans l’âme et l’existence de Clément Abaifouta. «Je suis un homme complètement brisé. Les cauchemars suite à ma détention persistent jusqu’à aujourd’hui», raconte-t-il. Clément Abaifouta estime parfois être comme un mort-vivant. Il avoue qu’il ne se souvient parfois même pas du nom de ses propres enfants. «Hissène Habré a utilisé le tissu social pour diviser et subdiviser la population tchadienne. Et cela persiste, les gens sont devenus très méfiants», témoigne l’ancien prisonnier.

Mais l’homme ne compte pas vivre dans le passé et se bat pour la justice. «Je reviens de très loin. Cette lutte nous la faisons pour l’Afrique et aussi au-delà de l’Afrique, nous la faisons pour l’Histoire», déclare Clément Abaifouta avec détermination. Il projette de publier un livre et attend la fin du procès de l’ex-dictateur pour l’achever.

Ce procès s’est ouvert à Dakar le 20 juillet 2015. Selon Human Rights Watch, il s’agit d’un tournant historique, car «c’est la première fois au monde qu’un ancien chef d’État est poursuivi par des juridictions d’un pays étranger pour graves violations des droits de l’Homme». «Ce procès peut être vu comme un test qui pourrait mener à la création d’une cour panafricaine», estime Henri Thulliez, Chargé de mission à Human Rights Watch pour l’affaire Hissène Habré.

Pour lui la tenue même de ce procès est synonyme de réussite. «Ce qui est fort, c’est que des gens du fin fond du Tchad ou du fin fond de leur cellule comme Clément ont réussi à faire de sorte à ce que ce procès ait lieu. Ils témoignent et rappellent à Hissène Habré, ainsi qu’à tous les dictateurs du monde qu’un jour ou l’autre, ils risquent de faire face aux personnes qu’ils ont tenté d’assassiner. C’est déjà une bonne leçon de justice», déclare Henri Thulliez.

Le message de Clément Abaifouta pour la jeunesse africaine et mondiale est également orienté vers la justice. «Le moment est venu pour la jeunesse de bâtir une stratégie et de s’engager afin que l’impunité, ou qu’elle se trouve, soit éradiquée. La jeune génération doit contribuer à réécrire l’histoire», conclut-il.

Pour ma part, bien que je vive loin des réalités tchadiennes, je ne peux rester insensible aux atrocités du régime d’Hissène Habré. Je salue le courage de tous les rescapés qui ont témoigné lors du procès. Je remercie également Clément Abaifouta pour son témoignage.


Île Maurice : regards sur les livres en kreol

Avec le Festival International Kreol 2015 et les débats autour du kreol au Parlement, cette langue est au coeur de l’actualité mauricienne. A l’approche des fêtes, zoom sur les livres écrits en kreol.

Si le kreol éprouve des difficultés à faire son entrée officielle au Parlement, il n’a pas de mal à se trouver dans les rayons des librairies. En effet, un nombre croissant de livres écrits exclusivement ou partiellement en kreol sont disponibles sur le marché. Avec les fêtes de fin d’années qui approchent à grands pas, offrir un livre écrit en cette langue peut être un beau présent.

Pour Alain Ah-Vee de la librairie Book Lover de Ledikasyon pou Travayer, la littérature en kreol est actuellement dans une dynamique de croissance. « Literatir en kreol pe kontinye develop ek context aktyel favorab. Kreol in rent dan lekol ek linn krée ene dinamik de valorisation de la langue ek de kreativite. Mauritius Institute of Education pe bizin bann oter ki ekrir en kreol. Boukou profeser ek paran vinn rod bann liv dan nou libreri », déclare-t-il. Notre interlocuteur estime que 75 à 80 % des livres de Book Lover sont en kreol et le reste est en français ou en anglais.

Amandine Pernot, qui s’occupe de la communication et du marketing à la librairie Le Trèfle, estime elle aussi que la littérature en kreol est un créneau porteur.« Le domaine de la littérature créolophone évolue et attire de plus en plus de clients. Les lecteurs sont très curieux. Ce qui attire, ce sont surtout les sirandannes et les petites histoires sous forme de nouvelles », explique-t-elle.

Sont disponibles en kreol : des bandes dessinées, des nouvelles, des romans des livres jeunesses, des recueils de poèmes, des livres sur l’économie, entre autres. Et comme le déclarent nos interlocuteurs, le succès est au rendez-vous. Le fait que le kreol soit une langue endogène mauricienne semble y être pour beaucoup.

« La première année où je suis partie en France pour mes études, je n’ai pas hésité à mettre le Dictionner Kreol et un livre en kreol dans mes valises. Mo ti extra kontan et très fière de faire découvrir la langue de mon pays à mes amis issus des quatre coins de la planète, et aussi à mes professeurs de la fac », explique Christabelle, étudiante mauricienne. Pour elle, les livres écrits en kreol sont des ambassadeurs de la culture mauricienne, mais aussi des instantanés uniques de la vie locale.

Depuis l’Etude sur le patois créole mauricien publié par Charles Baissac en 1880, le kreol a connu une évolution croissante au fil des années, si bien qu’il possède aujourd’hui graphie et dictionnaire. En franchissant l’étape de l’écriture, le kreol se voit ouvrir un boulevard de possibilités en terme de publications. Les amateurs de lecture en tout genre trouveront facilement leur compte car les livres en kreol sont accessibles à toutes les bourses. Chez Book Lover de Ledikasyon Pou Travayer, ils sont proposés à partir de Rs. 10 et et à la librairie Le Trèfle à partir de Rs 300.

Les livres ont le pouvoir d’ouvrir les esprits, d’apprendre et de faire rêver et voyager. L’écriture et la littérature en kreol semblent avoir un bel avenir.


Les bons réflexes en cas d’accident vasculaire cérébral

Aujourd’hui, jeudi 29 octobre, marque la Journée mondiale des accidents vasculaires cérébraux. Cette attaque tue ou laisse des séquelles irréversibles. Voici quelques réflexes à avoir si un membre de votre entourage est touché.

Attaque Vasculaire
 Savoir reconnaître les symptômes
Les signes avant-coureurs d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ne trompent pas et sont faciles à reconnaître. Il s’agit de la paralysie soudaine ou de l’engourdissement brutal d’un côté du corps (bras, jambes ou les deux); de la difficulté ou de l’impossibilité soudaine de parler et d’une perte de l’attention. Le fait de reconnaître à temps les symptômes d’une attaque peut sauver des vies.

Agir extrêmement vite
Les minutes qui suivent l’apparition de symptômes d’un AVC sont cruciales et une prise en charge médicale urgente est capitale. Le docteur Cassam Hingun, cardiologue, explique que l’AVC est l’arrêt de la circulation sanguine dans une partie du cerveau.  »Les tissus du cerveau sont extremêment sensibles. Après trois minutes sans oxygène, ils meurent. Donc plus on agit rapidement, plus on a de chance de guérison », détaille-t-il.
Le cerveau est doté d’un réseau vasculaire complexe afin d’irriguer chaque zone cérébrale. Cependant, un vaisseau peut être obstrué par un caillot sanguin, la zone irriguée par ce vaisseau manque alors d’oxygène. Conséquemment, les cellules nerveuses meurent et les dommages peuvent être irréversibles. D’où le besoin d’une action rapide. Il s’agit d’un AVC ischémique.
Il y a aussi l’AVC hémorragique. Un vaisseau sanguin gonfle et forme un anévrisme (un petit sac qui peut se déchirer). La rupture de l’anévrisme cause un saignement à l’intérieur du cerveau, qui l’inonde et interrompt la circulation sanguine.

Être capable de limiter les risques
 »Le diabète, l’hypertension, le cholestérol et le tabagisme sont les quatre principaux facteurs d’AVC », explique le docteur Hingun. Il préconise une bonne hygiène de vie afin de limiter les risques d’attaque. Il est conseillé de faire une activité physique régulière, et d’éviter sédentarité et surpoids.
Une alimentation équilibrée joue aussi un rôle préventif. Le fait de consommer des aliments sans excès de sel, de sucres ou de graisses est un facteur protecteur. Par ailleurs, ‘‘Si un fumeur à déjà fait un AVC, il lui faudra immédiatement arrêter le tabac », précise le docteur Hingun.
Finalement, évitez le stress. Il favorise les AVC et les maladies cardiaques. Qu’ils soient des tracas du quotidien ou des conflits conséquents, il est important d’identifier vos sources de stress et de les affronter sainement.

Ils racontent leurs expériences

Robin, 56 ans :  »Le médecin de service n’a pas voulu ausculter ma mère »
 »Ma mère était une femme active mais à 65 ans elle a souffert du diabète et d’hypertension. Par la suite, elle a été suivie par un cardiologue. Elle recevait des injections d’insuline jusqu’à ses 83 ans. À cet âge, elle fait un malaise un matin, cependant elle avait tous ses esprits. On l’a emmenée d’urgence dans une clinique.
Mais là-bas, le médecin de service n’a pas voulu ausculter ma mère, préférant attendre son médecin traitant. Il arriva une heure après. Elle a été admise, mais dans l’après-midi les choses ont empiré. Ma mère était paralysée du côté gauche et avait perdu la parole. Elle est restée cinq jours à la clinique. Après deux semaines à la maison, clouée au lit, elle est décédée. »
Percy, 60 ans :  »Nou pou sirmonte »
 »Un soir quand j’avais 50 ans, j’ai eu un engourdissement d’un côté. J’avais aussi la langue lourde et n’arrivais pas à parler. J’ai pensé que j’allais mourrir et je faisais des signes à mes enfants : mo ti pe demande zot mo carnet société (Ndlr. carnet de contribution à un plan funèbre). Ma famille m’a tout de suite emmené à une clinique où j’ai reçu les soins nécessaires. J’y suis resté dix jours, avant de regagner mon domicile.
Après un mois, j’ai repris des forces, mais ne pouvais pas m’exprimer correctement. Je communiquais en écrivant dans un cahier. Aujourd’hui, ça fait 10 ans que je suis ainsi, mais depuis cinq ans j’arrive à mieux articuler. Je me déplace seul et vaque à mes occupations. Je le fais pour garder la forme. Comme le dit la chanson de Phophecy : Nou pou sirmonte! »

 

Une partie de ce texte est aussi publié sur lexpress.mu.


L’Ile Maurice à la mode des smart cities

Il y aura du changement dans le paysage urbain mauricien! Annoncé comme l’un des grands projets du gouvernement actuel, il est prévu que pas moins d’une dizaine de villes intelligentes (smart cities) sortent de terre dans les années à venir.

 

Les principaux journaux locaux en parlent, ici et ici. Qu’est-ce qu’une smart city? Pour vendre le projet, les autorités mauriciennes ont adopté un concept en triade : work-live-play. Outre, le fait de me faire penser à David Guetta et à son fameux work hard play hard, cette triade telle qu’elle est présentée, semble quelque peu réductrice. Et pour cause, les enjeux d’une smart city vont au-delà du work-live-play.

 

Une smart city est caractérisée par son aspect multicaractère, porté par des thèmes transversaux. Les principaux éléments d’une smart city sont le gouvernement, la société civile et les technologies de l’information et de la communication (TIC). Une smart city digne de ce nom doit pourvoir à une gestion efficace de la mobilité et des transports, tout en assurant la croissance économique, ainsi que le bien-être et l’épanouissement des citadins; le tout dans un esprit de collaboration citoyenne et de développement durable, et ce avec l’aide des TIC.

 

La dernière fois qu’une ville présentée comme intelligente est sortie des terres mauriciennes remonte à 2004. Il s’agit de la cybercité d’Ebène. Je ne peux m’empêcher de faire la comparaison avec les smart cities à venir. 11 ans après la mise en opération de la CyberTour 1, quel est le visage d’Ebène?

 

 

Avec ces gratte-ciels modernes, dont la plupart sont des bureaux, Ebène est bel et bien une ville. Mon premier réflexe sur place : vérifier la disponibilité d’un signal Wi-Fi public et gratuit. Réponse : passons. Ebène c’est surtout un labyrinthe d’innombrables voitures. Il y en a tellement que des espaces censés être verts se transforment en parkings, que les doubles lignes jaunes s’effacent pour accueillir les quatre roues et que les flèches sur la route perdent leurs sens :

 

Des espaces censés être verts se transforment en parkings.
Des espaces censés être verts se transforment en parkings.

 

Les doubles lignes jaunes s'effacent pour accueillir les quatre roues.
Les doubles lignes jaunes s’effacent pour accueillir les quatre roues.

 

Les flèches sur la route perdent leurs sens.
Les flèches sur la route perdent leurs sens.

Aujourd’hui en 2015, en quoi Ebène est-il plus intelligent que les autres villes mauriciennes? En quoi est-il plus smart pour quelqu’un de travailler à Ebène au lieu de la capitale Port-Louis, par exemple?
Ebène est très loin de ce qui se fait ailleurs en matière de smart. À titre d’exemple, je citerai Amsterdam et son projet de Flexible Street Lighting. Celui-ci permet l’évaluation, le contrôle et la modification de l’éclairage des lieux publics en temps réel. Autres exemples : la disponibilité des parkings libres ou de l’itinéraire des transports en commun en temps réel, ou encore des panneaux sur les autoroutes indiquant des éventuels bouchons (causés par des accidents ou autres incidents) en temps en réel…
L’Ile Maurice est encore loin de cela. Dans un pays où les autoroutes sont à moitié plongées dans le noir à la nuit tombée et où la plupart des transports en commun sont indisponibles après 21 heures, il y a du « progress » à faire.

 

L’initiative est certes à la portée du pays, mais la route vers les smart cities risque d’être très longue…


Célébrer la France à l’Ile Maurice, oui mais…

En cette fin du mois de septembre, l’Ile Maurice est parée de tricolores français en vue de  marquer le tricentenaire de la première colonie de peuplement du pays, celle des Français. Au programme : conférences, expositions et diverses activités. L’initiative est à saluer, mais…

 

A l’Ile Maurice, ces événements sont présentés sous l’appellation Célébrations du tricentenaire de la présence française à Maurice, soit de septembre 1715 à septembre 2015. Certes, l’initiative est à saluer car la colonisation française, avec tout ce qu’elle a apporté de bon et de mauvais, a marqué l’un des tournants de l’Ile Maurice moderne.

 

 

Mais, d’un point de vue sémiologique et sémantique, il y a un élément gênant dans cette appellation. Célébrations du tricentenaire de la présence française à Maurice (le gras est de moi). Le terme présence est incongru, car il connote une sorte d’impérialisme implicite. Oui, il y a eu des colons français qui sont arrivés, mais le terme présence connote qu’ils n’ont eu cesse d’arriver et d’être présents 300 ans durant…  Ce qui n’est pas correct. De plus, l’Ile Maurice est devenue une colonie britannique en 1810.

 

A l’expression Célébrations du tricentenaire de la présence française à Maurice, peut-être qu’il serait plus donc judicieux d’utiliser celle du 300e anniversaire du débarquement des Français à l’Ile Maurice (le gras est de moi), comme c’est le cas dans l’Hexagone :

 

Il est bon de remettre les pendules de l’histoire à l’heure. C’est le 20 septembre 1715 que le capitaine Guillaume Dufresne d’Arsel a pris possession de Mauritius, inoccupée depuis le départ des Hollandais, en 1710. Les premiers colons n’arriveront qu’en 1721.

 

Certains diront que la preuve de cette  »présence » de trois cents ans est que l’Ile Maurice est un pays francophone. Or, n’en déplaise à Rivarol, cet état des choses n’est pas dû à la prétendue beauté ou clarté de la langue française. Il résulte surtout de l’Acte de Capitulation de 1810, qui spécifiait que même si l’île était devenue une colonie britannique, les colons français pouvaient conserver «leurs religion, lois et coutumes», ce qui inclut la langue française.

 

Au fil des siècles, cette langue s’est adaptée et enrichie grâce aux diverses vagues immigratoires qu’a accueillies l’Ile Maurice. Et de là est né le français mauricien, avec ses toutes ses particularités! Je suis Mauricienne plurilingue francophone et, sans doute francophile, comme en attestent respectivement ma présence sur Mondoblog et mon parcours personnel (clin d’oeil à Tours et à la Vendée!).

 

Pour ma part, je célébrerai ce tricentenaire en publiant ce billet sur mon blog et en contribuant, à ma façon, au rayonnement de la francophonie!


Père Laval, apôtre de l’Ile Maurice

Une fois n’est pas coutume, je consacrerai ce billet à un homme religieux. Il s’agit du Bienheureux Père Jacques Désiré Laval, qui est vénéré à l’Ile Maurice et célébré chaque année le 9 septembre. 

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Photo du père Laval à Sainte-Croix. Crédit : Paroisse Mont Carmel.

 

C’est en septembre 1841 que ce médecin et prêtre missionnaire français débarqua à Port-Louis, la capitale mauricienne. Sa mission : assurer l’apostolat des Noirs. Il est bon de rappeler que l’île était alors une colonie britannique et que cela ne faisait même pas 10 ans que l’esclavage y avait été aboli. Cependant, quelques analyses divergent sur l’activité du Père Laval. Pour certains historiens, les anciens esclaves étaient contraints de se convertir au christianisme de force. Donc, rien de bien chrétien en somme…

Mais ce que l’Histoire et l’imaginaire collectif mauricien ont retenu du Père Laval, c’est surtout l’image d’un homme au service des pauvres et des malades. Lors de son décès, le 9 septembre 1864, des milliers de Mauriciens ont convergé à pied vers Sainte-Croix, afin de saluer la mémoire du prêtre lors de son inhumation. Et depuis, cette tradition perdure. En effet, chaque année ce sont des milliers de Mauriciens, mais aussi des étrangers de la région et d’ailleurs, qui se rendent en pèlerinage au tombeau du Père Laval. Cette année se tient le 151e pèlerinage.

Vitrail de l'église de Sainte Croix représentant le decès du Père Laval.
Vitrail de l’église de Sainte Croix représentant le decès du Père Laval.

Au fil du temps, le pèlerinage de Père Laval est aussi devenu un événement fédérateur et folklorique pour la diaspora mauricienne en Europe et en Australie. En Europe, la diaspora se donne chaque année rendez-vous à Pinterville, village originaire du Père Laval en France. En Australie, c’est le Mauritian Australian Association qui organise annuellement la  »Fête Père Laval ». Le Père Laval a été béatifié par le pape Jean-Paul II le 29 avril 1979.

Pour Simone, le pèlerinage au tombeau du Père Laval relève de la tradition.  »Depuis que j’étais petite, ma mère m’y emmenait chaque année. Je vais aller prier en ce jour spécial », dit-elle.

Même son de cloche du côté d’Indiren.  »Je vais au pèlerinage pour aller prier. Cela a traditionnellement été ainsi depuis de nombreuses années. Et aujourd’hui, je fais une prière spéciale pour mon pays. Comme le thème de la messe de 2015 est Père Laval « béni nou fami », je lui demanderai de bénir la grande famille mauricienne », déclare Indiren.

La prière d’Indiren tombe à point nommée. Après les incidents à caractère ethnique qui ont secoué le sud de l’Ile Maurice après la profanation d’un temple hindou le samedi 5 septembre, la famille métisse mauricienne doit rester unie.

Père Laval, toi qui as guéri les malades, puisses-tu aussi guérir l’Ile Maurice de l’un de ses pires maux : le sectarisme.

 

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Le tombeau du Père Laval. Crédit : Filles de Saint François de Sales.

 

 


La guerre des plages fait rage à Maurice

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En cette fin du mois d’août, l’un des principaux sujets d’actualité à l’Ile Maurice est la construction d’un établissement hôtelier à La Cambuse. Celle-ci est l’une des rares plages mauriciennes ayant, jusque-là, échappé au bétonnage intensif et excessif.

Dans un résumé, certes réducteur, je serais tentée de présenter cette affaire d’une façon manichéenne. D’un côté, les riches promoteurs du projet qui s’accapareront et privatiseront une grande partie de la plage; et  de l’autre, des écologistes qui contestent cet accaparement sous prétexte qu’il abîmera davantage le parc marin de Blue-Bay, qui soit dit en passant est déjà en piteux état. Pour ceux et celles qui souhaitent en savoir plus sur cette guerre promoteurs v/s écologistes, je vous laisserai le soin de lire les articles des divers groupes de presse mauriciens ici, et un peu plus loin.

Cependant, sachez chers lecteurs, qu’une autre guerre des plages fait rage à l’Île Maurice. Celle-là est beaucoup plus sournoise. Elle se déroule insidieusement, au détour d’une balade en famille ou entre amis, loin des médias. Les belligérants : des Mauriciens eux-mêmes ! Des éclaircissements s’imposent me direz-vous ! Et bien, cet éclaircissement sera d’une blancheur à (presque) toute épreuve. La preuve vue hier :

Panneau du ministère de l'Environnement barbouillé de peinture blanche.
Panneau du ministère de l’Environnement barbouillé de peinture blanche.

 

Ce panneau a été posé là, à Pointe D’Esny, par le ministère de l’Environnement afin d’indiquer aux citoyens la direction du sentier menant à la plage. Cependant, certains Mauriciens qui ne souhaitent manifestement pas que leurs compatriotes profitent de cette pseudo plage privée ont eu l’idée de barbouiller le panneau de peinture blanche. Brillant, n’est-ce pas ?

 

Coincé entre deux murs, l'unique accès publique à la plage de Pointe d'Esny.
Coincé entre deux murs, l’unique accès publique à la plage de Pointe d’Esny.

 

Revenons à ces pseudo plages privées. Pourquoi le qualificatif de pseudo ? Tout simplement parce que toutes les plages à Maurice sont publiques ! Elles appartiennent à tous les Mauriciens, indistinctement.

Cette idée fausse de plages privées découle des années 1950 où des écriteaux du style Accès privé ou encore No trespass qui ont trop longtemps fleuri sur le long des plages mauriciennes. Sans compter les mentions de dobermans, de rottweilers ou autres Chiens méchants visant à dissuader d’éventuels pique-niqueurs téméraires. A quand une fin de cette guerre des plages ?

Pour conclure, mentionnons une des bien fameuses spécificités des réalités mauriciennes. C’est le niveau de marrée, soit la ligne de marrée haute, qui définit si un Mauricien peut, légalement, lézarder sur une plage.

Bientôt, ce sera le taux d’humidité dans l’air qui définira si un Mauricien peut, légalement, respirer dans son île!

 

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Cachez ce drapeau que je ne saurais voir

Comme de nombreux habitants des îles de l’océan Indien, je suis avec attention les Jeux des Iles de l’océan Indien (JIOI). Malheureusement, ces jeux sont ternis par de nombreux scandales,  voire par de nombreux cas de manque de respect…
Les JIOI 2015 offrent un bien triste spectacle. En guise d’entrée en matière, je m’attellerai à égrainer la liste d’événements qui ont obscurci ce qui devait être la grande fête de la fraternité sportive indiaocéanique à l’île de La Réunion. On y va… Départ des athlètes comoriens du stade lors de la cérémonie d’ouverture, retrait de la délégation comorienne des JIOI, décision de ne pas attribuer l’organisation des JIOI 2019 aux Comores comme initialement convenu, interdiction d’hymnes nationaux et de drapeaux lors de la remise des médailles…

Le quadricolore mauricien.
Le quadricolore mauricien.

Et c’est là que le bât blesse. Un drapeau représente un pays, une nation ou une ville. Qui plus est, c’est l’un des éléments les plus fédérateurs de toute nation. Tout drapeau, national de surcroît, doit être traité avec tout le décorum et le respect qui lui est dû.

Or, mes voisins malgaches ont subi un véritable affront lors de ces JIOI 2015. En effet, un drapeau malgache a vulgairement été repris des mains d’une athlète qui se trouvait sur la première marche du podium. C’est un membre du Comité d organisation des JIOI qui s’est attelé à cette sale besogne, sous les huées de ceux présents au stade…

Incroyablement honteux. Le drapeau malgache a été arraché et traité comme un vulgaire torchon sale, et ce en pleine cérémonie de remise des médailles. Comment justifier un tel manque de respect et de diplomatie, surtout venant d’un membre du Comité d’organisation des JIOI ?

Après cet incident, le ministère malgache de la Jeunesse et des Sports a officiellement exigé des excuses publiques du comité susmentionné. Cet impair n’a laissé personne indifférent, que ce soit à Maurice,  la Réunion, aux Seychelles, Mayotte, Maldives et, bien entendu, à Madagascar. Les nombreuses réactions d’internautes sur les réseaux sociaux en témoignent.

Les JIOI prétendent se calquer sur les Jeux olympiques. Imaginez donc des Jeux olympiques sans drapeaux ni hymnes nationaux…


Francophonie : un petit-déjeuner et quatre continents

Le Forum mondial de la langue française 2015 a commencé le 20 juillet à Liège, en Belgique. Ce forum réunit près de 1 500 jeunes venus des quatre coins du globe. Créations, rencontres et partages seront au cœur de cette célébration de la jeunesse francophone. Le thème de cette rencontre est Créactivez-vous.

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Ce Forum mondial de la langue française (FMLF) relève de l’exceptionnel pour moi ! En effet, ce n’est pas tous les matins que je peux partager un petit-déjeuner avec des personnes issues de trois continents différents et toutes venues en Europe. Et pourtant, cela est possible grâce au FMLF.

Diana vient d’Égypte, et n’en est pas à sa première participation au FMLF. Elle avait déjà participé à l’édition 2012 du forum, qui s’était tenue au Canada au Québec.  »J’ai voulu renouveler l’expérience cette année. Je suis venue avec un projet de création lexicale en classe de français langue étrangère », déclare cette enseignante à la faculté de lettres de l’université d’Alexandrie.

Diana, d'Egypte, Monveary du Cambodge et Alex du Honduras sont ravis d'être au FMLF 2015.
Trois des nombreux visages de la francophonie. Diana, d’Egypte, Monveary du Cambodge et Alex du Honduras sont ravis d’être au FMLF 2015.

Pour Alex du Honduras, le FMLF est surtout une opportunité de réseautage et de découverte. Ce jeune architecte est un francophile.  »Nous avons une petite communauté francophone au Honduras, et moi, j’ai appris le français à l’université », nous dit-il. Alex explique également beaucoup bénéficier du Centre de la francophonie des Amériques, qui couvre l’intégralité du continent américain.

Après l’Afrique et l’Amérique, place à l’Asie. Monveary est enseignante de français au Cambodge.  »Je participe au FMLF afin de renouveler mes connaissances en pédagogie. Je suis principalement intéressée par l’axe éducatif », précise-t-elle. Le FMLF 2015 propose des ateliers réunis autour de cinq axes : l’éducation, l’économie, la culture et les industries culturelles, la relation entre langue et créativité, et la participation citoyenne.

Aujourd’hui, j’ai assisté à des conférences-débats, respectivement, sur les nouveaux médias, sur la presse et sur la caractéristique créative de la langue française. Lors d’une de ces conférences, Bernard Cerquiglini, recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, a mentionné que le purisme est le plus grand danger pour la langue française.

 

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Donc, continuons à encourager la diversité francophone, avec toutes ses variétés de langue. Et surtout, vive le français de ma petite île : une langue vivante, croustillante et, au combien, amusante !

Demain promet également d’être une enrichissante journée avec du fun, des rencontres et des ateliers, les uns plus intéressants que les autres.


La femme-objet fait art

En lisant mon journal de ce lundi matin, j’ai eu la joie de trouver un article intitulé Collectif Artefemi : l’art au service de la femme. En voilà une bonne initiative, me suis-je dis ! Mais j’allais rapidement déchanter…

Autoportrait en allégorie de la peinture, tableau peint par Artemisia Gentileschi en 1638-1639.
Autoportrait en allégorie de la peinture, tableau peint par Artemisia Gentileschi en 1638-1639.

Qu’on se le dise d’entrée, je ne sais pas ce qu’est une «féministe». J’ignore la définition de ce terme trop galvaudé à mon sens… A défaut d’être « féministe », je suis une jeune femme, tout simplement. Et je ne peux qu’être interpellée quand on parle des femmes de mon pays, dans mon pays.

Un article paru aujourd’hui a suscité mon attention et mes réflexions que voici. Il traite d’une exposition de tableaux peints par huit membres du Collectif Artefemi. Selon l’article, ce collectif est constitué de femmes qui « se disent féministes ». Et surprise, le dit-collectif a été fondé par un homme parce que ce dernier « admire la femme de façon particulière ».

Caractéristique de cette exposition : les femmes peintres doivent être vêtues de tenues provocantes et peindre leurs tableaux en deux heures, lors d’une soirée dans un pub-restaurant, et ce, en présence du public. Cerise sur le gâteau : cette initiative a pour but de « valoriser la femme à travers l’art ».

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Certes, je suis une profane en art, mais de quelle valorisation parle-t-on ici ? En quoi est-ce valorisant pour une femme de peindre en petite tenue, en public ? En quoi est cela « au service de la femme » comme le titre l’article ? De plus, aucune des huit artistes féminines n’intervient. Nous avons uniquement les propos du fondateur de ce collectif… pourtant dédié à la femme. Celle-ci s’exprime ici, étonnement, par le truchement d’une voix masculine.

La femme, cette éternelle muette. Celle qui n’a autre moyen que de parler par ses vêtements, voire son absence de vêtements. Les artistes sont souvent des incompris, et je ne prétends pas comprendre. Cependant, c’est à se questionner sur l’objectif de cette initiative artistique, de quelle (s) exposition (s) s’agit-il. Femmes, tableaux, objets? La femme-objet fait art.


Ile Maurice : une présidente nommée Ameenah

Petit quiz pour commencer. Qu’ont le Brésil, la Corée du Sud, le Liberia et l’Ile Maurice en commun ? Chacun de ces pays a une femme pour présidente!

Chers amis de Mondoblog et d’ailleurs, ce vendredi 5 juin 2015 marque un jour historique dans le parcours de mon pays… En effet, la première femme à assumer les fonctions de président de la République de l’Ile Maurice sera intronisée cet après-midi. Elle se nomme Ameenah Gurib-Fakim.

La chercheuse Ameenah Gurib-Fakim sera la première femme à assumer les fonctions de Présidente de la République de Maurice.
La chercheuse Ameenah Gurib-Fakim est la première femme à assumer les fonctions de présidente de la République de Maurice. Crédit photo: TED Talks.

Contrairement aux présidentes Dilma Roussef, Park Geun-hye, Ellen Johnson Sirleaf ou encore Cristina Kirchner, Ameena Gurib-Fakim n’a pas de carrière en politique. La présidente mauricienne est une brillante scientifique auréolée de nombreux prix et distinctions internationaux.

Si la renommée internationale d’Ameenah Gurib-Fakim n’est plus à faire, la reconnaissance locale, elle, a tardé à venir. Nul n’est prophète en son pays me direz-vous! Les Mauriciens se souviennent encore de l’épisode  »Ameenah Gurib-Fakim v/s l’Université de Maurice ». Malgré son expérience et ses qualifications, la scientifique avait vu sa candidature au poste de vice-chancelier de l’université de Maurice être rejetée. Une affaire où les subtilités ethnomauriciennes auraient joué selon la principale intéressée. Etre femme musulmane.

Ahhh, les subtilités ethniques, on y revient. Cette nomination, car les présidents de la République de Maurice ne sont pas élus au suffrage universel, revêt plusieurs aspects. Je laisserai le soin aux journalistes d’analyser les stratégies ethnopolitiques derrière cette nomination. Ne soyons pas dupes, en cette période de campagne électorale, il y a de bonnes raisons.

La nomination d’Ameenah Gurib-Fakim peut être vue et interprétée de multiples autres manières. Un simple passage sur Twitter permet de s’en rendre compte.

Certains y voient la nomination d’une femme:

D’autres y voient la nomination d’une musulmanne:

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Et enfin d’autres y voient la nomination d’une scientifique:


Quoi qu’il en soit, la nomination d’Ameenah Gurib-Fakim au poste de président de la République est saluée à travers le monde. Cependant, quand on sait qu’à Maurice le président a principalement un rôle passif, cette nomination revêt un caractère plus symbolique qu’autre chose.

Le sixième président mauricien et première femme à ce poste se nomme Ameenah Gurib-Fakim.

A quand une femme à la tête du gouvernement ?


Fake des mères ?

En cette dernière semaine du mois de mai, il y a certainement une question qui empêche bon nombre d’entre vous de dormir la nuit… Et cette sacro-sainte question est: quoi offrir à Maman pour la fête des Mères?!

Un beau cadeau pour maman!
Le cadeau idéal?

Moment privilégié pour choyer celle qui nous a donné la vie ou occasion en or pour réaliser opérations commerciales et profits, la fête des Mères s’est peu à peu installée dans les moeurs à travers la planète…

Pour ceux qui ont déjà trouvé le cadeau idéal, bravo! De mon côté, niet, rien trouvé encore. J’ouvre alors le journal, histoire de voir les bonnes affaires du moment et… hop!

Stereotype
Publicités: les stéréotypes sexistes ont la vie dure à l’Ile Maurice!

Entre l’image de gauche et celle de droite, je me dis que les stéréotypes sexistes ont la vie dure à l’Ile Maurice!

Au choix. D’un côté, une jeune femme qui reçoit fer à repasser, poêles, épilateur électrique, sèche-cheveux… Pour résumer: fais attention à ton apparence et fais les corvées ménagères! Et de l’autre, deux femmes qui se taquinent pour un vêtement. Pour résumer: fais attention à tes fringues, donc à ton apparence!

Les deux publicités véhiculent un même message réducteur. Celui de la Femme assujettie aux dictats du paraître et de l’apparence. Ça sent le fake, le faux, l’artifice, l’artificiel… Bref, ça sent tout, sauf l’amour authentique et inquantifiable d’une mère pour ses enfants.

Pour chacun d’entre nous, notre mère restera toujours la plus belle femme au monde. Elle n’a pas besoin de porter ce masque quotidien dont la société affuble souvent les femmes – sous couvert de noms divers: beauté, coquetterie, tendance, esthétisme…

On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.

A toutes les Mamans, à la vôtre et particulièrement à la mienne, bonne fête!


Vers les municipales à l’Ile Maurice

Après décembre 2014, l’Ile Maurice se dirige vers une nouvelle joute électorale. Cinq villes attendent leur nouveau maire. Ce samedi 23 mai est le Nomination Day, soit l’enregistrement des candidats. Verdict des urnes: le 15 juin 2015.

La municipalité de Curepipe, ville qui compte plus de 85, 000 citadins.
La municipalité de Curepipe.

L’Ile Maurice est dotée de cinq villes : Curepipe, Vacoas-Phoenix, Quatre-Bornes, Beau-Bassin-Rose-Hill (toutes situées dans le district des Plaines-Wilhems) et Port-Louis (à la fois ville, capitale et district).

Le contexte du peuplement des villes des Plaines-Wilhems au XIXe siècle est un élément crucial dans l’histoire de l’île. La création des villes mauriciennes est liée à l’histoire du chemin de fer. En effet, les villes se sont crées le long du trajet du train qui reliait Mahébourg (village du Sud-est, et ancien port de l’île aux débuts de la colonisation française) à Port-Louis (capitale au Nord-ouest).

Les cinq villes mauriciennes
La création des cinq villes mauriciennes est liée à l’histoire du chemin de fer, de Mahébourg à Port-Louis.

La genèse des villes est traversée par une logique de compartimentage ethnique de l’espace (à lire l’excellent article de Jean-Michel Jauze à ce sujet). Bien que ces répartitions ethno-socio-spatiales datent du XIXe siècle et que les choses aient changé aujour d’hui, ils correspondent souvent à la perception qu’ont les Mauriciens de leurs villes  Ces représentations sont si bien ancrées dans l’imaginaire collectif mauricien qu’elles sont par ailleurs décisives en périodes électorales. En effet, les candidats potentiels aux élections municipales sont souvent choisis selon leur profil socio-ethnique.

La prochaine joute electorale se tiendra le dimanche 14 juin prochain. Avec un paysage politique chamboulé suite aux législatives de décembre 2014, les enjeux de ces municipales sont d’autant politiques que symboliques. Les principaux blocs politiques, les partis émergeants ainsi que les candidats indépendants s’affronteront, à l’exception du Parti Travailliste qui s’est désisté.

Stratégies officielles. Stratégies officieuses. Les trois semaines qui vont suivre seront intenses!