De Rocher Chembessi

Monde : Devenir riches en « spoliant » les pauvres?

Bill Gates, le numéro 1 des plus grosses fortunes du monde en 2013
Bill Gates, le numéro 1 des plus grosses fortunes du monde en 2013

Ils sont 85 ! Tout juste 85 à posséder une fortune égalitaire avec plus de 3,5 milliards de la population mondiale. Ces chiffres rendus publics par l’Organisation non Gouvernementale Oxfam vient relancer le débat sur la pauvreté et les inégalités de revenus dans le monde. Et juste après leur publication, les analystes qui tentent de justifier ce fossé de répartition de la richesse semblent l’associer à une spoliation des plus pauvres par les riches. Dans la lutte des classes sociales, vieille de milliers d’années, les riches ont-ils fini par gagner ? Vrai ou faux !

Les dégâts de la crise économique de 2008 se font encore ressentir. Ils font encore parler d’eux dans le quotidien de l’humanité. C’est en tout cas ce que semble expliquer le rapport de l’ONG Oxfam sur les inégalités de revenus dans le monde. En effet, l’Ong qui vient de démontrer que 1% de la population vit avec une richesse égale à celle de 99% de la population mondiale ; estime que ces inégalités qui se sont largement détériorées ces dernières années, seraient étroitement liées à la crise économique.

Aujourd’hui, peu importe que la crise économique soit coupable de cet état de chose. Mais le grand constat serait une extrême spoliation des plus pauvres par les riches pour s’enrichir davantage.

Il n’est point un secret pour personne qu’on ne peut devenir riche sans entreprendre. Mais il semble aussi difficile d’entreprendre sans être riche, ou du moins disposer d’un capital. Le savoir ou le savoir-faire, à eux tous seuls semblent avoir montré leurs limites. Les idées à elles ne suffisent point. Et la volonté, elle aussi semble avoir perdu de tout son poids pour réussir en entreprise. Il faut en tout lieu un capital, déjà longtemps la propriété d’une minorité. Toutefois, il y a bien des exceptions de richissimes hommes d’affaires sortis de nulle part qui ont réussi à se glisser dans ce cercle hermétique des multi milliardaires ou maîtres de la fortune mondiale.

Cependant, il y a bien une indignation qui s’observe autour d’un système à peine voilé de la spoliation des plus pauvres par les riches. De nombreux analystes soutiennent que les riches honorent moins leurs engagements fiscaux que les plus pauvres. Ces derniers harcelés en raison de leur vulnérabilité.

De ce système, on retient les célèbres évasions fiscales, la déréglementation financière dans l’accès au crédit, les mesures d’austérité, la confiscation des recettes issues du pétrole et des exploitations minières, etc… Les inégalités de revenus décriées par l’Ong auraient aussi leurs sources dans les discriminations basées sur le genre, les catégories socioprofessionnelles, et les provenances géographiques dans le monde. Ainsi, la « marginalisation » de la société africaine et le peu de « soutien » à l’égard de certains peuples de l’Asie où vivent la grande cohorte de pauvres, pourraient bien être associés aux causes profondes de cette effroyable inégalité de revenus.

Mais les riches ont-ils finalement remporté la lutte des classes sociales ? Cette interrogation met en jeu une évidence suivant lesquelles la richesse s’est transmise de génération en génération aux mêmes personnes, aux mêmes familles et clans. Et si rien ne se fait dans l’immédiat, l’inégalité de revenus serait encore plus aigue dans les prochaines années. Et qui parle d’inégalités de revenus n’est pas bien loin des inégalités de bien être aussi profondes qu’inquiétantes.

Le monde est-il donc devenu la propriété d’une minorité ?


De jeunes Européens renforcent les rangs djihadistes en Syrie

Quelques Djihadistes, Source: Le monde
Quelques djihadistes, source : Le Monde

En France, c’était la grosse actualité du dernier week-end. Deux lycéens français partis en guerre en Syrie aux côtés des djihadistes qui s’opposent à l’armée régulière encore fidèle au président Bachar El-Assad. Et des détails révélés par les autorités françaises, le djihadisme fait de nombreux élus en France et particulièrement en Europe. Une occidentalisation du mouvement de la guerre « sainte » qui fait peur.

En Europe, il y a bien des adeptes de l’islamisme radical. Ils sont environ deux milliers à faire allégeance aux groupes islamistes dans différentes zones de combat politico-religieux dans le monde. Dans la crise malienne, on se souvient encore que c’est un Breton d’origine qui était le chef du commando d’Aqmi dans la ville de Tombouctou.

On se souvient encore de ce jeune Français d’origine malienne ayant tenté de rejoindre les islamistes au front. Peu avant l’opération Serval de l’armée française au nord du Mali, c’est un réseau de terroristes présumés installés en France qui fut démantelé par les services de renseignement. Autant d’éléments qui suscitent bon nombre de suspicions sur la montée en puissance de l’idéologie terroriste en France.

Et avec la crise politique en Syrie, les choses sont allées très vite. Les groupes djihadistes ont trouvé le bon canal pour atteindre plus de monde. Une stratégie basée sur l’assimilation de la guerre qu’ils mènent en Syrie à une action humanitaire pour « libérer un peuple d’un dictateur » motive davantage de nombreux jeunes européens de s’engager à leurs côtés.

C’est d’ailleurs ce qui fait réfléchir les services de sécurité. Dans cette histoire, une chose est certaine. Les autorités européennes ont perdu le contrôle du système de recrutement et de mobilisation des jeunes Occidentaux au djihad. Tout se jouera au retour en Occident de ces jeunes partis en Syrie. Peu connus des services de renseignement, ils peuvent bien devenir une menace sérieuse pour la paix et la sécurité des pays. Du djihad « humanitaire » aux attentats terroristes en Europe, cela fait craindre…


La stratégie du «si le peuple le réclame…»

Le Général Al Sisi, l'homme fort de l'Egypte...
Le général Al-Sissi, l’homme fort de l’Egypte…

C’est fait ! A une majorité écrasante de 98, 2 %, la nouvelle Constitution égyptienne vient d’être votée. Un « oui » qui permet au général Al-Sissi de maintenir son hégémonie sur le peuple du pays des pharaons.

Ce vote, il l’avait bien prédit. Pendant les campagnes électorales, le général ne sentait aucune gêne à l’idée de savoir qu’il pourrait se porter candidat à la  prochaine présidentielle. Et il martelait très sereinement « si le peuple le réclame ». Il faut souligner que pas plus de 38, 6 % des électeurs se sont prononcés. Dans leur grande majorité, les Egyptiens ne se sont pas associés à cette mascarade électorale.

Mais cette machination du « si le peuple le réclame » est bien loin d’être une invention du général Al-Sissi. Sur le continent, elle foisonne. Dans nombre de pays où le pouvoir présidentiel fut conquis par des coups de force, ceux qui se hissent au fauteuil présidentiel ne manquent pas de faire appel à cette formule magique du « si le peuple réclame ». Une manigance qui contrarie assez bien souvent avec les promesses de ces leaders. En effet, ils sont bien nombreux ces arrivistes qui font la promesse de ne pas se présenter à la magistrature suprême après la très tumultueuse période de transition.

Une promesse qu’ils ont bien du mal à honorer. Du coup, ils se lancent dans une stratégie de forcing qui s’avère gagnante pour certains.  Nombre d’entre eux sont devenus des présidents à vie. Cette formule est encore la baguette magique de quelques chefs d’Etat. Une modification de la Constitution par un référendum avec un « oui » très largement majoritaire n’est rien d’autre qu’un « si le peuple le réclame » pour idolâtrer la fonction présidentielle.

Une telle manœuvre peut s’avérer suicidaire autant pour le pays que pour son instigateur. L’ancien président du Niger, Mahamadou Tandja, qui s’est maintenu au pouvoir après avoir usé du « si le peuple le réclame » pour modifier la Constitution s’est vu emporter par un coup d’Etat militaire largement applaudi par les populations locales.

En Guinée Conakry, Moussa Dadis Camara, a été stoppé net dans son ambitieux projet d’exploiter le « si peuple le réclame » pour légitimer son pouvoir acquis par la force militaire au lendemain du décès du président Lansana Conté.

Est-ce  le peuple qui réclame le maintien au pouvoir de ces chefs d’Etat ? Est-ce vraiment le peuple qui plébiscite l’un ou l’autre à la tête des Etats africains ? Cette pratique du « si le peuple le réclame » est-elle propre à l’Afrique ?

L’Afrique est bien loin d’être le dépositaire universel de cette pratique . C’est aussi une tactique  prisée dans les pays de l’Amérique latine adeptes de la révolution bolivarienne, dans les pays de l’ancien bloc soviétique, et dans certains pays de l’Asie. Seule l’Union européenne semble ne pas être emportée dans cette comique démocratie du « si le peuple le réclame ».

De plus, certains analystes réalisent qu’elle est bien loin d’obtenir l’aval du peuple. Dans le seul cas égyptien, on s’aperçoit que c’est une partie du peuple qui a « réclamé » la mutation du pouvoir du général Al-Sissi. C’est bien aussi le même scénario dans les autres pays où la tentation du forcing du peuple est utilisée. Et très souvent, c’est une infime partie du peuple qui est instrumentalisée pour la mise en scène. Ce qui fait qu’elle donne lieu à de nombreuses tensions politiques.

Mais avec la dernière élection présidentielle à Madagascar, ne va-t-on pas vers une nouvelle formule du « si le peuple le réclame » en Afrique ? Une formule à la russe comme ce qui s’est passé avec Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev ?

Après avoir tenté en vain de se porter candidat à la présidentielle pour légitimer par les urnes son pouvoir acquis par la force  en 2009, le président de la transition Andry Rajoelina a su œuvrer pour la victoire de son porte-flambeau Hery Rajaonarimampiana comme président de la République de Madagascar. Un triomphe qui donne bien le droit aux populations de s’interroger sur qui gouvernera le pays entre les deux hommes ou un probable retour de Andry Rajoelina au pouvoir dans les toutes prochaines années. Et c’était bien cette stratégie du « si le peuple le réclame » que voulait aussi exploiter l’ancien président déchu Marc Ravalomanana pour retourner sur la grande île en espérant une victoire de son candidat Robinson Jean Vincent.

« si le peuple le réclame », une pratique bien pensée pour le blanchiment des pouvoirs très controversés…

« si le peuple le réclame », la belle formule pour imposer sa volonté au peuple…


Vous aviez dit « Vie privée » ! Pardon il y a pire…

Des chefs d'Etats du G20
Des chefs d’Etat du G20

 

 

 

 

 

 

 

 

En France, l’affaire fait grand bruit. Elle revient malgré tout au-devant la scène. François Hollande n’a finalement pas réussi à désamorcer la bombe de sa supposée relation avec l’actrice Julie Gayet. La faute, pas au magazine Closer, mais aux autres médias qui enflent la polémique. Et pis encore à sa duchesse qui, aux dernières nouvelles, a porté plainte contre le magazine people pour « atteinte à sa vie privée ».

Cette affaire ne m’intéresse guère. Elle ne m’émeut point. Non parce que je ne suis pas français, mais juste que, comme le dit si bien François Hollande lui-même, c’est une affaire privée. Et « une affaire privée se traite privé ». Bien dit Monsieur le Président !

Sous d’autres cieux, on ne compte même pas les maîtresses et autres « putes » du boss du palais présidentiel. Hollande n’a joué que sur son instinct d’être humain insatiable. La libido de Hollande n’est pas pire que celle des autres politicards qui se sont transformés en donneurs de leçon au nom de la sacralité d’une fonction présidentielle. Sacrilège !

Mais comme mon bon sens m’impose le silence sur certains sujets qui froissent avec la pudeur, je donne non pas ma langue au chat, mais ma plume au feu.

Sauf que voilà, cette affaire ouvre une autre parenthèse dans ma vie de blogueur. Elle déchaîne ma curiosité de journaliste. Mais tranquille, ce n’était pas pour connaître le nombre de présidents polygames au monde, ni leurs maîtresses, encore moins ceux qui ont de relations intimes avec « les filles » du cabinet présidentiel.

Dans cette polémique, je me suis retrouvé nez à nez avec toute une autre affaire aussi croustillante que les amourettes de Hollande et de ses camarades de présidents dans le monde. C’est de la vie privée, me diriez-vous ! J’en suis convaincu. Et au nom du respect de cette vie privée, je me garde d’en faire une affaire privée.

Mais voilà, qu’elle outrepasse même les limites d’une vie privée. Elle transcende même ce qu’ils appellent si bruyamment la sacralité de la fonction présidentielle.

Faure Gnassigbé, je ne sais s’il est encore le « benjamin » des chefs d’Etat en Afrique. Mais ce que je sais, il vient de faire son entrée dans un cercle influent sous la bénédiction du président congolais Denis Sassou Nguesso. Selon la Lettre du Continent N° 673 du 1er janvier 2014, le grand maître Sassou vient de mettre fin à la singularité de Faure Gnassigbé.

Mais le filleul de Sassou ne se conforme qu’à une tradition vieille autant que le monde. Dans aucun pays au monde, il n’existerait de chef d’Etat qui ne s’intéresse à cet autre monde.

La vie occulte de nos chefs d’Etat est-elle moins « sordide » que leurs virées amoureuses et/ou extraconjugales? Ils sont bien nombreux ceux qui s’entourent d’experts occultes pour des conseils plus ou moins mystiques et avisée. Dans une enquête spécialement dédiée à ceux d’Afrique, on réalise qu’autant ils sont fanatiques de la franc-maçonnerie, autant ils sont sous l’emprise du maraboutage de tout acabit.

Qu’ils soient anciens ou nouveaux, jeunes ou vieux, musulmans ou chrétiens, juifs ou orthodoxes, leur pouvoir est bien marqué par une influence non moins importante de ces lobbies occultes.

En France, on connaît à François Hollande sa « maîtresse », mais ignore-t-on autant la loge occulte dans laquelle il officie. Une chose est certaine, ce n’est pas l’Eglise de la scientologie. Idem pour l’Américain Barak Obama, dont les origines africaines et sa familiarité avec le monde des affaires aux Etats-Unis ne peut laisser personne indifférent. Les marabouts kényans, les cadors du Bloomberg et les dignitaires illuminati ne seraient pas bien loin de la Maison Blanche.

Pas besoin de se questionner quand on lorgne vers la Russie et ses anciens alliés du bloc soviétique, l’Asie avec ses nombreuses divinités traditionnelles célébrées avec faste, l’Amérique latine et l’Océanie dont les populations sont encore très attachées aux cultes hindou et maya. Et les dirigeants des pays du monde arabe tiraillés par leurs convictions chiites et sunnites de l’islam montrent combien le mystique est dans le pouvoir.

Et vous quelle est la vie occulte de votre chef d’Etat ? Moi j’en connais un très fortement influencé par les lobbies évangéliques qui sont les premiers conseillers du palais présidentiel. Sans eux, pas de pouvoir pour le président de la République…


Bénin : un dignitaire du régime est tombé…

Justin Gbènamèto, ancien procureur de la République...
Justin Gbènamèto, ancien procureur de la République…

On l’appelle Justin Gbènamèto. Il est l’un des magistrats les plus connus du Bénin. Sous le régime de Boni Yayi, encore au pouvoir jusqu’en 2016 au Bénin, il fut l’une des pièces maîtresses de toutes les scabreuses affaires l’ayant éclaboussé.

Mais voilà ! L’ancien procureur de la République du tribunal de première instance de Cotonou vient d’être radié du corps de la magistrature. La nouvelle qui fait la boucle de la presse béninoise est tombée en début de soirée de ce mercredi. Justin Gbènamèto indexé par nombre de Béninois comme une marionnette du pouvoir l’a appris à ses dépens.

On le savait sous résidence surveillée. Il faisait depuis quelques jours objet de filature. Il était suivi et poursuivi dans ses faits et gestes. Quelques heures après son éviction du corps des magistrats par le Conseil supérieur de la magistrature, il déclare que la horde d’hommes en armes déployés pour assiéger sa maison le poursuivrait jusque dans son église où il officie comme pasteur.

Mais qui est Justin Gbènamèto ?

Nommé dans la foulée de l’affaire ICC services à la suite de l’incarcération de l’ancien procureur Constant Amoussou, accusé d’être de connivence avec les escrocs de ICC services, le magistrat devenu procureur se fera vite remarquer. Dans plusieurs affaires qui éclaboussent le régime de Boni Yayi, il prend la défense du pouvoir.

Tout commence par sa tonitruante conférence de presse aux côtés de l’actuel directeur de la police nationale qui lance le feuilleton de « tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat ». Plus tard, c’est encore lui qui annonce tambour battant qu’un coup d’Etat contre Boni Yayi vient d’être démantelé et les présumés commanditaires arrêtés par les services de sécurité. C’est aussi le début de l’affaire « tentative de coup d’Etat contre Boni Yayi ». Dans sa gestion de ces deux sulfureuses affaires, l’homme se montrait toujours aux ordres du pouvoir. A maintes reprises, il était revenu à la charge pour démontrer la culpabilité des mis en cause. Il a même été à la base de certaines messes de compassion à l’endroit du Chef de l’Etat dans son église.

Au Bénin, on a encore mémoire ses appels contre la décision du juge d’instruction Angelo Houssou, aujourd’hui en cabale aux Etats-Unis qui prononçait un non-lieu général. Bien que la cour d’appel de Cotonou est confirmée ces non-lieux, partiellement, le procureur n’avait pas manqué de saisir la Cour suprême, convaincu que le chef de l’Etat avait subi de préjudices graves dans ces affaires.

A Cotonou,  Justin Gbénamèto et Boni Yayi, c’était le couple presque parfait. La belle lune de miel. Combien étaient-ils ces proches du pouvoir qui n’encensaient pas cet homme d’Eglise ? Combien étaient-ils ceux qui ne voyaient pas en lui le justicier parfait dans le camp du régime Yayi ? Justin Gbènaméto était devenu le chouchou d’une horde de politiciens abonnés au palais de la Marina.

Mais patatras, une banale affaire immobilière le propulsera dans la ruine. Justin Gbénamèto  est accusé de corruption, en quelques mois c’est la déchéance. D’abord suspendu de son poste de procureur de la République, il sera plus tard limogé et remplacé par un autre très proche de Boni Yayi. Mais la disgrâce fut très douloureuse. Ecouté dans la journée en début de semaine par le Conseil supérieur de la magistrature, Justin Gbènamèto subira un verdict assez lourd. Une radiation pure et simple du corps.

La suite, seuls les initiés le savent…


Au Bénin, Michel Djotodia loin d’un exilé…

Michel Djotodia sur un chantier de construction à Abomey-Calavi, Source: La Nouvelle Tribune
Michel Djotodia sur un chantier de construction à Abomey-Calavi, Source: La Nouvelle Tribune

En optant pour un « exil » au Bénin, Michel Djotodia était bien loin de faire un mauvais choix. L’ex chef rebelle, forcé à quitter les locaux du Palais de la Renaissance à Bangui est aujourd’hui dans une nouvelle posture à Cotonou. Selon des informations et des images relayées dans la presse locale, Michel Djotodia se la joue douce, très douce même au Bénin.

A l’annonce de l’exil vers le Bénin de l’ancien président de la transition de la République Centrafricaine, il était connu de tous que l’homme faisait tout simplement le choix d’un pays qu’il connait très bien. Un pays dans lequel il a séjourné par le passé mais à la prison civile de Cotonou. Il devrait aussi atterrir dans le pays de sa femme, Chantal Djotodia avec qui, l’homme aurait eu un enfant. Une femme qu’il n’avait pas hésitée à mettre dans le rôle de la première dame durant sa courte fonction de président de transition.

Au regard de ces éléments, ils étaient bien nombreux ces béninois dont en première ligne les autorités béninois qui ne manquaient de réserver un accueil pour le moins sympathique à Michel Djotodia. Souvenez-vous de mon Welcome Back to Benin personnel adressé à l’ancien rebelle.

A Cotonou, Michel Djotodia est officiellement interdit de toute activité politique. C’est la loi. Les autorités béninoises le lui ont maintes fois martelé. C’est fini ! Cette époque où le Bénin aurait servi de base arrière pour tout chef rebelle à reconquérir le pouvoir présidentiel à Bangui.

Mais interdire la politique à Djotodia à Cotonou ne veut pas dire lui interdire une vie de luxe. D’ailleurs, il en a droit. Avec son statut d’ex chef d’Etat, fut-il de transition, il mérite un exil doré au Bénin.

Et des informations relayées dans la presse béninoise, l’homme ne veut pas y déroger. Et il pourrait se l’offrir lui-même sans aucune contribution financière des autorités béninoises. Michel Djotodia peut déjà compter sur la manne financière qui serait la sienne après ses activités rebelles, sa courte fonction présidentielle et sa très « grande » mais « tendue » amitié avec l’émir pétrolier du Tchad, le président Idriss Deby Itno.

A Michel Djotodia, l’argent d’un exil de luxe à Cotonou pourrait ne poser aucun problème. On se souvient d’une de ses descentes alors qu’il était dans la rébellion, dans un camp de la Séléka et ou dans la communauté centrafricaine du Burkina Faso avec des mallettes remplies de billet de banque.

Au Bénin, l’homme a pris son quartier général dans la commune d’Abomey-Calavi, en banlieue nord de Cotonou. Et ce n’est pas un choix de hasard. Abomey Calavi avec ses nombreuses cités et ses luxueux quartiers résidentiels est l’une des terres d’accueil des grosses fortunes du Bénin.

Qui a donc dit que Djotodia ne sort pas gagnant de sa démission ? Il a au moins rompu avec le lugubre quartier d’Atrokpocodji, au Nord-Ouest de Cotonou où il se réfugiait par le passé avec son épouse ou la très dégradante prison civile de Cotonou.

Mais ce n’est pas tout ! Le nouveau Michel Djotodia en exil au Bénin, connaîtra très bientôt un nouveau standing. Un plus haut et plus luxueux. C’est ce que lui prédit l’oracle.

L’homme qui vit provisoirement dans une résidence R+1 déménagerait dans quelques mois dans son « propre » domicile. Une maison qu’il construirait à ses propres frais. Il y a été surpris en inspection par des journalistes béninois. Aussi s’offrirait-t-il de belles escapades à travers quelques artères serpentées de la ville dans un cortège pas moins de 04 véhicules.

Rien d’officiel dans les déplacements de Michel Djotodia au Bénin. Pas d’hommes armées en uniforme autour de lui, seulement ceux commis à la sécurité de sa résidence, quelques très proches parents qui jouent aux gardes du corps, suffisent à Djotodia pour prendre le nouveau pouls de Cotonou et ses marques pour son séjour qui pourrait bien être éternel. C’est du moins ce que souhaitent bon nombre de béninois qui voudraient vraiment que Djotodia retourne dans la lutte politique en Centrafrique. En tout cas pas en empruntant une voie détournée des coups de force et de la rébellion.


Michel Djotodia : welcome back to Benin…

Michel Djotodia et le Palais de la Renaisse: La  fin?
Michel Djotodia et le Palais de la Renaissance : la fin?

He is come back. Michel Djotodia est de retour. Un retour forcé dans sa « seconde » patrie. L’ancien homme fort du Palais de la Renaissance à Bangui retrouve les siens à Cotonou après avoir été poussé à la démission par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. L’ancien chef rebelle ayant pris par les armes la destinée du peuple centrafricain fait les frais de sa gestion « hasardeuse » du pouvoir.

Pour nombre d’observateurs, Michel Djotodia n’aurait avec sa rébellion « la Seleka » propulsé la République centrafricaine que dans une ruine. Une guerre fratricide teintée d’une haine religieuse qui a mis un pays totalement à « genoux ».

Mais la démission de Djotodia et son exil au pays de sa femme Chantal Djotodia augurent-ils déjà d’une aube nouvelle pour la Centrafrique ? Michel Djotodia n’est-il pas au finish le seul qui gagne dans cette démission et son exil au Bénin ?

Ce qui est clair, l’ancien rebelle retourne au Bénin avec un nouveau statut. Il mènera une vie plus calme et moins nécessiteuse que ces millions de Centrafricains décimés par la crise politique. Fiché il y a encore quelques années encore par la sûreté béninoise comme un délinquant de guerre, un rebelle, Djotodia y retourne avec la posture d’ancien président. Fut-il de transition, l’homme ne manquera pas d’avoir à Cotonou les honneurs d’un ancien chef d’Etat. Il ne sera pas moins traité que ces anciens chefs d’Etat forcés à l’exil dans un pays tiers dans le monde. Dans les couloirs du pouvoir au Bénin, le ton a été bien donné.

Selon les informations, Djotodia aurait directement eu un échange téléphonique avec Boni Yayi, le président du Bénin peu avant son décollage de Ndjamena. Certainement que Djotodia voulait s’assurer que le Béni, qu’il n’a pas choisi par hasard, met les bouchées doubles pour lui offrir un exil doré. Il en aura eu la preuve à sa descente d’avion. Une délégation gouvernementale conduite par le ministre des Affaires étrangères venue à l’aéroport pour l’accueillir.

Et le décor n’en restera pas là. Le ministre béninois des Affaires étrangères Arifari Bako ayant déclaré sur les plateaux de la télévision béninoise dans le journal de 20 heures que « Djotodia aura droit à un séjour digne de son rang ». De quel rang ? Celui d’un ancien chef d’Etat absolument. Une belle résidence privée, des agents de maison, des gardes du corps, des voitures et de chauffeurs, un protocole ?

Le pactole n’en serait pas bien moins généreux. Le Bénin jouera sa partition. Et le Tchad aussi. Pour son second exil à Cotonou, Djotodia pourrait ne pas connaître le même sort qu’en 2006 où il a été incarcéré pendant 18 mois à la suite d’un mandat d’arrêt émis par le pouvoir de François Bozizé. Mais pour combien de temps ? L’ex-chef rebelle pourrait d’un jour à l’autre être appelé à répondre des atrocités commises par sa troupe dans la prise de pouvoir en Centrafrique. Mais au nom de la paix et de la réconciliation nationale, il pourrait bien y échapper.

Le Pasteur suprême François Bozizé...
Le Pasteur suprême François Bozizé…

A Cotonou, Djotodia comme chez Bozizé !

Avec le nouvel exil officiel de Michel Djotodia au Bénin comme ancien chef d’Etat de la République centrafricaine, la communauté internationale dispose d’une nouvelle preuve des belles amitiés entre les deux peuples. Depuis toujours, Cotonou a été choisie pour être la terre d’exil de nombre de politiciens centrafricains.

Ange Félix Patassé, François Bozizé avaient déjà été annoncés à Cotonou à maintes reprises à la suite des différentes crises politiques qui se succèdent en Centrafrique. Et François Bozizé finit par s’y installer en 1982 après avoir été accusé de conspirer contre le pouvoir du président André Kolingba en mars 1982. Il y devient membre, puis pasteur universel de l’Eglise du christianisme céleste (ECC). Il fut arrêté par l’armée béninoise le 24 juillet 1989 puis extradé vers Bangui. Une extradition que Djotodia n’a pas connue après son arrestation en 2006 par les services secrets béninois. De par sa croyance chrétienne, Bozizé se rend plus d’une fois par an au Bénin pour des visites privées au Saint-Siège de l’église du christianisme céleste situé à l’est de Cotonou. A sa chute du pouvoir, il était annoncé au Bénin où il disposerait des propriétés privées et investirait dans bon nombre d’affaires.

D’ailleurs, quelques Béninois sont passés dans ses différents gouvernements comme ministre et le plus populaire reste l’ancien ministre Zoulkif Salami ayant occupé dans les deux pays le poste de ministre d’Etat. A Cotonou, Bozizé a encore des fidèles. A Cotonou, Michel Djotodia est comme sur la terre de François Bozizé.

Belle coïncidence entre les deux hommes. Maintenant doit-on exclure le retour au pouvoir de Djotodia dans les prochaines années en Centrafrique ? Tant que le pays restera « une province » du Tchad, tout est encore possible…


Ariel Sharon : un incompris s’en est allé…

Ariel Sharon a fait ses adieux...
Ariel Sharon a fait ses adieux…

Le monde entier a appris avec grande émotion la libération de l’ancien leader israélien Ariel Sharon. Je dis bien libération. Oui libération !!!

Après très exactement huit années de vie dans un coma artificiel, Ariel Sharon a enfin été libéré de sa souffrance. A l’annonce de la mort de l’ancien premier ministre de l’Etat hébreu, la communauté internationale reste partagée sur les hommages à rendre à l’homme. Une divergence tout de même légitime.

Dans le monde, il y a ceux qui pleurent la mort d’un héros, mais aussi ceux qui se réjouissent de la disparition d’un bourreau à la main dure. D’une hargne terrifiante, Ariel Sharon aura eu un parcours militaire élogieux en Israël, mais pour le moins très controversé dans le reste du monde. Le peuple palestinien avec son ancien leader Yasser Arafat en ont fait les frais plusieurs années durant. Les attaques contre la bande de Gaza, les bombardements contre les positions militaires, le massacre de civils, en Palestine, en Egypte et au Liban, Ariel Sharon était doué pour proposer les stratégies victorieuses à l’armée israélienne. A lui tout seul, on en associe presque toutes les victoires militaires israéliennes et la poussée de la colonisation juive en Cisjordanie.

Cet Ariel Sharon militairement puissant qui terrorisait le monde arabe, va brusquement disparaître au milieu des années 2000. L’ancien militaire et homme politique très friand des solutions musclées, militaires et rigides se lance presque tout seul dans un processus de pacification avec son ennemi juré. Sous l’égide des Etats-Unis Ariel Sharon entretient des rencontres de négociations directes avec Yasser Arafat. Et c’est en 2004 qu’Ariel Sharon change tangiblement de doctrine et opte pour des accords de paix et de geste de pacification avec l’Etat arabe de la Palestine. Il retire unilatéralement l’armée et les colons israéliens de la bande de Gaza.

En septembre 2005, il fait la promesse supplémentaire de retirer les troupes israéliennes de la Cisjordanie. Et c’était bien là une nouvelle preuve de l’intelligence d’Ariel Sharon qui voulait prendre le dessus sur ses challengers politiques. En effet, il y avait bien des Israéliens lassés par ce conflit de plus d’une soixantaine d’année. En novembre 2005, Sharon crée un nouveau parti centriste : Kadima, ( « En avant » en français) après avoir claqué la porte du Likoud.

Ce changement radical et toujours solitaire fait-il de lui un nouvel homme ou aurait-il des dessous judiciaires. Selon certains, en se réclamant comme un nouveau chantre de la paix, l’homme ferait juste de la diversion. Ce mea-culpa aurait été orchestré pour détourner l’attention des Israéliens sur des affaires embarrassantes de financement politique dans lesquelles étaient impliqués ses fils. Stratégie aussi gagnante puisque l’affaire s’est enterrée d’elle-même surtout avec son état de santé qui s’est détérioré. Ces deux fils à qui la gauche israélienne rend aujourd’hui hommage pour avoir été si près de leur père durant ces huit années de coma.

Mais au grand dam de la communauté internationale, on ne saura jamais quelles ont été les réelles intentions d’Ariel Sharon. La faute à une attaque cérébrale le 06 janvier 2006 qui le conduit dans un coma profond et plus tard à la mort le 11 janvier 2014.

Une seule certitude demeure. La dynamique de pacification enclenchée par Sharon en 2004 est depuis rompue malgré la victoire en 2006 aux élections de son dauphin Ehud Olmert.

Jusqu’où aurait été Ariel Sharon ? L’incompris s’en est allé seul avec son secret…


Bénin : Le vodoun à l’honneur !

vodoun benin 1Ils seront bien des millions d’adeptes du culte vodoun à faire le déplacement du Bénin pour la célébration de l’édition 2014 de la fête des cultes et religions endogènes du Bénin.

 

Comme à chaque 10 janvier, la fête du vodoun instaurée depuis 1992 par le régime du président Nicéphore Soglo drainera un nombre impressionnant d’adeptes et de sympathisants des cultes et cultures endogènes du Bénin dans les couvents et les places publiques pour témoigner leurs croyances ancestrales. A la célébration de cette fête, les dignitaires des cultes traditionnels procèderont à la consultation de l’oracle (communément appelé To Fâ) afin de savoir les prédictions faites sur le pays et ses fils au cours de l’année 2014. Devenue tournante depuis l’arrivée au pouvoir de Boni Yayi, c’est la commune d’Abomey-Calavi, dans le département de l’Atlantique qui accueille les manifestations officielles.

Toutefois, d’autres célébrations seront organisées sur toute l’étendue du territoire national notamment dans les villes qui bordent le littoral béninois tels que Porto-Novo, Ouidah, Grand-Popo où affluent des milliers d’adeptes, de touristes et d’autres curieux pour découvrir la richesse cultuelle du Bénin. Aussi toutes les divinités traditionnelles seront-elles implorées afin d’obtenir la clémence des mannes des ancêtres sur le pays. Et les sacrifices rituels permettront de conjurer le mauvais sort et consolider la paix et la cohésion nationales sur tout le pays.

Pour cette fête, aucun chef traditionnel n’a voulu rester en marge. A cet effet, ils n’ont ménagé aucun effort, ensemble avec leurs fidèles, pour redonner soit une nouvelle image aux couvents, acquérir les bêtes qui serviront pour le sacrifice actuel, ou aménager les places publiques qui abriteront le côté festif de l’événement.

Si tout est enfin prêt pour que la fête soit belle, la seule anicroche reste l’absence probable du Chef de l’Etat aux festivités officielles. Ce qui ne sera pas une première pour Boni Yayi.


France : droits de l’homme à double vitesse

Moukthar Ablaziov bientôt dans les geôles russes?
Moukthar Ablaziov bientôt dans les geôles russes?

Sauf revirement spectaculaire, l’opposant au régime russe d’origine kazakhe, le milliardaire Moukhtar Abliazov sera extradé vers la Russie. Conséquence directe d’une décision favorable rendue ce 9 janvier par les juridictions françaises. Une décision de justice condamnée par nombre de « droits de l’hommiste », qui relance vaillamment la polémique sur une France de deux poids, deux mesures.

De mon Bénin natal, c’est une décision pour le moins invraisemblable. Comment comprendre que la justice française puisse donner un avis favorable d’extradition vers la Russie ? Moscou est-elle devenue fréquentable jusqu’à ce point ? Pour se conforter, la justice française évoque des préjudices astronomiques causés par l’oligarque Abliazov sur le sol russe ? Mais à y voir de près, on peut s’empresser de dire qu’il y a un arbre qui cache la forêt ? Quels intérêts de la France sa justice dite « indépendante » et « impartiale » veut-elle protéger par cette décision ? La récente vague de grâce présidentielle du Kremlin pour libérer des prisonniers politiques est-elle suffisante pour croire à la justice russe ?

Dans une comparaison qui est la mienne, la Russie est-elle plus démocratique que le Bénin ? Quelle garantie la justice russe a-t-elle donnée aux juridictions françaises que celle béninoise a pu méconnaître en son temps ?

Pour qui l’ignore, le Bénin avait aussi sollicité de la justice française l’extradition d’un de ses puissants opérateurs économiques Patrice Talon dans une affaire ayant défrayé la chronique au Bénin. Mais la justice française lui a opposé une fin de non-recevoir pour cause d’absence de garantie de respect des droits de l’homme et de vice de procédure.

A cet effet, on peut s’étonner que la Russie ait pu obtenir gain de cause du tribunal d’Aix-en-Provence pour qu’on lui extrade Moukhtar Ablaziov. Contrairement à nombre d’affaires politiques dans lesquelles la France a refusé d’extrader les mis en cause vers leurs pays d’origine, extrader un homme bien qu’il soit qualifié de « délinquant de grande envergure » ou comparé à l’escroc américain Bernard Madoff vers la Russie, qui de plus n’est pas son pays d’origine laisse place à de nombreuses supputations. Qu’a promis Moscou à la France ? Nul ne saurait le dire ? Mais pourquoi offrir un être humain en sandwich aux autorités russes en pleine crise politique entre Moscou et l’Union européenne pour une affaire financière ?

Sans doute que la justice française s’est décidée de suivre l’exemple londonien qui a avalisé l’extradition de Rafik Khalifa vers l’Algérie pour escroquerie et détournement de deniers publics. La justice française est bien dans ses droits d’extrader qui elle le veut dans les conditions qu’elle désire. Mais n’était-il pas possible de faire condamner Moukhtar Ablaziov pour une peine de prison à exécuter en France ?

D’ailleurs, ils sont bien nombreux dans le monde ceux qui pensent avec désolation et grande amertume que « condamner Ablaziov à l’extradition en Russie ne serait rien d’autre que le condamner à mort ». Pour d’autres, même s’il réussissait à s’éviter une peine de mort, ses conditions de détention pourraient être des plus pénibles au monde.

Christiane Taubira, ministre française de la Justice doit éviter à la France une polémique
Christiane Taubira, ministre française de la Justice doit éviter à la France une polémique

Dans cette affaire donc, la justice française joue gros sur l’image « droits de l’hommiste » de la France. Aura-t-elle les moyens de s’assurer d’un procès équitable pour Moukhtar Ablaziov ? En cas de condamnation de ce dernier, pourra-t-elle lui éviter comme elle semble exiger de la Russie « une peine de travaux forcés » ?

Certes Moukthar Ablaziov a commis de graves crimes économiques contre des millions de personnes en Russie, en Ukraine et dans son Kazakhstan d’origine, mais la France pourra-t-elle sorti indemne de cette affaire juridico-politico-financière ?     Wait and see…


Fait divers au Bénin : un transsexuel confié à la gendarmerie

Le transsexuel dans les locaux de la gendarmerie...
https://www.24haubenin.info/

C’est presque une première dans l’histoire des faits divers au Bénin. Longtemps, des soupçons d’homosexualité ont existé à l’encontre de certains milieux notamment les campus universitaires et le monde du showbiz sans qu’ils ne soient jamais confirmés. Mais c’est avec une situation réelle de transsexualité que la gendarmerie d’Aglangangan, située au sud-est du Bénin, est confrontée.

Dans cette histoire digne de la manifestation du choc des civilisations, c’est un homme qui s’est métamorphosé en femme qui joue à l’acteur numéro 1 du feuilleton. Les faits se sont produits le Jour de l’An dans une banlieue est de Cotonou.

Un homme s’étant rendu dans un maquis pour se rafraîchir y fait la connaissance d’une jeune femme qui se serait laissée séduite par lui. Mais au bout de quelques heures de discussion entre les deux nouveaux « tourtereaux », l’homme réalise que la partie de plaisir est tarifiée.

Le jeune homme qui tenait à satisfaire sa libido, en ce premier jour de l’année nouvelle, ne démord point. Il propose que la partie se joue chez lui, une maison qu’il partage avec son frère aîné. Là, tout se passe très vite.

Il présente sa nouvelle proie en son frère comme étant sa petite amie. Pas de problème, le frère « aîné » accueille et installe avec beaucoup d’affection sa « belle sœur » qui n’a pas manqué de passer à la maison le Jour de l’An. Belle preuve d’amour et de sagesse sans doute. Selon les informations diffusées dans les médias locaux, il aurait offert à sa « belle sœur » des boissons et des amuse- gueules.

Mais quelques instants plus tard, la découverte fut « macabre ». Des aveux du transsexuel, tout se serait passé ainsi. Les préliminaires sexuels seraient dignes d’un film X. D’ailleurs, il n’a pas manqué de révéler que son client n’a pas payé la pipe. En effet, le transsexuel explique « il m’a demandé si je pouvais lui faire la pipe. Je le lui ai fait jusqu’à il a éjaculé ». Mais c’est dans la phase terminale de l’aventure sexuelle que le jeune homme découvre que son amante d’un soir n’était juste qu’un transsexuel. « Après avoir éjaculé, il a demandé pénétration et moi je lui ai dit que je ne fais pas », ajoute le transsexuel.

Sur insistance, le jeune homme réalisera que sa proie n’était qu’un homme. Ce qui l’aurait amené à pousser des cris de secours. Stupéfait par ces hurlements, le frère aîné qui décide de porter secours à son frère réalise aussi la même chose. Ce dernier pense alors à un complot, à une opération de grand banditisme. Furieux, il parvient à embarquer le transsexuel à la gendarmerie locale.

Devant les forces de l’ordre, ce dernier ne nie pas les faits, mais réclame plutôt que son service lui soit payé. Il protesterait pour que son droit soit respecté et qu’on lui paie même des dommages car dans l’histoire actuelle, c’est lui qui aurait subi de « préjudices ».

Selon certaines indiscrétions, c’est sans complaisance qu’il se serait déshabillé à la gendarmerie. Il dit avoir prévenu son client. « Moi, c’est ce que je fais. Et je lui ai bien dit que je ne peux que lui tailler la pipe, et que je ne fais pas pénétration », insiste-t-il. Puis il se désole « Il m’amène ici alors qu’il ne m’a même pas encore payé la pipe que je lui ai faite ».

Pour l’instant, il est maintenu dans les locaux de la gendarmerie pour besoins d’enquête. Les forces de l’ordre voulant s’assurer qu’elles ont à faire avec un vrai transsexuel qui agirait tout seul pour des services sexuels tarifiés ou plutôt à un réseau criminel bien pensé pour spolier les populations.

Affaire à Suivre…


Bénin : La grève aura lieu…

Grève au BéninLe mouvement de paralysie générale de la fonction publique de 48 heures annoncée par les centrales et confédérations syndicales du Bénin, pourrait être largement suivi. En effet, de nombreuses organisations syndicales ont appelé leurs militants au strict respect du mot d’ordre.

Les menaces de défalcations de salaire brandies par les autorités gouvernementales pourraient ne pas avoir fait trembler les travailleurs de la fonction publique. Ces derniers sont gonflés à bloc pour mettre en exécution à compter de ce jour la paralysie générale de l’administration publique. Une manifestation qui fait suite à la violente répression de la marche syndicale du 27 décembre dernier à la Bourse du Travail. Ladite répression aurait fait dans le rang des manifestants 23 blessés dont 06 femmes et la plupart des secrétaires généraux de centrales syndicales admis en urgence au Centre National Hospitalier et Universitaire (Cnhu) de Cotonou.

Quelques leaders syndicaux...
Quelques leaders syndicaux…

Et pour les leaders syndicaux, ce mouvement de débrayage collectif de mardi et mercredi ne serait qu’un premier avertissement à l’encontre du pouvoir. Le ton pourrait se durcir si le gouvernement tient mordicus à la « violation des libertés syndicales ». A cet effet, une brigade de veille serait mise en œuvre dans plusieurs services publics du pays par les centrales syndicales ; pour « s’assurer » que les camarades observent le mouvement. Par ailleurs, cette brigade de veille devrait recenser les actes d’intimidations du gouvernement contre les travailleurs qui s’aligneraient favorablement sur le mouvement.

Dans un communiqué rendu public en début de semaine, les confédérations syndicales du Bénin déclarent qu’on assiste « depuis ces derniers temps aux violations fragrantes et quotidiennes des libertés élémentaires, notamment par l’interdiction de marche pacifique des travailleurs ; la violation des franchises de la bourse de travail; l’interdiction d’accès aux médias publics aux organisations syndicales et enfin des défalcations sur salaires pour des grèves légitimes et légales ».

Hier lundi, plusieurs assemblées générales ont été organisées dans les services publics. Il en ressort que le mouvement pourrait être largement suivi car de nombreux syndicaux y adhèrent. Tous les secteurs d’activité pourraient être touchés. Même les syndicats des médias publics ont appelé leurs militants à la grève.  Le Bénin pourrait donc tourner au ralenti avec une économie paralysée.

Les centrales syndicales espèrent à la suite de ce mouvement d’avertissement « le respect scrupuleux et la jouissance sans entraves des libertés démocratiques et syndicales, la garantie de la sécurité à tous les citoyens, surtout des responsables syndicaux, des responsables des partis et organisations ne partageant pas les mêmes points de vue que le pouvoir ».

Aussi, espèrent-elles que ce mouvement amènerait le gouvernement à se pencher sur la sulfureuse question d’augmentation de 25% du point indiciaire à tous les agents de l’Etat décidé en 2011 par le gouvernement, la restitution des défalcations « arbitraires » sur salaire pour fait de grève « licite » et le relèvement du salaire  minimum à hauteur de 60.000 FCFA (environ 93 Euros) dans le secteur privé et parapublic.

Placide Azandé, le Préfet de l'Atlantique-Littoral
Placide Azandé, le Préfet de l’Atlantique-Littoral

Toutefois, les centrales syndicales veulent faire rendre gorge à toutes les autorités qui seraient impliquées dans la bastonnade du 27 décembre dont elles ont été victimes. A cet effet, elles exigent le « limogeage » et  le « jugement » du préfet de l’Atlantique Placide Azandé et du commissaire central de Cotonou, Pierre Agossadou pour violation des libertés démocratiques et syndicales. Dans leur viseur, le service des sapeurs pompiers, qui à leur dire, ne serait pas venu sur les lieux de la répression pour secourir les blessés et les référer à l’hôpital.

Pierre Agossadou, commissaire central de Cotonou
Pierre Agossadou, commissaire central de Cotonou

Avec toutes ces récriminations des centrales syndicales contre les autorités gouvernementales, on craint le pire dans le pays. Certains n’hésitent pas à annoncer que c’est le début d’une fin de mandat agité pour le chef de l’Etat, qui constitutionnellement est dans le dernier virage et de son deuxième et dernier mandat présidentiel qui prend fin le 06 Avril 2016 à 00 heure.

C’est sans doute pourquoi on annonce du côté du gouvernement qu’il s’agirait plutôt d’une grève politique. Et de nombreux partisans du chef de l’Etat ont appelé les travailleurs de leurs régions à se désolidariser du mouvement. « Le Président de la République ne mérite pas cela » ont lancé la plupart d’eux au cours de nombreux meetings politiques durant le week-end.

Reste à savoir qui l’emportera entre gouvernement et syndicat. Seule victime, le pays dont la vitrine est totalement mise en mal.


Les mariages collectifs, une nouvelle tendance

Le premier mariage collectif célébré après la mort de Mun, Corée du Sud (Février 2013), source RFI
Le premier mariage collectif célébré après la mort de Mun, Corée du Sud (Février 2013), source RFI

Désormais, ils sont célébrés dans le monde entier. Pour certains, ils le sont pour des convictions religieuses. Pour d’autres, ils le sont en raison des difficultés financières et économiques.

 

Mais la belle trouvaille des autorités de Kano qui viennent de les populariser est d’affirmer que ces mariages collectifs avec des personnes qui se connaissent à peine pourraient lutter contre l’« immoralité » qui sévit dans la société nigériane.

Les mariages collectifs célébrés en grande pompe, c’est avec l’Eglise de l’unification du révérend père Sun Myung-Moon que le monde le découvre.  Celui qui présentait son œuvre comme la manifestation de la seconde venue de Jésus-Christ aura célébré des centaines de mariages collectifs et uni des milliers de couples dans le monde. Des mariages entre inconnus qui réaffirmaient ainsi leur attachement devant Dieu. Une belle manière sans doute de faire triompher la « morale » sur toute la planète.

Des futures mariées collectivement à Kano, Décembre 2013, Source : Internet
Des futures mariées collectivement à Kano, Décembre 2013, Source : Internet

Et c’est bien au nom de cette conviction religieuse que les autorités nigérianes de l’Etat de Kano, ont lancé un vaste programme de mariage collectif. Une union maritale entre des personnes qui se connaissent à peine et surtout entre des femmes divorcées et des jeunes gens rendus vulnérables par le chômage et une très controversée loi islamique de la charia. En dix-huit mois, quatre grandes cérémonies du genre parrainées par le gouvernement local ont été déjà organisées. Et plus de 4 461 couples se sont déjà dit « oui » avec la nouvelle formule de mariage. Le gouvernement  finance la  noce à hauteur de 10 000 nairas (65 dollars) et offre également des meubles et des ustensiles de cuisine.

Sous d’autres cieux, ces mariages sans « amour », arrangés ne le sont pas toujours au nom de la religion, encore moins d’une certaine restauration de valeurs. Pour des raisons économiques, ils sont même devenus la formule très prisée dans certains milieux reculés de l’Asie, de l’Amérique du Sud et dans quelques pays d’Afrique.

Il y a deux ans en Inde, ce sont environ 3 600 couples qui se sont formés dans un élan collectif et presque avec les mêmes rituels comme sous l’empire Moon pour  » attirer l’attention  » sur la situation des paysans très endettés. Pour ces milliers de mariés du même jour, il fallait diminuer le coût de l’organisation.

Scénario presque identique en Tunisie et au Burkina Faso où quelques dizaines de couples font de leurs noces des cérémonies groupées. Elles ont lieu sous le parrainage des associations caritatives, des autorités publiques et sont très prisées par des sectes pour maintenir leur influence sur leurs fidèles.

Et c’est aussi une formule affectionnée depuis quelque temps par les églises. Qu’elles soient catholiques, protestantes ou évangéliques, ces maisons de foi marchent désormais sur les traces de la révélation de Moon.

Le mariage de Kate et William en Grande Bretagne...
Le mariage de Kate et William en Grande-Bretagne…

Quand le mariage perd de son « intimité »…

Pour justifier  une pratique pas toujours bien applaudie, chacun y va de ses beaux arguments. Mais le drame est quand on l’impose à des gens qui ne l’ont pas souhaité. Et c’est bien la particularité du système nigérian. Au nom de la charia appliquée depuis 2001 dans l’Etat de Kano, les mariages arrangés sont imposés à tous. Ils n’épargnent ni chrétiens, ni adeptes des religions endogènes. Et les autorités locales veillent à ce qu’aucun de ces mariages ne se termine par un divorce. Les coupables risquent gros…

C’était bien avec le formatage psychologique que Moon a fondé sa doctrine des mariages collectifs. Selon le révérend : « Ce sont des mariages établis par l’autorité de Dieu pour la paix mondiale… ». On est donc bien loin de penser à un quelconque divorce. Les coupables risquent gros…

De l’arrangement de ces unions aux pharaoniques cérémonies de mariages collectifs, à la vie de couple, il est bien difficile de trouver de réelles traces d’amour et une belle intimité qui auraient caractérisé un mariage choisi librement.


Bénin : 2014 est politiquement « mal » partie…

Boni Yayi
Boni Yayi, Président de la République du Bénin

Au Bénin, on savait la tension politique très vive au cours de l’année 2013. Mais elle pourrait bien être explosive en 2014. Le ton d’une année politique très agitée au Bénin a été donné seulement quelques jours avant le nouvel an. De la répression de la marche des centrales syndicales, du rejet du budget de l’Etat par l’Assemblée Nationale, de la censure de ce vote par la Cour Constitutionnelle à la prise d’ordonnance pour son exécution par le Chef de l’Etat, tous les ingrédients se réunissent à petits coups pour que la scène politique en 2014 au Bénin soit bien agitée.

Officiellement, 2014 n’est pas une année d’élections au Bénin mais les violentes invectives entre acteurs politiques ne manqueront pas dans le quotidien des béninois. Et s’il arrivait que les élections communales et locales avortées de 2013 s’invitent dans le calendrier politique de 2014, les thuriféraires politiques du pays auront de quoi se régaler davantage. Mais en attendant, il y a bien d’autres sujets qui feront monter le mercure politique.

La scabreuse affaire dite de tentative d’empoisonnement et/ou tentative de coup d’Etat contre le président de la République Boni Yayi ne restera pas du leste. Le feuilleton juridico-politique de l’année 2013 sera au sans doute une fois encore au premier plan des sujets qui feront bouger la platine politique du Bénin en 2014.

Patrice Talon, le nouvel épicentre de la politique béninoise?
Patrice Talon, le nouvel épicentre de la politique béninoise?

Le refus d’extradition du supposé commanditaire de ces atteintes à la vie du chef de l’Etat par les autorités judiciaires françaises n’a point ébranlé les ardeurs des sbires du régime au pouvoir. Ces derniers qui se disent « chiens d’attaques de Boni Yayi » ont menacé de s’en prendre à toute personne qui oserait s’y prononcer sans soutenir le président de la République.

Par ces déclarations intervenues en fin d’année 2013, « les chiens d’attaques de Boni Yayi », montreraient clairement que le dégel de la tension politique devrait être la chose à laquelle le peuple béninois devrait s’attendre le moins en 2014. Et l’ex magnat du coton béninois Patrice Talon sera, peut-être malgré lui, l’un des agitateurs de la classe politique béninoise en 2014.

Lazare Sèhouéto, Coordonnateur de l'Union fait la Nation
Lazare Sèhouéto, Coordonnateur de l’Union fait la Nation

Du côté des autres forces politiques notamment la coalition « l’Union fait la Nation », on garderait sans doute la même hargne de 2013 à laquelle se mêlent haine, ridiculisation, indifférence envers le régime Boni Yayi.

Des anciens compagnons de Boni Yayi passés dans l’opposition, eux pourraient bien en rajouter à la braise politique. Et le signal de leur radicalisation s’illustre bien avec la création récente d’un groupe parlementaire et le vote presque à leur unanimité (bien que le vote ait été secret) du budget général de l’Etat-gestion 2014. Déjà, ils sont indexés comme de nouvelles marionnettes à la solde de Patrice Talon. Ces « rebelles » emmenés par l’ancien ministre de l’Industrie Candide Azannaï sont même devenus la cible d’attaque des fidèles du chef de l’Etat.

La fouille minutieuse très récente d’un des leurs, le député Nicaise Fagnon à l’aéroport international de Cotonou, et les « menaces d’arrestations » dont aurait fait l’objet le député Rachidi Gbadamassi, peuvent être assimilées à une provocation de trop du pouvoir contre ces nouveaux « cauchemars » politiques. Ce qui peut bien rendre la tension politique assez féroce en 2014.

marcheS’il y a une frange de la population qui serait embarquée dans la probable guéguerre politique de 2014, c’est bien la classe syndicale. Au lendemain de la violente répression de leur marche en fin du mois de décembre, les leaders syndicaux ont promis l’enfer pour le gouvernement. De folles menaces, si elles arrivaient à être mises en exécution ne feraient qu’enfoncer le clou de la tension politique.

Dans cette cohorte de meneurs de la lutte politique au Bénin,  le citoyen « lambda » sera bien de la partie. Il ne manquera point de réagir face aux nombreuses incohérences et manœuvres attentatoires des leaders politiques du pays.

Le Bénin de 2014, pas sûr qu’il soit politiquement correct…


France : exit les riches ?

Hollande peut se réjouir dans maintenir la France dans le virage à "gauche"
Hollande peut se réjouir de maintenir la France dans le virage à « gauche »

François Hollande a réussi son coup de l’année. En validant la loi sur la taxe de 75 % pour les entreprises à gros revenus, la Cour constitutionnelle vient d’encenser la politique fiscale de la gauche au pouvoir en France.
Mais la Cour a-t-elle eu la bonne idée ?

Jérome Cahuzac, ancien ministre de budget de la France...
Jérome Cahuzac, ancien ministre de Budget de la France…

L’affaire fait grand bruit dans l’Hexagone depuis février 2012. En pleine campagne électorale de la présidentielle de 2012, le conseiller en fiscalité du candidat socialiste lance la brèche. Jérôme Cahuzac, devenu plus tard ministre du Budget de François Hollande au terme du scrutin présidentiel annonce dans les médias que le candidat de la gauche se préparerait à imposer une taxe à 75 % sur les grosses fortunes de France. Nombre de soutiens de François Hollande s’en défendent. Mais à l’arrivée, l’ancien ministre du Budget empêtré plus tard dans une affaire de fraude fiscale ne s’était pas trompé.

Face aux dures réalités de la récession économique qui secouent la France, le président Hollande se saisit du dossier de la loi sur la taxe à 75 % pour les entreprises à gros revenus. Une loi qui s’appliquerait aux entreprises qui paient plus d’un million d’euros comme salaire mensuel à leurs employés. Cette taxe exceptionnelle dite de « contribution exceptionnelle de solidarité », devait s’appliquer pendant deux ans aux revenus d’activité excédant 1 million d’euros. Elle devrait toucher environ 1 500 personnes qui devraient s’acquitter en moyenne de 140 00 euros.

Après de vives polémiques sur le sujet, l’Assemblée nationale majoritairement acquise à la cause de la gauche vote pour le oui. Patatras, la Cour la censure quelques semaines plus tard. Mais voilà, la Cour constitutionnelle qui, après avoir suggéré quelques amendements à certains articles de la loi valide le texte. Désormais, c’est fait. Et la France se (re) divise autour d’une loi longtemps querellée.

Ces Français qui soutiennent la taxe à 75 %…

Membres du courant socialiste, ou issus des milieux pauvres majoritairement , ils sont bien des millions de Français à adhérer au principe de la taxe à 75 %. En effet, ceux-ci soutiennent prioritairement que rien ne peut justifier des revenus aussi exorbitants. D’autres estiment qu’elle a bien du sens autant sur le plan politique que symbolique. François Hollande voudrait marquer son règne par un cachet particulièrement socialiste. Et il le faut ! Par cette loi, Hollande défendrait symboliquement l’essence première du socialisme qui se rattache aux classes ouvrières, ou celles à revenus faibles. Certains estiment que cette loi se justifie par l’écart trop grand entre les salaires en France. La loi devrait conduire à un plafonnement des salaires. « Dans une société, il doit exister un salaire maximum, comme il existe un salaire minimum » estime Jean Viard, directeur de recherche au CNRS, pour manifester son soutien au texte. Toutefois, il nuance. Comme certains Français, il rejette l’application de cette loi à certaines professions dont notamment les artistes et les footballeurs. Il y a bien d’autres soutiens modérés pour la loi. Ceux-ci réclament une impartialité et une clairvoyance dans son application. En plus des travailleurs de certains secteurs, ils espèrent que la loi ne soit pas appliquée aux investissements productifs pour l’économie nationale. Mais ces nombreuses réserves même dans le camp des soutiens de la loi ne justifient-elle pas la position anti- taxe à 75 % ?

Ces Français qui craignent une confiscation de la richesse…

Bien que dépités, il est bien possible que ces Français qui s’opposaient à la taxe exceptionnelle de 75 % maintiennent leur position. On les savait proches de l’UMP ou de l’extrême droite, ces Français qui criaient au scandale autour de cette politique fiscale. Mais c’est bien dans toutes les couches sociales et politiques de la France qu’on retrouverait les opposants à la taxe de 75 %. Qu’ils soient employés ou chefs d’entreprises, de la gauche ou de la droite, leur cri d’alarme s’accorde sur le fait que cette loi « ne profiterait » pas à la France. Elle serait tout simplement une loi « anti-riche ». Ils craignent aussi qu’elle fasse plus de deux ans comme prévu par le texte actuel. Pour certains analystes, ce texte est tout simplement du « non-sens » qui inciterait à l’expatriation et à la fraude fiscale. D’autres bien que favorables à ce que les riches payent beaucoup d’impôts estiment que cela ne devrait qu’être proportionnel à concurrence de leur richesse. Une taxe standard de 75 % ne conduirait qu’à « appauvrir » les riches et « affaiblir » l’économie française. En août 2013, le président du Medef, Pierre Gattaz avait espéré qu’elle puisse disparaître. Gilles Carrez, député UMP, président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale suppose que la taxe à 75 % relèverait moins du droit fiscal que l’idéologie. De la délocalisation des entreprises françaises, la taxe à 75 % serait un tremplin pour la fuite des forces productives françaises. Des exilés fiscaux de la France, on pourrait en compter des dizaines au fil des années prochaines. Ceux qui constituent la haute main-d’œuvre de conception et même technique pourraient au début de l’année 2014 faire leurs valises pour d’autres pays concurrents de la France. De nouveaux Gérard Depardieu, Bernard Arnault, ça craint. C’est pourquoi le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon la jugeait « absurde ».

Dans ce nouveau débat français des conséquences futures de la validation de la loi sur la taxe à 75 %, il n’y a point de doute que toute la France s’accorderait sur le fait qu’une grande réforme de la fiscalité française est nécessaire pour sortir le pays des méandres de la récession et/ou de la crise économique.


Bénin : Les « réalisations » de Boni Yayi en 2013

Yayi à l'assembléeLe Chef de l’Etat béninois était face aux députés de l’Assemblée Nation pour son traditionnel discours sur l’état de la Nation. Comme l’exige la Constitution du pays, le Président de la République se devrait de se prêter à cet exercice de reddition de comptes afin de présenter au peuple béninois les grandes réalisations des douze derniers mois et les projections de son gouvernement pour la nouvelle année qui s’annonce.

D’entrée, Boni Yayi a tenu à prouver sa gratitude aux parlementaires béninois pour leur contribution au raffermissement de la démocratie nationale et au progrès socioéconomique du pays par le vote au cours de l’année 2013, de nombreuses lois et autorisations de ratification de convention et d’accords de prêts. A ses dires, le parlement a par cet acte soutenu les efforts quotidiens du gouvernement pour le soulagement des souffrances des béninois et contribuer à la création des conditions favorables à la modernisation de l’économie nationale. De son côté, le gouvernement n’aurait ménagé aucun effort pour renforcer sa vision du développement du pays, a fièrement fait remarquer le Chef de l’Etat.

Le gouvernement de la « refondation » a-t-il vraiment contribué à l’intensification des réformes, la modernisation de la démocratie béninoise, la lutte contre la pauvreté, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) au cours de l’année 2013 qui s’achève ? A cette question, Boni Yayi semble convaincu d’avoir mis en œuvre de grands projets gouvernementaux dans ce sens. En effet, l’homme arrivé au pouvoir le 06 Avril 2006 en faisant campagne pour « le changement », réélu en 2011 avec une idéologie refondatrice, soulignera que son gouvernement a obtenu de nombreuses avancées sur le plan de la gouvernance politique et administrative, de la gestion de la justice sociale et de la solidarité nationale ainsi que de la gouvernance économique.

Conscient des insuffisances dans la mise en œuvre des principes démocratiques au Bénin, Boni Yayi se félicite d’avoir « préservé » la paix et la cohésion nationales fondamentales à la « construction » d’une Nation. Toutefois, il existe bien d’éléments indispensables à la consolidation de cette démocratie. Il s’agit de la correction effective de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI), de l’organisation des élections communales et locales, la mise en œuvre effective des dispositions de la loi portant lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, le respect de l’indépendance des institutions de la République notamment l’appareil judiciaire.

A l’Assemblée Nationale, Boni Yayi se défend d’avoir œuvré pour l’amélioration des conditions de vie matérielle des populations béninoise. Aussi le gouvernement aurait-il réalisé « une transformation sociale qui vise à répondre à l’exigence de la gestion de la justice sociale et de la  solidarité nationale ». La sécurité sociale mise en œuvre par le régime au cours de l’année 2013 se serait axée sur la promotion et l’autonomisation de la femme ainsi que l’intégration des personnes handicapées et des personnes âgées dans le tissu social. A cet effet, il fait mention de l’opérationnalisation du Régime Assurance Maladie Universelle (Ramu) dont le lancement a été fait en tout début de l’année 2013.

Le chef de l’Etat est aussi revenu dans son adresse aux élus du peuple sur le développement économique du Bénin. Et ce volet de son discours a laissé place à de nombreuses méfiances des Béninois en raison des chiffres évoqués, Boni Yayi parle en effet d’une croissance économique attendue de 6,2% pour l’année 2013. Une croissance qui résulterait des « performances » enregistrées dans tous les secteurs, notamment dans la production agricole et la compétitivité du Port Autonome de Cotonou.


Bénin: Ce que les syndicalistes auraient dit…

MarcheEn dépit de la répression dont a fait l’objet leur marche pacifique prévue pour ce vendredi 27 décembre 2013 dans les rues de Cotonou par les forces de sécurité publique, les centrales syndicales du Bénin ont tenu à faire savoir au peuple béninois et à la communauté internationale leur mécontentement face au régime en place. A cet effet, ils ont diffusé à travers différents canaux leur déclaration officielle si la marche avait pu se tenir. Lire la déclaration

DÉCLARATION DES CENTRALES ET CONFÉDÉRATIONS SYNDICALES A LA MANIFESTATION DE PROTESTATION
MOTION

A

– Monsieur le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique chargé des Cultes ;

– Monsieur le Ministre de la Fonction Publique, du Travail, de la Réforme Administrative Chargé du Dialogue Social.
– Considérant que les acquis des luttes des travailleurs et des peuples du bénin ont été consacrés par la Constitution du11 décembre 1990 en ce qui concerne les droits aux libertés, à la sécurité, à l’intégrité physique et à l’égalité des chances devant la loi ;

– Considérant que depuis l’avènement du pouvoir de Boni YAYI en 2006, on assiste de plus en plus aux violations flagrantes, et quotidiennes des libertés élémentaires :

· Interdiction de marches pacifiques pendant que les chantres à la gloire du pouvoir en place sont libres de les faire ;

· Interpellation et incarcération arbitraires de citoyens considérés comme “opposants“ aux pouvoir en place ;

· Fusillades des populations et des étudiants qui réclament leurs droits ;

· Envoie de la police et des milices de bandits contre les manifestations des travailleurs et d’étudiants ;

· Violation des franchises de la bourse du travail, siège sacré des organisations syndicales ;

· Interdiction d’accès aux médias publics, aux partis politiques, aux organisations de la société civile, et aux organisations syndicales qui ont des points de vue contraires à ceux du pouvoir en place ;

· Violation de franchises universitaires et occupation permanente des campus par les forces de l’ordre ;

· Retrait du droit de grève au corps de la douane ;

· Défalcation sur salaires pour des grèves légitimes et légales ;

– Considérant les magouilles et les tripatouillages qui caractérisent, sous l’actuel pouvoir, l’organisation les concours et autres tests de recrutement à la fonction publique ;

– Considérant les propositions idoines des travailleurs regroupés au sein de la FéSYNTRA-Finances pour la bonne organisation des concours des mois de juillet-Août 2012 au profit du Ministère de l’Economie et des Finances ;

– Considérant que ce souhait d’être associé à l’organisation et au contrôle manifesté par les travailleurs a été arrogamment rejeté par le Ministre dutravail et de la Fonction Publique d’alors, Mme Kora ZAKI Léadi ;

– Considérant que les concours de recrutement organisés en juillet-août 2012 au profit du ministère des Finances ont montré un bout de la machine de fraude où les places ont été distribuées aux enfants des dirigeants entraînant même la proclamation comme admis, certains candidats qui n’ont même pas composé ;

– Considérant que malgré tout le tollé de protestations enregistrées et la demande d’annulation desdits concours et leur reprise sans frais pour tous les candidats régulièrement inscrits, le gouvernement a, en sa session du 04 décembre 2013, décidé de les valider au mépris de l’éthique, de la morale et des principes de bonne gouvernance ;

– Considérant que les atteintes aux libertés sont devenues légion avec le gouvernement dit de la “refondation“ ;

– Considérant la lâche et perfide agression perpétrée le lundi 09 décembre 2013 contre la personne de Martin ASSOGBA, Président de l’ONG ALCRER ;

– Considérant que l’insécurité prend de plus en plus des proportions alarmantes dans le pays.

– Considérant que les cas d’assassinats crapuleux du juge Coovi, de Madame Bernadette SOHOUNDJI AGBOSSOU, du professeur DJENONTIN Sébastien, de EL HADJ KOABI FAWAZ de Natitingou, la disparition mystérieuse de Pierre Urbain DANGNIVO, etc… ; sont restés non élucidés jusqu’à ce jour ;

– Considérant que des béninois persécutés par le pouvoir et se sentant en insécurité dans leur propre pays sont obligés de prendre la voie de l’exil ;

– Considérant que des menaces diverses sont proférées par coups de téléphone quotidiennement contre tous ceux qui contestent et critiquent la gestion chaotique et la mauvaise gouvernance, notamment les Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations Syndicales, des Fédérations, des syndicats et des responsables d’autres Organisations démocratiques.

Nous, participants à la marche de ce jour vendredi 27 décembre 2013, organisée sur l’initiative des confédérations et centrales syndicales, CSTB, CSA-Bénin, CGTB, COSI, CSPIB et la FESYNTRA-Finances,

Elevons une vive protestation contre l’insécurité grandissante et les concours frauduleux et exigeons :

1-      Le respect scrupuleux des libertés démocratiques ;

2-      Le jugement des violateurs des libertés et la réhabilitation des victimes ;

3-      L’imprescribilité des crimes politiques et économiques ;

4-      L’annulation des concours frauduleux et l’implication des organisations syndicales dans le processus de leur organisation ;

5-      Que soient retrouvés et jugés devant les tribunaux les agresseurs et autres commanditaires de la disparition mystérieuse de Pierre DANGNIVO, des assassins du juge Coovi, de dame Bernadette SOHOUNDI AGBOSSOU, du professeur Sébastien DJENONTIN, du jeune EL-HADJ KOUABI FAWAZ de Natitingou, des producteurs des coopératives dans l’Ouémé, des vendeurs du kpayo, etc….

6-      Que cesse l’envoie des milices privées par les autorités pour perturber des manifestations des travailleurs.

Nous prenons le peuple béninois et la communauté internationale à témoin sur l’urgence de la nécessité pour le gouvernement de satisfaire les présentes préoccupations.

En cas d’entêtement du gouvernement à poursuivre la gouvernance calamiteuse au mépris des questions essentielles de la sécurité des travailleurs, de la jeunesse et des populations du Bénin, les organisations initiatrices de la présente marche invitent le peuple à une mobilisation générale en vue de sauver le pays en danger. A cet effet, une grève générale de tous les travailleurs du pays sera annoncée par les organisations syndicales dans les tous prochains jours.

Fait à Cotonou, le 27 décembre2013

Ont signé

Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB)

Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (CGTB)

Centrale Syndicale Autonome (CSA)

Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI Bénin)

Fédération des Syndicats des Travailleurs des Finances (Fesyntra Finances)


Au Bénin, une marche de syndicalistes réprimée dans le sang

ManifestantLes centrales et confédérations syndicales du Bénin n’ont pu conduire leur marche de protestation prévue ce vendredi 27 décembre à Cotonou. Un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé sur les lieux pour réprimer le mouvement de protestation.

MarcheEn marge du discours sur l’Etat de la Nation devant les élus du peuple à l’Assemblée nationale, les centrales syndicales du Bénin avaient annoncé l’organisation le même jour d’une marche pacifique à travers les principales artères de Cotonou pour dénoncer les « dérives » du régime au pouvoir en matière de démocratie, de gouvernance et de la gestion des travailleurs. Très tôt, cette marche a fait l’objet de vives polémiques au sein de l’appareil d’Etat. Le préfet de l’Atlantique Placide Azandé décide alors d’interdire cette manifestation en évoquant un trouble public. Il agite comme c’est le cas depuis quelques années un arrêté préfectoral de son prédécesseur qui interdit les marches dans le département. Un décret qui n’a plus sa raison d’exister, estimaient les leaders syndicaux, car ayant été pris au lendemain des résultats de la  « frauduleuse » élection présidentielle de 2011 ayant reconduit le chef de l’Etat Boni Yayi dès le premier tour.  Selon certaines indiscrétions, leur préfet aurait subi la veille de la marche une agression verbale de la part des responsables syndicaux dans l’enceinte de la mairie de Cotonou où il était en tournée.

 

syndicatMalgré cette interdiction, les centrales syndicales ont maintenu leur mot d’ordre. Ils étaient ce matin en grand nombre à la Bourse du travail à se préparer pour « protester contre la violation des libertés syndicales ». Mais c’était sans compter avec le zèle des autorités préfectorales et policières qui ont usé des moyens musclés pour faire échouer la manifestation.

militairesLa marche a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. De nombreux militants des centrales syndicales présents sur les lieux ont subi les violences policières . On dénombre dans leur rang de nombreux blessés qui suivent actuellement des soins intensifs au Centre national hospitalier et universitaire (CNHU) de Cotonou.

Face à cette situation, les centrales syndicales ont annoncé l’organisation à compter du lundi prochain d’une grève générale illimitée dans tout le pays pour « manifester leur désarroi » contre un régime liberticide.

Aussi faut-il dire que cette répression de la marche syndicale aura ravi la vedette au discours sur l’état de la Nation du président de la République, qui aux dires des analystes, n’aura été qu’une succession de promesses à quelque deux ans de la fin de son mandat.