De Rocher Chembessi

Moi Père Noël…

Père NoëlMercredi 25 Décembre 2013, les chrétiens du monde entier ont célébré chacun à sa manière la naissance de Jésus-Christ. Cette célébration qui a lieu le jour de la Noël est comme chaque année, l’occasion pour des millions de personnes de manifester leur générosité aux petits enfants en leur offrant des cadeaux aussi symboliques les uns que les autres. Mais si c’était moi Père Noël…

Il n’est point arrivé de jour depuis ma naissance où je me suis imaginé dans la tunique rouge du barbu blanc. Moi Père Noël, juste pour l’instant d’une fête de Noël, je n’y ai presque jamais pensé.

Mais quelle mouche m’a piqué pour que ce 25 Décembre 2013, je manifestai une grande volonté de  me rendre à l’école du Père du Noël. Monter dans un traineau et parcourir toutes les maisons du monde. Si c’était arrivé, qu’est ce que j’aurais fait en cette belle journée ensoleillée de la Nativité. Quelle Père Noël aurais-je été ?

Moi Père Noël, Je serais un Père Noël qui respecte tous les Enfants.

Moi Père Noël, je serais un Père Noël qui les considère.

Moi Père Noël, je serais un Père Noël qui n’impose aucun cadeau aux enfants.

Moi Père Noël, je ne serais pas le Père Noël des enfants de familles riches.

Moi Père Noël, je me serais rendu chez tous les enfants du monde.

Moi Père Noël, je serais le Père Noël de Cœur et d’Amour pour un monde juste sans inégalités.

Moi Père Noël, je me serais rendu dans ces centaines de bidonvilles du monde pour manifester mon amour et ma compassion pour ces millions d’enfants pauvres.

Moi Père Noël, je serais aux côtés de ces millions d’enfants du monde affectés par de nombreux conflits.

Moi Père Noël, je serais resté avec ces millions d’enfants du Proche et Moyen Orient vivant sous la menace quotidienne des groupes extrémistes.

Moi Père Noël, je me serais transformé en médecin miracle pour ces millions d’enfants qui souffrent dans les hôpitaux du monde.

Moi Père Noël, je serais plus qu’un père pour ces millions d’enfants orphelins dans le monde.

Moi Père Noël, je serais resté en Syrie, en Centrafrique, en Egypte, au Sud Soudan, en Irak pour le réveillon avec ces millions d’enfants affectés par les nombreuses exactions et les tensions politiques qui secouent leur pays.

Moi Père Noël, je me serais mis aux côtés de ces enfants des Alpes Maritimes et de la Bretagne, de la Belgique, de la Grande Bretagne et d’autres plongés dans un triste réveillon Noël par la tempête Dirk.

Ensemble sauvons les enfants.

PS : Ce texte s’est inspiré du « Moi Président de la République » de François Hollande pour rendre hommage à ces millions d’enfants qui ont juste vu la Noël passée comme un obus de mortier et en garder juste que de tristes souvenirs…


Russie : quand Vladimir Poutine s’humanise !

Vladimir Poutine, Un insondable?
Vladimir Poutine, Un insondable?

La nouvelle fait le tour du monde. Elle passe en boucle sur les chaînes internationales. Moscou s’engage dans la libération d’un peu moins de 25 000 prisonniers condamnés pour hooliganisme politique à moins de cinq ans de prison.

L’homme fort de Moscou, Vladimir Poutine aura sans doute offert à la communauté internationale le plus inattendu des cadeaux de Noël des ces cinq dernières années. Une décision politique qui démarre par le vote par la Douma[1] de la loi d’amnistie.

Puis après, les choses s’accélèrent. Le président russe crée la sensation. Il se met de nouveau sous la pluie des bénédictions et des encensements de la communauté internationale. Vladimir Poutine ordonne la libération de son plus célèbre opposant politique jeté dans les geôles russes depuis 2003. Mikhaïl  Khodorkovski, recouvre la liberté après dix ans de camp dans les « abominables » prisons russes. Pour cette libération, on annonce la main invisible du gouvernement allemand. Des déclarations légitimes puisque l’ancien oligarque russe s’est vu juste après sa sortie de prison embarqué pour un exil pour le moins « forcé » en Allemagne. Mais dans la foulée, Poutine et ses sbires tentent de prouver que ce sont eux les hommes forts. Tout serait de leur volonté personnelle sans une intimidation étrangère. Le Kremlin[2] annonce la mise en œuvre de la loi d’amnistie votée quelques jours plus tôt par le Parlement russe. Il annonce la libération prochaine des Pussy Riot, des militants Greenpeace, et ceux de l’opposition politique encore emprisonnés. Ces libérations interviendraient pour la plupart avant la fin de l’année 2013. Ce changement d’attitude aussi brutal qu’inattendu de Moscou et de son pouvoir central relance tout le mystère qui entoure Vladimir Poutine et entretenu lui-même par ses frasques.

Vladimir Poutine, un Père Noël pas comme les autres...
Vladimir Poutine, un Père Noël pas comme les autres…

Poutine : Une humanisation à intérêts ?

Cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Poutine jouerait à un jeu qu’on lui connaît assez bien. L’homme adore faire la Une. Il aime prouver la fermeté de son pouvoir, démontrer qu’il est le seul capitaine à bord du navire russo-russe. Mais dans cette vague de libération politique, les intérêts ne sont pas moindres. Poutine veut redorer à la Russie son blason avant les Jeux olympiques de Sotchi de février 2014 et le prochain sommet du G8 en Juin. Tout a commencé au lendemain des Mondiaux d’athlétisme. Concernant la polémique sur la loi contre l’apologie de l’homosexualité, l’homme a changé de ton et de langage sur l’application de cette disposition réglementaire durant les J.O de Sotchi. Une volte-face qui avait déjà surpris d’un. Au-delà d’une volonté de se faire hypermédiatiser ou de se mettre dans la peau de l’agneau, l’Ukraine semble bien faire partie de la nouvelle politique russe. Poutine n’a-t-il pas bien des intentions pour émousser la lutte de l’opposition ukrainienne ? Ne veut-il pas justifier le rapprochement russo-ukrainien de ces derniers jours ?

Consacré personnalité politique « la plus puissante » de l’année, Vladimir Poutine ne s’y trompe pas. L’image de la Russie, bien avant cette fracassante décision politique, hautement surréaliste était bien mauvaise sur la scène internationale. Ils étaient bien nombreux ces militants « anti-Poutine » qui appelaient au boycott des J.O de Sotchi. Une menace si arrivée à exécution et suivie aurait créé un manque à gagner astronomique pour le pays. Tant l’investissement dans l’organisation dans ces J.O de Sotchi fut bien colossal.

Mais il y a toute une autre question à laquelle la communauté internationale aura du mal à accorder ses violons. La Russie devient-elle un Etat de droit ? Un pays fréquentable ?

Le cinglant « Non » d’Amnesty International semble appeler à une grosse prudence. Des actions d’éclat sous Vladimir Poutine, on n’en serait pas à la première. Ce serait bien une pratique de longue date qu’on aime bien sous l’empire Poutine. Dans un article publié sur son site, l’ONG se défend qu’une loi d’amnistie ne remplace pas un système judiciaire efficace.

Légitime réserve d’Amnesty International ? Il faudra bien attendre quelques mois voire quelques années pour y apporter une réponse sans équivoque, bien que peu d’observateurs espèrent une Russie libérée de « l’emprise léniniste » et de « l’autocratie » de Poutine. En attendant, ces observateurs tournent leurs regards vers les pays de l’ancien bloc soviétique sous domination russe où ils espèrent la libération de leurs prisonniers politiques dont notamment l’ancienne première ministre ukrainienne Julia Timochenko détenue dans son pays malgré un état de santé dit « défectueux ».


[1] Nom donné à la Chambre basse russe qui a voté la loi d’amnistie avec 446 députés sur 450.

[2] Nom donné au Gouvernement central de la Russie


Bénin : Les démons du feu sont-ils de retour ?

Le ministère de la Communication ravagé par le feu...
Le ministère de la Communication ravagé par le feu…

Ce sont des événements qui font remémorer aux millions de béninois des histoires anciennes. En quelques semaines, des incendies à intensité variables ont été recensés dans trois différentes structures sous tutelle du ministère de la communication.

Le plus récent d’une extrême intensité a ravagé les locaux du ministère. En effet, le feu qui s’est déclenché dans l’après-midi du 20 décembre 2013, dans l’un des bureaux du cabinet du ministre n’a réduit qu’en cendres et ruines tout les bureaux du premier étage dont celui du Ministre. Quelques secondes auraient suffit pour que l’information suscite beaucoup de remous au sein de l’opinion nationale. Des supputations, on retient que les béninois voudraient en toute légitimité être situés sur l’origine du feu.

Komi Koutché devra s'expliquer...
Komi Koutché devra s’expliquer…

Incendie criminel ou simple accident ?

A cette question, ils sont très nombreux à attendre le rapport d’enquête du parquet de Cotonou. Une enquête qui devra situer les uns et les autres sur la cause et les origines de cet incendie. Sauf que le feu devient un très proche ami du Ministère de la Communication. En effet, quelques cent jours après sa nomination, le ministre a déjà essuyé trois incendies. Neuf jours avant cet événement, c’est la Poste du Bénin qui a fait les frais de la pyromanie. Un feu qui a entièrement consumé le service des archives de la recette principale de la Poste du Bénin. Du feu aux archives d’une entreprise d’Etat ? Cela a beaucoup fait jaser dans le pays bien que le receveur principal de la Poste du Bénin a tenté de rassurer ses compatriotes.

Un mois plus tôt, c’est un autre service sous tutelle du Ministère qui s’est vu endommager par le feu. L’Autorité Transitoire de Régulation des Postes et Télécommunications indexée par la population comme complice « d’une certaine escroquerie des réseaux Gsm » fut la première structure de ce ministère visité par les flammes. Dans la nuit du 7 au 8 Novembre 2013, l’incendie a touché une partie du bâtiment de cette institution. Et d’énormes dégâts matériels ont été recensés. Face à ce feu venu de nulle part, la propriétaire de l’immeuble s’en est défendu. Notaire de son Etat, Me Irène Ichola Adjagba a attesté que son immeuble répondait aux normes de construction en la matière notamment celles de la « Communauté Européenne ». Histoire de rassurer sur la qualité des matériaux utilisés pour la construction du bâtiment. Avec cette panoplie d’événements incendiaires, les béninois ont-il le droit de s’en inquiéter ? Est-ce le come back des incendies des administrations publiques dans le pays ?

Ça sent mauvais…

C’est à bien juste titre que ces trois incendies d’administrations publiques donnent lieu à une grosse méfiance. En effet, l’administration béninoise connait depuis des années des pyromanes d’un genre particulier. Maints incendies survenus par le passé ont fini par révéler des dessous nauséabonds. De la pure criminalité ! Une criminalité interne pour camoufler et brouiller les pistes d’une affaire de malversation, de corruption et ou de détournement. Une pratique qui aurait bien de durs tentacules car toutes les premières se seraient survenues depuis l’époque révolutionnaire. Le pays en a connu de très médiatisés, notamment celui de la Banque Commerciale du Bénin et des directions techniques de certains ministères en fin de règne de leurs autorités de tutelle ou même de mandat des régimes au pouvoir bien qu’il soit entretenu un flou sur les nombreuses enquêtes menées au lendemain de ces incendies.

Qui sont les coupables des incendies des administrations publiques au Bénin ? Que sait-on de leurs motivations ?

Encore de nombreuses interrogations restées depuis longtemps sans réponses…


Bénin : Cinq morts calcinés dans un accident de la route

véhicule en feuCela devient une habitude. De violents accidents de circulation en fin d’année au Bénin, ils en surviennent à chaque année. Dans le drame survenu ce dimanche 22 décembre 2013, sur l’autoroute Cotonou-Porto-Novo, le bilan est assez lourd. Cinq morts calcinés et de dizaines de blessés brûlés au troisième degré par les flammes d’un minibus parti en fumée.

Cet accident mortel du 22 décembre rappelle bien celui du mois de Juin qui a attristé tout le Bénin. On se souvient encore ici de ce dimanche noir où des dizaines de familles ont appris impuissantes la mort des leurs. Comme une répétition, l’accident de circulation dont les effroyables images font le tour des télévisions nationales s’est déroulé sur la même autoroute avec ces minibus de transport en commun pleins à craquer.

Le drame survenu peu avant 14 heures relance le débat autour de la défaillance du système de contrôle sécuritaire le long des artères du pays, celle du contrôle technique des véhicules de transport en commun en circulation sur nos axes routiers. En effet, il est bien incompréhensible qu’un véhicule « hors d’usage », qui plus est en surcharge, traverse plusieurs agglomérations et dépasse plusieurs postes de contrôle sans en être inquiété. Le drame de Houinta fera-t-il prendre conscience aux autorités en charge des transports publics, encore moins aux populations qui empruntent ces axes routiers et ces véhicules ? Difficile de le savoir…

Mais à Houinta, le bilan humain de l’accident de circulation fut très lourd. Cinq morts, une quinzaine de blessés et un minibus entièrement calciné. Bien drôle, tous seraient, aux dires des rescapés, en partance pour une croisade religieuse de fin d’année dans ce qu’on appelle au Bénin, l’église privée de Banamè. Et ceux-ci ne doivent leur salut qu’aux populations environnantes qui ont fait des pieds et des mains pour les extraire des ruines du véhicule en feu. Aussi doivent-ils louer la prompte réaction des services de sapeurs-pompiers qui n’ont ménagé aucun effort pour venir à bout du feu. Des rescapés, peu d’entre eux s’en sont sortis indemnes car presque tous ont subi les affres du feu.


Rejet du Budget 2014 au Bénin : Le pays passera encore sous ordonnance !

benin-communeAu Bénin, les nouvelles ne sont pas bonnes. Le pays semble s’engouffrer dans une spirale diabolique de cinglants désaveux  qui pourrait mettre en mal sa réputation et la mise en œuvre des  programmes de développement. Quelques jours après le refus du gouvernement américain d’accorder une aide financière de plus 300 milliards de francs CFA au pays pour cause de corruption massive dans le cadre du programme Millenium Challenge Account, c’est l’Assemblée Nationale qui vient de voter le rejet du budget de l’Etat 2014.

Vote à l'Assemblée Nationale...
Vote à l’Assemblée Nationale…

Avec 44 voix contre 39, les députés béninois viennent de faire subir un camouflet au gouvernement. Un rejet de la loi des finances exercice 2014 totalement imprévisible quand on s’en tient à la configuration du parlement où le gouvernement dispose d’une majorité écrasante de près d’une soixantaine de députés. Et le vote contre le budget 2014 a révélé des failles dans la mouvance présidentielle. Du coup, ils sont bien nombreux dans le rang des soutiens du Chef de l’Etat qui accuse le Président de l’Assemblée Nationale pour trahison.

Durant les deux mois d’étude du budget à l’hémicycle, seuls les élus de l’opposition affichaient une fin de non recevoir. Personne, encore moins le Chef de l’Etat ne pouvait s’attendre à cette déculottée du parlement. Confiance absolue en raison du nombre impressionnant de députés et des colossaux moyens à la disposition du Chef de l’Etat pour faire passer son budget malgré les nombreuses carences soulevées par les députés de l’opposition et les organisations de la société civile.

Mais coup de théâtre, les députés de la majorité présidentielle, du moins ceux qui ont décidé de se désolidariser de leurs collègues proches du pouvoir en place demandent, exigent et obtiennent le vote en secret du budget de l’Etat. Une première dans l’histoire de l’Assemblée Nationale du Bénin. Jamais le vote de la loi des finances ne s’est fait en secret. Par cet acte, les députés béninois semblent contraindre le Chef de l’Etat à prendre une ordonnance pour l’adoption et l’exécution de son budget. D’ailleurs, l’homme en est coutumier depuis sa prise de pouvoir.

Dr Boni Yayi: Faites vite, le pays est malade...
Dr Boni Yayi: Faites vite, le pays est malade…

Boni Yayi et ses ordonnances…

En son article 68, la Constitution Béninoise autorise le Chef de l’Etat à la prise d’ordonnance pour la mise en œuvre de certains projets de loi qu’il juge indispensable au développement du pays mais qui auraient subi un blocage au Parlement. En effet, l’article 68 dispose : « lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national, ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées de manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et constitutionnels est menacé ou interrompu, le Président de la République, après consultation du Président de l’Assemblée Nationale et du Président de la Cour Constitutionnelle, prend en Conseil des ministres les mesures exceptionnelles exigées par les circonstances, sans que les droits des citoyens garantis par la Constitution soient suspendus. Il en informe la Nation par un message».

Et le recours à cette prérogative constitutionnelle dite de mesure exceptionnelle, Boni Yayi n’en sera pas à son coup d’essai. Quelques deux ans après sa prise de pouvoir en 2006, le docteur en Economie aura déjà prescrit sa première ordonnance pour le Bénin.

28 Juillet 2008 : Boni Yayi prend sa toute première ordonnance après le report sine die de la loi sur le code d’investissement par les députés à l’Assemblée Nationale.

04 Novembre 2008 : Les députés béninois enfoncent le clou. L’Assemblée Nationale passée dans l’escarcelle de l’opposition conduite par l’alliance politique l’Union fait la Nation (UN) vote contre le budget de l’Etat exercice 2009. Coup de théâtre, le Chef de l’Etat Boni Yayi passe à sa deuxième ordonnance en cinq mois.

31 Décembre 2009 : En quelque dix-huit mois, le Chef de l’Etat, Boni Yayi s’est une fois encore vu contraint de passer aux ordonnances. En effet, il vient d’essuyer un nouveau refus de l’Assemblée Nationale sur la loi des finances 2010. Ainsi, le Chef de l’Etat s’arroge de ses prérogatives constitutionnelles et décrète l’exécution du budget 2010 par ordonnance.

28 Juin 2010 : Quelques deux ans après sa première ordonnance le Chef d l’Etat béninois récidive. Cette fois-ci, une nouvelle ordonnance pour la ratification des accords de prêt refusée par les députés de l’Assemblée Nationale qui craignaient une collecte de fonds destinée à l’achat de l’électorat  pour la campagne électorale de 2011. Des élections que Boni Yayi remportera par un KO historique au premier tour et une majorité écrasante à l’Assemblée Nationale.

Face à la nouvelle attitude des députés de l’Assemblée Nationale qui, malgré leur appartenance en majorité aux formations politiques proches de l’exécutif, il n’est point de doute que Boni Yayi devra passer à une nouvelle ordonnance pour adopter et exécuter le budget de l’Etat 2014 bien qu’il soit jugé irréaliste et contre productif par les élus du peuple.

Une manière pour donner raison aux opposants qui affirmaient quelques années plus tôt avec les ordonnances répétées : « Nous sommes dans un pays qui est gouverné par ordonnance. »


Quand le Brésil dit non aux rafales de la France : François Hollande s’en moque.

rafale 1La récente visite d’Etat de François Hollande au Brésil n’aurait pas séduit. Quelques jours après la tonitruante offensive commerciale de la France, les Brésil crée la sensation. Le Brésil dit non aux Rafales français.

Le Brésil a opté pour les avions de combat suédois. Par la voix de son ministre de la défense, Celso Amorim, le pays vient mettre fin aux espoirs de Dassault Aviation et de la France. Une décision qui aurait prise après de profondes analyses coût-bénéfice. Et ce choix commercial annonce l’échec d’une négociation commerciale vieille de près d’une dizaine d’années entre les deux pays.

Et quand le Brésil annonce son refus d’acquisition des rafales française pour remplacer sa flotte d’aéronefs de Mirage 2000, François Hollande ne s’en ébranle point. Dans les couloirs de l’exécutif français, la décision du Brésil ne serait pas une surprise. « On s’y attendait » a même déclaré François Hollande.  Ecouté sur quelques médias français durant sa visite à Bruxelles, François Hollande justifie le choix du Brésil. Le pays de Dilma Rousself n’aurait pas besoin de la technologie de pointe développée pour les rafales. Aussi n’aurait-il pas les moyens financiers pour s’offrir ces avions de combat de la France.

Des déclarations qui devraient éviter à Hollande une nouvelle huée populaire. Lui qui souffre déjà d’une impopularité criarde dans l’hexagone. Normal ! Puisque c’est lui qui est au pouvoir actuellement bien que les démarches pour la vente des rafales au Brésil ont connu la participation des anciens présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Néanmoins, le choix du Gripen suédois par le Brésil, pour la fourniture de 36 avions de combat, fait un manque à gagner de plus de 4,5 milliards de dollars.

Face à ce refus des avions de combat français, la sagesse populaire devrait conduire la France et ses dirigeants à se poser quelques questions ? Des questions cruciales au risque de se voir chiper par d’autres avionneurs,  le marché indien estimé à plus d’une centaine d’avions de combat. La France ne paie-t-elle pas pour le prix trop élevé de ses Rafales ? Quel rôle a pu jouer « l’insuffisance de transfert de technologie » dans le choix brésilien ?

Urgence oblige car à l’heure actuelle Dassault Aviation n’est toujours pas parvenu à vendre le moindre Rafale hors de la France. Que devra corriger la France dans sa politique commerciale ?

Si la tonitruante visite de François Hollande n’a pas fait trembler le Brésil dans sa démarche de rééquiper l’arsenal de son armée de l’air, certains analystes évoquent le caractère « obsolète » de l’agressivité commerciale de la France. En effet, on parle par exemple du fait que les industriels français ne tiendraient vraiment pas grand compte des besoins réels des pays en développement. Certes ces pays ont besoin d’acquérir des équipements de l’industrie de pointe, mais il faut faire avec leur niveau de technologie actuelle. Ce qui ne serait pas le cas pour la France. A en croire quelques observateurs, Dassault Aviation a juste été une victime de l’absence de cette disposition dans la politique commerciale de la France. Même en Afrique, les automobilistes français n’arriveraient pas à maintenir leur marché pour l’écoulement de leurs récentes fabrications. Et pour cause une offre technologique très avancée pour les consommateurs de ces pays.

A cet effet, la France se voit obliger de faire une liaison homogène entre la performance de ces équipements industriels, leur niveau de technologie et le coût afin de séduire davantage le marché des pays en développement.

Toujours dans l’analyse de l’échec des négociations commerciales entre le leader français de l’aéronautique militaire, la France, le Brésil et son armée de l’air, les analystes ont en ligne de mire la faiblesse de la coopération technique entre les industriels français et étrangers. Dans ce cas précis du Rafale, Dassault Aviation aurait tiré son épingle du jeu s’il existait un lien étroit de collaboration technique avec l’avionneur brésilien Embraer. Tel serait le cas pour le fabricant suédois Saab du Gripen NG qui aurait des liens très étroits avec le constructeur brésilien.

A la France et ses industriels de tirer grandes leçons de ses remarques pour le moins très pertinentes au risque de perdre de gros contrats en vue en Inde, en Angola et au Mozambique…


Migrant : es-tu un criminel ?

Quelques migrants africains en Espagne...
Quelques migrants africains en Espagne…

Comme chaque 18 décembre, la communauté internationale célèbre ce jour la journée internationale des migrants qui porte sur le thème «  Migration des Jeunes : faire avancer le développement ». Une manière sans doute pour l’Organisation internationale de la migration (OIM) et les Nations unies de révéler à la face du monde la contribution des flux migratoires au développement des pays.

Depuis longtemps, la migration est perçue comme une panacée pour les jeunes des pays pauvres. Bien que la crise économique ayant récemment secoué les pays de l’Occident a contribué à l’afflux de milliers d’Européens sur le continent africain et une bonne partie en Asie, ils sont nombreux ces Africains notamment de la partie subsaharienne qui ne renoncent pas à l’aventure occidentale.

Ils sont bien des milliers, ces jeunes Africains qui ne pensent qu’à faire leurs adieux à leurs pays. Et peu importe la manière. Leur bonheur se trouverait dans les ruelles européennes, américaines et depuis asiatiques ou encore sud-africaines. Point de répit à brader les mesures sécuritaires de contrôle policier ou douanier, celles sélectives des chancelleries de ces terres d’accueil afin de réaliser le rêve d’immigration.

Scénario identique pour ces milliers de jeunes Portugais,Grecs, Espagnols voire Français qui s’installent en Angola, en Afrique du Sud, en Guinée équatoriale, au Maghreb, en Asie ou même en Europe de l’est et au Canada ? Qu’ils soient confidentiels ou non, de nombreux documents officiels d’expertise affirment clairement que l’aventure est moins rude et peu sélective pour la plupart des candidats européens à l’immigration. Mais pourquoi tant de calvaire pour les jeunes migrants d’origine africaine ?

Quelques migrants en centre de détention
Quelques migrants en centre de détention

En effet, l’actualité fut marquée dans beaucoup de pays d’accueil des migrants africains par les mesures répressives à leur encontre. La phobie des migrants a même cessé d’être l’apanage des populations. Dans certains pays, la police se mêle aux violentes répressions contre les migrants. Qu’ils soient en règle, sans papiers ou même clandestins, les jeunes migrants sont logés presque à la même enseigne.

Dans la plupart des pays au monde, la régulation des flux migratoires passerait donc par le répressif et le sécuritaire. De nombreux rapports soulignent le non- respect des droits fondamentaux des migrants par le recours dans certains pays à la détention systématique pour un délit d’immigration dans des conditions de rétention très barbares. L’immigration s’érige en acte criminel sur le globe notamment dans les pays occidentaux.

Mais combien sont-ils ces Européens qui vivent en situation irrégulière en Afrique ? On parle de plus de 10 000 000 de personnes. Si les sans-papiers africains représentent un danger en Europe, en Afrique du Sud, au Maroc, en Asie, ou ailleurs, pourquoi ces dizaines de milliers d’Européens ne pourraient pas l’être ?

Le mutisme des autorités internationales face à une pratique répressive inhumaine à l’égard des migrants fait d’elle une arme contre l’immigration exploitée contre ces derniers qu’ils viennent d’Afrique ou d’autres contrées en proie aux difficultés économiques. Et  le mal devient même intracontinental.

De milliers de migrants africains menacés et criminalisés en Afrique. Autant pour des Indiens, des Bangladais devenus esclaves au Qatar, en Chine juste parce qu’ils y sont venus pour rechercher de quoi survivre et faire vivre leurs familles restées au pays. Aucun pays ne semble se soucier de  l’apport de ces hommes et femmes à leur économie. Nul ne s’intéresse aux motifs de leurs choix d’immigration. Quelqu’un n’a-t-il pas dit qu’on est heureux que chez soi ?

Dans cette logique, est-ce vraiment un choix délibéré pour ces hommes et femmes de laisser toute une famille derrière eux pour tenter l’aventure migratoire ? Pourquoi ces milliers de Portugais s’installent-ils dans les anciennes colonies portugaises de l’Afrique devenues très productives par la vitalité de leur économie. Pourquoi le Maroc attire tant de jeunes Espagnols ? Pourquoi l’Afrique du Sud et le Botswana voient affluer chez eux autant de Britanniques ? Subissent-ils la même dose d’accusations criminelles ?

Pour certains analystes, l’emploi est la seule cause de ces flux migratoires. Qu’ils viennent d’Afrique pour l’Europe, de l’Europe pour l’Amérique et vice-versa, ils sont tous à la recherche de l’emploi. En Occident, certaines entreprises doivent leur compétitivité à la main-d’œuvre bon marché venue d’Afrique ou des pays pauvres de l’Asie ou de l’Europe de l’Est. Vue sous l’angle de la clandestinité ou non, la migration serait donc un cercle assez vicieux dont les verrous pourraient ne jamais être sautés.


Police béninoise : quand zèle, fougue, communication tournent au ridicule…

Quelques agents de police du Bénin; Crédit: La Nouvelle Tribune
Quelques agents de police du Bénin; Crédit : La Nouvelle Tribune

Les Béninois font-ils encore confiance à leurs forces de sécurité publique ? La police béninoise mérite-elle encore les honneurs ? Ce sont là quelques interrogations qui hantent l’esprit d’un bon nombre de Béninois. Depuis un mauvais mariage, la police béninoise affiche zèle, fougue, et excès de communication.

Louis Philippe Houdégnon, le Directeur Général de la Police...
Louis Philippe Houdégnon, le directeur général de la police…

Connaissez-vous une police qui fait l’actualité ?  Une police super médiatisée, celle du Bénin en est une. Et la présence dans les médias des flics du Bénin est devenue chose courante depuis l’arrivée au pouvoir de Boni Yayi. En effet, l’accession au pouvoir de Boni Yayi en 2006 marque une série de recrutement de 1 000 agents de police par an dans la fonction publique. Pour l’homme, c’était sa manière à lui de créer des conditions sécuritaires plus stables qui puissent soutenir ce qu’il affichait comme de grandes ambitions de développement pour le pays. « Il ne peut avoir développement sans sécurité » arguait l’actuel locataire du palais de la Marina[1]. Cette hausse de l’effectif des fonctionnaires de la police a-t-elle permis de sortir le pays du gouffre de la criminalité ? Le Bénin est-il devenu un pays à délinquance zéro ?

 

Des agents de police sur le terrain... Crédit: 24 Heures au Bénin
Des agents de police sur le terrain… Crédit : 24 Heures au Bénin

Les différents ministres de l’Intérieur qui se sont succédé dans le gouvernement de Boni Yayi auront eu le mérite, chacun à sa façon d’inventer sa formule magique pour réprimer les hors-la-loi. Et la plus spectaculaire de ces actions d’éclat pour, dit-on mettre un terme à la délinquance au Bénin est sans doute l’ opération appelée « Djakpata ». Une opération censée sécuriser tout le pays avec une armada de policiers super outillés et des moyens suffisants. C’est du moins ce que prédisait l’ancien ministre de l’Intérieur Benoît Assouan Dègla, devenu conseiller spécial à la sécurité du chef de l’Etat après son débarquement du gouvernement. Mais en attendant qu’un bilan ne soit fait sur cette opération, les braquages n’ont pas encore déserté le pays.

Du nord au sud, les populations continuent d’ être victimes de ces hors-la- loi qui ne manquent point de ruse et de stratégie pour se défaire du dispositif policier. Néanmoins, l’opération Djakpata aura eu le mérite de faire déjouer dans quelques villes du pays des plans d’attaques criminelles, de braquages ou de vols. Chapeau Monsieur le Ministre. Vous n’aviez pas manqué l’occasion de prouver aux Béninois que vous aviez grandi dans les quartiers chauds de Yopougon en Côte d’Ivoire.

Au Bénin, on connaît la police pour « le rançonnement » des usagers de la route. Au pays, il n’est pas exigé d’avoir ses pièces en règle pour circuler, quelques jetons de banque suffisent pour arracher le silence des flics. Pas de besoin d’être un sage devant les feux tricolores, l’agent de police ne vous demandera pas mieux qu’un billet de banque pour faire de vous un champion de la violation du Code de la route.

Si la police béninoise se fait plus présente dans l’opinion nationale, c’est sans doute pour ses enquêtes à la va-vite. Dans plus d’une affaire, la police a beaucoup trop parlé, un peu trop vite même. Sur des dossiers délicats, elle a vite fait d’inculper, un peu trop condamner. Une police qui aura même marqué la rupture avec le silence. Ici, nous avions une police ou du moins de super flics, qui savent tous. Eux n’ont pas besoin d’enquête pour connaître les coupables, les agresseurs ou encore les commanditaires dans telle ou telle autre affaire. Ce sont de flics super formés qui ne respirent qu’un air policier. Eux sont des accrocs des micros, des caméras… Une médiatisation à outrance qui transcende même avec les principes élémentaires de l’enquête policière.

Dans ce méli-mélo d’une police béninoise sous les feux de la rampe, il y a un homme qui ravit la vedette. Surnommé le Jack Bauer[2], cet officier de policier surclassé au lendemain de son show médiatique dans l’affaire de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat, directeur de la police nationale peut à lui tout seul remonter toute une filière criminelle, démonter une bande organisée de malfaiteurs. Il en a le pouvoir. Et il le prouve si bien. Quelques secondes suffisent à ce numéro 1 de la police béninoise pour boucler une enquête policière. Après trente minutes, il peut identifier vos agresseurs. Une hyper puissance qui finit par révéler des dessous aux odeurs puantes. En effet, les récentes missions commandos dans lesquelles le disciple de Gérard De Villiers a embarqué ses hommes se sont vite révélées comme du pipeau.  Ces enquêtes avec ses hommes de main ne les ont conduits qu’à de cinglants désaveux des autorités judiciaires qu’elles soient béninoises ou françaises.

Dans l’affaire Patrice Talon plus connue sous l’appellation de « tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat », les Béninois ont encore en mémoire l’enthousiasme avec lequel le super flic a présenté  à la presse sa prise. Dans son escarcelle, un ancien ministre, le médecin personnel du chef de l’Etat, sa gouvernante qui n’est rien d’autre que sa nièce, quelques éléments de la Garde républicaine, et une cargaison de produits « radioactifs ». On connaît la suite…

Et revoilà le flic qui suscite une grosse polémique à Cotonou et à l’intérieur du pays et qui occupe le devant de la scène. Suite à l’agression du très populaire défenseur des droits de l’homme Martin Assogba, l’homme solide comme un roc affirmait quelques minutes après détenir une piste, la bonne s’est-il exclamé. Quelques jours plus tard, le Jack Bauer national aurait démantelé la bande de barbares qui en voulaient à la vie du citoyen Assogba. Sept d’entre eux sont pris dans l’étau de la police. Une folle campagne de communication est enclenchée pour célébrer la prouesse d’une police et de son chef. » Mais patatras, la justice béninoise vient de bouder la police. Sans tambour ni trompette, bien que les médias et les réseaux sociaux n’ont pas manqué d’en faire leur chou gras, les sept présumés « coupables » ou « innocents » sont libérés pour défaut de preuve par le parquet général. Une humiliation pour la police ? La Nième ?

Seuls les Béninois qui vivent dans le secret des dieux de la police et/ou de la justice peuvent y répondre. Mais cette déculottée de la police nationale est pour l’opinion nationale celle de trop. Et elle ne manque pas de soulever des vagues d’interrogations sur le professionnalisme et le sérieux autant des simples agents que dans le cercle très fermé des barons de la police béninoise…

Affaire à suivre…


[2] Héros de la série 24 heures Chronos



Destination Pendjari !

pendjariPlus question de reléguer le tourisme en seconde zone au Bénin.  A cet effet, les autorités béninoises mettent les bouchées doubles afin d’attirer le plus grand nombre de touristes dans le pays.

Elles viennent de procéder à la mise en service de l’Office de Tourisme de la Pendjari. Une initiative qui fait suite à celle de nombreuses autres villes et régions de la partie méridionale du pays. Baptisée « Maison de la Pendjari », cette office vise comme objectif premier de faire découvrir davantage aux touristes nationaux qu’internationaux cette destination exotique du nord ouest du Bénin. La Maison de la Pendjari se doit donc de populariser les potentialités touristiques et culturelles de la région.

Intéressé par la destination Pendjari ? C’est une multitude de richesses touristiques et culturelles pour vivre une belle randonnée. Dans la région de la Pendjari, la plus grosse attraction reste le parc animalier de la localité. Mais l’exotisme touristique du nord ouest du Bénin s’associe aussi bien aux magnifiques chutes  de Tanougou et aux prestigieuses habitations des Tata Somba. Des dizaines de lieux de détente existent bien dans ce beau paradis du nord du Bénin pour agrémenter le séjour de tout curieux qui s’y aventure. La culture locale n’est pas du reste dans ce grand héritage touristique que possède la région de le Pendjari. Visiter la Pendjari, c’est aussi apprécié la richesse culinaire d’une région à cheval entre le Bénin, le Togo et le Burkina Faso sans oublier cette délicieuse bière locale Tchoukoutou.

Avis aux amateurs de belles randonnées touristiques…


Inéligibilité du Bénin au MCA : Une prime à la mal gouvernance ?

Boni Yayi ne doit-il pas des explications au peuple?
Boni Yayi ne doit-il pas des explications au peuple?

Sale semaine pour la République du Bénin ? Le pays vient en effet d’être déclassé de la liste des bénéficiaires du financement du programme Millenium Challenge Account (MCA). Lors de sa session trimestrielle tenue le 10 décembre dernier à Washington, le conseil d’administration du Millenium Challenge Corporation (Mcc) a sorti le Bénin de la course à l’obtention du second compact de ce programme américain.

Plus de 300 milliards de francs FCFA partis en fumée pour un pays d’un budget réel d’à peine 1.000 milliards en proie à de nombreuses difficultés de mise en œuvre de ces programmes de développement économique. Et pour cause…

Dans cette élimination du Bénin, « la mauvaise gouvernance » du régime de Boni Yayi est pointée du doigt par le rapport des experts américains. Cette gouvernance défaillante serait en effet, marquée d’une forte dose de corruption. A l’instar de la Sierra-Leone, le Bénin n’aurait pas obtenu la moyenne au niveau de l’indicateur relatif à la lutte contre la corruption. Ainsi, les nombreuses prophéties de lutte implacable contre la corruption prédites par Boni Yayi et les siens n’auraient existé que dans de beaux discours. C’est sans doute pourquoi le Mcc proposerait un accompagnement des autorités béninoises pour une lutte effective contre la corruption afin que le pays puisse réaliser de bonnes performances sur l’indicateur de contrôle de la corruption dans le futur.

Mais contre toute attente, cette décision du  conseil d’administration du Mcc a provoqué une euphorie spectaculaire dans l’opinion béninoise. Que cela soit dans la rue, ou sur les réseaux sociaux, ils sont bien nombreux ces béninois qui se réjouissent presque du refus américain d’accorder au pays le deuxième compact du Mca. Au regard des commentaires des uns et des autres, on pourrait bien s’empresser d’affirmer que cette prime à la mal gouvernance est un mérite pour le pouvoir en place. Bien que Boni Yayi a son arrivée à la magistrature suprême du Bénin en 2006 se présentait comme le messie, le grand sauveur de l’économie béninoise, ou encore le bâtisseur de la Nation, tout semble s’écrouler tout doucement sous son règne. Une mort douce qui fait jaser le pays. Avant les américains qui ont dit « non » à la mise à disposition du pays de ce fonds destiné à l’amélioration de l’accès au foncier, l’accès à la justice, l’accès aux marchés et l’accès aux service financiers, c’est le Danemark qui a déclenché depuis, les signaux de sa rupture de coopération bilatérale avec le Bénin sur le financement des programmes de développement. A sa suite, d’autres partenaires techniques et financiers du pays dont notamment l’Usaid menaçaient assez ouvertement de jeter l’éponge.

Triste record pour un régime dont le cercle restreint est composé d’économistes émérites du pays et de la sous-région.

Plus sordide dans l’histoire, ce désaveu de la gouvernance de Boni Yayi pourrait ne point émousser la hargne verbale des thuriféraires du régime qui se plaisent à peindre en noir tous les régimes précédents. Au Bénin, on s’attend à un retour sur la scène publique des griots du régime pour tenter de justifier à leur manière habituelle cet échec de leur maître. Bien que Mathieu Kérékou et son régime soient culpabilisés à tort ou à raison par les yayistes[1] comme le temple de la corruption, ils ont quand même permis au Bénin de transcender les rigoureux critères de sélection au programme Mca. Sous leur règne, le pays a quand même bénéficié d’un premier compact de ce programme évalué à un peu plus de 300 milliards de francs.

Face à cet état de chose, que faire pour Boni Yayi ? L’homme se fera-t-il excuser par son peuple ? Lui qui a miroité la mise en œuvre de plusieurs programmes notamment destinés à la jeunesse à travers ce financement qu’il espérait si tant. Est-il en passe d’être « définitivement » vomi par le peuple ? Quelle côte de popularité aura l’homme à la fin de son mandat en 2016 ? Les signaux de son régime sont bien dans le rouge. Et bien étrangement, une bonne partie de la population voudrait que ce rouge soit étendu à plusieurs domaines de compétences du régime. Il y en a même qui prédisent le même sort pour le pays dans le cadre du financement du Fonds Européen de Développement (FED), une mise à l’écart du Bénin.

On peut donc se demander si les Béninois sont devenus autant défaitistes ?



[1] Partisans du président Boni Yayi


Bénin : La Constitution a 23 ans !

constitutionIl était le label de la démocratie en Afrique ! Il était connu pour avoir lancé la vague de conférences nationales des forces vives de la Nation en Afrique francophone. Une pléiade de conférences qui a laissé place dans plusieurs pays à une démocratie à l’africaine ! Le Bénin, 23 ans après célèbre sa Constitution. Une Constitution adoptée le 11 décembre 1990, quelques dix mois après l’historique Conférence de février 90 qui posa les jalons de la démocratie béninoise.

Un enfant né à cette même date aurait grandi ! Il aurait pris de l’âge ! Deux décennies plus tard, il serait un adulte seul au front. Et bien, voilà ce que vit la Constitution béninoise, vingt-trois ans après son adoption. Cible récurrente de vives polémiques de sa révision ou de son rajeunissement, surtout en 2006 et depuis quelques mois où un projet de sa révision forcée est agitée par le parti au pouvoir, la loi fondamentale du Bénin tient toujours debout. Mais pour combien de temps encore ? Au Bénin, tous s’accordent sur la nécessité de passer à un toilettage de la Constitution, et ceci bien des années déjà. Mais une prudence née de l’après révision de Constitution sur d’autres cieux en Afrique amène une bonne partie de la population, notamment celle de l’opposition à afficher un non systématique à tout projet de révision constitutionnelle alors même que la Constitution elle-même prévoit les conditions de sa révision.
Au Bénin, on n’aime jouer avec le feu. Du président Mathieu Kérékou à son successeur Boni Yayi, tous deux ont pu mesurer l’intransigeance des béninois sur tout projet de révision de la Constitution. Bien qu’il existe des personnes qui soutiennent à chaque fois ce projet, le « Touche pas à ma Constitution » prend une ampleur qui ne fait qu’abîmer que ce rêve fou d’avoir eu le mérite de réviser la Constitution béninoise. Si le président Mathieu Kérékou, à son époque, avait affiché un silence de cimetière qu’on lui connait sur le sujet, Boni Yayi ne manque pas à toute occasion de rappeler et d’appeler au soutien de son projet de révision de la Constitution. Le buffle de Tchaourou[1], comme on l’aime l’appeler ici jure par sa bonne foi de ne pas se représenter aux élections présidentielles. Ses sbires clament haut et fort que la révision de la Constitution béninoise ne saurait donner lieu à une Nouvelle République qui puisse lui permettre de briguer un nouveau mandant. Mais l’opposition et une bonne partie de la société civile n’y croient pas. Et pour marquer le non catégorique à ce projet, ils inventent le mouvement « Mercredi Rouge » sous l’impulsion du Prof Joseph Djogbénou, acteur de poids de la société civile du Bénin. Boni Yayi a-t-il manqué la sagesse du Caméléon[2] qui reste évasif sur le sujet ? Aurait-il la clairvoyance d’esprit du président Hercule[3] qui a reconnu le verdict du peuple qui l’a écarté du pouvoir en 1996 ? Boni Yayi semble seul face à son destin ? Vingt-trois ans après la naissance de la Constitution béninoise, Boni Yayi tiendra-t-il mordicus à sa révision ? Il est le seul à détenir la réponse.

Mais il y a bien plus urgent dans le pays qu’une révision à pas forcé de la révision. C’est en tout cas ce qu’affirment l’opposition et les populations. Et l’opposition, sous la bannière de l’Union fait la Nation (UN) a attendu la veille de cette date anniversaire pour faire le requiem du régime au pouvoir. Comme à son habitude, le langage a été très dur pour faire le procès de Boni Yayi et de sa mouvance présidentielle. La sécurité, l’amélioration des conditions de vie des béninois, la décrispation de la tension politique, « la fin de la persécution » des investisseurs nationaux, l’emploi des jeunes sont autant de priorités que devraient s’accorder le gouvernement, martèlent-ils.

Néanmoins, aucune constitution au monde n’est modifiable. Il y a bien des pays comme la France, les Etats-Unis qui ont bien touché aux leurs sans pour autant basculer dans un régime autocratique ou dans le règne à vie d’un chef d’Etat au pouvoir. Le Japon, troisième puissance économique mondiale, plus d’une soixantaine d’années traine toujours même la constitution. Des Nations plus respectueuses de la Démocratie préservent depuis des lustres leur Constitution. Certes, la Constitution fixe le cadre légal de développement d’un pays mais le développement d’un pays n’est pas réduit à sa Constitution…

Halte aux téméraires de tout bord !

Joyeux Anniversaire à toi  très chère Constitution

PS : Sachiez que je suis de ceux qu’on appelle au pays les années de la démocratie. Suivez mon regard…



[1] Tchaourou : village d’origine du Président Boni Yayi

[2] Caméléon : Surnom donné à l’ancien président Mathieu Kérékou

[3] Hercule : Surnom donné à l’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo


Uruguay : du cannabis comme du petit pain ?

Le cannabis: La nouvelle manne financière de l'Etat Uruguayen?
Le cannabis: La nouvelle manne financière de l’Etat Uruguayen?

Les sénateurs uruguayens ont approuvé la loi permettant à l’État de contrôler la production et la vente du cannabis. Une nouvelle législation qui pourrait bien changer la perception d’une bonne partie de l’humanité sur un phénomène aussi réprimé que le terrorisme. Triste ou bonne nouvelle !

L’Uruguay récidive ! Le pays du président dit « le plus pauvre au monde » n’en finit pas avec ses innovations législatives. Le pays de José Muyica vient de passer à la vitesse supérieure. Après quelques mois de discussions, voici l’Uruguay qui devient le premier pays au monde à légaliser la vente et la consommation du cannabis.

De la drogue pour tous ?

Pas vraiment ! Aux dires des sénateurs de la majorité présidentielle, le gouvernement mettra en place un système de contrôle du marché de la drogue. Ce serait bien l’objectif premier de l’adoption de cette législation. L’Uruguay voudrait prendre le contrôle de son économie souterraine devenue trop puissante. Pas plus de 40 grammes par mois, c’est la consommation maximale autorisée pour les préposés au cannabis dans ce pays de l’Amérique latine. Le prix de vente serait de 0,7 euro/gramme. En Uruguay, le cannabis ne sera pas du pain bon marché. Mais on peut penser qu’il ne subisse le même sort que la bière. En effet, le cannabis uruguayen ne devrait être vendu qu’aux personnes âgées de 18 ans. Quand on constate  ce que cette mesure qui encadre la consommation de la bière et du tabac est devenue dans tous les pays du monde, on peut bien se poser des questions. En Uruguay, le marché du cannabis pourrait bien prendre les allures de celui des armes aux Etats-Unis. En effet, le texte de loi adopté par le Sénat prévoit la constitution d’une base de données publiques pour les consommateurs afin de suivre leurs consommations mensuelles. L’achat du cannabis devra se faire auprès des pharmaciens homologués par l’Etat. Mais qui peut jurer que les officines de pharmacie qui seraient homologuées pour la vente du cannabis ne s’érigeront pas en un puissant lobby intouchable. Un lobby du cannabis qui pourrait déposséder à jamais l’Etat du contrôle du marché ? Un lobby qui pourrait avoir pleine puissance de faire modifier cette législation pour asseoir son hégémonie sur un secteur financièrement prometteur. Certes, la loi pourrait affaiblir les narcotrafiquants qui seraient privés d’une source de revenus estimée à plus de 60 millions d’euros par an, mais elle génère de nouveaux magnats qui n’hésiteront pas un seul instant à vouloir contrôler un secteur qui apporterait à l’Etat pas moins de 40 millions d’euros pour une population d’environ 3 millions d’habitants. Aux Etats-Unis  on connaît l’histoire des clubs de tir, et dans le monde entier, on sait à quoi riment les clubs de nuit après les consommations d’alcool. Ce qui semble ne pas inspirer à proprement dit le Sénat uruguayen qui autorise la population à la création des clubs de 15 à 45 membres. On me dira que la législation prévoit un encadrement qui suppose que ces clubs ne peuvent pas faire pousser plus de 99 plants par an. L’Uruguay s’engouffre presque dans le même travers que les Etats-Unis concernant le contrôle des armes. L’Etat estime pouvoir contrôler le nombre de plants de cannabis à domicile pour chaque Uruguayen dont la barre est fixée à six plants à domicile par an, l’équivalent de 480 grammes.

Un Uruguay au contrôle effectif de la production, de la distribution et de la consommation du cannabis, il faut bien être un devin pour prédire l’avenir de cette législation. La certitude, cette loi fait le bonheur des 200 000 consommateurs de cannabis bien qu’elle se heurte à la méfiance de plus de 60 % de la population et de plusieurs organisations.

La législation du cannabis en Uruguay : un exemple à imiter dans le monde ? Il serait bien trop tôt qu’elle fasse école. En tout cas, elle fera son effet dans une France et dans d’autres pays du monde en proie au débat sur la législation du cannabis.


Qui peut nous corrompre ? Personne…

corruptionChers lecteurs,

Qui d’entre vous se rappelle de ces phrases guerrières : « Qui peut nous gagner ? Personne ! », ou encore « Taureau ! La force ! ». Si elles ne vous disent rien, sachez qu’elles font partie de ces slogans qu’affectionnent les écoliers de mon Bénin natal. Ceci, depuis des années. Une manière pour eux de magnifier leur invincibilité, peu importe la discipline. Ceux d’entre vous qui aiment le sport en savent quelque chose. Bon ! Mon billet ne parle pas sport mais d’une de ces gangrènes qui parfois donnent place à des programmes fallacieux dans nos pays. Aujourd’hui, 9 décembre, saviez-vous ce que célèbre-t-on désormais dans le monde entier ? Cette question, je l’ai posée exprès dans la journée à un agent des douanes béninoises. Mais comme je m’en doutais, il n’en savait rien. Mal m’est prit de rééditer le même exercice, cette fois-ci par téléphone à un ami connu pour ses contacts dans l’administration béninoise. Je n’aurais pas dû car lui car lui non plus n’en a la moindre idée.

Et vous lecteurs : Que saviez-vous du 9 Décembre ? Je me garde de vous poser la question. Je suis convaincu qu’autant que vous êtes vous saviez tous que le 9 Décembre, la communauté internationale la consacre désormais à la célébration de la journée mondiale des Nations-Unies contre la corruption. Une initiative que je ne peux m’empêcher de féliciter au regard de ses nobles objectifs. Après avoir reçu cette nouvelle, j’ai décidé de réveiller ma curiosité. Juste la réveiller, pas envie de la pousser très loin. Que voulais-je découvrir ? De quoi voulais-je me mêler? Je m’en souviens à peine. Mais je sais juste une chose, et comme je le disais plus haut, le 9 Décembre est désormais dédié à l’enracinement de la lutte contre un fléau plus grave que le « sida ». Nul n’ignore que la corruption est un obstacle majeur au développement socioéconomique de nos pays notamment ceux d’Afrique. Un frein à la croissance qui, depuis quelques années bénéficie sur tous les coins du continent africain de programmes gouvernementaux afin d’en réduire la présence dans la sphère nationale et l’impact sur le développement. Des programmes, qui vont du plus sérieux au plus ridicule. Du plus pragmatique au plus polémiqué. Morceaux choisis

 

17 Juillet 2007: Boni Yayi dans les rues de Cotonou...
17 Juillet 2007: Boni Yayi dans les rues de Cotonou…

Bénin : Quand la lutte contre la corruption s’est faite dans la rue ?

Précédemment connu sous le label « Quartier Latin de l’Afrique », le Bénin n’est pas moins mal loti dans le classement des pays à forte perception de la corruption. La corruption, longtemps décriée par les ONG béninoises comme un sport national a fait objet de nombreuses mesures répressives ou correctives autant du gouvernement, du législatif que de la société civile. Au-delà des textes de lois encore moins vulgarisés et peu exploités, les institutions de lutte contre le fléau en manque de moyens, les ateliers de formation et de sensibilisation des acteurs de développement par les organisations de la société civile, un fait historique reste indélébilement gravé dans la mémoire collective  des béninois dans cette pseudo guerre contre la corruption. « Chez nous, la lutte contre la corruption se fait dans la rue », lancent ironiquement quelques compatriotes. Ceci pour se rappeler de cette marche dite « verte » du chef de l’Etat dans les rues de Cotonou avec les membres de son gouvernement, les présidents des institutions et des milliers de personnes pour, disaient-ils combattre la corruption dans son dernier retranchement. C’était le 17 Juillet 2007 !  Sur plus de huit kilomètres, Boni Yayi a battu le macadam et scandait à chœur avec la foule « Corruption Zéro ». Plus de six ans après ce jogging anti-corruption du Président Boni Yayi, la lutte contre la corruption se résumerait, aux dires de milliers de béninois à marche, amertume, cinéma, échec, voire haute trahison pour certains qui se réfèrent à ces sulfureuses affaires de ICC services (spoliation de l’épargne des populations par des structures illégales dont les promoteurs étaient des « proches du Chef de l’Etat »), Machines agricoles, intrants, construction du siège de l’Assemblée Nationale,  privatisation de l’outil industriel de la Société Nationale de Promotion Agricole devenu SODECO (Société de Développement du Coton), mise en concession du Port Autonome de Cotonou au groupe Bolloré, marché gré à gré pour certains investissements publics dans lesquels des proches du Chef de l’Etat, en attendant une réelle inculpation seraient entièrement mouillés.

 

L'épervier de Paul Biya...
L’épervier de Paul Biya…

Cameroun : L’épervier atteint par les griffes de la corruption ?

S’il y a une campagne anti-corruption qui aura tenue en haleine une grande partie de l’Afrique subsaharienne, c’est sans aucun doute celle qui se mène depuis une décennie au pays des lions indomptables. Au Cameroun, le Président Paul Biya voulait finir avec un fléau qui tendait à plonger son pays dans la morosité économique. Après la signature en 2003 de la Convention des Nations-Unies sur la Corruption, l’homme fort de Yaoundé lance l’opération Epervier pour mettre fin à l’impunité dans l’administration publique afin de moraliser la gestion la gestion de la chose publique. Dix ans après, faire un bilan sans partie pris, reviendrait au plus courageux des camerounais. L’opération Epervier n’a-t-elle pas été une vraie machine à broyer les opposants au régime ? L’Epervier n’a-t-il pas été abattu par les flèches mortelles de la corruption ? Difficile d’y répondre. La réponse varie de la position d’un observateur à un autre. Toutefois, une unanimité s’est faite comme toujours et dans tous les pays autour des objectifs de départ de l’opération. Dans le cas camerounais, de grands noms sont passés à la guillotine. Accusés à tort ou à raison, ces derniers croupissent dans les geôles du pays pour des années encore en raison de leur implication ou supposée dans une affaire de corruption et/ou de détournement de deniers publics.

 

Jacob Zuma toujours sous la menace de poursuites judiciaires pour corruption...
Jacob Zuma toujours sous la menace de poursuites judiciaires pour corruption…

La Corruption : le diable de l’Afrique du Sud ?

A quoi identifies-tu l’Afrique du Sud ? Chaka Zulu ? Nelson Mandela ? Le Mondial de football en 2010 ? La coupe d’Afrique de 1996 ? La coupe du monde de Rugby en 1995 ?  En tout cas, je suis convaincu que vos réponses oscilleront autour de ces hommes ou événements qui ont fait, font et feront l’Afrique du Sud. Mais sous d’autres cieux, le pays Arc en ciel est connu pour le parfait amour entre ses dirigeants (de l’administration publique ou privée) et le dieu de la corruption s’il en existe un. Plus qu’une gangrène, la corruption est un diable qui attaque le pays dans tous ses états d’âme. Elle aurait même été l’esprit de l’apartheid. Et depuis, un nouveau soleil semble ne pas planer sur le pays. La corruption en Afrique du Sud, elle ronge la police, le président Jacob Zuma et son gouvernement, l’Assemblée Nationale, le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir, le milieu des affaires et le monde des entreprises. C’est en tout cas ce que révèle de nombreux rapports sur l’état de la corruption qui classe le pays comme l’un des mauvais élèves de la classe en matière de lutte contre le fléau. Une récente étude estime à plus de 112 millions de dollars ce qu’a coûté la corruption au gouvernement fédéral en 2012. Une autre affirme que le pays en entier perd plus de 40 milliards de dollars par an en raison de la corruption. Il y a donc de quoi penser à une vraie portion magique pour sauver le pays d’un diable devenu trop dangereux…

Parler de l’état de la corruption ou de sa lutte en Afrique ne saurait être chose facile. Mais évoquer le sujet sans un coup d’œil vers ce qui se fait chez le géant Nigéria (plus forte population en Afrique) serait un crime de leste majesté. Dernier exemple donc…

 

Pour combien de temps la dame de fer gardera cette mine contre la corruption?
Pour combien de temps la dame de fer gardera cette mine contre la corruption?

Nigéria : Le rêve brisé de Ngozy Okonjo-Iweala ?

Dans le pays des Super Eagles, on dirait bien qu’il n’y ait vraiment pas d’aigles anti-corruption. Réputé comme un pays des pots de vins par excellence en raison des nombreux accords d’exploitation pétrolière et de gestion de ressources minières qui s’y concluent chaque année, le Nigéria fait figure de grosses proies faciles pour la corruption. Une situation que les grandes chancelleries internationales ne cessent de décrier. C’est ainsi que le pays sous l’ère Olusegun Obasanjo, ancien président, se décide de se lancer dans une lutte implacable contre un phénomène aussi assassin que la pollution toxique des cours d’eau du pays par les sociétés d’exploitation pétrolière. Afin d’accroître la lutte, l’ex directrice générale de la Banque Mondiale, Ngozi Okonjo-Iweala est propulsée à coup de millions de dollars comme rémunération en 2011 à la tête du ministère des finances du pays. Connue pour ses normes orthodoxes de gestion et son goût aigu de la transparence, la dame de fer multiplie les actions musclées pour réduire au minimum possible les affres de la corruption dans le pays. De nombreuses campagnes sont lancées et des dispositifs de vidéosurveillance installés dans les administrations publiques afin de dissuader les fonctionnaires d’Etat. Mais la corruption a les oreilles dures, très dures mêmes. A la date de ce 09 Décembre 2013, plusieurs sommités du pays sont citées dans de récurrentes affaires de corruption. Ministres, députés, sénateurs, gouverneurs, avocats, magistrats et mêmes de simples fonctionnaires sont pointés du doigt dans des ténébreuses affaires de corruption. D’anciens hommes forts du pays dont notamment le Général Sani Abacha sont indexés dans plusieurs rapports de corruption à grande échelle et à de longues ramifications à l’international.  Un tour aux postes frontaliers du Nigéria et vous avez le temps de réaliser que la corruption est promue en lettres d’or. Et on peut donc s’écrier si la super ministre des finances Ngozi Okonjo-Iweala perdra-t-elle son combat herculéen ?

En attendant que chacun de vous puisse apporter ses réponses, voici la carte de la corruption dans le monde….


Mondial 2014: Les huit poules à la loupe…

groupesC’est fait ! On connait désormais les différents groupes qui animeront le premier tour de la vingtième édition de la Coupe du Monde de football. Ils étaient des millions d’amateurs du sport roi à focaliser leurs attentions malgré les hommages et les deuils provoqués par la mort de l’icône sud-africaine Nelson Mandela vers le Brésil. Histoire de savoir à la minute près les différentes poules qui animeront la messe mondiale du football sur la terre du « football de tous les temps ». A compter de ce 06 décembre, les 32 équipes qualifiées pour le mondial brésilien connaissent l’identité de leurs adversaires du premier tour. Mais que nous réserve le mondial 2014 ? A quoi doit-on s’attendre pour les différentes équipes ? Que doit-on espérer des équipes africaines ? Que peut l’équipe de France ? Décryptage…

Poule A : Brésil, Croatie, Mexique, Cameroun

Organisateur de la Coupe du Monde 2014, le Brésil, cinq fois vainqueur (1958, 1962, 1970, 1994, 2002) garde toutes ses chances intactes pour confirmer son statut de grandissime favori durant le premier tour de cette compétition. La séleçao peut compter sur sa grande armada de stars. Si les auriverdes « pensent » déjà à leur match des huitièmes de finale, le second ticket qualificatif dans ce groupe A se jouera entre le Mexique (14 participations), le Cameroun (6 participations), la Croatie (4 participations) avec un léger avantage pour le Mexique.

Le Cameroun a bien l’effectif de joueurs qu’il faut pour s’échapper de ce groupe. Mais quand on se souvient de l’histoire récente des lions indomptables aux compétitions internationales, il serait osé d’affirmer dès maintenant que Samuel Eto’o et ses coéquipiers pourraient s’offrir une place pour le second tour. Mais attention, cela pourrait bien être face à l’Espagne. Et pour cause…

Poule B : Espagne, Pays-Bas, Chili, Australie

Dans ce groupe B, une chose est certaine ! On assistera au remake de la finale du Mondial 2010. En effet, l’Espagne (vainqueur en 2010) et les Pays-Bas (3 fois finalistes malheureux, 1974, 1978, 2010,) un peu moins de quatre ans après leur confrontation victorieuse pour « la Furia roja », se retrouveront au Brésil pour un match atypique. Bien que cette rencontre soit en ouverture de la poule B, il a tout d’une finale de coupe du monde et sans doute qu’elle permettra d’entrée, de départager ces deux équipes pour la première place dans cette poule B. L’Espagne et les Pays-Bas partent donc largement avec la faveur des pronostics pour s’extirper de ce groupe. Le Chili (9 participations) et l’Australie (4 participations) se contenteront sans doute de jouer aux troubles fêtes.

Poule C : Colombie, Grèce, Côte d’Ivoire, Japon

Pour sa troisième participation d’affilée à une coupe du monde de football, la Côte d’Ivoire s’en sort bien. Longtemps habitués aux groupes de la mort, les Eléphants auront cette fois-ci l’opportunité de faire rêver le peuple africain. En compagnie de la Colombie (5 participations) emmenée par sa star monégasque Radmael Falcao, la Côte d’Ivoire de Didier Drogba devra se défaire de la Grèce (3 coupes du monde, surprenant vainqueur de l’Euro 2004), et du Japon (5 participations, coorganisateur du mondial 2002). Une mission pas impossible pour la Côte d’Ivoire. Mais la certitude est que tout peut se jouer dans ce groupe assez ouvert pour les quatre formations…

Poule D : Uruguay, Costa Rica, Italie, Angleterre

L’une des affiches qui tiendra en haleine le monde du football, c’est sans doute ce duel fratricide entre l’Italie (4 fois vainqueur, 1934, 1938, 1982, 2006) et l’Angleterre (vainqueur à domicile en 1966) le dimanche 15 Juin 2014 à Manaus. Pas de cadeau en vue entre la Squadra Azzurra (Italie) et les Three Lions (Angleterre) qui devront confirmer leurs statuts de favoris dès le premier tour. Mais cela ne suffit pas pour minimiser les autres oppositions entre l’Urugauy de Edison Cavani et ces deux formations européennes. Le Costa Rica, outsider de cette poule, se contentera de ne pas s’ériger en distributeur de points. Mais attention, loin de limiter les dégâts, l’équipe pourrait bien surprendre. Au terme des phases de poules, un favori dira adios Brasilia…

Poule E : Suisse, Équateur, France, Honduras

S’il y a une information à retenir de la composition des poule, c’est le tirage assez clément dont a hérité la France. Malgré leur douloureuse qualification au Mondial 2014, les bleus sont placés dans un groupe qui les met de façon inattendue en position de favori pour cette coupe du monde, du moins pour le premier tour. Pour confirmer ce nouveau statut, l’équipe devra se mesurer « victorieusement » avec la Suisse, l’Équateur et le Honduras. A y voir de près, la qualif pour le second tour se jouera entre la France, la Suisse et l’Equateur. Toutefois, la France devra faire attention pour ne pas revivre les mésaventures du mondial 2002 et 2010 où malgré son positionnement dans des groupes largement à sa portée, elle s’est fait éliminer dès le premier tour. Quant à la Suisse, elle devra confirmer ses meilleures performances de l’année 2013 qui lui ont permis d’être pour la première fois dans l’histoire du football, tête de série à une coupe du monde en 10 participations.

Poule F : Argentine, Bosnie-Herzégovine, Iran, Nigéria

Il n’y aucun doute. L’Argentine et le Nigéria font figure de favoris pour la qualification au deuxième tour du mondial 2014 dans cette poule F. Les Supers Eagles, champions d’Afrique en titre peuvent bien rééditer leurs belles performances de la coupe du monde 1994. Exactement 20 ans après leur première participation, ils peuvent bien prétendre à un parcours plus que honorifique au Brésil. Battu par l’Argentine 1-0 au Mondial 2010 en Afrique du Sud, le Nigéria a grandi. Il peut bien faire mal aux Albicélestes toujours moyens depuis quelques années malgré leur pléthore de stars dont Lionel Messi, plusieurs fois élu meilleur joueur FIFA mai assez méconnaissable en sélection nationale. Mais attention, le lutin argentin semble retrouver ses repères avec l’équipe nationale depuis quelques rencontres. Si l’Iran pourrait espérer faire un coup de poker, et justifier d’un statut d’outsider acquis avec ses 4 participations, la Bosnie Herzégovine, pour sa première participation, loin d’être venue en apprentissage pourrait bien compter sur l’ombre du superbe attaquant suédois Zlatan Ibrahimovitch, originaire de cet ancien pays de l’Union Soviétique.

Poule G : Allemagne, Portugal, Ghana, USA

Elle aurait bien pu être le groupe de la mort. Certes, il réserve de belles rencontres de football entre ces quatre formations, mais il est bien loin d’être considéré comme le groupe le plus terrible. Dans l’histoire de la coupe du monde, on en  a connu pire. Toutefois, les premiers rôles reviendraient à l’Allemagne et au Portugal qui pourraient miser autant sur leur collectif que l’individualité légendaire de certains de leurs joueurs tels Cristiano Ronaldo pour le Portugal et Melvut Özil pour l’Allemagne. Le Ghana, quant à lieu retrouve des équipes qu’elle connait assez bien. Les Blacks Stars ont déjà affronté au Mondial 2010 l’Allemagne en phase de poules et les USA en huitièmes de finale avec des fortunes diverses (une défaite face à l’Allemagne, et une victoire qualificative pour les quarts de finale contre les Etats-Unis). Est-ce un avantage ? Pas sûr qu’un spécialiste puisse dire avec assurance oui car l’Allemagne est  un rouleau compresseur et les Etats-Unis ont énormément progressé dans le jeu. Dans ce groupe G, les dés sont presque pipés pour le Ghana et les USA, une équipe ghanéenne qui espérait un résultat plus glorieux que son élimination en quart de finale contre l’Uruguay en 2010.

Si la poule G prend des allures de la poule de la mort, la dernière poule H s’apparente bien au groupe le plus homogène de la phase de poules.

Poule H : Belgique, Algérie, Russie, République de Corée

Quelques heures avant le tirage au sort, le capitaine des Fennecs d’Algérie, Madjid Bougherra annonçait qu’il voudrait bien affronter la France au premier tour.  Une manière sans doute de renforcer les liens entre les deux peuples. Mais aussi une rencontre qui aurait donné du fil à retordre aux flics de Marseille. Mais une chose est sûre, cette confrontation, si elle devrait avoir lieu, ne sera pas pour le premier tour de la coupe du monde. L’Algérie hérite d’un groupe assez homogène avec la Belgique, l’Algérie, la Russie et la République de Corée dans lequel toutes les équipes peuvent revendiquer une place pour les huitièmes de finale.

En attendant tous ces matches, on peut tous dire en chœur, Vivement Brésil 2014…


France : Alerte! Prostitué(es) au chômage…

Quelques prostituées...
Quelques prostituées…

Mon billet aurait bien pu être intitulé « France : droits de l’homme en danger ! » En effet, la dernière actualité à l’Assemblée nationale française fait resurgir dans ma mémoire la quintessence du très glorieux vocable « droits de l’homme ». Que les puristes, les juristes, « les droits de l’hommiste » m’en excusent. Mais ce qui vient de se produire, à l’Assemblée  me fait dire, sans doute dans l’ignorance qui est la mienne que même en France, le pays dit des droits humains, les droits de l’Homme sont à double vitesse. En effet, les députés français viennent d’adopter dans une majorité relative la proposition de loi qui sanctionne les clients de prostituées d’une amende de 1 500 euros. Un vote qui met la France passée dans le giron socialiste au même diapason que la Suède et la Norvège dans la répression de la prostitution. Pour rappel, tout est parti de 2011 par la proposition de loi réaffirmant la position abolitionniste de la prostitution en France. Une résolution qui voulait une société française sans prostitution. Ces défenseurs rétorquaient même que la prostitution n’était point « le plus vieux métier du monde » et il fallait même l’associer « aux violences faites aux femmes ». C’est oublié qu’avec la percée des courants homosexuels, la prostitution n’est plus une affaire de femmes, mais qu’elle atteint aussi le cercle des hommes. Et l’adoption de la proposition de loi de pénaliser les clients de prostitués par les députés français soulève quelques éléments de « non-respect des droits de l’homme ». C’est mon analyse ! Elle n’est pas censée être juste devant la loi, même celle divine, encore moins devant l’esprit premier des droits de l’homme.

Et pour cause ?

N’est-ce pas au nom des droits de l’homme que la gauche au pouvoir a soutenu, défendu et obtenu le « mariage pour tous » ? Une loi qui enlève à la France tout son côté « traditionaliste ou protectrice des valeurs religieuses ou morales.  » Et bien pris isolément, la loi sur le mariage homosexuel semble reconnaître la liberté pour la personne humaine de disposer de son corps, de s’en servir à sa guise et autant que possible. On peut donc bien se demander si le vote de la loi antiprostitution ne prive pas les Français de cette liberté de disposer de leur corps, de choisir librement leur profession.  En tout cas, je suis bien convaincu qu’ils seront nombreux, ceux qui me diront non, ceux qui me parleront de conceptualisation du corps humain. Bien des soutiens de ce texte de loi me chanteront à grands cris que la prostitution est un crime, un drame, une souffrance… Les plus courageux me parleront d’atteinte à l’honneur ou à l’intégrité morale des prostitués. Mais dis donc, la prostitution est-elle un viol ? En quoi est-elle une violence basée sur le genre, je n’ose pas dire faite aux femmes ? Bien qu’ils puissent me répondre par non, ils trouveront bien des arguments pour tenter de faire le juste rapport. Et je dirais tout gaiement « vous êtes dans votre rôle. »  Ceci n’est qu’un aspect de la chose.

Dans une autre analyse, le vote de cette loi pourrait bien apporter un bol d’air au réseau de proxénétisme. Il pourrait bien plonger tout ce marché informel du sexe dans une grande clandestinité. Et cela pourrait bien compliquer les choses autant pour l’Etat, les prostitués et leurs clients. En France, le marché du sexe pourrait basculer dans le grand noir autant que le marché des stupéfiants. Loin du cas allemand, le fisc français ne peut rien espérer de ce marché juteux considéré de l’autre côté du Rhin comme un jackpot pour l’Etat avec des centaines de maisons closes et une activité en pleine expansion. Encore plus drôle dans le cas de la France, la loi met les prostitués dans une position d’insécurité en pénalisant l’acheteur et non pas le vendeur. Difficile donc à comprendre pour certains qui pensent qu’il s’agit là d’une loi antipute quand l’on sait en tout premier plan que les plus prisées dans ce secteur sont les femmes. Du coup, une question me taraude l’esprit. Que deviendront ces milliers d’hommes et de femmes qui vivent de la prostitution ? Du fait, de la crise économique, le travail du sexe a connu une hausse vertigineuse en France. Il semble avoir atteint toutes les couches sociales. Et ils sont vraisemblablement des milliers de Françaises et de Français qui courent le risque de perdre leur gagne-pain, ou du moins ce « boulot » qui leur permet d’arrondir les fins du mois. Et combien seront-ils ces enfants vivant des revenus de la prostitution qui pourraient désormais prier tous les saints pour ne pas mourir de faim. Néanmoins, il y a bien une solution. Partir en Allemagne, en Belgique, etc. ou mieux encore vers ces pays de l’Europe de l’Est pour continuer sans gêne son « job ».

La loi antiprostitution, si elle parvient à être promulguée promet un demain assez confus pour des millions de Français abonnés à ces milieux.

Enfin, tout laisse penser que toutes les lois votées ou presque depuis l’avènement du pouvoir socialiste n’ont qu’un seul dénominateur : subir ou fuir la France !

Une France sans prostitution : l’avenir nous le dira…


Bénin: La malédiction des fins d’années…

Des populations stupéfaites devant un accident de circulation à Parakou, Crédit: Ludovic Ayédèguè...
Des populations stupéfaites devant un accident de circulation à Parakou, Crédit: Ludovic Ayédèguè…

Hermann, mon compatriote a déjà donné le ton. Il y a quelques jours, son billet revenait sur la dangerosité de la circulation dans la grande agglomération de Cotonou. Ce cliché illustratif du risque élevé de circuler dans Cotonou n’est rien d’autre qu’une exposition en miniature de ce qui se vit dans le Bénin tout entier. A la fin de la lecture de son billet, une tentation me saisit, celle de présenter ce phénomène récurrent, de la peur au guidon, au volant et même sur le trottoir quand on est usager de la route au Bénin. Et cette tentation a atteint son paroxysme au bout de mon dernier voyage sur la capitale économique Cotonou. Sur un trajet de moins de 500 km, je ne peux me souvenir avec exactitude du nombre d’épaves de véhicules accidentés abandonnés aux abords des voies. Une chose est certaine, plus d’une douzaine d’accidents se seraient produits tout récemment sur le tronçon Parakou-Porto Novo-Cotonou. En témoignent ces carcasses de véhicules, ces herbes le long des artères qui chez nous, servent de signalisation en cas d’accidents. Dans certaines localités, j’ai même vu pis. Encore du sang humain gît sur le goudron.

Mais ce qui m’étonne depuis plus d’une vingtaine que je respire le bel air de mon Bénin est en premier plan la recrudescence de ces accidents de circulation à une période particulière de l’année. Pour qui vit au Bénin, habitué au non de ses axes routiers, sait que chez nous, la fin d’année rime avec graves et mortels accidents de circulation. Et bien des années que cela dure. Une situation devenue tristement célèbre qu’on hésite point à rattacher à une croyance pour le moins « ridicule ». La malédiction de la route qui s’est emparée des béninois en fin d’année a germé dans l’esprit des communs de mortel que cette période serait destinée au bilan des âmes. Plus drôle encore, on vous dira dans certains milieux que si le nombre d’âmes attendues au « ciel » n’est pas atteint, les accidents de la route en fin d’année seraient le seul moyen pour «Dieu» de combler la différence. Le recours aux accidents de circulation serait dû, en effet à l’absence d’une situation géo-écologique dangereuse dans le pays pour provoquer des ouragans, des cyclones, des tremblements de terre, du volcan et autres…

A cette croyance, beaucoup y croient. Beaucoup y vouent un culte. Pour échapper au bilan de « Dieu », combien sont-ils à recourir aux sacrifices dans les couvents, les temples du vaudou ? Combien sont-ils à s’adonner des heures durant à des séances de prières, de délivrance et de protection dans les églises du réveil ? Bien qu’un chiffre exact ne puisse être établi, on sait que la période des fins d’années est aussi celle des bonnes affaires pour les dignitaires des cultes endogènes, chrétiennes, musulmanes et autres. En effet, des millions de béninois s’attellent à faire des offrandes à leurs dieux pour ne pas se retrouver dans la balance « mortuaire » des fins d’années.

Des prières, des sacrifices, des offrandes qui, pour le moment, peinent à conjurer définitivement le mauvais sort. Puisqu’il n’y ait point un béninois qui ne le fait en fin d’années, on peut se demander pourquoi on en finit point avec ces accidents mortels de fin d’année depuis des générations. Tenez, dans la seule ville de Parakou, trois cas d’accidents mortels ont été enregistrées en une semaine dans le mois de novembre avec un bilan humain très lourd. Pas moins d’une dizaine de vies humaines ont été perdues dans ces trois accidents, et autant pour le nombre de blessés graves hospitalisés en urgence au centre hospitalier départemental de la région. Autant pour une seule ville d’environ 250.000 habitants en une semaine, combien y en a-t-il à l’échelle nationale ?  C’est un secret de polichinelle pour tous les béninois que le service des urgences dans les hôpitaux, des secours, des sapeurs pompiers ne connaissent point un jour de repos sur toute l’étendue du territoire national. Mais pourquoi donc autant de drames de la route en fin d’années ?

Les causes d’un mal devenu perpétuel…

Malgré la détermination des agents du Centre National de Sécurité Routière (Cnsr), de la brigade routière pour renforcer la sécurité sur nos axes routiers, le problème reste entier dans son ensemble. A chaque accident de la circulation, qu’il soit en fin d’année ou en pleine année, le même refrain. Excès de vitesse du conducteur, absence de visite technique, défaut de frein ou vétusté du système de freinage, imprudence des usagers, taux élevé d’alcoolémie, absence de casque de protection pour les motocyclistes, de ceintures de sécurité, usage du téléphone portable ou des tablettes numériques par les conducteurs, sont autant d’éléments à l’origine des accidents sur les axes routiers du pays. Et en période de fin d’année, c’est l’excès de vitesse des chauffards, la précipitation des usagers de la route (motocyclistes, piétons) qui sont souvent pointés du doigt. En effet, ils sont nombreux ces béninois qui veulent réaliser de bons chiffres d’affaires en fin d’année afin de passer d’avoir de ressources financières pour d’agréables moments de fête. Mais cette folle course pour l’argent des fêtes tourne au drame pour certains, qui fauchés par les accidents ne laissent que des larmes à leurs proches pour pleurer leurs morts. Et Consternation, désolation, stupéfaction, tristesse deviennent leur sentiment de fin d’années.

Amoureux de cette croyance populaire qui suppose qu’il ne peut ne pas avoir des accidents de circulation en fin d’années, nombre de béninois oublient très vite «  Qui va lentement, va surement ».


Ma rencontre avec une séropositive !

Stop sida1er décembre : Journée mondiale de lutte contre le sida. En ce jour dédié aux personnes porteuses du VIH, ou affectées par la maladie du siècle, qu’il me soit permis d’avoir une pensée pour ces millions de femmes, d’hommes et d’enfants dans le monde, et particulièrement à ceux d’Afrique.

Si j’ose dire ces mots, c’est l’expression de ma colère contre ces pratiques discriminatoires à l’égard des personnes affectées par le virus. C’est ma manière à moi de rappeler à tous que nous sommes de potentielles victimes. Nul n’est à l’abri… Juste un petit regard sur les voies de transmission du virus, sur lesquelles volontiers je me tais, et chacun de nous peut réaliser que le risque n’est pas moindre. Bon sang ! Arrêtez vos pratiques inhumaines de discrimination ! Quand je me souviens de ces phrases qu’on m’a servies quand je devrais me rendre pour mes deux fois en Afrique du Sud (mars et octobre 2013), et pour la première fois au Botswana (octobre 2013), j’en ai le ras-le-bol. Tous s’accordaient à me dire « Tu vas dans le pays du sida hein ». A l’aéroport international Bole d’Addis-Abeba (Ethiopie), un ami que je venais de rencontrer à Johannesburg et en partance pour la Guinée équatoriale me dira « Waoh ! Donc la semaine prochaine, tu retournes au Botswana. Toi tu ne connais que les pays où le sida se vend le moins cher. Fais attention à leurs femmes. ». Mais c’est oublié comme le dirait l’autre, « nous sommes tous des séropositifs à l’étape latente ».

Ma « découverte » du Sida, je m’en souviens comme si c’était hier ! Nous étions en 1998, élève en classe de CM1, je venais de suivre une conférence à l’école qui portait sur les maladies sexuellement transmissibles[1] et le VIH/sida. Très émouvante présentation qui a failli me faire couper le souffle, moi qui quelques jours plus tôt, malgré mon très jeune âge (8 ans), venait de rompre avec un cycle… Il n’en fallait pas plus pour que la semaine d’après, je remporte le premier prix au concours communal de composition française sur le VIH/sida.

Ce très beau T-shirt tagué « Connais-tu ton état sérologique ? » de face, « Le sida ne passera pas moi » de dos restera comme une couronne pour moi. Mais bon ! Il était plus grand, trop grand pour moi pour que je le porte. Et c’est bien avec des larmes aux yeux que je l’ai offert quatre ans plus tard en récompense à un camarade de collège qui venait de remporter un concours dédié aux IST, VIH/sida que je venais d’organiser ! Ah oui, que je venais d’organiser ! En effet, dès ce jour de décembre 98, j’ai ressenti une obligation morale de m’impliquer corps et âme dans la lutte contre la maladie. Des années durant, du collège à l’université, au sein de ma communauté, j’ai milité dans presque toutes les structures qui s’intéressent au combat contre une maladie devenue économiquement préjudiciable pour mon pays. Et pour moi qui était dans la ville de Grand-Popo (département du Mono) reconnu pour son taux non négligeable de prévalence au VIH/ sida, il fallait être dans le combat. Mais un combat que je faisais avec peur et beaucoup de prière ! Si mon vœu était de combattre le mal dans son dernier retranchement, ma peur et ma prière étaient pour moi signe de prudence afin de ne point contracter le virus au risque de me faire passer pour un « impur », un « maudit » de Dieu par la société, pour qui le sida relevait encore du mysticisme.

Malgré moi, j’ai passé plus de douze ans dans la lutte contre le sida dans un vrai contact avec les personnes affectées. Il m’aura fallu attendre décembre 2011 pour une première rencontre avec des personnes atteintes du virus à l’occasion d’un dîner. Mais pour cette première fois, c’était bien loin d’être une vraie rencontre. A ma table, il n’y avait point de séropositif. Sans m’en rendre compte, je n’avais qu’à ma table rien que des amis. Je ne peux dire pourquoi ? Mais ce fut un regret, car j’aurais pu saisir l’occasion de me frotter encore plus avec ces hommes et femmes grandes victimes de la pensée collective qui voudraient qu’on s’isole d’eux.

Ce n’était que partie remise !

Ma première rencontre avec une personne atteinte du sida est toute récente. Le 6 octobre 2013, je fis la rencontre de Carmelita[2], une belle jeune demoiselle zambienne en Afrique du Sud. Bien qu’elle venait courageusement de s’adresser à ces milliers de jeunes participants au sommet One Young World, je n’ai pas pu retenir son visage. Dans le bus qui nous ramenait à l’hôtel, j’invitais avec insistance une jeune fille à s’asseoir à côté de moi, mais sans reconnaître la séduisante personne qui venait de dévoiler publiquement sa séropositivité. Pour elle, c’était bien plus qu’une joie de savoir qu’ il  avait quelqu’un qui ne manquait point de courage et de plaisir à partager un moment dans un esprit bon enfant. Notre conversation touchait à tout. De la vie professionnelle au jardin secret, on se racontait tout jusqu’à ce moment où je voulais m’assurer qu’elle serait à la fête ce soir en boîte nuit, une fête à laquelle que je ne devais participer pour des convictions personnelles. D’un sourire assez éloquent, elle répliqua « Do you invite me [3]? ». Je ne pouvais m’empêcher de lui restituer l’air joyeux son sourire « Yes, it will be very amazing to stay with you at the party? I wanna talk with you more time.[4]». A cet instant même, Carmelita, mon interlocutrice devient hésitante. J’ai bien du mal à comprendre ce qui lui arrive. Brusquement, elle me dit « If i could, I will call you. Give me your room number. »[5]. Venais-je de faire une mauvaise blague ? Ma tête se mit à tourner dans tous les sens ! Je n’avais aucune intention de me rendre à la fête en boîte, je voulais plutôt la convaincre de venir en promenade à Sun City avec mes amis et moi. Pour nous, la fête serait autour de quelques bouteilles de vin à Nelson Mandela Square. Mais tout devient silencieux entre nous. Plus aucun mot, elle ne pipe ! Moi, j’ai perdu ma langue. Je ne sais plus quoi dire, déjà que mon anglais n’était pas du très haut niveau. Gentiment, je lui demandais de me permettre de discuter avec un ami. Théo[6], compagnon de route venu de la Côte d’Ivoire n’hésitera pas à me féliciter pour mon courage.

–          « Mon gars, t’es comme moi. J’aurais fait autant que toi. Dieu lui-même a dit avant de manger, il faut prier et plus rien ne peut vous arriver. Donc, tu pries et tu manges. » me dit-il sous un air joyeux.

Dans son argot des faubourgs d’Abidjan, il vient d’annihiler mes capacités de compréhension.

–           « Mon gars, tu parles de quoi ? Je ne veux rien manger non ! » lui répondis-je.

Et heureusement, il se ressaisit.

« Gars, tu es sérieux ? Donc tu sais pas ? Tu connais pas la go quoi ? » s’amuse-t-il à me demander.

Des phrases qui provoquent un tourbillon de réflexion dans ma cervelle. Ayant compris que j’étais sérieux, que j’ignorais vraiment tout, il se décide à me parler.

« Hum man ! La go là, c’est la séropositive qui a parlé du sida ce matin non ! C’est pas la Zambienne de Grassroot soccer ! Donc tu ignorais que tu étais assis avec elle. » me confie-t-il.

Un moment plein d’émotion pour moi. Je ne sais si j’aurais pu eu tout ce courage de me mettre si près, d’avoir une si grande affinité avec elle si j’avais su plutôt qu’elle était séropositive. Et Théo, avec humour de me dire : « T’es béninois man ! Ya le vaudoun chez toi. Tu pries, tu manges et rien ne va t’arriver ».

A cet instant, je pris mon courage à deux mains et retourna vers mon amie du soir. Mais il n’y avait beaucoup plus trop de temps pour discuter, car nous sommes presque arrivés à son hôtel. Je n’ai juste eu quelques petites minutes pour lui demander si elle se décide enfin à être avec nous ce soir. « I am not sure. » [7] répondit-elle en m’offrant en souvenir un ruban rouge et un petit bracelet Grassroot Soccer. Une manière de me dire qu’elle était séropositive… Qu’elle était la fille ayant témoigné ce matin de son état sérologique…

Et cette belle expérience, je ne suis pas prêt à l’oublier. Bien envie de la répéter pour développer et renforcer mon côté humain et affectif. A chacun de s’en servir…



[1] Ancienne appellation des infections sexuellement transmissibles (IST)

[2] Nom modifié

[3] « M’invites-tu ? »

[4] « Oui, ce serait très intéressant de passer du temps avec toi ce soir, je veux bien qu’on se parle »

[5] « Si je peux, je t’appellerai. Donne-moi ton numéro de chambre. »

[6] Nom modifié

[7]«  Je ne suis pas sûre ».


En visite au Bénin: Macky Sall a-t-il dit « Non » à Yayi?

Boni Yayi (à droite) en chaudes discussions avec Macky Sall (à gauche)
Boni Yayi (à droite) en chaudes discussions avec Macky Sall (à gauche)

Quarante huit heures durant, le Président de la République du Sénégal a séjourné au Bénin pour une visite de travail qui devrait permettre de réchauffer les liens de coopération bilatérale et la signature de deux accords de partenariats entre les deux pays. Aussi cette visite s’inscrit-elle dans une dynamique de réflexions sur la résolution des crises du continent et les stratégies de renforcement des capacités de création d’emplois pour les jeunes.

Néanmoins, la présence du président sénégalais sur le sol béninois a été une bouffée d’oxygène pour des milliers de béninois. En effet, ils se chantaient dans certains milieux que cette visite pourrait permettre de dissuader le Chef de l’Etat Boni Yayi de sa chimérique ambition de réviser la constitution. Pour s’en convaincre, il fallait lire la presse locale, écouter les grognes des auditeurs des radios privées du pays. L’attente était grande. Et pour cause, le Sénégal fait figure de modèle démocratique en Afrique francophone. Une position qui assure au pays de la Teranga une grande estime au plan mondial.

Mais pour arriver là, le Sénégal revient de loin. Et Macky Sall, qu’on le veuille ou pas, en a été le héros, puisque c’est lui qui a hérité du fauteuil présidentiel au lendemain des secousses qui auraient pu marquer la rupture du Sénégal avec la démocratie. Tout comme Boni Yayi au Bénin, l’ancien président sénégalais Me Abdoulaye Wade avait conduit jusqu’à son aboutissement un processus forcé de révision de la constitution. Bien qu’il ait chanté sur tous les toits avec le soutien de quelques juristes français et sympathisants sénégalais, que cela ne conduisait pas à une Nouvelle République, il s’était ravisé pour se présenter aux élections. Des élections qui allaient fini par perdre au second tour devant l’actuel président Macky Sall. Et une défaite qu’il a démocratiquement reconnue.

Ce fut tout de même une période sombre de l’histoire du Sénégal. A cet effet, le président sénégalais a-t-il eu l’audace et l’amabilité de dire à Boni Yayi de renoncer à son projet de révision de la constitution ? Difficile de le savoir, mais lui symbole de la résistance aux pratiques « machiavéliques » de Me Abdoulaye Wade devrait montrer le chemin de la sagesse à son aîné Boni Yayi arrivé au pouvoir en 2006 au Bénin. A l’aéroport de Cotonou, les mots étaient bien doux et les accolades étaient chaudes entre les deux hommes.

Macky Sall rendait visite à un frère et à un ami pour qui, il était déjà venu au Bénin pour sa première investiture du 06 Avril 2006 en tant que Premier Ministre du Sénégal. « Je voudrais dire toute ma joie et tout le bonheur que j’ai à me retrouver à Cotonou auprès de mon frère, ami, le président Boni Yayi. Pour répondre à son aimable invitation mais aussi pour honorer un devoir agréable que j’ai eu depuis mon élection» a-t-il déclaré. Quant à lui, Boni Yayi, a réïtéré les félicitations de la nation béninoise pour la brillante élection à la tête du Sénégal de « son cher frère ami, président démocratiquement élu » Macky Sall.

C’était bien beau !

Tous les deux chefs d’Etat affichaient une grande affinité digne des longues traditions fraternelles entre les sénégalais et les béninois. Toutes les deux délégations démontraient une assurance dans la mise en œuvre des deux accords de coopérations nouvellement conclus. Mais ce que le peuple n’a pas entendu, ce que même certains ministres ne savent pas, c’est la quintessence de cette tête à tête à huit clos au palais de la République entre les deux chefs d’Etat. Peut-être que là, Macky Sall a eu de la hauteur. Peut-être qu’il a pu être honnête envers son « frère et ami ».

Macky Sall – Boni Yayi : Les vérités?

Macky Sall a-t-il pu dire à Yayi de ne pas être ivre de son pouvoir au point de ne plus en vouloir s’en départir ?  A-t-il pu rappeler à son hôte les vrais préceptes du pouvoir d’Etat qui voudraient que le Chef ne soit pas la terreur de son peuple, de ses hommes d’affaires ? A-t-il pu rappeler comme il l’a fait pas si longtemps avec la démission de certains de ses collaborateurs que la fermeté, l’humilité, la courtoisie, l’intérêt supérieur de la Nation, doivent être la personnalité d’un Chef d’Etat ? A-t-il pu faire savoir à son « frère et ami » qu’un président n’est point un Dieu devant des « petits » mais le serviteur d’un peule et non celui d’une région?

A sa descente d’avion, le président Macky Sall déclarait à la presse, « Comme vous le savez le président Boni Yayi est un économiste qui a beaucoup d’idées qu’il met en chantier… ». Ici, nul ne le conteste. Boni Yayi, double docteur en Economie, docteur Honoris Causa de l’Université de Gaston Berger du Sénégal, ancien fonctionnaire de la défunte Banque de Commerce du Bénin (BCB), de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, ancien conseiller à la Cellule d’Analyse Macroéconomique du Président Nicéphore Soglo, ancien président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (Boad), ancien Président de l’Union Africaine, Président en exercice de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) est un économiste réputé, pétri de talents, mondialement reconnu. Néanmoins, le président Macky Sall a-t-il bien pu lui demander pourquoi tant d’échecs sur le plan économique, de développement humain, de lutte contre la corruption, pourquoi tant de scandales financiers au Bénin depuis 2006 ? Un ancien député béninois, Janvier Yahouédéhou, ancien proche du Chef de l’Etat déclarait dimanche sur une émission de radio locale, « tout ce que Boni Yayi touche depuis 2006 échoue ».

Pour qui connait le Bénin donc et s’intéresse à sa vie politique comme ces milliers de Béninois pris dans l’étau d’un pouvoir terrorisant et qualifié de « ventilateur » par l’opposant Adrien Houngbédji, Macky Sall avait de lourdes responsabilités aux yeux de ces derniers durant son séjour au Bénin. Il devrait être leur porte-parole, avocat défenseur auprès de la toute puissante autorité suprême de l’Etat béninois qui n’est rien d’autre que son « frère et ami » Boni Yayi, surtout qu’à un frère, on peut tout dire.  On pouvait même lire dans quelques journaux locaux des appels pressants adressés à Macky Sall pour, disent-ils « ramener le Président Boni Yayi au respect de l’ordre constitutionnel et de la haute et prestigieuse fonction d’Etat ».

Macky Sall a-t-il comblé ces monstrueuses attentes placées en lui durant son séjour au Bénin ? Seuls prochains jours édifieront le commun des béninois…