DANIA EBONGUE

Toujours Rfidèle et Mondoblogueur

Tiens, j’aperçois le grand studio de Radio France Internationale. Simon Decreuze me fait visiter. Qui vois-je ? Claudy Siar en direct de « Couleurs Tropicales ». Me voici donc dans les locaux de Radio France Internationale.

14466921_1226327457419454_263652677_o

« Dania, prends le métro, Ligne 5 ou Ligne 4 » me dit Simon (Decreuze) au téléphone. Le réalisateur du magazine « Atelier des Médias » s’étonne de mon insistance à demander plutôt la ligne de bus. Finalement, c’est le 126 qu’il me recommande. En arrivant à Issy-Val de Seine, il suffit de traverser la route pour arriver au nouvel immeuble de France Médias Monde (RFI, France 24, Monte Carlo Doualiya). Immeuble majestueux situé dans le département des Hauts-de-Seine, juste à côté de la gare ferroviaire. N’entre pas ici qui veut. C’est Simon lui-même qui descend me chercher. Pendant qu’il active son badge de sécurité, moi je dois entrer par une porte. « C’est mon invité » dit-il au vigile qui s’empresse de m’ouvrir les portes de ce paradis audiovisuel.

simon

Paradis audiovisuel, sur plusieurs étages. Et là, on prend l’ascenseur. Chaque émission, chaque rédaction, chaque langue a son compartiment. Les studios de RFI peuvent donner le tournis à nos techniciens ici. L’équipement de RFI donne envie de squatter là et de se dire comme dans les années 1990 : « RFI, la Radio du Monde, ça change du monde de la radio ». Un tel slogan est éternel. Je me demande d’ailleurs pourquoi ils l’ont changé. Tout est beau ici, la preuve, même l’émission «  Radio Foot Internationale » donne envie de rester sur place. Ils font de la vraie radio, pardi ! Simon me guette, amusé. Il n’ose pas me demander à quoi ressemblent nos studios radio au Cameroun. Au fond, il connait la réponse, du coup, il n’insistera pas. Mais pendant qu’on y est, où sont les équipes qui animent l’Atelier des Médias et Mondoblog ? J’aperçois Julien Le Bot, celui qui a présenté l’émission tout au long du mois de Septembre, en l’absence de Ziad Maalouf. Tiens, je l’ai appelé il y a deux jours. Il me propose de passer le voir au Nord de Paris avant qu’il ne se rende en Normandie. C’est cuit pour cette fois Ziad, on se verra au prochain séjour. Toutefois, si vous avez la chance de tomber sur sa messagerie, vous auriez la tendre impression que Ziad est en train d’introduire une nouvelle édition de l’Atelier des Médias. Où est Manon Mella ? Tiens, elle a publié sur son Facebook qu’elle est en déplacement à Nantes. Et mon Panda René Jackson alors ? Il dit qu’il ne viendra à RFI que demain. Bon, René est un peu comme ça hein, même au Cameroun, c’était déjà un bon petit français un peu distant et froid. On l’aime comme ça. Passons !

14453855_1226325190753014_1232485690_o

J’arrive donc au bureau de ces génies qui font la toile de RFI (Mondoblog et Atelier des Médias). Mathias Virilli et Camille Deloche sont d’un délice relationnel. Rien à voir avec cet étrange monsieur qui a failli m’envoyer une belle droite dans le bus, juste parce que j’ai osé lui demander de reculer un peu son caniche qui devenait un peu agaçant. Il m’a lancé un regard qui semblait dire : « C’est la France ici. On l’aime ou on la quitte ».

14466347_1226325027419697_74354675_o

Bref, revenons, à des gens plus sympas. Mathias, Camille et Julien en l’occurrence. Ici, tout le monde s’aime. La bise est de mise, même entre hommes. C’est la fraternité de Mondoblog. Déjà, lorsque Ziad me parle au téléphone, il termine toujours par cet élégant « Je t’embrasse ». Oui, il y a de l’amour dans cet atelier de fabrication des billets, des podcasts et des chroniques qui viennent du monde entier. Camille doit se taper tous nos billets, les lire et les relire. Elle m’étonne même en me rappelant qu’elle a adoré un de mes derniers billets : Bande de moutons. Lorsque Simon insiste pour comprendre pourquoi je refuse de prendre le métro,  avant même de terminer mes explications, Camille sait déjà ce que je vais répondre. Elle a évidemment la réponse dans mon billet : Pourquoi j’aime les jeux olympiques.  Oui, elle raconte à Simon que mes problèmes cardio-vasculaires ne me permettent pas de supporter les hauteurs des escalators,  les escaliers trop longs des gares et des aéroports. Bref, de supporter ce rythme infernal des transports parisiens. Camille connait aussi bien la vie de 700 blogueurs francophones sans même sourciller ? Il faut croire que ce n’est pas évident hein, de parcourir toutes ces élucubrations quotidiennes. Je m’incline !

14446395_1226324684086398_1884951172_o

Bon, allons faire un tour au grand studio Afrique. C’est l’heure de « Couleurs Tropicales » de Claudy Siar. Dans le conducteur de son émission, la chanson 5 est celle de Charlotte Dipanda. Je ne peux m’empêcher de sourire, car elle alimente la polémique en ce moment au pays en raison de sa participation plutôt désastreuse à l’hymne de la CAN 2016 de Football Féminin. Une chanson « exécrable » selon les dires des internautes plutôt déçus par la performance de la diva camerounaise.

14489594_1226322204086646_227234302_o

En tout cas, fidèle à lui-même, Claudy Siar sait glorifier même l’artiste le plus insignifiant du monde et en faire une icône en une seule phrase radiophonique. Il est fort ce Claudy, mais je dois quitter le studio. Mon guide Simon s’empresse de partir. Il doit rencontrer Philippe Couve (fondateur de Mondoblog) quelque part vers Porte d’Orléans. C’est drôle hein, voilà Simon obligé de prendre le bus 126 car on va dans la même direction. « J’aime les plans improvisés Dania. Tu ne veux pas qu’on s’arrête prendre une bière ? » Me demande Simon. Non, malheureusement, je dois repartir sur d’autres urgences parisiennes. Ce n’est que partie remise, de toute façon, puisque entre mondoblogueurs et Rfidèles, on se reverra bientôt, très bientôt.

Je vous embrasse.


Quel genre de mère es-tu ?

Quelle mère es-tu ? Une simple génitrice ? Un simple mammifère qui se reproduit comme tous ses cousins animaux ? Quel genre de mère es-tu ? Pourquoi nos mamans sont-elles si matérialistes ? Si calculatrices ? Si manipulatrices ? Derrière les filles que nous avons en Afrique aujourd’hui, se cache malheureusement le mauvais formatage de leurs mères.

Femme Indigne

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, assise sur son canapé et regardant « Secret Story » et « Novelas Tv » à côté de son bambin de 3 ans ? Franchement, que veux-tu qu’il assimile ? Quelles expressions souhaites-tu qu’il retienne ? Est-ce l’argot ou le français des marécages qu’on parle dans ces télé-réalités ?  Evidemment tu l’ignorais n’est-ce pas ? Tu ignorais que ce langage est celui des ghettos français. Non, tu l’ignorais parce que d’après toi, quand un français parle, c’est-à-dire qu’il parle forcement bien. Quel genre de mère es-tu ? Pourquoi ne pas suggérer à ton fils de vivre son âge simplement ? Pourquoi ne pas lui offrir un « Journal de Mickey », une bande dessinée, un jeu de coloriage ou lui permettre de visionner des dessins animés ? Non, toi, tu regardes des individus qui s’enferment dans un loft, se querellent, s’amourachent, s’insultent et se pavanent, et tout ceci devant ton regard fasciné et celui de ton fils, et tu n’es pas gênée ? Tu t’attends à quoi dans son adolescence ? Tu t’attends à quoi lorsqu’il devra te répondre demain ?

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, insultant ta fille parce qu’elle n’a pas su trouver le « gars idéal » à tes yeux. Tu aurais voulu un mec plein aux as, celui qui viendrait résoudre tes problèmes. Alors, ta fille est devenue ton espoir de rattraper tes multiples erreurs et tes mauvais choix. Tu as donc quatre filles. Chacune d’elle a cru devoir se faire enceinter avant l’âge de 20 ans. Evidemment, le cycle de la pauvreté est ainsi perpétré. Voilà pourquoi le premier individu qui se présente devant toi et qui demande la main de ta fille est presque le messie. Tu espères secrètement qu’il va te débarrasser de ce colis devenu encombrant que sont tes filles et les nombreux petits fils qui peuplent ta cour. Quel genre de mère es-tu alors ? T’es-tu au moins posé la question de savoir qu’est-ce qui n’a pas marché dans ton éducation pour que toutes tes filles soient aussi égarées ?

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, aujourd’hui tu pleures parce que ton fils est un « vaurien ». Souviens-toi lorsqu’il était enfant. A chaque fois qu’il escaladait les murs de son lycée pour sécher les cours, n’est-ce pas toi qui le camouflais ? A chaque fois qu’on le renvoyait d’un établissement scolaire, n’est-ce pas toi qui courais lui en trouver un nouveau ? A chaque fois qu’il manquait son admission en classe supérieure, n’est-ce pas toi qui forçais qu’on le mette en classe supérieure ? Simplement parce que tu avais plus le souci du paraître que du réel. Tu ne voulais pas que tes amies, sœurs et copines constatent que ton fils est un sacré cancre. Mais tu sais, la vérité finit toujours par nous rattraper. Le voilà aujourd’hui, ton fiston chéri, sans diplôme, sans travail, sans perspective, et qui vit chez toi, à l’âge de 32 ans.

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, qui a accepté que son fils devienne une « prostituée » le laissant traîner à la merci de cet investisseur riche, mais qui use et abuse de son anus. Oui, c’est succulent lorsque les « Western Union » et les « Money Gram » circulent. C’est succulent lorsqu’il t’achète une voiture, et lorsqu’il vient se pavaner au Cameroun. Tu proclames à haute voix : «  C’est mon fils, il travaille dur à l’étranger ». Oui, il travaille dur n’est-ce pas ? Vraiment dur. Passons.

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, et qui accepte que son fils fasse la revue sur les enfants des autres. N’oublie pas chère maman, que l’amour d’un père et d’une mère, n’exclut pas l’amour d’autres pères et d’autres mères. Comment peux-tu accepter cela ? Tu acceptes le défilé des filles dans la chambre de ton fils, une fille le matin, une à midi, une à 16h, et une qui passe la nuit. C’est pour te convaincre de quoi ? Que ton fils est le plus beau ? Et après ?

Qui est cette mère, cette mère que tu prétends être, menteuse devant l’éternel ? Une mère qui, parce que tu ne t’es pas mariée, alors, tu es jalouse de ta fille qu’on vient de doter. Pour mieux la détruire, tu t’interfères dans son ménage, tu te mêles de sa relation avec ton beau-fils, et évidemment, tu n’es jamais objective. Tu encourages ta fille à sortir, à faire le tour des discothèques, pendant que ton beau-fils est sagement assis à la maison à l’attendre et à lui ouvrir les portes à 3h du matin. Quelle mère es-tu ? Diabolique ! Encourageant ta fille de 22 ans, à quitter son amoureux de 30 ans, au profit d’un papy sponsor de 65 ans ? Au nom de quoi ? L’argent ? Le même papy sponsor, tu le nargues en encourageant ta fille à le tromper chez toi avec un autre papy sponsor ? Mais que se passe-t-il dans ta tête ?  T’as oublié que les mêmes causes produisent les mêmes effets ? Ta fille a une fille et tu transmets à cette fille les mêmes valeurs que tu as reçues de ta mère et que tu as transmises à ta fille, afin que ta petite fille à son tour, les transmette à sa fille qui les répercutera à son tour aux filles de ses filles. Après cela, chère mère, permets-moi de te demander : Pourquoi accouches-tu ? Pourquoi accouches-tu si c’est pour compter uniquement sur l’argent de l’homme ? Pourquoi accouches-tu si tu attends tout de l’homme, y compris d’accompagner ton enfant à l’école ? Pourquoi accouches-tu si tu n’es pas capable d’éduquer ton enfant et de lui transmettre des valeurs ? Pourquoi accouches-tu finalement ? Quelle est la différence entre toi et les autres mammifères ?


Bande de moutons

Les suiveurs, les imitateurs, les modélistes, les followers, les vrais moutons quoi. L’autre jour, j’ai une amie qui m’a envoyé un message Facebook pour me démontrer à quel point elle est toujours complexée. Je suis partagé entre la pitié et l’envie de la soigner. Le problème est que c’est devenu la maladie de plusieurs jeunes camerounais.

Moutons

Tu as vu les gens aller à Alfresco pour manger une pizza, alors tu veux aussi aller manger une pizza là-bas ? Voilà comment la gente féminine d’un certain type et d’un certain niveau fonctionne. Il y’a dans la mentalité des jeunes -qui ont plus de 25 ans et qui ne sont plus des ados- des attitudes qui m’interloquent et m’insupportent.

Comment comprendre que tu aies Bac +5, belle, intelligente, mais que tu réfléchisse comme la fille qui n’a pas fait le CM2 ? Comment es tu toujours autant fascinée par des modes déclenchées par des personnes qui n’ont que pour valeur, les choses éphémères ? Un nouveau snack ouvre à Yaoundé, tu y coures. Les gens mangent des beignets à Tchop et Ya Mo, alors tu publies sur Facebook que tu as mangé des beignets là bas. Finalement, est-ce de la vantardise ou de la bêtise ?

Quelle est ta personnalité réelle quand tu es suiveur ? Quelle est ton identité lorsque ta façon de penser s’appuie sur la pensée des autres ? Quelle est ta personnalité lorsque la seule chose qui te motive c’est de suivre les suiveurs, les coureurs, les moutons ? Quel est ton vrai « moi » ?

Ton vrai « moi », c’est de renier qui tu es, d’avoir honte de tes parents, de leur reprocher de n’avoir pas volé dans les caisses de l’Etat comme les autres parents. Ton vrai « moi », c’est de t’en vouloir d’être née là-bas, chez eux, dans leur simplicité. Tu aurais voulu être la fille de… Tu aurais voulu mener une vie qui est celle de ces enfants-là, n’est-ce pas ? Mais dis-moi, tu gagnes combien ? Connais-tu la valeur de l’argent ? Pourtant, tu sais dire : « je ne mange pas ceci », « je ne m’habille pas comme cela ». Franchement, quelle est ta personnalité ? Il y ’a quand même un âge où on est réaliste dans la vie non ? Il y ’a un âge où on sait faire la différence entre les aspirations légitimes et les rêves d’adolescentes non ? Vraiment, Alice au pays des merveilles, reviens sur terre !

Voilà pourquoi tu es complexée devant les enfants dits « enfants de riches ». Voilà pourquoi tu es alors grave complexée devant ceux qui viennent de Mbengue. Là alors, tu te sens tellement petite que tu deviens comme une vraie balle de tennis devant eux.

Et toi, jeune frère, sors un peu de ton mirage là. Si tu penses que le Cameroun n’est pas assez bien pour toi, deviens alors Gondwanais. Au Gondwana, peut-être que tu aurais une lampe d’Aladin pour résoudre tes problèmes. Mais ici, on est dans la vraie vie Tara. Tu ne peux pas gagner 150.000 FCFA le mois et vivre comme un pacha qui gagne 500.000 FCFA. C’est pour cela que tu t’endettes pour vivre, c’est pour cela que tu empruntes pour te payer une voiture. C’est pour cela que tu vis sur Mars.

Mais au fait, tout cela c’est pour impressionner qui ? C’est justement pour emmener d’autres camerounaises et d’autres camerounais à se complexer davantage ? La simplicité vous a fait quoi dans ce pays ? N’aimez-vous pas Obama quand il descend lui-même faire ses courses dans un supermarché ? N’aimiez-vous pas Nelson Mandela lorsqu’il portait ses chemises africaines et non des costumes ? N’aimez-vous pas des gens accessibles, des gens ouverts, des gens dignes ?

Entendons-nous bien, une pizza, une virée, des habits chers, tout cela, c’est bien, et même très bien. Mais si tu recherches derrière tout cela, une gratification, une reconnaissance, un certain respect ou une pseudo-admiration des gens, tu es complexé (e). Tu es simplement quelqu ’un qui a perdu tous ses repères et qui semble ne plus retrouver son chemin. Il en va de même des gens qui sont des moutons dans les églises. Ils prient parce qu’ils ont vu les gens prier. Ils baptisent parce qu’ils ont vu les autres familles baptiser leurs enfants. Ils portent des habits blancs parce qu’ils ont vu la voisine s’habiller en blanc. Arrêtons le culte de l’imitation au Cameroun. Sinon, imitons les choses simples, les plus belles, et surtout les plus essentielles.

 


Le jour où tu as souillé mon sperme

Petite sœur. Oui petite sœur. T’as jamais aimé ma franchise, mais ce soir j’ai le cœur lourd. Je te connais depuis 7 ans, et à chaque fois, notre relation a toujours été tumultueuse. Je voyais en toi une petite sœur, puis tu es vite devenue une amie, une confidente, et plus tard, une amante.

Il y’avait dans l’échange de nos regards, comme une fusion entre nous. Mais tout nous séparait. D’abord, notre écart d’âge, ensuite mes nombreuses ex que tu as vues et que tu as subies dans ma vie. Seulement, à aucun moment je ne savais que tu m’aimais. Du moins, c’est ce que tu prétendais. Tu attendais toujours que je me mette dans une nouvelle relation pour me le dire. Mais comment peut-on aimer quelqu’un et lui signifier le contraire ?

Petite sœur, que s’est-il vraiment passé entre nous ? Ai-je fléchi ou simplement je me suis laissé envoûter par un mirage ? Que s’est-il passé, petite sœur ? Pendant que moi je me confiais à toi, de ton côté, c’était silence radio sur ta vie. J’entendais par ci, par-là, tes échos les plus torrides. Tu avais une réputation de distributrice automatique de ton corps à qui voulait le prendre. J’en étais offusqué bien-sûr, mais je me disais toujours au fonds de moi que c’étaient tes oignons.

Petite sœur, entre-nous, tu m’as bien eu hein ? Tu t’es présentée à moi comme une Sainte, une vraie nitouche. Petite sœur, avoue quand même que ça me dérangeait de savoir que pendant que moi je respectais ce corps, toi tu l’exposais à toutes les souillures qui pouvaient exister dans ce pays. Petite sœur, tu me dis que ton cœur a été brisé quand tu as vu que je me suis mis avec une nouvelle fille. Mais tu étais où pendant tout ce temps ? Tu as goutté aux délices des dragueurs, aux draps souillés des auberges de Yaoundé, aux repas mal cuits des restaurants du Cameroun, et aux dangers de l’alcool. Oui, tu as parcouru tous les hauts lieux de plaisir de notre ville, à la recherche de je ne sais quoi. Je pensais que ton tour du monde du sexe finirait un jour par te tasser, te caser.

Tu es donc revenue vers moi, au prétexte de vouloir te caser, te marier. Tu es même venue me parler de vouloir me faire un enfant. Ce jour-là, alors que je m’y attendais le moins, tu as grandement et généreusement ouvert tes cuisses pour que je me plonge dans cette chaleur immense qui caractérise la douceur de ton corps. Je me suis senti englouti par cet élixir qui est ton envoûtante couronne charnelle. J’ignore qu’est ce qui s’est passé ce jour-là, mais on eût dit mon tout premier rapport sexuel. J’entrais dans ton corps comme si je tranchais du beurre. Si tendrement, si langoureusement, avec un cri intérieur que j’étouffais, car j’avais attendu ce moment depuis 7 ans. J’ai appelé tous mes aïeux, à l’ultime moment, celui de la connexion de nos effluves. Jamais éjaculation n’avait été si forte. C’est à ce moment-là que tu m’as dit que tu étais en période féconde. Evidemment, je ne t’avais pas cru, car je ne voyais pas comment tu pouvais te jeter dans mes bras après 7 ans, sans aucune précaution.

Sperme

Petite sœur, la vérité c’est que tu m’as bien embobiné n’est-ce pas ? Tu as commencé à me mettre une pression énorme, m’exiger ceci et cela, bref, vouloir devenir une télécommande pour ma vie. Mais t’as oublié petite sœur qu’on ne me télécommande pas. Je sais que le pouvoir des femmes se trouve dans leur vagin, mais là, petite sœur, tu as échoué. Tu as poursuivi tes mensonges, en montant et descendant partout. On t’apercevait dans des postures indécentes, dans des lieux insoupçonnés. Mais que me racontais-tu ?  «  Je suis à un mariage ». « Je suis à un deuil ». « Je suis dans un voyage avec mon père ». Tu tuais les membres de ta famille tous les weekends n’est-ce pas ? Tu as fini de tous les tuer, mais après, il y’avait toujours quelques survivants qui se mariaient. Il faut croire que ta famille là est étrange. Plus les gens y meurent, plus les gens s’y marient. Le comble, c’est lorsque tu te mets à écrire à un de tes nombreux monteurs devant moi, mais tu proclames que c’est ta coiffeuse. Tu l’appelles devant moi, apparemment, c’est un bon joueur comme toi, et il refuse de te voir. Mais toi tu insistes et tu t’en vas le rejoindre. Combien de fois m’as-tu raconté que tu ne pouvais pas sortir au-delà de 19h ? Franchement, tu m’as pris pour un gars naïf hein ? Au point même de me faire croire que tu avais un retard. Et lorsque je te demande de qui tu serais enceinte, tu fais semblant de t’énerver en m’accusant de te traiter de fille légère et vulgaire. Quand bien même tu aurais été enceinte, tu sais très bien, que l’enfant n’avait aucune chance d’être de moi. Et tu étais surprise que je te le dise en face. Malheureusement, tu as poursuivi dans tes mensonges. Et lorsque j’ai compris que t’avais pas du tout changé, j’ai regretté ce jour où tu m’as vu nu. Comment comprendre que tu me caches que tu as acheté de nouvelles chaussures ? Comment comprendre que l’un de tes nombreux monteurs et toi, vous vous prélassez devant ma porte, sans aucune gêne ? Vous vous ressassez votre moment cochon, et juste après, tu m’envoies un sms pour me demander pourquoi je t’ai ignorée quand je vous ai vus. Assurément, tu es un démon avec un corps humain petite sœur. Tu as réussi à me faire regretter le jour où mon corps et ton corps ont fusionné. Tu as déshonoré ma nudité. Tu as souillé ma semence. Néanmoins, merci pour ces moments. Je t’ai aimée. J’ai même voulu être avec toi comme Jésus a été avec Marie de Magdala. Oui, pendant que les gens étaient prêts à te jeter la première pierre, moi je voulais te prendre pour femme, ma chère « prostituée ». Dommage, t’as pas voulu que ce projet se réalise. Aujourd’hui je te souhaite bonne route en exorcisant ce jour où tu as souillé mon sperme.


Bientôt, même Jésus sera étudiant de l’IAI

Depuis quelques temps, le Représentant-Résident de l’Institut Africain d’Informatique (IAI) antenne du Cameroun ne passe pas inaperçu dans les médias. Entre consécrations internationales, propagande à outrance quand son roman est au programme scolaire du Gabon, et son projet de formation en informatique, Armand Claude Abanda a aussi décidé de s’attaquer aux paroisses religieuses. J’ai assisté à une messe surréaliste à travers laquelle, même Jésus aurait envie de prendre des cours à l’IAI.

Messamendongo

Cette messe avait quelque chose d’émouvant, de merveilleux et même d’exaltant. On n’était que le 14 Août, mais ce dimanche avait déjà des allures de fête de l’Assomption dans cette paroisse St Pierre Apôtre de Messamendongo (route de l’aéroport de Yaoundé). La chorale a donné le ton ; de la procession au Gloria, en passant par un Kyrie qui m’a poussé, moi, chrétien occasionnel, à confesser mes péchés. Oui, il y’avait quelque chose de magique au début de cette célébration eucharistique de l’église catholique romaine de ce coin du 4ème arrondissement de Yaoundé. Vraiment, tout allait bien, jusqu’au moment où, l’Abbé Joseph Désiré Essama Awono, curé de cette paroisse, entama son homélie. Quelques phrases, juste quelques phrases, sur ces extraits de l’évangile de Luc : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division ».  Pendant qu’on s’attend à ce qu’il nous explique cette « contradiction » biblique et surtout le lien entre ces phrases de Jésus, et la Première Lecture relative au prophète Jérémie sauvé par l’éthiopien Ebed-Mélek, voilà que notre Abbé, au quart de tour, et sans transition, nous parle des vertus des TIC et comment sortir de l’analphabétisme à travers la maîtrise des logiciels Word, Excel, Power Point, histoire de dire à ceux de ses paroissiens qui ne s’étaient pas inscrits à la formation de l’IAI, qu’ils avaient sans doute manqué le Salut. Cela résonnait un peu comme Jésus qui dit à Nicodème : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne pourra voir le royaume des cieux ». Mais, ici, ça sonnait ainsi : « Si un homme ne se forme pas aux TIC, il ne sera pas sauvé ». Devenu expert en orientation professionnelle, Monsieur l’Abbé ira même jusqu’à expliquer à ses paroissiens combien leur CV sera désormais gratifié de cette formation d’un mois (débutée le 4 juillet au sein de sa paroisse). L’Abbé s’est transformé en responsable marketing de cette formation, acceptant même l’exposition du visuel « MIJEC 2035 »,  qui côtoie allègrement les figures des Saints de la paroisse. Oui, désormais dans les églises, il est permis d’associer les messages marketing avec les images religieuses. Croyez-moi, Dieu est devenu moderne. Il aime le show, le spectacle et les paillettes. Le Dieu de la contrition et de la contemplation est mort. Il aime désormais la publicité, et pourrait même être inspiré de demander un dividende désormais. Pourtant, l’Abbé semble avoir oublié l’épisode où Jésus avait expulsé tous les marchands du Temple de Jérusalem en leur disant : « Otez tout cela d’ici et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »

Oui, à Messamendongo, on a oublié que la maison de Dieu ne fait pas de publicité, fût-elle à caractère éducatif. Parce que, lorsqu’Armand Claude Abanda fait son entrée dans la paroisse, l’homélie du prêtre est achevée. Mais, étrangement, il entre comme une pop star, entouré d’une suite de jeunes filles au visage froissé et à la chevelure remplie de mèches brésiliennes. Elles ont sans doute refusé de se rendre aux Jeux Olympiques de Rio de peur que les propriétaires de leurs cheveux ne le leur réclament. En tout cas, le Représentant-Résident de l’IAI est bien en poste, assis comme un prince sur un siège réservé aux rois. Qui a dit que tout le monde était égal devant le Seigneur ? Posez la question au curé, car, au moment de se donner «  la paix du Christ », c’est Armand Claude Abanda qui aura seul le privilège d’une accolade chaleureuse parmi les fidèles. Chose étrange, deux jeunes enfants prenaient leur première communion ce jour. Ils sont presque passés dans l’anonymat, en dehors d’une bénédiction du curé et de la prise de leur première eucharistie. Je ne me souviens même pas que leur nom ait été prononcé pendant cette messe. Par contre, les récipiendaires des attestations de fin de formation en informatique eux, étaient à l’honneur. Ils iront même en groupe remettre des cadeaux en natures et en espèces au curé, qui ne boudera pas son plaisir.

2016-08-14 15.10.48

Arrive alors le moment des allocutions. Pendant qu’une partie de la paroisse se vide, c’est la représentante des récipiendaires qui prend la parole. Cette maman d’un certain âge a cru devoir nous lire un discours qui avait plutôt des allures d’oraison funèbre. Une voix cassée, un accent meurtri par l’âge, et une lecture qui transformait la langue française en créole. Mieux, elle dira à Armand Claude Abanda qu’il ne fallait pas s’arrêter en si bon chemin, car « quand on sèvre un enfant brutalement, il risque attraper le kwashiorkor ». Même les plus fidèles de cette paroisse ont éclaté de rire. La maman poursuivra son propos en rappelant qu’Armand Claude Abanda a été élu meilleur manager 2015 en Afrique du Sud,  et lui dira : « vous avez été à l’écoute de tous les camerounais ». Oui ! Voilà une femme qui a payé 20.000frs CFA pour apprendre à utiliser Word et Excel, qui s’est payée un pagne spécial pour l’occasion, et qui a cotisé 5.000frs pour le cocktail de fin, mais qui se comporte comme si cette formation était gratuite. Heureusement pour nous, le supplice de son discours  ne dura plus longtemps. Vint alors le tour de l’Abbé Joseph Désiré Essama Awono qui ne tarira pas d’éloges envers la pop-star du jour et en lui répétant des remerciements qui avaient des allures d’appels du pied. Bingo ! Le curé annonce qu’il a besoin que le Représentant-Résident devienne le parrain de son projet d’ouvrir un centre multimédia au sein de la paroisse. Répondant à son appel, la pop-star annoncera que dès mercredi prochain, 10 ordinateurs seront fournis à la paroisse. Avec des youyous et des cris de joie fusant de toute la chapelle, l’Abbé Joseph Désiré ira embrasser Armand Claude Abanda devant son pupitre. Oui, l’église a du bon. Les cultes enflammés des églises réveillées ont trouvé de la concurrence ici à Messamendongo.

2016-08-14 15.10.10

Je vous assure, Dieu est venu guetter l’église de ce quartier. Quand Armand Claude Abanda dira que c’est une « église Androïde », Jésus a sans doute voulu aussi s’inscrire pour prendre des cours d’informatique. Cette expression Androïde est le nouvel opium du peuple camerounais depuis que le Président Biya a évoqué l’expression « génération Androïde » lors d’un récent discours à la jeunesse . Les catholiques de Messamendongo savent que lorsqu’on répète une phrase ou un mot du Président, c’est que le Président lui-même s’est déplacé. Et que dire de Dieu ? A ce moment, là, il devait certainement se dire que parmi ses créatures, Armand Claude Abanda était sans doute le meilleur en communication. Entre deux journaux parlés et/ou télévisés, entre deux interviews ou trois projets ici et là, Monsieur Armand Claude Abanda est la star des médias. Il y’a quelques temps, nos tympans ont entendu  à longueur de journée que son roman « Fils de Prélat » avait été retenu dans le programme officiel du système scolaire gabonais. C’était sans doute une autre occasion pour lui de nous démontrer qu’il était aussi un « excellent écrivain », de l’expression même du ministre de la Culture au Cameroun. Oui, Armand Claude Abanda est une star. Tellement que je me demande finalement s’il n’est pas vraiment un fils de prélat. Serait-il un fils de prélat ? Dans ce cas, il a toute sa place ici à l’église. Il peut y poser tous ses visuels, il peut y tenir des discours enflammés, il serait chez lui non ? S’il est vraiment fils de prélat, sans doute c’est la raison pour laquelle, après la messe, il aura droit à tous les honneurs : servi le premier, puis sa suite se servira aussi, à tel point que le prêtre dira : « Après le Représentant Résident et sa suite, quelques invités se serviront. Les récipiendaires des attestations, attendront ». Pauvres récipiendaires, eux qui se sont donnés tant de mal pour cette cérémonie. Beaucoup rentreront affamés. On leur a volé leur fête. Certaines femmes, frustrées, auront même le malheur de ne pouvoir satisfaire leurs invités, car le buffet va s’avérer insuffisant. Mais, pourquoi se fâcheront-elles ? Si le curé a mangé, si la pop-star a mangé, alors Dieu est content. Elles seront bénies d’avoir ainsi contribué au bonheur de ces illustres personnalités. Non, mesdames, ne vous fâchez point ! Surtout pas. La Bible ne dit-elle pas ceci (Luc 6 :21) : « Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! ». Oui, oui, ils seront rassasiés ? Mais de quoi au juste seront-ils rassasiés ? En attendant, Jésus est content aujourd’hui, bientôt lui-même ira s’inscrire pour les cours informatiques. Après tout, il n’était pas encore Androïde à son époque non ?


Comment le harcèlement freine les jeunes

On aurait pu parler de sports, des jeux olympiques ou simplement du phénomène « Pokémon Go » qui fait rage dans le monde, ou encore des Journées Mondiales de la Jeunesse récemment tenues en Pologne, pour évoquer cette Journée Internationale de la jeunesse 2016, mais c’est plutôt un phénomène alarmant qui a retenu l’attention de l’UNICEF : le harcèlement.

1306_fayotage

Plus de neuf sur 10 jeunes affirment que le harcèlement est un problème omniprésent dans leurs communautés, et les deux tiers disent avoir été victimes d’intimidation de première main. C’est un nouveau sondage réalisé par l’UNICEF qui le révèle à l’occasion de la Journée Internationale de la Jeunesse 2016.

Le sondage a été réalisé par U-Report, un outil de plus en plus rapide de l’engagement des jeunes qui fournit une plate-forme pour plus de 2 millions de jeunes «U-Reporters » de plus de 20 pays. Dans le cadre du sondage, des jeunes ont été invités par SMS, Facebook et Twitter à répondre à une série de questions relatives à l’impact de l’intimidation dans leur communauté, leurs propres expériences personnelles du harcèlement et ce qu’ils pensent peut être fait pour mettre fin à ce type de violence. Plus de 100.000 U-Reporters, recrutés par des partenaires tels que les scouts et les guides, avec un âge estimé de 13 à 30 ans, ont participé au sondage, y compris les jeunes du Sénégal, le Mexique, l’Ouganda, la Sierra Leone, le Libéria, le Mozambique, l’Ukraine, Chili, la Malaisie, le Nigeria, le Swaziland, le Pakistan, l’Irlande, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, l’Indonésie, la Zambie et à travers le U-Report canal global.

images

Le cas du Cameroun :

                Même si spécifiquement le Cameroun n’est pas évoqué dans ce sondage 2016, c’est néanmoins un secret de polichinelle de dire que la question du harcèlement est un phénomène sérieux au Cameroun. Anne Lucrèce Ntep, Miss Cameroun 2009 avait publiquement dénoncé les harcèlements dont elle était victime par les membres du Comité Miss Cameroun (COMICA) et par certains hauts cadres du pays. Elle avait également ému le milieu estudiantin en venant témoigner devant eux lors de la cérémonie de dédicace de l’ouvrage de l’illustre Professeur Jean-Emmanuel PONDI. Le livre « Harcèlement sexuel et déontologie en milieu universitaire » n’avait pas que fait des amis à l’enseignant qui s’attaquait ainsi frontalement à un phénomène connu du grand public mais camouflé comme un sujet tabou. Beaucoup de jeunes filles ont été recalées par leurs encadreurs ou enseignants parce qu’elles n’avaient pas voulu céder à leurs avances. D’autres, moins scrupuleuses, ont simplement cédé à ce phénomène désormais appelé au Cameroun, les NST (Notes Sexuellement Transmissibles). Malgré les nombreuses interpellations de la société civile, le harcèlement au Cameroun n’a pas toujours subi le coup de fouet souhaité. Dans le milieu professionnel, dans les concours administratifs, dans le recrutement des hôtesses, dans les lycées et collèges, et même dans les établissements primaires, les jeunes filles subissent de fortes pressions morales et physiques. Il n’est pas rare de trouver au Cameroun des directeurs d’écoles primaires indélicats, surtout dans les zones rurales. Au lycée, certains établissements scolaires ont connu de drôles de fortunes du fait d’enseignants et de chefs d’établissements indélicats. En dehors des jeunes filles, les garçons aussi ont subi la loi du harcèlement. Les enseignants homosexuels et les adeptes des crimes rituels ont déversé leur dévolu sur les garçons et ce phénomène est relayé par les médias depuis des années.

he-harcelement-rue-1

Au-delà du harcèlement sexuel :

                Mais les enfants et les adolescents ne subissent pas que des harcèlements sexuels. Insultes, humiliations, discriminations, chantages, sont autant de pratiques observées dans le milieu scolaire. Certains enseignants dénigrent les élèves du simple faite de leur précarité ou de leur handicap parfois. Les menaces sont légion, mais les enfants n’ont même pas l’opportunité de dénoncer leurs bourreaux. Parfois, ces pressions sont observées au sein même du milieu familial. Cela peut partir d’un tuteur, d’un oncle, d’un beau-père, d’un répétiteur, ou de toute autre personne qui exerce une forme d’autorité sur les enfants. Dans un tel contexte, l’égalité des chances est biaisée. Beaucoup de jeunes se mésestiment au Cameroun surtout dans leur quête d’un emploi décent. Les discriminations et les exclusions de toutes sortent réduisent une bonne partie de la jeunesse camerounaise à démissionner de ses efforts ou à recourir à des formes d’immigration parfois dangereuses et clandestines pour fuir la pauvreté.  Dans le milieu sportif, les jeunes footballeurs des catégories inférieures (minimes, cadets, juniors, espoirs) sont souvent victimes de harcèlement de la part des encadreurs pour être sélectionnés dans les équipes nationales. Les parents sont malheureusement condamnés à s’endetter pour satisfaire aux exigences des demandeurs afin de permettre à leur progéniture de réaliser leur rêve, synonyme de retour sur investissement un jour dans la famille.

Les alertes du U Report :

                Il faut donc saluer ce rapport de l’U REPORT de l’Unicef. Il met en exergue des propos qui n’auraient sans doute pas été évidents dans un contexte de libre parole. Ceci nous alerte sur la nécessité de protéger les enfants, les adolescents et les jeunes. Car :

  • Un tiers des personnes interrogées pensait qu’être victime d’intimidation était normal de sorte qu’ils ne l’ont jamais dit à personne ;
  • La majorité des répondants qui ont déclaré avoir été victimes de harcèlement ont dit qu’ils ont été victimes en raison de leur apparence physique ;
  • L’intimidation a également été attribuée au sexe ou à l’orientation sexuelle et à l’origine ethnique ;
  • Un quart des victimes ont dit qu’ils ne savaient pas à qui le dire ;
  • Plus de huit répondants sur 10 croient que la sensibilisation, y compris par la formation des enseignants est une façon d’aborder la question dans les écoles.

Dans certains pays, le harcèlement est dénoncé par le biais d’un numéro court et gratuit. Dans certains pays, le silence est brisé. Dans certains pays, le harcèlement n’est pas du tout toléré. Les Jeux Olympiques de Rio 2016 nous ont révélé au moins deux cas de harcèlement sexuel. Ceci est d’autant choquant que ce sont deux athlètes africains, un marocain et un namibien qui en sont les présumés. Ceci doit interpeller la jeunesse mondiale sur ce phénomène.

DESSIN-ELEVE-5EME_image-gauche

Oui, à l’occasion de cette Journée Internationale de la Jeunesse, posons-nous ces questions :

  • Lorsque nous aurions harcelé toutes nos jeunes filles qui vont à l’école, comment ferions-nous pour qu’elles ne désertent pas les bancs pour échouer dans des mariages précoces ?
  • Lorsque nous aurions poussé tous nos jeunes sportifs à la tricherie, comment ferions-nous pour avoir des équipes compétitives et remporter des trophées ?
  • Lorsque nous aurions discriminé nous élèves et nos étudiants, quelle élite bâtirions-nous demain ?
  • Lorsque nous aurions empêché des filles et des garçons méritants à accéder à des emplois ou à des postes décents, du fait de leur origine, de leur handicap, de leur appartenance religieuse ou simplement de leur intégrité, « quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants » ?


Rio 2016 : Ces noms camerounais qui évoluent pour la France

Je cherche à adorner merveilleusement les Jeux Olympiques de Rio 2016 au lieu de les aubiner simplement parce que j’ai du mal à suivre les rares athlètes camerounais présents dans cette compétition. Du coup, Dieu m’a trouvé la solution. Il m’a dit : « Pourquoi chercher des camerounais alors qu’il y’en a plein dans la délégation  française ? ».  Evidemment, c’est vrai. Bingo, allons chercher ces camerounais de la Team France.

Pardonner ce chauvinisme camerounais qui consiste à jubiler dès qu’un nom sonne camerounais. Pendant longtemps, le nom « Obama » qui est très répandu au Cameroun a été scandé comme un nom camerounais, et mes frères d’Obala ne se sont d’ailleurs pas privés pour raconter une histoire tordue dans leur radio locale, pour expliquer qu’Obama, le 44ème président camerounais, avait bien des ancêtres camerounais. Franchement, les Eton sont quand même allés chercher ça loin mon Dieu. C’est vrai qu’il est difficile d’énouer cette culture camerounaise de la récupération et de la titrisation des succès de la diaspora, mais là, quand même !  On a dit qu’Eddy Murphy serait camerounais, qu’Opray Winfrey serait camerounaise ainsi que Spike Lee et d’autres stars américaines. Il faut dire que depuis que l’ONG ARK JAMMERS a entrepris de faire revenir beaucoup d’afro américaines sur les terres camerounaises, beaucoup déclarent avoir des ADN de Tikar, de Bamilékés, etc.

La question que j’ai envie de poser est la suivante : Ils sont camerounais et alors ? Obama est président des Etats-Unis et non président du Kenya. Yannick Noah est champion de Rolland Garros et vainqueur de la Coupe Davis pour la France et non pour le Cameroun.

Mais après tout, qu’avons-nous à perdre de nous consoler que nos frères et sœurs d’origine camerounaise portent les couleurs d’autres pays ? Il y’avait bien Breel Embolo dans l’attaque de l’équipe Suisse à l’Euro 2016 de Football non ? Tout comme Umtiti pour la France non ? Bon, soyons sincères, ça flatte notre égo de voir ces Banen, Bafia, Bassa, Bamilékés, Ewondos, Bulu et Duala porter les couleurs de ces pays-là non ?

Pour ces Jeux Olympiques 2016, je supporte de la France-Cameroun, ou du Cameroun-France si vous voulez, en raison de ces noms camerounais qu’on retrouve dans la Team France.

Basketball Féminin :

  • Olivia Epupa (la révélation de ces J.O. 2016)
  • Nwal-Endéné Miyem, le plus souvent nommée Endy Miyem

Basketball Masculin :

  • Nicolas Batum

Boxe :

  • Christian M’Billi Assomo (-75kg)
  • Paul Omba Biongolo (-75kg)

Football Féminin:

  • Griedge Mbock Bathy Nka

Judo :

  • Gévrise Emane (-70kg)
  • Audrey Tcheuméo (-78kg)

Taekwondo: 

  • Gwladys Epangue (+67kg)

Volleyball Masculin :

  • Earvin Ngapeth

 Cela fait une sacrée cuvée non ? Difficile d’être indifférent quand le sang de nos ancêtres coule dans les veines de ces vaillants sportifs. Ma tante Paoline Ekambi, Basketteuse professionnelle qui a porté le maillot de la France reste bien ma tante non ? D’ailleurs, voilà ce qu’elle publiait sur son mur :

Paoline

  C’est la preuve même que la nationalité, finalement, n’est qu’une illusion.


Pourquoi j’aime les jeux olympiques

Il y a de la magie dans les jeux olympiques. Il y a surtout une flamme qui brille dans mes yeux, comme la torche des jeux, si précieusement allumée par celui dont le nom est gardé secret jusqu’à la dernière minute. Il y a en moi, depuis Atlanta (1996), Sidney (2000), Athènes (2004), Pékin (2008), Londres (2012) et maintenant Rio (2016), quelque chose qui m’attache à ces jeux.


Je hais les Mbenguistes !

Mon frère ! Les mbenguistes (camerounais vivant en occident) nous prennent vraiment pour des chimpanzés hein ? Les mbenguistes pensent que nous sommes restés au pays comme des vieux sauvages indigènes ?

Paris

Je ne pensais pas le dire un jour, mais je déteste définitivement les mbenguistes. Tu es assis tranquillement chez toi, un mbenguiste t’invite à sortir. Tu le préviens que tu es avec ton frère, ta nana, sa sœur, et lui-même invite d’autres personnes. Te voilà embarqué dans une sortie (un charter) qui s’annonce intéressante. Tu choisis un snack chic de la ville, et patatras, le voilà qui joue le boss, le sponsor. Euh, le sponsor chiche.

Toi le mbenguiste, tu penses vraiment qu’on t’a attendu pour boire une petite Guinness qui coute 600 frs ? Tu as vu tous les snacks de Jouvence, d’Essos et de Kondengui ? C’est vraiment toi qu’on attendait pour boire une bière ? C’est vraiment toi qu’on attendait pour croquer un morceau de poulet ?

Au Cameroun, on boit tous les jours, on mange tous les jours. On n’attend pas qu’un mbenguiste débarque pour faire son show. Le jour où on décide de sortir, on sort pour boire et vraiment. On ne se prive de rien. Et on ne compte pas les pièces de monnaie dans son porte-monnaie. Au Cameroun, quand on sort, on va d’abord prendre une pizza à Bastos, on fonce ensuite au Bunker à Nlongack pour un bon poisson braisé, on monte au cabaret à Etoa-Méki, on va à Essos (Quebec, Pheonix, Alisé) etc. Et on termine la soirée à Kondengui ou à Jouvence. Jamais on ne plaquerait le groupe pour aller se taper une fille. Jamais on ne laisserait tomber le groupe sous prétexte qu’on est fatigué. Dans ce cas, si tu dis que tu es le sponsor, tu laisses au moins une ou deux tournées en partant. Mais non ! Le mbenguiste croit que nous sommes ses enfants. Il nous traine selon ses humeurs, selon ses envies, selon sa chicheté surtout.  Le Mbenguiste nous traite comme des mendiants affamés qui attendaient son arrivée et qui, pendant ce temps, fonctionnaient juste comme les pygmées, c’est-à-dire, vivant de la chasse et de la pêche.

Franchement, le prochain mbenguiste qui m’invite doit comprendre que je ne quémande pas les sorties et je ne sors pas pour valider un plan « m’as-tu vu ». Je ne sors pas pour regarder un gars faire sa star devant une stupide qui s’accroche parce qu’il sent l’avion ou les parfums bon marché.

Non, on ne va pas à Mbeng pour narguer la famille et les amis restés au pays. On ne va pas à Mbeng pour traiter des gens comme des moins que rien. On ne va pas à Mbeng pour croire que les gens au pays sont des chiens qui attendent qu’on leur jette un os.

Je suis d’accord avec toi Florian, les mbenguistes racontent des histoires qui n’amusent personne.  Oui, je suis d’accord avec Mboaland, les mbenguistes sont des vendeurs de rêves.

Vraiment, les mbenguistes sont chiches. Les mbenguistes sont des bluffeurs. Tellement bluffeurs qu’il y’en a même un qui a quémandé la montre Rolex de Rigobert Song en direct à la télévision. Vrai de vrai, les mbenguistes sont des parvenus. Ils atterrissent au pays, jouent à l’intéressant, font leur show et repartent même parfois sans dire aurevoir. Franchement, je hais les mbenguistes ! Plus jamais je ne sortirai avec un mbenguiste. D’ailleurs ils ne sont pas chaleureux, ils manquent de simplicité et se comportent comme des automates. Oui, les mbenguistes sont drôles. Y’en a une qui m’avait invité au Moulin de France à Yaoundé. Là-bas, une larme de café coûte 2500frs, et voilà la mbenguiste qui nous invite et exige qu’on ne déborde pas 10.000frs de facture. Moi j’ai préféré ne rien commander. Pourquoi nous inviter là-bas au lieu de nous emmener simplement à Tchop et Ya Mo pour manger des beignets et haricots ? Non, les mbenguistes là, vous avez appuyé sur DERANGER. Ne m’appelez plus dans vos sorties. Ne me prévenez même plus de votre venue au pays. Cachez-vous comme d’habitude, trompez les complexés qui n’ont jamais été à Mbeng, mais pas moi. D’ailleurs, ne me cherchez plus.


Les odeurs féminines

Dolorès, tu vas encore me trouver misogyne n’est-ce pas ? Ce sont des sujets qui concernent les femmes et que les femmes détestent. Les sujets qui fâchent n’est-ce pas ? Mais Dolorès, vraiment, il faudrait qu’on en discute. Parlons-en s’il te plait. Parlons des odeurs féminines.

mauvaise odeur

J’avais un professeur qui avait coutume de me citer cette phrase : « Qui ne sent rien, sent bon ».  Du coup, je ne sais pas ce que c’est qu’une bonne odeur. Parfois les parfums, les eaux de toilettes, les eaux de parfum et autres déodorant dégagent des odeurs « agréables », qui en réalité masquent nos vraies odeurs corporelles. J’ai constaté que les femmes, surtout les jeunes filles camerounaises, optent généralement pour le parfum longue durée, histoire de ne pas agresser nos odorats.

C’est une initiative louable, Dolorès, mais je voudrais comprendre :

  • Pourquoi lorsqu’on faisait le cours d’EPS au lycée, il était impossible après de s’assoir à côté d’une fille ?

Pas de réponse.

Dolorès, tu sais, je ne connais rien aux femmes, mais alors, vraiment rien. Je te jure que mes questions sont innocentes. On dit souvent que la beauté de la femme c’est le matin. Cela voudrait dire que pour découvrir le charme naturel d’une demoiselle, il faut avoir le courage de passer une nuit entière avec elle, et là le matin, tu lui dis bonjour.

  • Si elle te répond frontalement, cela veut dire que tout va bien. Cela veut dire qu’au-delà de son mascara et de son fonds de teint, tu peux la regarder sans fuir.
  • Si elle ouvre sa bouche sans hésiter, cela veut dire que tout va bien. Cela veut dire qu’elle a confiance en son haleine et peut parler sans que tu n’aies envie de te boucher le nez. Et là, tu peux l’embrasser tendrement, langoureusement, car une haleine qui n’est pas fétide est une bénédiction pour le reste de la journée.
  • Si elle se blottit dans tes bras, cela veut dire que tout va bien. Cela veut dire qu’elle a confiance à l’état de ses mèches brésiliennes ou à ses rastas. Là tu peux même glisser tes doigts dans sa chevelure (euh, non ! la chevelure d’une brésilienne morte) sans risque de trouver une excuse d’aller faire pipi.

Dolorès, alors, pourquoi les cheveux des femmes sentent-ils souvent si fort ?

Pas de réponse.

Dolorès, tu sais, je ne connais rien aux femmes, mais alors, vraiment rien. Je te jure que mes questions sont innocentes. On dit souvent chez les juifs qu’il faut éviter la femme pendant sa période menstruelle parce qu’elle est impure. Peut-être les juifs ont-ils raison, car au-delà de la nourriture ratée, de la mauvaise humeur, il y’a les odeurs. Dolorès, pourquoi certaines femmes dégagent des odeurs pendant leur période menstruelle ?

Pas de réponse.

Non, là Dolorès, tu dois me répondre. Est-ce normal ? Est-ce une question de mauvaise hygiène ?

Pas de réponse.

Dolorès, tu sais, je ne connais rien aux femmes, mais alors, vraiment rien. Je te jure que mes questions sont innocentes. On dit souvent pour découvrir la propreté d’une femme, il faut découvrir la couleur de sa lingerie. Si une femme a des sous-vêtements blancs (et non marrons), il faut se réjouir, car les anges dorment avec elle. Mais si une femme préfère les slips rouges, jaunes, bleus, et surtout noirs, c’est peut-être qu’il y’a un souci.

Dolorès, dis-moi, le meilleur gage de propreté pour le slip d’une fille c’est quoi ?

Pas de réponse.

Dolorès, tu sais, je ne connais rien aux femmes, mais alors, vraiment rien. Je te jure que mes questions sont innocentes. On dit souvent que les femmes qui ne répondent pas aux questions sur leur intimité sont celles qui se reconnaissent dans tout ce que je viens de te décrire.

Alors Dolorès, tu te reconnais dans tout ce que je viens de dire n’est-ce pas ?

Dolorès : Va-t’en ! Fou ! Sorcier ! Fiche le camp !


Faites de la musique, artistes camerouniens !

Fête de la musique 2016 ! Les artistes camerounais entre espoir et décrépitude d’une musique qui se meurt au profit de débats de bas étage. Ceux qui tirent la musique vers le bas ne sont pas des Camerounais, mais des camerouniens.

Jeu d’intrigues, insultes par médias interposés, règlements de comptes. C’est cela votre vision de la musique camerounaise ? Pendant qu’ailleurs, les solidarités s’imposent, ici au Cameroun, chers artistes de la musique, vous avez montré un spectacle piteux, ennuyeux, désastreux, hideux. Celui de la lutte pour ces fameux droits d’auteurs. Depuis 25 ans, c’est la cacophonie dans ce domaine, au point d’avoir humilié des Manu Dibango, Ndedi Eyango, Sam Mbendé, etc. Vous traitez vos pairs et compères comme de la merde, et elle vous retombe dessus avec toute son odeur nauséabonde. Vous rigolez ou quoi ?

Chers  artistes camerounais, sortez de cette saleté de calomnie. Il y a de la place pour tout le monde comme dans la rumba congolaise. Il y a de la place pour tout le monde comme dans le rap américain. Il y a de la place pour tout le monde comme dans la pop anglaise. Mais, chacun de vous sait insulter l’autre, avec l’aide de vos amis auto-proclamés animateurs radios. Vous avez même des blogueurs et blogueuses acquis/es à votre cause contre tel ou tel autre artiste, qui devient votre ennemi juste parce qu’il a du succès.

Faites de la musique, artistes camerounais !

Cessez de vous comporter comme cet artiste né hier hier (comme on dirait ici), qui, parce qu’il passe sur Trace TV et peut désormais se pavaner devant 15000 personnes à Douala, est subitement devenu Michael Jackson. Tara, ses pieds ne touchent plus le sol. Son insolence peut braiser toute une baleine. Je ne te parle pas alors des esclaves qui sont derrière lui. Au nom d’une bière, ils se mettent à genoux devant lui, et personne ne doit le contredire. Oh yes ! Le gourou de cette nouvelle secte d’idiots a vu Mbengue (euye). Il est arrivé là-bas, et il parle même de Mbengue mieux que les mbenguistes qui y vivent depuis des générations. Ton né hier hier là a même snobé son pote des galères et de l’époque du riz sauté. Non ! Après un featuring avec ce pote, le voilà qui l’écarte parce que la chanson fait un carton, et il a peur de ce que ce pote peut lui voler la « vedette ». Non, non ! Pas question de partager, la star c’est lui… et personne d’autre ne sera star chez lui.

Pourtant, des gens comme Sanzy Viany, Krotal, Koppo, VBH, X Maléya, ils ont fait le tour du monde aussi, mais mon Dieu, quelle humilité de leur part ! Quelle grandeur d’âme ! Quelle simplicité ! Des gens comme Jovi qui s’efface pour laisser la place à sa petite sœur Reniss, vous en connaissez beaucoup ?

Pour sûr, vous n’êtes pas tous, dans la sauce, chers artistes camerouniens…

Oh, chers artistes, par pitié, faites de la musique ! Pas seuls dans votre coin et dans votre chambre, pas en publiant des actualités insultantes sur Facebook, car un seul charbon ne suffit pas pour faire un feu. Faites de la musique ! Car j’ai vu ce que Dj René Kool sait faire lorsqu’il produit son Showtime sur nos chaînes de télévision. Oui, René me montre chaque jour qu’il y’a du talent dans ce pays : à Buea, Bamenda, Limbé, Douala, Yaoundé, etc.

Ce Monsieur est un génie, lui au moins a gardé sa ligne d’humilité depuis 2003 que je l’ai rencontré. Entre temps, il y a eu beaucoup d’aventuriers qui sont passés par là, alors, please, don’t stop the music !

Faites de la musique comme Bams, si humble aussi, invitée régulière de la première Dame du Cameroun pour ses cérémonies de fin d’année, et y en a qui trouvent quand même le temps de dire deux ou trois choses stupides… Vous n’avez pas le niveau, avouez-le !

Faites de la musique comme Veeby, Eva Hakapoka, Coco Mbassi, Just Woan, Kwalo, Sadrak Pondi, Ouilfreed Meyou, Kareyce Fotso, Idylle Mamba,  faites de la musique simplement !

Faites de la musique, comme Les Nubians, comme Hélène Faussart, leader de ce groupe. L’humilité, c’est elle ! Elle se déplace à pied à Yaoundé, vient chanter avec vous dans vos studios poussiéreux, et vous oubliez parfois qu’elle a été nominée aux Grammy Awards ? Vous êtes bizarres hein, chers artistes camerounais ! Vous pensez que les succès de nos grands frères de la Diaspora sont assis sur d’autres valeurs que le travail, le talent, la solidarité, la vertu, et… la musique ?

Hélène Faussart-Les Nubians
Hélène Faussart-Les Nubians

Maintenant, taisez-vous et faites de la musique !


On va dire que…

Voilà que la psychose gagne les filles du Cameroun. Que va-t-on dire de leur coiffure ? Que va-t-on dire de leur situation matrimoniale ? Que va-t-on dire de leur petit ami si voyou et volage ? Que va-t-on dire de son habillement ? Finalement, on va même dire que quoi ?

On va dire que 1

Dolorès, toi-même tu sais que j’adore ma princesse divine. Elle me magnétise, je dirais même qu’elle m’électrise. Tant mieux ! Au moins grâce à elle, devant les coupures récurrentes d’ENEO (Energy of Cameroon), l’obscurité n’est qu’une illusion devant elle. Oui, Dolorès, ma princesse divine a des doigts de fée. Franchement, Dieu lui a offert un corps de rêve, et une voix qui réveillerait même les morts les plus rebelles du cimetière de Mvolyé. Oui, Dolorès, Dieu n’a rien refusé à ma divine princesse. Tu voudrais que je te parle de son Ndolè (épinards) fabuleux ? Tu veux que je te parle de son sens du rangement ? De son extrême propreté ? De sa touche très féminine ? De son intelligence ? De sa curiosité sur les règles de Football (juste pour me faire plaisir) ? Et de sa manière de dompter une chienne ? Oui, Dolorès, ma divine princesse n’est pas n’importe qui hein ? Elle dit d’elle-même qu’elle est « un homme-femme », car elle a la tête sur les épaules… Je l’entends même rire déjà d’ici. Cette joie de vivre commutative semble être le secret que les dieux lui ont conféré.

Mais… Mais !

Ma princesse divine a peur des « on dit ». Euye !

On va dire que 2

Dolorès, elle a peur du regard des autres. Elle a peur du kongossa de sa sœur à mon sujet. Elle a peur du regard des autres sur moi, du « quand dira-t-on ». Et on va même dire quoi ?

On va dire que : «  C’est le seul gars que tu as trouvé ? ».

On va dire que : «  Franchement, tu as perdu la tête ? ».

On va dire que : «  Ma fille, tu as été envoûtée ? ».

On va dire que : « Ma sœur, pourquoi lui et pas un autre ? »

On va dire que : «  Princesse, tu ne vois pas qu’il te trompe ? »

On va dire que : «  Tout le monde, sauf celui-là ».

On va dire que, on va dire que…

Sauf que ma princesse divine est donc brisée par les « on va dire que » qui n’ont même pas encore été dits. Et les « on va dire que » qui sont déjà dits en sourdine sur Paul Biya, sur Samuel Eto’o, sur Brenda Biya, sur le sexe des anges aussi. Moi, je dis à ma divine princesse que les « on va dire que » là ne construisent pas des immeubles hein ? Les « on va dire que » ne sortent de la bouche que de ceux qui eux-mêmes ont horreur des « on va dire que », mais qui adorent dire que…

On va dire que 3

Dolorès, parle donc à ma divine princesse. Dis-lui que j’adore ses mains, c’est pour cela que je lui ai demandé sa main. Dis-lui que j’adore sa peau, et que ses tâches qu’elle dit détester sont juste la preuve qu’elle a un caractère de tigresse qui saura dompter le lion que je suis. Dis-lui que j’adore la couleur de ses cuisses. Rien que de les regarder, mon paradis terrestre se trouve à ses côtés. Dis-lui que chacune de ses paroles résonne dans mes oreilles comme le sermon de son pasteur le dimanche. Dis-lui que chaque fois qu’elle bénit le repas, j’ai vraiment l’impression que c’est elle qui a enfanté le Christ-Jésus. Dis-lui que les « on va dire que » ne sont qu’une forme d’ignorance avancée. Dis-lui que je l’aime et que vieillir à ses côtés est la seule raison de ma présence sur cette terre. Dis-lui enfin que le jour de notre mariage religieux , on va dire que : « Personne ne sépare ce que Dieu a uni ! ».


Quand le sport sépare anglais et gallois

Comme dans la coupe du monde de rugby et comme dans le Tournoi des VI Nations, voilà que l’Angleterre et le Pays de Galles, les deux frères ennemis, se sont encore affrontés ce jeudi 16 Juin 2016, à l’occasion de l’Euro de Football. Duel explosif et fratricide qui cache d’autres rivalités bien plus profondes.

Voici ce que déclarait un jour, le rugbyman gallois Thomas Gareth dans le Times :

«Quand j’affrontais l’Angleterre, je ressentais de la haine pour le maillot anglais. J’adorais vraiment jouer pour le Pays de Galles, mais ressentir en plus cette haine pour le maillot anglais était la preuve de mon amour pour mon pays. Ce match était, et c’est toujours, une rivalité très intense. Le compétiteur que j’étais avait besoin de cette haine. Je l’ai écrit dans Proud, mon autobiographie: « Je haïssais Matt Dawson, Will Greenwood, Richard Hill et Lawrence Dallaglio quand je les voyais sous le maillot de l’Angleterre. Ils incarnaient physiquement l’arrogance de l’Angleterre. »

Et le joueur de poursuivre :

« Les gens ne comprennent pas le Pays de Galles ni sa raison d’être. Ils ne connaissent que l’Angleterre. Que Londres. Battre l’Angleterre, c’était donner une voix à la nation. C’était prendre part à l’histoire ».

Union Jack

Une histoire que seuls les citoyens de Sa Majesté comprennent mieux que nous autres observateurs de ce Royaume étrange dit Royaume-Uni.

Pour faire simple, pendant la coupe d’Europe des Nations de Football (Euro 2016), il y a l’Irlande du Nord, le Pays de Galles et l’Angleterre qui sont représentés. Seule l’Ecosse ne participe pas à cette fête européenne du football comme nation membre du Royaume-Uni… C’est du charabia n’est-ce pas ?

 Bon alors, recommençons :

  • Un Royaume, Un Pays, plusieurs nations.

Le Royaume Uni est Etat souverain constitué pourtant de quatre nations constitutives : Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord. Pourtant, il y’a très souvent amalgame entre l’Angleterre qui est la nation principale, la Grande Bretagne qui est l’île principale, et le pays qui est le Royaume-Uni. En un mot comme en mille, l’Angleterre est une nation, mais elle n’est pas la seule du Royaume Uni. Elle fait partie de la Grande Ile qu’on appelle Grande Bretagne, elle-même constituée de l’Angleterre, du Pays de Galles et de l’Ecosse. Et il y a enfin l’Irlande du Nord, qui est différente de la république d’Irlande, et c’est l’union entre la Grande Bretagne et l’Irlande du Nord qui constitue le Royaume Uni.

UK

  • Rivalités entre Nations.

Dans cette communauté de Nations, il existe des rivalités ethniques, institutionnelles et donc nationalistes entre les différentes communautés de nations. Il y a même des velléités indépendantistes, comme je l’évoquais déjà en 2014 dans ce billet : L’Union (Jack) ne fait plus la force. Effectivement, les orgueils nationaux prennent le pas sur une Union qui a commencé en 1707 et qui ont toujours vu une suprématie de Londres sur les autres capitales nationalistes. Du coup, c’est à travers le sport que les autres nations veulent exister.

  • Les distinctions dans le sport.

Imaginez un jour chacun des Etats des Etats Unis d’Amérique avoir une équipe nationale de football, de basketball ou de hockey. On aurait alors dans un tournoi mondial, le Texas contre la Louisiane, etc. C’est exactement ce schéma qu’il y a dans le Royaume Uni. Lors de certaines compétitions sportives, les nations sont séparées. Chacune défend ses couleurs propres, et cela devient toujours un casse-tête pour la famille royale. En Septembre 2015 en effet, lors de la Coupe du Monde de Rugby, le choc Angleterre-Pays de Galles opposait également le prince Harry (vice-président de la fédération anglaise de Rugby) à son frère William qui a hérité des mêmes fonctions, mais au pays de Galles. La Grande Bretagne est-elle un pays ou quatre nations de sports ? Il n’y a que dans certaines compétitions sportives comme les Jeux Olympiques ou la Coupe Davis que le drapeau de la Grande Bretagne flotte comme une seule nation. Pour le moment, en rugby comme au football, les fédérations de chacune de ces nations (surtout les gallois et les écossais) se refusent à se rallier aux anglais pour former un seul pays.

  • Le duel entre les gallois et les anglais.

UK-2

Si Ouest France préfère utiliser l’expression « Faux ennemis », il est à noter que les deux pays se sont déjà affrontés plus de 127 fois en Rugby, et plus de 101 fois en Football. Avant les années 1980, il existait même un tournoi britannique baptisé « British Home Championship » supprimé depuis lors à cause des violences des hooligans. Avant ce 16 Juin 2016, les deux nations ne s’étaient rencontrées que 4 fois depuis 1984, et chaque fois a été conclue par une victoire anglaise. C’était donc la toute première fois que Gallois et Anglais s’affrontaient dans une phase finale de l’Euro. Ce choc du groupe B se déroulait à Lens cet après-midi du 16 juin 2016, et le score final est de 2-1 en faveur du grand frère anglais, qui vient encore de confirmer son droit d’aînesse sur le cadet gallois. Oui, Londres vient encore de démontrer sa force sur Cardiff, au moins l’instant d’un match de Football. Avant cette rencontre de Lens, les supporters anglais et gallois se sont affrontés dans le train. Ce n’est donc pas demain que les deux nations cesseront leur querelle et leur rivalité.


Canal+, quelle déception !

Canal + quelle déception ! Bouquet de rêve de mon enfance et celle de plusieurs africains, voilà que tu nous vends désormais du rêve et des concepts cousus de fil blanc.

Immeuble de la chaîne de télévision Canal +. Issy Les Moulineaux le 26/12/2005. Photo Paul Delort/ Le Figaro
Immeuble de la chaîne de télévision Canal +. Issy Les Moulineaux le 26/12/2005. Photo Paul Delort/ Le Figaro

Toute ma vie, j’ai rêvé de ce jour où je devais avoir mon propre abonnement Canal +. Dans l’enfance, entrer dans un domicile où se trouvait le dispositif (parabole, décodeur) conférait une médaille à ce domicile, la médaille du « mérite télévisuel ». Canal +, Canal Satellite, ou Canalsat, c’était alors le must en matière d’images par satellite. Lorsque j’ai pris mon abonnement il y a trois ans, j’étais alors enfin soulagé de ce doux rêve qui se réalisait et que je caressais depuis mon enfance.

Ma première déception fut d’abord celle de la Coupe du Monde de Football 2014. Je trouvais les commentaires ennuyeux, insipides et…moins intéressants que ceux de Martin Camus Mimb qui commentait sur les chaînes africaines à travers le réseau AUB. J’avais dès lors compris que lorsque Canal + France n’avait pas les droits d’une compétition, sa filiale africaine prenait le relais avec des commentaires et des analyses pour le moins approximatifs.

Il se trouve donc que depuis des mois, je paye 20.000 frs, puis 18.000 frs par mois pour la formule Evasion+. Dans cette formule, j’ai toutes les chaînes Canal+, y compris le sport, mais grande est ma surprise de constater que ce n’est que lorsque Canal + France a des droits de diffusion que j’ai droit à des analyses pointues, des commentaires sérieux et des séquences dignes d’intérêt. Pour le moment, la Ligue 1 Française et la Première Ligue Anglaise étaient encore les uniques compétitions qui me faisaient rêver. A l’annonce de la perte des droits de diffusion du Championnat anglais dès 2016-2017 par Canal+ au profit de du groupe Altice ( Ma Chaîne Sport), j’ai eu un pincement au cœur car j’ai tout de suite compris que ce sont les commentateurs de Canal + Afrique qui vont désormais prendre le relais, et on aura exactement les mêmes commentaires que ceux de la Liga Espagnole, de la NBA et d’autres compétitions perdues par Canal + France, c’est-à-dire des moments d’extrême ennui.

Le contraste BeIN Sport

Le groupe BeIN Sport est arrivé depuis peu sur le satellite africain. Certains câblodistributeurs offrent l’opportunité d’avoir les images de ce groupe qatari gracieusement. Le comble c’est que ce sont plusieurs anciens de Canal+ (Alexandre Ruiz, Darren Tulett, Omar Da Fonseca) qui font la force de BeIn Sport aujourd’hui. L’abonné de Canal+ en vient presque à regretter son abonnement, car s’il faut débourser au minimum 10.000 frs CFA pour bénéficier des images de sport chaque mois, cela devient injuste lorsque certains de mes voisins ne payent que 2000 frs pour obtenir des images grâce à BeIn Sport.

Les cas TF1, BeIN Sport et M6

M6 et TF1 sont les co-diffuseurs de l’UEFA Euro 2016 avec BeIN Sport. Comme cette dernière n’est pas distribuée par Canal + Afrique, chaque fois que TF1 et M6 doivent diffuser une rencontre, ces deux chaînes sont cryptées. Plusieurs abonnés africains ont donc investi la page Facebook de Canal + Afrique pour dénoncer cette « injustice », et il nous a été sèchement répondu que TF1 n’a pas les droits en Afrique. Soit ! Je ne pense pas non plus que BeIn Sport et RTS Deux (la chaîne Suisse) ont ces droits, mais elles diffusent pourtant en clair. La vérité est donc ailleurs. Canal + nous impose ses images et ses commentaires simplement parce qu’elle est consciente que les téléspectateurs ne feront pas le choix prioritaire de Canal + au détriment des autres chaînes. Si le commentaire avait été celui de Canal + France, peut-être. Nous avons d’autres bonnes raisons de nous inquiéter dans la mesure où en 2018 (Russie) et en 2022 (Qatar), ce sont encore TF1 et BeIN Sports qui ont acquis les droits de diffusion de la Coupe du Monde de Football. TF1 a même aussi les droits de la Coupe du Monde féminine 2019 (en France) et de la Coupe des Confédérations 2017 (en Russie). Canal + Afrique va encore nous priver de ce grand moment de télévision au profit de leurs commentaires ? 

Certains téléspectateurs de Canal + Afrique se sont exprimés sur Facebook et sont convaincus que Canal + Afrique brouille le signal de TF1 simplement parce que TF1 fait partie du bouquet Canalsat et est donc indirectement rentable au groupe par rapport aux chaînes Canal + elles-mêmes. Mais dès lors que les cadors de Canal + se retrouvent déjà à BeIN Sport ou ailleurs, il est clair que les gens préfèrent écouter désormais Grégoire Margotton sur TF1, plutôt que d’écouter Patrick Mboma ou Samuel Lobè sur Canal +. Entendons-nous bien ! Je n’ai rien contre Samuel et Patrick, qui du reste, sont des compatriotes camerounais. Mais j’affirme que j’ai le droit de choisir, et Canal+ Afrique me prive de ce droit. Par exemple, lors de la finale de la Ligue des Champions en Mai 2016, D8 qui est pourtant une chaîne du groupe Canal + a été cryptée parce que Canal + Afrique a préféré nous imposer ses commentaires. A ce moment-là, je ne comprends plus pourquoi on me parle de droits de diffusion alors que lorsqu’un match de Ligue 1 passe en France, on me permet d’écouter Canal + France. Ces chaînes, Canal + et D8 ont pourtant les mêmes dirigeants. Tout cela fait désordre, dans la mesure où, lorsqu’il y a un match amical de l’équipe de France, le signal de TF1 n’est pas brouillé, et lorsque Infosport + (chaîne du groupe Canal+) refait les analyses du match, on précise bien « Images TF1 » avec pourtant les commentaires des journalistes de Canal +. Encore une fois, je demande à Canal + Afrique de me laisser choisir. Même les compétitions africaines sont désormais brouillées. Si vous êtes Sénégalais, et que vous regardez le match éliminatoire du Sénégal au Cameroun, Canal + Afrique vous dira que vous n’avez pas le droit de regarder ce match dans cette zone géographique. Or si vous allez dans le bouquet « Free Africa » ou « TNT Africa », vous aurez la même chaîne sénégalaise sans aucun souci.

Canal + au rabais.

On se demande donc si Canal + n’est pas devenu un bouquet au rabais, devenu trop cher au vu du pouvoir d’achat des Africains. Pourquoi devrais-je payer 18.000 frs par mois pour un bouquet semi-intégral et au moment des grands événements sportifs, on me brouille le signal des autres chaînes qui diffusent le même événement ? Cela signifie que puisque Ma Chaîne Sport a obtenu les droits de la Première League en France, on va brouiller leur signal pour m’imposer Canal + Afrique qui a obtenu les droits pour les trois prochaines saisons ? Cela signifie-t-il que, puisque France 2 a obtenu les droits des Jeux Olympiques de Rio, on doit uniquement se contenter de Canal + Afrique ? Dans ce cas, pourquoi Canal + Afrique a laissé France 2, France 3 et Eurosport nous diffuser le tournoi de tennis de Roland Garros alors qu’il diffusait aussi l’évènement ? Il y a certainement beaucoup de choses incompréhensibles dans cette discrimination à plusieurs vitesses. En France, le groupe Canal + voulait même déjà s’arroger la distribution exclusive des chaînes BeIn Sports (ce qui aura sans doute une conséquence en Afrique), mais l’Autorité de la concurrence a dit non.

Canal + France pensait pouvoir ainsi rattraper la perte de ses abonné(e)s, car il faut préciser que l’an dernier, entre janvier et décembre, 316 000 clients (sur 5, 7 millions) se sont évaporés, nous dit Le Nouvel Obs. La saignée s’est poursuivie au premier trimestre 2016 puisqu’elle a perdu 180 000 abonnés. Cela fait en tout plus de 500 000 abonnés perdus en 5 ans par Canal + en France.

Ramsès

Mon ami Ramsès Atéba a publié récemment sur Facebook que Canal + n’est plus la chaîne prisée d’antan. Effectivement, plusieurs rendez-vous majeurs de cette chaîne ont perdu de leur éclat : Les Guignols, le Grand Journal, la Liga espagnole, la NBA, etc. Pourtant, les prix des abonnements restent figés et la qualité s’amoindrit. Et lorsqu’on exige de la qualité visible sur TF1 et autres chaînes, on nous brouille le signal. Plus grave, voilà le tournoi de qualification préolympique de Basket Ball féminin (du 13 au 19 Juin 2016), diffusé sur Canal + Afrique. Mais de manière étrange, c’est l’équipe de France qui sera privilégiée alors que deux pays africains, le Cameroun et le Nigéria participent à la même compétition. Ces deux pays ne bénéficient d’aucune diffusion dans leur phase de groupe. Comment comprendre une telle discrimination ? Je dois comprendre avec Canal + qu’il faut « payer plus pour consommer moins bon ».


Que gagnent les vainqueurs des compétitions sportives ?

J’ai participé récemment à une compétition de culture générale, opposant animateurs et journalistes du Cameroun sur la chaîne de télévision « Vox Africa » présentée par Paul Mahel. Le vainqueur de cette émission remporte un million de FCFA, le deuxième gagne un téléviseur et le troisième un ordinateur. Cela m’a amené à me questionner sur les différents prix et les différentes primes des compétitions sportives dans le monde.

Tableau des récompenses sportives 2

Les vainqueurs du tournoi de tennis Roland Garros 2016 gagnent chacun la rondelette somme de 2.000.000 euros, soit 1 311 914 000 (plus d’un milliard de FCFA), c’est donc ce que vont empocher Garbiñe Muguruza et Novak Djokovic. En comparaison, la Coupe d’Afrique des Nations offre simplement 800 millions de Francs CFA au pays vainqueur, bien, mais très loin des dépenses en billets d’avion, en droits TV, en logistique et en préparation que les Etats africains sacrifient pour leur équipe nationale. On comprend dès lors que le football a juste une valeur prestigieuse en Afrique. Cela n’a rien à voir avec l’équipe d’Espagne qui a gagné 23,5 millions d’Euros après sa victoire en 2012, soit plus de 15 milliards de Francs CFA. Si on s’amuse à faire un petit calcul : il faut donc 16 éditions de la CAN de Football pour récompenser le vainqueur d’une seule édition de l’Euro !

Voilà donc le sport des grands enjeux. Dans les chaînes de télévision occidentales, il est normal voire banal de remporter un téléviseur ou une voiture à chaque match retransmis ou à chaque show télévisé. Ici en Afrique, remporter un ordinateur portable ou de simples produits de beauté relève encore du luxe. La faute à qui ? Aux entreprises (et parfois les mêmes multinationales qui investissent des milliards ailleurs) ? A la qualité de notre spectacle (sportif ou télévisuel) ? Ou alors à la méconnaissance des enjeux marketing dans nos espaces publics culturels et sportifs ? Quelle que soit la réponse, il est tout de même effrayant de constater que le maillot jaune du Tour de France 2014, Vincenzo Nibalia empoché la somme de 450 000 Euros (295 180 650 Francs CFA) soit, à lui tout seul,  presque le tiers de ce qu’empoche une équipe victorieuse de la CAN de football, sans parler de la destination de cet argent entre la fédération, les responsables du ministère, etc. Les sports individuels sont donc parfois mieux primés que les sports collectifs. Par ailleurs, certaines compétitions domestiques ont même plus de valeur marchande que les compétitions internationales. C’est ainsi que le dernier de la Premier League touchera, en 2016-2017, 2,2 fois plus que vainqueur de la Ligue des Champions 2014 !  Il en va de même pour le Super Bowl (football américain), dont le vainqueur empoche 12 millions d’Euros, soit presque 8 milliards de Francs CFA.

Dans certains cas de figures, ce sont les Etats et les sponsors qui établissent la grille des récompenses de leurs athlètes, en fonction des compétitions, comme en témoigne ce tableau :

récompenses

Le sport a donc ses lois pour les récompenses, selon les intérêts des gouvernements, des fédérations ou des sponsors. En cas de victoire finale de la France à l’Euro 2016, chaque joueur de l’équipe de France de football remportera par exemple 300.000 Euros ( 196 787 100 de Francs CFA). Cela peut paraître étonnant alors qu’au Cameroun, les Lions indomptables avaient exigé chacun plus de 70 millions de Francs CFA de primes avant de se classer derniers de la Coupe du Monde 2014. Il apparaît donc qu’il y’a beaucoup  d’argent qui circule dans le sport, de manière inégale selon les disciplines, les compétitions et les pays. Mais c’est la vie, après tout.


Pourquoi le match France-Cameroun ne sera jamais amical

France-Cameroun, plus qu’une rencontre amicale de Football ! Face aux pays qui sont ses anciens colonisateurs (Allemagne, France et Angleterre),  les Lions Indomptables du Cameroun ont toujours livré des rencontres tendues et très disputées.

une

Les témoins de l’an 2000, racontent que le président de la République du Cameroun (Paul Biya) lui-même voulait vivre la rencontre, et la CRTV dirigée à l’époque par le Professeur Gervais Mendo Zé n’avait pas acquis les droits de retransmission TV. C’est une chaîne de télévision locale, Digicom qui émettait depuis Douala, qui avait acquis les droits exclusifs pour le territoire camerounais. Le problème est que, Digicom propriétaire de la chaîne de télévision « TV MAX », ne pouvait pas couvrir le territoire national, alors :

Selon les autorités camerounaises, pour des « raisons d’efficacité du moment où la chaîne privée ne peut couvrir l’ensemble du pays, les pouvoirs publics ont décidé de faire diffuser le match par la CRTV car les Camerounais n’auraient jamais digéré que le très attendu France – Cameroun ne soit pas suivi en direct ». 

Source : La télévision camerounaise ce matin devant la justice française.

Les buteurs viennent de la France d’Outre-Mer.

Je me souviens avoir regardé cette rencontre-là devant CFI/TV, avec aux commentaires, un certain Hédi Amel. Son commentaire sur le but égalisateur de Patrick Mboma, le 4 Octobre 2000 face à la France est toujours d’actualités dans les génériques et les Top buts en Afrique. Pendant ce temps, beaucoup de camerounais avaient lorgné ce match par le biais de leur chaîne nationale (CRTV). En 2003, le 29 Juin précisément, lors de la finale de la coupe des confédérations de la Fifa. On le sait, la France l’emporta 1-0, grâce à un but de Thierry Henry. Si on revient au match du 4 Octobre 2000 dont le buteur français était Sylvain Wiltord, on constate que les bourreaux des camerounais sont toujours des français d’Outre-Mer.

Les enjeux des matchs France-Cameroun.

La France a administré le Cameroun après la colonisation allemande. Comme toute nation sous-tutelle, le Cameroun face à la France ressemble beaucoup aux rencontres France-Algérie, France-Sénégal, etc. Il y’a dans ces rencontres de football, amicales ou pas, le vrai germe nationaliste de la part des africains, qui rêvent, l’instant d’une rencontre de Football, de donner « une belle leçon » à ce colonisateur d’hier. Si vous allez par exemple sur cette page, il est dit ceci :

De la coupe du monde Corée-Japon 2002, on retiendra la victoire du Sénégal sur l’équipe de France et une liesse populaire tout le long de la compétition.

Les Lions de la Téranga avaient été « champions du monde » l’espace de ce match d’ouverture et cet inoubliable but de Bouba Diop à la 30ème minute. Les sénégalais atteindront les quarts de finales de ce tournoi, mais le président Abdoulaye Wade préfère retenir cette victoire historique face au colon d’hier. Le 3ème match France-Cameroun de l’histoire ( le 30 Mai 2016) se joue alors que le 25 Mai commémore l’anniversaire du massacre de Messa par les colons français il y’a 61 ans. Ce triste anniversaire qui rappelle souvent les exactions de la France au Cameroun, développe autour de ce genre de rencontre, un sentiment « anti-français », au moins pour que le sport réponde en 90 minutes à la dose d’humiliation subie par les « indigènes » depuis plusieurs siècles.

Pins-France-Cameroun

Le Football qui rappelle la colonisation.

Le même sentiment anticolonial est développé lors des rencontres entre le Cameroun et l’Angleterre, et le Cameroun et l’Allemagne. Le 11 Juin 2002 à Fukuroi au Japon, le Cameroun perdait face à l’Allemagne, 0-2. Ce match là était à la portée des lions indomptables, mais les allemands, malins dans la provocation, réussiront à pousser les lions à la faute. Deux ans plus tard, le 17 novembre 2004, les lions perdirent encore en amical dans la ville de Leipzig, 3-0. C’est donc avec un sentiment de révolte que le 1er Juin 2014 à Mönchengladbach, le Cameroun réussira à arracher un match nul, 2-2 face à l’équipe qui sera future championne du monde, pendant que le Cameroun lui, affichera sa pire prestation de tous les temps dans une compétition internationale.

Face à l’Angleterre, le Cameroun a disputé son unique quart de finale de coupe du monde le 1er juillet 1990 à Naples. D’après un spiritualiste camerounais, si le camerounais l’emportait, non seulement il se serait affranchi de sa tutelle britannique historique, mais il aurait aussi certainement gagné cette coupe du monde 1990. Le score final sera de 3-2 après prolongations, et avec deux penaltys généreux offerts par l’arbitre uruguayen, Edgardo Codesal Méndez, qui en guise de « récompense » se verra offrir l’arbitrage de la finale de cette même coupe du monde. Le 6 février 1991 et le 15 novembre 1997, à Londres, le Cameroun perdra deux fois en amical sur le score de 2-0. Ce n’est que le 26 mai 2002 à Kobe, toujours en amical, que le Cameroun réussira à arracher un match nul, 2-2. Conséquence, le Cameroun n’a jamais battu aucune de ses nations colonisatrices.

drapeau

Le cas des binationaux.

Les français d’origine maghrébine, sénégalaise, malienne, et ivoirienne réussissent bien en équipe nationale française, même si Eric Cantona pense le contraire. Sébastien Bassong, Joseph Désiré Djob, Patrick Mboma, Benoit Assou Ekoto, ou Jean Armel Kana Biyick auraient pu terminer en équipe A française, tandis que Bruno N’gotty, Jean Alain Boumsong, et Pascal Nouma ont franchi le pas. Mais pour être honnête, l’équipe de France ne sourit pas aux joueurs d’origine camerounaise. Si on prend les cas Samuel Umtiti, il doit sa sélection à l’Euro 2016 de Football au simple fait des forfaits de Raphael Varane et de Jérémy Mathieu. Il n’était clairement pas le premier choix de Didier Deschamps, et le destin en a décidé autrement. Pourtant, il y’a quelques mois encore, il était dragué par la fédération camerounaise de Football afin d’intégrer l’équipe nationale du Cameroun. Son compatriote (dans les deux pays), Paul-Georges, lui aussi dragué par le Cameroun, a préféré jouer pour la France. Malheureusement pour lui, il vivra l’Euro 2016 comme moi, c’est-à-dire devant le téléviseur. Inutile de préciser que tous ces binationaux qui choisissent la France sont perçus comme des traitres par les nombreux fanatiques camerounais. Evidemment, quand des métis comme Joël Matip ou son frère Marvin, et Eric-Maxime Choupo Moting ont refusé l’Allemagne pour le Cameroun, ils sont toujours perçus comme des héros. Ces héros qui refusent la nation colonisatrice au profit de la nation opprimée. Quand le Cameroun observe ce que Yannick Noah a offert au tennis français, ce que Earvin Ngapeth a offert au volley-ball, ce que Nina Kamto Njitam a offert au handball, ce que Nicolas batum a offert au Basketball, il y’a toujours eu ce sentiment que la France lui « vole » ses cerveaux. Voilà les enjeux patriotiques et nationalistes qui peignent les rencontres entre le Cameroun et ses anciens colonisateurs, surtout la France.


Une journée avec Doudou l’infirmière

Chaque année, le 12 mai, on célèbre la Journée internationale des infirmières. Le thème cette année : « Les infirmières : une force pour le changement. Pour des systèmes de santé plus résilients ». Suivons l’infirmière Doudou, Chef du Centre Intégré de Santé de Bibémi, dans le Nord-Cameroun. L’un de ses combats est la lutte contre la malnutrition des enfants.

Etaincheité

« Dans mon centre de santé, lorsqu’il pleut, mon bureau est inondé à cause d’un problème d’étanchéité », nous dit Doudou Bouba, directrice du centre de santé intégré de Bibeni. Son centre couvre une population de 15.246 âmes, mais lorsqu’il y’a des cas difficiles, elle est obligée de les référer au district de santé. « Par exemple, les femmes ne peuvent pas accoucher dans mon centre, il y’a pas de matériel adéquat ici » ajoute-t-elle avant de préciser que ce centre se limite aux consultations prénatales, aux consultations préscolaires et aux consultations curatives. Seul le paludisme est véritablement pris en charge ici, car la pharmacie est inexistante. Et pourtant, tous ces manquements ne sont pas de nature à décourager l’infirmière Doudou Bouba. Arrivée à son bureau à 7h40, c’est avec le sourire qu’elle débute sa journée. « Moi j’ai choisi ce métier par passion, et non par nécessité. J’ai voulu être infirmière et j’en suis fière » dit-elle avec conviction.

Doudou au bureau

Doudou a débuté comme bénévole dans le district de santé de Kaélé (Région de l’Extrême-Nord) en 2006. Il a fallu attendre 2009 pour qu’elle soit intégrée dans la fonction publique camerounaise. « Sauver des vies, c’est une grâce » ajoute-t-elle avant d’aller superviser les ménages et les mamans-lumières dans le cadre du projet Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant(ANJE), déployé ici depuis fin 2015, grâce au Fonds des Nations Unies pour l’Enfance(UNICEF). En fouillant ses registres, Doudou constate qu’en novembre 2015, il y’avait 295 cas de malnutrition aigüe modérée dans son centre et seulement 254 en Janvier 2016. De même, il y’avait 190 cas de malnutrition aigüe sévère en janvier 2015, contre 59 seulement en Avril 2016 ! Des chiffres qui l’amènent à saluer les efforts déployés par l’UNICEF, le ministère de la Santé et les autres partenaires dans la lutte contre la malnutrition. 

Doudou et Femmes 2

Doudou se rend régulièrement dans les localités de « Sodécoton » et de « Wouro Kari » à la rencontre groupes de femmes qui sont très attentives aux conseils et aux échanges d’expérience qui  découlent de la parole échangée dans ces groupes. Sur sa moto de service aux couleurs de l’Unicef, la pèlerine du jour esquisse toujours ce sourire rassurant qui rappelle que pendant que le médecin s’occupe de la maladie, l’infirmière, elle, s’occupe du malade. Cette diplômée en soins infirmiers, formée à l’école des infirmiers de Garoua, a sous son contrôle 45 agents de santé communautaire qui sont déployés chaque jour dans les ménages. Ces agents aident les femmes à la bonne utilisation du sachet « VITA MIN » utilisé pour la fortification des enfants de 6 à 23 mois. « Les mamans elles-mêmes sont satisfaites par ce projet ANJE » clame Doudou avec fierté. Plus de 1350 enfants ont reçu cette poudre de fortification qui les rend plus forts, plus joyeux et mieux protégés face à certaines maladies de l’enfance. A 17h, à la fin de la tournée, l’infirmière Doudou peut enfin regagner son domicile, avec le sentiment du devoir accompli, celui d’être une force pour le changement et aussi dans l’espoir de susciter un  système de santé plus résilient.


Adoumri : L’hygiène d’abord

Quelle que soit la technique ou la méthode de préparation de la bouillie pour un enfant, c’est d’abord l’hygiène qui combattra la malnutrition au Nord-Cameroun. L’hygiène du milieu fait partie des messages complémentaires à mettre en avant dans tout programme de lutte contre la malnutrition, y compris le programme ANJE (Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant).

Nourriture au sol

De la nourriture posée à même le sol, à côté de la bouse de taureau, voilà un portrait qui est loin d’être caricatural ici à Adoumri, à 55km de Garoua, Région du Nord-Cameroun. Cohabiter avec les animaux (cochons, chevaux, ânes, brebis, vaches) est une habitude pour les communautés d’Adoumri. Ici, les éléments de la préparation de la nourriture de l’enfant sont souvent exposés à la poussière, et autres déchets de la nature, comme la bouse d’animal.  Si pour ce peuple d’éleveurs, cette cohabitation se fait depuis des lustres, l’agent de santé communautaire, Sehou Pascal est au milieu des femmes du village pour chanter un cantique nouveau, celui de l’hygiène systématique.

Depuis Juin 2015, à la faveur du projet ANJE, Pascal est un agent de santé communautaire, formé comme ses quatre compagnons, au Centre de Santé d’Adoumri, afin de s’adresser aux femmes de la localité pour modifier leurs comportements. Parmi les modules existant dans leur portefeuille, se trouvent les conseils relatifs à l’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de la vie de l’enfant, puis de la fortification de son alimentation avec le sachet « VITA MIN » de son 6ème mois à son 23ème mois. Mais le vrai combat est celui des règles d’hygiène à respecter.

Planche 14

La planche qu’il brandit devant les femmes d’Adoumri rappelle au sacro-saint principe du lavage des mains au savon avant et après toute activité relative au bébé. «  Le Wash ( Water and Sanitation Hygiene) est indissociable de la lutte contre la malnutrition » déclare Pascal. C’est vrai qu’entre la nutrition de la femme enceinte, la nutrition de la femme allaitante, et la nutrition de complément dès le 6ème mois de l’enfant, il est d’abord question d’hygiène. La zone du Nord est l’une des plus vulnérables aux maladies hydriques chez les adultes comme chez les enfants.

Les épidémies de choléra, poliomyélite, diarrhée, etc. trouvent leur nid dans les eaux souillées, les conditions hygiéniques douteuses, et la négligence des mamans. Pascal insiste alors auprès d’elle pour qu’elles comprennent que le sachet « VITA MIN » ne sera « un produit miracle » que lorsque son administration aura obéit aux normes hygiéniques élémentaires. Pour Temga André, Chef du Centre de Santé d’Adoumri : « les indicateurs sont positifs ici. On est passés de 10% de cas de malnutrition l’an dernier chez les enfants à 2% le mois dernier ».  En moins d’un an, le projet ANJE commence à porter ses fruits sur le terrain. Il est impulsé par l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) afin de soutenir  le Cameroun dans sa lutte contre la malnutrition. C’est ainsi que dans les groupes d’action animés en public par les ASC, et les groupes de soutien animés par les femmes elles-mêmes et les mères-lumières (mères modèles et expérimentées), le langage est le même dans les séances de sensibilisation : « L’hygiène d’abord ! ».