Ecclésiaste Deudjui

J’aurai le syndrome de Stockholm

Il y a deux bandits qui m’ont agressé l’autre jour là-bas vers Makèpè-Missokè. Et pendant que l’un d’eux me serrait la gorge, il y a son complice qui me défigurait avec des coups de poings, il a même presque failli me démolir la mâchoire.

Mais vous savez quoi ? Je n’arrive même pas à les détester…

 

Le syndrome de Stockholm peut forcer une victime à aimer son bourreau
Source: Pinterest /CC0

 

C’est quoi le syndrome de Stockholm ?

Pour ceux qui ne sont pas aussi âgés que moi, sachez que c’est en août 1973 qu’on a diagnostiqué ce syndrome. Deux cambrioleurs avaient braqué une banque de Stockholm (Suède) pendant six jours, et avaient séquestré quatre employés en otage.

On a constaté qu’après leur libération, les otages en question avaient manifesté de la « sympathie » et de l’empathie pour leurs bourreaux ! Ils les avaient même défendus devant la police. Ils ont refusé de témoigner contre ces derniers au tribunal. Ils leur ont ensuite rendu visite en prison. Et le pire du pire, c’est qu’il y a même une employée qui avait développé une relation sentimentale amoureuse avec Jan Erik Olsson, alors que ce dernier s’était pourtant révélé comme étant le plus dangereux de ses deux tortionnaires…

 

Pourquoi je ne déteste pas mes agresseurs ?

Pour revenir au Cameroun à mon cas, disons que je ne suis pas près de tomber amoureux de mes deux agresseurs (il faudrait que je sois un homosexuel pour cela). Mais quand même, quand je suis retourné sur les lieux de mon agression le lendemain matin vers les 6h30, j’ai trouvé qu’ils avaient emballé mes chaussures neuves dans un sachet en plastique. Ils avaient aussi fouillé vidé mon portefeuille mais ils avaient quand même pris la peine de remettre ma carte d’identité à l’intérieur, ainsi que les clés de ma chambre.

Et ce qui fait en sorte que je ne les déteste plus, c’est qu’ils ont mis tout ça en route de façon que hein, même si je suis un aveugle hein, je vais voir qu’ils n’avaient pas du tout envie que je me sépare de mes nouvelles chaussures ainsi que de ma nouvelle carte d’identité

 

ce sont les petits qui donnent le Pouvoir aux grands
Ce sont les petites gens qui donnent leur pouvoir à leurs dirigeants. Source: steemit production / CC-BY

 

Qu’est-ce que je pensais des bandits auparavant ?

Avant mon agression de l’autre jour, j’avais déjà atteint un niveau où je me moquais de l’avis la vie de tous les bandits qu’il y a ici au Cameroun ! Et cette aversion avait commencé à Bafoussam en 2003, à cause de mes habits que j’avais séchés à la véranda. Des énergumènes avaient escaladé notre barrière en pleine nuit et avaient forcé notre porte (sans succès, heureusement), mais ils étaient quand même repartis avec mon nouveau survêtement que mon grand frère venait tout juste de m’offrir…

Après cet épisode, j’ai habité à la Nouvelle Route 7ème à Bépanda en 2006, et je voyais comment les bandits cambriolaient les maisons des gens presque tous les jours ! Et j’avais peur. Je voyais comment les braqueurs de Bonabéri sont capables de te poignarder en se souriant, et en te laissant comme un cadavre ! Et même si depuis l’autre jour j’ai quand même un peu changé d’avis à cause de mes deux agresseurs de Makèpè-Missokè, je dois reconnaître que quand on lynchait publiquement un bandit de Village, de Déido ou encore de Bonamoussadi devant mes yeux, eh bien moi je regardais toujours ces scènes macabres-là avec une de ces indifférences !

 

Pourquoi y a-t-il  des bandits au Cameroun ?

Je crois que c’est même cela la vraie question que nous devrions d’abord nous poser. Parce que si j’étais le Président de la République du Cameroun depuis 1982, j’irais utiliser ces braqueurs-là plutôt comme des militaires dans les unités d’élite. J’appellerais les cerveaux de ces gangs, et je les introduirais dans les services de renseignement.

Si j’étais même seulement un simple petit maire dans notre pays-ci, ou alors un simple Chargé de la culture comme mon ami Pierre La Paix Ndamè, j’irais me battre pour que les Camerounais continuent à se battre sans jamais chercher à les déranger. Parce que même si c’est vrai que les malfrats ne disparaîtront jamais de ce monde, je pense que nos dirigeants – et leurs acolytes – ont beaucoup fait pour qu’il y ait une démultiplication du nombre de gangsters qu’il y a ici au Cameroun.

 

tenue du RDPC avec Paul Biya
Les militants du RDPC sont victimes du syndrome de Stockholm. Crédit: chateaunews.com /CC-BY

 

J’aurai bientôt le syndrome de Stockholm

Et donc pendant que le premier bandit voulait presque m’étrangler, il y a son complice qui m’enchaînait avec les coups de poings, il a même presque failli me bousiller toute la mâchoire.

Mais vous savez quoi ? Je n’ai même pas un peu envie de vouloir commencer à les détester…

 

J’aurai le syndrome de Stockholm ! Parce que chaque fois que des Camerounais me braquent, ils font toujours tout et tout pour que je ne décède pas pendant la bagarre, et ils ne me poignardent jamais à des endroits qui pourraient me coûter le souffle de la vie.

J’aurai bientôt le syndrome de Stockholm ! Parce que quand on m’avait cambriolé l’année surpassée par exemple, les voleurs étaient venus déposer mon acte de naissance juste devant l’entrée de notre portail.

J’ai même déjà attrapé le syndrome de Stockholm, parce que j’ai compris que tous mes agresseurs font ce « travail » là parce que le Cameroun est devenu un pays vraiment très difficile.

 

Alors quand quelqu’un prend la peine de risquer sa vie alors que j’ai crié « Au voleur ! Au voleur ! », quand quelqu’un s’arrange à arracher mon téléphone portable mais à me restituer quand même mes pièces les plus importantes, quand quelqu’un dépose tout ceci sur mon chemin de telle manière qu’il est certain que je ne vais pas manquer de pouvoir récupérer toutes mes affaires, je n’ai surtout pas envie de le détester ou même tout simplement de le haïr.

Et c’est pour ça que j’aurai aussi bientôt le syndrome de notre Cameroun.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, j’ai déjà le syndrome de Douala

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Imbécile, la mort !

Ce n’est pas parce que je viens de perdre Pascaline que je suis en colère contre la mort. Mais c’est parce que cette mort ne veut jamais cesser de se comporter comme une imbécile !

 

Ecclésiaste Deudjui et Pascaline avant sa mort
Rencontre en 2013 avec Fabrice Nouanga (à gauche), Marlyse Boueko (à droite) et Pascaline (à ma droite). Crédit photo: Eric Bertrand /CC-BY

 

La mort est une lâche !

Dans la majorité des cas, la mort nous frappe par surprise. Et c’est cela qui nous fait de la peine, en réalité. Parce que si l’on avait au moins une occasion de dire « Au revoir » ou bien « Adieu » à tous ces gens qui nous ont quittés subitement, on aurait peut-être eu un peu moins de souffrance.

Bref, la mort est une vraie lâche ! Elle nous fauche sans distinction de sexe, de race, d’âge ou d’obédience religieuse. Elle ne veut même pas savoir si nous nourrissons des projets ou des rêves. Elle est une briseuse de vies, parce qu’elle fait surtout du mal à ces vivants qui vont devoir survivre après le décès de leur regrettée personne défunte…

 

La mort est une opportuniste

Parce qu’elle profite de la moindre faille tout. Elle n’a besoin que d’un prétexte, en réalité. Elle ne recherche que le motif qu’on va proclamer à la radio, lorsqu’on dira par exemple que tu es mort « des suites de longue maladie », comme on l’a fait pour ma Pascaline.

La mort est vraiment cruelle et méchante. Elle se frotte les mains lorsqu’il y a des guerres. Elle est souvent au rendez-vous lorsqu’il y a des séditions à la Boko Haram ou bien des cambriolages dans nos sous-quartiers. Elle s’invite aussi lorsqu’il y a des crises anglophones ou bien de simples petites bagarres. Elle est toujours là dans les hôpitaux, à tout moment, en train de sillonner les couloirs et de renifler les corps. Elle est à la fenêtre des personnes âgées chaque matin et chaque soir, lorsque ces personnes se réveillent mais aussi aussi lorsqu’elles veulent se rendormir…

 

Ecclésiaste Deudjui et Pascaline Assiémé en 2013
Pascaline était devenue une amie personnelle pour moi. Crédit Photo: Eric Bertrand /CC-BY

 

La mort est irréparable

Ce qui me fait mal avec la mort, et qui me fait la traiter d’imbécile, c’est surtout parce qu’elle est irréparable. Elle ne s’amuse pas, si on peut dire. Car on ne meurt jamais par erreur. On ne meurt jamais deux fois. On ne meurt jamais par essai. Et c’est pour cela que quand la mort frappe à votre porte, tout le monde se met à pleurer. Parce que quand la mort vient et nous prend quelqu’un comme notre Pascaline, ce n’est pour ne plus nous la remettre. Car quand la mort vient pour te prendre un être très cher (la mort se fiche de vos sentiments), elle ne veut même pas regarder les conséquences. Elle ne veut même pas regarder la suite. Elle ne veut même pas regarder les circonstances. Elle est tout simplement comme un verre cassé, c’est-à-dire qu’elle est à la fois irréversible et irréparable !

 

La mort est très mystérieuse

Je ne vous apprends rien si je vous dis que la mort concerne tout le monde. Y compris vous-mêmes, parce que vous allez bientôt mourir. Et je suis vraiment navré de vous le répéter de cette façon…

Nous allons forcément disparaître, évidemment, mais ce n’est pas cela le pire. Le pire c’est que nous ne savons même pas quand cela aura lieu, ni comment. Ni où, ni avec qui, ni pourquoi. Nous ne savons même pas où est-ce que nous irons, si tant est que nous soyons prédestinés à nous rendre quelque part après notre disparition

Bref, la mort est tout simplement cynique. Elle est narquoise et elle est présomptueuse. Elle est condescendante. Elle a rendu tous les Hommes égaux. Elle anéantit tous les efforts que nous faisons sur la Terre parce que ça sert à quoi d’avoir des vies différentes si nous aurons finalement tous le même sort la même mort ? Hein ? Ça sert à quoi de vivre longtemps si nous ne savons même pas pourquoi est-ce que nous devons obligatoirement mourir ? Ça sert même d’abord à quoi de vivre et d’exister, tout simplement ?

Hein, mon ami Pierre La Paix Ndamè ?

 

faire-part Pascaline Assiémé
Pascaline sera inhumée ce samedi 21 avril 2018. Photo: Degros /CC-BY

 

La mort est une imbécile !

Donc ce n’est pas parce que je viens de perdre ma Pascaline hein, mais je suis sérieusement fâché contre la mort. Parce que je ne comprends pas pourquoi elle ne veut jamais cesser de se comporter comme une vraie imbécile…

Machiavélique, la mort ! Comment peux-tu prendre la vie d’une femme qui vient de donner la vie par accouchement, et comment peux-tu prendre la vie d’un nouveau-né qui n’a même pas encore respiré l’air de la nature ?

Injuste, la mort ! Parce que si tu étais impartiale raisonnable, tu commencerais d’abord par les gens qui font du mal et tu continuerais après par les gens qui sont de bonne moralité.

Criminelle et dévastatrice, la mort ! Parce que tu viens de nous prendre notre Pascaline alors qu’elle venait à peine de célébrer ses quarante ans !

 

Puisque quand je l’avais connue entre 2001 et 2002, elle venait de devenir la femme de mon oncle. Et ensuite elle était devenue la mère de mes cousins. Puis elle est devenue mon amie intime. Puis elle était devenue l’amie personnelle de toute ma famille, et voilà que je parle d’elle à l’imparfait de l’indicatif alors que je n’ai même pas eu l’occasion de lui glisser un tout petit au revoir…

Et tout ceci c’est à cause d’une imbécile !

 

Ecclésiaste DEUDJUI, à la mémoire de Pascaline Assiémé

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Qui a donc le droit d’aimer ?

Partout ici au Cameroun, les gens se mêlent régulièrement de la vie sentimentale des autres Camerounais. Au point qu’ils ont décidé de qui a le droit d’aimer et de qui n’avait pas le droit d’être aimé également…

 

Un homme et une femme
Le schéma traditionnel de l’amour c’est un homme et une femme. Dessin: Mohamed /Pinterest, CC0

 

Qui a le droit d’aimer les personnes âgées ?

Ici au Cameroun, beaucoup de personnes se moquent des femmes qui sont des cougars. Jusqu’à on les compare déjà à une certaine Brigitte, et pourtant la femme de Macron était réellement amoureuse de son petit Emmanuel…

Bref, on se moque aussi des hommes qui sortent avec des jeunes filles filles plus jeunes qu’eux ! Et pourtant selon moi l’amour ne devrait pas avoir d’âge, puisque c’est essentiellement une question de feeling. Car même si c’est vrai qu’il y a de jeunes midinettes qui sortent avec de vieux pères uniquement pour vider leur portefeuille, est-ce que ces personnes âgées n’ont-elles pas aussi le droit de connaître encore un peu le vrai amour ? Hein ? Est-ce que moi je n’aurai plus le droit de re-tomber amoureux lorsque je franchirai d’ici peu le cap de la cinquantaine ?

 

Qui a le droit d’aimer les lesbiennes ?

En dehors des hommes pervers, bien sûr, parce qu’il y a des imbéciles qui rêvent de dormir avec une lesbienne tout simplement parce que leur fantasme serait de faire des galipettes avec une lesbienne… Tsuip !

Qui a le droit d’aimer les filles qui sont réellement homosexuelles et qui n’aiment pas sentir l’odeur du pénis ? Hein ? Parce que dans notre société misogyne et homophobe à la fois, on viole encore ce genre de filles pour « corriger » leur sexualité dont on pense qu’elle est « déformée » (on appelle ça les viols correctifs). On dit qu’on va les obliger à aimer les garçons. On ne prend pas au sérieux leurs relations sentimentales avec les autres lesbiennes. On se moque d’elles en disant qu’elles sont des garçons manqués. On ne veut même pas prendre au sérieux leurs histoires d’amour entre elles, parce que les Camerounais sont essentiellement une société de conformisme.

Et aussi parce que nous ne comprenons encore rien à l’amour…

 

Brigitte et Emmanuel Macron
Le couple Macron alimente beaucoup de fantasmes au vu de la différence d’âge entre Brigitte et Emmanuel. Source: minutenews.fr /CC-BY

 

Qui a le droit d’aimer les gays ?

Supposons que les gays soient maudits ou bien vendus ou bien tous les mots insultants que vous utilisez souvent pour les stigmatiser, mais que faire alors ? On doit les jeter ? On doit les abandonner ? On doit les priver d’aimer ? On doit aussi les priver d’être aimés également ?

Pour ma part je pense que non. Parce que même si ces gens-là souffrent déjà le martyr ici dans notre pays, ils souffrent encore plus lorsqu’ils n’ont pas le droit d’exprimer leur affection dans notre société qui est devenue complètement misanthrope ! Ils n’ont même pas le droit de regarder un homme qui les intéresse dans la rue, sinon on peut va les lyncher. Ils n’ont même pas le droit de marcher avec leur amant main dans la main comme le font les hétérosexuels. Ils sont obligés de vivre leurs rares amours en cachette, et aussi en clandestinité.

Et moi je trouve cela injuste.

Parce que même si nous ne partageons pas les orientations sexuelles des gens, ce n’est pas nous qui devons décider de celui qui a le droit d’aimer et de celui qui n’avait pas le droit d’être aimé également. Ce n’est pas de notre ressort. Ça ne fait pas partie de nos prérogatives divines. Parce que nous-mêmes nous avons le droit de tomber amoureux et nous n’avons pas le droit de retirer ce droit à d’autres personnes…

 

Qui a le droit d’aimer les personnes malades ?

J’ai généralisé mais je parle surtout des gens qui sont atteints du VIH-Sida. Je parle des gens qui sont atteints de paralysie faciale définitive. Je parle des malades qui sont atteints d’amnésie rétrograde ou encore d’AVC. Parce que pour moi hein, même les personnes qui sont grabataires auront aussi besoin de bénéficier un jour du Grand Amour !

Puisque comme je vous ai dit au début, les gens d’ici se mêlent régulièrement de la vie sentimentale de nos malades : « Comment peut-il aimer une malvoyante ? », « Ils vont même faire des enfants ? », « La femme-là part où avec un tétraplégique ? »

Et c’est comme ça qu’on rajoute du chagrin sur la vie de ces personnes qui pourtant avaient tout simplement besoin de notre soutien et de notre compréhension…

 

Un couple de lesbiennes
Un couple marié de lesbiennes en Afrique du Sud. Source: stophomophobie.com /CC-BY

 

Mais qui a donc le droit d’aimer finalement ?

Donc ceci n’est pas un plaidoyer, mais c’est tout comme ! Parce que personne n’a le droit de vous dire si vous avez le droit d’aimer ou si vous n’avez pas le droit d’être aimé ici au Cameroun…

Qui a donc le droit d’aimer les veufs et les divorcés ? Hein ? Est-ce que c’est parce que tu as perdu un conjoint que ta vie sentimentale est obligée de s’arrêter là-là-là ?

Qui a donc le droit d’aimer les femmes qui sont stériles ? Hein ? Est-ce que la vie de couple se résume à l’enfantement ? Et est-ce que l’accouchement est une garantie que votre histoire d’amour sera une bonne histoire ?

Mais qui a donc le droit d’aimer les Camerounais qui viennent de Dibombari comme mon ami Pierre La Paix Ndamè, tout simplement ?

 

Parce que comme nous sommes dans une société de jugement et de voyeurisme, il y aura toujours des personnes malveillantes qui vont vous dire que « Pourquoi tu aimes une fille qui a déjà accouché ? », « Pourquoi tu sors avec un chômeur ? », « Comment peux-tu tomber amoureux d’une personne qui a le même sexe que toi ? »

Alors que tout le monde a le droit d’aimer et d’être aimé tout simplement…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi j’ai le droit d’aimer

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Tout ce que Biya a fait de bien depuis qu’il est au pouvoir

À l’approche des élections présidentielles qui auront lieu ici au Cameroun en octobre, je me suis intéressé au bilan de Paul Biya depuis 1982 qu’il est au pouvoir.

Et voici ce que ça donne.

 

Paul Biya à l'ONU
Biya (au centre) lors d’une assemblée générale de l’ONU à New-York. Crédit photo: cameroon-report.com /CC-BY

 

Sur le plan économique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le plan social

 

 

 

 

 

 

 

Issa Tchiroma en conférence de presse
Le ministre de la communication Issa Tchiroma (à droite) est un fervent défenseur de Paul Biya. Source: alwihdainfo.com /CC-BY

 

Sur le plan culturel

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le plan de la santé publique

 

 

 

 

 

 

ordinateur PB
Paul Biya a offert aux étudiants des ordinateurs de marque PB. Source: afriknouvelles.info /CC0

 

 

Voici tout ce que Paul Biya a fait de bien depuis qu’il est au pouvoir…

Donc comme j’avais expliqué à Pierre La Paix Ndamè, l’élection présidentielle au Cameroun aura lieu au mois d’octobre 2018. C’est pourquoi je me suis intéressé au bilan de Mr Biya depuis 1982 qu’il est au pouvoir

 

Sur le plan de la jeunesse, RAS.

Sur le plan du développement du sport, RAS.

Sur le plan éducatif, RAS.

 

Et comme je sais qu’il va encore nous réclamer un mandat de sept ans, comme si les trente-six premières années ne lui suffisaient pas, je me suis imaginé que son bilan pourrait peut-être vous intéresser également.

Et que vous conclurez comme moi que ce bilan ressemble étrangement à une page blanche…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, RAS

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Comment se comporter avec un fanatique ?

Je ne suis pas encore une star hein, mais il y a quand même déjà beaucoup de personnes qui me reconnaissent. Comme ce gars que j’avais rencontré dans une station Total là-bas vers Logbaba, et qui m’avait déclaré que « Ecclésiaste Deudjui ? J’adore beaucoup ce que vous faites ! »

Et c’est pour ça qu’il faut vous expliquer comment vous devez vous comporter avec un fanatique…

 

Luc Mbah A Mouteh dans son camp de basket avec les jeunes
Le basketteur Luc Mbah A Mouteh organise des camps pour transmettre son héritage. Source: Facebook /CC0

 

C’est quoi un fanatique ?

Contrairement à ce que les gens pensent, un fanatique c’est quelqu’un qui est tout simplement intéressé par ce que tu fais. Bien sûr que tu n’es pas le seul à le faire, mais lui il apprécie particulièrement ta manière d’accomplir ce que vous êtes pourtant très-très nombreux à réaliser…

Donc, un fanatique n’est pas un fou ! Parce que comme je vois souvent dans certains films, on essaie parfois de te montrer que les fanatiques sont des personnes déraisonnables, exaspérantes et exagératrices ! On te (dé)montre aussi comment certains sont démesurés dans leur affection et dans leur passion. Et pourtant un fanatique c’est simplement quelqu’un qui est débordé de bonnes intentions pour ses idoles…

 

On est toujours le fanatique de quelqu’un

Même si certaines personnes sont tellement orgueilleuses qu’elles ont parfois du mal à dire admettre que « Je suis un fan de Vision 4 », on est toujours le fan de quelqu’un et quelquefois même de quelque chose…

Moi par exemple, je suis un fan des artistes qui ont de l’inspiration. Je suis un fan des sportifs qui sont performants. Je suis un fan des hommes d’affaires qui réussissent honnêtement dans la vie, parce que je sais qu’on ne réussit jamais honnêtement dans la vie si on n’a pas consacré beaucoup de travail derrière !

Je suis un fan des Camerounais qui sont fanatiques et qui assument pleinement leur fanatisme. Parce que chez nous ici au Cameroun, les gens ne vont jamais te dire t’avouer que tu as fait quelque chose qui puisse les séduire. Les gens ne vont jamais te demander un autographe en public ou alors venir pour te féliciter. Les gens vont seulement attendre le jour de ta mort pour venir crier sur ton Facebook que « Çaaaaaaah ! Le gars de Pierre La Paix Ndamè-là était fort !!! »

 

Chantal Biya avec des enfants
Chantal Biya, Première Dame du Cameroun, est très proche du bas-peuple. /Image reproduite avec l’expresse autorisation de son auteur

 

Ce sont les fanatiques qui créent les idoles

Si vous étiez avec moi à la station Total de Logbaba ce jour-là, vous alliez voir comment est-ce que j’étais perturbé. Parce que quand le gars-là m’a dit que « J’adore ce que tu fais ! », tous les gens qui étaient dans la boutique m’ont seulement regardé en se demandant que « Mon frère, c’est lui Samuel Eto’o Fils ? »

Et pourtant même Samuel Eto’o est Samuel Eto’o parce qu’il a des millions de fanatiques. Même Paul Biya est Paul Biya parce qu’il a probablement quelques électeurs. Même quand toi-même tu vas faire ta chose et que les gens vont commencer à répéter ça comme on avait répété « Coller la petite » de mon ami Franko Kinguè, c’est justement cette répétition-là qui va faire en sorte que les autres personnes vont te considérer comme une vedette.

 

Les idoles ne sont pas supérieures à leurs fanatiques

Tout ça pour dire quoi ? Pour dire que quand tu es une idole comme les X-Maleya, ça ne veut pas dire que vous êtes supérieurs aux Camerounaises qui vous idolâtrent hein ! Vous me suivez ? Car ce n’est pas parce que moi j’adore les chansons de Richard Bona que vous allez penser que Richard Bona est au-dessus de moi. Nôôô ! Bien sûr qu’il me dépasse avec son argent et avec son jeu de guitare, mais la « supériorité » de Richard Bona –sur moi– est strictement circonscrite au cadre de la musique professionnelle !

Bref, j’étais en train de vous expliquer que quelqu’un peut te dépasser avec son compte bancaire mais toi tu le surpasses dans un autre domaine plusieurs autres domaines. J’étais en train de vous montrer que même si quelqu’un s’appelle Roger Milla ou encore Cabral Libii avec leurs onze millions de fanatiques, il y a des centaines de domaines où ces deux-là n’atteignent même pas votre demi-carreau à la cheville !

Et quand je vous parle comme ça, je m’adresse surtout à ces starlettes qui n’ont même encore rien prouvé ici dehors, mais qui veulent déjà que la Terre entière les considère comme des méga-giga-téra-ultra-stars…

 

Pierre La Paix Ndamè et Thomas Ngijol
Pierre La Paix Ndamè (à gauche) en compagnie de son idole Thomas Ngijol (au milieu). /Image libre de droits

 

Comment faut-il se comporter avec un fanatique camerounais ?

Donc comme j’ai expliqué, je ne suis pas encore une vedette. Mais quand j’entre dans certains milieux publics, il y a parfois quelques individus qui viennent vers moi et qui me déclarent que « Ecclésiaste Deudjui ? C’est juste pour vous dire que j’adore vraiment ce que vous écrivez ! »

 

Comment se comporter avec un fanatique ? La première chose, c’est de toujours lui répondre « Merci beaucoup ! »

Comment se comporter avec un fan qui vous écrit en privé et qui vous encourage tout le temps ? Eh bien c’est simple, moi je finis toujours par rencontrer mes meilleurs lectrices lecteurs.

Comment se comporter avec un fanatique qui est devenu un écrivain ou alors un blogueur parce que tu l’aurais soi-disant « inspiré » à distance, sinon en devenant toi-même son propre fanatique ?

 

Parce que comme le disait mon idole Oscar Wilde, « La seule excuse d’avoir fait une chose inutile c’est de l’admirer intensément ». La seule excuse d’avoir créé les Camerounaiseries c’est lorsque les gens les trouveront intéressantes. La seule possibilité de demeurer vivant après le jour de ta mort, c’est de faire quelque chose dont les gens se souviendront et qui leur rappellera quelquefois ton héritage.

Et c’est pour ça qu’il fallait vous expliquer comment vous devez vous comporter avec vos fanatiques.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je suis fanatique

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Au Cameroun, on a forcément un ami qui boit la bière…

J’ai déjà remarqué que quand je tombe sur un ami que je n’avais pas rencontré depuis quelques temps, il va forcément me dire que « Ecclésiaste ! Tu ne viens pas prendre une bière ? » Et ensuite je vais partager un verre avec lui pour lui faire plaisir, parce que c’est parfois un ami de bières.

Et d’ailleurs on a forcément des amis qui ont de nombreux vices ici au Cameroun…

 

bières sur la table
Les Camerounais sont de très grands consommateurs d’alcools. Crédit photo: Thierry Didier Kuicheu /image reproduite avec l’expresse autorisation de l’auteur

 

On a toujours un ami qui fume la cigarette

Qui parmi vous va me mentir qu’il n’a jamais gouté à une cigarette ? Hein ? Même un mégot ? Parce que quand moi j’étais petit à Nkongsamba par exemple, on déchirait les pages de notre cahier et on enroulait ça comme un bâton de cigarette. Puis on allumait notre feu dessus, et ensuite on fumait-nous tranquillement notre « cigare »…

Le premier camarade que j’ai eu dans ma vie et qui consommait déjà bien la nicotine, c’était ma mère ! Elle m’envoyait acheter ses paquets de Marlboro quand je venais d’avoir mes cinq ans, et je revenais aussi avec les L&B bleu de mon paternel !

Bref, je suis né dans la cigarette. J’ai aussi plein d’amis qui sont des afficionados de la chicha. J’ai aussi déjà senti l’odeur de la cocaïne à cause d’une fille que je baratinais quand j’habitais à Déido. J’avais ouvert son sac à main pour voir si elle avait acheté mes friandises, mais j’étais plutôt tombé sur le chanvre !

Elle m’a raconté par la suite qu’elle avait commencé à se droguer à cause du père de son enfant…

 

On a parfois un ami qui cherche les bordelles

Parfois c’est même plus ! Parce que quand tu as déjà soûlé ta bière avec tes complices, c’est là que tu découvres leurs vrais-vrais goûts. C’est là que tu constates qu’il y en a qui flirtent encore avec les filles du Cours Moyen 2. C’est là que certains commencent à te dire que « J’ai une bordelle qui va venir mais pardon ne la dérangez pas hein ! » Malchance !! Tu nous dis ça maintenant pourquoi ? Tu ne pouvais pas la faire venir depuis le début ?

Et le pire c’est qu’on a même des amis qui draguent les vrais-vrais bordelles hein ! Je parle des wakas. C’est-à-dire une fille qui est placée devant un vieux poteau de la Sonel Eneo, et que quand tu dis « Psitt ! » elle te répond « On part ! » Le pire c’est que parfois on embarque ces belles-de-nuit en boîte de nuit alors qu’elles ne sont même pas belles de jour hein, et on négocie le tarif avec elles quand on est déjà dans le taxi.

Ça vous étonne ? Eh beh ça ne devrait pas puisque vous avez déjà forcément fait pareil !

 

C3T cameroun
La Coalition camerounaise contre le tabac lutte tant bien que mal contre la cigarette au Cameroun. Source: www.c3tcameroun.org

 

On a aussi des amis qui sont des voleurs

Même dans notre propre famille ! Parce que moi par exemple, j’ai des cousins que quand ils veulent s’approcher de ma devanture, je barricade toutes mes portes avec la clé ! Sérieux ! Parce qu’on a parfois des amis qui sont des cleptomanes, des chapardeurs et des pickpockets, et généralement ils complètent cette filouterie avec la mythomanie.

Mais ça ne veut pas dire qu’on les déteste hein, au contraire ! On les apprécie bien. On est même toujours parfois content de les revoir. Mais le truc c’est que si un objet disparaît (ou bien l’argent) pendant une réunion familiale ou alors pendant un enterrement, on ne réfléchit même pas : on sait déjà que c’est forcément l’enfant de tel !

 

On a naturellement des camarades de bières

Donc en dehors de mes amis qui me demandent si je ne « viens pas prendre une bière », j’ai aussi beaucoup d’amis qui m’appellent seulement lorsqu’ils veulent déjà avaler les alcools : « Tu es où ? », « Tu fais quoi ? », « Tu peux me retrouver avec Pierre La Paix devant le bar qui est en face de la boulangerie Coaf ? »

Et ce qui me gêne dans tout ça, c’est parce que la bière finit souvent par devenir votre seul point commun. Vous n’avez même plus rien à vous dire ! Vous n’êtes plus capables de vous entraider dans la vraie vie. Vous passez seulement votre temps à vous saouler la gueule, et vous vous méprenez en pensant que vous êtes de bons amis.

Alors que vous êtes tout simplement des alcooliques qui se sont retrouvés…

 

prostituée au bord de la route
On a forcément une amie qui est une prostituée. Source: malinet.net

 

Au Cameroun, on a forcément des amis qui sont malhonnêtes…

Donc comme je vous racontais, mon père et ma mère ont été des inconditionnels de la cigarette ! Ma mère buvait la Beaufort ordinaire et mon père consommait encore les bonnes bouteilles de Whisky Black.

Vous voyez ? On a forcément aussi des parents qui ont eu de nombreux vices ici au Cameroun…

 

On a forcément un ami qui est devenu un bandit ! De près ou de loin, dans la famille ou alors à l’extérieur. Et même si on ne sait pas qu’il est un braqueur, parfois on se balade main dans la main avec ce cambrioleur.

On a forcément un parent qui est déjà corrompu ! Ça peut être un proviseur, un Directeur, un ministre ou alors le Président de la République lui-même. On sait qu’il vole mais on veut qu’il soit réélu jusqu’en 2025 !

On a forcément une cousine qui a déjà avorté au moins trois fois dans sa courte vie ! Et même si ce n’est pas ta sœur, ça peut être ta petite amie. Et même si ce n’est pas ta petite amie ça peut aussi être ta propre fille…

 

Parce que dans un pays où l’improbité va inéluctablement se substituer à la chasteté, on connaît forcément autour de nous des Camerounais qui pratiquent de mauvaises choses. On connaît tous les Camerounais qui sont incompétents et médiocres. On connaît les dirigeants camerounais qui soutiennent Boko Haram et la crise anglophone. On connaît les panthères Camerounaises avec leur vénalité et leur froideur sentimentale. On a même déjà identifié tous les maux qui existent dans notre pays-ci, mais personne ne veut absolument les résoudre.

Parce qu’on a surtout des amis qui ne veulent pas forcément le bien de notre Cameroun.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je ne suis plus un ami de bières

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Réunion des blogueurs du Cameroun, acte 2

Depuis le mois d’août 2017 que l’Association des Blogueurs du Cameroun existe, beaucoup de choses ont été faites. Et c’est de ça qu’on a parlé lors de la deuxième réunion trimestrielle qui s’est tenue ce samedi 10 mars 2018 à Yaoundé…

 

les blogueurs à la réunion de l'ABC
L’assistance était très studieuse pendant les travaux. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui

 

Les préparatifs

Pour dire vrai hein, cette réunion était initialement prévue pour le samedi 17 février 2018 à Buea, dans le Sud-Ouest du pays. Mais quand on a vu comme la sécurité s’était dégradée dans la partie anglophone du pays (le sous-préfet de Batibo avait été kidnappé puis assassiné), le bureau exécutif a un peu paniqué. Car il était hors de question de risquer l’intégrité physique la vie des blogueurs camerounais, et c’est pour cela que cette réunion a été reportée au 10 mars et qu’elle a été également déplacée dans la ville de Yaoundé.

Ensuite, nous avons mis sur pied un formulaire web qu’il fallait renseigner pour confirmer sa participation à cet événement. Nous avons organisé de nombreuses réunions en ligne avec Pierre La Paix Ndamè. Nous avons choisi le hashtag qui était #ABC2. Nous avons finalisé les horaires, l’ordre du jour et le lieu exact de cette assemblée, puis nous les avons communiqués aux membres de l’association qui se sont montrés très réceptifs malgré quelques rares clashs que nous avons pu observer sur notre groupe WhatsApp principal

 

Ecclésiaste Deudjui et Fabrice Nouanga déjeunent
J’ai beaucoup discuté avec Fabrice Nouanga pendant la pause-café. Crédit photo: Etienne Talla

 

Le déroulement de la réunion

J’ai particulièrement apprécié la brillante intervention de l’entrepreneur Alain Youdjeu, alias Atome, qui nous a parlé de revalorisation de la perception du blogueur et de la renégociation de nos partenariats avec les entreprises. Mais avant ça il y avait eu la présentation officielle du nouveau site web de l’association (www.bloggers.cm) par ses concepteurs, à savoir Emmanuelle Ngamva, Samuel Iyabi et Henri Lotin (lui il n’a travaillé que deux heures !). Il y a eu la présentation officielle du document de légalisation de l’ABC, obtenu il y a une dizaine de jours. Et il y a eu quelques discussions sur le marketing chaud et sur le marketing froid. Il y a aussi eu de longs débats (interminables !) au sujet de la codification de nos futurs badges. Il y a eu quelques propositions sur notre participation aux grands chantiers qui attendent déjà le Cameroun, notamment le présidentielle de 2018 et la Coupe d’Afrique de 2019. Il y a eu les mangements bien entendu. Il y a eu Junior Haussin qui nous a offert « ses plus beaux poèmes sur l’actualité » gratuitement, et il m’a même dédicacé le mien.

Il y a eu un physiothérapeute qui a pris la parole et jusqu’à présent je ne sais toujours pas comment la physiothérapie a bien pu le conduire jusqu’au blogging…

 

Emmanuelle Ngamva présente le nouveau site web de l'ABC
Emmanuelle Ngamva (micro) et Henri Lotin (derrière) ont dévoilé le nouveau site web. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui

 

L’intervention de l’ONU

Je suis un peu obligé de parler des Nations-Unies parce que sans elles les choses auraient été certainement moins intéressantes. Ou moins prestigieuses en tous cas. Car c’est grâce à cet organisme que nous avons pu avoir la grande salle « Garoua » du Djeuga Palace, que nous avons pu avoir une pause-café et ensuite une pause-déjeuner, que nous avons bénéficié d’un grand écran mais également aussi de deux micros et d’un vidéoprojecteur, sans parler du type en rastas qui nous surveillait à tout moment et qui nous fournissait les rallonges, les fils, les chargeurs, les mots de passe Wi-Fi, etc.

Mais l’ONU n’était pas là pour nos beaux yeux puisque ses deux représentantes nous ont fait un bref débriefing sur les ODD, avant de nous demander d’en parler dans nos blogs. Et je rappelle que les ODD sont les 17 « objectifs de développement » que s’est fixé le « Système des Nations-Unies » (c’est comme ça qu’on dit) pour permettre aux pays pauvres d’arriver à leur développement économique et social d’ici à l’horizon 2030

 

Les blogueurs camerounais avec les pancartes des ODD de l'ONU
Les blogueurs camerounais vont se mobiliser pour les objectifs de développement. Crédit photo: Minette Lontsie

 

L’after

Que dire ? Sinon que dès que j’ai fini mon repas vers les 17h30, je suis allé « kidnapper » Fotso Fonkam et Fabrice Nouanga ; puis nous sommes allés retrouver Dania Ebonguè qui nous avait promis quelques liqueurs du côté de Tsinga.

Ensuite j’ai fait venir une jolie fille qui habitait Bastos (enfin, c’est ce qu’elle m’a dit). Puis il y a aussi un ancien camarade de classe qui s’appelle Dimitri  et qui est venu me retrouver en compagnie de son épouse. Et comme Dania invitait aussi des amis qui invitaient aussi d’autres amis sur notre même table, on s’est rapidement retrouvés à l’étroit et nous avons été obligés de filer à l’anglaise dans une boîte de nuit que je ne connaissais même pas ; et je me suis réveillé le dimanche matin avec de violents maux de tête mais également aussi avec une sacrée gueule de bois…

 

Ecclésiaste Deudjui, Dimitri Ngnoteu et Fabrice Nouanga
L’after a commencé à Tsinga et s’est terminé à La Sanza. Crédit photo: un inconnu qu’on a rencontré sur place

 

Réunion de l’Association des Blogueurs du Cameroun, acte 2

Donc depuis le 12 août 2017 que l’Assemblée Générale de l’ABC avait eu lieu, il y a eu énormément de choses qui ont été accomplies. Et c’est de ça que nous avons parlé lors de cette deuxième réunion trimestrielle qui s’est tenue ce samedi 10 mars 2018 à Yaoundé…

Réunion des financiers du Cameroun, acte 2. Je dis ça parce qu’on a beaucoup parlé d’argent avec la trésorière Mireille-Flore Chandeup. On a parlé des inscriptions des membres et de leurs cotisations par transferts d’argent téléphonique.

Réunion des experts du Cameroun, acte 2. Puisque non seulement on avait des physiothérapeutes dans la salle, mais en plus il y avait des experts en marketing, des environnementalistes, des développeurs-designers et également des statisticiens.

Réunion des influenceurs du Cameroun, acte 2. Car, qu’on le veuille ou non, les blogueurs de maintenant seront les influenceurs de demain grâce à la nouvelle technologie.

 

Et c’est pour cela que depuis que l’Association des Blogueurs du Cameroun existe (et surtout depuis qu’elle vient d’être légalisée), il y aura encore beaucoup de grandes choses qui vont être réalisées. Mais je ne peux pas encore en parler puisque l’acte 3 est prévu dans la ville de Douala au mois de juin de cette année 2018…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, #ABC2

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Bienvenue dans le Cameroun parallèle

La première fois que je suis allé chez un dentiste, c’était derrière les marécages ! Le type m’a fait asseoir sur une vieille branche qui était déjà rongée par la moisissure, puis il a enfoncé ses deux tournevis rouillés à l’intérieur de mes gencives supérieures… Tsuip !

Et ensuite il m’a promis que j’allais bientôt obtenir la guérison parallèle.

 

rue détériorées au Cameroun
Il n’y a pas de routes dans les sous-quartiers. Crédit: Ecclésiaste Deudjui

 

Il y a la santé parallèle

Puisque j’ai commencé par mes gencives, disons que c’était la première fois que j’avais décidé d’aller consulter un chirurgien. Mais avant de prendre cette décision, j’avais déjà pris les analgésiques calmants pour mes dents-là jusqu’ààààààà… Jusqu’à Pierre La Paix m’avait (pré)dit que ma carie allait finir par se guérir toute seule !

Bref, au Cameroun il y a aussi la médecine parallèle. Il y a la thérapeutique parallèle. Il y a également la santé parallèle, et ça commence souvent par le bouche-à-oreilles pour se terminer avec quelques superstitions…

Il y a l’automédication et la pharmacologie parallèles. Parce que quand quelqu’un n’a pas d’argent pour aller se faire ausculter normalement, il préfère plutôt ramasser ses faux médicaments chez le docta de son sous-quartier (ça coûte moins cher que votre pharmacie). Il préfère lui-même visualiser l’échographie de sa titulaire. Il préfère confier les éventuels avortements de sa copine à son meilleur marabout. Il préfère aller derrière les marécages lorsqu’il aura envie de rencontrer un chirurgien-dentiste…

 

Il y a la mode parallèle

Vous pensez que les jolies filles camerounaises s’habillent avec quoi ? Hein ? Vous pensez que c’est tout le monde qui connaît Gucci, Zara, Yves Saint-Laurent et que sais-je encore ?

Non-non, nous aussi nous avons notre mode en parallèle. Car dès que la nuit tombe, il y a des jeunes gars qui vont venir vendre les habits des filles, et il y a des jeunes filles qui vont venir vendre les habits des garçons (je n’ai jamais compris cette histoire). Et lorsque tu vas t’asseoir dans n’importe quel bar, il y aura des commerçants ambulants qui vont venir te proposer des vêtements et des accessoires pour tes enfants jusqu’ààààààà…

Bref, tu peux obtenir un parfum de très-très mauvaise qualité si tu veux. On vend ça partout ! Car on sait que beaucoup de Camerounais sont des pauvrards. On vend même déjà les fausses montres. On vend les mèches en plastique qui sont comme des écailles, et on étale les ballerines des filles sur la chaussée parce que c’est là-bas que la plupart des araignées viendront pour se ravitailler…

 

les livres étalés au sol
Il y a également la culture parallèle puisque nous achetons nos bouquins dans la rue. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui

 

Il y a le divertissement parallèle

Dans la même veine de pauvreté et d’indigence, il y a également le divertissement parallèle au Cameroun. Sans compter que même si tu as ton argent, où est-ce que tu vas aller te divertir puisque nous n’avons même plus vraiment des espaces de détente ici chez nous ?

Donc, on fait comme on peut. On tue le temps en jouant aux cartes, au Ludo, au damier, au Scrabble. On parie sur des chevaux qui courent à Vincennes alors qu’on ne les a jamais vus. On parie aussi déjà beaucoup sur le football. On s’assoit dans les petits bars la plupart du temps, parce que c’est là-bas que tu peux t’assoir sans que personne ne vienne te déranger. Et que tu peux aussi donner ton avis sur la politique et les remaniements-surprises de Paul Biya. On n’a pas assez d’argent pour se payer des vacances hein, alors on se contente de rester à la maison pour regarder notre téléviseur.

Quand il y en a un, évidemment.

 

Il y a le travail parallèle

Le travail parallèle, ce sont tous ces travaux que certains Camerounais effectuent ici dehors, et qui ne sont pas vraiment de l’emploi à vrai dire… Il y a les prostituées, les proxénètes, les braqueurs et les arnaqueurs, etc… Mais il y a également ces gens qui se croient légitimement des travailleurs, mais qui ne sont pas couverts par la sécurité sociale (il y en a une ?). Il y a ces contractuels qui ont des emplois temporaires, donc précaires. Il y a les nombreux comédiens et musiciens qui prestent dans les cabarets, lorsqu’ils ont la chance qu’on les y invite. Il y a tous ces Camerounais qui ont tous les plus grands diplômes du monde, mais qui ne font pas jamais ce pour quoi ils ont été formés. Il y a cette multitude de chômeurs, de gigolos, de bendskineurs et évidemment de call-boxeuses. Il y a ces nombreux débrouillards qui sont devenus des « attaquants » pour se défendre, et il y en a d’autres qui sont devenus des sauveteurs afin d’essayer de se sauver ici au Cameroun…

 

un call-box
Plusieurs Camerounais survivent grâce aux et aux petits commerces. Crédit photo: Florian Ngimbis

 

Bienvenue dans le Cameroun perpendiculaire

Donc après avoir reçu les deux tournevis rouillés à l’intérieur de mes gencives, j’avais constaté que ma mâchoire avait gonflé jusqu’ààààààà… Jusqu’à il a fallu l’intervention d’un vrai dentiste pour que je retrouve la sensibilité de mes mandibules…

 

Bienvenue sur la nourriture parallèle ! Car quand nous on n’a pas d’argent ici chez nous, on mange dans les tourne-dos et on mange aussi le vrac qu’on vend partout-partout là-bas en route.

Bienvenue dans l’économie parallèle ! Qu’est-ce que je raconte ? Ça s’appelle la corruption !

Bienvenue dans l’éducation parallèle ici au Cameroun, puisque certains enfants fréquentent dans des écoles pourries alors que la scolarité est officiellement « gratuite » dans notre législation.

 

Et c’est comme ça que petit-à-petit, il y a une autre société qui s’est formée en parallèle au Cameroun. Il y a donc le logement parallèle. Il y a le transport parallèle. Il y a le sport parallèle. Il y a la sécurité parallèle. Il y a le mariage (collectif) parallèle. Il y a même la mal-gouvernance parallèle, puisque les gens qui nous dirigent ne veulent même pas que les gens qui sont pauvres comme nous réussissent finalement à pouvoir leur ressembler un jour…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je vis dans le Cameroun parallèle

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Cameroun, février 2008

Cela fait exactement dix ans. Notre pays a failli basculer dans la guerre civile et dans le chaos. Tout s’est passé en quelques jours, à la fin de ce funeste mois de février 2008…

 

rapport des Nations-Unies sur les émeutes de février 2008 au Cameroun
Le rapport des Nations-Unies sur les événements de février 2008 n’a pas épargné l’Etat du Cameroun. Source: calameoassets.com /CC-BY

 

Tout est parti de la grève

Tout est parti de la grève des automobilistes. Puisque comme on venait d’augmenter le prix du carburant, les syndicalistes des transporteurs avaient menacé d’exécuter une grève sur toute l’étendue de notre territoire national. Mais sauf que ça devait aller au-delà de la grève, des camarades qui m’avaient prévenu que « Gars, ce lundi ce sera chaud ! »

Et c’est comme cela que les rumeurs sont allées bon train, certains nous prédisant même le chaos total et la guerre civile dans notre pays. Certains nous informant que la grève des automobilistes allait certainement être récupérée par des nationalistes, et que des opposants allaient passer par là pour demander à Paul Biya de se retirer définitivement de la présidence de notre Cameroun…

 

Ensuite il y avait eu les villes mortes

La grève des automobilistes débuta le lundi 25 février 2008 à 6h zéro-zéro. Et comme une traînée de poudre, c’est toute la République qui se paralysa au même moment, sans aucun mot d’ordre ! Les bendskineurs et les taximen et les camionneurs avaient grevé parce que le prix du carburant était devenu très élevé, mais les Camerounais avaient « acheté » le vrai problème : coût élevé de la vie. Corruption. Népotisme. Longévité au pouvoir. Abandon de la jeunesse. Etc, etc.

Et c’est comme ça que dès ce fameux lundi, à 15 heures, tout le pays était déjà sclérosé ! Il n’y avait plus aucun commerce ouvert ! Il y avait des jeunes aux carrefours qui se mesuraient avec les forces de l’ordre et leurs camions blindés ainsi que leur gaz lacrymogène, et qui leur balançaient des morceaux de cailloux. Il y avait des vandales qui pillaient dans les boulangeries et dans les supérettes. Il y avait des hélicoptères qui circulaient au-dessus de nos têtes avec des mitrailleuses, et il y avait des activistes, qui ont été a mis au cachot parce qu’on les avait considérés comme les leaders de cette gigantesque sédition improvisée…

 

le combattant Mboua Massock
Le combattant nationaliste Mboua Massock a été incarcéré comme étant l’un des meneurs des manifestations de février 2008. /CC0

 

Puis il y a eu le bataillon d’intervention rapide (BIR)…

Le lundi et le mardi, c’était ambiance villes mortes. Les occidentaux ont appelé ça « les émeutes de la faim » alors qu’en réalité il s’agissait des émeutes pour la fin de la dictature. Mais le mercredi 27 février 2008, il y a eu le bataillon d’intervention rapide (BIR) !

La majorité des Camerounais ne connaissait pas ce corps d’élite. Mais quand Paul Biya les a fait installer à tous les carrefours de Yaoundé et de Douala pour venir remplacer les militaires et les gendarmes, nous avons pris peur ! Car les gars du BIR étaient des soldats rapides comme l’éclair. Ils étaient noirs comme le charbon. Ils étaient vraiment nerveux. Ils étaient armés jusqu’aux dents. Et surtout, surtout, ils tiraient sur nous avec des balles réelles…

Puis les Gouverneurs ont instauré le couvre-feu dans leurs régions de commandement respectives, et c’est comme ça qu’on s’est mis à entendre des coups de feu  la nuit, dès 22 heures et  jusqu’à 6h du matin. Certaines personnes en ont alors profité pour effectuer leurs règlements de compte avec des assassinats. Puis, il y a eu des manifestants et des adolescents ont disparu de leur domicile en pleine nuit. Jusqu’aujourd’hui on n’a toujours pas réussi à les retrouver alors que dix années ont passé ! Nous sommes déjà fin février 2018 !

 

…Et il y a eu le discours de Paul Biya

Si le Cameroun était un pays normal, on aurait eu un chef de l’Etat qui aurait cherché à cajoler sa population avec des mots doux dès le premier jour, ou au moins qui nous aurait caressés dans le sens du poil, comme le Général de Gaulle qui avait dit aux Français « Je vous ai compris ».

Mais le Cameroun n’est pas un pays normal : non seulement Paul Biya n’a pas pris la parole pendant les trois premiers jours des émeutes, mais en plus il ne nous a même pas cajolés lorsqu’il a prononcé son discours le jeudi soir. Il a plutôt parlé des « apprentis-sorciers » qui seraient tapis dans l’ombre et qui auraient manipulé la jeunesse afin d’obtenir ce vaste mouvement d’humeur généralisé. Il a terminé en disant que l’État resterait ferme face à toutes nos protestations.

« Force reviendra à la Loi », voilà même les mots qu’il avait prononcés exactement.

 

la mère du jeune Junior Mbeng qui pleure son fils disparu pendant les émeutes de février 2008
Cette maman a perdu son fils unique le 26 février 2008 à Bonabéri, alors qu’il venait d’avoir 18 ans. Source_ matango.mondoblog.or /image reproduite avec l’expresse autorisation de l’auteur

 

Retour sur les émeutes de février 2008

Cela fait donc exactement dix ans que le Cameroun a failli basculer dans la guerre civile et dans la guérilla. Tout s’est passé entre le lundi 25 février et le vendredi 29 février de l’année 2008…

En février 2008, les Camerounais manifestaient se plaignaient parce que Paul Biya prévoyait de modifier la Constitution (l’article 6.2) pour pouvoir se re-présenter à la présidentielle de 2011, et même à celle de 2018, comme c’est le cas d’ailleurs pour le mois d’octobre prochain. Et il l’a modifiée.

Durant les émeutes de février 2008, les Camerounais se sont levés comme une seule personne pour manifester leur ras-le-bol contre ce régime qui nous a détruits, qui nous asservit, qui nous appauvrit et qui nous assassine.

Pendant les émeutes de février 2008 ici au Cameroun, il y a quand même eu de bonnes personnes qui nous ont ramené la paix (pas Ndamè hein) comme l’excellentissime journaliste qui s’appelle Thierry Ngogang !

Durant ces quelques jours, on n’avait même plus vraiment besoin de se ravitailler. On montait dans les rues et on déversait notre colère pour que le monde entier entende enfin notre souffrance, et on espérait que les choses allaient enfin pouvoir s’améliorer ici au Cameroun. Mais voilà que nous sommes en 2018 et que les torpilleurs de notre Nation ne sont même pas encore vraiment prêts à vouloir s’arrêter…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, hommage aux victimes de février 2008

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Les Camerounais ont des abréviations qui ne veulent rien dire

Je ne sais pas si c’est la vieillesse qui me prend hein, mais quand je discute avec un adolescent on dirait que je suis déjà complètement largué ! Non seulement je ne comprends rien du tout à leur nouvel argot, mais en plus je suis totalement déconnecté avec leurs nombreuses abréviations.

Et je me console en me disant que ça ne veut strictement rien dire…

 

fautes d'orthographe par SMS
Les smartphones ont réduit l’accent sur l’orthographe. /CC0

 

RIP

Voici l’abréviation qui m’énerve le plus lorsque je discute sur Internet avec un adolescent camerounais. Puisque dès que tu leur dis que ton arrière-grand-père vient de mourir, ils vont directement te balancer « Rip ! » Dès que tu te connectes sur le Facebook de quelqu’un qui venait d’annoncer la disparition de son premier enfant, tu vas voir les « Rip » sur son mur jusqu’ààààààà… Jusqu’à tu vas penser que ces gens-là ont appuyé sur le bouton Rip-play.

Ce qui m’énerve encore plus, c’est que ça ne concerne même plus seulement les réseaux sociaux. Puisque j’ai déjà vu un type qui venait de divorcer d’avec son épouse, et qui lui disait « Rip ». J’ai aussi vu un employé qui venait de dire « Rip » à son ancienne entreprise. Bref, c’est son entreprise qui lui disait « Rip » puisque c’est son patron qui venait surtout de le renvoyer…

 

LOL

« Lol » c’est surtout quand tu n’as rien de bon à dire. Enfin, je crois. Puisque quand je discute avec l’un de mes neveux qui vit à Yaoundé, il me répond toujours « Lol ». Même lorsque je lui demande ce qu’il a mangé à midi ou bien s’il a regardé le match du PSG, il va toujours me répondre « Lol » quelle que soit la question que je venais de lui poser… Tsuip !

En fait hein, j’ai fini par comprendre que c’est une abréviation de débarras. Puisque si tu veux vraiment causer avec ta lolita, est-ce que tu vas te contenter de ses « Lol » ? Hein ? Est-ce que tu vas prendre le risque de planter votre conversation en plein milieu d’un no man’s lol, alors que tu peux bien lui répondre avec d’autres expressions qui sont, comment dire ça… plus significatives ? Hein ?

 

Dessin d'un homme qui veut déchriffrer les abréviations sur SMS
Les SMS des Camerounais sont truffés d’abréviations. Dessin: Glez Source: montraykreyol.org /CC-BY

 

MDR

Ceci, ça m’amuse un peu. Pas parce que c’est drôle hein, mais parce généralement je lis ceci lorsque je viens de balancer une blague qui me paraît amusante. C’est alors là que tu vas voir les gens te répondre avec des « Mdr », des smileys, des émoticônes, des images de rigolade, et cætera.

Bref, « Mdr » me fait beaucoup rire. Les Camerounais ont même transformé ça en « ddl » (die de lap) et les Togolais en « Mkl » (allez leur demander ce que ça veut dire). Mais ce qui me fait vraiment penser que je suis déjà en train de sérieusement vieillir, c’est quand on m’envoie des dérivatifs du genre « Ptdr » ou encore « Xptdr ». Mince alors ! Pourquoi l’académie des abréviateurs ne pense pas à nous établir un véritable dictionnaire universel, afin que les gens attardés comme moi ne soient plus complètement largués ? Hein ? Parce que sinon ça va finir dans un jargon que même les enfants qui sont nés pendant les émeutes de février 2008 ne vont plus réussir à maîtriser…

 

TFKW

Je viens de découvrir celui-ci. Et la première fois, j’ai tout de suite pensé que ça me rapporterait au moins 77 points si je réussissais à le placer dans un « Mot compte triple » sur un plateau de Scrabble. Mais bon, c’était juste un SMS. Une étudiante de la Faculté que je venais de baratiner. Elle avait pourtant promis qu’elle devait passer chez moi le lendemain pour qu’on fasse les bonnes choses, mais malheureusement elle a annulé.

« Tfkw », ça veut dire « Tu fais quoi ? » Mais plus encore, ça signifie « On dit quoi alors ? Tu fais quoi actuellement ? Est-ce je peux venir chez toi maintenant et on accomplit nos bonnes choses comme je t’avais promis hier ? » Mais quand ça tombe dans le parpaing d’un gars archaïque qui est déconnecté comme s’il était né avant la révolution industrielle et le charbon à vapeur, il va penser que la fille de la Fac s’était assise sur le clavier de son téléphone portable en voulant faire la cuisine. Il va penser au Scrabble. Il va même penser aux mots-fléchés hein, et c’est comme ça qu’il va passer à côté d’une occasion en or qu’il ne pourra plus jamais rattraper avec ce genre de midinette estudiantine hyper affriolante…

 

MDR, XPTDR, LOL
MDR, XPTDR et LOL sont très utilisés sur les réseaux sociaux. Source: Fotolia /CC0

 

Les Camerounaises et les Camerounais ont des abréviations qui ne veulent rien dire

Donc à chaque fois que je discute avec mon petit neveu qui habite à Yaoundé, il me répond toujours « Big lol ». Même lorsque je lui demande si son père va bien et si lui-même a bien composé à l’école, il va toujours me répondre avec des « Lol » et c’est pour cela que pour moi ces abréviations ne veulent plus strictement rien dire…

 

« Rip » ne veut rien dire ! Si tu es vraiment attristé par la disparition d’un individu, il faudra aller assister à sa veillée. Il faudra soutenir sa famille. Il faudra également te rendre à son enterrement.

« Hummm » ne veut rien dire ! Je m’adresse surtout aux filles qui se débarrassent de moi avec cette onomatopée lorsqu’elles ne veulent pas répondre à mes invitations.

« Ufk » ne veut absolument rien dire, parce que moi je préfère « Tu fais quoi ? »

 

Je préfère les phrases qui sont bien faites, bien construites, et avec zéro faute d’orthographe et de grammaire. Je préfère les messages qui sont clairs comme l’eau de roche et sans aucune ambiguïté. Je préfère que si tu n’as rien à me dire, alors que tu ne m’écrives rien. Je préfère que les gens continuent à me traiter de préhistorique et de vieux-jeu, simplement parce que je fais des phrases qui commencent toujours par une majuscule et qui se terminent avec une vraie ponctuation comme dans les superbes poésies proverbiales de mon ami Pierre La Paix Ndamè

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je n’abrège jamais

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Le 11 février n’a jamais été la Fête de la Jeunesse…

Depuis exactement cinquante-deux éditions depuis le dimanche dernier, le régime de Ahidjo et ensuite de Biya nous ont leurrés qu’il existait une Fête nationale de la Jeunesse ici au Cameroun. Et ils ont aussi réussi à nous faire accroire que ça se déroulait le 11 février…

 

défilé du 11 février à Fondjomekwet
Défilé du 11 février dans le petit village de Fondjomekwet, à l’Ouest du cameroun. Crédit: patrimoine-fondjomekwet.com /CC-BY

 

Il n’y a jamais eu de jeunesse au Cameroun

Du moins, je parle de notre époque. Parce que dans l’ancien Cameroun il y avait bien des Présidents de la République qui avaient 36 ans d’âge, des généraux 40, et des chefs d’entreprises qui venaient à peine de célébrer leur 25ème anniversaire…

Mais aujourd’hui il n’y a plus de jeunesse ! Puisque pour nous berner, on nous a dit menti que ça continuait jusqu’à soixante-dix-sept ans ! On te considère encore comme un bambin lorsque tu viens de traverser la quarantaine. On te fait croire que tu ne peux rien diriger si tu n’as pas encore atteint tes cinquante-cinq ans. On te désintéresse de la chose socio-politique. On te déresponsabilise avec les bières, et on te fait finalement penser que « L’avenir du Cameroun, eh beh ça ne concernera que les vieillards ! »

 

Il n’y a jamais eu de Fête de la Jeunesse

La vraie Fête de la Jeunesse, ça ne devait être la fiesta ! Ça devait être une occasion pour discuter avec nos enfants et pour préparer leur avenir dans les lendemains tortueux du Cameroun. Ça ne devait pas être une kermesse. Ça devait être la mise en valeur des quelques rares jeunes Camerounais qui réussissent à s’en sortir dans ce panorama capharnaümesque, et non la mise en exergue de plusieurs folklores universitaires et scolaires.

Puisque depuis ma naissance, on ne m’a jamais présenté une jeunesse qui devait me servir de modèle ou bien d’exemple. On a même détruit celle qui devait nous servir de référentiel comme les Samuel Eto’o ou bien les Charles Ateba Eyené. On a plutôt toujours donné la parole à des gérontocrates. On a toujours organisé des défilés qui font en réalité la propagande des Partis uniques au Pouvoir. On a toujours pensé à faire la java, puisque la Fête de la Jeunesse n’est pas différente ici de nos anniversaires, de nos mariages, de nos baptêmes, de nos enterrements, de nos cérémonies de remise des vœux au chef de l’État, etc.

 

Ahmadou Ahidjo et Paul Biya
Le président Ahidjo (assis, en blanc) en compagnie de son Premier ministre Paul Biya (à sa droite), ont institué puis consolidé la fête de la jeunesse. Source: betatinz.com /CC0

 

Il n’y a jamais eu de bons discours pour la jeunesse

Je parle des discours-fleuves de notre chef de l’État. Je parle des discours de Monsieur Paul Biya qui vient de lire son 36ème « message à l’endroit de notre jeunesse ». Parce que non seulement ses allocutions sont insipides, mais en plus elles sont toujours froides et fades. Les discours de Paul Biya sont prévisibles et on peut même déjà les pré-deviner à l’avance. Ils sont généralement cyniques. Parce que si tu aimes tes enfants comme mon père nous avait aimés quand on était encore tout petits, tu ne vas pas leur demander de se lancer dans le bendskin ni le call-box. Tu ne vas pas leur demander de cultiver la résilience. Tu ne vas pas les envoyer dans l’agriculture sans aucuns moyens. Tu ne vas pas les laisser se pervertir dans les bars et dans les auberges et dans les jeux de hasard. Tu ne vas pas les abandonner dans la débrouillardise et dans le banditisme.

Parce que si Biya aimait vraiment sa jeunesse comme il le prétend devant les caméras, il n’allait plus nous embrouiller avec son émergence de 2035 ni avec ses mêmes-mêmes promesses qu’il nous rabâche depuis le 11 février de 1983. Et il allait aussi commencer à partager son Pouvoir avec notre jeunesse…

 

Il n’y a aucune date historique pour la Fête de la Jeunesse

Le plus dramatique, c’est que les jeunes Camerounais ne connaissent pas leur histoire. Puisque le Cameroun avait obtenu son Indépendance le 1er janvier 1960, et que Monsieur Ahmadou Ahidjo en était devenu le 1er Président à l’âge de 36 ans seulement. Ensuite il y avait eu le référendum dans la partie britannique du Cameroun, le 11 février 1961. Les Anglophones du Nord, musulmans, avaient préféré rejoindre le Nigeria. Mais les Anglophones du Sud (Southern Cameroons) avaient rallié les Francophones dans ce qui deviendra La « République fédérale du Cameroun », le 1er octobre 1961.

En 1967, Ahidjo décida que le 11 février deviendrait désormais la Fête de la Jeunesse ici au Cameroun. Puis le 20 mai 1972, il proclama la « République Unie du Cameroun » et il fit adopter une nouvelle Constitution après un suffrage référendaire. Il céda son Pouvoir le 06 novembre 1982 à son Premier ministre Paul Biya, et il mourut à Dakar (Sénégal) en 1989 alors qu’il n’avait plus jamais remis les pieds au Cameroun depuis le mardi 19 juillet 1983…

 

les leaders nationalistes de l'UPC assassinés
Ces grands leaders nationalistes ont sacrifié leur jeunesse pour le Cameroun. Source: afrikblog.com /illustration reproduite avec l’aimable autorisation de ses concepteurs

 

Le 11 février n’a jamais été la Fête de la Jeunesse au Cameroun…

Donc depuis le samedi 11 février 1967 qui ne représente aucune référence historique pour le Cameroun, le Président Ahidjo nous avait imposé « sa » Fête de la Jeunesse. Puis Biya nous a menti que nous sommes le « fer de lance » de notre Nation. Et ils ont aussi réussi à nous faire accroire qu’il restait 364 jours pour célébrer avec eux la vraie Fête de la Vieillesse…

 

Le 11 février n’est pas la Fête de la Jeunesse, puisque qu’il n’y a pas assez de jeunes à la Présidence, à la Primature, à la Défense, à la Direction générale de nos entreprises étatiques ni à la supervision de notre éducation, de notre sport et de notre culture.

Le 11 février n’a jamais été notre fête, puisque 50% des Camerounais ont moins de vingt ans et pourtant 85% de nos dirigeants ont plus de 77 ans !

Le 11 février ne deviendra jamais une fête pour la jeunesse camerounaise, tant que vous ne réfléchirez pas sur le profil-type de nos futurs Camerounais de demain.

 

Parce que dans l’ancienne époque après la colonisation, il y avait des Présidents de la République qui pouvaient avoir 36 ans d’âge, des députés 35, et des nationalistes qui avaient combattu pour le Cameroun depuis l’âge de 21 ans seulement : Ernest Ouandié, Félix Moumié, Ruben Um Nyobè, Osendé Afana, Gabriel Tabeu, Raphaël Fotsing et plusieurs autres encore.

Et c’est pour ça que si nous voulons vraiment retrouver le contrôle de notre pays, il faudra d’abord que les jeunes camerounais s’inscrivent massivement, mais alors très-très massivement sur les listes électorales comme mon ami Pierre La Paix Ndamè.

Et ensuite nous verrons si ces gens-là seront encore capables de nous subtiliser notre jeunesse.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je ne fête pas le 11 février

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Ici il n’y a pas seulement les homosexuels et les lesbiennes…

Pendant la Coupe des Confédérations en 2003, il y a un type qui m’avait dragué à Yaoundé, jusqu’à m’emmener manger la viande de soya là-bas à la Briquetterie. Et j’avais accepté hein ! Mais c’est parce que je ne savais pas qu’il y avait déjà les homosexuels et les lesbiennes ici au Cameroun…

 

deux femmes lesbiennes Noires qui s'embrassent
Photographie de deux lesbiennes qui s’embrassent. Crédit: Zanele Cline /Image reproduite avec l’aimable autorisation de la Galerie Stevenson

 

Il y a les homosexuelles

À l’époque j’étais naïf comme un adolescent qui vient d’avoir sa puberté. Et si j’ignorais encore l’existence des homosexuels, qu’est-ce que c’était pour les homosexuelles ? Parce que pour vous dire vrai hein, il y a beaucoup-beaucoup-beaucoup de lesbiennes ici au Cameroun…

Elles ont leurs secteurs, si tu entres là-bas pour commencer à dire que tu vas baratiner une fille, c’est ta malchance ! Elles ont leurs habillements aussi : quand moi je vois une fille qui met des dreadlocks et qui baisse toujours son pantalon comme si elle avait oublié sa ceinture, je commence déjà à la soupçonner. Elles ont leurs sports favoris, aussi, comme le football sur gazon et l’haltérophilie gréco-romaine, mais ne partez pas répéter que c’est moi qui vous ai raconté tout ceci. Puisque ce qui me fait mal dans cette histoire, c’est que j’ai perdu une jolie brunette qui avait les fesses et qui avait les formes, mais qui m’a quitté parce qu’elle a préféré aller sortir avec une autre lesbienne !

 

Il y a les homosexuels

En dehors du jour où le gars-là m’avait offert quelques brochettes de soya alors que je ne m’imaginais même pas qu’il me baratinait, j’ai rencontré plusieurs autres homosexuels. J’ai même eu un rendez-vous avec l’un de mes lecteurs et il était très gai (je comprends maintenant pourquoi). Mais ce qui m’a quand même surpris, c’est qu’il n’utilisait pas son vrai prénom sur Internet. Et il regardait toujours autour de lui par méfiance, parce que les homosexuels sont encore véritablement stigmatisés et menacés ici au Cameroun !

Bref, ils ont aussi leurs secteurs. Ils ont leur façon de marcher comme s’ils étaient assis sur un vélo alors qu’ils sont pourtant normalement debout. Ils ont leurs puissants réseaux que si on « t’introduit » là-bas dedans hein, hum, tu vas sauf que te retrouver milliardaire comme dans les blagues. Ils ont leurs supermarchés où ils achètent facilement leurs lubrifiants et leurs couches jetables. Ils ont un aspect androgyne pour certains, et c’est pour ça que tu ne sauras jamais celui qui joue le rôle de l’homme et tu ne sauras jamais celui qui joue le rôle de la femme…

 

un homme Noir qui se maquille
Les métrosexuels sont des hommes hétérosexuels qui ont du goût. Source: www.anastyboy.com /CC-BY

 

Il y a les métrosexuels

C’est un mot que je viens de découvrir. Auparavant je croyais que c’est un gars qui aime faire l’amour dans les métros, mais ce n’est pas ça. J’ai aussi cru que c’est un gars qui était performant au lit jusqu’à on le comparait déjà à un métronome sexuel, mais ce n’est pas cela non plus. Car un métrosexuel, c’est tout simplement un hétérosexuel qui a du goût !

Concrètement, ça veut dire que si ton voisin pratique le maquillage comme la plupart des hommes qui vivent au Congo, c’est un métrosexuel ! S’il marche toujours avec son miroir et ses gels de douche dans son « sac à main », c’est un métrosexuel ! Si ton cousin vient pour t’aider à choisir la robe de mariage de ta future épouse, c’est un métrosexuel ! Si tu as des amis qui sont coiffeurs dans des salons de coiffure pour dames, ou alors qui sont des décorateurs ou bien des fleuristes, eh bien ce sont des métrosexuels !

Mais par contre si un Camerounais s’intéresse à la manucure-pédicure alors là c’est tout simplement un chômeur !

 

Il y a les transgenres

Les transgenres sont un peu des Docteur Jekyll et Mister Hyde. Ce sont des gens qui ont une double corporalité personnalité. Ce sont des garçons qui se sont retrouvés coincés dans le corps d’une fille, ou vice-versa. Ce sont des gens qui ont la morphologie d’une femme avec la mentalité d’un homme. Ou vice-versa. Parfois ce sont des personnes qui ne se reconnaissent dans aucun sexe ni dans aucun genre, comme la fille (ou bien le monsieur, je ne sais pas quoi dire) qui m’avait dit un jour que « Monsieur Deudjui, appelez-moi tout simplement par mon prénom et ne mettez rien devant ! Ni Monsieur, ni Madame. »

D’accord madame !

 

statistiques des violences faites aux homosexuels en 2016
L’homophobie est un fléau international. Crédit photo: SOS Homophobie /CC-BY

 

Ici au Cameroun il n’y a plus seulement les homosexuels avec les lesbiennes…

Donc le jeudi 26 juin 2003 avant le décès du Lion Marc-Vivien Foé, moi j’étais à la Briquetterie en train de déguster de merveilleuses brochettes de viande de brousse. Le type qui m’avait dragué m’avait payé deux bières, il m’avait payé le taxi et puis je lui avais finalement filé mon numéro de téléphone.

Est-ce que moi je savais alors que c’était un homosexuel ?

 

Ici au Cameroun, il y a aussi les hermaphrodites. C’est-à-dire que tu vois un individu qui a le sexe d’un homme et qui a aussi le sexe de la femme en même endroit.

Ici dans les rues de Douala, il y a également les travestis. C’est-à-dire que tu vois une prostituée qui a les pamplemousses et qui te sourit avec un joli visage, mais au milieu de ses jambes elle possède un gros-gros bangala !

Ici dans le Cameroun de Pierre La Paix Ndamè, j’ai constaté qu’il n’y a plus seulement les homosexuels et les lesbiennes : car il y a également les homophobes !

 

Puisque quand je veux parler de ce sujet avec certains voisins de mon quartier, ils me disent toujours que « Il faut les tuer ! » (sic) Quand j’explique que l’homosexualité n’est pas une maladie et que ce n’est pas non plus une malédiction, certains Camerounais me demandent de fermer ma large sale bouche. Quand j’essaie de dire aux gens que je ne suis pas pour la légalisation mais que je suis 200 % contre la pénalisation, certains blogueurs me menacent publiquement et d’autres personnes me bloquent aussi sur Facebook : « Je demande hein, Ecclésio. Donc tu es déjà dedans ? »

Et pourtant c’est parce qu’il y a déjà trop de misanthropie et de discrimination ici au Cameroun…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne suis pas un homophobe

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Tout ce que j’ai compris avec l’arrivée des poupées au Cameroun

Depuis quelques jours que Pierre La Paix m’a annoncé l’arrivée des poupées chinoises, il y aurait comme une sorte d’effervescence ici sur les réseaux sociaux. Et cela m’a permis de comprendre le comportement de plusieurs individus ici au Cameroun…

 

love doll poupées chinoises
Ces poupées chinoises sont fabriquées en silicone. Source: sextoy.in /CC-BY

 

J’ai compris que les Camerounais adorent la sexualité

Ça, je le savais déjà ! Puisque dans les groupes WhatsApp et à l’intérieur des snack-bars, c’est la seule raison pour laquelle les garçons s’intéressent font souvent semblant de vouloir s’intéresser à certaines Camerounaises…

Mais c’est vrai ! Puisque quand tu sors avec une jolie fille, tes amis vont premièrement te demander si tu l’as déjà « validée ». Quand tu cites les qualités de ta petite amie, tu dois d’abord absolument commencer par ses fesses et ensuite par ses lèvres pulpeuses. Quand tu as une secrétaire ou bien une co-chambrière qui arrive toujours devant toi avec des habits sexy, tu as presque souvent envie de lui faire accroire que tu l’aimes déjà.

Et ensuite tu disparais dès que tu vas finalement réussir à la faire passer à ton abattoir…

 

J’ai compris que les Camerounais en ont marre des Camerounaises

Je ne dis pas cela au hasard. Car si vous constatez que les Camerounais attendent ces poupées chinoises comme si on était en train d’attendre les 420 000 derniers ordinateurs de Paul Biya, c’est parce que c’est grave ! C’est parce que les Camerounais sont déjà fatigués des Cameruineuses. C’est parce que les panthères sont devenues plus que dangereuses. C’est parce que les araignées n’ont même plus un seul grain de sentiment. C’est parce que le ndjansang a déjà privatisé tout le dehors, et que les filles d’aujourd’hui sont devenues de plus en plus exigeantes. Les filles de maintenant vont te demander le taxi, la nourriture, l’argent du lait, l’argent du lait de l’enfant, l’argent de la coiffure, les greffes brésiliennes, les robes, les escarpins, les interminables problèmes de la belle-famille, les avortements, les garnitures, les voyages, le mariage, etc.

 

poupée sexuelle en petite tenue
Les poupées sexuelles sont de plus en plus réalistes. Source: bottom-of-the-glass.blogspot.com /CC-BY

 

J’ai compris que les Camerounaises sont très-très jalouses

Jalouses sur la poupée ? Mon frère, j’avoue que je suis un peu surpris. Parce que depuis que nous on attend tranquillement nos poupées chinoises, il y a certaines filles qui me demandent que « Est-ce que les idiotes-là pourront accoucher ? », « Est-ce qu’elles sauront aussi faire la cuisine ? », « Est-ce qu’elles vont souvent vous réveiller à 05h du matin pour vous proposer une bonne fellation ? »

Je sais ? Est-ce qu’elles sont déjà arrivées ?

Mais c’est vrai que les Camerounaises ont quand même un peu raison de s’inquiéter. Puisqu’avec ta poupée en silicone, tu ne vas dépenser qu’une seule fois et pour toute la vie ! Elle ne va jamais te faire de crise de jalousie puisqu’elle n’est pas contre la polygamie ni contre les partouzes. Elle ne va jamais fouiner dans ton téléphone portable. Elle ne va jamais ouvrir son clapet lorsque tu regardes tes matchs de football. Elle va accepter toutes les positions kamasutriques que tu vas lui demander de prendre. Elle ne sera jamais en période de fécondation. Elle ne va jamais te turlupiner avec l’argent de la Saint-Valentin ou bien du 08 mars ; et encore moins avec l’argent de la cotisation puisqu’elle n’aura même pas d’abord besoin de cotiser pour commencer…

 

J’ai compris que nous utilisons déjà les objets sexuels

Ça aussi je le savais déjà. Puisque sur mon annuaire www.doualatour.net, il y a certaines clientes qui m’appellent souvent pour me demander des godemichés, des ceintures en cuir, des vibromasseurs, des vêtements sado-maso, etc.

Mais ce qui me surprend c’est la demande avec les poupées chinoises ! Car je ne savais pas que les Camerounais avaient déjà atteint traversé ce stade. Je ne savais pas qu’on n’était plus au niveau du pénis artificiel. Je n’imaginais pas qu’un Camerounais pouvait débourser presque deux millions de francs CFA, et cela pour acquérir un sex-toy avec lequel il n’allait même pas pouvoir bavarder (est-ce qu’il achète ça pour bavarder ?). Je savais que les Camerounais sont déjà bien pervers dans leurs pratiques et dans leurs ébats sexuels hein, mais je ne savais pas qu’on allait se déverser comme ça comme des mouches tsé-tsé parce qu’on nous a informés qu’il y aura bientôt l’arrivage de quelques maigrelettes poupées chinoises.

 

pénis artificiel rose
Plusieurs Camerounaises utilisent des vibromasseurs. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

 

Tout ce que j’ai retenu avec l’arrivée des poupées chinoises au Cameroun…

Donc depuis quelques jours, il y aurait comme une sorte d’effervescence libidineuse sur les réseaux sociaux et dans les chaumières camerounaises. Et c’est cela qui m’a permis de comprendre le comportement de certains compatriotes…

 

Ce que moi j’ai compris, c’est que les Camerounais sont des hétérosexuels et que les Camerounaises sont des lesbiennes : puisque toutes les poupées qui vont arriver seront des poupées de sexe féminin !

Ce que j’ai aussi compris, c’est que nous aimons apparemment les filles qui sont de petite taille comme les femmes chinoises. Nous aimons les filles qui ont une chevelure synthétique. Nous allons acheter ces poupées-là parce qu’elles ne deviendront pas grasses avec le temps comme certaines Camerounaises.

Ce que j’ai enfin retenu avec cette gigantesque importation de joujoux sexuels, c’est que les Chinois sont décidément restés de sacrés commerçants !

 

Puisque quand ils venaient de débarquer ici au milieu des années 1990, ils avaient d’abord commencé par nous tromper avec leurs fausses chaussures et avec plusieurs autres chinoiseries. Puis ils se sont lancés dans les camelotes d’équipements électroménagers. Puis ils sont tombés directement dans les beignets-haricot et ensuite dans la prostitution. Puis ils ont commencé à nous embobiner avec leurs produits moins chers, à pratiquer l’agriculture et à se lancer dans la santé publique, les matières premières et régulièrement dans les travaux publics.

Et voilà maintenant qu’ils veulent aussi nous envahir avec leurs poupées chinoises !

 

Ecclésiaste DEUDJUI, j’attends ma poupée

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WhatsApp au Cameroun, ça chauffe dans les inbox !

J’ai un groupe sur WhatsApp qui s’appelle aussi « Les Camerounaiseries », comme celui que j’avais créé sur Facebook. Mais sur WhatsApp, les gens ne parlent pas trop de la désorganisation qu’il y a dans le concours de Miss Cameroun. Généralement, les gens ne parlent pas de la politique. Les gens du groupe sont surtout là pour regarder les profils des jolies filles qui sont connectées, et pour aller les baratiner en…


Comment habiter chez un Camerounais sans le fatiguer ?

Pendant les vacances de l’année 2016, un ami est venu squatter chez moi parce qu’il avait rencontré quelques difficultés. Le premier jour il m’a dit « Ecclésiaste, je vais rentrer demain mercredi ». Puis le mercredi il m’a dit que « ça te gênerait que je reste chez toi jusqu’à ce dimanche soir ? » et je lui avais répondu « non », évidemment.

Mais je l’ai fait partir le lundi matin parce qu’il n’a pas su comment on peut cohabiter avec un Camerounais sans le fatiguer…

 

dessin individu regarde télévision
Il ne faut pas seulement regarder la télévision. Dessin: CHRIB /image réutilisée avec l’aimable autorisation de l’auteur

 

Règle N°1 : Il faut participer aux tâches ménagères

Mon ami dont je vous parle, il n’a jamais participé aux tâches de la maison. Pourtant c’est bien connu que quand tu viens quémander l’asile politique dans le domicile d’un tiers Camerounais, eh bien il faudrait quand même que tu mettes un peu la main à la pâte !

Alors que quand moi je me levais et que lui il dormait encore, j’étais parfois obligé d’attendre que le bon monsieur se réveillât afin que je puisse –enfin ! – dresser mon matelas. Parfois quand je lui disais que je partais faire la lessive, le salopard faisait jusqu’à il ajoutait même ses pantalons déchirés sur mes propres vêtements sales. Parfois quand j’appelais ma cousine qui vit à PK14 pour venir m’aider à faire le nettoyage, mon type se permettait même de la baratiner devant moi (mince alors !). Et il la baratinait comme ça en jouant-lui ses mots-fléchés hein, et pourtant nous on cherchait une troisième personne qui allait pouvoir nous aider à faire déplacer le congélateur…

 

Règle N°2 : Il faut participer aux charges financières

Même si tu ne participes pas aux tâches ménagères parce que tu préfères plutôt t’amuser avec la télécommande, ça peut se compenser digérer si tu participes quand même un peu aux charges financières. Parce que vrai-vrai hein, il y a des gens ici que, quand ils viennent pour squatter dans ton appartement ou bien dans ta chambrette, ils ne regardent même pas un peu les factures qui traînaillent là-bas au bas de votre fenêtre (je n’ai pas dit de payer hein, mais je dis qu’ils ne font même pas un peu semblant de vouloir regarder ces factures)…

Alors que normalement, quand tu décides d’habiter chez quelqu’un de façon provisoire, il faudrait parfois acheter quelques yaourts à ses petits enfants. Il ne faut pas seulement penser à venir vider son réfrigérateur, mais il faudrait aussi le remplir par surprise. Il faut montrer à la personne qui t’héberge que « Je ne suis pas un parasite chez toi hein ! » Et lui faire comprendre que si tu n’avais pas rencontré ces difficultés qui t’ont mis à genoux, tu n’allais jamais te retrouver sous son toit en train de te discuter quelques plats de nourriture avec sa nièce.

 

homme noir vaisselle assiettes
Il faut participer aux tâches ménagères. Crédit photo: Adolph Tomasino /CC0, image utilisée avec l’aimable autorisation de son auteur

 

Règle N°3 : Il faut savoir se rendre invisible

Je crois même que ça c’est le point focal. Ça veut dire que si tu habites chez un Camerounais de façon temporaire ou même pour l’éternité, il faudra toujours t’arranger de façon à te rendre complètement in-vi-si-ble !

Même si tu sors pour aller vadrouiller mais pourvu que tu reviennes très tard dans la soirée, tu auras déjà marqué un très grand pas ! Même si tu traînes dans les carrefours (pas le supermarché hein) pour aller taper les commentaires avec les parieurs-chômeurs du quartier qui n’ont rien à faire, ce sera fondamental ! Parce que si moi j’héberge quelqu’un chez moi et que je le vois devant mes yeux le matin, à midi et le soir avant de me coucher, eh bien il va très-très vite me fatiguer ! Je n’aurai même plus l’impression que c’était mon meilleur ami auparavant. Je vais commencer à le trouver envahissant, indisposant et gênant. Je vais même me substituer à sa grand-mère pour lui demander que « Je demande hein, Pierre La Paix Ndamè ! Tu n’avais pas prévu d’aller visiter ton grand-père à Dibombari ? »

 

Règle N°4 : Il faut toujours donner sa date de départ

Ceci est la conséquence logique de la règle N°3. Puisque quand tu disparais le matin pour chercher à te rendre invisible, il faut bien que tu rentres le soir pour nous dresser le compte-rendu de toutes tes (dé)marches. Mais attention ! Ce compte-rendu-là doit absolument nous renseigner sur la nouvelle date de ton départ…

C’est un peu ce qui s’était passé avec mon ami le deuxième jour. Puisque quand il était rentré le mercredi soir fatigué, il m’avait directement annoncé que son voyage pour le Congo avait été reporté. Puis il a mis ses deux mains sur les hanches, il m’a regardé fixement et il m’a demandé : « Ça te gênerait que je reste chez toi jusqu’à ce dimanche soir ? » Et je lui avais répondu que « non », évidemment.

Mais après ça il ne sortait plus beaucoup, il ne participait jamais aux tâches ménagères ni financières de la maison, et il commençait déjà à s’installer progressivement dans ma petite garçonnière. Il a même commencé à me faire comprendre qu’il ne maîtrisait plus précisément la nouvelle date de son voyage hypothétique…

 

homme Noir couché en bas du bureau
Il faut se rendre le plus invisible possible. Source: Facebook.com /CC0

 

Comment habiter chez un Camerounais sans même se déranger ?

Et donc si je bavarde comme ça, c’est parce que moi aussi j’ai déjà habité chez quelques Camerounais et chez quelques Camerounaises : à Sangmélima on m’avait chassé, à Yaoundé on m’a expulsé, et même ici à Douala j’ai un ami qui m’avait régulièrement foutu à la porte ! …

 

Sans te fatiguer, il faut que tu apportes de la bonne humeur dans la maison où on te loge.

Sans fatiguer tes hôtes, il faudrait que toi-même tu sois un hôte de bonne éducation, et que tu ne vives pas dans cette maison-là comme si tu étais un espion ou alors un voyeur.

Si tu veux habiter chez un Camerounais sans même te fatiguer et sans le turlupiner (même si tu es son épouse), il faudrait quand même que tu apprennes un peu à corriger tes sales caractères.

 

Parce que si tu es un ronfleur comme mon ancien meilleur ami, ce ne serait vraiment pas une très bonne chose. Si tu amènes souvent les prostituées à la maison alors que tu n’es même pas dans ton domicile, ce serait vraiment très exaspérant et très désespérant. Si tu passes toujours ton temps à rentrer soûl et à venir perturber les gens avec tes odeurs de cigarettes, on n’aura même plus envie de te supporter là-bas jusqu’à la semaine prochaine.

Et on risque même de te chasser le lundi matin comme un malpropre, parce que tu manges comme un éléphant alors que tu n’as jamais regardé les factures que le bailleur venait souvent déposer là-bas au bas de votre fenêtre…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne fatigue personne

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Est-ce que je suis un garçon ou alors une fille ?

C’est très facile de me regarder et de dire que « Ecclésiaste est un garçon ! ». c’est très facile de dire « Pierre La Paix est un garçon ! » ou « La Miss du Cameroun est une fille ! »

Mais laissez-moi vous expliquer qu’en réalité ce n’est pas aussi facile que cela en a l’air…

 

50% d'hommes et de femmes sur notre planète
Il y a presque autant d’hommes que de femmes sur notre planète. Source: medium.com. /CC0, image totalement libre de droits

 

Je suis un garçon social

Les gens disent que je suis un garçon parce que j’ai l’habitude de regarder des matchs de football et aussi de porter des pantalons. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que je m’habille et me comporte de cette façon parce que j’avais déjà été pré-conditionné dès le bas-âge…

Puisque dans notre société, le sexe de l’enfant va doit automatiquement conditionner son genre.

Et c’est pour ça que si tu viens au monde avec le bangala, tes parents vont immédiatement te masculiniser. Ils vont directement te passionner pour les disciplines mécaniques par exemple. Mais si tu viens au monde avec le sexe féminin, ils vont plutôt te faire des tresses, ils vont t’acheter des poupées Barbie, ils vont faire la broderie avec toi et c’est comme cela que tu vas grandir en étant persuadée que tu étais déjà une fille…

 

Je suis un garçon hormonal

Heureusement que je suis un garçon à la base ! Car non seulement je regarde les matchs de football du PSG, mais en plus je suis rempli de testostérone qui m’a doté des caractères sexuels secondaires comme la voix grave, le gros ventre, les poils sur le torse, la barbe drue, etc.

Je suis aussi un garçon génial génital parce que mon appareil reproducteur reproduit parfaitement des spermatozoïdes en quantité. Je suis donc un garçon testiculaire. Je suis un garçon chromosomique puisque je possède à la fois des chromosomes X et des chromosomes Y. Je suis un garçon génétique et héréditaire, puisque mon physique actuel (1,73m pour 75 Kg) est dû au gène SRY qui est un gène qui déclenche le développement morphologique et osseux de tous les individus qui sont biologiquement issus de la condition masculine…

 

deux poupées Barbie
La société pousse les petites filles à jouer avec des poupées. Crédit photo: Alexas Fotos /pixabay.com CC0

 

Au commencement j’étais neutre !

Ce qu’il faut savoir, c’est que le sexe d’un individu va toujours dépendre, indépendamment de toute volonté,  des spermatozoïdes de son papa et non pas de l’ovule de sa maman (encore une histoire de chromosomes, qui sont de types identiques chez la femme : XX, et non pas XY comme chez l’homme !). Il faut aussi savoir qu’on accouche un peu plus de garçons que de filles sur toute l’étendue de notre planète (51% contre 49%). Mais les gens ont l’impression que les femmes sont plus nombreuses que les hommes parce que nous on meurt dans les guerres, dans les accidents de travail, dans les prisons libyennes, dans les alcools et aussi… dans les AVC qu’il y a dans le mariage !

Au commencement j’étais neutre ! Tout comme les filles d’ailleurs…  En apparence, nous n’étions pas différents ! Pendant trois mois après la fécondation, les organes génitaux du garçon et de la fille sont totalement identiques, ce n’est qu’après ces douze semaines que les deux sexes se dessinent. La testostérone, qui détermine le masculin, commence à faire ses effets, c’est à partir de là que les organes sexuels masculins  (la prostate et le pénis) commencent à se manifester. On pourra donc bientôt apercevoir avec évidence le sexe masculin (qui est externe) sur les échographies…

 

Je suis un hétérosexuel

Je dis ceci parce que je suis un garçon et que je suis exclusivement attiré par des femmes. Mais… Il y a des femmes qui m’ont séduit mais qui pourtant étaient des hommes à l’intérieur ! Il y a des hommes qui m’ont dragué mais qui pourtant étaient des femmes à l’intérieur ! Il y a des personnes qui ne sont ni des hommes ni des femmes dans leur esprit, ou alors qui se retrouvent dans les deux personnalités à la fois… Que faire ?

Je suis un hétérosexuel parce que les gens disent que je suis un garçon et qu’ils attendent que je me mette en couple avec une personne dont ils diraient qu’elle est une femme. Mais j’aurais très bien pu être un transgenre (un homme qui est dans le corps d’une femme ou alors une femme qui est coincée dans le corps d’un homme). J’aurais bien pu devenir un travesti (un individu qui se comporte et qui s’habille comme dans le sexe opposé). J’aurais bien pu naître intersexuel (un hermaphrodite qui possède les deux sexes à la fois) ou alors devenir un transsexuel qui a remplacé son sexe d’origine à partir d’une opération chirurgicale.

J’aurais même pu devenir un homosexuel, et pourtant personne n’allait venir me voir pour me demander si en réalité j’étais un garçon ou alors si je me considérais plutôt comme une fille…

 

deux homosexuels qui courent sous la bannière gay
Dans les couples homosexuel(le)s, s’agit-il de personnes qui se considèrent comme deux hommes, comme deux femmes, ou comme un homme et une femme ? Crédit photo: Alexas Fotos /pixabay.com CC0

 

Est-ce que je suis un garçon ou alors est-ce que je suis une femme ?

Donc comme je disais, c’est très facile de me croiser en route et de dire que « Ecclésiaste Deudjui est un garçon ! », « Jacques infâme Ndongo est un monsieur », « Charlotte Dipanda est une demoiselle ! »

Et pourtant ce n’est pas aussi facile que vous vous imaginez…

Est-ce que je suis un garçon ? Je pleure souvent quand je suis seul, j’écoute beaucoup la musique douce, j’aime passer du temps avec les enfants et j’ai une fascination pour la coiffure et pour les fleurs.

Est-ce que je suis une fille ? Je suis un peu dur de caractère, je suis un fan des combats de boxe, je ne sais pas faire la cuisine et je n’aime pas du tout regarder les séries brésiliennes.

Est-ce que je suis un garçon ou alors une fille ? Hein ? Est-ce que vous-mêmes vous êtes un garçon ou alors vous êtes une femme ?

 

Parce que dans la société camerounaise, les gens se basent encore exclusivement sur les apparences physiologiques pour déterminer la sexualité de certains individus. Les gens sont très condescendants envers les personnes mâles qui leur paraissent efféminées. Les gens sont très moqueurs envers les filles qui ont l’air de « garçons manqués » et qui d’ailleurs sont devenues des footballeuses.

Les Camerounais ne connaissent pas encore la différence qu’il existe entre le « sexe » et le « genre », et c’est pour ça qu’ils sont des homophobes discriminateurs qui n’ont même pas encore compris que la sexualité ne devrait plus se résumer à la génitalité…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je suis un garçon

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Pourvu que 2018 ne soit pas comme 2017 au Cameroun…

À l’orée de la nouvelle année qui commence, je n’ai pas vraiment envie de vous présenter mes vœux. Mais j’espère quand même que 2018 ne sera pas comme l’année 2017 qui vient de s’achever ici au Cameroun…

 

2018
Je vous souhaite une excellente année 2018. Crédit photo: Andrew-art /pixabay.com CC0

 

Pourvu qu’on ne nous prenne plus pour des idiots

Pourvu qu’on ne nous distribue plus des ordinateurs aussi ridicules ! Et que sans vergogne, un soi-disant professeur d’université vienne se placer devant les caméras, et qu’il déclare en mondovision que « 32 gigas, ça équivaut à 500 gigas dans l’ancienne technologie » (sic).

Pourvu que nos dirigeants ne prennent plus des décisions aussi stupidissimes ! Comme par exemple la fermeture injustifiée de Général Express et ensuite sa réouverture anticipée. Comme de laisser multiplier les supermarchés étrangers qui vont nous apporter les maladies à cause de leurs produits biochimiques. Comme de falsifier les résultats de nos concours administratifs, jusqu’à ce qu’un mort s’en retrouve même major (devant Junior et Brenda Biya) lors de la dernière publication des admissibilités de l’ENAM…

 

Pourvu que nos vies soient dorénavant respectées

Parce que pour vous dire vrai hein, notre vie ici ne compte pas ! Même si tu es un génie, même si tu es sportif comme Zacharie Noah ou musicien comme Lisa T. et Mbarga Soukous, qui nous ont quittés en 2017, ta vie ici ne comptera plus après dès l’annonce de ta disparition…

Même si tu t’appelais Benjamin Massing ! Car le 10 décembre dernier, on a vu comment ce héros n’a même pas bénéficié de soixante secondes de silence en sa mémoire, alors qu’il est mort le dimanche matin et que la finale de la Coupe du Cameroun devait se jouer dans l’après-midi… Tsuip !

Depuis 2014, les Camerounais n’ont jamais rendu hommage aux civils qui meurent tous les jours à l’Extrême-Nord à cause de Boko Haram. Ils ne se préoccupent même pas des innocents qui sont décédés dans le Nord-Ouest et dans le Sud-Ouest à cause de la crise anglophone. Ils sont là ils connaissent seulement organiser de grosses funérailles pour se pavaner et se faire voir, mais personne ici ne va vous respecter si jamais vous veniez à disparaître en 2018.

 

trois jeunes rebelles
En 2017, la crise anglophone s’est transformée en mouvement sécessionniste. Source: Facebook.com /CC

 

Pourvu qu’on arrête avec les faits divers

Il y a eu trop de faits divers superfétatoires en 2017 : Parfait Ayissi contre Bonita, Sosthène Fouda contre Vision 4, Longuè Longuè contre (Tchop Tchop + Lady Ponce + Fingon Tralala), etc.

Il y a aussi eu Orange Cameroun qui a été correctement secouée par Camtel. Il y a eu l’Américain Patrice Nganang qui a insulté Paul Biya jusqu’à ce qu’on l’arrête avant de le réexpulser vers les États-Unis. Il y a eu l’affaire de l’amputation de Bello Ibrahim à Ombessa. Il y a eu la tragédie de l’évêque de Bafia qui se serait « suicidé » contre son propre gré. Il y a eu l’homosexualité présumée de Charlotte Dipanda. Il y a eu la bastonnade infligée à Maahlox.

Mais ce qui devient vraiment préoccupant, c’est la banalisation des actes de violence ! Puisqu’on a vu un type qui est quitté de la Suisse pour venir assassiner ses trois enfants à Nkondengui. On a aussi vu des gendarmes de la promotion 2015 qui sont devenus sérieusement nerveux, et qui tirent à balles réelles sur tout ce qui bouge (en particulier sur leurs supérieurs, sur leurs concubines et sur les éventuels témoins oculaires)…

 

Pourvu qu’on devienne sérieux avec le divertissement

Le divertissement ne veut pas dire l’amusement. Puisque dans les pays sérieux, c’est même devenu une véritable industrie. Alors je ne comprends pas pourquoi nos Miss ne sont jamais belles alors que les Camerounaises sont les plus jolies femmes du monde ! Je ne comprends pas pourquoi on a encore créé la Sonacam, alors qu’il existait déjà plusieurs sociétés qui s’occupaient des droits d’auteur… Tsuip !

Bref hein, c’est la même gabegie qui sévit également dans le milieu du sport. Et c’est pour ça que la Fifa a dissout la Fécafoot pour mettre sur pied un énième comité de normalisation pour notre football. On a remporté la Coupe d’Afrique 2017 par pur hasard. On a été ridiculisés pendant la Coupe des confédérations. On n’a pas pu se qualifier pour la prochaine Coupe du monde et Hugo Broos a été licencié. Le président de la CAF s’est même mis en colère, jusqu’à ce qu’il promette de nous retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique de 2019.

 

Parfait Ayissi sur Vision 4
Parfait Ayissi a été vilipendé sur les réseaux sociaux pour une affaire de moeurs présumée. Capture: Ecclésiaste Deudjui /CC0

 

Pourvu que 2018 ne soit pas comme l’année 2017 ici au Cameroun

Donc très sincèrement, je n’ai pas vraiment envie de vous présenter mes meilleurs vœux. Mais si je devais souhaiter quelque chose, c’est juste que 2018 ne ressemble plus à l’année 2017 qui vient de se terminer ici au Cameroun…

 

Pourvu que les ordures disparaissent en 2018 ! Puisque depuis quelques temps, on a remarqué que nos carrefours sont remplis d’immondices parce que la société de salubrité a des difficultés de gestion.

Pourvu que les incendies s’éteignent en 2018 ! Car outre l’Assemblée Nationale qui a pris feu le 16 novembre dernier, il y a aussi beaucoup de marchés et beaucoup de domiciles qui sont partis en fumée en 2017.

Pourvu que les Camerounais s’inscrivent massivement sur les listes électorales en 2018 comme Pierre La Paix Ndamè, puisque c’est la seule manière de participer à notre destin.

 

C’est la seule façon pour que notre jeunesse trouve enfin son mot à dire. C’est le seul moyen pour que nous puissions fabriquer de nouveaux Cabral Libii. C’est la seule solution si nous voulons vraiment transformer notre pays, puisque ce n’est pas en vociférant sur les réseaux sociaux que nous allons empêcher à nos enfants désespérés de se diriger là-bas vers la Libye.

Mais si on ne fait rien au contraire, je vous assure, j’ai bien peur que 2018 ne soit la copie crachée de l’année 2017 que nous venons miraculeusement de traverser ici au Cameroun…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, meilleurs vœux pour 2018

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Mon hit-parade des blogueurs camerounais en 2017

Je sais que je vais me faire quelques ennemis à l’issue de la publication de ce hit-parade. Mais il me fallait rendre hommage à ces nombreux blogueurs camerounais qui m’ont marqué en 2017…

 

un dîner entre l'ONU et les blogueurs camerounais
J’ai la chance de côtoyer souvent plusieurs blogueurs camerounais. Crédit photo: René Jackson /CC-BY

 

Atome Le Rapopraticien

Son blog s’appelle « Voilà-moi ! ». Enfin, son blog commercial. Puisqu’il détient un autre blog qui s’appelle « Enfant de Mambanda », mais celui-là n’intéresse pas les gens puisque ça ne concerne pas le kongossa sur nos célébrités…

Bref, Atome le Rapopraticien est un avant-gardiste et je n’ai pas vraiment peur de le dire. Car malgré son jeune âge (si, si, c’est un enfant), il m’impressionne parce qu’il a développé un sens aigu du marketing, du branding, de l’entrepreneuriat, de la communication digitale, bref, du show-business ! Et ce qui m’étonne c’est la capacité qu’il a eue de fédérer toute une équipe autour de lui son projet. Et ce qui me plaît c’est qu’il s’amuse à la provocation dans ses articles et qu’il l’assume. Et ce qui m’a séduit c’est qu’il est généralement assez pertinent –même quand il a tort !– dans ses analyses musicales. Et ce qui me fait prendre le risque de le classer dans mon hit-parade alors que je suis généralement un garçon assez difficile, c’est parce que Youdjeu Alain est demeuré un blogueur qui possède encore les valeurs de la modestie mais également aussi celles du respect…

 

Ecclésiaste Deudjui et Atome
Moi (à gauche) en compagnie du blogueur Atome. crédit photo: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

 

Minette Lontsie

Son blog s’appelle « Le Mobile Au Kamer ». Et même si je le visitais déjà depuis quelques années, j’étais loin de m’imaginer que ce blog était une véritable mine d’or !

Et je soupèse mes mots. Parce que Minette Lontsie, au-delà de sa timidité et de sa pudeur apparentes, est une véritable spécialiste du paysage télécommunicationnel de notre pays. C’est sur son blog que j’ai appris par exemple que Camtel dispose du meilleur débit de connexion Internet au Cameroun. C’est sur son blog que j’ai découvert la plupart des codes USSD de tous nos opérateurs. C’est sur son blog que j’ai appris à utiliser Orange Money et MoMo à bon escient (je sais, les panthères n’avaient pas besoin de son blog), et c’est sur lui que je me réfère également pour vérifier que je ne me suis pas fait embobiner par les différentes « promotions » sur la data…

Bref, c’est une mine(tte) d’or. Surtout que cette fille-là écrit bien, elle est didactique, elle effectue des tests au préalable, elle donne des conseils de grand-mère, elle renseigne, elle donne les prix des articles et elle effectue des comparaisons avec les autres prestataires, etc, etc.

 

Minette Lontsie à l'IFC Douala
Minette Lontsie qui présente son blog à l’IFC de Douala. Crédit photo: Didier Ndengue /CC-BY

 

Didier Ndengue et Carole Leuwé

J’ai hésité entre les deux parce que ce sont deux blogueurs légèrement différents. Et aussi parce que Didier Ndengue est mon vice-président au sein de notre association et donc il pouvait me sanctionner

Non, sérieusement, j’ai franchement hésité entre ces deux activistes. Parce que Didier Ndengue est très prolixe, il est Camerounais et il blogue de temps en temps au sein de l’IFC, mais aussi parce que c’est un auteur qui est capable de faire un billet sur presque tous les sujets (c’est pour ça que son blog n’a pas de thème). Tandis que Carole Leuwé est notre Mama Culture & Traditions, puisqu’elle ne fait pas de distinguo ni de différenciation entre les Arts. Elle écrit pour plusieurs médias et magazines, mais son blog principal c’est « Vision Artistik » même si c’est vrai qu’elle a un autre blog qui s’appelle « Happy Health 237 » et qu’elle avait exclusivement consacré à la santé…

Bref, tous les deux sont des journalistes. Les deux se sont engagés pour des causes sociales. Les deux m’ont déjà reçu à leur radio. Les deux écrivent toujours avec passion. Les deux méritaient de figurer dans mon hit-parade des blogueurs camerounais qui m’ont marqué ici en 2017 !

 

La blogueuse Carole Leuwé
Carole Leuwé est un personnage très respecté dans le milieu des blogueurs camerounais. Source: Voices /CC0

 

Fabrice Larry Nouanga

En réalité hein, il s’appelle Fabrice Hervé Nouanga. Mais comme il voulait séduire certaines de ses lectrices, voilà pourquoi il s’est fabriqué le pseudonyme Larry…

Son blog s’appelle « Les MboAttitudes » (je sais, ça ne veut rien dire). Mais lui il m’a expliqué qu’il voulait passer au scanner les attitudes de notre Mboa. Et pour l’instant, il se débrouille plutôt pas mal. Surtout que si vous êtes ami(e) avec lui sur Facebook, vous aurez remarqué que chaque lundi, comme tous les lundis, il va vous annoncer sa chronique salée et parfois pimentée sur RFI-Mondoblog, et qu’il va la publier le mardi qui va suivre.

Ses thèmes de prédilection sont simples : le concubinage, la pauvreté, les gigolos, les mbenguistes, les Camerounaises préfabriquées, la langue française, le sexe, la longévité de Paul Biya, les Facebookeuses, la bière, etc.

 

Les blogueurs Fabrice Nouanga, Anna Keds, Mérimé Wilson et Tchakounté Kemayou
Fabrice Nouanga (au centre) en discussion avec Anna Kedi Siane (de dos), Mérimé Wilson (souriant) et Tchakounté Kemayou. Crédit photo: Ecclésiaste Deudjui /CC-BY

 

Voici mon coup de cœur des blogueurs camerounais en 2017

Donc même si je sais que Pierre La Paix va me maudire parce que son nom n’a pas figuré dans ce hit-parade, il fallait absolument que je l’établisse. Il fallait que je dise combien je suis admiratif de ces blogueurs camerounais qui m’ont marqué ici en 2017…

 

Il y a eu Elodie Crescence Nguimbus Nonga. Car non seulement c’est une blogueuse charismatique et une entrepreneuse, mais j’ai bien aimé la nouvelle orientation qu’elle venait récemment de consacrer à son blog.

Il y a eu Tchakounté Kemayou. Ce blogueur est un sociologue hors-pair. C’est un comportementaliste de génie. Et même si ses articles sont parfois plus longs que la Bible de Jérusalem, je pense que vous ne lui donnez pas encore suffisamment de reconnaissance.

Il y a eu Aurèle Simo, Henri Lotin et Ulrich D’Pola. Car même si leurs blogs sont différents, le point commun c’est qu’ils sont pédagogiques, éducatifs et surtout très inspirants et très motivateurs pour notre jeunesse.

 

Et si je pouvais encore continuer, j’allais vous parler de Mathias Mouendé Ngamo et de son blog sur la protection notre environnement. J’allais vous parler de Mérimé Wilson et de ses entretiens avec les CEOs. J’allais vous parler des « Mapanes » de Frank William Batchou. J’allais vous casser les oreilles avec Christine Djafa, Fotso Fonkam, Jean-Éric Bitang ou encore Dania Ebonguè (c’est un homme) et Junior Haussin.

Parce que comme me disait Salma Amadore hein, il y a tellement de bons blogueurs au Cameroun que ça ne valait même pas la peine que je commence à vouloir les énumérer ici…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, joyeux Noël et bonne année

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