Ecclésiaste Deudjui

Nous avons enfin créé une association de blogueurs…

L’idée d’une association était venue de Didier Ndengue, de Crescence Élodie et aussi de René Jackson Nkowa. Puis ils nous ont demandé si nous étions d’abord d’accord. Puis on a décidé que notre rassemblement se déroulerait au mois d’août. Puis nous sommes montés sur Yaoundé pour effectuer les travaux, et voilà comment nous avons enfin créé une association des blogueurs qui exercent ici au Cameroun…

 

les blogueurs camerounais autour du buffet
Tous les participants se sont bien régalés

 

La genèse

Disons qu’il y avait déjà eu une association qui s’appelait le « Collectif des Blogueurs Camerounais », mais qu’elle n’avait jamais été légalisée. Et puisque les blogueurs de l’époque n’étaient pas vraiment des gens engagés, même leur ancien président a disparu des radars depuis le 18 novembre de l’année 2013…

Bref, il n’existait plus une véritable association. Et c’est pour ça que quand Didier Ndengue et Crescence Élodie et René Jackson Nkowa sont venus nous parler de l’idée d’une assemblée générale qui regrouperait tous les blogueurs qui sont au Cameroun, nous avons presque tous dit « Oui ». Et nous leur avons directement demandé quels en étaient vraiment les préparatifs…

 

Les selfies étaient au rendez-vous

 

Les préparatifs

Comme on était presque tous d’accord, ce trident magique est venu nous présenter les anciens statuts et ils nous ont demandé de les « réchauffer » un peu. Et puis ils nous ont aussi apporté les anciens règlements intérieurs qu’il fallait complètement réécrire. Et puis Tchakounté Kemayou a proposé que l’assemblée générale doive se tenir à la plage de Kribi, mais lors des votes c’est Yaoundé qui a obtenu 19 voix, Douala 18, et Kribi 0 % de suffrages (même lui-même il n’a pas voté pour Kribi).

Et ensuite on a voté pour savoir si ça devait se dérouler en juillet ou alors en août. On a voté pour savoir si ça devait durer 24 heures ou bien deux jours. On a voté pour savoir qui allait se charger de la restauration et de la boisson. On a voté pour connaître les gens qui auraient le droit de voter. Et enfin, on a voté que les travaux devaient se tenir durant le week-end du 12 au 13 août 2017 dans la capitale politique du pays de monsieur Paul Biya…

 

Les travaux se déroulaient dans la bonne humeur

 

L’organisation

Pendant tous les mois de juin et de juillet, aucun blogueur ne se pressait. Mais dans la nuit du 06 août 2017, il y a deux blogueuses (Armelle Sitchoma et Elsa Elsy) qui ont demandé que « Le 12 c’est quand ? » Et c’est comme ça que tous les blogueurs se sont réveillés, et qu’on a commencé à se précipiter comme la Fécafoot qui est en train de rafistoler pour la CAN de 2019.

Puis les blogueurs de Yaoundé ont commencé à réfléchir sur la réception qu’ils allaient prévoir pour entretenir tous les « étrangers ». Puis certains journalistes ont commencé à nous promettre les vins mousseux avec les grands champagnes de saison (alors que nous on leur demandait seulement la bière). Puis Mireille Chandeup a collecté notre argent qu’on lui envoyait déjà par MtN mobile money, et c’est avec ça quelle est partie louer une gigantesque villa qui est située dans un quartier de jeunes qui s’appelle curieusement la Montée Jouvence…

Et après tout cela, certaines personnes ont commencé à se chamailler sur l’ordre du jour, jusqu’à il y a Monique Laure qui a quitté notre groupe de discussion pour venir me vilipender dans ma messagerie en privé. Or entre-temps hein, il y avait Thierry Kuicheu qui fourbissait ses armes parce qu’il m’avait déjà dit ̶ depuis le 27 mai ! ̶ qu’il serait candidat pour le poste de secrétaire général de l’association des blogueurs du Cameroun…

 

Le nouveau président élu René Jackson pendant son allocution

 

L’assemblée générale

Pour faire simple, disons qu’il y a environ une trentaine de blogueurs qui ont répondu présents à cette assemblée générale. Et lorsqu’on s’est retrouvés c’était surtout pour rigoler, pour s’intriguer, pour s’embrasser et aussi un peu pour parler de l’association quand même…

Dania Ebonguè s’est énervé le samedi matin parce que Tchuileu Alexandra ne faisait que lui couper la parole. Alain Youdjeu (alias Atome) s’est évanoui le samedi soir parce que les discussions traînaient sur les statuts et que ce bavardage-là nous retardait sur la nourriture. Salma Amadore a été élue censeur le dimanche matin alors qu’elle n’était même pas candidate. Et puis le dimanche soir, je suis sorti avec Fabrice Nouanga et Fotso Fonkam et leurs épouses, et nous sommes allés siroter quelques bières là-bas du coté de Biyem-Assi vers le stade…

 

Les membres du bureau exécutif élu

 

Nous avons enfin mis sur pied une association des blogueurs du Cameroun

Donc au départ hein, l’idée d’une association était d’abord venue de René Jackson Nkowa qui a finalement été élu comme président. Puis il nous en avait parlé, et voilà comment nous avons créé une association de personnes qui racontent souvent leurs difficultés ici au Cameroun…

 

Nous avons enfin créé une famille ! Puisque Mathias Mouendé est devenu mon frère, Martine Ndo ma sœur, et Mérimé Wilson un cousin très intéressant que je ne connaissais pourtant pas avant l’association.

Nous avons enfin créé une entreprise ! Puisque désormais nous avons un bureau exécutif qui va se fixer des objectifs ; et qui va vous présenter des comptes rendus et des bilans à la fin de chaque exercice.

Nous avons enfin créé un mouvement qui pourra aussi contribuer au changement de notre pays-ci, puisque les blogueurs sont essentiellement des romantiques et des rêveurs.

 

Les blogueurs sont généralement des bavards. Les blogueurs sont presque toujours de gros mangeurs. Les blogueurs sont très souvent des soûlards, des dragueurs, des timides, des écrivains, des poètes comme Pierre La Paix Ndamè, des ambitieux, des footeux, des parieurs, des philanthropes, des mélomanes, des révolutionnaires…

Et c’est pour cela qu’il nous fallait à tout prix une association ici au Cameroun.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, merci à tous les blogueurs

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Orange Cameroun, vous avez eu tort !

C’est un secret de polichinelle si je vous révèle que tous les Camerounais n’aiment pas détestent la compagnie téléphonique Orange. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà aussi que nous allons bientôt détester leur meilleur service qui était Orange Money.

 

Un client qui se rend dans un point de vente Orange
Un client qui se rend dans un point de vente Orange

 

L’image d’Orange au Cameroun

Pour faire simple, disons que c’est nul ! Mais pour rester quand même poli parce qu’il ne faut pas aussi tomber dans le piège de l’impolitesse des gens qui travaillent là-bas à Orange, disons que cette compagnie n’est pas très appréciée dans notre Cameroun.

Et c’est même un euphémisme ! Disons que cette compagnie nous rappelle un peu les grandes périodes de la France colonisatrice et tutélaire. Disons que nous la détestons parce qu’elle n’a jamais vraiment eu de comptes à nous rendre. Disons que le seul mot qu’elle comprenne bien, c’est le mot « bénéfice ». Et aussi un peu le mot « escroquerie » quand même…

 

Les taxes superflues

C’est aussi pour ceci que nous détestons cette société-là. Parce que là où les autres compagnies vont te fournir un service à 100 francs CFA seulement, Orange Cameroun va te facturer le même service à 102 francs CFA ! Et si c’est mille francs ça va faire 1 020 francs CFA. Et si c’est dix mille ça va faire 10 200 francs CFA, et ainsi de suite.

Mais où va donc l’argent de toutes ces « taxes » ?

Parce que si tu multiplies ces 2 % d’augmentation pour dix millions d’abonnés qui souscrivent à des forfaits au quotidien, ça va te faire des milliards de francs CFA de « bénéfice » pour se payer Neymar ! Et le pire, c’est qu’on ne voit même pas une incidence sur la qualité du réseau ou bien d’Internet que cette entreprise nous propose…

 

grille tarifaire Orange money Cameroun
Voici la nouvelle grille tarifaire du service Orange Money. Crédits: Alex-Gustave Azebaze

 

Les SMS intempestifs

Est-ce qu’on avait aussi besoin de ça ? Hein, Orange Cameroun ? Est-ce qu’on a besoin de se réveiller avec vos SMS publicitaires et votre Flexi, et de se rendormir avec vos SMS horoscopiques ou bien vos prévisions météo qui ne sont jamais exactes sont toujours fausses ? Hein ?

Est-ce qu’on avait besoin de participer à vos promotions à la con et à vos sottes devinettes, de participer à votre concours de crédit téléphonique qu’il faut « débloquer » en effectuant un appel qui va nous couper 2 500 francs CFA de crédit principal au préalable ? Hein ?

Est-ce que c’est normal de dire que vous aidez les jeunes à trouver un emploi avec votre service JOBS, mais que pour répondre à vos messages ça leur coûte jusqu’à 102 francs CFA (n’oublions pas les taxes) pour chacune des opportunités auxquelles ils candidatent ?

 

L’affaire Orange Money

Si au moins on s’était arrêté là. Si au moins vous étiez restés une entreprise uniquement néo-capitaliste. Si au moins vous vous étiez contentés de sauvegarder au moins le rare seul service pour lequel Pierre La Paix vous avait trouvés un peu légèrement sympathiques : Orange Money !

Parce que quand j’ai appris l’autre jour que vous avez revu tous vos tarifs de transferts à la hausse, je suis immédiatement allé vider mon propre compte ! Quand j’ai constaté que vous nous avez prévenus (par SMS intempestif) un lundi soir à 16h49 pour une mesure qui allait pourtant s’appliquer dans la même nuit à minuit, je me suis encore redit que vous n’êtes pas vraiment des personnes sérieuses. Quand j’ai frotté mes yeux et que j’ai vu que les expéditeurs vont dorénavant payer des frais tout autant que les bénéficiaires, je me suis susurré que vous êtes en train de tuer et d’occire vous-mêmes votre propre poulet aux œufs d’or…

 

sms orange cameroun
Voici le SMS du 31 juillet qui nous annonce l’évolution des tarifs pour le 1er août. Crédits: Alex-Gustave Azebaze

 

Orange Cameroun, vous avez vraiment eu tort !

Donc c’est un secret de polichinelle, les Camerounais n’aiment pas la compagnie téléphonique Orange. Et comme si cela ne suffisait pas, nous allons aussi boycotter leur meilleur service qui était pourtant Orange Money…

 

Vous avez eu tort ! De nous couper voler notre crédit sans avertir, de nous tromper sur vos forfaits internet et de confisquer l’argent des clients qui décèdent, puis de nous appliquer des taxes dont on ne voit même pas les résultats.

Vous avez eu tort ! De refléter une image d’insolence, d’arrogance, de mépris caractérisé, de machiavélisme, bref, de néo-colonialisme.

Vous avez eu tort de ne pas respecter vos consommateurs en augmentant les frais de notre service préféré sans même prendre la peine de nous consulter ou bien de nous avertir. Hein, Orange Cameroun ?

 

Parce que même si les Camerounais sont bêtes n’importe comment comme vous pensez-là, à un moment quand même ça suffit ! Même si nous sommes un peuple de faux protestataires et de vrais-faux contestataires, il y a quand même un moment où ça devient quand même un peu gros. Même si vous pensiez que nous aimions déjà trop votre service et que nous ne pouvions plus nous en passer, je vous rappelle encore qu’il fut une époque (pas très lointaine, d’ailleurs) où Express Union et COFINEST étaient des entreprises camerounaises incontournables.

Et puis un beau jour, elles avaient eu tort.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, restez avec votre chose !

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Handicapés camerounais, levez-vous et marchez !

J’ai été handicapé pendant environ deux semaines ! Je suis sérieux hein, je ne plaisante pas. J’ai eu une infection au-dessus de ma cheville gauche, et on avait même failli m’amputer l’intégralité de ma jambe…

Donc je suis bien placé pour vous parler des problèmes que les handicapés rencontrent ici au Cameroun.

 

Un fauteuil roulant pour se déplacer dans la vie…

 

Le regard

Ce qui m’a surpris le jour où on m’a remis mes deux béquilles, c’est que les gens ne me regardaient plus du tout de la même manière. Jusqu’à ce qu’une fille dans mon quartier, qui s’appelait Alice et que je baratinais souvent par intermittence, me voyant en train de boitiller, soit directement venue me dire : « Ecclésiaste, c’est terminé entre nous deux ! ».

Mince alors ! Et même le matin quand je stoppais mes taxis ou mes bendskins pour aller effectuer mes différents pansements, certaines camerounaises me regardaient comme si elles avaient pitié de moi et comme si j’étais déjà en train de devenir un intouchable…

 

Les infrastructures

J’ai commencé à penser aux problèmes d’infrastructures avant même de devenir un véritable handicapé. Parce que quand je fréquentais Siantou en 2005, on avait une camarade qui avait la poliomyélitique et que nous devions transporter tous les matins jusqu’au sixième étage ! Et sans aucun ascenseur s’il vous plaît…

C’est pour ça que j’aime souvent dire que dans notre pays, les personnes handicapées sont souvent (mal)traitées comme si elles nous provenaient de la planète Neptune ! Je suis sérieux, je ne plaisante pas du tout. Parce que quand tu arrives dans n’importe quel service public, tu ne vas jamais y trouver que de longs escaliers ou bien de larges escalators. Quand tu arrives dans un soi-disant grand bâtiment qui est pourtant censé être normalisé et équipé, tu seras toujours déçu parce qu’il n’y a pas d’issue de secours pour les personnes ayant une motricité réduite (c’est comme cela qu’on m’appelait).

Quand tu arrives dans l’un de nos stades, dans nos hôtels, dans une piscine ou même dans un territoire aussi vaste que la République du Cameroun, tu vas t’imaginer que tous les Camerounais sont des valides : parce que rien n’est prévu pour accueillir un paraplégique et encore moins un tétraplégique dans un milieu public…

 

un rockeur sur fauteuil roulant
Le handicap ne vous empêchera pas de réaliser vos rêves

 

L’insertion sociale

Mais c’est la suite logique non ? Puisque si on ne te permet pas de vivre normalement comme ma camarade de Yaoundé que nous transportions sur nos épaules jusqu’au sixième étage, comment est-ce que tu vas faire pour réussir à obtenir tous tes diplômes ? Hein ?

Si on n’aménage pas ton espace de travail, comment est-ce que tu vas procéder pour « réussir » à arriver à ton bureau à l’heure ? Hein ? Et ensuite à effectuer un bon rendement tout simplement…

Si les routes du Cameroun n’ont pas de pistes pour les handicapés ni de parkings, les médias pas de dispositifs pour les malvoyants ou bien pour les malentendants, comment vas-tu te fondre dans la société camerounaise ? Hein ? S’il y a encore la discrimination à l’embauche, et que tu ne sers que de faire-valoir ou bien de bouche-trou lorsqu’on te recrute veut te recruter quelque part, comment est-ce que vous voulez que les manchots ou bien les mongoliens puissent aussi se considérer comme s’ils étaient des camerounais ordinaires ?

 

La riposte

Et donc il se produit souvent un truc que les gens qui marchent debout comme Rahan n’arrivent pas généralement à comprendre, c’est que les paralytiques deviennent parfois très mal élevés et agressifs. Mais il ne faut pas leur en vouloir, ce n’est pas vraiment de leur faute. Et c’est surtout parce que comme la vie est difficile, et que ce qui est doublement difficile c’est que vous ne vous rendiez même pas compte que leur vie à eux est vraiment, vraiment très, très difficile, alors parfois ils se braquent et ils se révoltent protègent.

Moi-même, qui vous parle, il m’arrivait régulièrement de dire à Pierre La Paix que « Ne me touche pas ! » Mais c’était parce que je ne voulais pas qu’il me considère déjà comme si j’étais devenu un être inférieur.

 

Ecclésiaste Deudjui en compagnie de Elsa Njialè et de Tchakounté Yves Kemayou à Dakar (Sénégal) en 2015
J’ai beaucoup d’admiration pour Elsa Njialè (à gauche) et pour Tchakounté Kemayou (à droite). Crédit photos: Gilbert Lowossou, Dakar, 2015

 

Handicapés camerounais, levez-vous et allez marcher…

Donc sans blague hein, on avait failli me couper la jambe en 2011 ! Et c’est pour ça que j’ai voulu vous parler des problèmes que les invalides rencontrent ici au Cameroun…

Levez-vous et marchez ! Ne tombez pas dans le piège de penser que les handicapés sont des personnes ayant des capacités inférieures.

Levez-vous et revendiquez ! Parce que si vous ne réclamez rien, le Cameroun ne vous donnera jamais rien !

Levez-vous et battez-vous pour faire bouger les choses dans notre société, notamment en travaillant courageusement et en nous montrant le bon exemple.

 

Puisque quand je regarde Talla André-Marie malgré sa cécité, je suis toujours incroyablement admiratif. Quand j’écoute encore Kotto Bass ou bien le baobab Eboa Lottin, ça me donne beaucoup d’humilité et aussi beaucoup de force. Quand je cause avec Tchakounté Kemayou qui est devenu l’un des meilleurs blogueurs de tout notre continent africain (y compris Madagascar hein), ça me donne quelques fois la chair de poule !

Et c’est avec des gens comme ça que nous allons réussir à transformer le Cameroun.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je suis un handicapé

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


On dirait que la CAF veut se moquer du Cameroun en 2019

Je vous jure hein, je ne comprends plus rien du tout ! Car non seulement le Cameroun n’a jamais organisé une Coupe d’Afrique avec plus de huit équipes, mais voilà que la CAF lui demande d’en organiser avec jusqu’à vingt-quatre ! Hein ? Pardon dites-moi vous-mêmes si ce n’est pas un complot que les gens-là sont en train de fomenter contre la République du Cameroun.

 

Gianni Infantino en conciliabule avec Ahmad Ahmad
Gianni Infantino (au milieu, président FIFA) en conciliabule avec Ahmad Ahmad (président CAF) pendant le symposium de Rabat

 

Les résolutions de la CAF

Pour vous situer dans le contexte, disons que le comité exécutif de la CAF s’était rassemblé à Rabat du 18 au 21 juillet 2017, et qu’ils ont décidé des résolutions suivantes : 1°) La Coupe d’Afrique se jouera désormais avec vingt-quatre équipes et non plus seize. 2°) Le tournoi se déroulera dorénavant en été, c’est-à-dire pendant la période de juin et de juillet. 3°) La compétition continuera à se disputer pendant les années impaires. 4°) Les décisions ci-dessus sont immédiatement applicables à partir de la CAN 2019 qui aura normalement lieu ici au Cameroun…

Malchance !!

C’est toujours pour ressembler à l’UEFA et à la FIFA comme ça ? C’est toujours pour imiter comme toujours les Européens et les Asiatiques ? Hein ? Qu’est-ce qu’il y a que vous prenez des décisions aussi importantes et aussi engageantes, et que vous les appliquiez sur le pauvre petit Cameroun sans lui accorder le moindre petit préavis ?

 

Les infrastructures sportives

Tout le monde ici en Afrique au monde sait que le Cameroun ne possède pas des infrastructures sportives. La preuve, nous n’avons plus organisé de grande compétition de football depuis la Coupe d’Afrique 1972 (ça fait une éternité !). Et comme la CAF n’avait pas trop confiance en notre République pour 2019, elle nous a d’abord testés avec la CAN féminine de 2016. Ensuite elle a commencé à mener des missions d’investigation et elle a constaté que nous sommes déjà correctement en retard sur tous les chantiers. Ensuite elle a commencé à penser à un plan B pour nous remplacer entre l’Afrique du Sud, l’Algérie  et le Maroc.

Et pour nous ridiculiser encore plus, elle a décidé qu’il nous faut désormais six stades modernes et non plus quatre. Et comme le cahier de charges a donc complètement changé, nos dirigeants ont directement commandé des matériaux préfabriqués qui seront importés depuis l’Italie et aussi un peu depuis la Turquie…

 

les maquettes des stades de la CAN 2019 à Yaoundé et Douala
Les maquettes des futurs stades de Yaoundé (en haut) et de Douala

 

Les infrastructures en général

En parlant des infrastructures globales, où est-ce qu’on va bien pouvoir loger toutes ces nombreuses équipes ? Parce que quand je regarde dans notre pays-ci, il n’y a que le Hilton hôtel qui soit capable de recevoir des professionnels de haut niveau international…

Et pour les routes, est-ce qu’il y a alors les routes ici au Cameroun ? Est-ce que le bus du Sénégal va réussir à se faufiler entre nos nombreux embouteillages ? Est-ce qu’il y a plus de deux aéroports au Cameroun ? Hein ? Est-ce qu’il y a même d’abord les aéronefs pour commencer ? Est-ce qu’il y a les hôpitaux avec les plateaux techniques performants ? Est-ce que si un joueur attrape une crise cardiaque, une rupture d’anévrisme ou encore un traumatisme qui sera d’un ordre physiologique, est-ce qu’il y a un centre hospitalier et un grand chirurgien qui seront immédiatement capables de le réhabiliter ?

 

La période de juin et de juillet

La CAF a dit qu’elle aimerait que la compétition se déroulât dorénavant en « été ». D’accord ! Mais… Est-ce qu’il y a alors l’été ici en Afrique centrale ? Parce que ce qui m’énerve chez les Africains qui aiment toujours copier-coller tout ce qui leur provient de l’Occident, c’est qu’ils ne savent pas que l’été c’est une saison et non pas une période (dixit Pierre La Paix Ndamè).

Parce que si on vient jouer la Coupe d’Afrique 2019 ici en juillet ici à Douala, il risque de pleuvoir correctement pendant les trente jours de la compétition ! Et à Bafoussam il y aura la boue et la gadoue jusqu’ààààààà… À Yaoundé il y aura le sable mouvant jusqu’à la pelouse va même se déchiqueter. À Limbé et à Garoua il va pleuvoir sur les spectateurs parce que comme je vous ai dit tout à l’heure, nous ne sommes pas encore prêts à avoir un stade olympique avec une toiture couvrante ici au Cameroun…

 

Philémon Yang qui serre la main de Pierre-ismaël Bidoung Mpkwatt
Le Premier ministre (à gauche) et le Ministre des sports auront du pain sur la planche. Crédit: minsep.cm

 

On dirait que la CAF veut seulement bien se moquer des Camerounais en 2019…

Donc je ne comprends plus rien du tout ! Non seulement un pays est en retard pour une simple compétition avec seize équipes, mais vous lui demandez de se préparer pour vingt-quatre sélections nationales en moins de vingt-quatre mois ? Hein ? Pardon venez me dire si la CAF n’est pas comme ça en train de vouloir ridiculiser le Cameroun en 2019…

 

On dirait que c’est un piège. Sinon comment tu peux « changer les règles du jeu pendant le jeu » alors que tu es bien conscient que la Fécafoot est plongée dans de grandes difficultés ?

On dirait que c’est un guet-apens. Puisque depuis la semaine dernière, le ministre des sports ne fait que faire des va-et-vient à la Primature, et le Premier ministre ne fait que faire des allers et retours à la Présidence.

On dirait que le président de la CAF a décidé de passer par cette méthode, afin de permettre aux Camerounais d’atteindre enfin leur émergence en l’an 2019.

 

Car pour la première fois de votre vie, vous allez observer comment le Gouvernement de Paul Biya va enfin se retrousser les manches ! Vous allez voir le ministre des Travaux Publics à côté de notre ministère de la santé. Vous allez écouter les conférences de presse de nos dirigeants jusqu’à ça va même vous fatiguer les oreilles.

Parce que pour dire vrai hein, j’ai vraiment l’impression que la CAF est décidée à nous infliger la honte de notre vie durant la Coupe d’Afrique de 2019.

 

Ecclésiaste DEUDJUI, La CAF ne se moquera pas de moi

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


On a passé notre journée avec Nestlé Cameroun

C’est la semaine surpassée qu’il y a un numéro inconnu qui m’avait téléphoné pour me demander que « Bonjour monsieur Deudjui ! Ça vous dirait de participer à un blogger’s workshop ? ». Et sans même me laisser répondre, on m’a directement informé que j’étais invité à une séance de travail avec la société Nestlé Cameroun.

 

réunion entre les blogueurs camerounais et l'équipe Nestlé
Les travaux ont débuté par le mot de bienvenue du Directeur général de Nestlé Cameroun. crédit: Ecclésiaste Deudjui

 

Les camerounaiseries

Le type qui m’a téléphoné s’appelait Christian Ambassa. Il ne m’a même pas laissé répondre hein, mais il a seulement dit qu’il allait me rappeler plus tard. Et c’est le vendredi à la dernière minute qu’il m’a re-téléphoné pour me demander si j’avais déjà réceptionné le programme de toutes les activités… Tsuip.

Et il n’était pas le seul ! Puisque l’évènement était prévu pour le vendredi 14 juillet 2017 à 14 heures zéro-zéro, mais le premier blogueur (Didier Ndengué) est arrivé sur place vers les 14h30 ! La première blogueuse (une certaine Lynda quelque chose) est arrivée sur place vers les 14h45, et elle nous a directement demandé que « On va manger ici à quelle heure ? »

 

les blogueurs découvrent les ingrédients du cube Maggi
Séance de présentation des ingrédients qui sont présents dans le cube Maggi. crédit: Christian Ambassa

 

Les participants

J’ai oublié de vous préciser que c’était un événement en l’honneur des blogueurs. Enfin, c’était surtout en l’honneur de la marque Maggi. Puisque quand le numéro inconnu m’avait téléphoné la semaine surpassée, il m’avait bien déclaré que « Nous voulons montrer aux Camerounais comment est-ce qu’ils peuvent cuisiner sainement avec les produits de la marque Maggi, et cela en passant par les blogueurs ».

Soit. Et c’est pour ça que quand nous sommes arrivés à l’hôtel Prince de Galles à Akwa, toute la décoration était en rouge et en jaune. Il n’y avait que neuf blogueurs invités hein (Crescence Élodie était notre chef de file), mais il y avait plus de trente personnes qui travaillaient pour les produits de la marque Maggi : cuisiniers, consultants, serveuses, communicateurs et njohteurs. Il y avait même la présence de monsieur Thomas Caso qui est l’administrateur général du groupe Nestlé au Cameroun, c’est-à-dire le grand-grand boss. Et c’est cet Américain qui a prononcé le mot d’ouverture en nous racontant que ses enfants ne connaissaient pas encore correctement la définition du terme « blog ».

 

Didier Ndengue et son équipe font la cuisine avec Maggi cube
L’équipe du Wata-fufu était composée de Lynda, Armelle Sitchoma, Didier Ndengué et Joseph Mbarga. crédit photos : Ecclésiaste Deudjui

 

La publicité de Nestlé

Après tout, on était venu là pour ça. On a d’abord écouté religieusement un exposé de Thomas Caso qui nous a parlé des origines de la marque Nestlé qui datent déjà de plus de 151 ans. Ensuite on a écouté une certaine Barbara Wettstein, une Suissesse et non une western, qui nous a expliqué que Nestlé est la 1ère et la plus grande entreprise agroalimentaire qu’il y a ici sur notre planète…

Après ça, on a eu droit à des statistiques de Gaétan Téjé qui est un spécialiste du cube (« 30% des enfants de moins de cinq ans sont mal nourris au Cameroun »), on a eu droit à des slogans de Lovelyn Tambang qui travaille dans leur laboratoire de Bonabéri (« améliorer la qualité de vie et contribuer à un avenir plus sain »), on a eu droit à des prévisions à la Paul Biya (« d’ici 2030, Nestlé devra aider 50 millions d’enfants à mener une vie plus saine ») et on a fini par quelques conseils d’alimentation qui sont très-très-très importants (« Un adulte ne doit pas consommer plus de 5g de sel par jour, c’est-à-dire l’équivalent d’une cuillère à café… »).

 

Ecclésiaste Deudjui et carole Leuwé en pleine préparation des condiments
L’équipe du poisson braisé était composée de Carole Leuwé, Lisa Curvy, Franck-William Batchou et Ecclésiaste Deudjui. Crédit photo: Crescence Elodie

 

Le concours de cuisine

Pour dire vrai hein, c’est tout ce que les blogueurs attendaient. Et c’est comme ça que nous sommes sortis de la salle de conférence et que nous avons enfilé nos tabliers et nos chapeaux de cuisine. On a nous a ensuite divisés en deux camps, et moi je me suis retrouvé dans l’équipe qui devait préparer le poisson braisé.

L’équipe de Joseph Mbarga et de Armelle Sitchoma devait plutôt préparer le Wata-fufu avec le Eru. Ils ont fini leur cuisson en moins de 45 min. Tandis que quand le jury venait vers notre foyer, Carole Leuwé et William Batchou et Lisa Curvy étaient en train de bégayer en disant que « Le poisson-là est collant hein », « Le grillage-là n’est pas bien humide hein », « Le charbon-là est un peu dur hein »… Tsuip !

Mais franchement notre équipe-là était vachement en retard hein…

 

photo de famille entre Nestlé Cameroun et les blogueurs
Photo de famille entre les blogueurs et l’équipe de Nestlé Cameroun. Crédit: Christian Ambassa

 

On a passé une journée « Maggi »-que avec Nestlé Cameroun

Donc la semaine surpassée, il y avait un certain Christian Ambassa qui m’avait téléphoné pour me demander que « Bonjour monsieur Deudjui ! Est-ce que ça vous dirait de venir faire la cuisine ? »

Malchance ! La dernière fois que j’ai fait la cuisine je pense que j’étais probablement encore au Cours Préparatoire…

 

On a passé notre journée avec Nestlé Cameroun ! Je parle des blogueurs hein, je ne suis pas en train de parler de Pierre La Paix ou bien des journalistes de LTM qui sont venus dans la soirée pour faire les tchioristes.

On a passé notre journée avec les charmantes hôtesses de la marque Maggi ! Jusqu’à l’une d’elles m’a remis son numéro. Il y a aussi une jolie fille qui m’a expliqué comment on détache et on enroule rapidement les miondos.

On a passé notre journée avec un diététicien-nutritionniste qui s’appelle Samuel Fotso, et c’est lui qui nous a appris que « Le sel est un véritable pourvoyeur d’hypertension » et que « Le roi de la vitamine A c’est l’huile rouge ».

 

Puisque quand nous avons passé notre journée avec Nestlé Cameroun, leur objectif c’était de nous parler des ingrédients naturels qu’ils utilisent. Leur objectif c’était de nous amener à diminuer notre quantité de sel pendant nos préparations, puisqu’il y a déjà presque 56 % de sel dans un morceau de cube de Maggi Étoile. Leur objectif c’était de nous orienter vers une alimentation plus saine, plus savoureuse et surtout plus nutritive (enfin, c’est ce qu’ils nous ont raconté).

Et quand j’ai mangé mon poisson braisé et que je suis allé vers Barbara et Christian pour leur demander s’ils avaient eux aussi un blog, ils m’ont répondu la même chose que leur patron Thomas Caso auparavant : « Notre seul blog c’est nestlé.com ! »

 

Ecclésiaste DEUDJUI, j’ai passé ma journée avec le cube Maggi

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Les techniciens camerounais, c’est tout un programme !

Si je vous dis que ça fait déjà plus de deux semaines que je dors sans ventilateur, vous allez penser que j’habite dans la fraîcheur de Ngaoundéré ! Et pourtant non, je réside bel et bien dans la chaleur de Douala. Sauf que quand j’étais allé déposer mon ventilateur chez le réparateur qui est en bas de notre immeuble, il m’avait dit que « Tu auras ça d’ici trois jours ! »

Mais voilà déjà plus de deux semaines qu’il ne fait que me répéter que j’aurai mon ventilateur « d’ici trois jours » au plus tard…

 

un colleur de roues à Douala
Colleur de roues à Bépanda. Crédit: Ecclésiaste Deudjui (c) 2013

 

La propreté et le bureau

Le réparateur dont je vous parle, il travaille juste au pied de notre immeuble. Puisque quand je descends les escaliers pour aller verser ma poubelle, parfois il m’intercepte pour savoir s’il peut récupérer une pièce à l’intérieur de toutes mes ordures…

Nos techniciens camerounais, la propreté n’est pas leur première propriété. Laissons même les mécaniciens qui sont toujours en train de se maquiller en-dessous de ta voiture. Laissons même les menuisiers qui s’essuient toujours avec la suie. Laissons même les plombiers que quand ils se courbent pour regarder en bas de ton évier, tu as parfois envie de lui demander que « Type ! Est-ce que tu es toujours obligé de ne pas porter le caleçon ? »

Parce franchement, ces gars-là se foutent de leur « bureau » comme de leur corps. Car non seulement c’est poussiéreux et désordonné partout-partout, mais si c’est un réparateur de téléphones tu vas voir comment il y a de vieilles coques et de vieilles batteries qui sont malaxées dans son atelier-là jusqu’ààààààà…

 

Le diagnostic et le dépannage

Quand je dis « dépannage », ça ne veut pas dire qu’ils vous donnent de l’argent hein. Au contraire ! Puisque quand j’avais apporté mon ventilateur chez le rebobineur qui est en bas de notre immeuble, il m’avait demandé que « Tu dis que ça fait comment ? » Et sans même me laisser répondre, il a directement conclu que ça devait me coûter presque 8 255 francs CFA !

Leurs diagnostics, c’est pire que pour nos médecins ! Parfois mon électricien me donne tous ses diagnostics à vue d’œil ! Parfois le frigoriste de Pierre La Paix lui dit que son frigidaire a eu un problème de condensateur, alors qu’il n’a même jamais observé son frigo… Parfois le technicien te dit qu’il manque une pièce très-très-très importante dans ton imprimante, donc très-très-très chère ! Parfois un réparateur de splits ouvre ton climatiseur devant toi et il te dit que « C’est foutu, on ne peut plus rien faire ! » Et ensuite il te demande quarante mille francs CFA pour voir s’il peut encore quand même essayer de tenter quelque chose…

 

il faut des pièces pour faire travailler un médecin
Nos médecins et nos techniciens sont des machines à sous

 

Les vrais-faux rendez-vous

Les faux rendez-vous, c’est le genre que quand je passe après trois jours pour vérifier si mon ventilateur est déjà réparé, le rebobineur me redit encore que « Dis-donc toi aussi ! Tu ne peux pas supporter encore trois jours ? »

J’ai aussi un ami électronicien à Bépanda qui est comme ça. Et avec lui hein, il faut seulement aller le coincer à sa tontine du dimanche à 14h30 sinon tu ne vas jamais réussir à récupérer ton téléviseur !

J’ai aussi un oncle qui est couturier comme ça à Bafoussam. Et le type-là parle tellement bien que quand tu viens pour récupérer tes habits que tu avais commandés chez lui en février 2014, il va t’embrouiller jusqu’ààààààà… Jusqu’à c’est toi-même qui vas lui dire que tu vas plutôt repasser en 2018 pour venir récupérer tous tes vêtements…

 

Le service après-vente

Quel service après-vente ? Vous êtes fous ? Vous rêvez ? Vous avez déjà vu un cordonnier camerounais qui vous téléphone pour vous demander que « Tu as encore eu un problème avec ta chaussure ? » Mouff ! Ça n’existe pas encore ici au Cameroun !

Déjà que le service avant-vente n’est même pas d’abord efficace : on t’accueille mal, on te fait un faux diagnostic avec un devis qui est dévissé, on te donne plusieurs faux rendez-vous, aucune garantie, et dès que tu as récupéré ton appareil on ne te gère plus.

Tu vas aller te plaindre chez ton câbleur ?

 

il brûle son ordinateur au lieu de l'allumer
Il n’y a pas de service après-vente chez les réparateurs

 

Les réparateurs camerounais hein, c’est tout un programme !

Donc quand je dis à quelqu’un que ça fait déjà plus de deux semaines que je dors dans mon lit sans ventilateur, les gens me demandent souvent que « Je demande hein, tu habites au Pôle-Nord ? »

 

C’est tout un programme ! Les techniciens camerounais n’ont pas de diplômes mais ce sont parfois des experts en expertise.

Tout un programme ! Les techniciens camerounais arborent parfois une blouse blanche. Enfin, elle devait certainement être blanche auparavant.

Les techniciens camerounais hein, c’est vraiment un vaste programme : ils mentent, ils flattent, ils escroquent, ils dépouillent les gens qui sont naïfs et ils profitent de notre situation de détresse.

 

Ils ne veulent même pas savoir si tu vas revenir chez eux le lendemain avec un autre problème. Ils ne gèrent jamais les « retours ». Quand ils ne connaissent pas réparer quelque chose, ils ne vont jamais te dire qu’ils ne connaissent pas réparer quelque chose. Ils sont toujours prêts à te demander de l’argent quand tu viens pour déposer ton appareil, mais pour récupérer ta propre chose ça va devenir tous les problèmes du monde.

Je vous jure hein, voilà déjà plus de deux semaines que je dors sans ventilateur dans la chaleur de Douala avec tous les moustiques que vous-mêmes vous connaissez-là…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je ne suis pas un réparateur

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Voici comment trouver le mari idéal

Pour dire vrai hein, je suis un mauvais petit ami ! Parce que quand j’ai déjà couché avec une fille, c’est très facile pour moi de ne plus jamais la rappeler. Et pourtant s’il faut bien voir, je ne suis pas un si mauvais compagnon que ça. Mais c’est parce que les femmes ne savent pas comment il faut se comporter pour rencontrer le mari idéal…

 

couple qui joue à la playstation
Une femme doit partager des moments de détente avec son homme

 

L’élégance

L’élégance est la porte d’entrée de l’amour. C’est-à-dire que pour qu’un homme tombe réellement amoureux d’une femme, il faudrait que cette femme-là essaye de rester toujours sexy et attirante devant ses yeux.

Ça veut dire que si je t’appelle et que je te demande de me retrouver quelque part à Ndokoti, il faudra que tu fasses l’effort de t’arranger au moins un peu avant de venir me retrouver. Parce que dans plusieurs ménages, il y a des femmes ici qui se négligent comme de vieilles serviettes parce qu’on leur a déjà mis la bague au doigt. Il y a des épouses qui ne savent pas que c’est tous les matins que tu dois essayer de re-séduire ton mari. Car pour moi hein, il faudrait que ton homme ait l’impression de te redécouvrir à chaque seconde. Il faut aussi que quand ton mari enlève ta jupe, il n’ait même pas une petite idée de ce qui peut (ou pas) se trouver à l’intérieur !

 

La nourriture

Ce n’est pas une question de gourmandise. Ça veut simplement dire que si j’ai une femme qui me fait à manger régulièrement et correctement, pourquoi voulez-vous que j’aille me casser la tête avec les filles qui ne font que me demander d’aller leur acheter les viennoiseries dans toutes les boulangeries de Douala ?

Puisque la nourriture dans un couple, c’est le nerf de la guerre ! Vous-mêmes vous ne voyez pas que quand un Camerounais baratine une Camerounaise, ça se passe toujours à côté d’un vendeur de poisson braisé, de poulet rôti ou bien de chawarma ?

Pour revenir à moi, j’étais tombé amoureux d’une fille parce qu’elle volait souvent la nourriture dans leur maison pour venir me donner cela dans ma petite chambrette là-bas à Déido… J’avais aimé une autre fille parce qu’elle venait de temps en temps me faire à manger, et parfois aussi elle me gardait une bonne bouteille de Guinness Smooth. Donc quand je vous dis que l’homme c’est la nourriture, je vous assure que vous pouvez transformer confisquer son gros cœur si vous décidez de vous occuper correctement de son petit ventre.

 

jeux amoureux dans un couple
Le sexe ne devrait pas être tabou dans une relation amoureuse. @dreamstime

 

Le bas-ventre

C’est presque la même chose que le ventre, mais c’est situé un peu plus bas. Et c’est un peu plus poilu aussi… Et il y a des hommes ici qui peuvent manger la chose-là trois fois par jour sans même se rassasier hein, alors que toi tu es déjà fatiguée jusqu’ààààààà… Mais… Mais pourquoi tu ne le laisses pas alors aller manger le piment-là avec les autres filles ?

Non, sérieusement, on ne s’amuse pas avec le bas-ventre ! Si tu sens qu’un homme sera capable de t’aimer t’apprécier un jour, donne-lui le machin-là ! Même si c’est le premier jour, il y a quoi ? N’est-ce pas il y a des gars ici qui attendent huit mois avant d’apercevoir ton caleçon, mais dès qu’il est monté sur toi n’est-ce pas il disparaît aussi le premier jour ? Hein ? Tu ne vois pas que celui-là t’a plutôt perdu beaucoup de temps pour rien ?

Parce que si ça ne dépendait que de moi hein, une femme doit satisfaire son mari à 99,99% de ses désirs (même si elle est en période). Mais attention hein, il faudra qu’elle innove un peu. Je ne suis pas en train de te dire que tu vas aller t’étaler sur le matelas comme un vieux crocodile qui a bu le somnifère hein, nôôô ! Il faudra que tu innoves un peu. Il ne faut pas laisser que ton mari fasse seulement des va-et-vient comme s’il était déjà en train de se métamorphoser en missionnaire…

 

L’intelligence

Ça c’est un point qui m’embête un peu. Parce que pour mon cas personnel, je n’aime pas trop sortir avec les longs-longs crayons. J’aime les filles qui ont une « belle intelligence ». C’est-à-dire une fille qui n’est pas trop scientifique, mais qui peut quand même te parler de presque tous les sujets. Une fille qui est connectée sur les réseaux sociaux pour de bonnes raisons, et qui peut aussi connaître la capitale politique d’un pays comme le Tadjikistan (non, non, là j’exagère !)…

Parce que ce qui effraie vraiment les hommes, ce sont surtout les demoiselles qui sont vraiment très stupides. Comme par exemple l’autre jour, je dis à une jolie fille qui était dans ma chambre que « Mets-moi un peu France24 ! » Et elle me demande : « 24 quoi ? » Tsuip ! Je lui ai directement demandé de me rétrocéder ma télécommande.

Parce que même si une fille n’a pas trop fréquenté est bête n’importe comment, il y a quand même des petites choses que ta petite amie devrait quand même essayer de connaître. Il y a des savoirs universels que toi-même tu peux lui inculquer de temps en temps, quand elle a déjà bien nourri ton gros ventre et surtout ton petit bas-ventre. Car il faudrait que les femmes apprennent à être curieuses pour se cultiver et s’informer un peu (il n’y a pas que la Saint-Valentin dans la vie), parce qu’un homme s’ennuie très vite avec une femme qui n’a rien d’autre dans le cerveau que la date de son propre anniversaire.

 

le couple Macron
C’est Brigitte Macron qui a complètement façonné son compagnon

 

Voici comment « fabriquer » le mari idéal

Donc comme je vous disais hein, je suis parfois un mauvais petit ami comme Pierre La Paix Ndamè. Mais s’il faut bien voir, c’est surtout parce que les filles que j’ai aimées m’ont laissé croire que je n’avais pas encore rencontré la femme idéale…

 

Pour que je devienne un bon compagnon, il ne faut plus que les filles me soumettent des problèmes d’argent à chaque fois qu’elles ouvrent la bouche, comme si j’étais subitement devenu un porte-monnaie ambulant.

Pour que moi je devienne « fiançable », j’ai aussi envie de savoir que ma copine pourra m’aider lorsque moi aussi je vais me retrouver parfois dans des difficultés.

Pour qu’on ne pense plus que je suis un mauvais garçon qui s’évapore dans la nature dès qu’il a déjà obtenu sa chose, je ne veux plus que les femmes couchent avec moi comme si elles me faisaient une récompense.

 

Je ne veux plus qu’elles m’interdisent de me promener avec mes amis ou bien avec ma famille. Je ne veux plus qu’elles me parlent seulement du mariage et de nos fiançailles. Je ne veux plus qu’elles me comparent avec les autres maris du quartier ou bien avec leurs anciens ex. Je ne veux plus qu’elles se comparent elles-mêmes avec les femmes qui se maquillent souvent dans les séries brésiliennes.

Parce que si un homme est tranquille avec sa femme et que la fille-là reste simple, honnête, très peu jalouse et toujours disponible pour essayer de le conseiller et de le comprendre, l’homme-là va tout faire dans sa vie pour devenir romantique avec cette Camerounaise jusqu’à la fin de ses jours.

Et c’est pour ça que les gens vont dire qu’il est le mari idéal…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je ne suis pas (encore) le mari idéal

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Cameroun : mais que se passe-t-il avec les réseaux sociaux ?

En l’espace de quelques semaines, on a vu comment le rappeur Maahlox, puis l’évêque de Bafia, puis la chanteuse Charlotte Dipanda se sont succédé à la Une sur les réseaux sociaux. Mais dès qu’il faut parler des vrais sujets il n’y a plus personne !

 

téléphone connecté à Facebook
Certains Camerounais ne s’informent que par les réseaux sociaux

 

La désinformation

La spécialité n°1 des Camerounais sur les réseaux sociaux, c’est la désinformation. En effet, dès que quelqu’un entend parler d’une rumeur, il se met à divulguer cette intoxication sans réfléchir ! Comme chacun veut montrer aux autres qu’il est très bien informé, du coup tout le monde est capable de nous désinformer à n’importe quel moment…

Sérieusement, les Camerounais aiment trop nous montrer qu’ils ont le fax. Ils aiment trop nous montrer qu’ils ont le scoop. Et c’est pour ça que dès que quelqu’un propage une fausse information sur WhatsApp, tous les autres Camerounais vont « partager » cette fausse information sur Facebook, simplement parce qu’ils veulent vous démontrer que eux aussi ils sont déjà à la page…

 

Le divertissement

J’ai l’impression que les Camerounais utilisent les réseaux sociaux comme s’il s’agissait d’une partie de Monopoly ou bien de Scrabble. Quand je discute avec un facebookeur professionnel, il me répond toujours : « je suis venu sur Facebook pour me divertir et pour télécharger le jeu Candy crush sugar… » Tsuip !

Sur WhatsApp alors là c’est grave ! Si ce n’est pas pour aller inboxer les filles qui viennent de poster leurs photos dans un nouveau groupe de discussion, le Camerounais va carrément te dire : « WhatsApp me sert à quoi d’autre ? »

Sur WhatsApp il n’y a que le divertissement et la drague. Sur Facebook il n’y a que le narcissisme et le voyeurisme (on publie même les photos des cadavres !). Sur Instagram ce n’est que le photoshopisme. Sur Twitter, ici au Cameroun chacun se prend pour un « influenceur », mais j’attends toujours une révolution un hashtag qui va enfin « influencer » le quotidien de tous les petits Camerounais…

 

panorama de réseaux sociaux
Quelques réseaux sociaux utilisés par les Camerounais

 

La distraction

La distraction ce n’est pas le divertissement hein, il ne faut pas confondre. Il ne faut pas mélanger les choses. Il ne faut pas confondre le divertissement avec la diversion. Parce que quand tu te distraies de toi-même comme Pierre La Paix Ndamè, ce n’est pas très grave. Mais quand on vous tourne en bourriques et qu’on vous fait réfléchir sur la sexualité de Charlotte Dipanda alors que vous avez des problèmes plus sérieux que ça, alors là c’est très-très-très grave ! Quand on vous fait parler de Maahlox LeVibeur, d’Ingrid Betancourt (pas la Colombienne hein), de Nathalie Koah et de Samuel Eto’o qui était son ex-goléador, vous pensez que ça va changer quoi à votre situation ?

Quand je vois comment les Camerounais sont toujours en train de discuter de sujets futiles sur les réseaux sociaux, ça me donne seulement la surtension ! Jusqu’à il y a même des groupes sur Facebook où les seuls sujets de conversation sont : Cristiano Ronaldo, le prix de la bière, les meilleures coiffures de Chantal Biya, le regard perçant de Pierre Abena, les occasions ratées de Vincent Aboubakar, etc.

 

L’endoctrinement

L’endoctrinement c’est presque la même chose : parfois tu peux te connecter et tu vois comment un marabout est en train de te proposer tous ses services. Parfois tu peux tomber sur un vendeur de produits qui te promet que ton bangala sera plus costaud et plus long que celui de Rocco Sifredi. Parfois tu vas rencontrer un faux pasteur (est-ce qu’il y a même les vrais ?) ou bien un faux prêtre, et c’est lui qui va te dire qu’il connaît le chemin qui peut vous mener tous les deux vers le Paradis…

Parfois tu vas tomber sur un charlatan qui sait comment on soigne le VIH-Sida depuis les années 1991. Tu vas tomber sur un homosexuel qui va essayer de te convertir. Tu vas rencontrer un partisan du SDF qui va te démontrer que « John Fru Ndi est encore jeune jusqu’ààààààà… » Et c’est cet opposant qui va te demander de ne pas faire confiance à Cabral Libii pour les élections de 2018…

 

citoyen en possession d'un smartphone
La majorité des Camerounais dispose d’un smartphone pour accéder à Internet

 

Cameroun : mais que se passe-t-il au juste avec les réseaux sociaux ?

Depuis plusieurs semaines, on voit comment Rigobert Song puis Monique Koumatékel puis encore Bernard Tchoutang se sont tous succédé à la Une sur nos réseaux sociaux. Mais dès qu’il faut s’inscrire sur les listes électorales il n’y a plus personne !

Que se passe-t-il sur Facebook ? Les Camerounaises vendent le piment, les Camerounais prennent les photos des accidentés et ils les publient, les antisportifs malparlent des artistes pour faire le buzz et les autres anonymes se contentent de la manipulation, de la jalousie, de la mégalomanie et du kongossa.

Que se passe-t-il sur WhatsApp ? Les blagues de Robert Mugabè qui ne me font pas rire, les jeux de mots pourris et les devinettes à la con, les groupes qui ne t’apportent rien d’autre que les mangeuses de nkondrè qui sont encore là pour te revendre la même-même pistache.

Mais que se passe-t-il au juste sur Google+ ? Ou sur Snapchat ? Ou sur Messenger ? Ou sur Imo ? Ou sur l’écran d’accueil de n’importe quel téléphone smartphone Androïd ?

 

Parce que, ici au Cameroun, dès qu’il faut parler des vrais sujets il n’y a plus personne ! Dès qu’il faut se mobiliser pour défendre la condition des femmes et la situation des enfants africains, il n’y a plus personne. Dès qu’il faut parler de la corruption dans les services administratifs, du chômage, de l’injustice dans les tribunaux et de la défaillance de nos systèmes éducatifs et sanitaires, il n’y a plus personne. Dès qu’il faut demander à Paul Biya de laisser le pouvoir et d’aller se reposer parce qu’il est déjà totalement et complètement vieux déconnecté, il n’y aura plus aucun Camerounais pour discuter avec vous sur les réseaux sociaux.

Sauf si… Sauf si vous leur demandez de participer à une autre futilité comme le #BidoungKpwattChallenge

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je ne sais pas ce qui se passe

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


L’affaire Charlotte Dipanda

Ça ne fait même pas encore un mois que je vous disais ici que l’homosexualité n’est pas un péché. Et moins de trois semaines plus tard, les Camerounais sont déjà en train de raconter partout-partout que Charlotte Dipanda est une lesbienne !

 

Charlotte Dipanda avec une guitare
L’artiste-musicienne Charlotte Dipanda

 

Info ou intox ?

On sait quoi ? Est-ce qu’on dort avec elle ? Est-ce qu’on lui a déjà posé la question ? Est-ce que quelqu’un a déjà eu le courage d’aller se placer devant Charlotte Dipanda et de lui demander : « Je dis hein, Charlotte, est-ce que tu es vraiment une lesbienne ? ».

Donc pour le moment ça reste encore une rumeur. Je peux même dire que c’est une « infox ». Puisque du jour au lendemain, on a seulement vu comment Facebook était assailli par une série de photos sur lesquelles notre chanteuse était en compagnie d’une autre femme. Et les Camerounais ont directement conclu que Charlotte Dipanda était homosexuelle…

 

C’est quoi le problème ?

Même si elle était effectivement homosexuelle, je ne vois vraiment pas où se situerait le problème. Parce que n’est-ce pas chacun a sa vie ici dehors ? N’est-ce pas chacune peut décider de sortir avec celui (ou bien avec celle) qu’elle veut ? N’y a-t-il pas des filles qui me barrent tous les jours la route en me disant que je ne suis pas leur type de mec ? Hein ? Est-ce que je suis alors allé leur faire un procès d’intention à cause de ça ?

Non, sérieusement, je ne vois même pas où est effectivement le problème. Surtout que Charlotte Dipanda n’a même pas encore nié hein, mais les gens continue toujours de bavarder. Donc on veut me dire qu’elle est la seule lesbienne qui existe ici au Cameroun ? Et même si elle faisait effectivement l’amour avec une autre femme, on veut me dire qu’on va porter plainte contre elle au tribunal ? Que Pierre La Paix ne va plus acheter ses CDs et que nous allons la boycotter lors de ses concerts ? Que les gens vont aller se désabonner de sa page Facebook en disant que c’est parce qu’elle serait homosexuelle ?

 

Charlotte Dipanda en compagnie de Patricia Essombo
Voici les photos qui ont provoqué le scandale

 

Qui sont les filles sur les photos ?

Revenons même à l’origine du « problème ». Parce que la semaine dernière je suis tombé sur des publications où les gens disaient que Charlotte Dipanda est la cible d’une campagne de calomnie, de dénigrement et de sabotage.

Quel sabotage ? Et comme je ne comprenais rien à tous ces gens qui écrivaient sur leur mur que « Je suis Charlotte Dipanda », j’ai même failli penser qu’elle était morte. Et c’est après ça que j’ai reçu des photos sur lesquelles elle était en train de se faire enlacer et bisouter par une autre fille. Puis on m’a dit que cette autre fille avait pour nom Patricia Essombo et qu’elle était la cousine germaine de notre Dipanda. On m’a dit que les deux cousines sont très très proches (trop trop proches même). Que les deux voyagent toujours partout ensemble. On m’a dit que Patricia Essombo aime toujours faire beaucoup-beaucoup de bisous à toutes les personnes qui sont vraiment ses amies. Et que les photos qu’on nous présente aujourd’hui comme étant la preuve de l’homosexualité de Charlotte, ce sont en réalité des images qui ont été filmées depuis le 1er trimestre de l’année 2015…

 

Pourquoi cette rumeur a-t-elle causé autant de bruit ?

C’est très simple : cette rumeur a causé autant de bruit parce que Charlotte Dipanda est une icône musicale nationale. Elle chante bien, elle est presque jeune, et en plus elle est très-très-très belle. Elle a réussi à remplacer la gracieuse Grâce Decca pour devenir l’égérie internationale de la beauté camerounaise…

Donc, elle est très belle. Tous les hommes d’affaires fantasment sur elle (et même les hommes qui ne font pas les affaires). Et comme on ne la voit jamais avec un homme dans ses bras ou alors avec une star qui va lui promettre le mariage en Mondovision, ça nous étonne quand même un peu. Comme elle n’aime pas trop parler de sa vie sentimentale alors qu’on sait bien qu’elle a forcément une vie sexuelle, ça laisse la porte ouverte à toutes les rumeurs. Et c’est pour ça que quand ce ragot est arrivé sur son homosexualité, ça nous a fait oublier les enquêtes sur l’évêque de Bafia ou encore les défaites des Lions Indomptables contre la Colombie (0-4) et ensuite le Chili (0-2)…

 

Charlotte Dipanda qui sourit
Charlotte Dipanda est une artiste très appréciée des Camerounais

 

L’affaire du lesbianisme de Charlotte Dipanda

Donc ça ne fait même pas encore un mois que je vous parlais de l’homosexualité ici. Et en moins de trois semaines, les Camerounais sont déjà en train de propager que Charlotte Dipanda serait devenue une lesbienne !

Charlotte Dipanda est une artiste ! Et c’est la seule chose que nous devons retenir, puisque c’est la seule chose qui nous a permis de remarquer qu’il y a une Camerounaise qui s’appelait Charlotte Dipanda.

Charlotte Dipanda a aussi le droit à sa vie privée. Ça peut plaire comme ça peut déplaire, mais elle n’est pas obligée de nous révéler avec qui elle fricote ou bien avec qui elle fait ses galipettes.

Charlotte Dipanda n’est pas réellement une homosexuelle, comme c’est ce que vous aviez envie de savoir.

 

Parce que ce qui m’énerve vraiment ici chez certains Camerounais, c’est parce qu’ils sont toujours intéressés par des histoires qui sont inintéressantes. C’est parce que c’est très facile de les dérouter et de les distraire avec quelques maigres photos. C’est parce qu’au lieu d’aller se faire inscrire sur les listes électorales pour changer leur pays quotidien, ils sont seulement là en train de vouloir savoir si leur chanteuse préférée est déjà devenue une partisane du saphisme.

Et à la fin hein, voilà comment une affaire banale peut devenir la priorité de tous les Camerounais qui habitent aussi déjà sur les réseaux sociaux…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je suis #Maahlox

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Maahlox, mouff ta maman !

Quand je vois comment quelqu’un qui est censé représenter un modèle pour la jeunesse camerounaise se comporte comme un cochon sur les réseaux sociaux, je suis vraiment un peu dérangé. Et le pire dans tout ça, c’est que Maahlox LeVibeur n’est pas la seule personne à condamner dans cette histoire…

 

Le comportement de Maahlox lui aurait valu une convocation au SED, selon certaines rumeurs. Source: @Le quatrieme pouvoir

 

Qui est Maahlox LeVibeur ?

Normalement je ne devais même plus le présenter puisque tout le monde tous les Camerounais le connaissent déjà bien. Mais depuis que j’avais écrit ici que j’étais un fan de lui en juin 2016, j’ai l’impression que je ne le reconnais plus. J’ai l’impression que le musicien Kenfack Jean-Jules (c’est son vrai nom) s’est définitivement spécialisé dans la pornographie et dans le trash. Car même si ses beats et ses mélodies se sont nettement bien améliorés depuis ces derniers mois, j’ai encore beaucoup-beaucoup de mal à me retrouver au beau milieu de ses paroles et de ses totems…

 

pochette du single de Maahlox "écraser le pistache"
Maahlox s’inspire surtout de la grivoiserie camerounaise pour composer ses chansons

 

C’est quoi son problème ?

Son premier problème, c’étaient d’abord les textes de ses chansons. Puis il a levé le niveau en réalisant des vidéogrammes dans lesquels il exposait la nudité et les fesses de nos Camerounaises (c’est pour ça que ses clips sont interdits dans la plupart de nos chaînes de télé). Puis il a commencé à se chamailler avec les managers et les artistes qui sont dans le milieu du show-business camerounais… Tsuip !

Son vrai problème, c’est son langage. Comme par exemple lorsqu’il avait insulté les gens des Canal d’Or. Mais ce qui m’a vraiment choqué et énervé, c’est quand il a déshonoré la mémoire de l’évêque de Bafia qui se serait jeté dans les eaux de la Sanaga. Et ce n’était même pas la première fois ! Puisque sur sa page Facebook il n’y a que les « Mouff, ta maman », les « Sales porcs », les « Fils de vipère », les « Cafards », les « Sales putes » et les « Le cul de sa maman il se suicide qu’il a les problèmes plus que les qui ici dehors ? » (sic)

 

Quelques réactions de Maahlox sur sa page Facebook

 

C’est quoi sa défense ?

Au début je le trouvais un peu cohérent malgré son peu d’instruction. Je le trouvais même un peu cultivé à vrai dire. Je le trouvais un peu structuré dans le choix de ses thématiques et dans l’argumentaire de ses explications. Mais quand j’ai discuté avec Pierre La Paix hein, j’ai compris que tout ça ce n’était que de l’esbroufe…

Parce que même si le gars-là passe le temps dire qu’il ne fait que répéter ce qui se reproduit tous les jours au sein de la société camerounaise, il doit savoir qu’il y a une manière de savoir dire les choses. Il doit savoir qu’il y a une manière de savoir montrer les choses. Il doit savoir que ce n’est pas parce que les choses existent qu’on doit dire n’importe comment qu’elles existent. Il doit savoir qu’il n’est pas le seul artiste qui observe ce qui se passe dans la communauté camerounaise. Qu’il n’est pas le seul Camerounais qui a grandi dans le ghetto. Qu’il n’est pas le seul qui connait dire « Mouff, ta maman ! » Et que nous sommes parfois d’accord avec certains de ses messages hein, mais que le véritable problème c’est son comportement en public et surtout la façon dont il est très trivial et très sauvage dans la plupart de ses lyrics.

 

La plupart des chansons de Maahlox concerne la sexualité incontrôlée

 

C’est quoi son rôle normalement ?

Le vrai rôle de Maahlox, c’était normalement de devenir un modèle. Parce que quand Dieu t’a donné la chance d’avoir la visibilité et d’être suivi par des centaines de milliers de personnes, il faut plutôt regarder cela comme une responsabilité que tu devrais avoir. Il faut surveiller ton langage, tes manières, tes habitudes et tes fréquentations. Il ne faut plus utiliser les mots « nyassement » et « écrasement » à tout bout de champ. Il ne faut plus chanter sur le « bon plantain » et le « bon pistache » alors qu’il y a beaucoup d’enfants qui te considèrent comme une référence. Il faut plutôt miser sur ton talent artistique comme tu as fait dans la chanson « Le fou », car c’est une chanson qui est vraiment très bien écrite et qui n’a rien de calamiteux ni de pervers. Il ne faut pas penser que c’est parce que tu fais as fait le buzz que ce que tu es en train de nous dire est forcément bien apprécié. Il ne faut pas miser toute ta carrière sur les clashes, les scandales, les fautes d’orthographe, les provocations personnelles, etc.

Parce que ton vrai rôle c’est de devenir un leader hein, Maahlox, mais j’ai l’impression que tu es en train de profiter de la saleté de la mentalité camerounaise pour en faire de ça ton principal fonds de commerce…

 

capture d'écran du clip "tu montes tu descends"
La nudité et les alcools sont très présents dans les vidéogrammes de Maahlox

 

Maahlox LeVibeur et tous les autres, mouff vos mamans !

Donc franchement, quand je vois un « artiste » qui est censé représenter un modèle pour la jeunesse de mon pays et qui se comporte comme un proxénète dans la plupart de ses chansons (« Tu as combien ? »), ça me fait vraiment beaucoup-beaucoup de peine. Et le pire hein, c’est que Maahlox LeVibeur n’est pas la seule personne à condamner dans toute cette histoire…

 

Mani Bella, mouff ta maman ! Tu viens nous parler du beat alors qu’on sait que tu veux parler du mbitt comme tu fais souvent pour déranger dans tes morceaux pala-palas qui sont généralement pornographiques ?

Moutanguigna Papillon, mouff ta maman ! C’est quel français que tu veux léguer à la postérité camerounaise ? Hein ? Tu dis que ton ami A Moto a fait quoi sur la moto avec les moutons de la moutonnerie ?

Longuè Longuè, mouff ta grand-mère ! Tu chantes bien hein, mais pourquoi tu veux toujours utiliser ta musique pour vouloir régler tous tes problèmes personnels avec Petit-Pays les gens ?

 

Parce que ce qui donne du succès à certains « artistons » comme Maahlox qui sont en réalité des anti-modèles pour notre société, c’est la dépravation des mœurs au sein de la population camerounaise. C’est parce que notre grand public n’est plus du tout vraiment intelligent. C’est parce que nos enfants ne s’éduquent plus que par de la mauvaise musique. C’est parce que les gens qui habitent ici adorent les histoires salaces qui se déroulent en-dessous de la ceinture, et donc ils aiment les musiciens qui montent sur scène et qui se déshabillent et qui insultent les gens et qui se permettent de commencer tous leurs concerts en disant carrément « Mouff, ta maman ! »

 

Ecclésiaste DEUDJUI, ma maman n’est pas dans vos choses

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Cameroun : les dérives de l’affaire de l’évêque « dans l’eau »

Dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 mai 2017, on a trouvé la voiture d’un évêque sur le pont de la Sanaga, à Ebebda. Sur les sièges, il y avait un mot : « Je suis dans l’eau ».

Et là, les problèmes des Camerounais ont commencé.

 

évêque Balla
Portrait de l’évêque disparu Jean-Marie Benoît Ballla

 

D’abord, les faits

Personne n’était là. Mais on raconte que Monseigneur Jean-Marie Benoît Balla a quitté le diocèse vers les 23h30. Ensuite, il est monté dans sa Prado de marque Toyota (les prêtres camerounais aiment les grosses voitures), il a mis un CD de James Brown et il a directement pris la route qui le menait vers la sortie de la ville de Bafia.

Personne n’était là. Mais, pour une raison que l’on ignore, il n’est pas d’abord rentré chez lui pour enlever au moins sa soutane. Puisque, quand il a pris la route pour Yaoundé,  on a seulement retrouvé son véhicule à près de 55 km de Bafia, dans la petite ville d’Ebebda. C’était sur le pont de la Sanaga. La portière du chauffeur était grandement ouverte. Et, sur les sièges, on a trouvé un trousseau de clés avec une carte d’identité et aussi un petit mot qui était bien lisible et qui disait que « Je suis dans l’eau ».

 

pièces d'identité dans la voiture
Les pièces d’identité de Mgr Balla ont été retrouvées dans son véhicule

 

Puis les réseaux sociaux

J’ai appris la disparition de Monseigneur Jean-Marie Benoît Balla par pur hasard ! D’ailleurs, je ne savais même pas qu’il vivait… Mais comme j’étais dans le bureau d’une secrétaire qui était constamment connectée sur Internet Facebook, c’est elle qui nous informé que l’évêque de Bafia venait de se « suicider ». Puis quand j’ai discuté avec Pierre La Paix sur WhatsApp, c’est lui qui m’a envoyé les premières images de cette disparition de missionnaire.

Le lendemain, le #JeSuisDansLeauChallenge était déjà sur les réseaux sociaux. Mince alors ! Le respect a foutu le camp dans ce pays-ci ! Comment est-ce possible que quelqu’un disparaîsse, et de surcroît un envoyé employé de Jésus-Christ, et que les Camerounais s’amusent avec sa mémoire comme ça ? Parce que, même sur Instagram, je n’ai pas vu une seule photo de compassion ! Je n’ai pas vu un seul tweet de commisération sur Twitter. J’ai seulement vu des gens sur les réseaux sociaux qui faisaient des jeux de mots sarcastiques avec les phrases « Je suis l’eau », « Je suis dans le bar », « Je suis dans la chambre », « Je suis chez ma bordelle ».

 

parodie de Mink's
L’une des multiples parodies sur la disparition du prélat de Bafia

 

Puis, les enquêtes officielles

J’espère que ça ne va pas tomber « à l’eau », comme la plupart des commissions d’enquêtes que Paul Biya met souvent sur pied pour calmer nos esprits. Parce que, dès le premier jour, on a vu des préfets et des sous-préfets en train de se photographier sur le vieux pont de la Sanaga. On a vu des experts en graphologie, qui ont pris le petit papier où il y avait écrit « Je suis dans l’eau », et ont dit qu’ils allaient vérifier si c’était la vraie signature de monsieur Monseigneur.

Les enquêteurs ont d’abord pensé à un enlèvement, puis à un suicide, puis à un assassinat. On a vu les pompiers du Département du Mbam fouiller les eaux pendant plus de 48 heures, et avec l’aide de quelques pécheurs. On a vu le lieutenant Columbo, qui nous a indiqué l’absence de traces d’agression physique sur la Land Cruiser blanche. On a même pensé à un exil déguisé, puisque des criminologues chevronnés ont imaginé que « Je suis dans l’E.A.U. » voulait en réalité dire « Je suis dans l’Exil Aux Usa ».

 

enquêteurs autour d'une voiture
Brigade d’enquêteurs sur les lieux de la disparition

 

Puis, les dérives

La première dérive a eu lieu lorsque j’ai lu le papier de J. Rémy Ngono. Il faisait la liste des prélats qui ont été assassinés au Cameroun depuis 1982, depuis que Barthélémy Mvondo est au pouvoir (donc, si l’on suit son raisonnement, c’est lui qui les a tués ?).

La deuxième dérive a eu lieu lorsque les pasteurs des églises réveillées ont profité de cette histoire pour dire à leurs fidèles : « Voilà Satan qui est déjà en train de reprendre le Pouvoir ! »

La troisième dérive a eu lieu quand des gens ont balancé l’image d’un accident qui avait eu lieu en Côte-d’Ivoire en août 2011, en faisant croire qu’on venait de retrouver le corps de l’évêque Balla.

La quatrième dérive a eu lieu quand le chanteur Maahlox LeVibeur (qui est censé être un modèle pour la jeunesse) s’est exprimé trivialement et irrévérencieusement au sujet de la disparition d’un homme de Dieu.

Et a cinquième dérive, c’est lorsque mon ami One Love a sorti une chanson sur cette affaire en moins de 24h ! Il a chanté « Je suis download », mais tout le monde comprend bien qu’il voulait nous informer qu’il était aussi déjà dans le marigot…

 

fouilles dans la Sanaga
La recherche du cadavre a nécessité 48 heures de fouilles

 

L’histoire de l’évêque de Bafia qui « se serait » jeté dans la Sanaga…

Donc depuis le mercredi 31 mai 2017, les Camerounais ne comprennent plus rien dans cette affaire ! Soit il s’est vraiment jeté lui-même dans l’eau oooh… Soit on a seulement jeté son corps dans l’eau oooh… Soit il a voulu se jeter dans l’eau parce que les mauvaises langues racontaient que son évêché était devenu le plus grand centre de formation de la pédophilie et de l’homosexualité oooh…

 

Il nous a mis dans l’eau en tous cas. Parce qu’on ne sait pas pourquoi il a fait ça, qui l’a aidé à faire ça ou si on l’a forcé à exécuter ce genre de bêtise.

Il nous a révélé qu’il était « dans l’eau ». Puisqu’au Moyen-Âge, cette expression signifiait que tu étais pris dans un piège et que tu ne savais pas que faire pour t’en extirper.

Il nous a noyés comme on noie les poissons qui ne savent pas nager : comment peux-tu restas plus de deux jours dans un fleuve, sans que ton ventre ne soit ballonné et qu’en plus, on ne trouve pas d’eau dans tes poumons ?

 

Et c’est pour ça que, lorsqu’on a retrouvé son corps vendredi matin, dans une petite rivière de la circonscription de Monatélé, les gens ont commencé à parler de vampirisme et de sorcellerie. Les traditionalistes ont répété que c’était une honte de se suicider ici en Afrique. Les grands théologiens ont commencé à nous parler de théories du complot. Le nonce apostolique a été affecté en Indonésie. Les grands marabouts ont commencé à invoquer les grands esprits ainsi que les grands ancêtres. Les grands médecins légistes ont commencé à examiner le cadavre ; puis, ils ont confirmé qu’il s’agissait bel et bien de cet évêque, né le 10 mai 1959 à Oweng, et qui avait été nommé par le pape Jean-Paul II au cours du mois de mai de l’année 2003.

Et à l’époque, tous les gens qui pleurnichent aujourd’hui ne savaient même pas qu’il y avait un évêque exerçait, là-bas, dans la ville de Bafia.

              

Ecclésiaste DEUDJUI, je ne suis pas dans le lot

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans !

Quand je disais ici l’année surpassée que j’avais déjà trente-trois ans, moi-même je pensais que c’était la blague ! Mais samedi dernier pendant mon anniversaire, j’ai constaté que je viens d’avoir complètement trente-cinq ans. Et j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne parfois à faire le bilan de notre vie…

 

Ecclésaiste Deudjui et Maman Gisèle à Foumban
En 2013 j’étais à Foumban avec ma grand-mère

 

Je ne suis pas (encore) marié

Pas parce que les femmes me manquent hein, mais parce que je suis certainement un garçon désordonné. Et parce que quand j’étais plus jeune, je m’étais toujours imaginé que le mariage ne servait franchement à rien. Je m’étais imaginé que les femmes sont absolument des diablesses. Je m’étais imaginé que l’amour dure seulement trois ans, mais ensuite j’ai compris qu’on n’a pas seulement besoin d’amour lorsqu’on a envie de passer le restant de sa vie avec une Camerounaise…

Je ne suis pas encore un homme marié. Et si le mariage avait été mon objectif, alors ce serait peut-être moi le problème. Puisque je viens de comprendre que c’est très important de se mettre avec une femme et pourtant je ne me marie toujours pas. Puisque je suis vraiment tombé amoureux de beaucoup-beaucoup de filles, mais que ça n’a jamais duré plus de trois ans. Puisque les femmes que j’ai vraiment voulu épouser n’ont jamais voulu me marier. Puisque j’ai déjà trente-cinq ans, et donc si je ne suis pas encore marié c’est que c’est forcément moi le problème…

 

Je suis déjà en train de vieillir

Pas seulement en âge hein, mais aussi physiquement. Parce que quand tu rencontres tes anciens amis et qu’ils te disent que « Mince alors ! Tu as pris du poids hein », ça craint. Quand tu postes ta photo sur WhatsApp et que l’une de tes nièces te dit que « Tonton, tu as vieilli hein », ça te laisse songeur. Quand tu vois comment ton petit ventre est en train de prendre de l’ampleur, comment ton visage se froisse et se plisse, et comment tu n’arrives même plus à courir, c’est là que tu comprends que tu es vraiment déjà correctement en train de vieillir…

Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans, mais je ne le dis pas à tout le monde. Il y a beaucoup de collégiennes qui peuvent me zapper rien que pour ça. Il y a certains concours administratifs que je ne peux même plus faire. Il y a des compétitions sportives où je ne peux même plus m’inscrire (je m’inscris plutôt chez les vétérans). Il y a des émissions à la télévision que je ne peux plus regarder en public. Il y a des coiffures osées que je ne peux plus oser tenter de faire. Il y a des vêtements que je ne peux plus jamais porter. Et si par hasard j’oublie par malheur que je suis déjà en train de vieillir, il y aura toujours un petit garçon dans la rue qui sera forcément en train de m’appeler « Le père ! »

 

photo de famille au lycée de Ndikiniméki
C’est en 1997 que j’ai rencontré Florian Ngimbis et Fabrice Nouanga

 

Qu’est-ce que j’ai fait pour mon pays ?

Jusqu’ici, rien du tout ! Parce que depuis que je suis né, je n’ai jamais voté par exemple. Est-ce que c’est alors bien ? Est-ce que nous allons continuer à rester sur notre canapé et à poster sur Facebook que « Paul Biya doit partir » ? Hein ? Est-ce qu’on change de Président comme si on commandait la Malta Guinness au bar ? Est-ce qu’on va passer notre temps à critiquer le Gouvernement sans jamais leur proposer une alternative ? Est-ce qu’on va continuer avec le népotisme et la gabegie ? Est-ce qu’on va continuer à voler quand c’est nous qui sommes dans le mangement et dans la mangeoire ? Hein ? Parce que c’est bien beau de se demander ce que votre pays a prévu pour vous hein, mais moi j’ai déjà commencé à me demander ce que je prévoirai pour le Cameroun…

 

Qu’est-ce que j’ai fait pour ma famille ?

Jusqu’ici, pas grand-chose ! En dehors de l’amour, bien sûr, puisque j’aime les membres de ma famille plus que n’importe quoi ou bien n’importe qui au monde…

Aujourd’hui j’ai trente-cinq ans, et je viens de souhaiter une bonne fête des mères à ma maman et à ma nourrice. J’attends la fête des pères pour aller embrasser mon papa à Souza. Je suis un fanatique de tous mes neveux, puisque je les ai vu grandir dans mes mains et certains parmi eux sont dorénavant devenus des adultes !

Je n’ai pas encore fait grand-chose pour ma famille, et pourtant certains parents ont déjà commencé à disparaître. Certains sont partis sans atteindre la moitié de mon âge, et d’autres sont déjà devenus très-très-très vieux. Comme ma Maman Gisèle qui est à Foumban, et qui m’a élevé pendant mes premières années. J’ai souvent envie de me poser la question de savoir ce que j’ai déjà réellement fait pour ma grand-mère.

 

Ecclésiaste Deudjui et Limaleba Franck William en tenue de sport
En 1997 je rêvais de devenir un footballeur avec mon ami Nino

 

Je viens d’avoir trente-cinq ans…

Donc l’année surpassée, je disais à Pierre La Paix que j’ai l’âge de Jésus-Christ et moi-même je pensais que c’était une farce. Mais le 27 mai lors de mon anniversaire, j’ai constaté que j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne à faire parfois le bilan de notre vie…

 

En 1987 j’avais cinq ans. J’avais un seul petit-frère, je vivais à Nkongsamba, j’étais amoureux d’une petite métisse que je n’ai plus jamais revue et qui s’appelait Armelle.

En 1997 j’ai eu quinze ans. Je venais de passer mon BEPC, je rêvais de devenir un footballeur et c’est là que j’ai rencontré les meilleurs amis de toute ma vie.

En 2007 j’ai eu vingt-cinq ans le 27 mai, et c’est là que je suis tombé amoureux de la ville Douala. J’ai aussi commencé à aimer les Camerounaises et je suis devenu un fanatique de l’écrivain Alain Mabanckou.

 

En 2027 j’aurai quarante-cinq ans, si je suis malheureusement encore vivant. Parce que quand les gens ont commencé à me souhaiter « Joyeux anniversaire » le samedi dernier, j’ai constaté que je suis déjà en train de mourir. Je suis déjà en train de me rapprocher de la tombe. Je suis déjà en train de m’éloigner de la jeunesse. Je n’ai pas vu le temps passer puisque hier j’avais seulement cinq ans, et aujourd’hui j’ai déjà plus de trente-cinq ans. Et c’est là que j’ai compris qu’il faut qu’on apprenne à faire rapidement le bilan de notre existence…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, merci pour tous vos vœux

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Cameroun : il ne faut plus condamner les homosexuels !

Samedi dernier, le 20 mai,  pendant le défilé pour célébrer la fête nationale du Cameroun, je rencontre un ancien collègue qui me dit : « sais-tu que le 17 mai c’était la Journée Internationale de la lutte contre l’homophobie ? », quand il m’a dit ça, je lui ai directement répondu que le Cameroun est certainement l’un des pays les plus homophobe au monde…

 

manifestations
Manifestations anti-homophobes lors d’un sommet UE-Afrique. Source: @europolitics

 

On ne choisit pas d’être homosexuel

Ce que les Camerounais ne savent pas, c’est que l’homosexualité ne se choisit pas. Ce n’est pas comme si, à ta naissance, quand on accouche ta mère, la sage-femme t’amenait directement devant tes parents et te demandait « je dis hein, as-tu envie d’être un hétérosexuel, un bisexuel ou alors un homosexuel ? » Nôôô ! Ça ne se passe pas comme ça. Parce que si on demandait à tous nos bébés de choisir leur orientation sexuelle, « personne ne choisirait une sexualité qui lui causerait autant de problèmes » (Desmond Tutu).

L’homosexualité n’est donc pas un choix. L’homosexualité n’est pas un caprice. L’homosexualité n’est pas un luxe. Et avant de savoir ce que c’est, il faut d’abord que je commence par vous expliquer ce que l’homosexualité n’est pas ne sera jamais…

 

L’homosexualité ne donne pas l’argent

Ça c’est encore une idée reçue de la population camerounaise. Parce que, quand tu deviens riche ici, on va directement commencer à raconter que tu es devenu homosexuel…

N’importe quoi ! Donc les gens ne peuvent plus travailler ? Les ministres ne peuvent plus voler normalement ? Les hommes d’affaires feymen ne peuvent plus nous escroquer en paix ? Les chefs d’entreprises ne peuvent plus exploiter leurs employés pendant des années et des années ?

Nôôô ! Il faut qu’on arrête ça. Il faut qu’on arrête avec la malbouche. Il faut qu’on vous informe aussi qu’il y a des homosexuels qui sont correctement pauvres misérables. Il faut qu’on arrête de désinformer nos jeunes étudiants qui sont à la recherche d’un travail. Il faut qu’on arrête de confondre les pratiques sectaires avec les pratiques sexuelles. Parce que si ça donnait vraiment l’argent hein, je vous jure que tous les Camerounais que je connais aujourd’hui seraient déjà automatiquement devenus des milliardaires !

 

Maître Alice Nkom
Maître Alice Nkom est une avocate camerounaise qui milite pour les droits des homosexuels camerounais. Source: Stv

 

L’homosexualité ne se résume pas à la sexualité

C’est même par là que j’aurai dû commencer. Parce que quand on dit « homosexuel », les profanes gens pensent directement au sexe, alors que ça n’est pas une histoire de sexe en réalité !

C’est parce que hein, laissez-moi vous informer que l’homosexualité ne se limite pas seulement à la sexualité. C’est simplement une autre façon d’être. C’est une façon d’être et de penser différente. C’est une sensibilité spécifique. Et c’est pour cela que beaucoup d’homosexuels sont artistes, par exemple de nombreux couturiers de Haute Couture, internationalement connus, sont homosexuels, ceux-là sont particulièrement sensibles à la beauté, aux lignes et aux couleurs.  D’une façon générale, les homosexuels n’aiment pas quand les gens pensent que l’homosexualité se résume exclusivement à la sexualité…

 

Il y a trop de préjugés sur les homosexuels

Le premier préjugé, c’est que les Africains pensent que l’homosexualité a été importée de l’Occident. C’est faux, faux et archi-faux !! Si vous lisez les textes du chercheur camerounais Charles Guebogo (il est encore vivant hein !), vous comprendrez que l’homosexualité existait déjà dans les empires Mandingue et Soudanais, bien longtemps avant l’arrivée des Européens. Et même au Sénégal, il y a un mot ancien (qui se prononce « goor jigeen ») qui désignait les hommes qui couchaient faisaient l’amour avec les personnes appartenant au même sexe…

Autre préjugé, c’est que les gens pensent que l’homosexualité donne le Pouvoir. D’autres personnes pensent aussi que c’est une malédiction qu’on a jetée sur la personne qui est devenue homosexuelle. Ou bien que c’est un fou. Ou bien que c’est une perversion. Ou bien que… Ou bien que… Ou bien que… Mais personne ne s’est jamais approché d’un homosexuel camerounais pour lui demander que « mon frère, pardon explique-moi un peu comment tu vis avec ton homosexualité-là au quotidien »

 

Les homosexuels camerounais vivent dans la persécution

 

Camerounais : il faut arrêter d’augmenter la souffrance des homosexuels !

Donc le mercredi 17 mai 2017, c’était bien la célébration annuelle de l’ « International Day Against Homophobia and Transphobia », ( l’IDAHOT). Et quand mon ami m’a rappelé ça, j’ai directement répondu que les Camerounais sont certainement les plus homophobes sur notre planète…

Il ne faut plus séquestrer les homosexuels ! Simplement parce qu’on a vu deux garçons ou bien deux filles qui sont juste en train de se promener la main dans la main…

Il ne faut plus rejeter les homosexuels ! C’est-à-dire les chasser du domicile familial, les expulser du quartier, ou alors les licencier au travail parce qu’ils ont manifesté un comportement qui vous paraît différent.

Ils sont différents, et alors ? Il ne faut plus stigmatiser les homosexuels, tout simplement.

 

Parce que, comme je vous ai dit tout à l’heure, aucun individu n’aurait le courage de choisir une sexualité qui lui causerait autant de rejet et de difficultés. Aucun individu n’accepterait de survivre dans la persécution et dans la peur. Aucun Camerounais ne souhaiterait se mettre en marge de la Loi pour le simple plaisir. Aucun hétéro ne voudrait se faire passer pour un homosexuel ici au Cameroun, puisque cela pourrait lui coûter la vie dans un pays qui vient pourtant de célébrer ce que mon ami Pierre La Paix appelle souvent « l’Unité nationale »…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne condamne personne

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Le Cameroun est un pays tellement dangereux…

L’autre jour en rentrant chez moi dans la soirée, je suis tombé sur deux individus qui roulaient sur une moto. J’ai d’abord pensé que c’étaient mes voisins, mais le type qui conduisait m’a dévisagé avec un regard de tueur. Et ensuite son ami est descendu avec un long couteau tranchant et en se dirigeant vers moi, puis il m’a menacé : « Je vais t’assassiner ce soir, imbécile ! »

Et je vous jure que hein, si je ne savais pas courir je serais aujourd’hui en train de me reposer tranquillement dans un cimetière…

 

bagarre avec couteau
De simples disputes se terminent parfois dans le drame

 

LE CAMEROUN EST UN PAYS D’AGRESSIONS

Ce n’était même pas la 1ère fois qu’on m’agressait comme ça hein ! Puisque le 14 juillet 2014, il y a deux gars qui m’avaient déjà planté un long couteau tranchant dans l’arrière de mon fessier gauche. En octobre 2011, il y a quatre bandits qui m’avaient coincé avec Pierre La Paix à l’intérieur d’un tourne-dos là-bas à Bonabéri. En septembre 2013, il y a un faux policier qui m’avait déshabillé là-bas vers Village. Puis le 18 août 2016, à Bépanda, il y a trois gars qui m’ont étranglé jusqu’à ils m’ont laissé évanoui parce que j’avais déjà complètement perdu connaissance…

Au Cameroun, les agressions physiques ont lieu partout-partout ! Il suffit qu’il fasse un peu noir, et tu vas voir des gens qui vont venir te réclamer ton ordinateur portable. Il suffit que tu roules avec ta moto dans une zone qui est « interdite » (demandez à mon ami Mathurin). Il suffit que tu sois un peu bourré, un peu ivre, et tu vas voir comment les brigands vont te dessoûler avec quelques violents coups de matraque. Il suffit que tu viennes de bouffer à ta tontine et quelqu’un soit au courant de ça. Il suffit que tu sois seul, que tu sois faible, ou alors que tu sois accompagné d’une jolie fille qu’ils sont sûrs qu’ils ne pourront jamais avoir dans leur vie, et là ils vont venir te barricader le passage : « Périka ! Argent-bijoux-portables ! »

 

LE CAMEROUN EST UN PAYS DE CAMBRIOLAGES

Si je vous liste le nombre de cambriolages qui ont lieu ici par jour nuit hein, vous allez penser que je suis déjà en train de dénombrer la population de la Chine !

Dans certains quartiers populeux, on cambriole déjà les boutiques en plein jour (allez demander à mon ami Jaguar) ! Dans certains sous-quartiers de Yaoundé, on « visite » régulièrement nos maisons presque toutes les soirées ! Dans les quartiers administratifs comme Bonanjo, on « perquisitionne » méthodiquement les bureaux climatisés. Et même dans les quartiers résidentiels comme Bonapriso qui sont pourtant sécurisés par les Français, les braqueurs escaladent parfois la barrière avec leur cagoule noire et leur pistolet automatique, et ils viennent chez toi pour te demander de faire l’amour avec ta propre fille !…

 

une casse
On déguerpit régulièrement les populations pauvres. Crédit: Ecclésiaste Deudjui

 

AU CAMEROUN, IL Y A LES CASSEURS DE TOUS LES CÔTÉS

J’ai vu type qui avait investi presque 500 millions de francs CFA sur une maison ici à Makèpè, et on est venu raser la maison-là comme si c’était un simple château de cartes ! Vrai-vrai ! Alors que quand nous on voyait le Caterpillar arriver, nous on se disait que c’est seulement pour le sissia : « Dis-donc ! Même si ce n’est pas son terrain, qui peut avoir le courage de casser une maison qui a coûté plus de 500 millions de francs CFA ? »

Et pourtant ça m’est arrivé à moi aussi, quand je possédais encore mon cybercafé en décembre 2013 (mais il ne valait pas de 500 millions hein). J’avais payé douze mois de loyer chez un type qui était noir comme le charbon, alors que le vrai propriétaire était rouge comme la bauxite. Et c’est la bauxite-là qui était venue détruire mon cybercafé pour y faire construire sa nouvelle villa…

À Yaoundé, Tsimi Evouna a semé sème la terreur en démolissant les maisons des petits Camerounais. On casse les marchés à Bafoussam sans demander la permission des commerçants. On rase les boutiques ici à Douala. On déguerpit les gens de leur domicile sans même les dédommager ici au Cameroun, et dans tout ça on ne cherche même pas à les relocaliser ou bien à les reloger quelque part…

 

LE CAMEROUN EST UN PAYS DE JALOUSIE EXTRÊME

J’avais vu une femme qui avait organisé un grand défilé de mode à Bonamoussadi, et elle avait donné à boire et à manger à tout le monde. Mais lorsque la pluie est venue gâcher la fête, ce sont ses « meilleures » amies qui étaient assises au 1er rang qui ont commencé à dire que « Dis-donc ! Elle croyait d’abord que quoi ? Hein ? Elle voulait épater qui avec son prêt-à-porter-ci ? Hein ? Elle voulait même d’abord nous montrer que quoi ?… »

Le Cameroun est un pays extrêmement dangereux ! Les gens d’ici aiment faire semblant de sourire avec toi, mais tu ne sauras jamais ce qu’ils ont réellement dans le cœur. Les gens d’ici sont prêts à accepter ta bière, à rire avec ton épouse, à accepter l’argent et le travail que tu vas leur proposer. Mais si jamais le Soleil disparaît sur tes projets, si jamais tu chutes ou si jamais tu commences à finir comme les funérailles, ils seront les premiers à se moquer de toi comme s’ils n’avaient jamais bénéficié de tes services auparavant…

 

une main menottée
La population carcérale ne fait que s’accroître d’années en années

 

EN RÉALITÉ HEIN, LE CAMEROUNAIS EST UN INDIVIDU TELLEMENT DANGEREUX…

C’est vrai que j’étais rentré un peu tard ce soir-là, et c’est vrai que j’étais légèrement ivre. Mais je ne savais pas qu’on agressait déjà dans mon quartier. Je savais que quelqu’un peut t’interpeller en route et puis te bousculer parce qu’il veut subrepticement te subtiliser ton portefeuille, mais je ne savais pas qu’un inconnu pouvait apparaître devant moi et me dire que « Viens ici, espèce d’imbécile ! Je te jure que je vais t’assassiner ce soir ! »

Jusqu’aujourd’hui j’en ai encore la chair de poule…

 

Au Cameroun quand il y a la bagarre, les gens ne séparent pas mais ils cherchent plutôt la machette pour te découper comme si tu étais déjà devenu la viande du crocodile.

Dans notre pays-ci qui va accueillir la CAN 2019, on drogue encore les gens dans les taxis. On donne le somnifère aux filles qu’on a envie de violer. On empoisonne quelqu’un quand on est jaloux de lui ou bien quand on a envie de pratiquer les crimes rituels.

Dans le Cameroun de notre Paul Biya le-plus-beau-le-plus-fort, il suffit d’un moindre rien pour que n’importe quel événement bascule dans le drame.

 

Il suffit d’un mot déplacé. Il suffit d’un mauvais regard. Il suffit d’un mensonge qu’une Camerounaise est allée perpétrer sur ton prénom. Il suffit qu’un individu soit un peu affamé. Il suffit d’une dispute tribale ou familiale.

Parce que quand je pense comment j’ai commencé à crier « Au voleur ! Au voleur ! » en accélérant de toutes mes forces comme si j’étais déjà devenu un sprinter, je n’arrive même plus à fermer l’œil de toute la nuit. Et quand je pense aussi à ces Camerounais qui ont perdu leur vie à cause de l’insécurité grandissante, j’ai parfois envie de déposer les deux genoux au sol : « Oh, mon Dieu ! Comment ça s’est passé pour que le Cameroun devienne un territoire aussi dangereux ?… »

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne suis pas dangereux

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Au Cameroun, personne ne sait que tu es un jongleur

Quand je pars souvent mettre le crédit dans mon téléphone, certaines call-boxeuses me disent toujours que « Dis-donc ! Un monsieur comme toi tu viens seulement faire le transfert de 250 ? »

Et donc parfois ça m’énerve, jusqu’à j’ai envie de leur expliquer que moi je ne suis qu’un simple débrouillard. Parce que dans notre pays-ci hein, la plupart des gens ne savent même pas que tous les Camerounais sont essentiellement des jongleurs…

 

un père et sa fille à l'hôpital
On a toujours des gens qui sont malades dans notre famille

 

LES JOLIES FILLES SONT DES JONGLEUSES

Ne voyez pas les jolies filles comme ça hein, ce sont aussi des jongleuses ! Ne les voyez pas avec les greffes brésiliennes qui sont plus longues que les rastafaris des Jamaïcaines, ou bien avec les tatouages qui sont comme pour le gars qui danse toujours torse nu derrière Maahlox LeVibeur (on me dit qu’il s’appelle Daddy Chanel).

Les jolies filles sont des jongleuses. Parfois tu vois une jolie jeune Camerounaise avec un pantalon qui est bien-bien moulant, mais elle n’a même pas cinq francs CFA dans son porte-monnaie (est-ce qu’elle a même d’abord un porte-monnaie ?) ! Parfois tu vois une jolie jeune métisse au volant de sa Carina ou bien de sa Pajero, mais elle ne sait même pas comment elle va mettre le carburant à l’intérieur. Parfois tu vois une midinette Camerounaise qui est mignonnette, jolissime, sexy jusqu’à ce n’est plus bon, mais c’est elle qui dit tous les jours à son miroir que « Miroir ! Dis-moi comment je vais faire pour réussir à me trouver un bon mari ici au Cameroun. »

Hein ? Vous pensez que c’est facile d’acheter les vêtements et de se coiffer tous les jours alors qu’on n’est pas sûres que ça va plaire aux malhonnêtes garçons camerounais qui passent leur temps à nous faire la cour ?

 

LES GENS QUI PASSENT A LA TÉLÉ SONT DES JONGLEURS

Moi-même-ci qui vous parle, je suis déjà passé à la télévision à plusieurs reprises. Mais… Est-ce que c’est alors pour ça que je vais arrêter de faire mes transferts de 250 ?

Sérieusement hein, les gens qui passent à la télévision sont des jongleurs ! Que ce soient les techniciens oooh, les journalistes oooh, les animateurs oooh, les panélistes qui viennent sur le plateau pour dire que « Il faut que Cabral Libii soit candidat en 2018 », tous les gens qui passent à la télévision sont des jongleurs !

Même Banda Kani qui était l’ancien président du MANIDEM, une fois il est venu dire dans une émission en direct que « Je possède une seule paire de chaussures. » Et les gens pensaient qu’il s’amusait hein ! Une autre fois je me suis retrouvé dans un taxi-brousse avec un célèbre musicien camerounais que vous voyez tous les jours sur Trace Africa, et c’était lui qui était notre chauffard ! Une troisième fois je me suis trouvé nez-à-nez avec un célèbre humoriste bamiléké qu’on écoute dans presque toutes nos chaînes de radio, et c’est lui qui me suppliait que « Mon frère ! Il n’y a même pas une minguili petite minuscule bière pour les pauvres ? »

 

On n’imagine pas dans quelles conditions les gens sont logés

 

LES FONCTIONNAIRES SONT DES JONGLEURS

J’ai la chance de connaître beaucoup d’amis qui sont des fonctionnaires comme Pierre La Paix Ndamè. Mais c’est plutôt une malchance, parce que vers le 15 ils sont toujours en train de m’envoyer des SMS du genre « Ecclésiaste ! Pardon prête-moi quelque chose je vais te remettre à la fin du mois. »

Hum ! Ça laisse qui ?

Avec les fonctionnaires, ils ont un matricule et un salaire qui sont réguliers, mais ce n’est pas facile comme vous imaginez-là. D’abord que pour qu’on t’intègre au fichier Solde de l’Etat, tu vas d’abord bien transpirer faire presque deux ans sans goûter à la bonne nourriture (ton régime ce sera le tapioca). Le Gouvernement va t’envoyer travailler en brousse avec les singes jusqu’à tu vas même parfois vouloir te décourager ; mais tu vas quand même supporter parce que tu sais qu’au bout du bout du bout de toutes ces galères, on va te donner un gros rappel de quelques millions que les araignées vont t’aider à dilapider en moins de deux semaines…

 

MÊME LES MBEINGUETAIRES SONT DES JONGLEURS

Ou les mbeinguètaires ont même fait quoi pour que les Camerounais les respectent comme si c’étaient des magiciens oooh ? Je ne comprends pas ! Parce qu’à part monter dans l’avion, je ne vois vraiment pas ce que les « Voyageurs » ont déjà réalisé de si spécial…

Les diasporiens, comme on les appelle, ce sont aussi des jongleurs ! Ils vivent dans le froid et ils grelotent dans la neige en hiver, mais nous on pense ici que leur vie est un récital de tranquillité. Ils cumulent parfois deux jobs, parfois trois stages, parfois quatre boulots clandestins, mais nous on pense toujours ici que leur vie est facile. Ils sortent parfois avec de vieilles Blanches qui n’ont même plus une seule molaire dans la mâchoire, mais nous on est seulement là pour taper la bouche en disant que « Ça fait quoi ? Il y a même quoi de difficile là-dedans ? »

Ils travaillent dur, ils bossent, ils se battent, ils se débattent même. Mais malgré tous ces sacrifices, aucun Camerounais ne va jamais comprendre que les mbeinguètaires sont aussi des jongleurs.

 

le paradoxe du travailleur africain en france
On ne sait pas que les mbeinguètaires sont aussi des jongleurs. Crédit_ Royaume Attié

 

AU CAMEROUN, IL N’Y A MÊME PAS UNE SEULE PERSONNE QUI IMAGINE QUE TU ES UN JONGLEUR

Donc quand je fais souvent mes transferts de 250 ou bien de 100 francs CFA ici dans mon quartier, certaines call-boxeuses me demandent toujours que « Tu n’as pas honte ? On te voit-là comme un responsable alors que tu n’es même pas quelqu’un ! »

Est-ce que c’est moi qui leur ai demandé de me regarder comme un « responsable » ?…

 

Samuel Eto’o est un jongleur ! Vous savez comment c’est difficile de signer un contrat professionnel avec une équipe là-bas en Europe ? Et surtout à son âge ?

Paul Biya est un jongleur ! Non seulement il doit gérer son âge et ses maladies. Mais en plus il doit gérer ses relations avec Emmanuel Macron. Il doit aussi gérer les opposants camerounais qui sont décidés à le remplacer en 2018.

Tous les Camerounais sont des jongleurs ! Je mens ? Qui peut me citer une seule Camerounaise qui ne lui a pas encore soumis ses problèmes ici dehors ?

 

Parce que quand vous voyez comment nous on se photographie sur les réseaux sociaux et sur Facebook, vous pensez que c’est parce que notre vie est plus facile que la vôtre. Vous pensez que comme on a un bon travail, comme on a une grosse entreprise ou bien comme on a les maisons en location que notre père a laissées avant de disparaître, vous pensez toujours qu’il y a la vie d’un individu ici qui n’est pas difficile.

Et pourtant hein, laissez-moi alors vous informer que tous les Camerounais sont des jongleurs !

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je suis un jongleur

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Il nous faut aussi un Macron ici au Cameroun…

Depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, il y a plusieurs personnes qui ont demandé à Cabral Libii de se présenter à la présidentielle de 2018. Et vous savez quoi ? Pour une fois je suis persuadé que les Camerounais ont raison.

 

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, candidat à la Présidence française à 39 ans

 

IL NOUS FAUT UN CANDIDAT QUI SERA JEUNE

Pas nécessairement pour gagner hein, mais pour insuffler quand même une nouvelle dynamique. Parce que quand vous allez voir la liste des candidats qu’il y aura ici en 2018, vous allez trouver les 85 ans dedans, les 79 ans, les ba-78 ans et demi et consorts…

Bref hein, il nous faut un candidat qui sera jeune comme Martial Bissog ! Il nous faut quelqu’un qui aura 55 ans au maximum. Il nous faut quelqu’un qui sait ce que signifient WhatsApp et Facebook. Il nous faut quelqu’un que si on le vote lors de nos prochaines élections présidentielles en 2018, il soit quand même en bonne santé comme Pierre La Paix Ndamè. Au lieu de gaspiller l’argent du contribuable pour aller se faire soigner régulièrement en Suisse à l’étranger…

 

IL NOUS FAUT UN CANDIDAT QUI NE VIENNE PAS DU SÉRAIL

C’est presque la même chose que la jeunesse. Parce que si on obtient un candidat qui respire la jouvence, comment voulez-vous qu’il provînt du sérail ? Puisque tous ceux qui sont dans le sérail politique actuel, ils étaient déjà aux affaires bien avant le premier jour de notre naissance

Sérieux hein, il nous faut une météorite qui provienne de la planète Crypton comme Superman. Sinon on sait que lors de nos prochaines élections présidentielles qui auront lieu ici en 2018, il y aura toujours les mêmes-mêmes noms et les mêmes-mêmes visages (un peu vieillis quand même) qu’on connaît depuis 1992 : Paul Biya, John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya, Garga Haman Hadji, Anicet Ekanè, etc.

Alors que si on a une Kah Wallah qui se présente pour la deuxième fois seulement, si on a un Mboua Massock ou bien un Abel Elibi Lobè qui sont capables de soulever les foules, si on a un Pascal Messanga Nyamding ou alors un Joshua Osih qui représentent des Partis obsolètes mais qui symbolisent quand même une nouvelle dynamique, le paysage politique va un peu changer. Et les Camerounais pourront rêver que leur situation peut quand même un peu s’améliorer un jour…

 

politiciens camerounais
Quelques acteurs politiques pour 2018

 

IL FAUT QUELQU’UN QUI N’A PAS PEUR DE PENSER

Les Camerounais ont trop peur de réfléchir. Ils ont trop peur de penser par eux-mêmes. Ils sont toujours en train de dire que « Mon père a dit que… », « Mon professeur a dit que… », « Paul Biya avait dit que… », Tsuip !

Paul Biya a dit quoi ? Toi-même tu ne peux pas aussi réfléchir ? C’est quoi cette classe politique où on a de vieux papas qui sont pourtant des ministres et des députés et des sénateurs et des gouverneurs, mais qui sont toujours en train de dire que c’est Paul Biya qui est en train de réfléchir à leur place ? Hein ? Est-ce qu’ils s’entendent même parler ?

Et c’est pour ça que si on avait un Macron comme Olivier Bilè qui raconte parfois des sottises mais qui propose quand même ses propres idées à lui, ce serait déjà pas mal. Si on avait un Macron comme Maurice Kamto qui peut démissionner du Parti au Pouvoir pour créer son propre Parti politique, ce serait vraiment chouette ! Si on avait encore un Charles Ateba Eyené qui nous a quittés trop tôt (paix à son âme !), on n’aurait même plus besoin d’avoir aussi un autre Macron ici au Cameroun…

IL FAUT QUELQU’UN QUI NOUS RESSEMBLE

Les politiciens camerounais ne nous ressemblent même plus. À commencer par le Président de la République du Cameroun. Ils ne nous ressemblent même plus un peu. Ils sont déconnectés, démodés, ils font de fausses promesses tous les jours et ils ont même déjà dépassé le stade de la honte et de la pudeur…

Les politiciens camerounais ne nous ressemblent même pas un peu. Ils ne connaissent même pas le prix du pain. Ils ne connaissent même pas les coupures de lumière. Ils ne savent même pas comment nous sommes surchargés dans les taxis. Ils ne connaissent même pas la couleur de l’eau qui sort de notre robinet. Ils vivent sur la planète Crypton comme je vous ai dit tout à l’heure, mais eux ils sont des roches archaïques et non pas des météorites supersoniques. Et c’est pour ça qu’il faut qu’ils partent disparaissent pour nous laisser avec un Macron camerounais qui pourra au moins nous ressembler un tout petit peu…

 

affiche Elecam
Le changement camerounais doit passer par le vote

 

IL NOUS FAUT AUSSI PLUSIEURS MACRON ICI AU CAMEROUN

Donc depuis quelques jours sur Facebook précisément, il y a des milliers de personnes qui ont demandé à Cabral Libii de se présenter comme candidat à la Présidentielle de 2018. Et vous savez quoi ? Pour une fois je suis 100% d’accord avec le message que les Camerounais sont en train de vous envoyer…

Il nous faut un Mathias-Éric Owona Nguini. Il est jeune, il est calme, il est intelligent, il est patriote et il n’a pas peur de vous dire ce qu’il ressent profondément.

Il nous faut un Banda Kani. Non seulement il n’a pas peur de la France, mais c’est quelqu’un qui milite pour que les Camerounais Africains prennent enfin conscience de leurs gigantesques potentiels souterrain et humain.

Il nous faut un homme savant comme le professeur Jean Bahebeck : scientifique, réformiste, moderniste, technocrate et progressiste.

Parce que si on attend toujours que le changement vienne de nos hippopotames qui sont au Pouvoir, nous n’allons jamainement sortir de cette auberge. Si on attend que les dinosaures-là nous cèdent eux-mêmes leur trône, nous allons attendre cela jusqu’à-jusqu’ààààààà… Si on ne commence pas dès maintenant à s’inscrire sur les listes électorales, à concevoir un projet pour le bien-être de tous les Camerounais, et à choisir un jeune candidat qui pourra valablement nous représenter en 2018, nous allons encore bien galérer ici au Cameroun pendant plus de trente-cinq années encore. Alors qu’il suffit d’un seul mot pour que tous les Camerounais décident aussi de se mettre enfin « en marche »…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, il nous faut aussi le changement

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


J’ai enfin réussi le concours de la carte d’identité

Je vous jure que c’est plus facile de réussir un doctorat en biologie moléculaire que d’obtenir une carte d’identité actuellement ici au Cameroun. Car depuis le 1er février que j’avais entamé mes procédures, ce n’est que le vendredi 21 avril 2017 que j’ai finalement pu rentrer en possession de ce précieux sésame…

 

des gens en rang sous la pluie
Même sous la pluie on se met en rang pour la CNI. Crédit: Ecclésiaste Deudjui

 

J’AI RÉUSSI À COMPOSER MON DOSSIER

Apparemment ce sont les Français qui sont chargés de la sécurité de notre nouvelle carte d’identité (c’est normal ça ?). Et donc quand j’ai perdu mon ancienne CNI qui était sortie de ma culotte pendant que je testais encore ma nouvelle moto Nanfan, je suis allé dans un commissariat et on m’a dit que « Il te faut l’extrait du casier judiciaire. Il te faut le certificat de nationalité. Il te faut le certificat de perte. Il te faut la confirmation de ta profession. Il te faut une copie certifiée conforme de ton acte de naissance… »

Massa ! J’allais arriver ?

Mais heureusement que quand tu arrives devant la mairie, tu donnes tes 2 500 FCFA et on part légaliser ton acte de naissance sans même se rassurer si c’est vraiment l’authentique ou bien si c’est une fabrication de Kumba. Quand tu arrives devant le tribunal de 1ère instance, tu donnes tes 2 500 FCFA et tu reviens le lendemain pour récupérer ton certificat de nationalité (même si tu n’es pas Camerounais hein). Et enfin, au lieu de 2 800 FCFA comme c’est prévu par l’Etat, tu viens avec tes fap kolo et tu glisses ça dans la poche du policier qui est chargé de vous établir les récépissés…

 

J’AI RÉUSSI À ME RÉVEILLER À 05H DU MATIN

Au départ je pensais que c’était la blague ! Je suis arrivé devant le commissariat de Bonamoussadi vers les 11h du matin, et une policière m’a demandé que « Tu es en France ? ». Je suis revenu le lendemain matin à 08h30 et elle m’a répondu que « On ne reçoit pas les gens en culotte ici ! »

Et c’est comme ça que je suis parti vers Bépanda pour retenter ma chance. Je suis allé dans un commissariat à Bonanjo et j’ai trouvé un rang qui était plus long que la Grande Muraille de Chine. Je suis revenu du côté de Bonabéri mais il n’y avait pas d’électricité dans tous les commissariats de là-bas. J’ai donc passé plus de quatre semaines à monter et à descendre avec tous mes papiers, jusqu’au jour où j’ai compris que ça ne servait à rien de se réveiller à 04h du matin alors que tu sais que tu vas toujours arriver en retard. Et que c’est plutôt mieux d’apprêter tes fap kolo que tu vas aller glisser dans la poche du policier qui sera chargé de vous établir les récépissés…

 

J’AI RÉUSSI À SUPPORTER LES POLICIERS

On dit comme ça hein, les policiers camerounais ne sont pas faciles ! Surtout les chefs de postes. Surtout les inspecteurs de Police. Surtout les gardiens de la paix. Surtout les commissaires divisionnaires. Surtout les commandos des unités spéciales. Parce que dans tous les commissariats où je suis passé pour établir ma carte d’identité camerounaise qui est pourtant contrôlée par la France, on nous insultait comme si on était des chiffons : « Mouff ! Tu ne sais pas lire ? », « Mouff ! Tu ne connais plus le nom de ton père ? », « Mouff ! Tu as oublié le nom de ton village ? »

Jusqu’à il y a une policière qui était en train de manger son poisson braisé pendant que les gens l’attendaient dehors pour qu’elle leur remette leurs récépissés. Jusqu’à il y a un autre policier qui était en train d’avaler ses bières, et qui ne faisait que nous gronder que « Quittez à la porte ! ». Et en même temps il disait à sa collègue que son cousin vient de l’inviter pour venir participer à l’enterrement d’une petite Guinness…

 

J’AI RÉUSSI À SURVIVRE DANS UN COMMISSARIAT

Hormis même les policiers hein, la vie dans un commissariat camerounais c’est quand même quelque chose d’étrange. Parce que non seulement ça ressemble à une vieille maison abandonnée, mais on dirait que les gens qui vont là-bas sortent tous d’un hôpital psychiatrique !

Tu vois une femme qui vient se plaindre que ça fait plus de trois jours que son mari ne lui dit plus bonjour. Et la commissaire lui demande que « Où est le problème ? » Tu vois un gars qui vient se plaindre parce qu’il ne sait pas comment on rédige une plainte. Tu vois comment le commissariat est rempli avec des herbes qui ne sont même pas défrichées, et c’est dans les herbes-là qu’on part garder les voitures et les motos en fourrière. Tu vois comment les gens sont assis-là du matin jusqu’au soir en train de taper leurs commentaires parce qu’ils attendent leur carte d’identité, et en même temps il y a un antigang qui est en train de parler fort sur son talkie-walkie : « Allô Bravo, ici Epervier noir. Alerte rouge au carrefour Ndokoti à cause des bendskineurs. Vous me recevez ? »

 

carte d'identité ecclésiaste deudjui
Voici mon ancienne CNI que j’avais perdue

 

J’AI FINALEMENT RÉUSSI LE CONCOURS DE LA CARTE D’IDENTITÉ CAMEROUNAISE

Donc je n’ai pas encore le doctorat comme Pierre La Paix hein, mais si je m’engageais je suis sûr que j’allais l’obtenir avant d’entrer en possession de ma nouvelle carte d’identité…

 

J’ai enfin réussi le concours de la patience. Parce que quand tu arrives dans un poste de Police, on ne veut même pas savoir si tu es occupé ou bien si  tu as profité de ta pause pour venir récupérer ton récépissé.

J’ai enfin réussi le concours de la maîtrise. Parce que quand je voyais comment on insultait les parents des gens là-bas, j’avais vraiment envie de me mettre en colère mais j’ai pensé à ma carte d’identité.

J’ai enfin réussi le concours de la « camerounité » si je peux dire, parce que toutes les personnes que j’ai rencontrées étaient des gens qui voulaient simplement confirmer qu’ils sont des Camerounais.

 

Puisque malgré toutes ces difficultés, nous étions toujours là. Malgré que ça ne nous donne pas l’argent et que ça nous fait plutôt dépenser au contraire, nous avons quand même accepté de venir nous mettre en rang. Malgré que la carte d’identité soit devenue plus compliquée qu’un concours, j’ai enfin réussi à réaliser que les gens qui habitent ici ont vraiment envie de se comporter comme de bons citoyens camerounais…

 

Ecclésiaste DEUDJUI, je suis un citoyen camerounais

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org


Jeux de hasard : on parie que les Camerounais vont parier

Depuis que la Guinness Smooth ne gagne plus, certains amis me disent souvent que je suis un imbécile au carré ! Parce que quand on arrive dans un bar par exemple et que moi je commande toujours la même-même chose, ils sont toujours en train de me demander que « Tu es même normal ? Comment tu laisses les bières qui gagnent pour aller boire les bières qui ne gagnent même pas ? »

 

un jeune homme qui pèse la nourriture
Les Camerounais ont toujours besoin d’un arbitre

 

LES CAMEROUNAIS NE BOIVENT QUE LES  BIÈRES QUI GAGNENT

C’est rare que tu croises un Camerounais qui soit fidèle à une seule bière (ils sont même fidèles dans quel domaine ?). Parce que quand la serveuse vient pour demander le goût de chacun, leur première réponse sera : « Qu’est-ce qui gagne même dans ce bar ? » Leur deuxième réponse sera : « Quelle est la bière qui est en promotion ici ? » Et leur troisième réponse sera : « Est-ce que votre barman accepte les capsules ? »

En réalité hein, c’est parce que les Camerounais consomment tout ce qui mousse ! Ils n’ont pas de goût à vrai dire. Et quand ils ont l’espoir qu’en ouvrant une bouteille ils peuvent avoir la chance de gagner un écran plasma ou bien une autre bouteille tout simplement, comment voulez-vous qu’ils laissent ça pour aller boire les bières qui ne vont même rien te donner ?

 

LES CAMEROUNAIS VONT PARIER SUR LES ÉTALONS

Il y a un truc ici qu’on appelle le PMU machin quelque chose. Et je me rappelle que quand ça venait d’arriver au Cameroun dans les années 1990, les Camerounais pariaient sur les chevaux jusqu’ààààààà…  Jusqu’à même moi-même-ci qui vous parle, j’ai dû composer un ticket de Tiercé+ lorsque je faisais la classe de Quatrième à Edéa !

Les courses de chevaux, hum, elles ont eu leur heure de gloire. Je me rappelle que j’avais un oncle qui versait d’abord l’argent du Quarté+ avant de verser l’argent de la ration à son épouse. Je me rappelle que quand je partais souvent chez lui pendant les vacances, il se me réveillait parfois en pleine nuit pour me demander de noter le 14, l’as, le 17, le 51 et parfois il me demandait carrément de lui proposer un numéro au hasard ! Et après sa mort j’ai compris pourquoi on avait invité un quintette pour s’occuper de la chorale le jour de ses funérailles…

 

une supportrice de Chelsea contre une supportrice de Manchester United
Les Camerounais parient sur les championnats étrangers. Crédit: SOHIN.VN

 

 LES CAMEROUNAIS CONNAISSENT TOUS LES CHAMPIONNATS DE FOOTBALL

Quand moi j’étais jeune, nous on ne connaissait que les championnats français (colonisation oblige) et italien (le Calcio était le meilleur championnat à l’époque). Et aussi un peu quelques championnats de vacances…

Aujourd’hui ? Mince ! J’ai mon petit-frère qui fait seulement le Cours Élémentaire 1, mais l’enfant-là peut te donner le classement du championnat qu’il y a en Ouzbékistan ! Je vous jure hein, je ne suis pas en train de plaisanter. Parce que depuis que le Parifoot est arrivé ici au Cameroun, tous nos enfants connaissent déjà tous les résultats de toutes les équipes qui sont dans toutes les compétitions ici au monde…

Et c’est comme ça que quand tu discutes avec un militaire pendant les jours de l’Europa League, lui il va te demander si la Lazio pourra vraiment pulvériser Trabzonspor. C’est comme ça que quand tu regardes un match du championnat espagnol dans un bar, il y a des badauds qui seront concentrés plus que la concentration. Et vous savez pourquoi ? C’est parce qu’ils ont parié toutes leurs économies que le FC Barcelone va l’emporter par au moins sept buts d’écart !

 

LES CAMEROUNAIS ADORENT LES CASINOS

J’avais dragué une fille qui travaillait dans un casino à Akwa. Et chaque fois que je partais la chercher vers 3h du matin, elle me répétait toujours que « Mon frère ! Est-ce que tu sais même que les Camerounais aiment parier ? »

On dit aussi que Geremi Ndjitap, l’ancien Lion Indomptable, est un champion du monde du taper-taper. Qu’on ne sait même pas comment il fait pour ne pas attraper le panaris du 1er jusqu’au 31…

On dit aussi que si tu veux jouer le vrai poker, mais alors le vrai-vrai, il faut miser à partir de cent mille francs CFA pour montrer que tu as l’argent. On dit qu’il y a une machine au casino où tu mets tes jetons, tu tires sur une manivelle et ça te remboursera 25% de tout l’argent que tu avais déjà déversé dans cette machine.

Et puis, ce n’est pas qu’on m’a dit mais moi-même j’ai vu ça avec mes propres yeux hein, il y a un oncle de Pierre La Paix qui aime jouer au billard électrique (flipper) en consommant ses bâtons de cigarettes. Et le type-là peut jouer comme ça pendant plusieurs jours sans même jamais sortir de la salle !

 

Les Camerounaises adorent les soldes

 

JEUX DE HASARD : ICI C’EST PARI !

Donc depuis que la Guinness Smooth ne gagne plus, certains amis me disent souvent que je suis devenu un extraterrestre ! Ils n’arrivent pas à comprendre comment je bois toujours la même-même bière, je ne joue jamais au Loto, je supporte toujours la même équipe de football (Fovu de Baham), et je n’entre moi jamais dans un casino ou bien dans une salle de jeux (sauf si c’est pour aller récupérer une nouvelle petite)…

 

Les Camerounais vont parier ! Quand ils jouent aux cartes, quand ils jouent au Ludo ou bien quand ils font une partie de Playstation entre eux.

Les Camerounais vont désigner un katika quand ils sont au carrefour en train de discuter sur une discussion qui les a divisés.

Les Camerounaises qui sont dans les foyers et dans les domiciles, elles n’achètent jamais n’importe quel cube.

 

Ni n’importe quel lait. Ni n’importe quel savon. Ni n’importe quelle huile végétale. Parce que si ça ne gagne pas, qu’est-ce qu’elles vont bien pouvoir faire avec ça ? Hein ? Si ce n’est pas en promotion ou bien en solde, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse avec des objets qui ne vont même rien te donner ? Hein ?

Parce que quand moi je m’assois dans un bar par exemple, j’ai souvent envie de demander aux Camerounais que « Je demande hein, vous êtes même normaux ? Comment vous abandonnez les bières qui vous plaisent pour aller consommer des boissons qui ne vous plaisent même pas ? »

 

Ecclésiaste DEUDJUI, moi je ne parie pas !

WhatsApp: (+237) 696.469.637

Tous mes articles sur https://achouka.mondoblog.org