Fofana Baba Idriss

À Abidjan, l’opposition dénonce l’élection du président de la Cei

L’Alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire (AFD) conteste toujours l’élection de Youssouf Bakayoko, à la tête de la Commission électorale indépendante (CEI). Les 11 membres de ce groupement de l’opposition ivoirienne, dont le parti de Laurent Gbagbo, le FPI, l’a fait savoir ce le lundi 8 septembre, au siège du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPPP), à Cocody.

Danièle Boni Claverie était dans tous ses états. Au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée, la première vice-présidente de l’AFD a dénoncé avec ‘’la dernière énergie’’, un « manque de consensus » dans le choix de Youssouf Bakayoko comme président de la CEI. Rappelons que Youssouf Bakayoko a déjà été désigné à la tête de la commission en février 2010.

Dans son propos liminaire, la numéro 2 de l’alliance regroupant 11 partis de l’opposition dont le Front populaire ivoirien (FPI) s’est évertuée à dire que leur ‘’bonne foi’’ a été ‘’abusée’’ et qu’aucun engagement du gouvernement n’a été tenu. « A ceux qui nous accusent de mauvaise foi ou pire de caprice, nous répondons que la CEI n’est pas un gâteau qui se partage pour faire plaisir ou récompenser quelqu’un. Nous avons toujours défendu des principes pour faire évoluer cette institution vers plus d’indépendance, de crédibilité, de transparence. En réclamant le consensus comme mode de fonctionnement et de désignation du bureau, nous avions l’espoir que cela crée petit à petit un climat de confiance entre les protagonistes », a défendu Danièle Boni Claverie.

Poursuivant, l’ancienne ministre de la Communication a tenu à ‘’saluer et féliciter’’ tous ceux qui partagent avec eux le souci de ‘’donner un avenir meilleur à la Côte d’Ivoire par la promotion du jeu démocratique’’. « Nous saluons respectueusement les représentants de la société civile qui ont refusé de cautionner un bureau de la CEI totalement déséquilibré en faveur du pouvoir », a-t-elle ajouté. Non sans faire une adresse particulière à l’endroit du représentant du Mouvement des forces d’avenir (MFA), qui bien que membre de l’alliance au pouvoir, n’a pas voulu s’associer à « ce simulacre d’entente dans laquelle sur4 personnalités composant le présidium, le RHDPH (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) s’attribue 3 places », selon l’AFD.

Danièle Boni Claverie, première vice-présidente de l'Afd.
Danièle Boni Claverie, première vice-présidente de l’AFD.

Mais, malgré tout, la première vice-présidente de l’alliance regroupant la grande partie de l’opposition ivoirienne, a confié aux journalistes qu’il n’est pas question pour l’AFD de ‘’démissionner’’ ou de ‘’quitter’’ la CEI « Tant que nous n’aurons pas été entendus, nous suspendons la participation de nos représentants aux travaux de la Commission. Il ne s’agit pas pour eux de démissionner ou de quitter la CEI. Pour l’heure, l’alliance reste ouverte à toute reprise des discussions. Nous souhaitons que le gouvernement veuille bien respecter ses engagements et que tous les discours officiels sur la transparence ne demeurent point au stade des intentions », a martelé Danièle Boni Claverie.

Pour elle, la CEI est un maillon essentiel dans le processus électoral. C’est pourquoi la numéro 2 de l’AFD croit savoir qu’« il est impératif que le démarrage de la Commission électorale se fasse sous les auspices d’une volonté affirmée de respect mutuel pour aller à des élections apaisées ». A en croire madame Claverie, l’intransigeance n’est pas du côté de l’alliance des partis de l’opposition. Comme dans tout compromis, elle a rappelé que l’AFD a cédé sur un certain nombre de points. Alors que le gouvernement avait fait des concessions, la ministre a déploré qu’« aucune de ces mesures n’ait été retenue ».

FBI


Departementale Rdr à Abobo, la liste « Union-Solidarité » en roue libre…

Un peu plus de 10.600 électeurs sont attendus ce samedi 6 septembre 2014 pour élire le nouveau Secrétaire départemental (1er responsable local) du Rassemblement des républicains (Rdr, le parti du président Ouattara) à Abobo. Mais, à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, la liste « Union-Solidarité », conduite par l’honorable Yéo Brahima, Koné Assata épse Camara et Koné Idrissa vient de bénéficier d’un soutien de taille.

En effet, ce vendredi 5 septembre 2014, la liste « Espoir », conduite par Touré Amara, Sylla Souleymane et Adama Dosso, a décidé de se rallier à la liste « Union-Solidarité ». Alors que trois listes s’étaient engagées dans la course au fauteuil de secrétaire départemental du parti à la ‘’case verte’’, à 24 heures des élections, Yéo Brahima et son équipe viennent de démontrer qu’ils ont réussi « la campagne de proximité et le porte à porte » lancer le samedi dernier dans les coins et recoins d’Abobo. Désormais, il faut compter la fusion de deux (2) gros calibres, à savoir la liste « Union-Solidarité » et la liste « Espoir » contre le poids-plume de la liste « Emergence » conduite par Cissé Aboudramane, Yéo Klotiolomon et Traoré Maïmouna.

Même si ces derniers, sentant leur défaite venir, ont commencé à crier à la fraude. N’empêche, si l’on s’en tient à la règle du nombre en démocratie, on dirait que : « y a plus élection », car le match est déjà gagné. Dans tous les cas, avec ce revirement spectaculaire de la liste « Espoir » auquel on assiste à Abobo, le Rdr pourrait aller au consensus si la liste « Emergence », qui ‘’submerge’’, venait à se désister au profit de l’équipe des vainqueurs, la liste « Union-Solidarité » de l’Honorable Yéo Brahima. Celui là même qui veut « arracher le Rdr aux politiciens » et le remettre aux « Abobolais », qui continuent de bander leur muscle, de bomber leur poitrine pour défendre la cause du parti au pouvoir.

FBI


Election, le parti de Ouattara divisé dans 97 localités

Pour l’élection des secrétaires départementaux du Rassemblement des républicains (Rdr), le samedi 6 septembre 2014, 332 candidats seront face à 239.000 électeurs. Ils devront prendre d’assaut 743 bureaux de vote, prévues dans 438 localités, pour élire 120 nouveaux responsables de base du parti au pouvoir. Si dans 23 localités les prétendants vont en roue libre, force est de reconnaître que les Républicains sont divisés dans 97 départements. C’est un secret de polichinelle.

Gilbert Koné Kafana, au micro, l'un des responsables politiques du Rdr, chargé des questions électorales. Ph: Abidjan.net
Gilbert Koné Kafana, au micro, l’un des responsables politiques du Rdr, chargé des questions électorales. Ph: Abidjan.net

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils sont considérés comme le fer de lance de la mobilisation sur le terrain. Eux, ce sont les Secrétaires de section du Rdr. La direction du parti à la « case verte » a décidé de procéder au renouvellement de ces responsables. Alors que le Rdr va à l’élection présidentielle de 2015 sans aller au Congrès, fallait-t-il surseoir aussi l’élection des Secrétaires départementaux en attendant le Congrès en 2016 ?

Très déçue de la direction de leur parti, après l’accession du président Alassane Ouattara au pouvoir d’Etat en 2010, la plupart des responsables locaux du parti à la case verte avait parié ne plus ‘’se battre pour rien’’. « Il n’y aura plus de départementaux fous que ceux qui sont présents devant vous. Nous nous sommes battus face aux kalachnikovs, nous avons pris tous les risques pour notre parti », confiait Diabaté Kramoko, départemental Rdr sortant de Daloa, face au ministre Légré Philippe, le 3 juillet 2014.

Cet ancien de la ‘’case’’ dénonçait le mépris à l’égard des secrétaires départementaux qui se sont battus et qui n’ont finalement rien eu dans le partage du gâteau. « Nous ne demandons pas à être ministres. Nous ne demandons pas à être reçus au palais. Mais au moins, si le président de la République avait reçu la centaine de secrétaires départementaux chez lui à la maison, cela aurait été une reconnaissance », dénonçait Doh Blé Victor Isaac, à son tour. Avant d’enfoncer le clou : « Que le Président Ouattara, lui-même, se donne les moyens pour son deuxième mandat en 2015. On ne peut plus marcher pour lui donner un autre mandat ».

Ecarter les anciens…

Face à ces récriminations ‘’légitimes’’, la haute direction n’a pas voulu prendre de risque. Au sortir de la réunion du bureau politique du 30 mai 2014, le Secrétaire général par intérim, Amadou Soumahoro et ses hommes ont annoncé le recrutement de nouveaux secrétaire départementaux qui devront travailler à la réélection de Ouattara.

Malheureusement, en voulant écarter les ‘’réfractaires’’, avec ces joutes, le Rdr vient de réveiller une guerre latente. Qui, c’est un secret de polichinelle, s’annonce fratricide au sein de la case verte. Car, après la bataille des élections locales, législatives, municipales et régionales, qui a laissé des stigmates, des militants veulent se venger, soit de certains cadres, soit de la direction du parti qui tentait d’imposer leurs hommes à la base. Mais, cette fois-ci, avec l’élection des responsables locaux, les choses ne sont pas les mêmes.

Même si l’objectif affiché, c’est la réélection du président Alassane Ouattara en 2015. N’empêche, la volonté des uns et des autres à vouloir briguer le poste de départemental est une affaire personnelle. « La direction ne force pas les militants à être candidats. C’est seulement ceux qui ont confiance en eux et qui remplissent les conditions d’éligibilité qui font acte de candidature », croit savoir un cadre de la rue Lepic. « La direction du parti n’est ni de près, ni de loin mêlée à cette élection », tente de rassurer Gilbert Kafana Koné, Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation, de l’Administration et du Patrimoine du Rdr. Qui, dès la publication de la liste des 332 candidats le mercredi 20 août 2014, a aussitôt convoqué les prétendants, 48 heures après.

L’ancien ministre d’Etat leur a expliqué le mode d’organisation du scrutin à laquelle ils devront prendre part, le 6 septembre prochain. Non sans exhorter les challengers à faire preuve de maturité et de dépassement de soi pour des élections empreintes de fair-play : « Je vous exhorte à aller à ce vote loyalement. L’enjeu n’est pas votre personne, mais la réélection du Président Ouattara. Ne faites pas de cette élection une question de vie ou de mort. Ayez le sens de la responsabilité ».

Guerre sans merci !

Au-delà de cette ‘’profession de foi’’ du Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation, de l’Administration et du Patrimoine du Rdr, l’élection des départementaux, il y a la vérité du terrain. Les candidats ne sont pas prêts à se faire des cadeaux.

Si dans 23 localités du pays, les prétendants vont en roue libre, notamment à Bocanda, Didiévi, Kong, Ferkessédougou, Kouassi-Kouassikro, Katiola, Korhogo, Tiassalé, Tiapoum, Sinfra, Zoukougbeu etc, ce n’est pas le cas dans 97 zones à pourvoir. Les Républicains sont divisés dans les communes où il y a plus de candidatures.

A Odienné la guerre fait rage. Le journaliste Traoré Idrissa alias ‘’Derby’’ a animé une conférence de presse, le 12 août dernier à Daloa pour fustiger l’attitude du départemental sortant, Diakité Coty Souleymane. Selon le cadre de ‘’Férémandougou’’, depuis la nomination de leur responsable, « il est inaccessible ». Pour lui, « le ministre a montré qu’il fait partie des vieux cadres du parti qui bloquent l’expression démocratique ».

Se disant fin connaisseur du terrain, ‘’Derby’’ annonce une guerre sans merci à ses adversaires. « A Odienné les vieilles marmites ne font pas de bonne sauce. J’ai la maîtrise du terrain et les moyens de terrasser le ministre et son candidat », juge l’Odiénnéka. Du côté d’Anyama, la bataille sera âpre. Sur les trois candidats en lice dans la cité du cola, il y a au moins deux cadres du parti qui ne se laisseront pas faire. Le départemental sortant, Lanciné Camara, malgré la ‘’vieillesse’’, sera-t-il prêt à soutenir Falikou Soumahoro ? Celui là même qui pense avoir tout donné au Rdr depuis sa création.

Ça crie à la fraude !

Tout comme Lanciné Camara, Falikou Soumahoro s’est senti exclu dans le choix du représentant du RDR aux élections locales de 2013. Cette fois-ci, le technicien des Travaux publics va-t-il sacrifier sa candidature ? Joint par téléphone, le Conseiller municipal a décrié des « tripatouillages sur les sections » dans sa localité. « Nous sommes allés nous plaindre à la direction du parti ce mardi (le 26 août 2014 , ndlr). Ils nous ont demandé de produire les preuves qu’il y a tripatouillage à Anyama », a confié Falikou Soumahoro.

Des secrétaires départementaux, lors d'une rencontre au siège du parti au pouvoir. Ph: Pams
Des secrétaires départementaux, lors d’une rencontre au siège du parti au pouvoir. Ph: Pams

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même son de cloche à Adjamé. Dans la commune du maire Youssouf Sylla, cinq personnalités comptent se mesurer dans les urnes. Mais, officieusement, « le contrôle du Rdr à Adjamé oppose deux camps avec chacun un candidat à l’élection départementale et un candidat à l’élection Rjr nationale », dixit l’acolyte d’un prétendant au poste de départemental sur sa page Facebook.

Si le camp Diomandé Youssoufou est resté fidèle au Rdr depuis toujours, l’autre camp est un regroupement des indépendants nés des élections locales. A en croire le défenseur de Diomandé Youssoufou, cette fracture met à mal la cohésion au sein de la case des Républicains dans la commune commerciale. Il ne croit pas si bien le dire en prière: « Je prie pour que ces élections ne souffrent pas de contestations et que le Rdr vive et vive a Adjamé sinon, nos divisions nous feront perdre les élections locales à venir au profit, certainement du Pdci dont les militants voteront en bloc leur champion communal ». Ces vœux seront-ils entendus du côté d’Abobo ? La commune martyre, avec neuf candidats, compte le plus grand nombre de candidatures à ces élections départementales.

Ainsi, trois listes vont devoir s’affronter. A savoir, la liste ‘’Emergence’’, la liste ‘’Union-solidarité’’ et la liste ‘’Espoir’’. Au regard des personnalités qui y figurent, l’on peut dire sans risque de se tromper que les trois tendances qui s’affrontaient aux Municipales de 2013, « Toungara, Méité et Peuhmond » sont de retour. Qui va laisser qui ?

Pour l’honorable Yéo Brahima, cela s’explique par le manque de communication entre la direction et la base. Mais aussi, l’intention de la hiérarchie à vouloir imposer des gens. « Le manque de communication et la volonté de vouloir nous imposer des gens », dénonce le député d’Abobo. Toutefois, l’ancien professeur du lycée d’Anyama se dit prêt à aller au consensus « si les choix sont faits de manière objective ». « Moi, je n’ai aucun problème si ça peut permettre au Rdr de sortir plus soudé et prêt pour 2015 », répond Yéo Brahima, dans une conversation, sur Facebook.

Mais pour l’heure, l’ambiance est bon enfant au QG du parlementaire. L’homme s’attelle à « la formation des directions de campagne et les prises de contact avec les potentiels électeurs ». A Yopougon comme à Cocody, ou Koumassi, il y a huit candidats dans chaque commune. Et chacun est prêt à démontrer de quoi il est capable dans le seul désir d’arracher le poste au départemental sortant.

Conflit de positionnement…

Dans la cité du Fromager, à Gagnoa, qui de Abel Djohoré et de Bamba Mamadou va se venger de son frère ? La tension était montée entre le député et le maire pendant les dernières élections locales. Ce ‘’conflit’’ de positionnement va-t-il remettre encore à mal le fonctionnement du Rdr dans le Gôh ? En tout cas à Bouaké Fanny Brahima est hors course. Après plusieurs critiques, le ‘’vieux’’ a décidé de se reposer. Et finalement 7 candidats, sur le starting-block, veulent en découdre.

Il en est de même à Séguéla où un candidat aurait le plus grand soutien d’un mentor du Secrétariat général du Rdr. Issiaka Fofana, accusé à tort ou à raison d’avoir la caution d’Amadou Soumahoro, veut prendre sa revanche. Après avoir accepté de retirer sa candidature aux élections régionales, le directeur général de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci) n’entend pas faire de cadeau au maire indépendant qui a terrassé son mentor.

Alors que certains faisaient croire dans la presse que la direction du RDR a écarté les ministres et autres DG de la course, la règle ne s’applique pas au ‘’bon petit’’ du ‘’tchomba’’ de la case verte. Le patron de la Lonaci est bel et bien dans la course. C’est tout comme ceux qui occupent des postes électifs dans leur localité et qui refusent de laisser les autres se promouvoir. Cela est visible à Duékoué où l’honorable Flanizara Touré, départementale sortante, est encore candidate à sa propre succession. Elle devra faire face à trois autres militants ‘’convaincus’’ dans le Guemon.

C’est pareil à Marcory. L’honorable Traoré Idrissa dit « Idi », départemental sortant, doit batailler dur face à trois autres postulants. Tout bien calculé, la bataille des élections départementales s’annonce comme un règlement de compte dans la case verte. A coup sûr, des militants vont faire mordre la poussière à des cadres. Et, il faut parier que la direction du Rdr sera agréablement surprise. Mais attendons de voir !

Que gagnent les départementaux ?

On doit s’attendre à tout. En refusant d’aller à un Congrès avant la présidentielle de 2015, la direction du Rdr a misé gros sur le renouvellement des structures spécialisées (Rer, Rfr, Rjr) et des ‘’préfectures’’ du parti. Au nombre desquelles, les secrétaires départementaux, premiers responsables dans les 120 localités où les Républicains se sont le plus implantés. Les cadres qui seront donc élus au soir du 6 septembre prochain ont pour objectif de remobiliser les militants et les ‘’frustrés’’ afin d’assurer une victoire au président Ouattara en 2015. Mais à quel prix ?

Selon des sources bien informées, « un budget sera mis à la disposition des secrétaires départementaux pour leur faciliter le travail sur le terrain ». Vrai ou faux ? En tout état de cause, croit savoir un cadre, « Ouattara est prêt à mettre la main à la poche pour s’assurer une réélection en 2015 ».

Quand on sait que le RDR est dans une grande stratégie pour faire gagner son candidat aux prochaines présidentielles de 2015 avec ou sans ses alliés du RHDP, on est bien tenté de dire que le parti au pouvoir est là à la croisés des chemins. C’est vrai qu’il y a un travail de titan à faire au niveau du ratissage. Mais cette élection des départementaux ne créera-t-elle pas une autre frustration chez des militants de premières heures comme l’a essayé le FPI avec la majorité présidentielle (LMP)? C’est la nouvelle équation que devra résoudre le nouveau Secrétariat général du RDR.

Les consignes de Kafana

C’était le vendredi 22 août 2014. Juste après la publication de la liste définitive des 332 candidats aux élections des secrétaires départementaux, le Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation, de l’Administration et du Patrimoine du Rassemblement des républicains (Rdr), a reçu les prétendants. Au cours d’une conférence de presse, Gilbert Kafana Koné a expliqué le mode d’organisation du scrutin du 6 septembre prochain. « Dans chaque localité, un superviseur sera aidé par deux assistants. Ces équipes auront pour coordonnateur un secrétaire général adjoint désigné à la faveur du séminaire politique tenu il y a quelques mois. 239.000 électeurs sont attendus pour ce scrutin. Ils doivent prendre d’assaut les 743 bureaux de vote dans les 438 localités ».

Poursuivant, l’ancien ministre d’Etat a fait un éclairage sur le dépouillement du vote: « les dépouillements se feront dans les bureaux de vote puis ramenés dans les chefs-lieux de département. Là-bas, nous ferons la centralisation des données qui sera suivie de la proclamation provisoire des résultats ». Mais en plus des consignes de Kafana, le Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation a surtout voulu sensibiliser les 332 candidats à aller à des élections civilisées. L’entendront-ils, avec ce qui se profile à l’horizon ?

FBI


Les mondoblogueurs ivoiriens forment au blogue parlementaire

Dans le cadre du projet femmes et médias pour une meilleure gouvernance en Afrique de l’Ouest initié par l’Institut Panos, l’Association des mondoblogueurs ivoiriens (AMI), en partenariat avec l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, ont organisé un Atelier de formation sur le ‘’blogging parlementaire’’ à l’intention des journalistes et des blogueurs.

Blogging parlementaire. Ce concept nouveau dans le monde de la communication en Côte d’Ivoire a été lancé par l’Association des mondoblogueurs ivoiriens (AMI), le vendredi 15 août 2014, à l’Assemblée nationale au Plateau. Ce, à l’occasion d’un atelier de formation sur le traitement de l’information parlementaire à travers les blogs et les réseaux sociaux.

A travers ces outils des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), devenus incontournables dans la vie des citoyens, l’Assemblée nationale et l’AMI ont instruit les journalistes et les blogueurs sur « l’historique et le fonctionnement de l’Assemblée nationale », afin que ceux-ci puissent mieux relayer l’information aux populations.

Dadi Martial, formateur de ce module et assistant administratif à la direction des services législatifs de l’Assemblée : « L’Assemblée nationale veut se faire voir et s’ouvrir sur l’extérieur. Il est donc important de porter ces informations aux blogueurs et journalistes qui jouent un rôle important dans la diffusion de l’information. C’est maintenant que nous avons eu une volonté ferme du président de l’Assemblée pour faire connaître cette Institution ».

Maîtriser le rôle du député !

Abordant dans le même sens, le journaliste-blogueur Suy Kahofi, chargé de programmes à l’AMI, pense que cette formation sur le ‘’bloguing parlementaire’’ vise à créer une synergie entre les blogueurs afin que ceux-ci puissent véritablement s’intéresser à la vie du Parlement pour éclairer le citoyen sur certaines idées reçues. « Cela doit consister à montrer que l’Assemblée nationale n’est pas seulement le lieu où les députés se chicanent parce qu’un tel est du PDCI, du RDR, de l’UDPCI, de l’opposition et se contenter après, de prendre un salaire chaque fin de mois » a-t-il souligné .

Mariette Yao aux côtés de Suy Kahofi, le chargé des Programmes de l'AMI. Ph: Moussa Bamba
Mariette Yao aux côtés de Suy Kahofi, le chargé des programmes de l’AMI. Ph: Moussa Bamba

A en croire Suy Kahofi, les blogueurs et les journalistes doivent désormais éduquer leurs lecteurs, en leur faisant comprendre que l’Assemblée nationale est un symbole de la Côte d’Ivoire qui contribue à son développement politique, économique et social. « Et, je dirai même que tout ce qui est institution, qui fait la vie de la nation ivoirienne dépend de l’Assemblée nationale. Il faut donc comprendre le Parlement et maîtriser le rôle du député dans l’exercice de ses fonctions » a appuyé le chargé de programmes de l’AMI.

Se prononçant sur la corrélation ‘’Blogging-parlementaire’’, Suy Kahofi a confié que même si des journalistes ont déjà développé le concept du ‘’journalisme parlementaire’’, n’empêche que les blogueurs ont une part importante à jouer. Car, aujourd’hui,  le ‘’blogging’’ est devenu un moyen de démocratisation de l’information par excellence : « Des milliers de personnes sont plus attachées aux blogs, aux réseaux sociaux qu’aux médias classiques. C’est à ceux-là, les jeunes, les femmes, les vieux, qu’il faut pouvoir s’adresser aussi. C’est pour vous dire que les blogueurs ont une part très importante à jouer dans cette transmission de l’information juste et vraie sur le Parlement ».

Pour le responsable des programmes à l’AMI, la seconde étape de la formation va porter sur la notion des ‘’procédures’’ de création des lois. Mais avant, Suy Kahofi a tenu à remercier Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, qui a mis tous les moyens à la disposition de l’AMI pour cette première formation au sein de l’hémicycle.

FBI


Top 10 des femmes qui font bouger la Côte d’Ivoire

Présentes dans la société civile ou dans la politique, elles sont femmes d’affaires, femmes de loi, députées, enseignantes, responsables d’ONG, ou de profession libérale. Elles viennent d’horizons divers. Elles sont au cœur de la marche du pays. Au cœur du combat pour une Côte d’Ivoire nouvelle, émergente. Elles participent activement à la vie de la Nation. Battantes, courageuses et déterminées. Elles, ce sont les dix Amazones de la République. Découvrons-les.

 

Dominique Ouattara
Dominique Ouattara

C’est la Première dame de Côte d’Ivoire. Aux yeux des Ivoiriens, Dominique Ouattara s’efforce d’être « la colombe blanche ». Celle qui réconcilie les populations surtout les plus défavorisées avec la fonction qu’elle occupe. C’est la « maman nationale ». Celle qui compatit, panse les plaies et redonne le sourire et l’espoir à tous les enfants sans distinction. Dans ce rôle, on peut dire que l’épouse du chef de l’Etat Alassane Ouattara est une perle rare. Le social reste son champ de prédilection.

Les actions qu’elle a menées à travers sa fondation Children of Africa aussi bien en Côte d’Ivoire que dans d’autres pays, notamment le Burkina, le Gabon et Madagascar, sont nombreuses. Comme pour dire que celle qu’on appelle affectueusement « Fanta Gbê », (NDLR, la blanche Fanta en dioula), n’a pas attendu d’être Première dame pour s’engager. Il serait faux de croire qu’elle sert de décor à la vie politique ivoirienne.

Femme d’affaires redoutable, femme d’influence et de réseaux, celle qui a annoncé s’être désengagée de ses activités économiques est très présente au cœur du pouvoir. Non, elle ne fait pas immixtion dans la gestion des affaires de l’Etat. Mais, dans l’ombre, Dominique Ouattara reste une conseillère écoutée du président de la République. Car, si celui-ci a pu traverser les humiliations, les trahisons et qu’il n’a jamais renoncé à la politique, même dans les moments les plus durs, c’est bien grâce à cette femme de cœur.

Henriette Dagri Diabaté
Henriette_Diabate

La grande chancelière de la République de Côte d’Ivoire, c’est elle. Henriette Dagri-Diabaté. A la mort de Djeni Kobina (1er secrétaire général du RDR, le parti au pouvoir), c’est elle qui a gardé le parti de Ouattara. Celui-là même qui l’appelle « tantie ». Professeur d’université, cette femme en a vu des vertes et des pas mûres pour s’être engagée en politique : la prison, des humiliations. C’est en 1990 que cette historienne de haut niveau entre pour la première fois dans un gouvernement. Elle sera par la suite plusieurs fois ministre : de la Culture et de la Francophonie et enfin ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice. C’est une grande dame.

Hortense Aka Anghui
Hortence Aka Anghui

Dans la commune de Port-Bouët qu’elle dirige depuis 1990, Hortense Aka Anghui est considérée comme le « deuxième phare » de la cité balnéaire d’Abidjan. Elle a plusieurs cordes à son arc. Présidente de l’Association des femmes ivoiriennes (AFI), au moment du parti unique jusqu’en 1990, député-maire et ministre de la Promotion de la femme, « la vieille mère », comme on l’appelle affectueusement, est l’une des femmes politiques les plus accomplies de sa génération. Pendant longtemps, elle a servi de modèle aux jeunes femmes intéressées par la politique et même aux jeunes filles des lycées d’excellence qui voulaient lui ressembler. Au fil des ans, elle a quitté certaines fonctions pour rester aux commandes de la municipalité de Port-Bouët. Cette pharmacienne est vice-présidente du PDCI (parti de Henri Konan Bédié créé par Houphouët-Boigny), où sa voix est de plus en plus audible.

Mireille Dosso
Pr Mireille Dosso

Professeur titulaire de microbiologie et directeur de l’Institut Pasteur, Mireille Dosso est une fierté nationale. Cette femme a reçu ces dernières années le prix scientifique Kwamé N’Krumah de l’Union africaine. Bien plus, elle n’en est pas à sa première distinction. Au fil du temps, l’épouse du colonel-major Dosso Adama (tué pendant la crise post-électorale) accumule les prix qui sont autant de lauriers pour sa riche carrière. Elle a reçu en novembre 2005, en Hongrie, le prix recherche science de la santé Unesco-Institut Pasteur lors de la célébration de la Journée mondiale de la science. Et en novembre 2010, elle a reçu en France, un des prix exceptionnels décernés par l’Académie des sciences d’outre-mer. La directrice de l’Institut Pasteur faisait partie des 26 personnalités issues de 14 pays qui devaient célébrer leur indépendance. « Ces récompenses montrent qu’il est possible de compter sur les femmes pour relever les défis du développement scientifique en Afrique. C’est aussi la preuve que la femme africaine est capable de mener une carrière et de contribuer à la résolution des défis qui se posent au continent », dit-elle. Mireille Dosso est une valeur sûre de la science. Avec elle, la Côte d’Ivoire se met à rêver. Vivement un prix Nobel…

Colette Irié Lou
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C’est la présidente du Conseil d’administration de la Fédération nationale des coopératives du vivrier en Côte d’Ivoire qui existe depuis 2002. Colette Irié Lou sillonne les zones de productions, collecte les produits pour approvisionner les grands centres urbains. Sa fédération compte environ 1 800 coopératives disséminées à travers tout le pays. Une véritable toile sur laquelle veille Colette Irié-Lou. Elle voyage pour s’inspirer des expériences et des bonnes pratiques, travaille avec les décideurs et les bailleurs de fonds. Cette femme sans formation véritable, à force de travail, a fini par s’imposer comme un pilier de la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire. Elle est la promotrice de l’usine de riz de Tiassalé qui a une capacité de production de 600 tonnes par moi. C’est dire que la Côte d’Ivoire va allègrement vers son autosuffisance en riz avec Colette Irié-Lou.

Françoise Le Guennou
Françoise Le Guennou

En Côte d’Ivoire, dès qu’on parle de Canal+, le nom de Françoise Le Guennou-Remarck s’impose. Son nom se confond avec la performance et la magie de cette chaîne qui à conquis les Ivoiriens. En 2003, elle est nommée président directeur général de Canal+ Côte d’Ivoire. Depuis juillet 2009, elle est promue directrice générale adjointe de Canal Overseas Africa, tout en conservant sa fonction de PDG Canal Horizons Côte d’Ivoire. En 2011, Mme Le Guennou-Remarck a cédé la place de directeur général à Serge Agnero. Elle ne conserve plus la présidence du Conseil d’Administration. De l’avis de nombreux acteurs de l’audiovisuel, Françoise Le Guennou a permis à son entreprise de résister et de se développer dans un contexte difficile. Mais, au-delà de Canal+ Côte d’Ivoire, elle a apporté sa contribution à la restructuration de l’espace audiovisuel. La DG adjointe de Canal Overseas Africa a eu plusieurs distinctions : Chevalier de l’ordre national de Côte d’Ivoire, Prix d’excellence de l’édition 2007 des « Bâtisseurs de l’économie ivoirienne », Prix Emeraude 2009 des femmes actives dans le domaine du secteur privé.

Kandia Kamissoko Kamara
Kandia Kamissoko Kamara

On dit d’elle que c’est la ‘’go’’ (NDLR, une fille) de Treichville. Une façon pour dire qu’il ne faut pas la provoquer. Kandia Kamara est une fonceuse. Une qualité qu’elle doit sûrement à la pratique du handball. Elle a toujours rendu coup pour coup. Présidente du Rassemblement des femmes républicaines (RFR) (parti au pouvoir, NDLR), elle était toujours à l’attaque. Kandia n’a pas eu peur d’affronter Simone Ehivet, l’épouse de Laurent Gbagbo, lors des débats sur les conditions d’éligibilité à la présidence de la République dans l’élaboration de la Constitution de 2000. D’ailleurs, ce serait pour cette raison dit-on, que l’ex-président Gbagbo n’a jamais accepté que cette « dame de fer » soit ministre. Aujourd’hui, le mythe est brisé. Kandia Kamara tient sa revanche. Elle était la seule femme ministre du gouvernement de crise mis en place par Alassane Ouattara encore sous le blocus du Golf hôtel. Enseignante de formation, elle a eu la confiance du chef de l’Etat pour assainir et crédibiliser le système éducatif ivoirien qui souffre de nombreuses problèmes. Cette femme d’action, de terrain et de défis a réussi à sauver l’école et organiser les différents examens au sortir de la crise post-électorale en avril 2011. Pion important du RDR, Kandia a été élue député d’Abobo en 2013.

Marie Odette Lorougnon
Marie Odette Lorougnon

Elle est de ceux qui font bouger le microcosme politique ivoirien. Brave secrétaire de l’organisation des femmes du Front populaire ivoirien (OFFPI, parti de Laurent Gbagbo), ex-député, Marie Odette Lorougnon était tout feu tout flamme sous l’ancien régime. Et Simone Ehivet Gbagbo, en son temps, présidente du groupe parlementaire FPI à l’Assemblée nationale pouvait compter sur elle pour un tandem efficace à l’hémicycle. La N°1 des femmes du FPI se veut de la race des femmes combattantes pour la liberté, la justice et la démocratie. Elle voue une grande admiration à l’ex-Première dame (en prison à Odienné), qui demeure son modèle de femme politique en Côte d’Ivoire. A l’extérieur, c’est Winnie Mandela qui l’inspire et à laquelle elle dit s’identifier. Depuis la chute du régime Gbagbo, Marie Odette Lorougnon, que l’on voit quelque peu affaiblie, reste malgré tout debout. A l’image de ses modèles, elle refuse de se laisser briser par l’adversité. Elle veut donc maintenir allumée la flamme de l’espoir incarnée par l’ancien président et entend remobiliser les femmes pour le retour du FPI au pouvoir.

Françoise Offoumou Kaudjhis
Françoise Offoumou Kaudjhis

Elle est avocate, inscrite au barreau d’Abidjan. Françoise Offoumou Kaudjhis est l’une des avocates les plus connues. Car, en plus de ses activités professionnelles, elle est très active au sein de la société civile ivoirienne en tant que présidente de l’Association pour le droit et la démocratie en Afrique et vice-présidente de l’organisation des femmes d’Eburnie pour la paix. Elle est auteure de plusieurs ouvrages tels que « Procès de la démocratie en Côte d’Ivoire », « Mariage en Côte d’Ivoire : de la polygamie à la monogamie ». Aujourd’hui, cette avocate fait partie des membres de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), présidée par l’ancien gouverneur de la BCEAO, Charles Konan Banny. Elle occupe un des postes de vice-président et représente les populations de l’est du pays. La tâche n’est pas aisée. Mais l’avocate se révèle être une médiatrice et une négociatrice redoutable et efficace. Selon elle, « la réconciliation est un devoir citoyen qui s’impose à tous pour la reconstruction du pays ». Et, elle y croit fermement à cela.

Massandjé Touré-Litsé
Massandjé Touré-Litsé
Les bailleurs de fonds ont fait de la réforme de la filière café-cacao une des conditionnalités pour que la Côte d’Ivoire soit éligible au point d’achèvement à l’Initiative PPTE. Cette question étant cruciale, le Chef de l’Etat ne pouvait qu’ être exigeant quant aux compétences et à l’expertise de la personnalité chargée de conduire cette réforme. Et le choix du président s’est porté sur Massandjé pour diriger le comité de gestion de la filière Café-cacao. C’est une ancienne conseillère du chef de l’Etat et du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Comme les bailleurs de fonds, les producteurs de café-cacao attendent beaucoup de la reforme engagée par l’Etat ivoirien. Ils appellent à l’application effective de son contenu. Il s’agit donc de la sécurisation du revenu des planteurs par un prix minimum garanti et la transparence dans la gestion des ressources. La nouvelle réforme de la filière a été rendue publique en novembre 2011. Mme Litsé est depuis janvier 2012, directrice générale du Conseil du café-cacao (CCC), la nouvelle structure qui gère le café et le cacao qui sont la grande richesse du pays.

FBI


Guillaume Soro dans le viseur de la mort ?

Au moment où le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire se trouvait à Ottawa, au Canada, du 4 au 8 juillet 2014, pour la réunion du Bureau de l’Assemblée des parlementaires francophones (APF), des colporteurs de mauvaises nouvelles annoncent la fin des jours de Guillaume Soro.

Guillaume Soro est-il malade ? Si oui, pendant combien de temps va-t-il vivre? En tout cas, ces interrogations méritent d’être posées. Faut-il demander aux humains ou à Dieu ? Où au ‘’monde virtuel’’ ? Ceci, parce que les ennemis de la République, tapis dans l’ombre, sous le couvert du Net, veulent en finir avec le N°2 de la République.

Comme s’ils annonçaient la fin du séjour terrestre du président du Parlement ivoirien pour créer certainement un branle-bas au sein de l’opinion, les hagiographes ont d’abord pris le soin de pirater le site internet de la Lettre du Continent (LC) avant de distiller la bonne nouvelle (sic) aux abonnés du bimensuel panafricain le 5 juillet. Et, dans leurs publications, les bonimenteurs affirment sans vergogne que le PAN aurait rédigé une note sur le site des Forces nouvelles pour annoncer, le jeudi 30 juin dernier, à Bouaké, qu’il souffrirait d’une maladie incurable. Une rare maladie cardiaque, selon eux, qui mettrait la vie du ‘’tchênigbanani’’ en danger.

« Il y a deux mois, on m’a diagnostiqué une rare maladie incurable appelée l’amylose, a écrit l’homme politique ivoirien. Cela provoque une production anormale de protéines qui se dépose sur mon cœur. Cela raffermit mon cœur et les docteurs ne savent combien de temps j’ai à vivre. Au début, ils pensaient en termes d’années, mais maintenant ils pensent que ce pourrait être beaucoup moins long. On pourrait parler de mois ou de semaines », aurait publié Guillaume Soro, le 30 juin 2014, selon les colporteurs de l’information. Les mêmes ont tenté de le reprendre le 5 juillet 2014, au nom et pour le compte de la Lettre du Continent. Entre nous, cette ‘’broutille’’ ne ressemble-t-elle pas à un tissu de mensonge cousu de fil blanc ? Rien que du vent…

La riposte du cabinet du PAN !

Le président du parlement ivoirien, à Ottawa, au Canada. Ph: Sercom Pan
Le président du parlement ivoirien, à Ottawa, au Canada. Ph: Sercom Pan

Après avoir analysé et décelé ladite alerte, le directeur de la Communication du PAN, Moussa Touré, présentement aux côtés de son patron, à Ottawa, a vigoureusement réagi en dénonçant « le faux absolument grossier » que la publication représente. Selon lui, la ‘’nouvelle’’ est tellement mal conçue dans sa diffusion que ‘’c’en est presqu’une injure pour notre intelligence et pour l’intelligence de ceux que l’on tente de suborner par cette lettre’’.

A en croire Moussa Touré, la dernière visite du PAN à Bouaké date de janvier 2014. Bien plus, il révèle également que le site des FN n’existe plus depuis au moins quatre ans, puisque ledit mouvement a fait l’objet d’une dissolution. D’ailleurs, ajoute le Conseiller spécial du PAN, « ce n’est pas sur un site internet que le N°2 de l’Etat de Côte d’Ivoire annoncera sa prochaine mort ». Tout en indiquant qu’ils ne sont ni « effrayés, ni inquiets », Moussa Touré explique avoir remonté ‘’la piste numérique du ou des criminels’’.

A cet effet, il rassure que les premiers résultats de ses investigations ont abouti à des éléments concrets qu’il a transmis à son patron, Guillaume Kigbafori Soro. Au dire du N°1 de la Communication du président du Parlement ivoirien, le directeur de la Lettre du Continent, se prononçant sur la publication qui a été piratée et utilisée comme ‘’cheval de Troie’’, a écrit au cabinet du PAN pour l’informer du piratage de leur site internet et signifié avoir engagé, lui aussi, ses équipes techniques pour retrouver les traces de l’auteur du crime.

Accusée, la Lettre du Continent se défend…

Effectivement, dans son alerte N° n°685 du 07/07/2014, LC a condamné avec fermeté une telle usurpation de son titre pour diffuser des informations ‘’sans aucun fondement’’, dans un but évident de déstabilisation politique. « Une alerte frauduleuse reprenant le logo et le graphisme de La Lettre du Continent, a été diffusée le 5 juillet par e-mail auprès de nombreux internautes. Elle est intitulée « Côte d’Ivoire : Guillaume Kigbafori Soro atteint d’une maladie incurable ». La Lettre du Continent tient à informer ses lecteurs que ces informations sont totalement fausses et ne proviennent en aucun cas de sa rédaction. Le 29 mai dernier, une autre alerte frauduleuse concernant également la Côte d’Ivoire avait été diffusée de la même manière », s’est défendu le bimensuel panafricain. Qui ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. Mieux, les responsables de LC entendent saisir la justice pour usurpation du nom. « La direction de La Lettre du Continent étudie la possibilité de porter plainte contre de tels agissements auprès des autorités ivoiriennes et françaises », a précisé la direction de LC dans sa dernière édition. Qu’à cela ne tienne !

L’on est tenté de se poser la question de savoir pourquoi certains s’adonnent à ce ‘’jeu de mort’’ virtuel ? Si au fond, les criminels n’ont pas l’intention d’assassiner physiquement cette personnalité, le moins qu’on puisse dire, c’est que le cynique objectif des détracteurs de Soro vise à affaiblir moralement le concerné et créer un flou dans la tête de son entourage.

FBI


En exil, pourquoi les pro-Gbagbo sèment le bordel au Cameroun ?

Rebelote !

Après la claque de Guillaume Soro au Front social démocratique (SDF) du Cameroun, ce parti accuse le chef du Parlement ivoirien d’avoir orchestré l’arrestation de Don Mello. Et pourtant, le pro-Gbagbo y était pour préparer les esprits.

Don Mello n’était pas pour la bonne cause au Cameroun. L’ancien ministre de l’Equipement et porte-parole du dernier « gouvernement fantoche » de l’ex-Président ivoirien, Laurent Gbagbo, avait été arrêté dans la nuit du 11 au 12 juin 2014 à Douala. Puis, relâché aussitôt dans les heures qui ont suivi son interpellation.

A la vérité, Ahoua Don Mello qui s’est exilé depuis la chute de son mentor, le 11 avril 2011, au Ghana, s’était rendu au pays de Paul Biya pour faire échec à la visite officielle que le président du Parlement ivoirien y effectuait. Or, Guillaume Soro n’allait pas en villégiature. Même pas pour défier quiconque. L’homme se rendait à une invitation de son homologue en vue d’assister à l’ouverture solennelle de la deuxième session du Parlement camerounais le 11 juin 2014. Malheureusement, l’ex-chef rebelle ne savait pas qu’Ahoua Don Mello, le pro-Gbagbo, en activiste notoire, l’avait devancé pour concocter un « plan funeste ». Celui de préparer un esprit hostile à la visite de Guillaume Soro au Cameroun.

Le mot d’ordre…

Etant très introduit au sein d’une certaine opinion aussi bien hostile au pouvoir d’Abidjan qu’au N°1 des députés ivoiriens, Don Mello a multiplié les réunions avec le Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire au Cameroun, dans le but de jeter l’opprobre sur le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Qui, selon eux, serait à la base de la déchéance de l’ancien régime Gbagbo.

Ainsi, à l’arrivée de Guillaume Soro à Yaoundé, le 10 juin 2014, pendant que Don Mello ‘’squattait’’ encore sur le territoire camerounais, l’homme d’Etat a eu droit à toutes sortes d’insanité morale de la part de ceux qui avaient été formatés. Sans doute, un coup réussi! Puisque le jour même de la séance parlementaire, les 18 députés du SDF ont appliqué le mot d’ordre lancé par leur parti. Foulant au pied toute règle d’orthodoxie, ils ont déserté l’hémicycle au moment même où Guillaume Soro venait de prendre la parole.

Mais, le ‘’#koukourakou’’ (l’enfant vieux, ndlr) a gardé sa sérénité légendaire. En bon politicien, il a su placer les mots, dire sa part de vérité et convaincre les ‘’esprits grégaires’’. L’ancien secrétaire général des Forces nouvelles n’a pas manqué de dire devant les députés camerounais, qu’il s’est battu contre l’intolérance et la xénophobie dans son pays, au même titre que Um Nyobe et Martin Paul Samba qui ont combattu le colonialisme au Cameroun.

Le boycott… du chef

« Quand j’allais au Cameroun, il m’a été dit que j’allais en terre hostile. Une bonne partie de cette opinion, intoxiquée par la propagande de l’ancien régime, évidemment, n’avait pas compris la réalité de la situation politique de notre pays (Côte d’Ivoire, ndlr). Vous avez vu ce qui s’est passé à la bouillonnante Assemblée nationale du Cameroun. Où certains députés du SDF ont déserté la salle. Vous savez bien que le SDF (Front social démocratique), dirigé par John Fru Ndi est l’ami personnel de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui a convoqué et tenu une réunion avec des cadres du FPI, notamment Ahoua Don Mello pour aboutir à ce boycott de ma personne », a confié le PAN Guillaume Soro, de retour à Abidjan.

Néanmoins, le chef du Parlement ivoirien s’est dit ‘’heureux et fier’’ d’avoir réussi à faire faire une meilleure lecture de la réalité à cette partie de l’opinion camerounaise qui était considérée hostile au nouveau régime Ouattara. « Je suis heureux et fier de vous dire que nous avons réussi à transformer cette partie de l’opinion camerounaise qui était considérée hostile. Cette opinion est devenue une opinion amie de la Côte d’Ivoire », s’est-il réjoui.

Comme si Soro venait de vaincre les pro-Gbagbo vivant au Cameroun et le SDF, ces derniers ont jeté leur dévolu sur le chapitre afférant à l’arrestation de leur ‘’frère’’. Quarante-huit heures après le départ du N°2 Ivoirien, soit le lundi 16 juin 2014, le parti de John Fru Ndi a pondu une déclaration où il « dénonce avec la dernière énergie une forfaiture qui a considérablement terni l’image du Cameroun à travers le monde ». Accusant du coup, Guillaume Soro d’avoir orchestré l’arrestation de Don Mello sur leur territoire.

Don Mello, l'un des activistes notoire parmi les pro-Gbagbo. Ph: DR
Don Mello, l’un des activistes notoire parmi les pro-Gbagbo. Ph: DR

Pour le SDF, le seul crime manifeste de celui de Don Mello « est d’avoir étouffé et mis sous l’éteignoir la diplomatie officielle factice » du PAN. Et pourtant, défendent les hommes de John Fru Ndi, le truand est « protégé par la Convention de Genève relative au statut des réfugiés ainsi que d’autres dispositions internationales, aucune raison n’aurait pu justifier l’arrestation, encore moins l’extradition vers son pays d’origine de Ahoua Don Mello ».

Face à cette accusation, Guillaume Soro a cru bon de rappeler à ses détracteurs qu’il n’avait aucun pouvoir d’influencer la politique défensive et sécuritaire du Cameroun. « Nous avons été tous informés de ce que Don Mello avait été interpellé dans un aéroport. Donc, ce n’est pas Guillaume Soro qui dicte la politique défensive et sécuritaire du Cameroun ». Qu’à cela ne tienne.

On sème le bordel… chez Biya !

Disons-le tout net. La sortie maladroite des députés du Front Social Démocratique (SDF) lors de la visite de Guillaume Soro continue de déshonorer le Cameroun, surtout le Président Biya. En tenant des propos désobligeants à l’ endroit du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, c’est insulter la diplomatie parlementaire qui existe entre les deux pays.

Paul Biya, le tout puissant président du Cameroun. Ph: DR
Paul Biya, le tout puissant président du Cameroun. Ph: DR

Comment comprendre qu’un exilé, fut-il protégé par la Convention de Genève relative au statut des réfugiés, puisse aller semer du bordel dans un autre pays, sans que rien ne se passe ? Ahoua Don Mello, un activiste notoire, ayant décidé de s’établir au Ghana, depuis la chute de Laurent Gbagbo, vole de pays en pays, pour nuire aux Institutions républicaines.

Comment accepter que des pro-Gbagbo qui ont, durant des années, alimenté la politique ivoirienne de propos haineux, se déportent dans d’autres pays pour continuer dans la même veine ? Diviser les autres pour régner ! Le Cameroun ne doit pas laisser prospérer ce comportement sur son territoire. Le Président Biya ne doit pas cautionner la forfaiture des partisans du prisonnier de La Haye. Il est temps de taper du poing sur la table. La plaisanterie a assez duré !

FBI


Au Cameroun, le discours-vérité de Guillaume Soro…

Le président du parlement ivoirien Guillaume Soro s’est rendu au Cameroun le mardi 10 juin 2014, pour une visite officielle de 5 jours. Alors que certains étaient réfractaires à sa venue sur leur sol, dans un discours on ne peu plus panafricain, il a craché ses vérités sur les raisons qui l’ont poussé à devenir rebelle en septembre 2002. Je reviens sur des morceaux choisis.

Malgré certains tapages sur sa venue au Cameroun, Guillaume Soro est resté serein. D’ailleurs, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a eu droit à prononcer un vrai speech à l’hémicycle du Parlement Camerounais. Et devant les députés, celui qu’on appel le ‘’ Tchênigbanani’’ de la politique ivoirienne n’a pas eu la langue de bois. Les députés du Front social démocratique (SDF) qui pensaient que le chef du Parlement ivoirien aurait la trouille se sont rendus à l’évidence. Même si les 18 députés du SDF ont déserté l’hémicycle au moment de la prise de l’ennemi juré.

Dans son discours, tant redouter par les partisans de John Fru Ndi, Guillaume Soro n’a pas eu honte de dire au peuple camerounais qu’il a été rebelle dans sa vie. Tout simplement, selon lui, parce qu’il voulait mettre fin à l’injustice, à la xénophobie, à l’exclusion et à la catégorisation des Ivoiriens. « Oui, chers amis Camerounais, je vous le dis: je me suis rebellé contre l’ivoirité qui catégorisait les Ivoiriens », soutien-t-il, avant de rappeler quelque faits : « Voici donc un pays, la Côte d’Ivoire, ce havre de paix admiré dans la sous-région pour la sérénité de ses habitants et la stabilité de ses Institutions, qui se retrouve à son tour au bord du gouffre de la division et de la destruction. Voici donc une nation qui se prend à oublier que ce qui faisait sa noblesse et sa grandeur, c’était son esprit de tolérance et son respect de la différence ».

Pourquoi prendre les armes…

Une situation qui a conduit l’actuel chef des députés ivoirien à prendre les armes, à y dédier sa jeunesse et ses facultés. « Alors, voyez-vous, je n’ai aucun scrupule et je n’éprouve aucune hésitation à le dire, je me suis élevé avec force contre cette dérive identitaire, contre cette xénophobie rampante, contre cette politique discriminante. Oui, chers amis Camerounais, je vous le dis: je me suis rebellé contre l’ivoirité qui catégorisait les Ivoiriens », a appuyé Guillaume Soro.

Il a révélé que tout au long de son enfance et de son adolescence, il s’était familiarisé à l’idée de savoir ‘’qu’être Ivoirien et fier de l’être’’ était la même chose. « Tout au long de mon enfance et de mon adolescence, je m’étais familiarisé avec l’idée qu’être Ivoirien et être fier d’être Ivoirien, c’était la même chose ; qu’il y avait au cœur de chacun de mes concitoyens cet indéfectible attachement à une Côte d’Ivoire unie, qui vit en parfaite harmonie avec tous ses voisins et amis. J’ai fait mes classes avec des camarades dont je ne me suis jamais soucié ni de l’origine ethnique, ni de l’appartenance religieuse, car, pendant longtemps, ces données sectaires n’ont jamais habité, ni la façon de penser, ni la façon de faire des ivoiriens », a souligné le PAN.

Le président du SDF, parti d'opposition au Cameroun. Ph: DR
Le président du SDF, parti d’opposition au Cameroun. Ph: DR

Pour lui, il n’y a aucune différence entre l’Ivoirité et le colonialisme. Puisqu’il estime que le concept « ivoiritaire » a été récupérée par l’ex-président Laurent Gbagbo dès son accession au pouvoir. « En Côte d’Ivoire, on a voulu instaurer une hiérarchie naturelle entre des citoyens pourtant égaux en droits et en devoirs. Cette politique active de l’ivoirité insidieusement récupérée et amplifiée par Monsieur Gbagbo, n’était rien d’autre que la tropicalisation de la colonisation des Africains par des Africains », a-t-il confié au Parlement camerounais.

C’est pourquoi, Guillaume Soro n’a pas manqué de rappeler à ses collègues parlementaires que les sacrifices de leurs glorieux prédécesseurs, que sont Martin-Paul Samba, Edandé Mbita, Ruben Um Nyobè, Félix Moumié et autres, sont celles qui ont avivé la flamme de mon combat. « Oui, comme Martin-Paul Samba, Edandé Mbita, furent rebelles contre le colonialisme allemand ici au Cameroun, je le suis devenu ! Comme Ruben Um Nyobè, Félix Moumié, et bien d’autres, furent rebelles contre le colonialisme français ici même au Cameroun, je le suis devenu ! Comme le peuple Abbey de Côte d’Ivoire, cruellement déporté pour sa résistance au colonialisme français au début du 20ème siècle, je me suis rebellé ! Je suis rebelle contre toute politique occidentale, asiatique, américaine ou africaine qui normalise l’injustice, les discriminations, le mépris et l’exploitation quotidienne de l’homme par l’homme. Telle est la Cause à laquelle j’ai dédié ma jeunesse et mes facultés. Les causes qui ont justifié les sacrifices de vos glorieux prédécesseurs sont celles qui ont avivé la flamme de mon combat », s’est justifié l’ex-chef de la rébellion du 19 septembre 2002.

L’affaire Gbagbo !

A l’en croire, les premiers leaders africains ont intellectuellement réagi contre la colonisation par la doctrine dite du panafricanisme. D’où, selon lui, la haine de l’Occident est devenue pour bon nombre d’entre eux, une manière de déguiser leur mépris de la liberté et de la justice entre les Africains eux-mêmes. Aujourd’hui, Guillaume Soro pense qu’il faut poser aux panafricanismes africains des questions qui visent droit au cœur de la dignité humaine en péril dans tout combat politique. « On découvre alors que seul vaut un panafricanisme de projet, d’inclusion et de solidarité concrètes, alors que la pire des choses qui puisse nous arriver, c’est la confiscation du thème panafricaniste par les imposteurs du national-chauvinisme », a-t-il exprimé en face des députés camerounais. Et de s’interroger : « Sont-ils panafricanistes, ces Ivoiriens qui ont massacré le Burkinabé et le Malien, pour la simple et bonne raison qu’ils étaient Burkinabé et Malien ? Sont-ils panafricanistes, ceux qui considèrent les Camerounais vivant dans leur pays comme des sous-hommes? Les Tchadiens, les Centrafricains ou les Nigérians vivant chez eux comme des moins que rien ? ».

Le député de Ferké (au nord de la Côte d’Ivoire) s’est insurgé contre ces mauvaises langues qui pensent aux Cameroun que les Nations-Unies se sont ingérées dans les élections de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Alors que les parties prenantes avaient toutes accepté de signer des Accords dans ce sens. A ce titre, Guillaume a cru bon de rappeler à la face du Parlement camerounais, que l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre-novembre 2010 fut l’élection la plus surveillée, et la plus rigoureuse de toute l’histoire contemporaine de ce pays. « Au demeurant, même un simple néophyte pourrait comprendre, sans être agrégé de mathématiques, que dans notre pays, lorsque 2 grands Partis politiques unissent leurs voix, le 3ème n’a aucun moyen de l’emporter », a-t-il éclairé.

Pour le chef du parlement ivoirien, trop de gens ont la mémoire courte sur la crise ivoirienne. « Si le Président Gbagbo avait cédé le pouvoir pacifiquement comme cela a été le cas du Président Wade au Sénégal ou du Président Rupiah Banda en Zambie, il n’y aurait pas eu toute cette tragédie postélectorale. Et Laurent Gbagbo ne serait pas aujourd’hui devant cette Cour Pénale Internationale à laquelle il n’a jamais été opposé quand il était encore au pouvoir ». Une manière au PAN de dire aux camerounais que Laurent Gbagbo est lui-même à la base de son départ à la Cour pénale internationale (CPI).

Franklin Nyamsi : « Belle leçon aux députés du SDF »

Guillaume Soro et Franklin Nyamsi. Ph: DR
Guillaume Soro et Franklin Nyamsi. Ph: DR

Professeur agrégé, docteur en Philosophie et Chercheur à l’Université de Lille 3, Franklin Nyamsi est camerounais de son état. En politique, il est l’un des ‘’formidable’’ Conseiller du président Guillaume Soro. Voici sa réaction qu’il a posté sur facebook, à la suite du boycott des députés du SDF : « Les députes du SDF viennent de se priver de l’audition du discours historique du Président Soro Guillaume Kigbafori au parlement Camerounais. En sortant de l’Hémicycle, ils avouent leur peur de la vérité et du dialogue. Le Chef du Parlement Ivoirien, imperturbable et serein, a bénéficié d’un standing ovation de 90% du Parlement Camerounais, pour une fois, convaincu de faire face à une figure historique. Guillaume Soro leur a dit: « Oui, je suis rebelle comme Um Nyobe, comme Felix Moumie, comme Manga Bell. Je suis rebelle, mais surtout pas comme les petits rebelles du SDF, incapables de supporter la contradiction et l’adversité …. » Magnifique ! Belle leçon de politique concrète donnée par Tienigbanani aux pieds nickelés du SDF dont le ventropoliticard député Joshua Osi, trop pressé d’aller se nourrir, au lieu de garder une attitude républicaine et conforme aux us diplomatiques! ».

FBI


Côte d’Ivoire : les faux médicaments remplace la drogue

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 15% de faux médicaments sont vendus dans le monde dont 70% sont consommés en Afrique. Un fléau qui fait « ravage » en Côte d’Ivoire.

C’est inquiétant. La criminalité pharmaceutique semble avoir pris le pas sur la vente de la drogue en Côte d’Ivoire. Suite à l’opération ‘’Porc-épic’’ lancée par le Bureau central de Interpol (Bcn-Interpol Abidjan), 176 tonnes de produits médicaux contrefaits, d’une valeur de 10 milliards FCFA, ont été saisies sur les marchés de six grandes régions en Côte d’Ivoire.

C’est le Commissaire Angui Eboi, chef du Bnc-Interpol qui a livré l’information, le vendredi 30 mai 2014, lors d’un point de presse à la direction de la police criminelle d’Abidjan-Plateau. Face à la montée en puissance de ces réseaux mafieux, l’Organisation internationale de la police criminelle (OIPC-INTERPOL) a décidé de mener une lutte acharnée contre ce fléau transnational. Angui Eboi a confié que c’est en collaboration avec les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qu’une action simultanée de police dénommée ‘’Opération Porc-épic’’ a été lancée.

L'OIPC-INTERPOL veut éradiquer la vente de faux médicament en Côte d'Ivoire. Ph: FBI
L’OIPC-INTERPOL veut éradiquer la vente de faux médicament en Côte d’Ivoire. Ph: FBI

En Côte d’Ivoire, il a révélé que l’opération a été conduite à Abidjan notamment à Adjamé, Bouaké, Bondoukou, Bonoufla, Man et San-Pedro. « Dans sa mise en route, cette mission a été placée sous la coordination du BCN-INTERPOL Abidjan, sous la responsabilité des parquets généraux près les Cours d’appel d’Abidjan, Bouaké, Daloa et sous la supervision de chaque préfet de police qu’assistaient les chefs d’Escadron de la gendarmerie », a précisé le patron du Bcn-Interpol. Ajoutant que l’opération a impliqué tous les acteurs chargés de l’application de la loi, à savoir la police, la gendarmerie, la douane et les partenaires que sont l’OIPC-INTERPOL, les FRCI, l’ONUCI, le ministère de la Santé et l’Ordre des pharmaciens.

26 personnes arrêtées

Ainsi, dans le District d’Abidjan, 65 tonnes de produits médicaux contrefaits ou interdits sur le marché ont été saisies. 1, 5 tonne à Bondoukou, 18 tonnes à Bouaké, 50 tonnes à Bonoufla, 42 tonnes à Man et 150 kg à San Pedro. Au total, 176,65 tonnes de faux médicaments ont été saisies et 26 personnes ont été interpellées par l’OIPC-INTERPOL. « A la lumière de la présente opération, force est de constater que les produits pharmaceutiques contrefaits ont largement envahi nos marchés, si bien que chaque contrée de la Côte d’Ivoire abrite son réseau d’approvisionnement, son magasin de stockage et son box de vente », a déploré le Commissaire Angui Eboi.

Le Commissaire Angui Eboi au centre, sur la photo. Ph: DR
Le Commissaire Angui Eboi au centre, sur la photo. Ph: DR

Le flic a expliqué que les criminels ont jeté leur dévolu dans la vente de produits pharmaceutiques contrefaits. Une activité où ces personnes de mauvais acabits prospèrent. L’Officier de police a même révélé que la loi ivoirienne est moins répressive en la matière. Contrairement à la vente de la drogue où les malfrats sont sévèrement punis alors qu’ils y gagnent moins.

Il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Nos populations ne trouvent pas mieux que d’aller se ravitailler en médicament sur le marché noir. Pourtant, la plupart de ces produits pharmaceutiques sont antidatés où même périmés. D’autant que ces vendeurs qu’on pourrait qualifier de ‘’marchants de la mort’’ sont devenus experts en avec le marquage de date récente sur les flacons de médicament. Chose qui va contribuer inévitablement à la mort.

Une photo du logo de l'OIPC-INTERPOL, le bureau d'Abidjan. Ph: FBI
Une photo du logo de l’OIPC-INTERPOL, le bureau d’Abidjan. Ph: FBI

Hier, c’était « l’opération NAWA » dans la région de Soubré qui visait à soustraire les mineurs victimes de traite des zones aurifères et des plantations de cacao en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, c’est l’opération ‘’Porc-épic’’ touchant les produits pharmaceutiques sur l’ensemble du territoire national ainsi que les Républiques sœurs de la CEDEAO.

C’est le lieu de crier un holà. L’opération ‘’porc-épic’’ mérite d’être intensifiées et menées de façon régulière. L’OIPC-INTERPOL doit poursuivre courageusement son action en faveur de la lutte contre la criminalité transnationale organisée sous toutes ses formes.

FBI

Classe thérapeutique des médicaments saisis:
Antalgique ;
Anti-inflammatoire ;
Complément alimentaire ;
Antipaludique (retiré de la vente ex : Chloroquine et Ammoniaque) ;
Antituberculeux (gratuit) ;
Antianémique ;
Anti-hémorroïdaire ;
Antituberculeux ;
Antibiotique ;
Déparasitant ;
Dysfonctionnement érectile (aphrodisiaque) ;
Dysménorrhée (règle douloureuse) ;
Contraceptifs oraux et injectables ;
Eau pour préparation injectable ;
Psychotrope ;
Précurseur (alcool éthylique) ;
Matériel médical (kits de césarienne, d’accouchement, test rapide : grossesse-palu-diabète) ;
Anti-hypertension ;
Antitussif ;
Soluté et autres…

Source : OIPC-INTERPOL


Commission électorale, les femmes ivoiriennes crient à l’exclusion

La nouvelle loi sur la Commission électorale ivoirienne a été adoptée en plénière par le Parlement. Mais le Groupe des organisations féminines œuvrant pour l’égalité entre Hommes et Femmes en Côte d’Ivoire milite pour une représentation massive des femmes au sein de l’Institution chargée des élections.

Alors que les députés ivoiriens s’apprêtaient à voter, en plénière, la nouvelle loi portant réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), le mercredi 28 mai 2014, l’Assemblée nationale a été prise d’assaut par une centaine de femmes au Plateau. Elles, ce sont les Organisations féminines et de défense des Droits Humains en Côte d’Ivoire. Un regroupement qui refuse que la CEI soit prise en otage à travers une composition exclusivement réservée aux hommes.

Vêtues de blanc pour la plupart, pancartes en main, elles brandissaient tous des écriteaux du genre : « Egalité homme-femme, c’est maintenant ; des promesses, passer aux actes par cette loi ; une CEI sans les femmes = conflits postélectoraux ; la Côte d’Ivoire est-elle peuplée uniquement d’hommes ? loi muette sur les question du genre = mauvaise loi ». Une manifestation non bruyante à laquelle les policiers se sont invités afin d’éviter tout débordement. Mais dans leur détermination à se faire entendre, les « amazones » ont été reçues par le Secrétaire général de l’Assemblée nationale à qui, une déclaration a été remise.

Prévenir une crise !

Revenant aux faits, à travers ce réquisitoire, la présidente de ce Groupement de femmes, Gogoua Rachel, souligne que l’actuel projet de loi sur la réforme de la Commission électorale arrêtée à 17 membres par le Gouvernement en Conseil des ministres, ne fait « aucune mention de genre, d’égalité et de parité entre les hommes et les femmes dans sa configuration ».

A l’analyse, confie-t- elle, « une telle répartition présage d’une sous représentation des femmes, voire leur absence de cette Institution, capitale dans le processus de démocratie et de cohésion sociale en cours en Côte d’Ivoire. La Commission électorale précédente présentait la même lacune et elle n’avait pas pu empêcher la crise électorale de 2010-2011 ».

Ces femmes ivoiriennes entendent aller jusqu'au bout du combat contre les inégalités sociales. Ph: Wanep-ci
Ces femmes ivoiriennes entendent aller jusqu’au bout du combat contre les inégalités sociales. Ph: Wanep-ci

Se disant marginalisées, la démarche des femmes vise à interpeller aussi bien le Gouvernement, le Parlement ainsi que les partenaires au développement sur les dangers qu’une ‘’CEI sans la représentation significative des femmes pourrait avoir sur la vie démocratique du pays’’. Pour elles, « la Commission électorale étant la structure qui organise la régulation de la vie démocratique de la Côte d’Ivoire, la présence de la femme en son sein leur permettra non seulement de participer à un haut niveau, à la gestion pacifique de la vie démocratique de leur pays mais aussi d’atténuer les velléités d’affrontement des uns et des autres en y apportant son talent de conciliatrice qui lui est propre ».

Tout en témoignant le rôle joué par les femmes pendant les heures chaudes. A en croire la présidente, au plus fort des différentes crises, y compris celle de 2010, n’eut été l’action des femmes, le pays aurait connu le ‘’parachutage’’ de vivres et sombrerait à l’évidence dans le chaos. « Elles font vivre les habitants de ce pays parfois au détriment de leur vie. Pour preuve, le marché Siaka Koné de la commune d’Abobo a été bombardé en janvier 2011 pendant qu’elles y étaient », révèle Gogoua Rachel. D’ailleurs, en plus de tout cela, les femmes des organisations de la société civile, n’ont pas été associées aux différentes négociations pour la sortie de crise, mais elles ont sillonné toutes les grandes capitales politiques dont Addis-Abeba, Abuja, New York, Accra,…, pour un plaidoyer en faveur du retour pour la paix.

Appliquer les textes ratifiés…

C’est pour quoi, les « amazones » souhaitent que la politique du genre dont parle le président de la République, Alassane Ouattara, prenne son envole. Elles trouvent inconcevable que la Côte d’Ivoire refuse d’appliquer les instruments internationaux, régionaux et nationaux que ses gouvernants ont ratifiés.

Les femmes ivoiriennes réclament l'application des textes ratifiés par la Côte d'Ivoire. Ph: Dr
Les femmes ivoiriennes réclament l’application des textes ratifiés par la Côte d’Ivoire. Ph: Dr

Il s’agit de la Résolution 1325 des Nations-Unies, la CEDEF (Convention pour l’élimination de toutes formes de violences à l’égard des femmes) ; du protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droit des femmes ; de la déclaration des chefs d’Etat de l’union africaine, de la déclaration des Chefs d’Etat de la CEDEAO ; du protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de résolution, de maintien de la paix de la CEDEAO ; du document de politique nationale sur l’égalité des chances, l’équité et le genre ; de la constitution du 1er août 2000 proclamant l’égalité entre l’homme et la femme par une participation effective et paritaire à tous les niveaux.

Outre cela, la Côte d’Ivoire fait partie des premiers pays au monde à avoir développé son plan d’action national pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Pourtant, l’un des axes principaux de ce plan est la participation des femmes aux postes de prises de décisions à tous les niveaux. « Alors, à quand les actions positives pour l’implication des femmes dans les sphères de décisions? », s’interroge le Groupe des organisations féminines. Pour elles, il est temps de commencer des actions concrètes dans ce sens et d’utiliser toutes les ressources disponibles.

FBI


Mort de Mandjara : quel mépris du gouvernement ivoirien…

Jusque-là, le gouvernement n’avait pas réagi depuis la tentative de suicide de Mandjara Ouattara, il y a une semaine. Décédée le mardi 27 mai à deux heures du matin, les autorités ivoiriennes ont décidé d’accompagner sa famille pour des « funérailles dignes ». J’ai été surpris t’entendre cette nouvelle alors que je venais d’assister à la conférence du porte-parole du gouvernement à la suite du Conseil des ministres qui s’est tenu le jour du décès de la jeune dame. Je vous livre les détails de la rencontre au Palais d’Abidjan.

Si ce n’est pas le médecin après la mort. Pour moi, le cas de Mandjara Ouattara y ressemble fort. Elle qui avait tenté de s’immoler par le feu, un mercredi 21 mai 2014, devant le Palais présidentiel au Plateau, au moment même où se tenait un Conseil des ministres que présidait le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.

Une semaine après, la jeune dame âgée de 33 ans est finalement décédée, ce mardi 27 mai, des suites de ses brûlures de 3e degré, dont elle souffrait au centre hospitalier et universitaire de Cocody (CHU). C’est avec ‘’amertume’’ que le porte-parole du gouvernement, Koné Bruno Nabagné, a officiellement confirmé la ‘’mauvaise nouvelle’’ aux journalistes. Et de s’empresser de nous annoncer la commisération des autorités ivoiriennes :

Koné Bruno Nabagné, porte-parole du gouvernement ivoirien. Ph: DR
Koné Bruno Nabagné, porte-parole du gouvernement ivoirien. Ph: DR

« Nous avons effectivement eu cette mauvaise nouvelle ce matin (mardi 27 mai 2014, ndlr), le décès de cette dame. Le gouvernement, évidemment, s’incline devant la mémoire de cette personne. Le gouvernement accompagnera de la meilleure façon la famille. Le gouvernement adresse ses condoléances à la famille et je peux dire que la famille est en contact avec certaines personnes désignées par le gouvernement pour suivre la suite des opérations. Nous n’avons pas de commentaires à faire. Nous pensons simplement qu’il faut respecter la mémoire de cette jeune dame ».

Et si tu nous disais la vérité ?

Et pourtant, le porte-voix du gouvernement qui ne voulait pas s’attarder sur l’affaire Mandjara Ouattara, a dû mettre les pieds dans les plats. Puisqu’il lui a été demandé de donner les raisons qui ont motivé le gouvernement à ne pas communiquer sur un fait aussi grave (la tentative de suicide) qui s’est déroulé au nez et à la barbe de la présidence de la République de Côte d’Ivoire.
En réponse à cette question, Koné Bruno a tourné en rond. Il a plutôt souligné que le gouvernement n’a pas voulu ‘’politiser’’ l’affaire comme certains auraient bien souhaité. Mais de quelle communication politique parle l’auteur ?

« Quand un acte aussi grave arrive, il faut respecter le choix de la personne. Certains peuvent faire de la communication politique autour de ça. Nous n’avons pas voulu en faire parce que ce n’était pas, de notre point de vue, décent de le faire. Vous savez, nous travaillons avec le cœur ouvert, nous n’avons pas de reproches à nous faire par rapport à la conduite actuelle du pays. Nous savons bien d’où nous venons, c’est vraiment important », a martelé le porte-parole du gouvernement. Quel mépris! Mais l’homme ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

En hommage, des fans de Mandjara préfèrent cette photo sur leurs profils facebook. Ph: DR
En hommage, des fans de Mandjara préfèrent cette photo sur leurs profils Facebook. Ph : DR

Koné Bruno Nabagné n’a pas été tendre avec ceux qui pensent que : « Les populations vivent dans la souffrance parce que l’argent ne circule pas ». A l’en croire : « Aucun Ivoirien, aujourd’hui, ne peut dire qu’il a été appauvri par le président Alassane Ouattara, sauf ceux qui avaient des gains acquis de façon anormale ». Selon le porte-parole du gouvernement : « Bien au contraire, la politique économique qui est menée fait en sorte que tous les jours, quelque chose s’ajoute à la croissance nationale, à la richesse individuelle des uns et des autres ».

Faut-il croire à cela ? Pour l’émissaire du gouvernement, il y a toujours eu des drames personnels dans le monde. « Il y a dix siècles, il y avait des drames personnels. Dans dix siècles, il y en aura. Mais il faut éviter de surfer politiquement autour de ça, quelle que soit la position qu’on peut avoir par rapport à ce drame. C’est notre position et nous restons fermes là-dessus », a tranché le conférencier du palais.

Ainsi, je puis me permettre de dire que le gouvernement refuse de nous dire la vérité dans cette affaire. Or, on voit bien que le pouvoir est dans de beaux draps. Sinon, pourquoi le gouvernement ivoirien avait tout mis en place pour un contrôle strict des personnes qui souhaitaient rendre visite à la jeune femme au service des grands brûlés de Cocody ? L’on-t-ils achevé au CHU pour ne pas que la vérité sorte ? L’adage nous dit que « la vérité est comme le soleil levant que l’on ne peut cacher avec la paume de la main ».

Les Ivoiriens savent…

Aujourd’hui, les gens savent que Mandjara Ouattara était très proche de certains responsables influents du Rassemblement des républicains (RDR), parti au pouvoir. On sait également que la jeune dame de 33 ans faisait partie du collectif des propriétaires des véhicules de location qui compte 80 membres. Eux qui réclament aux autorités actuelles le paiement de 5 milliards de francs Cfa. Des créances contractées de 2007 à 2010 sous Laurent Gbagbo que le pouvoir Ouattara devrait régler sur le principe de la continuité de l’Etat. Ce n’est pas tout. La défunte aurait aussi loué des véhicules au RDR pendant la campagne présidentielle de 2010. Malheureusement, ses factures de ces locations qui seraient d’un montant de 26 millions F Cfa restent impayées.

Pour en savoir davantage, je vous propose une déclaration d’une personne ressource. Il s’agit de Moussa Touré. Ex-journaliste, il est actuellement conseiller et directeur de la communication du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire :

Moussa Touré, Conseiller de Guillaume Soro. Ph: Sercom PANCI
Moussa Touré, Conseiller de Guillaume Soro. Ph: Sercom PANCI

« J’ai entendu et lu beaucoup de mensonges et découvert avec beaucoup de dégoût une vaste entreprise de diabolisation de Ouattara Madjara alias Oxy Chocolat D Oxana, la jeune femme qui a tenté de s’immoler devant le Palais de la présidence, au Plateau. Mon amertume tient au fait que les injures les plus graves sont venues de son propre camp, notre propre camp. Je connais Madjara, une femme forte, courageuse, battante, engagée pour la cause d’Alassane Ouattara et du RDR. Elle s’est battue corps et âme pour que notre régime soit au pouvoir aujourd’hui. Je fais partie de ceux qui lui ont conseillé d’aller en exil au Burkina Faso, parce que son nom revenait dans tous les forums LMP (l’ex-majorité au pouvoir, ndlr) parmi ceux des gens à abattre. Son domicile avait même été indiqué sur Facebook. De Ouaga, elle est allée en France où elle a mené une guérilla médiatique contre le régime de Gbagbo. Les dettes que Madjara détenait sur l’Etat de Côte d’Ivoire n’ont jamais été honorées, alors qu’elle est de notre camp. Elle connaissait personnellement tous les actuels dirigeants, avait leurs numéros de téléphone direct, fréquentait leurs bureaux… Personne n’a levé le petit doigt pour aider cette jeune dame, une militante convaincue, jusqu’à ce qu’elle s’enfonce dans la misère, une misère noire. Vidée de son appartement de la Riviera Palmeraie, elle a erré de proche en proche, ses affaires dispersées dans tout Abidjan. Pourtant elle avait des dizaines et des dizaines de millions en créances. Elle ne mangeait pas à sa faim. Et ce qui l’a assassiné, c’est la maladie de sa mère. Victime d’un AVC, Madjara s’est rendue à son chevet à Korhogo, mais vu la gravité de son état, la pauvre dame a été évacuée sur l’Institut de Cardiologie d’Abidjan où elle a été admise aux soins intensifs. Madjara a frappé à toutes les portes pour avoir un peu d’argent sur ses créances pour soigner sa mère. Rien. Par désespoir, elle a décidé de se suicider. Si nous ne l’avons pas aidé, respectons au moins sa douleur. Ceci n’arrive pas qu’aux autres. Personne ne sait ce que le destin lui réserve ».

Je refuse de croire que l’argent qu’on devait payer à Mandjara Ouattara sera utilisé par le gouvernement ivoirien pour lui assurer des funérailles dignes. C’est aussi une tradition sous les tropiques. Comme dirait l’autre : « Quand tu meurs on t’accompagne avec l’argent dans ta tombe… ». C’est dommage !

FBI


De l’opération-suicide à Abidjan, à la récupération politique

Nous ne sommes pas en Tunisie, mais en Côte d’Ivoire. Une jeune dame du nom de Mandjara Ouattara, a essayé de se donner à la mort, le mercredi 21 mai, non loin du Palais présidentiel au Plateau. Au moment où le chef de l’Etat Alassane Ouattara présidait un Conseil des ministres.

Je suis sidéré. Une femme a tenté de se suicider par le supplice du feu à l’entrée du Palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. C’est cette scène macabre que Mandjara Ouattara, aide-soignante de son état, âgée de 33, a voulu servir à la Côte d’Ivoire le mercredi 21 mai 2014. De surcroît, au moment même où le président de la République Alassane Ouattara, présidait un Conseil des ministres.

Coïncidence ? Je n’en sais rien ! En tout cas, c’est à l’entrée du Palais présidentiel, non loin de la place de la République que la jeune dame, visiblement de teint clair, habillée d’un haut rouge et d’un bas noir (collant), a « déversé de l’essence sur son corps avant de s’enflammer à l’aide d’un briquer », selon des témoignages.

Il paraît qu’elle venait de déposer un courrier à l’immeuble de la Poste de Côte d’Ivoire. J’imagine un peu sa souffrance de la pauvre. Heureusement, des militaires de la Garde républicaine et les pompiers sont intervenus à temps. Mais transportée le même jour au Centre hospitalier universitaire de Cocody, les médecins ont confié que Mandjara Ouattara souffre de brûlures de troisième degré.

Vingt-quatre heures après. Alors que je continue de me poser la question de savoir ce qui a bien pu pousser cette jeune dame (très belle d’ailleurs, selon ses photos montrées sur Facebook) à une telle opération suicidaire, la première du genre en Côte d’Ivoire, on m’apprend que Mandjara Ouattara voulait crier son indignation parce que désespérée. De quoi ? Je ne sais pas.

Mandjara Ouattara alias "Oxy Chocolat D Oxana" sur facebook.
Mandjara Ouattara alias « Oxy Chocolat D Oxana » sur facebook.

Mais des sources révèlent, çà et là, qu’elle fait partie des fournisseurs de l’Etat, à qui le gouvernement ivoirien aurait refusé de payer des dettes (période 2000 à 2010). Puisqu’ayant découvert, suite à un audit, que la somme de 203 milliards F CFA n’était pas justifiée sur les 356 milliards F CFA de dette intérieure que l’Etat devrait payer.

Une version battue en brèche par le président de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire. Samba David m’a confié au téléphone que Mandjara Ouattara voulait par cet acte crier son indignation. Une indignation contre le traitement salarial qu’elle subissait depuis bien longtemps en travaillant comme aide-soignante contractuelle.

« Nous avons eu deux rencontres avec des aides soignantes et soignants. Je ne dirai pas où ils travaillent au juste. Mais sachez que depuis janvier jusqu’aujourd’hui, ils ne sont pas payés. Alors qu’ils n’ont qu’un salaire de 36.000 F CFA à 45.000 F CFA depuis 20 ans. Et la jeune Mandjara Ouattara a dit qu’elle ira se suicider devant la présidence de la République de Côte d’Ivoire pour cela. Elle avait confié qu’elle serait le sacrifice des autres. Et qu’elle préfère se donner la mort que de vivre dans ces conditions pénibles ».

Je ne vous dis pas. Je suis dans le flou total. Je ne sais plus de quoi il s’agit. Mais j’étais quand même optimiste en attendant une version officielle. Malheureusement, j’assiste depuis plusieurs heures à une manipulation qui ne dit pas son nom sur la toile. Des esprits ‘’mal intentionnés’’ font de la récupération politique. Et comme il fallait s’y attendre. Il y a deux tendances, les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara, qui sont dans une sorte de guerre à fleuret moucheté. Ils affirment de chaque côté que Mandjara Ouattara fait partie des fournisseurs de l’Etat. Mais, qu’aurait-elle fourni ?

En témoigne ce post Facebook d'un partisan de Ouattara.
En témoigne ce post Facebook d’un partisan de Ouattara.

Selon les partisans de Ouattara, Mandjara Ouattara aurait mis 15 véhicules de type 4×4 à la disposition de la présidence, sous le régime Gbagbo, de 2007 à 2010. Selon eux, la location par jour d’un véhicule devrait coûter 80.000 F CFA. Depuis lors, les paiements auraient trainé jusqu’à la chute des refondateurs. « Et à la grande surprise de dame Mandjara, le nouveau régime, après plusieurs mois d’audit venait de l’informer avec document à l’appui que l’argent est bel et bien sorti des caisses de l’Etat d’alors. Un choc qu’elle n’a pas supporté ». Faux, rétorquent les partisans de Gbagbo.

« Ce n’est pas à la présidence de la République sous Gbagbo, mais c’est bien au candidat du RDR, Alassane Ouattara lors de la campagne présidentielle de 2010 que Mandjara Ouattara a prêté ses 15 véhicules de type 4X4, à raison de 80.000 F CFA par jour. La dette s’élève donc à plusieurs millions de F CFA. Depuis lors, elle essaie de rentrer en possession de son dû, mais toutes les portes lui sont fermées. C’est ce qui l’a poussée à vouloir mettre fin à ses jours », rapportent-ils sur les réseaux sociaux.

Je vous assure. Je suis dans les nuages. Qui dit vrai dans cette affaire. Le moins que je puisse dire, c’est qu’il faut attendre la version officielle des autorités ivoiriennes. Où même que la vérité sorte de la bouche de Mandjara Ouattara, qui respire encore au CHU de Cocody. Ce n’est donc pas l’occasion de faire de manipuler l’information en attendant dans cette tentative d’immolation, qui paraît bien triste pour une telle Côte d’Ivoire. Un pays où tout va bien apparemment…

Comme Mohamed Bouazizi, en Tunisie ?

Je rappelle que le 17 décembre 2010, cette même scène s’est produite en Tunisie. Mohamed Bouazizi, jeune vendeur de fruits et légumes, s’est vu confisquer sa marchandise par des policiers à Sidi Bouzid (centre de la Tunisie).

Mohamed Bouazizi, est décédé des suites de ses brûlures après son évacuation à l'hopital. Ph: laregledujeu.org
Mohamed Bouazizi, est décédé des suites de ses brûlures après son évacuation à l’hôpital. Ph: laregledujeu.org

Excédé, nous a-t-on dit, le jeune de 26 ans décide de s’immoler par le feu. Un sacrifice qui déclenchera le printemps arabe. Le ras-le-bol devient une contestation populaire qui va propager à travers le pays, jusqu’à atteindre la capitale.

Dans le monde arabe, des dizaines de jeunes suivront son « exemple » et s’immoleront après lui. Est-ce le début d’une vague de contestation par cet acte de sacrifice en Côte d’Ivoire ?

Pour moi, cette l’action suicidaire posée par Mandjara Ouattara doit emmener l’Etat à prendre conscience d’un certain nombre de choses dans la société ivoirienne afin que ce genre de situation ne prospère pas en Eburnie.

FBI


Georges OUEGNIN, l’ombre d’Houphouët [Portrait]

Il a pour lui une loyauté invariable qu’il a su mettre au service de quatre chefs d’Etat ivoiriens. Georges Ouégnin, 80 ans, a marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire, de long en large. Portrait d’un maître des services protocolaires, indélébile. Portrait…

Si certaines langues prêtaient à Houphouët-Boigny une deuxième ombre, c’est bien son directeur du protocole qui en portait le visage. Homme discret, affable, au regard alerte, l’ambassadeur Georges Ouégnin était le complice du « vieux », presque son fils. Il était là, égal à lui-même, haute silhouette au crâne chauve, impérieux et impérial. On nous disait qu’il avait l’œil du sorcier qui voyait tout.

Ouégnin était au soin du père fondateur de la Côte d'Ivoire. Ph: DR
Ouégnin était au soin du père fondateur de la Côte d’Ivoire. Ph: DR

Son histoire est assez particulière. Présenté souvent comme Syro-libanais, il est né, le 13 juin 1934, en Turquie, à Alexandrette d’une mère française d’origine arménienne nommée la ménagère Marie Avédikan et d’un père ivoirien d’origine, François Ouégnin, greffier au palais de justice. Alors qu’il ne connaissait pas son géniteur, c’est à l’âge de 19 ans, en 1955, qu’il retrouve son père en Côte-d’Ivoire. Malheureusement, quelque temps après, sa mère meurt. C’est-à-dire en 1956.

Après des études, très vite, Georges Ouégnin devient chef du service contentieux et délégué du personnel chez Renault, à Abidjan. A 26 ans, il était admiré par Houphouët-Boigny, qui l’adopte et lui propose un poste d’ambassadeur au Nigeria, au Ghana ou au Liberia. Cela, après l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960. Mais contre toute attente, il décline l’offre et choisi de rester à Abidjan.

Le protocole d'Houphouët reçu par le Pape Jean-Paule II. Ph: DR
Le protocole d’Houphouët reçu par le Pape Jean-Paule II. Ph: DR

Ainsi, le « vieux » décide de le nommer comme chef du protocole à la présidence. Ouégnin fils venait d’être introduit au cœur du pouvoir ivoirien. Il accompagnait le père de l’indépendance ivoirienne sous tous les cieux. Jusqu’à ce que son « boss » refuse qu’il soit le chef du protocole de l’ONU en 1970. Et 10 ans plus tard, il mettra au monde Yasmina (député à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire depuis le 11 décembre 2011, NDLR). Celle que Houphouët-Boigny a vite fait de s’attribuer le parrainage.

Petit à petit, le père de Yasmina se révèle incontournable auprès du président fondateur de la Côte d’Ivoire. Ouégnin ne craignait même pas de tutoyer les chefs d’Etats. Les ministres, on n’en parle pas. Chacun essayait d’être droit à sa face, parce que c’était l’ombre du gourou. Il n’était plus n’importe qui dans le système. Le diplomate avait tous les vrais ‘’contacts du monde’’.

Le président Houphouët était à l'écoute de son homme de main. Ph: DR
Le président Houphouët était à l’écoute de son homme de main. Ph: DR

A la mort de son père spirituel, Félix Houphouët-Boigny, le 7 décembre 1993, l’élégant sexagénaire s’est mis au service du successeur, Henri Konan Bédié. Pendant les évènements qui ont conduit au renversement de ce dernier par le premier coup d’Etat en décembre 1999, la loyauté de ce serviteur de l’Etat n’a pas du tout été ébranlée. Bien au contraire, l’homme a, dans l’ombre, pesé de tout son poids dans les négociations visant à l’exfiltration du président déchu au Togo. Puisqu’il n’hésitera pas a accompagner Henri Konan Bédié au pied de l’hélicoptère avant de rebrousser chemin.

Pourquoi ce « fin connaisseur de dossier sensibles » a-t-il refusé d’embarquer? « Je n’avais rien à me reprocher, car je suis avant tout un serviteur de l’Etat », dira-t-il à l’époque. Une réponse qui sonne comme un sacerdoce. Une fois au pouvoir, le chef de la junte, Robert Guéi, recourt aussitôt au service de Georges Ouégnin. Comme pour jeter sur son régime une lueur protocolaire digne.

Georges Ouégnin était aux côtés de sa fille, Yasmina, pendant la campagne des Législatives de 2011. Ph: DR
Georges Ouégnin était aux côtés de sa fille, Yasmina, pendant la campagne des Législatives de 2011. Ph: DR

Suivant tous les remous politiques, c’est encore lui qui accompagne durant quelque mois, d’octobre 2000 au 1er janvier 2001, les premiers pas présidentiels de Laurent Gbagbo (arrivée au pouvoir de manière calamiteuse, selon ses propres termes), avant de se retirer de la scène politique. De lui, le ministre de la Fonction publique d’alors, Hubert Oulaye, dira : « C’est un homme dont la vie se confond avec l’histoire de notre pays. L’ambassadeur Georges Ouégnin est assurément l’homme des transitions. Celui qui a assuré le lien dans la chaîne des générations qui se sont succédé dans la gestion de notre pays ».

Georges Ouégnin, digne protocole d'Etat, est resté loyal à Houphouët-Boigny. Ph: DR
Georges Ouégnin, digne protocole d’Etat, est resté loyal à Houphouët-Boigny. Ph: DR

Aujourd’hui, loin de la vie politique, il savoure une reconversion réussie mais reste attentif aux miasmes politico-militaires d’un pays qu’il a contribué à faire rayonner sur la scène internationale. Même si, à travers son image, il a contribué à fait élire sa fille Yasmina comme député. N’empêche, le serviteur de l’Etat qu’il a été, a préféré prendre sa retraite. Dans l’anonymat, il a tout de même œuvré pour aider, dans leur gestion, l’équipe protocolaire de l’actuel président Alassane Ouattara, à son arrivée au pouvoir en 2011.

FBI


Les bonnes adresses d’Abidjan à connaître

« Abidjan est le plus doux au monde ». Cette célèbre expression vient du groupe ‘’zouglou’’ ivoirien « Espoir 2000 ». Quand il le dit, ce n’est pas de l’abus. Pour celui qui débarque pour la première fois dans la capitale économique ivoirienne, il ne s’ennuiera pas. Il aura « tout pour se mettre à l’aise » sur tous les plans. Oui, ça dépend de là où tu veux aller.…


RSF: 10 ans après la disparition de Kieffer, rien !

Cela fait 10 ans, jour pour jour, du 16 avril 2004 au 16 avril 2014 que le journaliste indépendant Guy-André Kieffer (GAK) n’a pas été revu. C’est triste et désolant !

C’est sous le magistère de l’ex-président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, que le Franco-Canadien a disparu. C’était sur un parking à Abidjan alors que le journaliste avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo.

Mais, qu’est-ce que ce confrère a pu faire pour subir un tel sort ? Selon les informations officielles, GAK enquêtait sur des malversations dans la filière cacao. L’enquête menée en France s’est orientée vers des cercles proches du pouvoir de Laurent Gbagbo, emprisonné depuis plus de deux ans à La Haye, attendant d’être jugé par la Cour pénale internationale (CPI).

« Personne ne sera protégé »

On croyait, dur comme du fer, qu’après le départ de celui-ci du pouvoir, le ou les tueurs de Kieffer seront mis à nu. Arrivé au pouvoir à la suite de l’élection présidentielle de 2010, le président Ouattara avait déclaré : « Personne ne sera protégé » et  « la justice ivoirienne fera tout pour démasquer les chiens de guerre ». D’ailleurs, l’ambassadeur ivoirien en poste à Paris en 2011, Ally Coulibaly avait vite fait de confier à RSF que : « Cette affaire a longtemps connu des obstructions dans la manifestation de la vérité. A un moment donné, les auteurs de l’enlèvement de Guy-André Kieffer ont bénéficié d’une protection. Cette situation est terminée. La justice passera ». Osange Silou-Kieffer, épouse de Guy-André Kieffer, qui vit dans la douleur le croyait aussi.

10 ans après la disparition de son homme, Osange Kieffer est toujours dans l'émoi. Ph: DR
10 ans après la disparition de son homme, Osange Kieffer est toujours dans l’émoi. Ph: DR

Mais, 10 ans après, qu’est-ce qui a abouti comme enquête pour épingler les coupables ? « Rien ». La preuve, Reporters sans frontières (RSF) a lancé le mercredi 16 avril 2014, à Abidjan, une campagne d’affichage, à l’occasion du 10e anniversaire de la disparition de GAK, pour que « la vérité éclate ».

A cet effet, une dizaine de ces posters géants seront visibles pendant 15 jours sur les panneaux publicitaires à divers endroits stratégiques d’Abidjan. Et lors de cette commémoration des journalistes de la presse nationale et internationale se sont rassemblés à Cocody pour assister à la présentation de l’un des posters en question. Selon RSF, cette campagne vise à « attirer l’attention des autorités ivoiriennes pour que la vérité éclate ». Ok.

Journaliste en danger !

Mais, est-ce que cette opération pourra-t-il ressusciter le disparu ? Rien ne porte à le croire. Puisque d’autres journalistes ivoiriens ont perdu la vie. Ainsi Désiré Oué, âgé de 40 ans, a été lâchement assassiné en novembre 2013 à Abidjan par des hommes armés, sous la gouvernance du président Ouattara. Et, six  mois après on ne sait toujours pas qui sont les auteurs du crime. Le journaliste de RFI, Jean Hélène, on n’en parle pas !

L’enquête « piétine » comme si Laurent Gbagbo était encore au pouvoir. « Dans le cas de Désiré Oué comme celui de Kieffer, il faut mettre fin à l’impunité en retrouvant les coupables et les présenter à la justice », a affirmé Guillaume Gbato, à l’occasion de la journée du 16 avril 2014 dédiée au journaliste GAK. Dans sa posture de président du syndicat national des agents de la presse privée de Côte dIvoire (SYNAP-CI), il a saisi l’opportunité pour exiger que la lumière soit faite sur les cas d’assassinats de journalistes ces dix dernières années en Côte d’Ivoire. Sinon, personne n’est à l’abri…

FBI


Blessé, Yaya va amputer la Côte d’Ivoire au Mondial 2014

A 59 jours de l’ouverture du banquet planétaire du football au pays du Roi Pelé, le Brésil, la blessure de l’international ivoirien Yaya Touré, métronome du club anglais de Manchester City, est inquiétante.

Ça donne froid dans le dos ! Blessé le dimanche 13 avril 2014, lors de Liverpool-Manchester City (3-2), comptant pour la 34ème journée de la Premier League (championnat anglais), le milieu défensif Yaya Touré pourrait manquer la fin de saison. Il se dit même que sa participation au mondial serait compromise.

Sorti à la 19ème minute de jeu, Yaya Touré semblait souffrir, énormément, des ischio-jambiers (déchirure du tibia en dessous du genou). Une blessure qui, selon un ex-international ivoirien, peut « causer une indisponibilité de 3 mois au minimum, du joueur ». Son entraineur de Manchester City, Manuel Pellegrini, résigné, ne se fait aucun doute. « Yaya va rater le prochain match. Mais il se peut également qu’il ne rejoue pas de toute la saison », a confié le coach chilien à la presse anglaise. Il n’a néanmoins pas précisé de quoi souffrait l’ancien Monégasque. Sabri Lamouchi devrait avoir des inquiétudes.

Un malheur ne vient jamais seul !

Il faut le dire sans passion, Touré est l’un des éléments moteurs des Eléphants de Côte d’Ivoire. Et l’inquiétude que partage bon nombre d’Ivoirien, c’est de croire que l’international ivoirien pourrait être indisponible pour le Mondial qui débute le 12 juin au Brésil. Beaucoup pariaient sur la force de frappe de l’équipe ivoirienne. Surtout, au moment où la Côte d’Ivoire remonte de trois places au sein du dernier classement de la Fédération Internationale de Football (FIFA) publié le jeudi 10 avril 2014 sur son site officiel.

De la 24è place au mois de mars, les Eléphants ont grappillé pour se retrouver à la 21ème avec 830 points. On pourrait dire que les Oranges de Côte d’Ivoire manquent de peu de réintégrer le top 20 mondial. Et restent toujours, loin derrière la Colombie (4è) et la Grèce (10è) logées dans le groupe C de la Coupe du Monde 2014 avec la Côte d’Ivoire. Qui débutera le Mondial 2014, le 14 juin face au Japon à Recife, avant d’affronter la Colombie le 19 juin à Brasilia puis la Grèce, le 24 juin à Fortaleza. Comme quoi, les Eléphants sont toujours leader en Afrique. Ils comptent démontrer au mondial prochain qu’ils méritent d’être classés comme les « rois d’Afrique ».

Mais, rien n’ai pourtant gagné d’avance. La blessure de Yaya vient, une fois de plus, réveiller une certaine torpeur dans le camp des Ivoiriens au point de perdre leur sérénité, à 59 jours de la compétition mondiale. Une rencontre à laquelle tous les professionnels ivoiriens caressent l’espoir de faire partie de la plus grande compétition de football. Gohi Bi Cyriac est l’un de ceux-là.

Qui pour le remplacer ?

Depuis son retour de blessure, l’Ivoirien ne cesse de progresser rencontre après rencontre. Le joueur veut être décisif pour son équipe d’ici la fin des playoffs. Cela, pour garder l’espoir de disputer le Mondial avec les Eléphants. Par ses prestations, le buteur tente de convaincre le sélectionneur ivoirien Sabri Lamouchi. « J’ai toujours dit que nous serions plus performants en jouant en 4-4-2. Et cela s’est confirmé. Le sélectionneur ne m’a jamais oublié malgré les blessures… Marquer est toujours une bonne chose mais plus encore, c’est la collectivité et l’esprit de groupe que nous avons montrés qui me font plaisir. J’espère que nous pourrons conserver ces qualités quand nous jouerons à l’extérieur également. Maintenant je sais que des bonnes performances avec Anderlecht lors des PO1 pourront peut-être me permettre d’aller au Brésil », a déclaré Gohi Bi Cyriac.

En tout cas, Sabri Lamouchi dévoilera sa liste de 30 joueurs pour la préparation du Mondial 2014 en mai prochain. Tous les internationaux ivoiriens veulent faire partie de cette short-liste. Ils mettent donc les bouchées doubles pour être dans le collimateur du sélectionneur. Après Arouna Koné qui se bat comme un beau diable pour figurer sur cette liste, Cissé Abdoul Karim qui caresse également l’espoir d’y être, c’est au tour de Gohi Bi Cyriac de se dévoiler. Pourront-ils remplacer Yaya Touré ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Ivoiriens attendent, impatiemment, les résultats d’examens « plus approfondis » pour déterminer la nature exacte de la blessure du milieu défensif de Manchester City et connaître le sort de Yaya Touré.
FBI


Le BOG: Bédié, Ouattara, Gbagbo ou le tribalisme ivoirien

A travers une déclaration, l’opposant Mamadou Koulibaly, président de Liberté et démocratie pour la République (Lider), fait un plaidoyer contre le tribalisme. Ce, afin de permettre un bon déroulement du 4e Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), il dénonce la mention de l’ethnie dans le questionnaire.

Ce n’est un secret pour personne. On le sait, la politique ivoirienne est tombée dans la ‘’manipulation’’ ethnique. Au point où un Ivoirien ne fait plus rien avec un Ivoirien sans avoir à l’idée sa provenance. Cela serait pour lui un gage de confiance dans leur relation.

Pour finir, cette vision tribale a eu pour conséquence le déchirement de la cohésion sociale entre les populations ivoiriennes. Et les stigmates sont perceptibles avec des appellations du genre « boussoumani ou chrétien en dioula », « kôbala ou boussoumani» et « kangadjora ou dioula en baoulé ».

De gauche à droite (Gbagbo, Ouattara, Bédié)... Ph: DR
De gauche à droite (Gbagbo, Ouattara, Bédié)… Ph: DR

Mamadou Koulibaly le dit bien, dans son plaidoyer : « Quand Koulibaly leur parle, ils voient un Dioula avec lequel  »on n’attache pas bagage ». Quand Gbagbo leur parle, ils voient un Bété  »boussoumani » qui ne peut les commander. Quand Bédié leur parle, ils voient un Baoulé  »kôbala » qui est resté trop longtemps au pouvoir au point de croire qu’il n’y a que lui pour les gouverner. Quand Ouattara leur parle, ils voient un étranger, Burkinabè de surcroît, qui ne peut pas être leur président ».

Cette requête du patron de Lider trouve son sens dans la mesure où il est temps de mettre fin à certaines pratiques tribales. Selon lui, les Ivoiriens doivent arrêter de décrire le nom ‘’Koulibaly’’, où le (BOG) ‘’Bédié, Ouattara, Gbagbo’’ comme des unités ethniques. C’est-à-dire, des gens qui n’ont de valeur que par rapport aux perceptions qu’ils ont de leur tribu. « Ils sont d’abord leurs ethnies avant d’être des humains. Leurs groupes ethniques les définissent mieux que leurs caractères propres. C’est le tribalisme qui se révèle, en définitive, être un pauvre palliatif à l’intelligence politique et sociale », a fustigé Mamadou Koulibaly, ex-président de l’Assemblée nationale de 2001 à 2012.

Faisant allusion au 4e Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), l’universitaire estime que la mention ethnique introduite dans le questionnaire va mettre à mal le processus. D’autant plus que, selon lui, « toutes les ethnies y sont représentées de A comme Abbey à Y comme Yaouré ». Sans qu’il n’y ait de place pour les naturalisés dans les 170 catégories affichées.

Face à cet imbroglio, le président de Lider se pose des questions sans fin : à savoir : « Quelle ethnie devrait donc s’attribuer une personne dont la mère est baoulé et le père est koyaka (du nord) ? Où quelqu’un dont la mère est Yacouba et le père bété (de l’ouest) ? La mère Gouro et le père Ebrié ? Quelle ethnie devais-je mentionner, moi qui suis né à Azaguié d’une mère malinké et d’un père sénoufo ? »

Pour Mamadou Koulibaly, tout ce flou est non seulement de nature à entretenir le ‘’tribalisme’’ qui divise les Ivoiriens, en les dressant les uns contre les autres, mais en plus rentre en ‘’contradiction flagrante’’ avec la nouvelle loi n°2013-233 du 25 janvier 2013 qui abroge le statut de chef de famille jusqu’ici dévolu à l’époux. Cela dit, il est temps de juger les personnes par leur valeur intrinsèque et non par leur ethnie. Il y va de l’intérêt de la construction d’une Nation plus forte.

FBI


A la CPI, Blé Goudé : «N’ayez pas peur, je repartirai chez moi…»

Quelques jours seulement après son transfèrement, Charles Blé Goudé est apparu dans son premier face-à-face avec les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Comme son mentor Laurent Gbagbo, détenu à La Haye, le général de la rue croit en ses chances.

Charles Blé Goudé, très souriant, le premier jour de sa comparution à la CPI. Ph: DR
Charles Blé Goudé, très souriant, le premier jour de sa comparution à la CPI. Ph: DR

Il brillait de mille feux. Crâne rasé, costume anthracite, chemise blanche assortie d’une cravate bleu-clair, Charles Blé Goudé 42 ans, affichait un large sourire à l’ouverture de sa première audience de comparution à la CPI, le jeudi 27 mars 2014. L’ex-patron de la galaxie patriotique n’a pas donné l’air d’un malheureux.

A son arrivée dans la salle, il a longuement salué ses partisans assis dans la galerie du public, séparée de la salle d’audience par une vitre. Puis de brandir un poing serré en leur direction. Dès l’entame des choses sérieuses, le deuxième Ivoirien à la CPI, après Laurent Gbagbo, s’est dit ‘’content’’ d’être face aux juges pour le respect des victimes de la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire. « Pour le respect que j’ai pour les victimes, toutes les victimes de la crise qui a secoué mon pays, je suis content d’être là dans l’affaire qui m’oppose au procureur pour que la vérité soit sue afin que cessent les murmures ».

Innocence…

C’est suite à ces propos que Blé Goudé dira qu’il est ‘’accusé à tort’’. Alors qu’il est présumé coupable par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité, meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Tout en dénonçant la ‘’manière cavalière’’ dans laquelle il a été transporté à La Haye, « le ministre de la rue », a clamé son innocence.

L'ex-patron des jeunes patriotes de Laurent Gbagbo, veut aller au bout de cette affaire. Ph: DR
L’ex-patron des « jeunes patriotes » de Laurent Gbagbo veut aller au bout de cette affaire. Ph: DR

D’ailleurs, il se dit prêt à aller jusqu’au bout de cette affaire. Puisque l’homme croit en ses chances de sortir des griffes de la juridiction internationale. « À une certaine opinion qui estime à tort ou à raison que le voyage à la CPI est un voyage de non- retour, je pense qu’un citoyen qui est suspecté par la CPI peut venir ici, faire l’objet d’un procès et s’il est innocent peut repartir chez lui. Et je sais que je repartirai chez moi », a dit Blé Goudé.

Content d’être bien traité

Le disant, le bouillant patron de la ‘’milice pro-Gbagbo’’ croit savoir que s’il doit être jugé pour ce qu’il a fait et non pour ce qu’il est, « que je sois déclaré innocent ! », a-t-il déclaré. Il ne s’est pas arrêté là. Toujours face aux juges, Blé Goudé a démontré sa fierté d’être un ‘’disciple’’ de l’ex-président Laurent Gbagbo qu’il a rejoint depuis le samedi 22 mars 2014. Chose qui lui fait dire qu’il ne veut pas être la honte de sa génération.

A La Haye, il dit être en mission à la CPI pour la manifestation de la vérité aux côtés de son mentor. « Je ne veux pas être la honte de ma génération, je ne veux pas être la honte de ma famille et de mes enfants. Je suis venu ici et je me considère en mission pour la manifestation de la vérité. Je suis pro-Gbagbo et je suis fier de l’être. Je l’étais hier, je le suis encore aujourd’hui. Madame, j’ai appris avec Gbagbo le dialogue, j’ai appris avec Gbagbo la réconciliation, j’ai appris avec Gbagbo qu’il faut convaincre l’adversaire et non le vaincre et pour cela, je suis pour la manifestation de la vérité », a-t-il confié aux juges.

Félicitations à la CPI

Le général de la rue, encore, très très fort... Ph: DR
Le général de la rue, encore, très très fort… Ph: DR

Contrairement à ses conditions de détention en Côte d’Ivoire, le président fondateur du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) a apprécié le traitement dont il fait l’objet à La Haye. « Je suis venu à La Haye, c’est ici que j’ai appris qu’un individu peut avoir des droits qui lui sont reconnus et je voudrais vous remercier pour ça d’ailleurs. Je suis bien traité ici », a souligné Blé Goudé.

Avant de terminer sa première audience de comparution, il a prié pour la paix en Côte d’Ivoire afin que le pays ne s’embrase pas à cause de lui. La CPI a fixé au 18 août 2014, l’audience de confirmation des charges. Cette étape pourrait déboucher sur l’ouverture d’un éventuel procès. Attendons de voir !

FBI