Issa Balla Moussa Sangare

Agriculture en Afrique : Quand les chefs d’Etats africains ne tiennent pas leurs promesses

« Nous, Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine réunis en la deuxième session ordinaire de notre Conférence du 10 au 12 juillet 2003 à Maputo (…) déclarons notre engagement à redynamiser le secteur agricole, y compris l’élevage, les ressources forestières et les pêcheries par l’introduction de politiques et stratégies spécifiques au profit des petites exploitations traditionnelles des zones rurales (…) ; mettre d’urgence en œuvre le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) et les projets pilotes prévus et les Plans d’action évolutifs pour le développement agricole aux niveaux national, régional et continental. A cette fin, nous convenons d’adopter des politiques saines de développement agricole et rural et d’allouer chaque année au moins 10% de nos budgets nationaux à leur mise en œuvre, dans un délai de cinq ans (…). »

Crise alimentaire, crédit: cms.unige.ch
Crise alimentaire, crédit: cms.unige.ch

11 ans après la conférence de Maputo, seulement 8 sur les 54 pays d’Afrique ont tenu leurs promesses à savoir l’allocation d’au moins 10% de leurs budgets nationaux dans le secteur agricole. Quel déshonneur ? Quelle catastrophe ? Quel manque de volonté ? Quel crime ? Face à l’avancée exponentielle du dessert et la croissance de la famine dans les pays africains, je qualifie ce manque de volonté de nos décideurs politiques comme un crime contre l’humanité. Oui un crime contre l’humanité, combien d’enfants meurent en Afrique par an à cause de la famine, de la malnutrition et de la disette des denrées de la première nécessité, qu’en est-il de la disparition des bovins sahéliens par la de faim et la soif, l’érosion hydraulique etc.

L’autosuffisance alimentaire un préalable pour le développement

Agriculture, crédit photo: lavoixdugolf.net
Agriculture, crédit photo: lavoixdugolf.net

A l’occasion du le 10e anniversaire du lancement du Comprehensive Africa Agriculture Development Programme (CAADP) à Addis-Abeba, Carlos Lopes, secrétaire général adjoint de l’ONU et secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a dit que : « L’Afrique n’est toujours pas parvenue à l’autosuffisance, alors que la Chine et l’Inde, qui disposent de 3 à 6 fois moins de surfaces cultivables disponibles, y sont arrivées. » quel contraste ? Le continent noir a besoin d’une révolution verte pour ne pas dire la révolution agricole comme celle des autres continents : l’Amérique, l’Europe et même l’Asie. La chine et l’Inde par la révolution verte sont parvenues à une autosuffisance alimentaire alors pourquoi pas nous l’Afrique noire. L’autosuffisance alimentaire un préalable pour le développement d’un continent, et même pour la mise en place d’une bonne démocratie. Sinon comment peut on demander à quelqu’un qui ne sait pas de quoi se mourir demain de protester pacifiquement contre décision politique, en un mot de faire une opposition politique contre un régime.
Dans mon pays natal le Mali, 7,2% du budget national était accordé au secteur agricole en 2013. Lors du lancement de la campagne agricole de 2014, le président de la république M. Ibrahim Boubacar Keita a promu d’allouer 15% du budget national au secteur agricole. Une initiative à saluer mais d’après les anglais ‘Wait and See’

Quid des responsables de ce retard qu’accuse l’Afrique sur la sécurité alimentaire ?

Le 13 janvier 1984, Ernest Stern, vice-président senior de la Banque Mondiale, dans un symposium sur l’agriculture, reconnaissait : « Tout comme les autres donateurs, je pense qu’il est honnête de dire que, parmi toutes nos réalisations, nous avons échoué en Afrique. Nous n’avons pas bien compris les problèmes ; n’avons pas identifié les priorités ; nous n’avons pas toujours conçu nos projets pour les adapter à la fois aux conditions agro-climatiques et aux structures sociales, culturelles et politiques de l’Afrique … Nous, et tous les autres, sommes encore dans l’incertitude au sujet de ce qui peut être fait pour l’agriculture de l’Afrique. » Apres avoir lu cet aveu, on peut comprendre en partie pourquoi les Aides au Développement ont échoué en Afrique.

Ceci dit, il est toujours facile d’indexer une personne physique ou morale pour une faute, et nous-mêmes les fils du continent noir, sommes nous aussi comptables de ce retard qu’accuse l’Afrique sur le plan de la sécurité alimentaire ? La réponse est oui, nous sommes aussi responsables et au même titre que les autres.

J’accuse la majorité des dirigeants africains d’avoir d’abord profité des privilèges du pouvoir, en vivant largement au dessus des ressources du pays. Que nos élites renoncent aux avantages et dépenses somptuaires dans les capitales et les grandes villes au profit d’une révolution verte pour le devenir de la terre commune qui est l’Afrique.

Dans les années 60s, l’Asie était dans une situation semblable à celle de l’Afrique actuelle, mais la révolution verte a eu lieu et elle est parvenue à une autosuffisance alimentaire. Une secousse politique animée d’une une bonne volonté politique pourra bouleverser la tendance comme en Asie.
Une autre Afrique est possible.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 11-06-2014
Issa B.M. Sangaré


D-Day 6 juin 1944 – 6 juin 2014: l’Afrique oubliée en Normandie

Tirailleurs Sénégalais, Crédit: reseauinternational.net
Tirailleurs Sénégalais, Crédit: reseauinternational.net

« Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple car un peuple sans histoire est un monde sans âme. » Alain Foka mes considérations les plus sincères.
A l’occasion de la commémoration du 70e anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie D-Day du 6 juin 1944, l’Afrique a tout simplement été oubliée. Pis, aucun dirigeant africain n’a été associé à ces festivités.

Après la clôture de cette cérémonie, je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux propos de l’ex-président Sénégalais Abdoulaye Wade qui disait en 2008, que l’histoire africaine doit être réécrite par les Africains. En son temps, j’avais dit que papi Wade était devenu trop vieux pour laisser entendre pareille chose. Je me demandais quel apport la réécriture de l’histoire africaine par les Africains allait nous apporter. Il y a un proverbe Bambara qui dit : «Un jeune, même  debout, ne peut pas contempler ce qu’un vieillard couché peut apercevoir». Je l’avoue, c’est aujourd’hui que j’ai compris les propos de Me Abdoulaye Wade.

Je me suis également rappelé des propos de l’ex-président Français Nicolas Sarkozy qui disait à Dakar en juillet 2007, que «le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ». Nicolas Sarkozy n’a pas le courage ni la volonté de déplacer son index de la partie de l’histoire qui l’intéresse, nous les africains, on lui demande tout gentiment de déplacer son index un tout petit peu afin de découvrir que l’homme africain est suffisamment entre dans l’histoire.

A travers ces quelques lignes, j’aimerais rendre hommage aux tirailleurs sénégalais qui, en 1944 ont été débarqués sur les côtes de Provence et engagés dans la libération de la France. En 1947, le général Leclerc, le prestigieux chef de la 2e Division Blindée, avait réclamé que la France s’acquitte pleinement et sans marchander de la dette d’honneur qu’elle avait contractée auprès eux.

Hic et nunc, il appartient désormais aux intellectuels africains de faire connaître toute l’histoire et la participation africaine aux deux guerres mondiales.

Washington DC, le 09-06-2014

Issa B.M Sangaré


Accord de défense : ma réponse au Collectif pour le changement

Soldat malien avec le drapeau du Mali et celle de la France. Crédit: laregledujeu.org
Soldat malien avec le drapeau du Mali et celle de la France. Crédit: laregledujeu.org

D’emblée je salue cet acte patriotique de ces jeunes leaders politiques regroupés au sein du Collectif pour le changement (CPC). En tant que politiques, ils veulent conjuguer leur savoir-faire pour donner des propositions de sortie de crise au problème du nord du Mali et notamment de la région de Kidal. Pour rappel, ce regroupement est né après le premier tour de l’élection présidentielle de juillet 2013 pour soutenir IBK au second tour. Ce collectif, amené par mon grand frère de quartier M. Racine Thiam secrétaire à l’organisation du CPC et non moins président du parti CAP (Convergence d’actions pour le peuple), ce natif de Baladabougou Sema I qui n’est plus à présenter sur la scène politique ni sur le secteur privé après un parcours honorable à la direction de communication de Orange-Mali.

Le CPC demande aux autorités maliennes d’accélérer rapidement la signature de l’accord de défense avec la France (lire annexe I).

L’initiative est à saluer, surtout pendant ce moment turbulent de l’histoire de notre nation. Le Mali a besoin de l’ensemble de son l’intelligentsia, surtout celle de la sphère politique, de tous ses fils et filles, de tout bord de l’intérieur comme de la diaspora.

A travers ces quelques lignes, j’aimerais formuler une objection par rapport à la proposition faite par les membres du CPC. A mon humble avis, l’initiative en soi n’est pas mauvaise, mais je constate une lecture sélective et restrictive de l’histoire franco-malienne et une omission d’envergure dans leur proposition de sortie de crise.

Une lecture sélective et restrictive de l’histoire franco-malienne

Le CPC dit dans sa proposition,  je cite « A la veille de l’intervention française en janvier 2013, si la France avait exigé la signature de l’accord de défense avant d’intervenir à  Konan, quel Malien allait refuser ? ». Certes, il est vrai que personne n’allait dire non. En se basant sur cet événement pour exiger la signature d’un accord de défense est pour moi une lecture sélective et restrictive de l’histoire franco-malienne. La France ne pouvait pas nous exiger cela, car elle nous doit et beaucoup.

Rouvrons les pages de l’histoire, remontons l’histoire de la même manière que la France est venue nous aider pour stopper l’avancée des djihadistes à Konna, mais de cette manière nos ancêtres sont aussi aller libérer la France, je parle ici sous la couverture des tirailleurs sénégalais. En 1947, ce n’est pas le général Leclerc, le prestigieux chef de la 2e division blindée, qui avait réclamé que la France s’acquitte pleinement et sans marchander de la dette d’honneur qu’elle avait contractée auprès des tirailleurs. Au moins pour nous, une demande officielle avait été adressée au président François Hollande par son homologue malien le Pr Diouncouda Traore. Lorsqu’on relit l’histoire, on se rend compte que nos ancêtres ont été enrôlés de force, contre leur gré, ils sont partis et ils ont vaincu. Aujourd’hui si cette même France est venue nous aider pour la libération du septentrion malien, personnellement, je trouve cet acte comme un acquittement de la dette d’honneur qu’elle avait contractée auprès des tirailleurs d’après le général Leclerc.

Une omission d’envergure

Mes très chers grands frères, je suis au regret de constater que vous n’avez pas demandé à ce que le draft de cet accord de défense passe devant les élus de la nation. Nous sommes dans une République, et de surcroît dans une démocratie, je pense qu’il fallait demander aux autorités un débat parlementaire avant que les deux parties n’avalisent cet accord de défense. L’Etat ne peut pas se permettre de signer un accord de défense dont le contenu est totalement méconnu pour la population et pour les élus de la nation.

Conclusion 

Nous ne sommes pas contre la signature de l’accord de défense, mais  pour que cet acte se fasse dans les règles de l’art. Je vais me répéter une fois de plus, dans la guerre contre les djihadistes, nos pays africains (Afrique noire) sont en déphasage. Nous sommes témoin du cas du Nigeria une puissance en Afrique avec plus de 20 millions de personnes disponibles au service militaire, mais qui peine à se défaire des intégristes du Boko Haram. Au Niger il y a une année, il a fallu l’intervention de l’aviation française pour tuer quatre djihadistes qui avaient pris le contrôle d’un camp militaire. En Somalie, depuis presque dix ans les forces armées des pays africains ne parviennent pas mettre fin à la présence des intégristes. Au Kenya en septembre 2013, un commando de cinq personnes avait le pris le contrôle de West Gate Mall cinq jours durant.

L’Afrique noire a besoin d’une armée républicaine, rénovée, loyale, équipée pour faire face à cette nouvelle forme de terrorisme chez nous. Pour cela, comme on n’a pas la technicité ni capacité requise pour ces besoins, il nous faut des accords de défenses avec les grandes puissances militaires (Etats-Unis, Russie, France…).

Hic et nunc, après les multiples débandades des Fama, les Forces armées maliennes,  je le dis urbi et orbi que le Mali a besoin d’un accord de défense, mais que la signature se fasse dans les règles de l’art.

Lire également en annexe II mon premier article sur l’accord de défense franco-malien.

Vos suggestions et critiques sont les bienvenues.

 

Une contribution de votre jeune frère

Issa Balla Moussa Sangaré

Washington DC, le 06-06-2014

Annexe I : Accord de défense entre le Mali et la France : Le Collectif pour le changement demande d’accélérer sa signature

Le Collectif pour le changement (CPC), regroupement des jeunes candidats né après le premier tour de l’élection présidentielle de 2013, pour soutenir IBK au second tour, demande aux autorités maliennes d’accélérer rapidement la signature de l’accord de défense avec la France. La proposition a été faite par les animateurs du collectif, le 3 juin 2014, à la Maison de la Presse lors d’une conférence de presse dont le but était de faire des propositions de sortie de crise à l’opinion nationale, aux autorités par rapport au problème du nord du Mali, surtout Kidal.

Les principaux animateurs du collectif sont : le président (Siaka Diarra), son vice-président (Sibiri Koumaré), son porte-parole (Ousmane Benfana Traoré), son secrétaire adjoint (Billy Touré), son secrétaire à l’organisation (Racine Thiam). Pour le CPC, sa décision d’inviter les autorités à signer l’accord de défense n’a pas été prise au hasard. « Nous sommes des politiques. Si nous avons pris cette décision, on pense connaître les tenants et les aboutissants de l’accord. Il est donc de notre devoir d’apporter à l’opinion et aux autorités notre point de vue sur une question cruciale de la nation. Nous pensons que sa signature est bien pour notre pays. Nous estimons que l’accord de défense n’est pas contre l’Etat, contre le Mali. Il explique deux choses : coopération de défense et de sécurité. On pense qu’il vaut mieux signer un accord dans ce sens. Car la crise qu’on vit est multiforme. Nous ne combattons pas un seul Etat, mais des narcotrafiquants, des djihadistes, et des terroristes. Avec l’accord, nous serons soutenus sur les plans d’intervention, de sécurisation, de renforcement en équipements », a souligné Racine Thiam.

A la veille de l’intervention française en janvier 2013, a-t-il ajouté, si la France avait exigé la signature de l’accord de défense avant d’intervenir à Konan, quel Malien allait refuser? Nous pouvons donc signer l’accord, et le jour où il sera remis en cause, nous allons le casser.

En plus de cette proposition importante, le CPC a désiré la mise en place rapide d’un mécanisme de négociation. Pour une garantie effective de la sécurité des populations, il a proposé de veiller à la création de meilleures conditions de retour des populations déplacées et réfugiées en vue de renforcer la cohésion et l’unité nationale; de mettre en place un dispositif immédiat dans le cadre du cantonnement et du retrait des armes dans les régions du Nord-Mali, pour la protection et la sécurisation des populations et leurs biens. Le CPC a aussi sollicité pour la réhabilitation de Kidal, de permettre aux citoyens de Kidal d’exercer leur occupation, avec une administration malienne complètement redéployée, sous une décentralisation effective, adaptée et des institutions crédibles. Pour l’installation d’un mécanisme d’alerte, de suivi et d’évaluation, le CPC  sollicite la mise en place d’une cellule de suivi et d’évaluation du processus de sortie de crise avec les groupes armés sous la responsabilité du « haut représentant » du président « pour le dialogue inclusif inter-malien ».

Hadama B. Fofana

Source :  Le Républicain du 4 juin 2014

Annexe II : Mali : la mémoire de Modibo Keita trahie à jamais

Que représente le 20 janvier pour le Mali et notre armée nationale

Le  20 janvier 1961, le président Modibo Keita convoqua dans la salle du Conseil des ministres de Koulouba ,l’ensemble des corps diplomatiques devant lesquels y compris l’ambassade de France. Il s’adressa au pouvoir français à travers son ambassadeur pour évacuer les troupes françaises du territoire malien. C’est la commémoration de ce discours de notre premier président prononcé devant les corps diplomatiques le 20 janvier 1961 que nous célébrons comme fête  de l’armée et non  comme le jour de l’évacuation du dernier soldat français du territoire malien. C’est le 5 septembre 1961 après la descente du drapeau colonial français que le dernier le soldat français quitta le Mali. Et c’est ce même jour à la base aérienne de Bamako que le général Soumaré commanda à son tour la montée du drapeau malien pour l’éternité; moment de joie et de fierté.

Reconnaître la vérité c’est aussi être homme

Il faut reconnaître que dans la guerre contre les djihadistes, nos pays africains (Afrique noire) sont en déphasage. On constate comment le Nigeria peine à se défaire des intégristes du Boko Haram. Au Niger il y a six mois il fallut l’intervention de l’aviation française pour tuer quatre djihadistes qui avaient pris le contrôle d’un camp militaire. Chez nous au Mali on est entrain vivre les mêmes expériences. En Somalie, pendant presque dix  ans l’armée africaine n’est pas  parvenue à mettre fin à la présence des intégristes. Au Kenya, le mois de septembre passé un commando de 5 personnes avait le pris le contrôle de West Gate Mall pendant cinq jours durant. Dans les coulisses on dit que les agents secrets israéliens étaient sur place pour aider l’armée kényane.

L’Afrique noire à besoin d’une armée républicaine, rénovée, loyale, équipée pour faire face a cette nouvelle forme de terrorisme chez nous. Pour cela, comme on n’a pas la technicité ni la capacité requise pour ces besoins, il nous faut des accords de défense avec les grandes puissances militaires (Etats-Unis, Russie, France…).

Maintenant, pourquoi la signature d’un accord de défenses le 20 janvier 2014 ?

Comme j’ai l’habitude de le dire, nos descendants ont des droits sur nous. Oui à un accord de défense, mais pourquoi spécialement le 20 janvier, le jour de la fête de notre armée nationale, est-ce pour trahir la mémoire de Modibo Keita ?

L’histoire est en train de se répéter, on va signer l’accord et c’est après que le peuple prendra connaissance du contenu. Mais comment ? Qui est dupe ?

On vient tout juste d’élire nos parlementaires, alors pourquoi cet accord ne passe pas devant l’Assemblée nationale avant d’être paraphé par les deux parties.

La bonne gouvernance commence par le respect de la Constitution, alors conformément à l’article 70 de la Constitution de la République du Mali de février 1992, que les « hauts d’en haut » amènent cet accord devant le Parlement national.

10/12/2014

Issa B.M Sangaré

 

 

 


The Enemy Is Out There: l’ennemi est là

Peter M. Senge, dans son livre The Fifth Disciplinenous dit qu’il existe sept troubles d’apprentissage seven learning disabilities  et la première étape dans la guérison des troubles d’apprentissage est de commencer à identifier ces sept troubles.

Dans ce billet, j’ai sélectionné un de ces troubles ; l’ennemi est là (the enemy is out there).

L’ennemi est là (The enemy is out there)

Selon Peter M. Senge, il existe dans chacun de nous une tendance de trouver quelqu’un ou quelque chose à blâmer lorsque les choses ne vont pas bien.  Comme dans une société on trouve toujours un agent extérieur à blâmer, ou encore les différents départements d’une entreprise se rejettent mutuellement les problèmes, le département de marketing blâme celle de la fabrication, et la fabrication à son tour blâme celle de l’ingénierie et ainsi de suite.

D’après Mr Senge, lorsque nous restons uniquement sur uneposition, nous ne voyons pas comment nos propres actions s’étendent au-delà de la limite de cette position. Lorsque ces actions ont des conséquences qui reviennent à nous blesser, nous aurons une fausse perception de ces nouveaux problèmes comme s’ils sont d’une source extérieure.

La fête est terminée, la recréation est finie

Au Mali, il existe une pandémie exceptionnelle qui est le syndrome de l’ennemi est là (The enemy is out). Et cette pandémie frappe de plein fouet la classe politique et la société civile, oui c’est une triste réalité notre nation souffre du syndrome de l’ennemi est là. Depuis 2012, au début de cette crise sociopolitique  sans précédente, nos politiques n’ont jamais cessés de se jeter des peaux de bananes sous les pieds des uns et des autres pour des intérêts sordides, l’armée entrant dans la danse suivie par des syndicalistes de la COPAM (Coalition des Organisations Patriotique du Mali) et d’autres regroupements de la société civile tel que COREN (Collectif des ressortissants du Nord). Oui la fête est terminée et tout le monde était présent, mais malencontreusement elle n’a pas tenu ses promesses. Elle n’a pas tenu ses promesses car on fait face au même problème qui est le cas de Kidal. Ce septentrion Malien qui engendre la rébellion du MNLA (Mouvement National de la Libération de l’Azawad).

Monument des martyrs, crédit photo: amisdumali.com
Monument des martyrs, crédit photo: amisdumali.com

Nos descendants ont des droits sur nous

Que va-t-on nous léguer à nos descendants ? Et pourtant ils ont des droits sur nous. Va-t-on leurs laisser un Mali si désuni, un Mali séparé, un Mali à la risée du monde entier non mes grands parents, non mes oncles et tantes, non mes frères et sœurs, non mes cousins et cousines Maliens et Maliennes. On a hérité d’un Mali sur pied et non d’un Mali à genoux, et il nous sera une obligation et même un devoir de léguer un Mali également sur pied à nos progénitures.

On a eu toutes les chances pour mettre fin avec cette rébellion qui sévit au nord du Mali, à commencer par juin 2012, la résolution 2056 du conseil de sécurité des Nations Unies réaffirmait son rejet catégorique des déclarations du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) relatives à une prétendue « indépendance » du nord du Mali et réaffirmant en outre qu’il considère de telles annonces comme étant nulles et non avenues.

En avril 2013, la résolution 2100 du conseil de sécurité des Nations Unies, à son point  quatre (4) exige de tous les groupes rebelles armés au Mali qu’ils déposent les armes et mettent fin aux hostilités immédiatement et exhorte toutes les parties maliennes qui ont rompu tout lien avec des organisations terroristes comme AQMI, le MUJAO et Ansar Eddine et les groupes terroristes qui y sont affiliés et qui reconnaissent sans condition l’unité et l’intégrité territoriales du Mali.

En juin 2013, l’accord préliminaire de Ouagadougou qui stipule à son l’article 10, alinéa 1: le cantonnement des groupes armés sous la supervision et le contrôle de la MISMA/MINUSMA dans des endroits définis conjointement avec la MISMA/MINUSMA. Le désarmement se déroulera après la signature de l’accord de paix global et définitif.

Le Mali a bénéficié de toute sorte d’aide: militaire, humanitaire, financière… la communauté internationale a été au chevet du Mali pour mettre fin avec cette rébellion qui sévit dans le septentrion Malien.  Il nous appartient désormais, aux citoyens maliens de tout bord de Kayes à Kidal en passant par Sikasso, Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao de se donner la main et de se relever comme un seul homme pour reconquérir notre Kidal et par les tous moyens.   

Je termine cet article en paraphrasant M. Fatogoma Mohamed OUATTARA, qui dit qu’il appartient à notre classe politico-médiatique qui, au lieu de se tirer à hue et à dia, ferait mieux de se réveiller de sa torpeur et participer à l’assainissement de l’image de notre pays et à expliquer aux rebelles du Nord et aux maliens du Sud l’importance de l’unicité de notre destin commun. Halte aux propagandes, aux campagnes d’intoxication, de dénigrement! Il en va de la paix des cœurs, des esprits, et de l’avenir radieux commun que nous aurons à partager dans un Mali uni et prospère.

 

Washington DC, le 04-06-2014

Issa Balla Moussa Sangaré


Mali-MINUSMA: Devoir de réaction

Minusma; crédit photo: Facebook
Minusma; crédit photo: Facebook

Je m’inscris en faux contre la réaction de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) au sujet des photos circulant sur les réseaux (lire annexe I).

En effet, depuis un certain un temps circule sur les réseaux sociaux des photos exhibant d’une part des combattants du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) avec les casques bleus, et d’autre part des enfants touaregs avec le drapeau de la République chimérique de l’Azawad en train de poser avec les soldats de la Minusma et au déplaisir de la population malienne et singulièrement des internautes maliens.

Casques-bleus, drapeau d'Azawad, Crédit: Facebook
Casques-bleus, drapeau de l’Azawad, Crédit: Facebook

En corollaire, le peuple malien tous azimuts attendait de la Minusma un démenti ou une confirmation de l’originalité des clichés. Pis, en cas de confirmation on aurait voulu l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités, et que les protagonistes soient au moins rappelés à l’ordre face aux manquements dans leur mission.

En lieu et place d’un démenti ou d’une confirmation, la Minusma se permet de publier sur sa page Facebook un bref communiqué tout en désapprouvant toute photo fabriquant l’impression d’un quelconque appui de l’Organisation des Nations unies à l’Azawad. Pire, dans sa réaction, elle atteste je cite : « … Actuellement, la Minusma protège les soldats des Fama (Forces armées maliennes) dans les différentes régions du pays… »  Fin de citation. Après la lecture de ce paragraphe, je n’ai pu m’empêcher de relire le mandat de la Minusma.

Je n’ai constaté nulle part un seul point statuant d’une quelconque protection des Fama par la Minusma; et à ma connaissance aucune révision du mandat de la Minusma n’a été opérée jusqu’à l’heure où j’écris ces quelques lignes pour assurer la protection de nos Fama. Le 20 mai dernier à New York, au siège des Nations unies le ministre malien des Affaires étrangères M. Abdoulaye  Diop a demandé aux Nations unies un mandat beaucoup plus robuste, à même de faire face aux menaces sur le terrain, et le désarmement de tous les groupes armés, singulièrement du MNLA.

En outre, le peuple malien dans sa grande majorité aurait aimé voir cette soi-disant protection de la Minusma à Kidal entre le 17 et 21 mai. Oh que oui ! on aurait aimé voir cette protection pour sauver la vie de nos civiles, de nos préfets et sous-préfets et même de nos militaires. Et à ma grande surprise, j’apprends que la Minusma protège les soldats des Fama dans les différentes régions du pays. Les Fama n’ont jamais officiellement demandé une quelconque protection. A ma connaissance, ils ont toujours fait appel à la coopération avec les soldats de la Minusma,  à un appui aérien, à des échanges de renseignements, etc. dans le but combattre et de déloger les rebelles du MNLA avec leurs acolytes djihadistes et narcotrafiquants dans le septentrion du Mali.

Ceci dit, même après ces événements nous reconnaissons et restons redevables à la Minusma et tous nos partenaires pour tout ce qu’ils ont fait pour le Mali et ses citoyens depuis le début de cette crise sociopolitique.

crédit photo: Facebook
Crédit photo: Facebook

Le Mali a perdu une bataille, mais le Mali n’a pas perdu la guerre

Nos Forces armées sont tombées, mais  se relèveront. Il faut reconnaître que dans la guerre contre les djihadistes, nos pays africains (Afrique noire) sont en déphasage. Nous sommes témoin du cas du Nigeria une puissance en Afrique avec plus de 20 millions de personnes disponibles au service militaire, mais qui peine à se défaire des intégristes du Boko Haram. Au Niger il y a une année, il fallut l’intervention de l’aviation française pour tuer quatre djihadistes qui avaient pris le contrôle d’un camp militaire. En Somalie, presque dix ans les forces armées des pays africains ne parviennent pas à mettre fin à la présence des intégristes. Au Kenya en septembre 2013, un commando de cinq personnes avait le pris le contrôle de West Gate Mall pendant cinq jours durant. Dans les coulisses on dit que les agents secrets israéliens étaient sur place pour aider l’armée kényane à reprendre le contrôle du centre commercial.

Alors où est donc le ridicule qui doit tuer les Forces armées maliennes ?

« Nos Descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 02-06-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

 

Annexe I : RÉACTION DE LA MINUSMA AU SUJET DE PHOTOS CIRCULANT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

 Bamako, 2 juin 2014 – la Minusma désapprouve toute photo fabriquant l’impression d’un quelconque appui de l’Organisation des Nations unies à l’ « Azawad ».

Toute allégation dans ce sens est infondée et absurde.

La Minusma tient à réaffirmer qu’elle défend le principe de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale du Mali. Actuellement, la Minusma protège les soldats des Fama dans les différentes  régions du pays ;  soutient le cessez-le-feu et organise des patrouilles à Ber afin de protéger les différentes communautés vulnérables.

Le Conseil de sécurité à l’unanimité de tous ses membres a réitéré le respect de l’intégrité territoriale du pays le 28 mai 20

Annexe II : Mandat de la Mission

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité, par sa résolution 2100 du 25 avril 2013, a décidé d’autoriser la Minusma à prendre toutes les mesures requises pour s’acquitter du mandat qui lui a été confié.

a. Stabilisation de la situation dans les principales agglomérations et contribution au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays

  1. Pour appuyer les autorités de transitions maliennes, stabiliser la situation dans les principales agglomérations, en particulier dans le nord du pays, et, dans ce contexte, écarter les menaces et prendre activement des dispositions afin d’empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones;
  2. Aider les autorités de transition maliennes à étendre et rétablir l’administration de l’État dans tout le pays;
  3. Accompagner les efforts nationaux et internationaux visant à rebâtir le secteur de la sécurité malien, en particulier la police et la gendarmerie, grâce à une aide technique, au renforcement des capacités et à des programmes de partage de locaux et de mentorat, ainsi que les secteurs de l’état de droit et de la justice, dans les limites de ses capacités et en étroite coordination avec les autres partenaires bilatéraux, donateurs et organismes internationaux menant des activités dans ces domaines, y compris l’Union européenne;
  4. Aider les autorités de transition maliennes, par des activités de formation et d’autres formes d’appui, à mener la lutte antimines et à gérer les armes et munitions;
  5. Aider les autorités de transition maliennes à arrêter et exécuter des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants et de démantèlement des milices et des groupes d’autodéfense, conformément aux objectifs de réconciliation et compte tenu des besoins propres aux enfants démobilisés;

b. Contribution à l’application de la feuille de route pour la transition, y compris le dialogue national et le processus électoral

  1. Aider les autorités de transition maliennes à appliquer rapidement la feuille de route pour la transition en vue du plein rétablissement au Mali de l’ordre constitutionnel, de la démocratie et de l’unité nationale;
  2. User de ses bons offices et de mesures de confiance et d’encouragement aux niveaux national et local, y compris par l’entremise de partenaires locaux, selon qu’il conviendra, pour prévoir, prévenir, atténuer et régler tout conflit;
  3. Aider les autorités de transition maliennes et les populations du nord du pays à faciliter tous progrès dans le sens d’un dialogue national sans exclusive et l’entreprise de réconciliation, en particulier le processus de négociation visé au paragraphe 4, y compris en renforçant les capacités de négociation et en favorisant la participation de la société civile, dont les associations féminines;
  4. Concourir à l’organisation et à la conduite d’élections présidentielle et législatives transparentes, régulières, libres et ouvertes à tous, en apportant notamment l’aide logistique et technique voulue et en mettant en place des mesures de sécurité efficaces;

c. Protection des civils et du personnel des Nations unies

  1. Assurer, sans préjudice de la responsabilité des autorités de transition maliennes, la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques, dans la limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement;
  2. Assurer une protection particulière aux femmes et aux enfants touchés par le conflit armé, notamment en déployant des conseillers pour la protection des enfants et des conseillers pour la protection des femmes, et répondre aux besoins des victimes de violences sexuelles et sexistes liés au conflit;
  3. Protéger le personnel, les installations et le matériel des Nations unies et assurer la sécurité et la liberté de circulation du personnel des Nations unies et des agents qui y sont associés;

d. Promotion et défense des droits de l’homme

  1. Surveiller toutes atteintes ou violations concernant les droits de l’homme ou violations du droit international humanitaire commises sur toute l’étendue du pays, concourir aux enquêtes et faire rapport à ce sujet, et aux actions de prévention de ces atteintes et violations;
  2. Soutenir, en particulier, le déploiement intégral des observateurs des droits de l’homme de la Minusma dans tout le pays;
  3. Surveiller particulièrement les violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits commises contre des enfants ainsi que les violations visant des femmes, y compris toutes formes de violences sexuelles liées au conflit armé, aider à enquêter à leur sujet, et lui en rendre compte;
  4. Aider les autorités de transition maliennes dans leur entreprise de promotion et de défense des droits de l’homme;

e. Soutien de l’action humanitaire

  • En appui aux autorités de transition maliennes, contribuer à mettre en place les conditions de sécurité indispensables à l’acheminement sûr de l’aide humanitaire sous la direction de civils, conformément aux principes humanitaires, et au retour librement consenti des déplacés et des réfugiés, en coordination étroite avec les acteurs humanitaires;

f. Appui à la sauvegarde du patrimoine culturel

  • Aider les autorités de transition maliennes, en tant que de besoin et, si possible, à protéger les sites culturels et historiques du pays contre toutes attaques, en collaboration avec l’Unesco;

g. Action en faveur de la justice nationale et internationale

  • Concourir, en tant que de besoin, si possible, et sans préjudice des responsabilités des autorités de transition maliennes, à l’action que celles-ci mènent en vue d’arrêter et de traduire en justice les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis au Mali, compte tenu du fait que ces autorités ont saisi la Cour pénale internationale de la situation dans leur pays;

 

 

 

 

 


Cet étrange habillement qui répond à tous les évènements !!!!!!

Costume: Lnastock.com
Costume : Lnastock.com

Les dimanches je dois partir à l’église, il me faut porter un costume ;

J’ai un entretien d’embauche, il me faut porter un ensemble ‘veste cravate’ ;

J’ai un dîné, une soirée gala, etc. je dois m’habiller en costume ;

A mon mariage il me faut porter ‘veste cravate’ ;

J’ai un enterrement je dois mettre costume noir à l’église et au cimetière ;

Je dois animer une conférence, une réunion avec mes partenaires, il me faut porter ‘veste cravate’ ;

Au travail la qualité oblige pour être présentable je dois porter un costume ;

Je suis président, ministre, député, maire, etc. Je dois être en costume la plupart des temps l’élégance et la classe m’obligent ;

Je suis avocat, enseignant, docteur, etc. Je dois me mettre en ‘veste cravate’ pendant mes heures de travail ;

Je suis journaliste, présentateur, animateur à la télé ou à la radio, je dois m’habiller en costume ;

Je suis étudiant dans une grande école de commerce, je dois porter ‘veste cravate’ ;

Je suis élève dans certaines écoles privées je dois porter 5 jours dans la semaine ‘veste cravate ;

Pour les fêtes de réveillon, de Noël, etc., il me faut porter un costume ;

Chose bizarre, lorsque je porte mon grand boubou que mon arrière grand-père m’a légué pour partir à un entretien d’embauche, c’est sûr d’emblée je ne serais pas retenu.

Lorsque je porte le pagne multicolore que ma grand-mère m’a légué pour aller dans une boîte de nuit, mes frères et sœurs  vont se demander c’est qui ce broussard ? Et le toubab (le Blanc) se demandera, mais d’où est-ce qu’il sort ce type ?

La bizarrerie est que, lorsque je porte un costume sur mesure, mes frères et sœurs me diront, mon frère c’est la classe aujourd’hui, mon frère tu es ministrable, tu es beau et tout élégant.

Alors le costume représente-t-il la civilisation mondiale ? Est-il synonyme de l’élégance à l’échelle mondiale ? Le port du costume est-il régi par un code vestimentaire mondial ? Ce mode d’habillement est-il une forme d’impérialisme ?

Cet étrange habillement qui répond à tous les évènements : un hasard, une coïncidence ou un fait prémédité ?

05-05-2014

Issa B.M Sangaré


Le Mali étranglé par sa dette extérieure, l’économie malienne asphyxiée par sa dette intérieure

Le poids de la dette, crédit photo : lrc-lagauche.be
Le poids de la dette, crédit photo : lrc-lagauche.be

Le Mali va mal et très mal, l’avenir apparaît obscur, est-ce que le Mali saura se relever ?  Le temps nous l’édifiera. Le Mali aujourd’hui est sous perfusion internationale, et pourtant Modibo Keita notre premier président nous avait dit que « notre liberté serait un mot vide de sens, si nous devions toujours dépendre financièrement de tel ou de tel pays. »

Le Mali étranglé par sa dette extérieure

Il y a deux manières d’asservir et de conquérir une Nation : « L’une est par l’épée, l’autre par la dette » dixit John Adams le deuxième président des Etats-Unis d’Amérique. Si cette pensée se révèle vraie c’est que  mon pays, le Mali est déjà étouffé par la dette. La dette extérieure du Mali s’élevait au 31 décembre 2013 à 3.349 billion de dollars soit  1.584.943.868.595,96 F Cfa. Oui ce chiffre peut te sembler surréel, il donne le vertige, mais je ne vous raconte pas une histoire,  il suffit de jeter un coup sur le site www.cia.gov de la CIA (Central Intelligence Agency). Un fait très dommageable pour l’avenir des milliers d’enfants maliens qui auront la lourde tâche de payer le principal et les intérêts de ces dettes jusqu’au denier centime d’une manière ou une autre. Il faut reconnaître, qu’il n’est pas aisé pour un paisible citoyen lambda de grandir tout en sachant que son avenir est hypothéqué, que ces deux mains sont scellées à vie.

Le pire c’est que  ce système d’endettement suicidaire continue son bonhomme de chemin dans mon pays le Mali et presque dans tous les autres pays francophones d’Afrique.

L’économie malienne asphyxiée par sa dette intérieure

Selon Tiébilé Dramé, président du Parena (Parti pour la renaissance nationale), la dette intérieure cumulée du Mali s’élève à plus de 1 000 milliards de F Cfa.

Que ce qu’une dette intérieure ? C’est l’argent que le Trésor public doit aux fournisseurs de l’Etat qui sont très généralement les opérateurs économiques, les banques locales de la place, les entreprises etc. Comment l’économie nationale peut tourner étant donné que c’est cet Etat même qui en train de tuer à petit feu ses fournisseurs ? Comment une entreprise pourra créer de l’emploi, investir dans divers domaines alors que  l’Etat lui doit des dizaines de milliards ? Comment une banque locale pourra donner plus de crédits aux particuliers et aux opérateurs économiques étant donné qu’elle attend le paiement des arriérés qui avoisine des dizaines de milliards de F Cfa ? Comment un opérateur économique pourra exporter et importer plus de marchandises au moment ou l’Etat est en train d’avaler son fonds de roulement ?

L’Etat malien pitié pour ta population    

Malgré la conjoncture actuelle et tous ces endettements, l’Etat continue avec ses dépenses publiques ostentatoires.  Lorsque je dis que c’est inopportun de payer un avion pour un coût total de 20 milliards de F Cfa, on peut me répond qu’un  Etat est vu et respecté par le monde entier à travers son président de la République, et qu’on doit soigner l’image du mali.

Un pays classé parmi les pays pauvres et très endettés (PPTE),  un pays classé 182e sur 187 dans l’indice de développement humain du PNUD (2012). C’est dans mon pays pendant les week-ends à quatre heures du matin devant une boite de nuit tu rencontres des jeunes mendiants âgés de 10 à 15 ans. C’est dans mon pays à six heures du matin pendant les jours ouvrables tu croises les femmes âgées de 25 à 40 ans avec leurs enfants dans le dos en train de mendier dans les grands ronds-points de la capitale malienne. C’est également dans mon pays,  même à cinq heures du matin tu peux croiser dans les grandes artères de la ville de Bamako des vieilles femmes âgées de 50 à 60 ans en train de mendier.

Après un accident de moto, un jeune frère du nom de Boubacar Sangaré mondoblogueur , journaliste et Etudiant l’université de Bamako décida de prendre la plume en nous relatant sa vie.  Sur la scène de l’accident, la foule qui lui regardait en train d’éponger le sang qui coulait de son bras et de son genou, lui conseillait de se rendre à l’hôpital sans attendre. Il dit qu’il n’a pas pu s’empêcher de penser : « Vous ne pouvez pas comprendre… »

Ils ne peuvent vraiment pas comprendre que j’appartiens à la grande masse de ceux qui vivent au jour le jour. On peut ne pas me croire, mais je viens d’un milieu nécessiteux, pour lequel il n’y a pas d’autre choix que de payer une plaquette de paracétamol à 100 F Cfa chez le boutiquier du coin, quelle que soit la maladie ou la douleur. Impossible de se payer le luxe de l’hôpital où on vous accueillera avec une ordonnance dont le montant brouille la vue. Oui, pour moi, aller à l’hôpital est un luxe. L’hôpital et la pharmacie n’existent pas pour moi, ou, plus exactement, n’ont aucune raison d’exister. Ma colère peut paraitre ridicule à certains, mais elle vaut ce qu’elle vaut. Combien d’accidentés de la circulation routière sont transportés en urgence à l’hôpital et y rendent l’âme parce qu’ils n’ont pas de quoi payer les premiers soins ? Combien de Maliens voient leur père, mère ou leur fils mourir ainsi ? Combien de Maliens sont renvoyés de nos hôpitaux publics faute de place? Fin de citation.

Le jour qu’on pourra, je ne dirai pas, finir mais atténuer ces problèmes énumérés ci-haut, mais ce jour on pourra se vanter de changer l’image de notre Mali.

 

Vos suggestions et critiques sont les bienvenues.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

29-04-2014

Issa B.M. Sangaré

 


« L’Afrique noire est mal partie » René Dumont

René Dumont:lefigaro.fr
René Dumont:lefigaro.fr

Aujourd’hui j’aimerais vous présentez un livre de René Dumont intitulé « L’Afrique noire est mal partie ».

René Dumont est mort le 18 juin 2001, il était ingénieur agronome et de nationalité française. En effet, j’ai fait la découverte de son livre et de sa personne en 2004 après le décès de mon père. C’est par hasard que je suis tombé sur son livre dans les archives du vieux. Un livre où tout est à lire et à relire. Le livre fut imprimé  en 1962 tout juste après les indépendances africaines. Après la parution de « L’Afrique noire est mal partie » le sieur et son livre étaient devenus persona non grata en Afrique francophone. Dans  » L’Afrique étranglée » page 21, il nous affirme que son livre « L’Afrique noire est mal partie » est resté interdit au Gabon jusqu’en 1981.

Après la traduction de son ouvrage en anglais (False Start in Africa), René Dumont fut appelé par deux présidents anglophones Julius Nyerere de la Tanzanie et Kenneth Kaunda de la Zambie dans le but d’analyser et critiquer objectivement sans complaisance leurs systèmes socio-politiques et économiques. A partir de la, voyez-vous la différence entre l’esprit anglo-saxon et francophone. Lorsqu’il était devenu persona non grata en Afrique francophone, l’Afrique anglophone l’accueillait. Son rapport sur la Tanzanie fut imprimé, publié et enseigné sur toute l’étendue du territoire Tanzanien, quant à celle de la Zambie, cette dernière ne fut pas publiée. Mieux encore, pour « L’Afrique noire est mal partie« , Julius Nyerere en fit une lecture obligatoire pour ses ministres. Il fut finalement traduit en Swahili.

C’est tard dans les années 80s, que René Dumont fut appelé par deux présidents francophones notamment Léopold S. Senghor du Sénégal et Thomas Sankara du Burkina Faso. D’après lui-même, à la première rencontre Senghor lui présenta ses excuses tout en lui disant qu’il avait été mal compris dans les années 60s. Je ne m’en réjouis pas car j’aurais vraiment aimé me trompé dixit Dumont à Senghor. Sur la page de la couverture de « L’Afrique Étranglée« , René Dumont nous relate exactement les mots du président Senghor: « A l’époque je vous ai critiqué. J’avais tort. Nous aurions dû suivre vos conseil. »

Quant  à Thomas Sankara, Dumont disait qu’il était le seul président de l’Afrique francophone qui avait mis tout à sa disposition pour qu’il puisse  bien mener sa mission. A sa première réunion avec le camarade Sankara, ce dernier lui disait, qu’il avait pris le risque de l’appeler tout en sachant qu’il recevra des coups, et que la vérité ne va jamais sans les douleurs, et très souvent certains coups sont salutaires. Bien avant ces présidents susmentionnés, il avait été appelé par le président Malien Modibo Keita en 1961, dans le but dresser une étude objective sur le Mali.

J’ai lu quatre de ses livres, mais le seul qui m’a  beaucoup marqué et qui est toujours d’actualité est celle de  « L’Afrique noire est mal partie ».

Un petit avant-gout : Je n’ai pas envie de vexer mes amis africains, mais la course au développement, l’Afrique noire n’a pas couru les premiers mètres et je ne crains que l’Afrique noire ne soit pas mal partie. René Dumont

Vous méritez de lire ce livre et il mérite également d’être lu!!!!

 

23-04-2014

Issa B.M Sangaré

 

 


Lettre ouverte à la direction de Seneweb.com

Coat of arms of Mali,via wikipedia
Coat of arms of Mali,via wikipedia

 

A l’attention de la direction de Seneweb

Messieurs, je vous écris cette correspondance suite la parution sur votre website (senebew.com) un article intitulé ‘ Message à l’Assemblée nationale : IBK accuse les Russes et assure que le Mali saura se tenir debout ’ mardi le 15 avril 2014 (lire annexe I).

Etant un fils du Mali et très fier de l’être, je me sens dans l’obligation et même dans le devoir de réagir suite à ces propos diffamatoires à l’endroit de notre président de la république M. Ibrahim Boubacar Keita. En effet, votre publication  ne ce-serait que par son titre a induit bon nombre de citoyens Maliens y compris ma modeste personne et beaucoup d’autres nationalités en erreur, car nous avons tous cru que le président M. Ibrahim Boubacar Keita avait nommément accusé les Russes d’armer les rebelles du MNLA.

Après avoir lu l’intégralité du discours du président Ibrahim Boubacar KEITA (lire annexe III),  aucune partie de ce discours  ne fait  allusion au premier paragraphe de votre publication, je cite : le double jeu d’une partie de la communauté internationale, comme le font les Russes qui disent travailler pour un retour à la normale au Mali alors qu’ils sont en train de fournir en douce les armes aux rebelles, pour plus tard contrôler les ressources du pays, révulse fin de citation.   

En fin, après avoir également contemplé l’extrait de la vidéo de l’adresse du président Ibrahim Boubacar Keita à l’Assemblée Nationale du Sénégal (voir annexe II), je n’ai nullement entendu une quelconque accusation des Russes par notre chef de l’Etat d’avoir armé les rebelles du MNLA.

Sans jamais douté de votre bonne foi et tout en reconnaissant la notoriété avérée de votre site qui est le seneweb, la jeunesse malienne par ma voix voudrait savoir : s’il y a une campagne de désinformation à l’endroit de notre président de la république M. Ibrahim Boubacar Keita ou bien tout simplement si c’est une erreur de votre part.

Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez agréer messieurs, mes salutations chaleureuses et fraternelles.

 

Washington DC, le 18-04-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

Citoyen Malien

issabmsangare@hotmail.com

 Annexe I : votre publication

Message à l’Assemblée nationale : IBK accuse les Russes et assure que le Mali saura se tenir debout

source: Seneweb.com

Le double jeu d’une partie de la communauté internationale, comme le font les Russes qui disent travailler pour un retour à la normale au Mali alors qu’ils sont en train de fournir en douce les armes aux rebelles, pour plus tard contrôler les ressources du pays, révulse.

Le chef de l’État malien qui rendait visite à la représentation nationale, a même tapé du poing sur la table en indiquant que ce n’est pas à la communauté internationale de lui indiquer la voie à suivre pour sortir le Mali du pétrin.

Le Président malien laisse entendre qu’au moment où les rebelles appellent à des négociations, certains d’entre eux, avec la complicité des russes, sont en train de se réarmer. Ils achètent des armes, moyennant la promesse de céder aux Russes une partie des terres ainsi que des ressources du Mali, après crise. « Où est la duplicité ? Pas du côté d’IBK en tout cas, mais du Mnla. Il faut que la communauté internationale sache ce qu’elle veut. Nous, nous savons ce que nous voulons. Pour nous, il ne saurait y avoir d’alternative pour la Paix », a-t-il martelé.

(Texte : L’As)

Le lien : https://www.seneweb.com/news/Afrique/message-a-l-rsquo-assemblee-nationale-ib_n_123547.html

Annexe II : L’extrait de la vidéo du discours du président Ibrahim Boubacar Keita à l’Assemblée Nationale du Sénégal (Dakar, le 14 avril 2014)
Le lien : https://www.youtube.com/watch?v=4MvqIpxsLpQ

Annexe III : Adresse de SEM Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République, Chef de l’Etat, à l’Assemblée Nationale du Sénégal (Dakar, le 14 avril 2014)
Bismillahi Rahman Rahim,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Messieurs les Présidents des Institutions de la République du Sénégal,
Messieurs les Ministres,
Honorables députés,
Distingués invités,

Fierté et honneur : voilà les sentiments qui sont sincèrement miens en cette heure.
Fierté et honneur, parce que je suis au Sénégal, pays stable et vitrine méritoirement saluée des démocraties africaines en construction.
Fierté et honneur, parce que je foule le sol de la grande nation du « djom » et de la « teranga », de la retenue et de l’hospitalité.
Fierté et honneur, parce que je suis l’hôte d’un grand peuple, grand dans chacune de ses filles, grand dans chacun de ses fils, et grand par les hommes et femmes d’exception qu’il a donnés au monde.
Je dis Leopold Sedar Senghor, le père de la négritude, le poète enseigné dans toutes les universités du monde, l’essayiste lumineux de la civilisation de l’universel.
Je dis Cheickh Anta Diop, le pionnier audacieux de l’égyptologie, le savant qui a rétabli la vérité historique de manière irréfutable contre la pensée dominante de l’époque et contre le courant hégélien pour lequel l’Africain n’a pas d’histoire.
Mais je dis aussi tous ces fiers écrivains qui ont marqué les jeunesses scolaires de mon pays et d’ailleurs.
Janjo donc pour Birago Diop et son art du conte !
Janjo pour Abdoulaye Sadji et ses portraits saint-louisiens !
Janjo pour Ousmane Socé Diop et son rapport à la société lebou !
Janjo pour Cheikh Hamidou Kane et ses angoisses face à l’Afrique sommée, dans cette profonde aventure ambigüe, comme il dit, de « porter le bleu de chauffe en mettant son âme en lieu sûr ».
Je pourrais continuer l’exaltation, car les mérites du Sénégal sont multiples, par la manière magistrale et experte dont mon jeune frère, le Président Macky Sall, conduit aujourd’hui le plaidoyer pour le développement du continent à travers sa présidence du NEPAD.
Je pourrais continuer à saluer l’apport du Sénégal à la démocratie africaine, notamment pour les alternances pacifiques et l’élégance d’Abdou Diouf en 2000 et celle d’Abdoulaye Wade en 2012.
Et dans ce chapitre, vous m’approuverez sans aucun doute si je salue, d’un élan sincère, mon aîné Moustapha Niasse, pour les positions équilibrées et justes qui furent toujours les siennes, pour son combat sans lassitude en faveur de la démocratie et pour l’estime personnelle qu’il a toujours eue à mon endroit. Cher aîné, merci pour les conseils, merci pour l’accompagnement, merci pour la sollicitude.
Je pourrais continuer à citer la place particulière du Sénégal dans la construction des élites africaines d’antan, issues de véritables centres d’excellence pour être les premiers leaders de notre sous-région : William Ponty, pépinière à nulle autre pareille, où des promotions de futures élites tissèrent des liens d’amitié dont nous fûmes parmi les heureux bénéficiaires. Ainsi, la belle fraternité qui lia feu mes pères Professeur Assane SECK et Boubacar KEÏTA. Qu’Allah les accueille parmi les bienheureux.
Rufisque, où nos mères, sous la houlette de Madame Le Goff, grande dame de cœur, dédiée à la promotion des africaines, apprirent le beau métier d’institutrices.
Je pourrais continuer, mais les éloges épuiseraient mon temps de parole.
Vous me permettrez alors, en pensant à tous ses acteurs, de saluer le Sénégal du talent, le Sénégal du génie créateur, le Sénégal des victoires, le Sénégal de nos fiertés.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Chers députés,

Je suis fier et honoré d’être ici en terre africaine du Sénégal, je l’ai dit.
Mais je suis encore plus fier d’être dans cette enceinte prestigieuse, symbole de la démocratie, du débat démocratique dont votre pays est un des pionniers en Afrique.
Car si elles se sont déroulées ailleurs que dans les locaux actuels du parlement, les joutes épiques qui ont opposé Blaise Diagne et Galandou Diouf n’en préfiguraient pas moins la maîtrise du réflexe démocratique et la vitalité de la vie politique sénégalaise.
En m’adressant à vous, dignes héritiers du débat contradictoire dans lequel ce pays a toujours excellé, je pense à Lamine Coura Guèye, Iba Mar Diop, Valdiodio Ndiaye, Mamadou Dia, ainsi que les autres orateurs brillants, tel Majhemout Diop avec son historique essai, Histoire des classes sociales en Afrique de l’Ouest, qui ont fait les lettres de noblesse de la politique au Sénégal.
Je suis fier et honoré de vous apporter ici les salutations du peuple malien qui vous est reconnaissant, à votre président Macky Sall, à votre gouvernement, à vous les parlementaires et au peuple frère du Sénégal.
Le peuple malien vous est reconnaissant d’avoir été à ses côtés quand il a eu besoin de vous, au cours de la crise qu’il a subie de 2012 à 2013.
Les Djambars, vos valeureux soldats, sont chez nous aux côtés de l’armée malienne et de soldats de la communauté internationale.
Ils bravent le soleil, ils bravent les vents, ils bravent la soif et la faim, ils veillent nuit et jour sur le peuple malien, et l’intégrité du Mali.
Votre armée a payé le prix du sang. Mais vos vaillants soldats, Ousmane Fall et Cheikh Tidiane Sarr, tombés sur le Champs de l’honneur le 14 décembre 2013, ne sont pas morts dans une guerre frontale. Ils ont été fauchés par un attentat lâche et la lâcheté de ceux que Césaire appelle les assassins de l’aube.
Je m’incline ici, une fois de plus devant leur mémoire.

Mes pensées vont aussi vers ma fille, Fatou Seck Gningue, élève-officier à l’École militaire interarmes de Koulikoro, malheureusement décédée lors d’un exercice militaire, en octobre 2011.

Que son âme repose en paix. Le Mali ne l’oubliera jamais.

A leurs familles, au président Macky Sall et à vous tous et toutes ici, je réitère mes condoléances et celles du peuple malien.
Et je vous prie qu’ensemble, en mémoire de ces héros morts pour le Mali et pour la défense de nos communes valeurs sacrées, nous observions une minute de silence.

# MINUTE DE SILENCE #
Merci.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables députés,

Il ne s’agit ici, ni de faire l’économie de la grave crise que notre pays a traversée, ni de faire l’inventaire des efforts déployés par le gouvernement de transition et par nous-mêmes depuis notre investiture le 4 septembre 2013, pour que le Mali se remette debout.
Il suffira que je vous dise ceci : Le Mali a été la victime d’une crise multidimensionnelle qui l’a ébranlé dans tous ses fondements.
Et il y aurait sombré, sans l’assistance prompte et sans calcul de ses partenaires et voisins : la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations-Unies, la communauté internationale dont l’Union Européenne, notre irremplaçable partenaire dans la reconstruction de l’armée malienne.
L’action volontariste, opportune et hautement décisive de François Hollande, qui a levé sans attendre l’armée française pour sauver notre pays, mérite d’être singularisée ici.
Le Mali ne remerciera jamais assez la France, pour ce devoir de solidarité effective.
Nous savons et saurons nous souvenir.
Nous connaissons la valeur du sacrifice.
Nous savons les implications de la solidarité, surtout celle massive et prompte dont nous avons bénéficié au plus fort de nos désarrois.
C’est dire que nous savons ce que nous devons faire tout de suite, aujourd’hui et demain.
Nous savons ce que légitimement, en vertu des accords et des résolutions passées, la CEDEAO et la communauté internationale attendent de nous.
Je répète ici solennellement qu’Ibrahim Boubacar Keita n’est pas contre la négociation avec les groupes en rébellion, encore moins, comme le stipule l’Accord Préliminaire de Ouagadougou dans son article 21, avec toutes les communautés du Nord du Mali, car le gouvernement, le parlement et le peuple du Mali n’aspirent qu’à la paix.
La paix partout au Mali. A Kidal. A Gao. A Tombouctou. A Mopti. A Ségou. A Sikasso. A Koulikoro. A Kayes. A Bamako. Partout, sur tout le territoire national. Partout, dans les pays voisins du Mali. Partout au monde.
Nous avons trop payé à la guerre pour sous-estimer le salut que peut-être un processus de négociation, de surcroît entre compatriotes, fils et filles de la même nation.
Nous avons trop payé des meurtrissures des viols et des amputations, de l’humiliation des flagellations et de l’exil de braves producteurs chassés de chez eux par des fauteurs de guerre en mal d’aventures.
Alors, je suis pressé. Pressé de signer des deux mains tout accord pouvant déboucher immédiatement sur une paix durable. Pressé de rendre possible le retour de la confiance et de la cohésion entre les communautés.
La négociation était mon objectif hier. Elle l’est encore plus aujourd’hui.
Et de la tribune que vous m’offrez, égard suprême, dont je mesure l’honneur, le privilège et la signification, je renouvelle mon appel aux groupes rebelles, ainsi qu’à toutes les communautés du Nord du Mali.
Que tous viennent et qu’on parle ! Qu’ils viennent et qu’on construise le Mali ensemble ! Qu’ils viennent et qu’on se mette d’accord, chacun devant accepter de concéder, mais tous d’accord pour la préservation totale et sans équivoque de notre intégrité territoriale.
Seul doit prévaloir le Mali, divers mais uni, décentralisé et transférant aux collectivités et à l’initiative citoyenne les compétences qui ne peuvent et ne doivent plus être celles de l’Etat central, en ces temps où, à juste raison, l’Etat jacobin est partout remis en cause.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale
Honorables députés,

Tel est le tableau du Mali d’aujourd’hui.
Il a saigné mais le monde a été son garrot, et notre gratitude est infinie.
Il a vacillé. Mais il se remet debout.
Il saura compter sur vous.
Il saura compter sur le Sénégal qui est une autre patrie des Maliens autant que le Mali l’est pour les Sénégalais.
Le Sénégal nous inspire et nous rassure.
Autant que le Président Macky Sall, je ne vois pas d’autre salut que la conception d’un plan ambitieux et méthodique, pour réussir l’émergence au bénéfice de nos populations. Là encore, bravo à l’enfant de Joal qui a été le chantre de l’organisation et de la méthode. Longue vie au « BOM » !
C’est pourquoi, pour la première fois de l’histoire institutionnelle de mon pays, existe un ministère en charge de la prospective et de l’anticipation, pour mener la réflexion stratégique et le travail de planification nécessaires à ce projet de sursaut national.
Hier, le Mali et le Sénégal ont eu l’admirable projet de mutualiser leurs efforts au sein d’une fédération que les vicissitudes de l’Histoire ont condamné à la brièveté.
Aujourd’hui, les enjeux de la globalisation exigent une dynamique d’intégration qui va au-delà de deux pays.
Le Mali et le Sénégal se retrouvent dans plusieurs organisations sous-régionales et au sein de l’Union africaine qui symbolise notre désir d’une seule nation africaine.
Dirigeants d’un temps de défis, le président Macky Sall, d’autres leaders du continent ainsi que moi-même, sommes conscients des enjeux.
Senghor, dans son allocution prémonitoire à Africa Hall en 1963, nous prévient certes que, je cite « l’union n’est pas l’addition de nos faiblesses ».
Mais Cheickh Anta Diop, a mis en relief le rôle incubateur que l’Afrique a joué dans le rayonnement de la civilisation humaine.
Nous ne sommes donc pas damnés.
Il faut tirer les leçons certes de cinquante ans d’indépendance, recentrer ce qui doit l’être et accepter le labeur qui a permis à des continents plus ambitieux d’être aujourd’hui parmi les nouveaux centres du monde.
Le pari n’est pas fou. Il est à notre portée. Et plaise au Ciel que nous le relevions ensemble ! Inch’Allah !

Vive le Sénégal,
Vive le Mali,
Vive l’intégration africaine,
Vive l’amitié et la fraternité indéfectibles et toujours fécondantes entre les peuples sénégalais et maliens !
Je vous remercie.

 

 

 

 

 

 


La chagrin et la colère d’un Mali dépouillé

 

Drapeau du Mali, crédit photo: flagartist.com
Drapeau du Mali, crédit photo: flagartist.com

Chaque jour, ce sont des tonnes de nos ressources naturelles qui sont prélevées de notre écosystème et de nos mines, mais nos populations vivent dans l’extrême pauvreté et dans le pire des dénuements. La voix de nos armes est-elle aussi nécessaire pour entendre nos souffrances ?

Chaque jour qui passe, nos richesses actuelles sont pillées, et celles à venir hypothéquées.

Notre écosystème est détruit et nos populations vivent dans le plus grand dénuement, assises sur des richesses incalculables et jetées dans les bras d’une pauvreté qui les consume à petit feu. Pourtant, nos populations ne disent rien et elles supportent en espérant un lendemain meilleur. Pourtant, les hommes politiques, ceux-là mêmes qui ont juré sur tous les dieux (parce qu’ils en ont plusieurs dont le dieu suprême est l’ARGENT) qu’ils les sortiraient de là ne font rien d’autre que mépriser davantage ces braves populations et tenter de créer des systèmes qui permettraient à leurs progénitures de reprendre leur flambeau de l’exploitation et de la démagogie.

La voix de ces sans-voix, n’est-elle pas audible pour laisser apparaître leurs souffrances ? Ou alors faudrait-il qu’ils aient recours aux armes (comme certaines minorités du pays en ont fait un motif de chantage) pour se faire entendre ?

Je suis Kayésien et je vous écris ce message. Mais avant, quand j’ai parlé à mon frère ségovien, il m’a dit qu’il pensait écrire le même texte, et qu’il lui suffirait de signer celui-ci sans en rien changer, car cette même lettre décrit bien son désarroi.

Bien avant mon frère ségovien, j’ai discuté avec une soeur koulikoroise. Elle m’a dit qu’elle pensait écrire une lettre au président de l’Assemblée nationale pour demander une démilitarisation de la région de Koulikoro afin d’afficher la colère des jeunes de Koulikoro suite à toute décision lâche devant le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et la France.

Et quand elle raconta l’histoire de la lettre à son beau-frère sikassois, celui-ci lui jura que cette lettre correspondait totalement à sa réalité. Son ami moptitien s’est aussi proposé comme signataire de la lettre. Je ne suis plus allé loin dans le pays profond, et j’ai compris que ma lettre était celle de toutes les femmes et tous les hommes de ce pays. C’est pour cela que j’ai décidé de l’appeler la Lettre des Régions.

Si je me décide à vous écrire aujourd’hui c’est pour vous exprimer le chagrin et la colère qui m’animent face à une humiliation qui dure depuis bien trop longtemps. Avec l’histoire des indépendantistes du MNLA, des djihadistes, des narcotrafiquants, ainsi que de Sanogo et de ses hommes, nous avons vécu et nous continuons de vivre une époque unique de notre histoire : celle-ci semble s’être accélérée tendant à transporter les Maliennes et les Maliens dans une tourmente infinie.

Mais comme il est dit souvent, « a quelque chose malheur est bon », et c’est le seul espoir qui me reste pour penser que demain sera meilleur.

Cette crise multiforme que nous vivons a néanmoins permis de susciter non seulement un réveil de conscience en tout le monde, mais aussi de pousser le Malien à prendre conscience que les décisions qu’il prend ou les actes qu’il pose impacteront automatiquement sa propre vie et celle des siens même s’il a l’illusion sur le moment qu’il n’est qu’un petit maillon.

Dans la situation actuelle du pays, il ne peut y avoir d’épanouissement individuel sans prendre en compte l’environnement et l’ensemble de la société.

Depuis des décennies, la région de Kayes connaît un paradoxe : c’est comme si les ressources naturelles du sous-sol étaient une malédiction pour la région.

Depuis des années, voire des décennies, et avec une cadence élevée et continue, je constate qu’un petit nombre de sociétés privées, d’opérateurs économiques et de leaders politiques profitent de l’exploitation desdites richesses sans que les populations locales puissent en tirer un quelconque bénéfice et qu’elles continuent à vivre dans un très grand dénuement. Ces contrats miniers sont passés dans la plus grande opacité ne profitant au passage qu’à un petit groupe de politiciens véreux.

Il n’existe pas de mot précis pour décrire ce dénuement total et cette injustice dont sont victimes les populations de Kayes et de sa région.

Les enfants, les femmes et les hommes de la région de Kayes, voient ainsi les richesses de la terre de leurs ancêtres pillées devant eux, sans qu’ils ne puissent réagir et étant parfois même victimes collatérales de la pollution de leur écosystème et de leur environnement. L’Etat et ses démembrements aussi n’en tirent qu’un profit limité ne leur permettant pas de mettre en place le minimum d’infrastructures et de services qu’on pourrait légitiment attendre d’un Etat digne de ce nom. Ainsi, au lieu que ces ressources naturelles servent de sources de financement pour le développement de la région, elles ne font que creuser davantage le fossé de l’inégalité et aggraver l’injustice, servant ainsi de terreaux à une immigration massive et aveugle, mais poussant aussi une jeunesse désoeuvrée dans les filets de narcotrafiquants et d’islamistes irraisonnés.

Nous vivons un paradoxe. Comme le disait un célèbre humoriste français : LES PAUVRES SONT CONTENTS DE SAVOIR QU’ILS HABITENT UN PAYS RICHE !!!

Les comportements irresponsables de nos gouvernants successifs, la prédation des partenaires du Mali, camouflés sous des habits « partenaires au développement » schématisent éloquemment cette exacerbation des inégalités. De plus, les maigres recettes que l’Etat tire des ressources sont partagées avec toute la nation, ce qui dans le cadre du principe de solidarité au sein d’une nation est parfaitement concevable. Mais lorsque des leaders d’une région maintiennent des rébellions constantes sous des faux prétextes de sous-développement alors même qu’ils ont bénéficié de plus de largesses que le reste de la population, on se trouve alors devant de l’INJUSTICE. Rien n’est fait pour remédier à cela. Bien au contraire, ceux qui prennent les armes se sentent encouragés pour prendre en otage de façon périodique les autres parties du pays et le reste de la population alors même que les efforts consentis par l’Etat au nord sont de loin supérieur à ce qui est fait dans les autres parties du pays.

En effet, nul ne peut nier que les populations de Kayes sont socialement négligées et économiquement abandonnées par nos différents gouvernements et les partenaires du Mali.

Nul ne peut nier le poids des principales contraintes comme l’enclavement intérieur et extérieur, les problèmes d’eau, l’insécurité alimentaire, le faible taux de couvertures sanitaires, et l’inexistence de l’Etat.

Il est notoire de penser aussi que la région de Kayes aussi comporte des zones arides, désertées, oubliées, abandonnées.

Mais aussi nul ne peut nier que les enfants, les femmes et les hommes de Kayes, loin de baisser les bras et de constamment rendre les autres responsables de leurs malheurs, que ces hommes et ces femmes de Kayes ont créé une chaîne de solidarité.  En effet, ceux qui sont à l’extérieur apportent leur contribution à la construction des écoles, des cases de santé, à payer des enseignants et des médecins pour combler un déficit crée par l’incompétence et l’irresponsabilité d’hommes politiques successifs.

Pourtant, le radicalisme n’a pas pris là-bas et le Mali est resté le pays dont tout le monde se réclame.

La fierté nationale n’a jamais été remise en cause et n’a aussi jamais remis en cause le lien qui a été construit avec les autres populations au cours des siècles et des siècles d’histoire commune.

J’ai parlé de Kayes, car je suis natif de cette merveilleuse région de notre pays, mais j’aurais pu parler de la région de Koulikoro avec ses indices d’or, de fer et de pétrole.

J’aurais pu tout aussi parler de la région de Sikasso, avec son formidable potentiel agricole et minier.

J’aurais pu parler de la région de Ségou avec le bassin du Niger et ses potentialités infinies pouvant être le grenier de toute l’Afrique de l’Ouest.

J’aurais pu parler de la région de Mopti avec les ressources du fleuve en poissons, en irrigation, en élevage.

Tout comme j’aurais pu être ressortissant de la région de Tombouctou où même le blé et d’autres cultures peuvent être enracinés.

Sans oublier Gao, la boucle du Niger où les ressources sont tout aussi immenses que dans le reste du pays avec des hommes et des femmes courageux qui ont contribué fortement à l’histoire de notre pays, et Koulikoro le port naturel sur le Niger d’où le long périple sur le fleuve peut commencer.

Et bien sûr cette région de Kidal, où quelques énergumènes se voyant déjà en émirs, et par cupidité tentent de couper du reste du pays une partie du territoire qui fait partie intégrante de la nation, et à laquelle la nation a donné beaucoup, beaucoup pendant ces cinquante dernières années.

Cette situation doit et peut changer. Cette injustice n’est plus acceptable et ne saurait perdurer pendant longtemps.

Aujourd’hui, plus que jamais, il est impérieux que le gouvernement sache que tout notre peuple a faim et soif. Il a soif de justice et faim de développement. Il est plus qu’urgent que le gouvernement sache que notre peuple aspire aussi à vivre décemment et à bénéficier de ses droits les plus élémentaires….

Il est vraiment temps que le gouvernement malien se rende compte que nous aussi, Maliennes et Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur, ne pouvons plus continuer à être des acteurs passifs et des accompagnateurs des fossoyeurs de notre République. Il est temps qu’on reconnaisse que notre peuple a aussi le droit de vivre, d’exister et de s’épanouir. Il est vraiment temps que l’Etat malien arrête de vivre des larmes, de la souffrance et du sang de nos hameaux, de nos villages, de nos villes.

Comprenez que toutes les ethnies et régions du Mali vous regardent et restent vigilantes par rapport aux manigances et aux faveurs faites aux apatrides du MNLA et à la fébrilité devant la France. Une chose est claire, tout acte, toute loi, tout comportement, toute complaisance, toute passivité n’engendreront pas seulement un effet, mais une série d’effets. Aujourd’hui, nous sommes tous et dans tout le pays victimes du favoritisme dont bénéficie le MNLA.

Nous refusons d’être complaisants, et de laisser passer toute politique, toute idéologie, tout traitement de faveur, ou toute discrimination positive en faveur de terroristes et bandits armés et au détriment des autres régions ou groupes ethniques. Notre credo est la liberté et la démocratie. Nous sommes de tous âges, de toutes religions, de toutes ethnies, de tous les bords qui, épaule contre épaule (nous) se révolteront(s) contre un gouvernement qui ne respecte pas les principes d’une véritable démocratie.

Trop c’est trop Monsieur le Président, et sachez que quand on a plus rien à gagner, c’est qu’on n’a plus rien à perdre aussi. Et puisque la soi-disant communauté internationale n’intervient que lorsque les armes ont parlé, ne donnez pas envie aux autres d’imiter les enfants perdus de la nation, les apatrides que sont le MNLA et ses acolytes. Peut-être même qu’il est en ce moment trop tard, et que des revendications pleuvront de tous les coins du pays. Ainsi, il n’y aura plus de Mali.

Pour ces raisons et bien d’autres encore nous appelons donc le gouvernement à :

1- Avoir une assise sur le développement de la région de Kayes, de Koulikoro, de Sikasso, de Ségou, de Mopti, de Tombouctou, et de Gao,

2- Arrêter de penser que les autres régions n’ont pas de problèmes.

3- Arrêter de nous traiter moins que des humains par rapport aux apatrides du MLNA.

4- Arrêter de persister dans les pratiques incessantes d’injustice à l’encontre de nos populations

5- Arrêter d’emprisonner les rêves de nos populations

6- Prendre des mesures afin de préserver notre nation, ses richesses, son environnement pour nos générations futures (ne dit-on pas que nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous la laissons en héritage à nos enfants)

7- Mettre en place une règlementation efficace de l’industrie minière

8- Associer les représentants de nos communautés a la prise de décision concernant nos ressources minières

9- Mettre en place des mécanismes qui promettent la transparence dans toute la chaîne d’apprivoisement de l’industrie extractive, depuis l’origine des contrats jusqu’à la répartition des revenues tout en passant par les budgets publics

Ce que nous voulons, c’est de témoigner de notre amour pour le pays et de dire notre engagement positif à la reconstruction du pays et de son tissu social si mal affecte. Et cela nécessite un langage de vérité, des actes volontaristes, et surtout mettre le Mali avant tout. Ce pays que d’autres ont contribué à bâtir mérite que l’on se sacrifie pour lui,

Ce pays peut s’en sortir si le peuple et les gouvernants s’engagent à le tenir debout,

Ce pays peut-être le plus beau pays du monde s’il devient le centre de notre préoccupation quotidienne sans aucune démagogie.

Ce pays que personne ne fera à notre place a besoin que nous soyons tous mobilisés.

Donnons-nous la main et luttons ensemble pour le grand Mali, mais de grâce, mettez hors-jeu ces apatrides à la citoyenneté flottante.

18-04-2014

S.D

Le Réseau de Citoyens Actifs-Mali (lerecamali@gmail.com)

Simples Citoyens Maliens. De L’Ecole de la Vie et de L’Amour du Pays


Aide publique au développement (APD)

la carte de l’Afrique, crédit photo:mesexercises.com
la carte de l’Afrique, crédit photo:mesexercises.com

En Afrique noire nous avons beaucoup de choses en commun, des problèmes identiques et des avantages naturels presque communs. Les guerres civiles, la dictature, la corruption, les pandémies, la mauvaise gouvernance, le déficit de scolarisation sont quelques maux majeurs auxquels nos Etats font face au quotidien. Mais la bizarrerie est que nous avons tout pour surmonter ces fléaux. Nos terres sont immensément riches, nous avons des diamants, de l’or, du fer, du pétrole, du coton, etc. Il y a tout dans nos mains pour que nous soyons  des pays ou un continent développé. Nous avons également des grands intellectuels patriotes, éloquents et charismatiques, hélas notre continent reste à la traîne.

Peter M. Senge, dans son livre The Fifth Discipline, nous dit qu’il existe sept troubles d’apprentissage seven learning disabilities  et la première étape dans la guérison des troubles d’apprentissage est de commencer à identifier ces sept troubles.

Dans ce billet, j’ai sélectionné un de ces troubles ; la parabole de la grenouille bouillie (The Parable of the Boiled Frog)

La parabole de la grenouille bouillie

Selon Peter M. Senge, si vous placez une grenouille dans une casserole d’eau bouillante, elle va immédiatement essayer de sauter pour sortir. Mais si vous placez la grenouille dans l’eau à température ambiante, cela ne lui fait pas peur, elle va rester sur place. En plaçant la grenouille  dans un bocal et en augmentant progressivement la température de 21° à 27° C, quelque chose de très intéressant se produit, la grenouille ne fera rien. En effet, elle va afficher tous les signes de l’amusement. Comme la chaleur s’accroît peu à peu, la grenouille va devenir groggy comme un boxeur étourdi de coups qui tient à peine debout, et ne parviendrait pas à sortir du bocal : pourquoi ? Parce que l’appareil interne de la grenouille pour détection des menaces à la survie est orienté à de brusques changements de son environnement. Avec des changements graduels, il n’est pas clair de savoir si cette grenouille aura la force de sortir de l’eau chaude.

L’Afrique  noire singulièrement l’Afrique francophone et particulièrement le Mali souffre de ce trouble d’apprentissage qui est la parabole de la grenouille bouillie. De l’indépendance à nos jours, nos pays africains se font aider par l’Occident avec l’aide publique au développement (APD). Ces aides sont des dons et des prêts préférentiels transférés des pays soi-disant développés vers les pays en voie de développement ou pays pauvres très endetté (PPTE). La question que je me pose est la suivante : pourquoi nos différents Etats n’ont pas songé à mettre sur place des feuilles de route dans le but de diminuer chaque année jusqu’à l’arrêt total de l’afflux de ces dons et prêts. Et il s’avère que même l’Union africaine est en partie subventionnée par l’Union européenne, et on ose se vanter et affirmer que nous sommes des pays indépendants et souverains.

René Dumont dans son livre l’Afrique noire est mal partie, nous disait en 1962 que: pour les jeunes Etats, la solution pour bien gouverner sera de faire des erreurs. Il va plus loin en nous disant que ces aides au développement nous empêchaient de faire face seuls à nos problèmes. En un mot, il accusait l’Occident de ne pas laisser les jeunes Etats africains découvrir et solutionner leurs problèmes. L’ironie est que, c’est avec ces dons et prêts que les responsables des pays riches font chanter nos leaders pour qu’ils se plient à leur diktat et très souvent des diktats contre la volonté du peuple.

Au regard de la parabole de la grenouille, je conclus qu’il n’est pas clair de savoir si l’Afrique aura la force de se déboutonner des dons et prêts au développement.

 

 

09-04-2014

Issa B.M. Sangaré

 

 

 


Va-t-on toujours donner raison à Jacques Chirac ?

Flacon 900 LX. Crédit photo:  airplane-pictures.net
Flacon 900 LX. Crédit photo: airplane-pictures.net

C’est par méconnaissance de l’hebdomadaire Malien ‘Le Sphinx ‘ qu’on pense que ses allégations ne sont pas fondées.  En effet, le 8 mars 2014  Le Sphinx  nous relate que le président de la république du Mali M. Ibrahim Boubacar Keita  compte acheter un avion nouveau et de haut standing. Selon toujours Le Sphinx, le choix du président IBK est un Falcon  900 LX fabriqué par le Français Dassault. Quel est coût de revient d’un Falcon 900 LX ? Il est estimé à 28.1 Million € soit exactement 18, 432, 391, 700 F Cfa.

On nous dira surement que ce sont que des tapages, des bruits et des rumeurs non fondés mais il y a un proverbe Swahili qui dit : ne crois pas les paroles, regarde les actes. Dans notre situation si on se permet de regarder que les actes, on va sûrement se poser des questions.  En effet, cela fait un bout de temps que le président IBK boude l’avion présidentiel pour ses voyages, un Boeing 737. Notre président de la republique préfère se déplacer dans jet privé loué. Donc on ne peut simplement déduire que trois situations : 1. soit le président IBK ne veut plus voyager dans l’ancien avion présidentiel, 2. Soit il compte continuer à louer ce jet privé pendant tout son mandant ou le dernier cas il a bel et bien l’intention d’en acheter un autre.

Va-t-on toujours donner raison à Jacques Chirac ? Non.

En 1990 Jacques Chirac à son temps de maire de Paris avait déclaré en Côte D’ivoire que le parti unique en Afrique était la meilleure solution pour son devenir politique et le multipartisme était un luxe pour l’Afrique.

Si le coût fixe du Falcon 900 LX seulement s’élève à 18, 432, 391, 700 F Cfa, et les autres coûts variables ? A combien s’élèvera le montant total des coûts variables qui sont : les frais de la maintenance trimestrielle et semestrielle, les pièces de rechange, le salaire des pilotes et hôtesses, le cout de l’assurance de ce jet, le prix du kérosène etc.

Le prix du Falcon 900 LX équivaut au double du budget de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ)

Le budget pour l’exercice 2014 de l’Agence pour la promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) s’élève à  9 milliards de F Cfa soit environ le  ½ du pris de revient d’un Falcon 900 LX. L’Agence pour la promotion de l’Emploi des Jeunes (L’APEJ) avec ses partenaires ont pour but de donner du stage aux jeunes diplômés Maliens dans les Services Publics, soit environ trois mille (3000) jeunes par an. En 2013, sur un total de 22 864 inscrits, 3 000 volontaires avaient été sélectionnés et les autres 19000 diplômés ?

En abstenant de payer un Falcon 900 LX et en injectant cette coquette somme dans l’économie Malienne pour la lutte contre le chômage des jeunes, le Mali pourrait accéder à deux autres structures semblables à l’APEJ soit au total trois boites pour la promotion de l’emploi de jeunes.

Avec un budget 9 milliards par an, l’APEJ trouve du stage rémunéré  pour 3000 personnes, en augmentant son budget avec ces 18 milliards, l’APEJ pourrait donc trouver du stage rémunéré pour  9000 jeunes diplômés sans emploi pour une durée année.

Et pourtant on ne rate pas d’occasion pour nous rappeler que les caisses de l’Etat étaient ou bien sont encore vides.

Ceci étant un exemple sur 100, à tout bas et l’heure actuelle on pense qu’il y a plus urgent pour le Mali que l’achat d’un Falcon 900 LX à 18 milliards F Cfa.

 

16/03/2014

Issa B.M. Sangaré

 


Une petite réflexion sur le Mali d’aujourd’hui

Coat of arms of Mali,via wikipedia
Coat of arms of Mali,via wikipedia

 

René Dumont dans son livre L’Afrique noire est mal partie, nous disait en 1962 que : pour les jeunes Etats la solution pour bien gouverner sera de faire des erreurs. Cinquante ans après on continue avec les mêmes erreurs, ne dit-on pas « ceux qui ne tirent pas leçon des erreurs du passé sont condamnés à répéter les mêmes erreurs ».

Cet essai vise singulièrement le Mali, il vise nos élites, nos différents gouvernements et enfin nos différents partenaires. Il a pour but d’éveiller les consciences, de nous pousser à faire des réflexions, de nous amener à regarder dernière nous, de dresser un bilan sans démagogie, de s’autocritiquer et enfin d’essayer de reconnaître nos erreurs et d’en tirer les leçons.

I. Pourquoi toutes ces aides au développement en Afrique échouent ? Et pourquoi le plan Marshall a réussi en Europe ?  Il n’y a que deux réponses :

1. Les pays donateurs exercent une pression invisible pour qu’un grand pourcentage de l’aide retourne chez eux afin de faire tourner leur économie notamment par : l’avantage accordé aux cultures d’exportations (cacao, coton…), l’achat des armements, l’importation dans toute sa forme…

2. Nos élites ont également une main mise sur ces aides afin qu’une majeure partie leur revienne par la folie des 3V (voitures, villas, voyages).

Propositions : Si on ne peut rien contre la première réponse pour l’échec des aides au développement en Afrique, c’est au tout à fait le contraire pour la deuxième réponse. Que nos élites renoncent aux avantages et dépenses somptuaires dans les capitales et les grandes villes, qu’elles subordonnent les intérêts personnels au profit de l’intérêt général et  qu’elles servent l’Etat en lieu et place de se servir de l’Etat. C’est facile à dire qu’à faire, mais ce n’est pas impossible à réaliser également.

II. Une diminution des dépenses publiques apparaît nécessaire et même indispensable

Un parlementaire français gagne par mois 7 100, 15 (www.journaldunet.com) soit environ 4 657 393, 09 F Cfa. Son homologue malien gagne 2 500 000 F Cfa (www.maliweb.net) soit environ  3811, 23 ou encore plus de la moitié des indemnités que gagne le député français.  Le Mali étant classé par les institutions de Bretton Woods parmi les pays plus les pauvres et plus endettés, on peut se poser la question comment un député malien peut gagner plus de la moitie d’indemnité que son homologue français.

Le président de l’Assemblée nationale du Mali gagne par mois 25 000, 000 F Cfa (www.maliweb.net) soit environ  38 112, 25 €.

Selon l’article du 28 février 2014 de Jeune Afrique, avant le coup d’Etat du 22 mars 2012, le chef d’Etat Malien percevait 5 335 et avait droit à 4 000 € d’indemnité mensuelle forfaitaire par mois soit au total 9 335 € (6 123 358, 59 F Cfa) par mois. Dieu seul sait combien notre actuel président perçoit comme salaire mensuel. Attention, je ne suis pas en train de dire qu’un chef de l’Etat du Mali ou encore le président de son Assemblée nationale ne méritent pas des revenus élevés. La question est de savoir s’il faut rémunérer un chef d’Etat malien mieux qu’un chef d’Etat européen, ou bien de rémunérer  un président de l’Assemblée nationale mieux que son homologue européen.

Propositions : Attention à la croissance de l’illégalité 

Comme indiqué plus haut, nos élites doivent  renoncer à certains avantages et dépenses somptuaires. C’est très difficile de concevoir comment dans un pays très pauvre et endetté  comme le Mali, le président de l’Assemblée nationale peut recevoir  25 000 000 F Cfa par mois. Cela fait plus de vingt ans que les enseignants (primaires, secondaires, supérieurs)  se battent bec et ongles pour une augmentation de leurs salaires ou encore de les mettre sur le même pied d’égalité que leurs confrères de la sous-région.

Regardons un peu la rémunération moyenne dans la Fonction publique selon la catégorie (www.oef-mali.org) : un fonctionnaire catégorie A gagne 172 723 F Cfa par mois, un fonctionnaire catégorie B2 gagne par mois 96 795 F Cfa et enfin un fonctionnaire catégorie B1 gagne 81 733 F Cfa par mois.

En faisant le parallèle, on se rend compte le président de l’Assemblée nationale du Mali gagne par mois le salaire de 145 (25 millions/172 723)  fonctionnaires catégorie A; ou encore le salaire mensuel de 258 fonctionnaires catégories B2 et enfin le salaire mensuel de 306 fonctionnaires catégories B1. Si c’est possible que le président de l’AN gagne une telle somme, alors il est également possible que le salaire des fonctionnaires et enseignants soit révisé notamment en diminuant certains avantages et les dépenses publiques de nos élites au profit de ces fonctionnaires de l’Etat. Si une augmentation du salaire des fonctionnaires ne fait fléchir le taux de la corruption dans l’administration publique, ça ne fera pas le contraire.

Un fonctionnaire qui n’a pas d’autre source de revenus et ne gagne que 80 000 F Cfa par mois, doit payer la location, l’électricité et l’eau et la pitance journalière et les imprévus, si ce dernier trouve un moyen (la corruption) pour se faire un peu d’argent va-t-il  le faire ou non ?

III. Diminuer la corruption dans les administrations publiques

Lisez le rapport de l’agence de notation Fitch qui, le 4 décembre 2009, a décidé de ne plus perdre son temps à évaluer les efforts du Mali. Fitch estime que les dirigeants de notre pays ont abdiqué toute volonté de construire un destin honorable à notre nation pour se consacrer à l’auto enrichissement. En 2011, on a été témoin de l’exclusion du Mali par le Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, le paludisme et le sida suite au détournement opéré sur ses subventions au niveau du ministère de la Santé. A son temps, le président ATT avait laissé entendre que notre pays paiera jusqu’au dernier centime, en effet c’est le contribuable malien qui allait payer à la place d’une minorité, cela doit cesser, car ce n’est pas aisé de payer une faute qu’on n’a pas commise. C’est vrai que la corruption zéro n’existe nulle part, car on voit tous les jours dans les pays développés (France, USA…) des scandales financiers, mais à un faible taux comparé à chez nous qui est à une grande échelle et dans tous les secteurs. On doit impérativement lutter contre la corruption pour regagner la confiance des partenaires et des investisseurs. L’actuel président de la République a plusieurs fois dit que personne ne va s’enrichir illicitement, donc rendez-vous dans une ou deux années pour un premier bilan de la lutte contre la corruption.

IV. Attention à l’explosion démographique    

En 1983 la population du Mali était de 7 millions d’habitants, et selon la Banque mondiale en 2012 le Mali comptait 14 853, 572 habitants. En 30 ans le Mali a connu un doublement de sa population. Qu’ont fait nos différents gouvernements  face à cette explosion démographique ?   Ne dit-on pas qu’une forte population fait un marché intérieur important comme exemple la Chine, les USA ou encore la France. Il aura un marché intérieur important à condition qu’il y ait un pouvoir d’achat pour la population, or qui dit pouvoir d’achat dit d’emploi.  Qui ne connaît pas le taux de chômage galopant de la jeunesse malienne et le bas salaire de nos fonctionnaires.  Cette explosion démographique devrait être suivie parallèlement par une croissance alimentaire. Les conséquences de ce doublement sont énormes : l’exode rural, la bidonvilisation des alentours de Bamako, l’avancée du dessert, la famine, un taux élevé de chômage, la croissance de l’insécurité, etc.

Propositions : Il faut multiplier et subventionner les cultures vivrières dans l’Office du Niger, et dans les autres zones arables contre les cultures d’exportations.

Toutes les estimations ont prouvé que de l’Office du Niger peut couvrir tout le Mali et la sous-région de l’Afrique de l’Ouest en riz, mil, blé, etc.

Le capitaine Thomas Sankara nous avait donné exemple, pendant son règne la quantité de blé et farine que le Burkina Faso produisait était supérieur à celle produite par toute l’Afrique de l’Ouest. Comment est-ce possible étant donné que le Burkina Faso n’a pas de fleuve ni de débouché sur la mer. Au Mali on a notre Office du Niger, on a également deux fleuves (le fleuve Sénégal et Niger) qui traversent notre pays.

V. La révision des contrats miniers

Une révision des contrats miniers s’impose, c’est inadmissible de constater que dans un rayon de 100 kilomètres entre une société minière et un village, et que ce dernier n’a pas d’école primaire, pas d’infirmerie, pas l’électricité ni d’eau potable. Les sociétés minières doivent impérativement contribuer au développement de la communauté locale. Aux Etats-Unis, les multinationales contribuent au développement de la communauté locale, donc on exige que les sociétés minières contribuent au développement de la communauté locale par la subvention des projets développements et la construction des écoles, des infirmeries…

C’est facile à dire qu’à faire, mais ce n’est pas impossible.

 

Vos critiques et suggestions sont les bienvenues.

 

« Nos descendants ont des droits sur nous »

 

Washington DC, le 03 Mars 2014

Issa Balla Moussa Sangaré

 

 BIBLIOGRAPHIE

Bilan de l’Emploi 2002, Etude sur la Structure des Emplois dans la Fonction Publique’, Bamako, www.oef-mali.org

Dialla Konaté, Réflexions sur le Mali pré-électoral, USA, décembre 2011

René Dumont, l’Afrique noire est mal partie, Paris, Editions du Seuil, 1962

René Dumont, Démocratie pour l’Afrique, Paris, Editions du Seuil, 1991

Websites :

www.jeuneafrique.com, Quels sont les salaires officiels des dirigeants africains, 22 février 2014

www.journaldunet.com, LE SALAIRE DES POLITIQUES ET DES ÉLUS, 18 février 2014

www.maliweb.net, Des indemnités et primes astronomiques pour les députés, 7 février 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


SOS : Un otage est-il toujours égal à un otage ?

Crédit Photo: crossfitdelawarevalley.com
Crédit Photo: crossfitdelawarevalley.com

Le lundi 10 février 2014 le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé qu’une de ses équipes (cinq personnes) a disparue dans le nord du Mali, sur la route reliant Kidal à Gao. Le lendemain,  le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) a revendiqué  l’enlèvement  d’une équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le nord du Mali. Ils sont tous de la nationalité Malienne.

Apparemment, l’appât de MUJAO s’est trompé de proie, cette proie n’a pas de valeur pécuniaire,  elle n’a pas trop de valeur  à l’échelle nationale ni internationale parce que tout simplement ce sont des noirs, des africains et singulièrement de la nationalité Malienne.

Un otage est-il toujours égal à un otage ? J’en doute.

Deux semaines après leur kidnapping,  il y a un blackout  total sur leur enlèvement de la part : du gouvernement Malien, de la presse locale et internationale, de leur ONG, de leurs proches ect. Et pourquoi ce blackout ? Est-ce parce qu’ils sont maliens ? Est-ce parce qu’ils ne sont pas des occidentaux ?

Est-ce les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ?

La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, a son article premier nous stipule que : les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Si ce doit est vrai, ne méritent-ils pas ces cinq otages maliens qu’on parle d’eux ne serait-ce qu’une minute par jour sur les radios et les télévisions comme on a l’habitude de constater pour les otages occidentaux ? Ne méritent-ils une implication du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)  pour une libération sans délai et sans condition de ces otages maliens ? Ne méritent-ils une implication du gouvernement  Malien pour une libération sans condition ? Ne méritent-ils pas une implication particulière de notre président de la république, ne doit-il pas prendre l’exemple sur les présidents Mamadou Issoufou du Niger et Paul Biya du Cameroun pour la libération de otages français respectivement au Mali et au Nigeria?

Ces cinq maliens ont des doits comme tout autre otage, ils ont un droit sur nous et ce droit c’est de ne pas les oublier.

Va-t-on donner raison à Jules Ferry qui avait dit à la chambre des Députés de la France que : « La Déclaration des Droits de l’Homme n’avait pas été écrite pour les noires » non.

Par ma modeste voix, même si ça vient du bas d’en bas, on exige une libération sans délai et sans condition de nos cinq otages Maliens.

26-02-2014

Issa B.M. Sangaré


Même s’il change de peau, un serpent garde toujours deux langues !!!

Président IBK et les touaregs. Crédit Photo:maliactu.com
Président IBK et les Touareg. Crédit Photo:maliactu.com

Lorsque l’administration d’ATT (Amadou Toumani Touré) nommait Iyad Ag Ghali ex-rebelle et l’actuel chef du groupe islamiste Ansar Dine, comme conseiller auprès de l’ambassade du Mali à Riyad (Arabie saoudite), qui avait bougé le petit ? Personne à ma connaissance. Quand la situation explosa il y a deux ans avec le retour Iyad Ag Ghali dans le nord du Mali et la naissance du groupe islamiste Ansar Dine, tout le monde pointa le doigt sur ATT en l’accusant à tort et à travers. Pour rappel, le groupe islamiste Ansar Dine voulait imposer la charia (la loi islamique) sur toute l’étendue du territoire malien. Après la chute de nos trois régions du nord (Gao, Tombouctou et Kidal) comme un effet domino,  Iyad et ses hommes appliquaient la charia sur les paisibles citoyens.

Même s’il change de peau, un serpent garde toujours deux langues !!!

L’histoire se répète sous une autre forme, l’ex-rebelle de 2006 et l’ex-porte-parole du groupe islamiste Ansar Dine  Hamada, Ag Bibi est député à l’Assemblée nationale et membre du bureau de la commission de la défense nationale.

Ce monsieur est un vrai visionnaire, lorsqu’il pressentait le déploiement des forces armées de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) au Mali, à Ouagadougou il affirmait que son groupe ne désirait appliquer la charia qu’à Kidal et non sur l’ensemble du territoire malien.

Un vrai stratège ce Hamada Ag Bibi, en effet lorsque l’intervention des forces françaises était très imminente dans le nord du Mali, le sieur se désolidarisa du groupe islamiste Ansar Dine pour créer le mouvement islamique de l’Azawad (MIA), qui deviendra, le Haut Conseil unifié de l’Azawad (HCUA) et devint de facto un des chefs de ce nouveau groupe armé à Kidal.

Un vrai joueur du jeu d’échecs Ag Bibi, en novembre dernier nous avons découvert avec stupéfaction qu’il était candidat aux législatives dans la région de Kidal. Pis, un candidat sur la liste de RPM (Rassemblement pour le Mali), le parti de notre président de la République.

Sans surprise, Ag Bibi va légiférer dans notre l’Assemblée nationale, paraît-il qu’il aussi membre du bureau de la commission de défense nationale, de la sécurité et de la protection civile. Pour vérification, j’ai fait un tour sur la page Facebook de la présidence de la République du Mali et sur le site d’information en ligne Malijet, je ne sais pas si c’est délibérément un oubli ou bien un problème de mise à jour, malheureusement son nom ne figure pas parmi les membres de la commission.

Ne dit-on pas que les mêmes causes produisent les mêmes effets ?

Hamada Ag Bibi  faisait partie de la rébellion de 2006. Il a été membre du groupe islamiste Ansar Dine et du groupe armé du MIA (Mouvement islamique de l’Azawad), qui deviendra le Haut Conseil unifié de l’Azawad (HCUA). Il n’y a même pas six mois, ce cher Hamada Ag Bibi faisait l’objet d’un mandat d’arrêt national et international, aujourd’hui le voici en honorable député.  

Ces faits se sont déroulés devant Dieu et devant nous les Maliens, aujourd’hui nous sommes et demain nous serons tous responsables devant l’histoire.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

 

Que Dieu bénisse le Mali.

 

17/02/2014

Issa B.M. Sangaré

 

 

 


Mali Vs MNLA : Les conséquences de l’accord préliminaire de Ouagadougou

Drapeau du Mali, crédit photo: flagartist.com
Drapeau du Mali, crédit photo: flagartist.com

Le gouvernement transitoire a-t-il fait des erreurs d’appréciation ?

Tous les acteurs avisés de la scène politique malienne savaient pertinemment que le gouvernement transitoire était entrain de commettre des erreurs sur certains points de l’accord préliminaire de juin 2013 de Ouagadougou. (Lire ci-dessous mon article du 13/06/2013 sur le même sujet).

Aujourd’hui sur RFI, le colonel Hassane Almeidy du HCA (Haut conseil de l’Azawad) demande à l’état malien de respecter l’accord de Ouagadougou. Il affirme plus loin je cite : Pas question de déposer les armes avant de négocier, « Il n’est pas question d’abandonner les armes avant l’accord final. C’est très clair, c’est prévu dans les accords. Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes régis par un accord. Les engagements sont les engagements. Nous l’avons tous signé. Nous sommes aujourd’hui dans l’obligation de le faire appliquer » fin de citation.

Effectivement l’article 10, alinéa 1 de l’accord préliminaire de Ouaga stipule : le cantonnement des groupes armés sous la supervision et le contrôle de la MISMA/MINUSMA dans des endroits définis conjointement avec la MISMA/MINUSMA. Le désarmement se déroulera après la signature de l’accord de paix global et définitif ;

Peut-il blâmer quelqu’un le gouvernement Malien ? Non évidemment.

En effet, la résolution 2100 d’avril 2013 du conseil de sécurité des Nations Unies, à son point  quatre (4) exige de tous les groupes rebelles armés au Mali qu’ils déposent les armes et mettent fin aux hostilités immédiatement et exhorte toutes les parties maliennes qui ont rompu tout lien avec des organisations terroristes comme AQMI, le MUJAO et Ansar Eddine et les groupes terroristes qui y sont affiliés et qui reconnaissent sans condition l’unité et l’intégrité territoriales du Mali.

Depuis juin 2012, la résolution 2056 du conseil de sécurité des Nations Unies,  réaffirmait son rejet catégorique des déclarations du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) relatives à une prétendue « indépendance » du nord du Mali et réaffirmant en outre qu’il considère de telles annonces comme étant nulles et non avenues.

De la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou à nous jours, l’état du Mali a jeté du lest pour en recevoir rien en contrepartie notamment : la libération des combattants du MNLA, la levée des mandats d’arrêts, le cantonnement l’armée malienne à Kidal, l’impossibilité pour notre premier ministre de ne pas rendre dans la huitième région du Mali etc.

Vivement un accord définitif, vivement une paix durable

 

15/02/2014

Issa B.M. Sangaré

Ne pas récidivé les mêmes erreurs du passé

Je commence tout d’abord en réaffirmant mon soutient au président de la république le Pr Diouncouda Traore et à son gouvernement ainsi qu’à l’émissaire spécial du président de la république M. Tiebile Drame pour le travail qu’ils sont entrain de faire dans le but d’arriver à une bonne fin de la transition, au retour de l’administration civile, nos forces de l’ordre, de la défense et de la sécurité dans la région de Kidal, et à la bonne organisation des élections présidentielles sur toute l’étendue du territoire national.

Le désarmement et la justice avant un éventuel préaccord ou accord définitif  

 

Ceci dit, négocié, dialogué dans l’aboutissement d’un accord pour une paix durable n’est pas mauvais en soi, mais c’est le fondement, la manière, les parties prenantes qui peuvent causer problème. Le Mali est entrain de négocier avec le MLNA, les gens qui ont pris les armes contre notre  république, les membres du MNLA ont les mains souillées de sang, du sang de la population civile, du  sang de nos militaires, du sang de nos de forces de l’ordre et de la défense. Ils ont violé nos sœurs et nos mères, ils se sont associés aux islamistes, aux djihadistes pour créer ce que j’appelle l’apocalypse dans notre pays.  Le MLNA a revendiqué la chute du camp de Tessalite, ils ont également revendiqué  la victoire du combat d’Aguelhok ou nos vaillants soldats avaient été sommairement massacrés.

Le MNLA doit être désarmé  sans condition et sans délai et conformément à la résolution 2100 du Conseil de Sécurité de l’ONU des Nations Unis qui stipule que les groupes armés rebelles doivent non seulement déposer les armes, mais aussi de cesser immédiatement les hostilités et reconnaître sans condition l’unité et l’intégrité territoriale de la République du Mali.
Conformément aux  mandats d’arrêt nationaux et internationaux lancés par le gouvernement Malien contre les leaders du MNLA et d’autres groupes armés pour crimes graves commit dans le Nord, et je réitère que les membres MNLA doivent être traduit de la justice avant tout préaccord ou accord définitif.

Ne pas récidivé les mêmes erreurs du passé

Je ne dirais pas que les différents gouvernements du Mali qui ont acquiescé les différents d’accord notamment celle Tamanrasset de 1991, du pacte national de 1992 et afin de l’accord d’Alger de 2006,  étaient des corrompus, des apatrides ou quoi que ce soi car ils ont agit dans le but de renforcer la cohésion sociale multiraciale, multiethnique et multiculturelle, une paix durable sur l’étendue du territoire Malien. Ne dit-on pas que l’erreur est humaine, moi je dirais tout simplement qu’ils (différents gouvernements) ont fait des erreurs appréciations sur certains termes et ces erreurs que nous sommes entrain de payer cash.

Le mot Azawad existe depuis la nuit des temps, mais malheureusement l’histoire ne nous a jamais appris une quelque nation appelée Azawad, un empire ou un royaume du nom d’Azawad. Cela dit, personnellement je dirai qu’il a été officialisé après la signature du pacte national d’avril 1992. Pour rappel un extrait du pacte : le pacte national conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et les Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad consacrant le statut particulier du nord Mali stipule au point quatre (4) du titre I (Principes Directeurs du Pacte) : Les dispositions du présent Pacte sont applicables dans le Nord du Mali appelé 6ème, 7ème et 8ème Régions par le Gouvernement et Azawad par les Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad.
« Le gouvernement de la République du Mali n’est pas opposé à l’appellation ‘Azawad’ pour ces régions. »

Certains me diront que surement qu’une partie ou des régions de notre pays sont appelées le Kénédougou, le Wassolo, le Bélédougou, le Macina ou le Mandé alors pourquoi pas l’Azawad. Je les dirais tout simplement que ces désignations (Kénédougou, le Wassolo, le Bélédougou, le Macina ou le Mandé) ont pas vu jour à la suite d’une rébellion. Les populations de ces régions n’ont jamais demandé une scission de notre nation, ils n’ont  jamais réclamé officiellement ces dénominations pour leurs régions contrairement aux rebelles, aux violeurs, aux voleurs du MLNA.

Ne ditons pas que les mêmes les causes produisent les mêmes effets ?  

Ceci dit, que le gouvernent du Mali récuse toute autre appellation de nos régions du Nord (6ème, 7ème et 8ème), et principalement par l’Azawad dans un document officiel.

N’avez-vous pas vu avec quelle vitesse et rapidité (moins de 5 heures de temps y compris le voyage aller et retour) comment les rebelles du MNLA et du HCUA ont validé ce soi-disant préaccord et auprès de leurs bases à Kidal.

Soyons dernière notre gouvernement, que le peuple malien fasse attendre sa voix afin qu’on ne récidive plus avec les mêmes erreurs, faisons attention, faisons très attention le monde entier (Nations Unis, Union Européenne, Union  Africaine, la CEDEAO etc.),  se trouve à Bamako pour torde la main de nos officiels dans le but de parapher cet accord qui aura un impact négatif  sur le devenir de notre nation.

Que le bon Dieu soit de notre côté

 

13-06-2013

Issa B.M Sangaré

 

 

 


M. le président Vs Son Excellence M. le président

Crédit photo: civilisation2.org
Crédit photo: civilisation2.org

Après un petit détour sur les sites d’information en ligne, de Niamey à Lomé, de Conakry à Libreville,  tout en passant par Bamako, Dakar, Abidjan, Douala, Bujumbura et Kinshasa la remarque est identique. C’est seulement en Afrique francophone que la population civile, les membres du gouvernement, les journalistes etc. s’adressent aux chefs d’états par : Son Excellence M. le président de la république.

Qu’en est-il de l’autre côté de l’océan ?

 

Chez l’oncle Sam la plus antique démocratie au monde le titre réservé au chef d’état est :  » Mr. président » depuis au temps de George Washington le premier président des USA (1789).  En effet, la constitution des Etats Unis de 1787 ne mentionne aucun titre spécifique pour le chef d’état. C’est ainsi qu’il a été décidé de plein accord entre le président George Washington et la chambre des représentants de réserver le titre « M. président »  aux chefs d’états des Etats Unis d’Amérique.

 

En France depuis la seconde république en 1848 le titre réservé au chef d’état est :  » Monsieur le président ». Le président de la République ou le Premier ministre ne sont désignés comme « Son Excellence » qu’en dehors des frontières ou sur le territoire français par des diplomates étrangers. Et ce phénomène est vice-versa, je n’en veux pour preuve la lettre du président François Hollande à son homologue président Idris Deby suite à la mort de 23 soldats Tchadiens dans le nord du Mali.

Que signifie alors le titre « Son Excellence » ?

On dit qu’il est classiquement utilisé  pour désigner les chefs d’États ou de gouvernements ainsi que les ambassadeurs de manière protocolaire.  Ce traitement honorifique « Son Excellence » prend alors fin avec le mandat occupé.

Dans la diplomatie, la plupart des organisations internationales,  et singulièrement à l’ONU (l’Organisation des Nations Unies), le titre d’Excellence est utilisé pour tous les chefs d’État ou chefs de gouvernement, sauf exception.

Le traitement d’« Excellence » est également réservé aux ambassadeurs dans le pays où ils sont envoyés et non dans leurs propres pays.

Qu’en est-il de ce traitement d’« Excellence » au Mali ?

La constitution de la république du Mali de février 1992, ne reverse aucun titre ou traitement spécifique au chef d’état.

Alors d’où vient Son Excellence, M. le président de la république ?

C’est un phénomène nouveau, car lorsqu’on remonte dans le temps, on s’aperçoit que le président Modibo Keita n’avait jamais été appelé par « Son Excellence » de la part de ses collaborateurs, ses camarades ou encore ses ministres tels que : Pr. Bakary Kamyan, Pr Seydou Badian Kouyaté ou Mamadou Djicoroni.

Les diplomates étrangers en fonction chez nous peuvent s’adresser à notre président de la république par « Son Excellence », ainsi que les organisations internationales et leurs homologues des pays étrangers.

Oui au traitement « Son Excellence M. le président » pour nos chefs d’états,  mais pas par nos leurs propres concitoyens, pas par vous les journalistes de leurs propres pays, pas par vous les membres du gouvernement de leur pays.

 

Washington DC, le 09/02/2014

Issa B.M. Sangaré


Mali Vs MNLA : on refait le match

Président IBK et les touaregs. Crédit Photo:maliactu.com
Président IBK et les touaregs. Crédit Photo:maliactu.com

Dans un match officiel entre deux équipes : le Mali et le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) sous la supervision de la Fifa (Fédération Internationale de Football Association)  représentée par : l’Onu, l’Union Européenne, l’Union africaine, la CEDEAO etc. La Caf (Confédération Africaine de Football) qui est représentée par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest) mandate son arbitre (le médiateur ou le facilitateur), j’ai nommé le Burkina Faso. Après les 45 premières minutes un adversaire (le Mali) décide unilatéralement de changer ou d’exclure l’arbitre désigné par la Caf au profit d’un autre qui n’est rien d’autre que l’Algérie. N’étant pas un spécialiste de la diplomatie je me demande comment une telle chose peut se faire. Le Burkina Faso ne s’est pas autoproclamé, il a été mandaté par la CEDEAO, si le Mali a ce pouvoir alors pourquoi ne refuse t-il pas toute médiation extérieure ?

Il faut également reconnaître que l’arbitre que le Mali veut ou voudrait exclure n’a pas les mains cleans, on sent qu’il entretienne des liens avec le MNLA. On se rappelle également que c’est un hélicoptère du Burkina Faso qui avait secouru le chef de la branche armée du MNLA suite d’un affrontement entre l’armée du mali et le MNLA. Et c’est au Burkina Faso que les chefs rebelles du MNLA séjournent, tiennent leurs conférences etc.

N’oublions pas aussi que le nouveau facilitateur  que l’administration Malienne voudrait designer n’était pas pour  une intervention de l’armée française pour libérer le nord du Mali. L’Algérie avait même fermé ses frontières avec le Mali. Elle fut le facilitateur en 2006 (l’accord d’Alger de 2006) et elle fait également partie des pays qui ont paraphé les précédents accords.

Que dire cette nouvelle percée du Maroc dans cette affaire ?

A mon bas niveau, je ne sais vraiment pas ce que nos « hauts d’en haut » voudrait manigancer.

On ne va pas négocier avec les bandits armés, mais de quels bandits armés font-ils allusion ?

N’avons nous pas déjà négocié avec eux :

  1. Les deux parties ont paraphé l’accord préliminaire de Ouagadougou de juin 2013 ;
  2. Ils ont été reçu à Koulouba par le chef d’état Malien ;
  3. Il y a eu la libération de plusieurs dizaines de rebelle ;
  4. Il y a eu la levée des mandats d’arrêts nationaux et internationaux  sur les chefs rebelles, chose qui n’est pas mentionnée dans l’accord préliminaire de Ouagadougou de juin 2013.
  5. Ils sont devenu des parlementaires ;

De la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou à nous jours, l’état du Mali a jeté du lest pour avoir quoi en contrepartie rien : Qui a son armé cantonné à Kidal ? Quant est-ce que les rebelles du MNLA ont quitté les locaux de l’ORTM de Kidal

En attendant la désignation du nouveau facilitateur et la reprise des 45 prochaines minutes, c’était mon analyse.

 

06/02/2014

Issa B.M. Sangaré