Issa Balla Moussa Sangare

Oui, Lionel Zinsou, ce Blanc-noir n’a pas tort. L’Afrique n’appartient pas aux africains….

En 2011, Lors d’un séminaire de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire), l’actuel parti républicain de la France, un Blanc-noir qui n’est rien d’autre que l’actuel Premier Ministre et très probablement le futur Président du Bénin, a laissé entendre devant un auditoire composé majoritairement de Blancs-blancs que : « l’Afrique n’appartient pas aux africains. » La vidéo a fait le tour du monde via les réseaux sociaux, et sans surprise un tollé de réactions et d’indignations de la part de mes congénères africains à travers le monde.

Lionel Zinsou, l'actuel premier ministre du Bénin. Crédit photo: thegardian.com
Lionel Zinsou, l’actuel premier ministre du Bénin. Crédit photo: thegardian.com

Contrairement à la majorité des mes frères, avec un esprit critique et objectif, je pense que ce Blanc-noir ou africain européanisé, comme le disait Amadou Hampâté Bah dans son livre ‘  Amkoullel l’enfant peul’, n’a pas tort. Selon  Hampâté Bah, pendant la colonisation les Toubabs étaient appelés  ‘Blancs-blancs’ et leurs acolytes, auxiliaires, subalternes indigènes… étaient surnommés ‘Blancs-noirs’. Et il faut le souligner, ces  Blancs-noirs étaient davantage royalistes que les rois mêmes.

Sortons du cadre subjectif, ne soyons pas des intellectuels révisionnistes, analysons objectivement ses propos:

Ce Blanc-noir nous dit dans son exposé : « Mais il y a quelque chose de plus important, c’est que l’Afrique appartient à l’Europe. Elle n’appartient pas à la Chine ou à l’Inde. Et, chose un tout petit peu plus préoccupante, elle n’appartient pas encore aux Africains» A-t-il menti? Non.

Effectivement l’Afrique appartient à l’Europe et cela bien avant la conférence de Berlin de 1884, par conséquent, l’issue de cette conférence entérina et officialisa la colonisation en morcelant la mère des terres comme un gâteau de cérémonie entre les pays européens: Portugal, Allemagne, Angleterre, France pour citer que ceux-ci. C’est vrai il y a eu l’année de 1960 qui avait été dénommée l’année de l’Afrique avec les indépendances des nouveaux Etats africains, mais après seulement une décennie, les coups d’états militaires par-ci et l’assassinat de nos pères fondateurs par-là, ces jeunes états indépendants, comme un effet domino, sont tombés sous le joug du néocolonialisme et de l’impérialisme. Dr Kwame Krumah nous disait que: « le néocolonialisme est le fait de gérer un pays indirectement » et c’est exactement ce qui se passe en Afrique. Il faut avoir le courage de le dire, de nos jours, nos micros Etats sont gérés par les pays du Nord sous la surveillance des institutions financières de Bretton Woods pour ne pas paraphraser Mamadou Dia qui, disait dans son allocution qu’il envoya lors de l’inauguration du mémorial Modibo Keita en 1999 : « Cette Afrique des marchés d’esclaves que se partage les multinationales sous la direction vigilante du FMI et de la Banque Mondiale, cette Afrique des élections préfabriquées et des caricatures de démocratie, ce n’est pas l’Afrique de Modibo Keïta»

Ce Blanc-noir nous dit : « En Afrique, qui possède les mines ? Qui possède le pétrole, les produits agricoles, l’immobilier ? C’est l’Europe » Mais c’est vrai.

Qu’est ce qui nous appartient en Afrique nous africains ?  Les ressources minières sont presque toutes exploitées par les sociétés européennes, nos moyens de communications des satellites à la  téléphonie, tous appartiennent en majorité aux compagnies européennes. Ce sont les banques européennes ou leurs succursales qui sont considérées comme les plus crédibles en Afrique : BPN Paribas, Barclays, City Bank, Société Générale… Qui assure l’extraction et l’exploitation du pétrole en Afrique? Les entreprises européennes : Shell, Mobil, BP, Total… Même le contrôle de nos médias nous échappe, quelles sont les chaines de télévisions et radiophoniques plus fiables, écoutées et suivies sur le continent noir ? C’est celles des européennes: Canal+, Rfi, France24, BBC, TF1… Quelles sont les marques des moyens de transport que nous utilisons en Afrique ? Elles sont presque toutes européennes : Peugeot, Renault, Mercedes, Audi… avec leurs présentations implantées chez nous pour le service après vente. Même notre système éducatif est claqué sur le sien, on nous enseigne tout sauf notre propre histoire.

Revenons au niveau régional et continental, le Franc CFA, utilisé dans les pays membres de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale), est édité en France et garanti par le Trésor Public français. Cette garantie du trésor français est sanctionnée par le versement de nos devises étrangères ou avoirs extérieurs dans un compte bancaire auprès du Trésor français dénommé : « Comptes d’Opérations ». De la création du franc CFA soit en 1945 jusqu’en 1973, nos Etats francophones étaient obligés de verser les 100% de nos devises étrangères dans ces Comptes d’opérations. En 1973, il a été ramené à 65% et tout récemment en 2005 à 50%. De 1945 à nos jours, aucun audit financier n’a été fait sur ces comptes, et nul ne sait quel est le Montant total et réel que ces comptes d’Opérations renferment, plus les intérêts qu’ils ont dû générer durant tout ce temps. Selon, le Pr Nicolas Agbohou, « les Comptes d’Opérations sont une tragédie humaine pour les africains dépouillés de leurs revenus du 1er janvier jusqu’au 31 décembre de chaque année pour le Trésor Public de France ». Point n’est besoin d’être économiste, pour savoir que la souveraineté politique d’un pays est inséparable du pouvoir régalien de battre la monnaie.

L’Union Africaine (U.A.), à cause d l’incapacité des nos Etats de s’acquitter de leurs cotisations annuelles, est subventionnée en partie par an par les institutions Européennes. Combien de pays africains reçoivent des subventions d’équilibres au niveau de leurs lois de Finances? Combien de pays ont leurs élections financées en partie par les pays du Nord? Dans combien de pays se trouve des bases militaires des pays du Nord? Quant à la France, elle est presque présente militairement dans tous les pays de l’ex-AOF (Afrique Occidentale Française) et l’ex-AEF (Afrique Equatoriale Française). Soyons sincères envers nous-mêmes, l’Afrique ne nous appartient pas encore, il faut oser le dire.

 

Ce blanc-noir nous dit encore plus loin : « L’Afrique est le seul continent sur lequel la France a un excédent commercial, dit-il. L’Europe et la France ont un atout : l’Afrique pense en français ou en anglais, elle achète des marques européennes et c’est totalement naturel. »

On parle d’excédent commercial lorsqu’un pays exporte plus de biens et de services qu’il n’en importe autrement dit lorsque la balance commerciale des exportations est supérieure aux importations. Ce normalien Blanc-noir, réputé être un banquier d’affaires et économiste chevronné nous souligne que l’Afrique est le seul continent sur lequel la France a une balance commerciale positive. Arrêtons-nous là, car on pourra décortiquer son exposé davantage. Mais sachez brothers and sisters que ce Blanc-noir connait très bien la portée de ses propos, après avoir occupé les hautes fonctions dans les grandes institutions financières européennes, qui fut d’ailleurs la plume Laurent Fabius lorsque ce dernier était premier ministre de la France, il sait de quoi il parle.

Conclusion

Les dés sont déjà jetés, sauf miracle de dernière minute sinon ce Blanc-noir régentera le Bénin et au grand dam des africains. Il en va sans dire qu’il sera là pour défendre les intérêts de la France corps et âme, pour cela je n’en veux pour preuve la proposition numéro 10 : « RENFORCER L’INFLUENCE DE LA FRANCE EN AFRIQUE » du rapport dont il est co-auteur intitulé : « Un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économie entre l’Afrique et France »,je m’arrête là.

Acceptons cette allocution de ce Blanc-noir comme un coup de grâce, car elle est une rareté inouïe, surtout venant d’une personnalité de son rang, les hauts d’en haut. Au contraire, elle doit être vulgarisée et explicitée de manière scientifique afin que les générations futures puissent mieux comprendre cette triste réalité et de s’armer, par conséquent, jusqu’aux dents contre le système dominant. Au lieu de nous indigner ici et là, elle doit nous pousser, surtout la jeune génération africaine, à se poser des questions : comment sommes-nous arrivés ici ? Que devrons-nous faire pour appréhender ce système dominant qui n’a que trop duré ?

En tant que panafricaniste, la solution pour nous n’est que l’unité africaine tant prônée par ces dignes fils de l’Afrique tels que : Modibo Keïta, Kwame Nkrumah, Cheick Anta Diop…

Modibo Keïta nous disait « C’est dans l’unité que l’Afrique pourra résister à l’emprise des forces impérialistes et renforcer le camp de la paix », Battons-nous pour l’unité, battons-nous pour le fédéralisme, un état fédéral, une armée fédérale avec un budget fédéral, une devise monétaire unique, un marché commun… « La jeune génération ne doit pas baisser les bras. Elle doit se battre pour l’unité. (…) Si la première génération d’africains a échoué et n’a pu réaliser l’unité africaine, il faut maintenant que les jeunes reprennent le flambeau et aillent plus loin » telle est la requête du Mwalimu Julius Nyerere, dans livre de David Gakunzi et AD’ Obe Obe : ‘Rencontres avec Julius Nyerere’

 

Washington DC, le 23-01-2016

Issa Balla Moussa Sangaré

L’éternel élève à l’école de soi et africaine


Facebook: Je suis Paris Vs Je ne suis pas Paris

Profile en Bleu Blanc Rouge proposé par Facebook en guise de soutien pour la France après les attentats du 13 novembre 2015. Crédit: facebook
Profile en Bleu Blanc Rouge proposé par Facebook en guise de soutien pour la France après les attentats du 13 novembre 2015. Crédit: facebook

Les africains se clashent sur facebook à propos du changement de profil en couleur tricolore.

Le profil en Bleu Blanc Rouge en guise de soutien pour la France et les innocents victimes initié par Facebook après les attentats du vendredi 13 novembre 2015 à Paris n’est nullement une mauvaise chose en soi.

Ainsi, concernant les pros et les contres, les seconds ne peuvent s’en prendre qu’à Facebook uniquement, car il n’a jamais lancé une telle application pour les victimes du Mali, du Nigeria, du Niger, du Cameroun, du Tchad, de la Somalie… j’en oublie. Pour les pros, c’est leur droit le plus absolu mais on aurait seulement voulu une analogue compassion pour leurs frères BLACK de l’Afrique noire. 

Il va de soi également que même si une telle application avait été mise sur place pour nous africains, elle n’allait pas avoir autant de solicitations. L’Homme blanc connait entraide dans pareille situation contrairement à l’Homme noir et c’est très pathétique. 

Le président Obama a fait sa déclaration bien avant que le président François Hollande n’ait fait la tienne. Sur twitter, j’ai vu les tweets et les condamnations du Premier ministre anglais Cameron, de la chancelière allemande Mergel et bien d’autres dirigeants du monde.

Les sous préfets ( les présidents africains ) comme le disent certains internautes: les présidents Macky Sall, Mamadou Issoufi, Ibrahim Boubacar Keïta… étaient également de la partie.

Aussi curieusement que cela puisse paraître, nos présidents africains sont insensibles lorsqu’il s’agit des morts de la couleur noire de l’Afrique noire à la suite des barbaries des islamistes ici et là. J’ai rarement vu autant de spontanéité de leurs parts dans similaire situation en Afrique.

D’après Malcolm X:  » le jour que l’homme noir va respecter son congénère, alors il sera respecté par tous les autres hommes ».

Une pensée pieuse à tous victimes et leurs proches ici et ailleurs.

Washington DC, le 15-11-15

Issa Balla Moussa Sangaré

 


Non, le drapeau malien sur les Champs-Elysées n’est pas une fierté pour moi

Certains compatriotes estiment que  » c’est une fierté de voir le drapeau malien sur les Champs-Elysées ». Non ! ce n’est pas mon opinion. Fierté par rapport quoi ? Voir le drapeau d’un pays africain sur les avenues de l’Hexagone est-il devenu une fin en soi ? Sommes-nous toujours en colonisation pour être si fiers de contempler les couleurs du Mali en France ? Sommes-nous en compétition avec les ex-colonies de la métropole pour hisser notre drapeau en France ? Est-ce la proclamation d’une seconde indépendance du Mali ?

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Les drapeaux du Mali et de la France sur les Champs-Elysées lors de la visite d’Etat du président malien IBK. Crédit photo: Facebook

En 2003 et précisément le 24 octobre Jacques Chirac en son temps président de la République française s’était rendu au Mali pour une visite officielle de 48 heures. Le drapeau tricolore (bleu, blanc, rouge) de la France flottait sur le boulevard de l’indépendance (Avenue des Champs-Elysées maliens). Je n’ai personnellement ni vu, ni entendu un seul citoyen lambda français dire que : le fait que le drapeau tricolore flotte sur le boulevard de l’indépendance du Mali était une fierté.

Maintenant, il faut se demander, qu’est-ce qui est à l’origine de cette visite annoncée tambour battant ? L’on se souvient du séisme provoquée le 28 mars 2014 par le journal Le Monde qui publia un article accusant le président IBK d’avoir été financé par l’homme d’affaires corse Michel Tomi, surnommé “le parrain des parrains”. On se souvient également que l’ancien ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga avait été placé en garde à vue, en septembre 2014, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Selon RFI c’était dans le cadre de l’enquête pour corruption visant l’homme d’affaires français Michel Tomi. Aucune charge n’a été retenue contre l’ex-ministre de la Défense après sa relaxe.

Mieux, on a en mémoire l’article fleuve de Mediapart du 25 mai 2015 intitulé : « Deux présidents africains écoutés par la justice française ». Cet article nous révèle que le président IBK avait été écouté téléphoniquement dans le cadre des investigations judiciaires visant l’homme d’affaires corse Michel Tomi, à la tête d’un empire financier en Afrique.

Et mieux encore, on se souvient du placement en garde en vue de Marc Gafajoli le 23 juin 2015 en France. Selon Jeune Afrique, le Français Marc Gaffajoli s’occupait déjà, pour Afrijet, la société du français Michel Tomi, de louer l’avion au candidat IBK en campagne. C’est lui aussi qui, en tant que conseiller du président, a eu pour mandat exclusif la recherche d’un nouvel appareil. Travail pour lequel il a empoché 2,1 millions de dollars (1,7 million d’euros).

A la lumière de tout ce qui précède, il y a lieu de se demander que vaut cette visite d’Etat ? N’oublions pas qu’en géopolitique, on nous enseigne que les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts. Quels sont les dessous de cette visite ? Et surtout lorsqu’on définit la visite d’Etat comme l’invitation expresse d’un chef d’Etat à son homologue. Il s’agit de la plus grande marque de bonnes relations entre deux Etats. En ce qui concerne le cas de la France, en moyenne elle n’enregistre que trois visites d’Etat par an. On nous dit que c’est le signe de bonnes relations entre deux pays, avec tous ces faits énumérés ci-haut en 2014 et 2015 liés au président malien et le parrain des parrains, je me demande comment du jour au lendemain le président François Hollande peut inviter son homologue malien mine de rien. Est-ce que la France a finalement eu ce qu’elle cherchait depuis la nuit des temps ? Est-ce pour la signature définitive de la mise sous tutelle de la République du Mali auprès de la France ? Est-ce pour hypothéquer le peu qui reste du Mali ?

Ce que je sais, le Mali va payer jusqu’au dernier centime de la facture de l’intervention de l’armée française en janvier 2013 à Kona. Et c’est déjà commencé, en mars 2014  Le secrétariat général de l’ONU a attribué de gré à gré plusieurs contrats d’une valeur totale de 34,7 millions d’euros aux groupes français Thales et Razel-Bec pour la réalisation de travaux d’infrastructures au Nord-Mali. Selon le journal Jeune Afrique, un organe lié au ministère français des Affaires étrangères, avait défendu l’offre des entreprises françaises auprès des responsables onusiens. Mieux encore, le fabriquant du passeport malien change de nationalité. jusque-là cette fabrication  était détenue par une société canadienne. Le Conseil des ministres du 4 septembre 2015 nous informa que c’est une entreprise française Société ‘Oberthur Technologies’ qui assurera désormais la fabrication de notre passeport biométrique.

Par-delà, on nous affirme également qu’il y aura une levée de fonds pour la relance de l’économie malienne et la reconstruction des régions du nord du Mali. je dirais plutôt pour mieux sceller l’avenir des générations futures. John Adams le deuxième président des Etats-Unis, nous disait : « Il y a deux manières d’asservir et de conquérir une nation l’une est par l’épée, l’autre par la dette ». Ces aides et prêts sont tous assortis par des conditionnalités obscures que le citoyen lambda ne saura jamais. Quant à Modibo Keita, le premier président de la République du Mali, il disait que « notre liberté serait un mot vide de sens, si nous devions toujours dépendre financièrement de tel ou de tel pays. »

Enfin pour clore ce billet, je dirais qu’il sera une très grande fierté pour ma modeste personne lorsque le drapeau vert-jaune-rouge flottera encore à Kidal (huitième région du Mali)

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 21-10-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

Simple citoyen malien

 

 


Que le président IBK fasse sa propre autocritique !

Le président IBK, crédit photo: mali-web.org
Le président IBK, crédit photo: mali-web.org

Dans ‘Afrique Sans Foi ni Loi’ page 159, Louis Emgba Mekongo nous relate : « Les révélations du journal Washington Post de l’affaire Irangate de ventes secrètes d’armes américaines à l’Iran, obligèrent le président Reagan à faire publiquement son autocritique, à écarter du gouvernement ceux de ses principaux collaborateurs impliqués dans le scandale. Ces derniers furent ensuite entendus par le Sénat et traduits en justice. »

Nous avons été constants dans nos écrits, analyses, critiques et suggestions depuis l’investiture du président Ibrahima Boubacar Keïta.

Dresser le bilan de l’an deux du régime de l’homme fort de Sebenikoro nécessiterait des centaines et des centaines de pages ne serait-ce que pour parler des scandales. Nous nous bornerons à la liste suivante : absence notoire de projet de société, les voyages dispendieux et interminables, le détournement des deniers publics, la gabegie financière, le népotisme, le partage du gâteau, la recrudescence de l’insécurité, le mépris de la presse locale au profit des médias internationaux.

  1. Absence de projet de société : A titre d’illustration, lorsqu’une multinationale arrive dans un pays, elle signe un cahier des charges dans lequel elle s’engage à honorer certains engagements sur une période bien déterminée. En conséquence, elle sera évaluée sur la base de ce cahier de charges proportionnellement à ce qu’elle aura réalisé sur une année, deux années, etc. Depuis l arrivée de la multinationale IBK (famille, proches et amis) jusqu’à nos jours, nous n’avons vu aucun cahier de charges. En d’autres termes, aucun projet de société pour les cinq années de son mandat présidentiel. Excellence comment allons-nous évaluer vos œuvres ? Votre bilan politique ? Nous constatons au jour le jour la gestion du pays par le tâtonnement, le bricolage et des essais en un mot aucune feuille de route.
  2. Les voyages dispendieux et interminables : Le site d’information en ligne maliweb.net totalise le nombre de vos voyages à l’extérieur du Mali à 65. Tous ces déplacements onéreux pour quel résultat ? Rien ! De septembre 2013 au moment où nous écrivons ces quelques lignes, nous pouvons déduire que notre pays régresse dans presque tous les secteurs.
  3. Le détournement des deniers publics, la gabegie financière : De prime abord, nous constatons que ces maux deviennent les traits forts du régime de Sebenikoro couplés  avec la persistance et la banalisation de la corruption à tel point que corrompus et corrupteurs sont devenus les premiers choix de carrière. Dans le rapport du Bureau de vérificateur général (BVG) les chiffres parlent d’eux-mêmes. En effet, le rapport annuel de 2014 dresse un état d’irrégularités financières totalisant la somme de 72, 88 milliards de FCFA dont 33, 86 milliards de FCFA au titre de la fraude et 39, 02 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion. Et pourtant, l’on se souvient que l’année de 2014 avait été déclarée par le président IBK comme l’année de la lutte contre la corruption.
  4. Le népotisme et le partage du gâteau : Bon nombre de citoyens avaient cru en vous lors des campagnes électorales quand vous disiez dans vos discours propagandistes  : «  Le Mali d’abord,« Personne ne sera au-dessus de la loi », les faits sont là indiscutés et indiscutables. Certains de vos ministres, qui avaient leurs noms cités dans les supposées malversations financières, ont été débarqués du bateau de l’exécutif, mais ils n’ont jamais été inquiétés par la justice malienne. Certains d’entre eux ont déjà trouvé des points de chute. Monsieur le Président, même si vous avez réitéré à moult reprises que votre pouvoir ne sera pas un gâteau à partager, il y a partage de miettes, et ces miettes forment ensemble un gâteau en soi. Pour preuve, l’exécutif et les conseillers à la présidence qui représentent presque la grande majorité de la classe politique malienne. Il faut également le souligner cette classe politique est en mercato permanent.
  1. Le mépris de la presse locale au profit des médias internationaux : Blaise Pascal nous dit : « Dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la dissent, parce qu’ils se font haïr », Monsieur le Président , vous et certains de vos ministres accordiez beaucoup d’interviews à la presse internationale notamment française au grand dam de la presse locale. En déduction, c’est comme si la chaine publique malienne vient en seconde position après la presse occidentale.

Monsieur le Président, en ce moment rude de l’histoire de notre nation, nous vous invitons à faire votre propre autocritique,  pour redresser le tir et en vous faisant accompagner pour les trois années à venir par des hommes intègres et de qualité qui, sont prêts à faire l’ultime sacrifice pour la nation.

Malgré l’affaire Irangate et l’autocritique du président américain d’alors évoquées ci-dessus, à l’échéance de son mandat le président Reagan était considéré comme l’un des présidents américains les plus populaires.

Washington DC, le 04-09-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

 

 

 


Lettre d’un jeune panafricaniste à l’UA concernant le kiswahili

 

Washington DC, le 2 septembre 2015

photo avec le drapeau de l'UA
Le Le panafricaniste Issa Balla Moussa Sangaré

A l’attention de :

 Son Excellence Robert Mugabe, président en exercice de l’Union africaine,

Son Excellence Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine,

Son Excellence Amina Salum Ali, Ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis

En tant qu’un jeune panafricaniste, c’est avec un grand honneur que j’ai décidé de prendre la plume pour vous écrire face à une préoccupation qui a trait à l’avenir des enfants du continent africain et au panafricanisme.

En effet, l’article du 28 août 2015 LAfrique du Sud : casse-tête chinois à l’école’ du magazine Jeune Afrique nous apprend que : « L’an prochain, les petits Sud-Africains vont pouvoir apprendre le mandarin (la langue chinoise) dès le primaire (…). Après l’école primaire, le mandarin sera enseigné au lycée à partir de 2017 et 2018. » Mieux, le même article nous affirme que 45 instituts Confucius dispensent des cours à travers le continent noir, et leur succès ne se dément pas. Plus loin, il nous relate que c’est en 2004 que les institutions de Confucius ont fait leur apparition en Afrique et elles ont pour objectif l’apprentissage du mandarin et la diffusion de la culture chinoise.

mandarin en Afrique
Les Instituts Confucius en Afrique. Crédit photo: jeuneafrique.com

 

 

 

 

 

 

 

A A la lumière de ce qui précède et étant un panafricaniste convaincu, je me suis senti dans l’obligation de vous écrire en tirant la sonnette d’alarme.

Ainsi, le professeur Jean-Paul Pougala dans son livre ‘Géostratégie africaine’ page 35, nous affirme que : « C’est depuis 1975 que le swahili a été reconnu à l’ONU et inscrit à l’Unesco comme la langue officielle africaine. »

Un autre article du magazine Jeune Afrique qui date du 12 octobre 2004, dont l’intitulé est  » L’Union africaine (UA) : le kiswahili, pour quoi faire ? « , nous enseigne que l’UA  a hérité de son ancêtre l’Organisation pour l’Unité africaine (OUA) : du français, de l’anglais, de l’arabe et du portugais. Il s’y ajoute maintenant le kiswahili. Ici, nous pouvons déduire bien que le swahili ait été reconnu par l’ONU et L’Unesco depuis 1975, il n’était guère considéré comme une langue officielle par les instances de l’UA.

Qu’il nous soit aussi permis de souligner que l’adoption du kiswahili comme une langue officielle par l’UA est largement due au dévouement personnel du président de la Commission de l’UA  d’alors, l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré, un panafricaniste déterminé. Ainsi, le protocole sur les amendements à l’acte constitutif de l’UA, adopté par la 1ere session extraordinaire de la Conférence de l’Union à Addis Abeba (Ethiopie) le 3 février 2003 et par la 2e session ordinaire de la Conférence de l’Union à Maputo (Mozambique) le 11 juillet 2003, stipule en son article 11 : « (…), remplacer le titre ‘Langues de travail’ par ‘Langues officielles’ et remplacer la disposition  existante par : 1. Les langues officielles de l’Union et de toutes ses institutions sont : l’arabe, l’anglais, le français, le portugais, l’espagnol, le kiswahili et toute autre langue africaine.»

Mieux encore, selon le professeur Pougala, l’ancien président de la Commission l’UA, son excellence Alpha Oumar Konaré avait laissé entendre le 24 mai 2004 au siège de l’Unesco à Paris : « Nous devons désormais accorder une place essentielle aux valeurs et traditions africaines. Sur ce plan, nos langues doivent être valorisées par nous-mêmes. Dès le mois de juillet prochain, nous entendons donner l’exemple en instituant le kiswahili comme langue officielle.»

Vos Excellences, président en exercice de l’Union africaine, présidente de la Commission de l’Union africaine, Ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis,

Vous serez d’accord avec moi qu’il ne saurait y avoir une union effective, une intégration socio-économique… entre les pays de la mère des terres sans une langue commune qui sera le socle culturel pour fédérer les descendants des présidents panafricanistes Kwameh Nkruma, Modibo Keïta, Julius Nyerere…  ces pères fondateurs de l’UA.

Proposions : le site du Dictionnaire biographique chrétiens d’Afrique (dacb.org) nous enseigne à travers moult cartographies les différentes langues officielles parlées dans les 54 pays d’Afrique. Ainsi je préconise :

  • L’instauration obligatoire au primaire et au secondaire, l’enseignement du kiswahili dans la région francophone d’Afrique où il n’existe qu’une seule langue officielle. Cette région est constituée par : Le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, la République démocratique du Congo (RDC), le Niger, le Congo, le Togo, la Côte d’Ivoire, la Centrafrique, le Tchad et le Gabon.
  • Dans les pays francophones tels que : le Cameroun, le Djibouti, la Mauritanie, le Sénégal, le Rwanda, le Madagascar, la Guinée équatoriale et les Comores où il existe deux langues officielles, le kiswahili pourra être considéré comme une troisième officielle et son enseignement sera une exigence à partir des écoles primaires.
  • Dans les pays maghrébins tels que l’Algérie et la Tunisie où la langue officielle est l’arabe, on pourra instaurer le kiswahili comme la seconde langue officielle et en faire son enseignement une obligation à partir des écoles primaires.
  • Dans les contrées anglophones où l’anglais est la seule langue officielle comme au Ghana, Liberia, Nigeria, Zambie,Sierra Leone, Gambie, Namibie, le kiswahili pourra être enseigné dès le primaire comme la seconde langue officielle. Il existe également des pays anglophones où il y a 2 langues officielles, ce sont des pays comme : le Cameroun, Maurice, le Lesotho, le Swaziland. Le kiswahili peut être enseigné à l’école primaire comme la troisième langue.
  • Dans les pays lusophones tels que : l’Angola, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe, le Cap Vert et le Mozambique où le portugais est la seule langue officielle, on pourra seconder le portugais par le kiswahili comme la deuxième langue officielle.
  • Enfin, il existe déjà d’une région où le kiswahili est parmi les langues officielles. Ces pays sont : le Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya, nous pouvons d’ores et déjà dire le train est en marche dans cette région.

Pourquoi spécifiquement le kiswahili ?

La raison est très simple : selon la prestigieuse université américaine Stanford, citée par le site d’information en ligne ‘slateafrique’, le kiswahili est la langue la plus parlée en Afrique après l’arabe, mais la première d’origine continentale. Selon une estimation de la Banque mondiale, datant de 2005, un nombre compris entre 120 et 150 millions de personnes parlent le kiswahili à travers le monde. Les radios internationales, telles que RFI, diffusent les informations en kiswahili en Afrique de l’Est. Je vais terminer avec ces justifications par les propos de l’université de Virginie, citée encore par ‘Slateafrique’, elle nous apprend que les plus prestigieuses universités américaines ont leur propre département de kiswahili au sein de leur faculté de langues, et plus d’une centaine d’universités l’ont déjà inclus dans leur programme sur la planète.

Vos Excellences, président en exercice de l’Union africaine, présidente de la Commission de l’Union africaine, Ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis,

Après la lecture de cette lettre, certains me diront sûrement que les pays africains n’ont pas besoin de plusieurs langues officielles, mais au contraire notre doyen le Pr Kum’a Ndumbe III, professeur émérite de rang magistral nous enseigne que celui qui ne parle qu’une seule langue est une personne pauvre. Dans ‘Géostratégie Africaine’ pages 36-37, mon aîné panafricaniste le Pr Jean Paul Pougala pense que : « Les Africains doivent prendre l’exemple des pays scandinaves où tous les jeunes doivent bien parler au moins 3 langues internationales »

Avec cette entreprise de vulgarisation de la langue kiswahili sur l’ensemble du continent noir, nous sommes sûrs que nous aurons jeté les bases d’une intégration culturelle continentale.

Je suis confiant qu’avec le kisawhili comme langue officielle dans tous les pays africains, dans 15 ou 20 ans nous aurons une génération africaine qui parlera 100 % la même langue, et elle sera le cordon ombilical et le soubassement d’une fédération africaine.

Chers Excellences, président en exercice de l’Union africaine, présidente de la Commission de l’Union africaine, ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis, je vous prie de bien vouloir recevoir l’expression de mes considérations les plus panafricanistes.

 

Issa Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste

issabmsangare@hotmail.com

Secrétaire général de l’Association des Maliens de Washington (AMAW)

Membre du Réseau des Citoyens actifs du Mali (ReCAM)

Membre de Réinventer les Industriels africains de Demain Montréal 2 (RINVINDAF MONTREAL 2)

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N.B. : Cette lettre a été traduite en anglais, elle a également été remise en personne par l’auteur à l’ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis, Son Excellence Amina S. Ali. Troiscopies, une pour le président en exercice de l’UA, une pour la présidente de la Commission de l’UA et enfin une pour l’ambassadrice de l’UA auprès des Etats-Unis.

 


Obama et l’Afrique : une histoire de promesse et de déception !

L’élection de cet Afro-Américain en 2008 avait suscité plus d’espoir chez ses cousins africains du continent noir que chez ses propres frères afro-américains du pays de l’oncle Sam. Au lendemain de son élection, certains présidents africains à savoir Boni Yayi et Amadou Toumani Touré pour ne citer que ceux-ci avaient laissé entendre qu’ils avaient passé toute la nuit en train de suivre les résultats de la présidentielle américaine. Le vieux continent et ses habitants ont beaucoup jubilé avec à leur tête le Kenya, le pays d’origine du président Barack Obama. Si la majorité des Africains présumaient qu’il était la solution pour l’Afrique en oubliant sciemment qu’il est d’abord américain et avait été élu président par les Américains, moi de mon côté, j’ai toujours pensé le contraire. La tâche nous revient, à nous les Africains de régler nos propres soucis. Il faut que cela soit clair, car personne ne fera l’Afrique à notre place.

obama
Le président Obama devant l’Union africaine. Crédit photo: dakaractu.com

A presque deux années de la fin de son second et dernier mandat, entre Obama et l’Afrique c’est devenu une histoire de promesses, rien que des promesses et de déception. Par rapport à ses prédécesseurs George W. Bush le républicain et Bill Clinton le démocrate, Barack Obama est en déphasage en termes de réalisations, d’aide au développement et de la bonne gouvernance sur le continent noir.

Entré en vigueur en octobre 2000 et initié par le président Clinton, l’African Growth and Opportunity Act (Agoa) s’inscrit dans la logique de faciliter les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et les pays africains. Il exempte de droits de douane plusieurs produits en provenance de l’Afrique subsaharienne. Selon un article de Jeune Afrique du 2 juillet 2015, 39 pays d’Afrique subsaharienne (sur 49 États dans la région) bénéficient des préférences commerciales accordées dans le cadre de la loi Agoa.

Quant au Millenium Challenge Account (MCA), il a pour objectif de réduire la pauvreté en favorisant la croissance économique en Afrique et dans le monde. Initié par le président George Bush en 2004,  il couvre plusieurs secteurs : le développement agricole, l’éducation, la bonne gouvernance, etc. Bien avant cela, en 2003 le président Bush avait lancé le PEPFAR (President’s Emergency Plan for AIDS Relief)  Plan d’urgence américain pour la lutte contre le sida en Afrique. Il a pour objectif d’apporter un appui direct au traitement antirétroviral et de prévenir les nouvelles infections.

Pour le président Obama, depuis 2008 à nos jours, c’est toujours des promesses.

Le 6 août 2014, lors de la clôture du sommet Etats-Unis/Afrique, Barack Obama a annoncé la mobilisation de plus 30 milliards de dollars à titre d’aide publique et d’investissements privés à destination de l’Afrique. Presqu’une année après les dirigeants africains sont toujours dans l’attente, M. Obama !

Samedi 25 juillet 2015 lors du 6e sommet mondial de l’entreprenariat, au Kenya sur la terre des ses ancêtres, le président Obama a annoncé un don d’un milliard US dollars pour promouvoir l’entrepreneuriat en Afrique par la création de trois centres d’entrepreneuriat des femmes au Kenya, au Mali et en Zambie.

Quant à ses réalisations, on peut citer entre autres :

  • Pour l’Afrique : le YALI (Young African leaders Initiative) devenu le ‘Mandela Washington Fellowship’. Un programme initié en 2014 par le président Obama pour former chaque année 500 jeunes leaders africains pendant six semaines dans des universités américaines sur le leadership.
  • En Afrique : C’est le programme ‘Power Africa’ électrifier l’Afrique lancé en 2013 pour le renforcement des ressources électriques dans les pays suivant : l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie. Selon le site d’information en ligne ‘Info-Afrique’, c’est un plan de 7 milliards de dollars sur cinq ans pour assurer à au moins 50 millions d’Africains un accès à l’énergie électrique, à la fois dans des zones rurales et urbaines. A noter que l’effet escompté de ce programme se fait toujours attendre dans les pays susvisés.

Obama et l’Afrique, c’est une histoire de promesses et de déceptions. Mais que mes frères et sœurs regardent en face la réalité, Obama est avant tout un Américain et  non un Africain, de surcroît, il est le président des Etats-Unis d’Amérique et non du continent noir.

Qu’ils sachent que personne ne viendra faire l’édification de la mère des terres ‘Mama Africa’ à notre place.

Washington DC, le 6 août 2015

Issa Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste

 


Mali : conditions de travail très pénibles dans le privé

Contributions suite à l’article de l’Express sur Ecobank Mali. L’inspection du travail et l’APBEF sont interpellées.

Bourse du Travail du Mali.  Crédit Photo: Bamada.net
Bourse du Travail du Mali. Crédit Photo: Bamada.net

Les vrais problèmes d’Ecobank Mali ne sont pas liés à la gestion de la clientèle comme l’a souligné ce journaliste de L’Express de Bamako. Jusqu’à preuve du contraire, sur la place, Ecobank est quand même une des banques où le client est le plus chouchouté. Evidemment, il n’y a pas de situation parfaite, vous trouverez toujours des contents et des mécontents ; et il faudra continuer à aller dans le sens de la satisfaction de tous les clients.

Le réel problème réside dans le traitement des employés, facteur directement lié à la qualité du service délivré. Le groupe Ecobank a, parmi ses priorités absolues, l’ambition de devenir un employeur de choix. Eh bien au Mali ça n’est pas gagné, les employés vivent un calvaire par la faute de leurs directeurs, ou bien devrais je dire leurs directrices. Je ne pouvais plus rester dans cette boîte tellement le personnel est méprisé et tout ce qui peut l’épanouir est balayé d’un revers de main. Les employés sont mal payés, Il n’y a pas de plan de carrière, pas d’augmentations ni d’avancements sauf pour les commères qui passent la
journée à se pavaner d’un bureau à l’autre ou alors ceux qui ont des accointances avec les boss.

Ça m’irritait de voir ces cadres dans de piètres conditions après plusieurs années, sans le salaire qu’ils méritent, sans voiture, sans maison. Où est donc le « CAR PLAN » pratiqué par des filiales plus petites. Il est devenu interdit pour l’employé de rêver, même les tests en interne sont tronqués. Certains employés (ils se reconnaîtront) ont reçu notification depuis plus de 3 ans de leur nouveau poste avec description de tous les avantages suite au test à l’interne qu’ils ont réussi. Mais ces notifications officielles de la direction (Memo) sont restées sans suite et d’autres personnes occupent ces postes sans avoir fait de test. Il y a aussi les cas où finalement le poste annoncé avant le test change après le test, parce que celui qui a réussi n’est pas le copain de quelqu’un ou pour d’autres futilités.

A Ecobank le supérieur s’opposera à toutes opportunités de progression qui se présenteront à l’employé « qui remplit bien sa mission » parce que le chef devra arrêter de se reposer sur ses lauriers pendant 2 ou 3 mois le temps de former le nouveau remplaçant. Tout cela avec la bénédiction des Ressources humaines.
Et même pour les choses très simples, vous n’avez par exemple pas de fontaine d’eau potable dans les locaux. Quand il y a de l’eau, c’est celle du robinet que les chefs, il faut le dire, ne boivent pas. Aussi n’allez jamais demander un agenda ou un calendrier à votre parent qui travaille à Ecobank, vous le mettriez dans l’embarras, sachez que la direction préfère les brûler à la fin de l’année plutôt que de les distribuer aux employés.

Pour obtenir un prêt employé, il faut faire des courbettes, ou il faut avoir une belle tête. Pourtant, tous les indicateurs sont bons et il  n’y a aucun risque de non-remboursement. Il y a même un petit gain pour la banque. Mais ce n’est pas grave, il ne s’agit que du besoin de
l’employé. Pareil pour les congés et les disponibilités, courbettes. Des droits basiques. Les avantages pratiqués dans des banques de la place 5 fois plus petites sont supérieurs à ceux d’Ecobank. Chaque ecobankier travaille entre 10 et 12 heures par jours, vendredi y compris malgré la demi-journée préconisée par la convention collective des banques (l’APBEF ne dit mot, les RH bénissent, le syndicat est nul) sans paiement d’heures sup ; mais gare à celui qui se fera prendre pour 5 minutes de retard,  une fois en 3 mois. Quid des demi-journées précédent les fêtes nationales, toutes les autres banques les observent.

Le fait de rester ouvert pendant que les autres sont fermés n’est pas vraiment fair-play. Le respect des mots d’ordre de grève générale est farouchement sanctionné par la direction. Les pressions viennent de toute part pour interdire l’observation de ces jours de grève. Les dirigeants d’Ecobank Mali n’offrent pas d’ascenseur social à leurs employés, isl n’en voient pas l’utilité. Ces patronnes ont l’impression d’être exceptionnelles et de mériter plus que les autres. Elles veulent exercer leur dominationpar la peur et par la force, par tout sauf le leadership et la grandeur.
D’ailleurs pourquoi il n’y a que les bons qu’elles écartent du COGES. Quelques-unes n’hésiteront pas, par exemple, à injurier leurs employés et à les rabaisser quand la pression monte. Elles sont injustes et incapables de résoudre les problèmes, tout est géré par le subalterne qui est gardé bien caché, exprès, durant des années. Elles s’approprient ses meilleures idées et leur image externe rayonne.

Mais cela fait mal, y compris à l’entreprise. Ces types de managers font des dégâts souvent irréversibles, non seulement auprès des salariés, mais jusqu’aux fondements de l’entreprise avec des effets collatéraux très importants : désinvestissement, absentéisme, épuisement psychologique, rupture de bon sens, démotivation, turnover important.

Ces dames pensent qu’elles font le résultat de la banque toutes seules, que c’est grâce à elles que le nouveau siège a vu le jour ; parlons-en de ce nouveau siège. Il est très imposant, c’était l’occasion d’y avoir toutes les commodités, mais il paraît qu’il n’y a pas de cantine et que tout le monde devra sortir manger. Tout le monde a-t-il le temps, l’envie ou les moyens de supporter un coût supplémentaire pour le carburant. Ça se fera, sans aucun doute, plus tard, mais on traîne les pieds, ce n’est pas urgent, c’est pour le personnel, on va attendre qu’il y ait un ou deux caissiers sanctionnés pour retard. Le pire de tous, ce bonhomme qui pense qu’il manipule alors que c’est lui le manipulé, celui-là qui sert de chef du personnel ou chef de paiement des salaires ; parce qu’il pratique tout sauf la gestion des ressources humaines.

D’injustice à injustice, il bafoue la dignité de l’employé. Quand l’employé a besoin de lui, pour lui, il n’y a jamais de problème, vous vous en faites pour rien. Il est incapable de dire non et de prendre une décision. Il attend que le temps règle les problèmes. Il est un grand spécialiste de l’évitement. Bref, ne comptez pas sur lui pour trouver des solutions ou vous aider dans ce sens. En acceptant le dixième départ d’un membre du personnel d’encadrement en une année, il aurait dû démissionner aussi.

Les employés n’ont donc plus que le syndicat, qui aussi, est divisé et mal organisé. Ils sont terrorisés par la direction et leur discours change dès qu’ils sont face à elle. Ces agissements ont été exacerbés sous la direction de Binta, période que j’ai le plus connue ;
l’arrivée de Coumba a suscité beaucoup d’espoir, mais les vrais changements tardent encore à venir. On a pu noter une répartition plus judicieuse du bonus lors de son premier exercice, c’est peut-être un début, mais l’employé a besoin de sentir qu’il contribue à l’édifice et qu’il est dirigé par des personnes justes en qui il pourra mettre sa confiance.

A Ecobank Mali, Il n’y aucun mode de management, la gestion RH est une catastrophe. A ce niveau-là, ce n’est même pas une banque de classe malienne. Je n’ai jamais vu un tel sentiment de démotivation du personnel, pas de plan de formation, aucune possibilité l’évolution de carrière, de mobilité… Les écarts sont trop grands entre les salaires de personnes ayant les mêmes postes, on nous parlera d’ancienneté, s’ils sont si anciens… comment se fait-il qu’ils n’évoluent point. L’humain n’est pas considéré. D’ailleurs, le personnel conseille aux nouveaux arrivés de partir !

Ou alors les RH devront revoir leur ambition pendant les recrutements. Ils veulent recruter la crème alors qu’ils ne savent pas les gérer. On ne gère pas les cadres par tâtonnement. En plus, ils peuvent voir que rien ne va plus entre un employé et son supérieur qui malmène le premier sans aucune raison valable à part qu’il est chef. Mais les RH ne pipent mot. Le syndicat est muselé, ce qui explique son discours changeant selon qu’il se trouve  face aux employés ou à la direction. Cette banque pourrait accroître considérablement son potentiel de développement en motivant ses employés.

Que les dirigeants se remettent en question, qu’ils prennent un coach en management, qu’ils revoient la gestion du personnel; l’organisation, les rapports humains, l’ambiance, les valeurs revendiquées par le groupe. Certains ne prendront pas cette sortie par le bon bout, comme à leur habitude, ils ne penseront qu’à eux-mêmes, ils refuseront de croire en la sincérité de ce cri de cœur dans lequel 99 % des employés se reconnaîtront.

Le 6 juin 2015

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NB : cet article est une contribution volontaire d’un lecteur indépendant. Son contenu n’engage nullement l’administrateur de ce blog.

Bonjour cher Sangaré,

Je suis tombé sur votre blog que j’ai trouvé très intéressant, j’ai pu
ressentir très très souvent le panafricaniste en général dans vos
écrits et le patriotisme malien en particulier.

je voudrais vous féliciter ici pour la qualité, le niveau de l’analyse
et l’engagement dans vos textes.

Moi je ne suis pas blogger, ce sont les circonstances qui m’emmènent à
écrire de temps en temps. En son temps, un article paraissait dans
l’express de Bamako sur les mauvaises conditions dans lesquelles les
clients étaient accueillis dans les agences de Ecobank Mali; ayant été
employé d’Ecobank pendant un moment, j’ai écrit à l’époque l’article
ci-joint pour rebondir et donner mon point de vue sur les mauvais
traitements infligés aux salariés des sociétés privées en général
mais en me basant sur l’expérience vécue chez Ecobank Mali.

Malheureusement, je n’avais pas de contact dans le milieu des
journalistes mon article n’a donc pas été repris, j’avais pu l’envoyer
uniquement sur malijet qui ne l’a pas publié non plus.

Ça me plairait beaucoup si vous pouviez selon votre disponibilité,
faire une analyse sur les conditions de travail au mali et/ou publié
mon article sur votre blog ou facebook qui sont très suivis au Mali.

Bien à vous Monsieur Sangaré.

 


1960-2015 : les deux proclamations de la Fédération du Mali

Le 20 juin 1960 à Dakar, la fédération du Mali été proclamée indépendante. Pourquoi affirmer une seconde proclamation de la fédération du Mali ? La raison est simple.

A titre de rappel, le 15 Mai 2015 à Bamako a eu lieu la signature de l’accord de la paix et de la Réconciliation entre les rebelles du nord du Mali et le gouvernement du Mali, mais la Coordination des Mouvements de l’Azawad  (CMA) a boudé cette cérémonie.

Discussions autour de l’Azawad

 

Quelques jours après les deux principaux belligérants de la crise septentrionale du Mali – l’état du Mali et la CMA – se sont retrouvés en Algérie, chez le pays médiateur. La CMA n’est pas arrivée les mains vides, apportant des amendements dont un qui concernait la signification donnée à l’Azawad. Dans la première ébauche, elle était définie comme « une réalité socioculturelle,  mémorielle et symbolique« . Mais la CMA exigeait une autre définition qui est la suivante :

Une entité géographique et politique spécifique, ayant sa personnalité propre et nécessitant une gouvernance construite sur les fondements de son histoire et de ses réalités sociale, économique et culturelle.

Une fois la prise en compte de tous leurs amendements, la CMA a donné son aval pour le parachèvement de la signature de l’accord à Bamako le 20 juin 2015. D’aucuns savent que le 20 juin est l’anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la fédération du Mali (Soudan-Mali). Nul ne doute que le choix porté sur cette date n’était pas une simple coïncidence, non loin de là.

De l’OIF à Churchill

Ce qui nous conforte dans notre approche c’est la Note d’Information du 10 juin 2015 de Ridha Bouabid, un responsable de l’Organisation International de la Francophonie (OIF), adressée à la présidente de cette même organisation. Rihad y affirme que l’accord consacre « une reconnaissance de l’Etat et du territoire de l’Azawad, comme une partie intégrante de l’Etat fédéral du Mali, en spécifiant que ses limites  territoriales comprennent l’ensemble des régions administratives actuelles du Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudenit, Menaka ainsi que le Douentza ». Mieux, cette thèse a été confirmée par  le vice-président du Mouvement National de la Libération de l’Azawad (MNLA) Mahamadou Djéri Maiga. Dans l’interview qu’il a accordé au journal du Mali en marge de la signature de l’accord de la paix, Maiga a laissé entendre que :

« De Douentza à Kidal, nous aurons la zone géographique de l’Azawad et ceci engendrera un Mali nouveau, un Mali fort avec de nouvelles idées et une nouvelle mentalité. La naissance de l’Azawad n’est pas la division du Mali car nous reconnaissons l’intégrité territoriale du Mali. »

Outre cela, il affirme : « Le Mali a tenté sans succès de se fédérer avec le Sénégal, avec le Niger et le Burkina, alors pourquoi pas avec nous. » A la lumière de ce qui précède, nous disons que le 20 juin 2015, date de parachèvement de la signature de l’accord de la paix et de la Réconciliation était synonyme  à une seconde proclamation de la fédération du Mali pas avec le Sénégal mais avec l’Azawad.  Wilson Churchill nous disait : « Un peule qui oublie son passé se condamne à le revivre ». suivez notre regard.

Credit photo: lapartmanquante.worldpress.com
Credit photo: lapartmanquante.worldpress.com

A noter également que depuis fin 2011 le MNLA cherchait par tous les moyens l’indépendance de cette zone (les 3 régions du Nord). Pour mieux comprendre cette histoire d’Azawad, il sera mieux de remonter le temps.

Le pacte national de 1992

 

En effet, dans le pacte national de 1992 conclut entre le gouvernement du Mali et les Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad, le point 4 du titre I stipule : « Les dispositions du présent Pacte sont applicables dans le Nord du Mali appelé 6ème, 7ème et 8ème Régions par le Gouvernement et Azawad par les Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad. Le Gouvernement de la République du Mali n’est pas opposé à l’appellation « Azawad » pour ces Régions ».

Cependant, il reste respectueux du droit des populations de décider librement de l’appellation de leur terroir local, régional et interrégional et, en attendant que ces populations puissent exercer ce droit par le biais de leurs instances élues locales, régionales et interrégionales et ce dès leur première session, les deux Parties, devant la nécessité de faire prévaloir la restauration de la paix dans cette partie du territoire national, ont décidé de la désigner à travers ce Pacte par Nord du Mali. »

Nous pensons que la reconnaissance de l’Azawad trouve son essence dans le pacte national de 1992 où le gouvernement d’alors n’était pas contre que les rebelles appellent nos trois régions du Nord  Azawad. Et en 2012 après le putsch militaire qui renversant le président ATT, corollaire logique et la chute des trois régions du Nord, les rebelles du MNLA avait proclamé unilatéralement l’indépendance de l’Azawad.

Si le gouvernement du Mali de 1992 s’est borné aux trois régions, celui de 2015 du président IBK ajoute à l’Azawad le cercle de Douentza de la 5ieme  région Mopti. Devons-nous attendre, un jour la revendication territoriale,  une autonomie ou une indépendance de Douentza à Kidal (Azawad) par ces mêmes rebelles ? Contrairement au Kénédougou, le Wassoulou, le Khasso, l’empire du Mali, l’empire du Ghana, l’Azawad n’a jamais existé ni historique, ni dans les contes de notre contrée.

Ainsi  l’Histoire contemporaine retiendra désormais, que c’est pendant le régime du Président Ibrahima Boubacar Keita, cinquième Président de la République du Mali que notre nation s’est scindée officieusement en un Etat fédéral le Sud ‘ le Mali’ et le Nord ‘l’Azawad’.

Ici et maintenant, que l’histoire se rappelle que nous avons eu le courage de dénoncer, de l’interpeller, d’informer par nos moyens de bord cette entreprise de scission en puissance de la République du Mali.

Ici et là, devant Dieu, les Hommes et l’histoire nous nous désolidarisons du régime du président IBK et les tenons pour responsable des conséquences insidieuses de cet accord de la paix et de la Réconciliation.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 30 juin 2015

Issa Balla Moussa Sangaré, Citoyen Malien

 

 


À la mémoire de nos aïeux fondateurs de l’OUA

Allocution historique du président Modibo Keita à la tribune de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) l’ancêtre de l’Union Africaine (UA) le 24 mai 1963 à Addis-Abeba.

Modibo Keita, crédit photo: histoireafricaine.com
Modibo Keita, crédit photo: histoireafricaine.com

Sa Majesté Impériale,
Monsieur le Président,
Honorables Frères,

Mes premiers mots sont pour rendre un vibrant hommage au gouvernement d’Ethiopie, et particulièrement à Sa Majesté l’Empereur, qui ont su créer les conditions les meilleures à la tenue de cette conférence, par leur fraternelle hospitalité et leur dévouement enthousiaste et constant à la cause africaine.
S’il est des occasions où des peuples se glorifient à juste titre de leurs réalisations, la conférence qui nous rassemble à Addis-Abeba est de celles-là.
Réunir autour d’une table la grande famille africaine divisée par plusieurs siècles de colonisation est une grande victoire sur la diversité des peuples, des langues et des religions qui caractérise notre continent.

Faire conférer autour de la table ronde trente et un Etats africains encore tout imprégnés du nationalisme fervent qui, il y a peu d’années, les menait à l’Indépendance, organiser la coopération entre des pays comme les nôtres fermement attachés à leur souveraineté récemment acquise aura été un événement unique dans l’histoire du monde.
Voilà qu’avant même sa totale libération, l’Afrique nouvelle marque de sa sagesse et de son amour du prochain l’histoire des relations entre nations.
Un tel honneur nous impose de réussir, au nom des peuples qui ont leur confiance en nous pour les guider vers leur unité, au nom de l’humanité à qui notre rencontre redonne un nouvel espoir, au nom aussi, Monsieur le Président, de notre honneur et notre fierté d’Africains, face à ceux qui continuent de nous dénier toute capacité de nous entendre, de nous diriger nous-mêmes, et d’élever en commun un édifice durable.
C’est en ayant présentes à l’esprit ces obligations, que la République du Mali apportera sa contribution positive à cette rencontre.
Pour promouvoir et construire l’Afrique Unie, nous nous laisserons hanter volontiers par les dangers que recèle une Afrique divisée.

Il n’est pas possible de laisser subsister plus longtemps l’opposition savamment encouragée entre les groupes d’Etats ; nous irions au-devant d’un clivage de notre continent en blocs antagonistes, et préparerions le terrain le plus propice à la transplantation dangereuse de la guerre froide sur le sol de notre patrie commune.
La période que nous voulons aujourd’hui dépasser doit nous servir de leçon : aux oppositions stériles doivent maintenant succéder l’entente fraternelle, la tolérance qui n’ont jamais cessé de présider aux relations entre nos populations. Ce moment où le président du Sénégal, le président Senghor, donna la parole au président Modibo Keita de la République du Mali est le témoignage le plus éclatant de ce que peut la volonté d’hommes résolument attachés à l’unité africaine.
C’est alors que nous pourrons aborder les problèmes qui continuent de se poser à nous.
N’est-il pas vrai en effet que nous nous sommes tous proposés, comme nos peuples, de rétablir et de sauvegarder notre dignité ?

L’Unité africaine exige de chacun de nous le respect intégral, le maintien des frontières actuelles de nos Etats respectifs, frontières héritées du système colonial. Si réellement, nous sommes les uns et les autres animés de la volonté ardente de faire l’unité africaine, il faut que nous prenions l’Afrique telle qu’elle est ; il faut que nous renoncions aux prétentions territoriales si nous ne voulons pas instaurer en Afrique ce que l’on pourrait appeler « l’Impérialisme noir ». Car, pour nous, l’impérialisme n’est pas le fait d’un pays, d’un continent ou d’un bloc. L’Impérialisme, c’est cette manifestation de la volonté de domination d’un homme sur un homme, d’une société sur une société, d’un peuple sur un peuple. C’est celle de vouloir à tout prix imposer aux autres son mode de pensée, son mode de vie, son mode de développement politique et économique.
Il est donc nécessaire, il est même indispensable que, d’une manière concrète, nous mettions un terme à tous les éléments de division : le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque Etat doit être concrétisé par un engagement, un pacte multilatéral de non-agression, garanti par chacun des Etats ici réunis. La conclusion d’un tel accord renforcera les relations interafricaines, réduira dans ce domaine les ingérences extérieures et ouvrirait une heureuse perspective à la coopération africaine dans le domaine de la défense et de la sécurité.
Dans le cadre ainsi défini, un organisme de conciliation inter-Etats, que nous devons mettre en place, pourra répondre à notre attente dans le règlement des différends qui opposent les pays africains.

Monsieur le Président, vous avez sans doute deviné la volonté de mon pays de ne point exciper de la position privilégiée que lui confère l’article 48 de la Constitution du Mali qui prescrit l’abandon partiel ou total de souveraineté au profit de toute construction africaine viable.
Dans la perspective de réalisation d’une unité complète, le peuple du Mali a choisi d’examiner avec discernement les réalités de notre continent et les expériences des Etats frères.
Quelles sont ces réalités ? Ici, il a été affirmé que le système colonial a divisé l’Afrique, c’est vrai sous un certain rapport ; mais l’on peut aussi dire que le système colonial a permis à des nations de naître. En effet, si nous prenons certaines parties de l’Afrique, dans la période précoloniale, l’Histoire nous a appris qu’il y avait là une poussière de royaumes et d’empires, qui se définissaient selon des tribus ou des ethnies, mais qui aujourd’hui dans certains Etats ont transcendé ces différenciations pour constituer un Etat, un véritable Etat. C’est là aussi des réalités dont il faut tenir compte, pensons-nous, si l’Unité africaine veut être effective et durable. Car, si nos nations africaines devaient se définir comme des entités ethniques, parlant la même langue, ayant la même psychologie, eh bien, on ne trouverait en Afrique aujourd’hui aucune véritable Nation. La République du Mali, par exemple, est constituée d’une dizaine de races, qui ont transcendé leurs différenciations ethniques et tribales, certes, pour constituer aujourd’hui la République du Mali. Mais, est-ce que nous n’avons pas des Songhaïs qui par le fait de grands mouvements humains se sont trouvés au Niger et ailleurs ? Est-ce que nous n’avons pas des Foulbés, des Toucouleurs, qui, au cours du développement de l’Histoire, se sont retrouvés en Guinée, dans le Nord Cameroun, au Nigeria ? Ainsi vouloir partir d’une telle définition de la nation, exiger que la République du Mali soit constituée essentiellement ou de Mandingues, ou de Foulbés, ou de Songhaïs, nous eût posé des problèmes, bien des problèmes avec bien de nos voisins.

C’est cette réalité dont il faut tenir compte. Notre continent présente également un autre trait de caractère d’égale importance. Des Etats africains, selon le système colonial, et selon aussi le degré de développement de la lutte des masses populaires, se sont orientés vers telle voie nouvelle de construction, pendant que d’autres continuent à suivre, dans leur développement économique, la ligne tracée par l’ancienne puissance coloniale ; d’autres se sont engagés dans une forme précise de construction, je veux parler de la construction socialiste. D’aucuns enfin ont choisi une voie intermédiaire et tout cela, compte tenu des réalités de leur Etat. Mes chers frères, du jour au lendemain, il n’est pas possible d’effacer d’un coup de pinceau toutes ces réalités. Vouloir le faire,’ ce serait préparer à l’Afrique des lendemains difficiles. Je puis d’autant plus vous en parler librement que j’en ai fait, tant sur le plan de l’organisation politique que sur le plan de l’organisation étatique, des expériences que je ne regrette guère, parce qu’elles ont été une école pour moi et mes amis.

Excellence, vous devinez d’ores et déjà la position de la République du Mali face à l’unité africaine, cette unité que chacun de nous, dans nos Etats, a placée en tête de son programme d’action.
Il s’agit, selon nous, de mettre en commun nos possibilités et nos potentialités, pour aller de l’avant, dans le respect des options de chacun, voilà l’exigence du peuple de la République du Mali, de son Parti l’Union soudanaise- R.D.A. qui, depuis notre Congrès du 22 septembre 1960, s’est engagé résolument et irréversiblement dans la voie de la construction socialiste de son pays.
Honorables frères, l’entreprise commune ne peut se situer en dehors de la volonté de dignité et de personnalité qui nous anime, et qui, à cet égard, doit trouver à Addis-Abeba une expression toute nouvelle dans l’appui- que dis-je —dans notre engagement matériel, moral et militaire, au sein d’une croisade ouverte contre les colonialistes. Il serait bien illusoire en effet, aux responsables que nous sommes, de vouloir jouer le rôle que nous souhaitons, tant que tout près de nous, quelquefois à nos frontières, nos propres frères sont réduits à l’esclavage, ou ravalés au rang de bêtes, de par la seule volonté des colonialistes attardés qui n’ont rien compris à l’histoire, et de racistes d’Afrique du Sud.
Le problème ici est grave et affecte la conscience de l’humanité entière. Certes, l’opprobre unanime des membres de l’Organisation des Nations unies, l’aide constante et courageuse des Etats anti-impérialistes et notamment des pays frères d’Asie en apportent le témoignage.
Ceci n’empêche que le problème est d’abord et essentiellement nôtre, que ce qui se passe en Angola, au Mozambique, en Rhodésie du Sud, en Afrique du Sud… s’inscrit en faux contre tout ce que nous proclamons, s’oppose à des aspirations les plus légitimes, et se dresse là comme une injure à toute notre âme d’Africains.

Il est temps, il est grand temps d’en finir; notre organisation commune doit en faire sa première préoccupation, et décider, ici même, le recrutement dans nos Etats, de volontaires pour la libération de ces territoires, engager les gouvernements à assurer le transport sans restrictions des armes et munitions destinées aux patriotes, et à alimenter un Fonds Commun de Solidarité pour soutenir nos frères engagés dans le combat de libération.
Chers frères, dans ce domaine, comme dans celui de l’organisation commune que nous entreprenons, la conférence d’Addis-Abeba se doit de rejeter les sentiers battus des forums interminables et creux qu’ont été, hélas, bien des conférences africaines.
Il y va de la dignité de notre Afrique, du sérieux de notre organisation commune.
Je ne saurais poursuivre sans attirer à votre attention le danger des subversions en Afrique. En effet, vous savez que dans certains Etats résident des nationalistes d’autres Etats, actuellement indépendants. Si nous voulons réellement réaliser l’unité africaine, basée d’abord sur la confiance des uns vis-à-vis des autres, il est essentiel que cette situation puisse trouver une solution. Ce que nous pourrons recommander, c’est de ne pas perdre de vue que l’unité africaine passe d’abord par l’unité nationale. Il serait souhaitable que les Etats africains dont certains ressortissants ont été obligés de se réfugier à l’extérieur, leur tendent la main et leur facilitent le retour au foyer et dans la Patrie commune.
Dignité des Africains colonisés, et aussi unité des Etats ici représentés ! La tâche n’est pas facile. Les expériences des uns et des autres concourent à reconnaître la nécessité de la création d’une harmonisation là où l’on peut, et aussi poussée que possible.
A cet égard, notre délégation salue avec joie les résultats des travaux de la Conférence préliminaire des ministres des Affaires étrangères, ses recommandations qui ont exposé en termes clairs les divers aspects de la coopération interafricaine, et que pour ma part je m’interdis de reprendre à cette illustre tribune.
Notre attention ici portera sur la création du Comité économique et social qui étudiera et organisera la coopération dans les domaines économique, social, culturel, ainsi que dans le cadre des communications et des transports. Dans le cadre des attributions de ce Comité pourrait être trouvée une solution heureuse au problème préoccupant de l’organisation et des modalités d’octroi de l’aide extérieure.

Ainsi, dans le domaine du commerce extérieur, le Comité œuvrerait à l’harmonisation rapide des nomenclatures douanières, à l’organisation d’un système international de transit, et encouragerait la coopération administrative en matière douanière. Le Comité économique et social entreprendrait l’étude des possibilités d’harmonisation de législation commerciale en vue d’éviter la double imposition. En même temps, il mettrait en place une Organisation de l’aviation civile et pourrait convoquer une conférence en vue de la création d’une compagnie africaine de navigation maritime. C’est ce comité aussi qui pourrait se charger de créer une Organisation africaine de banque.
Il mettrait un soin particulier à étudier les possibilités de création d’une Communauté Economique Africaine avec, y compris, les effets des groupements économiques extérieurs sur l’économie de notre pays.
De même, il est de première urgence d’organiser la défense des prix de nos matières premières par la création d’un Fonds commun de stabilisation des prix.
La recherche systématique des moyens de coordination des plans de développement tant à l’échelon du continent qu’à celui de la région dans les domaines de l’industrialisation, des transports, de l’énergie, demeurera l’une des tâches les plus importantes de ce comité.
Honorables frères, les activités que voilà aideront, j’en suis sûr, à dégager progressivement une attitude commune face aux problèmes économiques mondiaux, et mèneront à la formation d’un front commun dans les conférences économiques internationales, pour la défense des intérêts de nos peuples et de nos Etats.

Sa Majesté, Monsieur le Président, j’ai paru insister sur les questions de coordination économique ; je ne sous-estime pas pour autant l’importance particulière des autres structures.
Je ne veux surtout pas négliger les conceptions politico-économiques dans un monde et un domaine où se précisent jour après jour les tendances assimilatrices que nous connaissons. J’ai bon espoir que dans tous nos débats, nous demeurerons vigilants pour ne pas donner prise à de telles manœuvres : l’Afrique trouvera son salut dans l’application quotidienne scrupuleuse du non-alignement entre les deux grands blocs.
Les Etats africains unissant leurs efforts doivent élaborer une politique africaine indépendante, ce dans tous les domaines, et au regard de laquelle un Etat non africain, une puissance ou un groupe de puissances sera libre de se définir. Ensemble, nous devrons prendre en même temps que l’engagement solennel de réaliser l’unité et la coopération africaine, celui de ne jamais faire de notre organisation l’instrument d’un Etat ou d’un groupe d’Etats. Je ne veux point ignorer non plus les autres domaines, où, quelles que soient les difficultés, les Etats peuvent œuvrer ensemble et unir leurs efforts.
Mais il en est un, où la coopération a été fructueuse : c’est celui de nos peuples, plus particulièrement de nos organisations de masse. La coordination de leurs actions sur l’ensemble du continent a été le levain puissant de la lutte de libération de nos pays. Leur collaboration avec les frères d’Asie a imposé depuis des années déjà le Tiers-monde à la conscience internationale.
Ciment de l’unité de nos peuples encore colonisés, ils constitueront demain tout naturellement le ferment de l’Afrique nouvelle. Notre rencontre peut et doit suggérer une formule de coopération dans ce domaine, où l’affiliation, hélas, aux organisations internationales apparaît comme le principal obstacle à surmonter. Alliance horizontale d’abord au niveau de l’Afrique, coopération verticale ensuite avec les autres organisations internationales, telle est la position de la République du Mali.

Sa Majesté, Monsieur le Président et chers frères, je sais combien vous ressentez avec moi l’honneur que nous confie l’Histoire de bâtir l’Afrique libre, unie et prospère pour laquelle tant des nôtres ont payé de leur vie. C’est pourquoi tout au long des travaux, ma délégation et moi-même joindrons notre enthousiasme au vôtre pour l’honneur, la liberté et l’unité de l’Afrique.
Dans quelques jours nous nous séparerons, après avoir arrêté des décisions, voté des résolutions qui soulèveront beaucoup d’espoir en Afrique, bien des appréhensions dans d’autres parties du monde, mais aussi provoqueront bien des sourires sceptiques. Aux noms de nos peuples, nous aurons pris des engagements pour la coopération de nos Etats, des engagements en faveur de nos frères écrasés sous le joug de la domination coloniale ou de l’humiliation raciale. Bousculant tous les obstacles, méprisant toutes les pressions, nous devrons alors passer, point par point, aux actes concrets, n’ayant en vue que les idéaux de libération et d’unité africaines. Dans cette exaltante tâche. Sa Majesté et chers frères, vous trouverez à vos côtés le peuple du Mali, son parti, ses organisations populaires et son gouvernement, car la meilleure expression des sentiments d’honneur et de dignité pour les peuples libres que nous sommes, c’est la fidélité agissante aux engagements auxquels nous avons librement souscrit.

Modibo Keita, premier président de la République du Mali


Non ! stop ! le terme Diaspora est impropre à l’Africain

La désignation ‘Diaspora Africaine‘ est à bannir de notre langage quotidien, car il est totalement inapproprié aux fils et filles de l’Afrique d’aujourd’hui. Il est très courant d’entendre, ici et là, nous les Togolais, les Camerounais, les Congolais de la diaspora, etc. Non mes frères et sœurs, nous sommes les Ivoiriens de l’extérieur, la communauté gabonaise de l’Europe, les Béninois des Etats-Unis, mais nous ne sommes nullement les Africains de la diaspora. Ce terme nous a été collé comme une étiquette et, par naïveté ou ignorance les fils de l’Afrique ne se demandent jamais pourquoi aucun autre peuple ne se désigne par ce vocable. Il est rare d’entendre les Occidentaux se réclamer de la diaspora même s’ils vivent à des milliers de kilomètres de chez eux.

Alors que signifie « la Diaspora » ? Elle est définie par le dictionnaire comme : « L’ensemble des communautés juives exilées. » Dans son livre Géostratégie africaine page 65, Pr Jean-Paul Pougala stipule que : « Le mot diaspora désignait dans l’Antiquité la dispersion des juifs (sans terre) » Ainsi, le terme a été élargi à d’autres peuples tels que : la diaspora palestinienne, arménienne. Selon le Pr Pougala, le terme ‘diaspora africaine’ désigne essentiellement les populations africaines déportées comme esclaves du XVIe au XIXe siècle.

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Crédit photo: Facebook (auteur inconnu)

Nous, les Africains vivant sur le sol de l’Occident ne sommes pas la diaspora africaine car : 1. Nous n’avons pas été déportés, 2. Nous avons une terre, la mère des terres, la terre qui attire toutes les convoitises : l’Afrique, le vieux continent. Nous sommes les Noirs d’origine africaine en Europe ou en Asie, la communauté africaine des Etats-Unis, mais nous ne sommes nullement les Africains de la diaspora, il faut que cela soir clair.

Le plus marrant dans cette histoire, est que même les Israéliens chez qui, elle trouve son essence, ne se réclament plus de la diaspora, mais des juifs des Etats-Unis, de France où d’Afrique (Ethiopie).  Mieux, les Blancs de l’Afrique du Sud ou du Zimbabwe se réclament comme le peuple blanc de l’Afrique et non comme les Blancs de la diaspora.

Cette aliénation a trop duré, il est temps pour nous la jeunesse africaine de rectifier le tir, de changer de paradigme. Ce qui me désole de plus, à ma connaissance aucun spécialiste de la langue de Molière n’a apporté, à une très grande échelle,  une correction à cette acculturation.

Ici et maintenant, parce que c’est un devoir de génération je convie singulièrement la jeunesse africaine et généralement les médias, la presse, les intellectuels, les sportifs, les artistes, les politiques en un mot tous les fils et filles de l’Afrique à bannir le terme ‘ les Africains de la diaspora’ de nos langages de tous les jours car ‘diaspora’ n’est pas synonyme de ‘l’étranger’, ni ‘d’outre-mer’. En lieu et place, nous recommandons : la population d’origine africaine, les Africains de l’extérieur ou encore la communauté africaine de l’étranger.

 

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 18-05-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste


Lettre ouverte à Son Excellence Boni Yayi, président du Bénin

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Crédit photo: google/wikipedia

 

Son Excellence,

De prime abord, j’aurais aimé vous écrire dans autre une circonstance en vous félicitant pour avoir été démocrate,  pour le respect la constitution en ne briguant pas un troisième mandat. Malencontreusement c’est avec une tristesse inouïe, un cœur serré et meurtri que j’ai décidé d’ébaucher ces quelques lignes.  Je dois l’avouer, j’ai abdiqué à moult reprises du début jusqu’à la fin car une question me revenait tout le temps à l’esprit : est-ce la peine ? Mais je devais terminer cette lettre pour la mémoire des étudiants de l’université de Garissa du Kenya.

Son Excellence,

Après l’attentat contre le journal satirique français ‘Charlie Hebdo’, vous aviez décrété un deuil national de trois (3) jours sur l’ensemble du territoire Béninois. En Outre, vous vous êtes déplacés pour la grande marche républicaine organisée par le chef d’Etat français pour dénoncer cet acte barbare, ignoble contre les citoyens Français, chose que nous avions également condamné. Par ailleurs, nous avions été choqués par votre silence après la tuerie perpétrée par les islamistes d’El Shabab dans l’enceinte de l’université de Garissa : « 148 jeunes étudiants Africains froidement tués ». Nous, la jeunesse Africaine, attendait  de vous une sortie médiatique en grande pompe pour dénoncer cet acte criminel, sadique, mieux, nous prévoyions de votre part une déclaration de deuil national en guise de sympathie pour ce pays frère.

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Crédit photo: facebook

 

Son Excellence,

En paraphrasant Modibo Keita qui, disait que : « Senghor est plus français que le plus français des français », M. le président je me demande si vous n’êtes également pas  plus français que le plus français des français. Comme disait Faidherbe : « l’Afrique produit des hommes, faisons de ces hommes des français heureux et fier de l’être » M. le président êtes-vous plus français qu’Africain ? La vie d’un Français compte plus pour vous que celle d’un Africain ? Devons-nous regretter la colonisation ? Faidherbe a-t-il eu gain de cause ? Sommes-nous devenus des français heureux et fier de l’être ?

Son Excellence,

Comment terminer cette lettre sans mentionner vos pairs de l’Afrique francophone, cela avec qui vous étiez à Paris pour la grande marche contre le terrorisme à savoir : Son excellence Ibrahim B. Keita du Mali, Son excellence Ali Bogon du Gabon, Son excellence Faure Gnassingbé du Togo, Son Excellence Maky Sall du Sénégal et Son excellence Mamadou Issoufi du Niger.

Le sage proverbe bambara nous dit : « La pintade suit la nuque de sa devancière ». Vous êtes censés être nos leaders, nos guides, nos références, nos repères etc. Devons-nous faire comme vous ? Vouer à la cause Française qu’Africaine,  devons-nous suivre vos pas ? D’être plus solidaire envers la France qu’aux pays frères africains. Devons-nous être comme vous avoir une maitrise de la langue de Molière plus le citoyen français lambda. A chaque fois que certains d’entre vous parlent le français, il nous faut consulter notre dictionnaire.

Nous, la jeunesse africaine, nous ne nous reconnaissons nullement en vous. Qu’avez-vous fait de l’Afrique de Kwameh Krumah, de Modibo Keita, de Sékou Toure  et de Cheick Anta Diop ?

A la mémoire des universitaires de Garrisa et de les autres civiles qui ont perdu leur vie par la barbarie des islamistes ici et ailleurs.

 

Washington DC, le 15-04-2015

Issa  Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste

 

 


L’acculturation malienne

Depuis 1968, le Mali assiste à une perte collective de ses repères et à une instrumentalisation de son histoire.

Le drapeau national du Mali. Crédit:com
Le drapeau national du Mali. Crédit:com

L’histoire postcoloniale du Mali est et reste un fait très méconnu par la population malienne et singulièrement la jeunesse. Cette déculturation a atteint son summum le 19 janvier 2015,  en effet, dans son allocution (voir annexe), le président Ibrahim Boubacar Keita a laissé entendre je cite : « Le 20 janvier 1961 est perçu comme marquant le départ du dernier soldat français. » Que nenni ! Comment le président IBK peut-il confondre le 20 janvier 1961, la fête de l’armée et le 5 septembre 1961 la date de départ du dernier soldat français du sol malien ? Diantre est-il conseillé ? Comment pouvez-vous comprendre qu’en 2015,  cinquante-cinq ans seulement après l’indépendance, le président de la République, celui-là même qui se dit historien, n’est pas en mesure de donner la différence entre ces deux dates et événement historiques : la fête de l’armée (20 janvier 1961) et le départ du dernier colonial (5 septembre 1961).

Et pourtant, lorsqu’on pose aux Maliens, la question suivante : Quel évènement majeur s’est-il passé en 1235 ?  Sans hésitation, principalement, ceux qui ont le niveau CEP (Certificat d’études primaires) répondront : la bataille de Kirina qui s’est soldée par la victoire de Soundjata Keita sur le Soumaoro Kanté. Pire, demandez à tout élève malien qui, a eu son baccalauréat l’auteur de la phrase : « La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu une guerre. » Il répondra aisément que c’est l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle sur les ondes de la BBC (British Broadcasting Corporation) depuis Londres.

Les dates et les événements de 1235 et 1940 sont suffisamment connus, mais les faits postcoloniaux, surtout les événements historiques tels que : la fête de l’armée du Mali et le départ du dernier soldat français qui font et qui faisaient la fierté de nos pères de l’indépendance restent et demeurent soigneusement occultés, c’est ce que je mets sous le vocable de « l’acculturation malienne. » Il y a eu une véritable opacité sur l’histoire du Mali indépendant, or Amadou Seydou Traore  nous dit : « Aucun peuple ne peut se passer de son histoire et toute entorse faite à l’histoire d’un peuple est une agression à l’encontre de son patrimoine, donc de l’un des aspects les fondamentaux de son identité nationale ».  C’est juste inadmissible et inacceptable que le Malien a en mémoire la date de la bataille de Kirina soit huit siècles avant l’indépendance et l’appel du 18 juin 1940 et qu’il méconnaît l’histoire récente. Les événements postcoloniaux héroïques font partie intégrante de notre histoire. La présidence de Modibo Keita et l’histoire de la République du Mali l’histoire postcoloniale de notre nation doit être professée à l’école au même titre que l’histoire précoloniale et coloniale. C’est un droit fondamental et primordial pour les tous les Maliens de connaître les actes posés par le président Modibo Keita, le père de la nation malienne.

  • Le 20 janvier 1961 : la fête de l’armée du Mali  

Le  20 janvier 1961, le président Modibo Keita convoqua dans la salle du Conseil des ministres de Koulouba l’ensemble des corps diplomatiques devant lesquels y compris l’ambassade de France. Il s’adressa au pouvoir français à travers son ambassadeur pour évacuer les troupes françaises du territoire malien. C’est la commémoration de ce discours de notre très cher premier président prononcé devant les corps diplomatiques le 20 janvier 1961 que nous célébrons comme fête de l’armée et non  comme le jour de l’évacuation du dernier soldat français du territoire malien.

  • Le départ du dernier soldat français

C’est le 5 septembre 1961 après la descente du drapeau colonial français que le dernier soldat français quitta le Mali. Et c’est ce même jour à la base aérienne de Bamako que le général Soumaré commanda à son tour la montée du drapeau malien pour l’éternité; moment de joie et de fierté. Malheureusement, ce jour historique du 5 septembre 1961, le président Modibo Keita était en déplacement à Belgrade pour la première conférence des Pays non alignés.  Ci-dessous le télégramme qui lui a été envoyé :

Au Président Modibo Keita -Belgrade- ;

« Parti, peuple et gouvernement sont heureux de t’annoncer évacuation totale territoire par derniers éléments des forces armés françaises, ce jour 5 septembre 1961-stop- Sommes fiers de t’avoir comme guide, et cet événement, que tu as préparé avec tant de détermination, est une victoire de plus remportée par le peuple du Mali et son parti, résolument engagés dans le combat pour la paix, la consolidation de l’indépendance et la construction nationale -Stop- Sommes plus que jamais confiants dans triomphe lutte pour l’Unité africaine et coopération fraternelle avec tous peuples.

Fraternellement »

 

Modibo Keita, crédit photo: afribone.com
Modibo Keita, crédit photo: afribone.com

« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. » Dixit Winston Churchill. Oublier ces deux événements mémorables, ou encore les confondre ne peut être que de l’ingratitude et de l’indécence sur la mémoire des pères de l’indépendance, les libérateurs du Mali, le président Modibo Keita et ses compagnons.

L’enseignement de l’histoire, surtout de la vraie histoire se présente comme une obligation, car celle-ci permettra au Malien d’aujourd’hui de se reconnaître, de se redéfinir, de se comparer au Soudanais d’hier, de se savoir, d’analyser le monde dans lequel il vit,…

L’enseignement de la vraie histoire du Mali ne doit pas être une option, mais une obligation. Nous ne devons en aucune manière accepter de plus que nos dirigeants falsifient notre histoire  pour non seulement mieux limiter nos visions des choses, mais aussi pour nous transformer en purs consommateurs.

Démuni de sa vraie histoire, le Mali se retrouve être l’objet le plus manipulable

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 28-01-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

 

Annexe : 54 e anniversaire de l’armée nationale : Message à la nation de SEM Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République, Chef suprême des armées (Koulouba, le 19 janvier 2015). Le lien :https://www.koulouba.ml/54eme-anniversaire-larmee-nationale-message-nation-sem-ibrahim-boubacar-keita-president-republique-chef-supreme-armees-koulouba-19-janvier-2015/

La vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=mgVBIqKco4M

 


A Quand la fin de l’amateurisme autour du président IBK ?

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Le président IBK, crédit photo: www.koulouba.ml

L’on se rappelle en marge du sommet Etats-Unis-Afrique du mois août 2014, le président Ibrahim Boubacar Keita avait reçu en audience un ancien membre du Congrès Américain un certain Elston Bird selon la cellule de communication de la présidence, que nenni ! En réalité, l’ex-congressman reçu par le président IBK s’appelle Earl Pomeroy. Alors d’où sort ce fameux nom ? En effet, ‘Alston and Bird’est l’enseigne du cabinet d’avocat où travaille M. Earl Pomeroy ancien membre du congrès Américain. Diantre ! Comment-ont- ils avancé l’enseigne de son employeur comme son nom ? Ce fut la bourde monumentale de l’année 2014 de la cellule de la communication de la présidence Malienne.

Pis, sur le site de la présidence de la république du Mali (www.koulouba.ml), dans l’article intitulé « 54eme ANNIVERSAIRE DE L’ARMEE NATIONALE : Message à la Nation de SEM Ibrahim Boubacar KEÏTA.» Sous la deuxième photo du président IBK, il est mentionné : « SEM Ibrahim. B. TOURE, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef suprême des Armées.» Mon Dieu ! J’hallucine ou quoi ? Depuis quand le président IBK a changé de nom de famille de Keita à Touré ? Personnellement, je ne m’en souviens point, par ailleurs, ce que je sais le nom de famille de l’ancien locataire de Koulouba est TOURE. Il s’agit du prédécesseur d’IBK, le général Amadou Toumani Touré dit ATT. Comme ça, les responsables de la communication de la présidence modifient, du jour au lendemain, le nom du président de la république en Ibrahim Boubacar TOURE en lieu et place de Ibrahim Boubacar Keita, quelle erreur ? Quel dilettantisme ?

Les années passent, les mêmes erreurs se répètent. L’on a tendance à le dire : « une fois n’est pas coutume », mais deux fois il y a lieu de se poser des questions. A quand la fin de cet amateurisme autour du président IBK ?

Qu’est-il arrivé au Mali ? Qu’avons-nous fait du Mali de Modibo Keita ?

Washington DC, le 25-01-2015
Issa Balla Moussa Sangaré

Site de la présidence de la république du Mali. Crédit:koulouba.ml
Site de la présidence de la république du Mali. Crédit:koulouba.ml


Le Mali avance en reculant: à quand donc le successeur de Modibo Kéita pour sauver ce pays ?

 

Modibo Keita, crédit photo: afribone.com
Modibo Keita, crédit photo: afribone.com

 « Le Mali a soif d’hommes valables … »

De 60 à 68, le Mali a eu un président qui de par son engagement pour le Mali et l’Afrique a littéralement marqué son temps. Aujourd’hui, soit 47 ans après son départ de la scène, son pays n’arrive point à décoller. Il y a donc lieu de s’interroger, pourquoi depuis après son départ de la scène notre pays le Mali a sombré ? Comment le Soudanais devenu Malien, s’est laissé endormir, puis a été lui-même l’acteur principal de sa propre déchéance ? Qu’est ce qui s’est passé pour que ce pays qui a été le principal moteur de toute l’HISTOIRE de l’Afrique de l’Ouest se trouve en être la risée aujourd’hui ?

Essayons d’y répondre objectivement afin d’identifier les vraies causes afin d’être à même de pouvoir trouver une solution un jour que nous espérons prochain

Des décennies perdues à cause des dirigeants qui ne valent pas la peine

En 1968, une clique de militaires sous le fallacieux prétexte de redressement économique et financier rentra par effraction dans l’histoire de notre pays. N’ayant ni la formation politique nécessaire, encore moins l’engagement patriotique, ces jeunes militaires mus par la volonté de s’enrichir se livrent à la corruption. Les premières mesures furent de tuer le patriotisme du malien en lui montrant que seul l’intérêt personnel doit triompher au détriment de la majorité. Doucement mais surement, leur méthode de gestion encrassa tous les tissus sociaux et économiques du pays. En un temps très bref, le pays est mis sens dessus dessous. Des valeurs comme le Patriotisme, la Dignité et l’Honneur sont bafoués; alors le pays commença à perdre son prestige et l’admiration de l’Afrique et du monde (pour rappel du prestige malien, souvenons-nous du rôle éminent qu’a joué le président Modibo Kéita pour la création du mouvement des non-alignés à Belgrade en 1961, ou de l’organisation de l’unité africaine en 1963 à Addis-Abeba). Le Mali avait une voix, le Mali avait un Leader.

Peut-on imaginer le Mali d’aujourd’hui régler un conflit entre l’Algérie et le Maroc ? Assurément non !!! Cependant le président Modibo l’avait fait durant le conflit armé entre l’Algérie et le Maroc dénommé la guerre du Sable, démontrant ainsi que les Africains pouvaient résoudre leurs propres problèmes.

Peut-on imaginer le Président du Mali aujourd’hui mettre fin à toute relation bilatérale entre le Mali et un pays occidental ? Assurément non !!! Cependant Modibo l’a fait à l’égard de la Grande Bretagne qui soutenait l’Apartheid.

Peut-on imaginer ne serait-ce qu’une seconde, le président du Mali d’aujourd’hui ne pas aller à Paris pour faire acte d’allégeance ? Cependant, Modibo Kéïta est resté 8 ans au pouvoir sans se rendre chez l’ex-colonisateur.

Apres le règne du sinistre régime CMLN-UDPM, renversé par le peuple en Mars 1991, l’espoir était à nouveau permis. Mais hélas, cela fut de courte durée car les néo-démocrates dont la plupart avait déjà gouté le pouvoir sous le régime précédent ont donc continué à faire du Moussa Traoré sans Moussa Traoré en incrustant et en parasitant tous les secteurs de la vie politique et économique. AOK et ATT continuèrent donc l’œuvre de destruction du pays et de ses valeurs après GMT, préparant ainsi l’arrivée d’IBK avec notamment la mise en place d’un système basé sur l’utilisation de l’appareil d’état à des fins d’enrichissements personnels.

Apres la glorieuse révolution de 1991, on avait pensé que le peuple était enfin réveillé, et que l’œuvre de consolidation d’une Nation fière et unie allait reprendre. Mais, sans vision et sans charisme, par la gestion catastrophique des néo-démocrates le pays allait continuer de s’enfoncer et atteindre le fond du puits (de ….sous-sol) d’où nous pouvions espérer qu’il ne pourrait plus descendre. Mais c’était de mal apprécier le préjudice causé à plusieurs générations de Maliennes et de Maliens qui regardent aujourd’hui leur pays et qui ne pensent qu’à une seule chose, tel le vautour devant un cadavre qui se demande par ou commencer sa besogne.

conséquences: perte de la souveraineté nationale au Nord suite à l’accentuation des dérives des deux précédents régimes, promotion des antivaleurs, institutionnalisation de la Médiocrité, transformation de l’armée en une agence pour emploi des rebuts de la société, production en masse d’élites stériles, consanguines et irresponsables, fabrication de diplômés sans valeurs, d’universitaires illettrés, façonnage d’une jeunesse religieusement fidèle à la loi du moindre effort, clochardisation des fonctionnaires de l’Etat…

Bref, c’était de la déchéance !!!

Alors que Modibo et ses compagnons ont donné le meilleur de ce qu’ils pouvaient donner à l’époque pour libérer notre pays du joug colonial, et se sont attelés a bâtir une société de justice sociale et de liberté en voulant construire l’unité de l’Afrique afin de réhabiliter la dignité du continent. Il y eût certes des erreurs de parcours, mais cela s’appelait l’apprentissage et la consolidation d’une Nation naissante. Malheureusement le Mali est passé de la colonisation française à d’autres formes de colonisations :

D’abord militaire avec l’arrivée au pouvoir des putschistes aidés en cela par les anciens colons qui revenaient ainsi après l’intermède de Modibo Keïta. Ensuite il y a eu la colonisation d’une élite monstre et pseudo-démocrate, qui bien qu’arrivée au pouvoir avec l’aide du peuple dans son soulèvement de Mars 1991, cette élite donc a fini par complètement saper les fondements d’une nation digne et valeureuse.Le pays a été ainsi piétiné par ses propres fils, et au vu de la situation actuelle le drame continue.

Au regard des seize derniers mois, l’optimisme n’apparaît pas à l’horizon. Celui-là même que les Maliennes et les Maliens ont plébiscité (malgré qu’il fût aussi du ramassis des gangsters qui ont égorgé le pays) semble n’offrir aucune autre alternative. Pire, nous constatons tous les jours dans les journaux que le pillage continue de plus belle et ce depuis le premier jour du pouvoir en place. Les maux ont pour nom : la mauvaise gouvernance, la confusion, le tâtonnement et les fiançailles d’essai au sommet de l’Etat, la crise morale, la crise d’identité, la promotion des antivaleurs, le mensonge, l’impunité, la duplicité, la corruption, le vol, le népotisme, le nombrilisme, ….

Pire encore, l’institutionnalisation de la médiocrité et du mensonge devient le socle de son régime tout en structurant la vie dans la société Malienne. Ses premiers 360 jours et plus au pouvoir ont été riches en révélations, mettant chaque fois un peu plus en lumière la profondeur du mal, l’incapacité et l’incompétence manifeste du pouvoir, son manque de vision et d’idéal,….

Que Dieu sauve le Mali. Mais Il ne pourra le sauver qu’avec les Maliennes et le Maliens. Encore faudrait-il que ces Maliennes et ces Maliens se rappellent de Dieu et qu’ils sachent qu’ils devront rendre des comptes tôt ou tard. Aujourd’hui plus qu’hier, le Mali a besoin du successeur de Modibo Kéita, c’est-à-dire : un homme de grande probité, capable de donner le meilleur de lui-même pour faire triompher la justice et l’excellence sociale (honnêteté, rigueur, discipline, courage,….)

– Un homme capable de restaurer la dignité de l’Etat et des fonctions publiques, condition sine qua none pour réconcilier le peuple avec ses dirigeants. Il ne peut y avoir l’autorité de l’Etat quand ceux qui sont au sommet de l’état bafouent les règles élémentaires de l’état de droit, et se vautrent dans la corruption et la luxure.

– Un leader capable de préparer les Maliennes et les Maliens à faire face aux défis de l’intégration africaine et de la mondialisation. Et s’entourer d’hommes et de femmes solidement armés intellectuellement, et totalement dédiés au triomphe de l’intérêt général. Le président Abraham Lincoln en son temps avait su s’entourer de ses rivaux car ceux-ci détenaient des qualités dont la nation avait besoin. Un tel leader est capable de guider et d’amener son peuple à se projeter dans le futur et en acceptant les sacrifices indispensables pour sa pleine et entière libération annonçant ainsi l’avènement d’une véritable société de justice, de bien être moral et matériel.

A la lumière de ces qualités exigées pour le successeur de Modibo ; convenons que cela n’est pas chose aisée dans le monde dans lequel nous vivons, mais soyez-en certains, il existe. Regardons autour de nous, allons chercher ce leader qu’il nous faut. Ecoutons ce que nous a dit Nelson Mandela : « Je n’étais pas un messie mais un homme ordinaire, qui est devenu leader en raisons de circonstances exceptionnelles ». Il a aussi dit : « Un cœur bon et un bon esprit forment toujours une formidable combinaison »

Donc Chers Compatriotes, cherchons de ce coté, et nous trouverons les leaders de demain, pas forcément ceux qui sont riches ou ceux qui ont déjà été au pouvoir, cherchons simplement un homme bon et un homme juste. Il saura s’entourer.

En attendant continuons à dénoncer tout ce qui s’écarte de cette quête ou qui perpétue les situations d’avant.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Le Réseau de Citoyens Actifs-Mali

Simples Citoyens Maliens

De L’Ecole de la Vie et de L’Amour du Pays

lerecamali@gmail.com


M. le président: accusé, levez-vous!

Le PARENA (Parti pour la Renaissance Nationale) est devenu un vrai casse-tête pour la mouvance présidentielle, elle est perturbée à chaque sortie médiatique de Tiébilé Dramé ou Djigiba Keita, respectivement président et secrétaire général du PARENA. Lors de la toute dernière rencontre improvisée entre le chef de l’Etat et l’opposition Malienne, c’est le Président de la république, qui fut véritablement aux abois.

Le président IBK, crédit photo: mali-web.org
Le président IBK, crédit photo: mali-web.org

A l’occasion de cet exercice démocratique, Tiébilé Dramé toujours avec la même verve a : « insisté sur la nécessité pour le président IBK de s’adresser à la nation, parce que les scandales financiers et autres ont miné la confiance des citoyens ». Pour mémoire, c’est à cause des scandales financiers inhérents à l’acquisition d’un aéronef et celle du contrat d’équipements et d’armements pour les FAMA (Force armée du Mali), que le FMI (fonds Monétaire International) et l’UE (Union Européenne) avaient suspendu leur aide budgétaire au gouvernement Malien.

Pour répondre à la requête de Tiébilé Dramé, le chef de l’état n’est pas allé par quatre chemins, il a laissé entendre : « Je n’ai aucun complexe. Vous m’incitez à m’adresser à la nation. Je ne le ferai jamais. Sans arrogance. Je ne suis pas à la barre.»

Non M. le président, vous êtes à la barre des accusés !!!

« Le peuple malien est habitué à ce qu’on lui rendre compte. C’est là une de nos fiertés.» nous disait le président Modibo Keita. Selon le Dr Abdoul Diallo, c’est la tradition du Dantigèli (rendre compte en langue Bambaran) qui, rend tout le monde comptable, gouvernants comme gouvernés. Au regard de ce qui précède M. le président, ici et là, je le dis, haut et fort, vous êtes à la barre des accusés. C’est le peuple du Mali qui vous a plébiscité, c’est ce peuple dans sa grande majorité  qui a placé sa confiance en vous et non en vos ministres. Vous avez été  élu à la magistrature suprême par le peuple du mali, ipso facto, vous lui devez des comptes sur la gestion quotidienne de la nation. On ne peut pas vous confier l’avenir et la destinée de 15 millions de Maliens, le devenir politique et territorial de 1.241.231 km2 et que vous vous exemptez de rendre compte au peuple, non M. Le président, non !

Le président  Abraham Lincoln nous définissait la démocratie comme : « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple». M. Le président, vous travaillez pour nous le bas peuple, la couche défavorisée, les sans voix. C’est l’argent du contribuable qui vous paie, qui vous loge et nourrit. C’est l’argent du citoyen lambda qui couvre vos frais de déplacement et les factures des hôtels 5 étoiles, qui couvre l’entretien de votre luxueux parc d’automobile, à la lumière de tout ce qui précède, vous devez respect et loyauté envers cette population, de surcroît, des comptes rendus périodiques ou occasionnels. Votre mutisme a trop duré, ce silence assourdissant donne un boulevard sans les feux de signalisation aux Radios Kankan.

Comparaison n’est pas raison, certes, sous d’autres cieux, face à des affaires qui touchent la nation entière ou un seul citoyen lambda, les présidents Américain et Français s’adonnent à des adresses à la nation pour rendre compte à leur peuple. Pourquoi vos pairs occidentaux aiment tant s’adresser à leur nation? Est-ce par maturité politique et démocratique? Est-ce par amour pour leur pays? Ou tout simplement c’est par respect à l’égard de leur peuple. Quoi qu’il advienne, M. Le président vous ne sauriez vous dérobez à l’accomplissement de cet exercice noble, qui est l’adresse à la nation.

M. le président de la république vous êtes le père de la nation, et métaphoriquement notre père de famille à tous. Au Mali,  nos coutumes et traditions nous enseignent que le père de famille convoque très souvent des réunions de famille à l’occasion des événements. Les causes de ces réunions familiales peuvent être endogènes ou exogènes. Le chef de famille initie les rencontres et s’adresse aux membres sa famille. Un chef de famille a des comptes à rendre aux membres de sa famille, il ne saurait jamais se dérober de cette obligation rituelle.

Ici plus qu’ailleurs, aujourd’hui plus qu’hier, en tant père de la nation, vous êtes et serez toujours à la barre des accuses et le peuple qui vous a élu, qui vous a confié la destinée de 15 millions de personnes et le devenir de 1.241.231 km2, vous jugera.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

 

Washington DC, le 10-12-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

 

 

 


Lettre d’un citoyen Malien à l’Assemblée Nationale du Mali

Issa Balla Moussa Sangaré, Citoyen Malien
Issa Balla Moussa Sangaré, Citoyen Malien

 À l’attention de

    L’honorable Issaka Sidibé, président de l’Assemblée Nationale du Mali ;

        L’honorable Abdrahamane Niang, le président de la Haut Cour de Justice ;

              L’honorable Karim Keita, président de la commission défense et de la sécurité;

L’honorable Idrissa Sangaré, président de la commission lois, justice ;

    L’honorable Seydou Abdoul Diallo, président de la commission contrôle ;

 

Vu le rapport du Fonds Monétaire International (FMI) ;

Vu le rapport d’audit de conformité et de régularité de l’acquisition de l’aéronef et des équipements et matériels militaires de la Cour Suprême ;

Vu le rapport définitif du Bureau de Vérificateur General (BVG) relatif à l’acquisition d’aéronef et de fourniture d’équipements aux Forces Armées du Mali (FAMA) ;

Vu l’indépendance du pouvoir législatif vis-à-vis de l’exécutif ;

Vu les attributs de la Haute Cour de Justice (HCJ) de juger après la mise en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale, les crimes ou délits commis par les ministres dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices, comme stipulé par l’article 95 de la constitution de la république du Mali ;

Vu que le quorum est les 2/3 des députés composant l’Assemblée Nationale pour que la mise en accusation devant la Haute Cour Justice soit effective ;

Vu la compétence des législateurs de voter et de mettre en accusation devant la Haute Cour de Justice les ministres et leurs complices conformément à l’article susmentionné ;

« Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain »,toujours animé par l’amour de la patrie mère, ici plus qu’ailleurs, au nom des couches défavorisés, laborieuses, au nom des sans-voix, de la jeunesse et de la diaspora malienne, au nom du contribuable malien et de l’ensemble des forces vives de la nation Malienne, nous demandons, illico presto, à l’Assemblée Nationale l’interpellation et la mise en accusation devant la Haute Cour de la Justice tous les membres du gouvernement ainsi que leurs complices impliqués dans les malversations financières inhérentes à l’acquisition de l’aéronef et de fourniture d’équipements aux Forces Armées du Mali (FAMA).

 

Washington DC, le 13-11-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

Citoyen Malien

 


Mali : Devoir d’indignation

Le président IBK du retour des pays ravagés par le virus Ebola. Crédit photo: facebook
Le président IBK du retour des pays ravagés par le virus Ebola. Crédit photo: facebook

Indignez-vous  la population Malienne !!!

Vous n’avez pas un gouvernement digne de ce nom, gouvernement qui, a failli à protéger ses populations contre le virus Ebola  contrairement au Sénégal et la Cote d’Ivoire  qui, ont fermé leurs frontières avec les pays ravagés par le virus Ebola.

Indignez-vous la jeunesse Malienne !!!

Après  la confirmation d’un seul cas d’Ebola au Mali, la Mauritanie a, illico presto, décidé de fermer ses frontières avec le Mali.

Indignez-vous mes braves mères, mes braves femmes, mes dignes sœurs et filles !!!

Après le décès du premier cas d’Ebola à Kayes (la première région) il y a quelques semaines de cela, on a juste constaté la présence du ministre de la santé dans cette région. Qu’à cela ne tienne,  le président IBK et trois de ses ministres  se sont rendus successivement en Guinée, Sierra Leone et Liberia, les trois pays les plus ravagés par le virus Ebola  pour un soi-disant SOUTIEN aux pays frères. Mais diantre ! Une déclaration officielle et audio-visuelle, un télégramme ou encore un appel téléphonique entre chefs d’états ne pouvaient-ils pas combler ces voyages.

Indignez-vous la blouse blanche !!!   

Certaines indiscrétions  nous disent, que le coût total de ces voyages présidentiels dans ces trois pays susmentionnés avoisine 40 à 60 Millions F CFA. Est-ce que ce montant faramineux ne pouvait améliorer les conditions de travail, les matériels et les équipements du corps médical malien ?

La chaire de la chèvre de quelqu’un alimente la sauce de l’autrui !!!

Un proverbe Bambara nous dit que : « la chaire de la chèvre de quelqu’un alimente la sauce de l’autrui. » Ne soyez pas surpris de voir certaines personnes mercantiles, sans scrupules se frotter les deux mains pour leur futur gain par la vente des savons antibactériens ou autres désinfectants. La cupidité de ces attentistes n’a d’égale que leur monstruosité, ils n’attendaient que la vulgarisation de ce virus dans notre pays pour se faire du profit. C’est une réalité, à n’en pas douter, sur le site d’information en ligne (maliweb.net), l’article d’un journaliste dénommé Diarrassouba, nous apprend qu’après la confirmation du premier cas d’Ebola au Mali, le bon de commande de sept cartons de savons pour le compte de la présidence du Mali s’élevait à 980.000 F CFA.

Vigilance, prudence et précaution mais non à la stigmatisation mes chers compatriotes !!!

Les numéros verts sont désormais disponibles. Vous pouvez appeler gratuitement pour toute information ou signalisation :

Malitel : 80-00-88-88

Orange : 88-00-77-77

Mes frères et sœurs maliens, impossible n’est pas Malien!!!

Impossible n’est pas Malien, non et non. Là où le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique,  a su prendre le dessus sur virus Ebola, il n’y a aucune raison, aucune excuse pour que nous les maliens, nous ne parvenons pas à vaincre cette pandémie qui est le virus Ebola.

Que le bon Dieu veille !!!

 

Washington DC, le 12-11-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

 

 


Lettre d’un jeune Malien à ses grands frères leaders politiques

« Le nombre de partis politiques n’est pas un bon indicateur de l’état de la démocratie dans un pays » nous disait Gellar en 2005, citant l’exemple du Zaïre de Mobutu Sésé Séko avec 200 partis politiques enregistrés. Qu’en est-il de la situation du Mali ? Avec plus de 150 partis politiques, l’échiquier politique malien est inondé de micros partis politiques qui se créent à tout bout de champ, on dirait des groupements d’intérêts économiques (GIE) ou des Organisations non gouvernementales (ONG).  Ce fléau de balkanisation des partis politiques engendra plusieurs retombées sociopolitiques néfastes telles que :

–         la transhumance politique ;

–         les fiançailles d’essai ;

–          le manque de conviction et de vision ;

–         les mésalliances et alliances contre nature ;

–         le déficit de débats politiques ;

–         le divorce entre l’électorat et ces partis politiques ;

–         le mimétisme des mauvaises pratiques par la jeunesse ;

–         le manque ou l’érosion de la légitimité des représentants du                  peuple ;

Cet état de fait nous amène à nous poser la question suivante : comment les jeunes leaders politiques d’aujourd’hui pourront-ils  assurer la relève de demain ?

Face à ce marasme politique, corollaire logique, de ce qui me fait mal au plus profond de ma personne, j’ai décidé d’apporter ma modeste contribution via cette plume, en conviant mes grands frères leaders politiques, à redresser le cap, avant qu’il ne soit trop tard.

Ainsi, cette lettre interpelle mes aînés de ce grand navire : tous les jeunes leaders sans exception.

Que l’arbre des partis politiques ne cache pas la forêt de la démocratie ! 

Mes très chers aînés, essayons de faire la caricature et la chronologie de deux  vieux partis politiques (ADEMA et CNID) de1991 à nos jours et ceux d’un  parti récent le PDES. L’ADEMA a engendré le MIRIA du regretté professeur Mohamed Lamine Traore ; l’ASMA de Soumeylou Boubeye Maiga, le RPM du président de la République Ibrahim Boubacar Keita et l’URD de Soumaila Cisse. Ces deux derniers ont donné naissance respectivement à la CODEM de Houssieni A. Guido et PACP de Yeah Samake.

Qu’en est-il du CNID de Me Moutaga Tall ? Celle-ci accoucha du PARENA de Tièblé Drame qui donnera naissance aussi au BARA du Pr Yoro Diakité et le MODEC de Konimba Sidibé.

Quant au  PDES, le parti des héritiers de l’ancien président ATT, en moins d’une année, il a engendré deux partis : l’UMAM de Jeamille Bittar et le RTD du Dr Hamed Sow.

Aussi malencontreuse et pathétique qu’elle puisse l’être, cette hémorragie politique continue son bonhomme de chemin. On peut la remarquer dans le comportement de nos jeunes leaders politiques actuels.

Sous l’arbre à palabres, je suis parti collecter des témoignages

Ainsi, ma démarche m’amena auprès de deux grandes personnalités du pays, envers qui mes respects sont sans bornes. Il s’agit du professeur Issa N’Diaye universitaire, ancien ministre et du Dr Soumana Sako, ancien ministre des Finances et ancien premier ministre du Mali. Ici et ailleurs, leur intégrité et leur patriotisme incitent au plus grand respect.

La réponse de Issa N’Diaye à la question posée plus haut donne froid dans le dos. Il a répondu avec l’expression suivante : « Peut-on compter sur les nouveaux jeunes crocodiles qui y ont fait école et paraissent déjà formatés par le système maffieux mis en place et pompeusement qualifié de démocratique ? »

Abasourdi par les propos de l’universitaire, je me suis ainsi rendu chez l’ancien premier ministre, le Dr Soumana Sako. Sans ambages, sa réponse fut cinglante, je cite : « Ces jeunes leaders politiques sont des jeunes loups aux dents trop longues qui n’ont pas fait de preuves, ils sont seulement jeunes physiquement, mais ils ont vieilli mentalement et intellectuellement avant l’âge, ces gens-là, ce sont des imposteurs, des escrocs ». Sincèrement, j’avoue que, j’ai été, totalement, assommé par la réponse de ce dernier.

Toujours, dans la quête de l’information et en vue de trouver une réponse à la même question,  je me suis rendu à Kayes dans la première région du Mali. Dans la capitale régionale,  Kayes ba au bas fond de Nioro du Sahel et de Yelimani, ce fut la même consternation.  Les populations que nous avons rencontrées disent qu’elles ne se reconnaissent plus aux jeunes leaders, surtout, avec leur veste et cravate.

A notre retour de Kayes,  j’ai rencontré un vieux sage de Ségou, habitant dans mon quartier, le vieillard m’a dit que les jeunes leaders politiques actuels n’inspirent pas confiance.

Toujours animé dans le souci de la manifestation de la vérité, le vieux sage de Ségou m’a demandé d’aller en discuter avec un autre vieux sage de Gao. La réponse de ce dernier a été invariablement similaire à celle du vieux de Ségou.

Après,  mes démarches m’ont amené chez une amie de Tombouctou, blogueuse et enseignante de son état.  Elle m’a dit que la révèle politique malienne est pire que l’actuelle. Ces jeunes politiques ne nous rendent visite qu’à l’approche des  joutes électorales.

Dans l’impossibilité de me rendre à Kidal, j’ai appelé un ami kidalois.  Il m’a affirmé que tous ces politiciens sont pareils, les aînés comme les cadets, ils sont tous de la même famille.

Sous le ciel commun, je suis aussi parti à l’écoute de vos jeunes partisans dans la capitale bamakoise. Parmi eux, la plupart sont des amis, des frères, des anciens camarades de classe et des amis virtuels grâce à la magie des réseaux sociaux. Ils affirmèrent qu’à force de suivre vos fréquences incommensurables de transhumance politique, ces jeunes leaders sont devenus comme des moutons égarés ne sachant plus sur quelle agora paître au bonheur du berger, qu’est le peuple.

L’intelligentsia de la diaspora malienne pense que, de nos jours, les partis politiques au Mali ne sont que de l’autopromotion d’un seul homme dans son entreprise.

Ma part de contribution

Blogueur Issa Balla Moussa Sangare
Blogueur Issa Balla Moussa Sangare

Un adage burundais nous dit : « Même aveugle, un œil qui t’aime te pleure ». Il me tenait tant la rédaction de cette lettre. Me taire serait très facile et, de surcroît,  de la pure lâcheté. Je ne souhaite également pas vexer mes grands frères, dont certains m’ont vu grandir dans la même rue ou dans le même quartier. Ne rien faire aussi ou vous tromper par des pseudo propos laudatifs serait encore pire.

Au regard de tout cela, j’ai décidé de prendre ma plume, pour tirer la sonnette d’alarme et interpeller mes grands frères leaders politiques. Ceux-là mêmes qui prétendent combattre le nerf de  tous les problèmes du Mali, la corruption.

Chers aînés, combien d’entre vous sont représentés au sein du Parlement ? Le seul député du parti de Moussa Mara, selon la presse locale, se réclame plus du mouvement Sabati 2013 que du parti Yelema.

Très chers grands frères, s’il s’avère que vous incarnez le changement tant véhiculé ; pourquoi ne pas commencer à bannir ce vieux système « de multitudes de partis politiques » qui ne nous amènera nulle part. Sauf à la promotion d’un homme ou d’un clan.

Certains parmi vous ont hérité des partis politiques implantés à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali. Il y en a qui se sont également servis des vieux partis susmentionnés, comme des béquilles, pour arriver là où ils sont aujourd’hui : maires, députés, conseillers ou ministres et, par la suite,  s’en est suivie la création de leurs propres partis.

Très peu d’entre vous ont commencé au bas de l’échelle. En l’espace de 4 années, certains ont connu trois colorations politiques. Mais où se trouve donc la conviction politique dans ces genres de comportement mes chers grands frères ?

Le sage proverbe bambara nous dit : « Ensemble les oiseaux se font entendre, en faisant beaucoup de bruit. » Je pense qu’il est temps de fédérer les bonnes énergies, de créer une synergie autour de votre génération, dans le but de redresser le cap. Je sais que, chacun est libre d’adhérer au parti de son choix, mais pourquoi ne pas essayer un autre modèle. Pourquoi ne pas créer un parti républicain, socialiste ou libéral, organiser des primaires dans le but de choisir un candidat pour l’élection présidentielle ? Les vaincus de ces primaires pourront briguer d’autres postes tels que : la présidence de l’Assemblée nationale, la primature, etc. Je pense qu’il est temps de rationaliser notre jeune démocratie afin de consolider les acquis démocratiques.

A défaut d’une démarche républicaine pour sauver un pays meurtri dans son âme, vous serez tous vus comme  des transhumants politiques qui vont toujours vers les nouveaux horizons à la veille des consultations  électorales; des agriculteurs politiques qui ne rêvent que de la récolte des gratifications militantes; des migrants politiques qui pensent religieusement qu’en changeant autant de vestes politiques, ils tomberont sur une promenade militante fructueuse ; des sprinters politiques qui décarpillent d’ici pour là-bas aussitôt que la défaite se fait sentir.

Je m’arrête là chers aînés, en vous laissant méditer sur ces propos de Modibo Keita : « Nous avons fait, à la naissance de l’US-R.D.A (Union soudanaise- Rassemblement démocratique africain), le serment de donner, s’il le fallait, notre vie à notre pays, notre Parti. Il est clair que donner sa vie, c’est aussi, accepter l’ultime sacrifice. » Il est grand  temps d’arrêter la politique alimentaire ou du ventre et d’abdiquer aussi la vieille maxime néfaste de 1991 jusqu’à nos jours « les  politiciens maliens de 1991 à nos jours disent au peuple ce qu’ils ne font pas et font ce qu’ils ne disent pas au peuple ». Au risque de se voir sanctionner par le vote sanction ou une insurrection populaire, le peuple somnole, mais son réveil pourrait être brutal pour la plupart d’entre vous sinon mortel.

 

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 03-11-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

Citoyen Malien

 

 

 

Annexe : les partis politiques

ADEMA : Alliance pour la Démocratie au Mali

ASMA :Alliance pour la Solidarité au Mali

CNID : Congrès National d’Initiative Démocratique

CODEM : Convergence pour le Développement du Mali

MIRIA : Mouvement pour l’Indépendance, la Renaissance et l’Intégration Africaine

PACP :Parti pour l’Action Civique et Patriotique

PARENA : Parti pour la Renaissance Nationale

PCR : Parti Citoyen pour le Renouveau

PDES :Parti pour le Développement Economique et la Solidarité

RPM : Rassemblement Pour le Mali

UDD : Union pour la Démocratie et le Développement

URD : Union pour la République et de la Démocratie

Yelema : Le Changement