Moussa Magassa

Mali- Mamadou Hawa Gassama : Portrait du député étrangleur

L’Assemblée Nationale du Mali est connu pour sa mauvaise reputation. Du président actuel, Issiaka Sidibé en passant par les 147 députés que composent l’hémicycle, tous à l’exception de quelques uns, nourrissent encore le débat dans les grins et les marchés. Mamadou Hawa Gassama, député élu à Yélimané n’est pas en reste. Connu pour être directe dans ses faits et dits, je vous livre ici le portrait de celui-là dont le parcours était jusque là pas très connu.

Mamadou Hawa Gassama à la barre de l'hémicycle.
Mamadou Hawa Gassama à la barre de l’hémicycle.

Connu pour son franc parlé à l’hémicycle et taxé généralement de grossier, Mamadou Hawa Gassama, député élu de Yélimané a vu le jour en 1958 soit deux ans avant l’indépendance du Mali. Fils de feu Massire Gassama et d’Hawa Doucoure, celui que certains appelle communément « Sadjo Gassama » a passé la majeure partie de sa vie dans le village lointain de komohoulou où il travaillera la terre. « J’ai grandis dans la brousse et nous allions à chaque hivernage labourer la terre dans les villages voisins contre le paiement d’une somme forfaitaire » a-t-il précisé.

Fils de paysans, il étudiera le coran dès le bas âge et se verra confié à un maitre coranique dans la localité de Sami avec qui il perfectionnera son apprentissage. En 1976 comme tout jeune homme soninké, Mamadou Hawa Gassama nourrit l’ambition d’aller à l’aventure. Il s’expatriait ainsi en Gambie qu’il quitterait trois ans plus tard pour revenir à Bamako où d’autres projets l’attendaient. « Grâce à l’aide de mon frère ainé j’immigrai à Paris en 1979 » a précisé celui qui deviendrait des années plus tard le choix des habitants de Yélimané. De retour au Mali en 1982, il se lance dans le commerce et l’élevage. C’est seulement à partie de 1991 que commence effectivement sa carrière politique. Il devint le secrétaire général de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM) de sa localité et siège en tant que membre du conseil du village.

A la demande de la population de Yélimané, Mamadou Hawa Gassama se présente aux élections législatives de 1997 qu’il remporte sans grande difficulté, membre à l’époque du parti ADEMA. « C’est un test que m’ont fait passer les habitants de Yélimané car tous savaient que j’étais illettré. Ils souhaitaient voir ce que je pourrais réaliser pour ma localité ». Un test qu’il réussit avec succès car il sera réélu en 2002, en 2007 et en 2015. Son secret à lui c’est l’honnêteté et la franchise, « lorsque les sages ainsi que la population de Yélimané me demandèrent ce que je ferai pour eux quand je serai élu, je leur répondu ceci: je ne peux vous promettre des écoles, des routes encore moins le développement mais ce dont je suis sure c’est que je mettrai un terme aux mésententes entre les familles, aux problèmes de terre, aux discordes pour occuper le poste de l’imam ainsi qu’aux divorces abusives. Et je l’ai fait » a lancé fièrement l’honorable.

Il mena ainsi un combat acharné contre l’injustice, la calomnie et les crises familiales car dit-il on ne saurait parler de développement sans paix. Quant à son lien avec la majorité présidentielle, l’honorable assurera qu’ils entretiennent de bonne relation avant de préciser qu’en tant que membre de l’opposition son devoir est aussi de dire la vérité. Mieux il ajoutera à l’égard d’Ibrahim Boubacar Keïta, « si quelqu’un apprécie IBK c’est moi mais quand ça ne va pas j’ai le devoir de le lui faire part ». Connu pour s’exprimer en Bamanakan, Mamadou Hawa Gassama dira que c’est son choix à lui afin que son message soit accessible à tous les maliens. Croisés dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, plusieurs de ses collègues affirment que c’est une personne intègre et digne de confiance.

Moussa MAGASSA


55 ans après l’indépendance, le Mali encore dans les bottes de la métropole

Lorsque Modibo Keita prononçait le 22 septembre 1960 l’indépendance du Mali, les espoirs de bâtir un nouvel pays avec de nouvelles institutions et de nouveaux dirigeants étaient grand. Ce qui semblait encore plus réjouissant à cette époque, était l’idée de faire du Mali un pays indépendant, souverain et démocratique. Le Mali a l’instar des pays africains sous le joug de la colonisation, voyait en l’indépendance la clé de voûte qui donnerait enfin l’opportunité à l’Afrique en général et au Mali en particulier de ne plus vivre dans l’ombre de la métropole. C’était également l’occasion rêvée pour ces pays qui venaient à peine de connaître les bienfaits de la liberté d’écrire les pages de son propre histoire.

Photo web.
Photo web.

55 ans plus tard on se pose encore la question de savoir si l’indépendance des pays africains tel que le Mali a réellement servi à quelque chose? Mieux on est même tenté par moment de mettre en cause l’application de la démocratie à tous les niveaux, tant institutionnel qu’au niveau des décideurs car ce n’est nullement un euphémisme d’affirmer que la démocratie et l’indépendance sont telles les deux faces d’une même pièce. Selon le Républicain anti-esclavagiste Abraham LINCOLN, prononcée lors du discours de Gettysburg, « la démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple ». Mais de quel type de démocratie s’agit-il réellement ? Si la démocratie est le régime politique dans lequel le peuple et les dirigeants ont le pouvoir de décision sur les questions cruciales du pays. Alors, le Mali est loin d’avoir réellement approprié ce type de régime, bien que son appréhension reste susceptible d’interprétations différentes car il existe bien peu d’acquis notoire.

Démocratie de façade.
Que signifie être démocrate pour un pays libéré de la colonisation depuis 1960 dont la souveraineté est aujourd’hui remise constamment en cause par des rebelles indépendantistes qui occupent illégalement presque 2/3 de son territoire nationale ? 52 ans après l’armée français est de retour, peut-être pas dans le même contexte mais certainement dans le même ordre d’idée, s’il était donné à un esprit cartésien d’analysé cet appel des autorités maliennes pour contrer l’avancée des rebelles en 2013. Tout un symbole, qui illustre l’échec des dirigeants successifs dans la construction d’une nation démocratique et indépendante digne de ce nom.

Dans un pays démocratique, les dirigeants ne sont pas chassés du pouvoir par la force des armes. Dans un pays démocratique, le pouvoir n’est pas concentré entre les mains de l’exécutif qui pense être au-dessus de la loi. Un peuple dit démocrate exerce ses devoirs civiques sans se retrancher derrière des considérations ethniques, raciales, etc. Un peuple démocratique c’est aussi un peuple responsable de ses actes et actions envers sa patrie, unique expression de son patriotisme. Dans une nation démocratique, les populations ne se contentent pas uniquement de défendre leur droit individuel de façon égocentrique et lâche en mettant toujours au devant sa personne. Enfin, un peuple démocratique n’observe jamais une attitude inerte lorsque son administration est interdis de prendre fonction dans plusieurs regions du pays car la démocratie c’est avant tout pouvoir connaître ses droits et devoirs mais surtout savoir les réclamés lorsqu’il faut. Ces aspects cités plus haut sont loin d’intégrer pour le moment le quotidien du malien lambda.

La démocratie c’est aussi au niveau économique avec la mise en valeur des sites nationaux pour les exploitations énergétiques, minerais et autres. 55 ans après son accession à l’indépendance, le Mali possède peu de leviers pour orienter sa politique économique, un constat accentué par la forte implication des institutions de Bretton Woods et des bailleurs bilatéraux, qui financent une part non négligeable du budget national. Le financement des grands chantiers de construction dépendent de la bonne volonté des pays dits « amis » qui ne privilégient que ses intérêts. Au niveau politique, à la différence des pays anglophones où la métropole s’est véritablement désengagée dans les prises de décision, au Mali, il est clair que la France joue encore un rôle poignant dans la conduite de la politique nationale du pays. Grâce à sa politique extérieure menée sur ses anciennes colonies, le pouvoir ne semble pas aux mains du peuple malien mais des autorités françaises et occidentaux. Les nombreux voyages en Europe, Amérique, Asie d’Ibrahim Boubacar Keïta n’ont d’autres explications que bénéficier du soutien de ceux-ci dans les instances internationales.

Selon Serge-Christophe KOLM, « nous sommes victimes d’un abus de mots. Notre système (les « démocraties » occidentales) ne peut s’appeler démocratique et le qualifier ainsi est grave, car ceci empêche la réalisation de la vraie démocratie tout en lui volant son nom. » Le cas malien en est un exemple.

Moussa MAGASSA


Secret pour réussir dans l’entreprise

Dans nos entreprises généralement, le patron, c’est comme une couche. On l’a toujours au cul, et souvent, quand il est là, ça sent la merde. Or il faut bien se nourrir. Pour cela, le secret c’est de commencer comme lèche cul, lèche botte et puis comme baise main. Malheureusement, c’est ça ou rien !!!

La face d'un patron insupportable. Photo Web
La face d’un patron insupportable. Photo Web

Si vous venez d’être embauché dans une entreprise de la place. Il est primordial que vous sachez quel monde vous intégrez car croyez-le ou pas, c’est un monde diamétralement opposé à celui que vous avez connu.

Première chose à savoir : Les règles du chef.

Elles sont aussi nombreuses que les cheveux de la jeune demoiselle indienne et aussi versatile que la couleur du caméléon. Le chef a raison. Que dis-je ? Le chef a toujours raison. Même si un subalterne a raison tant pis c’est le chef qui a raison. Le chef n’est jamais en retard, il a été retenu par des affaires importantes. Le chef a le droit de vous injurier mais ce n’est pas grave, cela est dû à son stress. Le chef ne prend jamais de liberté avec sa secrétaire même s’il lui matte les fesses ou qu’il les tapote légèrement ou violement. Il fait son éducation et prépare son insertion puise que c’est le chef. Le chef insulte vos parents, il s’est trompé. De toutes les façons ce n’est pas grave c’est le chef. Au cas où vous aurez des doutes, dites-vous juste que c’est le chef et qu’il a toujours raison.

Deuxième chose à savoir : La différence de la hiérarchie.
Dans l’open Space, il y a les bons éléments, les gagnants, les flèches… et les autres, les boulets, les fayots, les réacs etc. Vous devez donc apprendre à les identifier mais surtout à connaître votre place afin de toujours garder le cap. Une fois que vous savez cela vous devez aussi comprendre que : Le chef n’est jamais lent, il est méticuleux. Le chef n’est jamais paresseux, il est trop occupé. Le chef n’est jamais idiot parce qu’il a commis une erreur, il est seulement humain. Le chef n’outrepasse jamais son autorité, il est fait preuve d’initiative. Le chef n’est jamais entêté, il est juste ferme. Le chef n’est jamais grossier, il est original comme Fally Ipupa ou Iba One. Le chef n’est jamais lèche-cul, il est coopératif. Le chef ne glande jamais quand il n’est pas dans son bureau, il est en réunion. Le chef n’a jamais de congé maladie, il est doit être malade sûrement. Le chef a toujours de l’humour, ce ne sont pas des blagues cons et inutiles comme celles du subalterne. Si vous comprenez ça, vous aurez fait un pas de plus.

La hiérarchie d’une entreprise, c’est comme un arbre plein de pigeons, tous sur des branches différentes à des niveaux différents. Certains pigeons sont en haut et d’autres en bas. Les premiers regardent d’en bas et voient un arbre avec plein de visages souriants. Les deuxièmes regardent en haut et ne voient rien d’autre que des derrières.

Troisième et dernière chose à savoir : La différence entre les patrons.
Il existe deux types de patrons, tous différents les uns des autres. Soit vous avez affaire à un chef avec tous les atouts cités plus haut soit vous avez la chance d’avoir un manager. Pour reconnaître le chef c’est simple. Il dirige les employés comme le berger conduit son bétail. Il impose son autorité. Il inspire la peur dès le premier coup d’œil. Le chef est un féru du pronom personnel « je ». Il utilise les gens, récolte les lauriers. Il commande et lâche à tout bout de champ à la manière des blancs « allez-y ». Or le manager, il dit « nous », assume et corrige les erreurs. Il génère l’enthousiasme et fait grandir les gens autour de lui. Il demande avec intelligence et dit « allons-y ».

Big up à tous les employés sous le verrou des inconduites des « chefs » sans cervelles et sans savoir vivre.

Moussa MAGASSA


Immigration : à quand la solution ?

Entre désespoir et réalité, des milliers de personnes traversent chaque jour les dangers de la Méditerranée en quête d’une vie meilleure. Résultats : fermeture des frontières.

Migrants« Une ‘’nuée’’ de migrants traverse la Méditerranée à la recherche d’une existence meilleure, et cherche à venir au Royaume-Uni (…). » C’est en ces termes dépourvus de tout humanisme que le premier ministre britannique a qualifié dans la nuit du jeudi 30 juillet la récente tentative d’intrusion de migrants sur le site d’Eurotunnel. Mercredi 5 août, un nouveau naufrage d’un navire de pêche a fait plus de deux cents morts au large de la Libye. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), en sept mois, 224 000 migrants ont foulé le sol européen après avoir traversé la mer Méditerranée et 2 100 y ont laissé la vie sans compter les disparus de la tragédie du 5 août. Alors même que les vicissitudes de la vie conduisent une partie du monde à demander refuge auprès des pays occidentaux, le côté animal de l’homme contemporain prend le dessus sur sa raison. Résultat : des hommes, des femmes et des enfants sont laissés pour compte. Pire, on se permet de renforcer le dispositif de sécurité des frontières plutôt que d’accueillir et assurer ceux-là qui recherchent perpétuellement la providence.

L’Europe aurait-elle déjà oublié les grandes guerres mondiales dont elle ressentirait encore les conséquences sans l’aide des autres, notamment l’Afrique ? Alors même que la France prône à qui veut l’entendre l’égalité des hommes, elle ferme les yeux sur ses devoirs humains face à quelque 3 000 migrants qui cherchent de Calais à se rendre en Angleterre. De leur côté, les autorités britanniques font la sourde oreille aux demandeurs d’asile et à tous ceux qui ont des liens avérés avec le royaume. Comme si cela ne suffisait pas ces pays dont les ressortissants vivent en rois dans nos pays souhaitent endurcir la législation contre l’immigration clandestine. Le comble, on distingue naïvement les immigrants en taxant les uns de migrants économiques et d’autres de demandeurs d’asile et autres. Autant dire qu’on manque de couilles et d’humanité pour porter secours à des individus qui auraient pu être vos frères et vos sœurs. Doit-on rappeler que ce problème se pose depuis quatorze ans et qu’il « va continuer », car « on ne peut pas changer la géographie ». La communauté internationale et l’ONU continuent à se perdre dans les méandres de discussions sans aboutir à des mesures concrètes et restent malgré tout, les bourreaux de ces individus dont l’espoir s’effrite un peu plus chaque jour.

Moussa MAGASSA


Mali-football : les locaux payés des miettes

Jouer au football n’est pas toujours synonyme de salaire colossal, du moins c’est ce que met en évidence la situation des joueurs locaux en Afrique en général et au Mali en particulier.

Centre de formation footballIl ne fait aucun doute que le football reste le sport roi où le contrat d’engagement, le salaire des joueurs et les différentes primes participent énormément à son rang au sommet de la hiérarchie. Cependant, si l’on demeure éberlué face au salaire colossal de Lionel Messi du FC Barcelone ou aux primes de match de Christiano Ronaldo du Real Madrid, on n’est sans voix quand on connaît les conditions dans lesquelles évoluent nos joueurs locaux en Afrique. Rien n’est certes plus fort et admirable que la passion, mais vivre de ce que l’on fait est la meilleure des façons de continuer à le faire toujours mieux. Au Mali, les amateurs du football sont aussi nombreux que les cheveux d’une femme indienne. Le constat est le même au niveau des clubs de football où les jeunes évoluent généralement sans rien attendre en retour. Quid d’une blessure lors des entraînements ? Et bien tant pis si vous ne récupérez pas vite. Nombreux sont ceux qui attendent sur le banc pour vous remplacer, a lancé un entraîneur en herbe du côté de Baco Djicoroni à Bamako.

Entre passion et exploitation

Selon Baba Cissouma, président de l’UJSMA les salaires sont aléatoires dans les clubs de première division, car le paiement des joueurs est fait selon plusieurs cas de figure. Seydou Sow, premier vice-président de l’AS Réal explique quant à lui que le terme salaire n’est pas approprié pour le football amateur et que les joueurs ont plutôt des indemnités de déplacement et des primes de match qui varient en fonction du nombre de matchs gagnés. Au FC Bakaridjan et à l’AS Real les primes de matchs vont de 20 000 à 30 000 F Cfa par joueur. Concernant le paiement de ses joueurs, Thierno Diallo, Ségal du FC Bakaridjan affirme qu’ils perçoivent entre 30 000 à 100 000 F Cfa selon les performances personnelles. Cheick Fantamady Diallo, manager général du stade malien de Bamako préfère ne pas se prononcer sur ce sujet afin de ne pas frustrer certains, car chaque joueur est traité en fonction de sa situation (expatrié, local, titulaire ou remplaçant). Bien que certains clubs ont manifesté leurs réticences face à une telle analyse à l’exemple du Djoliba AC, tous sont unanimes pour reconnaître que les joueurs locaux sont traités différemment en fonction des clubs. Mieux, c’est le calvaire pour ces amateurs du ballon rond, dont la passion a déjà aveuglé beaucoup notamment les jeunes qui finissent par abandonner le chemin de l’école.

Moussa MAGASSA


Bamako: Ramadan Vs habitudes

En période de ramadan, les habitudes vestimentaires changent. Un véritable remaniement est effectué dans les garde-robes chez les hommes et les femmes. Les chefs de familles ainsi que plusieurs fidèles doivent malgré le jeûne vaqués à leurs différentes préoccupations. Jeûner et travailler devient la règle. Le lait, le sucre, la banane douce et l’orange sont autant de produits dont les prix ont grimpés alors même que le pouvoir d’achat des maliens restent le même.

Datte du Ramadan. Photo Francemagrheb
Datte du Ramadan. Photo Francemagrheb

C’est bientôt le mois de Ramadan, avec lui, le changement des habitudes. Pendant toute la durée du jeûne, les fidèles se plieront au respect des préceptes de l’islam. Tous se forceront alors d’observer une nouvelle attitude afin d’atteindre l’objectif escompté ; le pardon d’Allah. L’un des faits les plus marquants durant ces trente jours de prières et bénédictions est le style vestimentaire des fidèles. On assiste alors à un renouvellement des garde-robes autant chez les hommes que chez les femmes. Du pantalon jean cousu sur mesure et même troué par moment, le ‘kameleba’1 développe en période de jeûne un faible pour les boubous et les babouches. Ainsi, il rejoint le cercle des pratiquants car il ne fait plus aucun doute que nombreux ont l’étiquette de musulman sans pour autant l’être véritablement. Le constat est plus captivant chez nos sœurs qui à force de mimer l’occident s’ouvrent majoritairement de perdition car n’étant ni noires, ni blanches. Les collants qui ressortent les rondeurs, les mèches qui empêchent l’eau de l’ablution d’atteindre la chevelue, les maquillages ainsi que les parfums qui apportent un éclat à la beauté féminine sont autant de comportement prohibés pendant le mois de jeûne. Alors autrefois source de désirs dès le premier coup d’œil, nos sœurs se métamorphosent en de femmes au foyer, soumise et respectueuse de leur corps protégé par une tunique généralement noire préconisée par la religion. Plus de cheveux artificiels, ni de rouge à lèvre encore moins le haut du slip exhibé sur sa moto Jakarta par la pression d’une ceinture artisanale. Tous se remettent sur le droit chemin car craignant d’une part le blâme public et d’autre part la fureur d’Allah. Vrai ou non, une chose est certaine, le mois de Ramadan contribue à modérer le style vestimentaire des uns et des autres dans les villes africaines notamment à Bamako.

Hypocrisie envers Dieu ou soi-même ?
Onze mois de laisser-aller totale, sans interdit et sans complexe aucune, le commun du mortel agit à l’opposé de sa religion (musulmane et chrétienne). Et quand vient la période de pénitence, on constate un changement radical dans les habitudes tout en étant impatient que sonne la fin des privations afin de retourner à nos vieilles habitudes. La question que l’on se pose généralement est la suivante : Dieu serait-il un jouet pour les hommes ? A cette question, chacun a certainement sa propre réponse bien qu’on oublie par moment que Dieu sous une approche philosophique est omniscient, omnipotent et omniprésent.

Jeûner et travailler devient une tâche difficile.
Le travail est ce qui libère l’homme, disait un grand penseur. Mais jeûner et travailler n’est pas toujours aisé pour le citoyen lambda et le musulman pratiquant. Durant un mois, environs 90% de la population malienne jeûneront jour pour jour, remplissant ainsi l’un des cinq piliers de l’islam. Cependant, il est également à rappeler que les chefs de familles redoutent le mois de jeûne car tous semblent unanime qu’il engendre d’énorme dépense. Du coup, il faut travailler pour faire face aux besoins. Travailler est une chose et travailler en étant en jeûne en est une autre, « le mois de ramadan n’est pas facile pour les artisans tels que les mécaniciens, les menuisiers et les cordonniers » a précisé Soumaïla Cissé cordonnier et père de deux enfants au grand marché de Bamako. « Or, il faut bien qu’on travaille si l’on veut survenir aux besoins de la famille » a ajouté son voisin. Dans les marchés de Bamako, les parents se pressent pour approvisionner les cuisine. Chaque jour, des chefs de famille se rendent au boulot le matin pour ne revenir que tard dans la nuit. La situation n’est sans nul doute pas prête de changer avec le mois de Ramadan, du moins c’est ce qui laisse paraître les réactions des uns et des autres.

Hausse des denrées alimentaires.
Les vieilles habitudes reprennent de plus belle dans les marchés de la place en ce mois de Ramadan. Alors que les chefs de familles redoutent les dépenses, les commerçants quant à eux se frottent déjà les mains, impatients de récolter les bénéfices tant attendus, durant ce mois béni du jeûne. Sur le marché, les prix des produits de premières nécessités ont grimpés. Au grand marché de Bamako, le kg du lait coûte 3000 Fcfa. Quant à la viande de mouton, elle reste toujours au stade de 2500 Fcfa/Kg, alors que la viande de bœuf connait une hausse de 200 Fcfa soit 2200 Fcfa/Kg. Karamoko Keïta, boucher au marché de Dibidani, explique les raisons de cette hausse, « le bœuf coût très cher ce qui fait que dans les abattoirs beaucoup n’en tuent plus comme avant ». Autre produit, convoité et à multiple fonction, le sucre dont le kg coût 500 Fcfa.

Entre bénédiction, prières et adoration, le citoyen lambda en général et le commerçant en particulier accueille le mois de Ramadan telle l’une de ses période fructueuses. Comme quoi, le poids et l’influence de la religion aussi grand soit-il ne sauraient constituer un obstacle à notre quête perpétuelle pour la fortune. Bon mois de Ramadan à tous.

Moussa MAGASSA


Bamako à l’ère du nudisme…

La capitale malienne attire la population rurale notamment les jeunes qui laissent les villages vides et muets tel un cimetière. A Bamako, tous se sentent urbanisés et comme par magie, tous pensent savoir tout et donc croient pouvoir avoir droit à tout sans exception. Dans la métropole, le respect des coutumes et traditions est balayé du revers de la main faisant place à une modernisation mimant tristement l’Occident. C’est dans cette grande ville qu’on peut ôter la vie à un voleur, fumer un joint dans les grins, braquer et assassiner les motocyclistes. Actuellement, c’est au bord des plages que beaucoup de jeunes s’adonnent à leur libido.

Vue de la plage de Kalabancoro à Bamako. Crédit Photo
Vue de la plage de Kalabancoro à Bamako. Crédit Photo

Miami Beach en plein Bamako, c’est une réalité. Les berges de nos fleuves sont devenues des aires de plaisance en ces périodes de canicule où les jeunes se retrouvent pour passer du bon temps tout en profitant de la brise du fleuve. Originaires d’un pays enclavé, les amoureux de plage aux sables fins ont toujours dans leur boîte à outils une astuce pour compenser leur manque. Kalabancoro*1 Plateau, quartier périphérique de Bamako dont la popularité est au sommet en ces périodes de chaleur grâce à ses plages artificielles, est la nouvelle destination des jeunes. Convoitée généralement le week-end surtout le dimanche, la plage de Kalabancoro a une telle notoriété que les véhicules et motos s’y bousculent. Des jeunes par grappes viennent de toutes les communes de la capitale transportant sur leur moto jakarta*2 surchargée, des nattes, des théières, des chaises, etc. Une autre raison qui explique l’engouement des habitués du coin, c’est la présence de nombre incalculable de jeunes filles de tous les âges, toutes différentes les unes des autres. C’est ainsi que des jeunes riverains, membres de l’association des jeunes de Kalabancoro décidèrent de moderniser le site afin d’en récolter des bénéfices. Mais à quel prix ? Ils commencèrent par construire des parkings, à apporter au site des touches modernes. A ces aspects, s’est ajoutée une nouvelle création « le site Miami ». Entouré de rubans, pour y avoir accès, il faut désormais acheter un ticket à 200 FCFA et se faire estampiller à l’avant-bras, signe d’accréditation. A l’intérieur, des tentes dressées en plein air hébergent des adolescents plongés dans une idylle inouïe. Un peu plus loin, des cabanes construites certainement par les gérants sont les lieux de rencontre entre accro aux stupéfiants qui se partagent un joint ingénieusement roulé dans du papier. A Miami, aucune différence n’est faite entre un adulte et un gamin. Ici, on a droit à tous les interdits des parents. A Miami, c’est le libertinage total, chacun y trouve son compte.

‘’Sabarini*3’’ partie

Chaque dimanche aux environs de 17 heures, un cercle est formé à la demande du DJ. Des jeunes filles se livrent à des prestations tour à tour au milieu de la scène. Du sabarini au strip-tease, les spectateurs admirent la nudité des danseuses. C’est aussi l’occasion pour les prostituées de s’adonner au commerce de la chair. Autre réaménagement, un nouveau site serait construit pour accueillir les clients à environ 1 km de traversée en pirogue.

1* Un quartier populaire de Bamako connue pour ses belles plages artificielles.
2* Moto très populaire à Bamako qui représente 90 % des motos en circulation.
3* Danse d’origine sénégalaise modifiée et reconnue pour sa prestation qui met en évidence l’intimité de la femme.

Moussa Magassa


Au Mali le passeport s’achète comme le lopin de terre

Obtenir un passeport au Mali représente un véritable casse-tête pour le citoyen lambda. C’est une bataille de longue haleine, dont seuls les pots-de-vin peuvent vous permettre d’en sortir vainqueur.

Face du passeport malien. Crédit Photo
Face du passeport malien. Crédit Photo

Se munir d’un passeport au Mali relève du surnaturel, voire d’un voyage aux enfers. Plus besoin de rappeler que les lopins de terre sont très convoités convoitise, car pour nous Africains « tout peut pourrir sauf les briques  ». C’est pourquoi avant de s’approprier une parcelle de terre, comme on le dit « il faut se lever le matin très tôt ». Cette situation est la même sinon pire pour celui qui veut obtenir un passeport actuellement au Mali. Je savais qu’elle ne pouvait qu’empirer au fil du temps, personne n’est étranger à la difficulté d’obtenir ce précieux document vert. Mais comme partout dans les pays corrompus, beaucoup sont ceux qui savent comment s’y prendre pour s’en procurer. C’est simple, soit vous exigez des pots-de-vin ou c’est à vous qu’on l’exige. Tout dépend de la position qui est la vôtre.

Une foule en rang devant le ministère en charge du passeport. Crédit Photo
Une foule en rang devant le ministère en charge du passeport. Crédit Photo

Il est à rappeler que la somme normale d’un passeport est de 50 000 Fcfa au Mali. Progressivement on est passé de cette somme à 75 000 Fcfa à 100 000 Fcfa à 150 000 Fcfa à 200 000 Fcfa et aujourd’hui à 470 000 Fcfa. Les raisons sont simples. Lorsqu’un individu se rend à la police des frontières à Bamako pour un passeport, il doit prendre en compte et la somme normale du passeport et celle qu’il doit verser à l’ensemble des fonctionnaires véreux du service. Du simple manœuvre au directeur général, tous sans exception aucune, ont leur part de butin. Cette chaîne conçue au fil des années a fini par s’imposer au vu et au su de tous. Plus personne ne peut avoir un passeport à 50 000 Fcfa  à moins d’avoir dans son entourage quelqu’un en mesure de vous aider. Résultat : soit on contribue à la corruption, soit on ne fait rien et on n’a rien. La dernière option n’est pas celle du Malien actuel vu qu’il est inerte telle une feuille morte. Alors on corrompt ou on est corrompu à tout bout de champ arguant que c’est juste un billet de plus pour que l’affaire soit réglée. Pas étonnant donc que la corruption et tous ces dérivés gangrènent la société malienne.

Une autre foule. Crédit photo
Une autre foule. Crédit photo

Outre le passeport, la carte d’identité est aussi difficile à obtenir tel le breuvage des dieux. La somme normale de la carte d’identité est de 3 000 Fcfa, mais elle n’a plus un prix fixe dans nos commissariats. Cela dépend de l’humeur de l’agent qui s’en occupe ce jour-là et de l’urgence du moment. Les jeunes obstinés qui veulent se rendre en Occident n’ont cure de la somme imposée par l’agent. Alors, c’est un véritable marché pour ces hommes et femmes qui travaillent au nom et pour le compte de l’État malien. Il faut préciser que toutes les autorités du pays savent ce qui se passe, du président de la République au ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Cependant aucune mesure n’est malheureusement prise pour endiguer cette situation qui n’a déjà que trop duré.
Encore une fois chers lecteurs, c’est ça le Mali, c’est cela notre Maliba hélas !!!

Moussa Magassa


Lorsque les Le Pen se font la guerre, c’est nous qui sommes contents

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Comme on aime le dire en Afrique, tel père tel fils. Moi je dis simplement tel père, telle fille. C’est évident puisque Marine Le Pen a atteint aujourd’hui le résultat que voulait atteindre son père. Son père,  un chef devenu le zéro du parti, dont il était le fondateur. On veut devenir un symbole pour un pays tout entier, mais on est incapable de maîtriser sa fille. Lors d’un échange avec des amis sur la nébuleuse histoire de cette famille, beaucoup ont été très surpris par l’attitude de la présidente du FN face à son vieux père qui marque une préférence envers sa petite fille. Franchement, les Blancs sont très bizarres a estimé un confrère.

Jean Marie Lepen. Photo Google
Jean Marie Le Pen. Photo Google

<< Comment une fille peut-elle tenir tête à son père de la sorte ? >> s’est indigné un des interlocuteurs. Un autre époustouflé a été catégorique : << Cette fille je ne la connais pas et franchement je ne veux point la connaître. Il faut être doublement maudit pour se dresser contre sa famille. Pire elle convoque son son modèle en session disciplinaire. >>

<< Les Blancs souffrent de perdition, ils prétendent avoir les meilleurs systèmes éducatifs, mais en réalité ils n’ont rien. Qu’on nous amène cette Le Pen, nous saurons lui donner une éducation de taille, conclut un doyen. >>

Une chose est certaine, Jean-Marie Le Pen ne saurait être surpris des réactions de son adorable fille qui lui a reproché de défendre Pétain. Et lorsqu’il l’accuse de vouloir dynamiter sa propre formation que veut-il que ça nous fasse ?

Marine Lepen, fille de Jean Marie Lepen. Photo Google

Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen. Photo Google

Une chose à savoir, il est important pour Jean-Marie Le Pen que chez nous en Afrique comme aimait le dire mon grand-père, lorsqu’un fils convoque son père ou sa mère devant les autorités, c’est que quelque chose a manqué à l’éducation de cet enfant, une éducation dont le père a joué un grand rôle. Voilà ! Juste pour dire que tu n’es que le seul responsable de ce qu’est devenue ta fille et tu n’as plus que tes deux yeux pour pleurer.

Voilà j’ai dit pour moi piannnnnnnnn !!!!

Moussa Magassa


« Appels sur l’actualité » : pourquoi appellerais-je si c’est pour ensuite me raccrocher au nez ?

Image illustrative. Photo Amnesty International.
Image illustrative. Photo Amnesty International.

Et bien vous l’aurez compris certainement, vous, fidèles auditeurs et auditrices de la célèbre émission de RFI qui nous donne la parole afin de commenter l’actualité. Vous l’aurez certainement remarqué également, nous fidèles auditeurs et auditrices de l’émission de Juan Gomez nous sommes sensé avoir la parole, une parole sensée

nous appartenir, mais qui nous échappe très souvent. Et cela, non pas, parce que nous n’avons plus rien à dire, non pas que le temps nous est compté dès que nous ouvrons la bouche, encore moins parce que, ce que nous disons est peu intéressant.

« Vous avez la parole !». C’est par cette formule d’usage que l’homme fort de l’émission ‘’appel sur l’actualité’’, nous « donne la parole » à moi qui attend au bout du fil de « prendre la parole » tant sacrée afin de non seulement développer et commenter le thème à l’ordre du jour, mais surtout d’exprimer mon ras-le-bol face une situation qui pour moi semble l’analyse idéale, fut- elle relative. La parole n’est donc pas une simple faculté parmi d’autres. C’est la parole qui rend l’homme capable d’être le vivant qu’il est en tant qu’homme. Alors, pourquoi me la prendre aussi tôt que je la prend ? Pourquoi me la prendre aussitôt que mon analyse franchit la ligne rouge d’un fait que tous semblent vouloir taire ? Pourquoi me donner la parole si c’est pour me la reprendre aux mots ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Or, « Avoir la parole » ou « prendre la parole », donation ou prise prodigieuses si l’on y réfléchit, signifient qu’avant la parole, la parole est déjà là. Je suis invité à m’en rendre maître. Mais on dit « être maître de sa parole ». De sa parole ! Et non de la parole. Pour qu’elle soit effectivement ma parole, je dois parler, avec les mots communs de la parole déjà là, sans quoi je ne serais pas compris, mais ils doivent venir à ma bouche comme s’ils étaient prononcés pour la première fois ; comme si, à la limite, ils n’existaient pas auparavant ; comme si l’orateur les inventait lui-même à l’occasion et en même temps en approuvait et en confirmait le sens. Le mot, « propre », est créé chaque fois qu’il est énoncé. C’est le mot seul qui confère l’être à la chose. « Il n’y a pas de chose là ou manque le mot » dit Heidegger. Nommer les choses c’est les appeler à l’être, les appeler à soi et se les approprier. Alors encore une fois, monsieur, laissez-moi parler vue que, cette prérogative est mienne et que j’ai votre bénédiction.

Image illustrative. Photo Google
Image illustrative. Photo Google

Pourquoi m’interrompre dès que mon analyse se tourne vers François Hollande ou la France ? Pourquoi le réseau se brouille-t-il à chaque fois que mes « mots boivent du dolo »1 à l’égard d’une personnalité influente de chez vous ? Sinon, lorsque je m’étale sur les inconduites de mon triste pays, l’on m’entend très bien, semble-t-il. L’on corrobore même mes propos quand il s’agit de l’Afrique noire ou de ces chefs d’Etat dont le ridicule et le mensonge sont le cheval de bataille, encore là semble-t-il. Alors même que leurs entraîneurs sont ceux-là, auxquels, la communication est toujours brouillée dès que je mentionne les noms !

La parole n’est donc pas une simple faculté parmi d’autres. C’est la parole qui rend l’homme capable d’être le vivant qu’il est en tant qu’homme. Le chimpanzé émet des sons, l’homme parle. La différence est métaphysique. Elle est de l’homme, elle est l’homme même. Les Grecs n’avaient d’ailleurs qu’un mot pour dire la raison et la parole, ‘’logos’’. Penser, c’est parler tout bas. Parler, c’est penser tout haut. Laissez-moi donc m’exprimer SVP monsieur !

Aux accusations d’acharnement je plaide également là non coupable.

1. Expression désignant un aspect fortement fragile.

Moussa Magassa


On joue à cache-cache à Kidal

Kidal la 8e région de mon pays est à présent connue de tous. Des rebelles y soufflent le froid et le chaud sans que rien ni personne ne lève le petit doigt. Pire, dans ces moments cruciaux pour le Mali, ces bandits armés utilisent la population pour étendre leur suprématie. Comme si cela ne suffisait, des médiateurs internationaux se dépêchent sur les lieux pour faire quoi ? Aucun résultat si ce n’est que susciter le mépris et l’indifférence d’une horde d’individus mal intentionnés.

Le grand rocher vous indiquant la bienvenue à Kidal. Photo Google
Le grand rocher vous indiquant la bienvenue à Kidal. Photo Google

Concrètement que peuvent vouloir des bandits armés du même sillage que ceux du nord du Mali si ce n’est que semer la zizanie et le désespoir dans les cœurs du peuple, je veux dire du vrai peuple malien. Il n’est plus à rappeler que la région de Kidal est un territoire du Mali et que l’Azawad ; cette parcelle située entre Tombouctou et Taoudenni ne saurait aucunement se transformer en une autre région ou une entité quelconque. Mais ça nous le savons tous, ce qui déconcerte et intrigue à la fois mon esprit de patriote endurci, c’est bien les initiatives irraisonnables et abstraites qu’ont effectué le gouvernement malien et la communauté internationale jusque-là. Il faut qu’on comprenne une fois pour tout qu’on ne peut faire la paix avec des individus qui n’en ont jamais eu l’intention. ‘’Il est bien de négocier, ça nous le savons tous, car la guerre n’apporte que tristesse et désolation mais il est encore stupide d’offrir sur un plateau d’argent sa tête à la guillotine parce qu’elle vous la coupera en un seul coup’’. Comme sur un ring, nous avons durant plusieurs rounds, cinq pour être précis, essayé désespérément de faire raisonner des individus qui ne reconnaissent comme fidèle compagnon que leurs armes de pointe. Par diplomatie, il ne fait aucun doute que mon pays en a fait preuve, nous avons initié des rencontres entre ces rebelles et le gouvernement renfloué par des acteurs de la société civile sur l’œil vigilant de l’Algérie et de la communauté internationale qu’on nommait « Accords de Paix d’Alger». Nous avons essayé plusieurs fois d’arriver à un consensus avec ces individus, puisant à chaque voyage des sommes colossales dans les caisses de l’État. Pour finir qu’avons-nous récolté de concret si ce n’est que désinvolture, ignorance et mépris de ces hommes expatriés, car aucun Malien ne prendrait les armes contre sa nation.

Alors pourquoi susciter le courroux du peuple en entreprenant une fois de plus des initiatives qui sont vouées à l’échec ? Pourquoi envoyer une équipe de médiateurs internationaux auprès de ces individus ?

Un Touareg agite le drapeau du Mouvement national de Libération de l'Azawad (MNLA) à Kidal. Photo AFP
Un Touareg agite le drapeau du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à Kidal. Photo AFP

On ne saurait être un État fort, un État craint et respecté et un État de droit si l’on continue de manière désespérée à négocier avec des rebelles et des terroristes sur des sujets qui normalement ne doivent pas faire objet de discussions. Quand la Minusma envoie une telle délégation à Kidal, c’est qu’elle pense que cela pourrait influencer les décisions ou peut-être améliorer sa renommée actuellement en souffrance. Mais tout ça à quelle fin ? Car même si un accord de paix venait à être signé, ce ne serait qu’une accalmie sans nul doute et le Mali passerait pour un État faible aux yeux du monde entier, encore si ce n’est déjà le cas. Il est plus qu’important qu’on n’arrête de se voiler la face, on ne saurait prétendre à une paix définitive dans le septentrion du Mali à travers les négociations. On a le choix soit se préparer à la guerre soit accepter d’être piétiné par ces individus et moi j’opte pour la première.

Moussa Magassa


Si tu es mort pour le Mali, es-tu mort pour rien ?

Déçu par le comportement des autorités nationales. Photo Goggle
Déçu par le comportement des autorités nationales. Photo Goggle

Aussi déconcertant que cela peut paraitre le malien est aussi indifférent à son malheur que le diable l’est avec ses stratèges. Aucun membre du gouvernement ni aucuns médias nationaux n’étaient présents aux obsèques du jeune policier tué lors de l’attentat de Bamako.

Avant hier après-midi à l’école de Police à Bamako un dernier hommage a été rendu au jeune policier de 28 ans tué lors de l’attentat du vendredi au restaurant La terrasse. L’ensemble de la police nationale ainsi que certains représentants de la gendarmerie nationale tous étaient au rendez-vous hier aux obsèques funèbres de Cheick Oumar Dembélé. Quelques responsables de la MINUSMA et de la garde nationale ont également effectués le déplacement. Cependant, aucun membre du gouvernement encore moins le ministre de la sécurité et de la protection civile dont le département cordonne les missions de la police n’a honoré de sa présence la mémoire de ce jeune martyre tué par des bandits armés. Prévu pour 16 heures après la prière, la cérémonie funèbre a été retardé d’une trentaine de minutes par le secrétaire général du ministère cité plus haut. Un retard qui a laissé un gout amer aux participants, qui ont jugé que le sacrifice du jeune Cheick n’avait que peu d’importance aux yeux des autorités maliennes. Un avis plutôt vrai quand on sait que la France n’a pas arrêté jusqu’à ce jour de rendre hommage à Fabien Louis Guyomard ; une autre victime de l’attentat de Bamako. On se rappelle cependant, qu’il y a juste un moment, plusieurs chefs d’Etat y compris le nôtre faisaient le déplacement à Paris pour témoigner leur soutien et leur solidarité aux victimes de l’attaque de Charlie Hebdo. Mais on n’est pas fichu de se présenter aux funérailles d’un citoyen, un bon tué alors même qu’il faisait son boulot de policier. Quant à nos collègues de l’ORTM, je n’ai pas été surpris de constater leur absence hier aux obsèques de Cheick Oumar Dembélé. Ce n’est pas une surprise car l’ORTM, la télévision nationale du Mali ne couvre que des évènements où les « fama* » sont présents ou que l’on récompense largement leur soit disant loyale service. Autrement dit, la mission d’information de la télévision nationale du Mali est toujours conditionnée ou influencée.

Image illustrative. Sans commentaire. Photo Google
Image illustrative. Sans commentaire. Photo Google

Heureusement que les collègues du jeune policier étaient présents ce mardi 10 mars à l’école de police afin de célébrer ce jeune homme courageux qu’était le défunt. Que puis je dis d’autre après un tel fait si ce n’est qu’Allah bénisse ce jeune homme mort pour le Mali avec lui notre cher Maliba. Encore faudrait savoir si Cheick Oumar Dembélé ne serait pas mort pour rien…

*Fama: Terme populaire au Mali désignant les personnalités de renommée.

NB: J’étais présent au nom du journal du Mali, seul moi et une correspondante de RFI au Mali.

Moussa Magassa


Mon président, vous n’êtes pas le centre du monde

Le 20 janvier dernier, un malien de la diaspora,qui vit à Zurich en Suisse adressait une lettre ouverte au président de la république du Mali, IBK. Venu pour l’accueillir comme il se doit Arouna Coulibaly se verra réprimander pas ladjibrouma qui lui reproche de ne s’être pas habillé à la manière des toubabs.

Image illustrative. Photo Web, modifiée par jeuneivoiromalien
Image illustrative. Photo Web, modifiée par Jeuneivoiromalien

Il y a plus d’une semaine jour pour jour que je n’ai pas de réponse à toutes les questions que la lettre ouverte de Coulibaly avait soulevé à Bamako. Les réactions sont différentes, beaucoup sont ceux-là qui ne sont point surpris de ces écarts de langage de l’empereur du Mali qui sont de plus en plus récurrents tandis que d’autres s’indignent tout en demeurant dans une inertie palpitante qui est l’apanage du malien de ces temps de fin du monde. La réalité est que la fonction d’un président de la République ne peut aucunement lui attribuer le droit d’agir comme bon lui semble. Un président de la République est certes le chef suprême de la nation mais ce n’est nullement le bourreau de ces concitoyens. Un président de la République doit agir avec respect et considération à l’endroit du peuple car sans l’apport de celui-ci il ne saurait prétendre à cette position aussi ingrate et éphémère qu’est la fonction d’un Chef d’Etat. Je dispose de ma modeste personne comme bon me semble car j’en suis propriétaire et j’y ai droit.

C’est à moi de prendre soin de mon corps, de me baigner, me brosser et de me vêtir comme il me le plairait bien tout en restant dans le cadre strict des lois et règlements en vigueur. Tout petit, maman ne nous imposait pas notre style vestimentaire bien au contraire elle nous guide et nous accompagne jusqu’à être satisfaire. Alors pourquoi monsieur le président exigerez-vous que je m’habille selon votre aise et votre humeur ? Le Bazin n’est-il pas ce que mon pays a de plus précieux comme vêtement ? Le Bazin n’est –il mondialement connu comme le style honorifique de notre tradition ? N’est-il pas ce qui est convoité et aimé de tous lors de nos grands évènements ? Si oui alors pourquoi remontrez-vous ce patriote fier de sa culture et de sa tradition malienne à travers son boubou en Bazin ?

Le Bazin malien dans toute sa diversité. Photo web modifié par Jeuneivoiromalie
Le Bazin malien dans toute sa diversité. Photo web modifié par Jeuneivoiromalien

Monsieur nous sommes conscient que vous êtes le président actuel du Mali, nous savons également qu’en tant que tel vous disposez de prérogatives aussi nombreuses que les cheveux d’une femme indiennes mais monsieur le président avec tout le respect que je vous dois vous n’êtes pas le nombril du monde. Nous sommes un peuple souverain, fier de sa culture et de ses traditions ancestrales. Nous somme un peule démocratique qui a lui-même décidé votre position aujourd’hui. Comme tel, tous les maliens sont égaux devant la loi y compris vous. Nous vous devons respect, considération, amour et accompagnement mais nous vous devons également vérité et franchise. Arouna Coulibaly est un malien comme tout autre. A ce titre monsieur, il mérite également respect et considération.

A l’accusation d’acharnement, je plaide non coupable monsieur le président…

Moussa Magassa


L’Odyssée de jeuneivoiromalien (1)

Cette histoire est la mienne, c’est le récit d’une aventure parsemée d’obstacle qui se dressait chaque jour et qu’ il fallait obligatoirement surpasser pour le bonheur de la famille. Ce n’est nullement le fruit de mon imagination mais les réalités qu’un jeune homme de 23 ans a dû affronter afin de prendre le rôle qui était le sien celui de son défunt père ; chef de famille.

Le fleuve du moyen Comoé sur le pont entre Abengourou et Abidjan en Côte d'Ivoire. Photo Google
Le fleuve du moyen Comoé sur le pont qui relie  Abengourou à Abidjan en Côte d’Ivoire. Photo Google

Il y a quatre ans je déposais mes valises à Bamako, obligé de quitter la Côte d’Ivoire qui à l’époque était sous le coup d’une crise post-électorale qui ne se fait pas dire. Les rues d’Abidjan ainsi que celles de plusieurs villes d’ailleurs étaient parsemées d’affrontement entre jeunes partageant des idéologies différentes. Une atmosphère belliqueuse s’installa dans ce pays autrefois pays de paix et de fraternité et conduisait du coup le citoyen lambda à s’efforcer de rester en vie. Les boutiques, les restaurants, les écoles et les universités tous fermaient pour une date ultérieure qui on savait bien ne serait pas demain ou le lendemain. C’est à cette époque que j’obtins mon baccalauréat et que mon père tira sa révérence à la suite des séquelles d’un accident de moto. La même année j’étais à la fois entre désolation et espoir où la première jouait plus de rôle que le second dans ce qui devrait être ma nouvelle vie.

Après la publication des résultats de l’élection présidentielle de 2010 où l’un penchait pour le président sortant, Laurent Gbagbo et l’autre pour l’actuel président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, nous savions que l’année scolaire était perdue d’avance. On ne tarda pas à décréter une année blanche. Était-ce une malédiction ou le destin s’acharnait –il sur ma modeste personne ? Avais-je faire quelque chose pour mériter cela ? Autant de questions restaient sans réponse pour le jeuneivoiromalien. A la maison, maman qui venait de perdre son mari, les petits frères encore dans la fleur de l’âge leur père ; le meilleur sans nul doute qui pouvait exister sur cette terre. C’était en un mot le reflet d’une vie loin heureuse et moi, il m’était impossible de faire comme si de rien était, car la situation me consumait à petit feu. J’étais désormais, un père pour mes jeunes frères, un fils digne pour ma pauvre, un jeune homme qu’il y a peu était encore le garçon de son père et qui devait par la force des choses porter le costume de chef de famille. Un changement aussi radical que précoce venait de s’opérer dans ma vie et j’en étais conscient. Je décide alors de prendre les choses en main, j’opte pour Bamako où je devrais continuer mes études car il n’était pas question que je perdre une année. C’était chose aisée car mes parents sont tous deux maliens. Il fallait donc réunir le minimum de condition pour un voyage dans mon pays d’origine que je devais découvrir pour la toute première mais là également c’est une autre histoire qui commence.

A suivre…

Moussa Magassa


Bob Rugurika : le nouveau Goliath du Burundi

Incarcéré le 20 janvier dernier, le journaliste Bob Rugurika est libre depuis ce matin et devient l’icône de la liberté d’expression au Burundi.

Les milliers de burundais dans les rues de Bujumbura, mercredi 18 février. Photo Google
Les milliers de burundais dans les rues de Bujumbura, mercredi 18 février. Photo Google

Nos vies sont vraiment aléatoires, il suffit d’une rencontre, d’une simple décision et tout un destin peut être ceci plutôt que comme cela. Ce fut le cas du journaliste célèbre Bob Rugurika de la Radio publique africaine (Rpa) de Bujumbura en Burundi. Dans les faits, le directeur de la Rpa a été incarcéré le 20 janvier dernier suite aux révélations de sa radio qui mettaient en cause les hautes personnalités burundaises dans l’affaire des trois religieuses italiennes du couvent de Kamenge sauvagement assassinées dont les corps ont été retrouvés le dimanche 7 septembre 2014 à Bujumbura. Malgré la forte mobilisation de la population et l’appel de l’église catholique le vendredi 30 janvier dernier à sa libération, le sort du directeur de la Rpa n’avait vue aucune lueur de solution jusqu’à ce mercredi 18 février où la décision de la cour d’appel de Bujumbura avait autorisé sa libération sous caution. Des dizaines de milliers burundais ont envahis les rues de Bujumbura pour manifester leur contentement face à cette libération qui apparait comme la clé de voute de la lutte pour la liberté d’expression au Burundi dont le coup d’envoi a été certainement donné par Bob Rugurika. Un véritable triomphe pour le Burundi dans sa création d’un Etat de droit où seule la démocratie serait le cheval de bataille.

L’enjeu de cette victoire.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que cette foule massée devant le siège de la Radio publique africaine la veille de la libération de Bob Rugurika restera écrit à jamais dans l’histoire du Burundi dans la lutte pour la liberté d’expression. C’est à la fois une leçon pour la justice et les grandes autorités burundaises qui ont longtemps soufflés le chaud et le froid. Les évènements d’une telle envergure sont de plus en plus récurrents en Afrique qui sûrement amènent nos dirigeants à réfléchir sur de nouvelles politiques de gouvernance. Car il semblerait que les populations ne se laissent plus marcher sur le pied.

Moussa Magassa


Violence conjugale au Mali; à qui le tour après Mariam Diallo?

Un homme sur deux bat copieusement sa femme au quotidien dans mon pays. Par moments, jusqu’à ce que mort s’ensuive, mais rien n’est fait pour endiguer un tel acte. Pire, on ose le justifier par le poids d’une tradition ridicule et obsolète.

Au Mali l’on a tendance à accueillir les vicissitudes de la vie comme chose ordinaire qui ne vaut pas la peine de lever le petit doigt pour prétendre à un changement radical. Tous se clament solidaire, pis on a même le toupet de se taper la poitrine pour affirmer qu’on est un « vrai Malien »1, mais personne ne s’arrête pour porter secours à un individu lors d’un accident de la circulation. Des exemples de cet acabit il en existe en pagaille. Actuellement,l’unique sujet qui m’indigne et m’enlève tout goût de sommeil est celui de Mariam Diallo, une journaliste lâchement assassinée par son mari sous le contrôle d’une substance néfaste, à en croire l’opinion publique.

Écriteau témoignant mon soutient à la disparue. Crédit Photo
Écriteau témoignant mon soutien à la disparue.
Crédit Photo

La date du jeudi 5 février 2015 restera un jour triste pour la nation malienne et pour ma modeste personne en particulier. Dans les faits, son soi-disant mari à l’aide d’un couteau l’a poignardé plusieurs fois dans le ventre jusqu’à ce que mort s’ensuive. Cette version est celle qui s’est répandue comme une traînée de poudre dans la capitale malienne. Comme à l’accoutumée, des indignations se sont fait entendre dans les premiers instants et depuis plus rien. Arrêté et placé sous mandat de dépôt, son assassin attend que la justice fasse son travail. Soumaïla Dicko (son mari) était reconnu pour ses réactions agressives au foyer. Depuis un moment déjà, rien n’allait plus dans le couple, les mésententes s’étaient exacerbées jusqu’à transformer le foyer en un véritable enfer. Mariam Diallo a fait part de ses intentions d’entamer une procédure de divorce. Très vite sa famille lui déconseille de la famille pour des raisons ridicules et stupides. Le divorce n’est pas bien perçu dans un couple surtout quand c’est la femme qui en fait la demande, coutume oblige. Quel que soit l’enfer que la femme vit dans son couple elle ne doit en aucun cas mettre fin à son mariage sans la bénédiction des parents. Des parents qui bien souvent ignorent le calvaire que vit leur fille. Mariam Diallo a malheureusement décidé d’écouter les conseils de ses proches comme plusieurs autres femmes au foyer le font chaque jour au pays de « ladjibrouma » et elle a eu une fin tragique.

La défunte. Photo google
La défunte. Photo Google

Son père pardonne ce que l’on qualifie par ignorance de «tort », pis d’autres vont jusqu’à affirmer avec dégoût qu’« elle est morte et on n’y peut rien ». Eh bien moi je ne suis pas de cet avis et suis contre toute violence conjugale aussi minime soit-elle. Une femme n’est pas une balle de pingpong à la merci de son mari, elle tout aussi un être humain qui a des droits qu’il faut respecter et protéger à tout prix. Au moment où les organes de presse nationaux sont intimidés et ne dénoncent ce crime, au moment où ses collègues de la presse n’ont point manifesté leur soutien à la défunte, au moment où les médias n’en parlent plus vu que c’est monnaie courante au Mali, c’est à ce moment que je dis non à cette intimidation, cette inertie insensée et irraisonnable du peuple malien. Il est temps que l’on arrête de se taire sur des sujets aussi délicats et qu’enfin on ouvre les yeux sur les exactions faites sur la femme dans nos sociétés africaines. J’aurais souhaité que plus jamais une autre femme au Mali ne subisse la tragique fin de Mariam Diallo. Je sais que c’est peine perdue parce qu’au Mali, à l’heure où j’écris une femme sur deux est violentée par son homme qui ne voie qu’en elle la chose dont il est le propriétaire incontesté. C’est ça mon pays hélas ! Hélas ! Hélas !

1- Vrai Malien : le statut hautement emblématique que s’octroie le Malien lorsque son identité est mise en cause lors d’une plaisanterie.

Moussa Magassa


Face à Boko Haram Goodluck Jonathan se croit-il magicien ?

A l’approche de l’élection présidentielle initialement prévue pour le 14 février, Goodluck Jonathan s’érige en magicien et promet de démanteler Boko Haram dans ce que à mon avis s’inscrit dans  son « intérêt personnel ».

Image illustrative. Photo google
Image illustrative. Photo Google

 

Les présidents africains sont-ils difficiles à comprendre ou se foutent-ils de leur population ? A ces questions, les réactions peuvent être mitigées, mais la réalité quant à elle saute aux yeux. Nul besoin d’être devin pour savoir que le pouvoir dans nos pays n’est qu’un tremplin à la portée des gouvernants. La secte islamique Boko Haram sévit depuis plus d’une décennie dans le nord du Nigeria. Boko Haram est né il y a treize ans. Cela fait cinq ans que le mouvement Haram sème la panique et le désespoir chez les Nigérians depuis qu’Aboubakar Shekau en a pris la tête en juillet 2010. Le groupe multiplie les attentats à la bombe contre des églises chrétiennes, des gares, des hôtels, débits de boisson et des bâtiments officiels en 2011. Comme si cela ne suffisait pas, les attaques s’intensifièrent en 2013 avant que Boko Haram décide de passer à l’offensive en 2014. Il va donc à la conquête de nouvelles villes et de nouvelles recrues en répandant sur son passage des milliers de morts : 6 000 précisément selon Human Rights Watch de 2009 à 2014.

Six semaines pour démanteler toutes les bases de Boko Haram

Goodluck Jonathan en fonction depuis le 6 mai 2010 a montré son incapacité à remédier à la barbarie de ces fous de Dieu. Dans un pays tel que la France ou les Etats-Unis, les politiques auraient déjà pris à bras le corps cette situation et mis fin à toutes ces exactions, non pas parce que ce sont de grandes puissances, mais pour préserver et faire valoir la souveraineté nationale. Loin de marcher dans un tel sillage, le conseiller national à la sécurité du président nigérian, Sambo Dasuki, affirmait ce 9 février que « tous les camps connus de Boko Haram seront balayés ». En d’autres termes, l’homme fort du Nigeria se donne six semaines pour démanteler toutes les bases de Boko Haram. Comme si à lui seul il pouvait changer la donne.

Goodluck Jonathan (g)et Aboubakar Schekau (dr). Photo Google
Goodluck Jonathan (g)et Aboubakar Shekau (dr). Photo Google

Pourquoi Goodluck Jonathan a-t-il attendu aussi longtemps ? Une chose est certaine cette prise de position n’est pas principalement de mettre un terme à la souffrance de la population nigériane qui tremble sous les balles du groupe islamiste le plus violent que le pays n’ait jamais connu. Sinon, comment expliquer que l’armée nigériane réussirait en six semaines ce qu’elle n’a pas pu faire en six ans. Le report de la présidentielle du 14 février au 28 mars explique une telle contradiction. Selon Sambo Dasuki, ces opérations permettront sûrement d’avoir un climat plus propice pour la tenue du scrutin. Comme quoi l’élection passe avant tout, tant pis si elle doit coûter la vie à plusieurs autres victimes, car on le sait bien Boko Haram est loin de vouloir rebrousser chemin avec les récents enlèvements au Cameroun et les attaques à Diffa au sud-est du Niger. Une situation qui ne consterne pas l’homme fort du Nigeria.

Moussa Magassa


Pas besoin d’être à Abidjan pour célébrer la victoire des Eléphants

Bien que je ne sois pas en Côte d’Ivoire précisément au Stade Felix Houphouët Boigny pour partager ces instants d’allégresse avec mes frères, nous célébrons en notre manière ce deuxième trophée continental.

Image illustrative. Photo africatime.fr
Image illustrative. Photo africatime.fr

Abidjan est sans nul doute en effervescence depuis hier soir après l’accomplissement de la prophétie au stade de Bata hier dimanche en Guinée équatoriale. Un exploit qui a permis au président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, de décréter ce lundi férié et chômé afin d’accueillir les poulains d’Hervé Renard arrivés ce matin à Abidjan. Rien que d’en parler, je suis nostalgique de ces moments de joie et de festivités qui est l’apanage de l’Ivoirien et du vrai. Au Mali depuis février dernier, l’envie d’un retour au bercail vient constamment trottiner dans mon esprit d’Ivoirien avéré et endurci. Mais là,  c’est plus fort que moi et je ne tiens plus que sur un fil fin pour ne pas basculer volontiers dans les pratiques ensorcelantes de Merlin dans l’unique souhait d’apparaitre sur la pelouse du Stade de la gloire footballistique actuellement à Abidjan.

Des supporteurs en liasse ce matin dans les rue d'Abidjan. Photo Abidjan net
Des supporteurs en liesse ce matin dans les rues d’Abidjan. Photo Abidjan net

Que faire donc ?
Maintenant que j’y pense, il y a ce que l’on désire et il y a également la réalité et ses obligations. J’essaie de ne pas avoir le choix de faire un choix, alors du coup je m’adapte à cette situation à la fois imprévue et savoureuse. Voilà je continue de célébrer à ma façon ma joie te mon soutien sans faille à Copa Barry et ses collègues tout en espérant que quelques part en Côte d’Ivoire mes frères sachent que je leur porte dans mon cœur. Et bien ma façon c’est tout simplement mon blog et le clavier de mon ordinateur qui me sert encore une fois d’interlocuteur fictif. Suis-je fou ? J’en sais rien cependant s’il y a une chose dont je suis certain c’est qu’il représente le faux- fuyant où mon esprit critique trouve refuge lorsqu’il est pris en tenaille dans un monde qui tente constamment de te changer.

Moussa Magassa