Moussa Magassa

Noirs et Arabes, c’est pareil. Pourquoi le foot changerait–il cela ?

Ridicule et inconscient est celui-là qui en veut à mort à son prochain juste pour un fichu match de football qui a mal tourné. Nous agissons toujours comme si la vie du Noir n’a pas de prix alors même que Noir et Arabe sont tous des nègres.

Manifestation en Tunisie après le défaite de son équipe face à la Guinée Équatoriale. Photo Google
Manifestation en Tunisie après le défaite de son équipe face à la Guinée équatoriale. Photo Google

Cela fait plus d’une heure que je suis assis face à mon ordinateur, les doigts crispés et les idées confuses. Les mots me viennent difficilement non pas que je n’ai rien à dire, mais simplement parce que cette chasse à l’homme ouverte aux Noirs en Tunisie dans la nuit du samedi et dimanche dernier me consterne. Je suis furieux non pas parce que cet acte me révolte en tant que noir de la peau, encore moins parce que ce n’était juste qu’un match de football. Non rien de tout ça.  Mais voilà, je deviens furax juste à l’idée qu’un Arabe bastonne et malmène un Noir qui a trouvé refuge chez lui juste pour un ridicule match de football qui a mal tourné. C’est aussi révoltant que pitoyable.

Image illustrative. Photo Google

Lorsque l’autre affirmait que les Blancs se battent toujours, car ils ont fait fausse route. Il est clair que l’Africain souffre aussi bien d’une telle perdition. En tant qu’Africain, en vouloir à un être simplement pour sa couleur de peau… Quelle différence y a-t-il entre vous et moi ? Ne suis-je pas un humain comme vous ? Lorsqu’on me taxe d’être un Noir, pensez-vous que vous êtes épargnés ? Ou bien auriez-vous oublié cette protestation contre le mépris général que nous nommons « racisme », cette naïveté de vouloir qu’on nous respecte en dépit de tout, alors même qu’un Arabe n’en fait pas moins à l’égard d’un Noir. Est-ce cela le traitement de faveur que les Africains s’obstinent à réclamer au monde ? Si tel est le cas Béhanzin, Gamal Abdel Nasser, Soundiata Keïta, Léopold Sédar Senghor doivent avoir du mal à reposer en paix dans leur tombe.

Avez-vous oublié que Noirs, Arabes et basanés sont parqués comme des bêtes dans les camps de la forteresse européenne, à Lampedusa ? Nous nous  écrasons sur les mêmes barbelés dressés par l’Espagne à Melilla dans une Afrique encore en partie occupée et coupée. Lorsque nous nous exilons en France, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne ou encore en Italie, les ratonnades nous frappent indifféremment Noirs et Arabes sans distinction aucune parce que nous sommes tous Africains. C’est la main gauche qui lave la main droite qui lave l’autre en retour. Chacun bouche de ses doigts les trous de la jarre afin que celle-ci ne se vide pas de son contenu. Alors que cesse cette attitude lâche dépourvue de toute raison et assumez vos torts, vos inconduites et foutez la paix à ceux-là qui ne demandent qu’à vivre dans la quiétude dans vos pays.

Moussa Magassa


Les manuscrits anciens du Mali à l’épreuve d’une société épanouie

Les manuscrits anciens du Mali comme tout autre bien du patrimoine mondial sont récupérés et recensés par des universités numériques en vue d’une meilleure conservation. C’est ce que les participants de la conférence internationale sur les manuscrits anciens du Mali ont mis en exergue les 28, 29 et 30 janvier le CICB.

A l'ouverture de la conference internationale sur les manuscrits anciens au Mali, mercredi 28 janvier 2015. Photo Crédit
A l’ouverture de la conférence internationale sur les manuscrits anciens du Mali, mercredi 28 janvier 2015. Photo Crédit

La conférence internationale sur les manuscrits anciens qui s’est ouvert à Bamako mercredi 28 janvier entend donner au Mali les moyens nécessaires afin de mieux faire face aux enjeux de la sauvegarde de ses biens classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le CICB (Centre International de Conférence de Bamako) accueille depuis trois jours déjà des participants venus du monde entier et du Mali notamment de Tombouctou et de Gao, tous partagent leurs expériences en vue d’atteindre les résultats escomptés ; protéger et conserver les manuscrits anciens contre vents et marées. Lors de la deuxième journée des travaux, jeudi 29 janvier les participants ont tenu expliquer le rôle hautement symbolique du numérique dans la sauvegarde et la conservation des manuscrits anciens. Comme quoi, la sauvegarde numérique a été d’un atout clé à la conservation des 4203 manuscrits anciens brûlés ou volés lors de l’occupation des régions du nord en 2012 et 2013. C’est cet aspect stratégique et technique que l’université numérique au service des manuscrits anciens que Jean Pierre Chante représentant de l’INSA Lyon-France a  souligner lors de ce panel de l’avant dernière journée des travaux sur la conférence internationale des manuscrits anciens du Mali.

image illustrative. Photo google
image illustrative. Photo Google

Bilan de l’université numérique et présentation de quelques manuscrits.
L’université numérique de Lyon est au service des manuscrits anciens. En 2011, elle a recensé 100 000 manuscrits sur Tombouctou et plus d’un détenteur de Diré. Elle entend former également les détenteurs de manuscrits à travers une aide fianancière de 100 000 euros par an. L’objectif est de relever les défis de l’heure et conserver de façon intemporelle les biens du patrimoine mondial.

Image illustrative. Photo Google
Image illustrative. Photo Google

Les manuscrits anciens dans leur ensemble sont porteur d’enseignement indispensable pour le développement d’une société. Ils interviennent dans les domaines tels que la bonne gouvernance, la réconciliation, la cohésion sociale et la santé sexuelle. C’est le cas du manuscrit N° 2145 et N°827respectivement sur la bonne gouvernance et les conseils pour un bon souverain. 

Moussa Magassa


Gao-Minusma : qui a tiré sur les manifestants ?

Après les manifestations du 27 janvier à Gao où trois civils ont été tués, l’on s’interroge sur les vrais responsables de cet acte lâche et barbare.

Les deux documents qui portent la confusions sur ce sujet. Crédit Photo
Les deux documents qui portent la confusions à ce sujet. Crédit Photo

Le document diffusé abondamment depuis le début de cette semaine par le MNLA (Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad) sur ces canaux habituels a suscité le courroux du peuple malien. A Bamako, les réactions ne manquent pas. Les Maliens qui naturellement se sentent vexés ou trahis pour un rien, ont fait de cette histoire deux pierres d’un coup. Il faut rappeler que les soldats de la Minusma déployés au Mali depuis juillet 2013 n’étaient plus portés dans les cœurs. Certains les accusant de prendre partie pour  les rebelles du Nord-Mali et d’autres estimant leur position beaucoup passive quant aux attaques perpétuelles des djihadistes au nord. La force onusienne avait donc du pain sur la planche pour redorer son blason auprès de cette population à majorité analphabète. Ce qui n’est pas chose facile, car pour celui qui connaît le peuple malien, une histoire comme celle-là, est celle qu’il préfère le plus pour se réveiller d’un sommeil qui a déjà assez duré. Après l’attaque du journal satirique Charlie Hebdo et la campagne de sensibilisation sur Internet, il n’y a pas eu marche de solidarité. Les Maliens, arguant qu’il était plus que nécessaire que le monde se prosterne devant la mémoire de « nos disparus de la crise »

Manifestants à Gao hier mardi 27 janvier. Google Photo
Manifestants à Gao hier mardi 27 janvier. Google Photo

Avant-hier, lundi 26 janvier, la population de ‬Gao (7e région du Mali) a marché dans les rues pour protester contre la  Minusma après la publication d’un accord avec le MNLA qui annonçait la signature d’un accord bilatéral pour cesser les affrontements qui ont cours depuis près de dix jours. Hier matin ladite marche selon nos sources a tourné à la vinaigrette entre les manifestants et les soldats de la Minusma. Selon l’AFP trois civils ont été tués, et 5 selon Malijet. Dans un communiqué de presse , la Minusma affirme qu’elle n’a pas donné l’ordre de tirer et parle de tirs de sommation.

Si ce n’est pas la Minusma, qui a tiré à bout portant sur les manifestants à Gao ?
A Bamako cette version des faits est loin d’être convaincre une population qui n’apprécie pas la force de l’ONU. En attendant, des enquêtes sont ouvertes au niveau de la Minusma et dans le camp gouvernemental pour déterminer les vrais responsables de cet acte.

Moussa Magassa


Deby serait-il Kadhafi ?

Idriss Déby Itno serait bien parti pour devenir le prochain Mouammar Kadhafi du Continent africain. Reste à savoir si le même sort ne lui serait pas déjà réservé.

Idriss Deby Itno (g) avec Mouammar Kadhafi (dr). Photo google
Idriss Deby Itno (g) avec Mouammar Kadhafi (dr). Photo google

En fonction depuis 24 ans, l’homme fort du Tchad, Idriss Deby Itno tel un fils digne qui marche dans le sillage de son père semble être tenté de prendre en main le destin de l’Afrique en arpentant la même voie hostile que Mouammar Kadhafi, l’ex dirigeant de la République arabe libyenne. Ne craignant ni les dangers quant à son idéologie purement africaine, Idriss Deby dit haut ce que certains dirigeants africains disent bas. Fervents, admirateur de Mouammar Kadhafi qui fut un exemple pour lui, Idriss Deby partage la même idéologie que celui-ci ; faire de l’Afrique un continent unis, solidaire et consciente de la position qu’est la leur pour assurer la relève du futur. Fort de ses convictions, Kadhafi a vu le nombre de ces ennemis grimpé au fil des ans ce qui aboutit à sa chute tragique en 2011 lors d’une rébellion orchestrée par les grandes puissances telles que la France, les USA etc. Mais cette voie est celle qu’a empruntée Idriss Deby qui ne se fait pas prier pour dénoncer et présenter à la face du monde les complots sournois de certains dirigeants occidentaux perpétués contre l’Afrique. Déjà en décembre 2014, lors d’un panel organisé au cours du Forum International sur la Paix et la Sécurité en Afrique tenu au Sénégal, Idriss Deby fustigeait le comportement de l’OTAN, des Nations Unis et des partenaires occidentaux qu’il accusait d’avoir concocté l’assassinat du guide libyen, Mouammar Kadhafi. Cependant, le domaine d’intervention bien que différent, ces deux personnalités semblent proches quant à leur volonté indéfectible de faire de l’Afrique un continent hautement symbolique et apprécié de tous notamment l’africain lui-même.

Idriss Deby Itno lors du Forum International
Idriss Deby Itno lors du Forum International sur la Paix et la Sécurité  en Afrique au Sénégal (2014)

            La similitude des actions pour un même objectif.

Bien que Mouammar Kadhafi dont le domaine d’intervention en Afrique fut principalement axé sur le développement, l’éducation, et l’appel de prise de conscience de pays encore sous-développés, Idriss Deby Itno quant à lui ne se fait point prier pour secourir les pays africains en crise. Janvier 2013, le Tchad annonçait l’envoi d’un régiment d’infanterie de 1 200 hommes et deux bataillons d’appui, soit environ de 2 000 hommes dans la crise du nord-Mali. Deux ans plus tard, on note une augmentation de 250 soldats tchadiens et 36 tués. Outre le Mali, Deby a déployé au Cameroun, samedi 17 janvier 400 véhicules militaires et des hélicoptères de combat venus en aides aux soldats camerounais dans leur lutte contre la secte Boko Haram. C’est fort d’un tel constat, d’un tel engagement et d’une conviction sans faille que le président tchadien Idriss Deby Itno entend prendre les règnes du guide Mouammar Kadhafi de la Libye. Il est tout aussi évident qu’après 24 ans au pouvoir, l’homme fort du Tchad reste une épine dans les pieds de pays occidentaux pour qui l’unique décideur du monde reste les grandes puissances et les organisations internationales égocentriques et purement dévastateurs. Chemin faisant, reste à savoir si les uns et les autres ne lui ont pas encore prévus une fin pareille à celle de Mouammar Kadhafi.

Moussa Magassa


Les mariés se cachent pour dormir (2)

Bouaré, capitaine de son Etat, avoue « je suis officier mais à la maison, je suis un mouton dominé qui courbe l’échine face à une femme bagarreuse. Elle parle, épie, suspecte et voit le mal partout. Je lui ai même trouvé une petite sœur que je lui cache car si elle l’apprend je suis mort alors avant de mourir je profite de la vie. Mon ami, avec une femme souris, il faut se prémunir ». C’est quoi une femme souris ? Bouaré nous invite à siroter un petit verre avant toute explication ! (suite)

un couple. Photo Makhtar Diop
un couple. Photo Makhtar Diop

« Je suis officier mais à la maison je suis un mouton dominé par une femme bagarreuse » révélait Bouaré, capitaine de son Etat, pour qui « l’homme doit se prémunir face à une femme souris ». L’expression qualifie l’épouse modèle le jour et pleurnicharde la nuit tombée. « Elle passe tout son temps à piailler et à se plaindre » lance crûment le militaire. Son ami d’enfance, Adama Nintané, en vrai gardien du temple pour ne jamais avoir réussi à décrocher un emploi salarié, emmagasine les secrets des uns et des autres. « Mes amis ont percé et gagnent beaucoup d’argent mais ils sont tombés sur des femmes opportunistes. Elles se sont battues pour se faire épouser, avoir un toit, faire des enfants, prendre le prix des condiments et faire souffrir leurs maris. Ici, chaque week-end, nous mettons le paquet pour qu’ils passent du bon temps et mangent du bon méchoui avec un thé serré assorti d’accessoires utiles à la virilité ».

Sur le boulevard de l’indépendance, des « grins » formés depuis l’enfance constituent le cordon ombilical entre des adultes dispersés dans la capitale suite à leur mariage. Ils se retrouvent le samedi pour jouer au football, boire du thé et se rappeler des merveilleux moments vécus ensemble autrefois. Le temps de l’insouciance a cédé la place à celui des regrets. Sory Koné, sérigraphe la semaine et gardien de but occasionnel, ne cache pas sa déception. « Je passe mon temps à me demander comment j’ai pu me laisser ferrer par ma femme. Je ne ressens plus rien à ses côtés depuis qu’elle a jeté mon téléphone dans l’eau suite à un appel de ma sœur qu’elle a confondu à une copine. Une fois, j’ai découvert un couteau sous son oreiller et depuis je dors seul. Le mariage est un calvaire. Je n’ai même plus le droit de me faire beau alors je profite du week-end pour me coiffer et draguer un peu ».

Le psychologue-clinicien Abdoulaye Ouattara dit Chipeur analyse tout ce qui précède par « une déception symptomatique qui commence parfois le jour même du mariage. Les femmes se battent pour gagner un Mari pendant que les hommes cherchent une Mère, celle de leurs enfants. L’un comme l’autre n’est pas préparé à cette vie de couple qui requiert renoncements et compromis. Le sentiment de prisonnier installé, chaque conjoint se réfugie dans un passé fait de conquêtes et de libertinages ». Alors pourquoi ne pas divorcer ?

A suivre…

Moussa Magassa / Makhtar Diop


Mali : IBK dans le rôle du dictateur avéré

Une fois de plus Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK est monté sur ses grands chevaux et a menacé ouvertement les membres du gouvernement. Lors du premier Conseil des ministres qu’il a présidé, hier, il s’est comporté tel un dictateur qui impose sa volonté contre vents et marées. Une attitude qui a choqué les Maliens.

IBK avertit et menace. Photo google
IBK avertit et menace. Photo google

Quelques jours après sa constitution, le nouvel attelage gouvernemental version Modibo Kéita a tenu mercredi 14 janvier son tout premier Conseil des ministres. Le premier ministre et ses 29 gladiateurs au complet faisaient face au président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Le locataire de la « maison blanche » du Mali n’est pas passé par quatre chemins pour rappeler sa posture ‘’d’homme au pouvoir suprême’’ à ses subordonnés. Une fausse note a cependant marqué cette rencontre importante.  »Ladjibrouma1″ a ouvertement menacé les membres de la nouvelle équipe gouvernementale de limogeage pur et simple. Tel le père qui fait la leçon à ses fils, IBK a saisi cette occasion pour renouer avec les menaces à tout bout de champ qui  exaspéraient le peuple.

« Je ne tolérerai aucun écart vis-à-vis de ce gouvernement », a-t-il fulminé avant d’embrayer : « Au moindre écart monsieur le premier ministre je vous appellerai à un remaniement ministériel immédiat ». Visiblement inspiré dans ses menaces, IBK, tel le boss à ses subalternes a mis en garde les ministres qui mettront en cause son choix porté sur le chef du gouvernement. Comme si cela ne suffisait pas, « Ladjibroum 1 » sur un ton péremptoire, tel un père parlant au nom de son enfant mineur, ajouta en se tournant du côté son nouveau poulain, « Quiconque s’aviserait à mettre votre autorité en cause ou en doute le saura à ses dépens ». Avec une dose de gloriole dans la voix, il fustigea ensuite chaque ministre du regard comme pour dire « c’est moi le chef ici  ».

Le locataire de Koulouba n’a pas encore finir d’imposer ses désirs les plus reculés à ses ministres dans une pratique propre à sa personne dénudée de tout respect et considération. Après que le Mali a accédé au rang des pays champions de fausses déclarations et de fausses promesses, il adhère inéluctable au système totalitarisme embelli d’une démocratie à la merci du chef de l’Etat. Il est inacceptable qu’en ce 21e siècle, un président de la République ne témoigne ni respect, ni  considération à l’égard des hommes qui se battent pour la réussite de son mandat.

Adulé par certains et craint par d’autres, l’homme fort de Koulouba représente aujourd’hui une épine dans le pied des Maliens.

 »Ladjibrouma »1: Surnom péjoratif donné à IBK

Moussa Magassa


Haïti : La liberté d’expression à l’épreuve du séisme, « je suis Haïti »

Cinq années après le séisme à Haïti, il reste encore beaucoup de travail dans les domaines de la construction, de l’éducation etc. A l’image de la campagne de soutien aux journalistes de Charlie Hebdo, je suis tenté de soutenir avec le même dévouement  la population haïtienne . Après que j’ai été Charlie, je suis Haïti aujourd’hui…

Haïti après le séisme en janvier 2010. Photo Google
Haïti après le séisme en janvier 2010. Photo Google

Le 12 janvier 2010 à 16 heures 53 minutes précise (heure locale), Haïti tremblait sur les secousses d’un séisme qui faisait plus de 230 000 morts et 220 000 blessés en seulement 2 minutes et 30 secondes. Des hommes et des femmes ont péris ce jour sous les décombres du tremblement de terre. Aussi diffèrent d’un attentat terroriste ou d’un carnage lâche et barbare tel celui perpétué contre les journalistes de Charlie Hebdo le 7 janvier dernier, le séisme survenu en janvier 2010 à Haïti a également attiré l’attention de la communauté internationale. Cette tragédie qui cinq ans après surgit dans les têtes comme si c’était hier pose des préoccupations sur la reconstruction du pays. Des questions auxquelles chacun de nous peut apporter une réponse parce que la voix de tous compte sur le dos de ce monde, du plus important individu au supposé insignifiant.

Nous nous sommes tous tenus debout, tous exprimant le ras-le-bol de ces fous de Dieu qui pour un rien donne la mort à des innocents. De par le monde entier, de l’Afrique à l’Europe en passant par l’Amérique et l’Asie, tous dans notre diversité mais unis comme une seule et même personne, nous avons témoignés notre compassion au journal satirique Charlie Hebdo. Non pas qu’ils sont plus important que les morts au Mali, au Nigeria, en Centrafrique, en sierra Leone, au Liberia ou en Haïti, mais pour la simple raison que la mort à des occasions près nous réunir toujours  par son humilité.

Haïti Cinq après le séisme. Photo AFP
Haïti Cinq ans après le séisme. Photo AFP

Aujourd’hui, à l’heure où j’écris ce billet des hommes et des femmes sont en train de mourir. Il y a cinq ans, Haïti comptait par millier ses morts après le passage du séisme. Une tragédie qui a interpellé le commun des mortels sur le caractère éphémère qu’est notre existence. Après cinq ans du passage du séisme dans ce pays, tout reste encore à faire. A l’image de la campagne de soutien à Charlie et ses collègue à travers ces trois mots « je suis Charlie » qui devenu historique, je témoigne en ce jour à tous les victimes du séisme de 2010 en Haïti, aux disparus et aux blessés qui portent encore les séquelles de cette tragédie, ma compassion sans faille. Si cela peut faire plaisir ou témoigner ma loyauté alors j’affirme tout comme c’était le cas pour Charlie que « je suis Haïti ». Oui je le suis, je suis les victimes de Boko haram au Nigeria, je suis les morts de Nampala au Mali, je suis les victimes de Beni en Centrafrique, je suis les étrangers expulsés d’Angola dans des conditions inhumaines, oui je suis tout cela parce que je suis un être humain.

Il n’y a aucune différence entre cette vie et la suivante parce que nous sommes nés de la précédente. Tout comme, n’importe quel jour en vaut un autre pour mourir parce que l’on ne vit ni dans son passé ni dans son avenir, on a que le présent. En tant que tel je rends hommage à tous les morts à travers le monde entier et ceux de Haïti précisément en espérant que PLUS JAMAIS ÇA en Haïti.

Je suis Haïti…

Moussa Magassa


Même à Bamako, « nous sommes Charlie »

Après l’attaque meurtrière du journal satirique Charlie Hebdo, les campagnes de compassion et de soutien dans le monde entier en trois mots « je suis Charlie », n’ont nullement pas laissé indiffèrent le citoyen lambda ici à Bamako.

Écriteau de soutient à Charlie Hebdo. Photo google
Écriteau de soutient à Charlie Hebdo. Photo google

Des hommes sont morts, des journalistes en particulier pour avoir faire leur travail. Ils sont morts pour avoir usé de leur plume, seul moyen d’expression qui leur définissait. Ils sont morts par ce que des individus mal intentionnés ont décidé de mettre fin à leur existence sous prétexte qu’ils sont frustrés. Deux hommes précisément, accueillis et reconnus par le peuple français et scotchés d’un statut particulier ‘’nationalité française’’. Et Dieu créa le monde en sept jours ! Et ils tuèrent douze personnes un sept janvier. Aucun qualificatif n’est de trop pour dénoncer cette boucherie ignoble. Comment peut-on opposer des armes à feux à des crayons ? Comment peut-on opposer la cruauté à des convictions? Comment peut-on opposer la mort à la satire ? A toutes ces questions, une même réponse dans la capitale bamakoise, ‘’c’est cela la barbarie humaine, c’est un acte  ignoble, cruel, barbare lâche et inhumain’’ qui a été perpétué contre des hommes sans défenses. Et même si certains se clament ne pas être Charlie mais plutôt « je suis Nampala »1 et que sais-je encore, le fait est que cette situation ne laisse indifférent personne au Mali.

 

Des journalistes hier à l'ambassade de France à Bamako. photo google
Des journalistes hier à l’ambassade de France à Bamako. photo google

Le musulman que je suis a aujourd’hui mal de faits criminels imputés à sa religion. Ai-je mal compris que l’islam c’est la paix ! Ai-je mal appris que le cœur du prophète Mohamed a été sculpté dans la compassion ! Ai-je mal assimilé le coran qui prône le respect des croyances individuelles ! Ma profession de foi (shahadda) est certes éternelle mais face à des tueurs, je refuse de casser ma plume. J’avoue avoir honte des actes de mes coreligionnaires et être fier de mon métier de journaliste blogueur. Si « une vie sans religion est une vie sans principes et une vie sans principes est comme un bateau sans gouvernail » alors je refuse que ce gouvernail soit entre les mains des criminels d’autant que le véritable djihad combat les pulsions et passions de l’âme dans l’optique d’humaniser l’homme pour un monde meilleur.

 

La boucherie ou mieux le carnage de Charlie Hebdo fait peur. Le Mali qui peine jusque-là à bouter hors de son territoire les terroristes qui soufflent le froid et la chaleur dans son septentrion est désormais averti, sans oublier le tract envoyé par le groupe Ansar Eddine menaçant les forces armées internationales et les forces locales à Kidal. En attendant, moi je suis et reste entièrement Charlie, sans nul doute nous le sommes tous au Mali, « au Mali nous sommes également Charlie ».

Moussa Magassa


C’est se jeter par-dessus d’un immeuble qu’être journaliste au Mali

Image illustrative. Photo web google.com
Image illustrative. Photo web google.com

Être journaliste au Mali c’est accepter d’être l’être le plus méprisé de toute la société avant même les hommes politiques car eux savent comment acheter le silence. Par contre un journaliste, je ne parle nullement pas de ceux-là qui plient l’échine face au pouvoir suprême de l’argent étiquetés de « journalistes alimentaires », non, mais de ceux-là qui désirent faire leur boulot dans le professionnalisme le plus complet qu’il existe, oui ceux-là sont traités comme des chiens à la recherche de l’os providentiel.

« Bonjour Monsieur, je suis du journal du Mali » par exemple, est la formule sacrée à travers laquelle l’on aborde nos officiels quand on a la fâcheuse chance d’en rencontrer un, lors d’une conférence de presse ou de tout autre évènement similaire. Impossible pour vous de continuer si vous avez d’autres questions parce qu’ils se dérobent aussitôt trouvant pour excuse, « je ne me suis pas préparé, désoler !» ou encore, « passez à mon bureau plus tard ». Autant de manœuvre pour vous dire, non je n’ai pas le temps à vous consacrer, vous, membre de la presse locale. Et si vous décidiez, de faire comme il vous l’avait suggéré tantôt, je veux dire passer à son bureau, là vous vous rendez véritablement compte qu’en tant que journaliste vous n’êtes d’aucune autre utilité que le préjugé d’emmerde multiple et de rejet de la part de ces dames engraissées, sans le moindre savoir vivre qui leur serve de secrétaire à tout faire.

Par contre, lorsque c’est David Baché de TV5 Monde ou Serges Daniel de RFI ou encoreAllou Diawara de BBC, l’occasion est donc de taille pour une interview. Toute suite l’étau se desserre face à l’occasion rêvée de passer sur les antennes d’une chaine internationale. Pour rien au monde ces dirigeants n’échangeraient cette occasion même contre une nuit à Las Vegas.

Mais pourquoi, une telle approche face aux journalistes locaux ?
Les raisons sont simples. Ce n’est nullement pas parce que les uns et les autres sont peut-être mieux formés que les nôtres, non ! C’est encore moins parce que le journaliste malien n’est point capable de faire un rapport digne du nom qui ferait le point d’un évènement quelconque, non ! ‘’Nous affirmons sans se tromper’’ que c’est parce qu’au Mali plus personne n’accorde de l’importance à nos chers journalistes de la presse locale. Encore mieux, le journaliste au Mali, n’est aux yeux de beaucoup de personnes qu’un vulgaire citoyen scotché d’un statut fort rejeté et largement critiqué à bout de champs. Alors pourquoi, les tendances changent –elles quand il s’agit du journaliste international.

Image illustrative. Phot web. google.com
Image illustrative. Phot web. google.com

Le complexe, c’est cela le hic chez le citoyen lambda qui explique de long en large tous ces préjugés à l’égard des journalistes maliens. Un état d’esprit fort difficile à cerner chez nos politiciens qui semble-t-il représentent les cerveaux de la société vue qu’ils occupent des postes hautement influents et stratégiques. Même là, la balle ne semble pas passer. Contrairement à notre confrère David Baché, un journaliste malien passe pour un emmerdeur à qui l’on n’a nullement le temps à accorder dans l’exercice de ses fonctions. La preuve, le chef d’Etat n’a pas daigné jusqu’aujourd’hui donner une explication face à la réprobation du peuple lors de l’échange des prisonniers djihadistes contre Serge Lazarevic. Or, dans ce même sillage, il ne sait point gêner à répondre aux questions d’un journaliste de RFI, ce qui lui valait le titre du président le plus invectivé de l’histoire du Mali à seulement deux années de son quinquennat.

Par bécarre et par bémol, le Mali demeure toujours ce pays où rien ne change mais où tout est différent parce que son peuple souffre d’une inertie radicale et d’un manque de patriotisme poussé au paroxysme et aussi parce que ses dirigeants appréhendent l’homme de couleur comme la solution mère aux problèmes de la société malienne. Alors, il n’est pas étonnant que mon pays souffre du mensonge et de l’hypocrisie de ses gouvernants qui manquent d’amour propre envers soi-même.

Moussa Magassa


Le 31 Décembre à Bamako, le pouvoir d’achat fait défaut.

Les fêtes de fin d’années se succèdent sans grande considération aux yeux du citoyen lambda, tel l’eau qui coule sur le plumage d’une volaille. Le 31 décembre qui à l’accoutumé dénote les instants de festivités, n’en n’est malheureusement rien cette année. Ecoutons l’avis des Bamakois.

Un groupe de personne en conversation. Photo web
Un groupe de personne en conversation. Photo web

 

Nous sommes à Kalabancoro, un quartier populaire de la capitale. Sur la nationale du 30mètre, des motocyclistes en mettent pleins les yeux, un jakarta par ci et un autre par là. Tous pressés courent, rejoindre leur service. Dans l’air aucune impression d’une prochaine fête à célébrer. Le bissaba nikelé1 est loin d’être une préoccupation pour beaucoup. Un peu plus loin, un groupe de jeunes assis face au goudron autour d’un thé approuve le sujet d’un micro trottoir. Boukary, le chef de grin, déroule « ‘’méché walaye’’2, actuellement nous n’attendons que demain soir pour mettre le feu à Bamako avec nos go ». Fidel, jeune homme d’environ 14 lunes, avouait dans un nuage de fumée qu’il avait laissé échapper de la bouche une seconde plutôt « Moi mon père dit qu’il n’a pas d’argent à me donner pour que j’aille faire la fête le soir du bissaba nikele, mais ‘’walaye dangan dhé né bena toyi 3‘’». Il venait de déclarer qu’il aurait de l’argent à tous les coups et ce même sans l’accord de son père. Difficile de faire une analyse crédible avec ces jeunes qui ne pensent qu’à faire la fête, me suis-je dis.

L’ACI 2000, zone du business, quartier des affaires, sous un hangar trois hommes et une femme discutent comme par coïncidence du même sujet. Ousmane, administrateur, se confie « 2014, nous le savons tous est l’année la plus difficile qu’a connu le malien. Plus personne ne mange à sa faim, on se contente du minimum pour survivre ». Assa Diallo, secrétaire de la même boîte, qui depuis un moment ne se contenait plus, entama « les fêtes de fin d’année, une belle bêtise oui. Aucune fête, soit –elle musulmane ou chrétienne n’a été célébré comme il le faut cette année à Bamako. L’argent manque comme les larmes dans les yeux d’un délinquant habile. Alors le bissabani kele, c’est fichu cette année ». Bob, comptable, sirotait toujours dans le bol à café qui semblait vide depuis un moment, interpelle en détaillant « Les gens souffrent, il n y’a pas à manger parce qu’il n y a pas, d’argent. Des sommes colossales sont investies dans des avions alors que nos ventres sont vides. Le pouvoir d’achat est misérable parce que nos dirigeants ont préféré détourner les fonds publics plutôt qu’investir. Alors que pouvons-nous attendre des fêtes de fin d’année si ce n’est que néant. Le peuple a intérêt que 2015 soit différent ». Un coup de gueule qui aura étalé les intentions et indignations de ces personnes.

Image illustrative. Photo web
Image illustrative. Photo web

Hamdallaye ACI, des motocyclistes attendent désespérément, que Samba, chef mécanicien se penche sur le sien. Gaie et content d’avoir trouvé un sujet de conversation qui leur ferait oublier cette insupportable attente, ladji, marabout guérisseur, ne cache pas sa déception « Avant, même nous les vieux savions quand c’était l’approche du 31 décembre parce que les enfants rapportaient à la maison beaucoup de poulet. Mais aujourd’hui, mon fils c’est grâce à toi que j’ai su que demain, c’est le 31 décembre. Plus personne ne fait allusion à cette fête simplement parce que les temps sont durs ». Alassane Touré, fonctionnaire à la retraite qui avait ricané à la déclaration de laji se confessa «votre situation est beaucoup meilleure que la nôtre ladji. Toi et Samba avez au moins trois à quatre clients par jour alors que moi j’ai que ma misérable pension à partager entre mes quatre épouses. Alors, il est fort logique que nous ne parlions pas de fêtes chez nous, cette année encore ».
Des confidences pour certains, des avis pour d’autres, tous, pleins l’année 2014 et son cortège de marasme économique tout en espérant que 2015 soit meilleure.

1. « bissaba nikelé » expression désignant le nombre 31 comme pour dire le 31 décembre.
2. « méché walaye » prononciation courante de monsieur et jurer au nom de Dieu.
3. «walaye dangan dhé né bena toyi » expression courante en bamanakan au Mali faisant foi d’atteindre l’objectif assigné.

Moussa Magassa.


Les mariés se cachent pour dormir (1)

De plus en plus d’hommes mariés se cachent pour aller au lit. Ils vivent le un calvaire en couple. Alors, ils se consolent en se jetant dans les bras d’une autre sans regret. Leur refuge : les « grins ». Les «grins» autour d’un thé sont des lieux de détente pour bon nombre de pères de famille.  Après une journée de travail acharné, ils viennent se ressourcer loin des épouses devenues désormais des monuments à éviter.

Bande dessinée qui illustre largement le reportage. Photo Web
Bande dessinée qui illustre largement le reportage. Photo Web

Les « grins », ces espaces de rencontre à Bamako grouillent de monde en été comme en hiver, de jour comme de nuit. On y joue à la belote, aux cartes, à la pétanque, etc. On y boit du thé jusqu’à plus soif. On y parle de politique, de football et surtout d’escapades masculines. Entre hommes, le courant passe. Sans tabou, ils se confient et se consolent. Loin des oreilles indiscrètes de leur femme, les hommes trouvent un minimum de bonheur et un maximum de soutien ici. « Je suis chef de service dans un ministère et chef de grin dans mon quartier. Je donne le prix du thé à mes amis, règle leurs problèmes quotidiens. En retour, ils me tiennent compagnie jusque tard le soir et arrangent mes rendez-vous avec la copine. Je refuse de rentrer tôt. Après le travail, je fais un crochet à la maison pour me changer puis je rejoins le grin. J’ai l’opportunité d’aller prier, de voir ma douce copine et de m’assurer que madame s’est endormie avant mon arrivée » détaille Abou, cadre de l’administration. Son ami, Bob, qui a pris des coups de rides embraye « à la maison, les femmes ne font que poser des problèmes. Elles ne savent pas discuter, elles se disputent. Elles ne savent pas chérir, elles nous pourrissent la vie alors mieux vaut rester ici jusqu’à des heures tardives et à l’aube on se rend à la mosquée sinon tu termines la journée par des piaillements et tu la commences par des récriminations. Nos maisons sont des enfers dorés et si tu parles de divorce, les parents te conseillent de persévérer, c’est triste ».

Image d'illustration. Photo Web
Image d’illustration. Photo Web

Dans cet autre grin situé en pleine capitale, les hommes jouent à la pétanque, aux cartes, au damier et au scrabble. Ils occupent un espace vert bien aménagé, éclairé et surveillé. Ils semblent bien organisés et ont même engagé un gardien. Tous salariés, ils cachent leur déception sentimentale. Ils viennent de plusieurs quartiers pour passer du bon temps et recevoir leurs copines. Zoumana Fofana, propulsé chef de grin, approuve le sujet du reportage et déroule « nos épouses sont des « tchoroni »1, de véritables perroquets qui parlent sans arrêt raison pour laquelle nous les fuyons pour le grin. Je vous jure que même pour jouir du lit conjugal il faut négocier et avec des risques d’insatisfaction donc nous avons préféré constituer notre bande de petites copines, louer une villa et refaire nos vies. Faute de pouvoir nous en séparer, nous souffrons à la maison et jouissons de la vie dehors. Les femmes sont mortelles, elles ont une cervelle à la place du cerveau or, avant le mariage elles n’étaient pas comme ça. Dieu nous comprendra », a-t-il ajouté comme pour se justifier.

Bouaré, capitaine de son état, avoue : « Je suis officier, mais à la maison, je suis un mouton dominé qui courbe l’échine face à une femme bagarreuse. Elle parle, épie, suspecte et voit le mal partout. Je lui ai même trouvé une petite sœur que je lui cache, car si elle l’apprend je suis mort, alors avant de mourir je profite de la vie. Mon ami, avec une femme souris, il faut se prémunir ». C’est quoi une femme souris ? Bouaré nous invite à siroter un petit verre avant toute explication !

1. « tchoroni » personne ou chose qui tire davantage vers le bas.

A suivre…

Mousssa Magassa/ Makhtar Diop


L’attaque de Peshawar : ces talibans qui se moquent d’Allah

Tuer et évoquer l’islam pour se justifier est une attitude audacieuse dont se réclament les talibans pakistanais après le carnage à Peshawar. Un drame qui a coûté la vie à 141 personnes dont 132 enfants. Chaque vie est importante est nul n’a le droit de tuer.

Le saint coran contenant les paroles d’Allah. Photo Web

« Allahu akbar », c’est par cette formule hautement sacrée et invocatrice que des individus étiquetés d’une appellation péjorative,  »terroristes » s’adonnent à une bassesse sans nom. Cette phrase est employée par tous les musulmans (les bons comme les mauvais) dans de nombreuses circonstances : notamment expression de joie et de louange ou par exemple pour souligner les « miracles » de la nature ou la grandeur de Dieu dans les bienfaits tirés de la nature et la soumission de tous les hommes aux lois naturelles (la mort). Elle peut également faire figure de cri de guerre. C’est certainement, cette dernière option qui sert d’arme de destruction aux esprits belliqueux, à ces hommes dont la croyance à l’islam souffre de perdition et de dogmatisme obsolète. Comme un ballet de lâches, les talibans pakistanais se sont encore une fois attaqués à des individus dans la fleur de l’âge, sans défense aucune et des innocents ; des écoliers.

Des parents éplorés lors de l'attaque de Peshawar. Photo web
Des parents éplorés lors de l’attaque de Peshawar. Photo web

141 morts dont 132 enfants, tous des enfants de militaires. C’est cet acte inhumain qu’ont commis les talibans pakistanais en attaquant dans la matinée du mardi 16 décembre une école à Peshawar. Les qualifier de ‘’sauvages ‘’, ne serait nullement une exagération. Ils entendaient ainsi répondre à l’offensive lancée en juin par l’armée contre ses bastions du Waziristan du Nord, dans les zones tribales pachtounes frontalières de l’Afghanistan.

Doit-on tuer au nom d’Allah ?

Sans aucune intention de blasphémer, ceux qui tuent aujourd’hui, ceux qui décapitent les otages innocents et exécutent leurs propres coreligionnaires semblent ignorer ce terme : le Miséricordieux (Al-Rahman), présent dans le début de chaque sourate. Je ne suis pas certain qu’ils aient une connaissance approfondie du Coran non plus, sinon ils tiendraient compte de ce qui a été révélé à Mohamed, le messager d’Allah pour les croyants, dans la continuité des dix commandements dont celui-ci : « Tu ne tueras point ! ». Malheureusement, ils ont une mauvaise interprétation des versets 89 et 90 de la sourate 4 (An-Nisaa).

Des hommes transportant des corps après le carnage de Peshawar. Photo web
Des hommes transportant des corps après le carnage de Peshawar. Photo web

Les talibans pakistanais interprètent le Coran de manière erronée et déformée, car ils ignorent le contexte des versets et ils le font soit par négligence pure, soit par dissimulation délibérée. Une religion ou dois-je dire un musulman qui ne respecte pas la vie n’a donc aucune raison d’être, même s’il tient lieu d’idéologie comme c’est malheureusement le cas dans beaucoup de pays musulmans. Au nom d’Allah on ne peut assassiner et cette barbarie ne se donne même pas la peine de cacher son vrai visage en se contentant de cacher le visage des femmes. Comme disait Malraux, « Peut-être une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut qu’une vie ».

Moussa Magassa.


Lorsque les coutumes ancestrales empiètent sur les droits de la femme malienne

Image illustrative. Photo web
Image illustrative. Photo web

Nous n’apprenons rien à personne quant à la formation du mariage au Mali autant en zone rurale qu’urbaine. Pour ceux qui voudraient un diagnostic complet sur le sujet, un livre, celui de Solène LARDOUX intitulé, Le mariage au Mali témoignages, publié aux éditions l’Harmattan. L’auteur y propose les synthèses de cinquante-neuf entretiens individuels lesquels ont eu lieu soit en langue bambara, peule, maure, tamasheq ou sonrhaï, soit en français mais tous menés par elle assistée d’un enquêteur ou d’une enquêtrice interprète. Des témoignages souvent bouleversants ou drôles mais toujours profondément humains. Un livre à lire absolument.
Outre cet aspect, un autre fait peu connu du public s’impose par son caractère notoire de violation des droits de la femme africaine, mérite une attention particulière. Sans vouloir mettre en cause les biens faits de la coutume entant qu’africain, force est de remarquer que parfois l’application de quelques préceptes outrepasse la légalité et empiètent par la même occasion les droits du citoyen lambda en général et de la femme africaine en particulier. Beaucoup en lisant à travers ces lignes sans avoir vu le titre penserait toute suite à l’excision. Certes, elle est l’une des pratiques coutumières qui ces dernières années, a fait l’objet d’une campagne de lutte pour la préservation des droits de la femme mais elle ne demeure malheureusement pas la seule.

Image illustrative. Photo web
Image illustrative. Photo web

Le lévirat et le sororat sont des pratiques très fréquents dans les familles musulmanes en générale et ce dans beaucoup de pays africains. Elles consistent pour la femme du défunt d’être reconduite dans le foyer du frère de celui-ci généralement le cadet ; le lévirat ou pour la sœur de la défunte de jouer les rôles de la mariée qu’était sa défunte sœur auprès de son époux; le sororat. Ces cas sont certes différents mais ils ont néanmoins en commun « la femme ». Tel une balle de baseball, la femme passe d’une main à une autre et ce sans aucune célébration solennelle concrète même si l’on a tendance à attendre que ceci constitue un nouveau mariage. La législation malienne qui régit les droits des personnes et de la famille, bien que modifiée récemment ne reconnait nullement ces aspects coutumiers. Autrement dit, le lévirat et le sororat ne sont point reconnus juridiquement. Cependant, cette pratique reste toujours d’actualité aussi bien qu’au Mali que dans plusieurs autres pays africains. Comme ce fut le cas avec l’excision dont beaucoup l’ont assimilé à un précepte de la religion islamique pour en justifier les actes, ce qui n’en demeure moins plus vraie que le lévirat et le sororat n’en sont. En d’autres termes, ni l’excision, ni le lévirat et le sororat ne sont des exigences de la religion islamique mais plutôt des comportements qui à force de se répéter au fil des ans, se sont constitués en coutume pour certains peuples.

Image illustrative. Photo web
Image illustrative. Photo web

Autre pratique similaire au lévirat et au sororat.

Des pratiques de ce genre il en existe énormément au Mali. Selon nos sources, dans le cercle de Bougouni existe un village dans lequel aucune distinction n’est faite entre les épouses des frères d’une même famille. La ou les femmes du cadet sont celles de l’aîné de telle sorte que plaise aux uns et aux autres de choisir celle chez qui il voudrait passer la nuit. Ainsi les sandales au seuil de l’entrée de la maison servent de signe de présence, et l’autre n’a plus qu’à se diriger vers une autre épouse y compris celles de son frère. Cette façon d’agir selon nos sources vise à lutter contre la distinction entre progénitures en renforçant ainsi les liens familiaux. Un aspect qui aux yeux de la loi est formellement interdit créant un fossé profond entre les règles de droit et leur applicabilité au Mali.

Moussa Magassa


Assemblée Nationale du Mali: Clash entre députés et quatre ministres du gouvernement

La séance plénière qui s’est tenue jeudi 4 décembre à l’assemblée nationale fut intense. Le projet d’ordre du jour prévoyait quatre (4) questions orales, des questions d’actualités auxquelles les ministres Thierno Hass, Bouaré Fily Sissoko, Sada Samaké, Ousmane Koné lèveront la voile en présence du chef de gouvernement…

Vue du parlement malien au cours d'une session. Photo web
Vue du parlement malien au cours d’une session. Photo web

Jeudi 4 décembre dans la salle Modibo Keïta s’est tenue la séance de l’Assemblée Nationale avec à l’ordre du jour des questions orales, des questions d’actualités et des délibérations sur des projets de lois toujours sur la table des élus. Quatre ministres en présence du premier ministre, Moussa Mara ; chef du gouvernement se sont priés à la volonté des représentants du peuple. Le premier à passer à la casserole fut le Ministre Amadou Thierno Hass Diallo du département des affaires religieuses et du culte. Il fut interpellé par l’honorable Llias Goro de Douentza sur l’organisation et la gestion du Hadj 2014 par la filière gouvernementale, qui à travers son intervention a estimé, que le pèlerinage ne fut qu’un fiasco. « Nous assumons les insuffisances et je vous mets à l’aise. Au prochain pèlerinage vous serez de la délégation(…) et il y aura des améliorations », a dit le ministre. Un premier interrogatoire qui souligne le gouvernement a failli à sa mission. Ce fut ensuite Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’économie et des finances d’apporter des éclaircissements sur la situation de la Base pour l’équipement des transports routiers du Mali (Betram-SA), passée aux mains d’un repreneur. A ces questions de l’honorable Oumar Mariko de Kolondièba, la ministre dira qu’il était indispensable que les choses se passent dans la légalité et que c’est ce que son département s’attèle à faire. Un avis partagé par celui-ci bien que surprenant de la part de l’honorable.

Sur un tout autre plan, les ministres Ousmane Koné de la santé et Sada Samaké de l’intérieur seront interpellés sur deux grands thèmes à l’actualité au Mali ; Ebola et le Recensement à vocation d’état civil (RAVEC). Nombreux sont les députés qui interviendront sur le cas d’Ebola, des questions sur le dispositif sécuritaire, la fermeture provisoire des frontières, le laxisme du gouvernement quant au constat sur le territoire malien des malades venus de la Guinée… furent les questions auxquelles le ministre fut sommer de s’expliquer. Ce fut encore de la routine, des éléments de réponses non étrangers au citoyen lambda. Quant au RAVEC, c’est l’honorable Amadou Awa Gassama de Yélimané qui fut le premier à ouvrir les hostilités. Il dirigera son interrogation sur les mauvaises conditions dans lesquelles se sont déroulés la seconde phase du RAVEC, des citoyens soudoyés par les agents de recensement, le délai de clôture du dit recensement, l’exigence d’un acte de naissance, les deux milliards prévus dans le budget 2015 pour le RAVEC, sont les préoccupations auxquelles le ministre Sada Samaké s’est vu exposé. « Un milliard neuf cent millions seront investis dans la pérennisation des cartes NINA afin de permettre aux citoyens non encore recensés de se munir d’une carte d’immatriculation nationale », a répondu le ministre avant de poursuivre, « L’acte de naissance parce que nous voulons éviter la possession de données erronées et aussi ne pas permettre aux étrangers d’acquérir des documents administratifs maliens ». Il terminera en rappelant que le coût total du RAVEC est de seize milliards cinq cent quatre-vingt-cinq millions (16.585.000.000 Fcfa). Ce fut enfin le tour du premier ministre de prendre la parole en insistant sur le fait qu’il est important de ne pas baisser la garder face à Ebola, « N’allons pas vite en besogne, nous devons toujours rester vigilant ».

Moussa Magassa


Can 2015 : Le Mali dans le groupe de la ‘’mort’’ (Henryk Kasperczak)

Un fervent supporteur. Photo web
Un fervent supporteur. Photo web

La Confédération africaine de football (CAF) a procédé au tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations 2015, ce 3 décembre 2014 en Guinée équatoriale. Ce fut une surprise malencontreuse pour la sélection malienne qui devra affronter la Côte d’Ivoire d’Hervé Renard, le Cameroun de Volker Finke, et la Guinée de Michel Dussuyer lors de ce grand tournoi africain qui se déroula du 17 janvier au 8 février 2015 en Guinée équatoriale. C’est la crainte chez les fervents supporters des aigles quand on sait les conditions dans lesquelles cette équipe s’est qualifiée. En effet, les Aigles ont attendu la dernière journée des éliminatoires pour valider leur ticket en battant les Fennecs d’Algérie au Stade du 26 Mars de Bamako par 2-0. Un supplice pour les aigles du Mali qui sont arrivés malgré tout à faire partie des 16 pays qualifiés. Cependant, la position qu’occupe les aigles dans le fameux groupe D, est loin d’être satisfaisante pour les maliens. « On n’a pas été gâtés par le tirage. Comme on le dit souvent, on est tombés dans le  » groupe de la mort « », a dit Henryk Kasperczak, le sélectionneur du Mali, interrogé sur les antennes de RFI. Une inquiétude certainement motivée. Il est vrai que les deux dernières CAN ont été des réussites pour les aigles avec la 3ème place à chaque fois mais cette 30ème édition de la coupe des nations africaines s’annonce plutôt difficile pour le Mali. Selon les sélectionneurs des équipes en challenge, tous reconnaissent le fait que c’est une poule difficile, « C’est une poule difficile. Mais elle le sera pour chacun d’entre nous », a dit Hervé Renard, sélectionneur de la Côte d’Ivoire, avant de poursuivre, « la chose très positive, c’est qu’on sera basés à Malabo. Au moins, je connais cette ville, et la Côte d’Ivoire aussi ».

La sélection malienne de Henrik Ka pour la CAN de 2015. Photo web
La sélection malienne de Henrik  Kasperczak pour la CAN de 2015. Photo web

Un avis qui donne à réfléchir car on se rappelle, à la finale de la CAN 2012, la Zambie entraînée par le même sélectionneur et la Côte d’Ivoire avaient joué à Malabo. Cette ville semble donc le lieu approprié pour les éléphants de la Côte d’Ivoire et son sélectionneur Hervé Renard. C’est également l’avis de Michel Dussuyer, sélectionneur de la Guinée ; l’équipe la plus faible de cette poule semble-t-il, « C’est une poule compliquée. Pour nous, c’est un challenge très excitant de se frotter à ces équipes du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Mali. On aura donc à cœur de bien figurer. Des matches excitants nous attendent. On a déjà hâte d’être au mois de janvier ». Ainsi, toutes les équipes se disent à la hauteur pour relever ledit challenge prévu dans un mois environ. En attendant le match Mali- Cameroun, premier match de la CAN, prévu pour le mardi 20 janvier à 19h à Malabo en Guinée équatoriale, le suspense reste de mise pour les supporteurs des aigles.

Moussa Magassa


Mali numérique 2020: les ambitions du gouvernement

 

Les officiels dans la grande salle du CICB à Bamako. Photo  web
Les officiels dans la grande salle du CICB à Bamako. Photo web

Faire du Mali un pays fortement ancré dans la technologie d’ici cinq ans est l’objectif que s’est assigné le Ministère de l’Economie Numérique de l’Information et de la Communication du Mali, sous la direction du Ministre Mahamadou Camara. Cette ambition a conduit le Ministère à élaborer un document nommé stratégie Nationale de Développement de l’Economie Numérique qui a fait objet d’amendements les 27 et 28 novembre 2014 au Centre International de Conférence de Bamako. L’ouverture des concertations a été présidée par le Premier Ministre, chef du gouvernement, Moussa Mara et son collègue Mahamadou Camara. Je veux du concret, a dit le Premier Ministre lors de son allocution. Une telle requête que les participants se forceront de satisfaire durant ces deux jours. Il est à rappeler que ce sont plusieurs cadres maliens qui ont échangé sur les dispositions que contient le projet.

Internet à travers tout le Mali, même en zone rurale, l'objectif du numérique 2020. Photo web
Internet à travers tout le Mali, même en zone rurale, l’objectif du numérique 2020. Photo web

Le document a été élaboré autour de six (6) axes, dix-neuf (19) initiatives et soixante-six (66) actions. Les six axes qui sont : généraliser l’accès aux réseaux et services numériques, développer la production et l’offre de contenus, développer les usages et les services numériques, développer l’industrie du numérique, constituer le capital humain et enfin instaurer la confiance numérique ont été partagé entre trois groupes de travail dont un rapporteur  fut chargé de faire un rapport le vendredi 28 lors de la clôture. Les débats furent denses et parfois même houleux car dira- t-on, c’est un problème malien auquel tout malien a son mot à dire. Des propositions ont été faite, des amendements portés sur le texte initial. Selon monsieur Bamba Ousmane ; juriste spécialisé en droit des TIC, ce document est une innovation majeure pour le Mali parce qu’à l’instar de certains pays de la sous-région, le Mali est encore en retard. Bien que l’initiative semble excellente il n’oubliera pas de marquer son inquiétude, une telle initiative est certes salutaire mais les fonds constituent un problème, a-t-il dit.

Une crainte bien fondée quant à l’ampleur de l’initiative. Quant à monsieur Haïdara ; coordinateur informatique du Ministère de la Réconciliation Nationale, l’objectif de cette stratégie est de permettre à l’Etat de générer des ressources donc le Mali a tout à gagner en allant dans ce sens a- t-il affirmé. Une direction que le Ministère de l’Economie Numérique de l’Information et de la Communication entend conduire le gouvernement tout améliorant et renforçant le contenu dudit document à travers les différentes recommandations et propositions avancées par les participants. Le Ministre Mahamadou Camara lors de la clôture de cette session remerciera les participants tout en leur invitant à s’impliquer d’avantage afin que ledit projet puisse connaitre de résultats satisfaisants. Rendez- vous dans cinq ans pour un premier bilan…

Moussa Magassa


Ah les filles à Bamako ! Première partie

Un homme a besoin d’une femme,  une femme qui l’aime, le respecte, car selon un penseur, il existe deux types de femmes. Il est des femmes qui sont faites pour éblouir, mais qui sont source de souffrance, puis il en est d’autres qui bien que discrètes assurent à l’homme une vie tranquille.

Les jeunes filles de Bamako sont assimilables à ces filles écervelées miraculeusement parties loin à l’école, portant généralement de petites lunettes blanches, se faisant violence pour paraître assimilées à des Occidentales et qui ont la manie de s’écrier  »c’est ma vie » même quand on leur demande si leur père va bien (selon les paroles de Malick Coulibaly). En effet comme le disait l’autre, le mimétisme exagéré ne peut que conduire à un abandon de soi ou à une perdition pure et simple. Le principal souci de la jeune fille bamakoise n’est point ses études loin de là, ce qui la préoccupe c’est comment se faire un max de fric sans pour autant dépenser la moindre énergie. Ainsi, les boutiques de cosmétiques et vêtements sont toute suite convoitées ; une des raisons pour lesquelles le commerce au Mali est en pleine expansion. Une fois cette étape satisfaite, elles élaborent des stratagèmes en vue de tirer le poisson dans les filets. Le mieux à faire en ce sens selon les confidentes d’une camarade de fac, c’est cette méthode que je qualifie de (Rendez-vous anticipé). Elle consiste à se retrouver entre jeunes filles dans un lieu chic et luxueux surtout où se rencontrent des hommes riches.

Dans les restaurants et les boîtes de nuit de première classe, assises autour d’une table, elles usent ainsi de leur féminité pour attirer l’attention de celui sur qui elles auront porté leur choix. Le pauvre avec un peu de chance ne ferait pas attention à ces provocations, mais souvent il mord à l’hameçon et se fait avoir. Parce que toutes les occasions sont bonnes pour elles de lui soutirer de l’argent. Selon cette expression de Malick Coulibaly : « Lorsqu’elles en auront fini avec leur victime plus rien ne restera de lui (…), et il serait plus aisé de récupérer une épave au fond des Bermudes que de récupérer l’homme abandonné »

Histoire incroyable mais vraie…

Elle se nommait Rose, belle et sexy. Elle venait d’une famille modeste et était étudiante dans une faculté de la place. Jean quant à lui avait aperçu Rose en compagnie d’une amie de longue date du nom d’Awa et tomba littéralement sous les charmes de celle-ci. Awa fit les présentations à la demande de Jean. Après un petit moment, Rose amoureuse de la belle vie et de l’argent avoua à Jean qu’elle ne l’aimait pas vraiment, mais qu’elle appréciait ce qu’il avait dans les poches.

Femme africaine. Photo web
Femme africaine. Photo web

Jean à l’époque était marié et père de deux enfants. Délaissant sa famille,  il ne vivait que pour sa maîtresse, comblant tous ses caprices. Naïf, il espérait  faire d’Awa sa deuxième épouse, car il l’aimait avec passion. La générosité de Jean envers Awa et sa famille dépassait en réalité les attentes de celle-ci qui en profita toutefois.

Sur la demande de Rose, Jean détourna des fonds de l’entreprise où il travaillait. Pas moins de 10 millions FCFA dans le but de lui offrir un séjour à Paris. Son employeur se rendit compte du vol qu’avait commis son expert-comptable.

A son retour de  voyage, Jean fut arrêté et risqua même un licenciement pour faute lourde. Son employeur en décida autrement vu que celui-ci avant la rencontre de Rose, avait toujours été un travailleur exemplaire. Bien entendu, il devrait rembourser la somme en question ce qui le rendrait moins aisé.

Jean percevrait un salaire minimum chaque mois jusqu’au remboursement de sa dette. Rose ayant appris cela lui fit son adieu : « Mon cher petit ami, je crois que le temps est arrivé pour de mettre un terme à notre relation. Aujourd’hui,  tu n’as plus assez d’argent pour faire face à mes besoins. Ne sois pas triste ; c’est comme cela la vie ! »

Jean avait du mal à se remettre de cette rupture brutale. La mère de celui-ci informée, promit que Rose deviendrait qu’elle le veuille ou pas pour de vrai la femme de son fils…

A suivre…

Moussa Magassa


Ebola et humanisme : le Sénégal en fait deux pierres un coup

Des volontaires pour la lutte contre Ebola. Photo web
Des volontaires pour la lutte contre Ebola. Photo web

C’est le vendredi 29 août dernier que le Sénégal avait identifié son premier cas de malade d’Ebola. Il s’agissait, selon le gouvernement sénégalais, d’un jeune Guinéen qui aurait quitté son pays après avoir été infecté, alors que les frontières avaient été fermées fin-août. Ce dernier a été placé en quarantaine à Dakar, le même jour. Une situation plutôt inquiétante quand on connait les dangers que représentent la fièvre hémorragique à virus Ebola. Elle a conduit plusieurs pays africains à fermer leurs frontières tels que l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Cameroun, le Kenya, le Sénégal, la Côte d’Ivoire etc. Cette mesure loin d’être humanitaire a quand même été observé face au Libéria, la sierra Léone et la Guinée, les trois pays les plus endeuillés. Selon l’OMS, le nombre des victimes s’élevait aujourd’hui à 4950 morts dans ces pays. Il est à préciser que cette mesure sera levée plus tard tour à tour comme pour dire que, nous nous sommes trompés et nous en sommes désoler. Même si sur le plan sanitaire peut trouver des explications, sur l’aspect régional, il y a à redire. En effet, parmi les points clés des accords de l’intégration sous-régionale figure en bonne partie, la libre circulation des personnes et des biens. Un principe chantonné mais qui jusque-là n’a jamais été appliqué sur le terrain. Mais cette mesure de fermeture des frontières décidée par des pays comme le Sénégal constituait un gros coup d’arrêt.

Mamadou Diallo. Photo web
Mamadou Diallo. Photo web

Aujourd’hui, c’est 3,5 Millions de Guinéens qui sont recensés au Sénégal. Ainsi, cette fermeture des frontières leur avait coupé directement d’une bonne partie de leur être, au-delà même du gros coup de massue porté sur l’intégration. Comme si cela n’avait pas suffi à en tirer des leçons le Sénégal après avoir constaté et soigné le jeune guinéen du nom de Mamadou Diallo a décidé de le refouler. Retourné en Guinée, le jeune qui après s’être échappé une fois des griffes de la mort n’est plus que seul au monde. Sa mère, ses frères et sœurs tous enfouis désormais sous la terre, il n’a désormais que pour existence leur vaste maison vide et sans un éventuel espoir de retour à l’école. Voilà ce dans quoi le gouvernement sénégalais a consciencieusement voulu mettre le jeune Mamadou Diallo.

La vie a beau être absurde et aléatoire, elle l’est encore deux fois plus lorsque dans une situation aussi alarmante que celle du virus à fièvre hémorragique Ebola, des pays qui se clament être amis se ferment les frontières plutôt que de se soutenir.

Moussa Magassa