Un étudiant donne une correction à son professeur : c’est ce qui arrive lorsque les administrateurs sont irresponsables
Nous somme le lundi 9 juin 2014, il est exactement 13heure lorsque le professeur de droit international privé franchit les portes de la grande salle de basketball du « stade 26 mars », changée à cet effet en un amphi théâtre pour abriter de milliers d’étudiant en droit et ce depuis le début de cette année universitaire.
Les étudiants affluent en ces périodes d’arrêt des cours où, les non assidus et les étudiants à moitié espèrent rencontrer la providence qui le jour de l’examen ou après voudrait bien lui attribuer une note magique défiant toute concurrence. La salle est pratiquement pleine de monde, certains d’une extrême naïveté ne prêtent nullement attention au professeur qui se donnant un mal fous à égosiller dans le micro qu’il tient en main comme s’il voulait l’avaler d’un tout. D’autres par contre, pas assez nombreux et occupant les sièges de devant s’entêtent à rester attentif dans cet impressionnant tohubohu.
Les membres de l’AEEM groupés autour d’un thé formant ainsi le fameux grin s’adonnent à ce qui donne vraiment un sens à leur quotidien ; des blagues, des propos injurieux, des actes sans pudeurs à l’encontre des jeunes demoiselles. De temps à autre, quelques-uns font des vas et viens au sein de l’amphi pour voir si le professeur a besoin d’une craie ou d’un chiffon.
Cependant, bizarrement le « respons » (nom donné à chaque chef d’une commission de l’AEEM d’un groupe précis), ce jour ci, demeurait planter tel un arbre à l’une des fenêtres de la salle, errant du regard çà et là telle un tigre attendant le moment propice pour enfin bondir sur sa proie. La chaleur devenant de plus en plus intense se mélangeant crépitement de voix, le professeur ne supportant plus l’atmosphère rabattit ses émotions sur l’individu à la fenêtre, le respons. D’une voix grave lorsque le professeur demanda à l’étudiant de quitter la fenêtre, celui-ci répondit qu’il était le respons du groupe. Une réponse qui voulait certainement dit qu’il n’est pas un étudiant ordinaire mais mieux qu’il détienne ce droit de par son titre.
Le professeur répliqua qu’il était lui également le professeur, donc pouvait demander à quiconque de libérer les lieux s’il le voulait puisse qu’il ne saurait avoir deux capitaine dans un même bateau, pensa-t-il. Mais il n’en fut rien, parce que le fameux respons refusait catégoriquement de se plier à l’exigence de monsieur le professeur qui pour pallier au ridicule de cette étonnante scène, prit l’exemple sur lui en l’étiquetant de mal impoli et dire que le Mali compte sur une jeunesse comme celle-là, le combat est certainement perdu d’avance, affirma-t-il.
Le respons saisit de rage, se dirigeait maintenant vers le professeur toujours assis qu’il menaçait d’infliger une correction telle celle d’un père à son fils fautif. Vite ! Quelques étudiants s’interposaient entre eux. Le professeur logiquement après cette scène décidait d’arrêter ses cours, une décision qu’il abandonna à la suite de supplication de quelques étudiants déçus et finit par rejoindre la salle qu’il avait quitté un instant après.
Comme si cela ne suffisait pas, le même respons retourne dans la salle après le retour du professeur qui continuait à dispenser déjà la leçon du jour. Il entreprit en bon responsable de débranchez le micro qu’il mit aussitôt dans son sac et tenez-vous bien chers lecteurs, il convoqua le professeur à l’administration au grand étonnement de tous…
Moussa Magassa