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partenariat IPD-AC , gouvernement du Cameroun les cadres de la délégation du ministère des travaux publics en formation

Du 26 Octobre au 07 Novembre 2015, 48 personnes de la délégation régionale du Ministère des travaux public du Littoral sont conviés à une session de formation articulée sur trois axes au campus de L’ IPD-AC
– Management des projets
– Comptabilité matières
– Rédaction administrative
Ces deux sessions de formation pour le compte de l’année 2015 comme l’a mentionné Monsieur Serges Thierry MEDANG du service administratif et formation DRTP/LITTORAL réitère la confiance que l’État a mis vis-à-vis de l’IPD-AC qu’étant une institution de renommée africaine en général et sous régionale en particulier l’IPD-AC « institut panafricain pour le développement Afrique Centrale » s’est imposé depuis des décennies comme un partenaire privilégié de l’État, de l’institution parapublique et privée pour la formation multiforme des cadres.
Le ministère des travaux publics permanemment soucieux de la formation des ses agents, gage de la compétence et de la compétitivité dans l’atteinte de ses objectifs ne pouvait que saisir l’opportunité que leur offre IPD-AC pour capaciter ses agents sur les thèmes relatifs à :
– La rédaction administrative
– La gestion du patrimoine public
– La gestion des projets
Le directeur régional de L‘IPD-AC conscient de cette confiance s’est voulu rassurant, en cinquante ans a-t-il déclaré. L’IPD-AC s’est faite une vision noble.
Aider au développement économique social et culturel des pays africains à travers la recherche-action, l’appui-conseil et la formation des responsables africains capables de prendre en charge, à différents niveaux l’action à mener avec les populations en vue de leur promotion et de l’amélioration de leurs conditions de vie. C’est fort de cette expérience, que les deux parties se sont accordées sur le fait que les séminaristes sortiront avec une plus voulu et mieux aguerris d’avantage


Le néant de mon être

N’ayez pas peur de très souvent échouer
N’ayez pas peur de ne point avoir le vent en poupe
Encore moins de quitter le train ou les navires
De marcher, marcher en vain
Sans jamais rattraper les autres
N’ayez pas peur que votre piètre vie ne ressemble à rien
Car ce qui est bien vrai
C’est que le plus important
C’est le voyage et pas tant de choses
Que soit vous ou les autres ont eu
Car avec ou les choses
Vous déciderez de vous et des choses
En dehors de cette amertume qu’inspire ma plume
Il y’ a cette flamme de la misère que mes souffrances
Qui me torturent et dont je masque dans l’apparence
je regarde autour de moi des choses qui me désolent
Le noir du présent éteint tous mes espoirs
Tant de problème que je survole
Après une journée pleine de ruines
J’ai décidé ce soir d’attendre la lune
La lune qui efface mes amertumes
La lune dont le regard pour moi est continue
aujourd’hui elle parait bien lointaine


Cameroun problème de norme avec les ferailles recyclées,

Ce phénomène se passe sans commentaire, même si ça et là il y’ a des couacs soulevés, le gouvernement Camerounais se s’est pas déjà officiellement prononcé et s’être approprié la ménace d’effrondrement que courent les multiples building construits avec les ferailles recyclées.
S’ il faut saluer les industries de recyclage des métaux faits à base de fer car, ces unités industrielles donnent une nouvellle vie aux ferailles , que les jeunes Africains en manque d’un boulot assez bien remuneré, officiel et regulier se sont jetés à sa recherche, que de fond en comble les poubelles sont fouillées et refouillées pour ne pas laisser échapper un bout de fer, que la question des vieilles voitures est reglée car ces tas de ferailles sont désormais vendus aux Maliens, Nigeriens, immigrés au cameroun qui, font de cette manne que leur offre le recyclage des ferailles par les Indiens un bussiness onéreux et assez lucratif pour assoier leur survie à cette terre d’accueil qu’est le cameroun, il y’ a lieu de s’inquieter des torrents devastateurs que ce commerce degage.
En moins de cinq mois, nous avons enregistré à l’entrée village, un quartier populeux de Douala/Caméroun et à la rue Mermoz au centre ville Akwa deux immeubles qui se sont écroulés pour deficit de fer de bonne qualité.
Mon ami Jean M arie est acté depuis deux ans devant une juridiction pour avoir livré pour le compte de la construction des bureaux d’une firme pharmaceutique, cinq cent barres de fer de diamètre 08 de mauvaise qualité.
Ces exemples épars font état de ce que officiellement nous connaissons. Combien sont ces édifices qui s’écroulent sans qu’un commentaire soit diffusé à son sujet?
Le gouvernement camerounais devrait- être attentif à cet égard, les inspecteurs du contrôle de la morne devraient doubler de vigilance et sanctionner les oiseaux de mauvais augure qui, inondent le marché camerounais des objets qui ne repondent pas à la norme.


L’autre face cachée de Wabo Tayoutue

Mon grand-père est mort il y aura bientôt quatre décennies et son côté obscur continue de susciter beaucoup d’interrogations en moi. Je voudrais comprendre son côté obscur, je croyais le connaître, mais comme dit Montaigne » l’homme est divers et ondoyant ».
Mon grand-père a quitté ce monde sans me révéler certains de ses secrets. C’est dans ses derniers jours que les langues déliées nous renseignèrent sur le côté ténébreux de ce grand-père que j’ai aimé de toutes mes forces, car notre complicité était forte.
A un moment, tout le village savait qu’un grand notable allait quitter la scène et pourquoi?
Parce qu’ une panthère sillonnait de jour comme de nuit les sentiers de notre quartier. Cet animal visiblement mal en point, complétement en détresse portait là, le signal qu’une grande personnalité du village allait tomber.
Généralement à l’ouest du Cameroun, il y a des signes avant-coureurs, précurseurs ou annonciateurs des événements tragiques. Soit une branche du baobab tombe, soit un animal sauvage tel que la panthère, le buffle, rhinocéros… parcourt les ruelles du village de jour comme de nuit. Que cet animal sorte de sa cachette pour vadrouiller dans le village, montre à dessein que quelque chose de tragique aura bel et bien lieu, c’est les initiés interprètent ces signes et préparent parfois la famille du concerné à accepter courageusement la perte d’un tiers. La mort de mon grand-père n’avait pas étonné, cependant, le fait qu’ après sa mort, sa chambre soit demeurée longtemps plombée suscita quelques interrogations.
A aucun moment, aucun de ses enfants n’osa tourner la vachette de cette porte. Les instructions faisaient état que seuls un marabout ou un notable de son rang devaient pénétrer cette chambre et y faire quelques gris-gris avant que d’autoriser ses enfants à y entrer.
Ainsi toute la famille avait été alertée de ne point traverser le seuil de cette porte sans qu’au préalable les travaux de ses pairs notables ne soient effectués.
Ce ne fut que plus tard lorsque son totem fut éloigné du village et que le marabout s’est introduit dans sa chambre que nous eûmes la permission de dormir dans cette chambre. Une pièce qui avant sa disparition n’avait rien de spécial.
Aujourd’hui, je me pose des questions sur le bien-fondé des travaux du marabout.
Ne vendait-il pas des illusions, des morceaux choisis d’un cirque à la famille ? NON me dira ma mère, il fallait exorciser la chambre de ton grand-père des sales esprits. Ces êtres spirituellement démoniaques qu’entretenait mon grand-père devaient être chassés pour que la famille trouve la paix.
Ma mère pour me convaincre de la véracité de ses propos me montra cette belle villa faite de pierres précieuses que l’un de mes oncles maternels avait été contraint d’abandonner parce que, mon grand-père y tenait des réunions secrètes en compagnie des notables de la pire espèce et plus tard, il y logea son totem.


La rentrée académique 2015/2016 est désormais effective à l’institut panafricain de développement Afrique Centrale.

Savoir, Savoir-faire, savoir-être trois maitres mots qui ont ponctués le discours des orateurs lors de la cérémonie marquant la rentrée solennelle des étudiants à l’IPD-AC ce mardi 06/10/2015.
Nul n’entre ici s’il n’est géomètre et si au cas échéant il venait par y entrer, nul n’y sortirait s’il n’est vraiment géomètre. Ceci est la paraphrase qui a illuminé le discours du Directeur régional de L’IPD-AC qui, s’est attelé à faire savoir à l’ensemble des étudiant admis au campus de l’IPD-AC pour le compte de l’année académique 2015/2016 qu’ils doivent se mettre au travail , faire beaucoup de sacrifice et d’abnégation et que pour une Afrique prospère il doivent se garder de la paresse car seul l’acharnement au travail, au respect de la discipline, au respect de l’éthique resteront les facteurs clés pour l’obtention des diplômes dans le système LMD(licence, master, doctorat).
Ce système demande à valider un certains nombre de crédits.
180 crédits pour la licence en trois ans
120 crédits pour le master en deux ans
180 crédits pour le doctorat en deux ans
Ce système qui est découpé annuellement par deux semestres requiert 30 crédits par semestre demande de valider tous crédits par accéder au niveau supérieur
Qu’-est-ce-que le crédit ? N’allez pas croire qu’il s’agit d’un découvert bancaire, non. Le crédit dans le système LMD est considéré comme un ensemble de travail effectué par l’étudiant, les crédits sont attribués à toutes les unités de formation, cela peut-être des cours, des rapports de stages des mémoires et des séminaires etc.……
Désormais il faut faire face aux nouveaux défis et le directeur régional de dire : ‘nos programmes ont pour ambition de capa citer et d’outiller les étudiants pour faire face aux défis contemporains, la gouvernance, la sécurité alimentataire, l’enjeu climatique, l’accès aux services sociaux de base, la compétivité des entreprises etc.…, au lendemain de l’adoption des ODD (objectif de développement durable) qui, ont succédé aux OMD(objectif du millénaire) vous devez être capables d’analyser et d’impulser des projets de développement fondés sur des valeurs Africaines de la prospérité des plus pauvres.’ IPD-AC a une expertise depuis 50ans et ne demande que l’assiduité des étudiants pour les faire bénéficier de ce savoir.
Pour parfaire ce travail intellectuel, le directeur régional a fait la promesse de respecter l’engagement pris d’avec le corps enseignant et le personnel d’appui pour que ceux-ci gardent toutes les motivations et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Il est revenu sur la méthode d’enseignement qui se pratique à L’IPD-AC les cours magistraux sont de moins en moins pratiqués au profit d’un système axé sur les descentes sur le terrain pour vivre le quotidien des population et cela fait aussi appel à la participation active des étudiant qui ,de leur expérience doivent compléter les éléments basiques des cours theoriques et le décor planter des cours par les professeurs .
A cet effet les étudiant doivent s’impliquer dans toutes les activités de l’IPD-AC et l’institut n’y va pas les mains mortes, le suivi des étudiants est quasi individuel, l’IPD-AC participe activement à la recherche des stages même si l’étudiant doit initier les démarches auprès des entreprises qu’il aurait souhaité.
L’IPD-AC participe également à l’insertion professionnelle des étudiants, en somme il faut désormais s’inscrire à IPD-AC pour être bénéficiaire de tous ces atouts.


Le suicide, malheureuse réponse des vieillards

Il se passe comme un fait banal, mais cet acte de désespoir total prend des proportions inquiétantes. En moins de deux mois déjà cinq suicides enregistrés à Douala au quartier village sur un rayon de moins de 10 kilomètres.
Le suicide a été défini par Émile Durkheim comme la fin de la vie résultant directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif de la victime, elle-même sait qu’elle va se tuer. Il s’agit en d’autres termes d’un décès obtenu par action volontaire dirigée contre soi.

Dans la revue Synapses, une publication d’information et de formation du centre de santé mentale de Saint-Benoît Menni, on note que les statistiques sur ce problème seraient très difficiles à établir dans notre pays. D’une part, le système de santé n’est pas assez organisé et outillé et d’autre part, les familles ne déclarent quasiment pas le décès pour qu’un genre de mort soit établi.

Nous pouvons tout de même révéler que le suicide est 2 à 3 fois plus élevé chez l’homme et qu’il augmente avec l’âge et surtout chez les hommes. Quant aux tentatives de suicide, elles sont 2 fois plus élevées et importantes chez les femmes que les hommes. Signalons également que la moitié des suicides 30 à 60 % sont précédés d’une ou de plusieurs tentatives de suicide.
Des études ont permis de démontrer l’existence d’un trouble psychiatrique chez plus de 90 % des personnes décédées par suicide. les troubles mentaux fréquemment mis en cause sont :
la dépression 50 %
l’alcoolisme 1/3 des cas
la schizophrénie plus de 5 %
les troubles de personnalité 1/3 des cas
Ainsi un million de personnes se suicident dans le monde par an et plus de trois millions tentent de se suicider.

Quand est-il de l’interprétation culturelle ?

Les Bassa assimilent le suicide à une mort violente, une mort par effusion de sang, celle qui n’est pas la conséquence d’une maladie ou d’une défaillance subite de l’organisme humain. Une telle mort est considérée comme une souillure, car le sang versé souille la victime et sa famille. Elle induira un rite de purification que les Bassa nomment le Mbak qui est à la fois une maladie et un rite de purification.

En se donnant la mort, le suicidé enfreint l’interdit de tuer, il offense le groupe social dans lequel il a vécu. Il met en danger les membres de sa famille et ses descendants, parce qu’il les rend susceptibles de contracter le mbak-maladie. Après la mort par suicide dans une famille, si les membres de la famille ne sont pas purifiés, il est probable qu’ils développent plus tard la maladie de mbak. Il faut donc éviter tout contact avec le sang lorsqu’il émane d’une mort violente et s’interdire de toucher un suicidé avant que le mbanbaga, le maître du rite du mbak n’enlève la souillure. Cette souillure se transmet à toute personne qui touche ou enjambe le sang ainsi versé.

C’est pour limiter les risques de contagion dans la tradition bamiléké ancienne que l’on enterrerait le suicidé au lieu où il s’est pendu, on creusait la tombe en dessous du pendu, on coupait la corde et le corps retombait dans le trou que l’on refermait au plus vite.

Aujourd’hui, toujours dans la société bamiléké, avec le phénomène de l’urbanisation, la dépouille du suicidé peut-être fouettée, enterrée loin du village et le défunt n’aura pas droit aux funérailles. Le cadavre d’un suicidé n’est pas exposé à l’intérieur d’une habitation pendant les obsèques et après l’enterrement suit immédiatement la cure de purification.


Ma solitude

Ah ! Pauvre macchabée
Ressuscite
Fais le miracle
Qu’attends-tu ?
Sache une chose
Même si demain tu ne revenais pas,
Je penserai toujours à celle qui voyage dans mes rêves

D’ailleurs…
Comment oublier le mobile de mes pollutions nocturnes

Encore plus qu’avant
Ton spectre me hante
Même si tu t’en allais pour le lointain
Le ciel saurait guider mes pas vers ta demeure
Je viendrai d’un pas rassurant resté près de mon saphir.

Mais aurais-je le courage de te dire je t’aime
Hein pauvre macchabée
Aurais-je l’audace de t’embrasser ?
Saurais-je t’aimer sans te décevoir ?

L’angoisse me tourmente
Et si demain était une éternité
Ce que j’attendrai de voir
Je mourais sans te perdre de mes idées
Pourvu que tu n’ailles pas trop loin de mes étreintes

Dans mon sommeil
Inonde mes rêves de mille baises
Mange mon pénis
Hein pauvre macchabée
Réveille-toi et baise-moi
As-tu compris que nous étions liés pour l’éternité
Sans toi la vie n’a plus de saveur
Pourquoi es-tu allé si loin de moi ?
Dans ce lointain où je mettrai trop de temps à te revoir.


Un totem garde du corps

Comment un totem peut-il être un garde du corps rapproché ?
Il devait-être presque minuit, cette nuit-là, lorsque mon grand-père, le célèbre Wabo Tayoutué me fit appel. Je devais cheminer un pli fermé chez l’un de ses amis à l’autre extrémité du village.
Il y avait de l’empressement pour le transport de ce colis qui devait partir pour la ville dare-dare le lendemain matin de si bonne heure.
Pour une fois, j’étais mis à rude épreuve, je devais faire montre d’un garçon courageux en bravant les fantômes, fruit de mon imagination qui taraudait mon esprit.
La nuit était noire et je devais braver la monstruosité des arbres qui se présentaient de nuit comme de grands refuges de sorciers ou des monstres téméraires et effroyables.
Mon grand-père se veut rassurant en me tapant dans le dos.
– Va, ne crains rien, je te protège mais ne détourne pas ton regard du droit chemin, quoiqu’il advienne, surtout ne regarde pas derrière toi.
– Pourquoi grand-père
– Un jour, tu comprendras.
Sur ce, je m’étais engagé sur le chemin non sans frayeur, car je devais jouer des yeux du chat, le village à l’époque n’étant pas électrifié. La chute d’une brindille d’un arbre me faisait horriblement peur. J’étais terrorisé à l’idée de rencontrer sur mon chemin un revenant.
Mille histoires se contaient sur ce genre de personnes au village et, il y avait une semaine, lors d’une balade j’avais découvert une tombe enchaînée. Les langues déliées me firent entendre que le défunt avait l’habitude de sortir de jour comme de nuit de sa tombe ce qui a contraint sa famille à féticher son tombeau pour éviter désormais ces sorties. Plus tard, étant déjà adulte, je compris que cette tombe était enchaînée du fait que le défunt n’ayant pas purgé avant sa mort toute sa peine de prison. Ce sont les autorités pénitentiaires qui ont alors scellé cette tombe. Mais, adolescent, je m’étais fié au raconteur villageois au point que mes cheveux se hérissaient et que j’avais une peur quand il fallait faire un détour par le chemin qui menait à cette tombe. D’ailleurs je n’étais pas le seul gosse à avoir des angoisses, c’est en bande que nous traversions ce bout de chemin.
La peur était à son comble au point que nul ne pouvait s’aventurer seul à passer près de cette tombe maudite.
Nous croyons aux fantômes, à des histoires rocambolesques de revenants qui venaient châtier ceux qui les avaient précipités dans l’au-delà,et pire on nous disait que même les innocents étaient victimes de leur châtiment. Quelle injustice ! Angoissé, je déambulais sur la route crevassée qui menait au domicile de l’ami de mon grand-père. J’étais perdu dans de sombres idées, mais concentré sur mon chemin. Je suivais à la lettre les recommandations : surtout ne pas se retourner quoiqu’il arrive avait dit le grand-père.
Ce fut presque à pas de course que j’effectuais ma commission et sur le chemin du retour je fus aussi précautionneux comme à l’aller tout en me disant : « Mon grand-père me protège des mauvais totems, des panthères, buffles et autres animaux qui rôdent la nuit sans oublier les fantômes ».
Mais une chose me taraudait l’esprit comment le grand-père que j’avais laissé dans sa cuisine me protégeait-il ? Le faisait-il à partir d’un talisman ou quoi ?

Noyé dans cette réflexion, je rejoins triomphalement notre concession et je me précipite pour dire au grand-père que je suis de retour et que j’avais bel et bien rempli la tâche qu’il m’avait confiée.
Mon grand-père est mort sans dire ouvertement comment il nous protégeait la nuit quand nous faisions ses courses mes cousins et moi.
C’est plus tard après sa mort que lors d’une rencontre festive au village en nous remémorant les souvenirs d’enfance que nous avons évoqué ce pan de notre histoire familiale auprès de nos oncles en leur demandant des éclaircissements sur des points qui dépassaient notre entendement. L’un de nos grands-oncles nous renseigna sur cette fameuse protection.
Il s’étonna d’abord de notre incompréhension malgré notre âge, en nous affirmant, car c’est avec la compagnie du totem de notre grand-père que nous avancions. L’interdiction de ne pas détourner le regard de notre chemin quoiqu’il arrive était nous épargner de la frayeur de découvrir un animal qui, devait nous fondre dans la peur.
Ainsi, le totem de notre grand-père nous servait de garde rapproché, une vérité que nous adolescents, avions complètement ignorée.
Comment pourrions-nous le savoir ? Le grand-père nous parlait souvent à demi-mot. Il disait toute vérité n’est pas bonne à dire aux enfants. Si je l’avais su plutôt, j’aurais dit à qui veut l’entendre « le totem de mon grand-père est mon garde de corps rapproché, même dans les ténèbres si vous m’envoyez, il viendra me suivre ».
A certains égards, mon grand-père avait raison


Au Cameroun, certaines pharmacies sont de véritables cavernes d’Ali Baba

Les pharmaciens camerounais participent activement à l’automédication. Leur procédé est simple. Je connais l’un d’eux depuis bientôt trois ans. Nous empruntons le même autobus chaque jour et le nombre élevé de voyageurs lui est profitable : c’est un marché inédit. Le pharmacien a une trousse où se trouvent assez de médicaments de différentes « pseudo maladies ». Il saisit un paquet, étale les bienfaits du médicament qui se trouve à l’intérieur, vous pousse à diagnostiquer de vous-même votre mal ou alors, il essaie d’énumérer les symptômes des différentes maladies que le médicament peut soigner. Ensuite, il propose l’échantillon à ceux qui veulent le produit. Ce produit est tellement bon marché, taillé à toutes les bourses qu’il est difficile de finir le trajet du bus sans en avoir vendu une dizaine et parfois plus.
Il y a une semaine environ, Jules un maçon a acheté l’un de ces produits destinés à lui soulager la douleur qu’il avait dans les membres. Le médicament l’a purgé au point qu’il a failli rendre l’âme.
L’incriminé a nié la forfaiture, et pire certaines langues se sont déliées pour mettre en doute la provenance des médicaments de Jules. Certains ont estimé que Jules était jaloux des prouesses de ce docteur de fortune et tenter de le saboter.

Jules pourtant n’est pas un cas isolé, et seul Dieu sait combien de personnes sont mortes de ce commerce ambulant de soins qui est florissant au Cameroun. Et les assauts de la gendarmerie et de la police n’ont jamais pu l’anéantir. Les marchés de ces croque-morts sont officiellement connus dans la pays, et l’on vient de partout pour consommer ces produits douteux. Certains pharmaciens et petits hôpitaux s’y ravitaillent et y déversent également des médicaments dont la date d’utilisation est largement dépassée. D’aucuns appellent ces marchés la caverne d’Ali Baba. Ce sont des lieux de haute prestidigitation d’où se joue la tombola, on peut en guérir ou  trouver la mort tout simplement.
Ces marchés prospèrent à cause de la cherté des soins dans les rayons des pharmacies. Avec l’essor les génériques, nous espérons que ces marchés prendront un coup sérieux et que la population  se rendra compte des dangers qu’elle court chaque fois qu’elle se rend dans ces officines de fortune. Des officines à bon marché, bien sûr, mais la vie doit-elle aussi être vue au rabais ?
La lutte contre la vente illicite de ces médicaments est un échec total pour le gouvernement camerounais. Cela fait des lustres que les autorités en charge d’assainir ce domaine donnent de la voix. Mais ces interventions se soldent toujours par un échec. Un œil averti dira tout simplement que le gouvernement camerounais n’a pas réussi à mettre fin au mythe de la caverne d’Ali Baba. A cause de la porosité de nos frontières, ces faux médicaments viennent de l’Inde du Nigeria, etc., et envahissent le marché camerounais sans être soumis à aucun contrôle. Les pouvoirs publics sont-ils dépassés ?


Femmes célibataires : la proportion est inquiétante au Cameroun

Agathe à 35 ans diplômée d’une grande école de gestion, après les supplications de ses parents, elle a accepté de faire une enfant qu’elle aurait voulu faire dans un foyer conjugal.
Repliée sur soi, elle n’ose plus s’éloigner loin de leur concession de peur d’être la risée de ses camarades, ces mauvaises langues qui ne tarissent de railleries à son égard.
‘‘En vieille diplômée, tu croyais avoir les hommes à tes genoux parce que tu es instruite ? Détrompe-toi la beauté ;  tes diplômes tu as, mais, les maris c’est pour nous’’.
Les maris sont rares telles les larmes d’un chien.
Si tu veux un homme, ils courent la route, mais si tu veux t’engager pour le mariage, ils se rétractent.
Ah ! Les hommes sont devenu chiants enrage une abusée.
Cette circonstance de rareté de mari a amené les parents à reconsidérer leur mentalité, ils acceptent de plus en plus que leur fille soit enceinte sans être mariée. Une situation qu’il y a trois décennies n’était tolérée par aucun parent. C’était un véritable scandale que votre fille accouche sous ton toit.
Curieusement aujourd’hui, c’est devenu un phénomène de mode et les parents ne s’offusquent plus. Une situation considérée autrefois comme une injure, un indice de la mauvaise éducation des parents. Une grossesse sur le toit parental montrait que les parents avaient failli à leur devoir d’éducation. De nos jours les hommes ont le vent en poupe, ce sont les femmes qui ‘‘dolo’’ avec les garçons de peur de finir vieille femme sans mari et sans enfant.


La face cachée des incendies dans l’administration publique

Au Cameroun, les habitués du détournement de deniers publics ne manquent pas d’astuce.

Aliéner des documents et incendier les archives, tel est le procédé qu’utilisent les pilleurs des deniers publics, pour dissimiler toutes les preuves qui les accableraient ? Pourquoi les ministères et les services décentralisés de l’administration publique se brûlent-ils ?
Attablé, un jour, dans un restaurant avec un ami archiviste, nous nous étonnions du fait que la gestion des archives et de la documentation est rangée toujours en dernier rang. Elle ne suscite parfois aucun intérêt pour les hauts dignitaires de nos administrations. Les budgets alloués à la documentation et aux archives sont maigres et, dès qu’il y a problème, c’est le premier poste à être sevré de tout financement. Un curieux intervenant vint à mentionner que, loin d’ignorer l’importance des archives -qui ont plusieurs fonctions, celles d’informer, de servir des preuves juridiques et parfois d’être pourvoyeur d’argent- ils laissent les archives dans un piteux état. Et ce sciemment, car ces archives bien traitées restent des épées de Damoclès suspendues à leur cou. Elles contiennent des renseignements qui pourraient aliéner leur liberté ou mettre leur vie en suspens ou en sursis.
Alors rien d’étonnant, pour un pays comme le Cameroun, plusieurs fois champion des pays corrompus, que les ministères et les services déconcentrés de nos administrations soient brûlés ou que des truands assiègent les locaux et mettent tous en sac. Les hommes clés, qui sont à la tête d’un sérail de faussaires et instigateurs des dossiers louches, usent de tous les moyens pour détruire les archives qui peuvent les compromettre eux ou l’un de leurs proches et s‘assurent que leur passé ne les rattrapera pas.
Un ami Congolais m’avoua récemment, lors d’un séminaire, que le mal n’est pas seulement camerounais, il est africain. Il déclare qu’à chaque transition le fleuve Congo avale des tonnes d’archives issues des transactions financières de la manne pétrolière et forestière. Il faut détruire systématiquement toutes les pièces à conviction qui peuvent accabler ou mettre à rude épreuve l’un ou l’autre régime.


Le lac insolent

Récit d’un lac légendaire, interdit aux hommes. Et gare à ceux qui tenteraient de braver ses flots !

De mémoire d’homme, je n’ai jamais vu personne, même le plus téméraire des fous, plonger dans ce lac. Il est là, silencieux, nous défiant de ses eaux troubles. Même au plus fort de la saison sèche, personne n’oserait ébranler sa tranquillité pour quelques gouttes d’eaux, nul n’a encore eu ce toupet.

Ce fameux lac est logée dans les bas fonds de la concession de mon-grand père, le célèbre WABO TAYOUTUE, depuis la nuit des temps. Il borde l’extrémité ouest du village et serait redoutable depuis les premières levées topographiques, peut-être au XIXe siècle lorsque les colons allemands eurent la volonté de pénétrer l’ouest du Cameroun et d’y poser les jalons de la modernité.

Alors à cette époque, un sceau secret fut signé entre nos aïeux, les grands notables et les chefs des contrées environnantes. Les langues déliées laissent entendre que pour tout l’or du monde mon grand-père n’a jamais voulu souffler un seul mot à l’égard du mystère qui entoure ce lac. Mais la légende veut qu’à l’issue de ce traité ses eaux sont devenues une zone à hauts risques et que sa dangerosité a été prouvé depuis le jour qu’un parieur pris de folie voulu défier ce lac. Il serait ressorti de ces eaux comme un poisson, plein d’écailles sur son corps et mourut quelques temps après sans avoir soufflé mot à personne sur ce qu’il avait vu ou observé. Les mêmes langues déclarent que les pouvoirs démoniaques de ce lac l’avaient rendu muet ou aphone.

Cette sinistre aventure vieille de plus d’un centenaire a marqué d’un sceau indélébile la mémoire collective de tout un village et les conclusions des enquêtes de ce naufrage n’ont jamais été révélées au grand public, elles sont considérés comme relevant du secret d’Etat.

Cette réalité m’a laissé un petit peu confus face au fait que nos grand-pères laissaient toujours entendre :

« Nos dieux ne sont pas des démons, ils accomplissent aussi des miracles dans nos vies, comprendras-tu un jour ce culte de génie donc je suis partisan hein ! C’est bien sage de ta part de le considérer au détriment de cette immondice d’immoralité que les blancs au nom de la nouvelle civilisation veulent nous impose. Alors, tu es contre les routes ? Les hôpitaux, les écoles et bien plus ? il ne s’agit pas de ça !« 

Alors de quoi grand-père ? « Ils tuent le B-A/BA d’un vrai Africain de race pure comme moi. Ça c’est votre époque, j’aime les barrages, les radios, les téléphones et voilà un de perdu de plus« , renchérit mon grand-père.

En effet, après cette brève conversation, j’ai commencé à ne plus douter de la rumeur que les villageois colportaient à l’endroit de ce lac. J’eus mon idée, ce devait être le refuge des totems et l’un des villageois vint me conforter dans cette pensée.

Lorsque les travaux d’aménagement et le tracée des routes rurales commencèrent, les notables et les chefs des contrées voisines pour se protéger et de peur de voir leurs totems débusqués et tués décidèrent donc de prendre en otage ce lac.

C’est fort de ces pouvoirs démoniaques que le lac était si effrayant et hérissaient les cheveux à sa traversée. Devant la monstruosité de ses eaux personne n’osait piéger un poisson dans ces eaux. Aussi insensé soit-il, aucun homme n’oserait plus défier ce lac, il se dit que si vous y allez, vous ressortirez homme-poisson.

Telle est la légende que la mémoire collective véhicule à l’endroit de ce lac insolent depuis plus d’un siècle.


Afrique, quand vieillir devient une crainte

Les jeunes ne se rendent pas compte qu’ils vont vieillir, et qu’ils risquent de connaître des situations cauchemardesques comme celles que vivent les vieillards d’aujourd’hui. Des hommes, qui une fois l’âge limite de travail atteint, se sont retrouvés sans aucun sou et avec une lourde charge familiale à assumer.


En réalité la palme d’or de la tricherie des âges ne revient pas aux sportifs, dont la presse relève les scandales chaque jour. Il y a une grande phobie en Afrique de déclarer son âge exact. Cela se vit à tous les niveaux et dans toutes les classes sociales.

Il y a plusieurs décennies, j’étais facteur de presse et j’apportais des journaux chez des particuliers et notamment chez beaucoup de fonctionnaires. La plupart de ces agents d’Etat étaient déjà proches de la retraite, mais aujourd’hui encore, ils exercent toujours.
Par contre, j’ai croisé des vieillards sans aucun pouvoir. Ils ont travaillé pour des bourgeois qui sont peu nombreux à affilier leur personnel à la caisse nationale de prévoyance sociale.
Ces vieillards une fois l’âge limite de travail atteint, se sont retrouvés sans aucun sou et avec une lourde charge familiale à assumer.

Bien qu’âgés, ils sont contraints de faire des petits métiers pour assurer leur survie et celle de leur famille. C’est le cas de M. X recruté dans ma laverie. Il a des difficultés avec une certaine clientèle qui lui reproche son inaptitude à occuper cette tâche : manque de rapidité et manque d’aisance pour accueillir les clients. Ces derniers, jeunes pour la plupart ne manifestent aucune compréhension.

J’ai moi-même vécu une situation similaire et je me vois dans ce vieux. En douze ans de travail, je n’ai régulièrement cotisé que pendant trois ans. Les autres années, à mon départ, de mon ancien lieu de service ont été retenues comme des arriérés sous la pression des agents de la CNPS (Caisse nationale des agents sociaux) . Jusqu’à présent, la CNPS n’a pas encore recouvré ces arriérés.

C’est-à-dire qu’à l’âge de soixante ans je ne suis pas loin du cauchemar de cet homme que j’ai engagé. Les clients qui pestent sur ce vieillard ne savent pas que ce n’est pas sur lui qu’il faut crier. Ce sont les hommes à la charge de nos institutions, ces patrons capitalistes à outrance, ces hommes d’affaires au visage inhumain, ces misanthropes adeptes des profits exacerbés qu’il faut doigter et à qui il faut demander des comptes.

Un vieillard qui meurt, ce n’est plus une bibliothèque qui brûle

Les vieillards sont victimes de ce système, ils n’ont aucun pouvoir et ne chercheraient même pas à tricher sur leur âge si toutes les conditions pour vivre une retraite paisible étaient réunies.
En revanche, il y a ces corrompus qui ont peur de déclarer leur vrai âge de peur d’aller en retraite et de perdre tous les avantages liés à leur service. Cette caste d’hommes a même parfois des comptes bourrés de fric, mais s’agrippe instinctivement au pouvoir. Ceci est le mal africain, on ne vieillit plus, on ne démissionne pas. Tout compte fait, nous avons beau tricher avec notre âge, mais quand le poids de l’âge pèse sur nos épaules, le corps cède.

Si on a peur de vieillir, c’est parce que notre société tue les vieillards. Il faut repenser la situation des personnes du troisième âge, surtout celles qui ne bénéficient d’aucune pension vieillesse.

Aujourd’hui, les données ont littéralement changé, un vieillard qui meurt ce n’est plus une bibliothèque qui brûle. Dommage, et quelle honte pour l’Afrique et son service social.
Un vieillard qui meurt est un supplicié qui se trouve libéré, une misère de moins et une charge de moins pour la société qui refuse d’admettre que les gens du troisième âge doivent de plus en plus bénéficier d’attentions particulières et de soutien. Malheureusement, ils baignent dans l’indifférence et le mépris.


Afrique, l’autre calvaire des veuves

Tu dois t’éloigner des biens de notre frère, va t-en avec tes enfants.
Entre douleur, déchirure et humiliation des pratiques du rite de veuvage, les veuves sont confrontées à autre une cruauté que la disparition de leur mari. Elles doivent faire face à la belle-famille.

La belle-famille joue des calculs malsains et pourquoi ? S’il faut reconsidérer foncièrement le rite du veuvage et surtout ses corollaires dans l’Afrique antique, le rite deviendrait salutaire pour l’unicité de la famille et le bien-être des enfants. Si nous restons dans l’idéal précurseur de prendre en secondes noces, un frère du mari défunt, l’on note là la volonté de la belle-famille à ne point laisser choir dans la déchéance financière, la veuve et l’éloignement familial pour les enfants. Et surtout, il faut noter qu’une fille dotée a plus ou moins une connotation de valeur immobilière dont la possession est éternellement exclusive à sa belle-famille. Cet aspect économique a gagné le pas au fil des ans sur toutes les autres considérations. Si au moment du deuil, les inventaires sont faits sur l’ensemble des emprunts et des avoirs du concerné, les responsables ne s’y penchent pas dans l’optique de secourir la veuve à payer les créances de son mari. Si l’on découvre que le défunt a laissé un réservoir de dettes, la veuve n’intéresse plus personne et dès que le deuil est terminé, chacun se retire au plus vite, feignant même ne pas savoir qu’ils ont des neveux et nièces désormais orphelins et sans secours. Les mentalités africaines sont de plus en plus pernicieuses.

Il y a juste deux semaines une de mes amies de classe a perdu son mari. Avant même que le corps du défunt ne sorte de la morgue pour sa dernière demeure, la famille était déjà en déchirure, une bagarre générale s’était installée entre les membres de ladite famille.
Sa belle-famille arguait que bien que mariée légitimement, elle se devait s’éloigner des biens de leur fils. Les plus téméraires furent surpris en train de fouiller dans les affaires du couple : armoires, tiroirs des lits à la recherche des titres fonciers et des cartes grises des véhicules. Devant les voisins étonnés et furieux, ils justifièrent leur acte par l’absence d’enfant depuis une dizaine d’années de vie conjugale. Selon eux, la femme devrait donc repartir comme elle était venue.

Quelle Afrique !

Personne cette fois-ci ne voulait de la veuve même pas pour épouse. Qu’importe si cette femme allait vivre dans la misère. Chacun voulant arracher une parcelle de bien et se disparaître dans la nature. Voilà ou nous en sommes arrivés pauvres Africains. Des hommes qui, pouvaient se vanter il y a peut- être un siècle d’être l’incarnation des valeurs nobles de l’unicité familiale, la solidarité et la charité. Tous sont désormais peints d’hypocrisie. Les veuves naïves se laissent amadouer par des durs hypocrites. Ces derniers en courtisant les veuves n’ont qu’une seule idée, jouer à l’amoureux et soutirer les C FA que possède la femme. Une fois la ruine installée, ils s’éclipsent pour s’occuper de leur vraie famille au grand dam de la veuve éplorée, solitaire et ruinée.

Mon grand père, le célèbre Wabo Tayoutue avait pris en autres noces les veuves de ses frères, mais il était difficile de voir la différence. Le traitement des enfants et des petits-fils que nous étions n’était pas à multiples vitesses. Ce ne fut que plus tard après le décès de mon grand-père et ses femmes que dans la reconstitution de l’histoire familiale nous nous sommes rendu compte de l’évidence. Nous fûmes de plus en plus surpris par le témoignage de nos oncles et nos tantes qui affirmèrent que le grand-père préférait satisfaire et gâter les veuves de ses frères et leurs enfants plutôt que ses propres enfants et femmes.


Afrique, lutte contre la pauvreté IPD Afrique Centrale se lance dans la bataille

Contribuer à l’insertion socio professionnelle de 3738 jeunes défavorisé ( e)s âgé (e)s de 18 à 35 ans dans 9 pays de la sous-région Afrique Centrale dont 462 lors de la première phase de trois ans dans les trois pays pilotes que sont le Cameroun, le Tchad et la RDC tel est l’objectif global du programme fare démarré le 16 Mars 2015 par l’Institut panafricain de développement Afrique Centrale dont les heureux élus recevront une formation au métier d’artisan électricien, entrepreneuriat, soutenu par les partenaires techniques que sont :
– La Fondation Schneider Electric
– Schneider Electric
– ONUDI
– Bureau de sous traitante et de partenariat du Cameroun
– PNUD Tchad
Et les financiers tels que :
– Fondation de France
– Fonds National de l’emploi Cameroun
– Office national pour la promotion de l’emploi Tchad
– MINPMEESA Cameroun
– MINEFOP Cameroun
Cette formation distinguée par son approche genre accordera 25% des jeunes défavorisés au sexe féminin. Il est important de mentionner 6 autres pays de la sous- régions Afrique Centrale (Congo, Gabon, Burundi, Rwanda Guinée Équatoriale, Centrafrique) adhérant au projet.
D’ici neuf ans, le projet fare espère comme suscité ci-dessus insérer 3738 jeunes défavorisés dans le tissus-socio professionnel.
Il serait aussi important pour ceux qui recevront des formations qu’en outre, en attendant le coup de pouce des partenaires au projet, qu’ils capitalisent dans la possibilité de leur moyen respectif, leur savoir faire et autres capacités qu’ils possèdent pour essayer de s’installer. Ne dit-on pas chez nous que c’est en essayant de se frotter le corps que l’enfant Acquiert la capacité de se baigner proprement ? vivement bonne chance….


le procès des dieux « deuxième partie »

Père Philippe de retour de la visite des pièges un soir, vint à trouver son salon plein de ses vieux amis qui pourtant, l’avaient abandonné. Il les avait épiés sans mot dire. C’est ça l’Afrique !!! Objecta-t-elle, finalement dans sa chambre, aujourd’hui que mon fils à l’argent, mes vieux amis de service me rejoignent sans être convié à une invitation. Ah ! Sacrée Afrique au lendemain de ce jour.
Il était 6h30 min quand on vint réveiller MOTEMO en l’informant de la grave maladie dont son frère en souffrait horriblement. Surpris par la nouvelle car cette maladie s’avérait être inopinée, il n’y prêta aucune attention particulière. Il voulu se rendre au lieu de service quand père Philippe vint de lui-même le chercher et le conduisit jusqu’auprès du malade.
Là, il se rendit compte que son frère aîné TAGNE souffrait vraiment. Toute la nuit, expliqua père Philippe ; cet enfant n’a pas fermé l’œil un seul instant, et nous avec. D’ailleurs comment s’endormir sans être réveillé par ses multiples gémissements ?
Il me semble que cet enfant est victime des coliques. Regarde comment il se torture le ventre ; ça peut être des vers intestinaux. Va nous chercher le vermos. Non, cela fait juste trois semaines qu’ils ont consommé le remède pour combattre les vers ça l’air plus sérieux que nous ne le pensions. Ça peut-être un poison. Non reprit, MOTEMO, nous étions seulement trois à boire de la bière hier-soir et entre nous les frères. Qui l’aurait donc empoisonné ? Ce peut être le poison de nuit. Que sais-je.
Seule le diagnostic d’un docteur pourra nous épargner de nos vilaines réflexions. Vas-y donc chercher le docteur.
Le docteur, Fernand bien que la soixante atteinte, pouvait se déplacer d’un bout de village à l’autre. Dans le seul but d’aller sauver une âme en souffrance. Ne pouvons transporter urgemment TAGNE jusqu’auprès du docteur par carence de moyen de transport viable, ne pouvant risquer d’emprunter le pousse-pousse dont une roue était même crevée, on fit sitôt appel au docteur qui vint à pied dans les tréfonds du village des « poches » pour diagnostiquer le mal que pourrait souffrir TAGNE. On voyait vraiment en lui, un véritable homme de Dieu. Même coléreux, il s’efforçait de sourire. Sa disponibilité, sa serviabilité lui avait valu tous les titres honorifiques dans le village.
C’était un blanc ; un missionnaire blanc pas comme les autres. En dehors de lui, aucun blanc ne se serait déplacé pour cause d’aller sauver la vie d’un Nègre. Il ne connaissait pas de discrimination. Selon son entendement tous les hommes, de races confondues, étaient tous les brebis de Dieu. Il ne suffisait pas seulement de prêcher l’évangile comme si on était obligé parce qu’il faille faire plaisir à la hiérarchie. On pouvait même se passer de lire la bible, d’aller à l’église. Mais agir conformément au principe du bon sens. Il raffolait de rage contre ces blancs, qui, se vantaient de leur éducation, de leur instruction et pire encore de leur nutrition. Ah ! Quels salauds de prélats !!
Alerté, il prit quarante cinq minutes pour rejoindre précipitamment le domicile de père Philipe. S’étant essuyé le visage du revers de sa main, il plaqua ses binocles à ses petits yeux de papillon.
Le port de ces lunettes lui rajeunir son visage carré de quelques années. Oh ! Mon pauvre TAGNE… Qu’est-ce qu’il ne va pas ? TAGNE balbutia des mots inaudibles. Père Philippe suggéra qu’il pourrait s’agir d’un poison. Nous lui avons donnés des remèdes pour le paludisme, du vermos pour les vers mais les résultats sont nuls, renchérit-il. Ainsi, c’est plus compliqué et plus complexe !
A l’aide d’une boite, le Docteur Fernand recueillit les selles et l’urine de TAGNE et prévint MOTEMO de venir chercher le résultat en début d’après-midi. Sur le champ, il le fit avaler quelques calmants et soudain TAGNE sentit sa douleur se calmer. Il dormit quelques instants. Dare-dare dans son labo, le docteur Fernand examina les selles et puis l’urine. Pouf ! Il n’y trouva aucun indice correspondant à l’identification d’une quelconque maladie. Il refit cet examen plus d’une fois ; à la dernière fois, en l’observant, on aurait cru que le nombre de rides doublait sur son visage déjà anxieux. Courroucé sans doute par la médiocrité des découvertes, il sortir de son laboratoire avec une folie—. Au moment où il engageait à pieds, le raccourci qui mena chez père Philippe, le moteur de l’unique voiture de marque Suzuki ronflant— dans la cour d’hôpital. Son auxiliaire père Bouffon venait de rentrer de ses promenades avec à son arrière une gonzelle. A peine stationnée, le docteur Fernand en prit possession. Il eut à faire que dix minutes de conduite pour atteindre le domicile du malade. De l’intérieur, il criait d’une voix presque larmoyante et suppliante, hé ! Hé ! Qu’attendez-vous pour me conduire le malade ? L’attente ne fut pas longue. MOTEMO et père Philippe accompagnèrent le malade jusqu’à l’hôpital du diocèse.
Voilà mon cher ami couches-toi ici, ordonna le docteur Fernand au malade. En plusieurs reprises, il fit et refit ses analyses, ses observations mais hélas. Rien ne pouvant être considéré comme un signalement quelconque à une maladie. Rien ne pouvait signifier un empoisonnement.
Alors cher Philippe je suis bien désolé. Médicalement votre fils n’est pas malade. Voici les clichés radiographiques et les différents examens. Comme nous sommes en Afrique, veillez voir du côté des traditions et du côté de la médecine traditionnelle ce peut-être une maladie mystique ou quelque chose relevant purement et simplement des coutumes. Ce que je peux vous dire en observant votre fils, c’est qu’il va mal et très mal même.
Il était cinq heures quand père Philippe sortir des draps. Le matin d’un dimanche pour se rendre en forêt. En compagnie de MOTEMO, ils parcouraient les pistes en bavardant quand soudain, ils rencontrèrent sur leur chemin un vieillard.
Père Philippe eût du mal à reconnaître TOMBOULE. Ce grand KAHMSI ; ayant retenu le bras de MOTEMO, l’entretena en ces termes : « Fils, tu n’es plus un gosse ; il est l’heure que tu assumes tes responsabilités. »
– De quelles responsabilités s’agissent-ils ?
– Tu devras faire des sacrifices aux ancêtres enfin que ceux-ci t’intercèdent devant l’Eternel.
Si tu tiens à ta prospérité et au bonheur de ta famille vas-y et fait les d’aussitôt. Tu as intérêt à les faire si vite parce que delà dépend la santé de tes frères. Père Philippe qui s’était rendu compte d’être seul à longer la route, fit marche arrière et comprit la dernière phrase. Il écarquilla les yeux pour bien voir s’il se trompait de la voix de TOMBOULE.
Ah, vieil ami qu’est ce que le ciel est grand ! Dire que je suis passé tout prêt de toi sans le remarquer. En effet, la longue barbe blanche que traînait TAMBOULE, le grand KAHMSI du village, depuis la mort de sa fille unique, juste à la veille de son mariage, le rendait méconnaissable. Cette mort l’avait longtemps chagriné au point qu’il en vînt à se négliger. Sa ronde petite tête d’autrefois supportait une grande forêt ; ses gros yeux étaient devenus dans cette forêt méconnaissable pour la recherche d’une herbe médicinale, il paraissait être immunisé contre la piqûre des ronces et des bestioles. Ce sont ces détails qui l’avaient fait passer pour un fou devant père Philippe.
— Au village, père Philippe invita tous les enfants au salon. Du jamais vu ; c’était la première fois durant son existence que père Philippe établissait un dialogue franc entre lui et ses enfants. De coutume seules les relations verticales leurs unissaient. Alors mes enfants ; il est grand temps que vous sachiez l’histoire de notre famille. Je suis le dernier rescapé d’une très large famille issue de la dynastie des WABO TAYOUTUE.
Il y a de cela plusieurs décennies que nos ancêtres notamment WABO TAMEUDOM TAYOUTUE, traversa l’eau de YOGAM en provenance de Bangoua pour s’installer dans ce village. Il serait parti de là, parce que ne voulant pas hériter son feu père. Son frère TCHATUE serait devenu par la suite successeur. Tout ce que l’on sait de TAMUEDJOU, c’est qu’il s’est avéré être grand guerrier. Ce talent venant confirmer le nom qu’il reçu de ses parents. Il aurait combattu auprès du chef de ce village pour épargner notre terre de ses ennemies multiples, dont le plus redoutable fut FOTSO II, chef du canton voisin qui, rêvant étendre la frontière de sa contrée jusqu’au limite du Lac Tchad, n’épargnait aucune communauté lors de ses conquêtes.
En fuyant le trône à Bangoua, ne voulait pas succéder à son père, il croyait se dérober des durs sacrifices imposés aux WABO. Ce ne fut qu’un rêve. Une fois installé aux côtés du chef de notre nouvelle communauté, il fut coopté WABO et ceci par récompenses à ses multiples services. Il eut près de trente femmes et quatre vingt enfants. En fronçant ses sourcils et en dissimulant ses dents carrées, père Philippe dans une quinte de toux étouffée, détourna ses yeux en disant : « c’est dommage qu’à sa mort, il ne lui resta plus que quinze fils. Vous comprenez toute à l’heure comment c’est difficile d’être WABO. Etre WABO, demande de faire régulièrement de sacrifices humains. Il en faut quatre vingt dix personnes pour être consacré pleinement à ce titre. Ce dernier serait mort à l’âge de cent dix ans et alors, vint au tour de mon père d’être WABO.
WABO FOTUE TAYOUTUE, comme il convient d’appeler mon père, régna pendant plus de cinquante ans. Il dû balayer ses frères et certains de ses enfants pour combler le nombre restant à compléter. Quand il fût mort, il me resta seul mais, avant de mourir, il interdit formellement que ce serait une injure que j’hérissais de son trône.
Longtemps chagriné par la mort de son préféré, il ne trouva pas en moi un fils digne d’être bon successeur.
KAMGA, mon frère aîné était son fils préféré. D’après les coulisses, il lui aurait doigté dans leur cercle pour qu’un jour, s’il vint à mourir qu’on en cherchât pas son héritier en hésitant. Mais, son ami SAM aurait trahi sa confiance. Ce fût un jeudi, ce jour fatidique ou, il fallait tronquer l’argent, et les pouvoirs reçus dans les sociétés secrètes contre une chèvre, que SAM au lieu de précipité en guise de sacrifice SIEGO qui, serait mot plus tard naturellement, choisit de poignarder mystiquement KAMGA. Après ce décès, WABO FOTUE fut fort chagriné qu’il en mourut de chagrin.
– Pourquoi ne pouvait-il pas lui-même être directement auteur de ce forfait ? Interrogea MOTEMO qui, suivait attentivement l’histoire.
– Les WABO ne sont pas aussi naïfs tel que tu pourrais le croire. Ils se protègent du caddie. Du moment où son ami tue en son nom, quoique vous fassiez, il est épargné de toute atteinte. C’est ainsi qu’ils opèrent. D’ailleurs que feriez vous quand ils — ont — en eux, leur écorce qui leur procure une sorte— de pouvoir ? Nous avons vu des gens crier de rage et courir avec frénésie munis de coupe-coupe ou de hache dans le but de les effilocher. Mais toute fois auprès d’eux, ils furent anéantis par on ne sait quoi. Seule une femme aurait réussi le coup—— sa fille venait de mourir ; soudainement quand son mari voulu pénétrer sa chambre pour s’assurer de sa protection, elle lui porta le coup fatal ; un bon coup de gourdin et, il tomba raide mort.
– Qu’est ce que c’est merveilleux suggéra MOTEMO ; c’était une véritable réplique.
– Revenons à nos moutons, s’enquit père Philippe. Dans une voix demi teinte, comme s’il avait soudainement été enrhumé, père Philippe repartit en disant. MOTEMO, mon père voulu que tu deviennes son successeur. Les paroles de TAMBOULE m’ont réveillé la mémoire le matin. MOTEMO qui venait de perdre son sourire, comme affolé par cette révélation, avait maintenant un visage crispé et suivait plus attentivement la conversation.
– MOTEMO avant de mourir, mon père me fit cette confidence. Ah, pauvre Philippe ! Me voici au crépuscule de ma vie mais, tu ne pourrais m’être utile dans ma succession qu’à un seul point. Dans les entrailles de ta femme, les Dieux sont entrain de forger mon successeur. Ils mettront dix ans à le façonner. N’en fait donc pas un problème si ta femme à de problème de maternité pendant une décennie. Je te le préviens parce que je t’aime. Pendant, dix ans, ta mère poule sera victime d’une ménopause précoce mais, à la onzième année, naîtra un fils. Garde-toi de le donner un autre nom que celui de MOTEMO.
Voilà MOTEMO. Les faits se sont confirmés. Ma femme a bien fait dix ans sans maternité et comme miraculeux, tu pénétras son vagin. Quelle trouille, tu as causé !
Pendant quatorze ans depuis ta naissance, j’ai connu milles misères et tracasseries. Il reviendrait donc de part mes analyses, que c’est WABO FOTUE qui t’aurait façonné. Congénitalement. Les faits sont vraisemblables pendant toute l’existence de ce salaud de père, il nous a fait connaître de tas de misères. Ainsi donc, tu es l’incarnation parfait de WABO FOTUE. Il n’y a rien d’étonnant que tu sois son successeur.
– Ainsi donc, j’ai eu des oncles ?
– Oui MOTEMO, assez que tu ne pourrais les énumérer
– Ah, Pauvre père, tu ne peux pas savoir ce que sait que d’admettre cette vérité.
Au cours de ces dernières années, sur mon chemin, j’ai dévisagé tous les hommes espérant trouver un qui, te ressemblerait. Sans trop de timidité que j’éprouve à ton égard, je me serais donner le luxe de te le demander. Depuis longtemps si j’eus un oncle.
Aujourd’hui, tu affirmes que j’en ai eu assez et que l’homme dont je suis appelé à succéder les a précipités.
Père, il faut franchement que je lui succède.
– Quel drôle de question ! Puisque ce fut sa dernière volonté, son plus cher souhait. Il faudrait que tu le fasses. Il faut que sa dernière volonté fût exhaussée sinon, nous attirerons sur nous, le courroux des Dieux.
Ah ! Si mon ami Jean Paul pouvait suivre ces conneries.
Oh, Jean Paul ! Où es-tu ? Pour que je te dise que j’eus des oncles comme les siens.
Durant toutes mes années scolaires, Jean Paul me promena chez tous ses oncles.
Sais-tu ce dont nous recevions ? Des jouets pour les fêtes de Noël, des bonbons, des chocolats et que sais-je encore ! Qu’est ce que c’était humiliant que je ne le promenasse pas chez l’un des miens pour qu’il reçoive les faveurs.
Ah ! Mes pauvres oncles ; s’ils avaient existé !!!
Aujourd’hui, vous voulez que je glorifie WABO FOTUE en le succédant et que faites-vous du fait qu’ils, les WABO ont empoissonné notre existence.
– T’as pas le choix ; c’est ça l’absurde de notre existence en terre Bamiléké.
Cessez d’y réfléchir.
Bonne nuit les enfants.
Il était dix heures quand MOTEMO pénétra la grande bibliothèque de la Mission Catholique. Il se dirigea vers les rayons de littérature où, il entra en possession du livre de Hamadou HAPATHEBA intitulé « L’étrange destin de Wangrin ». Des étranges idées foisonnaient dans son crâne, il répugna le désir de lire en refermant son livre. Pour véritable distraction, il se laissa convaincre des charmes de la jeune Myriam. Il dévorait des yeux, cette jeune fille dit on venue en vacances. Dans sa robe tellement endimanchée qui laissait transparaître la politesse de sa poitrine, elle paraissait âgée de près d’une vingtaine d’années ; mais ses cheveux noirs coupés courts, donnait l’impression qu’elle paraissait plus jeune surtout de part le port des lunettes qui rendaient son visage plus minuscule.
Sa manière de parler avec délicatesse avait du charme. Elle semblait assez réfléchir pour articuler le moindre mot. MOTEMO qui en réalité aucune femme aussi riche, intelligente, civilisée, éduquée et belle soit-elle n’avait particulièrement jamais puis le convaincre de ses charmes, succombait peu à peu au charme de Myriam. Elle semblait le dominer d’un peu de sa taille d’un mètre soixante quinze et peut être vraiment de son âge. Mais ce n’était là, que de moindre détail qui n’enlevait rien à la grande beauté de cette créature. Il l’épiait d’un regard furtif, évitant la moindre coïncidence du regard ; quand elle sortit de la bibliothèque pour rejoindre son domicile, dans un quartier chic de la ville, MOTEMO se reprocha sa lâcheté pourtant il étouffa en lui toute résistance de la poursuivre. Pour se consoler, il se dit qu’elle n’avait rien d’aussi extraordinaire que les autres. Mais c’était de la peine perdu. Elle venait de mordre dans le cœur de MOTEMO un besoin vif d’aimer. D’aller au profond de l’Amour. La morsure avait été si profonde qu’il se reprocha une énième fois le fait d’avoir étouffé ce désir de la draguer… sur ce, il couru vers la maison en se disant qu’une autre fois sera la meilleure, MOTEMO surprit père Philippe entrain de presser les seins rassis de MEGNE, il espérait que même des hauts de ses soixante dix ans, il trouverait encore dans cet abreuvoir, quelque réserve de son lait préféré.
Quant à MEGNE, elle râlait de plaisir et de joie ; elle était confiante que père Philippe ayant reprit goût à son breuvage dont elle seule pouvait le gaver, l’aimerait toute la vie. Pour s’en convaincre que ce n’était pas un fait fantoche pour distraire ses illusions, elle tata la culotte de père Philippe pour se rassurer si sa baguette prenait du volume ; s’il éprouvait encore du plaisir à la faire l’Amour.
En voyant l’ombre de MOTEMO s’élever sur le sol, père Philippe releva subitement la tête en y laissant échapper au sol, peut-être l’unique goutte de lait.
– Ainsi donc papa, tu éprouves encore du désir charnel.
– Tu ne peux pas savoir comment ta mère me rend dingue… je l’aime…
Cette phrase, « je l’aime » fit de sorte que MOTEMO rêvasse de Myriam. Par une sorte de transposition, il devint soudainement père Philippe et la mère Megne devint Myriam. Il se surprit entrain d’avaler une grosse salive.
Père Philippe ayant remarqué que son fils était hors d’haleine le questionna : qu’a-t-il, t’arrive MOTEMO.
– C’est rien papa, je pensais justement aux histoires d’hier soir.
Pourquoi et comment dois-je faire des sacrifices ?
– Revenons-en à l’histoire pour que je t’explique le fondement du principe.
Il y a longtemps, des centaines d’années, très longtemps que je ne pourrais te situer avec exactitude l’époque vivaient deux hommes sur terre.
L’on ne suit trop pourquoi un jour, l’un d’entre eux décida de mettre terme à la vie de son frère. Restant seul sur terre, le meurtrier cru être la victime d’une certaine malédiction. N’en revenant pas du fait que, c’est de ces propres mains, qu’il mit fin aux jours de son frère. Il s’imposa un rituel pour se faire pardonner… la solitude dans laquelle il s’était lui-même imposé était là sa grande punition et cette malédiction dont-il redoutait. C’est ainsi qu’il aurait déterré le corps de son frère et, de ses ossements, il retint les os du crâne.
– Qu’est-ce qu’il en fit de cela ? Interrogea MOTEMO.
– Ne soit pas si pressé, j’y arrive.
Quand il prit possession du crâne, il vint le conserver dans sa case, tout près de son lit et aussi pas très loin du feu. Pour le rituel, chaque mois qu’il s’offrait un repas dont le disparu avait aimé, il en prenait soin de verser sur ce crâne une poignée, tout en le suppliant de l’intercéder devant Dieu pour qu’il le pardonne et le sort de sa solitude.
Ce meurtrier avait la ferme conviction que seul le mort pouvait l’intercéder réellement devant l’éternel. Ne partageaient-ils pas ensemble le monde de l’invisible et ses secrets !!
La mythologie affirme qu’il aurait eu gain de cause, car plus tard, Dieu façonna un être à son image à l’aide de ses côtes et celle-là devint sa femme. Ainsi, il fut sauvé de la solitude.
MOTEMO qui se sentait si seul bien qu’il fût en compagnie de son père, cru avoir Myriam auprès de lui. Quand il tendit la main pour prendre possession d’elle, il ramassa au sol une statuette.
– Ainsi donc papa la même malédiction est en moi grogna-t-il à l’intention de son père qui ne pouvait rien comprendre à cette parabole.
Son père continua l’histoire en disant : « nous sommes donc les héritiers de cette tradition et puisqu’on en parle, il y a un devoir sacré qui nous incombe. Va, nous chercher une pelle et une houe.
– Creuse là fiston.
En observant MOTEMO hésiter, raillant en ces termes il dit ah, mon gaillard ! T’as pas de couilles ; tu n’es qu’une photo d’homme. Creuse, va s’y mon fils.
En quelques minutes et pour peu d’efforts, ils se retrouvèrent dans les profondeurs du sol à deux mètres.
– Eh bien, voilà ce qui nous intéresse. Il indiqua de son index les os du crâne.
Ce qui nous reste à faire, c’est de le mettre auprès de ses frères. Jamais MOTEMO n’avait pénétré pareille case ; peut-être il l’aurait fait si son grand-père avait survécu, cette case ronde, haute de trois mètres, soutenue à l’extérieur par huit piliers dont quatre se situaient à la façade, deux autres du côté gauche de la case et sur le plan droit, les deux autres. A l’intérieur, un pilier était juste planté au centre de la maisonnée. La toiture faite de pailles avait conservé intacte sa solidité et surtout sa beauté.
MOTEMO en s’avançant dans la pénombre de l’obscurité heurta son tibia en se torturant de douleur, père Philippe activa sa torche. La faible lumière qui éclaira la pièce permis à MOTEMO de remarquer là le couchage sans doute de son grand-père, un vieux lit fait de bambou dont les punaises en avaient élus domicile. Juste à côté du lit, à quelque mètre, il observa un foyer au-dessus du foyer pendait encore une vieille marmite de pot suspendue en l’air par un crocher de fer. Loin en haut, d’où ce fer prenait sa source, son père lui indiqua le grenier. Son père appela cette piètre case, la grande maison. S’éclairant toujours de la faible lumière qu’émettait sa torche il indiqua l’endroit où devait désormais, rester le crâne de WABO TAYOUTUE.
– Mon fils approche ; ici repose par ordre chronologique WABO TAYOUTUE 1, WABO TAYOUTUE 2 et WABO TAYOUTUE 3. De l’autre côté, ce sont les femmes et tes oncles mais pour l’instant, cela t’intéresse de très peu. C’est pour cette raison que je parlais toute à l’heure de la grande case parce qu’ici, reposent nos Dieux. A présent, faisons un tour dans la concession très loin là-bas, cet arbre là, représente notre chapelle familiale.
Tu vois donc que l’exercice que nous venons de faire n’est pas seulement une distraction d’esprit. Cela demande une mémoire, il ne faut pas se tromper de crâne quand il faut faire de sacrifice et outre, cette case est notre album photo, elle regorge assez de bons souvenirs en observant le crâne de chaque membre de la famille, tu peux établir par ce fait un arbre généalogique et d’une manière chronologique de ta famille.
– Alors mon père en quoi consisterait donc les sacrifices dont je suis appelé à faire.
– Ecoute fiston. La mort de mon père, seule la raison qu’il serait mort chagriné du décès de son préféré avait été élucidée comme cause de sa mort. Personne n’a eu vent de cette autre raison et Dieu merci, cette rumeur n’en a pas courue. Il s’agirait de ma mère, et sa plus jeune épouse. Ma mère fut peut-être jalouse des égards que mon père lors de son vieil âge entourait sa dernière épouse. Cette jalousie l’aurait contrainte finalement à lui servir un plat empoissonné.
Nous devons aujourd’hui faire des sacrifices aux Dieux pour qu’ils oublient cette ténébreuse situation.
– On la suppose seulement ; le grand-père serait mort en conjurant les Dieux de notre famille pour nous maudire.
– Ainsi WABO TAYOUTUE a été si cruel jusqu’à là ?
– Oui.
– Et vous croyez qu’un impur peut nous intercéder devant les Dieux ?
– Que sais-je.
– Alors mon cher papa, sais-tu pourquoi je ne m’étais jamais confessé devant le père Bouffon ? Parce qu’il aimait trop les bas de jeunes et qu’en plus de cela, très souvent, il était accusé de détournement des deniers de culte.
En toute honnêteté, comment un tel esprit souillé peut-il penser être l’ultime intercesseur entre les esprits purs et nous autres ? Ceci reviendrait à dire que si c’est pour les Dieux de TAYOUTUE, ces piètres sacrificateurs que je devrais faire ces sacrifices dans le sacré but de nous intercéder devant l’Eternel, je ne le ferais jamais.
MOTEMO était revenu plusieurs fois à la bibliothèque sans jamais plus y trouver Myriam.
– Son absence le faisait discrètement aigrir. Sans le savoir il souffrait déjà pour cette inconnue qu’il n’eut la chance qu’une seule fois de la voir. Son cœur en avait pris un coup.
Une voix vint à réveiller de ses rêves. Celle de son frère,
– Oh ! Frère nous t’avons fouillé partout ; la santé de notre aîné va de mal en pire ; père Philippe a demandé que tu viennes le plus vite possible.
En sortant de la bibliothèque, il rencontra Myriam qui longeait le corridor mais que pouvait-il lui dire en ce moment ! Il n’eut que le temps d’observer sa démarche gracieuse et son cœur battit si fort qu’il n’eut même pas le courage de lui dire bonjour. C’était la première fois que MOTEMO se sentait humide devant une femme. Lui, qui avait été jusque là, toujours arrogant et fier de sa personnalité ne comprit pas ce qu’il arrivait. Myriam, cette illustre inconnue l’imposait du respect. Le fait qu’elle lui avait effleuré le procurait une curieuse joie et surtout, il partit avec l’odeur de son parfum.
Tout essoufflé, MOTEMO retrouva père Philippe en larme. D’une voix entrecoupé, il lui dit, « il est mort » d’un regard accusatif et plaintif, il lui rejeta, tu aurais du faire des sacrifices MOTEMO. En voici le prix de ton entêtement.
– Non, je n’y pense pas. C’est la volonté de Dieu, rétorqua MOTEMO.
MOTEMO aperçu une silhouette, écarquilla les yeux pour mieux voir celui qui tenait sa main. Si s’avait été le père Bouffon, il aurait piqué une crise. Heureusement pour son cœur que ce fut le Docteur Fernand.
Après le bréviaire de père Bouffon qui, aimait s’afficher en pareille circonstance aux yeux du public, on enterra TAGNE
Evènement triste mais gaie également pour le compte de MOTEMO qui, profitant de la collation, par sans avoir rassemblé un agrégat de courage, souffla deux mots tendres dans les délicates oreilles de Myriam, celle-ci répondit à son invitation d’être à ses côtés par un sourire affectueux.
Ils n’eurent pas le temps de célébrer leurs retrouvailles et leur accord de mener une vie commune car, d’une course folle, père Philippe vint annoncer en fondant en larme que KENGNE, son deuxième fils souffrait depuis quelques instants de mêmes maux que le défunt.
Sans prendre garde à l’assistance, il tira MOTEMO par sa chemise en marmottant, tu dois prendre charge de tes responsabilités. Cesse de jouer au intellect, au philosophe. Mes enfants sont entrains de mourir ; est-ce que tu le comprends, hein, fils de vampire. Qu’est-ce que tu es venu faire pour nous ! Doucement papa, ne t’irrite pas tout.
Monsieur l’abbé, avant de mourir, nous disait que seul un esprit pur, vrai pur pouvait nous intercéder devant Dieu. Nos ancêtres sont des incapables. Aucun WABO ne peut se donner ce luxe. Est-ce qu’il est possible que toi, esprit pur, pour atteindre l’éternel, autre esprit trop pur, puisse passer par WABO TAYOUTUE, le sacrificateur ? Ne trouves-tu pas que l’intermédiaire n’est pas purifié !!
S’il faut que je fasse des sacrifices à des sacrificateurs pour qu’ils m’intercèdent devant Dieu, je préfère en mourir moi-même. J’ai l’impression de louer les enfants de diable au lieu des disciples de Dieu.
Il faut qu’un esprit soit pur pour communiquer avec Dieu. Jésus Christ l’était et peut-être certaines de ses apôtres mais nous avons corrompu les mœurs.
Quant à l’histoire, il y a lieu de remarquer que le mort fut un être pur ; il ne fit aucun pêché en l’encontre de son frère. Seul le meurtrier lui était redevable. Le meurtrier en communiquant au devant du crâne de son frère, en lui faisant des sacrifices, offrait des dons à un esprit pur. Et c’est pourquoi la communication et la relation entre les trois pouvaient être établies. C’est le malfaiteur qui se répand.
Dans notre cas, tel n’est pas la réalité, c’est nous autres, pauvres innocents, qu’allons demander pardon aux sacrificateurs et pire encore, pour qu’ils nous intercédassent devant lequel Dieu !
Ah, fiston quelle brave plaidoirie ton frère est entrain de mourir et tu trouves le temps de philosopher. Par rapport à notre cas, c’est le préjustice que notre maman aurait commis au père que nous voulons résoudre, suffoqua père Philippe.
– Que le diable l’emporte. Que vaut ce poison si véritablement il y eut lieu, par rapport au nombre de ses meurtres ? Le diable c’était emparé d’eux et, il est normal qu’ils réglèrent leur compte. Nous autres, nous n’avons rien à y voir.
– Mon fils n’oublie pas que l’iniquité des pères s’abat sur les fils jusqu’à plusieurs générations.
– Est-ce en se formalisant aux traditions, de cette manière, en faisant des sacrifices au diable que vous pensez l’absoudre ? pas avec mon concours.
Comme ils étaient entrain de se chamailler, Megne vint presque toute nue, toute essoufflé, nonobstant des injures en annonçant la mort de KENGNE.
Vous avez tué mon fils ; KENGNE est mort. Père Philippe larmoyant, cria : « MOTEMO, MOTEMO. MOTEMO mijota : mieux vaut tous mourir pour que naisse une nouvelle génération d’hommes sanctifiés. »
Cela faisait un an que MOTEMO et Myriam menaient officieusement une vie commune. Il fallait donc officialiser les choses civilement et traditionnellement et pour ce, MOTEMO reçu le consentement de ses parents.
Ce fut un vendredi soir qu’ils partirent voir le maire pour s’unir pour le meilleur et le pire. La mariée dans sa robe blanche, rayonnait de beauté et de gaieté. En observant MOTEMO ce jour là, on aurait cru qu’il célébrait ce mariage pas de gaieté de Cœur.
Son visage était plutôt sombre et triste. Au cours des cérémonies, il eut l’air complètement égaré. Bien que trop costumé et parfumé, sa galanterie se perdait pour des idées obscures. Sa timidité en lieu de cérémonie fut étonnante.
Quant à MEGNE, la perte subite et sans grande intervalle de ses fils l’avait presque rendue folle. Elle s’était vêtue de son vieil cabas et portait des sandales. Elle avait drôlement refusé de porter les habits neufs que lui portait MOTEMO. Les gens crurent que c’est le piètre état de sa mère qui mettait MOTEMO hors d’haleine. Père Philippe avait contenu son amertume dans le whisky. Bien que broyant de noir, il donnait l’illusion d’être sur ses pieds. MOTEMO était perdu, on dû le réveiller enfin qu’il récite après le maire et pour qu’il fasse un baiser solennel à Myriam.
Myriam ne comprit rien à l’habitude de MOTEMO, elle fondit en larmes croyant que MOTEMO regrettait déjà aussitôt le fait de l’avoir épousée. Lui qui profitait de toutes les occasions pour l’arracher sa langue n’éprouva aucune émotion quand elle lui tendit ses lèvres
Dans une atmosphère mouse, faite de suspicions, ils rejoignirent le domicile conjugal et une fois à la maison, on comprit que ces mauvaises humeurs présageaient un malheur.
MEKUATE, l’unique fille de père Philippe se torturait le ventre en serpentant le salon.
Elle succomba après dix minutes.
En espace de cinq ans, père Philippe avait assisté impuissamment à la mort de ses enfants à l’exception de MOTEMO qui, souffrait de l’ingratitude de son mariage.
MOTEMO qui semblait être l’unique rescapé d’une épidémie, devenait plus en plus vulnérable. Il souffrait depuis un mois, d’une horrible maladie légèrement différente de celle qui avait emporté ses frères dans l’au-delà par une diarrhée.
En observant la nudité de sa femme dans la chambre il eut soudainement envie de baiser. Son corps chétif devint aussitôt un objet d’amusement pour Myriam. Elle s’amusait dans les draps à caresser les os des côtes qui se dessinaient sur le corps squelettique de MOTEMO. A l’inverse de son père qui raffolait de lait, MOTEMO avait une prédilection pour les lèvres et râlait de plaisir quand sa dulcinée pinçait ses testicules pour qu’en fin, sa maigre baguette puisse entrer en érection.
Elle y parvint après trop d’efforts et Myriam qui n’avait jamais percé le secret du chant du cop, sentir au troisième chant du cop une torride eau, tellement chaude, inondée son vagin en la pénétrant jusqu’à la profondeur de sa chair. Jamais en faisant l’Amour avec MOTEMO, elle n’avait eu pareille sensation et ce fameux chant de cop n’avait jamais pénétré ses rêves. En voulant s’étirer de MOTEMO pour s’échapper de ses grosses gouttes de sueur et surtout cette chaleur que le contact de leur membre produisait. Elle crut avoir fait un cauchemar. MOTEMO tomba raide mort sur le lit. Elle fut tellement surprise qu’elle n’eut pas le temps de se rhabiller ; elle voulu crier mais, elle se sentir soudainement aphone. Toute nue, elle rejoignit père Philippe. En se lançant dans ses bras, elle beugla : « mon mari est mort dans mes cuisses » et c’est en cet instant qu’elle se rappela qu’elle était nue et porta une de ses mains sur sa forêt pour dissimuler son sexe.
Père Philippe qui avait longtemps pleuré n’eut pas les larmes pour MOTEMO.
Père Philippe voyait le restant de ses jours comme un véritable calvaire. Il voulu en mourir à la place de ses fils mais, il lui sembla que les Dieux étaient contents de le voir souffrir. Il avait tellement aigrir de ses réflexions. Il passait le long du temps à réfléchir sur l’attitude inébranlable de son fils MOTEMO. Ce dingue qui même au prix de sa propre vie, n’avait voulu satisfaire aucun caprice des WABO. Pour lui finalement, il n’avait que deux suppositions ou entendements pour expliquer la manière d’agir de Motemo. Soit dans l’au-delà, WABO FOTUE s’étant rendu compte des erreurs qu’ils ont commises durant l’existence, avait voulu se réincarner dans l’esprit de MOTEMO pour racheter sa progéniture. Et pour ce, il fallait payer le prix mais cette fois autrement. Pas plus pour satisfaire le caprice des gourous. A ce propos, il se dit que si tel avait été le cas, WABO FOTUE eut raison de le déshériter en mourant car s’il avait été à la place de MOTEMO, par soucis pour ses enfants, il aurait failli à sa lourde tâche. Outre cette supposition, il pensa que WABO FOTUE peut-être dans l’au-delà, avait utilisé MOTEMO pour se venger de son épouse. Mais, cette idée l’affola et il y renonça aussitôt.
En guise de conclusion, il rapprocha MOTEMO de cet abbé, qui à son époque, avait défié énergiquement les WABO. Pour lui, MOTEMO devait être son fantôme. Tellement, MOTEMO si souvent parlait de cet abbé qu’il ne puis s’empêcher de croire que MOTEMO fut son double.
MOTEMO en lieu et place de WABO FOTUE TAYOUTUE était mort sans verser aucune goutte de sang appartenant à autrui. Le faisant il avait coupé court avec les vieilles traditions. Désormais, c’était sur son crâne qu’il fallait venir faire les sacrifices. Le nouvel médiateur entre les humains et Dieu était dorénavant un esprit pur. Il était mort pour un idéal, purifier une tradition. Etablir une liaison honnête avec les Dieux et Dieu. Un mois après, quand Myriam vint annoncer que la dernière nuit avec MOTEMO avait porté de meilleures semences, il s’en réjouit mais une grosse ride apparue sur son visage. Chaque minute qui passait maintenant, le chagrinait. Il savait qu’il n’aurait pas du temps à sacrifier pour l’éducation et l’instruction de son fils. Chaque nuit le rapprochait de la tombe. Pourvu qu’il ne soit pas stupide comme son père, j’invoquerai de toutes mes forces la puissance de l’Eternel pour qu’il s’éloigne des affaires des Dieux.
Les Dieux ne sont pas faits pour être jugés. Le mystère de Dieux est si profond qu’il faudrait être l’un de leur pour porter un jugement à l’un de leurs disciples.
Seul leur maître devrait leur intenter un procès et non nous, pauvres humains que nous sommes.
Père Philipe avait fait venir sa belle fille ; il parlait en caressant son ventre comme s’il s’agissait de mamelles de MEGNE.
Ecoute fiston, le nom de ton père a porté en lui-même les germes de sa malédiction et la nôtre avec.
MOTEMO, MOTEMO, comme ton nom l’indique, tu fus orphelin ; tu n’eus personne à tes côtés. Ce qui fut ta perte et ton attitude envers les Dieux furent inébranlable pour plus fortement raison quand tu mourus il y avait personne à tes côtés. J’ai été longtemps ignorant pour ne pas savoir que seul ton nom pouvait être l’origine de notre perte ; de notre destruction. Je ne t’en veux pourtant pas.
L’histoire nous dira si tu fus rédempteur. Eh toi, petit fils, ne soit pas si stupide. Quand à toi, s’adressant à Myriam, cet enfant s’appellera SOH POUPON KAMGUE Philippe.
Cet enfant, dans les entrailles de sa mère ignorait peut-être là, l’unique paradis que le réserve cette terre.
Il ne savait pas encore que seuls ses futurs amis seront sa véritable richesse et sa famille. Il ne savait pas que c’est parmi ses futurs amis qu’il trouverait ses oncles et ses tantes. Pourquoi pas, sa grand-mère et ton grand-père !!
Il ne connaissait rien de la cruauté humaine. Loin des entrailles de sa mère, il ne pouvait s’imaginer qu’un jour, ceux qu’il tiendrait pour vrais amis, pourraient le laisser choir dans une mer des requins sans le fournir aucun explication. Il vivait à l’état pur, dans les entrailles de sa mère, son véritable paradis.
L’enfant naquit dans une clinique le 14 Juillet et au moment qu’il naissait, on annonçait à sa grand-mère le décès de son mari.
L’enfant hors des entrailles de sa mère, poussa son premier cri de détresse.
Il fut habillé en noir le jour même de sa naissance. Le symbole de toutes misères de l’humanité.
La veuve éplorée qui, n’avait plus de larme à couler même pour son mari, sourie, regarda l’enfant et dit : au moins toi, tu pourrais contribuer à pérenniser ma famille ; ainsi laissa-t-elle entendre en étouffant un sanglot. L’enfant caressa l’unique dent cariée qui lui restait dans la bouche.


le procès des dieux « première partie »

« Tu devras faire des sacrifices aux ancêtres enfin que ceux-ci t’intercèdent devant l’Eternel. »
Ainsi, avait dit le célèbre Khämsi. Et au bout de quelques instants, il avait renchéri, MOTEMO, si tu tiens à ce que tes affaires prospères, tu as intérêt à les faire de sitôt.
Ah ! Ce pauvre enfant ; Quelle fatalité. On aurait pu dire qu’il n’eût jamais de chance depuis sa naissance.
La fatalité le suivait depuis les entrailles de sa pauvre maman. Comment ne pas le croire quand on sait que durant son enfantement, sa maman a failli perdre sa vie. Au cours des neuf mois que dure une grossesse. Sa pauvre mère eu d’horrible crise, dans son agonie, cette femme laissa entendre qu’elle aurait conçu cet enfant en complicité des esprits malsains. Elle cru que son mari ce soir là, avait cédé sa place à Lucifer. Ce soupçon n’était plus a dissipé. Avant que son mari ne lui touche ce soir là deux jours avant, elle avait fait un rêve étrange.
Elle ne pouvait s’empêcher de penser à ce cauchemar dans lequel les eaux sales des testicules d’un vampire inondaient son vagin sans qu’elle ne puisse se révolter, ni crier. De nature bavarde comme une pie, les puissances maléfiques de ce vampire l’avaient rendu aphone.
Elle n’eût pas la force de beugler quand elle se rendit compte que l’enfant qu’elle berçait dans ce cauchemar possédait des cornes du buffle. Ce cauchemar l’avait longtemps traumatisée et malgré ce traumatisme, elle ne fit confidence à personne. Elle n’ouvrit la bouche qu’à partir du septième mois.
Bien que son mari fut ahuri par cet étrange évènement. Il n’y prit aucune considération quoique sa chère épouse insista qu’il fasse un tour chez TAMBOULE, le grand voyant de la contrée.
Jusqu’à la naissance de MOTEMO, père Philipe cru toujours que ces racontars révélaient des fantasmes de son épouse MEGNE. Pourtant deux évènements devaient finalement le contrarier.
Pour la toute première fois et après cinq accouchements, on dû passer par la césarienne pour sortit MOTEMO des entrailles d’une femme agonisant. Pire sa compression inopinée au lieu du service avait sur le coup entamé une dépression psychologie.
Pour une fois dans la vie, le destin lui était fatalement cruel, si cruel qu’il cru qu’effectivement, les vampires avaient visité sa femme et que par conséquent, MOTEMO devait être conçu des semences du diable. Comment ne pas le croire, non seulement sa naissance avait réduit la bourse de la famille à zéros, outre son père venait de perdre son boulot sans aucune explication de la hiérarchie et de plus sa pauvre mère, depuis son enfantement jusqu’à sa naissance, ’était toujours partagée entre la mort et la vie.
Il était donc clair que ce sont les esprits malsains qui avaient activés et participés à la procréation de MOTEMO, et pour s’en convaincre il remarqua que la bonhomie de sa tendre épouse avait disparu, les yeux rentrés dans les orbites et que seule sa volumineuse poitrine lui donnait un visage de femme. Ce qui le fit sourire car, il aimait les gros seins, et ne passait pas sans caresser l’un d’entre eux quoique la maigreur de cette femme enlevait toute envie d’aller jusqu’au bout. Ce n’est pas que le désir sexuel avait disparu ; même avec un bébé dans les bras de sa femme, il ne la laissait pas de répit. Et cette dernière savait le combler ; elle allait jusqu’à l’offrir une tasse de lait de ses propres seins chaque matin.
Sans doute, elle s’attendait au moins qu’il effluât de sa langue ces bouts de seins ; elle alla jusqu’à les sortir du soutien gorge pour l’offrir les tétons.
Mais, père Philippe en détourna son regard. C’est en ce moment qu’elle comprit que la naissance de MOTEMO et surtout sa survie après la césarienne était le prolongement du cauchemar qui la poursuivait depuis comme son ombre. Pour une fois, père Philippe avait refusé de prendre l’objet de son affection.
Ce refus de père Philippe ne se dissipa pas sans faire des ébullitions dans la cervelle de sa tendre épouse, père Philippe devait déjà avoir une seconde femme, mijota-t-elle. Quel gâchis MOTEMO ! Fils de Diable.
Depuis son mariage, elle avait tout fait pour responsabiliser père Philippe ; tout essayer pour le rendre fidèle, et c’est pourquoi elle s’offrait à lui-même pendant l’allaitement ceci dans l’espoir qu’il n’aille ailleurs chercher un pourri sexe. Voilà qu’avec la présence de MOTEMO, le système s’effondrait.
Or, la pauvre MEGNE ! Dommage qu’elle se fasse des soucis. Si au moins elle s’était imaginé la bonne raison de la révolte de père Philippe, elle se serait moins fait de mal en croyant que le serment de fidélité qui la liait à son époux avait été trahi. Certes, sa maigreur avait effrayé son mari. Il avait bien voulu prendre sa tasse de lait mais dans l’état ou apparaissait sa femme, son appétit disparu.
Cette femme jadis très, épaisse et d’une manière proportionnée avec de véritable pompon comme fesse n’était plus que l’omble d’elle-même. Père Philippe n’avait jamais remarqué que sa femme fondait ; qu’elle n’était désormais comparable qu’à un squelette humain. Ce squelette voulait l’allaiter drôle.
Chéri, j’ai les seins pleins de lait ; tu prends une tasse de ta préférée ? Non, laissa entendre père Philippe qui soudain fut arraché de ses réflexions par la surprise de cette voix.
Assis sur son lit, père Philippe profitait de la lumière solaire qui, pénétrait dans la maison par la fenêtre pour se rajeunir. En trois semaines, son menton avait l’air d’être une forêt. A l’aide d’une vieille lame de rasoir, il défrichait cette forêt sans se soucier des égratignures que cette lame, laissait sur ses joues. Tellement évasif dans ses pensées, il ne pouvait ressentir le moindre mal. Il venait de se souvenir que depuis la naissance de MOTEMO, il n’avait pas puisé dans son breuvage. Quoique conscient que ce breuvage déborderait de lait, il n’eût pas le courage d’aller traire sa vache. Sans avoir entendu les bruits que faisaient les pieds de sa femme, il faillit emplir la maison d’un beuglement avant de se rendre compte que c’était la main de son épouse qui caressait les os de son dos.
– Ah chéri, c’est toi ! Tu m’as fait tellement si peur, tellement l’histoire du vampire me traumatise qu’en ressentant la douce main effleurer mon corps, j’ai cru cette fois-ci que c’est une vampire qui devrait prendre ta place.
– Qu’est-ce-qui t’a pris de te rajeuni !
– Qu’est-ce-que tu es devenu beau !
De quelle beauté parlait-elle ? Elle devait être devenue aveugle pour ne pas remarquer que le ventre de père Philippe collait à ses intestins et que de son gros corps, seule sa tête avait conservé son volume. Son œil sans se perdre, avait rejoint les tréfonds de l’orbite.
Père Philippe n’avait conservé intact que sa voix roque, même sans rien dans l’estomac. L’écho de sa voix pouvait parcourir des dizaines de kilomètres.
Il fallait ne pas vraiment avoir tes yeux pour se passer du fait que le rajeunissement que s’octroyait père Philippe n’avait que l’effet d’une goutte d’eau dans la mer. Les multiples rides que comptait son visage, le faisaient avoir l’air d’un siècle ; il devait trop se faire de soucis. Pourtant, sa femme ne vit rien même en déshabillant son mari, elle ne remarqua pas que les os des côtes pouvaient se faire compter à l’œil nu. Tel n’était pas son problème ce jour quand elle vint dans la chambre de père Philippe. Elle voulait récupérer son objet ; le presser, le réactiver par l’action de ses mains et surtout de sa langue. Elle voulait se rassurer que se n’était pas mort pour l’éternité.
Père Philippe ne fit à cet appel aucune résignation mais au cours des ébats, elle remarquait son apathie. Elle attendait la main de son mari dans son sexe et sa langue sur les tétons mais, il resta inactif. Ce n’est qu’avec cette paralysie et ce mutisme qu’elle comprit que père Philippe lui était désormais étranger. Si elle avait été vigilante, elle se serait imprégnée de cette dramatique situation depuis longtemps. Pour une première fois, le père Philippe lui avait abandonnée leur chambre et ceci depuis la naissance de MOTEMO. Il couchait dans la chambre des enfants et parfois au salon et depuis, il n’avait pas traire sa vache. Mais la pauvre MEGNE avait cru qu’il était en mauvaise humeur.
Maintenant, elle était convaincue du contraire.
Ah ! Philippe, suis-je devenue une gourde au point tu n’éprouves plus en vie de m’embrasser ? C’est étrange pour un gourmand de sexe comme toi.
– Gronda-t-elle et Philippe s’en défendit en ces termes : tu te fais sûrement des illusions. Sais-tu c’est devenu harassant de vivre avec un moteur en présence dans les pensées ?
Ah, quel gâchis la naissance de MOTEMO !
Cet enfant pourrit notre existence.
A l’insu de la misère de ses parents, MOTEMO prenait de l’âge. Il ignorait que c’est en faveur de la charité et surtout de la solidarité Africaine que ses parents avaient survécu jusque là. D’ailleurs à son âge, il n’avait que foutre. Quand la famine torpillait son estomac, ses cris arrachaient les lourds seins du soutien gorge et en dépit des malheurs qu’était victime mamie MEGNE depuis l’enfantement de cet enfant, elle éprouvait une extrême joie d’offrir son lait à son nourrisson.
Maintenant, seul le tété ne le suffisait plus pour sa nutrition, il le fallait également du pilé de pommes de terre et parfois de la patate douce ou de la banane mûre. En deux ans de croissance son estomac avait tellement pris de volume qu’à chaque deux heures MOTEMO exigeait à manger. Déjà, il semblait se passer de sa pauvre mère. En titubant, il pouvait désormais aller visiter les marmites dans la cuisine sans toute fois déranger cette dernière.
Quand MOTEMO trouvait là, quelque chose à se bourrer le ventre, il se faisait une petite fête dans la tranquillité, de retour auprès de la maman, seules tes taches d’huile sur ses haillons et le reste de la bouffe entre ses mains pouvaient trahir le fait qu’il a visité la cuisine.
Mais quand il y avait rien du tout, il fallait s’attendre à de lourds sanglots et au jet à tort et à travers des marmites. Ces sanglots ne s’arrêtaient qu’avec la présence d’un doigt de banane entre ses doigts. Il ne fallait pas à ces moments là, le tendre les mamelons, c’était peine perdue. D’ailleurs il se serait donner le luxe de les mordre et très souvent, sa mère en sortait de l’expérience en hurlant Aie ! Aie ! Aie ! Pour éviter certaines exigences, sa mère très tôt, à cause de la précarité de la bourse familiale, avait refusé de l’offrir soi-même des bonbons, des chocolats et des biscuits.
En raison de la survie de la famille et surtout pour pallier aux énormes ennuies et tracasseries dû par le chômage, par son inactivisme, père Philippe s’était soi-même trouvé un emploi.
Muni d’une machette et d’une hache, père
Philippe se procurait gratuitement du bois dans une immense forêt envoisinant. En la commercialisation, au prix de grandes souffrances et risques. Il pouvait ainsi ajouter un plus dans l’alimentation de la maison et se procurer sa cigarette et sa kola sans mendier ni à gauche ni à droite.
C’est en début d’un après-midi, un dimanche qu’il avait expérimenté sa première aventure dans la forêt. Debout dans une barque, il avait courageusement longé et défié la monstruosité des eaux noires sur lesquelles surnageait son navire pour se rendre dans le ventre de la forêt. C’est par un ouf de soulagement qu’il avait remercié la longitude de ces arbres. Le soleil qui brûlait son crâne s’était évanoui au-dessus des feuillages. Il ne ressentait au pied de ces monstres géants qu’une curieuse humidité. Le silence de ces endroits étrangers donnait l’impression d’être dans un cimetière, et au moindre bruit, même de ses pas sur les feuilles mortes des arbres, il croyait qu’un fantôme s’éveillait de sa tombe. A la suite de la chute d’une branche morte, il eut peur au point d’uriner dans son pantalon. Cet évènement malheureux ne vint pourtant pas au bout de son courage et de ses forces. Il décida par la suite d’expérimenter la lime de son coupe-coupe pour une fois dans sa vie, il allait abattre un arbre. Il contempla pour la dernière fois, la fraîcheur de sa paume de main. Une frêle main tendre qui, maîtrisait les manières de tripoter les seins de MEGNE. Une main qui entrait dans les profondeurs de l’intimité de sa femme sans l’écailler le sexe. Une main dont sa douceur savait lui faire gémir et pleurer de plaisir. Cette main devait bientôt devenir rugueuse. Que devait ressentir MEGNE lorsque ces mains cailloux devaient parcourir son corps ? Elle devait sans doute avoir plus de mal que de plaisir. Qu’importe ??? Il choisit un arbre et arma là-dessus, les premiers coups de hache et de la machette. A peine avait-il commencé, un torrent d’eau ruisselait sur son corps, mais il eut raison de l’arbre en écoutant le premier claquement de l’arbre. Bientôt ce monstre allait échouer ; et le claquement final ne tarda pas. Au moment de son atterrissage subite, une branche pris dans sa course folle, le manche de la chemise de père Philippe et projeta ainsi l’homme à une dizaine de mètre mais, père Philippe n’eût qu’une égratignure au passage de l’alerte chaude.
Il n’eut même pas le temps de s’occuper de son monstre. De le découper en morceaux, de transporter les morceaux à travers les pistes sinueuses de la forêt jusqu’à la barque.
Le transport de ces petits monstres jusqu’à la barque nécessitant une extrême énergie.
En réalité, le poids des morceaux de billes n’était pas si effrayant. Seul le trajet à parcourir dans ces pistes sinueuses, jonchées de lianes et parsemées de ronces donnait l’impression que le poids de la charge était triple. C’est toujours à bout de souffle qu’on atteignait la barque. Pour ce seul jour là, père Philippe avait cru perdre son crâne sous le poids de ces charges sans cesse renouvelées. Essoufflé, il s’était efforcé d’aller jusqu’au bout de sa besogne. Le plus dur qu’il avait cru s’avéra être la plus facile. La traversée du cours d’eau pour le chemin de retour fut si paisible et aisée. Cette fois-ci, il ne faillait que descendre le cours d’eau et c’est au prix de moindre effort que la barque suivait sa trajectoire. Au bout d’une heure de navigation, il atteint le rivage et comme par providence, soudainement, une grosse femme de passage, lui proposa d’acheter son cortège de bois en l’octroyant une maudite somme de 30 000 F CFCA. La somme ne représentait rien par rapport aux efforts. Mais ça valait la peine de la prendre. Elle pouvait compenser l’énergie des forces perdues. Pour une fois encore, depuis deux ans, père Philippe bu une bière ; il se donna même le luxe de s’acheter une boîte de lait. Le lendemain, sa femme cuisina de la viande de bœuf pour le repas du jour.

A l’âge de cinq ans, MOTEMO fut inscrit à l’école missionnaire catholique de la contrée. Cette école célébrait en cette rentrée scolaire là, son vingtième anniversaire. C’était une vieille bâtisse de l’époque coloniale, construite à la terre battue et recouverte de paille, les cinq bâtiments qui composaient cette école étaient séparés d’entre eux par un espace d’un mètre.
Cette école comprenait : la sil, le Cours préparatoire 1 et 2 et le Cours élémentaire 1 et 2. Quand un enfant avait bravé toutes ces classes, l’administration l’envoyait continuer ses études à l’arrondissement. Là, où il devait faire le Cours moyen 1 et 2.
L’aura que jouissait les maîtres au sein de l’établissement était incommensurable. C’étaient des hommes vénérés comme des dieux. Quand le maître disait un mot, le mot était toute suite, considéré comme une vérité universelle et si ça venait du directeur, les enfants prenaient cela comme un repère fondamental. Il y avait dans ce village seul un maître pour dissuader un enfant de sa mauvaise conduite.
MOTEMO avait pris place dans la classe du maître qui terrifiait tous les élèves. Monsieur Eric était réputé pour être le plus brillant de tous les enseignants et d’être en même temps le plus sévère et redoutable dans les bastonnades. Il n’avait pas besoin du fouet. Pour toute punition, il te faisait porter un poids de 5 kg de part chaque main et à genoux. Pendant plus d’une heure. Il avait une heure précise pour le bâton et pour cela, il s’était fait remarquer par les élèves par sa règle plate chaque matin. Les retardataires avaient droit à dix coups. Il fallait fermer la main et au-dessus des os des phalanges. Il vous offrait vos dix coups. Quant à ceux qui ne parvenaient pas à réciter leur cours de veille, ils avaient droit à vingt coups.
MOTEMO qui vint deux semaines après le début des cours eu le temps d’observer la méthode didactique de Monsieur Eric. Il comprit donc qu’il avait à faire à de choses très sérieuses.
D’emblée, il saisit que cet homme au visage émacié, planté sur une tête de noix de coco, aux yeux de lapin ne le ferait aucun cadeau. Il devait garder ses caprices pour sa mère ; de nature, bavard comme une pie et embêtant comme un singe, MOTEMO se métamorphosa toute l’année en une colombe.
Le soleil était au Zénith mais, dans l’ombre de ces grands arbres de la forêt équatoriale, la chaleur se faisait de moins en moins pressante.
Père Philippe assis au-dessus du tronc d’un arbre qu’il venait d’abattre, remuant dans sa bouche un quartier de kola, il usait de temps en temps sa crasseuse chemise pour s’essuyer la sueur qui coulait à flot sur son visage. Cette sueur laissait l’impression qu’au milieu de cette forêt où, il y avait pas de signe de pluie qu’une torrentielle pluie s’était abattue seulement sur cet homme. Tellement, l’eau suintait de partout sur son corps au point qu’on pouvait y cueillir une bonne quantité pour la consommation. En rêvassant, une mouche se tint sur son crâne pour se désaltérer ; dans un excès de courroux, voulant tuer cette bestiole qui perturbait sa tranquillité, oubliant que c’était sur lui-même qu’il portait ce coup fatidique, il s’offrait une belle claque et se réveilla de ses rêves. Son crâne qui avait perdu depuis longtemps toute existence de chevelure dû à l’action déshydratante et répétée de la chaleur que le port de ces rondelles produisait sur la partie centrale de sa tête avait pris un bon coup.
Le fait que père Philippe avait fait de sa tête le meilleur moyen de transport des billes de bois fit de sorte qu’ainsi, il eut pour le restant de sa vie une large calvitie et ce qui ne se passa pas sans commentaire. En Afrique, du moins à cette époque là, le vulgaire savait que la calvitie était inéluctablement un signe de richesse, de prospérité et de bonheur. Cette calvitie réjouissait même ses ayant qui, voyaient là, un signe des dieux qui viendrait mettre terme à leur souffrance.
Mais comment pouvait-on interpréter cette calvitie née dans la forêt !! Peut être par les idées nouvelles que devait se faire père Philippe.
Le succès scolaire de MOTEMO l’avait plu et il savait que pour qu’il aille jusqu’au bout de ses études, il lui fallait désormais débourser trop d’argent. Pour pallier à cette nouvelle difficulté à venir, il entreprit donc de tendre dorénavant les pièges dans la brousse pour attraper du gibier enfin de le commercialiser pour épargner un peu d’argent. De même, il décida de faire de la pêche dans le sinistre cours d’eau qui serpentait la forêt.
Un dimanche matin, il prit la résolution d’expérimenter la méthode de pêche artisanale qui, consistait à sectionner le cours d’eau en affluent enfin de faire des deux côtés de l’affluent un barrage fait de vieilles tôles, de vieux contre-plaqués dûment recouvert d’un large filet. Laisser cette étape, il fallait vider l’affluent de son contenu d’eau et une fois épargné de l’eau, il capturait dans la boue une diversité de poissons notamment des carpes et de la silure. Il prenait soin de fouiller et de refouiller tous les recoins d’ailleurs les poissons qui tentaient une escapade, s’accrochaient au filet.
De retour, c’était toujours une joie à sa vue. En effet, depuis que père Philippe menait cette activité, il y avait toujours de la viande d’eau douce à la maison. Désormais il ne fallait que chercher l’aliment avec lequel l’accompagner. Pour marquer sa gratitude à l’égard des voisins qui l’avaient longtemps soutenu lors de sa longue période d’impasse, il les distribuait du poisson et ceci au moins une ou deux fois par mois. Le volume dépendait de la quantité rapportée. Ce geste de bonté de cœur, cette amabilité de père Philippe fit de sorte que de retour des champs, les voisins pour attirer de plus en plus sa sympathie l’envoyaient soit du manioc, du macabo, des ignames, de la banane et du plantain. Ces divers dons réduisaient le volume des dépenses acquises pour la cuisine à presque zéros.
Le dimanche devait sans doute être son jour de chance. Père Philippe avait observé que le rendement de sa besogne le dimanche était toujours presque toujours double ou triple. L’avènement d’un évènement éblouissant vint l’en convaincre de cette assertion. Comme tous les dimanches, ce jour-là, très tôt le matin, par réflexe il avait bondi du lit pour prendre possession de son pantalon. Bien qu’étant efflanqué de tous côtés, ce maillot était un élément indispensable pour la réalisation de son boulot. Non seulement, il servait de cache sexe bien outre, cela le protégeait des piqûres des insectes et des moustiques qui abondent notre forêt. Après s’être finalement enfilé sa chemise, coupe-coupe et hache en main, il prit le chemin de la campagne en minant un ancien slow à succès, sans doute, il se rappelait de cette musique qui l’avait précipité dans le bras de MEGNE pour ne plus en ressortir.
Le temps avait passé mais par ce matin, il se le rappelait comme si c’était hier. Ah ! Ce fameux soir du samedi au cabaret night club de …………. Jamais il ne s’était séparé des sensations que ces seins souples effleurant sa poitrine au rythme d’un va et vient régulier le procuraient. Après le slow toute la nuit, il avait cru être en possession, de cette jeune créature, qu’il venait à peine de connaître sur son lit. Son gland avait pris du volume, il avait senti ses mains tripoter la gosse poitrine de sa dulcinée, les gémissements de celle-ci le procuraient toujours plus de plaisir. Il sentait sa langue tantôt chercher celle de MEGNE étalé nu dans ses draps jusqu’au entrecuisse et comme parcouru par une décharge électrique, des frisons éboulaient son corps. Ne pouvait retenir le liquide, il l’avait déchargé dans ses culottes. L’éjaculation l’avait poussé à se réveiller il tâta son gland, il était là, raide mort. Il effleura sa culotte, un liquide gluant l’avait gagné. C’est donc ainsi être amoureux !! Objecta-t-il. C’est ainsi qu’à la suite d’un rêve hors du commun voir humiliant et scandaleux qu’il était sorti de sa timidité pour aller déclarer son forfait chez son élue. Il voulait vivre désormais dans la réalité des choses. MEGNE qui semblerait-il avait eu les mêmes émotions, elle que le regard de père Philippe avait de prime à bord foudroyée ce soir-là, ne fût par très étonnée.
D’ailleurs, n’est-ce pas elle qui avait laissé les mains de père Philippe profiter de la faible densité de la lumière pour se balader dans ses culottes !! Cette union, ce coups de foudre ; non, c’en était pas un. Déboucha trois années plus tard à un mariage civil. Au grand dan des filles plus riches, plus belles, père Philippe qui paraissait à son époque pour être un véritable dandy en dépit du regard dédaigneux des autres, épousa sa douce MEGNE.
MEGNE qui n’avait pas cru à la sincérité de père Philippe à ses débuts, d’hésitation en hésitation finit par rejoindre père Philippe dans son lit conjugal. Elle découvrit dans les draps que les allures de coureur de jupon qu’affectait si souvent son mari n’était qu’une mamie de ne pas laisser paraître son ignorance dans ce domaine. Tellement il fut nul…
En chancelant, il vint à déboucher dans la forêt avant de se rendre compte qu’il avait emprunté un chemin autre à ce qu’il voulu. Il dût rebrousser chemin. Il fallait d’abord qu’il finisse avec le transport d’un autre tas. La quantité du bois à porter fit grogner. Le poids de la charge n’était pas effrayant ; seul le trajet à parcourir, parsemé de ronces et jonché de lianes donnait l’impression que le poids était triple. Pourtant il fallait venir à bout de cette piste si luxueuse pour débarquer à la barque, père Philippe durant le multiple aller et retour quoique au début cela fut horrible et pénible, père Philippe y parvenait maintenant par habitude et par routine, ça fait plus d’une demie heure à transporter ce bois. Juste le temps de prendre une gorgée d’eau, il se déporta vers un grand acajou. Depuis longtemps, il tenait à abattre cet arbre mais, il ne savait pas trop ce qui l’en empêchait. Bien décidé d’en finir avec, il y laissa dessus les premiers coups de hache.
Curieusement, l’arbre hurla de la sorte d’un être humain. Aie ! Aie ! Aie ! Autre fait étonnant, la sève qui coulait de cet arbre n’avait rien de normal ; cela paraissait être du vrai sang humain. Stupéfait par cet évènement, ses particules de chevelures restantes sur son crâne dénudé, hérissèrent et prit de panique, père Philippe rangea ses armes. Au moment de partir, il entendit une grave voix remplir la forêt : Oh ! Fils tu as raison de démissionner, que la sagesse des dieux de ta famille continue à te guider. Ce ne fut qu’en ce moment que père Philippe comprit qu’il s’était attaqué à l’arbre où résidaient les totems des patriarches.
Sacré dimanche, dimanche des grands réflexes. Si c’en avait été un autre jour, je me serais obstiné à guerroyer contre ses génies pensa Philippe. A l’instar de Monsieur TUEGUEM Sylvanus, je me serais fait perdre un bras sinon, en ressortir les pieds devant.
Le feu TUEGUEM était un chasseur émérite dans la contrée. Homme paré de plusieurs pouvoirs et dons, il ne refoulait jamais devant un totem ni devant quelconque obstacle. Plus d’une fois, de retour de chasse, il était revenu soit avec un chimpanzé, un buffle, un rhinocéros et au lendemain de sa partie, on avait entendu des cris s’élever dans le village. Tel notable venait de mourir ! Tel notable venait de mourir ! Tel vampire venait de s’écrouler ! Ainsi de suite. Mais un jour, il croisa dans la brousse le totem de son propre père. Brandissant son arme sur l’animal, l’animal lui dit : « TUEGUEM, c’est moi ton père. Oserais-tu tuer ton papa ?
– Ah pauvre papa, je vois en toi un animal, rien ne m’empêchera de viser mon objectif.
– Vas-y donc fiston ; Qu’attends-tu.
– Dommage pauvre bête, mon père ne m’avait jamais dit qu’il possédait un totem ; que le buffle était son double.
– Puisque tu en veux des preuves, arme donc ton tir.
Le malheureux TUEGUEM se croyait trop puissant, il arma son tir. S’attendant à ce que la bête s’écroule au contact de la poudre, il fut surpris que la balle revint de sa trajectoire pour détacher de son membre, son poignet droit. Aie ! Mon poignet où est-il ? A tout jamais, ce poignet avait disparu même en traçant son cercle magique, en conjurant tous ses pouvoirs magiques pour prendre vengeance il ne pu défier l’animal. La bête disparu à ses yeux sans qu’il ne su lequel des chemins cet animal avait emprunté.
De son retour quand, il vint expliquer l’évènement à son père. Sur le seuil de la porte, il remarqua que ce dernier était légèrement blessé au niveau des côtés. A peine eut-il ouvert la bouche, son père lui remit son poignet et tous deux unanimes, enterrèrent l’organe.
En ressassant ces curieux évènements, père Philippe comprit qu’il avait failli être victime du même sort s’il s’était entêté. Heureusement que le dimanche était son jour de prédilection.
Avec le temps, ce garçon efflanqué, qui était réputé pour le port des vêtements effilochés, s’affirma être un véritable génie. Sans reprendre une classe, il passa son Brevet d’étude Secondaire avec bravoure. Bien que pour arriver jusque là sa scolarité avec profondément entamée l’épargne de père Philippe, celui-ci se réjouissa enfin d’avoir eu un fils digne d’intérêt dans la contrée. Son honneur accru quand MOTEMO fut coopté par les missionnaires pour enseigner les élèves du Cours Moyen Deuxième année.
Petit à petit, il refit la toilette de ses vêtements et de son physique. Il ne paraissait plus en public que costumé et parfumé. Ce n’était plus l’heure du chant des vaches maigres. Cela se faisait ressentir. Seule la valeur de sa paire de chaussures le confirmait.
MOTEMO était finalement devenu un homme digne de respect et d’admiration. Une seule année avait suffi pour effacer de la mémoire de ses camarades les vilaines impressions et les insultes que pendant des années, ils lui avaient accablées. Ses conégenaires savaient désormais tenir leur langue quand il s’agissait d’évoquer le nom de MOTEMO.
Même ses parents démentaient maintenant le fait qu’il soit un enfant vampire. MOTEMO les avait comblés de joie et de gratitude. Les vieilles redingotes de son père étaient changées tout neuf. Ainsi que les vieux cabas de « Mami-MEGNE ».


faut-il se plaindre des misères des étudiants au Cameroun?

Faites un tour dans les environs de l’Université de Douala, vous remarquerez le nombre sans cesse croissant des gargotes, des Snack-bars, des boîtes de nuits, de bars, des auberges et un palier de restaurants au delà du Camerounais pauvre, vraiment pauvre.
Dire que les étudiants au Cameroun vivent dans l’extrême pauvreté et qu’ils ont vraiment du mal à parfaire un brillant cursus scolaire, j’émets des doutes Eh bien ! pourquoi ?
Les additions que certains payent pour se faire plaisir sont au dessus de la mêlée. La misère des étudiants qu’ils laissent croire serait devenue pour d’aucuns un fond de commerce, une astuce bien saupoudrée pour escroquer les parents. Sinon d’où leur viennent ces énormes bourses qu’ils dépensent ?
Un ami me faisait entendre que le milieu estudiantin est le milieu par excellence où l’on trouverait des cuisses légères, ou des filles aux mœurs légers.
Pour ce, Elles ont une raison, assurer la ration alimentaire, payer les frais de loyer, d’Electricité et d’eau. Ce qui n’est pas des moindres dépenses rassurent-elles.
Cependant l’œil avisé sait que c’est du bluff. Elles sont friandes de mondanités et ceci les pousse en réalité à vivre au dessus des moyens qu’elles disposent légitimement.
Dans nos Universités, les mœurs ne sont pas catholiques, fille comme garçon on est connecté à la frime et aux aventures. Les jeux Universitaires sont là pour témoigner la légèreté de ces cops. Faites-y un tour, vous en ressortirez avec des milliers de condoms.
Il y a pas meilleurs milieu de brassage sexuel que nos universités.
Les parents souffriront moins si en réalité ces derniers n’étaient appelés qu’à régler l’essentiel. Mais que faire lorsqu’il faut payer les sessions d’été à l’un de nos étudiants à répétition ? En réalité ceux qui mystifient le milieu Universitaire sont des partisans de moindre effort. Devenir membre d’une société ésotérique, meubler le lit des professeurs relève tout simplement des caractéristiques du paresseux. L’argent pour polycopier les documents sert à autre chose et vous avez deviné …