Kahofi SUY

La solution de l’UA dans un mois

Insécurité et grogne sociale sont le quotidien des IvoiriensFinalement la solution contraignante de l’Union Africaine qui doit mettre fin à la crise post-électorale Ivoirienne ne sera plus livrée ce 4 mars mais plutôt à la fin du mois de mars soit 30 jours à tenir pour les Ivoiriens. 30 jours durant lesquels le nombre de morts et de blessés sera certainement encore élevé vu la tournure très inquiétante que prennent les évènements à Abidjan et dans tout le reste du pays. De simple crise post-électorale, l’épineux dossier ivoirien est en train de tendre vers une guerre civile dont les signes sont déjà visibles. Lire la suite de l’article…


Côte d’Ivoire : la presse d’opposition gardera le silence

La presse d’opposition gardera le silenceLa crise post-électorale Ivoirienne qui a pris un tournant très violent ces derniers jours continue de faire des vagues au sein de la grande famille de la  presse Ivoirienne plus divisée que jamais. D’un côté les fils à papa du régime sortant – les journaux bleus – qui ne sont nullement inquiétés et de l’autre les ennemis jurés de Laurent Gbagbo et de sa Côte d’Ivoire, les journaux proches du RHDP. Ces journaux au nombre de 9, sont réunis au sein du collectif des journaux pour la défense des acquis du 28 novembre 2010 et ont décidé de ne plus paraître jusqu’à nouvelle ordre. Lire la suite de l’article…


Radio Télévision Ivoirienne (RTI) : c’est l’écran noir

Les combats ont été particulièrement violents cette nuit à Abobo si l’on s’en tient au témoignage de l’un de nos informateurs qui est définitivement sorti du quartier ce matin. « J’ai vu au moins une vingtaine de cadavres à différents points du quartier. Des morts et une vilaine odeur de corps en début de putréfaction commence à planer : la situation devient chaotique » a-t-il achevé. Le Samedi 26 des centaines de combattants des FDS fidèles à Laurent Gbagbo appuyés par de nombreux chars se préparaient pour l’assaut sur le quartier vidé d’une partie de sa population. Lire la suite de l’article…


L’hospitalité des Abidjanais à l’épreuve de la crise

Les combats font rage chaque jour ou presque à Abobo. Des milliers d’habitants quittent le quartier le plus peuplé d’Abidjan pour trouver refuge auprès de parents et amis dans d’autres quartiers. Difficile de rester insensible devant autant de souffrance, de familles qui ont pu à peine manger depuis ces trois derniers jours, d’enfants malades et traumatisés par le bruit d’arme à feu, de jeunes gens inquiets d’être pris pour cible par les groupes armés… Ils quittent Abobo destination Adjamé, Yopougon, Koumassi, Marcory pour éviter les balles qui atterrissent de plus en plus dans les concessions et percent la toiture des maisons. Lire la suite de l’article…


La solution contraignante dans quelques jours

Un panel, celui de l’Union Africaine, une mission, trouver un dénouement pacifique à la crise Ivoirienne. L’UA se veut confiante et ses résolutions avait-on dit à Addis-Abeba seraient contraignantes pour les deux partis. A peine le panel mis sur pied, à peine le délai d’un mois qui lui est imparti tire à sa fin. Plus que quelques jours avant que cette solution contraignante ne soit connu mais dans son attente toutes les spéculations et souvent les plus folles circulent en ce moment à Abidjan.Solution contraignante 1 selon l’abidjanais

Pour certains abidjanais, c’est Laurent Gbagbo qui reste Président et le Docteur Alassane Ouattara devient son vice président avec des pouvoirs élargies. La constitution ivoirienne ne sera pas foulée au pied et la Côte d’Ivoire sortira la tête haute de la crise, loin de la risée des autres pays africains. La grande réconciliation du peuple se fera avec un Ouattara aux côté de son frère Laurent tout sourire. Si c’était la solution, les pro-Gbagbo crieront hourra au grand mécontentement des militants du RHDP qui ne pourront que s’aligner sur la position de leur leader parce que quand le chef parle le peuple se tait !

Solution contraignante 2 selon l’abidjanais

Alassane Ouattara est confirmé président, Laurent Gbagbo lui désigne un vice-président : son statu d’ancien chef d’Etat ne peut pas lui permettre d’être le vice du nouveau venu. La CEDEAO, l’UA, l’UE et la grande Communauté Internationale sortiront la tête haute de la crise en ayant réussit à imposer la démocratie sans avoir recours à la force. La Côte d’Ivoire aura donc réussit une alternance politique réussit quand bien même elle fut entachée de violence. Si c’était la solution les pro-Ouattara crieront hourra car les militants tombés ne seront pas morts pour rien. Le mécontentement sera grand dans le camp des militants du LMP qui ne pourront que s’aligner sur la position de leur leader.

Solution contraignante 3 selon l’abidjanais

Si avec deux présidents les choses ne s’arrangent, il faut un troisième ! Ni Ouattara ni Gbagbo le temps de voir plus claire dans cette histoire de crise post-électorale. Oui un troisième Président qui aura la lourde charge de conduire une transition et d’organiser un nouveau second tour de l’élection présidentielle. On pense au Président de l’Assemblée nationale, le sieur Mamadou Coulibaly, très discret depuis le début de la crise post-électorale. Pour les modérés cette solution permettra une bonne fois pour toute de savoir qui de Ouattara et Gbagbo est réellement président. De nouvelles élections en toute transparence sous la supervision d’un président de transition qui ne sera pas candidat. Une telle solution doit normalement contenter tout le monde mais visiblement ni les partisans de Ouattara et de Gbagbo ne sont chauds pour qu’elle s’applique.

Personne n’est devin et malgré toutes ces projections de solution contraignante le mystère reste intact en attendant le 28 février qui maquera nous l’espérons tous la fin de la crise.

Suy Kahofi


Prolongement de l’arrêt des exportations du cacao

La décision du gouvernement Soro portant suspension des exportations du cacao vient d’être prolongée jusqu’au 15 mars. Cette décision s’inscrivant dans la stratégie d’asphyxie économique lancée contre le président sortant prive ce dernier d’une importante manne financière. L’objectif étant d’empêcher dans l’immédiat Laurent Gbagbo d’utiliser les ressources générées par le négoce du cacao « pour se réarmer et brimer les populations ».Malheureusement, certains caciques du régime sortant (des ex-barrons de la filière) veulent utiliser cette stratégie d’asphyxie économique qui commence à porter ses fruits contre le gouvernement Soro. Face à cette campagne de désinformation le porte-parole du gouvernement Soro, le Ministre Patric Achi a tenu à faire ces précisions. « Si ces exportations devaient se faire, le paiement des taxes para-fiscales ou fiscales ne pourraient pas se faire parce qu’elles se feraient entre les mains du gouvernement illégitime. Donc nous avons prorogé cette décision en nous disant et nous l’espérons, que d’ici là nous serons sortis de la crise et que ces ressources serviront à développer la Côte d’Ivoire ».

Pendant ce temps les paysans et autres gros producteurs crient famine. Ces derniers ont manifesté devant le siège de l’Union Européenne il y a quelques jours pour dénoncer une stratégie visant à affamer les Ivoiriens. Pour démontrer leur mécontentement ils ont mis le feu à cinq sacs de fèves  en plein Plateau. Pour le Ministre Patric Achi cette pseudo-grogne cache une seule et unique chose : le malaise des producteurs pro-gbagbo ! « Sur la grande campagne, on a environ 900 à 950 milles tonnes qu’on exporte. Au moment où la décision a été prise, 600 milles tonnes avaient été déjà exportés hors de Côte d’Ivoire et 250 milles tonnes étaient déjà dans les magasins des exportateurs. Cela veut dire qu’il restait à peine 100 milles tonnes dans les champs et depuis un mois la plupart de ces 100 milles ont été acheté. On attend donc avril pour le début de la petite campagne ».

Au moment où la décision a été prise de suspendre les exportations, il restait donc à peine 10% de la production dans les champs et selon le gouvernement Soro toutes les dispositions ont été prises pour que les conséquences de cette suspension se fassent sentir le moins possible sur les producteurs. C’est en connaissance de cause et chiffre à l’appui que cette stratégie à donc été mise sur pied. La grogne ne peut que venir des producteurs LMP qui ne sont nullement significatifs de toute la corporation. D’ailleurs certains d’entre eux ont contourné ouvertement cette décision en vendant leur production au Ghana. Il faut noter que la vente et l’achat bord champ des fèves est toujours autorisé.

Suy Kahofi


Droit de l’homme : FDS et FAFN épinglés par Amnesty Internationale

La violence gagne du terrain

Abidjan a renoué depuis deux semaines avec la violence marqué par des affrontements entre FDS et manifestants pro-ouattara qui ont fait des dizaines de morts et de blessés. Ni la présence du panel de l’Union Africaine n’a calmé les ardeurs des deux camps qui semblent avoir choisi la manière forte pour régler la crise pos-électorale. Face aux manifestants, les FDS fidèles à Laurent Gbagbo ne sont pas allés par le dos de la cuillère : utilisation de grenade OF, de lance roquettes de type RPG 7 et tir d’obus (chars d’assaut légers) pour disperser une manifestation. On se demande bien si la Côte d’Ivoire, ayant confié la sortie de crise à l’UA avait besoin de toutes ces scènes de violence. Hier (23 février), alors que nous quittions Koumassi remblais épicentre du soulèvement du RHDP à Abidjan sud, la Garde Républicaine avait commencé à boucler Treichville, le quartier commerçant. Des nombreux habitants inquiets en effet craignaient que les militaires ne s’adonnent à des enlèvements et des exécutions. Au même moment un habitant d’Abobo nous a signalé le ballet suspect d’un hélicoptère au dessus du quartier pendant que des échanges nourris d’arme de guerre se faisaient entendre. « Je pense que la méthode Kadhafi risque de s’appliquer et cela va entrainer plus de morts » avait souligné l’homme très préoccupé non sans prendre le soin de nous signaler que le quartier se vide petit à petit de ses habitants ! Ce mouvement de population est surtout consécutif à un présumé appel du fameux commando fantôme exhortant les FDS à rejoindre la révolution au risque d’exposer leurs familles et biens à des représailles.

C’est dans ce climat plus que tendu que les conclusions de l’enquête d’Amnesty Internationale sont tombées. FDS et FAFN sont tous deux épinglés ! Le camp de Laurent Gbagbo, représenté par les Forces de défense et de sécurité, qui le soutiennent, sont accusées « d’exécutions extrajudiciaires, d’usage excessif de la force et de viols. L’organisation, qui se fonde sur des témoignages, précise que les victimes de ces exécutions ont été tuées au cours de manifestations ou à leur domicile ». Selon Amnesty International, parmi « les personnes arrêtées à Abidjan par les Forces de défense et de sécurité, certaines ont disparu, d’autres ont été maltraitées, comme deux journalistes de Bouaké, qui sont encore détenus ». Amnesty demande leur libération immédiate. Les Forces Armées des Forces Nouvelles, qui soutiennent Alassane Ouattara « se sont rendues coupables de détentions arbitraires, avant même le premier tour de la présidentielle ». Et pendant la crise post-électorale en cours, Amnesty évoque « des témoignages faisant état de viols et de mauvais traitements commis par des membres de l’ex-rébellion, dans les zones qu’elle contrôle ».

Notons qu’avec le dernier bilan des violences dans la capitale Ivoirienne, le cap des 500 morts dans le bilan de la crise post-électorale risque d’être largement dépassé.

Suy Kahofi


Yamoussoukro : chefferie et administration divisées

La cité du patriarche n’échappe pas à la crise

Le grand-père de tous les Ivoiriens, le bélier Félix Houphouët Boigny doit être en ce moment à la recherche d’une position confortable dans sa tombe à force d’être indisposé par la crise post-électorale que traverse le pays. Sa terre natale Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire est le théâtre d’un face à face inédit entre la chefferie Akouê* et le préfet du département. Le premier groupe affirme et soutient avec force qu’Alassane Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle, quand le second affirme être « le préfet de Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection selon la constitution ».

La dernière rencontre entre le Préfet Dakoury et la chefferie akouê s’est tenu dans une atmosphère assez tendue. Depuis les résultats du second tour de l’élection présidentielle la fracture administration-chefferie est palpable et selon Nanan Boigny troisième du nom la raison est toute simple. « Mr Dakoury dit être préfet de Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection selon la constitution or nous l’avons toujours considéré comme un Préfet de la République de Côte d’Ivoire. Nous disons que nous n’avons pas voté pour Laurent Gbagbo et qu’à l’issue du second tour de l’élection présidentielle c’est Alassane Ouattara qui est Président de la République de Côte d’Ivoire. Nous ne reconnaissons plus son autorité ». Le sieur Dakoury ne s’est pas fait prié pour répondre à la chefferie. « Par essence la chefferie est le prolongement de l’administration et donc elle se doit de s’aligner sur la position de celle-ci. Toute autre considération en dehors de la constitution ne saurait avoir sa place ».

Au conteur des reproches qui sont faites à l’administrateur son laxisme dans les questions de sécurité et de protection des droits de la personne humaine. Il y a une semaine des hommes armés ont battu à sang le leader de la JRHDP (Jeunesse du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix). Ce dernier a été conduit aux urgences et le Préfet interpellé n’est pas intervenu. On reproche également au camp qu’il représente (LMP) d’avoir transformé le domicile du Président Houphouët en camp d’entrainement et de refuge de luxe pour miliciens. Un comportement qui jette une indignation indescriptible au sein de la population. Laurent Gbagbo et sa suite avait crié au scandale quand l’armée française avait pénétré dans cette même résidence pour détruire un hélicoptère à la hache. Aujourd’hui c’est lui qui l’utilise à d’autres fins ! « Quand vous n’avez aucun respect pour votre père de son vivant, il faut éviter d’utiliser sa tombe comme dépotoir » a tenu à souligner un notable pour décrire cette situation.

Suy Kahofi

Akouê : groupe ethnique Baoulé de Yamoussoukro


Pourquoi Laurent Gbagbo ne lâche pas l’affaire ?

Pourquoi Laurent Gbagbo ne lâche pas l’affaire?

Que personne ne soit tenté de se voiler la face, la présence du panel des chefs d’Etats africains à Abidjan ne fera pas un miracle car humainement toutes les cartes pouvant conduire à une sortie pacifique de la crise ont été jetées. Le miracle que les Ivoiriens attendent est plutôt d’origine divine car voir un Laurent Gbagbo ouvrir le feu sur une population qu’il prétend gouverner grâce à un choix librement exprimé par les urnes, on se demande bien qui pourra le convaincre de céder son fauteuil. Laurent Gbagbo ne veut pas partir et son clan qui le pousse à s’accrocher sait pourquoi le départ du woody sera fatal pour le clan de pilleurs que représente la refondation. A la lumière de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire on peut facilement comprendre que les caciques du régime sortant auront du mal à justifier leurs nombreux détournements de fonds, les crimes contre l’humanité dont ils pourraient être accusés et écroués par le TPI, les assassinats ciblés dont ils sont accusés et l’ouverture de nombreux comptes fictifs au nom de l’Etat de Côte d’Ivoire. Les africains ne veulent plus des clans de voleurs à la tête de leurs pays et ils entendent déposséder les ex-voleurs de la République des fonds publics. Qui dans l’entourage de Laurent Gbagbo n’a pas peur que la loi Duvalier s’applique à sa petite fortune surtout quand on sait que l’ancien banquier qu’est le Docteur Alassane Ouattara n’aura aucun mal à dénicher les comptes les plus cachés.

Un nombre important d’ivoiriens sont convaincus que si Laurent Gbagbo ne cède pas, c’est parce qu’il est lui-même l’otage de son propre clan. En cédant pacifiquement le pouvoir son statut d’ancien chef d’Etat le protège avec sa famille or cela n’est pas le cas pour les 400 brouteurs et nouveaux riches à sa solde. Alors chaque matin les mêmes conseillers qui ont conduit le Président Henri Konan Bédié à la chute, viennent bercer Gbagbo du chant du nationalisme, du panafricanisme et surtout de la nouvelle formule de l’ivoirité qui commence à faire son effet sur les populations acquises à la cause de la haine de l’étranger. Laurent Gbagbo s’accroche visiblement pour protéger ses amis car il est difficile de comprendre comment un homme qui s’est toujours présenté comme un pacifiste notoire puisse être aussi sourd à l’appel de la communauté international et insensible aux nombreux morts de la crise post-électorale. A voir le système répressif qu’il a mis sur pied, on se demande si le schéma dans lequel Laurent Gbagbo s’inscrit n’est pas celui de la Lybie de Mouammar Kadhafi. Face au mécontentement des populations, il leurs sert sur un plateau d’argent des bombes lacrymogène et des balles de kalachnikov en réponse à l’appel au respect du vote du peuple. A force d’être un dictateur à la tête d’un Etat comme Ben Ali ou Moubarak on fini au soir de son règne par développer un minimum de valeurs démocratiques. On fini par comprendre que tôt ou tard la démocratie s’impose. Face à la rue qui grouille de monde, le peu de dignité qui vous reste vous oblige à partir ! Or ce n’est visiblement pas le cas pour Kadhafi et son admirateur de frère Laurent Gbagbo.

Suy Kahofi


La jeunesse ivoirienne se prononce sur l’immigration

Les candidats à l’immigration sont toujours plus nombreuxLa France, les USA, le Canada, l’Allemagne, l’Espagne…voici des pays qui font rêver de nombreux jeunes africains et aussi de nombreux jeunes Ivoiriens. Chacun veut se rendre dans ces pays et revenir chaque vacance avec des billets de dollars ou d’euros en poche. Ce rêve est omniprésent dans le cœur des jeunes Ivoiriens dans la mesure où des amis du quartier ou de classe vivent déjà en occident et sont arrivés à construire au pays et monter des business assez rentables. Mais la réalité de l’immigration est aussi connue par les jeunes Ivoiriens : tout le monde n’arrive pas à fouler le sol de Ceuta ou de la Sicile. Lire la suite de l’article…


21 février : La révolution du « cacao » n’aura pas lieu !

Soro Guillaume

Laurent Gbagbo suit certainement l’actualité et plus que jamais le woody de mama sait aussi que l’Afrique n’a plus envie de ces présidents qui s’accrochent au pouvoir. La révolution du jasmin en Tunisie qui s’est étendue au monde arabe est devenue la maladie des dictateurs. Alors chacun se méfie et tente de trouver un vaccin pour s’immuniser contre cette maladie.Si pour le moment l’Afrique du nord et le monde arabe sont les premiers contaminés par le virus du jasmin, la vague risque de s’étendre à toute l’Afrique. Dans le viseur des manifestants, le Président Ivoirien sortant, Gbagbo Laurent le cavaliere, le pistoléro, le cow-boy du désert de la révolte opérant arme au poing seul contre la communauté internationale. Mais Gbagbo ne saurait tolérer une révolte et depuis quelques jours, il a imposé le couvre feu et réprimé à balle réelle un meeting de l’opposition avec 3 morts à la clé. Gbagbo ne se laissera pas faire car il n’est pas une chaire molle comme Moubarak ou la femmelette de Ben Ali et en matière de répression il a des conseillés sûrs.

Laurent Gbagbo ne veut pas de révolution en Côte d’Ivoire

Alors que la violence signe son retour à Abidjan, une véritable incertitude plane sur le voyage du panel des cinq chefs d’Etats Africains qui doivent trouver une solution finale à la crise post-électorale Ivoirienne. Compaoré ne sera pas là et pour les autres, c’est plus une question d’insécurité dans la capitale Ivoirienne qui risque de chambouler le calendrier. En plus il faut reconnaitre qu’à Nouakchott personne n’est vraiment prêt et les solutions contraignantes ne semblent pas avoir été trouvées. Dans l’attente du panel, Abidjan espère que cette journée sera calme même si déjà ce matin la jeunesse du RHDP entend descendre dans la rue.

Suy Kahofi


Fermeture des banques : les difficultés économiques ne peuvent plus être camouflées !

Les propos rassurants du gouvernement sortant Ivoirien dirigé par le sieur Aké N’gbo vont difficilement passer auprès des Ivoiriens. « Nous allons créer notre monnaie », « nous avons du pétrole et gaz », « nous pouvons nous passer de la BCEAO » pouvait-on entendre il y a quelques semaines. Il a fallu peu de temps pour que les Ivoiriens comprennent que ce sur quoi Laurent Gbagbo et son clan avait une emprise c’était la rue et le fan club du FPI ! Même une banque installée sur le sol Ivoirien n’est pas propriété de la grande et glorieuse refondation ! Les leaders de La Majorité Présidentielle n’ont pas pu cacher la réalité des difficultés économiques du pays pendant longtemps.

Les banques ferment et les Ivoiriens vivent avec la peur au ventre. Hier matin (jeudi 17 février) devant les banques du Plateau (centre des affaire de la capitale Ivoirienne), de longues files d’attente se faisaient encore voir. Chacun espérait que le guichet automatique pourrait permettre d’avoir un peu de liquidité. « Tu vois mon frère, le rang est long : j’attends mon tour en espérant avoir au moins quelque chose pour tenir deux mois » déclare Mr Pokou enseignant. Une autre jeune fille dans le rang nous renseigne sur ses difficultés. « Moi j’ai deux comptes : malheureusement ma première banque a fermé hier. J’attendais ce matin pour foncer ici (SGBCI) pour racler mon deuxième compte quand au journal de 6 h 30 de RFI j’apprends que la banque aussi doit fermer. Mon frère a fait le rang depuis 7 heures et je suis venu le remplacer » affirme Abo Jacqueline. Le hold-up du camp Gbagbo à la BCEAO sera lourd de conséquence pour les Ivoiriens. Plus de liquidité dans les coffres des banques car Dakar (siège de la banque centrale) n’entend pas coopérer avec un régime illégitime. Ces fermetures ne devaient étonner personne : la vague de nationalisation lancé par le clan Gbagbo ne rassurait personne. Pour éviter qu’un matin l’armée ne viennent investir les banques commerciales comme le gouvernement Aké N’gbo l’a fait pour la BCEAO, elles ont commencé à fermer ! D’ailleurs le coup fumant qui se préparait contre elles avait été annoncé par la presse d’opposition que le gouvernement sortant veut étouffer.

Dans cette avalanche de fermeture et d’incertitude, les usuriers ont le vent en poupe. « Ceux qui nous détestent viennent aujourd’hui à nous et les taux ont bien changé » nous confie  avec un brin d’ironie Shoualio un usurier maraka. A la question de savoir combien vais-je rembourser si j’emprunte 100.000 f CFA, la réponse me glace le sang. « Tu prends 100.000 tu me laisse une garantie (objet de valeur) et tu reviens rendre mon blé avec 75 % d’intérêt. C’est à prendre ou à laisser ». Le gouvernement sortant loin d’avoir tiré des leçons de son échec face à la l’UEMOA continue de donner dans les discours guerriers et les actes peu recommandables. La réquisition de la BRVM et des filiales des banques françaises sont les derniers sacres du gouvernement Aké N’gbo qui vient encore de ternir l’image du pays. Une vague de nationalisation qui montre aux yeux du monde que le gouvernement Aké N’gbo donne désormais dans des pratiques dignes de Fidèle Castro ou de Pablo Escobar puisse que réquisition  au sens Ivoirien  du terme (gouvernement Aké N’gbo) signifie vol.

Suy Kahofi


Le business des embouteillages

Les embouteillages, perpétuels ennemis des automobilistes et motards de la capitale Ivoirienne. Ils sont omniprésents aux heures de pointe et semblent narguer les conducteurs énervés qui échangent des coups de klaxon avec nervosité. Les moteurs tournent, le carburant baisse, on tente de se soulager l’esprit avec la musique et quand bien même on est au bord de la crise de nerfs, on ne peut que baisser ses vitres pour marchander avec les vendeurs ambulants.

Les vendeurs ambulants des embouteillages sont certainement les seuls habitants d’Abidjan qui semblent se réjouir de la formation des embouteillages. « On ne peut pas se plaindre parce que c’est quand il y a les embouteillage que nous on arrive à faire recette » soutien Adama quelques carton de scrabble en main. Comme Adaman ils sont nombreux les jeunes commerçants qui prennent d’assaut le bitume pour écouler leurs marchandises. Ils vendent un peu de tout : mouchoir de papier jetable pour bureau et voiture, des sachets d’eau glacé, des jouets, des accessoires et pièces de rechange pour véhicule de tout type, des barres de chocolats…Ici hommes et femmes luttent la moindre vitre baissée pour se faire des sous. Pour vendre dans les embouteillages il faut avoir plusieurs qualités et c’est ‘’Petit’’ Kassoum qui les énumère à notre micro. « Il faut savoir convaincre en peu de temps, être rapide quand vous poursuivez une voiture, la vigilance doit être de mise car les véhicules peuvent vous ‘’toucher’’, avoir toujours la monnaie car généralement les clients en voiture ne supporte pas d’attendre… ». Côté financier on peut dire que le commerce de l’embouteillage est une question de chance : il y a des jours ou elle vous sourit et d’autre jour pas ! « Tu vois comme aujourd’hui j’ai eu 7.000 ce matin ; cela représente 7 cartons de mouchoirs. Je suis content or hier j’ai crié toute la journée entre les voitures et j’ai rien vendu ! » affirme Basile. « Moi je vends des sachets d’eau » affirme Rokia avant de conclure en riant « tous les jours les hommes ont soif donc ça marche pour moi ».

Pourtant les vendeurs ambulants n’ont souvent pas bonne presse auprès des automobilistes. « Certains sont des voleurs et ça je suis bien placé pour le dire » déclare Mr Konan Gustave. « Je me suis fait piquer mon argent sur le VGE. Le petit vendeur a fait semblant de monnayer les 10.000 que je lui ai remis et puis je l’ai vu s’enfuir entre les véhicules ». L’audace de certain va plus loin : « il tente par exemple d’arracher des rétroviseurs ou d’ouvrir les portières pour s’attaquer aux honnêtes citoyens » déclare un sergent-chef de la police en poste dans le quartier de Marcory. La police est souvent obligée de faire des patrouilles pédestres entre les véhicules pour éviter les badauds de sévir. Les commerçants ambulants de leur côté réaffirme avec force que les voleurs des embouteillages ne sont pas des commerçants mais des personnes qui viennent ternir l’image de leur noble corporation.

Suy Kahofi


Religion : double maouloud pour les Musulmans

Les musulmans ont célébré le maouloud

C’est dans la ferveur que les musulmans Ivoiriens se sont retrouvés dans les mosquées pour commémorer la naissance du prophète Mahomet fondateur de l’Islam. Jeunes, vieux et enfants, ils ne se sont pas fait prier pour oublier leurs activités respectives afin de venir prier et surtout écouter la longue prêche en cette nuit où Dieu à fait grâce à l’humanité de lui offrir un prophète.

Pour les musulmans cette célébration est l’une des plus importantes de la religion et Abdoul un instructeur d’école coranique nous situe le sens premier de cette célébration. « Toutes les religions monothéistes du monde ont été révélée par des prophètes a qui Dieu a fait la révélation. Nous musulmans considérons que cette nuit est celle où Dieu s’est souvenu des hommes pour leur envoyer un guide, un homme exceptionnel et un prophète pour être la canne divine qui conduit le troupeau égaré ». En cette année de crise post-électorale, certains musulmans malgré un effort d’oublier cette crise n’ont pu en parler. « Nous ne venons pas ici (dans les mosquées) pour parler de politique mais au nom du peuple de Côte d’Ivoire et au nom des musulmans souvent victimes d’incompréhension, je prie le Tout Puissant pour qu’il trouve une solution à la crise Ivoirienne. Les voies de Dieu sont insondables et il agira là où personne ne s’y attend » souligne Cheik Karim fidèle de la mosquée de la Riviera II.

Le double maouloud

L’autre sujet qui fâche c’est la programmation de la fête du maouloud en cette année. Les musulmans s’indignent du fait que le gouvernement Gbagbo sans attendre le COSIM (le Conseil Supérieur des Imams) s’est aventuré à fixer la date de la célébration. Cette célébration est à l’origine programmée grâce à des méthodes de géomancie basées sur l’observation des astres. Alors bien difficile de dire sur quelle base le gouvernement Aké N’gbo a déclaré mardi 15 février férié. « Qui peut me dire que dans ce pays un quelconque gouvernement pourra un jour imposer une décision au clergé de l’église catholique ? Ce n’est pas à un gouvernement de dire aux musulmans quand ils doivent organiser une célébration. Je trouve que c’est tout simplement un manque de respect à Dieu lui-même que d’agir ainsi » s’indigne Koné Aly. Pour le jeune homme si les politiciens ont leurs problèmes qu’ils ne s’aventurent pas sur le terrain assez sensible de la religion. Ce type de frustration et de non respect d’une religion pourrait conduire à des frustrations et Coulibaly Sounkalo ne le cache pas. « C’est frustrant de savoir que dans un pays en crise on puisse s’adonner à ce genre de pratique qui peuvent être mal interprétés par les fidèles. Nous ne sommes pas des enfants pour que quelqu’un décide à notre place ». De nombreux musulmans encore engourdis ce matin nous ont signifié que « c’est ce matin qu’ils observeront le férié », une question de bon sens pour eux !

Suy Kahofi


Crise Ivoirienne : De retour de New-York, Young-Jin Choi sort de son silence

Young-Ji Choi, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Côte d'IvoireC’est la première fois depuis son retour de New York que le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Young-Ji Choi se prononce sur les derniers développements de la crise post-électorale Ivoirienne. Au cours d’une tournée dans les cantonnements des troupes onusiennes à Abidjan, le diplomate coréen à transmis aux casques bleus les félicitations du conseil de sécurité et de Bang Ki Moon (Secrétaire Général de l’ONU) pour le travail remarquable mené les peace keeper sur le terrain. 


Gaz domestique : week-end de pénurie à Abidjan

Bombonnes de gaz sur la tête des ménagères ou dans le coffre des voitures, files interminables devant les dépôts et stations service, hausse des prix…Voici l’ambiance à Abidjan ce week-end de manque de gaz domestique ! Partout le refrain était le même : « Il n’y a pas de gaz et personnellement je ne sais pas quand le camion viendra livrer » affirme Oussou gérant d’un dépôt à la Riviera II.Devant son espace une cinquantaine de bouteilles attendent dans l’ordre d’arrivée. Les ménagères épuisées par l’attente somnolent sous le petit manguier pendant que des fillettes papotent assises sur les bouteilles. « Depuis ce matin je me promène comme une ‘’folle’’ d’un magasin à l’autre, d’un dépôt à l’autre, d’une station à l’autre. Il n’y a toujours pas de gaz me dit-on et me voilà dans un autre quartier » souligne Mme Akassi. La mère de famille nous dira qu’elle vient de Cocody centre et cela fait deux jours qu’elle cherche du gaz avec l’aide de son époux.

En attendant de trouver une bouteille pleine, c’est le retour des bonnes vieilles habitudes. « Je suis au charbon de bois pour le moment. J’espère que ça ne va pas durer cette histoire sinon ça sera compliqué ! » s’inquiète Koffi Aya Pélagie. Les choses sont déjà compliquées puisse que les rares bouteilles avaient un prix majoré : entre 400 et 600 f CFA. La bouteille de 6kg (B6) à 1800 f est passée à 2000 pour les commerçants les plus gentilles, 3000 ou 3500 pour ceux qui voulaient s’en mettre plein les poches. Le prix de la bouteille de 12 kg (B 12) officiellement à 4000 est passé à 4500 ou 5000 f CFA ! Dans une situation de manque il faut dire que les vendeurs évoluent dans la logique du « à prendre ou à laisser ! ». Les commerçants refusent d’assumer cette hausse : « Je n’affiche pas de prix car je ne sais pas à combien j’aurais moi-même la bouteille » souligne Mr Karamoko Ali distributeur de bouteille de gaz. Il souligne que les consommateurs eux-mêmes donnent quelques sous aux vendeurs pour être servis en priorité. On ne peut donc pas se plaindre si la loi de l’offre et de la demande s’applique à la réalité du manque de gaz domestique à Abidjan. Néanmoins une question reste posée : en l’absence de déclarations rassurantes de la part de la SIR et de PETROCI, doit-on craindre une pénurie totale de gaz ? Seuls les professionnels du secteur des hydrocarbures auront certainement la réponse à cette question. L’Ivoirien ne pourra de son côté qu’observer le manque de gaz sur le marché et surtout une hausse vertigineuse des prix de la bouteille de butane.

Suy Kahofi


La tension est montée de nouveau à ‘’Bagdad-City’’

De nombreux Ivoiriens avaient parié que l’épicentre des violences de la crise post-électorale à Abidjan serait l’Hôtel du Golf à cause de la présence en ce lieu du Docteur Alassane Ouattara, de son gouvernement et des Forces Armées des Forces Nouvelles. Deux mois après le début de la crise, l’Hôtel du Golf semble être un asile pour enfants de cœur !

Là où se passe l’action, là où les problèmes sont quasi quotidiens c’est Abobo, un quartier majoritairement acquis au leader du RHDP. Les abidjanais qui savent trouver matière à plaisanter en toute circonstance baptisent désormais la commune Bagdad ou bande de Gaza !

Hier tous les abobolais qui étaient hors de leur quartier ont été priés de regagner leurs domiciles. A cause de la présence présumée d’insurgés hostiles à l’armée, le couvre-feu a été prolongé dans le quartier. Les jeunes résidents exacerbés par cette situation qui ralentie considérablement les activités économiques ont décidé de manifester contre l’application d’un décret qu’ils jugent « discriminatoire ». Les FDS fidèles à Laurent Gbagbo n’entendaient pas laissé faire : le quartier est sensible et tout attroupement peut virer à l’émeute. Leur intervention pour disperser la manifestation vire à la charge à Abobo Gare et derrière rail. Les tires à balles réelles (sommation) pour disperser la foule ont produit l’effet contraire sur les manifestants. Ces derniers énervés ont tenté de mettre le feu au commissariat du 21ème arrondissement. Cet acte a poussé les FDS à demander du renfort, attitude que les manifestants ont copiée aussitôt ! Les renforts en place, les affrontements se sont poursuivis tard dans la soirée avec des barricades dressées par les manifestants. Les riverains ont commencé dès 15 heures à se barricader chez eux de peur d’être touché par les violences. Pendant que la tension montait à Abobo, c’est tout Abidjan qui retenait son souffle : les retardataires d’un soir ont pressé les pas pour rallier leurs domiciles et les FDS armes en mains ont redoublé de vigilance. A propos des évènements d’hier à Abobo, le quotidien Ivoirien L’Expression croit connaître le bilan des affrontements qui s’élèverait à 3 morts.

Ce matin (7 h 57) alors que nous publions ce post, trois habitants de la commune nous ont confirmé une reprise normale de la vie avec la circulation des gbaka et l’ouverture des magasins et boutiques.

Suy Kahofi


Le Port Autonome de San-pédro et la vente du cacao

San-pédro, la grande cité balnéaire du sud-ouest de la Côte d’Ivoire abrite le premier port d’exportation ouest-africain du binôme café-cacao. Deux semaines après le décret du premier Ministre Soro Guillaume portant suspension des exportations du café et du cacao pour une période d’un mois, les professionnels de la filière ressentent déjà des difficultés à l’image de ce camionneur stationné à l’entrée du Port Autonome de San-pédro et visiblement mal informé de la situation sur le terrain.

« Voici deux jours que je suis stationné à l’entrée du port : on nous refoule ! On arrive pas à décharger la marchandise et certains collègues nous ont dit que des usines ont déjà fermé et que d’autre vont suivre ».

Faute de matières premières bruts, les usines de stockage et de traitement ferment les unes après les autres. Cette situation menace directement des centaines d’emplois  notamment les contractuels tels que les chauffeurs, les chargeurs, les manœuvres au levage, les trieurs et une certaine catégorie d’usinier qui vivent au jour le jour du revenu direct du café et du cacao. « Je suis un journalier et c’est ce que je gagne chaque jour qui me permet de vivre et je suis payé quand je travail. Sans le cacao je ne pourrait pas nourrir ma famille » affirme Olivier. Quand est-il des coopératives agricoles et d’exportation de la filière ? Comment vivent-elles cette situation ? Quels sont les problèmes auxquelles elles font face ? Elément de réponse avec Sylvestre Kouadio Directeur de la COPAME, Coopérative Agricole de Ménégbé située dans la Sous-préfecture de Gabiadjy. « Les coopératives se sont évertuée à faire venir leurs produits et nous sommes venus butter sur le refus des sociétés exportatrices et là nous sommes confrontés à plusieurs problèmes. Il faut payer le transporteur qui a convoyé le cacao, le stockage pose problème ce qui risque de détériorer le cacao et le produit ne trouve pas d’acheteur ».

Le Port Autonome de San-pédro fidèle à son dynamisme habituel fonctionne correctement. Son Directeur Commercial Guy Manoir nous dresse l’état des lieux et nous présente les perspectives qui s’offrent aux opérateurs de la filière dans les jours avenirs. « En 2010 nous avons exporté 1.200.000 tonnes et pour 2011 nous espérons un trafic autour de 1.300.000 tonnes. Le cacao qui stocké nous disons que c’est pour une période momentanée. Nous allons peut être faire du surstock mais au finish nous allons exporter. Cette situation va arranger les exportateurs puisse que les prix auront grimpé ».

La filière café-cacao en Côte d’Ivoire permet à des milliers de familles Ivoiriennes de vivre. La décision du gouvernement Soro de suspendre les exportations sera lourde de conséquence dans l’immédiat pour les paysans dont le binôme agricole représente la seule source de revenu.

Quand bien même les exportateurs sollicités ont poliment décliné notre offre de se prononcer sur la situation, ils reconnaissent dans l’ensemble que l’arrêt des exportations pourrait entraîner la fermeture de plusieurs entreprises et par ricochet accroître le taux de chômage dans la région et dans tout le pays. Notons que 80% des entreprises exportatrices dont le géant américain CARGILL, l’entreprise CEMOI et le Chocolatier SACO suivent à la lettre cette mesure de suspension des exportations du café et du cacao.

Suy Kahofi