Mamadou Alimou SOW

J’ai rencontré Oscar, le caricaturiste du satirique Le Lynx

« Il possède des capacités à travailler de façon autonome ; c’est un étudiant intelligent qui a de l’avenir », disait de lui en 1989 Dr Paul Condé, Doyen de la Faculté des Sciences Biomédicales de l’université de Conakry (Actuelle Gamal). Vingt-deux ans après, la déclaration s’est avérée prémonitoire pour Oscar, Chef du service Illustration et Caricatures de l’hebdomadaire satirique Le Lynx.  Chaussé de verres correcteurs et armé d’un sourire charmeur, il me reçoit ce vendredi après-midi dans les locaux exigus et  surchauffés du Journal.  Petit tour dans son bureau: occupé. On se contentera des fauteuils du couloir d’entrée qui sert d’antichambre.  J’ouvre le débat : « Monsieur, vous

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Conakry, la poubelle urbaine

« Après la pluie, c’est le beau temps ». « La pluie du matin réjouit le pèlerin ». Voilà le genre de dictons dont on n’entend jamais prononcer à Conakry. Après les premières averses, la capitale guinéenne, ex-« Perle de l’Afrique occidentale », offre une image propre à elle. Des montagnes d’ordures charriées par les eaux de ruissellement, des caniveaux bouchés, une odeur pestilentielle omniprésente….Bienvenue à Conakry, la poubelle urbaine.
Qu’est-ce qu’un caniveau ? Poser la question à un bambin de  Conakry, sa réponse est sans ambigüité : « c’est un trou ou on jette les ordures » ! Ici, il existe un moyen à la fois expéditif et très simple de se débarrasser Lire la suite de l’article…


Gorée : émouvant et triste souvenir !

« Chaque heure dans cette maison ouvrait une tombe et faisait couler des larmes ».  Bureau du Conservateur de la Maison des Esclaves de l’Ile de Gorée, au Sénégal. Cette citation, punaisée au mur, est tracée sur une simple feuille de papier de la main du regretté Joseph N’DIAYE, Ancien Conservateur de la Maison. On ne se rend pas au Sénégal pour une première fois sans faire le détour à Gorée. Et l’on ne sort pas indemne d’une visite de Gorée, symbole de « l’une des pages les plus douloureuses de l’histoire de l’Humanité ».

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Espace Fm Foutah, un challenge réussi

Quand il parle d’elle, c’est toujours avec passion et amour. Pour elle, il a fait des renonciations, a plaqué d’autres. Il tenait à ce qu’elle soit à Labé, elle y est arrivée. Il l’a suivie.  Il passe désormais le clair de son temps à s’occuper d’elle, à l’entretenir, à la choyer, et surtout à la  « faire tourner ». Lui, c’est Oumar Barry et elle c’est, Espace FM Foutah. Un homme et une radio. Un duo, un binôme indissociable.
Un physique de marathonien et une voix de ténor : voilà Oumar Barry tout craché ! Le physique, il le tient sans doute de ses origines

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Un corrompu professionnel !

« Vous n’avez qu’une seule alternative : partir à la maison en démissionnant ou aller en prison en continuant de racketter » ! Cette sentence choc est de Yaya Jammeh, le Président gambien. Dans un laïus de près d’une heure tenu à la télé devant les membres de son cabinet et de l’ensemble des services  de sécurité, Jammeh a, ce jeudi 14 avril 2011, sévèrement tancé la police routière qu’il accuse de ternir l’image de son pays en rançonnant les usagers de la route. Un Président qui dénonce les agissements de ses propres services de sécurité ! Le Guinéen que je suis en est resté tout baba.
Mon étonnement passé, la déclaration a eu le mérite

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Ma première traversée en bateau !

Vous pourriez penser : « mais il est devenu touriste ce blogueur ». Oui, depuis un certain temps je suis piqué par le virus de la bougeotte, transformant ainsi ce blog en carnet du bourlingueur. Pas de souci, je retournerai très bientôt au bercail. En attendant, je compte bien partager avec vous mes émotions, mes rencontres ainsi que mes découvertes, comme celle-ci.

Ainsi, après mon premier voyage en avion, voici ma première traversée en bateau. Ou plutôt en ferry, pour être plus précis. C’est à l’occasion de ma redécouverte de la Gambie, le pays de Yaya Jammeh. J’ai pris la route à partir de Dakar pour arriver au poste frontalier de Karang. Une chaleur étouffante. D’un côté la police routière sénégalaise, de l’autre celle de l’Immigration gambienne. Pour chacune d’elles j’ai dû casquer 1000 FCFA pour le visa. Vivement l’intégration ouest africaine ! Puis un rapide transfèrement à Barra, quelque 20 km plus loin.

Barra est un petit port gambien à partir duquel on peut joindre Banjul la capitale, en traversant l’embouchure du fleuve Gambie. Surplace, les voyageurs sont sur le qui-vive. Le ferry s’apprête à lever l’ancre. Il faut se hâter pour acheter le ticket d’embarquement qui coûte 10 Dalasis (200 FCFA), la monnaie gambienne. Mon ticket en poche, je perds le chemin pour quelques instants avant de me faire guider par un Francophone : « non, passe de l’autre côté, ici c’est pour ceux qui ont des bagages ». Merci Monsieur. « L’autre-côté » est un passage qui traverse le rez-de-chaussée d’un grand bâtiment aux allures de comptoir colonial. En pleine précipitation, un agent de l’Immigration ne trouve rien de mieux que de m’intercepter. En langue Ouolof il ordonne : « montrez-moi vos papiers ». J’aboule mon passeport visé. « Avez-vous la carte de vaccination ». J’opine de la tête. Il me laisse partir. Je redémarre sur le chapeau des roues. Dans le couloir qui mène au quai d’embarquement, s’engage un réel sprint. Le Niomy vient de donner son ultime klaxon pour le départ.

Pirogues
Pirogues

Je réussis à monter à bord in extremis. Sur le quai d’embarquement, je découvre une ambiance que j’ai toujours vue à la télé où sur une carte postale. Des piroguiers, torses nus, embarquent ou débarquent des marchandises de toutes sortes : des sacs de riz, du sucre, des cartons de biscuit, des poissons frais qui frétillent au soleil. Ici, une femme se fait aider pour monter dans une pirogue équipée de moteur pétaradant. De l’autre côté, un ponton armé d’une grue gigantesque pivote au-dessus des embarcations. Des vagues se fracassent sur les côtes sablonneuses générant un doux clapotis. Des pélicans au long bec voltigent, rasant l’eau à la recherche de poisson. Le bleu de l’eau donne envie de se baigner. Barra est plus proche d’un débarcadère qu’un véritable port.

Sur le bateau, dans une espèce de salle à hublots, des hommes visiblement fatigués somnolent sur des bancs en bois. Je préfère rester sur le pont du ferry pour mieux profiter de l’ambiance et du paysage. A l’étage supérieur, des touristes, casquettes et lunettes de soleil scrutent l’horizon tentant d’apercevoir, de l’autre côté de la rive, le port de Banjul noyé dans le brouillard. En contre-bas, « 1 ; 2 ; 3 »…, je compte une dizaine de véhicules transportant des passagers et diverses sortes de marchandises dont du foin pour le bétail. Deux camions chargés des vaches que des convoyeurs tentent vainement de discipliner. Tout autour, on bavarde, on rit. Un duo de jeunes hommes appuyés sur la rambarde rigolent avec vivacité, laissant découvrir des dents jaunes. « Ils doivent venir de Kaolack » me dis-je intérieurement. Les habitants de la ville de Kaolack, que je viens de traverser il y a à peine deux heures, auraient, selon ce que l’on m’a toujours raconté, les dents jaunes à cause de l’eau salée qu’ils boivent…

Dans le Niomy
Dans le Niomy

Je finis, à mon tour, par engager la conversation avec Lamine Sinyane, un maçon gambien de 30 ans. C’est un habitué de la traversée. « J’emprunte régulièrement le Kanilai ou le Niomy pour aller chercher du boulot au Sénégal », m’explique-t-il en anglais. « Ces deux bateaux aident beaucoup les populations ». Un pont serait mieux, pensais-je. J’apprendrai plus tard que la traversée de Barra est sujette à controverse entre les autorités sénégalaises et gambiennes. Les premières exigent la construction d’un pont, les secondes rechignent à grand renfort de souveraineté. Une autre pomme de discorde dans les relations sénégambiennes aux côtés du casse-tête casamançais. Tout un programme.

Port de Banjul
Port de Banjul

Au bout de 1H 30 minutes, nous accostons. Sur une arcade c’est marqué en caractères orange: « Welcome to Banjul ». Je débarque avec Lamine, main dans la main. C’est fou ce qu’on peut sympathiser entre jeunes si vite. Sur la terre ferme, je redécouvre l’ambiance classique d’une ville africaine : des hululements de vendeurs à la sauvette, des apprentis accrochés sur les portes arrières des « Van » (Minibus), un portrait de Yaya Jammeh scotché sur le pare-brise d’un véhicule. Je me suis pas égaré. J’attrape, enfin, un taxi qui appelait pour Serrekunda, ma destination. Encore une fois, « bonne » a été le voyage. A suivre…


Ma première traversée en bateau !

Vous pourriez penser : « mais il est devenu touriste ce blogueur ». Oui, depuis un certain temps je suis piqué par le virus de la bougeotte, transformant ainsi ce blog en carnet du bourlingueur. Pas de souci, je retournerai très bientôt au bercail. En attendant, je compte bien partager avec vous mes émotions, mes rencontres ainsi que mes découvertes, comme celle-ci.
Ainsi, après mon premier voyage en avion, voici ma première traversée en bateau. Ou plutôt en ferry, pour être plus précis. C’est à l’occasion de ma redécouverte de la Gambie, le pays de Yaya Jammeh. J’ai pris la route à partir de Dakar pour arriver au poste frontalier de Karang. Lire la suite de l’article…


Dakar-Conakry : 3 – 2

Ce dimanche 10 avril, au septième jour de mon séjour à Dakar, j’ai mis le nez dehors pour humer l’air. La semaine qui s’achève, hyper chargée, a été dominée par la formation avec les Mondoblogueurs. Navette entre l’hôtel Thialy (Patte d’Oie) et le CESTI (Centre d’Etudes des Sciences et Technologies de l’Information). On a beaucoup ri, échangé, surfé, et surtout fixé des images. Clic par ci, shoot par là. Mettez un Smartphone entre les mains d’un blogueur et vous le transformez en  un paparazzi comme pas deux. Tout Dakar est sur Facebook via le Samsung Teos GT-I5800 !
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Christelle Bittner, passerelle entre le Pérou et la France

Enamorate ! (Tombe amoureux !). C’est sous ce pseudo que je la connaissais avant cette rencontre de Dakar avec RFI Mondoblog.  Avant, j’adorais me balader sur son blog, Un autre Pérou, à mes moments libres. Son style direct et percutant m’a depuis longtemps charmé. A la faveur de cette initiative de portraits croisés, je découvre Christelle Bittner, une blonde française de 31 ans. Bronzée, l’œil pétillant et charmeur, les cheveux dans le vent. Bon chic. La France a épousé le Pérou, me dis-je.
Globe-trotter et écriture. Voilà deux mots qui pourraient résumer Christelle dont le grand-père, Bittner, est originaire de l’Allemagne. Née à Lille au Nord de la France dans

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Mon premier voyage en avion !

« Tu vas voir, Dakar c’est beau et  grand » ! « L’aéroport international Lépold Sédar Senghor est impressionnant. C’est tout le contraire de Gbessia » ! « Oh, tu pars pour  Dakar ? non mais c’est magnifique la capitale sénégalaise» ! Et encore et encore… Aujourd’hui j’ai un mal de chien à me remémorer du nombre de fois qu’on m’a bassiné les oreilles avec de telles phrases. Du coup, avant mon départ de Conakry,  l’image idyllique de Dakar que je me suis construite dans la tête était à faire pâlir Manhattan de jalousie. Une vision que Sénégal Airlines a réussi  à émousser au bout de 1H 25 minutes de vol.

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Radio Rurale de Labé, un média de proximité

Radio Rurale de Labé, un média de proximitéSituée dans le quartier de Kouroula dans la Commune Urbaine de Labé, la Radio Rurale Régionale Moyenne Guinée est indissociable du quotidien de la population de cette région. Emettant sur 104.3 en Modulation de Fréquence, elle a réussi, en l’espace de deux décennies, à s’imposer comme un média incontournable au service d’une population foncière rurale. Son Directeur, M. Bhoye Barry « Colonel », m’a reçu dans ses locaux et m’a accordé l’entretien qui suit.
Bhoye Barry « colonel » dans son bureau
Ma Guinée Plurielle (MGP) : bonjour Monsieur, veuillez vous présenter.
Bhoye Barry « Colonel » : bonjour. Je m’appelle Bhoye Barry, communément appelé « Colonel ». Je suis le Chef de la Station Régionale Moyenne Guinée Labé. Lire la suite de l’article…


Mon voyage de Conakry à Labé (400 km)

Mercredi 23 mars, il est pile 6H du mat ! Nous arrivons, enfin, à Labé. A part les courbatures, dues à la surcharge sur les 400 km Conakry-Labé, le voyage s’est globalement bien déroulé. Il a été « bonne », le  voyage. Si, si vous avez bien lu « b.o.n.n.e ». « Bonne Voyage », m’avait-on souhaité au départ de Conakry ! En Guinée,  un voyage commence souvent,  très souvent, par une faute grammaticale. Bizarrement !  Allez savoir pourquoi. Quoi qu’il en soit, personne ne s’en plaint. Pour ma part, je ne pouvais répondre que par un « merci ».
Dix heures plutôt, je m’embarquais à la gare routière de Bambéto. A l’entrée de la

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Pétoye : SOS pour un village assoiffé !

Village de Pétoye en arrière-plan, à gauche« L’EAU, C’EST LA VIE » ! Formule bien célèbre.  Formule que j’ai apprise dans ma vie d’écolier au village où, les dimanches matin, j’affrontais la rosée sur le chemin des champs. « L’eau, c’est la vie ». Cette formule cardinale, certains se la répètent machinalement, mécaniquement. Ils l’admettent ainsi, parce que le prof l’a dit en classe dans le cours de biologie. Ce sont souvent ceux qui, à la fin de chaque repas, se désaltèrent d’un grand verre d’eau minérale glacée. Ceux qui ont grandi dans une maison, avec piscine, où ils n’ont pas besoin de faire plus de trois mètres pour prendre leur douche. Lire la suite de l’article…


« Sunshine » ou le riz de la discorde

Riz "Sunshine" ©GadirouVendredi, 18 mars 2011. Il est 16 heures. Nous sommes dans le quartier de Sangoyah. Un commerçant du marché local s’active pour transférer son stock de riz à la maison. Il juge la sécurité de son magasin mal assurée. Soudain, un groupe de jeunes surgit. Ils exigent de contrôler la nature du riz que le commerçant est entrain de faire transférer.  Celui-ci refuse d’obtempérer. Un autre groupe de jeunes vient défendre le commerçant. Le ton monte. Les esprits s’échauffent. Le commerçant parvient à convaincre que son riz n’est pas le «Sunshine du Président ». Il s’en tire à bon compte et continue à transbahuter son riz. Lire la suite de l’article…


Une vie de « récupérateur » !

Mohamed Diallo pelant du sable« Il n’y a pas de sot métier », dit l’adage. Mohamed Diallo, ouvrier de son Etat, en sait quelque chose. Très tôt ce matin dans un quartier de Conakry, une pelle à la main, Mohamed s’affaire dans un chantier de construction situé en bordure de mer. L’air détendu et enjoué, il remplit avec frénésie une brouette de sable. Après quelques brouettées, il prend une petite pause, savourant la matinale brise marine. Mohamed aime son nouveau job qu’il qualifie de « gratifiant ».Lire la suite de l’article…


Bienvenue à Télimélé!

Downtown de Télimélé (28-02-2011)Moi : Bonjour Monsieur. Y a-t-il un cyber à côté ?

L’inconnu : Un quoi ?

Moi : Un cybercafé, où je peux avoir accès à Internet.

L’inconnu : Mon frère, si vous voulez du café noir, c’est juste à côté. Pour le reste, je ne comprends vraiment pas ce que vous voulez dire !

C’est ma toute première conversation après avoir foulé le sol de Télimélé. Ma préfecture natale. Je reprenais peu à peu mes esprits. Oui, après les 135 km de piste poussiéreuse  Kiandia-Télimélé et la montée vertigineuse des virages tortueux des cols du mont Loubha, le voyageur qui débarque à Télimélé-ville à bord d’une Peugeot 505, est forcément sonné. Complètement couverts de poussière, nous émergeons de la 505, engourdis, comme des astronautes ayant longtemps séjourné dans un vaisseau spatial. Lire la suite de l’article…


Back to my village

Back to my villageMercredi, 23 février 2011. Me revoilà à Pountougouré! Le village qui m’a vu naître et grandir. Je respire un grand coup. Perché à plus de 1500 m d’altitude sur les contreforts du Foutah Occdidental, le voyageur en provenance de Conakry qui arrive ici réalise une véritable bouffée d’oxygène ! La pureté de l’air, quoique un peu sec à cause de l’harmattan, vous donne une sensation de bien-être. Le chant mélodieux des oiseux remplace le vacarme des rues perpétuellement embouteillées de la capitale. La fraicheur du climat « foutanien » vous fait oublier, l’espace d’une nuit, la chaleur moite et les moustiques de Conakry. Lire la suite de l’article…


Le Maouloud 2011 au clair de Lune

Homme lisant le Coran« …des ampoules qui scintillent partout. Des lampadaires autour de la mosquée, dans la rue ; des guirlandes accrochées dans ma chambre, mon lit est inondé de lumière…. » ! Je me réveille brusquement, interrompant le rêve ! Il est 9 heures en ce mercredi, 16 février 2011. C’est jour férié. Dans ma tête, résonnent encore le bruit du moteur et les refrains des cantiques chantés la veille à la gloire du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui). Cette nuit, c’était le Maouloud célébrant sa naissance. Chez nous, avec 95% des musulmans de la population, le Maouloud est tout un  évènement pour certains. Comme pour tout évènement, on s’y prépare.Lire la suite de l’article…