JR (abcdetc)

Réflexions sur la mondialisation

Il faudra bien un jour réorganiser la mondialisation.

mondialisation-cambodge-03

Environ 200 personnes ont manifesté mardi 11 février devant la cour d’appel de Phnom Penh pour réclamer la libération de 21 syndicalistes arrêtés lors de la répression sanglante d’une grève d’ouvriers de 127 entreprises textiles le 3 janvier 2014. Bilan : 5 travailleurs tués, 39 blessés, 23 personnes arrêtées (2 personnes ont été libérées sous caution depuis). Le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté, provoquant une nouvelle colère.

A Bruxelles aussi on manifestait le même jour. Les militants d’achACT (Actions Consommateurs Travailleurs) réunis devant l’ambassade du Cambodge ont cousu une ribambelle de 160 billets de un dollar, qui représentent le salaire mensuel que réclamaient les ouvrier(e)s cambodgien(ne)s lors de leur grève. Le double de leur salaire actuel…

mondialisation-cambodge-08

“Ce n’est pas encore réellement un salaire vital, mais il s’agirait déjà d’un premier pas, pour permettre notamment aux travailleurs de se nourrir correctement, de ne plus tomber dans les pommes comme cela s’est passé à 4 000 reprises ces deux dernières années au Cambodge. Nous voulons simplement un salaire qui permet de répondre aux besoins fondamentaux des travailleurs”, a expliqué Carole Crabbé, coordinatrice d’achACT.

En lisant cela, une idée m’a traversé. Plutôt que de fermer nos frontières, comme la Suisse vient d’en montrer l’exemple, ouvrons-les ! Je suis sûr que H&M, Adidas, C&A, Gap, Esprit, et autres entreprises, qui s’approvisionnent au Cambodge et s’inquiètent du mauvais traitement infligé aux travailleurs locaux, seraient prêtes à payer 160 $ voire même 160 € par mois à ces travailleurs relocalisés dans les usines textiles fermées en Europe depuis quelques dizaines d’années. La baisse des coûts de transport compenserait largement cette légère augmentation de salaire. Les travailleurs européens étant alors bien obligés d’aligner leurs exigences salariales, on parviendrait même à une baisse massive (enfin!) de cet insupportable coût du travail.

Il faudra juste alors régler le problème de débouchés pour des jeans (ou autres produits) qui représenteront un demi-mois de salaire…

“Le travail n’est pas un coût, c’est la seule source de richesse. Un coût zéro du travail, ça s’appelle un camp de concentration.” Jean-Luc Mélenchon, France-Culture, 6 février 2014.

(photos : Mak Remissa, Tang Chhin Sothy, Robert Carmichael, Samrang Pring, Heng Sinith)

C’est sans doute à cause de l’évocation des vêtements. Hier soir en cherchant une suite musicale à ce billet, j’ai retrouvé – dans les archives assez mal classées – d’abcdetc le dossier de Çiğdem Aslan. Cette jeune Stambouliote ne s’embarrasse pas de frontières en mêlant les langues et les styles : Turc, Grec, Kurde, Bulgare, Rom, Latino… A l’occasion, elle sait aussi mélanger les robes dans une même vidéo…

[youtube N9BFQpDrdLI 600 338]


L’enfance, c’est encore le droit de rêver

Dans un monde idéal, abcdetc n’existerait pas.

Plus d’indignation, de colère, de révolte, de rage ou de tristesse en regardant le monde. Il resterait les étonnements, les émerveillements, la douceur de joies simples. Et peut-être quelques histoires que je raconterais, comme autrefois à mes enfants, avant qu’ils ne s’endorment. Et rêvent.

Mais c’est aujourd’hui la Journée internationale des enfants soldats. Ils seraient 300 000 dans ce monde – loin d’être idéal – à participer à une trentaine de conflits dans lesquels ils sont les esclaves de la folie des hommes. Qui les prive de leur enfance. Et de leurs rêves.

“Je rêve encore du garçon de mon village que j’ai tué. Je le vois dans mes rêves, et il me parle et me dit que je l’ai tué pour rien, et je pleure.”

“Je rêve à ceux que j’ai tués. Je vois leurs visages. Parfois je m’assois et je pleure. Je ne veux plus les tuer. Je veux les oublier.”

“Parfois, j’ai peur de m’endormir. Parce que quand je dors, je rêve que je meurs.”

“Souvent, je rêve que je tire. Et je me réveille en sueur.”

Comme j’aimerais parfois que le monde ne soit qu’un mauvais rêve.

enfants-chars-afghanistan-00 enfants-chars-afghanistan-01 enfants-chars-afghanistan-02 enfants-chars-afghanistan-03 enfants-chars-afghanistan-04 enfants-chars-afghanistan-05 enfants-chars-afghanistan-06 enfants-chars-bosnie-07 enfants-chars-kosovo-08 enfants-chars-liban-09 enfants-chars-libye-10 enfants-chars-libye-11 enfants-chars-libye-12 enfants-chars-rdc-13 enfants-chars-syrie-14 enfants-chars-syrie-15

Alors, pour accompagner cette journée et ces photos de sourire d’enfants sur des chars devenus inutiles et inoffensifs (en Afghanistan, en Bosnie, au Kosovo, au Liban, en Libye, en République démocratique du Congo ou en Syrie), j’ai eu envie de relayer un rêve.

Celui de Solveig & Véronique, deux trentenaires belges qui ont créé WAPA (War-Affected People’s Association) et qui récoltent des fonds afin de soutenir des petites associations locales qui luttent pour la réinsertion des victimes de guerre à travers le monde. Elles ont lancé, à la veille de cette triste journée, une opération originale de troc en chaîne qui durera jusqu’au 31 mars. J’y participerai et je vous invite à m’y suivre.

Changer le monde – même un tout petit peu – à partir d’une pipe ougandaise, c’est un beau rêve collectif, non ?

(Photos : Rahmatullah Alizada, Rodrigo Bravo, Rarhmat Gul, Junior D. Kannah, Allauddin Khan, Saeed Khan, Steve McCurry, Muhammed Muheisen, Tauseef Mustafa, Mohammed Salem, Reza Shirmohammadi, Sean Sutton)

Il a rejoint le collectif Univerbal en 2011 lors du concert “Enfants Soldats Stop” avec une reprise magnifique d’un tube inoubliable. J’ai retrouvé Kuku interprétant Calling You quelques jours plus tard. Ça reste somptueusement réconfortant !

[youtube -4La6r6oV8M 600 338]


Liberté ou libéralisme?

Manifestations, répression, arrestations. Avec quelques variantes selon les pays et les continents, c’est le quotidien de la planète où les sujets de protestation ne manquent pas.

Je salue au passage les manifestants de Kiev, de Bangkok ou de Rio que je n’oublie pas, comme les Bosniaques qui ont rejoint le mouvement la semaine dernière.

internet-libre-turquie-00

Les images d’aujourd’hui nous viennent de Turquie où plusieurs manifestations se sont déroulées en fin de semaine dernière après l’adoption par le Parlement d’une série de mesures visant à renforcer le contrôle d’Internet, notamment en bloquant des sites contenant des informations portant “atteinte à la vie privée” ou jugées “discriminatoires ou insultantes”. Une loi “liberticide”, dénoncent les opposants au Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, lequel leur a répondu qu’il n’y aurait “absolument aucune censure imposée sur l’Internet avec ces dispositions” qui rendraient au contraire l’Internet “plus sûr et plus libre”.

Loin de moi l’idée de délivrer à M. Erdogan un certificat de grand démocrate et de défendre ses intentions, mais je reste convaincu que c’est le rôle d’une société démocratique de condamner la discrimination ou l’atteinte à la vie privée. Et en ce qui concerne la vie privée, j’ai comme une gêne de lire ici ou (et sur plus de 160 pages) la réaction de “Gamze, étudiante et manifestante” qui affirme que “le fait que le gouvernement mette son nez dans les dossiers des internautes, c’est comme s’il mettait son nez dans notre vie privée”, en même temps que je vois sur les pancartes brandies dans les manifestations les logos de tel ou tel réseau social !

En matière de respect de la vie privée, j’ai comme l’impression que les géants d’Internet ne sont pas moins menaçants que nos gouvernements, et qu’ils ne se gênent pas pour “mettre leur nez dans notre vie privée”. D’où vient dès lors la confiance que nous accordons aveuglément (qui d’entre nous a lu les conditions d’utilisation de Google, Facebook, Apple, Twitter ou Microsoft ?) à des entreprises privées alors que nous la refusons à des gouvernements élus (plus ou moins) démocratiquement ?

Je suis loin d’être un naïf. Et le feuilleton de l’agence de sécurité américaine, la NSA (contre Edward Snowden) aux Etats-Unis ou l’article 13 de la dernière loi de programmation militaire en France me révoltent quant à la liberté surveillée des citoyens. Mais si nous sommes “à deux doigts de la dictature numérique”, comme l’écrit ici un conseiller de la commissaire européenne chargée de la société numérique, les deux doigts me semblent passablement déjà bien enfoncés (excusez l’image…) par des personnes aux objectifs plus financiers que philanthropiques.

Comme les internautes français le savent sans doute déjà, Google vient d’être condamné par la CNIL pour atteinte à leur vie privée. Une amende de 150 000 €, dérisoire comparée aux 15 milliards de dollars de chiffres d’affaires, aux 3 milliards d’euros de bénéfices (et au redressement fiscal de 1 milliard d’euros)…

internet-libre-turquie-13

La même proportion risible que celle des comptes de leurs utilisateurs que les “géants” du Net avouent avoir livrés aux services de renseignements étasuniens : environ 20 000 pour Google, 12 000 pour Facebook, 30000 pour Yahoo, moins de 250 pour Apple. Sur l’air de “on collabore, mais si peut !” Et c’est si peu cher payé pour la tranquillité du business… Mais qui est en mesure de démentir ces chiffres ?

Bref.

internet-libre-turquie-14

C’est aujourd’hui jour de mobilisation de l’Internet contre la surveillance de masse. Je vous mets le lien vers le site “officiel” de cette action pour ne pas être accusé à mon tour de censure. Mais vous ne m’en voudrez pas de ne pas participer. D’abord, parce que j’aurais bien aimé un effort de traduction pour une opération se voulant internationale. Et surtout parce que je n’ai aucune envie de faire du bruit sur des réseaux qui n’ont de sociaux que le nom.

Et, même si j’ai une confiance toute relative dans certains partenaires du Safe Internet Day (Internet sans crainte) qui se déroule le même jour, j’adhère davantage au projet de “donner aux jeunes la maîtrise de leur vie numérique”. Un objectif qui implique de ne pas se tromper de combat. Ni d’ennemi !

Et de ne pas confondre liberté et libéralisme…

internet-libre-turquie-15

(photos : Murad Sezer, Adem Altan, Umit Bektas, Emrah Gurel, Bulent Kilic, Ozan Kose, DR)

Internet aujourd’hui encore, c’est comme l’apprivoisement du renard du Petit Prince : ça signifie créer des liens.

Parfois étonnants.

C’est via le site de mon fournisseur turc de musique du monde que j’ai découvert le groupe strasbourgeois des Violons Barbares.

[youtube rcBnRQOG0zM 600 338]


Immigration choisie

Quelques jours avant le vote, les observateurs pensaient que le « non » l’emporterait. Comme pour la limitation des écarts salariaux de 1 à 12 en novembre dernier…

Finalement, 50,3 % des électeurs suisses ont voté hier en faveur de la proposition “contre l’immigration de masse” de la mal nommée et très droitière Union du centre (UDC).

Les accords de libre circulation avec l’Union européenne vont donc être révisés, des quotas instaurés et les travailleurs immigrés surveillés du coin de l’œil. Ambiance…

J’ai scruté le texte soumis aux électeurs helvètes : je n’y ai trouvé aucune référence aux exilés fiscaux qui resteront donc les bienvenus. Ouf !

suisse-votation

PS : Les Suisses ont peut-être été influencés par une image de pommier enraciné plutôt qu’abattu à la hache. Ou bien par d’autres affiches plus violentes que j’ai finalement décidé de ne pas reproduire ici. L’une d’elles – ouvertement islamophobe – fait d’ailleurs l’objet d’une plainte contre ses auteurs !

(photo : Denis Balibouse)

Pointer la Suisse du doigt, c’est facile (pour un billet vite fait le dimanche soir), mais j’ai la désagréable impression qu’un référendum “contre l’immigration de masse” remporterait dans l’Hexagone une victoire moins étriquée qu’un misérable 50,3 % !

Bref.

Mamani Keita était l’invitée d’abcdetc il y a quelques mois déjà avec sa chanson provocation Gagner l’argent français. Elle propose cette année un nouvel album, Kanou, dans lequel elle témoigne une fois encore de la richesse des musiques du monde dont il serait bien triste de nous priver !

[youtube SmXMmFZLaAI 600 338]


Non, je ne ne changerai pas d’uniforme !

Il n’y pas que les Palestiniens ou les migrants africains qui donnent du fil à retordre aux forces de l’ordre israéliennes.

Jeudi dernier, 6 février, plusieurs milliers de juifs orthodoxes ont manifesté à travers tout le pays, dont plusieurs centaines à Jérusalem où ils ont bloqué des routes avant d’être délogé par la police, à coups de canons à eaux et de diverses charges, à la matraque ou à cheval.

ultra-orthodoxes-01

Ces ultra religieux entendaient protester contre une décision gouvernementale qui privent de bourse les étudiants en talmud qui refusent toujours d’accomplir leurs obligations militaires. Trois ans de service pour les hommes et deux pour les femmes, dont ces fondamentalistes étaient dispensés jusqu’à une loi récente.

“Si vous n’accomplissez pas vos obligations, pourquoi demandez-vous des privilèges ?”, leur a demandé le ministre des Finances Yesh Lapid.

De leur côté, les manifestants ont répliqué que “Il n’y a qu’en Israël qu’étudier la Bible est un crime”. Ce qui reste à vérifier.

ultra-orthodoxes-08

En voyant certaines images, je me suis dit pour ma part qu’il n’y avait pas qu’en Chine que les chevaux étaient maltraités et je me suis demandé s’il était bien casher de tirer la queue de ces pauvres animaux. Aucune colombe ne semble avoir souffert lors des manifestations et leur répression.

Quant à Dieu, il n’a – toujours – pas fait de déclaration.

(photos : Gali Tibbon, Yonatan Sindel, Sebastian Scheiner, Muammar Awad, Jim Hollander, Baz Ratner)


Tant qu’il y aura de l’argent…

En apprenant la nouvelle l’autre jour à la radio, je me suis posé trois questions.

Comment font-ils pour calculer ça ? Mais qu’est ce que ça représente ? Comment vais-je l’illustrer ?

La corruption coûte quelque 120 milliards d’euros par an aux 28 pays de l’Union européenne. Bon d’accord, l’article du Monde passe de l’indicatif dans le titre au conditionnel dans le corps de l’article et, comparés au 2000 milliards de la fraude fiscale, les 120 milliards de “l’abus de pouvoir à des fins d’un profit personnel” paraissent bien misérables, mais quand même !

Comment parviennent-ils à déterminer ce chiffre me suis-je d’abord demandé, imaginant les fonctionnaires européens interrogeant les chefs d’entreprise pour savoir combien ils ont lâché pour obtenir leurs parts de chantier ou les politiques pour connaître leurs revenus occultes… Mais la lecture du Rapport anticorruption de la Commission européenne inspire plus de confiance que le président de ladite commission.

“Le coût économique total de la corruption n’est pas facile à calculer. Le chiffre cité se fonde sur des estimations réalisées par des organismes spécialisés comme la Chambre de commerce internationale, Transparency International, l’initiative UN Global Compact, le Forum économique mondial et la publication Clean Business is Good Business 2009, qui suggèrent que la corruption se chiffre à 5 % du PIB au niveau mondial. Voir aussi la communication de la Commission sur la lutte contre la corruption dans l’Union européenne du 6 juin 2011.” (Note en page 3 du rapport)

Faisons donc confiance au chiffrage et passons à la deuxième question. J’avais déjà un peu de mal à me représenter les 650.000 € du prix d’un passeport maltais, alors avec l’équivalent de près de 3077 passeports !

Je me suis donc livré à quelques recherches et calculs pour vous donner, à vous aussi, une idée d’une somme dont vous ne verrez jamais la couleur (à moins que vous ne comptiez parmi les corrompus…)

120 milliards, c’est à peu près 1,5 fois le montant de l’impôt sur le revenu en France (tellement trop élevé ! air connu ) et 4 fois celui de l’impôt sur les sociétés (bis).

120 milliards c’est 90% du budget de l’Union européenne.

120 milliards, c’est plus que les fortunes réunis des deux hommes les plus riches du monde (Carlos Slim et ses 54 milliards et Bill Gates et ses 50…)

120 milliards c’est plus que les fortunes des 500 premières fortunes françaises, qui avec leurs 110 milliards ne sont pourtant pas à plaindre.

120 milliards, c’est environ le “poids” des fonctionnaires dans le budget de l’État.

120 milliards c’est 106.382.979 fois le smic. Soit, pour simplifier, 4 ans de revenus des 2,2 millions de smicards français. Vous savez, ceux dont le coût du travail est tellement insupportable.

Ça commence à vous dire quelque chose ? Non ? Alors essayons autre chose.

J’ai googelisé “milliard(s) d’euros” dans les actualités et fait l’addition pour voir ce qu’on peut payer avec 120 milliards :

Je sais. Ça évoque un peu Prévert et il y a 500 millions qui dépassent. Mais j’adore Prévert et on ne va pas chipoter pour un demi milliard. De toutes façons le rapport sus-cité parle d’une estimation.

Bref.

Reste juste la troisième question : comme illustrer un billet pareil ?

Après le travail de recherches et de calculs qui précède, je n’allais pas en plus compiler des images pour 120 milliard. Ou 120 milliards d’images !

zero-roupie

C’est pourquoi je ne vous en propose qu’une, d’une jeune Indienne brandissant un billet de … 0 (zéro !) roupies. Une idée d’ONG locales pour aider à lutter contre la corruption. Une illustration aussi – à sa manière – de la phrase qui m’a trotté dans la tête tout le temps de l’élaboration de cet article :

“Tant qu’il y aura de l’argent, il n’y en aura pas assez pour tout le monde.”

(photo : 5th Pillar – Corruption Killer)

Il y a 50 ans (et un jour), les Beatles débarquaient aux États-Unis. J’avais pensé en faire un billet, avant d’être détourné par les grenouilles et la corruption. John Lennon avait bien raison de dire que “la vie c’est ce qui se passe quand on avait prévu autre chose” (je sais, je l’ai déjà citée plusieurs fois…).

Bref.

Après vous avoir rappelé que Yesterday est sans doute la chanson la plus reprise de tous les temps, je vous propose 9 autres reprises.

[youtube jt-6K2eR87I 200 150][youtube _wG6Cgmgn5U 200 150][youtube eof2c5fTcI8 200 150]
[youtube quveWDT89mU 200 150][youtube eHYslMhscac 200 150][youtube S14XaF6bW7A 200 150]
[youtube quk_L8acH-g 200 150][youtube zLEMncv140s 200 150]

Avec, dans un ordre hypothétique :

  1. Petula Clark (pour me faire pardonner le report de la mosaïque consacrée à Diana Rigg) : The Fool on the Hill
  2. Jo Cocker, bien sûr, et son inoubliable With a little help from my Friends, 33 ans après Woodstock
  3. Ray Charles dans une somptueuse interprétation de Let it be
  4. Aretha Franklin, superbe, qui réinvente Eleanor Rigby
  5. Tina Turner (et Ike) qui dynamite Get back
  6. Deep Purple, qui nous surprend, dans Help
  7. Les Compagnons de la Chanson qui donnent la touche francophone avec Le Sous-marin vert. Ah, quelle belle époque !
  8. Mina pour l’italian touch et un sacré medley où je n’ai pas tout identifié (avis aux spécialistes !)
  9. Peter Seller dans la reprise la plus étonnante et une interprétation très… classique de A Hard Day’s Night


Bulletin météo

Un record mondial auquel ont participé tous les pays du monde : voilà une nouvelle internationale qui pourrait être réjouissante.

Mais c’est le réchauffement climatique qui établit ce record. Et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle.

C’est l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui nous l’a appris cette semaine : l’année 2013 se classe parmi les dix années les plus chaudes jamais enregistrées. Elle est exactement à la 6e place (ex æquo avec 2007).

grenouille-parapluie-00

Une sixième place, tu parles d’un record ! objecteront les plus sceptiques ou les fanatiques de Jeux olympiques, détournant à peine le regard de leur télévision branchée sur les directs depuis Sotchi.

Le 21e siècle compte déjà treize des 14 années les plus chaudes jamais observées, poursuit le communiqué de l’OMM. Et le Secrétaire général de l’organisation, Michel Jarraud, tente d’alerter : “La température moyenne de 2013 confirme la tendance au réchauffement sur le long terme [et] vu les concentrations records de gaz à effet de serre qui sont mesurées dans l’atmosphère, la hausse des températures moyennes va se poursuivre sur plusieurs générations.”

grenouille-parapluie-01

Les fanas de Jo ayant décroché, les plus sceptiques argumenteront encore qu’on nous a déjà fait le coup avec les pluies acides ou le trou dans la couche d’ozone dont finalement plus personne ne parle plus. Et qu’avec l’évolution de la science, de la technique, du progrès et de l’intelligence humaine (entre autres) on trouvera bien une solution s’il y a vraiment un problème. Et que dans l’ambiance économique actuelle, ce n’est pas le moment de freiner si on veut maintenir la croissance et préserver l’emploi.

grenouille-parapluie-02

C’est ici que ressort la grenouille, dont j’avais trouvé une photo il y a quelques jours, que j’avais mise de côté.

Parce que même si l’allégorie de la grenouille est aussi controversée que la réalité du réchauffement climatique et presque aussi ancienne qu’Internet, elle reste sinistrement d’actualité. Pour ceux qui vraiment ne verraient pas de quoi il s’agit, je vous copie-colle l’expérience : “Si l’on plongeait subitement une grenouille dans de l’eau chaude, elle s’échapperait d’un bond. Alors que si on la plongeait dans l’eau froide et qu’on portait très progressivement l’eau à ébullition, la grenouille s’engourdirait ou s’habituerait à la température et finirait ébouillantée.”

grenouille-parapluie-03

Puisque j’en suis à étaler ma pseudoscience, je partage avec vous cette récente découverte de chercheurs japonais qui ont observé la survie de sangsues soumises à des températures négatives extrêmes. Ce qui ne résout pas le problème de réchauffement des humains qui n’ont rien à voir avec les sangsues. Quoique…

Bref.

grenouille-parapluie-04

Revenons à la grenouille, aux humains et à Michel Jarraud qui nous alerte : “Notre capacité – ou incapacité – à réduire les émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz qui retiennent la chaleur déterminera l’état de la planète que nous lèguerons à nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.”

Si les regards les plus romantiques trouveront, dans cette série d’images photographiées par le jeune Kutub Uddin au fond de son jardin anglais et dans l’attitude protectrice de la grenouille au parapluie, une illustration de la transformation potentielle les crapauds en princes, d’autres y verront une allégorie de la solidarité.

grenouille-parapluie-05

Mais, malgré nos cerveaux reptiliens, nous ne sommes pas des grenouilles. Et j’ai comme l’impression que nous ne sommes pas près d’éteindre le gaz sous la casserole – bien cabossée –que nous léguerons aux générations futures.

(photos : Kutub Uddin)

Il y a forcément un rapport entre la grenouille et Zisa, un groupe suisse comme n’en témoignent pas forcément ni leur musique ni les images qui l’accompagnent.

[youtube cBmy9mQXDVg 600 338]


Le diable probablement

Je n’ai pas vraiment cherché d’images de combats de dragons en réponse à un commentaire posté hier sur ce blog (canal historique). Mais je suis quand même tombé sur le diable !

Endiablada-00

Cent-trente diables même, si j’en crois la tradition relayée par wikipedia Espagne par l’intermédiaire du site Fait-Religieux, qui processionnent chaque année dans les rues du village d’Almonacid del Marquesado, en Castille. Tradition orale, car toutes les archives ont disparu durant la guerre civile espagnole, mais tradition séculaire, peut être “la plus ancienne d’Espagne” prétend même le site officiel que j’ai finalement déniché.

Endiablada-01 Endiablada-02

Mais la mémoire est capricieuse, et même le site officiel ne peut donner l’origine exacte de cette Endiablada (confrérie des diables) : l’une serait liée à un mystérieux portrait de Saint-Blaise découvert par des bergers ; l’autre se rapporte à la présentation de Jésus au Temple par sa mère, Marie. Celle-ci ayant un peu honte de sa maternité de “vierge”, des diables seraient venus à son secours, en faisant un charivari (ou un ramdam ?) de tous les diables, détournant ainsi l’attention des fidèles juifs.

Endiablada-03 Endiablada-04 Endiablada-05

Personnellement, je choisis la seconde origine. Je savoure l’idée des diables complices de la mère du fils de Dieu. Ils me rappellent la complémentarité entre Dieu et Diable dans L’Évangile selon Jésus-Christ de José Saramago. Et J’aimerais qu’ils aient encore le pouvoir de détourner l’attention des orthodoxes de tous poils et des traditionalistes de toutes obédiences.

Endiablada-06

(photos : Sergio Perez)

Des camps de réfugiés sahraouis qui bordent la frontière entre l’Algérie et le Sahara occidental, en passant par Cuba, Aziza Brahim a fini par s’installer en Espagne, à Barcelone, où elle n’a pas oublié ses origines. En témoigne une musique toute en simplicité pour donner plus de place à son chant rythmé de percussions sahraouies. Son premier album, Soutak (Votre voix) vient de paraître. Extrait.

[youtube 9SvfLB6bLHM 600 338]


The Soft Parade

J’ai un peu laissé passer le Nouvel An chinois sans le marquer vraiment, si ce n’est par une petite mention à la fin du billet de dimanche dernier.

1,35 milliard de lecteurs potentiels (sans compter Singapour, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande, le Viêt Nam, la Corée du Sud entre autres…) laissés pour compte. Ça faisait beaucoup !

Mais on a un mois pour présenter ses bons vœux, non ? Qu’ils soient à la chinoise ou à l’occidentale. Mais que dire et que montrer après toutes les images qui ont envahi vos écrans et les défilés qui maintenant se déroulent jusque par chez nous ?

Bref.

Loin des feux d’artifice, accrochages de lampion et autres défilés, j’ai trouvé ces images en provenance du village de Tiantou, dans la province de Guangxi, où l’on célèbre la nouvelle année d’une manière particulière. Après les oiseaux du pape, j’avoue que j’ai hésité un moment à les diffuser pour ne pas avoir de soucis avec les défenseurs de la cause animale. Ils sont nombreux d’ailleurs à dénoncer ces combats traditionnels auxquels les chevaux des agriculteurs locaux se livrent depuis plus de 500 ans !

duel-chevaux-00 duel-chevaux-01 duel-chevaux-02 duel-chevaux-03 duel-chevaux-04

Ils sont blessés mais soignés”, se défendent les organisateurs…

Le cheval est peut-être la plus noble conquête de l’homme, mais sa noblesse ne semble pas avoir influencé tous les hommes.

J’ignore si cette coutume ne se déroule que pour l’entrée dans l’année du cheval (馬) ou si je pourrai vous présenter dans les années à venir d’autres duels : de chèvres (羊), de singes (猴), de coqs (鷄), de chiens (狗), de cochons (猪), de rats (鼠), de bœufs (牛), de tigres (虎), de lapins (兔), de dragons (龍)… Enfin, je ne sais pas si on peut encore trouver des dragons combattants en Chine.

duel-chevaux-05

Quant au titre exceptionnellement en anglais (la parade douce), il m’a été inspiré par la chanson éponyme des Doors qui se termine par ces mots :

When all else fails
We can whip the horse’s eyes
And make them sleep
And cry

(Photos : Mark Ralston, Long Linzhi, DR)

Il y a aussi deux chevaux sur la pochette du prochain album de Tinariwen (Emmaar à paraître le 10 février prochain) et juste de la douceur bluesy à l’intérieur. Enregistrée loin du Mali, dans le désert de Mojave en Californie, la musique des Touareg porte toujours la même lumière. Et la même nostalgie…

[youtube bvFrCulCvgM 600 338]


L’héritier

Il n’est pas toujours facile d’être un héritier. Même dans un pays de castes (abolies dans la Constitution de 1950…) et quand on appartient à la dynastie qui dirige, sans partage (ou presque) depuis l’indépendance, le premier parti national. Et à l’occasion le pays lui-même.

Le jeune Rahul Gandhi (43 ans) est en train d’en faire l’amère expérience.

rahul-gandhi-00

Un temps pressenti pour être le leader du Parti du Congrès et briguer le poste de Premier ministre aux législatives d’avril prochain, l’héritier a d’abord hésité, puis s’est déclaré candidat, avant d’être désavoué… par sa mère, s’exprimant le 17 janvier dernier devant plusieurs milliers de militants qui s’apprêtaient à introniser Rahul !

rahul-gandhi-01

Le petit-fils d’Indira Gandhi (Première ministre de 1966 à 1977, puis de 1980 à sa mort en 1984) et fils de Rajiv Gandhi (Premier ministre de 1984 jusqu’à 1989), ne succédera donc pas (tout de suite?) à ses glorieux ancêtres. Est-ce une vengeance intrafamiliale de celle à qui le poste de Premier ministre est interdit pour cause d’origine italienne ? Est-ce un réflexe de protection maternelle pour épargner à son rejeton une fin aussi tragique que celle de sa grand-mère (assassinée le 31 octobre 1984) et de son père (assassiné le 21 mai 1991) ? Ou est-ce juste une preuve de lucidité ?

Lors de sa première grande interview télévisée à la chaîne Time Now, le 27 janvier soit dix jours après le désaveu maternel, Rahul lui a donné raison en se montrant hésitant, approximatif et assez peu expérimenté. Il a surtout raté sa prestation lors du rappel historique des émeutes anti-sikhs de 1984 qui ont provoqué 3 000 morts après l’assassinat de sa grand-mère Indira Gandhi, par ses gardes du corps… sikhs. Il a refusé de s’excuser au nom du Parti du Congrès tout en reconnaissant que plusieurs de ses membres étaient impliqués dans ces représailles.

manifestations-sikhs-03

Les sikhs sont aussitôt descendus dans la rue, à New Delhi ou à Jammu (Etat du Jammu-et-Cachemire) pour demander que soient révélés les noms des coupables et qu’ils soient arrêtés. Hier, les manifestants se sont réunis devant la résidence de Rahul Gandhi et lui ont donné un ultimatum de 72 heures pour accéder à leur demande. Après quoi, ils menacent … d’aller manifester devant la résidence du Premier ministre – sikh – Manmohan Singh.

Ouf. On a tremblé pour Rahul Gandhi. Il n’est pas – pour l’instant – menacé d’assassinat !

rahul-gandhi-02

(photos : Prakash Singh, Channi Anand, Sandeep Saxena, Saurabh Das, Kamal Singh, Sanjay Rawat)

Et pendant ce temps-là, dans les transistors (et sur les écrans) indiens ?

Sunny Sunny… Bande originale du film Yaariyan. Avec plus de filles en maillot de bain que je n’en ai vues en 5 semaines de séjour là-bas… Inde terre de contrastes !

[youtube sZFyU07EGhs 600 338]


De la haine pour toute une vie

Moins de trois mois après le passage du typhon Haiyan qui a lourdement frappé le pays (6 201 morts, 28 626 blessés, 1 785 disparus selon le dernier bilan officiel et provisoire) le nombre de sans-abri s’est encore accru aux Philippines. Dans une indifférence médiatique remarquable comparée à la déferlante médiatique de novembre.

En effet, à part une photographie dans la galerie “24 heures” du Figaro…

quezon-manille-evacuation-03

…et une brève chez Euronews que j’ai trouvée en cherchant d’autres images, pas grand-chose d’autre qu’un silence poliment désintéressé. On ne peut pas tout voir, ni tout montrer, c’est vrai.

Pourtant lundi dernier, l’expulsion des habitants du bidonville de Quezon City dans la banlieue de Manille était d’une force élevée sur l’échelle des violences policières. Les habitants avaient été prévenus de la destruction des leurs maisons pour faire passer une nouvelle route, prétendent les autorités qui n’avaient pas pensé à un plan de relogement. C’est qu’il y a encore des dizaines de milliers de sans-abri à Tacloban. Et pour les expulsés de Manille, aucune aide internationale n’était prévue. A ma connaissance.

Malgré tous les efforts de la population pour défendre leur quartier, les maisons, leur vie, l’évacuation a été achevée et les travaux de démolition aussitôt entamés.

quezon-manille-evacuation-21quezon-manille-evacuation-20

La morale ?

Les forces humaines peuvent être aussi violentes que les forces de la nature. Mais elles n’ont pas l’excuse de l’inconscience.

Et quand je vois le gamin de la dernière image, il m’évoque d’autres enfants du monde qui s’arment de pierres contre d’autres forces de l’ordre qui leur instillent de la haine pour toute leur vie.

quezon-manille-evacuation-22

Bonne semaine. Quand même. Pensez à instiller de la joie…

(Photos : Erik de Castro, Bullit Marquez, Dennis M. Sabangan, Dondi Tawatao, Noel Celis)

Depuis son plus jeune âge, Jacob Collier (de “mon esprit, Londres, Univers”, comme l’écrit sa bio) a été nourri plus de musique que de haine. Le résultat est plutôt réussi, avec ces reprises où le jeune musicien joue de tous les instruments et et de l’overdubing à profusion…

[youtube pvKUttYs5ow 600 338]


Cages à lapins,cages à poules

En cherchant les photographies des billets de la semaine, je croise parfois des images que je mets de côté pour le dimanche.

Ainsi, en trouvant cette semaine la trace de l’exposition de Michael Wolf à la Flowers Gallery de Londres (jusqu’au 17 février !), je me suis dit que ces Architectures of Density feraient une belle galerie dominicale.

À une époque où le monde a basculé dans l’urbanisation avec plus de 50% de la population mondiale qui vivent en ville et où nos politiques français ne cessent de nous faire l’éloge des “métropoles”, je me suis dit que cette vision architecturale était un beau témoignage.

hong-kong-michael-wolf-00

Beau, je sais ça se discute. C’est un peu réducteur. Folle, belle et horrible, titrait le Global Post avec lequel je suis assez d’accord. Mais que voulez-vous, il faut bien trouver une solution pour loger 7,3 millions d’habitants dans 1104 km2. Alors on les empile.

Je vous ai choisi une dizaine des photos de Michael Wolf. Si vous voulez en voir d’autres vous pouvez visiter le site de ce photographe allemand qui vit à Hong-Kong depuis 20 ans maintenant.

Et comme je trouvais cette galerie un chouia inhumaine, j’ai cherché des photos d’actualité en provenance de Hong-Kong toujours. J’ai alors appris que les autorités de la ville avaient ordonné cette semaine la destruction de 20.000 poulets pour cause de virus grippal H7N9.

hong-kong-poulets-00

Et c’est comme ça que je suis passé des cages à lapins aux cages à poules.

hong-kong-poulets-09

Je sais : j’aurais pu penser aussi au Nouvel an chinois. Bonne année, bonne santé !

(photos : Michael Wolf, Philippe Lopez, Vincent Yu, Lam Yik Fei)

Et avec ceci, je vous offre deux suppléments dimanche gallinaciesques. La Nuit du poulet zombie et Chicken or the egg. Bon appétit !

[wat 306612nIc0K116084285 600 338]

[youtube EIB1Mr_vbIE 600 338]


Vos gueules les mouettes ! (et aussi les corbeaux)

Âmes sensibles s’abstenir. Aviphiles ou ornithophiles, détournez le regard.

Bon, je vous aurais prévenus.

J’ai attendu une petite semaine pour vous parler cet événement. Non pas tant à cause de l’avertissement qui précède (abcdetc a déjà publié d’autres images “susceptibles de heurter la sensibilité etc.”) que par crainte d’être taxé de papisme, avec un regard trop tourné vers la Vatican.

Bref.

Dimanche dernier, au lendemain de mon dernier billet sur le pape, un drame est survenu dans le ciel du Vatican : les deux colombes lâchées depuis son balcon par le pape – et deux mignons gamins – ont été attaquées en plein vol par un goéland (et non une mouette comme le laisse croire le titre de ce billet mais je n’ai pas le courage de le changer) et par un corbeau. Les deux bestioles n’ont pas survécu.

oiseaux-vatican-00

oiseaux-vatican-05

oiseaux-vatican-11

Le pape a fait mine de consoler le petit garçon qui souriait pendant que la petite fille rigolait. La prochaine fois, c’est les gosses que le pape pourrait balancer par la fenêtre !

oiseaux-vatican-15

Le symbole est aussi désastreux que celui du doigt foudroyé du Christ rédempteur. Je ne vous fais pas un dessin. Mais il y a pire.

Les chances de survie des colombes d’élevage en liberté sont nulles, ont rappelé au pape les associations de protection des animaux (comme l’ENPA ou Ente Nazionale Protezione Animali). Ce qui témoigne d’une certaine dégénérescence dans l’église catholique. Au XIIIe siècle, François d’Assise (canonisé par la suite) parlait aux oiseaux ; au XXIe siècle, celui qui prétend s’en inspirer ne comprend pas leur langage et ne connaît rien à leurs mœurs. Ni à ceux des hommes d’ailleurs, mais c’est un autre sujet.

Mais s’il a promis de se retenir côté lâchage de colombes, François s’est montré dans la semaine accompagné d’un autre volatile : un perroquet qu’il a baptisé Amore…

oiseaux-vatican-16

Mon Dieu ! Un perroquet… Pour la survie en milieu urbain, je ne suis pas sûr que ce soit plus adapté que la colombe. Et question symbole, ce n’est pas terrible non plus, dans une organisation qui radote et rabâche.

(Quant à la dernière image, elle n’a qu’un lointain rapport avec ce qui précède… Je la mets juste pour ne pas avoir à faire un troisième billet vaticanesque la semaine prochaine… Et pour une image de une pas trop traumatisante.)

oiseaux-vatican-17

(photos : Alberto Pizzoli, Gregorio Borgia, Claudi Peri, Alessandro Bianchi, DR)

Après avoir tenté de vous trouver une version sous-titrée de Uccellacci e uccellini (Des oiseaux petits et gros), un film de Pier Paolo Pasolini avec Totò qui collait si bien avec le sujet du jour, j’ai renoncé. Et de toutes façons, ce n’est pas jour de supplément vidéo…

Voici donc une mosaïque, non pas de reprises mais de quelques chansons ornithologiques qui, je l’espère, vous raviront…

[youtube OYfMRZTDLZQ 200 150][youtube TPsn23R7dNU 200 150][youtube uI-Dp2G9KQ0 200 150]
[youtube F3hHjk73j7M 200 150][youtube YhD7yZQdtlk 200 150][youtube oSGYPtCMpTs 200 150]
[youtube NZMyaV3nVJ8 200 150][youtube DjlPCi5FsRw 200 150][youtube XgqvJhII6E0 200 150]

Avec par ordre chronologique :

  1. Maria Callas en 1962 dans L’Amour est un oiseau rebelle (extrait de Carmen de Georges Bizet, 1875)
  2. Julie Andrews doublée par Eliane Thibault Pour nourrir les petits oiseaux dans Mary Poppins, dont j’ai été amoureux avant Petula Clark et Marie Laforêt (bref, le film est de 1964)
  3. Gilbert Bécaud et Le Petit oiseau de toutes les couleurs (1966)
  4. Bruno Polius (futur leader des Poppys), interprétant L’Oiseau, au générique de Sébastien parmi les hommes (1968)
  5. Sylvie Vartan, à peine perturbée par Romain Bouteille et plus troublée par Johnny Halliday : L’Oiseau (1968)
  6. Michel Polnareff, numéro 6 (mais non, je suis un homme libre !) chez Guy Lux avec Tous les bateaux, tous les oiseaux (1969)
  7. Michel Fugain qui Fait comme l’oiseau avec son Big Bazar (1972)
  8. Pierre Perret ouvrant La Cage aux oiseaux (1974)
  9. Et bien sûr Myriam Lopes Elmosnino, alias Marie Myriam, dont on nous rebat chaque année les oreilles avec sa victoire à l’Eurovision avec L’Oiseau et l’enfant (1977)

Je ne sais pas vous, mais moi je me suis offert un bon moment à préparer cette série…


Cause toujours !

Quoi qu’a dit ? – A dit rin.
Quoi qu’a fait ? – A fait rin.
A quoi qu’a pense ? – A pense à rin.

Pourquoi qu’a dit rin ?
Pourquoi qu’a fait rin ?
Pourquoi qu’a pense à rin ?

– A’ xiste pas.

Jean Tardieu (La môme néant)

Je sais, j’aurais pu citer Cavanna pour me joindre à l’hommage unanime qui lui est rendu. Mais je l’ai trop imaginé disant “ta gueule” à tous ces hypocrites comme il l’avait dit à Bukowski jadis sur le plateau d’Apostrophes.

J’aurais pu aussi citer Pasqua, citant lui même Henri Queuille (voir cet ancien billet) et rappeler que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Mais à la place de Cavanna, je n’aurais pas trop apprécié.

Mais citer Barack Obama… Franchement ! Fermer Guantánamo, se retirer d’Afghanistan, lutter conter la pauvreté… C’était bien la peine de poser en pleine réflexion dans son bureau pour ressortir des promesses déjà faites lors de ses deux campagnes électorales. Et toujours non tenues, ce qui permet de les ressortir l’année suivante. En ajoutant que cette fois-ci c’est la bonne…

obama-cause-toujours-00 obama-cause-toujours-01

Ça fait rigoler même Joe Biden !

obama-cause-toujours-21

Dans un pays qui affiche comme devise sa confiance en Dieu, c’est assez présomptueux de jouer sur la confiance des ses concitoyens, au prétexte que Dieu n’a pas beaucoup témoigné – lui non plus – lors des siècles passés de la fiabilité de ses promesses…

Bref. Il ne reste à Barack Obama que trois ans pour tenir ses promesses avant qu’un républicain encore plus à droite que lui ne vienne en faire de nouvelles. Et comme il ne se représentera pas pour 2016, je lui suggère de consacrer les sommes ainsi économisées (il a dépensé 2,8 milliards de dollars en 2008 et 1 milliard en 2012) à la lutte contre la pauvreté. Parce que dans la première puissance mondiale on dénombre quand même 46 millions de pauvres (sur une population de 314 millions d’âmes) et qu’il y a par exemple, à New York, “la ville phare du capitalisme américain”, environ 1,4 million d’habitants (sur 8,4 millions) qui ont recours à la soupe populaire et aux banques alimentaires, comme nous le rappelle La Croix. Où l’on a aussi confiance en Dieu…

(photos : Larry Downing, Chip Somodevilla, Saul Loeb, J. Scott Applewhite)

Et puis tiens, même si c’est pas samedi, je peux bien vous offrir une rediffusion d’une chanson que vous aviez semblé apprécier en illustration d’un billet sur un certain François Hollande. Avec Barak Obama, elle marche aussi. Et puis on y voit Cavanna.

[dailymotion xd8jfi 600 450]


Question futile mais essentielle

Je ne vous dis pas le travail que ça me demande de rédiger chaque jour un billet pour abcdetc. Mais je vais essayer de vous décrire ici les cheminements de pensée que ça provoque souvent.

Campus-Party-Brazil-00

Quelle misère ! me suis-je d’abord exclamé en voyant cet alignement de tentes qui m’ont immédiatement évoqué les sinistres Que……ua (pas de publicité pour la troisième fortune française) où se réfugient les sans-abris de nos contrées.

Mais je ne connaissais pas cette marque : Vivo ?

Puis j’ai lu la légende qui accompagnait la photo et je suis allé rechercher d’autres images de ce camping géant dressé jusqu’à samedi prochain à Anhembi à une dizaine de kilomètres de São Paulo (au sud si j’en crois google map, au nord si j’en crois la légende de la photo). Ils doivent avoir moins froid au Brésil en tout cas… C’est l’été en ce moment. La saison idéale pour camper. Même s’ils sont quand même un peu serrés les uns sur les autres. Eh, c’est qu’il faut quand même en loger 160.000 et en plus ils sont dans un hangar ! ai-je raisonné en trouvant d’autres images et d’autres légendes. N’empêche, il faut quand même que ça vaille le déplacement de venir à Anhembi, un bled dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, pour s’entasser comme ça. Mais les campeurs avaient l’air heureux d’être là et pas forcément gênés par les voisins.

Juste parfois un peu perdus pour retrouver leur tente.

Campus-Party-Brazil-06

Bref, c’est pas un truc pour moi le Campus Party. Et en plus leur site est tout en brésilien. Normal, ça se passe au Brésil, mais quand même il doit bien y avoir quelques étrangers sur les 160.000 participants. En portugais, d’accord. Mais les informaticiens ça parle anglais, non ? J’ai juste appris au passage que Vivo était un opérateur de téléphone et fournisseur d’accès à Internet local. Et l’un des partenaires de “diamant” (Parceiros Diamond, pas trop dur…) de la grand messe informatique où se réunissent pendant une semaine hackers, joueurs ou simplement “les gens qui aiment les ordinateurs” disait l’une des légendes en anglais (que je me débrouille mieux pour traduire…)

J’étais donc rassuré sur les accès à Internet et la couverture réseau de ces braves jeunes geeks. Et j’ai eu à peine le temps d’imaginer qu’Edward Snowden pourrait peut être participer à la grand messe l’an prochain si la Présidente du Brésil, Dilma Rousseff (qui était déjà sur abcdetc hier), et son ministre de la Justice, José Eduardo Cardozo, accédaient à la demande d’1 million de pétitionnaires qui leur demande d’offrir l’asile à l’informateur Edward Snowden “en tant que leader de la lutte mondiale pour un Internet libre”, juste le temps d’imaginer disais-je, quand une pensée m’a traversé l’esprit en même temps qu’une envie pressante qui s’était amplifié pendant tout le temps que j’avais passé à penser, chercher des photos, des liens, des nouvelles d’Edward Snowden et l’activité commerciale de Vivo : mais ont-ils prévu assez de toilettes ?

J’ai été (pleinement ?) rassuré en trouvant la dernière image de la série du jour

(photos Miguel Schincariol, Rodrigo Antonio)

Aucun rapport avec le Brésil mais un peu avec ce qui précède. Pendant que je rédigeais ce billet, j’ai reçu (en plus d’un mail me signalant un nouveau commentaire de Richard) une invitation pour assister à un concert samedi soir à côté de chez moi.

C’est comme ça que j’ai (re)découvert Kendra Morris qui – elle – a le bon goût d’avoir un site en français en plus de son site en version originale.

[youtube GMQb89I_JEc 600 338]

J’espère que je ne me sentirai pas aussi perdu dans ce concert que dans une réunion de fanas d’informatique. Et il faudra aussi que je pense à aller chez le dentiste.


Fidélité

La Havane accueille le deuxième sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac), qui regroupe les 33 pays du continent américain. À l’exception des États-Unis, dont les habitants se croient les seuls Américains du continent, et du Canada, qui se croit américain comme son voisin du sud.

Invité à participer aux débats, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a profité de son séjour à Cuba pour s’offrir une coupe de cheveux sous bonne garde et les objectifs des photographes.

Ban-ki-Moon

De son côté, Fidel Castro porte toujours la barbe. Mais il n’assistera pas aux débats, à cause d’une santé qui ne s’améliore visiblement pas. Même les visites successives de Cristina Kirchner, de Dilma Rousseff (Présidentes de l’Argentine et du Brésil) et de Portia Simpson-Miller (Première ministre de Jamaïque) l’ont à peine sorti de sa léthargie.

Celac1 fidel_castro20140128.jpg fidel12

Il ne fait pas bon vieillir, même dans un pays médicalement en pointe.

Quant au communisme, il paraît qu’il est lui aussi moribond. Quel dommage : il nous manquera…

(photos : Yamil Lage, Alex Castro)

PS : Pour rajouter un peu de nostalgie, j’ajoute aux images d’actualité une photo d’archives de 1956. Ça ne nous rajeunit pas non plus. J’espère être encore capable malgré tout “de ressentir au plus profond de [mon] cœur n’importe quelle injustice commise contre n’importe qui, où que ce soit dans le monde. C’est la plus belle qualité d’un révolutionnaire.” Le second personnage sur la photo et auteur de la phrase qui précède (dans son ultime lettre à ses enfants) est Ernesto “Che” Guevara.

Castro-03

Bon… J’ai déjà passé (ici) Mon ami Fidel par Robert Charlebois.

Encore plus âgé que Fidel Castro (94 ans) Pete Seeger est mort lundi sans avoir renoncé à un idéal révolutionnaire autant qu’humain. En vous rappelant au passage que sa chanson If I had a hammer, reprise chez nous par Claude François, faisait allusion au symbole communiste, je vous propose ici une chanson de circonstances géographiques… avec deux versions enregistrées à quelques années d’écart.

[youtube X5JLCAIJLJ8 300 225][youtube 1EJ1kZ0yBzg 300 225]


Plus jamais ça ?

Il y a des jours où les actualités se télescopent.

Au mémorial de l’Holocauste à Berlin, au camp d’Auschwitz-Birkenau à Oświęcim ou au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem (entre autres), on a “célébré” hier la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, qui marque l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau par l’armée rouge.

memoire-holocauste-01 memoire-holocauste-02 memoire-holocauste-03

Un devoir de mémoire dont personne – ou presque – ne conteste la nécessité absolue. Un hommage aux 5 à 6 millions de juifs (et aux centaines de milliers de Tziganes, de militants communistes, d’homosexuels…) assassinés en masse par une idéologie folle, sous le seul prétexte qu’ils étaient juifs (ou tziganes, communistes ou homosexuels…)

Hier toujours, les autorités israéliennes ont démoli quatre maisons palestiniennes abritant 20 personnes à Jérusalem-Est ; deux dans le quartier Issawiya et deux à Beit Hanina, sous prétexte qu’elles avaient été construites sans permis. Les organisations de droits de l’homme rappellent qu’Israël ne délivre que rarement des permis de construire et que l’an passé 99 maisons ont été ainsi détruites laissant 298 personnes sans-abri.

demolition-israel-01 demolition-israel-02 demolition-israel-03

Dans le même temps, et en contradiction avec le droit international, les constructions de logements dans les colonies se poursuivent par milliers. Et « le mur de la honte » – tout aussi illégal que les logements où vivent 350 000 colons – est toujours debout !

mur

Avant qu’on me rétorque que je fais un rapprochement hasardeux et qu’on ne peut comparer les deux événements, celui qui a pris fin il y 69 ans et celui qui se déroule aujourd’hui, je voudrais vous proposer cette citation :

Il n’y a pas besoin de fours crématoires et de chambres à gaz pour perpétrer un génocide.

Elle est de Shulamit Aloni, qui est morte le 24 janvier dernier à l’âge de 85 ans. Ancienne ministre israélienne de l’Education (de 1992 à 1993), lauréate du Prix Israël et du prix Emi Grunzweig des droits de l’homme de l’Association pour les droits civils en Israël, Shulamit Aloni était une farouche combattante de la paix. Pas celle qui s’obtient par les armes et par l’écrasement de l’adversaire, mais celle qui se construit dans la conscience et dans l’humanité.

En 2009, en réponse aux attaques contre Jimmy Carter qui dénonçait l’apartheid israélien, elle écrivit un texte, Yes, there is apartheid in Israel (Oui, il y a un apartheid en Israël), dont je vous recopie les premières lignes.

L’autosatisfaction juive est tellement banale parmi nous que nous ne parvenons pas à voir ce qu’il y a juste sous notre nez. Il est tout simplement inconcevable que les victimes ultimes, les juifs, puissent se livrer à de mauvaises actions. Pourtant, l’Etat d’Israël pratique son propre apartheid, extrêmement violent, à l’égard de la population palestinienne.

En vous invitant à lire l’intégrale, en version originale ici ou en traduction française

“Du souvenir à l’avenir.” Tel est le sous-titre du site que l’ONU consacre à la mémoire de l’Holocauste. Pour que les Israéliens ne soient pas à l’avenir rejetés à la mer, comme ils le craignent encore, je leur souhaite d’ouvrir leur conscience au présent. Tant qu’il est encore temps…

(photos : Markus Schreiber, Janek Skarzynski, Sebastian Scheiner, Ahmad Gharabli, Signe Hare)

On gagne tellement à ne pas se replier sur soi… Tel est le message que fait passer en musique David Krakauer qui, après être venu du classique au klezmer, en explorant ses racines familiales, a poursuivi l’exploration en mêlant des sonorités funk et hip-hop dans son projet Abraham Inc.’s.

[youtube Z_3ftw1g9bs 600 338]


Le prix de l’Europe

J’ai hésité entre un hommage aux dizaines de morts du troisième anniversaire de la révolution égyptienne ou aux premières victimes de la révolution ukrainienne qui piétine toujours…

Mais j’avais envie d’un peu d’optimisme pour commencer la semaine et qu’aurais-je pu dire de plus (d’autre?) que vos médias habituels ?

Et puis, j’ai trouvé une bonne nouvelle via une photographie publiée par un confère (Le Temps en Suisse) dans ses images du jour.

serbie-03

J’ai eu bien du mal à trouver d’autres photographies ou des médias français qui relayaient l’information.

serbie-01

serbie-02

Par leur mobilisation et en menaçant d’une grève générale, les travailleurs serbes ont réussi à faire retirer plusieurs projets de loi d’inspiration libérale (strauss-kahnienne ?) sur les faillites, les privatisations ou le travail. Cette dernière prévoyait entre autres de faire passer la semaine de travail à 48 heures, de réduire les droits aux congés payés, de supprimer les allocations de licenciement, de généraliser la “flexibilité”… (merci à L’Huma d’exister encore).

Devant les manifestations qui ont réuni plusieurs milliers de personnes, le gouvernement a donc fait marche arrière et le ministre de l’Économie, Saša Radulović (en photo sur les pancartes), a présenté sa démission.

Que le peuple puisse faire reculer ses “représentants” est assez rare pour saluer cette victoire des travailleurs serbes. Mais, sans vouloir céder à mon pessimisme chronique, d’autres combats s’annoncent. L’information concernant la Serbie que les grands médias daignent relayer est celle du début des négociations d’adhésion du pays à l’Union européenne, qui pourraient aboutir … en 2020 au plus tôt.

Car d’ici là la Serbie devra se plier aux critères définis par les 28 pour intégrer le grand marché de la concurrence “libre et non faussée” : “réforme d’un secteur public pléthorique” et “restructuration d’une économie sinistrée” (déficit budgétaire supérieur à 7 % du PIB, dette au-delà des 60 % du PIB et taux de chômage de 20 %). Pour le salaire moyen des travailleurs serbes, l’Europe n’a rien dit et il pourra rester autour de 400€ mensuels… A moins qu’il ne baisse sous l’effet des diminutions de salaires envisagées dans le fameux secteur public pléthorique : – 20 % entre 60 000 dinars (527 €) et 100 000 dinars (877 € mensuels), puis – 25 % au-delà (selon un plan d’économies serbe relayé par le Sénat français).

Pas encore Européens et déjà touchés par les plans de rigueur : дочек !

(photos : Marko Drobnjakovic)

Puisque mon regard est allé jusqu’en Serbie où il se porte rarement, j’y ai baladé mes oreilles et découvert le jeune rappeur local Marko Šelić, plus connu sous son nom de scène de Marčelo. Désolé de ne pas avoir trouvé de lien vers son site (même par l’intermédiaire de Wikipedia). Quant aux paroles de sa chanson Čep, la traduction que m’en a donné google est tellement pitoyable que j’ai renoncé à l’adapter. Sachez seulement qu’elle a été composée dans le cadre d’une campagne contre l’exploitation… des travailleurs.

[youtube xeMCR1l8piM 600 338]