Eli

Etats généraux de la presse togolaise, le déclic d’une presse aux abois?

presse togolaise credit photo: togoactualite.com
presse togolaise
credit photo: togoactualite.com

La presse sera à l’honneur au Togo pendant trois jours. Et pour cause, aujourd’hui près de 223 personnes se donnent rendez vous dans la ville de Kpalimé (située à 120 km au nord de Lomé) pour prendre part aux états généraux de la presse togolaise jusqu’au 2 juillet 2014. L’évènement parait assez inédit pour attirer mon regard sur le sort de la presse au Togo.    

Dans tout pays moderne la presse doit être un des leviers essentiels de la démocratie et participer à l’enracinement de la culture démocratique. Mais pour jouer pleinement son rôle elle a besoin de fonctionner en toute liberté et dans un esprit professionnel. Les organisateurs ont donc bien fait de placer ces assises sous le thème du « pari de la professionnalisation ».

C’est bien d’offrir aux professionnels des média une tribune pour débattre de leur situation, mais le plus important sera d’impacter sur leur sort à partir de ces assises. Ces états généraux n’auront de sens que par rapport à leur incidence sur l’avenir de la presse togolaise. Permettre à la presse de partir sur de nouvelles bases, tel doit être le défi à relever pour les organisateurs.

L’initiative vient à point nommé face aux maux dont souffre la presse.

Depuis l’avènement du multipartisme dans les années 90 cette presse a quand même connu une certaine évolution. Quelque avancées pour la liberté de la presse sont à noter comme l’adoption d’un code de presse libéral, le pluralisme médiatique ou encore l’élaboration d’une politique d’aide à la presse.

Malheureusement on déplore encore des entraves à l’émancipation de la presse. La sécurité des journalistes dans l’exercice de leur fonction est parfois mise à mal. Il est arrivé que certains journalistes soient victimes de bavure policière ou pris à parti par des partisans en pleine manifestation.

La corporation elle-même est politisée d’où de profondes dissensions entre journalistes. Certains ont perdu tout sens de confraternité puisqu’ils transposent leur affinité politique dans les rapports qu’ils entretiennent entre eux. Cela se ressent fortement dans la tournure que prennent souvent les débats publics entre journalistes.

Que ce soit à la radio ou à la télévision il suffit qu’un sujet politique soit abordé pour que le débat sombre dans un tohu-bohu insupportable qui vous oblige à changer de chaine. La politisation est telle qu’à entendre certains journalistes on pourrait les assimiler à des portes parole de parti politique. Il est vrai qu’un journaliste a une ligne éditoriale à défendre mais lorsqu’il manifeste du mépris pour son confrère qui le contredit, son professionnalisme doit être remis en cause.

Il faut admettre quand même que ce métier ne nourrit pas suffisamment son homme au Togo. C’est-à-dire que le journaliste se contente dans la majorité des cas d’un salaire plutôt modeste dans un contexte de vie chère. De plus, la subvention de l’Etat à la presse est jugée insuffisante par rapport aux charges qui pèsent sur les médias.

Alors ces états généraux peuvent ils avoir un effet salvateur sur une presse aux abois ?

Certains couacs qui sont survenus à la veille de l’évènement m’ont d’abord laissé perplexe quant aux chances de réussite. L’annonce du boycott des assises par le PPT (Patronat de la Presse Togolaise) qui a claqué la porte du comité d’organisation était de nature à me faire craindre un fiasco. Tout de même j’estime à présent que tout n’est pas perdu au regard de l’esprit de consensus insufflé aux assises.

Elles ont connu l’adhésion d’un grand nombre d’organisations de la presse y compris de celles qui étaient au départ réticentes. Cette large adhésion doit être mise au crédit de la ministre de la communication qui a su convaincre les organisations réticentes de regagner la barque. Cela laisse espérer que les débats se tiennent dans un cadre inclusif.

Toutefois, la réussite de cette initiative salutaire dépendra uniquement de la bonne volonté des forces en présence. Sachant la presse togolaise divisée j’appréhende des échanges tendus entre les acteurs. De la confrontation d’idées pourra jaillir la lumière si au-delà de tout chacun est soucieux de l’évolution de la presse togolaise. Les participants ont d’ailleurs intérêt à faire de ces assises une rencontre fructueuse car un succès ne pourra que profiter à tous.

Quant aux autorités de la communication elles devront éviter de mettre au placard les recommandations qui vont en découler pour ne pas réduire l’évènement à du simple folklore. Mieux la presse fonctionnera, mieux se portera la démocratie au Togo.

 

 


Pas de mondial dans les bars et sur la « chaine mère » au Togo.

ville de Lomé  credit: afd.fr
ville de Lomé
credit: afd.fr

Depuis ce Jeudi  12 Juin, le monde du football est entré de plein pied dans l’ambiance festive du mondial brésilien. C’est parti pour un mois d’ivresse footballistique. Bien évidemment les togolais, malgré l’absence de leur équipe nationale dans la compétition, n’en sont pas du reste. Le double couac causé par certaines institutions du pays a failli leur faire rater le coup d’envoi du jeudi dernier.

Dans la soirée du jeudi 12 Juin un vieil ami m’avait donné rendez vous dans un bar de Lomé, histoire de suivre l’évènement tout en sirotant de la Guinness bien fraiche (la seule marque de bière qui entre dans mon jeune ventre). Cependant nous étions loin de savoir que c’était une mauvaise idée. Au moment où il sonnait 20 heures-heure du match d’ouverture-nous étions étonnés de voir que les deux écrans installés dans le bar restaient éteints. Un des serveurs à qui nous demandions d’allumer les écrans nous répond :

« Désolé, la projection des matches du mondial dans les bars et au bord des routes a été interdite ».

Ayant cru à une mauvaise blague, j’interrogeais un autre serveur qui me donna la même réponse. Il précisa que la décision venait de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Mon ami et moi n’avions donc pas d’autre choix que de rentrer en vitesse pour suivre le match à la maison.

Une autre surprise m’attendait chez moi: la chaine de télévision nationale, la « chaine mère » n’était pas foutue de diffuser le match. A une heure aussi cruciale, elle n’a trouvé rien de mieux à faire que de diffuser allègrement de la musique. J’aime bien la musique mais il faut que la « chaine mère » comprenne que pour le footeux que je suis ce n’était pas du tout le moment d’écouter de la musique. J’ai du me rabattre sur une chaine câblée pour enfin suivre le match Brésil-Croatie.

Pourquoi une telle négligence de la chaine nationale ? Est-ce à cause de la non- qualification du Togo ? En tout cas cela ne peut être une excuse dans un pays qui adule tant le football. On nous faisait pourtant comprendre que les droits de retransmission avaient déjà été payés et qu’il n y avait pas de souci à se faire. Au bout du compte cette chaine a failli nous gâcher la fête n’eut été le recours à d’autres chaines sur satellite.

La compétition est à sa troisième journée et cette foutue chaine nationale continue d’ignorer royalement l’évènement dans ses programmes. Ceci contrairement à ses consœurs de la sous région qui offrent au public l’intégralité des matches.

Et que dire de la HAAC ? L’instance nationale de régulation estime que la projection des matches dans les débits de boissons en bordure des routes est une pratique « anarchique » qui « perturbe la circulation et constitue un réel danger pour la population ». Il s’agit donc d’une mesure dans l’intérêt de la sécurité publique destinée à éviter les débordements de supporters alcoolisés qui seraient dans un excès d’émotion.

On remercie la HAAC de se soucier de notre sécurité mais seulement je m’interroge. La HAAC sait elle au moins que la coupe du monde comporte un enjeu économique dans un pays? Sait elle que le mondial est l’occasion pour le  pauvre togolais qui tente de survivre par son petit commerce de doper ses affaires? En tout cas il est clair que personne à Lomé ne voudra fréquenter un bar pendant ce mondial s’il n’est pas possible d’y suivre les matches. D’où un sérieux manque à gagner pour les propriétaires de bars.

Le football a toujours suscité de fortes émotions dans ce pays sans pour autant causer de graves troubles à l’ordre public. Il y a certes des individus qui se livrent à un comportement excessif mais il revient à la police de jouer son rôle en les rappelant à l’ordre.

L’attitude de la chaine nationale et de la HAAC ne fait qu’illustrer un manque d’intérêt des autorités pour le sport en général et le football en particulier.

A vrai dire, cette attitude ne peut étonner le togolais qui connait le sort réservé au sport dans son pays. Le togolais désespéré par sa situation économique difficile n’a que le foot pour espérer avoir un peu de baume au cœur. Malheureusement la gestion du football au Togo lui donne l’impression qu’on veut le priver du seul plaisir qui lui reste.

Corruption, malversations, amateurisme sont ce qui caractérise le football togolais et freinent toute une jeunesse pétrie de talents. Le sport manque cruellement d’investissements et le peu de moyens investis est géré avec légèreté. Tenez ! Par exemple, alors que le premier ministre avait promis de rendre compte de la gestion des fonds alloués à l’équipe nationale pour la CAN 2013 le pays attend ce bilan depuis un an déjà. Voilà un exemple de légèreté qui pousse le sport national vers l’abime.

C’est avec agacement que les togolais supportent cette pagaille. Et comme au Togo nous avons appris à vivre la passion du foot sans les autorités sportives, c’est aussi sans la chaine nationale que nous vibrerons au rythme du mondial brésilien.


Joyce Banda, le fair-play politique au féminin

Joyce Banda credit photo:commons.wikimedia.org
Joyce Banda
Crédit photo: commons.wikimedia.org

Alors que j’appréhende avec inquiétude le scrutin présidentiel de 2015 au Togo, les nouvelles du Malawi que j’écoutais samedi 31mai m’ont rendu quelque peu admiratif. J’apprenais que la présidente malawite Joyce Banda qui contestait vivement les résultats du scrutin présidentiel avait publiquement reconnu sa défaite et félicité le vainqueur. L’élégance politique de cette femme m’a alors conduit à m’intéresser dans ce billet au leadership féminin en Afrique.

Largement battue selon les résultats qui la créditaient de 20 % des voix contre 36, 4 % pour Peter Mutharika, Joyce Banda a pris l’initiative de féliciter le vainqueur via un communiqué. Communiqué à travers lequel elle appelait ses concitoyens à l’apaisement et à l’union.

 » Je saisis cette occasion pour féliciter sincèrement le président élu, le professeur Arthur Peter Mutharika pour (sa) victoire dans une élection qui a été très serrée… Je voudrais exhorter tous les Malawites à aller de l’avant comme une Nation, à rester unis, à respecter la loi et à rester pacifiques et calmes… « 

Le leadership féminin honoré

Cette femme, qui en sa qualité de vice-présidente a accédé à la présidence après la mort du président Bingu wa Mutharika, quitte le fauteuil présidentiel la tête haute grâce à son courage politique.

Cette issue plus ou moins paisible du scrutin n’était pourtant pas évidente au regard du climat politique inquiétant. D’abord avant le scrutin Peter Mutharika frère du président défunt Bingu wa Mutharika était accusé de haute trahison pour avoir tenté d’empêcher Joyce Banda d’accéder en 2012 à la tête du pays. De plus la nouvelle présidente avait rejoint l’opposition. D’où une forte rivalité entre les deux personnalités. Par ailleurs Mme Banda a  vivement contesté les résultats et demandé en vain l’annulation du vote.

Le fair-play politique est une attitude assez rare en Afrique pour être signalée. Peut-être que Mme Banda s’est inspirée d’Abdoulaye Wade, beau joueur de l’élection de 2012 au Sénégal. En tout cas c’est une femme qui en montre l’exemple cette fois-ci. Cela est une particularité dans un continent où les préjugés sexistes sur la capacité des femmes à diriger n’ont pas totalement disparu.

Son geste honorable illustre le meilleur dont est capable une femme qui assume les plus hautes responsabilités de son pays. Dans une situation où bien des hommes auraient précipité leur pays dans le chaos, Joyce Banda a résisté à l’orgueil. Elle a préféré épargner à son pays les affres du jusqu’au-boutisme, car bien gouverner, c’est aussi accepter des choix douloureux qui préservent la paix sociale. Elle vient donner raison aux défenseurs de l’équité genre, à ceux qui clament le droit pour les femmes de participer activement à la vie publique de leur pays. Il est clair qu’une femme peut faire un bon dirigeant autant qu’un homme.

Un exemple à suivre

Comme le Togo, d’autres pays d’Afrique de l’Ouest (Mauritanie, Nigeria, Burkina Faso, Guinée et Côte d’Ivoire) se préparent à des élections présidentielles en 2014 et 2015 avec toutes les craintes habituelles qui les accompagnent. Les élections étant souvent des périodes sensibles sur le continent on peut déjà imaginer des risques de conflits.

Dans nos pays qui ont suffisamment souffert de conflits électoraux, il est temps que le fair-play politique fasse école. Les politiciens doivent apprendre à faire preuve de loyauté pour éviter le chaos à leur pays. Il faut reconnaître que cela n’est pas si simple, car le fair-play suppose que le jeu électoral soit transparent. Comment demander à un candidat d’accepter les résultats d’une élection irrégulière ?  Presque tous les pays précités connaitront la participation de « président-candidat » avec la tentation pour certains de rempiler à tout prix.

Même si un épilogue électoral à la sénégalaise ou à la malawite semble improbable dans ces pays je souhaite quand même qu’ils puissent vivre des scrutins apaisés dans l’intérêt des pauvres populations.


Lettre ouverte à la classe politique togolaise

hommes politiques togolais credit;27avril.com
Hommes politiques togolais
crédit:27avril.com

Messieurs les responsables politiques togolais,

Je vous salue. Suite à votre décision de renouer avec le dialogue depuis le 19 mai dernier, je voudrais m’adresser à vous aujourd’hui. Parce que le sort du Togo est suspendu à votre énième coup d’essai, souffrez que le citoyen lambda vous interpelle.

Depuis la signature en 2006 de l’Accord politique global (APG) qui prévoyait des réformes constitutionnelles, rien n’a été fait pour le dénouement de la sempiternelle crise politique. Si le Togo continue de baigner dans le statu quo depuis 10 ans déjà, si nous continuons de nous accommoder d’une Constitution bancale et surannée sachez que c’est vous qui en portez la responsabilité.

Bien que votre initiative soit à saluer, ne me demandez pas de croire à une étincelle. Vous avez été incapables de profiter de l’embellie née de l’APG. Vous n’avez fait qu’enchaîner des simulacres de dialogue sans incidence sur la situation sociopolitique du pays. Sachez que face à cette succession de ratés, je me sens désormais vacciné contre l’effet trompeur de vos dialogues stériles. Il vous faudra alors me donner une bonne raison de penser que ce dialogue sera le bon et qu’il apportera une solution définitive à la crise politique qui nous retarde.

J’avoue tout de même que les points de discussion, dont le mode de scrutin et la limitation du mandat sont d’une grande importance pour l’avenir du pays.

Il est vrai que l’ouverture du dialogue à l’approche du scrutin présidentiel de 2015 n’est pas le fait du hasard. L’enjeu électoral est avéré à cause de la question du mode de scrutin. Je suis d’ailleurs de ceux qui pensent que le mode de scrutin actuel (scrutin à un tour) est une aberration puisqu’il ne confère au président élu qu’une légitimité apparente. De quelle légitimité pourra se réclamer par exemple un président élu avec seulement avec 20 % des voix ? En permettant de remporter une élection avec moins de 50 % des voix en un seul tour, le scrutin à un tour ne favorise pas l’émergence d’un gouvernement issu d’une majorité certaine.

Je me demande si dans le cadre d’un scrutin à un tour Macky Sall aurait battu tout seul Abdoulaye Wade au Sénégal. En tout cas, bon nombre de présidents dans le monde ne seraient pas forcément aux affaires aujourd’hui si le  scrutin à un tour était en vigueur chez eux. Sans être un obstacle à l’alternance, ce mode de scrutin ne la rend pas facile à atteindre en Afrique où la transparence électorale reste problématique. Si vous voulez réellement faire du Togo une démocratie dynamique en phase avec son temps, il vous faudra évoluer vers un scrutin à deux tours.

Je sais aussi que le dialogue risque de buter sur la question sensible de la limitation du mandat présidentiel. Depuis la modification unilatérale de la Constitution en 2002 ce mandat présidentiel est devenu indéfiniment renouvelable. Ce qui pourrait favoriser la tentation de monopoliser le pouvoir. Aujourd’hui l’heure est aux tiraillements entre une opposition qui réclame un renouvellement limité du mandat avec effet immédiat et un parti au pouvoir qui ne veut pas qu’on touche au principe de non-rétroactivité de la loi. Qu’il y ait effet immédiat ou non, peu m’importe. Le plus important à mon sens est de trouver un garde-fou contre la boulimie du pouvoir, cette maladie politique qui sévit en Afrique.

A vrai dire, je ne connais ni votre degré de bonne foi ni les intentions qui vous animent, vous qui êtes autour de la table de discussions. Si jamais vous comptez faire du sérieux cette fois-ci alors je vous exhorte à ne pas perdre de vue que seul l’intérêt général doit primer dans les débats. Néanmoins sans vouloir passer pour un oiseau de mauvais augure, je persiste et signe que ce dialogue ne sera pas différent des autres. Il vous revient donc de me prouver le contraire.

Eli AKUE

 


Mes 10 merveilles du Togo

Le Togo vous semble t-il être une destination inconnue ? Vous n’en savez peut être rien d’autre que son actualité politique ou son athlète vedette Adébayor ? Je vous convie donc dans ce billet à une petite escapade touristique. Comme dans tout autre pays africain, vous trouverez au Togo bien de sites qui retiennent l’attention. Paysages pittoresques, édifices traditionnels, œuvres d’art et lieux historiques sont à découvrir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest situé entre le Ghana et le Bénin. Alors pour en prendre connaissance, suivez le guide !

Les châteaux Tamberma

chateau Tamberma
chateau Tamberma

Au Nord du Togo, à environ 500km de Lomé la capitale, vivent les Batamariba un peuple au mode d’habitation authentique. Bâtis de leur main, ces châteaux en terre appelés Tata sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Tata est composé de plusieurs cases rondes reliées par un mur pouvant atteindre 4m50 de hauteur. Ce qui lui donne une allure de château fort. Les murs absorbent très peu la chaleur à cause de l’inertie thermique et de la terre des parois. La coutume veut qu’on entre et sorte des chambres à reculons pour ne pas être surpris en tournant le dos.

Le parc naturel de Fazao-Malfakassa : Classé zone protégée le parc de Fazao a pour vocation de préserver un écosystème riche et varié. Il recouvre 192000 hectares de forets, savanes, falaises et contient près de 30 espèces d’oiseaux, 91 espèces de mammifères notamment des singes, des antilopes et des éléphants.

La faille d’Alédjo

faille aledjo

Située à 380 km au Nord de Lomé, la faille d’Alédjo est née du souci de briser les obstacles naturels au rapprochement des peuples. Depuis l’époque de la colonisation allemande, la faille a été aménagée dans la montagne pour faire passer la route nationale qui constitue l’épine dorsale du pays. Ainsi elle se présente comme le trait d’union entre les régions du Nord et le reste du pays.

Les monts Kabyè

paysage en pays kabyè
paysage en pays kabyè

une randonnée dans les monts Kabyè vous ferait du bien. Situés à 15 km au Nord est de la ville de Kara, ils se trouvent dans une région qui présente un paysage spectaculaire. Le massif abrite plusieurs villages où sont pratiquées des formes d’artisanat traditionnel. Les villages de Landa et Kétao possèdent des marchés d’artisanat tandis que le village de Farendé est connu pour ses objets de métal ouvragé.

La cascade d’Aklowa: A 11 km de la ville de Badou dans la région des Plateaux, la cascade d’Aklowa est une chute d’eau de plus de 35 mètres qui trouve sa source dans une rivière souterraine. L’eau se précipite d’une falaise de granite vers la foret. Il faut 45min de marche pour y accéder. L’accès à la chute d’eau n’est pas si facile. Du coup, la marche vers la cascade est une véritable épreuve sportive.

Le palais royal de Lolan : dans un quartier de la ville d’Aného au sud du Togo siège le roi Lawson Zankli VIII. Il appartient à l’une des plus vieilles dynasties royales du pays : celle des Lawson. Ancien enseignant, le roi réserve toujours un accueil chaleureux à ses visiteurs et les éclaire sur l’histoire de son peuple. Conformément à la tradition du milieu, ses notables servent d’intermédiaire dans la communication avec les visiteurs. Près de la cour royale se trouve une pièce qui abrite les tombes et portraits de ses prédécesseurs.

L’embouchure d’Aneho

vue de l'embouchure credit: mairieaneho.net
vue de l’embouchure
credit: mairieaneho.net

 

Depuis le pont de la ville, on peut voir la mer et la lagune s’entremêler. Tout simplement, un mystère de la nature.

Le village de Togoville

Ce village est considéré comme le berceau du Togo pour avoir donné son nom au pays. C’est là que fut signé en 1884 entre le roi Mlapa III et l’Allemand Nachtigal un traité qui donnera naissance à la colonie allemande du Togo. Au-delà de quelques vestiges coloniaux, on y trouve un marché très particulier. C’est le marché du troc où on échange des biens contre d’autres biens et non contre de la monnaie. Cette vieille pratique a souvent lieu une fois par semaine. De plus, vous y trouverez le lac Togo propice au ski nautique

lac Togo à Togoville
lac Togo à Togoville

et à la planche à voile.

Le monument de l’indépendance

 

monument de l'indépendance credit: afrique.fr
monument de l’indépendance
credit: afrique.fr

Sur un espace public circulaire situé en plein cœur du quartier administratif à Lomé, trône le monument de l’indépendance. Il fut inauguré le 27 avril 1960 par Sylvanus Olympio, premier président du pays. Le chef d’œuvre conçu par des artistes dont Paul Ahyi (auteur du drapeau national) est une statue représentant une femme qui tient dans un vase la flamme de l’indépendance devant dans une grande silhouette masculine.

La plage d’Avépozo

plage de Lomé credit: enterretogolaise.com
plage de Lomé
credit: enterretogolaise.com

Bourgade de Lomé proche de la cote, Avépozo abrite des hôtels et maquis avec accès à la plage. C’est la destination préférée des Togolais qui veulent s’offrir un moment de détente à l’ombre des palmiers et profiter de l’air frais. En période de vacances elle est prise d’assaut par les jeunes pour des soirées récréatives.

Ainsi prend fin la virée touristique. Sans être un agent de tourisme j’espère quand même vous avoir donné une petite idée de ce qu’il faut voir si ça vous dit de découvrir le Togo profond.


Il était une fois Mondoblog Abidjan

Les mondoblogueurs chez le quotidien Fraternité Matin à Abidjan photo:mondoblog.org
Les mondoblogueurs chez le quotidien Fraternité Matin à Abidjan
photo:mondoblog.org

C’est à la faveur de l’annulation de mon vol pour Lomé lundi dernier que j’ai concocté ce billet, témoignage d’une expérience unique: Mondoblog Abidjan. Toute chose a un début et une fin, dit-on souvent. Dès le début de la formation Mondoblog, je savourais la belle aventure avec les autres mondoblogueurs sans voir le temps passer. Je me suis refusé à penser à la  fin de la formation car il y avait tant de connaissances à acquérir et de personnages à découvrir là bas. Hélas ! C’est la fin et il faut bien partir. Permettez quand même que je vous parle de ce que j’ai vu en Cote d’Ivoire.

J’étais comme dans un centre d’apprentissage où je m’enrichissais chaque jour d’outils que j’ignorais jusque là. Franchement, ça a bossé dur avec une série de formations sous la coordination orchestrée de main de maitre par Ziad Maalouf et son équipe. N’allez pas croire qu’on a travaillé tout embrigadés dans la belle ville de Bassam dont je vous parlais dans mon billet précédent.

Comment bouder Abidjan quand on débarque en Cote d’Ivoire pour la première fois de sa vie? Abidjan était une étape incontournable. La ville était d’un charme auquel je ne pouvais que succomber. Et ce n’est pas la congolaise Chantal Faida qui me démentirait. En quelques heures de route et à la vue des immeubles imposants du quartier du Plateau à Abidjan je me trouvais dans l’enchantement. Malgré les séquelles de la crise post électorale en Cote d’Ivoire, l’ambiance nocturne qu’on reconnait à ce pays dans la sous région ouest africaine n’a pas pris une seule ride.

En tout cas, les mondoblogueurs qui ont connu l’ambiance à la « No limit » en savent quelque chose. Cette aventure à Abidjan m’a permis de noter l’intérêt croissant des jeunes ivoiriens pour le blogging. Au-delà des amis mondoblogueurs ivoiriens j’ai pu découvrir d’autres blogueurs du pays qui ont fait le déplacement de Grand Bassam pour assister à la formation à l’instar de Cyriac Gbogou et Israel Yoroba que je salue. De jeunes ivoiriens intéressés par les TIC sont même allés à la rencontre des mondoblogueurs à Abidjan pour savoir plus sur Mondoblog. J’avoue que ceux là m’ont touché par leur curiosité. Une curiosité qui à mon sens laisse entrevoir un avenir prometteur pour le numérique et le journalisme citoyen en Cote d’Ivoire. Ce qui me fait penser-un peu comme Isabelle-que l’avenir est africain.

L’esprit d’équipe était au rendez vous, d’abord au cours des fructueuses soirées barcamp puis lors du « mondojeu » animé par Marek et Maurice. En un petit temps de divertissement j’ai vu des blogueurs fraterniser du moins dans leurs équipes respectives. Bravo à l’Europe (équipe gagnante), à  l’Afrique Centrale, et Yako (comme on dit là bas) pour les Amériques et l’Afrique de l’Ouest !

J’ai aussi vu la folie s’emparer de tout Mondoblog un soir de samedi où des blogueurs déchainés dans la piscine de l’hôtel à Grand Bassam devenaient méconnaissables. Autrement dit-pour parler comme les ivoiriens- on ne savait plus vraiment « qui est qui ». Bref, ce qui s’est passé à Bassam reste à Bassam ! 

Qui parmi nous pouvait rêver mieux que d’une formation aux cotés de Phillipe Couve ? C’était incroyable mais vrai, la présence de Phillipe Couve notre « papa » retrouvé qui nous a permis de mieux cerner les origines et l’esprit du projet Mondoblog.

En clair, cette aventure chacun l’aura vécu à sa manière et le pus important à mes yeux est que chaque mondoblogueur fort de cette expérience puisse en témoigner dans son environnement et contribuer à l’ascension d’une blogosphère qui porte la société vers des changements positifs.

A mon arrivée à l’aéroport d’Abidjan ce mardi je me suis retourné pour un dernier regard sur ce beau pays. C’est avec mon sac de voyage bourré d’attiéké que je dis d’un air nostalgique à la Cote d’Ivoire: «au revoir et merci ».

En dédicace à tous les mondoblogueurs voici l’émisssion de l’atelier des médias animée par des mondoblogueurs à Abidjan avec Ziad Maalouf.



Que de découvertes à Grand Bassam !

une vue de la plage de grand bassam eli.mondoblog.
Une vue de la plage de grand bassam
eli.mondoblog.org

La Côte d’Ivoire, depuis le 2 mai 2014 accueille la formation annuelle de Mondoblog qui rassemble en cette année près de 70 mondoblogueurs et pour laquelle j’ai eu l’honneur d’être sélectionné. Alors que nous en sommes au cinquième jour de formation, je ne saurais passer sous silence cette belle expérience que je partage avec les autres mondoblogueurs présents. Mon premier séjour en Côte d’Ivoire est fait de découvertes aussi épatantes les unes que les autres.

Dès que je pose mes valises à notre hôtel à Grand Bassam, je découvre avec immense bonheur des visages de blogueurs issus d’horizons divers. Je me suis senti enchanté de rencontrer des hommes et femmes venus d’Afrique et même de très loin notamment des Antilles (Haiti), d’Australie pour partager la passion de bloguer. Plongé dans la diversité culturelle de la francophonie à cette occasion, je prends du plaisir à côtoyer ce petit monde et savourer à travers les conversations du français teinté d’accents tropicaux.

 J’avoue que j’ai été charmé par ce que j’ai pu observer dans le paysage de la ville hôte, Grand Bassam. Qualifiée d’historique pour avoir été une ancienne capitale du pays, Grand Bassam est une ville qui m’a séduit par son aspect balnéaire. Sa façade sur l’océan Atlantique permet de contempler une plage magnifique à laquelle nous pouvons accéder à l’hôtel. La vue sur la plage est irrésistible, à tel point que je n’ai pu m’empêcher de prendre part à une partie de foot entre blogueurs dans le sable fin de la plage.

Après deux jours d’installation des invités, la série de formations débute avec une présentation sur la vérification des informations assurée par Julien Pain, initiateur des Observateurs de France 24 (que je découvre en vrai).

 

eli.mondoblog.org
eli.mondoblog.org

Son exposé m’a permis d’apprendre bien de choses sur la question. Après avoir évoqué les risques que peuvent encourir les auteurs d’images amateurs il a eu le mérite d’attirer mon attention sur l’importance pour les médias de vérifier l’authenticité des images et vidéos recueillies. A la lumière d’un test sur l’authenticité d’une série d’images diffusées par les médias, j’étais tout ébahi de comprendre que des images qui semblent réelles à première vue peuvent s’avérer trompeuses du fait qu’elles ont été retouchées.

Une découverte en appelle une autre : le datajournalisme, une nouvelle forme de journalisme que Pierre Romera de J++ nous a fait connaitre. Le datajournalisme révolutionne le travail de diffusion de l’information dès lors qu’il permet de croiser, d’analyser et de visualiser l’information. La production de données statistiques n’est plus l’apanage des techniciens puisqu’elle est désormais accessible au journaliste. Ce fut l’occasion de connaître d’abord le crowdsourcing qui consiste à collecter auprès d’un groupe de personnes des informations pour produire des données, puis des techniques relativement simples qui permettent de produire des données statistiques à partir du très usuel outil de Microsoft qu’est Excel.

Après cinq journées de découvertes avec d’autres mondoblogueurs je suis certain qu’il en reste encore à apprendre, à assimiler pour un travail de meilleure qualité. voici ainsi dévoilées mes toutes premières impressions sur la formation Mondoblog.En attendant de vous faire part de la suite de mon aventure ici.


Les casques pour moto, nouveau business en vogue à Lomé

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Visage abstrait avec casque rouge
credit image : Rafael Torres Castaño

Les Togolais qui pour la plupart prenaient des libertés avec le port du casque sur leur engin à deux roues se trouvent obligés aujourd’hui de renouer avec les bonnes habitudes. Jusqu’alors bon nombre de conducteurs circulaient sur les routes en négligeant leur sécurité au volant ou sur la moto. Ils ont pris l’habitude de se déplacer à bord de leur véhicule sans mettre la ceinture de sécurité ou porter le casque. C’est un comportement devenu très banal à Lomé sous le regard indifférent des agents de police régulant la circulation sur les voies publiques.

Mais depuis quelques mois la sécurité routière semble être un sérieux problème national que le gouvernement togolais a décidé de prendre à bras le corps. Au point que le président dans son discours de la veille du 27 avril, fête de l’indépendance, a décrété une « année de la sécurité routière ». En réalité les routes togolaises à la lumière des statistiques paraissent dangereuses : selon les chiffres du ministère de la Sécurité, près de 4 000 morts sont recensés depuis 2008 et 1 451 accidents relevés au premier trimestre 2014. L’opinion publique a été récemment choquée par un terrible accident de circulation qui a eu lieu le 14 avril dernier tuant 47 personnes suite à une collision entre un autocar et un camion.          

Face à l’hécatombe les autorités ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Ainsi dans le but de faire respecter le nouveau code le la route, le gouvernement par voie de communiqué décide d’intensifier les contrôles diurnes et nocturnes de police sur l’étendue du territoire. Policiers et gendarmes sont donc déployés sur les voies pour exhorter les automobilistes et motocyclistes à se mettre en règle avec le code de la route. Au bout de quelques jours, l’opération commence à porter ses fruits. La peur des hommes en uniforme aidant, la majorité des conducteurs se sont mis au pas. Beaucoup n’osent plus circuler sans porter leur casque ou leur ceinture de sécurité.

Cependant, le retour de la sécurité sur les routes devient visiblement une aubaine commerciale au désarroi des usagers de la route. Les vendeurs en profitent pour faire de la spéculation puisque le prix du casque a subitement grimpé. Normalement vendu à 5 000 francs Cfa, le casque se vend aujourd’hui à 7 000 francs Cfa ou même à 10 000 francs Cfa. Conscients du boom que connait la vente de motos, les commerçants sautent sur l’occasion pour faire de la surenchère. L’ «occasion fait le larron » dit-on.

D’ailleurs dans mon quartier, j’ai pu constater que des vendeurs de casques se sont installés dans un but stratégique à proximité des routes étroitement contrôlées. Ils attendent tranquillement que des contrevenants interpellés par les officiers de police viennent à eux pour leur vendre des casques à un prix qui peut représenter le double de l’initial. En termes de culture capitaliste, le Togolais n’a rien à envier aux Américains. Dans un contexte de pauvreté, il recherche inlassablement la moindre opportunité de réaliser du profit et tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent. Loin de moi toute intention de taxer les Togolais de cupidité, car ce serait m’insulter moi-même, mais j’estime que cette surenchère n’a pas lieu d’être. Elle serait plutôt un obstacle à la réussite de la sensibilisation générale qui prévaut actuellement dans le pays. Avec ces nouveaux prix certains auront même du mal à acquérir des casques et surtout de bons casques.

En ce moment où l’on cherche à améliorer la sécurité routière pour protéger des vies, une telle spéculation est inopportune. Il revient donc aux autorités concernées de prendre des dispositions pour suivre l’évolution de ces prix et rendre les casques accessibles à la population. 

 

     

 


Bouteflika, le révélateur d’une maladie politique en Afrique

Abdelaziz Bouteflika crédit: Farouk Batiche/AFP

Les Algériens sont appelés à élire leur prochain président ce 17 avril 2014 dans un scrutin au scénario prévisible. L’élection présidentielle en Algérie à mon avis risque de prendre l’allure d’une formalité dès lors qu’au vu des forces en présence on peut déjà se permettre d’imaginer celui qui sortira victorieux de cette course. Peut-être que d’aucuns me reprocheraient de vouloir anticiper sur l’épilogue de cette élection, mais j’estime qu’il faudrait un miracle pour faire échec au vieux Bouteflika, au pouvoir depuis 1999.

En effet, ce dernier ne semble pas près de quitter les affaires à la tête du pays, et ce n’est pas la maladie qui lui fera changer d’avis. En apprenant la candidature du président sortant, cet homme qui cache mal des signes de méforme, j’ai d’abord cru à une blague avant d’être forcé d’avaler la couleuvre. En tout cas il peut compter sur une police plutôt douée quand il s’agit d’étouffer le ras-le-bol de ces Algériens qui élèvent leur voix pour tenter de le ramener à la raison. Je me sens intrigué par cet entêtement d’Abdel Aziz Bouteflika. Comment comprendre qu’un homme affaibli par l’usure du temps et la maladie s’obstine à se cramponner au pouvoir ? Lorsqu’on n’a plus les aptitudes nécessaires pour diriger comme il se doit, le bon sens voudrait que l’on se retire sagement pour céder la place à des personnes plus dynamiques. Malheureusement, il me semble que ce bon sens est absent des sphères du pouvoir politique en Afrique.

 Rien de nouveau

En réalité, le cas algérien est loin d’être isolé sur le continent. Il ne fait qu’illustrer une maladie bien plus partagée que celle dont souffre Bouteflika. Il s’agit de la boulimie du pouvoir qui perdure depuis plusieurs années. Comme le président algérien, bon nombre de ses homologues ont tenté et tentent toujours de prolonger les délices du pouvoir malgré des obstacles liés à leur état de santé ou à la Constitution. Ils n’osent pas imaginer une vie en dehors de la fonction présidentielle. Il n’y a que la mort qui puisse marquer la fin de leur mandat. Plutôt mourir que de quitter le pouvoir ! C’est une philosophie qui se traduit bien dans les faits puisqu’on a vu tant de personnes diriger leur pays jusqu’à la mort.

Ces pays africains où l’alternance se déroule sereinement dans le respect des règles du jeu démocratique sont encore rares. Aujourd’hui, beaucoup de dirigeants conservent le pouvoir par tous les moyens. En promenant le regard sur la carte du continent on remarque qu’il y a de nombreux chefs d’Etat qui dirigent leur pays depuis des décennies et qui à chaque fin de mandat cherchent à rempiler. Permettez que je me prive d’en dresser ici la liste, ce serait trop fastidieux ! A titre d’exemple, le Zimbabwe depuis son indépendance est toujours gouverné depuis 1987 par Robert Mugabe qui n’a rien à envier à Bouteflika en termes de longévité.

 Une maladie politique aux conséquences néfastes

Lorsque l’exercice du pouvoir est monopolisé, ce sont les citoyens qui en subissent les dures conséquences. Cette soif de pouvoir est souvent porteuse de crises dans les pays à partir du moment où le chef se permet de contourner les règles du jeu démocratique prévues par la Constitution pour assouvir ses intérêts. Ainsi les élections se déroulent dans des conditions irrégulières et débouchent sur des conflits qui parfois coûtent la vie à des innocents.Le Togo en 2005 et le Kenya en 2007  en ont fait l’amère expérience.

La phobie de l’alternance pousse certains à envisager des réformes constitutionnelles pour sauter le verrou de la limitation de mandats, ce qui crée des tensions sociopolitiques comme au Burkina Faso où la société se mobilise contre des velléités de passage en force constitutionnel. On se souvient encore des frasques de Mamadou Tandja au Niger qui ont conduit à un coup d’Etat.

En clair, les étourderies de Bouteflika ne font que confirmer une tendance générale dans la gouvernance du continent. Parce que la boulimie du pouvoir est vectrice d’instabilité, il faudra y mettre fin au nom de la paix sociale.            


Fou de foot et fou tout court!

Football is my passion credit: vrkmphoto.com
Football is my passion credit: vrkmphoto.com

Comme tout bon mordu de la chose, je n’avais pas voulu me faire conter les matchs de la Ligue des champions dans la semaine écoulée et surtout l’opposition très attendue entre Chelsea et le Paris version Qatar pour lequel je ne cachais pas mon émerveillement. La Ligue européenne des champions, cette compétition se déroule à des milliers de kilomètres d’ici, mais ne cesse de séduire chaque année les jeunes Togolais, avides comme moi de spectacle et de beau jeu. Étant saisi en cette année d’une admiration pour le PSG et sa montée en puissance, j’avais pris fait et cause pour cette équipe et j’attendais donc avec impatience le match retour à Chelsea après une victoire prometteuse à domicile.  

En tout cas, que les supporters malheureux soient rassurés ! Il ne s’agira pas de remuer le couteau dans la plaie en ressassant le film du match, mais de témoigner des folies auxquelles la passion sportive a pu me mener dans cette soirée du mardi 8 avril.

Alors que le coup d’envoi était déjà donné, aucune des chaînes que je guettais à l’aide de ma télécommande n’était foutue de diffuser le match. Si ces chaînes locales ne peuvent pas nous faire oublier leurs soporifiques programmes au profit de la Ligue des champions à quoi servent-elles au juste ? Bon, seuls les fanatiques partageront cette inquiétude. Agacé, je me décide à recourir à la seule solution qui s’offrait à ce moment-là : les “vidéo clubs“. C’est ainsi qu’on appelle ces coins à Lomé où sont proposés au public, du moins à ceux qui ne peuvent s’offrir des chaînes câblées des matchs à peu de frais. Ce sont des endroits qui ne désemplissent jamais à chaque fois qu’il y a un grand match au programme, mais que je n’avais pas encore fréquentés jusque-là. Ce match était donc l’occasion pour moi de découvrir l’ambiance d’un vidéo club.

 J’enfourche alors ma moto pour me rendre au vidéo club le plus proche dans mon quartier. Une fois à destination, je découvre un garage transformé en salle de projection pour le plus grand bonheur de ces footeux concentrés qui avaient tous les yeux rivés sur l’écran. Pour m’offrir une place, je m’adresse au responsable qui me demande de verser 200 FCfa. Dans un esprit d’économe, je tente de négocier le prix.

-Je n’ai que 150 F, lui dis-je.

 -Monsieur, ailleurs vous ne trouverez pas mieux. Mais si c’est trop cher pour vous, vous pouvez partir.

La sèche réplique me fait comprendre que ma négociation était inutile. Je me résigne donc à payer le prix pour enfin m’installer. Dans un coin de la salle des jeunes individus assis sur un banc décalent pour me permettre de prendre place.

Je pouvais enfin entrer dans la fièvre du match dans cette salle bondée. La chaleur était au rendez-vous et s’intensifiait à mesure que de plus en plus de personnes affluaient. Au bout de quelques minutes, le son du match devenait à peine audible. La faute aux spectateurs qui se sont mis à commenter le match. Je suivais attentivement le jeu d’un œil optimiste qui devient crispé au moment où survient le premier but de Chelsea. Dès cet instant l’ambiance s’est tendue. Ce fut l’occasion pour les fans de Chelsea de se révéler. Ils commencent à donner de la voix et à taquiner certains fans du PSG qu’ils avaient identifiés en des termes comme « ici c’est Chelsea!» ou « Paris, rêvons plus petit!». Les autres se sentant provoqués leur répondaient aussi par des injures. 

Au fin fond, je supportais assez mal ces railleries tout en gardant l’espoir d’une qualification. Mais très vite les choses prennent une tournure délicate. Dans un élan euphorique, un homme se lève et brandit un billet d’argent qu’il agite devant tout le monde:

Paris va perdre. Je parie 5 000F, déclare-t-il tout en me fixant du regard comme s’il cherchait à me défier. 

-C’est clair, Paris dehors ! hurle un autre dans la salle.

Agacé par cette provocation de trop, je décide sans réfléchir et je ne sais ce qui m’a pris à ce moment-là de réagir. « Mon cher prépare-toi à pleurer bientôt parce que Chelsea va perdre. C’est toi qui me rendras ton argent. Je mise 5 000F. »

Petit, tu me fais pitié ! Rétorque- t- il pendant que d’autres éclatent de rire.

C’est seulement après avoir réagi ainsi que je prends la mesure du risque que je venais de prendre puisque ma main que j’ai promenée dans mes poches n’avait recueilli qu’un pauvre billet de 500F. A cause de ce pari inutile, le sort du PSG était lié au mien. Paris gagne ou je suis en danger ! Et le pire  tant redouté arriva avec le second but in extremis.

J’étais alors seul face à mon malheur. Celui qui avait lancé le pari réclama son dû et je luis tendis mes 500F. « Non, mais, tu te fous de moi ? Je veux mes 5 000F» me lance-t-il d’un air colérique. Alors qu’on était sur le point d’en venir aux mains, je dus mon salut à certains qui se sont interposés pour nous ramener à la raison.

Pendant que l’autre partait avec mes 500F en poche, je ruminais des regrets sur le chemin du retour. On a beau avoir une passion pour quelque chose, mais face à la passion il faut parfois savoir raison garder : telle fut la leçon apprise non sans douleur.         


Sommet UE-Afrique, le menu fretin de la semaine.

Cette semaine Bruxelles a été l’hôte de chefs d’Etat et de gouvernement d’Europe et d’Afrique à l’occasion du sommet UE-Afrique, une rencontre qui offre de réfléchir sur les relations entre les deux continents. Dans le dédale des questions évoquées l’actualité brulante de l’heure a imposé la sécurité au rang des questions prioritaires. Au moment où se font attendre les troupes européennes en Centrafrique où le carnage se poursuit, comment peut-on éluder le sujet sécuritaire ? Mais permettez que je revienne sur ce sommet sous l’angle médiatique.

Bruxelles
credit: AFP/abidjan.net

Bien au-delà de tous les vains palabres de ce sommet, j’ai été frappé par la place qui lui fut accordée par les médias. Le sujet n’a pas été totalement esquivé par la presse mais j’ai trouvé qu’il n’a pas fait la une sur la plupart des chaines de radio et de télévision. Rares sont ces médias qui comme RFI se sont intéressé au sommet et à ses enjeux. La plupart des grandes chaines d’information que j’ai passé en revue à l’aide de ma télécommande ne se sont pas particulièrement passionné pour cet évènement. Elles n’en parlaient qu’au survol de l’actualité, ne serait ce que pour annoncer son ouverture puis sa clôture. Il est clair qu’au vu de l’actualité il y avait bien mieux à se mettre sous la dent. Bien mieux que cette rengaine de sommet, cette rencontre redondante qui n’a jamais rien changé au sort de l’Afrique. Face au remaniement ministériel en France et la tuerie de Fort Hood aux Etats unis, inutile de s’accommoder avec un sommet si ennuyeux. Franchement le sommet UE-Afrique n’a rien de comparable à un sommet comme celui du G8 ou un sommet USA-Europe où les participants ne sont pas dans un rapport déséquilibré, où les uns sont demandeurs de l’aide des autres. C’est le genre de sommet où le monde entier est attentif à la voix des parties prenantes sur tout sujet important car on est conscient de leur poids dans la société internationale et que leurs décisions peuvent impacter sur la gouvernance mondiale.

Le faible intérêt médiatique pour un tel sommet n’est donc pas si étonnant à y regarder de près. Il s’explique par la différence de poids entre les deux continents, entre une Europe riche et une Afrique toujours vulnérable. La gestion des conflits au Sahel et en Centrafrique démontre parfaitement la fragilité du continent puisque n’eut été le concours de la France, les dirigeants africains dans leur impuissance auraient laissé les terroristes envahir tout le Nord Mali et la Centrafrique devenir carrément une jungle. Faute de coopération régionale en matière de défense, nos Etats ont de la peine à organiser une intervention conjointe et efficace contre une situation qui menace la sécurité régionale. Un continent qui n’est pas capable d’assurer sa propre sécurité sans aide extérieure a-t-il une voix à faire valoir dans le monde ? That is the question. L’Afrique apparait vis-à-vis de l’Europe comme un démuni aux mains de son tuteur.

Comment sortir de cette impasse? Comme on le sait tous, ce ne sont pas les richesses qui manquent pour faire du continent un meilleur endroit sur Terre. Sur le plan des affaires, l’Afrique se trouve dans une nouvelle dynamique qui peut lui être bénéfique si les pays savent l’exploiter à leur profit. Aujourd’hui l’Europe n’a plus l’exclusivité des relations commerciales avec l’Afrique. Les partenaires se sont diversifiés depuis que des pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil sont de plus en plus présents sur le marché africain. Cette nouvelle donne doit pouvoir permettre aux africains de mieux négocier les contrats d’affaires pour ne plus laisser les partenaires se tailler la part du lion. Les négociations en cours entre le Niger et le groupe français Areva sur les conditions d’exploitation de l’uranium illustrent ce qui doit être la nouvelle logique des relations économiques avec l’extérieur : celle du partenariat gagnant-gagnant. Malheureusement cette diversité de partenaires est souvent mise à profit par des régimes peu démocratiques pour échapper aux conditionnalités de la coopération avec l’Europe qui sont liées à la bonne gouvernance. Il est aussi important de cesser de se contenter du statut de vendeurs de matières premières dans un monde marqué par la production en masse. Au lieu d’appauvrir les populations en leur faisant consommer des produits importés conçus à partir de leurs matières premières, les Etats africains gagneraient plus à transformer sur place ces matières premières et à créer un marché commun pour une consommation de masse de produits locaux. Le Botswana montre d’ailleurs un bel exemple en faisant installer la Diamond Trading Company of Botswana, une usine de transformation du diamant. Dans un monde où règne la rude concurrence, ces Etats ont donc intérêt à créer de la valeur ajoutée par la transformation des matières premières et à réaliser une véritable intégration économique. Enfin, aucun projet de développement ne peut aboutir sans la paix. Or assurer la paix c’est organiser sa défense. C’est pourquoi nos pays sont condamnés à rendre opérationnelle la Force africaine en attente, armée africaine dont la création est prévue par l’Union Africaine mais qui demeure un rêve à cause des dissensions interétatiques. Pour exister et prendre toute sa place, l’Afrique a donc besoin d’être forte et ce n’est pas Tiken Jah qui me dira le contraire (voir lien ci-dessous).

Tiken jah Fakoly ça va faire mal


Le bonheur d’après moi

20 mars, journée internationale du bonheur dit-on. Et bien, voyez-vous, je ne connaissais  que la journée de la francophonie. Quant à l’autre journée, issue d’une résolution récente de l’ONU, c’est en lisant un journal que je l’ai découverte. Comment vous sentez vous aujourd’hui ? Content, déprimé, ou triste ? Messieurs et dames, l’ONU vous invite à promouvoir le sentiment de bonheur aujourd’hui.

L’idée de promouvoir le bonheur, elle n’est pas si mauvaise dans le monde d’aujourd’hui où les peines quotidiennes nous font perdre la joie de vivre, l’habitude de se sentir bien dans sa peau. C’est une journée qui gagne un intérêt particulier cette année puisqu’elle coïncide avec la tendance du moment : le phénomène « happy », l’appel à la joie de vivre impulsé par la chanson à succès de l’américain Pharell Williams.

Mais en fait, que faut-il mettre dans le mot bonheur ? Avec les disparités socio-économiques dans le monde, la question s’impose. La notion de bonheur varie d’un environnement à un autre, d’une classe sociale à une autre, d’un pays à un autre. Une chose est sûre, là où beaucoup vivent avec moins d’un dollar (500 F CFA) par jour le bonheur n’est pas vu de la même manière qu’ailleurs. Beaucoup ont tendance à le réduire à sa sphère matérielle. Ils assimilent le bonheur au fait de disposer de moyens en abondance. J’estime que cela ne correspond qu’à une partie de l’image du bonheur. Si le bonheur en lui-même ne se limitait qu’à l’élément matériel, je me demande si le mot existerait dans certaines parties du monde. Heureusement, ce n’est pas le cas puisqu’il doit être appréhendé dans un sens plus large.

Bien plus que la richesse matérielle, il s’agit d’une façon de vivre, d’un plaisir intérieur qu’on peut tirer de gestes simples. Comme cette sensation que j’ai eu un jour où j’ai arraché le sourire à un petit enfant démuni de mon quartier en lui remettant un de mes vieux livres du cours primaire. L’abbé Pierre disait : « Un sourire coute moins cher que l’électricité, mais il donne autant de lumière ».

Par un geste anodin, j’avais eu l’impression de faire le bonheur d’autrui. Peut-être direz-vous que cette notion de la chose est minimaliste parce que l’on aspire toujours au meilleur dans sa vie. Ce n’est pas faux, mais il faut admettre qu’une vie sans problèmes n’existe pas et que par conséquent il nous faut être reconnaissants pour chaque jour que l’on vit. Car tant que l’on vit on peut toujours garder espoir.

Malgré tout, j’aimerais demander à messieurs les fonctionnaires de l’ONU si les Togolais sont aussi concernés par cette journée, ces pauvres Togolais que l’ONU a classés selon d’étranges statistiques comme les plus tristes au monde.

En tout cas, le Togolais que je suis a aussi droit au bonheur comme tout être humain sur Terre et je ne vois pas en quoi le Togo serait plus difficile à vivre que d’autres pays sur la planète. Les intellos de l’ONU devraient savoir que le bonheur est relatif. D’ailleurs plutôt que de perdre du temps à savoir qui dans le monde est le plus triste ou non, ils gagneraient mieux à aider les hommes victimes de conflits dans le monde à retrouver une raison de vivre.

Parlant de conflits, il faut dire que cette fameuse journée du bonheur n’est sûrement que futilité dans un pays comme la Centrafrique, la Somalie ou la Syrie. Difficile de donner un sens au bonheur quand on doit laisser derrière ses proches aux corps décapités pour fuir la barbarie, ou vivre chaque jour dans la terreur avec le cliquetis des armes et le grondement des roquettes. Dans de telles situations, le bonheur est une chose lointaine qui a quitté les hommes. Dans ces zones de conflit, c’est devenu quelque chose de plus que secondaire parce que le monde s’est transformé en enfer.

 Là bas, ce qui pourrait être le bonheur des hommes n’est rien de grand. C’est une chose tellement simple, mais inaccessible face à la persistance du conflit. Il s’agit tout simplement de trouver la paix pour un nouveau départ, pour reprendre le cours normal de la vie là où on l’a laissé et tenter de reconstruire une vie brisée par la haine et la violence.

Parce que tous les hommes n’ont pas la chance de vivre dans la paix, il serait égoïste en cette journée du 20 mars de s’en tenir uniquement à son humeur sans se rappeler qu’il y a tant de personnes qui ont de moins en moins de raisons d’être heureux. Le 20 mars doit être l’occasion pour nous de voir le bonheur comme un droit et faire un effort chacun selon ses moyens pour que ce monde soit meilleur à défaut d’être parfait.

Pour Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU : « Chacun peut avoir sa conception du bonheur, mais personne ne saurait contester qu’il signifie faire cesser les conflits et mettre fin à la pauvreté et aux autres conditions déplorables dans lesquelles tant de nos semblables vivent. »

Il ne devrait pas s’agir seulement d’un jour d’expression béate de bonnes émotions, mais d’un jour d’actions pour le bonheur des hommes. Par actions j’entends non pas des actes extraordinaires, mais des actes qui ne coûtent absolument rien et dont on n’a pas toujours le réflexe comme le fait de partager son pain avec celui qui a faim, ou d’offrir un peu de ce qu’on a à celui qui est dans le besoin.

Pour ceux des pays en guerre, pour les frères de Somalie, de la Centrafrique, de la Syrie une pensée m’anime en ce jour et je prie pour un retour à une vie normale. Je prie pour que tous les hommes se sentent heureux… comme ces Togolais (voir vidéo).

we are happy from lome


Préparation du Mondial 2014,premier bilan des écuries africaines

credit:deredactie.be
credit:deredactie.be

Pour ce  nouveau billet, c’est ma passion du foot qui parle. Une passion davantage stimulée par l’attente du coup d’envoi de la compétition la plus prestigieuse : la coupe du monde 2014 au Brésil. Alors qu’il ne reste plus que quelques mois avant cet évènement, je brule d’impatience et j’ai hâte de le suivre sur le petit écran à défaut d’y assister sur place comme certains dont Serge Katembera. Mais en attendant, intéressons nous un peu aux forces africaines en présence. Jetons un regard sur les équipes africaines de ce mondial et sur les chances de chacune.

Le 4 mars dernier journée FIFA, les équipes qualifiées ont eu l’occasion de se jauger au cours de matches amicaux et ce fut aussi le cas pour les représentants africains. Il y avait donc eu de belles affiches au parfum de finale (Espagne-Italie) et du spectacle avec une avalanche de buts (RSA 0 Brésil 5 ; Portugal 5 Cameroun 1)

La forme affichée par ces équipes lors d’un premier test permet de juger du niveau de ces équipes, du moins de leur niveau actuel même s’il faut admettre qu’un match amical ne remplace jamais un match officiel. En observateur averti, j’ai apprécié diversement les prestations des différentes équipes du continent. Il faut dire que dans l’ensemble les résultats sont mitigés voire inquiétants puisque sur les 5 matches on compte une victoire, deux nuls et deux défaites. Un bilan pas trop reluisant pour des équipes qui ont pourtant l’expérience des grandes compétitions. Dans le lot, il y a certaines qui font bonne impression tandis que d’autres m’ont plutôt déçu.

LES ÉQUIPES EN FORME

Algérie : seule équipe maghrébine parmi les qualifiés, l’Algérie ne me semblait pas faire partie des cadors dans ce groupe des cinq. Elle était pour moi la dernière équipe sur qui compter au mondial. Mais j’ai du déchanter face au jeu affiché par les Fennecs lors du dernier match amical face à la Slovénie. Composée de joueurs techniques, cette équipe manquait d’efficacité devant les buts avant ce match contre la Slovénie battue par 2 buts à 0. Histoire de prouver qu’ils sont capables de mettre à profit leurs qualités techniques. Logée dans un groupe relativement relevé l’Algérie avec un début de cohésion dans le jeu me parait capable de créer la surprise. Tout de même il  lui faut confirmer sa bonne forme sur la durée.

Nigeria : entrainés par l’expérimenté Stephen Keshi, les Super eagles ont tenu en échec le Mexique (0 but partout) dans un match encourageant pour la suite. Bien que pauvre en buts ce match confirme que l’équipe de Keshi monte en puissance. Ce dernier a imprimé un nouveau style à une équipe du Nigeria qui depuis un moment n’était qu’un ramassis de stars. Il a construit une équipe de jeunes dotée d’un esprit collectif et le résultat ne s’est pas fait attendre : à la CAN 2013, le Nigéria a retrouvé les sommets. N’en déplaise à ses détracteurs. La discipline tactique et l’homogénéité devraient être les atouts de cette équipe au Brésil. Si le Nigéria comme l’Algérie semble afficher une forme positive, les autres ont brillé par leurs piètres performances.

LES ÉQUIPES EN MÉFORME

Cameroun : les Lions sont au premier rang de ces équipes, et le mot « méforme » est peut être  trop faible pour qualifier leur niveau. Contre le Portugal, l’addition a été salée : 5 buts à 1. Cristiano Ronaldo ayant profité pour battre le record de buts en sélection pendant que Samuel Eto’o était à peine visible sur le terrain. Ce résultat n’est pas étonnant. Il confirme tout simplement que cette équipe est fissurée sur et hors du terrain par des conflits entre joueurs. Les talents ne manquent pas mais l’équipe souffre d’un problème de management et de leadership au niveau de certains joueurs. D’ailleurs ils doivent en partie leur qualification à la chance puisqu’ à cause d’une faute de sa fédération, le Togo a perdu les 3 points de sa brillante victoire contre les Lions à domicile. Placés dans le groupe du Brésil et du Mexique, je pense que les Lions n’ont que de maigres chances.. mais on sait jamais

-Cote d’Ivoire : les Eléphants sont un cas étrange. Ils débutent chaque compétition en favoris et sortent par la petite porte au point que les supporters eux-mêmes n’attendent plus grand-chose. Le match contre la Belgique était l’occasion de défendre leur statut de meilleure équipe africaine mais le niveau de jeu proposé était à peine passable. Largement dominés par la Belgique qui leur a flanqué 2 buts, les Ivoiriens ont du recourir à l’inévitable Drogba pour arracher le match nul dans la douleur. Il faut remarquer que jusqu’à présent, l’équipe reste un groupe de stars qui ne savent pas jouer ensemble et qui comptent sur des exploits individuels.Je doute même qu’ils en soient conscients quand j’entends certains d’entre eux prétendre qu’ils ont livré un bon match. A cette allure, ce mondial risque d’être un fiasco de plus pour cette équipe à moins qu’elle ne se ressaisisse.

-Ghana : quart de finalistes du dernier mondial, les Black stars restent une valeur sure. Mais leur défaite contre le Monténégro (1-0) a été une véritable surprise. D’abord parce que le Monténégro n’est pas du calibre de l’Allemagne et du Portugal, leurs adversaires au mondial et parce que les ghanéens ont produit un jeu sans piment, incapables de trouver la faille. A quelques mois du mondial, ce résultat est décevant quand on sait qu’ils auront à faire au groupe de la mort. Tout compte fait, ils ont encore une marge de progression et ils ont intérêt à retrouver leur meilleur niveau.

Enfin bref voici pour le moment le premier bilan de ces équipes selon moi. Ce n’est pas un bilan statique puisque la donne peut changer à tout moment. Il n’y a pas de vérité toute faite et seule la vérité du terrain compte en tout cas. Pour le moment,faites vos pronostics.


Des campagnes aux marchés, hommage aux femmes du Togo profond!

 

Femme africaine femme, africaine, bébé, enfant, mère Dessin à la main / Peinture
credit: drawin.fr

Cette journée du 8 mars a bien fini par s’ancrer dans ma jeune cervelle. Bien que ce soit une occasion pour certains de sublimer la femme par suivisme, j’ai finalement pu lui trouver son mérite. Pour cette femme qui m’a donné la vie et qui par son éducation a forgé le jeune homme que je suis, pour celles là qui sont présentes dans la vie de  leur mari, leur frère ou leur enfant, une seule journée suffit elle pour leur rendre l’hommage mérité ? Tout de même, cette journée internationale de la femme a le mérite de mobiliser l’attention du monde sur la place qu’occupe-ou que doit occuper-la gente féminine dans nos sociétés.

Ce poème de Camara Laye qui a bercé mon enfance aux heures de cours primaire ne peut trouver meilleure occasion de retentir encore dans mon esprit et me faire réciter:

Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère, je pense à toi
Ô Dâman, ô ma mère, toi qui me portas sur le dos,
Toi qui m’allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas,
Toi qui, la première, m’ouvris les yeux aux prodiges de la terre,
Je pense à toi…
         

Loin des initiatives des intellos de l’ONU, les nombreuses femmes qui vivent en milieu rural ignorent dans leur majorité l’existence d’une quelconque journée de la femme. C’est en tout cas ce que j’ai appris en écoutant un échantillon de personnes interrogées sur une radio locale. Pourtant ce sont ces femmes de l’ombre, ces femmes du Togo profond qui méritent d’être mises en avant à cette occasion.

Alors qu’elles n’ont presque rien dans un milieu extrêmement pauvre, elles trouvent la force de se battre pour vivre au jour le jour. Ce sont des femmes qui par des activités agricoles ou artisanales cravachent pour avoir de quoi faire vivre leur famille. Cultiver les champs pour trouver à manger, écraser les noix de palme pour faire de l’huile de palme, travailler le manioc pour produire de la farine, voilà des activités parmi tant d’autres que vous trouverez des femmes mener dans les villages avec abnégation car elles savent que leur autonomisation dépend de leurs efforts.   

Cette journée du 8 mars a quand même une saveur un peu amère quand je pense à la situation de ces femmes commerçantes qui se reconstruisent difficilement un an après l’incendie des grands marchés de Lomé et de Kara qui a détruit le fruit de plusieurs années de dur labeur.

Ce drame a été dévastateur et Dieu seul sait à quel point ces femmes ont été dépouillées. Certaines d’entre elles, avec un mari au chômage ou absent supportent à elles seules toutes les charges de leur famille et on peut imaginer leur douleur suite à un tel drame. Dans un élan de solidarité des actions ont été menées à leur endroit. Par exemple un téléthon fut organisé pour elles mais dont les fonds n’auraient pas été restitués en totalité malgré les promesses. Elles ont également bénéficié d’un accompagnement financier des autorités mais tous ces gestes ont à peine suffi à combler les lourdes pertes. Si les commerçantes de Kara disposent désormais d’un nouveau marché, celles de Lomé installées sur un site provisoire restent dans l’espoir d’un nouveau départ. Même si le tort causé par ces incendies est irréparable, j’en appelle ici à la prise de conscience des autorités. Elles ont le droit de savoir ce qui s’est passé. Je les prie donc de mettre du sérieux dans les enquêtes, si enquêtes il y a, pour que les vrais responsables soient punis.     

Au delà de tout, cette journée est aussi le moment de s’arrêter un peu sur l’état actuel de la femme dans notre pays et penser à son évolution.

Peut-on dire que quelque chose a changé dans la situation de la femme dans ce pays ? La réponse ne pourrait être totalement négative. En termes d’accès des femmes aux sphères politiques de décision, il faut remarquer un début d’évolution dès lors qu’elles sont de plus en plus présentes dans les institutions, par exemple au niveau des organes exécutif et parlementaire. Ceci est soutenu par un travail de sensibilisation mené sur le terrain par des ONG qui font dans la promotion des droits des femmes. Malheureusement cette évolution reste timide puisque la gestion des affaires publiques n’est pas participative faute de mise en œuvre de la décentralisation, et pour voir une femme Premier Ministre ou Présidente de la république dans ce pays le  chemin est encore long.

Sur le plan socio économique la situation est encore plus morose. Même si de plus en plus de femmes accèdent à l’emploi, l’égalité d’accès au travail avec les hommes n’est pas totalement respectée. Il y en a qui sont victimes de harcèlement au travail tandis que d’autres font l’objet de chantages quand elles demandent un emploi. D’ailleurs elles n’ont pas toutes la chance de se prévaloir des compétences requises pour chercher un emploi parce que l’accès à l’éducation reste un défi.

Un nombre important de jeunes filles surtout dans les milieux reculés n’arrivent pas à se maintenir dans le système scolaire parce que la pauvreté ou les grossesses non désirées les obligent à la rupture de bancs. Dans ces milieux les femmes âgées sont pour la plupart analphabètes. Elles dépendent de leur mari et subissent le poids des traditions et coutumes qui les relèguent à une place inférieure.

Tout ce tableau mitigé montre que beaucoup d’efforts restent à faire pour arriver à une société où les femmes auront les mêmes droits que les hommes car l’égalité de droits entre hommes et femmes consacrée par la loi n’est pas vécue dans la réalité.

Pour y parvenir il n’y a pas meilleure arme que l’éducation des plus jeunes qui sont la relève d’un pays. En accordant une importance particulière à la question du genre dans les programmes scolaires, les gouvernants pourront faire émerger une société moderne respectueuse des droits de la femme. A ce propos il faut saluer le travail avant-gardiste des ONG de défense des droits des femmes qui tentent de porter vers les populations la notion d’égalité des genres. Dès lors qu’elles sont une franche majoritaire de la population l’émancipation des femmes revient à émanciper la nation entière. 

Sur ce, j’ai envie de dire « tant vaut (la femme), tant vaut la nation ».       


Démolitions en cascade à Lomé : ça casse pour faire joli !

Il sonnait 13 heures dans mon quartier mardi dernier quand un bruit étrange m’arrachait à ma savoureuse sieste. C’était un bruit fort qui résonnait avec insistance de l’extérieur. Un bruit de tôles et aussi des voix d’individus. Bon sang, que se passe t-il au juste ? Le vacarme était tel que je ne pouvais rester indifférent. Je décide alors de sortir pour comprendre ce qui se passait. C’était une scène particulière qui se déroulait dehors.

Sur la route bitumée qui était à proximité de chez moi, les riverains se sont attroupés pour observer un spectacle désolant. En réalité des hommes en gilets estampillés « PRÉFECTURE DU GOLFE » -sans doute des agents de la préfecture- et munis de marteaux détruisaient l’un après l’autre des baraquements dressés aux abords de la route par des commerçants. Tout cela se passait au désarroi de ces commerçants dont certains en colère lançaient des injures aux agents. Ils semblaient désemparés en voyant leur fonds de commerce complètement rasés, leur gagne pain confisqué. D’où la frustration et le mécontentement de la population qui ne comprenait pas le bien fondé d’une telle action.

A vrai dire il s’agit des baraques qui empiètent sur la voie publique. Cette opération s’inscrit donc dans une volonté des pouvoirs publics de réaménager les villes. Depuis que le pays est entré en chantier avec des travaux routiers à Lomé et d’autres villes. Les autorités ont apparemment décidé de faire respecter strictement la délimitation des voies publiques. La guerre contre l’occupation anarchique des voies s’annonce. Ces démolitions en cascade seraient le prix à payer pour faire de Lomé une capitale digne de ce nom. Vous connaissez bien le dicton, on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs.

 

                                                                    Quelques images des démolitions

credit:eli.mondoblog.org
credit: eli.mondoblog.org

Profitant de l’inexistence d’un plan d’urbanisation, les gens ont pris l’habitude de s’installer au bord des routes pour étaler leurs produits. Pour installer son commerce, pas besoin de chercher une place dans un marché ou dans un immeuble, il suffit de choper un espace libre sur le trottoir et le tour est joué. C’est comme si à Lomé on avait horreur du vide. Pendant longtemps, les pouvoirs publics ont laissé faire ces choses, faute de politique urbaine bien établie. Aujourd’hui c’est à une véritable gangrène dont ils doivent faire face et les citoyens sont obligés du jour au lendemain de changer les vieilles habitudes.

Il est vrai que cette opération est dans l’ordre logique des choses puisque ce qui relève du domaine public comme les routes ne peut être approprié anarchiquement par les particuliers que nous sommes, mais les populations voient autrement cette intervention de la préfecture. A entendre bon nombre de riverains, cette opération serait un coup porté à leur situation économique déjà alarmante. Il s’agirait plus d’un tort causé à la population que d’un bienfait.

La plupart de ces commerçants qui empiètent sur les voies publiques ne le font pas délibérément. Ils se mettent dans cette situation irrégulière par nécessité parce qu’ils n’ont pas forcément les moyens de s’installer dans un lieu approprié. Ce sont des gens étouffés par la misère qui ont besoin de trouver de quoi survivre. Ces petits commerces érigés au bord des routes seraient des alternatives désespérées à la misère et au chômage. Du coup la plupart des personnes concernées croient qu’on les pousse davantage vers la précarité puisqu’elles sont privées de sources de revenus.

Comment pourraient-ils donc comprendre le bien fondé de cette initiative puisqu’elle semble leur faire plus de mal que de bien ?    

Au-delà des inconvénients sociaux des démolitions, toute cette incompréhension est due à la carence de communication de la part des autorités compétentes.

C’est vraiment le bat qui blesse dans cette histoire. Au lieu de se contenter de mettre de l’ordre dans la ville, les pouvoirs publics devraient prendre le temps d’engager une démarche d’explication à l’égard des populations parce que beaucoup ignorent que les voies publiques ne doivent pas être occupées n’importe comment.

Si le but visé est de changer les comportements, alors les autorités locales doivent prendre sur elles et mener des campagnes de sensibilisation pour faire comprendre le bien fondé de leur initiative. De plus, il ne faudrait pas que les démolitions créent plus de pauvres qu’il n’y en a déjà. C’est pourquoi il est important d’aider les commerçants visés à s’installer à des endroits plus appropriés comme au niveau des marchés.    

C’est seulement à ce prix qu’on réussira à intégrer un nouveau comportement dans la vie quotidienne des populations. Sinon, le naturel risque de revenir au galop. A bon entendeur…                    


Quand la Saint-Valentin fait pleurer Saint Valentin

credit:republicoftogo.com

Elle vient encore de passer, l’inévitable Saint-valentin ou fête des amoureux, avec la bonne dose de tintamarre médiatique qui s’ensuit chaque année. Difficile de l’ignorer face aux médias qui vous en mettent plein les yeux et vous bombardent de spots publicitaires et de chansons d’amour à longueur de journée. Même Lomé s’est mis aux couleurs de l’amour (voir image ci-dessus).

 Trouver le moyen de faire plaisir à sa Valentine, ce devait être le souci premier d’un bon nombre de personnes en couple.A cette occasion aucune formule n’est de trop pour magnifier son sentiment pour autrui: »tu es la prunelle de mes yeux », »tu es ma raison de vivre », »tu es la lumière qui éclaire mes nuits », et je ne sais quoi encore. Avez-vous peut être passé la semaine à gamberger sur ce qu’il fallait faire avec votre partenaire ? En tout cas en ce qui me concerne, j’avais un souci de moins et la journée est passée presque inaperçue puisque je n’avais pas de Valen… Zut ! Attention à ne pas le dire tout haut de peur de tomber sur une opportuniste. Et c’est ce dont je me suis rendu compte en ayant reçu avec étonnement à la veille de la Saint Valentin un sms d’une liane demandant à me rencontrer. Une liane pour qui j’avais peu d’intérêt et à qui j’ai dit quelques jours plus tôt que je n’étais pas engagé. Ça c’est une autre histoire, bref passons.

Avec tout ce qu’on observe dans son déroulement, je me pose cette question : la Saint Valentin n’a t elle pas tout perdu du sens originel qui lui fut imprimé à son institution ?

Concernant les origines de cette fête, il faut savoir que d’abord fête païenne, elle a été récupérée par l’église Catholique pour célébrer le courage d’un prêtre du nom de Valentin ayant vécu au Moyen Age dans l’empire romain et qui serait mis à mort le 14 février 268 pour avoir célébré clandestinement des mariages qui étaient interdits par l’empereur romain de l’époque. L’idée au départ était donc de perpétuer l’esprit de l’action de Saint Valentin, c’est-à-dire mettre en valeur l’idéal chrétien de l’amour conjugal, sincère et solennel. Aujourd’hui, tout porte à croire que la Saint-Valentin est détournée de cette finalité et que le martyre Valentin ne mérite plus vraiment la paternité de la Saint-Valentin. 

La Saint Valentin ou le trafic de l’amour

Cet évènement est le moment d’arracher quelques cadeaux, profits ou opportunités à un copain habituellement tatillon et avare. C’est pour certains le moment de faire obligatoirement un geste à l’endroit de son conjoint sous peine d’être traité de tous les noms d’oiseaux. L’amour qu’on prétend célébrer est parfois dénué de toute sincérité surtout lorsque les infidèles se mêlent à la danse. Hier encore, un ami très proche me confiait le secret de son double jeu. Celui-ci a passé la Saint-Valentin dans les bras de son amante avant de s’occuper le weekend, de sa femme à qui il fait croire qu’il était en mission ce vendredi.

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credit:lefigaro.fr/stephane manel

La Saint Valentin c’est avant tout un évènement commercial. Les idées ne manquent pas pour se faire un peu d’argent à cette occasion. On prend d’assaut les chaines de radio et télévision pour proposer aux amoureux divers produits pour les pousser à la consommation. Des produits ou activités à la portée de toutes les bourses. Vêtements,bijoux,fleurs abondent sur le marché. Les discothèques rivalisent d’imagination pour attirer les couples à leurs soirées dansantes. Même si les temps sont durs on est prêt à faire le sacrifice le temps d’une soirée entre amoureux. . Forcément le sentiment qu’on veut manifester devient intéressé et fixé sur le matériel.

Ce que je trouve d’encore plus dramatique, c’est cette marmaille de jeunes adolescents qui s’intéressent de plus en plus à l’évènement qu’ils ont tendance à voir comme l’occasion de consolider leur relation sexuellement.

Saint Valentin ou Sexe Valentin

Sexe Valentin, le mot n’est pas trop fort puisque malheureusement il faut reconnaitre que de nos jours cette fête devient centrée sur le sexe. Visiblement nous n’avons pas la même conception de l’évènement puisqu’il y a des pratiques qui révèlent une idée complètement tordue que certains ont de la chose. En réalité pour certains la Saint Valentin n’est rien d’autre qu’une aubaine sexuelle. Les plus vicieux attendent ce moment pour que la copine -permettez le terme- passe à la casserole. Les plus jeunes sont nombreux à vouloir s’offrir des moments de plaisir sexuel à cette occasion au risque de mettre en danger leur vie avec des rapports non protégés.

C’est un véritable festival du sexe qui se déroule, un festival marqué par une permissivité déconcertante. Les plus jeunes vont ainsi à la découverte du fruit défendu. On se livre à cet effet de mode qui consisterait à aller avec son copain dans un lieu où l’amour est sacrifié sur l’autel..ou plutôt sur le lit d’un coït sans lendemain. Le comble de l’idiotie c’est que certains considèrent même que le sexe pendant la Saint Valentin serait le moyen de sanctifier leur relation. Même si chacun est libre de vivre sa vie de couple comme il l’entend il me parait quand même bien absurde de résumer l’évènement au sexe.    

En quoi la Saint Valentin est elle alors la fête des amoureux si en réalité elle est un prétexte à des excès et dérives. A t elle encore une raison d’être si on admet que l’amour doit se manifester et se vivre quotidiennement et non occasionnellement. J’estime que les amoureux qui se vouent mutuellement un sentiment sincère n’ont pas besoin d’attendre le 14 février pour prouver l’un à l’autre leur amour et intensifier leur relation.

Honnêtement je préfère faire un geste envers mon partenaire un autre jour que la Saint Valentin pour ne pas avoir l’impression d’agir par contrainte ou par simple conformisme.

Pour finir je vous invite à savourer cette belle mélodie en spéciale dédicace à tous les amoureux, ne serait ce que pour consoler notre pauvre Saint Valentin dont la fete porte le nom.


Ces mauvaises habitudes qui nous pourrissent l’air !

Autocollant Sticker Interdit D'uriner Sur Le Mur Diam. 10 Cms
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Mes salutations à toutes et à tous. Si vous n’avez pas encore été à Lomé, ma ville de résidence, sachez ceci : si jamais le besoin pressant (alors là pressant) vous prend d’aller aux toilettes alors que vous êtes loin de votre logement, mettez votre civilité de côté le temps de vous soulager quelque part en plein air. Drôle de conseil n’est-ce pas ? Et bien, avec le temps j’ai fini par comprendre qu’il y a à Lomé des pratiques anormales qu’il faut juste observer sans chercher à raisonner. Malgré votre décence d’homme civilisée vous pourrez vous aussi un jour être contraint de vous prêter à ces mêmes pratiques .

C’est ce que j’ai appris un soir de week-end. Sous le coup de l’ennui j’étais sorti de chez moi profiter de l’air frais à la devanture. Pendant un bon moment, je me plaisais à savourer ce vent frais qui me pénétrait le corps jusqu’aux os quand un piteux spectacle me mit dans tous mes états. Un homme s’est approché, a sorti son sexe de son pantalon puis a commencé par uriner allègrement tout près de la clôture de la maison. Je lui ai demandé des explications sur son geste.

-Monsieur que faites-vous là ? C’est sur la clôture d’une maison que vous venez d’uriner ?

Apparemment ivre, il prend le temps de bien ranger son appareil urinaire dans le pantalon, me fixe d’un air mécontent avant de me lancer :  « Qui es-tu toi pour me parler de la sorte ? Fous-moi le camp d’ici. »

J’ai à peine tenté de répliquer qu’il s’est jeté sur moi et m’a tenu par le col de mon t-shirt. Révolté par un tel comportement, je sentais monter l’adrénaline. J’ai tenté de me débattre pour enlever ses mains. Il n’en fallait pas plus pour sonner le début d’une bagarre. Alertés par ce qui se passait les voisins accoururent pour s’interposer.

En réalité cette anecdote me renvoie à la question de salubrité publique devenue un problème épineux pour bon nombre de compatriotes et que partagent d’ailleurs beaucoup de pays africains. Pour moi, cet homme devait uriner dans un endroit plus approprié. Mais où pouvait-il aller dans cette ville où il n’y a quasiment pas de latrines publiques ? Peut être qu’il aurait pu frapper à des portes, mais combien de ménages accepteraient d’ouvrir à un inconnu ?

J’ai moi-même fini par m’adapter à cette réalité. Quand je ne sais  pas où uriner, je me permets parfois de me planquer dans un coin de rue, et ce malgré ma civilité.       

Les gens ici ont pris l’habitude d’ouvrir la fermeture de leur pantalon ou baisser leur jupe pour se soulager n’importe où sous le regard indifférent des autres parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix. Le problème est tel qu’on peut trouver à de nombreux endroits des inscriptions du genre : « INTERDIT D’URINER ICI »

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Pourtant, ces mises en garde n’y changent rien.  

Certes il y a lieu de dénoncer cette forme d’insouciance collective, mais à l’origine de cette situation il y a l’absence de latrines publiques. Pendant longtemps les autorités publiques ont baissé la garde quant à la protection de notre environnement. Les services d’hygiène qui existaient dans les communes ont disparu de la circulation. Les poubelles disponibles sur les places publiques sont largement insuffisantes.

Il est paradoxal d’exhorter les populations à entretenir leur environnement lorsque des dispositions nécessaires ne sont pas prises pour satisfaire leur droit à un environnement sain.

L’impérieuse nécessité d’agir

L’assainissement des milieux urbains et ruraux doit être vu comme un axe important de la gouvernance parce qu’il peut déterminer le bien-être social. C’est pourquoi il faut solliciter davantage d’investissements dans l’intérêt de la salubrité publique par exemple en mettant des latrines publiques à disposition des populations.

Dans ce sens le système Ikotoilet au Kenya est un bel exemple d’initiative privée à suivre. C’est l’œuvre d’un particulier kényan qui a installé près d’une quarantaine de toilettes publiques propres et bien aménagées dans la capitale et d’autres localités du pays. Ce qui montre que la salubrité publique est l’affaire de tous et que les citoyens que nous sommes doivent aussi agir pour combler les défaillances des autorités sur ce terrain.

Enfin, l’assainissement passe par une prise de conscience collective des populations qui doivent comprendre qu’elles protègent leur santé en prenant soin de leur environnement immédiat.

Le droit à un environnement sain implique aussi le devoir de l’entretenir. 

           


Une semaine d’immersion dans l’art et l’histoire africaine, Paul Ahyi revit!

Il y a des initiatives qui par leur originalité et leur utilité méritent le détour. Des initiatives qui apportent une plus-value à votre savoir, parce que riches en découvertes. Au regard de ce que j’ai vu la semaine dernière, je pense que le concept Arctivism en fait partie. Ce concept qui se définit comme l’activisme culturel porté par l’art est le fruit de la collaboration entre artistes togolais. Il se propose de mettre en valeur la culture africaine en alliant art, musique et histoire. Pour cela, des diffusions de films mettant en lumière des personnalités emblématiques de l’histoire africaine suivies de concerts sont proposées au public. C’est le genre de projet qui vous rend fier en tant qu’Africain parce qu’il montre que malgré la noirceur des problèmes rencontrés, il y a des gens qui travaillent pour que la masse de jeunes Africains qui méconnaissant leur histoire et leur culture se les approprient.

C’est donc dans le cadre de ce concept que j’ai été invité à prendre part à une série d’activités du 20 au 25 janvier avec en toile de fond l’hommage à Paul Ahyi, immense artiste togolais qui est plus connu comme celui à qui le pays doit son drapeau.

Pour pareille initiative, il n’y avait pas meilleur endroit que l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU), symbole d’intégration, car elle accueille des étudiants issus de nombreux pays africains.

J’avoue que le programme à l’entrée était bien alléchant. Jugez-en  par vous-même.

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Les organisateurs avaient choisi de mettre en exergue le parcours de six grandes figures africaines : Paul Ahyi, Thomas Sankara, Mehdi Ben Barka, Félix Moumié, Fela Kuti et Patrice Lumumba. Toutes ces icônes en une semaine semblaient avoir retrouvé une seconde vie tant les échanges qui suivaient chaque projection étaient riches et stimulants.

D’abord Paul Ahyi était à l’honneur. L’idée est à saluer puisque l’homme est connu de la majorité de ses compatriotes seulement pour sa contribution au drapeau togolais. Pourtant, on semble oublier qu’il a aussi contribué à la conception du célèbre monument de l’indépendance à Lomé et qu’il s’agit d’un artiste accompli dont les œuvres se retrouvent un peu partout à Lomé et dans certaines villes africaines (Dakar,Ouidah,etc).

J’ai eu la chance de prendre part au débat sur la dette africaine précédé de la projection sur Thomas Sankara. Pour ce qui est du parcours de l’homme je n’ai pas besoin de m’y attarder. Son leadership est connu de beaucoup en Afrique grâce à des documentaires souvent diffusés par les médias. L’homme est resté vivant de par ses idées.

Après le documentaire, j’ai donc pu suivre l’exposé de haut niveau de l’éminent professeur d’économie Kako Nubukpo sur la question de la dette africaine devant une assistance attentive. J’ai apprécié sa façon décomplexée d’exposer malgré sa casquette de ministre chargé de l’évaluation des politiques publiques, reconnaissant au passage l’impact de la mauvaise gouvernance sur l’état économique de nombreux pays africains.

Une intervention suivie d’une déferlante de questions et d’apports : la passion et l’émotion étaient présentes dans la salle. Nombreux étaient ceux qui voulaient prendre la parole, moi y compris, mais le temps était compté, je n’ai pas eu la chance de m’exprimer, ben tant pis !

Pr Nubukpo aux cotés de sa modératrice Mikafui Akue
Le professeur Nubukpo aux côtés dela modératrice Mikafui Akue
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La salle pendant le débat

Le programme artistique, m’a émerveillé :  une diversité de talents. Chanteurs, rappeurs, slameurs, musiciens, échassiers, peintres, sculpteurs étaient au rendez-vous.

Comme pour marquer la continuité de l’œuvre de Paul Ahyi, les halls de l’EAMAU étaient décorés de magnifiques œuvres appartenant à une jeune et prometteuse génération de peintres et sculpteurs. Des œuvres qui vous éblouissent de leur beauté. Voici quelques clichés pour le régal de vos yeux.

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Pour l’apothéose de l’événement, le public a eu droit à une soirée haute en couleur ce samedi 25 janvier.

Pour ouvrir le bal, Patrice Lumumba et un documentaire poignant sur les témoignages troublants de sa famille et autres personnalités relatifs à son assassinat. Une projection qui s’est terminée sur ces mots de sa fille Juliana : « Cela s’appelle crime contre l’humanité ». Inoubliable.

Le concert proprement dit pouvait enfin commencer avec une pléiade d’artistes pour faire vibrer le public.

En introduction, les échassiers « afuma » à la souplesse bouleversante qui au rythme des tams-tams ont servi des acrobaties à donner le tournis.

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Après la déclamation de poèmes signés Paul Ahyi, place à la mode version Bazara pagne. Des œuvres présentées dans un défilé de charmantes mannequins.

Pendant ce temps, je me faisais servir de quoi me désaltérer : une gamme de boissons locales bien fraiches. Au menu du liha, du sodabi et du tchouk (les amis togolais savent). Rassurez-vous, j’ai consommé avec modération. En tout cas ne vous fiez pas aux apparences !

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Enfin pour boucler le tout, des prestations de chanteurs et slameurs dont Adjoa Sika, le groupe Balles de rimes, Efy, David Ganda, Kezita, Elom 20ce et bien d’autres.

Bref, une soirée avec les ingrédients d’une nuit africaine. Chapeau bas aux organisateurs.

Quelques clichés de la soirée.

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Elom Vince,artiste, promoteur du concept et moi

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