Djarma Acheikh Ahmat Attidjani

Terrorisme: Les Itno pris en flagrant délit

Le week-end dernier et le début de cette semaine, une séries des événements marquants très brulants passèrent à peine inaperçus. Les diplomates tchadiens et fonctionnaires du ministère des affaires étrangères à N’djamena ne surent plus sur quel pieds danser, ni à quel saint se vouer.

De Paris  à N’djamena

La visite officielle du premier ministre français Manuel Valls accompagné de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à N’djamena le 22 novembre, avait pour but de renforcer du soutien de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Cette visite à la quelle Valls s’est entretenu avec le président tchadien Idriss Deby vient au centre d’une grogne sociale sans précédente au Tchad.
Depuis un mois, le Tchad pays pétrolier vie au ralenti à cause d’une pénurie de carburant artificielle et une cherté de vie qui ont provoqué au cours du mois, des manifestations spontanées dans plusieurs ville du pays. Des manifestations réprimées par la police qui ont fait 5 morts et des dizaines des blessés.

Lire===>Tchad: Des slogans «Deby Ebola» tenu lors d’une grande manifestation à N’djamena

Après un entretien avec Idriss Déby, Manuel Valls a visité une base des forces françaises qui participent à l’opération Barkhane. L’importante base militaire française qui jouxte l’aéroport de N’Djamena et qui abrite quelque 1 300 militaires, dont l’état-major de l’opération.
Devant les médias, la visite se veut sécuritaire, aucune allusion aux respects des droits de l’homme et à la bonne gouvernance ne sont conseillés au régime d’Idriss Deby, qui jouit du soutien indéfectible de Paris depuis 1990, au déterminant du peuple tchadien qui croupit dans la misère, l’injustice, la pauvreté, etc.

Cependant, les événements spectaculaires survenus au Burkina-Faso et conduit à la chute précipitée de Balais Comparé, Paris se doit revoir sa politique envers ses anciens colonies en Afrique, notamment ses soutiens aux dictateurs africains. C’est ainsi, selon une source diplomatique à N’djamena, Valls a remis une lettre du président français François Hollande à Idriss Deby lui demandant de ne pas se présenter aux prochains élections prévus en 2016. En même temps, lui rappelant la nécessité de maintenir la paix et de la stabilité dans la région.

Juste que Manuel Valls à quitté N’djamena vers le Niger, où il devait rencontrer le président Mahamadou Issoufou, Deby est englouti dans un vide terrifiant. Pour la première fois, il sent que les socialistes à Paris l’on lâcher. Mais il fera tout pour les impressionnés à le garder.

Un trafiquant d’arme au Soudan

A peine eu le temps de retrouver ses esprits et convoqué une réunion des leaders Zakhawa pour discuter des questions de son groupe tribale opposé à Khartoum (les rebelles du MJE et du MLS) et du trafiquant d’arme Mahamat Bichara Gnoti arrêté à la frontière tchad-soudan  avec des armes destinée à Boko Haram, une autre visite d’urgence et imprévu est prévue du président nigérian Goodluck Jonathan à N’djamena. La deuxième en un mois.

Selon le diplomate, le Tchad a dévié de justesse l’escalade de tension diplomatique avec le Nigeria. M.Gnoti arrêté au Soudan, a fait savoir qu’il a acheté ces missiles des officiers corrompus de l’armée soudanaise au Darfour avec des fonds et instructions du président tchadien Idriss Deby qui lui confia la mission. 19 missiles SAM2 retrouvés.

Lire===>Idriss Deby derrière Boko Harram !

Tandis que les nigérians veulent des explications, les soudanais eux sont dans tous leurs états. Gnoti n’est pas seulement un fournisseur d’arme à Boko Haram, mais aussi d’argent, de carburant et des armes aux rebelles soudanais Zakhawa et à la Séléka centrafricain.
Il dévoile un vaste réseau qui implique la famille Itno, jusqu’à là peu connu par les renseignements soudanais.

Il laisse entendre que Deby jouit d’un réseau puissant des hautes officiers dans le renseignement et de l’armée soudanaise. Cette révélation sonne comme une bombe à quelque mois des élections présidentielles dont El-Bechir est candidat. Les soudanais craignent de tension au sein de leur et décident de jouer profil bas. Une enquête est ouverte.

Le président qui fait son Kala Kala

Un sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) prévu quelque mois, devait se tenir le lundi 24 novembre à N’Djamena. Il est au menu dans ce sommet de la crise centrafricaine.

Mais brusquement et à la dernière minute, le sommet a été reporté à une date ultérieure selon un tweete M.Allam-Mi Ahmad, Secrétaire général de la CEEAC.

La raison de ce report brusque et à la dernière minute serait qu’un président a décidé de se représenter par son premier ministre. Mais en vérité, les diplomates tchadiens et Deby sont débordés par des questions prioritaires et plus urgent que de parler sur la Centrafrique. 


Certes, qu’à la dernière minuit, ce chef d’Etat n’est rien autre que le Boaba d’Etoudi Paul Biya. En effet, Biya serait agacé par l’histoire du trafiquant d’arme arrêté au Soudan. D’autant  qu’il y a plusieurs dossiers  en désaccorde avec son homologue tchadien depuis la chute de Bozizé: le soutien tchadien à la Séléka et à une présumé rébellion camerounaise dans le territoire centrafricain et surtout des armes saisies au Cameroun en provenance du Tchad.

Lire===>Vers une tension entre le Tchad et le Soudan

Que le Cameroun se fait représenter par son PM est-il un alibi pour N’djamena d’annuler le sommet? Un Cameroun connu par sa diplomatie de la chaise vide.

 Un président très choqué

Ce n’est pas un simple hasard que Biya décide à la dernière minute de bouder le sommet, N’djamena l’annule et Jonathan débarque en urgence à la même date prévue du sommet, lundi 24 novembre.

Goodluck Jonathan, le président nigérian candidat à sa propre succession est très critiqué au Nigeria par l’opposition et la société civile sur sa gestion de la crise des insurgés de Boko Haram très active dans le Nord-Est.

L’incapacité de l’armée nigériane face à la secte islamiste Boko Haram qui ne cesse de prendre ville après ville au Nord et des attentats meurtriers dans les grandes villes au Nigeria, lui à valu des critiques de la communauté internationale.

À peine 24 heures après son arrivé au Nigeria de Londres, il entame une visite à N’djamena, où  il a tenu une réunion à huis clos pendant 2 heures avec le président tchadien Idriss Deby. Sans doute il est question du collaborateur de Deby, trafiquant d’arme qui affirme que ce dernier soutien Boko Haram.

Lire===>Goodluck Jonathan en viste d’urgence au Tchad

Devant les journalistes à N’djamena, dans une conférence de presse, le président nigérian se veut optimiste et rassurant. Mais la presse nigériane (en anglais) peu visitée par les francophones et arabophones tchadiens, font part de la gravité et du sérieux du soutien démasqué du Tchad à Boko Haram par des autorités hautes placés au Nigeria.

L’opinion nigériane quant à elle se demande du sort de millions de dollars versés par le gouvernement nigérian pour conclure un accord de cessez-le feu avec Boko Haram? Une supercherie de médiation de N’djamena entre Boko Haram et les autorités nigérianes, qui a permit à la secte de gagner du terrain.

Lire===>Boko Haram: Avec qui négocie-t-on à N’Djamena?

Une délégation nigériane serait à Khartoum au Soudan vouloir enquêter avec l’arrêté. Alors que N’djamena reproche aux soudanais de révéler expressément l’information de l’arrestation du trafiquant Zakhawao-tchado-soudanais aux médias.

La visite du président Jonathan accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Aminu Wali et du directeur général de l’Agence nationale de renseignement nigérian, Ayodele Oke en dit trop sur la gravité de cette affaire.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste et analyse indépendant


Goodluck Jonathan en viste d’urgence au Tchad

À peine 24 heures après son arrivé au Nigeria de Londres le dimanche, le président nigérian Goodluck Jonathan s’est aussitôt rendu hier lundi 24 novembre, en urgence au Tchad, où il a tenu une réunion à huis clos pendant 2 heures avec le président tchadien Idriss Deby.

Selon le site nigérian LEADERSHIP.NG (en anglais), mentionne que la visite ne peut pas être sans rapport avec les informations révélées par les médias au cours du week-end, faisant part de l’arrestation au Soudan d’un proche collaborateur du président tchadien, Mahamat Bichara Gnoti soupçonné en relation avec la secte Boko Haram.

Gnoti a été signalé avoir été appréhendé par les renseignements soudanais à la frontière Tchad-Soudan avec 19 missiles SAM2, qu’il aurait acheté de l’armée soudanaise pour les terroristes de Boko Haram.

Lire===>Idriss Deby derrière Boko Harram !

Une source de la présidence nigérian déclare au correspondant du site d’information nigérian LEDAERSHIP que le président Jonathan a été «choqué par cette l’histoire» et s’est fixé aussitôt pour le Tchad le lendemain de son arrivée de Londres, apparemment pour authentifier la véracité ou non de ce rapport présumé.

« Vous savez qu’aucun président voudrait prendre un tel rapport à la légère », d’autant plus qu’un camarade président est impliqué. Il avait toujours compté sur la coopération régionale pour mettre fin aux calvaires des nigérians. Ainsi, au lieu de se reposer après un voyage mouvementé à Londres, il a choisit d’aller lui-même au Tchad pour rencontrer son homologue tchadien.

Le Dr Reuben Abati, porte-parole de la présidence nigérian a déclaré lors d’une conférence de presse que Jonathan a tenu une conférence aux journalistes au Palais présidentiel à N’Djamena après la réunion à huis clos avec le président Idriss Deby Itno. Une conférence à la quelle Jonathan affirme que leurs entretiens ont porté principalement sur la sécurité et la coopération économique.

Il a ensuite déclaré que Boko Haram a de réseau en Afrique et à l’extérieur de l’Afrique, et il est encore plus impératif pour tous les pays de la région de travailler ensemble pour combattre le terrorisme et autres activités criminelles à leurs frontières.

« Les rapports économiques entre le Nigeria et le Tchad sont étroitement liés . On ne permettra pas à Boko Haram de nuire nos relation avec le Tchad, le Niger et le Cameroun » annonça-t-il.

Lire===>Vers une tension entre le Tchad et le Soudan

Il a ensuite assuré que les discussions entre les deux pays sur la coopération dans le secteur des TIC étaient en cours et a exprimé son optimisme que l’utilisation de la technologie moderne aidera grandement à relever les défis économiques et de sécurité dans la région.

Le président Jonathan, était accompagné par le ministre des Affaires étrangères, Aminu Wali et du directeur général de l’Agence nationale de renseignement, Ayodele Oke. Avant de s’envoler vers Abuja. »

La rédaction de Jeunes Tchad


Tension de relation entre le Tchad et le Soudan

Les soudanais n’ont pas du tout apprécié l’arrestation à la frontière soudano-tchadienne  d’un trafiquant d’arme à la solde du président tchadien Idriss Deby.
A la mi-novembre, les autorités soudanaises ont intercepté une importante cargaison d’arme destinée au groupe terroriste Boko Haram très active au Nord du Nigeria.

 

Le trafiquant Mahamat Bichara Gnoti, un proche d’Idriss Deby, a été arrêté à la frontière TchadSoudan à Al-djinéna par les renseignements soudanais avec 19 missiles anti-aérien SAM2 destinés au Boko Haram.
M.Gnoti affirme par la suite qu’il a acheté ces missiles des officiers corrompus de l’armée soudanaise au Darfour avec des fonds et instructions du président tchadien Idriss Deby qui lui confia la mission.

Lire:==>Idriss Deby derrière Boko Harram !

Depuis lors, les soudanais sont dans tout leur état, car si ces armes arrivent à Boko Harram, le Soudan serait accusé à tort de soutenir des terroristes.
Pourquoi acheter des armes au Soudan pour Boko Haram alors que le Tchad dispose d’importante réserve d’arme?

Une enquête est ouverte par les soudanais pour déterminer les complices dans cette affaire. Les officiers corrompus ont été identifié. Tandis que N’djamena essaie tout pour éteindre la polémique.

Les nigérians sont aussi très intéressé par l’affaire.

Deby et ses proches sont accusés dans plusieurs rapports de trafique d’arme, de drogue, et soutien aux terroristes et mercenaires dans la région notamment au Darfour au MJE- en Libye aux mercenaires pro-Gaddafi – en RCA à la Séléka- au Nigeria au Boko Haram.

Le 12 novembre 2014, des armes et munitions en grande quantité dissimulés dans une Peugeot 504 en provenance du Tchad ont été saisies par la police camerounaise au quartier Laka (Kousseri), peu après le pont Ngueli reliant la capitale tchadienne à la ville camerounaise. Relève le site  camerounais Koaci.com

En avril dernier à la suite des affrontements entre les soldats de Sangaris et un groupe de Séléka en Centrafrique, les soldats français auraient retrouvé dans un des véhicules Séléka un fusil d’assaut de marque Galil fabriqué par la société Israel Military Industries (IMI), contrôlée par l’Etat israélien.

En suivant la piste des armes et des potentiels parrains de la Séléka, l’attention est porté rapidement sur le Tchad révèle Mondafrique.

Un rapport d’experts des Nations Unies sur les exactions commis en Centrafrique rendu public le 29 octobre arrive aux mêmes conclusions (1). Affirmant  « des fusils identiques (ont) été saisis dans d’autres régions de la République centrafricaine. » Plus loin, les experts expliquent avoir envoyé une lettre au Tchad le 5 juin 2014 « dans laquelle il demandait des informations complémentaires sur les armes en question et proposait de se rendre au Tchad pour élucider cette question.  Cependant, le Groupe d’experts n’a jamais reçu de réponse.

La rédaction de Jeunes Tchad
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1) Le Coordonnateur du Groupe d’experts sur la République centrafricaine créé par la résolution 2127 (2013) du Conseil de sécurité. (Signataires : Aurélien Llorca, Paul-Simon Handy, Ahmed Himmiche, Ruben de Koning, Carolina Reyes Aragón).

 


Idriss Deby serait-ilderrière Boko Harram ?

Depuis une semaine, la presse nigériane (en anglais) s’affole sur le soutien présumé d’Idriss Deby au groupe insurrectionnel Boko Haram.
Le 17 novembre, un journaliste d’investigation camerounais, Bisong Etahoben, rapporte via Twitter l’arrestation au Soudan d’un certain Mahamat Bichara Gnoti, un ex-rebelle tchadien de l’ethnie Zakhawa rallié et devenu proche collaborateur du président tchadien Idriss Déby Itno.

M. Gnoti a été arrêté à la frontière TchadSoudan à Al-djinéna par les renseignements soudanais avec 19 missiles anti-aérien SAM2 lors d’un contrôle de routine. Directement mise au arrête et conduit aux locaux du renseignement, et après une interrogatoire musclée, Gnoti avoue qu’ il a acheté ces missiles des officiers corrompus de l’armée soudanaise pour le réseau terroriste Boko Haram dans le nord du Nigeria.

 

 

M. Gnoti affirme aussi que les fonds venaient du président tchadien Idriss Deby pour l’achat de ces armes. Pour preuve, il brandi des documents, de laisser passé, lors de son arrestations par les renseignements soudanais délivrés par la présidence du Tchad pour ne pas être intercepter, ni fouiller.  Ce qui attira la curiosité des contrôleurs de fouiller le véhicule. Car aucun ordre de ce genre leur est parvenu.

 

 

Une source proche de l’affaire nous confirme les faits. Gnoti est très connu au sein des anciens rebelles tchadiens du Darfour. Il fut membre de Scud ( Socle pour le changement, l’unité et la démocratie). Un groupe rebelle hostile à Deby, très active dans les années 2005 composé uniquement des Zakhawa, l’ethnie de Deby et dirigé par Yaya Dillo Djerou avant de rallier encore le régime.

Lire:==>Rivalités Zaghawa


Notre source affirme que l’attaché militaire à l’ambassade du Tchad à Khartoum et des émissaires venus de N’Djamena ont sollicité aux autorités soudanais la libération de M. Gnoti. Celles-ci ont répondu par un refus catégorique. Tandis qu’une demande des renseignements nigérians adressée aux soudanais de vouloir enquêter avec M.Gnoti.

L‘arrestation de Gnoti fourni des preuves solides et palpables que le président tchadien est en grande partie derrière la foudre insurrection Boko Haram dans le nord-ouest du Nigeria.

Deby a récemment escroqué des millions de dollars au gouvernement nigérian dans une tentative avortée pour négocier la libération de quelque 200 lycéennes enlevées par Boko Haram dans la ville de Chibok en Avril dernier.

Lire:==> Boko Haram: Avec qui négocie-t-on à N’djamena ?

Le 8 Septembre, le président nigérian Goodluck Jonathan a fait une visite spectaculaire à N’Djamena pour rencontrer son homologue Idriss Deby, accompagné par l’ancien gouverneur de l’Etat de Borno, Ali Modu Sheriff. Intime ami et proche collaborateur du président tchadien.

La visite a été condamnée et dénoncée par l’opposition et la société civile au Nigeria, qu’ils considèrent comme une étreinte ouverte aux individus qui fiancent Boko Haram.

Un négociateur australien, Stephen Davis avait précédemment accusé M. Sheriff de connivence avec Boko Haram.

Selon la presse nigérian, les renseignements nigérians étudient sérieusement le lien entre Deby et Boko Haram. En cas de confirmation, les autorités nigérianes prendront les  »mesures appropriées ».

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Redacteur de Jeunes Tchad


Tchad: Des slogans «Deby Ebola» tenu lors d’une grande manifestation à N’djamena

Ce mardi 11 novembre, plusieurs groupes d’élèves de façon spontanée ont envahi les rues de la capitale tchadienne. Les élèves du lycée de la Liberté, du Lycée de la paix,  du Lycée Felix Eboué et les étudiants de l’institution supérieur HEC-Tchad  sont descendu dans les rues pour témoigner leur soutien aux enseignants du public en grève pour non paiement de salaire du mois d’octobre . Donc pour eux, ceux du privé ne devraient pas étudier aussi.

Au moins 2 morts notamment un enfant à ًWalia au quartier sud de N’Djamena, des dizaines de blessés et 200 autres arrêtés au cours de la manifestation qui a secoué tout le pays selon une source sécuritaire.
Des slogans «Deby Dégage», «Deby Ebola» ou «nous voulons nos droits»  sont répétés par les manifestants violemment réprimés par la police et les gendarmes.
Des coups de feu ont retenti dans plusieurs lieu dans la capitale.

Aussitôt, la contestation a pris une tournure impressionnante dans d’autre grande ville du pays. A Sarh, des femmes se sont manifestées au rythme de bruit de casseroles pour crier leur ras-le-bol en ce qui concerne la pénurie de carburant.  Les fonctionnaires, enseignants, élèves et étudiants leur ont emboîté le pas. Le Tchad qui traverse une pénurie de carburant sans précédent depuis plus d’un mous, le litre d’essence avoisine les 3 000 fcfa. A Sarh, la journée d’aujourd’hui est dites  »journée sans engins ». Toute personne vue à moto est caillassé par les manifestants. Les principales artères de la ville sont barricadé.

A Moundou, la population a descendu dans les rues pour manifester aussi contre la pénurie de carburant et la cherté de vie.
Les dégâts observé dans les stations services et les installations sont énorme. Les citernes transportant du carburant ont été saccagé.

Les écoles publiques et privées sont fermé jusqu’à nouvelle ordre

 Jeunes Tchad


Tchad-Boko Haram: Avec qui négocie-t-on à N’Djamena?

La secte islamiste Boko Haram vient de démentir formellement les pourparlers annoncés par les autorités nigérianes et confirmés par les tchadiens à N’djamena dans une vidéo publier hier vendredi 31 octobre.
L’annonce confirmé en grand pompe par le chef de la diplomatie tchadienne Moussa Faki sur les ondes de RFI laisse perplexe sur le rôle présumé du Tchad comme médiateur.

D’abord, pour les islamistes, le président tchadien Idriss Deby est un «impur», «un mécréant» qui combat l’Islam. Lui qui avait envoyé les troupes tchadiens délogés leur «confrère de lutte» au Mali en leur infligeant une lourde défaite, puis envoyer ses soldats en RCA sans aider les musulmans qui se font massacré par les anti-balaka chrétiens, avant de retirer ses troupes, n’est pas habile de jouer le rôle de médiateur.

Le 18 octobre, Moussa Faki, ministre des affaires étrangers annonce que, dans le cadre du dialogue à N’Djamena «Boko Haram s’est engagé à libérer les otages chinois et camerounais» en guise de bonne volonté. Et « prévu également la libération des jeunes filles enlevées à Chibok ».  Une information donnée par Idriss Deby à  François Hollande qui l’affirme sans vérifier lors d’une conférence de presse devant les Chefs des Organisations internationales.
Deby n’est pas à son premier coup, lui qui à l’époque affirma dure comme fer la mort de Mokhtar Belmokhtar au Mali, ensuite réapparu en Libye.
Pour Shekhou, «Nous n’avons signé de cessez-le-feu avec personne (…) nous n’avons négocié avec personne (…) c’est un mensonge. Un mensonge» insiste t-il.

Et pourtant, une semaine avant, le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, affirme le 11 octobre juste après la libération, que « tous les otages sont sains et saufs. Ces libérations se sont déroulées avec tous les moyens de la nation pour arriver à ce dénouement heureux. » Aucune allusion au rôle qu’a joué N’Djamena ou l’implication des Nigérians.
Notons aussi qu’il s’agit de dix ouvriers chinois et l’épouse du vice-Premier ministre camerounais Amadou Ali.  Aucun détail n’a pu filtré de la part des camerounais. Ni le terme de l’accord, ni les procédures de contacts, rien.

Le Cameroun de sa part n’a pas commenté les déclarations du ministre des affaires étrangers tchadien qui s’attribue tout le mérite.

Des diplomates avec des terroristes

La diplomatie tchadienne n’a pas d’égale. Comment peut-on comprendre qu’un chef de la diplomatie d’un pays se targue à annoncer d’avoir négocier avec des terroristes? Une affaire qui relève exclusivement des services secrets et de renseignent et dans la toute discrétion.

En suite, Boko Haram n’est pas un groupe homogène, n’a pas une coordination, ou une hiérarchie sur la quelle ont peu se fier.
L’idéologie des mouvements djihadistes est loin de tout les principes qui régissent nos institutions. Shekhou a lui même annoncé «Nous ne négocierons pas. Quel est notre intérêt à négocier? Allah nous a dit de ne pas le faire». Alors avec qui négocie-t-on au Tchad?
Qui sont ces individus inconnus de tous (même du renseignement nigérian)? Cheikh Goni Hassane et Cheikh Boukar Umarou que le ministres tchadiens des affaires étrangers présente comme les représentant de Boko Harma après avoir «eu d’abord une correspondance» de leur part. Qui sont-ils? D’où sortent-ils? Quel est leur lien avec Deby? Et que font-ils à N’Djamena? Sur quoi négocie-t-on  alors?

Le calvaire des filles enlevées

Ça fait déjà 6 mois que les 237 filles ont été enlevé par Boko Haram à Chibok. Pour le groupe terroriste, c’était uniquement pour satisfaire les besoins sexuels de ses combattants s’inspirant du djihad Al-Nikah ou le djihad du sexe en Syrie. Dans la vidéo, Shekhou dit que ces filles ont été marié, ce qui implique que naturellement en ce moment elle sont tous déjà enceintes. Croyons-nous pas quand même que ces filles sont enlevées pour faire la cuisine.

Idriss Deby, sa diplomatie et son service de renseignement et de sécurité, ne connaissent absolument rien des islamistes. D’autant que ces derniers le considère un comme «apostat». Une marionnette des occidentaux.
Croire que le Tchad d’Idriss Deby peu jouer  un rôle dans les affaires islamistes, c’est faire preuve d’une aberration monstrueuse et grotesque.

L’otage allemand

Si les camerounais ont ressui à libérer les otage enlevés par des groupes armés attribué à Boko Haram, il n’est surement pas Boko Haram d’Aboubakar Shekhou. L’idéologie des organisations djihadistes à évoluer. ُElle n’est plus dépendante d’une coordination ou d’une autorité centrale comme le cas d’Al-Qaida ou les Talibans.
Plusieurs factions armés peuvent réagir indépendamment et se réclamé de Boko Haram, sans vraiment avoir un lien direct. Nous faisons face à une idéologie transatlantique très puissant avec des moyens financiers énormes soutenues par les pétrodollars monarchiques.

Boko Haram a fait allégeance à l’EI (Etat Islamique), mais il est certain qu’ils n’ont aucune coordination avec celui-ci. D’ailleurs entre Al-Bagdadi, le Khalife autoproclamé en Irak et Shekou du Nigeria, il y a rien en commun que la terreur et l’application de la Charia dont chacun à ses interprétations, qu’ils ne tiennent que du bout des lèvres. Leur but commun c’est combattre les occidentaux.
Le sort du ressortissant Allemand est une carte de pression. L’affirmation de Shekhou est un chantage, une mis en garde avant d’être décapité comme le retissant français en Algérie par les Soldats du califat. «Nous ne négocierons pas… Allah nous a dit de ne pas le faire».

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Passionné des études islamiques, Activiste et analyste politique


Ben Ali a compri, Blaise a entendu

Blaise compaore_0_0_1_0Lors du soulèvement populaire en Tunisie, le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali avait annoncé qu’il ne se représentait pas en 2014 et qu’un vaste plan de démocratisation allait être mis en œuvre.Secoué par une forte masse populaire l’obligeant de quitter le pouvoir  quelque jour avant sa fuite vers l’Arabie saoudite ou il est réfugié,  il adressa dans un discours historique au peuple Tunisien leur appelant au clame et au dialogue. «Je vous ai compris. Je vous ai tous compris […] je vous ai bien compris tous» annonça-t-il après 22 ans au pouvoir. C’était le début de la révolution tunisienne devenu par la suite le printemps arabe.

Le jeudi 30 octobre, le président burkinabé Blaise Compaoré, dans une allocution télévisée, à la veuille de sa chute sous la pression de la rue qui lui demande de quitter le pouvoir, après un entêtement de vouloir changer la constitution pour briguer un 3eme mandat pour la fonction du président qu’il occupe depuis 27 ans. Il annonça « J’ai entendu le message. Je l’ai compris ». Le lendemain vendredi 31 octobre, dans une journée historique, il est poussé vers la démission et se retranche dans son fief au sud du pays.

La chute précipité de Blaise sera-t-elle le début d’un printemps africain? Et qui avait vu venir l’exemple des pays du Maghreb?

De N’Djamena à Harare, de Khartoum à Banjul, l’exemple burkinabé a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux en Afrique, où les citoyens opprimés se demandent : «S’ils ont pu le faire, pourquoi pas nous? D’autant que les régimes tyranniques africains se présentent un déclin soudain. Un nouveau vent de liberté et de justice souffle désormais dans cette direction.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, analyste indépendant


«Le père» suspect d’Ebola signalé au Tchad

Humour – On vient tous de quelque part. La flambée du virus Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest (dont les premiers cas ont été notifiés en mars 2014) est la plus importante et la plus complexe. Elle a produit plus de cas et de décès que toutes les précédentes flambées réunies. Ce virus a également comme particularité de s’être propagé d’un pays à l’autre, partant de la Guinée pour toucher la Sierra Leone et le Liberia (en traversant les frontières terrestres), le Nigeria, le Sénégal, Les États-Unis, l’Espagne, et le Mali.

Un autre cas incroyable et magique vient d’être découvert en Afrique centrale au Tchad (voir image). Selon les Tchadiens et plusieurs chercheurs, ce virus Ebola récemment découvert sévissait depuis plusieurs décennies.  Il n’est pas contagieux, mais serait dans un stade très avancé et a déjà fait trop de morts au (Tchad, Soudan, RCA, Libye, Nigeria…)

La durée d’incubation de ce virus semble illimitée pour les victimes. Cela fait plus de 30 ans qu’il ne cesse de faire des dégâts considérables en termes de vie humaine et crime économique.

A l’instar des États-Unis qui ont envoyé 3 000 militaires combattre le virus en Sierra Leone, les patients tchadiens qui mènent une lutte acharnée et permanente contre le virus ont employé tous les moyens. Ils sont aussi poussés à prendre des armes pour combattre ce virus redoutable qui ne cesse de propager ses maux.

Aucun vaccin n’est actuellement disponible. Mais des laboratoires au Soudan, en France, au Tchad y travaillent.

Selon les chercheurs, ce qui distingue ce virus et le rend spécial, c’est qu’il a considérablement évolué. Il s’est doté de chair et d’os et surtout d’une faculté irrésistible de faire plus de morts et de victimes.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONU et l’Union africaine doivent prendre leurs responsabilités en mettant plus de moyens et de pressions pour éradiquer ce virus

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Rédacteur de Jeunes Tchad


On tue pour une simple photo

La télévision nationale soudanaise a réalisée une séquence vidéo de télé-réalité. Un camera caché prétendant être au Tchad à N’djamena qui selon la chaine serait la réaction des tchadiens dans une mise en scène de ce qui relève d’une atteinte grave à la société tchadienne. Une insulte pour le Tchad. Voir la vidéo

https://youtu.be/MrFo4W-P8u8


Centrafrique: Venez à moi, les assassins, et vous serez récompensés !

Imaginez qu’une armée de Chtis – milice majoritairement protestante – descende de Valenciennes menaçant de prendre d’assaut la ville de Paris, massacrant les habitants et saccageant habitations et commerces sur son passage et menaçant l’Elysée. Imaginez que le président de la république et l’armée française prennent la poudre d’escampette, laissent les envahisseurs s’emparer de l’Elysée, que le chef des Chtis, un cul terreux qui, jusque là, plantait les pommes de terre dans les plaines du Nord s’autoproclame président, abolisse la constitution et, au constat que le palais de l’Elysée avait été complètement saccagé, s’installe sur le trône présidentiel au Hilton.

Imaginez que la majorité des chômeurs parisiens, y voyant une opportunité de se défouler et s’enrichir, rejoignent l’armée des Chtis et que ce beau monde fasse régner la terreur dans la ville, tuant, violant, pillant, détruisant pendant quelques mois. Imaginez le cul terreux devant sa tv à regarder « L’amour est dans le pré » et littéralement incapable de maîtriser son armée qui continue de tuer. Imaginez alors qu’excédés au constat de tant de crimes, les Marseillais s’organisent dans une démarche d’auto-défense et montent à la capitale pour défendre la patrie. Imaginez qu’épris d’un esprit de vengeance, ils entreprennent alors de tuer non seulement les Chtis mais tous les autres protestants, de piller et détruire leurs maisons et de commettre toutes sortes d’exactions. Imaginez qu’une autre nation envoie une force armée pour venir au secours de la population. Imaginez que cette armée renfort missionnée en urgence, au lieu de neutraliser les malfrats, se mette à discutailler avec eux…

Mauvais rêve, pur fruit de l’imagination ? Effectivement ! Revenons sur terre et bienvenue en Centrafrique, le pays où tout ce qui est inimaginable, impensable et inacceptable ailleurs devient normalité !

Insatisfaits du sort qui leur avait été réservé après la signature des accords de cessation des hostilités à Brazzaville en juillet dernier, les anti-balaka – un ramassis de criminels et délinquants shootés et désaxés qui n’ont absolument rien de chrétien – massacrant des citoyens, saccageant et brûlant des maisons, érigeant des barricades pour contrôler les quartiers, viennent de réaliser un retour en force dans la capitale centrafricaine.

La menace s’est manifestement avérée suffisamment grande pour occasionner un exploit : faire sortir C. Samba-Panza de sa tour d’ivoire pour écouter ce que « ses enfants anti-balaka » avaient sur le cœur. Le message est clair, sans équivoque aucune : « Venez à moi, les assassins, et vous serez récompensés ! »

Prendre les armes et massacrer des innocents reste ainsi la meilleure méthode pour assouvir des aspirations politico-financières (les deux vont de paire !). Oui, ça marche, c’est confirmé et validé !

Est-il besoin de préciser que, d’un même coup, la justice à laquelle le peuple centrafricain aspire tant se voit désormais officiellement balayée ? En effet, si l’on peut s’imaginer beaucoup de choses en Centrafrique, ce qui est certain, c’est qu’on ne saurait faire des criminels des « honorables » et à la fois les juger pour crimes de guerre et autres insanités.

Voici donc qu’une calamité sans aucune légitimité, car imposée au peuple centrafricain au même titre que le gouvernement et le conseil national de transition, vient bel et bien s’autoproclamer impératrice de l’Empire de l’Impunité.

L’Empire de l’Impunité est un territoire de 623000 km2 situé en Afrique Centrale. Il est occupé par des forces armées étrangères et gouverné et saccagé par deux milices armées criminelles, environ deux cents (200) « honorables » et leurs serviteurs et partenaires. Il est, par ailleurs, peuplé d’environ 4500000 d’habitants qui ne voient pas encore la fin de leur cauchemar.

Danielle Mbari
Militante centrafricaine
12/10/2014


Centrafrique: « les accusés»

Accuse

 J’accuse

– la France et l’Organisation des Nations Unies par le biais des missions Sangaris et Minusca de ne pas répondre aux objectifs tels que définis et annoncés et d’entretenir le conflit en Centrafrique,

J’accuse

– les groupes armés Seleka, ex-seleka, anti-balaka et assimilés, les uns sous le drapeau d’une frustration de la communauté musulmane, les autres sous celui d’un prétexté patriotisme, de perpétrer le génocide des Centrafricains et le crime,

J’accuse

– le gouvernement de transition et le CNT et les partis politiques de ne représenter qu’eux-mêmes et de ne viser que leurs intérêts et enrichissement personnels,

J’accuse

– ces trois groupes de contribuer, chacun à sa manière, au désordre et/ou à la légitimation du crime et d’être TOUS DES ENNEMIS DU PEUPLE centrafricain.

Je demande

– à la France et l’Organisation des Nations Unies de mettre les moyens pour anéantir sans délais tous les groupes armés, désarmer et caserner les criminels, ou quitter le territoire et laisser les Centrafricains s’entretuer,

– la démission de C. Samba-Panza, la dissolution du gouvernement de transition et du CNT,

– la fin de la politique du mensonge,

– la mise en place d’un comité de transition ISSU DU PEUPLE, organe de transition restreint pour traiter les URGENCES : Justice, Sécurité, retour à l’ordre constitutionnel et l’organisation dans les plus brefs délais d’élections dans un premier temps dans la ville de Bangui pour rétablir des autorités de transition assurant une meilleure représentativité du peuple centrafricain.

J’exhorte

– le peuple centrafricain, tous les compatriotes épris de paix et pris en otages dans les jeux meurtriers et destructeurs de ces trois groupes de se mobiliser et d’user de tous les moyens PACIFIQUES imaginables pour SE FAIRE ENTENDRE ET RAPPELER QU’ILS SONT LE PEUPLE.

Danielle Mbari
Militante centrafricaine
12/10/2014


Tchad: La société civile appel à une journée  »ville morte »

Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture Section du Tchad (ACAT-TCHAD)
Association des Femmes pour le Développement et la Culture de la Paix au Tchad (AFDCPT)
Association de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Économiques au Tchad (ALCOMET)
Association pour la Promotion des Libertés Fondamentales au Tchad (APLFT)
Convention Tchadienne pour la Défense des Droits Humains (CTDDH)
Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH)
Association Sociale des Jeunes pour la défense des Droits Humains (ASJDH)
Mouvement Citoyen pour la Préservation des Libertés (MCPL)
Tchad Non Violence (TNV)
Ligue Tchadienne de Droits de l’Homme (LDTH)
Collectif des associations et mouvements de jeunes du Tchad (CAMOJET)

Contacts : 66274988/ 63081485/ 66360732/ 66292519/ 66297855/ 66249085/ 66215029/ 66297878/ 66294085/ 66267981

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Pénurie de carburant au Tchad : Appel à une journée ville morte

Compatriotes tchadiens, femmes hommes, filles garçons, fonctionnaires, commerçants, ouvriers, agriculteurs, chauffeurs de taxi de bus, de gros porteur, prestataires de service, clandoman. Cet appel s’adresse à vous :

Depuis un certain temps, une pénurie de carburant sans précédant sévit dans tous le pays. Le litre d’essence coûte jusqu’à 1500 à 2000 Cfa, vous n’avez jamais connu cela auparavant ; cette pénurie vient entamer votre maigre pouvoir d’achat déjà sérieusement hypothéqué par la vie chère programmée pour vous asservir d’avantage. Il ne vous reste plus qu’à garer vos engins à la maison parce que vous ne pouvez plus entreprendre la moindre action pour subvenir aux besoins de vos familles.

Cette pénurie n’est pas accidentelle, elle a été artificiellement créée par des proches du chef de l’Etat qui détournent les citernes destinée à alimenter les stations services agréées ; ces citernes sont détournées vers des endroits au quartier où leurs contenus sont stockés en vue de leur acheminement vers la République centrafricaine où un fût d’essence coute 800 000 frs Cfa. Une fois de plus, comme la cimenterie de Baoré dont le ciment est vendu sous vos yeux en RCA, comme la douane qui est devenue une caisse noire de la famille présidentielle, comme la SNER votre entreprise nationale, devenue depuis quelques années la propriété d’un parent du chef de l’état, comme les régies des documents biométriques concédés à un parent du chef de l’Etat par un contrat de concession qui lui permet de s’octroyer 90% des recettes des cartes d’identité, passeport , cartes grises et licences des véhicules et remorques ; ainsi que la quasi-totalité des entreprises publiques bradées au profit du clan, la raffinerie nationale est désormais au service de la famille.

Le pays est pris en otage par une poignée de tchadiens dont l’objectif inavoué est de vous asservir. Une fois de plus, les autorités n’ont aucun respect pour votre bien être et sont prêtes à hypothéquer votre avenir pour s’enrichir sur votre dos ; Il est temps de réagir pour démontrer à vos fossoyeurs que vous pouvez changer votre destin; c’est pourquoi les associations signataires de la présente déclaration vous demandent d’observer une journée « ville morte » le jeudi 09 Octobre 2014.

Rester chez vous ce jour là ; en accomplissant ce geste, vous marquerez votre désaccord pour cette politique d’asservissement planifié ; en accomplissant ce geste, vous poserez un acte patriotique qui peut changer quelque chose, ne dites pas que l’acte que vous poserez est insignifiant ; il est très important pour la réussite de cette journée. Faites le, n’attendez pas que l’autre le fasse à votre place.

Observons tous cette journée ville morte car ce pays nous appartient tous.

Les organisations signataires

ACAT-TCHAD – DOUMGUINAM GOSNGAR
AFDCPT – Mme NARMADJI
CTDDH – MAHAMAT NOUR IBEDOU
ALCOMET – FOULAH ISSAC BABA
APLFT – BANADJI BOGUEL Pyrrhus
ATPDH – MAHAMAT BODINGAR
TNV – PAFING GUIRKI
ASJDH – PANDO ERIC HERVE
MCPL – BOUKAR BARKA
LTDH – ADOUM MAHAMAT BOUKAR
CAMOJET – MAHAMATZENECHERIF


Tchad: Une réalité qui cache une autre

Il est important d’admettre que l’impasse dans laquelle se trouve le Tchad depuis plus de 30 ans, le blocus politique à tout alternance démocratique ou pacifique, le népotisme à outrance dont fait part le système Deby et le clanisme érigé en mode de gouvernance conduiront inévitablement à l’absence d’une autorité globale et unificatrice de la pluralité ethnique du pays en accord avec sa configuration sociétale complexe et multiconfessionnelle.

Le Tchad entre dans un tournant dangereux et décisif de son histoire.
Tant les enjeux sont majeurs et les aspirations d’une franche partie de la population à la justice, à l’égalité se radicalisent de plus en plus à l’extrême.

Le régime fondé sur le népotisme clanique, des injustices, contestataire des principes moraux de la bonne société tchadienne, estime qu’il serait catastrophique, compte tenu de sa survie, de se soumettre à la volonté du peuple, de capituler ou de perdre le pouvoir. Se battre aussi vigoureusement que possible est désormais une nécessité.

Aujourd’hui ce n’est plus la perte du pouvoir qui fait peur à Deby, ethnie ou acolyte mais le pouvoir lui-même.
Les événements survenus en Libye, en RCA et le 02 février 2008 lorsque les rebelles se sont entrés à N’djamena, la population est sortie massivement les acclamer et prit d’assaut les maisons des  »Zakhawa » qui avaient pris la fuite.
Difficile de parler Deby sans parler de son clan et sa famille en particulier, qui sont sources et piliers de son pouvoir, des injustices sociales et crimes économiques orchestrés depuis plus d’un quart de siècle.

Malheureusement, le principe sur lequel est fondé le pouvoir bloque tout résolution des conflits et crises par des moyens modérés tels que la négociation, le dialogue car autant de méthodes sont vidées de leur sens. Ils sont influencés par les relations de domination existante entre Deby et les protestants, s’ils ne sont pas assassinés ou persona non grata.
De plus, les enjeux en cause sont fondamentaux qui fait de la démocratie incompatible avec Idriss Deby et le MPS.

Ce que Idriss Deby doit comprendre c’est que la liberté, égalité, dignité, justice ne sont pas des réponses adaptées au dialogue ni une offre de négociation.
Pour un régime qui tant à sa fin, Deby doit s’arranger à laisser le pouvoir pour épargner tout le monde, le peuple tchadien ou quitte à réveiller les vieux démons.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Mondoblogueur, activiste politique, analyste indépendant


la capitale tchadienne est sous une tension à peine voilée

Depuis quelque jours, la capitale tchadienne est sous une tension à peine voilée.

Des convois des militaires lourdement armées quittent la capitale en direction de l’Est et du Sud-est du pays inquiet la population.

Ces convois rappelant le temps sombre de la rébellion tchadienne de l’Est qui est parvenue à deux reprise à N’djamena le 13 Avril 2006 et le 02 février 2008 avant d’être repousser par l’aviation de l’armée française.

Pour les N’Djamenois, il s’agit sans doute que les rebelles se sont réorganisés et seraient en mouvement.
D’autant que les mouvements des militaires n’a rien de normal.

A cela s’ajoute les nominations la semaine précédente des fils de Deby à tous les grands postes de l’armée par exemple:

-Gal Mahamat Kaka Deby à la tête de la Garde Républicaine (GR),

-Noussour Idriss Deby, élevé au grade de général et nommé Chef d’État major de l’armé

– Adam Idriss Deby, Chef d’État major de la GR (responsable de tous les services administratifs et financiers de la GR).
etc

 


Mahamat Nouri: Une catastrophe pour le Tchad

« Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple car un peuple sans histoire est un monde sans âme«    Alain Foka.

Ancien chef rebelle, Mahamat Nouri dit ”le sucrier” est un ancien agent de recrutement des PTT ( Poste et Télécommunication du Tchad) qui a rejoint la première rébellion du nord après avoir emporté la caisse des services de perception des postes d’Abéché, au milieu des années 70.
Il ralliera ensuite Hissene Habré. Les deux hommes sont des l’ethnie Anakaza, que les Goranes confiaient l’entretien de leurs jardins dans les oasis.

Au maquis ou il suit Habré comme son ombre, il veille sur les otages Allemands et Français après l’attaque de Bardaï d’Avril 1978 et l’enlèvement de Françoise Claustre, il est présent lorsque Hissene Habré exécute le commandant Galopin. En 1978, affublé du titre ronflant “ d’inspecteur du conseil de commandement des forces armées du nord”, il signe l’accord de Khartoum avec le conseil supérieur militaire.

En Mars 1980, sur l’ordre de Habré dont il est le ministre de l’intérieur, il attaque les commissariats et la gendarmerie de Ndjaména, déclenchant ainsi la terrible “guerre des 9 mois”. En représailles, le Général Kamougué fait bombarder sa villa par les “skyraiders” de l’armée. Cette guerre fratricide fera de Ndjaména une ville fantôme avant de s’étendre à tout le pays, et fait plus de 30 000 morts.

Lire ===> Tchad: l’histoire d’un Etat informel

Quand les troupes de Hissene Habré décrochent de la capitale, Mahamat Nouri est toujours commandant en chef en titre flanqué du colonel Hissene Hamita, un guerrier analphabète, criblé de blessures et borgne.

Après le retrait de N’Djamena de ses troupes, part en exil, en Egypte d’abord puis au Soudan. Six mois plus tard, quand il rejoint ses compagnons de lutte à Al Geneina près de la frontière, durement pris à partie par le conseil des forces du nord, Habré se défausse sur Mahamat Nouri qu’il fait arrêter, enchaîner et enfermer à Kouibous.

Idriss Deby qui à mené toute la retraite et bon ordre ses combattants découvre Nouri en loques et couvert de chaînes, au fond d’un gourbi. Il le fait libérer. Sous le règne de Habré, il refuse de participer aux actions de la sinistre D D S, la police politique de celui que les Tchadiens appellent le bourreau. Il est d’abord nommé commissaire aux transports au conseil d’Etat, puis directeur général de la compagnie nationale aérienne Air-Tchad qu’il a mise en faillite. Habré le méprise et le maltraite mais Nouri l’admire, fait le dos rond et lui reste attaché lorsque Habré prend la fuite sans prévenir, il quitte Ndjaména avec une poignée de fidèles et fonce vers le sud. Bloqué à Bongor, un émissaire de Deby l’assure de “la bienveillance du nouveau chef”. Pour preuve, il l’informe que sa maison gardée par deux combattants en armes est intacte.

Rassuré, Mahamat Nouri revient à Ndjaména. Réhabilité par le Président Deby, il est successivement nommé préfet du Borkou-Ennedi-Tibesti. Sa région natale, ministre de l’élevage pendant des années, ministre de la défense, puis ambassadeur extraordinaire en Arabie Saoudite. C’est là qu’il est contacté par Khartoum et pressé d’entrer en rébellion. Sa famille est mise à l’abri. Un Falcon 50 d’état vient le chercher à Riad pour le ramener au Soudan. Un premier crédit de 10 million de dollars lui est ouvert pour mettre sur pied l’UFDD,l’Union des forces pour la démocratie et le développement.

Depuis, très bien équipé par les services secrets Soudanais, il a conduit deux offensives au Tchad. Lors de l’occupation partielle de N’Djamena, il s’est montré à plusieurs reprises dans la capitale ou il logeait dans l’ancienne résidence de Timan Erdimi.

En 2008, l’échec de la dernière offensive l’a secoué. Les coups de canons et de roquettes qui ont encadré sa position, la pression du chef des services de renseignement Soudanais qui le pressaient de retourner au combat ont éprouvé ses nerfs. Souffrant d’un diabète grave (un comma en 2002), Mahamat Nouri est très affaibli. Mais il est encadré par “la garde de fer” de Hissene Habré qui a quitté Dakar pour le rejoindre au Soudan. Parmi ces cadres,

Bechir le fils de Habré, son cousin” le tueur aux yeux rouges” Guihini Korei, massacreur en série, ancien patron de la D D S, et de nombreux rescapés de de la SP, la sécurité présidentielle, bras armé redoutable de l’ancien pouvoir Habréiste. A travers Mahamat Nouri, porteur des armes et de l’orgueil des Anakaza, Hissene Habré poursuit sa vendetta contre le président Deby qui l’a chassé du pouvoir.

Expulsé par le Soudan au Qatar en 2010, il rejoigne plu-tard sa famille en France et suit un traitement médical intensif. Le ralliement de son ex-épouse au Soudan au régime d’Idriss Deby de son plein gré était une affaire d’Etat instrumentalisée par un communiqué de l’ANCD truffé de contre-vérité dont Nouri serait le président-fondateur.

Résidant en France par un visa médical, la France refuse catégoriquement de lui octroyer le titre d’exilé politique dont-il fait mainte fois la demande.

16 mai 2013, Mahamat Nourri est poursuivi par un mandat d’arrêt internationale émit par le Tchad l’accusant de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans l’affaire Hissein Habré réfugié au Sénégal depuis 1990.

 Jeunes Tchad

Article connexe: .

Tchad: Que sont devenus les anciens Chefs rebelles de l’Est?

«Les œuvres artistiques» d’Idriss Deby


Tchad: Une pénurie de carburant, pas tout à fait !

Depuis plusieurs jours, la capitale tchadienne vie au ralenti causé par une pénurie de carburant qui désormais touche l’ensemble du territoire.
Le prix de l’essence chez certains stations dépasse 550F cfa le litre et plus de 700 F cfa dans les provinces.

Une situation unique au monde dans un pays pétrolier depuis 11 ans où le pétrole se partage en famille.

Selon plusieurs sources, cette pénurie serait de la gestion calamiteuse de la fille de Daoussa Deby, grand frère d’Idriss Deby et  ministre des postes, des nouvelles technologies, de l’information et de la communication.

Haoua Daoussa Deby parachuté directrice de l’usine de la Raffinerie de Djarmaya située à 80 km au nord de N’Djamena, produit plus de 10 millions de litres de gasoil, plus de 8 millions de litres d’essence, 376.000 litres de kérosène et un million de litres de gaz par mois.

Le paradoxe est que dans toute les stations-services de la ville de N’Djamena seule parfois la station-services 3SH appartenant à Daoussa et dont sa fille Haoua serait la gérante en dispose de carburant.

Les véhicules ne sont pas les seuls à être toucher par cette crise, même les avions sont cloués  au sol. Des compagnies aériennes ont été obligé d’annuler leur vol par manque de kérosène.

Le Tchad, longtemps dépendant des pays voisins en matière d’hydrocarbures, possède sa propre raffinerie depuis 2011, entièrement construite par la China National Petroleum Company Illimited (CNPCI) qui détient 60% des parts, contre 40% pour l’État tchadien. Un part qui ne profite qu’à une petite minorité centré sur le groupe ethnique d’Idriss Deby comme dit-on les Djindek

Rédaction de Jeunes Tchad


Tchad: la société civile s’indigne et conteste le pouvoir

Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture Section du Tchad (ACAT-TCHAD)
Association des Femmes pour le Développement et la Culture de la Paix au Tchad (AFDCPT)
Association de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Économiques au Tchad (ALCOMET)
Association pour la Promotion des Libertés Fondamentales au Tchad (APLFT)
Convention Tchadienne pour la Défense des Droits Humains (CTDDH)
Association Tchadienne pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (ATPDH)
Association Sociale des Jeunes pour la défense des Droits Humains (ASJDH)
Mouvement Citoyen pour la Préservation des Libertés (MCPL)
Tchad Non Violence (TNV)
Ligue Tchadienne de Droits de l’Homme (LDTH)
Collectif des associations et mouvements de jeunes du Tchad (CAMOJET)

Communiqué de presse conjoint

Des informations publiées par le Journal «Horizons Nouveaux » dans sa parution n0067 du 12 au 19 septembre 2014, font état d’un complot imaginaire dans lequel seraient impliquées les organisations de la société civile dont certaines avaient été nommément citées ( NDRL: ref: Photo1).

Les associations signataires de ce communiqué expriment leur désapprobation de ces articles incendiaires qui incitent à la haine.

En effet, les associations signataires tiennent à informer l’opinion nationale et internationale qu’un plan de fuselage et d’arrestation des responsables de ces associations et leaders politiques est en cours de préparation.

Les organisations signataires du présent communiqué estiment que ces gesticulations n’ont d’autres buts que de préparer les esprits à de futures répressions et un prélude à des manœuvres tendant à faire taire toutes les voix discordantes à l’approche des échéances
électorales. (NDRL: Photo2)

Les organisations sus citées rappellent qu’elles ne se départiront jamais des objectifs qui leurs sont assignés par la loi et continueront à œuvrer pour le respect des droits fondamentaux et des intérêts légitimes des citoyens; elles restent donc sereines et n’entendent pas céder à cette grossière provocation.

Par conséquent, ces associations condamnent énergiquement ces manœuvres mal intentionnées et interpellent le Haut Conseil de la Communication de jouer sans complaisance son rôle de régulateur. Elles tiendront le gouvernement pour responsable de
tout ce qui adviendrait.

Elles se réservent par ailleurs le droit d’intenter une action devant les juridictions compétentes.

Fait à N’Djaména, le 19 septembre 2014

Les organisations signataires

ACAT-TCHAD – DOUMGUINAM GOSNGAR
AFDCPT – Mme NARMADJI
CTDDH – MAHAMAT NOUR IBEDOU
ALCOMET – FOULAH ISSAC BABA
APLFT – BANADJI BOGUEL Pyrrhus
ATPDH – MAHAMAT BODINGAR
TNV – PAFING GUIRKI
ASJDH – PANDO ERIC HERVE
MCPL – BOUKAR BARKA
LTDH – ADOUM MAHAMAT BOUKAR
CAMOJET – MAHAMATZENECHERIF

Photo2
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Photo1
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Affaire Habré: N’Djamena se ridiculise

Le ministre tchadien de la justice Béchir Madet est remplacé hier jeudi 11 septembre 2014 par Mahamat Issa Halikimi, ancien ministre de l’environnement et des ressources halieutiques après quelque mois de sa nomination comme fut avant lui le controversé Jean-Bernard Padaré.

Si la différence qui opposent pendant des mois les magistrats au ministre serait pour certain observateur la cause de ce mini-remaniement, des sources proches mettent en avant sa gestion peu plaisante à Idriss Deby sur le dossier Hissein Habré.
Comment peut-il avoir un procès Habré si le Tchad refuse d’extrader les complices reconnus par le Tchad et convoqués par la CAE?
Pourquoi attendu 23 ans pour que la justice tchadienne procède au jugement des complices présumés des atrocités du temps d’Hissein Habré au même moment de leur convocation par les Chambres africaines extraordinaires ?

Voir le reportage: ====> «Les œuvres artistiques» d’Idriss Deby

A cet effet, les avocats d’Hissein Habré détenu à Dakar, dénoncent dans un communiqué la rebuffade du Tchad et un esseulement de la partie Sénégalaise dans l’affaire.

Communiqué:

Le Tchad vient d’annoncer son refus de tout transfèrement de personnes inculpées au Tchad mais aussi d’autres personnes convoquées pour audition par les juges des CAE (Chambres africaines extraordinaires). En effet, le Doyen des juges d’instruction a pris une ordonnance rendue publique le 3 septembre 2014 concernant des personnes inculpées ou convoquées par les juges de la chambre d’instruction des CAE dont certaines sont en attente de transfèrement à Dakar depuis de longs mois. En outre,le juge d’instruction tchadien a décerné des non lieux libérant ainsi certaines personnes et envoyant d’autres devant la Cour Criminelle Tchadienne, pour y être jugées en octobre 2014.

C’est un tournant important dans la mission de juger des CAE, le Tchad ayant pris sur lui d’ignorer ses obligations découlant de l’accord de coopération judiciaire signé entre lui et le Sénégal. Mais aussi et surtout, les autorités tchadiennes par cette option radicale, tournent définitivement le dos aux CAE. Autant dire que la mission de ces dernières et l’Accord de Coopération Judiciaire signé entre le Tchad et le Sénégal sont vidés de toute substance puisqu’ils visaient à poursuivre un ensemble de personnes présumées responsables de prétendus crimes commis sur le territoire tchadien.

En optant pour une nouvelle démarche indépendante de celle du Gouvernement sénégalais et ses CAE, en ignorant le processus pseudo judiciaire en cours, les autorités tchadiennes ont décidé d’agir seules et distinctement, voire même contre la mission octroyée aux CAE car, il est incontestable que ces dernières n’ont aucunement prévu ni admis que des personnes soient jugées à Dakar et d’autres à Ndjamena par la justice tchadienne.

Cette pantalonnade du régime DEBY est-elle étonnante? Non ! Car dans leurs rapports totalement déséquilibrés avec le régime Deby, les juges des CAE et le Procureur Général se sont totalement fourvoyés dès le départ. Ils ont toujours passé sous silence les difficultés qu’ils rencontraient dans le déroulement de leurs activités en terre tchadienne. Ce silence volontaire et organisé avait pour objectif d’éviter que l’opinion prenne conscience du fait qu’ils cherchaient désespérément à s’accommoder  et à enjamber  tous les écueils qui réduiraient à néant l’organisation d’un procès judiciaire digne de ce nom, à cacher les contours d’une farce judiciaire qui se limitait en fait, comme nous l’affirmions depuis la création des CAE et sur mandat de l’UA, à une traque politique ne visant que le Président HABRÉ. Ceci pour rester dans la feuille de route politique tracée par le régime du Président Macky SALL, c’est-à-dire tenir un procès coûte que coûte, sans aucun souci pour les exigences d’ordre juridique et judiciaire.

C’est  dans ce sens qu’astucieusement, l’attention des journalistes a été fixée et bloquée, en quelque sorte, sur les deux personnes souvent citées : M. Saleh Younouss et M. El Djonto. Il faut savoir que ces personnes ne sont, en aucun cas, plus impliquées ou plus responsables que d’autres. Du reste, les juges des CAE sont totalement incapables de situer leurs responsabilités par rapport à des faits précis. Le curseur de l’ONG HRW s’est arrêté sur eux, dans l’espoir que ces personnes soient lâchées par le régime de Deby tout simplement.

Aussi, il est important que l’opinion comprenne que les juges des CAE ont envoyé de nombreux autres mandats d’arrêt aux autorités tchadiennes qui ont refusé de les exécuter, ces mandats concernent : Mahamat Wakaye,  Koni Worimi, de Nodjinon Jérôme, de Bechir Haggar, de Dirdimi Hamid etc

On aura relevé que par l’ordonnance citée plus haut, la justice tchadienne refuse de répondre aux sollicitations des CAE et  décide, elle-même, et sans tenir compte des demandes des juges des CAE,  de délivrer des non-lieux au bénéfice de certaines personnes comme M. Jérôme Nodjinon qui a fait l’objet d’un mandat d’arrêt, et M. Haggar convoqué par les juges de la Chambre d’instruction.

Pourquoi les juges des CAE ont-ils, aussi, passé sous silence, qu’ils ont convoqué l’ancien Président du Tchad, Goukouni Weddeye, acteur clé dans les évènements politico-militaires qui se sont déroulés dans la période de leur compétence, à savoir 1982-1990 ?

Pourquoi ne pas informer que Goukouni a refusé de comparaître à Ndjamena, et même refusé de se déplacer à Dakar ?

C’est pareillement le cas du Général Koni WORIMI, dernier Chef d’état-major du Président HABRE, mais aussi actuellement, l’un des bras droits de Deby. Le Général Koni Worimi a aussi répondu par la négative quand il fut sollicité pour les rencontrer lors de la 4ème commission rogatoire; tout comme Goukouni, il a refusé de répondre à une seule des séries de questions transmises depuis Dakar aux juges tchadiens par les juges des CAE.

Du refus de comparaître de certains, de l’absence de coopération des autorités judiciaires tchadiennes par la non exécution des mandats d’arrêt et des commissions rogatoires, de tous ces obstacles importants dressés pour les empêcher de mener à bien leurs activités, les CAE auront gardé un silence total, préférant au retour de chaque commission rogatoire, taire à l ‘opinion nationale et internationale les obstructions multiples à leur mission, se contentant d’égrener le décompte des auditions avec pour seul objectif de boucler un dossier anti-Habré. Des auditions qui, d’ailleurs, seront enregistrées sans la moindre vérification. Il est vrai que les juges n’ont aucune capacité d’enquêter.

Leur silence calculé, cette acceptation de l’inacceptable de la part de juges engagés dans un processus, dit-on, judiciaire aux termes duquel un homme joue sa liberté, permettra à tout un chacun de réaliser que ces juges se sont depuis longtemps éloignés de leur mission de juges pour adopter une attitude de connivence.

La cellule de communication des CAE a fait savoir à l’opinion, il y a quelque temps, que face aux multiples tergiversations du Tchad, l’Union Africaine, de même que le comité de pilotage des bailleurs de fonds allaient être mobilisés pour faire entendre raison aux autorités tchadiennes. De simples gesticulations médiatiques.

Désormais, la position du Tchad à savoir le refus de tout transfèrement de personnes au Sénégal pour le procès Habré, a le mérite d’exprimer clairement sa non-collaboration. Cette position du Tchad qui se résume, en fin de compte, à l’amorce d’une clôture du dossier Habré par l’annonce d’un « jugement » accéléré de certaines personnes, en octobre, permettra un verrouillage définitif; c’est le but recherché alors que les CAE n’ont même pas annoncé la fin de la phase d’instruction.

Devant ce virage du Tchad, les autorités sénégalaises seront mises à nu dans leur acharnement à vouloir liquider le Président Habré. Leur mutisme, mais aussi la diversion du Ministre de la justice qui parle sans cesse et dans le vide de « procès juste et équitable – alors qu’au même moment, les autorités tchadiennes posent des actes importants en vue de clôturer l’affaire Habré, en violation de leur engagement- en disent long  sur leur volonté de s’accrocher désespérément à leur objectif de faire juger un seul homme devant un tribunal illégal mis en place par la fabrication et l’usage d’un FAUX. A l’évidence, c’est exceptionnel et aussi extraordinaire que le sont les Chambres Africaines!

Les Avocats.