Kahofi SUY

L’UNBCI célèbre les femmes ivoiriennes

L’UNBCI était aux côtés des femmes
L’UNBCI était aux côtés des femmes

A l’image de tous les pays du monde, la Côte d’Ivoire a célébré ce 8 mars la journée internationale de la femme. Une journée marquée à l’UNBCI par une série d’activités à l’endroit des femmes.

L’Union nationale des blogueurs de Côte d’Ivoire a décidé de marquer à sa manière la 39ème édition de la journée internationale de la femme. L’union a décidé de s’approprier le thème national de cette célébration. « Autonomisation de la femme : défis et opportunités pour l’épanouissement de la famille » devait transparaitre dans l’action des blogueurs et bloggeuses. C’est la raison pour laquelle l’UNBCI depuis près d’une semaine s’est mise aux couleurs de la femme ivoirienne. L’union a lancé un concours d’articles de blog pour magnifier les femmes ivoiriennes. Un concours qui permit d’apprécier des textes de très belle facture. Le jury à l’unanimité a décerné le premier prix de ce concours au blogueur Max Tan pour son texte « humaine trinité, poème à la femme« .

Si l’annonce du résultat de ce concours venait clore la journée de célébration organisée par l’UNBCI, les membres n’ont pas pour autant chômé ce 8 mars. En effet la journée a commencé par une remise symbolique de don à la formation sanitaire urbaine Marié Thérèse Houphouët Boigny d’Adjamé 220 logements. Un lot de matériel et de produit d’entretien accompagné d’un tensiomètre ont été offert au directeur Cissé Abou et son équipe. Ce geste rendu possible grâce à l’appui de NSIA Assurance a été très apprécié. Dr Cissé a indiqué que le geste de l’UNBCI contribuera à préserver la santé des populations qui fréquentent le centre. Pour Moussa Bamba le président de l’union, il s’agit d’un geste modeste en souvenir de celles qui donnent la vie. Il a indiqué que l’UNBCI n’est qu’à son troisième mois d’existence et espère en grandissant poser des actes encore plus grands. L’UNBCI est certes jeune mais elle ne tarit pas de compétences et les jeunes bloggeuses de l’association l’ont de nouveau montré. En collaboration avec les membres de l’OFACI (Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire), les bloggeuses ont organisé un B to B autour du thème : femmes, leadership et médias sociaux.

Deux (2) communications ont été présentées aux participantes. La première portait sur « Femmes et leadership au sein des organisations » animée par les femmes de l’OFACI et la seconde « Organisations féminines et communication sur les médias sociaux » présentée par les formatrices TIC de l’UNBCI. Un échange 100% femme qui été instructif en témoigne les questions et contributions venant des participantes.


La Côte d’Ivoire passe en mode MASA ! (art et culture)

Abidjan, capitale de la culture africaine…pour une semaine
Abidjan, capitale de la culture africaine…pour une semaine

Le Marché des arts et du spectacle africain en abrégé MASA a ouvert ses portes ce week-end à Abidjan, la capitale économique ivoirienne. 37 pays d’Afrique et du monde participeront à la 9ème édition de cette rencontre consacré à l’art et à la culture.

Les scènes et les espaces d’exposition du MASA 2016 seront partagés par 2000 participants spécialisés dans plusieurs disciplines. Sculpture, danse, art et image numérique, production, théâtre ou encore métier de la scène vont attirer vers les espaces dédiés au marché visiteurs mais aussi et surtout potentiels acheteurs (300 diffuseurs internationaux) venus du monde entier. Cette 9ème édition promet d’être riche en couleur et en spectacles en témoigne le grand show d’ouverture offert aux festivaliers. Le concert « Akwaba » a réuni sur le podium du palais de la culture d’Abidjan-Treichville plusieurs gloires de la musique ivoirienne.

Antoinette Konan, Jean Baptiste Ziboti, Tiane, Monique Séka ou Aïcha Koné sont venus rappeler tour à tour que la Côte d’Ivoire qui est une terre de culture et de grands artistes veut promouvoir l’art africain à travers le MASA. C’est la raison laquelle le premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan à rappeler que « l’avenir de la culture du monde se joue sur les scènes d’Afrique » et le continent entend mettre les moyens pour la réussite de tel rassemblement. La Côte d’Ivoire le montre en finançant le MASA à hauteur de 60% du budget total, 15% par l’Organisation internationale de la francophonie et 25% par divers partenaires. Le Directeur général du MASA, le Pr Yacouba Konaté a « salué et remercié l’Etat ivoirien pour la bienveillance et la diligence avec laquelle le dossier du MASA a été traité ». Cette implication au plus haut niveau des autorités ivoiriennes sera l’une des clés de la réussite de cet évènement devenu une rencontre mondiale depuis 20 ans.

Des formations, des spectacles, des rencontres professionnelles et des cercles de réflexions artistiques meubleront cette 9è édition du MASA. Ces différentes activités seront réparties à Abidjan, Bouaké, Grand Bassam et Adzopé. Notons que le Marché des arts et du spectacle africain qui s’est ouvert ce 5 mars est prévu pour s’achever le 12 mars prochain.

SUY Kahofi


Affaire Yacou le Chinois : un crime d’Etat ?

Yacou le Chinois, un prisonnier pas comme les autres
Yacou le Chinois, un prisonnier pas comme les autres

Le tristement célèbre prisonnier et tortionnaire Coulibaly Yacouba alias Yacou le Chinois ou El Capo n’est plus. Il a été refroidi ce samedi 20 février lors d’une opération policière dont les images en disent long sur la violence.

Il était bien plus qu’un roi à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) et ceux qui ne l’ont jamais vu dans son élément ne le comprennent sans doute pas encore. Yacou le Chinois faisait la pluie et le beau temps dans l’une des prisons les plus importantes de la Côte d’ Ivoire. Lorsqu’il faisait son entrée à la MACA, les gardes lui vouaient un profond respect, un peu comme un officiel qui arrivait en visite. Sauf que Yacou le Chinois n’est pas un officiel mais bien un prisonnier. Son histoire est celle d’un braqueur et criminel de haut vol déjà condamné à 20 ans de prison. Il purge sa peine lorsque surviennent les évènements de la crise post-électorale. En lançant un assaut sur cette prison, les Forces pro-Ouattara lui permettent de recouvrer la liberté. D’ailleurs il va combattre à leur côté puis intégrer leur rang. Le prisonnier devient donc élément des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) où il obtient le grade de caporal. De cette courte époque de « loyaliste » on retiendra seulement son sobriquet El capo en référence à son grade. Mais l’uniforme ne semble pas être sa tasse de thé car quand bien même il le porte il va retomber dans le crime. Il est reconduit en cellule au terme d’un braquage avec mort d’homme. Cette fois ci il doit purger une peine de 20 ans ferme. Son emprisonnement devient très vite un exil doré. Toujours bien vêtu avec une table garnie au quotidien, il impose une nouvelle discipline au sein de la prison. Il interdit les viols et n’hésite pas à tabasser à mort ceux qui rouspètent. Il gérait à la limite la prison en y organisant un juteux trafic de drogue, de téléphones portables, d’arme à feu et de « location » des cellules aux prisonniers. Depuis sa cellule VIP du bâtiment C, Yacou décidait, moyennant paiement de qui devait occuper quelle cellule dans la prison. Au-delà, l’ancien caporal des FRCI organisait depuis sa cellule de nombreux vols et attaques de domiciles. Il dirigeait une mini-armée au sein de la prison connu sous l’appellation de Yacou Gnang. Tout Abidjan le savait, les journalistes le dénonçaient, les activistes en parlaient sur les réseaux sociaux…mais le régime Ouattara laissait faire !

Un collabo du régime Ouattara

Lorsqu’il devient le tortionnaire des prisonniers politiques pro-Gbagbo, de nombreux ivoiriens commencent à comprendre d’où lui venait son pouvoir. On voit en lui l’homme de main du régime Ouattara et particulièrement du ministre d’Etat Hamed Bakayoko. El Capo avait « carte blanche » pour brutaliser les prisonniers politiques. Ils étaient passé à tabac avec une rare violence. Les visages tuméfiés, les lésions aux organes génitaux et les longs séjours à l’hôpital du pénitencier pour différentes fractures sont la preuve de l’acharnement du chef de gang sur les détenus. Le contrôle de la MACA échappait totalement Gouvernement d’où l’affectation d’Amonkou Monsan en qualité de régisseur. Il remplaçait à ce poste Koné Hincléban vidé pour corruption ! Ses premières prises de décision vont clairement indiquer qu’il n’était pas en villégiature mais venu plutôt pour réaffirmer l’autorité du pouvoir d’Abidjan sur sa prison. Ayant eu vent de la fermeté du nouveau régisseur, Yacou le Chinois tente dans un premier temps de le corrompre. Il remet la somme de 4.000.000 f CFA à ses hommes de main pour acheter la conscience du nouveau patron afin de lui permettre de continuer de mener ses activités répréhensibles dans la prison. Amonkou Monsan refuse car il ne semble pas être intéressé par l’argent sale. Le nouveau régisseur va plus loin en demandant le transfèrement du demi-dieu de la MACA vers un autre pénitencier : le camp pénal de Bouaké. Depuis de longues semaines il résiste mais sent que sa parcelle de pouvoir se réduit car le régisseur veut se débarrasser de lui. Le clash entre Yacou le Chinois le patron officieux de la MACA et le régisseur était inévitable.

Opération policière ou assassinat ?

Impossible d’avoir deux capitaines dans un bateau. Du chef de gang et du régisseur quelqu’un devait céder. Force étant à l’autorité, c’est Amonkou Monsan qui finalement prendra le dessus. Les éléments des forces de sécurité ivoirienne (police, gendarmerie et gardes pénitenciers) ont lancé un assaut sur la prison avec pour objectif de déloger Yacou le Chinois ce 20 février. Les combats font rages et le chef de gang demande à se rendre autour de 11 h 30. Sa requête n’émeut personne et la fusillade va se poursuivre. Au final, 10 personnes sont tués dont un élément des forces de sécurité ivoirienne et plusieurs blessés. C’est la fin pour El Capo… Sa mort fait étrangement penser bien plus à une opération visant à se débarrasser de lui. En effet, le régime Ouattara a traîné pendant de longues années deux (2) boulets : le mercenaire Amadé Ouréni et Yacou le Chinois. Le premier cité était le maître incontesté des forêts de l’ouest ivoirien. Il avait exproprié de nombreux paysans et estimait que ces plantations étaient son butin de guerre. Face aux critiques de plus en plus sévères de la société civile et surtout des partenaires au développement, l’intouchable mercenaire burkinabé sera arrêté. Lorsque que les hommes de main du régime Ouattara deviennent encombrants, tout est fait pour les éliminer ! Yacou le Chinois ne servait plus à rien et ses maîtres n’en voulaient plus également. Il laisse une place très convoité par les survivants de son gang et par d’autres caïds en détention. L’administration pénitentiaire a du mourant à se faire car sans un maintien de son autorité, c’est une guerre de succession qui risque de se déclencher. Elle conduira à la naissance d’un nouveau Yacou le Chinois ou d’un retour à la cartellisation de la MACA comme par le passé.

SUY Kahofi


Procès Laurent Gbagbo, la presse ivoirienne en parle

Laurent Gbagbo et son dauphin dans le box des accusés
Laurent Gbagbo et son dauphin dans le box des accusés

Laurent GbagboCharles Blé Goudé, voici les deux noms les plus relayés ce jeudi par la presse ivoirienne et pour cause, c’est aujourd’hui que s’ouvre à La Haye le procès de l’ancien président ivoirien et du général de la rue indique Fraternité Matin. Pour Le Patriote, c’est le début de la fin, Laurent Gbagbo, l’ex-dictateur selon le confrère s’engage dans un marathon judiciaire où il risque au bas mot 30 ans de prison. Quant à Charles Blé Goudé l’agitateur, il va payer le prix fort puisse que Fatou Ben Souda affirme qu’elle détient les preuves des viols, vols, pillages et tueries du camp Gbagbo renchérit L’Expression. Et avant même que les juristes au Pays-Bas n’ouvrent le débat, le Gouvernement Ouattara a déjà poussé certains prévenus dans le trou ! Bruno Koné le porte-parole du Gouvernement ivoirien à la une de Nord-Sud Quotidien estime qu’il est « inacceptable que Blé Goudé plaide non coupable ». Trop de preuves l’assaillent mais pour Le Démocrate il faut laisser la CPI faire son travail afin que la vérité sur la crise post-électorale soit enfin sue ! Oui, la vérité sera sue car il s’agit du procès de l’Afrique libre contre un système néo-colonialiste qui s’ouvre à La Haye et dans cette parodie juridique dictée par l’occident, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont face à l’histoire note La Tribune Ivoirienne. C’est la raison pour laquelle La Nouvelle Nation met déjà en garde le bureau du procureur et la cours : la CPI joue aujourd’hui sa crédibilité ! Vous avez dit crédibilité ? Pour Le Quotidien d’Abidjan la CPI l’a perdu il y a bien longtemps. Les preuves farfelues de Fatou Ben Souda, Maître Emmanuel Altit entend les balayer tout net. L’avocat de Laurent Gbagbo affiche sa sérénité tout comme son client pour lequel un nombre important de militants et sympathisants sont déjà présents au Pays-Bas. Les hôtels sont tous pleins relaie Le Temps sur la base des informations transmises par son envoyé spécial. Aujourd’hui on se mobilise pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, demain certains ivoiriens le feront pour d’autres car Fatou Ben Souda n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Elle réclame Simone Gbagbo et prévient le camp Ouattara : « nous enquêterons sur les forces qui étaient opposées à Laurent Gbagbo » barre en page de couverture Soir Info. Cette mise en garde fait dire au quotidien L’Inter que Fatou Ben Souda entend aussi frapper dans le camp Ouattara.


Inquiétants SMS de mise en garde contre le terrorisme

D’où viennent réellement ces SMS ?
D’où viennent réellement ces SMS ?

Depuis les attentats de Ouagadougou, les Ivoiriens se sentent réellement sous la menace terroriste. Malgré les assurances des ministères de la défense et de la sécurité, la crainte se lit sur les visages dans un pays qui a connu dix ans de violence politico-militaire. Et ces dernières 24 heures n’ont pas arrangé les choses, en raison de SMS diffusés en masse, plaçant Abidjan dans le collimateur des djihadistes.

Les SMS de mise en garde contre une attaque terroriste imminente sur Dakar et Abidjan ont été à l’origine partagés sur les téléphones portables d’expatriés installés dans la capitale économique ivoirienne. Plusieurs sources employées par des consortiums internationaux ont confirmé ses SMS dont le contenu porte pour certains la mention « ambassade de France » ou « ambassade des Etats-Unis ». Le contenu du message est clair : il invite de façon express ses destinataires à éviter les lieux touristiques et de grand rassemblement, à ne fréquenter les hôtels d’Abidjan qu’en cas de nécessité et de faire preuve d’extrême prudence lors de leurs différents déplacements.

Ces SMS sont-ils fondés, quand bien même ils ont été confirmés par plusieurs sources ? Inquiets, les Ivoiriens se demandent s’il ne s’agit pas à nouveau de canulars concoctés par des esprits malins se plaisant à effrayer Monsieur Tout-le-monde. En effet, à plusieurs reprises ces SMS dits de source sûre se sont avérés être de simples pétards mouillés ! On se souvient entre autres d’histoires rocambolesques comme la mort de Jacques Chirac, le crash d’un aéronef à bord duquel se trouvait Nicolas Sarkozy, des cas d’Ebola cachés aux Ivoiriens ou de l’arrivée de djihadistes dans certaines villes de la Côte d’Ivoire… tout ceci par SMS, et chaque fois fruit de la rumeur.

SUY Kahofi


Nouveau gouvernement ivoirien : un petit club d’ami au sommet de l’Etat

L’économiste né va conduire de nouveau son pays dans les dépenses inutiles
L’économiste né va conduire de nouveau son pays dans les dépenses inutiles

Le nouveau gouvernement ivoirien s’est réuni pour la première fois ce 13 janvier 2016. Un premier conseil des ministres sans round d’observation comme pour dire qu’être ministre sous Alassane Ouattara n’est pas un moment de villégiature.

Il y a toujours de quoi rire quand on voit combien de fois les africains ont le chic pour se tailler le ridicule en tout temps. Depuis l’indépendance des pays africains jusqu’à ce jour, le gaspillage du denier public par tous les moyens semble être une priorité pour ceux qui sont choisis comme chef d’Etat. Ces présidents d’Afrique et leur petits clubs d’amis arrivent aux affaires non pas pour servir mais pour se servir et cela transparait dans les gouvernements aux effectifs pléthoriques auxquels nos pays sont hélas habitués. C’est le cas encore une fois en Côte d’Ivoire avec un Gouvernement de 36 personnes cooptées par un certain Alassane Ouattara que d’aucun affuble du titre pompeux d’économiste de classe international ! Visiblement dans sa conception de l’économie moderne, il n’y a pas de place pour les économies à réaliser sur le train de vie de l’Etat. Pendant que dans certains pays on se serre la ceinture pour éviter que les contribuables ne payent plus, en Côte d’Ivoire notre champion de l’économie, ancien cadre du FMI ferme les yeux sur cette tendance mondialement adopté par les pays sérieux pour donner de nouveau dans le gaspillage.

36 ministres c’est 36 salaires supérieurs à 8.000 euros, 36 berlines de luxe à entretenir (ce chiffre peut tripler !), 36 maisons de fonction avec personnel au frais du contribuable, 36 souches de bonds de carburant illimités, 36 abonnements téléphoniques et internet no limit ! 36 ministres c’est aussi 36 grilleurs d’arachides et potentiels « voleurs » en col blanc à qui personne ne viendra un seul jour demander des comptes. Car si dans ce pays on demandait des comptes, certains ministres que je vois d’ici ne seraient plus en fonction. En effet les conditions sont créées pour leur dire qu’ils appartiennent à un club d’amis qui a le libre choix de faire ce qu’il veut. La composition même du Gouvernement ivoirien le montre. Des ministères ont été créés ou scindé simplement pour faire de la place à un ami que le Président Alassane Ouattara n’a pas pu contenter lors de son premier mandat ou d’allier politique qu’on ne veut pas perdre. A titre d’exemple, le ministère de la justice est scindé en deux nouveaux ministères. Dans un même pays le garde des sceaux, ministre de la Justice qui hier s’occupait des droits de l’homme doit désormais s’en passer. Un nouveau ministère des droits de l’homme et des libertés publiques est créé ! Qu’est ce qui peut bien être du ressort de la justice, du droit et de la dignité humaine qui échappe à la notion de droit de l’homme ? L’économiste né qui dirige la Côte d’Ivoire n’a-t-il pas vu qu’il créait là une nouvelle dépense inutile ? Idem pour le doublon ministère de la construction et de l’urbanisme et ministère de l’habitat et du logement social ! Deux ministères crées pour les mêmes objectifs et qui vont engloutir les impôts durement payés des ivoiriens. On ne s’arrêterait pas en si bon chemin sans citer les ministères de la santé et de l’hygiène publique et celui de la salubrité urbaine et de l’assainissement. Peut-on être en charge de la santé et de l’hygiène publique sans faire de l’assainissement et lutter pour un meilleur cadre de vie des populations ?

C’est donc ça l’ivoirien nouveau selon Alassane Ouattara : on prend les mêmes et on recommence. Mes calculs sur le départ de certains ministres vomis par le peuple ont donc été faux comme pour la majorité des ivoiriens.

On prend donc les mêmes et surtout on crée les conditions de la continuité d’un système de gestion de la chose publique marqué sur le gaspillage, les copinages et la promotion du concept ethno-tribalique de RATTRAPAGE ETHNIQUE. En effet sur 39 ministres, 18 sont originaires du nord de la Côte d’Ivoire. C’était comme si les seules intelligences présentes dans ce pays ne sont visibles que dans le nord ou dans le clan familial du Président de la République. Certains ivoiriens ont cru voir un nouveau gouvernement, moi je continue de voir un petit club d’amis au sommet de l’Etat avec de nouveaux ministères crées pour contenter des copains et des copines !

SUY Kahofi


Alassane Ouattara acte 2 : que faut-il espérer ?

Alassane Ouattara lors de sa prestation de serment
Alassane Ouattara lors de sa prestation de serment

En Octobre 2015, la Côte d’Ivoire était l’épreuve d’une élection présidentielle apaisée. Après la crise post-électorale de 2010, certains observateurs craignaient que le pays ne puisse pas vaincre les vieux démons de la division. La veille de l’élection, de nombreux ivoiriens se sont rués vers les supermarchés pour dévaliser les rayons et faire des stocks de nourriture et autres provisions. Au finish il y a eu plus de peur que de mal, l’élection présidentielle s’est passée dans le calme. Aucun incident majeur n’a été signalé et sur toute l’étendue du territoire nationale les ivoiriens ont voté dans le calme et surtout la discipline. Sur 3.129.742 suffrages exprimés Alassane Ouattara a recueilli 2.618.229 voix. Il réalise ainsi un score de 83,66 %, supérieur à la majorité absolue requise soit 1.564.872 voix. Le candidat du RHDP est donc proclamer président de la République de Côte d’Ivoire dès le premier tour du scrutin. L’ancien (nouveau) président ivoirien ne se voile pas la face : les tâches qui l’attendent sont très importantes. Quelles sont les attentes des Ivoiriens pour ce second quinquennat d’Alassane Ouattara ? Son projet de modification de la Constitution Ivoirienne peut-il réellement se faire ? Je vous invite à écouter ma position sur ces deux questions dans cette édition d’Afrique 7 jours sur la Deutsch Welle.


Observateur et non gardien du processus électoral

Une mission d’observation ne désigne pas le vainqueur d’une élection
Une mission d’observation ne désigne pas le vainqueur d’une élection

A chaque scrutin, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO et les Organisations de la société civile déploient des observateurs. Leur arrivée est souvent saluer par de nombreux acteurs cependant leur rôle n’est pas réellement compris par une frange importante de la population.

Le premier cas rapporté dans l’histoire moderne de l’observation internationale des élections remonte à 1857. Une commission européenne formée par les représentants de l’Autriche, l’Angleterre, la France, la Prusse, la Russie et la Turquie ont observé les élections générales tenues dans les territoires controversés de la Moldavie et de la Wallachie. Depuis cette date, des pays indépendants, souverains et détenteurs de tous les droits sur leurs processus électoraux acceptent d’inviter d’autres institutions pour réaliser ce monitoring démocratique.

Les observateurs sont généralement vêtus de la chasuble de l’organisation ou de l’institution qu’ils représentent. Ils écument en une journée de nombreux bureaux et centres de vote à la recherche d’informations sur le scrutin. Contrairement aux idées reçues, les observateurs ne sont pas les chiens de garde du scrutin ou des donneurs de leçon venus superviser l’action de la Commission Electorale Indépendante (CEI). D’ailleurs, pour montrer que les observateurs ne sont en rien au-dessus de cette institution, c’est elle qui leur délivre leurs accréditations. Dans les faits, l’observateur comme son nom l’indique « observe le scrutin » et selon le baromètre fixé par son organisation émet des avis ou rapports. « La présence d’observateurs internationaux des élections, à l’invitation d’Etats souverains, peut faire toute la différence en ce sens qu’elle permet d’assurer que les élections fassent réellement avancer le processus démocratique » indique Kofi Annan, l’ancien secrétaire général des Nations Unies. L’observation électorale est donc une manière pour un pays de dire haut et fort (et preuves à l’appui) qu’il est porteur et promoteur de valeurs démocratiques. Ces preuves sont fournies par des missions d’observation internationales ou celles qui sont suscitées au plan national par les OSC.

Les missions d’observation ne désignent pas le vainqueur d’une élection. Elles établissent des normes qui selon elles doivent être respectées pour qualifier le scrutin de démocratique, transparent et apaisé. Par exemple, une mission d’observation peut tabler sur les violences électorales, l’accès aux différents lieux de vote, la fiabilité dans le transfert des résultats, la disponibilité du matériel électoral, l’expérimentation de la biométrie, le respect du code électoral… Grâce à un baromètre de notation propre à chaque mission, elles décident au final de dire si oui ou non l’élection fut transparente. Pour arriver à juger un scrutin, la mission d’observation doit incarner certaines valeurs : neutralité, impartialité et transparence. Ce sont ces valeurs qui ont présidé au choix des observateurs de PEACE-Côte d’Ivoire. La Plateforme des organisations de la société civile pour des élections apaisées, crédibles et équitables en Côte d’Ivoire (PEACE-CI) va déployer ce 25 octobre 2000 observateurs sur toute l’entendue du territoire national ivoirien. Selon Fofana Mamadou coordonnateur du projet « Baromètre des élections crédibles et apaisées en 2015 », les observateurs de PEACE-Côte d’Ivoire jouissent d’une crédibilité avérée. « Ils n’appartiennent à aucun parti politique et ont été formé pour faire remontrer vers la ESR (Electoral Situation Room) des informations crédibles et fondées » nous explique Fofana Mamadou. Deux méthodes d’observation sont généralement utilisées dans les processus électoraux. La première consiste à observer le scrutin et à produire un rapport en fin de mission. L’autre approche consiste à observer le scrutin en temps réel et à faire automatiquement des recommandations aux acteurs engagés pour le parfaire. C’est cette deuxième méthode qu’a choisi PEACE-Côte d’Ivoire pour mieux impacter le scrutin de dimanche.

SUY Kahofi


PEACE-CI et OSIWA tweetent pour des élections apaisées

Le bloggeur doit être un acteur de paix
Le bloggeur doit être un acteur de paix

La Plateforme des organisations de la société civile pour des élections apaisées, crédibles et équitables en Côte d’Ivoire (PEACE-CI) et son partenaire OSIWA (open society initiative for West Africa) ont organisé ce 21 octobre un tweet-up autour du thème « l’engagement du citoyen web 2.0 en période électoral : cas de la Côte d’Ivoire ».

Le thème du tweet-up a été décortiqué par Fernand Dedeh journaliste-blogueur, ancien chef du service sport de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI). Les deux (2) heures de débat ont permis de discuter de l’apport et des limites de l’usage des réseaux sociaux en période électorale. Dans le vocabulaire du web, un tweet-up est un rassemblement d’utilisateurs du réseau social Twitter (twitterers). Organisé à ses débuts en ligne (rendez-vous virtuel), il est de plus en plus un rendez-vous « en réel » où l’évènement est retransmis en direct via les réseaux sociaux. Au cours de son exposé liminaire, le conférencier est revenu longuement sur l’univers des réseaux sociaux et le développement du blogging en Côte d’Ivoire. L’exposé a clairement montré la force d’internet dans la diffusion de l’information et le caractère interactif de cette plateforme.

Internet peut contribuer à la promotion de l’information en période électorale cependant il peut aussi créer des situations de tension si l’information est mal donnée. Rumeurs et fausses informations peuvent être véhiculées d’où un minimum d’éthique dans le traitement de l’information. Les bloggeurs ont donc été invités à être fidèles aux faits et surtout à s’informer sur les textes qui régissent le processus électoral. L’organisation de la CEI, le code électoral, les dispositions sécuritaires dans les bureaux sont autant de point que le bloggeur doit connaitre pour mieux rendre compte de l’actualité du processus électoral et du vote. L’activité de blogging étant du ressort du traitement de l’information, le bloggeur doit clairement comprendre qu’en cette période électorale il doit être un acteur du vivre ensemble à travers ses écrits. Pour y arriver, il doit comprendre le processus électoral, être conscient de sa responsabilité étique et social et avoir un minimum de bon sens dans le traitement de l’information avant sa mise en ligne. « Que personne ne puisse douter des écrits du bloggeur » a conclu Fernand Dedeh. Notons que le tweet-up a été retransmis par deux radios de proximité d’Abidjan à savoir Radio Arc-en-ciel et Radio Yopougon.

Suy Kahofi


Tout pour comprendre la Situation Room

La Situation Room pour aider à des élections apaisées
La Situation Room pour aider à des élections apaisées

Le partenariat entre le WANEP-CI et OSIWA se matérialise à travers un projet intitulé : « Baromètre des élections crédibles et apaisées en Côte d’Ivoire en 2015 ». Ce projet comporte une innovation de taille, il s’agit de la mise sur pied de la première ESR (Electoral Situation Room) dans le pays lors d’une élection.

Les organisations de la société civile sont dans le bain du processus électoral depuis plusieurs mois. Elles multiplient les initiatives de formation et de sensibilisation citoyenne pour contribuer à des élections crédibles et sans violences. Le WANEP, le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix section Côte d’Ivoire n’est pas en reste. Grâce à l’appui de la Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), l’organisation continue d’exécuter sa feuille de route concernant le projet « Baromètre des élections crédibles et apaisées en Côte d’Ivoire en 2015« . Après la mise en place de la Plateforme des organisations de la société civile pour des élections apaisées crédibles et équitables en Côte d’Ivoire (PEACE-CI), le WANEP a effectué le monitoring de l’enrôlement des électeurs. S’en suivent le monitoring des médias (conduit avec l’OLPED), la formation des observateurs et la mise en place de la Situation Room le 24 octobre 2015 à l’Hôtel Tiama (Abidjan-Plateau). Il s’agit d’un quartier général de centralisation des données électorales collectées par les équipes terrain de PEACE-CI. Ces équipes sont composées de 2 000 observateurs qui doivent rendre compte en temps réel du processus électoral. Trois chambres vont composer la Situation Room : la chambre technique, la chambre intermédiaire et la chambre de décision.

La chambre technique est composée d’informaticiens professionnels (opérateurs) qui auront la responsabilité de saisir les données qui seront acheminées par les observateurs. Ils bénéficieront d’un plateau technique composé d’ordinateurs et de logiciels dédiés à la gestion d’une ESR. Les données seront ensuite transmises à la chambre intermédiaire composée d’analystes expérimentés dans des domaines très variés : genre, communication, politique… Ces analystes seront appuyés dans leur action par huit responsables d’organisation de la société civile (OSC). Selon Fofana Mamadou, coordonnateur du projet « les 8 responsables d’OSC ont été choisis pour leur excellente maîtrise du processus électoral depuis 2010 et leur connaissance du mécanisme des élections en Côte d’Ivoire ». Les informations consolidées par les opérateurs seront donc analysées par la chambre intermédiaire en temps réel et au cas par cas.

A titre d’exemple, sur le terrain « les observateurs peuvent noter l’absence de stickers dans un bureau. La chambre intermédiaire va donc formuler des recommandations afin que la Situation Room puisse informer les acteurs en charge de corriger ce dysfonctionnement » nous explique Fofana Mamadou. Pour chacune des situations, des recommandations seront faites à la dernière chambre. Il s’agit de la chambre de décision où siègent sept personnalités choisies sur la base de critères rigoureux. Elles sont reconnues pour leur intégrité morale, font l’unanimité auprès des acteurs du processus et leurs propositions ne peuvent être contestées parce que crédibles. La chambre de décision pourra transmettre aux acteurs engagés dans le processus électoral les propositions et recommandations en temps réel pour en assurer la bonne marche. Il est important de noter que les informations collectées sur le terrain par les observateurs depuis les différentes localités seront stockées sur une plateforme en ligne.

SUY Kahofi


L’Afrique connectée se donne rendez-vous à Abidjan

Les membres du comité scientifique lors de la conférence de presse
Les membres du comité scientifique lors de la conférence de presse

Après une première édition qui aura mobilisé plus de 5 000 participants, Mandingo et la RTI remettent le couvert avec la seconde édition de l’Africa Web Festival. Une rencontre du numérique qui enregistre plusieurs innovations pour l’année 2015.

Les membres du comité scientifique et ceux du comité d’organisation de l’Africa Web Festival ont animé ce 25 septembre une conférence de presse à l’Hôtel Palm Club Abidjan-Cocody. L’objectif de la rencontre avec les acteurs des médias était de présenter l’évènement prévu les 3, 4 et 5 décembre prochain à Abidjan. Après une première édition qui se voulait exploratoire, l’Africa Web Festival consacre en 2015 sa volonté d’être une rencontre qui se pérennise. Cette logique s’inscrit dans la vision première de Mariam Sy Diawara, fondatrice du festival. Selon Sacko Hamed, conseiller du ministre des TIC et président du comité scientifique, « la deuxième édition du festival numérique africain se tiendra autour du thème : l’énergie, les villes et les transports au service de l’Afrique ». C’est donc autour de ce thème qui cadre réellement avec les besoins de développement du continent que vont se greffer les activités du festival. Panels, expositions, concours de développement d’application et réalisation audiovisuelle seront au cœur du festival. Aussi le président du jury Samba Koné a invité les jeunes à produire des applications et contenus en lien avec le thème de l’année 2015. Il a aussi indiqué que le festival sera un tremplin de la créativité au-delà du thème retenu.

Au compteur des innovations, l’Africa Web Festival 2015 permettra d’avancer dans la réflexion autour de l’implantation de la Maison du numérique en Afrique. Ce projet comprendra entre autres une école permanente, innovante et adaptée à la formation des jeunes qui produira des entrepreneurs qualifiés et les accompagnera dans le circuit du travail. La Maison du numérique c’est aussi un Institut de recherche sur l’économie du savoir et la société du numérique en Afrique. L’Africa Web Festival 2015 est donc lancé et il sera le rendez-vous de la réflexion sur le numérique et son impact sur le développement socio-économique de l’Afrique. Alfred Dan Moussa le président du comité d’organisation a donc invité tous les acteurs, les blogueurs, les professionnels des médias, les entrepreneurs web et chaque citoyen à s’approprier l’événement afin qu’il soit une réussite.

SUY Kahofi


L’ambassadeur ivoirien aux Nations unies chassé !

Bafétigué Ouattara pourra aisément poursuivre ses petits vols auprès de son mentor
Bafétigué Ouattara pourra aisément poursuivre ses petits vols auprès de son mentor

La gabegie, le vol institutionnel, les délits d’initiés, le racket et la fraude érigés en modèle de gouvernance par Alassane Ouattara ne finiront jamais de ternir l’image de la Côte d’Ivoire. A force de couver les malversations de ses proches, le numéro un ivoirien ne fait que conduire la Côte d’Ivoire de scandale en scandale.

Coup dur pour la diplomatie ivoirienne à quelques semaines de la présidentielle dans le pays. Bafétigué Ouattara l’ambassadeur ivoirien a été vidé de l’ONU et sommé de quitter le territoire américain dans les plus brefs délais. Ce dernier ne devra plus être au pays d’Obama au moment de la prochaine Assemblée générale prévue du 12 au 17 septembre prochain. De mémoire d’Ivoirien jamais la Côte d’Ivoire n’a été autant humiliée aux Nations unies depuis son accession à son indépendance. Bafétigué Ouattara l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au sein de l’institution est désormais persona non grata à la maison de verre de New York.

L’affaire refait surface et fait la Une du quotidien ivoirien Le Nouveau courrier dans son édition du 7 septembre. Selon un rapport d’enquête du 20 août 2014, une enquête diligentée par la division des investigations du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l’ONU le diplomate s’est rendu coupable de racket, d’extorsion de fonds et de corruption. Les faits qui lui sont reprochés remontent à l’époque où la Côte d’Ivoire devait fournir des éléments pour les contingents des casques bleus à Haïti. Bafétigué Ouattara va installer une grosse machine de racket et soutirer plusieurs milliers de dollars aux éléments ivoiriens qui souhaitaient intégrer les troupes onusiennes au nom de la Côte d’Ivoire. Le plus grave dans l’affaire, c’est que les autorités ivoiriennes ont tout fait pour couvrir ce diplomate véreux, alors que les preuves matérielles de son forfait ont été présentées. Comme pour montrer tout son mépris envers BSCI et à travers lui l’ONU, le régime Ouattara va nommer Bafétigué Ouattara comme son représentant permanent en dépit de ce scandale de corruption. Cette décision est intervenue après le limogeage du titulaire du poste, Youssoufou Bamba, qui a payé pour sa trop grande honnêteté et son manque de soutien au culte de la corruption.

Voici un nouveau scandale qui vient faire mentir Alassane Ouattara qui s’est toujours présenté comme un promoteur et défenseur de la bonne gouvernance. Comment peut-on être apôtre du respect de la chose publique et s’entourer de petits voleurs qui en rien n’honorent la Côte d’Ivoire ? Les mensonges au peuple ivoirien pendant cinq ans sont en train de céder la place à la place à la vérité. Alassane Ouattara a été restera toujours le chef de fil d’un régime composé d’hommes et de femmes de peu de foi qui se servent au lieu de servir la Côte d’Ivoire.

SUY Kahofi


Cinq ans d’insécurité « résiduelle » pour un mandat présidentiel

Le Ministre des milles et une menace s’est encore signalé
Le ministre des « mille et une menaces » s’est encore signalé

Après avoir nommé des anciens seigneurs de guerre comme barons de son armée, Alassane Ouattara croyait sans doute pouvoir maintenir un climat sécuritaire acceptable par la terreur et les brimades. Cinq ans après sa prise de fonction, l’insécurité est toujours d’actualité.

Il n’y a que Paul Koffi Koffi et Hamed Bakayoko en Côte d’Ivoire pour se convaincre que tout va bien au plan sécuritaire. Depuis une semaine environ, les messieurs « défense » et « sécurité » d’Alassane Ouattara prêchent de ville en ville et de quartier en quartier dans l’espoir de rassurer la population à la veille des élections. Depuis cinq années, les Ivoiriens sont confrontés au fléau de l’insécurité. Selon les autorités, l’indice de sécurité est passé de 3,8 en 2012 à 1,2 aujourd’hui. Mais des indices sécuritaires, gracieusement pondus par n’importe quelle agence téléguidée reflètent-ils réellement la vérité du terrain ? Entre les mathématiques et la réalité, la différence est de taille. Le ton chaque fois rassurant de Paul Koffi Koffi et Hamed Bakayoko fait partie d’une stratégie de communication déjà connue. On menace à tout va…. et au final rien ne change !

Depuis la prise de fonction d’Alassane Ouattara et pour détourner le regard des Ivoiriens de la réalité sécuritaire, les ministères de l’Intérieur et de la Défense ont vite fait de camoufler leur incompétence sous le vocable pompeux de « situation d’insécurité résiduelle ». Voici 5 ans que ces problèmes résiduels n’ont pas encore trouvé de solution. Bien au contraire, ils perdurent sous des formes vicieuses qui ne rassurent pas les populations. Après une traque aux opposants déguisée en répression de tentative de coup d’Etat et d’attaques en provenance du Ghana et du Liberia, l’appareil sécuritaire du régime Ouattara va très vite montrer ses limites. Les Ivoiriens ont d’abord vécu sous le règne de la colère de certains supplétifs pro-Ouattara qui se sachant peu qualifiés pour intégrer l’armée ont multiplié les braquages dans la ville d’Abidjan. Au vu et au su de tous, ces derniers ont pillé des domiciles et arraché à d’honnêtes citoyens en plein jour leurs véhicules. Face à la colère des partenaires au développement, le pouvoir visiblement gêné par ce colis dérangeant va pêcher quelques brebis galeuses et organiser un semblant de nettoyage pour rassurer l’opinion. Mais c’était mal connaître ces rebelles déguisés en sauveurs qui vont trouver une autre activité criminelle. Ils investissent les routes et les pistes des campagnes pour désormais sévir en tant que coupeurs de route. Des voyageurs, des opérateurs économiques et même des cadres vont se faire dépouiller pour les plus chanceux. Les autres ont été arrachés à l’affection de leurs proches. S’en suivra l’épopée des braqueurs aux taxis et ceux spécialisés dans le vol des ordinateurs portables habilement déguisés en agents de la police en patrouille. Des commençantes vont se faire soulager de leur bourse quand des étudiants et travailleurs dans les rues obscures de la capitale vont perdre leurs outils de travail. Loin de s’arrêter, l’insécurité va trouver très rapidement de nouveaux promoteurs. Ceux-là plus jeunes, donnent toujours du fil à retordre aux unités de répression du crime y compris le CCDO. Les microbes dont les premiers gangs se signalent à Abobo (Marley, Warrior et Boribana) vont se mettre à voler, taillader et tuer impunément. En dépit des appels de la société civile, le gouvernement va minimiser le fléau jusqu’à ce qu’il contamine d’autres communes. Il ne se passe plus une seule semaine sans que ces enfants tueurs ne se signalent ! Ni la création d’une unité antimicrobes, ni les opérations « Baygon » encore moins décontamination n’ont porté de fruits. Braqueurs, coupeurs de route et microbes sont toujours là ! La situation d’insécurité résiduelle est aujourd’hui une situation d’insécurité permanente avec son lot de morts et de blessés.

Cinq ans de galère sécuritaire qui persiste avec l’échec de la démobilisation et du désarmement. En pleine année électorale, Alassane Ouattara laisse dans la nature 20.000 de ses ex-combattants potentiellement armés. Une menace sur tout le processus électoral et un vivier pour les groupes terroristes qui se signalent aux portes de la Côte d’Ivoire. Paul Koffi Koffi, Hamed Bakayoko et leurs suites respectives sont plus prêcheurs d’un discours politique que porteurs de solutions concrètes. Que peut bien apporter Alassane Ouattara aux Ivoiriens livrés à eux-mêmes. Les discours politiques, les menaces vaines et les arrestations arbitraires ont encore une fois montré leurs limites. Aujourd’hui, pour trouver le loisir d’attaquer encore d’autres Ivoiriens, on fait croire aux faibles d’esprit que des rumeurs sont fabriquées pour déstabiliser la Côte d’Ivoire et troubler leur quiétude. Une chose est sûre, c’est que chaque Ivoirien sait que les victimes des microbes ne sont pas des rumeurs.

« Tous ceux qui y croient, qui incitent, qui propagent, qui même financent des opérations pour qu’il y ait des crimes crapuleux pour créer un environnement pour qu’on dise qu’en Côte d’Ivoire il y a l’insécurité généralisée, il y a la peur de ceci, la peur de cela, on ne peut pas aller voter. Ils perdent leur temps », menace de nouveau Hamed Bakayoko.

Monsieur le Ministre d’Etat, vos ennemis ne sont pas les citoyens qui ont peur. Ceux qui commettent les crimes sont connus. Ce que nous attendons de vous et de vos hommes, c’est la neutralisation des criminels. Dans ce jeu de qui monopolise la violence, le gouvernement Ouattara menace et les bandits agissent !

SUY Kahofi


Des jeunes Ivoiriens initiés à la prévention des conflits

Sophie Konaté invite les jeunes à renoncer à la violence
Sophie Konaté invite les jeunes à renoncer à la violence

Venus des 4 coins de la Côte d’Ivoire, 35 jeunes des partis politiques et de la société civile ont pris part du 12 au 14 août 2015 à la première phase d’un projet sur le leadership et la prévention des conflits. Il s’agit d’une initiative de l’ONG ESD (Centre ouest-africain d’éducation pour une société durable).

Le projet « leadership des jeunes dans la prévention des conflits » est un vaste programme de transformation de la jeunesse impulsé par l’ESD en partenariat avec l’American Jewish World Service. Dans le cadre de l’exécution de ce programme, les jeunes acteurs de la société civile et des partis politiques participent à un premier séminaire de formation sur le thème :  » Le leadership transformationnel dans la conduite du changement social« . Selon Akilass Yao, directeur des programmes et de la communication de l’ONG ESD, ce premier séminaire se veut un rendez-vous « pour donner aux jeunes les outils afin de prévenir les conflits ». Cela est indispensable dans la mesure où la Côte d’Ivoire est engagée dans un processus électoral et aspire au changement de sa jeunesse. Dans un passé récent, les jeunes ont pris part à la crise post-électorale en tant qu’acteurs. Discours de haine, casses, vols et viols ont été pendant ces longs mois leur quotidien. Si la Côte d’Ivoire aspire à une jeunesse transformée qui peut influencer positivement le processus électoral, « il est impératif d’inculquer aux jeunes des valeurs de paix et de démocratie », le responsable du projet Konan Arsène en est convaincu. Les jeunes doivent apprendre à se parler et à échanger pour ensemble juguler les conflits et surtout apprendre à les prévenir. Magloire N’dehi, coordonnateur Afrique de l’Ouest de l’ONG ESD, estime que ce dialogue pourra contribuer sur le long terme à la naissance d’une nouvelle classe de leaders en Côte d’Ivoire. Pour y arriver, les jeunes doivent renoncer à la violence et utiliser leur leadership de façon positive. « Dire que les jeunes sont manipulés est souvent l’argument qu’ils brandissent. Mais ils doivent comprendre qu’ils ont aussi une responsabilité pour chaque acte qu’ils posent. Recevoir de l’argent pour casser ou s’attaquer aux autres ne change pas positivement leurs vies » indique Sophie Konaté chargée des programmes de la Fondation Friedrich Naumann. Alors, autant renoncer à la violence pour bâtir une Côte d’Ivoire nouvelle. Notons que le projet « leadership des jeunes dans la prévention des conflits » est une initiative qui reçoit l’appui de la CNDH-CI, le RAIDH, le WANEP et la Fondation Friedrich Naumann.

SUY Kahofi


L’incomprise Akôbo poussière !

La Côte d’Ivoire a toujours eu cette chance d’être une terre de créativité artistique, un pays où les mouvements musicaux naissent chaque jour avec des fortunes diverses. Certains de ces rythmes musicaux naissent, créent le buzz et disparaissent, d’autres résistent à l’érosion du temps. 

Ce fut le cas du zouglou il y a quelques années, et malgré les commentaires il continue de faire danser de nombreux Ivoiriens. D’autres rythmes musicaux créent le buzz, mais sont vite associés à la perversion. Ce fut le cas du mapouka dérivé du makpaka du sud de la Côte d’Ivoire. Cette danse qui n’est réservée qu’aux femmes et aux hommes ayant l’art de faire bouger leur bassin est devenue le temps d’un succès du groupe Nigui Saff K-Dance une danse au cœur de toutes les dérives.

Déviée sur le champ de la perversion, elle a débouché sur le mapouka dédja : dans des boîtes et clubs privés des jeunes filles l’exécutaient en tenue d’Eve ! Les tubes les plus célèbres ont même été utilisés pour accompagner des vidéos X d’artistes porno du dimanche. Ces sexes-tapes tournés dans des douches ou des salons avec une simple caméra ont commencé à se vendre dans les rues d’Abidjan. Il a fallu une campagne des figures de proue du mapouka pour que l’on puisse de nouveau voir cette danse comme un héritage traditionnel. Nombreux sont ceux qui firent alors le pèlerinage vers la cité de Nigui Saff pour redécouvrir l’essence de la danse.

Après le mapouka, c’est autour d’une nouvelle danse d’être sur la sellette. Il s’agit de l’Akôbo poussière, un rythme musical et une danse qui selon ses créateurs est issue du comportement de la poule. Dj Jojo et Dj Cokelet pour ce qui est de la danse d’origine ne font qu’imiter une poule qui se débarbouille dans le sable (poussière). D’ailleurs en tout début de leur tube ils le disent. « La poule pond ses œufs dans la poussière, ses petits viennent au monde dans la poussière, la poule se lave dans la poussière, lorsqu’elle se secoue les plumes… c’est encore plein de poussière ! » Pour les adeptes de la musique traditionnelle du centre de la Côte d’Ivoire, les pas du Akôbo poussière ne sont pas aussi éloignés de l’adjoss ou du blomé. La danse est tout simplement plus rythmée ! Mais comme en Côte d’Ivoire certains crochus aiment tout ramener aux affaires de nudité et de perversion, la danse est passée des jeux de jambes et de reins… aux fesses.

Les choses se gâtent encore plus lorsque certaines aventurières déguisées en artistes se saisissent du rythme musical. On se couche, on écarte les jambes, on remonte les bouts de pagne et les jupes déjà transparentes pour au final miner l’acte sexuel. Entre la danse d’origine et celle exécutée par certains artistes, la différence est de taille. Comme hier le mapouka, l’Akôbo poussière est déjà victime de son succès avec des pseudo activistes grognons sur les réseaux sociaux qui s’aventurent à demander une pétition contre la danse. C’est un raccourci un peu trop facile, car la logique aurait voulu que ceux qui demandent la censure de l’Akôbo poussière aident plutôt à faire éclater la vérité sur l’origine de la danse.

Qu’on le veuille ou non, ces rythmes musicaux font partie du patrimoine culturel de la Côte d’Ivoire et le seul mérite serait d’en préserver l’essence première. Ceux qui hier ont craché sur le mapouka ont vite fait d’oublier leur venin lorsqu’à Sun City le groupe Nigui Saff K-Dance, arborant le drapeau de la nation ivoirienne, est allé chercher le trophée Kora du meilleur groupe traditionnel africain… Avant de nous aventurer dans les invectives inutiles, tâchons de comprendre l’histoire musicale de notre pays.

SUY Kahofi


La Côte d’Ivoire, une mine de djihadistes à ciel ouvert !

Les fanatiques enturbannés lorgnent sérieusement sur la Côte d’Ivoire
Les fanatiques enturbannés lorgnent sérieusement sur la Côte d’Ivoire

Les attaques terroristes au Mali n’ont plus cet écho de lointaines opérations suicides menées par des fanatiques enturbannés. Les bruits de bottes et de mitraillettes, ceux des djihadistes opérant dans le sud du Mali – à seulement 20 km de la frontière ivoirienne – ont fini par semer la peur dans le cœur des Ivoiriens. Cette peur est encore plus grande dans la mesure où l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a adopté il y à peine 2 semaines une loi antiterroriste. Il n’y a jamais de fumée sans feu et si le pays s’est doté d’une loi, c’est bien parce que la menace terroriste n’a jamais été aussi proche. A cela s’ajoutent depuis plus d’un mois des titres de la presse ivoirienne qui sont pour certains de nature à effrayer. Le plus lu et relu est : « Les djihadistes aux portes de la Côte d’Ivoire ». Malgré ce ton alarmiste des canards ivoiriens, le gouvernement a réagi bien tardivement contrairement au Burkina Faso. Si au pays des  » hommes intègres « , des agents des forces de l’ordre ont été déployés très vite dans le Sud après la première attaque, la Côte d’Ivoire aura pris le temps de faire traîner l’affaire avant de lever le petit doigt.

C’est seulement ce 29 juin que par voie d’agence, le porte-parole du gouvernement a annoncé l’envoi d’unités dans le Nord. Geste d’un gouvernement amusé par le terrorisme ou incapacité à répondre à une menace sérieuse ? Et qu’est-ce qui peut permettre à un Ivoirien déjà habitué aux petits et gros mensonges de son gouvernement à croire en cette sortie médiatique ? Effet d’annonce pour plaire et rassurer ou sérieuses dispositions pour protéger le pays ? Qu’est-ce qui prouve que l’armée ivoirienne est capable de faire face à une attaque terroriste ? Rien ! Car voici plus de quatre ans que cette armée « se cherche » minée par des querelles entre ex-com zone et une indiscipline jamais observée dans les rangs de l’armée. Chacun se prend facilement pour un roitelet à la kalachnikov facile pour avoir maladroitement vidé un chargeur dans sa marche vers Abidjan. Le comble, c’est que les autorités ivoiriennes reconnaissent elles-mêmes que ce pays est une potentielle mine à ciel ouvert pour un recrutement.

Après les nombreuses promesses que les occupants de l’Hôtel du Golf leur ont fait miroiter, 10 000 ex-combattants (potentiellement armés) sont toujours dans la nature ! Quelque 10 000 personnes sans emploi, sans revenu, sans assurance d’insertion socioprofessionnelle… voici le cadeau du gouvernement Ouattara et de ses nombreuses agences aux Ivoiriens. Du pain béni pour les gourous de l’islamisme radical en Afrique de l’Ouest déjà spécialisés dans l’endoctrinement. Le plus important n’était donc pas de se féliciter à tout va d’avoir pu réinsérer 55 000 ex-combattant. La question était plutôt de savoir comment ne pas faire des 10 000 autres restants des outils de déstabilisation de la Côte d’Ivoire ? A cette question le gouvernement trouvera sans doute une réponse en espérant qu’elle n’arrivera pas trop tard.

SUY Kahofi


Passage au numérique : la transition ivoirienne reportée !

Une meilleure qualité sonore et visuelle des télévisions ivoiriennes ? Ce n’est pas encore pour demain.

Nous sommes le 17 juin 2015 et rien n’a changé sur les écrans de télévision en Côte d’Ivoire. Malgré les promesses du Gouvernement et de la Commission en charge du projet, le pays n’a pas basculé vers la TNT. Les Ivoiriens devront encore patienter avant d’assister comme ils le souhaitent à la libéralisation de leur espace audio-visuel, à une meilleure qualité de son et d’images pour la télévision.

Un report sans incidence, vraiment ?

Ce quasi échec après les assurances du Gouvernement, Bruno Nabané Koné le présente désormais comme un report sans incidence. Le ministre ivoirien en Charge du porte-feuille de la poste et TIC estime tout de même que ce report « n’a pas de risque sur le chronogramme que la Côte d’Ivoire s’est fixée ». On parle désormais de quelques semaines de plus…

Quelques semaines qui ont un goût assez étrange puisse qu’elles s’étendent « de maintenant jusqu’en 2020″ ! Les ambitions de la Côte d’Ivoire pour le passage au numérique ont été revues et corrigées le temps d’un tour de cadran avec une mention politiquement correcte : « Le pays n’est pas concerné par la date buttoir du 17 juin 2015″.

Un passage au numérique coûteux pour le contribuable

Qu’à cela ne tienne, les propos rassurant du Ministre des TIC laisse l’Ivoirien lambda perplexe car la transition numérique est avant tout une question d’argent et surtout d’argent du contribuable. Le passage au numérique va coûter près de 58 milliards FCFA, dont 32 milliards pour les infrastructures et un peu plus de 25 milliards FCFA pour le coût social. Des sous qui sont bien disponibles et dont une partie a déjà servi à l’achat des équipements techniques… mais alors pourquoi ce report incertain vers 2017 ?

Le Gouvernement par la voix de son porte-parole annonce que le matériel mettra plus de temps à arriver à Abidjan en raison de son transport par bateau, une alternative plus lente mais moins couteûse pour un pays émergent comme la Côte d’Ivoire ! Les équipements seront livrés à Abidjan fin juin 2015 (espérons-le) et d’ici le tout numérique pour tous les ivoiriens, la nouvelle stratégie du Gouvernement prévoit un projet pilote à Abidjan et dans ses environs pour 1 000 foyers en guide de test grandeur nature.

SUY Kahofi


Abidjan sous les eaux : l’Etat travaillera pour vous… à titre posthume !

Il y a un an la pluie emportait vies et biens à Abidjan
Il y a un an la pluie emportait vies et biens à Abidjan

Il est vrai que le réchauffement climatique a considérablement modifié les saisons mais chaque ivoirien sait au moins quand débute et s’achève la grande saison des pluies en Côte d’Ivoire. Si nous prenons pour parole d’évangile les dires des experts de la météo, nous sommes en pleine saison des pluies, la grande pour être précis. La preuve, il pleut sur Abidjan sans relâche et chacun de nous voit ses activités perturbées. Si cette pluie est la bienvenue pour garantir aux braves paysans de belles récoltes, il est à noter que depuis quelques années, la flotte qui s’abat sur la capitale ivoirienne est synonyme de gros dégâts…tous les Ivoiriens le savent et le Gouvernement encore plus ! Mais jusque-là l’équipe du premier ministre Duncan ne semble pas réellement s’inquiéter du sort des abidjanais.

En effet jusqu’à ce jour, le plan ORSEC n’a pas encore été activé. Pire les travaux d’assainissement devant préparer l’arrivée des grosses pluies n’ont pas été réalisés. Les caniveaux et les buses sont toujours bouchés et la moindre pluie entraine automatiquement des inondations dans de nombreux quartiers. Les voies deviennent impraticables même dans le quartier présidentiel. De quoi se demander quel est le nouvel itinéraire que le Chef de l’Etat emprunte pour se rendre à son domicile en venant du Plateau ? Certainement le troisième pont bien au sec pendant que les ivoiriens ne dorment plus que d’un œil. Ces inondations localisées qui perturbent la circulation et empêchent les populations de vaquer à leurs occupations n’ont pas encore fait officiellement de victimes…Dieu merci crieront les croyants…mais pendant combien de temps ? A voir le silence du Gouvernement, on se demande bien si l’option du médecin après la mort ne sera pas encore d’actualité. Pour mémoire, il y a juste un an que les pluies diluviennes sont venues chambouler tous les pronostics. Les statistiques de quartiers huppés, bien construits et à l’abri des inondations ont volé en éclat lorsque l’eau de ruissellement s’est invitée au nez et à la barbe des nouveaux maîtres du pays. Riches et pauvres, Ministres et balayeurs ont subi au même degré le courroux de la flotte déchainé avec des morts, des blessés et d’importants dégâts matériels.

Comme quoi ceux qui brandissent les pancartes estampillé du slogan « l’Etat travaille pour vous » ont la mémoire courte. A moins que l’option retenue face à la montée des eaux ne soit celle de la prise en charge à titre posthume. Un exercice très apprécié par les Ministres de la République. De grosses enveloppes, avec la mention « de la part du Chef de l’Etat » pour enterrer des ivoiriens alors que ces mêmes montants auraient pu protéger leurs habitations de la furie des eaux.

SUY Kahofi