Kahofi SUY

Côte d’Ivoire : Il parait que nous sommes 23 millions !

Difficile de croire en des chiffres crédibles dans ce genre de condition
Difficile de croire en des chiffres crédibles dans ce genre de condition

Les chiffres relatifs au 4ème Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2014) sont connus. Le gouvernement ivoirien « prétend » que la Côte d’Ivoire compte désormais 23 millions d’habitants, un chiffre difficile à accepter…pour ne pas dire assez mensonger.

Je ne sais pas combien d’ivoiriens se sont fait recenser mais moi je ne l’ai pas été parce qu’aucun agent recenseur n’est passé chez moi ! Idem pour de nombreux amis et même l’entièreté des habitants du célibatorium où je vis ! Pour un RGPH aussi bâclé et boycotté par de nombreux ivoiriens même dans les quartiers huppés, je me demande sur quelle base le chiffre de 23 millions a été arrêté ? Le Gouvernement ivoirien s’étant entêté pour conduire une opération face aux appels au report de l’opposition politique et du peuple se voit obligé d’avancer des chiffres.

Des chiffres qui sont dans leur ensemble le fruit d’une simple projection, d’une approximation et non d’une étude démographique crédible. Un simple tour sur internet nous permet de le comprendre. Depuis 2005, en pleine crise et malgré les déplacements de populations, les organismes internationaux et les agences de développement estimaient déjà la population de la Côte d’Ivoire à 22 millions d’habitants. De nombreux liens sur internet permettront aisément à chacun de s’en rendre compte. Je peux bien comprendre que les ivoiriens trop stressé par la crise aient refusé de faire des enfants, que leur pays devenu infréquentable comme leur ancien président ait fait fuir les aventuriers téméraires qui considèrent Abidjan comme leur Paris…Mais en 10 ans avec un taux de croissance de 2,6% selon le Gouvernement ivoirien (2,9% Banque Mondiale), il y a eu donc en tout et pour tout 1 million de personne en plus dans le pays (naissance et taux de migration d’environ 24% cumulé) ! Soyons sérieux, 23 millions d’habitants sans une seul virgule dont 17.172.297 d’Ivoiriens (75,8%) et 5.491.972 d’étrangers (24,2%).

Et si les résultats du RGPH n’étaient qu’un petit calcul en salle ?
Et si les résultats du RGPH n’étaient qu’un petit calcul en salle ?

Je ne sais pas combien ils sont ces ivoiriens qui apporteront un minimum de crédit aux résultats du dernier recensement de la population. Personnellement je ne crois en rien aux chiffres avancés par le porte-parole du Gouvernement. Reconnaitre que le dernier RGPH était un fiasco sur toute la ligne serait un désaveu pour un régime qui malgré les nombreuses interpellations a décidé de faire la sourde d’oreille. Finalement la bande à Ouattara aura puisé 10 millions d’euro dans les impôts du contribuable ivoirien pour justifier une mascarade de recensement général de la population. Face au refus des ivoiriens de se faire identifier, à la démotivation des agents recenseurs et à la mauvaise maîtrise des outils d’enrôlement, il a fallu cacher les tares d’une opération bâclée avec des chiffres que pourrait pondre un élève de 1ère années de l’ENSEA le stylo levé !

Triste….mais c’est ça l’émergence selon les nouveaux maîtres des lieux.

SUY Kahofi


La KOICA contribue à l’adduction d’eau potable à Abidjan

L’accès à l’eau potable est devenu un enjeu important pour la Côte d’Ivoire
L’accès à l’eau potable est devenu un enjeu important pour la Côte d’Ivoire

Des mères de famille qui veillent autour d’une borne d’eau, des jeunes filles qui parcourent plusieurs kilomètres avec des seaux pour un peu d’eau potable, des porte-faix qui transportent des dizaines de jerricanes pour ravitailler des familles entières…des scènes qu’on pourrait croire d’un autre âge mais qui sont encore monnaie courante à Abidjan. Les habitants de la capitale économique ivoirienne vivent encore au rythme du manque d’eau potable et cette situation touche tous les quartiers. L’accès à l’eau potable est devenu un enjeu important pour l’humanité à telle enseigne que les autorités internationales l’ont inscrit dans les objectifs du Millénaire pour le Développement qui consiste à réduire de moitié d’ici à 2015, la proportion de personnes n’ayant pas accès à une eau salubre de façon durable.

La Côte d’Ivoire veut atteindre cet objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) en lançant de vastes chantiers d’adduction à l’eau potable pour plusieurs localités du pays et en particulier Abidjan. Le besoin en eau de la capitale ivoirienne face à sa démographie galopante est important. Et tout seul, le Gouvernement ivoirien ne pourra faire face à la demande en infrastructure de traitement et de distribution d’eau potable. C’est la raison pour laquelle, l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA) en Côte d’Ivoire vient de faire un don d’une valeur de 3.000.000 (trois) millions de dollars américains pour contribuer à la mise en œuvre d’un projet de branchements sociaux à l’eau potable dans la ville d’Abidjan.

Ce don et son intérêt couru, seront utilisés par le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire pour couvrir les dépenses encourues ou à encourir au titre des travaux, biens et services requis dans le cadre du projet conformément aux procédures en vigueur dans l’administration ivoirienne. La cérémonie officielle de signature de ce don par les différentes parties s’est déroulée ce mardi 9 décembre 2014 à 15 h au Ministère des Infrastructures Economique, au Plateau Tour D 7ème étage. Un appui budgétaire apprécié à sa juste valeur par les autorités ivoiriennes et qui permettra à plusieurs familles de pouvoir se connecter au système d’adduction en eau potable de la ville d’Abidjan.

A propos de KOICA

KOICA contribue à la réalisation du développement économique et social durable dans les pays en voie de développement afin de réduire la pauvreté et d’améliorer le cadre de vie. Elle contribue également à la résolution des problèmes globaux du développement et de coopération internationale en vue de s’harmoniser avec la communauté internationale. KOICA a ouvert en septembre 2014 un bureau à Abidjan, en Côte d’Ivoire dont le Représentant Résident est M. KIM Sangchul. Il porte ainsi à 16 (seize), le nombre de bureaux en Afrique.


« Je voulais tous qu’ils brûlent en enfer »

Avant de demander au ciel de s’abattre sur les personnes qui ont une orientation sexuelle différente de la vôtre, demandez-vous si un être cher ne se trouve pas du côté de ceux que vous appelez les pestiférés, les ratés… les suppôts de Lucifer !

J’ai été urgemment appelé par un de mes aînés, un de ceux que j’appelle affectueusement « vieux père ». De l’autre côté de la ligne, il m’a paru abattu et très préoccupé. Sans me dire pourquoi, il m’a simplement indiqué qu’il voulait partager une nouvelle assez triste. J’ai tout de suite pensé à la contamination d’un de ses parents au Mali par Ebola ou au pire des cas un décès. Lorsque je suis arrivé dans sa vaste demeure de Yopougon, sa première épouse me reçoit avec une certaine froideur et cette phrase : « Ton tonton a bu hier soir ». Khalil* a bu or depuis 5 ans il avait décidé de ne plus toucher à l’alcool pour redevenir, disait-il, « un bon musulman ». Je retrouve mon cher Khalil la tête entre les mains. Sans lever les yeux ni même répondre à mon bonjour, il me demande de m’assoir. Pendant 20 longues minutes, il revient sur les principes qui ont guidé l’éducation de ses enfants, ses origines musulmanes, son amour pour ses épouses et ses enfants…une histoire que je trouvais bizarre et qui commençait à m’agacer ! Finalement au bord des larmes il en vient au fait.

« Je ne comprends rien ! Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Ma fille a été aperçue avec une autre jeune fille en pleine journée en train de s’embrasser. Comme un homme et son épouse sauf que là c’étaient bien deux jeunes filles dont l’une était ma fille ».

Sa fille Assetou*, celle que j’avais surnommée fille-garçon à cause de sa forme et de son look de garçon manqué. Très studieuse, étudiante dans une grande école, elle était la fierté de son père. Mais l’amour qu’il lui portait semble avoir disparu.

« Ma fille…une lesbienne…e t elle a eu le courage de me le cracher sous mon propre toit alors que je la battais pour qu’elle ne féquente plus ces païennes, ces infidèles qui salissaient leur corps et qui ne suivaient pas la voie de Dieu ».

La mère de la petite qui passait par le salon avec son œil au beurre noir avait subi la colère de Khalil. En Côte d’Ivoire, lorsqu’une fille dévie ou se retrouve en difficulté pour une grossesse sur les bancs de l’école ou autre chose, c’est la mère qui est traitée de femme incapable. Je ne trouvais pas les mots pour calmer le père de famille en colère, car je connaissais sa position sur l’homosexualité. Il m’a avoué lors d’une causerie qu’il serait capable « de monter une organisation comme le Ku Klux Klan dont l’objectif serait d’éliminer physiquement les homosexuels ». Khalil n’aimait pas les homosexuels et il ne l’a jamais caché. Il réclamait la lapidation à mort pour ces hommes et femmes et ne manquait pas de s’acharner sur les travestis lorsque nous sortions prendre un pot. Il a juré de renier et de jeter à la rue le premier de ses enfants homosexuels ! Il était loin de s’imaginer que c’était sa fille qu’il aimait autant qui aurait choisi une autre orientation sexuelle.

Comme prévu, il a bien jeté sa fille dehors après l’avoir battu à sang et maudit ! Si la mère de la petite ne fait pas profil bas, elle risque de suivre… Malgré ce choix difficile, je sens bien que pour la première fois Khalil va se poser les bonnes questions sur les gays car l’une de ses phrases en disait long sur son nouvel état d’esprit.

« Je voulais tous qu’ils brûlent en enfer… et voici que ma fille est avec eux »

Que dire pour ne pas énerver encore plus cet homme que je connaissais depuis longtemps ? Mon point de vue c’est que cette histoire lui donnera l’occasion de réfléchir et de changer son regard sur sa fille et sa relation. Peut-être admettra-t-il qu’ils ne sont pas damnés ou maudits ceux qui vont la nuit avec un être de même sexe ? Je sais que le temps agira…comme il agit déjà pour toutes ses filles africaines reniées et chassées de la cour familiale pour leur choix sexuel. Mais pendant ce temps Assetou est dans la rue…

SUY Kahofi


La chasse aux margouillats est ouverte !

Les margouillats guettent en silence les fonctionnaires en difficulté
Les margouillats guettent en silence les fonctionnaires en difficulté

Ils préfèrent bronzer devant les banques et autres établissements financiers publics ou privés. Ces reptiles qui ont des connexions un peu partout contournent le système des prêts officiels pour promouvoir des prêts usuraires, véritables fausses pour les fonctionnaires ivoiriens.

Le mot margouillat au sens figuré dans le jargon ivoirien ne désigne pas le reptile mais plutôt les usuriers dont la profession première consiste à prêter de l’argent avec des taux de remboursement exorbitants. Ceux-ci varient entre 50 et 100% en fonction de son affinité avec le prêteur. Cette activité est illégale mais elle est encore courante tant les différents Gouvernements qui se sont succédés depuis les indépendances ont littéralement fermé les yeux sur la pratique. Les margouillats sont la plus part du temps originaires du Mali et dans une moindre mesure du Burkina Faso. Par abus, on les appelle maracas mais ils ne sont pas tous de cette ethnie du Mali. Leur fortune est essentiellement basée sur les prêts usuriers et ils ne le cache pas. Dans chaque petite ville ivoirienne, il y a en a un ou plusieurs qui font vivre une économie bancaire parallèle mais très prospère. La raison est toute simple : il profite des problèmes financiers pour attirer leurs victimes dans un cercle vicieux. Lorsqu’on a déjà pris de l’argent avec un margouillat, il est difficile de s’en sortir !

Clément K. est fonctionnaire et confesse que pendant plus de trois (3) ans « il était esclave des margouillats ». Ayant perdu son père une semaine après l’intervention chirurgicale de son épouse, il a emprunté 800.000 f CFA à un taux usurier pour « enterrer dignement son père ». Il lui a fallu rendre le double du montant en acceptant de remettre sa carte magnétique au margouillat.

« A la fin du mois, il retirait ce qu’il voulait et je me contentais de prendre soin de ma famille avec ce qu’il acceptait de me laisser sur mon propre salaire » témoigne Clément.

Certains fonctionnaires ont la chance de s’en sortir, d’autres meurent à la limite sans un seul sous à cause des margouillats. Ils exercent toute une vie pour s’acquitter d’une dette avec des taux d’intérêt qui fluctuent au fil des mois. En effet plus celui qui emprunte met du temps à régler le prêt, plus les intérêts du margouillat deviennent important ! Si les margouillats sont devenus si influent dans le système économique ivoirien, c’est aussi parce qu’il bénéficie de complicité au sein des régies étatiques et des banques. Assis devant les banques du matin jusqu’au soir, ils sont informés des moindres opérations et savent « comme par magie » qui a des fins de mois difficiles ou qui a échoué dans sa démarche pour un prêt. Certains banquiers très amis aux margouillats n’hésitent pas à conseiller la piste des usuriers à leurs clients.

Seuls les banques et les établissements financiers officiels ont le droit de faire des prêts aux contribuables avec des taux clairement indiqués par les autorités en charge des questions bancaires et économiques. Pour le Gouvernement il est donc inconcevable que des hommes contournent le système économique officiel pour promouvoir un système officieux ruineux à la fois pour le contribuable, les établissements financiers et l’Etat. Le Gouvernement Ivoirien a donc décidé de déclarer la guerre aux margouillats. Depuis le 30 octobre 2014, l’Assemblée Nationale a adopté à l’unanimité un projet de loi portant « répression de l’usure ». Cette loi interdit désormais la pratique de l’usure et permettra de mieux protéger les Ivoiriens trop souvent à la merci des margouillats. L’article 7 du projet de loi annonce les couleurs pour ce qui est de la répression. Des peines privatives de liberté de 2 mois à 2 ans et des amendes de 100.000 à 5.000.000 f CFA sont prévus pour toute personne qui aura consenti à autrui un prêt usuraire directement ou indirectement. En cas de récidive, la peine privative de liberté sera portée à 5 ans et l’amende pécuniaire à 15 millions.

Une chose est d’adopter un projet de loi et une autre est d’œuvrer à son application. En effet les margouillats rodent toujours autour des banques et établissements financiers jouissant toujours des mêmes soutiens. Le plus important sera donc d’assainir les milieux financiers et en punissant au même titre usuriers et facilitateurs du système mafieux des margouillats.

SUY Kahofi


Akwaba* au Africa Web Festival

Visuel de l’Africa Web Festival
Visuel de l’Africa Web Festival

La capitale économique ivoirienne abrite l’Africa Web Festival. Un rendez-vous du numérique africain de 72 heures pour parler du développement d’Internet sur le continent et comment cet outil peut aider au développement de l’Afrique.

L’Afrique est un continent à fort potentialité inexploité dans plusieurs domaines. Et le secteur des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication n’est pas en reste. Le développement des NTIC est un domaine qui attire certes des capitaux étrangers mais il est important que les africains eux-mêmes s’y investissent pour aider à la croissance du continent. Voici l’une des raisons qui sous-tend l’organisation du Africa Web Festival à Abidjan les 24, 25 et 26 novembre 2014.

Selon Mariam Sy Diawara fondatrice de l’Africa Web Festival ce rendez-vous sera celui de la réflexion autour de l’impact du web en Afrique à la fois comme outil de développement socio-économique et comme un support de changement des modes de vie. D’ailleurs le thème de cette édition à savoir « Découvrez le virage numérique de l’Afrique » donne l’occasion aux acteurs du web de pouvoir faire avancer la réflexion sur l’avenir de cet outil incontournable de communication et de développement dans le monde. L’espace Latrille Event qui accueille l’évènement devient donc un espace d’échange d’idées et de contacts d’affaire entre producteurs, diffuseurs, distributeurs et de créateurs de contenus.

Le rendez-vous du web africain bénéficie du soutien de l’équipe de Jean Cressant, président du Web Festival de France. Cette expertise se situe exclusivement au niveau de l’organisation et de la connaissance même du festival. Pour Jean Cressant, le plus important c’est que l’Africa Web Festival soit réellement le festival du web Africain. Notons que des expositions, conférences et workshop meubleront le rendez-vous du web africain sur les bords de lagune Ebrié.

*bienvenu

SUY Kahofi


« Sans respect des droits de l’homme il n’y a pas de paix »

Une vue des participants et des formateurs
Une vue des participants et des formateurs

La capitale économique ivoirienne abrite du 15 au 20 novembre 2014 la 3ème session de formation en Droit International Humanitaire au CERAO d’Abidjan. Il s’agit d’une initiative conjointe de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, l’Institut International des Droits de l’Homme (IIDH) et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en partenariat avec la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI).

Ils sont magistrats, militaires, acteurs des droits de l’homme, responsables d’ONG, officiels gouvernementaux, acteurs de la société civile ou agents des Nations Unies. Environ une centaine, ils sont venus de 10 pays d’Afrique de l’ouest, du centre et du nord pour participer à la 3ème session de formation en Droit International Humanitaire. Pendant cinq (5) jours, les participants à cette importante rencontre seront instruits sur des thématiques comme la justice transitionnelle, le droit international pénal, les droits des réfugiés et des apatrides ou encore l’interdiction international de la torture. Selon Traoré Wodjo Fini, vice-président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI), « cette session de formation est une aubaine pour la promotion des droits de l’homme en Côte d’Ivoire et Afrique ».

Fait marquant pour l’année 2014, la formation en Droit International Humanitaire a été ouverte aux agents des forces de l’ordre. Le CNDHCI se félicite de cette décision qui répond à ses attentes. En effet, militaires, policiers et gendarmes ont été impliqués dans des violations graves des droits de l’homme durant la dernière crise que la Côte d’Ivoire a vécu. Il est important à l’approche du prochain scrutin présidentiel de pouvoir les former sur les droits de l’homme car sans respect des droits de l’homme il n’y a pas de paix ! C’est bien cette logique qui sous-tend l’organisation de la 3ème session de formation en Droit International Humanitaire.

Les organisateurs ont des attentes fortes au terme de l’évènement. Pour Sophie Konaté de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, la principale attente est la formation et l’information des participants sur les notions liées aux droits de l’homme. Ces derniers doivent être capables de s’approprier les outils de protection des droits de l’homme pour pouvoir les vulgariser et surtout veiller à leur respect en tout temps. La 3ème session de formation en Droit International Humanitaire intervient dans un contexte marqué par l’organisation d’élections dans 15 pays d’Afrique. La Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et ses partenaires espèrent aussi outiller les participants afin qu’ils puissent contribuer à des élections libres, crédibles et sans violence.

SUY Kahofi 


Revue de la semaine ivoirienne du 10 au 15 novembre 2014

AFFI vs GBAGBO : l’affiche du combat pour la présidence du FPI est connue
AFFI vs GBAGBO : l’affiche du combat pour la présidence du FPI est connue

Affi N’Guessan versus Laurent Gbagbo voici l’affiche de la future bataille pour la présidence du FPI note Le Figaro d’Abidjan. Une candidature de l’actuel président du FPI qui se justifie par le fait que Laurent Gbagbo depuis sa cellule à La Haye ne peut conduire le FPI vers des lendemains meilleurs indique Affi N’guessan à la une du quotidien Notre Voie. Le siège du FPI était en fête ce mercredi 12 novembre 2014 lors du dépôt de la candidature d’Affi N’guessan. Une fête populaire qui n’a pas réussi à masquer l’atmosphère électrique tient à rappeler Le Nouveau Réveil. L’analyste politique du quotidien proche du PDCI soutient que révolté Affi N’guessan crache ses vérités aux ultra-conservateurs qui attendent le retour de Gbagbo avant de faire bouger le parti. « Le FPI n’est ni en prison, ni en exil, ni mort » martèle Affi N’guessan. Ça grogne terriblement au FPI à cause de la décision d’Affi de se présenter contre Gbagbo si bien que certains cadres du parti ne sont pas venus à la cérémonie marquant le dépôt du dossier de candidature d’Affi N’guessan. Cette grogne trouve écho à la une du quotidien Le Temps à travers les propos du porte-parole de Laurent Gbagbo. Koné Katina rappelle que c’est Gbagbo et Gbagbo seul qui est la solution à la crise ivoirienne et que les militants du FPI ne doivent pas oublier celui qui s’est sacrifié pour son pays, pour son parti. Il n’y a que deux candidats à la présidence du parti et déjà tout est mélangé croit savoir Le Mandat. Le Patriote souligne que des clans s’opposent au sein du parti de l’opposant historique. Le FPI divisé en deux : pro-gbagbo et pro-affi sont sur le pied de guerre ! A qui profite cette division se demande le confrère ? A Alassane Ouattara et à son clan politique répond LG Infos. Sous le titre « Affi N’guessan rejoint le camp Ouattara », LG Infos dénonce la haute trahison d’Affi et le complot contre Gbagbo. Dans ce schéma de guerre des tranchés, l’analyste politique avec un air de satire identifie les Barabas, les brutus et les judas du FPI ! Dans la même veine, le quotidien Aujourd’hui note que la candidature d’Affi est un plan secret du pouvoir contre Laurent Gbagbo. Avant même l’ouverture du congrès du FPI le duel est donc ouvert et là où les journaux bleus servent de passerelle pour des règlements de compte entre tendance opposées au sein du FPI, Le Nouveau Courrier appelle Affi N’guessan et Laurent Gbagbo à s’assoir et à discuter car il y va de la vie du FPI. Malgré ce rififi au sein du parti, le FPI continue de marquer la vie politique du pays. Membre de l’Alliance des Forces Démocratiques (AFD), le parti de Laurent Gbagbo signe son retour au sein de la Commission Electorale Indépendante. Un retour salué par la classe politique mais pour L’Expression c’est la preuve que l’opposition Ivoirienne se dégonfle après avoir bandé les muscles.


Le gouvernement ivoirien crie haro sur les sachets et sacs plastiques !

Les sachets et sacs plastiques sont l’une des premières sources de pollution en Côte d’Ivoire
Les sachets et sacs plastiques sont l’une des premières sources de pollution en Côte d’Ivoire

Depuis ce samedi 8 novembre 2014, la guerre contre les sachets plastiques en Côte d’Ivoire est officiellement déclarée en application du décret de mai 2013 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets plastiques.

Le gouvernement ivoirien entend par sachet ou sac plastique ordinaire – donc désormais interdit – tout sachet ou sac en polyéthylène basse densité ou en tout autre matériau dont l’épaisseur est inférieure ou égale à 50 microns quelle que soit les dimensions en longueur et en largeur et non dégradable ou oxo-biodégradable. Les brigades de salubrité urbaines contrôleront les marchés pour veiller à l’application de cette mesure. Le ministre de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement durable souligne que certaines exceptions et dérogations ont été prises. Ne sont pas visées par le décret, les activités militaires, les situations de guerre, les activités médicales, agricoles et de salubrité. De même peuvent être exemptés, les opérateurs ayant eu une autorisation de continuer la production, le transport ou la commercialisation des sachets plastiques.

Selon les études environnementales réalisées par le ministère de l’Environnement, les sachets et sacs plastiques sont l’une des premières sources de pollution dans le pays. Un coup d’œil sur les décharges de la capitale économique ivoirienne nous fait prendre conscience de la gravité de la situation. Les sachets et sacs plastiques résistent à l’érosion du temps et s’incrustent dans le sol. Si la mesure semble salutaire pour le bien-être des Ivoiriens, elle ne fait pas l’unanimité au sein de la population. Touré Djénébou une commerçante de jus et d’eau en sachet estime que cette décision « risque de porter un coup à son commerce ». Les sachets biodégradables sont pour le moment introuvables pour le grand public, or les brigades de salubrité passeront d’ici peu à la phase de saisie. Elle craint également que les nouveaux sachets ne soient pas adaptés au commerce et aux habitudes des consommateurs. Pour Kouassi Emile, éducateur dans un collège privé, « le gouvernement aurait pu mener une sensibilisation pour mieux expliquer les dangers du sachet plastique ». Les conditions de l’application du décret vont plus ressembler à une décision visant à réprimer qu’à une mesure visant à protéger l’environnement.

Désormais en Côte d’Ivoire seuls les sachets ou sacs plastiques autorisés doivent être utilisés. Ils devront être en polyéthylène basse densité ou en tout autre matériau oxo-dégradable et/ou biodégradable. D’épaisseur strictement supérieure à 50 microns et l’étiquetage doit mentionner obligatoirement l’identité du fabricant, les spécifications techniques, la durée de vie en mois, la mention  » Biodégradable  » ou  » Oxo-biodégradable « .

SUY Kahofi


Un campus des droits de l’homme à destination des jeunes ivoiriens

Les jeunes acteurs des droits de l’homme manifestent un intérêt particulier pour le Campus de l’OIDH
Les jeunes acteurs des droits de l’homme manifestent un intérêt particulier pour le Campus de l’OIDH

L’ONG Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) organise un Campus des Droits de l’Homme (CDH) à destination de 26 jeunes de la société civile de moins de 30 ans du 02 au 09 novembre 2014. Cette initiative bénéficie du soutien du Centre de Conseils et d’Appui aux Jeunes Défenseurs des Droits de l’Homme (CODAP), ONG de Droit Suisse basée à Genève. Selon Eric Aimé SEMIEN président de l’OIDH, ce camp à pour objectif premier de susciter une nouvelle génération d’acteur de la société civile résolument engagés dans la promotion et la protection des droits de l’homme.

En effet l’OIDH reste convaincu que le socle d’une société qui aspire au changement et à la démocratie est la jeunesse. La jeunesse est la frange de la population qui va assurer l’avenir de la Nation voici pourquoi il est important de la former et de l’informer sur les Droits de l’Homme. Un choix judicieux pour Marie Nboundzi de l’Union Africaine qui estime que les jeunes ont un rôle important à jouer dans la promotion des droits de l’homme. C’est la raison pour laquelle Litscher Thomas ambassadeur de Suisse en Côte d’Ivoire a invité les participants à suivre attentivement la formation afin de pouvoir la restituer à leurs organisations respectives. L’OIDH après seulement deux (2) mois d’existence initie une formation utile à toute la société civile ivoirienne. En effet les 26 participants qui sont formés viennent de diverses ONG parmi lesquelles le CEFCI, l’APDH, PLAYDOO… Cette initiative qui regroupe à la fois les jeunes et les Organisations de la société civile est saluée par Mme Kanga Sophie du Ministère de la Justice, des droits de l’homme et des libertés publiques. Elle a souligné que le Garde des sceaux continuera de soutenir ce genre d’activité visant à promouvoir les droits de l’homme auprès des Ivoiriens.

Durant cette formation d’une semaine, les jeunes participants pourront se familiariser avec les fondamentaux des droits de l’homme, les outils et mécanismes de protection des droits de l’homme sans oublier les différentes chartes continentales et internationales relatives aux droits de l’homme.

SUY Kahofi

A propos…

L’OIDH (l’ONG Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme) : Cette structure est née en 2014 de la volonté de mettre en œuvre une institution non étatique des droits de l’homme, qui ambitionne se spécialiser dans le domaine de la Formation et de la Recherche pour une meilleure observation des Droits de l’Homme et de la Gouvernance Démocratique.

Le CODAP (Centre de Conseils et d’appui aux jeunes en matière des droits de l’homme): est un centre de ressources suisse créé en 1986 Genève en Suisse. Il soutient et promeut l’engagement des jeunes en faveur des droits fondamentaux. Les objectifs du CODAP s’articulent essentiellement autour de la promotion et du renforcement des actions et initiatives de jeunes dans le domaine des droits de l’homme, de l’amélioration du contexte dans lequel les jeunes peuvent agir.


Monsieur Compaoré, voici des tuyaux pour réussir votre exil

Monsieur le Président Blaise Compaoré je vous souhaite bonne arrivée !

Oui Monsieur le Président, parce qu’en Côte d’Ivoire un président reste un président. C’est la raison pour laquelle nous autres continuons d’appeler Laurent, votre ami, président quand bien même il ne dirige plus la Côte d’Ivoire et qu’il se trouve à la CPI. On vous avait annoncé en route pour le Ghana ; franchement j’ai été choqué à l’idée de savoir qu’au lieu de venir chez vos beaux-parents vous avez choisi le voisin d’à côté. Heureusement que les rumeurs ont vite été démenties et que finalement vous êtes à Yamoussoukro.

C’est une ville que vous connaissez bien pour y avoir séjourné à plusieurs reprises. C’est bien là que vous avez choisi votre première dame, Chantal Terrasson. Par ce geste vous avez gardé toute votre vie un parfum de la Côte d’Ivoire avec vous ! Certains disent également que c’est à Yamoussoukro que le Vieux Boigny et son ami Foccart, pères de la France-Afrique, vous ont donné l’onction pour évincer votre jumeau Sankara. Excusez-moi, vous venez d’arriver évitons les petites histoires qui fâchent… Vous êtes ici en lieu sûr et soyez rassuré ceux qui vous réclament pour la Cour pénale internationale vont saliver gratuitement. Chez nous « on ne livre pas son beau-frère aux parias ». Si nous sommes nombreux à apprécier le geste de solidarité de votre frère le président Alassane Ouattara, comprenez que votre présence dérange une frange non négligeable de la population. Pour eux, si Charles Taylor (un autre de vos potes) est en prison, il faut bien que vous puissiez l’y rejoindre. En effet, depuis 1987, il n’y a pas eu un seul coup d’Etat en Afrique de l’Ouest où votre nom (preuve à l’appui) n’a pas été cité. On dit de vous que vous êtes le vrai chef de guerre de la sous-région et que derrière votre masque de faiseur de paix vous cachez le criminel que vous êtes en réalité.

Pffff les gens parlent…mais soyez rassuré Monsieur le Président, personne n’a un dossier en béton pour vous noyer. Vous êtes inébranlable comme une calebasse posée à la surface du dolo dans un tchapalodrome du Secteur 16. Néanmoins il est de mon devoir Monsieur le Président de vous rapporter ce que j’ai entendu de la bouche de vos détracteurs. Si vous voulez un exil tranquille avec chauffeur, limousine et jet pour vos médiations dans toute l’Afrique voici les dix conseils que je vous rapporte (rien ne vient de moi soyez rassuré Monsieur le Président).

  • Prière de ne pas faire de la Côte d’Ivoire votre base arrière pour déstabiliser d’autres pays en commençant par le Burkina Faso où déjà vos proches dans l’armée refusent de céder le fauteuil présidentiel aux civils
  • Pas de vente d’armes ou de camp d’entraînement de mercenaires du style un Pô bis (cela prend en compte vos amis des services secrets) !
  • Evitez de vous mêler de la politique nationale en Côte d’Ivoire. Les élections de 2015 approchent et les Ivoiriens n’ont pas envie d’une nouvelle crise surtout cette fois-ci, vous serez plus que proche du débat politique.
  • Si les politiciens ivoiriens vont vous voir nuitamment prière ne pas leur ouvrir la porte. Ils sont tous mauvais et contre le peuple ivoirien (ce n’est pas Affi N’guessan qui nous dira le contraire).
  • Si la CPI vous réclame (chose dont je doute fort) prenez votre courage à deux mains et rendez-vous à La Haye sans murmurer. Cela vous évitera des tirs à boulets rouges dans les milieux politiques.
  • Si vous voulez savoir ce que les Ivoiriens pensent de vous, je vous invite à lire la presse bleue. Si vous ne la connaissez pas, je vous prie de dire à votre coursier de vous ramener chaque matin un numéro des quotidiens Notre Voie, Le Nouveau Courrier, Le Temps, Le Figaro d’Abidjan, Aujourd’hui, LG Infos
  • S’il y a quelque chose que vous pouvez faire pour améliorer la situation en Côte d’Ivoire, c’est d’appeler les mercenaires qui occupent les forêts classées ivoiriennes à les libérer. Ils soutiennent avoir été envoyés de Ouaga pour combattre aux côtés de l’armée ivoirienne (FRCI) : piller les forêts ivoiriennes serait leur récompense
  • Faites vous oublier pendant les prochains mois en évitant les interviews chocs à de grands médias internationaux. Moins vous parlez plus vous avez des chances d’attirer les vautours et vos ennemis autour de votre résidence.

Pour ma part je vous souhaite un bon exil…heu ! Sorry…un bon séjour en Côte d’Ivoire et que les 27 prochaines années dans le pays de vos beaux-parents ne soient pas source de nombreux problèmes comme cela fut le cas au Burkina Faso.


2015 : la Côte d’Ivoire à l’épreuve d’une élection apaisée

Le défi majeur en 2015 sera celle d’une élection apaisée
Le défi majeur en 2015 sera celle d’une élection apaisée

La Côte d’Ivoire se rapproche d’un rendez-vous électoral très important. Il s’agit de la présidentielle de 2015 pour laquelle les partenaires du pays entendent apporter une aide.

Un Consortium pour le renforcement des élections et du processus politique (CEPPS) en Côte d’Ivoire a été lancé ce vendredi 31 octobre 2014 à Abidjan. Il s’agit d’une initiative de trois organisations non-gouvernementales à destination du peuple de Côte d’Ivoire pour des élections libres, crédibles et apaisées. Le NDI (National Democratic Institut), l’IFES (Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux) et l’IRI (International Republican Institut) bénéficieront d’un soutien de l’USAID pour mener à bien les activités de ce Consortium. Selon Christiane Pelchat directrice résidente du NDI, le CEPPS sera développé en guise « de programme d’appui au processus électoral et de soutien aux réformes électorales ».

Deux principaux axes seront définis dans cet accompagnement. Le premier consistera à fournir une assistance technique à la Commission Electorale Indépendante (CEI) pour organiser des élections libres, crédibles et transparentes conformément aux standards internationaux. Le second axe portera sur la sensibilisation et la mobilisation citoyenne par la formation des Ivoiriens à leurs droits et à leurs responsabilités dans l’instauration d’un Etat démocratique. Pour mener à bien les activités du Consortium deux partenaires clés ont été identifiés. Il s’agit de la société civile et des partis politiques. Pour Sidi Diawara, directeur de projet de l’IFES, les partis politiques doivent dans un premier temps s’engager sincèrement dans la promotion d’un climat électoral apaisé puis sensibiliser leurs militants pour une participation effective au processus électoral. Quant à la société civile, elle doit jouer son rôle traditionnel de monitoring du processus électoral en toute objectivité et accompagner le peuple dans le respect des lois électorales par la formation citoyenne.

Vu l’importance de la société civile et des partis politiques dans la construction d’un Etat de droit et dans la réussite du processus électoral, Chritopher Fomunyoh, directeur Afrique du NDI a invité les deux acteurs à s’engager aux côtés du Consortium pour des élections crédibles et sans violence en 2015. Au-delà, l’ambassadeur des Etats Unis en Côte d’Ivoire, SEM Terence Mc Culley a invité le peuple Ivoirien à s’approprier les initiatives du CEPPS car il ne s’agit pas d’un projet visant à imposer des choix aux Ivoiriens mais plutôt à les aider à faire le bon choix pour des élections apaisées.

SUY Kahofi


Revue de la semaine ivoirienne du 27 au 31 octobre 2014

Départ des chefs d’Etat "anti-gbagbo", accomplissement d’une prophétie ou heureux hasard ?
Départ des chefs d’Etat « anti-gbagbo », accomplissement d’une prophétie ou heureux hasard ?

Après Wade et Sarkozy un autre ennemi de Gabgbo est tombé, ainsi parle le chroniqueur international du quotidien Révélation qui revient sur le film de la chute de celui qu’il appelle « le dictateur de Ouaga« . Les mercenaires venus du Togo et de la Côte d’Ivoire n’ont pas pu inverser la tendance face à la pression de la rue peut-on lire dans les colonnes du confrère. Blaise Compaoré est tombé annonce LG Info qui précise que l’armée conduira une transition de 12 mois. Le beau Blaise est porté disparu son épouse qui est originaire de la Côte d’Ivoire est de retour à Abidjan croit savoir Notre Voie qui soutient qu’il s’agit d’une triste fin pour une dictature sanglante de 27 ans. « C’est gâté au Burkina » lance Soir Info à sa une, l’armée prend le pouvoir et dissout le Gouvernement et l’Assemblée Nationale. Un couvre-feu instauré et dans les rues de Ouagadougou ; on enregistre plusieurs victimes. 20 morts et 40 blessés indique le quotidien Aujourd’hui. Blaise s’était engagé sur une voie sans issue note Le Temps. Dans son aventure visant à modifier la constitution il avait pris le soin de promettre à chaque député 50 millions de franc CFA. Dieu ne dort pas souligne Le Quotidien d’Abidjan qui revient sur la prophétie de Malachie, un leader religieux pro-gbagbo qui avait annoncé la chute de tous les chefs d’Etat qui ont soutenu Alassane Ouattara contre Gbagbo. « On ne s’attaque pas à Gbagbo impunément » avance Abou Cissé, l’oncle d’Alassane Ouattara toujours en page de couverture du confrère. Blaise aura préféré une sortie qui ne le mène pas à la CPI note plusieurs confrères. La Cours Pénale Internationale qui cette semaine a tranché concernant la demande de liberté provisoire de Gbagbo pour les obsèques de sa mère. Comme s’ils s’étaient passés le mot, Notre Voie et Le Temps partagent le même titre en page de couverture : obsèques de Margueritte Gado, Ouattara s’oppose à la présence de Gbagbo. Pour Le Temps, Ouattara et la CPI ont une peur bleue du Woody de Mama. En agissant ainsi la CPI ne fait qu’encourager la justice des vainqueurs estime le confrère. Le Quotidien d’Abidjan trouve que la CPI se couvre de ridicule en refusant qu’un fils vienne enterrer dignement sa mère. Gbagbo est victime de sa popularité et de l’amour que les ivoiriens lui porte. Même s’il venait pour les obsèques de sa mère, il ne commettra jamais l’imprudence de se soustraire à la justice comme certains le pensent car Gbagbo est trop digne pour fuir l’adversité. Et Le Nouveau Courrier de se demander si l’affaire Laurent Gbagbo est judiciaire ou sécuritaire ? Le confrère pense même que le discours de Blé Goudé et ses révélations de dernières minutes sont peut-être bien à l’origine de ce refus. C’est un acte d’une extrême cruauté s’indigne Le Monde d’Abidjan qui souligne que c’est bien le régime Ouattara qui titre les ficelles à la CPI. Pour L’Expression l’arrogance du parti de Laurent Gbagbo envers la CPI et son discours guerrier explique le refus de l’instance judiciaire d’accorder 3 jours de liberté à Gbagbo pour enterrer sa mère.


Ebola et ce sentiment anti-guinéen

Ebola met à rude épreuve la solidarité africaine (turner.com)
Ebola met à rude épreuve la solidarité africaine (turner.com)

C’est comme s’ils étaient devenus des pestiférés, ces Guinéens qui en plus de souffrir le martyre à cause d’Ebola sont au cœur d’une poussée subite de haine dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. C’est le cas en Côte d’Ivoire où les populations ont cette nette impression que les Guinéens ont une envie folle de propager la maladie, une volonté de ne pas être le seul pays à être atteint. Les grognons ivoiriens qui regrettent déjà la réouverture des frontières avec le Liberia et surtout la Guinée fondent leur argumentaire sur trois faits.

Ebola au Sénégal, c’est un Guinéen qui porte le risque de contamination au pays de la Téranga. Ce seul cas a jeté la psychose dans le pays avec un risque d’émeute, de chasse au Guinéen et de destruction d’infrastructures sanitaires. Une situation de tension rapidement maîtrisée par les pouvoirs publics grâce à l’engagement du ministre sénégalais de la Santé, Eva Marie Coll Seck. Premier constat : le Guinéen gracieusement soigné et renvoyé dans son pays savait qu’il était une « personne-contact » donc qu’il était potentiellement porteur d’Ebola ! Cela ne l’a pas empêché de rentrer de façon quasi clandestine au Sénégal avec le risque de « tuer » d’autres personnes. Ebola au Mali, encore la Guinée ! En Côte d’Ivoire, c’est toute la région de Man et plus largement l’ouest de la Côte d’Ivoire qui actuellement panique à cause d’un contact qui se promène quelque part. Tout le monde est à la recherche d’un seul individu, un Guinéen, un infirmier dit-on ! Malgré les propos rassurants du ministre ivoirien de la Santé, les populations de l’Ouest ivoirien sont terriblement inquiètes. Dans les rues d’Abidjan, c’est avec une certaine ironie teintée de peur dès qu’on parle d’Ebola et de sa propagation à la sauce guinéenne. Et les phrases pour le dire sont souvent dures !

« C’est quoi cette histoire de Guinéen qui se promène avec Ebola chez nous ? Les Libériens ont eu « leur Ebola », ils l’ont gardé chez eux ! En Sierra Leone, ils gardent « leur Ebola » pour eux seuls. Les Nigérians ont eu « leur Ebola », ils l’ont combattu sans chercher à le passer aux voisins. Mais les Guinéens eux ils se promènent partout pour distribuer leur Ebola aux gens ! »

Ebola semble mettre à rude épreuve la solidarité africaine comme l’a souligné le professeur Cheick Ibrahima Niang de l’Ucad (Universite Cheikh Anta Diop de Dakar). La maladie installe une telle peur que les fondements de l’acceptation de l’autre, propre aux Africains, commencent à disparaître. Doit-on parler de xénophobie sanitaire ? Le nouveau front qui s’oppose à la réouverture des frontières estime que le manque de conscience et d’humanité de certaines personnes -qui ont été en contact avec des patients- est à l’origine de cette poussée de méfiance qui ne doit pas être confondue avec la haine ! Et l’image utilisée pour illustrer cette position se passe de commentaires : « C’est un peu comme un séropositif qui de façon délibérée s’amusait à avoir des relations sexuelles non protégées !!! » Quand on se sait malade ou qu’on sait qu’on a eu un contact avec une personne malade autant se présenter aux autorités sanitaires de son pays et éviter de jeter la psychose chez les autres. Sage conseil, mais doit-on pour autant fermer la porte à nos chers voisins ? Chaque Ivoirien garde pour lui son élément de réponse.

SUY Kahofi


Que cache le corps sans vie de Colombie ?

L’homme est-il décédé à la suite d’une contamination à Ebola ?
L’homme est-il décédé à la suite d’une contamination à Ebola ? Crédit ph. Daouda Coulibaly

La photo d’un mort circule en ce moment sur les réseaux sociaux en Côte d’Ivoire. Le sort de l’homme décédé dans des conditions troubles commence à inquiéter plus d’un…

C’est grâce à la promptitude du bloggeur et photographe ivoirien Daouda Coulibaly que l’image du corps sans vie débarque sur internet. La photo prise dans le quartier de Colombie montre un homme couvert de vieux morceaux de tissu. Colombie est un quartier précaire de la commune de Cocody et c’est le lieu que Monsieur X a visiblement choisi pour pousser son dernier soupir.

Ce jeudi 02 Octobre 2014, l’homme débarque dans le quartier plutôt mal en point. Selon des témoins, il avait du sang dans le vomi et les scelles. Très vite, un pari macabre s’organise sur la tête de l’infortuné. Comme si les habitants savaient que son pronostic vital était engagé, certains ne lui donne pas plus d’une heure pour passer l’âme à gauche ! Très vite les populations commencent à murmurer le seul mot qui en ce moment glace le sang : EBOLA. « Ne vous approchez pas du cadavre » lance les uns ; « si tu t’approches ne reviens pas nous contaminer avec Ebola » lance-t-on comme avertissement au plus têtus. Finalement l’homme décède autour de midi.

Les agents du commissariat de police du 12ème arrondissement, le SAMU et les éléments de la police scientifique se rendent sur les lieux pour les constats d’usage mais personne ne prend le risque de s’avancer vers le corps. Les habitants surpris par cette attitude ont eux aussi décidé de ne pas s’aventurer vers le corps. Pour éviter que les badauds ne s’y approchent également, des vieux tissus ont été jeté sur le cadavre pour le couvrir et un « périmètre de sécurité » établi autour de lui par les adultes du quartier. Le corps de ce mort ensanglanté restera à Colombie de l’après-midi du jeudi au vendredi matin à 10 heures !

Les nombreuses alertes des cyber-activistes sur le web vont finalement faire réagir les autorités qui viendront enlever le corps peu après 10 heures ce vendredi 03 Octobre 2014. Le Ministère de la santé un brin triomphateur après avoir récupéré le corps ne s’est toujours pas prononcé sur les origines de l’homme qui est décédé ni sur le mal mystérieux qui l’a terrassé. Bon nombre d’habitant de Colombie restent tout de même convaincus que Monsieur X est bien mort de la maladie à virus Ebola.

SUY Kahofi


Redécouvrir l’humanitaire en 24 heures

Visite d’un stand du village humanitaire
Visite d’un stand du village humanitaire

La 3ème édition du village humanitaire s’est tenue ce samedi 27 septembre 2014 dans le quartier de Williamsville. Il s’agit d’une initiative du RASALAO, de la COMNAT-ALPC et du Comité National de Secourisme Humanitaire. Le village humanitaire est une rencontre nationale organisée pendant 24 heures sur un site transformé en espace d’exposition et de découverte de l’action humanitaire en Côte d’Ivoire.

A l’image de l’ONG Cifed ou de la Croix Rouge, plusieurs organisations se sont données rendez-vous au Terminus du bus 14 pour présenter leur savoir-faire au public. Les domaines d’intervention de ces dernières sont très variés : prise en charge de la femme et de la jeune fille, lutte contre la pauvreté, assistance aux personnes rendues vulnérables du fait de la crise… Les visiteurs venus nombreux ont écumé les stands pour s’arracher les prospectus et autres support de communication des organisations.

Il est important de souligner que deux temps forts ont marqué la journée : l’opération don de sang et les conférences publiques animées autour du thème « Armes légères et développement ». Le président du RASALAO, Karamoko Diakité est revenu sur la nécessité pour les populations de s’engager pour une Côte d’Ivoire débarrassée des ALPC (armes légères et de petits calibres) et de leurs matériels connexes. Il n’a pas manqué de souligner la dangerosité de ces engins de mort qui endeuillent les familles, attisent les tensions communautaires et freinent le développement au plan local et national. Bien avant l’exposé du président du RASALAO, la COMNAT-ALPC a sensibilisé les populations au dépôt volontaire des armes en leur indiquant clairement les mécanismes mise en place dans leurs communautés pour faciliter la collecte.

SUY Kahofi


Revue de la semaine ivoirienne du 22 au 27 septembre 2014

L'appel de Daoukro "déchire" le PDCI
L’appel de Daoukro « déchire » le PDCI

Fidèle à son humour noir le satirique Bôl’Kotch à la plume et le crayon pour rendre trait pour trait la tension qui règne au sein du PDCI-RDA le parti doyen. L’image dit tout : Bédié vend le bia, le siège royal à Alassane Ouattara à travers l’appel au soutien de la candidature unique en 2015. Au sein du PDCI des voix s’élèvent pour condamner cette décision du « vieux » qui selon Le Monde d’Abidjan risque de créer des troubles. Troubles déjà visibles avec la grogne des jeunes, des femmes et des cadres du parti qui refusent de jouer les suiveurs. Le Ministre d’Etat Ahoussou Jeannot a eu le temps de s’en rendre compte avec sa médiation qui a manqué de peu de tourner au vinaigre indique L’Inter. Les contestations persistent au sein du PDCI souligne Aujourd’hui qui croit sentir un vent de panique souffler sur le camp des bédiéistes, eux dont le leader piétine presque tout ! La constitution, les lois ivoiriennes et même le 12ème congrès du PDCI. Le vieux Bédié est obligé de manœuvrer fort face à la fronde note Le Mandat car le parti qui a porté la Côte d’Ivoire à son indépendance est en crise. Une frange des cadres soutient désormais le député Kouadio Konan Bertin dit KKB quand une autre a décidé de faire allégeance à Bédié souligne Le Nouveau Réveil. Le Patriote, l’officieux du RDR garde un calme olympien sur la question de la candidature unique d’Alassane Ouattara ; pour le confrère depuis l’appel de Daoukro le débat est clos ! Pas si sûr réplique LG Infos qui souligne que l’appel de Daoukro est un faux son. A traduire du français très ivoirien : une annonce tonitruante pour voiler les vraies ambitions de Bédié. Cet acharnement d’Alassane Ouattara pour une candidature unique ne couve rien de bon, Notre Voie y descelle la volonté d’un hold-up électoral. Preuve concrète de cette affirmation la volonté du Chef de l’Etat d’embrigader la Commission Electorale Indépendante. Alassane Ouattara ne veut plus du FPI au sein de la CEI pour mieux la contrôler et tripatouiller les résultats des élections de 2015. Pour arriver à ces élections de 2015 dans la paix et la réconciliation, Abel Naki, le leader du CRI-Panafricain monte au créneau pour appeler toutes les parties au calme note Le Point d’Abidjan. Le président du mouvement pro-gbagbo estime entre autre que seule la libération de l’ancien président Ivoirien peut ramener la vraie réconciliation en Côte d’Ivoire. « Si Alassane Ouattara libère Gbagbo il entrera dans l’histoire » dixit Abel Naki à la une du quotidien Le Monde d’Abidjan. Pour le moment la libération de Laurent Gbagbo n’est pas à l’ordre du jour, le leader du régime de la refondation doit préparer sa défense soutient Notre Voie. Laurent Gbagbo n’est pas seul car les mouvement de soutien qui lui sont proches continuent de faire du lobbying pour sa libération ainsi que celle du Ministre de la rue Charles Blé Goudé qui seras face au juge ce 29 septembre 2014.


Ebola : les Etats-Unis encouragent une lutte sous-régionale

Terence Mc Culley l’Ambassadeur des USA à Abidjan face aux journalistes
Terence Mc Culley l’ambassadeur américain à Abidjan face aux journalistes

Un atelier régional de consultation pour le renforcement des plans de préparation et de riposte contre l’épidémie de virus Ebola s’est ouvert ce 22 septembre à Abidjan pour une durée de 48 heures.

La rencontre réunit les représentants de gouvernements et des autorités sanitaires de 6 pays d’Afrique francophone. Il s’agit de la première d’une série d’ateliers sur Ebola initiée par le gouvernement américain, l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) et le CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies-Atlanta). Terence Mc Culley l’ambassadeur des Etats-Unis à Abidjan soutient qu’une « approche régionale forte est cruciale pour contenir l’épidémie parce que les maladies n’ont pas de frontières politiques ». Les gouvernements de la sous-région ont pris de nombreuses mesures pour faire face à l’épidémie d’Ebola mais l’atelier d’Abidjan permettra une meilleure coordination entre les agences gouvernementales des pays de la région de sorte à ce que le partage de connaissance, d’expérience et la collaboration puisse permettre de contrôler l’épidémie.

« Toutes les épidémies d’Ebola des 40 dernières années ont été contenues, et les Etats-Unis restent confiants qu’il en sera de même pour cette flambée » a indiqué confiant Terence Mc Culley.

L’Afrique de l’ouest est la partie du continent la plus touchée par l’épidémie d’où la forte mobilisation des Gouvernements de la CEDEAO dans la lutte. Cet engagement se matérialise par les efforts de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) qui œuvre pour une synergie des efforts dans la lutte dans une approche sous-régionale. Docteur Mongbo Yves, représentant de l’OOAS estime que les pays qui ne sont pas touchés par la maladie doivent soutenir ceux qui ont déjà signalé des cas. Les moyens et les politiques de lutte doivent être mutualisés pour contenir la maladie.

L’une des attentes des pays touchés par la maladie à virus Ebola est l’accès dans les plus brefs délais à un vaccin ou un sérum capable de guérir les cas confirmés. Même si l’OMS encourage l’utilisation de vaccins et sérums expérimentaux, Lise Martel, experte épidémiologiste du CDC (Atlanta) tient à préciser que la marche vers un vaccin efficace et homologué contre Ebola risque d’être un long processus d’où son appel à de meilleures politiques de prévention. Apprendre des autres est donc la meilleure manière de se préparer à contenir Ebola.

SUY Kahofi


ALPC : l’UE soutient la CEDEAO

La prolifération des armes légères constitue un problème de sécurité
La prolifération des armes légères constitue un problème de sécurité

L’Union européenne (UE) vient d’octroyer une enveloppe de 5,56 millions d’euros à la CEDEAO pour aider à lutter contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC) dans la région ouest-africaine.

Depuis plus de 30 ans les armes légères et de petits calibres alimentent les conflits en Afrique de l’Ouest. Libéria, Sierra-Léone, Côte d’Ivoire, Mali, Casamance (Sénégal), Nigéria…ces pays continuent de lutter contre des milliers d’ALPC qui occasionnent chaque année des morts et d’importants dégâts. Même après les conflits et crises, les armes légères prolongent les tensions inter-communautaires et la criminalité résiduelle.

Pour lutter contre ces armes capables d’être utilisées par un enfant, la CEDEAO encourage les programmes nationaux de lutte contre les ALPC à travers les COMNAT-ALPC (commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres). Ces Commissions ont pour mission la collecte des armes et la sensibilisation des populations avec le soutien des représentations pays du RASALAO, le réseau ouest africain d’action sur les armes légères et de petits calibres. Mais la lutte contre les ALPC demande un investissement important, du temps et un engagement des forces en présence pour obtenir des résultats. Les pays touchés par ce fléau en Afrique de l’ouest s’engagent sous la houlette de la CEDEAO qui a lancé le projet « Soutien de l’EU au mandat régional de la CEDEAO pour la paix, la sécurité et la stabilité » à Abuja (Nigéria).

D’une durée de trois (3) ans, le projet verra la mise en place d’un programme pilote de collecte d’armes dans deux groupes types de pays. Le premier groupe concerne le Niger, le Mali et le Nigeria. Les opérations dans ce premier groupe concernent les régions nord. Dans l’Union du Fleuve Mano trois pays seront ciblés. Les régions ouest de la Côte d’Ivoire, la Guinée forestière, l’est du Libéria et le nord-est de la Sierra Leone. L’appui de l’Union Européenne à ce projet s’élève à 5,56 millions d’euros. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est le partenaire d’exécution de ce projet qui entend aussi combler les lacunes sur la connaissance des dangers liés à la prolifération de ces armes, cela par le biais de campagnes de plaidoyer et de sensibilisation; de renforcement des capacités des parties prenantes, de collecte et de destruction d’armes et de fourniture de services sociaux aux communautés frontalières.

SUY Kahofi