Kahofi SUY

CDVR : des audiences pas si publiques !

Que veut cacher la CDVR aux ivoiriens ?
Que veut cacher la CDVR aux ivoiriens ?

Il s’agissait d’audiences publiques mais visiblement nous sommes obligés de dire « dites publiques » dans la mesure où elles ne sont pas ouvertes au grand public ni même aux journalistes comme au Togo. La Commission Dialogue Vérité et Réconciliation a jugé bon de lancer une opération digne d’une rencontre de confrérie de sorciers dans une forêt sacrée !

Les journalistes qui ont rallié le site de l’IVOIRE Golf Club (Abidjan-Riviera) ont eu l’autorisation d’enregistrer exclusivement le discours d’ouverture de Charles Konan Banny le président de la Commission. Et après ceux (les journalistes) qui ont eu l’ingénieuse idée de rester dans la salle exiguë pour rendre-compte ou simplement comme citoyen ordinaire ont été dépouillé de leur dictaphones, appareils photo, bloc note, téléphones portables et même stylos ! Pour le lancement d’une activité aussi importante, la salle des audiences publiques ne peut que contenir environs 80 personnes (je suis généreux).

Pour cette journée, seul 5 victimes seront entendues sur 130 qui doivent se succéder au pupitre sur les deux (2) mois avenirs. Une durée qui pourrait être prolongée selon le service de communication de la CDVR sans que l’on ne nous explique pourquoi. Sur 64.000 personnes préalablement auditionnées sur plusieurs mois, seul une poignée passera donc devant les commissaires. Neuf (9) commissaires choisis parmi les représentants de la CDVR au niveau central et local. Alors comment les ivoiriens sauront ce qui a été dit entre quatre murs ? Eh bien, ces audiences seront filmées par une équipe audio-visuelle mise sur pied par la CDVR (???) qui remettra par la suite un montage vidéo tous les jours à la RTI. La télévision nationale « s’est engagée » à diffuser 10 productions par semaine; là encore la programmation télé est entourée d’un véritable flou! Questions : que doit-on censurer dans les témoignages des victimes ? Qu’est ce que les Ivoiriens ne doivent pas voir ou entendre ?

Les journalistes mais aussi des commissaires régionaux de la CDVR, les ONG et les organisations de victimes regrettent cette omerta autour d’un processus si important. Notons que les audiences publiques sont la dernière étape du mandat de la CDVR.

SUY Kahofi


GIE PMIEX-COOPEX : agir pour sauver les entreprises nationales de la filière Café-Cacao

Il est capitale de redonner le pouvoir économique aux producteurs et entreprises nationales
Il est crucial de redonner le pouvoir économique aux producteurs et entreprises nationales

Le succès économique de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture. Malheureusement depuis les indépendances, les producteurs et entreprises agricoles nationales sont les parents pauvres du système économique. La filière café-cacao qui représente plus de 40% PIB n’échappe à cette situation. C’est la raison pour laquelle le Groupement d’Intérêt Economique des Petites et Moyennes Industries et des Coopératives Exportatrices de Café-Cacao en abrègé GIE PMIEX-COOPEX a décidé de s’engager dans la lutte pour redonner le pouvoir économique aux producteurs et entreprises nationales. Face à la presse ce mercredi 03 septembre 2014, le Groupement d’Intérêt Economique a exposé sa vision de la réforme de la filière Café-Cacao.

Malgré la bonne foi apparente des autorités ivoiriennes et du Conseil Café-Cacao, les orientations de la réforme jouent en défaveur des producteurs et entreprises nationales. 300.000.000 f CFA en espèce pour obtenir les cautions de déblocage dans un système dominé par la certification producteurs-acheteurs internationaux et les enchères où les multinationales sont les concurrentes des producteurs nationaux ! Un mécanisme que dénonce Raymond Koffi président du Groupe économique. En effet plus nanties, les multinationales imposeront leurs conditions d’achat aux producteurs et cela devient plus inquiétant car elles ont aujourd’hui accès au marché bord champ. Quand l’Etat ne garantit pas un minimum de protection aux entreprises nationales face aux multinationales le risque qu’elles courent est énorme : la disparition !

Le système d’achat-vente du café-cacao est donc biaisé à la base et celui-ci favorisera dans un bref délai la disparition des entreprises nationales. Le Groupement d’Intérêt Economique PMIEX-COOPEX préconise donc une série de mesures diligentes pour sauver la situation avant l’ouverture de la prochaine saison. Il s’agit entre autre de la mise en place d’un guichet spécialement dédié aux COOPEX-PMIEX avec un volume de tonne à leur allouer. A cela s’ajoute une exonération de taxe à hauteur de 60F/KG minimum correspondant à l’écart de compétitivité. Toujours au plan financier, le GIE PMIEX-COOPEX demande une dispense de cautions de déblocage et une garantie à première demande des lignes de crédit. Au niveau de la transformation, l’Etat doit pouvoir garantir un tonnage aux transformateurs nationaux en rapport avec leur capacité sans passer par les enchères et aux conditions économiques initiales lors de leur installation.

La mission que s’est assignée le GIE PMIEX-COOPEX est certes noble mais pour arriver à surmonter le challenge le Groupement d’Intérêt Economique doit pouvoir être au cœur de l’appareil de décision qui gère la filière. C’est pourquoi il préconise l’intégration des PMIEX-COOPEX au sein du Conseil d’administration du Conseil Café-Cacao (CCC). De telles mesures pourront permettre aux entreprises nationales d’exister et de contribuer à la marche vers l’émergence en absorbant une part plus importante de la population active avec les 75% du volume d’exportation qu’elles revendiquent.

SUY Kahofi


Revue de la semaine ivoirienne du 25 au 30 août 2014

Ebola inquiète toujours la Côte d’Ivoire

Ebola avait battu le record des unes cette semaine mais dans le contexte ivoirien les sujets politiques et judiciaires ne sont jamais bien loin. La preuve, l’affaire Simone Gbagbo contre le procureur de la CPI refait surface. La CPI lance un ultimatum aux autorités ivoiriennes barre Le Patriote avec cette injonction prêté à l’instance judiciaire : « jugez Simone Gbagbo avant le 10 octobre sinon…». Ultimatum qui fait dire à Soir Info qui la CPI réclame Simone Gbagbo, l’ex-première Dame. C’est une forte pression qui s’exerce sur la Côte d’Ivoire indique L’Inter qui profite de ce rebondissement pour faire le point des procès Gbagbo Laurent et Blé Goudé Charles. Les deux hommes se portent bien selon LG Info et tel un fils aimant Charles Blé Goudé dit passer du bon temps à l’écoute du président Gbagbo. Le confrère nous propose le film d’une journée de Charles Blé Goudé à La Haye. Des journées marquées par l’espoir en témoigne cette phrase (dit-on) de Laurent Gbagbo à la une du Quotidien d’Abidjan : « je suis convaincu, je reviendrai ». Et pendant que les débats judiciaires s’ouvrent par organes interposés, le sommeil du président Ivoirien Alassane Ouattara est toujours troublé par la maladie à virus Ebola ! Le Patriote soutient que le président ivoirien a battu le rappel des troupes lors d’une réunion de crise. Ebola c’est 1500 morts et aucun cas en Côte d’Ivoire a martelé le chef de l’Etat ivoirien mais vigilance d’où la mise sur pied d’un comité de veille au sein du Conseil National de la Sécurité. Fraternité Matin nous indique que la mobilisation du Gouvernement ivoirien ne se fait pas de manière isolé, elle s’inscrit dans un cadre sous régional marqué par une rencontre de crise à Accra souligne L’Inter. Le président en exercice de la CEDEAO le Ghanéen John Mahamat Dramani s’indigne du fait que les pays touchés aient été mis en quarantaine. Ebola c’est une affaire sérieuse et on ne plaisante pas soulignent à l’unisson L’Expression et Le Nouveau Courrier qui indiquent qu’un consommateur de gibier a été condamné à 5 ans de prison pour avoir dégusté de la viande de rat. Ebola menace non pas seulement la santé des populations mais également la survie de familles entières car elle entraine dans le sillage de la contamination des problèmes sanitaires et économiques inquiétants indique Le Point d’Abidjan. Achevons ce round up de l’actualité vue par les quotidiens ivoiriens avec l’acte I de la sélection Hervé Renard. Le Démocrate indique que 26 joueurs ont été appelés mais manque à l’appel des cadres comme Zokora ou Gnegneri indique Notre Voie quand L’Expression martèle que Didier Drogba a confirmé sa décision de ne plus jouer en équipe nationale. Seul couac, les autorités ivoiriennes n’ont toujours pas décidé d’autoriser la rencontre Côte d’Ivoire – Sierra Leone à Abidjan comptant pour les éliminatoires de la CAN 2015.


Ebola : les députés ivoiriens s’engagent dans la lutte

Il n’y aura pas de vacance pour le comité de veille conte Ebola
Il n’y aura pas de vacances pour le comité de veille contre Ebola

Ils n’auront pas de vacances c’est décidé ! Eux, ce sont les parlementaires ivoiriens qui ont décidé de mettre sur pied un comité de veille sanitaire et sociale contre Ebola. Par cette action ils engagent l’Assemblée nationale dans la lutte contre cette maladie qui selon les derniers chiffres a fait plus de 1300 victimes en Afrique de l’Ouest. Ledit comité de veille sanitaire a été mis sur pied en marge de la clôture de la deuxième session extraordinaire de l’année 2014 de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.

Ce comité de veille parlementaire contre Ebola aura pour mission d’accompagner le gouvernement dans sa politique de lutte mais aussi et surtout d’aller au contact des populations pour mener la sensibilisation et amplifier le message de la prévention. En effet, les députés ivoiriens estiment qu’il est important pour les populations de comprendre le bien-fondé des mesures de protection instaurées par le gouvernement et surtout la nécessité de les appliquer au quotidien. L’objectif est de contenir la psychose crée par Ebola principalement dans les zones frontalières à risque de l’ouest ivoirien.

« Ainsi, les membres du comité de veille sanitaire et sociale contre Ebola vont consacrer leurs vacances parlementaires pour se déployer dans leurs localités respectives afin de faire passer le message juste tel que dicté par les autorités ivoiriennes » a tenu à indiquer Clarisse Kayo présidente du comité de veille.

Pour pouvoir informer les autres, il est important de s’informer soit même et surtout de se former aux méthodes de lutte et de prévention. C’est la raison pour laquelle avant leur déploiement sur le terrain, les députés auront des séances de travail avec le ministère de la Santé et de la lutte contre le sida. Au-delà, des rencontres seront aussi organisées avec les ministères de l’Intérieur et celui de la Défense mais également avec des partenaires bilatéraux de la Côte d’Ivoire à l’image du PNUD et de l’USAID.

SUY Kahofi


Ebola vu du téléphone portable

Les sms de la rumeur viennent noyer ceux dédiés à la lutte
Les SMS de la rumeur viennent noyer ceux dédiés à la lutte

Face à Ebola qui a déjà fait 1200 morts en Afrique de l’Ouest et continue de tuer,  tout le continent se mobilise. La Côte d’Ivoire qui n’a pas encore enregistré de cas de contamination se montre très vigilante. Cela se manifeste par l’approvisionnement des centres de santé en équipement et médicaments, mais surtout par une forte sensibilisation de la population, et sur les réseaux sociaux on s’active pour ventiler au mieux l’information.

Un clip vidéo ivoirien contre Ebola

Tous les supports de communication sont utilisés dans cet élan d’information sur la maladie. Les affiches sont placardées ici et là dans les lieux de grande affluence et les panneaux publicitaires dans plusieurs zones d’Abidjan affichent en grand les messages de lutte. Les NTIC contribuent à cette lutte principalement le téléphone portable. Le CICG informe régulièrement les Ivoiriens par SMSdes dangers de la maladie et des mesures de prévention utiles pour se protéger.

« En cas de fièvre brusque ou saignement, rendez-vous dans le centre de santé le plus proche ou appelez le 143 ».

Ces SMS sont également relayés par les compagnies de téléphonie mobile qui de façon spontanée se sont associées à la lutte. Une belle initiative, car les Ivoiriens en avaient un peu marre des nombreux SMS publicitaires qui les étouffaient au quotidien ! Des SMS qui informent sur Ebola OUI, mais d’autres contribuent à noyer les efforts du gouvernement. Qui sont les auteurs de ces SMS ? Difficile de répondre car ils viennent souvent d’amis ou de parents avec une mention qui en dit long sur son origine : « Faites passer le message ». Ainsi on peut lire :

« Cas confirmé d’Ebola au CHU de Treichville : les professionnels de la santé désertent l’hôpital »

« « Fraternité Matin » confirme un cas d’Ebola à Anyama. Il s’agit d’une ressortissante guinéenne qui a transité par la France »

« Le gouvernement nous ment ! Ebola fait des ravages dans l’ouest du pays ».

Pourquoi des Ivoiriens préfèrent prêcher le faux. Pour quelles raisons ? Difficile d’apporter un élément de réponse. Certains y voient une nette volonté politique de voir le gouvernement en difficulté parce qu’on n’aime pas Alassane Ouattara ! Il y a donc ceux qui sensibilisent, ceux qui intoxiquent et ceux qui tournent le spectre Ebola en dérision avec les SMS sur le gibier.

« Grande promo viande de brousse ! 2 biches à 1000 f, 5 agoutis à 500 f et 10 gros rats bien gras à 200 f. Recevez en bonus 20 chauves-souris ! La viande de brousse change avec Ebola ».

De l’information, des rumeurs et de la bonne humeur…c’est tout ça Ebola vu du téléphone portable.

www.wikipedia.org

SUY Kahofi


Les comédiens de Saint-Louis dans l’objectif d’Eudes Pokou

Eudes Pokou : « un documentaire qui retrace aussi mon histoire »
Eudes Pokou : « un documentaire qui retrace aussi mon histoire »

Lorsque la caméra d’un réalisateur ivoirien se pose sur des comédiens sénégalais, le résultat est un documentaire baptisé S POCIBLE. Il s’agit de la dernière production du comédien et réalisateur ivoirien Eudes Pokou. De nombreux cinéphiles ivoiriens se demandaient où était passé le père du court métrage « Le voile déchiré ». Silencieux et invisible sur les bords de la lagune Ebrié. Eudes Pokou s’était retiré au pays du poète-président pour des raisons d’étude. C’est ailleurs à Saint-Louis qu’il a réalisé son dernier film. De retour en Côte d’Ivoire, le réalisateur est venu nous présenter ce documentaire qui est aussi quelque part le film de sa propre vie d’artiste.

Eburnietoday : Eudes Pokou quelle est la trame de ton documentaire ?

Eudes Pokou : Ce documentaire nous entraîne dans l’univers de jeunes comédiens de la ville de Saint-Louis au Sénégal qui ont décidé de monter des spectacles de one-man-show pour présenter leur condition de vie d’artiste. Surtout, le regard de leur famille sur leur choix.

ET : Pourquoi le choix particulier de Saint-Louis puisse qu’on sait qu’il y a des comédiens dans toute l’Afrique ?

E.P : J’y étais dans le cadre de mes études en cinéma documentaire de création à l’université Gaston Berger de ladite ville. Et ce film sanctionne le diplôme de fin d’études. J’y ai fait un master 2 en réalisation documentaire de création. On devrait réaliser un film sur la ville et ses environs. Etant moi-même comédien avant tout, mon choix s’est vite porté sur ces jeunes que j’avais rencontrés au paravent au Burkina Faso lors du Festival international de théâtre et de développement de Ouagadougou en 2010.

ET : Comment ont-ils accueilli ton idée ?

Les comédiens ? Ils étaient plutôt ravis que quelqu’un s’intéresse à eux. Et que par ce film, les uns et les autres pourront voir au-delà de la scène ce qu’ils vivent. C’était une immersion dans leur vie, leur rapport avec la famille, leurs rêves…

ET : S’agit-il de ton histoire que tu extériorises aussi à travers ce documentaire ?

E.P : (rire) Effectivement ma vie n’est pas différente de celle de ces jeunes gens. Il y a beaucoup de similitudes…

ET : Pour un projet de fin d’études il s’agit d’une belle œuvre. Comment tu as pu réunir les moyens techniques et financiers pour la produire ?

E.P : Pour les moyens techniques, la formation était financée par Africadoc et ses partenaires. Pour le film, il fallait se débrouiller. Pour le matériel, vu qu’il était insuffisant, j’ai dû tourner avec ma propre caméra. Voilà pour dire qu’a tous les niveaux c’est dur. Ce n’est pas pour autant qu’on devrait baisser les bras. Africadoc fait beaucoup pour le cinéma africain en ce moment. Et je crois qu’il serait temps que les Etats africains pensent à apporter un coup de main au cinéma. Depuis 7 ans, Africadoc forme huit jeunes réalisateurs d’Afrique francophone et ça, c’est important pour la survie du cinéma africain.

ET : Une production en système « D » mais penses-tu la proposer pour d’autres initiatives ? (concours, prix, bourses)

E.P : C’est une piste à explorer…mais je n’y ai pas encore pensé sérieusement. Je suis à peine de retour au pays et pour le moment, je voudrais monnayer et transmettre mes acquis et faire d’autres films./.

Pour voir le documentaire


Dur d’être un fumeur !

Des lois qui bafouent les droits des fumeurs
Des lois qui bafouent les droits des fumeurs

Une chronique de SUY Kahofi

Le législateur dans sa légendaire générosité à toujours pris des lois pour le bien-être de tous dit-on. Je dirais pour le bien-être d’une majorité au détriment d’une minorité. C’est le cas avec les fumeurs. Des lois ont été prises dans plusieurs pays du monde pour interdire la cigarette dans les lieux publics. No smoking ici et là avec une grosse cigarette barrée en guise d’avertissement. En Côte d’Ivoire l’interdiction de fumer la cigarette dans les lieux publics est aussi en vigueur.

Conformément à la convention-cadre de lutte antitabac (CCLAT), ratifiée par le pays le 28 janvier 2010, la Côte d’Ivoire a pris un décret portant interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les transports en commun. L’interdiction de fumer dans les lieux publics est sanctionnée d’une amende de 15 000 à 100 000 F Cfa pour les fumeurs et de 50 000 à 250 000 F Cfa pour les personnes propriétaires des lieux publics et des transports en commun. Plus de cigarette dans les avions, dans les maquis et restaurants, bars et boîtes de nuit, dans les taxis, les bus, les arrêts de bus, les aéroports, les jardins publics, les tours administratives, les mairies,  la plage…la liste est encore longue ! Lorsque nous faisons le tour des lieux publics et des transports en commun, on finit bien par se demander qu’est-ce qui reste comme endroit aux fumeurs pour se mettre à l’aise ?

On nous écarte des autres, nous fumeurs, sous le fallacieux prétexte que notre fumée qui reste statique et active pendant deux heures occasionne et amplifie le phénomène de la fumé passive. Oui chers fumeurs, on nous protège des autres, mais qui nous protège nous ? C’était comme si la loi avait été prise pour brimer un groupe au détriment de l’autre. Les fumeurs, ces parias au mégot puant sont pourtant des citoyens comme les autres. Des citoyens qui méritent qu’on respecte aussi leurs droits et leurs libertés. C’est bien parce que nous fumons que des milliers d’hommes et de femmes perçoivent un salaire à la fin du mois. C’est bien parce que nous fumons que ceux mêmes qui nous traquent ont du travail. C’est bien parce que nous fumons que l’industrie du tabac contribue au développement économique de nos pays.

Une loi bancale

Nous payons nos impôts et même mieux que ceux qui prennent des lois pour nous étouffer. Pour chaque cigarette grillée, c’est l’économie qui tourne ! Alors pourquoi faire du zèle en adoptant des lois restrictives sans mesure d’accompagnement réelle ? Le tabac n’est pas illicite, il n’est pas frappé du sceau de l’interdiction comme la cocaïne ou l’héroïne. Alors pourquoi adopter des lois qui criminalisent à la limite le tabac ? A lire ces décrets et projets de loi, j’ai bien envie de dire de façon lapidaire au législateur de faire fermer les grandes firmes qui produisent le tabac. Si celles-ci ferment, il est clair que nous n’allons plus fumer !

Monsieur le législateur, votre loi est bancale ! Bancale en ce sens qu’elle ne prévoit rien, oui je dis bien rien pour garantir la liberté du fumeur et préserver ses droits. En nous interdisant les lieux publics vous aurez dû par respect pour les êtres humains que nous sommes, consommateurs que nous sommes, honnêtes citoyens payant nos impôts que nous sommes… prévoir des espaces fumeurs. Dans ce petit monde de liberté que vous aurez délimité pour nous, il est clair que jamais plus nous n’irons déranger les non-fumeurs avec nos cigarettes. Ce n’est hélas pas le cas. Et la frustration quotidienne est omniprésente. Des personnes qui se bouchent le nez quand elles passent juste à côté de nous, des mères de familles qui nous indexent avec mépris comme des pestiférés… Rendez-nous notre liberté cher législateur, car par votre faute il est aujourd’hui dur d’être fumeur…


Présidentielle de 2015 : la CEI pose déjà problème

Eric Aimée Semien le président de l’APDH
Eric Aimée Semien, président de l’APDH

L’ONG APDH, Action pour la Protection des Droits de l’Homme était face à la presse ce vendredi 18 juillet 2014. L’organisation milite en faveur d’une révision du nouveau texte de loi portant réforme de la CEI, la Commission Electorale Indépendante.

A peine adoptée que la loi portant réforme de la Commission Electorale Indépendante est fortement critiquée par une frange de la classe politique mais aussi par la société civile. En effet les Commissions Centrales, Communales, sous-préfectorales et préfectorales de la CEI sont dominées à plus de 90% par les acteurs politiques et administratifs qui sont loin d’être neutres. L’APDH s’insurge donc contre cette composition qui n’est pas faite pour garantir des élections crédibles, libres et transparentes. Selon Eric Aimée Semien le président de l’ONG, l’action menée par son organisation avec l’appui de son conseil d’administration n’est pas une aventure solitaire décidée sur un coup de tête.

« Lorsque le projet de loi a été annoncé, plusieurs coalitions de la société civile se sont mises en place pour dénoncer le projet de loi dans sa configuration. Je dis bien que toutes les organisations de la société civile ont parlé d’une seule voix. Qu’est ce qui s’est passé après ? On n’en sait trop rien ! » avance le président de l’APDH.

Le constat c’est que plusieurs organisations se sont retirées du combat pour la révision de la CEI au point où certains leaders de la société civile se sont retrouvés à l’Assemblée Nationale pour applaudir l’adoption du texte contesté en plénière ! Ce mutisme et cette mésentente au sein de la société civile va conduire le pouvoir politique à adopter la loi, la promulguer et même désigner les membres de la Commission centrale. Malgré cette situation l’APDH refuse d’abandonner le combat. Son action est claire : éviter que les populations prises en otage par la classe politique ne subissent une nouvelle crise post-électorale meurtrière en 2015.

« On se souvient encore de cette image qui a fait le tour du monde montrant des commissaires de la CEI en 2010 se bagarrer autour des résultats des élections pour la simple raison que chacun voulait prêcher pour sa chapelle. La nouvelle CEI est hautement politique et si l’on n’y prend garde elle ne va nous apporter que des ennuis et éventuellement leur corolaire de violence » prévient Eric Aimée Semien.

L’APDH estime que la présence des acteurs politiques doit être revue à la baisse pour éviter d’autres violences en 2015. Et c’est pourquoi elle a saisi la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. L’APDH estime que l’Etat de Côte d’Ivoire doit être condamné afin qu’elle s’engage à réviser la loi portant réforme de la CEI conformément aux chartes de l’Union Africaine et de la CEDEAO portant organisation des élections dans les pays membres.

SUY Kahofi


A Abidjan; c’est la ruée vers les crèmes magiques

Tout pour un "bureau politique" digne du nom !
Tout pour un « bureau politique » digne du nom !

Les crèmes magiques sont devenues un véritable phénomène urbain en Côte d’Ivoire. Celles et ceux qui les utilisent leur prêtent des vertus bénéfiques pour la beauté. Ces crèmes auraient la faculté de faire grossir toutes les parties du corps.

Être mince est un canevas de beauté sous d’autres cieux, mais en Côte d’Ivoire les attributs de beauté sont ceux que présentent les femmes fortes. Les miss lolo avec la poitrine surdimensionnée, les bobraba avec une protubérance fessière prononcée et les pistoléros avec leurs poignées d’amour ont toujours la cote auprès des hommes. Et pour avoir tous ces atouts, les femmes refusent désormais le supplice de la chirurgie esthétique. Place aux crèmes magiques qui développent toutes les parties du corps… et à souhait.

Faites reculer les limites du complexe

Sur les marchés des dix communes d’Abidjan, vous les trouverez sous diverses appellations. Pour les femmes il y a les crèmes bobaraba ou bôtchô tonnerre pour faire grossir les fesses et les crèmes miss lolo pour les poitrines en manque de visibilité ! Koné Matôgôman peut aisément témoigner de l’efficacité de ces crèmes.

« J’avais une forte poitrine, mais lorsque je mettais mon soutien-gorge mes seins se dandinaient…Grâce à la crème miss lolo mes seins sont devenus plus fermes et charnus. Ces produits n’ont aucun effet secondaire » rassure la jeune femme.

Koré Chantal a également utilisé ces produits, mais pour une toute autre raison.

« J’avais de petites fesses et je voulais les faire grossir. J’ai utilisé les crèmes bobaraba et j’ai obtenu le résultat que je voulais donc j’ai stoppé le traitement » conclut-elle.

Les hommes ont aussi recours à ces crèmes pour les organes génitaux..Ceux  qui ont envie d’avoir « un pays-bas plus fourni » devront se procurer une boîte de bazooka. Certaines épouses le demandent quand d’autres hommes les utilisent en secret. Les crèmes magiques sont donc des produits conçus pour faire reculer les limites du complexe. Et c’est bien à ce niveau que naissent les oppositions aux crèmes magiques. Florentine Gabo estime « qu’il faut rester naturel et ne pas s’aventurer à utiliser des produits donc on ignore la composition et l’origine ». D’ailleurs elle plaide auprès des autorités sanitaires pour que ces crèmes dites magiques « soient retirées du marché ». Kouadio René quant à lui ne demande certes pas leur retrait, en revanche il soutient que les hommes devraient réfléchir par deux fois avant de vouloir changer la forme de leur organe génital.

« Je pense bien que c’est Dieu qui nous donne notre sexe et si quelqu’un veut le voir changer il est préférable de s’adresser à lui pour toute modification » soutient amusé l’enseignant.

Il estime personnellement que si son épouse trouve son sexe trop petit pour être heureuse au lit, elle devra demander le divorce !

« Des seins charnus comme une mangue »

Les crèmes magiques sont développées par des chercheurs d’un genre nouveau appelés abusivement docteur bazooka ou seintologue ! Docteur Piapia installé dans le quartier chic de Marcory est l’un d’entre eux. Très célèbre à Abidjan il fait le bonheur des femmes qui croient aux vertus des crèmes magiques. Sa solution dont il est le seul à connaître la composition à le pouvoir dit-il « de réveiller les seins évanouis et de ressusciter les seins morts ». Il propose des massages mammaires à domicile entre 2 500 et 3 000 F Cfa.  Le résultat est satisfaisant confirment de nombreuses femmes. Avec un massage personnel d’une à deux minutes par jour (matin et soir), le docteur Piapia garantit également « des seins charnus comme une mangue et beaux à regarder comme des papayes solo ».

Tout aussi célèbre, docteur vis-à-vis est installé dans la commune cosmopolite de Treichville. Il est le spécialiste des hommes. Il exerce depuis 1973 et les hommes qui ont des « soucis au démarrage » fréquentent son cabinet. Il soigne donc l’impuissance sexuelle et donne au sexe la forme souhaitée.

« Lorsque « la chose » de monsieur est un peu petite, madame n’est pas satisfaite. Je m’occupe de ça avec un massage pendant deux semaines pour un sexe bien allongé et acceptable ! Il ne s’agit pas de faire grossir à l’extrême le sexe des hommes qui viennent en consultation. Je propose ma crème à 3 000 F Cfa la boîte », nous explique docteur vis-à-vis.

Un véritable business qui fait le bonheur de certains clients : 3 000, 4 000 ou 5 000 F Cfa en fonction des produits. Mais ces crèmes sont-elles sûres à 100 % ? Pour Séka Aristide qui tente désormais de dissuader les amoureux des crèmes magiques, celles-ci lui ont laissé des souvenirs amers. Voulant faire plaisir à sa petite amie, il se retrouve avec un pénis que cette dernière ne peut plus supporter ! Aujourd’hui, il souffre  de se voir rejeté par les femmes qu’il convoite et même par les péripatéticiennes.

« Même à mon ennemi je ne conseillerais jamais ces produits » affirme déçu notre interlocuteur.

Malgré quelques témoignages de déception, les seintologues ou bazooka d’Abidjan attirent toujours du monde. Des hommes soucieux de faire plaisir à leurs épouses et des femmes à la recherche de la perfection physique grâce à un « bureau politique » digne du nom.

SUY Kahofi


La CEDEAO renforce son plan de lutte contre le VIH-SIDA

Les experts oues-africains réunis à Abidjan
Les experts ouest-africains réunis à Abidjan

La 5ème Réunion du Comité Multi-sectoriel de lutte contre le VIH/SIDA de la CEDEAO a eu lieu les 14 et 15 juillet 2014 à Abidjan. Les experts de la CEDEAO ont fait le bilan de la lutte et adopté des résolutions pour freiner l’évolution de la maladie dans la sous-région.

La vision de la CEDEAO pour 2020 de passer de la CEDEAO des États, à la CEDEAO des peuples prend en compte les Objectifs du Millénaire pour le Développement et considère le VIH/SIDA comme un véritable frein aux efforts de développement régional. C’est pour faire obstacle à cette pandémie que l’organisation sous-régionale a décidé de mettre en place le Comité Multi-sectoriel de lutte contre le VIH/SIDA. En effet bien que des progrès significatifs aient été enregistrés dans la lutte contre le VIH-SIDA en Afrique de l’ouest force des de constater que des défis importants restent à relever.

Le taux de prévalence dans cette partie de l’Afrique oscille entre 1 et 3,9% avec 30 fois plus de cas enregistrés en zone urbaine. 30% d’adulte et seulement 12% d’enfant dans la zone CEDEAO ont accès aux ARV (pour ceux qui sont éligibles). La couverture PTME (prévention de la transmission mère-enfant) est de 39%, un chiffre qui nous donne de constater que les objectifs d’éradication fixés en 2011 n’ont pas été concluants. Environ 4.500.000 adultes et enfants sont touchés par la maladie (OMS 2013) ! Les pays les plus touchés sont la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Ghana avec 83% des cas.

« Si la CEDEAO veut freiner la propagation du VIH-SIDA dans la sous-région, il est important qu’une attention particulière soit apportée à ces trois pays » soutient Léopold Zekeng, directeur régional adjoint ONUSIDA pour l’Afrique de l’ouest et du centre.

En plus de ces chiffres alarmants l’on note également une forte féminisation de la pandémie, un taux d’adolescent très important touché par la maladie et des pics inquiétants au sein de certains groupes à risque.

« La CEDEAO ne peut donc pas fermer les yeux sur cette situation » indique Docteur Xavier Crespin, Directeur Général de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS).

La CEDEAO veut donc réagir pour que le SIDA ne soit plus une menace en termes de santé public. L’organisation s’approprie donc l’objectif des 3/90 annoncé à Malabo. 90% des personnes infectées doivent être dépistées, 90% des malades doivent avoir accès au traitement (ARV) et 90% en phase de suppression virale. Sur le point de l’accès aux ARV la CEDEAO marque un point. Elle a mis en place un stock de sécurité logé au sein de la nouvelle pharmacie de la santé publique à Abidjan. Ce stock d’ARV a été constitué grâce à un effort des 15 pays membres de l’organisation et l’engagement de deux entreprises pharmaceutiques sous-régionales. Il s’agit de DANADAMS LTD du Ghana et de EVANS Medical PLC du Nigéria.

« En cas de rupture dans un pays de la CEDEAO, celui-ci pourra faire sa demande et la Côte d’Ivoire grâce à ce stock pourra répondre » nous explique Raymonde Goudou Coffie, la ministre ivoirienne de la santé et de la lutte contre le SIDA.

Le stock de sécurité étant bien différent d’un stock de départ, « un mécanisme de rétrocession des ARV par les pays qui en font la demande a été mis en place » tient à préciser le Docteur Xavier Crespin.

Pour maintenir l’élan de la lutte contre le VIH-SIDA, les experts ouest-africains réunis à Abidjan ont adopté d’importants recommandations dont plusieurs concernent la disponibilité et l’accès aux ARV. Il s’agit entre autre pour chaque Etat membre de la CEDEAO d’augmenter et de sécuriser les financements nationaux en faveur de l’achat des intrants de lutte contre le VIH/SIDA. L’autre axe important est l’indépendance de la CEDEAO dans sa politique de lutte. En vue de baisser la dépendance au Fonds mondial, les acteurs de la santé doivent mener des réflexions pour la pérennisation du stock de sécurité en insistant sur la production locale des ARV. En militant pour une synergie des efforts dans la lutte, les pays membres de CEDEAO pourront faire reculer la maladie.

SUY Kahofi


Côte d’Ivoire : le SMIG pour les travailleurs domestiques

Les travailleurs domestiques mieux protégé par la loi
Les travailleurs domestiques mieux protégé par la loi

Ce mardi 8 juillet 2014, la Commission des Affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a adopté à l’unanimité de ses membres un important projet de loi.

Il s’agit de la loi fixant les conditions du travail domestique et portant organisation des agences de placement des travailleurs domestiques (DB 109 B). La commission présidée par le député Fregbo Basile a procédé à l’examen du texte pendant 7 heures avant de l’adopter. Ce projet de loi est une initiative du député Traoré Adjaratou Fadiga. Cette mère de famille et épouse sait combien de fois les travailleurs domestiques sont importants pour les foyers ivoiriens.

Les enquêtes qui ont précédé la mise en forme de la loi soutiennent que les travailleurs domestiques représentent un grand corps de métier. Sur 5 millions d’habitants à Abidjan,  on recense 1 million de travailleurs domestiques. ! Il était important de penser à une disposition qui au-delà du code du travail pour assurer une certaine sécurité à ses mains qui s’épuisent au quotidien.

Le milieu des travailleurs domestiques en Côte d’Ivoire est un univers mafieux, à la limite de trafic humain où des jeunes hommes, femmes et souvent même des mineurs sont exploités. Des salaires moyens autour de 22 000 F CFA pour des heures de travail difficile à déterminer. Filles et femmes de ménage se lèvent avant toute la maisonnée et ne se couchent que lorsque l’employeur l’aura décidé. Kouassi Valérie connaît bien cet univers fait de brimades et d’exploitation, elle qui depuis 1985 a commencé toute jeune à travailler comme fille de ménage.

« Mon père n’ayant plus les moyens de payer mes cours, j’ai commencé à exercer cette activité toute jeune pour m’en sortir. Mon parcours a été difficile, car même mes patrons qui connaissaient le droit ne m’ont jamais déclaré à la Caisse de prévoyance sociale » nous explique Valérie.

En 29 ans de travail elle aura eu plusieurs patrons, ce qui est la preuve d’une certaine précarité dans ce milieu où les travailleurs subissent les humeurs des maîtres et maîtresses de maison. La moindre colère, le refus de céder aux attouchements, d’être la petite amie du patron…est souvent synonyme de renvoi.

Ce sont les conditions difficiles d’exercice des travailleurs domestiques majoritairement des femmes et jeunes filles souvent mineures qui ont poussé l’ONG Riddef à diligenter une enquête de terrain. Le Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme a voulu engager par cette action un plaidoyer auprès des autorités ivoiriennes pour que les travailleurs domestiques ne soient plus des laissés pour compte. Chantal Ayemou la présidente du Riddef soutient que l’enquête réalisée dans les 10 communes d’Abidjan permet de faire ressortir la misère de cette frange de la population.

Au total, 22 % des travailleurs domestiques sont des mineurs, le salaire moyen est de 22 000 F CFA pour 30 jours de travail, les heures de repos n’existent pas et les privations, violences physiques et sexuelles sont quasi quotidiennes. Confrontées aux violences sexuelles, attouchements et propositions indécentes, les filles et femmes de maison sont obligées  par moment d’abandonner le domicile des employeurs.

« J’ai renoncé à mon travail au service d’une famille à Cocody* parce que mon patron m’a fait des avances. Son épouse était absente et il m’a fait croire qu’un de ses amis voulait de moi. En réalité c’était lui-même l’intéressé. Nos relations se sont dégradées et sans le dire à ma patronne, j’ai décidé de partir », témoigne Zo Esther.

C’est donc pour éviter que les travailleurs domestiques ne soient victimes de leurs employeurs que le projet de loi fixant les conditions du travail domestique et portant organisation des agences de placement des travailleurs domestiques a été adopté. Les objectifs de cette loi sont clairs et tiennent en quatre grands points :

  • mettre en place une Agence nationale des services à la personne chargée de coordonner l’action de l’Etat en faveur du secteur ;
  • simplifier les procédures d’embauche et de déclaration ;
  • mettre en place un système d’aides financières publiques et rendre plus significatives les exonérations ;
  • améliorer la situation des salariés.

Autre point important évoqué par le projet de loi, la déclaration des travailleurs domestiques à la caisse nationale de prévoyance sociale et le salaire de base aligné sur le SMIG qui est de 63 300 F CFA en Côte d’Ivoire.

SUY Kahofi

*quartier chic d’Abidjan


Tout Abidjan déçu après la défaite du Brésil

Mardi soir, j’avais la ferme conviction que ma bière allemande aurait un goût plus agréable sur un air de samba lorsque la défaite de la Nationalmannschaft aurait sonné. Supporteur convaincu et confirmé du Brésil, j’étais de ceux qui avaient traité Zico et Pélé d’oiseaux de mauvais augure lorsqu’ils avaient souligné que le Brésil avait une sélection moyenne construite autour d’un seul homme : Neymar. Rien ne m’indiquait que le Brésil pouvait se faire humilier à un tel niveau de la compétition. (Crédit photo : Tânia Rêgo/ABr, Wikimedia Commons)

Quarante-deux matchs sans défaite et aucun revers face à l’Allemagne sur son terrain depuis la première Coupe du monde : ces chiffres me rassuraient énormément.

Ce que j’avais oublié c’est qu’en 1937, face à la Pologne, le Brésil avait déjà encaissé 5 buts ! Mais cette défaite ne pouvait pas se reproduire, j’en étais convaincu. En aucun cas je n’aurais pensé que le Brésil pouvait perdre par un score aussi lourd.

« Te dérange pas, on quitte le bar…« 

Dès le début du match alors que j’étais en reportage, le silence de la ville me rassurait. Si personne ne poussait des cris de joie dans Abidjan c’était certainement parce que le Brésiliens et Allemands étaient au round d’observation. Tout confiant, j’appelle mes amis qui s’impatientaient dans un bar.

Moi : Allo, c’est comment ?

Marcel (mon pote) : Te dérange pas on quitte le bar, l’Allemagne mène 4 à 0…

 Quoi ? Arrête de te foutre de moi… Tu blagues ou quoi ?

Tu m’entends rire ? On rentre !

Sérieux ???

– Oui, 4 à 0 et c’était comme si les Brésiliens jouaient contre un mur. Ils sont incapables de pousser le ballon dans les filets.

A peine descendu à mon carrefour que le premier jeune homme que j’accoste finit de m’assommer. « Vieux père, les gars ont mis un cinquième… », me dit le jeune homme déçu de perdre 20 euros de paris sur cette équipe du Brésil méconnaissable.

Récréation allemande

Oui, elle était méconnaissable comme la Côte d’Ivoire face à la Grèce, mais dans un degré encore plus élevé ! Même des ballons à la limite jetés dans les pieds des joueurs brésiliens ne pouvaient finir dans les filets. Une récréation totale pour les Allemands sur les dernières 45 minutes que j’ai dû regarder la mort dans l’âme.

La demi-finale la plus décevante du Mondial de toute ma jeune vie ! Un match fade et une souffrance inexpliquée de supporteur qui m’a poussé à me poser une seule question : « Qu’est-ce qui n’a pas marché ? »

Le Brésil aurait perdu 1-0, 3-2, 2-1… Je n’aurais jamais été aussi tétanisé par la déception. J’ai bien plus mal que lors de l’élimination de la Côte d’Ivoire, car assister à la défaite d’une équipe qu’on aime autant est un grand moment de douleur.

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Le journalisme professionnel à l’épreuve des réseaux sociaux

Les journalistes doivent reconquérir internet
Les journalistes doivent reconquérir internet

De nombreux professionnels des médias soutiennent qu’internet symbolise une véritable révolution dans leur secteur d’activité. Dans les faits il symbolise un bénéfice énorme en termes de transfert de compétences. La connaissance s’est démocratisée grâce à internet ouvrant les portes sur un savoir emmagasiné dans un monde virtuel. Le web, c’est un gain énorme de temps dans l’exécution des tâches de production. Si hier le transfert d’une bande Nagra pouvait durer le temps d’un vol Paris – Abidjan, internet permet de transférer le contenu numérisé de cette même bande l’espace de quelques clics. Magique ! Bien fini, oui bien fini donc l’époque où les journalistes devaient rentrer de leurs longs voyages pour livrer leurs reportages !

En Côte d’Ivoire comme partout ailleurs, internet dans le sillage de son développement a attiré sur la toile mille et un utilisateurs présents pour une raison ou une autre. Hélas quelques-uns de ces utilisateurs ont commencé à toucher à une matière première assez sensible : l’information. Ces blogueurs et autres cyber activistes que l’on baptise aujourd’hui journaliste-citoyen ont vite fait d’inonder la toile. L’avènement de ce journalisme citoyen – à ne pas confondre avec le web journalisme – change automatiquement la donne de façon positive mais aussi négative. Chacun s’improvise chroniqueur, communicateur ou même journaliste grâce à un ordinateur, une clé internet, un Smartphone et une page hébergée par les nombreux réseaux sociaux que compte la toile. Les blogs et autres pages privées pullulent sur le web créant par moment un véritable flou pour le consommateur à la recherche d’informations crédibles. Les rumeurs se mêlent aux scoops inventés de toute pièce dans des salons et « balancés » sur le net pour reprendre une expression bien à la mode. On siphonne ici et là des brides d’information sur des sites professionnels puis on y ajoute son grain de sel sans aucune règle journalistique.

Au-delà, ces nouveaux faiseurs d’information n’hésitent pas à se présenter comme les communicateurs dont la société a le plus besoin face aux journalistes qu’ils traitent « de plumes à la solde des politiques, de personnes trop éloignées du vécu des  populations et friand de l’institutionnel ». Accusations fondées ou pas, en tout cas les journalistes citoyens marquent des points sur internet. Ils sont bien souvent les premiers à alerter l’opinion avec des analyses et commentaires, vidéos amateurs et alertes par images instantanées. Voici bien une réalité qui doit interpeller le journaliste professionnel. Il est vrai qu’aucun autre métier ne pourra se substituer au journalisme dans le traitement de l’information pure car collecter, sélectionner, traiter et diffuser l’information est un métier qui s’apprend. Il ne s’agit pas d’une science qui s’acquière simplement en s’asseyant devant un ordinateur ou simplement parce qu’on a la faculté de savoir associer des lettres pour former une phrase. Il appartient donc aux journalistes de s’adapter à leur métier qui est en constante évolution, de s’adapter surtout à la réalité d’internet.

La rapidité du web adaptée au journalisme risque de pénaliser le journalisme classique. Les contraintes éditoriales doivent être revisitées pour épouser cette nouvelle forme de communication car les journalistes professionnels doivent reconquérir les réseaux sociaux pour promouvoir l’information pure. Il faudra donc se recycler et évoluer vers une spécialisation de sorte que le journaliste soit incontournable sur la toile. Un style vivant, des phrases courtes et épouser la rapidité d’internet sans pour autant en amont oublier recouper l’information. Car c’est bien là la différence entre le professionnel de l’information et celui qui n’en est pas un. Le journaliste citoyen bien que permettant par moment de remonter l’information et de relayer des évènements en l’absence de journalistes professionnels ne doit pas s’improviser journaliste. Mais ces nouveaux faiseurs d’information ne le comprendront que seulement si les journalistes professionnels marquent leur présence sur les réseaux sociaux et internet de façon générale. C’est seulement à ce prix que les internautes pourront faire la différence entre les nombreuses rumeurs qui circulent sur le net et des informations crédibles proposées par des professionnels.

SUY Kahofi


Revue de la semaine ivoirienne du 01 au 05 juillet 2014

Affi N’guessan estime que la CEI n'est toujours pas consensuelle
Affi N’guessan estime que la CEI n’est toujours pas consensuelle

Ciel gris, pluie qui tombe sans discontinuer sur Abidjan et la capitale économique ivoirienne est sous les eaux. Pluies diluviennes qui entraînent morts et dégâts matériels sur son passage se désole Soir Info qui met en lumière le calvaire particulier des habitants de la Riviera qui vivent un véritable enfer. Triste constat du quotidien Le Mandat de quartiers coupés du reste de la ville, de voies impraticables, de candidats au BAC qui composent les pieds dans l’eau et d’immeubles qui s’écroulent dans plusieurs points de la ville. La situation selon Fraternité Matin serait due en grande partie à la mauvaise urbanisation à Abidjan marquée par les constructions anarchiques. Des constructions qui obstruent les voies d’écoulement d’eau et qui sont au cœur de la campagne d’assainissement lancée par le Gouvernement indique L’Inter. Face à l’ampleur des dégâts causés par la pluie, Nord-Sud Quotidien nous informe que le Gouvernement a décidé de lancer une opération de démolition des constructions anarchiques et des quartiers précaires. Cette opération selon Le Patriote sonne également la fin du règne des immeubles mal construits qui s’affaissent au moindre passage de vent ! L’heure est à l’action pour assainir la ville d’Abidjan mais aussi au soutien des victimes. Sur ce volet de la prise en charge L’Intelligent d’Abidjan soutient que les ministres de la construction et de la communication sont allés remettre 1 million à chacune des familles des victimes au nom du Chef de l’Etat. Un réveil bien trop tardif du Gouvernement s’indigne Le Nouveau Courrier. LG Infos pense que cette montée des eaux est le signe de la colère divine. Le ciel d’Abidjan est gris et cette grisaille marque aussi le climat politique en témoigne la dernière sortie médiatique de Pascal Affi N’guessan le président du FPI. Selon Affi N’guessan dans les colonnes de Notre Voie, la situation est invivable dans le pays avec un climat politique marqué par le gel du dialogue politique et la question de la CEI. Une commission électorale indépendante qui reste dominée par le parti au pouvoir et les représentants du Chef de l’État Alassane Ouattara relaie Révélation. Il s’agit d’une CEI qui augure déjà d’une volonté du pouvoir d’asseoir une stratégie de fraude lors des élections de 2015. Si cette CEI n’est pas reformée, le FPI se réserve le droit de ne pas aller aux élections présidentielles de 2015 puisse que persiste déjà le gel des avoirs des cadres du parti et une situation de confiscation des libertés politiques indique Le Temps. La participation du FPI aux futures élections est liée à la faculté qu’aura le pouvoir de trouver des solutions durables aux préoccupations du parti de Laurent Gbagbo. Et Le Patriote de voir à travers cette position une volonté du FPI d’aller aux élections. Ne tirons pas de conclusion hâtive tempère La Matinale qui révèle que le FPI se prononcera sur sa participation aux élections lors de son prochain congrès. Affi N’guessan qui s’est aussi prononcé sur la détention de Laurent Gbagbo se heurte à la réaction du garde des sceaux. Gnénéman Coulibaly dans les colonnes du quotidien Le Nouveau Réveil indique que la libération de Gbagbo ne dépend pas d’Alassane Ouattara. Quant aux 150 pro-gbagbo détenus en Côte d’Ivoire et dont la libération est annoncée, le ministre de la justice indique dans Le Point d’Abidjan que les propositions faites par le FPI ne sont pas une injonction à la justice.


France-Nigeria : quand Abidjan confond football et Histoire

Lundi soir, Suy Kahofi a tenté de suivre le match France-Nigeria dans les maquis d’Abidjan. Problème : les discussions des supporters comme les commentaires des journalistes tournaient plus autour de la question du conolonialisme que de celle du football. Un vieux débat qui a eu le don d’agacer notre blogueur. (Crédit photo : fr.zil, Flickr/CC)

« Le football comme tous les sports est facteur d’unité entre les peuples » me disait mon professeur d’Éducation civique et moral en classe de cinquième.

J’aime bien croire en cette quasi-maxime lorsque je regarde un match de football parce qu’après la colère de la défaite, on finit toujours par apprécier la beauté du bon jeu et à saluer les efforts de celui qui remporte le trophée. La Côte d’Ivoire est éliminée certes, mais je sais que de nombreux férus du ballon rond continuent de sortir pour voir les matchs du Mondial dans les maquis et bars de la capitale ivoirienne. Je décide donc de sortir pour vivre l’ambiance France – Nigeria au Rex dans la commune de Cocody.

« Si le Nigeria pouvait les humilier…« 

Grande fut ma surprise lorsque je franchis les portes du lieu. Le débat n’est pas au football ici ! Certains sont sortis avec les drapeaux du Nigeria visiblement pour régler des vieux comptes avec la France. J’entends dire :

« Ceux-là [ndlr : les Français], ils m’énervent à mourir. Si le Nigéria pouvait les humilier je serais très heureux ! »

Et moi de me tourner et de demander au monsieur derrière moi la raison de cette colère d’avant match. « Tu viens d’arriver en Côte d’Ivoire ou bien ? Tu ne sais pas ce qu’ils ont fait ici ? », me demande mon interlocuteur. Je me tais pour éviter d’envenimer la situation. Je croyais qu’il s’agissait de la seule remarque déplacée en plein Mondial que j’allais entendre.

Pour éviter les embrouilles, j’entendais me taire face aux belles actions qu’elles soient françaises ou nigérianes et je décide de changer d’espace. Mais dans le maquis suivant, ce sont les commentaires du journaliste qui vont me couper toute envie de suivre le match.

« La victoire de l’Afrique sur la France« 

J’ai une sainte horreur des commentaires pana-fricanistes lorsqu’il s’agit de sport. « Je vous sais nombreux devant vos postes téléviseurs en Afrique« , et le journaliste de citer pêle-mêle dix capitales et villes africaines avant de conclure : « La victoire du Nigeria sur la France sera la victoire de l’Afrique ».

Les trente premières minutes du match ont été une véritable torture pour mes oreilles. Le journaliste me faisait revisiter mon cours d’histoire du cours élémentaire : colonisation, résistance, nationalisme, immigration, composition multiraciale de l’équipe de France… Ouf ! Peut-on parler de foot ?

Mais diantre qu’est-ce que les Africains ont à toujours remuer le passer quand une équipe africaine joue face à la France ? Excusez-moi mais je ne pense pas avoir vu Benzzma, Pogba, Evra et Giroud avec un casque colonial et une baïonnette. Ils avaient un maillot et des chaussures de sport comme les joueurs du Nigeria. Pour les quelques séquences du match que j’ai pu voir, il me semble bien que la domination a été nigériane sur la grande partie de la rencontre. La France a su profiter de ses occasions pour faire la différence. Je pensais pouvoir trouver un peu de répit sur les réseaux sociaux mais grande fut ma surprise lorsque je me connecte. Je tombe tout net sur ce commentaire :

fr_ng

Vous savez à présent pourquoi je ne suis pas resté devant le téléviseur pour suivre cette rencontre entre la France et le Nigeria. C’est pour éviter d’écouter les discours colonialistes des commentateurs africains… C’est du foot les gars, pas une reconquête de l’Afrique par la France ! Décevant… A la limite et je pense que c’est ce complexe de l’ex-colonisé face à l’ex-colonisateur qui donne à la France l’occasion de battre les équipes africaines. Arrêtons ce débat nauséabond !

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Côte d’Ivoire : la défaite des Eléphants n’a pas fini de faire parler

Après leur débâcle au Mondial et malgré les excuses à la Nation du président de la FIF, l’aventure écourtée des footballeurs ivoiriens au Brésil continue de faire la une des quotidiens en kiosque à Abidjan. Deux principales interrogations sont au cœur des analyses que nous avons pu lire ici à là. La première est relative au maintien des joueurs qui forment la génération dorée Didier Drogba et Yaya Touré. La seconde concerne le sélectionneur qu’il faut à la tête de la future équipe nationale de football de la Côte d’Ivoire. (Crédit photo : Ailura, Wikimedia Commons)

Rien qu’à voir les 100 sélections de Didier Drogba et le nombre d’échecs de sa génération aux phases finales de la CAN, on se rend compte que les onze de Sabri Lamouchi au Brésil sont les mêmes qui écrivent l’histoire de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire depuis  près de 10 ans.

La sélection ivoirienne est donc vieillissante : les joueurs ont pris de l’âge. Les commentateurs du Mondial ont par moment ironisé sur ce détail. Des joueurs qui ont passé la trentaine avec le poids de nombreux matchs se sont retrouvés dans le groupe face à des jeunes dans la vingtaine plus frais. L’embonpoint de Kalou, le petit ventre pointu de Zokora, la fatigue de la 50ème minute de Gervinho… Autant de signes de joueurs fatigués qui ne tiennent plus sur le terrain.

Trouver des nouveaux talents… mais où ?

La moindre course avec des joueurs plus jeune s’achève par une fatigue qui pousse les joueurs ivoiriens à toujours développer un jeu dans leur moitié de terrain pour récupérer. Allons-nous continuer à évoluer au plan international avec des vieux os ? La logique voudrait que cette équipe soit remaniée avec de nouveaux talents mais d’où viendront-ils ?

Ils seront découverts de la même manière que l’a été Didier Drogba. Les talents ivoiriens, jeunes et encore frais ne manquent pas dans les championnats européens. Ils n’attendent qu’une seule occasion pour servir sous le drapeau : que les vieux acceptent de céder le fauteuil.

Capture d’écran de quelques quotidiens ivoiriens depuis la défaite face à la Grèce
Capture d’écran de quelques quotidiens ivoiriens depuis la défaite face à la Grèce

La question d’un nouvel entraîneur

Après le départ de Sabri Lamouchi, de nombreux ivoiriens se demandent qui sera le prochain sélectionneur des Eléphants footballeurs. Plusieurs portraits robots ont été dressés mais de tous, on retiendra qu’il faut à la tête de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire un homme qui sait s’imposer et qui impose la discipline.

Un homme qui aura le mérite de mettre fin à la guerre du brassard, à la guerre des célébrités des onze titulaires, à la pression des listes des compétitions majeures dictées par la Présidence et les barons de la FIF.

Un tel homme existe-t-il quelque part ? Difficile de répondre pour le moment mais une chose est sûre : il faut bien un nouveau sélectionneur à la Côte d’Ivoire et plus vite serait le mieux car les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations sont pour bientôt ! Des noms d’entraîneur circulent déjà. Sur les réseaux sociaux on se mobilise pour le retour de Zahui François pendant que les analystes sportifs font circuler les noms de Hervé Renard ou d’Evram Grant.

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Face aux inondations le Gouvernement et la toile se mobilisent

Des habitants qui ont trouvé refuge sur la dalle d’un immeuble
Des habitants qui ont trouvé refuge sur la dalle d’un immeuble (crédit APA news)

Les images de quartiers coupés du reste de la ville, d’immeuble qui s’effondrent et de mères tenant leurs bébés pour éviter la noyade inondent la toile depuis le début du mois de juin. Abidjan est sous les eaux comme au temps du déluge avec des rivières urbaines comme en a vu rarement ces dernières années. On croyait un moment que les dégâts n’allaient toucher que les quartiers précaires situés dans les zones à risque. Hélas, même les quartiers chics de la capitale ivoirienne sont touchés par la furie des pluies diluviennes.

Cocody, le quartier présidentiel doit aussi enterrer ses morts et accepter la dure réalité des familles qui manquent de tout. Nourriture, médicament, vêtements et abris temporaires doivent être trouvé rapidement pour les personnes qui ont pu rester en vie. Le Gouvernement multiplie les actions de soutien pour soulager les populations sinistrées. Dons en nature et en espèce sont distribués aux familles. Mais à côté de ces gestes de solidarité, l’ONAD continue sous la pluie battante son action d’assainissement. Objectif libérer les voies d’écoulement d’eau. En effet plusieurs constructions dans la ville d’Abidjan obstruent sérieusement les bassins de retenu et les caniveaux. L’eau ne pouvant plus les emprunter se crée un passage en détruisant tout sur son passage même le bitume ! Pour rallier certaines zones d’Abidjan, les équipes de secours doivent avoir recours à des petites embarcations. L’eau est montée jusqu’à 2 mètres pas endroit obligeant les populations à se réfugier en hauteur.

Désormais les nuits de grande pluie rime avec une veillée prolongée jusqu’au petit matin, personne n’a envie de se retrouver prisonnier de cette pluie qui par endroit monte jusqu’à deux mètres ! De nombreux ivoiriens ont tout perdu et ne savent plus à quel saint se vouer. Alors lorsque la grogne de la population monte, le Gouvernement ne peut que réagir. Les constructions anarchiques et les quartiers précaires seront détruits pour permettre aux voies d’écoulement d’eau d’être opération martèle Mamadou Sanogo le ministre de la construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme. Un avertissement de démolition pour une prise de conscience des populations mais face aux victimes des inondations le Gouvernement ne pouvait pas garder rester les bras croisés. Un million de franc CFA ont été remis aux familles des 23 victimes enregistrées depuis le début du mois de juin, un geste de compassion qui vient s’ajouter aux premiers efforts d’accompagnement déjà entrepris par le Gouvernement Ivoirien.

C’est dans ce contexte que des cyber-activistes ivoiriens ont décidé de lancer une chaîne de solidarité pour aider les populations qui sont dans le besoin. Un openstreetmap a été conçu pour faciliter les opérations de secours et prévenir les abidjanais des zones qui ne sont plus fréquentables. Une belle initiative sociale qui doit centraliser les efforts des citoyens qui aimeraient aider les autres dans le besoin.

SUY Kahofi


Côte d’Ivoire : Bring back our Zahui !

Les plus sceptiques sont désormais convaincus : Sabri Lamouchi n’est pas et n’a jamais été l’homme qu’il fallait à l’équipe nationale. L’entraîneur imposé par les barons de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) aura démontré encore une fois ses lacunes face à la Grèce et ruiné l’espoir d’une qualification des Eléphants pour le second tour. Se pose désormais la question de sa succession et de l’avenir de la Côte d’Ivoire.

Certes, les joueurs ivoiriens étaient méconnaissables sur le terrain, subissant totalement la domination d’une petite équipe. Mais lorsque vient l’heure du réveil des athlètes sur le terrain, c’est bien à l’entraîneur d’effectuer les bons réglages pour assoir un bon jeu.

Un deuxième but ivoirien était possible

Hélas Sabri Lamouchi ne l’a pas compris et ses décisions hasardeuses ont conduit l’équipe ivoirienne dans le mur. Lorsqu’on subit la pression de l’adversaire et que par le plus heureux des hasards – ou par un sursaut d’orgueil des joueurs – on arrive à réduire le score, il est plus que judicieux de maintenir la cadence en exerçant une pression sur les défenseurs adverses.

Yaya Touré et ses coéquipiers l’avaient compris. Avec le but de Bony Wilfried, l’attaque ivoirienne avait commencé à sortir de sa torpeur pour assiéger le camp de la Grèce. A moins de 15 minutes de la fin du match, un deuxième n’était pas impensable.

Les inexplicables sorties de Drogba et de Gervinho

Malheureusement c’est le moment que choisi Sabri Lamouchi pour sortir coup sur coup deux attaquants, et non des moindres : Drogba Didier et Yao Kouassi Gervais rejoignaient ainsi le banc de touche, comme si le sélectionneur croyait que le match était déjà plié.

Erreur de jugement : la sortie de Drogba a même été saluée par les supporteurs de la Grèce qui voyait l’épouvantail de service quitter le champ. Yao Kouassi Gervais – qui avait en l’espace de 10 minutes retrouvé sa vigueur – le suivait au grand étonnement de tout Abidjan. Que vont faire ces messieurs sur le banc alors que le match entre dans une phase décisive ? La pression aurait été maintenue dans le camp adverse et les Ivoiriens n’auraient pas cherché à défendre, occasionnant un nombre importants de fautes et finalement… le penalty fatal

Lamouchi, critiqué mais pas remplacé

L’erreur de jugement de l’entraîneur a conduit à la défaite car dans un Mondial où plusieurs grandes nations du football sont tombées avant les huitièmes de finale 3 minutes peuvent suffire pour changer le destin d’un pays. La Grèce en joie et la Côte d’Ivoire en pleurs. Mais au fond, c’est bien ce que nous méritons.

Car pendant longtemps cet entraîneur avait fait l’objet de vives critiques sans que jamais personne à la FIF ne s’inquiète. C’est bien dans ces moments d’intense tristesse qu’on se rappelle qu’un homme aurait pu faire mieux. Un homme critiqué parce qu’il a voulu mener cette équipe avec une rigueur militaire pour que la discipline et le sens du travail puissent y régner. Zahui François – qui malgré ses bons états de service – a été remercié en 2012. Même son excellent parcours à la CAN n’a pas empêché la Fédération de le virer. Mais aujourd’hui, certains espèrent son retour : une page Facebook a même été créée pour qu’il reprenne les rennes de la sélection. Elle a récolté à ce jour plus de 14.600 signatures.

Et si le salut venait d’un entraîneur local ?

Moins payé que Sabri, il a pourtant marqué son passage à la tête de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Les journalistes de la presse sportive, à coup de billets enflammés, ont estimé que la Côte d’Ivoire avec ses supers-stars avaient besoin d’un homme plus expérimenté. En lieu et place de Zahui François, Sabri Lamouchi nous a été servi comme une soupe mal cuite.

Un entraîneur avec une expérience avérée remplacé par un jeune stagiaire ! « Nous avons de bons joueurs, Zahui Fronçois ne fait rien d’extraordinaire » me disait un confrère, à qui d’ailleurs je dédie ce billet. Les mêmes bons joueurs entre les mains de Sabri Lamouchi et c’est l’humiliation totale. Trois matchs avec des stratégies de jeux prévisibles et toujours cette manie de faire croire au monde que les cadres de l’équipe n’apportent rien.

La défaite est consommée et la FIF doit en tirer des leçons. Si le salut de notre équipe nationale vient des entraîneurs locaux autant leur faire confiance car à ce que je sache le seul trophée continental que nous avons est estampillé de la griffe de Yéo Martial, un entraîneur ivoirien…

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