Kahofi SUY

La Côte d’Ivoire vers une loi répressive sur le VIH-SIDA

La Côte d’Ivoire veut freine le SIDA par tous les moyens
La Côte d’Ivoire veut freine le SIDA par tous les moyens

C’est autour des années 1986 que le VIH-SIDA a fait son apparition en Côte d’Ivoire. Et malgré les ravages de cette pandémie au sein de la population, il a fallu attendre 2014 pour que l’Assemblée Nationale se penche sur un projet de loi portant régime de la prévention, de la protection et de la répression en matière de lutte contre le SIDA. Selon la ministre Raymonde Goudou Coffie en charge du porte-feuille de la santé et de la lutte contre le SIDA, ce projet de loi adopté le lundi 23 juin par la commission des affaires sociales et culturelles de l’Assemblée Nationale intervient dans un contexte particulier. Les efforts dans la lutte contre le SIDA en Côte d’Ivoire sont encourageants. En effet la Côte d’Ivoire est passée d’un taux de prévalence de 4,7 à 3,7% en 2012 selon l’enquête de démographie de la santé. La Côte d’Ivoire avance donc surement dans la lutte même si cela se fait timidement. Et le nouveau projet de loi aura pour mission de renforcer cet élan.

Avec plus de 440.000 cas de personnes infectées enregistrés en Côte d’Ivoire, l’objectif du projet de loi qui sera porté d’ici peu en plénière est surtout de protéger les personnes infectées et affectées par le VIH-SIDA. Les protéger des risques de nouvelles contaminations et de la stigmatisation car c’est bien là l’une des raisons pour lesquelles le SIDA continue de tuer ! Au-delà, la loi vient réglementer l’anonymat en matière de dépistage et de diffusion de l’information sur l’état de santé d’une personne infectée. Le projet de loi adopté à l’unanimité par les députés membres de la commission des affaires sociales et culturelles de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire consacre la répression dans la lutte. Des peines privatives de liberté pour une transmission volontaire de 5 à 10 ans et jusqu’à 20 ans si les relations sont forcées.

SUY Kahofi


Côte d’Ivoire : la prime qui fait réagir les réseaux sociaux

Pour motiver les joueurs ivoiriens à battre la Grèce et ainsi accéder aux huitièmes de finale, le président Alassane Outtara leur a promis une prime en cas de victoire. Une décision qui choque dans un pays encore marqué par des difficultés économiques. (Crédit photo : Roberto Stuckert Filho, Wikimedia Commons)

Dans un pays où les éternuements du Chef de l’Etat entraînent une contagion dont la prise en charge se chiffre en milliards, doubler les primes des joueurs au Mondial est une goutte d’eau dans la mer. Un tel geste ne représente rien pour les impôts du contribuable ou même sur la dotation personnelle du président de la République s’il décide de sortir l’argent de sa poche.

La décision du Président Alassane Ouattara de doubler la prime des Eléphants footballeurs en cas de victoire sur la Grèce est une annonce qui réjouit certes les concernés mais déplait sérieusement. En témoigne les réactions lus ici et là sur les réseaux sociaux et les sites d’information en ligne.

« A Abidjan, on nage dans la boue« 

Dans le contexte social de la Côte d’Ivoire, la promesse du Président est à la limite une insulte. Offrir une centaine de millions pour un seul match pendant que les Ivoiriens souffrent au quotidien, voilà ce qui dérange. Dans ce pays, des personnes ont perdu la vie simplement parce que les Centres Hospitaliers Urbains (CHU) n’étaient pas dotés de médicaments. Des mères de familles, bébés en main attendent les pieds dans l’eau l’aide du Gouvernement pour fuir les zones inondée.

Que dire des populations des quartiers précaires à qui l’on propose 150.000 f de prime de logement ? Imaginez-vous ce que pourrait réaliser 50 millions pour ces personnes ? On a de l’argent pour des hommes déjà riches mais rien pour ceux qui vivent dans la misère au quotidien. Ces quelques commentaires illustrent bien l’incompréhension de nombreux ivoiriens :

Gui Roger Cadhyo : « Ouais l’émergence ! Nous on nage dans la boue ici à Abidjan et on va donner les sous à des touristes au Brésil. OK… Tous ceux à qui l’Etat doit de l’argent (enseignants, fournisseurs, combattants démobilisés etc…) l’heure de réclamer votre dû a sonné. ADO à pleins de blés à gaspiller »

Koudou Emmanuel : « L’homme qui dit savoir chercher l’argent et surtout avoir la solution de l’équation magique pouvant transformer la vie des ivoiriens est bel et bien président de la Cote d’Ivoire. Pourtant le quotidien des Ivoiriens se résume en glissement de terrains, inondation, immolation, surendettement. Vouloir se faire une petite pub sachant que lors des matchs les journalistes et consultants feront échos de ses actes superflus. Même les pays riches, développés ne l’ont pas fait, même lorsqu’ils étaient menacés d’éliminatio. J’en veux pour preuve le Japon, le Portugal, l’Allemagne, les USA ».

Lonana Coulibaly : « Mr le PR svp, renoncez à ce geste. Pensez un peu à la souffrance de la population ne serait-ce que pendant ces moments de pluies. Prenez cet argent et engagez plutôt de grands travaux et faites des ouvrages pour l’évacuation des eaux ; cela pourrait réduire le calvaire des populations et sauvez des vies humaines. Pensez aux cris des malades dans nos hôpitaux face au manque des appareils pour leur traitement (scanner, dialyse etc.) Que dire de la dégradation des routes impraticables qui abîment nos petits véhicules, et retenez que nous n’avons pas tous des véhicules 4*4 aux immatriculations D10 ! »

De l’argent pour motiver les joueurs, une obligation ?

Le malaise social auquel il faut trouver une réponse, bien sûr, mais faut-il une motivation pécuniaire pour pousser un footballeur professionnel à mouiller le maillot pour son pays ? A-t-on attendu quelque part que Goodluck Jonathan a promis un seul dollar de plus aux Supers Eagles ? Le Ghana qui développe un jeu aussi séduisant sur le terrain le doit-il à des promesses de primes exorbitantes ? Le patriotisme au sens premier du terme ne se motive pas avec de l’argent. Il s’agit d’une valeur que chaque citoyen développe quel que soit son secteur d’activité et sans que l’argent ne soit au bout de l’effort. Une logique qui se confirme à travers ces commentaires.

Raymond-François N’cho : « Je ne sais pas si vous vous êtes repassé le match du Ghana, mais c’est le cœur et les tripes qui ont parlé. Personne n’a triché et ils ont sérieusement mouillé le maillot pour leur pays. C’est ça, pour moi, des joueurs de qualité qui aiment leur pays ».

Herman Yoboué : « La Côte d’Ivoire vit une vraie crise des valeurs. Quand on voit jouer les Ghanéens avec leurs cœurs, on est fiers d’être Africains. S’il faut le dieu Argent pour que nos footballeurs déjà riches mouillent le maillot, je préfère qu’on donne cet argent du contribuable aux sinistrés des dernières pluies ou à l’hôpital psychiatrique de Bingerville qui fait pitié. Au lieu de chercher à réussir par ce geste, un coup de com à l’échelle planétaire, il est préférable de ne pas oublier que nous sommes un pays pauvre ».

Coup de com ou geste d’altruisme dépourvu de tout calcul, en tout cas la promesse du Chef de l’Etat Ivoirien de doubler la prime des Eléphants rencontre auprès des ivoiriens un succès mitigé. Certains y voient le début de la fin car ces dernières années, chaque fois qu’un ministre, que le Gouvernement ivoirien ou même que le Chef de l’Etat s’est invité à un évènement sportif, les athlètes sont passés à côté de la plaque.

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Côte d’Ivoire : Yaya, Drogba… et le brassard

Quand les Eléphants se battent, c’est l’herbe qui paye les pots cassés ! Et lorsque le brassard de capitaine crée la polémique entre deux pachydermes footballeurs, c’est bien les supporteurs qui subissent.  A peine la rumeur sur les larmes Serey Dié dissipée que les amoureux du ballon ouvrent le débat sur qui mérite réellement de porter le brassard de capitaine. / Montage photos wikimedia.

Entre pro-Yaya et pro-Drogba, c’est la guerre des arguments et surtout des commentaires enflammés sur les réseaux sociaux.

De Zokora à Drogba…

Pour mémoire trois hommes ont porté le brassard de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire ces dernières années. Le doyen Didier Zokora l’arborait fièrement jusqu’à ce que la FIF et le staff d’encadrement décident de le passer à Didier Drogba.

Vive polémique et humeur du capitaine « déchu » ! Contrairement à l’autre capitaine qui cohabite avec dame solitude dans sa cellule au Mali, Zokora écopera d’une sanction disciplinaire et alimentera dans la presse pendant plusieurs semaines le débat sur son esprit d’équipe et sa capacité à accepter d’être dépouillé de son titre de capitaine.

Puis de Drogba à Yaya

Puis vient l’époque Drogba. Dire de lui qu’il est un excellent joueur serait une insulte au Ballon d’or africain. Celui-ci s’impose très vite en développant un jeu marqué par son engagement et sa force de mobilisation. C’est le capitaine qui pousse la balle au fond des filets pour donner l’exemple. Dro’ la star doit pourtant céder le brassard à Yaya, lui aussi Ballon d’or africain et excellent footballeur.

C’est bien ce passage de flambeau sans véritable explication qui choque à la limite les pro-Drogba. Ces derniers restent convaincus que c’est le brassard qui explique en grande partie la nouvelle stratégie de Sabri Lamouchi. Faire asseoir Drogba sur le banc en première mi-temps car sa présence sur le terrain obligerait le capitaine désigné à lui céder le brassard.

Yaya joue, Drogba poirote…et les supporteurs agacés fulminent ! Et ces derniers d’égrainer les raisons pour lesquelles Drogba mérite encore ce brassard. Didier est rassembleur, il motive, donne l’exemple en allant au charbon, ne se laisse pas abattre et pense aux autres sur le terrain.

Une décision présidentielle ?

Face aux arguments en faveurs de Drogba, la question que les pro-Yaya se posent est toute simple : Drogba est-il le joueur qui mérite de porter le brassard ? Ce brassard est-il sa propriété ? D’autres joueurs bien plus méritants ne l’ont-ils pas arboré au fil des années ? Le choix de Yaya n’est donc pas arbitraire et ne répond en rien à la logique du rattrapage ethnique. Cette logique qui fait écrire à certains sites d’information que c’est « sur ordre du président Alassane Ouattara » que Yaya a été préféré à Drogba.

La logique du rattrapage éthique, celle d’un Président nordiste qui préfère un capitaine nordiste ! Est-ce véritablement la raison qui milite en faveur de Yaya ? La FIF et les entraîneurs qui se succèdent à la tête de l’équipe nationale devraient-ils organiser des conférences de presse pour justifier le choix du capitaine ?

Les modérés soutiennent qu’en cette période du Mondial brésilien, la question du brassard qui divise doit être le cadet des préoccupations des Ivoiriens. Des buts et des victoires, voici ce que le peuple doit attendre de leur équipe nationale et non des polémiques inutiles. Plus loin si Yaya et Drogba doivent pourrir l’ambiance au sein de l’équipe nationale au point de conduire à un retour prématuré du Brésil, autant jeter le brassard sur Kopa Barry dans les buts !

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Côte d’Ivoire : que faisait Drogba sur le banc ?

Amertume, tristesse et désolation sur les visages à Abidjan… Après l’espoir de la matinée, place au découragement. La raison ? Le faux pas des Éléphants face aux Colombiens. 2 buts à 1 et des supporteurs qui s’interrogent sur le onze de départ de Sabri Lamouchi et  surtout qui s’inquiètent des chances de leur équipe nationale face à la Grèce, un autre gros morceau. (Crédit photo : rayand, Wikimedia Commons)

Vainqueur du Japon samedi (2-1), les Éléphants se sont cette fois inclinés pour leur deuxième match du Mondial face à la Colombie (1-2). Les supporteurs ivoiriens portent en premier un doigt accusateur sur l’entraîneur. Comme s’ils le supposaient, Sabri Lamouchi a utilisé le même système de jeu que celui face au Japon. Or l’adversaire du soir n’était pas le même…

« Je condamne le classement de Lamouchi avec la dernière énergie, je condamne le 11 entrants et je me pose la question où était Didier Drogba pour un match aussi important ? » s’interroge ainsi Picass Bony un verre de bière en main. Il estime que la Côte d’Ivoire aurait dû bouleverser son équipe de départ pour créer l’effet de surprise face à un adversaire qui jouait regroupé en défense pour ne pas se faire surprendre.

Yaya Touré, capitaine solitaire

La Côte d’Ivoire était respectée par la Colombie mais elle n’a pas su s’imposer face à une équipe craintive jusqu’au coup de sifflet final. A mes côtés, Kouman Guy s’étonne de l’attitude un peu « solitaire » du capitaine des Éléphants. Yaya Touré, soutient le jeune homme, a eu trois bons coup-francs qu’il a exploité tout seul sans penser aux autres :

« Voici un monsieur qu’on choisit comme capitaine et qui oublie que c’est ensemble qu’un match se gagne. Il évolue seul quand il a le ballon au lieu de penser à ses coéquipiers. C’est dommage ! » affirme au bord des larmes celui qui exige sa facture à la tenancière du bar.

Malgré la défaite, Kaoussi Patrick reconnaît que les Éléphants ont développé un excellent jeu. « C’est vrai que les Ivoiriens ont perdu face à plus fort qu’eux, mais n’oublions pas qu’ils se sont battus crânement. Chaque Ivoirien savait au plus profond de lui-même que la Colombie ne serait pas facile à manœuvrer. Ils étaient plus fort que nous, nos butteurs étaient sur le banc et nous l’avons payé cash ! ».

Méfions-nous de la Grèce !

« Il n’y pas le feu au lac » estime un officier de police venu inspecter les maquis pour faire respecter la décision d’interdiction de fumer dans les lieux publics. « Nous avons manqué de chance ce soir mais restons ferme dans la prière afin que face à la Grèce nos joueurs sortent le grand jeu » affirme plein d’espoir le lieutenant K.B.

Vous avez dit Grèce ? Evitons de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. La Grèce a été championne d’Europe en 2004, tient à souligner Picass Bony qui caresse tout de même l’espoir d’une victoire lors du dernier match des Éléphants. Une victoire qui serait synonyme de qualification pour le deuxième tour, un stade de la compétition que les Ivoiriens n’ont encore jamais atteint.

Kahofi SUY, Mondoblogueur et Observateur à Abidjan, en Côte d’Ivoire


Côte d’Ivoire/Colombie : le supporteur maso, sa calculette et le goumin goumin

Pour éviter la tristesse d’après match, le supporteur maso est devenu mathématicien
Pour éviter la tristesse d’après match, le supporteur maso est devenu mathématicien

Après la première victoire des éléphants footballeurs face au Japon, les supporteurs masos ont retrouvé une certaine joie de vivre. Le goumin goumin (tristesse, amertume) annoncé n’a pas eu lieu ! A quelques heures de la rencontre Côte d’Ivoire-Colombie, le véritable problème du supporteur maso n’est pas de revenir sur une victoire passée. Son truc à lui, c’est de se lancer dans les calculs et combinaisons les plus folles pour s’éviter une semaine de goumin goumin.

Ah le goumin goumin national ! Tristesse, amertume et désolation indescriptible du supporteur maso les jours de défaite. Rien qu’en parler replonge le supporteur maso dans son triste passé. Il se souvient automatiquement des éliminatoires du mondial à une période qu’il préfère qualifier de lointaine. Ce soir où un certain Samuel Eto fils lui a fait oublier le goût de sa bière à la rue princesse. Idem pour cette triste soirée où au terme d’une séance de tir-au-but la Zambie lui a fait pleurer toutes les larmes de corps. Que dire de cette finale de la CAN où la viande de mouton qu’il s’apprêtait à déguster a passé la semaine au réfrigérateur après le sacre de l’Egypte. Pour toutes ces raisons, le supporteur maso est devenu un apôtre de Pythagore et de Thales ! Les équations les plus insolites et les combinaisons les plus spectaculaires se bousculent dans son cerveau à la veille de chaque match de poule. Chacune de ses équations commence par SI… Alors voici les combinaisons qu’il propose dans la marche des éléphants vers le second tour.

Le passage au second tour dans cette équation du Mondial est π. Partant du principe que les éléphants ont une victoire soit β, comment garantir un passage au second tour ?

Equation 1 – Si en plus de β, la Colombie fait un match nul avec la Côte d’Ivoire et que la Grèce et le Japon se neutralisent nous aurons π.

Equation 2 – Si en plus de β, la Côte d’Ivoire arrive à battre la Colombie nous aurons π (avec possibilité de magouille pour le dernier match).

Equation 3 – Si en plus de β, nous perdons face à la Colombie et que nous battons la Grèce, en espérant que le Japon se fasse battre par la Colombie nous aurons π.

Equation 4 – Si en plus de β, la Colombie fait un match nul avec la Côte d’Ivoire et que la Grèce bat le Japon, nous aurons π si et seulement si nous arrivons à battre à notre tour la Grèce.

Equation 5 – Si en plus de β, la Côte d’Ivoire écrase la Colombie et fait d’une bouchée la Grèce nous aurons π et les autres pourront se battre pour la deuxième place.

Equation 6 – Si en plus de β, la Colombie fait un match nul avec la Côte d’Ivoire et que nous avons un dernier match nul face à la Grèce nous aurons π car le Japon ne battra jamais…

Cette liste d’équation est bien loin d’être achevée et j’ai la ferme conviction que tous les supporteurs masos de Côte d’Ivoire continuent de l’allonger.

SUY Kahofi


Ghana-USA : Un excès de confiance ruineux !

L’équipe nationale de football du Ghana est la seule équipe africaine sur laquelle j’étais prêt à parier mon bien le plus précieux. Je me disais avant le début du Mondial que les autres sélections iraient faire de la figuration en cumulant des défaites ou des matchs nuls avant d’exiger leurs primes exorbitantes pour retourner en Europe. Je n’espérais même pas que la première victoire africaine soit signé des joueurs de mon propre pays tellement j’affichais une attitude de saint Thomas face à la bande à Drogba. Hélas cet excès de confiance au Ghana m’a fait passer une soirée au goût amer…

Pour rien au monde je n’aurais manqué cette première sortie des Blacks Stars. Je m’imaginais les rues de Sekondi-Takoradi ou de Tamalé avec les girls aux couleurs nationales, réunies au Mega Digital pour siroter une Star locale en attendant l’explosion de joie dans les pubs du pays.

Je m’imaginais tout cela… sauf que j’étais à Abidjan et même bien loin du Ghana. Je portais cependant ce pays dans mon cœur, en espérant que le miracle se confirme.

Oublié le Nigeria, place au Ghana !

J’ai vite oublié la décevante sortie du Nigeria : un match nul et vierge face à l’Iran que les i vont regretter amèrement dans les prochains jours.

Ghana-USA, c’était donc un match des grands jours et j’aime bien suivre ce genre de rencontre avec l’arsenal qu’il faut. L’incontournable plat d’attiéké au poisson braisé sur la table qu’accompagne une grosse bouteille de bière (la Drogba nationale). Mais dès que je m’installe devant le poste téléviseur, je manque de m’étouffer avec la première boulette de semoule.

« Comment ? Déjà ? » me suis-je demandé quand les Américains en moins d’une minute sont venus réveiller le Ghana ! Impossible, je me disais que dans les minutes qui suivaient, les Boys seraient en larmes car j’avais confiance en cette équipe du Ghana qu’aucun but ne pouvait désorganiser.

Gagné d’avance ? Que nenni !

Je me suis rendu compte malheureusement que l’excès de confiance dont je faisais preuve était partagé par les joueurs sur le terrain. Etre mené et jouer comme s’il n’y avait aucune pression est une attitude à éviter à ce niveau de la compétition. Les Ghanéens certainement auréolés de l’orgueil de deux victoires précédentes sur les Américains  (lors des Mondiaux 2006 et 2010) se disaient que c’était gagné d’avance. Que nenni ! Ils ont eu en face une génération des Boys qui étaient venus sur ce terrain pour vaincre le signe indien.

J’ai eu du mal à reconnaître cette équipe du Ghana : combative une minute sur trois, refusant de revoir son jeu pour l’adapter à la hargne des Américains. Les beaux gestes techniques, les passements de jambes et autres fantaisies ne font pas gagner un match. C’est le ballon dans les filets qui fait tourner le tableau d’affichage. Et ceux qui l’ont compris sont les Américains qui sans complexe ont développé un jeu basé sur une solide défense avec des contre-attaques très bien orchestrées. Les brésiliens d’Afrique ont oublié que dans la culture anglo-saxonne du football c’est la fin qui importe et non la manière d’y arriver.

L’égalisation aurait pu servir de base pour relancer la marche vers une victoire mais à moins de dix minutes de la fin du match, le Ghana a choisi de « gérer le temps » à travers des passes et un jeu au ralenti qui finalement donnera le temps aux américains de les assommer.

Une défaite, des questions

Comme le disais si bien le commentateur sportif ivoirien Ricardo Zama, « dans un match de football, lorsque le coup de sifflet final n’a pas encore retenti, tout est encore possible sur l’aire de jeu ». Le Ghana ne l’a pas compris ! 2 – 1 et je me demande comment a été la nuit des joueurs ? La mienne fut longue avec des questions qui revenaient sans cesse dans mes pensées.

Est-ce réellement l’équipe du Ghana sur le terrain ? Pourquoi penser qu’on peut éternellement battre une équipe ? D’où est venu cet excès de confiance qui a fait chuter cette Nation du foot africain que j’attendais ? Je continue de me poser les mêmes questions au moment où je mets un point final à ce post.

Kahofi SUY, Mondoblogueur à Abidjan


Côte d’Ivoire : la marée orange s’empare d’Abidjan

A quelques heures du premier match des Eléphants footballeurs, la marée orange monte à Abidjan. Les tee-shirts OBV – Orange Blanc et Vert – rangés pour certains depuis la dernière CAN ont été dépoussiérés et lavés malgré la pluie qui tombe par intermittence sur la ville.

Samedi soir (ou dimanche matin en fonction de l’endroit où vous vous situez sur cette planète), la Côte d’Ivoire va faire sa grande entrée dans le Mondial. Ce sera face au Japon, dans le groupe C. Et avant cet événement, chaque Ivoirien, en arborant un tee-shirt OVB, veut montrer son attachement à l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, mais aussi à son pays.

« Nous sommes avant tout Ivoirien et c’est bien ce qui me pousse à mettre mon maillot. Au-delà de l’équipe qui sera présente sur le terrain, c’est l’image de la Côte d’Ivoire que les joueurs vont défendre. Il faut les soutenir même si nous sommes loin du Brésil » affirme Léon Kouakou, maçon de son état.

Cette monté de la marée orange ne se matérialise pas seulement par les tee-shirts qui sont visibles à profusion dans la ville d’Abidjan. On note ici et là des drapeaux sur des véhicules ou à l’intérieur, des fanions ou écharpes aux cous des fanas du ballon rond, des bracelets, colliers personnalisés, etc.

Entre patriotisme et business

Être aux couleurs de l’équipe nationale est une obligation patriotique pour quelques Ivoiriens interrogés. Mais derrière le patriotisme, il y a le business. Les commerçants du marché et des grandes surfaces se disputent les clients mais en réalité chacun choisi ses accessoires en fonction de ses moyens.

« Il y a plusieurs qualités de tee-shirt et le prix est fonction. Si vous voulez du synthétique il y a un prix, si vous voulez du coton pur il y a aussi un prix. Les polos entre 12.500 et 25.000, les tee-shirts entre 10.000 et 15.000… », nous explique un commerçant libanais à Marcory.

Ceux qui n’ont pas de moyens se rabattent sur les marchés de quartier comme ceux du Forum à Adjamé ou Belleville à Treichville. Ici des tee-shirts à bas prix il y en a, mais personne ne pourra vous rassurer sur la matière.

Du « made in China« , pur coton synthétique avec des teintes qui diffèrent d’un maillot à l’autre. Les prix sont plutôt abordables et c’est bien ce qui attire, Abdoulaye un jeune mécanicien :

« Je veux un maillot et j’ai juste 2500 f. C’est la raison pour laquelle je suis au marché » nous indique le jeune homme.

15 minutes de marchandage et voici Abdoulaye le mécanicien propriétaire d’un maillot. Il a insisté pour que le commerçant lui retrouve une tunique avec le nom de Yao Kouassi Gervais, dit Gerviniho.

Drogba, Yaya Touré et Salomon Kalou superstars

Le choix du supporteur est aussi guidé par l’amour qu’il porte à un des 23 joueurs du groupe ivoirien. Certains n’y prêtent pas attention mais d’autres insistent pour que le nom du joueur aimé soient plaqué au dos du tee-shirt. Les maillots les plus demandés sont par ordre ceux de Didier Drogba, Yaya Touré, Salomon Kalou et Yao Kouassi Gervais.

Le business OBV fait l’affaire des commerçants et vendeurs ambulants, mais ils ne pourront pas se sucrer sur le dos de Fidèle N’doua. La quarantaine passé, cet ivoirien se dit trop déçu des éléphants footballeurs pour s’aventurer à « acheter le plus misérable des tee-shirts pour soutenir des perdants ». Les Eléphants, il n’y croit plus et il conseille à ceux qui dépensent de l’argent pour des gadgets de garder leurs sous. Ils auront sans doute besoin de cet argent pour les soins d’un parent en cas de crise cardiaque, car avec les Eléphants la déception est assurée.

Kahofi SUY, Mondoblogueur à Abidjan, en Côte d’Ivoire


CPI, keep our Gbagbo !

Laurent Gbagbo sera finalement jugé par la CPI
Laurent Gbagbo sera finalement jugé par la CPI

Despote et dictateur pour les uns, démocrate et homme épris de dialogue pour les autres. La personne de Laurent Gbagbo continue de susciter la controverse au sein de la population  ivoirienne bien qu’il soit détenu à La Haye.

Ses partisans espéraient ardemment sa libération quand ses détracteurs voulaient le voir couler pour de bon. Finalement les prières des opposants au Woody de mama ont porté dans la mesure où Laurent Gbagbo sera bien jugé par la CPI. Pendant que le Rassemblement des Républicain se félicite de cette décision comme s’il s’agissait d’une victoire politique, de nombreux ivoiriens (pas forcément militants du FPI) estiment que le processus de réconciliation nationale et le dialogue politique risquent de prendre un coup. La raison est toute simple : la question de la libération de l’ancien président ivoirien reste l’une des principales revendications de son parti. Juste à titre d’exemple, l’appel au boycott du Recensement de la population a été marqué par un slogan : « avant de nous recenser, libérez Gbagbo ». Les sorties médiatiques des cadres du FPI permettent aussi de comprendre que toute initiative du Gouvernement sera frappé du sceau de la nullité tant que la question de la justice des vainqueurs ne sera pas résolue.

Concernant le cas Gbagbo (en dehors de toutes considérations politiques), tout porte à croire que les positions ont évolué avec le temps. Vu le bras de fer entre son parti et le pouvoir qui cristallise le débat politique, les ivoiriens que nous avons interrogés restent convaincus que la libération de Laurent Gbagbo pourrait aider à faire avancer le processus de réconciliation nationale. A ce niveau, il est bon de noter que selon les résultats de la Commission Electorale Indépendante, le Woody de Mama avait obtenu 46% des voix lors du dernier scrutin présidentiel. Ce qui suppose qu’une frange non négligeable d’ivoiriens se reconnaît en Laurent Gbagbo. Une popularité qui se constate même sur les réseaux sociaux avec une kyrielle de pages dédiées à sa cause. Mais pour les associations de victimes et partisans de l’actuel régime, le nom de Laurent Gbagbo est lié aux 3000 victimes de la crise. Il faut bien que quelqu’un paye pour ce crime et le chef des refondateurs qui a refusé de céder le fauteuil présidentiel à Alassane Ouattara est l’homme qui doit endosser cette responsabilité. Pour la CPI, le débat de la culpabilité de Laurent Gbagbo n’est pas encore à l’ordre du jour. En effet les procédures de la Cour se subdivisent en deux principales étapes. Avant l’ouverture du procès, la Cour analyse les charges et les éléments de preuves retenues par le Procureur. Le dossier Laurent Gbagbo contre le Procureur de la CPI vient de passer la première étape de la procédure mais rien ne dit qu’il sera déclaré coupable au terme de son procès qui s’annonce long….et palpitant.

SUY Kahofi


L’Afrique peut-elle croire au deuxième tour ?

COUP DE GUEULE |  Au Mondial il y a ceux qui sont fiers de participer juste au tournoi et ceux qui y vont pour rentrer avec « dame Coupe ». Au moment où avec réalisme, de nombreuses équipes cultivent la motivation, le bon jeu et la gagne pour atteindre au bas mot les demi-finales, le débat pour les équipes africaines, c’est « comment accéder au phases finales » ?

Le second tour de la coupe du Monde ! C’était à la limite comme s’il s’agissait d’une porte où il était marqué depuis une dizaine d’année : « Entrée interdite aux équipes africaines ». Deux réalités à mon avis expliquent en grande partie cette situation. Le manque de motivation criard et un complexe face à ce que nos athlètes appellent abusivement « les grandes Nations du foot ».

Un manque de motivation évident

« Être appelé en équipe nationale est une consécration » affirmait le footballeur ivoirien Seydou Doumbia. Malheureusement, les souliers d’or du continent n’ont pas encore compris qu’il n’y a rien de plus important que de jouer pour le drapeau national. Les joueurs africains font preuve d’un talent inouï en club mais une fois dans le maillot national deviennent une bande d’indisciplinés qui malgré toute leur fortune se rabaissent à quémander aux fédérations des primes exorbitantes !

Soyons sérieux et regardez combien de fois, sous le fallacieux et farfelu argument de prime de match les joueurs africains vont au Mondial pour faire de la figuration ? Des touristes en maillot sur des stades qui chantent des hymnes nationaux en chuchotant les strophes qui font allusion au travail et au sens de la discipline.

Au même moment où ils touchent près de 50 millions par match, les joueurs d’équipes plus cotées se contentent de deux à trois fois moins ! Et pour couronner ce manque de patriotisme l’expression « petit argent petit ballon » a été consacrée. Ils demandent des primes exorbitantes parce que le Mondial devient un moment où on est payé à ne rien foutre sur le terrain. En d’autres termes l’échec est vendu à prix d’or avant même le début de la compétition. Pendant qu’on se querelle pour des primes de match, d’autres se concentrent pour gagner. On s’étonne alors que le Brésil, l’Espagne ou l’Argentine fassent sensation souvent même avec des footballeurs très peu alignés dans leur club.

Le complexe face aux grandes Nations du foot

Je ne sais pas si depuis la première Coupe du monde une liste des pays qui doivent remporter ce trophée a été établie. Je me dis intérieurement qu’un tel document n’existe pas sinon comment la France aurait pu remporter sa première coupe du monde sur ses terres ? Je me dis qu’il y a forcément un vrai problème chez les équipes africaines, un problème à la limite psychologique…

Prenez 11 joueurs de première division de n’importe quel pays du monde. Habillez-les aux couleurs du Brésil ou de l’Italie, je vous jure qu’à 100% les joueurs africains malgré leur niveau et leur talent se mettront en position d’infériorité. France, Argentine, Allemagne…si ces équipes font autant peur c’est parce qu’elles ont refusé de mettre dans une position de perdant éternel. Bien au contraire chaque génération de joueur aura contribué à asseoir la réputation de l’équipe. Match après match, victoire après victoire, les grandes Nations du football ont su bâtir leur réputation et non mûrir un complexe face aux équipes qui ont constitué un os sur leur chemin.

Replongeons-nous dans l’histoire du football mondial et suivons l’évolution des pays qui ont participé au tournoi. Les grandes Nations du foot qui brillent aujourd’hui ne sont pas forcément celles qui ont écrit l’histoire de la Coupe du monde. Si les équipes africaines partent au Mondial pour cultiver un complexe face aux autres équipes et se morfondre à dire qu’elles sont des GRANDES NATIONS DU FOOT, soyons sûrs que la génération d’Africains qui brillera au Mondial n’est pas celle que nous voyons.

Kahofi SUY, Mondoblogueur à Abidjan, en Côte d’Ivoire


Abidjan sous les flots

Abidjan a les pieds dans les eaux !
Abidjan a les pieds dans l’eau

Comme chaque année lors de la saison des pluies, la capitale économique ivoirienne se retrouve sous les eaux. Une situation qui occasionne des morts et d’importants dégâts matériels.

Aucun quartier d’Abidjan n’échappe aux inondations en ce mois de juin. Les pluies diluviennes qui s’abattent sur la ville menace chaque habitant. A la maison, au bureau ou en voiture, nul n’est à l’abri de cette eau de ruissellement qui rend impossible la circulation et entraîne sur son passage les bâtiments les moins stables. C’était un peu comme s’il n’y avait plus de voie d’écoulement pour cette eau qui, à défaut de se déverser dans la lagune, stagne sur les routes. En cause, l’urbanisation sauvage, l’obstruction par les populations des œuvres d’écoulement des eaux pluviales et leur mauvais entretien par les agences gouvernementales.

Une urbanisation sauvage qui coûte chère

Dans de nombreux quartiers des propriétaires immobiliers ont décidé de fouler aux pieds les règles les plus élémentaires d’urbanisme. Les parcelles des lots dédiées aux espaces verts ne sont pas respectées, pire les habitations sont par moment construites sur des caniveaux ou des zones dédiées aux buses. Du coup, des quartiers entiers se retrouvent sans caniveaux même dans des cités dites résidentielles ou chics. C’est le cas à Cocody, Riviera 2 et 3 où depuis ce mois de juin où les images de rues inondées sont visibles. Une urbanisation sauvage qui coûte chère puisque les rares caniveaux existants ne peuvent plus drainer les eaux de ruissellement.

« Ce n’est plus une question de quartiers précaires : nous subissons tous la montée des eaux parce que rien est fait pour l’entretien et le respect des voies d’écoulement d’eau », s’inquiète Alexandre Koffi, un riverain.

Lorsque les caniveaux existent, ceux-ci servent les intérêts des particuliers mais d’une drôle de manière. A Abobo et Adjamé par exemple, des riverains ont préféré ne pas construire de fausses septiques. Les tuyaux d’évacuation des sanitaires et cuisines sont directement raccordés aux caniveaux. Ils servent également de poubelle ou de zone de construction de baraques pour le petit commerce. Résultats, les eaux de pluies doivent se frayer un chemin pour atteindre les bassins de retenue d’eau avant la lagune.

« Lorsque les eaux de pluie, qui représentent un volume important de liquide, doivent se créer un chemin pour attendre la lagune on peut dire qu’elles opèrent un passage en force. Nous constatons ici et là des digues qui cèdent et des maisons qui sont littéralement détruites », nous explique un agent de l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD).

L’eau devient un danger pour les populations et les infrastructures publiques. C’est le cas du carrefour de l’Indénié, situé dans le bassin du guru entre les quartiers du Plateau, d’Adjamé et de Cocody. Bien que des bassins de retenue d’eau existent aux alentours du carrefour, les inondations sont quasi perpétuelles ! En cause le manque d’entretien. Le sable et les ordures qui se sont déposés dans les bassins d’une profondeur de 5m n’ont pas été enlevés avant la saison des pluies. Les décanteurs sont obstrués et les bassins de stabilisation ne peuvent plus contenir les eaux de ruissellement. Pourtant les travaux de réaménagement du bassin du guru, exécutés par l’entreprise de Travaux Publics FRANZETTI-CI, ont duré six mois et coûté 1,5 milliard de francs CFA. Un financement de la Banque Mondiale qui n’a rien donné !

« Avec ces premières pluies du mois de juin on se rend compte que le gouvernement a fait du bruit pour rien. Le carrefour de l’Indénié est de nouveau impraticable, une situation qui va sans doute engendrer des embouteillages », se désole Diomandé Issouf, un chauffeur de taxi.

 

Apprendre à préparer la saison des pluies

Les années se succèdent et se ressemblent. Chaque année, le même constat: pluies diluviennes, morts et dégâts matériels. Pourtant, le gouvernement et les populations ne font pas l’effort de préparer la saison des pluies. Les travaux de curage à la belle saison n’existent pas et les populations préfèrent attendre les mairies pour assainir leur cadre de vie. A cela s’ajoute le mutisme du ministère de la Construction et de l’Urbanisme qui laisse pousser des quartiers dans les zones à risque pourtant clairement identifiées. La ville d’Abidjan compte au bas mot 75 zones à risque où vivent des populations que l’on déguerpit par moment sans mesures réelles de relogement.

En 365 jours, il y a forcément en Côte d’Ivoire une saison des pluies. Et il est préférable d’entreprendre des travaux de drainage avant l’arrivée des premières pluies. Il faut déboucher les caniveaux, entretenir les bassins de retenue, débarrasser la ville des dépotoirs sauvages et procéder à la libération des sites à risque. De telles activités nous éviterons de jouer au médecin après coup. La compassion du gouvernement aux victimes de Mossikro c’est bien mais éviter des morts c’est encore mieux.

SUY Kahofi


Afrique/Mondial : le 2ème tour, peut-on y croire ?

Brillant en club mais invisible en équipe nationale
Brillant en club mais invisible en équipe nationale

Au mondial il y a ceux qui sont fiers de participer juste au tournoi et ceux qui y vont pour rentrer avec dame coupe. Au moment où avec réalisme, de nombreuses équipes cultivent la motivation, le bon jeu et la gagne pour atteindre au bas mot les demi-final, le débat pour les équipes africaines c’est comment accéder au second tour. Le second de la coupe du Monde ! C’était à la limite comme s’il s’agissait d’une porte où il était marqué depuis une dizaine d’année : « Entrée interdite aux équipes africaines ». Deux réalités à mon avis expliquent en grande partie cette situation. Le manque de motivation criard et un complexe face à ce que nos athlètes appellent abusivement les grandes Nations du foot.

Le manque de motivation criard

Etre appelé en équipe nationale est une consécration affirmait le footballeur ivoirien Seydou Doumbia. Malheureusement, les souliers d’or du continent n’ont pas encore compris qu’il n’y a rien de plus important que de jouer pour le drapeau national. Les joueurs africains font preuve d’un talent inouï en club mais une fois dans le maillot national deviennent une bande d’indisciplinés qui malgré toute leur fortune se rabaissent à quémander aux fédérations des primes exorbitantes ! Soyons sérieux et regardez combien de fois, sous le fallacieux et farfelu argument de prime de match les joueurs africains vont au Mondial pour faire de figuration ? Des touristes en maillot sur des stades qui chantent des hymnes nationaux en chuchotant les strophes qui font allusion au travail et au sens de la discipline. Au même moment où ils touchent près de 50 millions par match, les joueurs d’équipes plus cotées se contentent de deux à trois fois moins ! Et pour couronner ce manque de patriotisme l’expression « petit argent petit ballon » a été consacrée. Ils demandent des primes exorbitantes parce que le Mondial devient un moment où on est payé à ne rien foutre sur le terrain. En d’autres termes l’échec est vendu à prix d’or avant même le début de la compétition. Pendant qu’on se querelle pour des primes de match, d’autres se concentrent pour gagner. On s’étonne alors que le Brésil, l’Espagne ou l’Argentine fassent sensation souvent même avec des footballeurs très peu présents en club.

Le complexe face aux grandes Nations du foot

Je ne sais pas si depuis la première coupe du monde une liste des pays qui doivent remporter ce trophée a été établie. Je me dis intérieurement qu’un tel document n’existe pas sinon comment la France aurait pu remporter sa première coupe du monde sur ses terres ? Je me dis qu’il y a forcément un vrai problème chez les équipes africaines, un problème à la limite psychologique… Prenez 11 joueurs de première division de n’importe quel pays du monde. Habillez-les aux couleurs du Brésil ou de l’Italie, je vous jure qu’à 100% les joueurs africains malgré leur niveau et leur talent se mettront en position d’infériorité. France, Argentine, Allemagne…si ces équipes font autant peur c’est parce qu’elles ont refusé de mettre dans une position de perdant éternel. Bien au contraire chaque génération de joueur aura contribué à assoir la réputation de l’équipe. Match après match, victoire après victoire, les grandes Nations du football ont su bâtir leur réputation et non mûrir un complexe face aux équipes qui ont constitué un os sur leur chemin. Replongeons-nous dans l’histoire du football mondial et suivons l’évolution des pays qui ont participé au tournoi. Les grandes Nations du foot qui brillent aujourd’hui ne sont pas forcément celles qui ont écrit l’histoire de la coupe du monde. Si les équipes africaines partent au Mondial pour cultiver un complexe face aux autres équipes et se morfondre à dire qu’elles sont des GRANDES NATIONS DU FOOT, soyons sûr que la génération d’africains qui brillera au Mondial n’est pas celle que nous voyons.

SUY Kahofi


Sabri Lamouchi, le mal aimé ?

Sabri Lamouchi ne rassure toujours pas ! (levuvuzela.net)
Sabri Lamouchi ne rassure toujours pas ! (levuvuzela.net)

Malgré un parcours à la limite sans faute lors des éliminatoires et une qualification pour le mondial, Sabri Lamouchi l’entraîneur des Eléphants reste un homme contesté par de nombreux supporteurs ivoiriens.

On l’appelle avec une certaine ironie le célèbre coach stagiaire titulaire ; Sabri Lamouchi qu’on croyait sur le point du départ accompagne finalement les Eléphants footballeurs au pays du roi Pelé. Rien qu’à le voir à la télévision ou à la une d’un quotidien, Etienne Koffi ne peut s’empêcher d’exprimer son mécontentement face à un sélectionneur qu’il juge « ne pas être à sa place ».

« J’aurais bien voulu que la F.I.F rappelle François ZAHUI ou même qu’on « ressuscite » YEO Martial le coach victorieux de Sénégal 92. Loin d’un choix judicieux c’est un stagiaire qu’on nous envoie pour coacher nos joueurs » soutient révolté le jeune étudiant.

Pour lui Lamouchi aura contribué à faire baisser le niveau de jeu des Eléphants par des sélections hasardeuses. En témoigne les 23 sélectionnés pour le mondial où figurent de véritables fossiles sur gazon ! Des athlètes qui ont à peine joué en club et qui à la surprise général se retrouvent parmi les pachydermes qui iront défendre le drapeau.

« L’entêtement de Sidi et sa manie de faire la sourde oreille va nous coûter cher.  C’est un peu comme si on demandait à un éducateur de la maternelle de dispenser des cours à l’Université ! Quelle expérience a-t-il en qualité de joueur et d’entraîneur ? Aucune. Comparez le CV de Lamouchi à celui des entraîneurs locaux et vous verrez que les ivoiriens ont largement le droit de se plaindre de son choix » affirme Seydou Diabaté.

Apprécier ou ne pas apprécier Sabri Lamouchi, là n’est pas la question. Pour Dadié Brice, bibliothécaire, les dirigeants du foot ivoirien ont imposé un sélectionneur et le peuple doit respecter ce choix. L’heure n’est plus aux querelles autour de la personne de Lamouchi : il faut penser au drapeau et surtout à aux joueurs sur le terrain.

« On peut avoir le plus mauvais entraîneur du monde mais si nos joueurs sur le terrain se donnent à fond ils pourront faire une prestation honorable » soutient Brice.

Des joueurs mobilisés et compétents sur le terrain mais il faut bien derrière un staff et un entraîneur qualifié pour les accompagner soutient Etienne Koffi qui reste convaincu que Lamouchi n’est pas l’homme qu’il faut pour diriger l’équipe nationale ivoirienne. En marche vers le mondial avec un entraîneur contesté par les populations et surtout des groupes d’activistes web qui ne démordent pas ! Les pages les plus célèbres sur Facebook sont : Virer Lamouchi maintenantVirer Lamouchi maintenant pendant qu’il est encore tempsVirer Lamouchi on va quitter ici… Quant aux partisans du sélectionneur franco-tunisien des Ivoiriens, ils peinent depuis toujours à mobiliser via la page Nous on veut Lamouchi.

SUY Kahofi


Un nouvel opus pour dire non au SIDA

« Donnons un KO au SIDA » est la nouvelle composition musicale qui invite les populations ivoiriennes à dire stop à la pandémie du siècle. Ce tempo social est une initiative du PEPFAR avec la voix d’artistes locaux engagés telle que Nash, Christian, El Djaba, Noël, Carla… Des volontaires réunis autour du célèbre rappeur congolais Didjak Munya qui réside désormais dans la capitale économique ivoirienne. Cette chanson interprétée dans les langues locales (dioula, baoulé…) a été produit grâce à l’Ambassade des Etats Unis qui veut en faire une œuvre à but non lucrative diffusée pour sensibiliser les populations sur le danger que représente le SIDA. A ce niveau, il est important de préciser que l’œuvre peut être utilisée par les radiodiffuseurs, les chaînes de télévision, les ONG et autre acteurs du domaine de la lutte contre le SIDA sans aucune obligation de reverser des droits d’auteurs. D’ailleurs « Donnons un KO au SIDA » est déjà diffusé sur les antennes de la RTI lors de l’émission Spotlight SIDA. L’Ambassade des Etats Unis travaille à rendre ce refrain musical accessible aux stations de radio. Pour le moment « Donnons un KO au SIDA » est disponible en open source en format vidéo via You tube et en mp3 pour le format audio sur Sound Cloud. Au compteur des activités prévues pour la promotion de cette composition musicale auprès du public figure une initiative qui sera conduite conjointement par le PEPFAR, la RTI et La Voix de l’Amérique. L’objectif sera de mettre en lumière le projet musical et ses acteurs toujours dans un élan de sensibilisation grâce à l’émission Spotlight SIDA.


SUY Kahofi


Côte d’Ivoire : la liste de Lamouchi fait des frustrés

Seydou Doumbia (ici sous les couleurs du CSKA Moscou) a été recalé aux portes de la Coupe du Monde (Crédit photo : Дмитрий Садовников, Wikimedia Commons)
Seydou Doumbia (ici sous les couleurs du CSKA Moscou) a été recalé aux portes de la Coupe du Monde (Crédit photo : Дмитрий Садовников, Wikimedia Commons)

Seydou Doumbia, joueur international ivoirien, n’a pas été appelé en sélection nationale par Sabri Lamouchi pour défendre les couleurs de la Nation Ivoirienne au Brésil. Conséquence : il a quitté le groupe non, sans laisser une lettre à son entraîneur.

Un départ, et une lettre pour Sabri Lamouchi. Difficile de cacher  le malaise au sein de la famille des Éléphants. Au-delà de son cas, la non sélection de Seydou Doumbia pour le Mondial vient relancer la polémique sur le mode de désignation des joueurs par un sélectionneur déjà contesté.

Seydou met en lumière un sentiment que de nombreux Ivoiriens extériorisent de temps à autre : il y a comme un esprit de favoritisme qui ne dit pas son nom au sein de l’équipe nationale.

Les « cadres« , toujours « incontournables » ?

Au meilleur de leur forme ou pas, certains joueurs que nous ne citerons pas sont toujours appelés en sélection, quand certains sont oubliés, même si ils font les beaux jours de leurs clubs.

Pour formater l’esprit des Ivoiriens à accepter cette logique, les médias à capitaux publics ont même consacré l’expression « footbalistiquement » correct de « cadres de l’équipe nationale » ou « d’incontournables ».

« L’équipe nationale devrait à mon sens représenter le firmament de l’évolution des joueurs. Elle doit disposer de plusieurs armes, surtout pour un Mondial où sont représentées les meilleures nations. Aujourd’hui sans faire injure à la liste proposée, je remarque que ce n’est pas le cas ! A la limite il ne sert à rien d’être performant si la sélection est déjà préétablie ! » (Seydou Doumbia)

La grogne de Seydou Doumbia qui éclate au grand jour avant le Mondial vient donc renforcer l’idée d’un manque d’objectivité dans le choix des joueurs.

Ce type de pratique n’échappe pas aux analystes sportifs qui s’étonnent toujours du choix de Lamouchi de faire jouer certains footballeurs qui ont à peine cumulé quatre matchs en club cette saison ! C’est bien cet état de chose que dénonce Seydou Doumbia dans sa lettre de départ à Lamouchi :

« Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de regrets que je tiens à informer toute la nation qu’il ne servirait à rien de me sélectionner dans cette équipe nationale. Je ne peux plus servir de bouche-trous comme ce fut le cas à plusieurs reprises. C’est donc en toute réflexion que je vous fais cette annonce.« 

Combien de frustrés gardent le silence ? Combien oseront encore parler après Seydou Doumbia ? En attendant la prochaine sortie médiatique d’un joueur ivoirien, la polémique autour des 23 commandos de Lamouchi continuera de gagner en importance.

L’histoire retiendra tout de même qu’ils ont été nombreux les joueurs ivoiriens, excellents, talentueux, brillants dans leurs clubs qui au fil des années ont été écarté de la sélection nationale sans que personne ne puisse dire pourquoi.

Kahofi SUY, Mondoblogueur et Observateur à Abidjan


Sabri Lamouchi, le mal aimé ?

Sur les réseaux sociaux, les internautes se mobilisent pour obtenir le départ de l'entraîneur des Eléphants (Capture d'écran Facebook)
Sur les réseaux sociaux, les internautes se mobilisent pour obtenir le départ de l’entraîneur des Eléphants (Capture d’écran Facebook)

Malgré un parcours à la limite du sans faute lors des éliminatoires et une qualification pour le Mondial, l’entraîneur des Eléphants Sabri Lamouchi reste un homme contesté par de nombreux supporteurs ivoiriens.

 On l’appelle avec une certaine ironie le célèbre coach stagiaire titulaire ! Sabri Lamouchi – qu’on croyait sur le point du départ -accompagne finalement les Eléphants footballeurs au pays du roi Pelé. Rien qu’à le voir à la télévision ou à la une d’un quotidien, Etienne Koffi ne peut s’empêcher d’exprimer son mécontentement face à un sélectionneur qu’il juge « ne pas être à sa place ».

« J’aurais bien voulu que la F.I.F rappelle François ZAHUI ou même qu’on « ressuscite » YEO Martial le coach victorieux de Sénégal 92. Loin d’un choix judicieux c’est un stagiaire qu’on nous envoie pour coacher nos joueurs », soutient révolté le jeune étudiant.

Lamouchi et ses « fossiles sur gazon« 

Pour lui, Lamouchi aura contribué à faire baisser le niveau de jeu des Eléphants par des sélections hasardeuses. En témoigne les 23 sélectionnés pour le Mondial, liste dans laquelle figurent de véritables fossiles sur gazon ! Des athlètes qui ont à peine joué en club et qui à la surprise général se retrouvent parmi les pachydermes qui iront défendre le drapeau au Brésil.

« L’entêtement de Sidi et sa manie de faire la sourde oreille vont nous coûter cher.  C’est un peu comme si on demandait à un éducateur de la maternelle de dispenser des cours à l’Université ! Quelle expérience a-t-il en qualité de joueur et d’entraîneur ? Aucune. Comparez le CV de Lamouchi à celui des entraineurs locaux et vous verrez que les ivoiriens ont largement le droit de se plaindre de son choix », affirme Seydou Diabaté.

Apprécier ou ne pas apprécier Sabri Lamouchi, là n’est pas la question. Pour Dadié Brice, bibliothécaire, les dirigeants du foot ivoirien ont imposé un sélectionneur et le peuple doit respecter ce choix. L’heure n’est plus aux querelles autour de la personne de Lamouchi : il faut penser au drapeau et surtout à aux joueurs sur le terrain.

« On peut avoir le plus mauvais entraîneur du monde mais si nos joueurs sur le terrain se donnent à fond ils pourront faire une prestation honorable », soutient Brice.

Facebook et les pages anti-Lamouchi

Si les joueurs sont mobilisés et compétents sur le terrain, il faut bien derrière un staff et un entraîneur qualifiés pour les accompagner  : c’est ce que soutient Etienne Koffi, qui reste convaincu que Lamouchi n’est pas l’homme qu’il faut pour diriger l’équipe nationale ivoirienne.

En marche vers le Mondial avec un entraineur contesté par les populations et surtout des groupes d’activistes web qui ne démordent pas ! Les pages les plus célèbres sur Facebook sont : Virer Lamouchi maintenant, Virer Lamouchi maintenant pendant qu’il est encore temps, Virer Lamouchi on va quitter ici… Quant aux partisans du sélectionneur franco-tunisien des Ivoiriens, ils peinent depuis toujours à mobiliser via la page Nous on veut Lamouchi.

Kahofi SUY, Mondoblogueur ivoirien


Le journalisme parlementaire au cœur d’une formation

Les responsables de l’Assemblée Nationale, de l’Institut PANOS et de l’URPCI à la table de séance
Les responsables de l’Assemblée Nationale, de l’Institut PANOS et de l’URPCI à la table de séance

A l’initiative de l’URPCI et de l’Institut PANOS (Dakar), 10 représentants des médias seront formés sur trois jours (2 au 4 jours) au journalisme parlementaire. Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet « Femmes et médias, partenaire pour une meilleure gouvernance en Afrique de l’Ouest ». Le projet financé par l’Union Européenne aura une durée de trois ans et s’exécute dans cinq pays de la sous-région.

Selon Libasse Hane, chargé de projet Gouvernance à l’Institut Panos, le présent projet vise à renforcer les synergies inter-pays entre les journalistes et Organisation de la Société Civile, notamment de femme. Le Parlement étant le lieu de la prise d’importantes décisions pour la vie de la Nation et donc de l’amélioration de la gouvernance à tous les niveaux, « il est important que les professionnels des médias puissent découvrir cette Institution pour mieux informer » a souligné Karamoko Bamba, président de l’URPCI pour indiquer l’importance dudit atelier de formation. La mission du journalisme Parlementaire est donc importante et consiste à rendre possible une communication à double sens. Permettre une communication pour faciliter la compréhension des problèmes des populations à la base par les députés et faciliter la compréhension du travail des députés par les populations (améliorer la perception du parlement par les populations).

Pour réussir cette mission d’intérêt public, les journalistes devaient avant tout connaître l’Assemblée Nationale, son origine, ses missions et son fonctionnement. La charge de présenter le Parlement est revenu à Monsieur N’dri Maruis administrateur de l’Assemblée Nationale de présenter l’Institution dirigée par l’honorable Guillaume Soro. En plus de l’historique du Parlement et de son fonctionnement, il a expliqué aux journalistes le processus donnant naissance aux lois et le cadre juridique qui les entoure. Le vocabulaire parlementaire a aussi été revisité. Question préalable, motion préjudicielle, promulgation de loi, explication de vote, session…toutes ces expressions et bien d’autres ont été situé dans leur contexte avec leurs définitions. Grâce à cette ouverture sur le Parlement, les journalistes ont reçu les outils pour éviter tout amalgame lors de leurs écrits ou reportages. Un échange qui a duré 4 heures avec des questions pour mieux découvrir le Parlement mais aussi pour orienter avec efficacité les contenus relatifs aux droits des femmes.

SUY Kahofi


Mondial/Orange : le GEPCI coule des journalistes sportifs !

10 journalistes ivoiriens n’auront pas la chance de couvrir le mondial
10 journalistes ivoiriens n’auront pas la chance de couvrir le mondial

Décidément en Côte d’Ivoire le milieu de presse n’en a pas encore fini avec les magouilles et les messes bases qui n’honorent pas le journalisme. Le comble c’est que ce sont les organisations professionnelles et leurs leaders qui jettent l’opprobre sur la corporation. Ces patrons de presse, ces vieux journalistes qu’on appelle ici « doyens » nagent sans aucun remord dans le bain de corruption et de la mauvaise gestion. Un nouveau scandale vient de salir la presse ivoirienne et au cœur de ce scandale le tout puissant GEPCI, le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire. Cette organisation gérée par un noyau obscure vient de ruiner les espoirs de 10 journalistes sportifs qui devaient rallier le Brésil pour couvrir le mondial. Je m’en vais vous compter la tentative de vol des patrons du GEPCI qui a conduit à cette situation.

L’opérateur français Orange dans le cadre de sa politique d’appui à la presse a décidé d’accompagner un groupe de journalistes sportifs ivoiriens au Brésil. Une dizaine de confrères choisis sur le mérite et la notoriété de leurs quotidiens. Ce n’est pas la première fois que le Groupe Orange entreprend une telle action. L’opérateur l’a déjà fait pour des éditions précédentes du Mondial ou de la Coupe d’Afrique des Nations. C’est d’ailleurs sur cette bourse d’appui de Orange aux journalistes que le Ministère des sports a voulu aussi aligner sa prise en charge. L’objectif était d’éviter un double emploi pour permettre à un nombre plus important de journalistes de rallier le Brésil. Pour cette édition du Mondial, le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire, la faitière des grands patrons de la presse ivoirienne, a souhaité gérer le projet de voyage des 10 journalistes. Bonne initiative sauf que les patrons de presse avaient une autre idée derrière la tête ! La prise en charge de chaque journaliste au Brésil s’élève à 8 millions de f CFA. Un petit calcul nous permet de comprendre qu’il s’agit d’un magot de 80 millions ! Un montant trop important pour le déposer dans le porte-monnaie des journalistes sans prélever un éco. Le GEPCI, piqué par le syndrome du vol organisé qui gangrène le journalisme ivoirien a décidé de soutirer 2 millions f CFA sur chacune des prises en charge. Soit 20 millions sur 80 que proposait Orange pour aider les journalistes sportifs. L’opérateur de téléphonie mobile alerté de la manœuvre a décidé d’annuler son aide. Un geste que je regrette certes parce que privant des journalistes d’un évènement sportif majeur mais que je salue. Je pense bien que toute entreprise qui se respecte ne saurait s’accommoder de telle pratique.

La presse ivoirienne se taille de nouveau une réputation d’antre de la gabegie et cette nouvelle situation de corruption et de vol organisé m’amène à me poser deux questions.

  • Que représente le code de déontologie du journalisme pour les responsables des faitières qui au lieu de donner l’exemple sont les apôtres des caisses obscures ?
  • Jusqu’à quand la presse ivoirienne continuera de vivre au rythme de ce type de scandale ?

Après l’UNJCI, le GEPCI…quelle faitière sera la prochaine au cœur d’un autre scandale ?

SUY Kahofi


Transport: quand le péage suscite la grogne chez les transporteurs

Malgré la campagne de sensibilisation, la pilule du péage ne passe pas !
Malgré la campagne de sensibilisation, la pilule du péage ne passe pas !

Depuis le jeudi 15 mai 2014, la Côte d’Ivoire a basculé dans l’univers des pays africains ayant adopté le péage comme système économique pour soutenir leur politique nationale d’élargissement du réseau routier. Cette première opération de péage concerne l’autoroute du nord fraîchement livré et long de 240 km.

L’axe reliant Abidjan à Yamoussoukro est désormais commercial. Il dispose de deux postes à péage tous les 100 kilomètres qui permettront à l’Etat de collecter des taxes (péage) pour l’amélioration du réseau routier. Selon Patrick Achi, le ministre des infrastructures économiques, le péage de l’autoroute du nord se subdivise en cinq classes de tarifications. La classe 1 prend en compte les véhicules de particuliers qui doivent s’acquitter de 5000 f CFA (aller-retour). Pour la classe 2, les véhicules de transport de type Massa et assimilés débourseront 10.000 f. La classe 3, celle des gros camions et car de transport paiera 15.000 f et les poids lourds, 20.000 f.

Quand bien même certains transporteurs saluent la décision du Gouvernement dans sa dimension première qui est le renforcement du réseau routier ivoirien, nombreux sont ceux qui ne cachent pas leur colère.

« Encore une nouvelle taxe ! En plus du gasoil qui est hors de prix, la patente, la vignette et l’assurance voici encore une nouvelle taxe dans un secteur déjà en difficulté » se lamente Coulibaly Daouda Directeur de DTA transport.

Même son de cloche et incompréhension chez Diabaté Aboubacar directeur des opérations à la Compagnie TCF.

« Avec cette histoire de péage, je me demande finalement à quoi servent les vignettes et la patentes que nous payons ? La vignette est censée servir à l’entretien de la voirie urbaine et inter-urbaine. Je trouve qu’un péage pour 100 km de route n’a pas de sens » nous explique Diabaté Aboubacar.

Pour Sylla Moussa chef de gare de la compagnie terrestre international DIT, la décision du Gouvernement va incontestablement entrainer une hausse du prix du transport.

« Imaginez-vous une compagnie qui possède 10 cars. Le péage aller-retour sera de 150.000 f CFA par jour. Où allons-nous trouver cette somme ? » se demande le chef de gare.

Plusieurs transporteurs et chefs de gares disent ne pas prendre en compte le mot d’ordre des Syndicats visant à maintenir les tarifs de transport inter-urbain en l’état. Chacun prendra la décision idoine pour la santé de son entreprise et certaines compagnies approchées parlent d’une augmentation de 100 à 200 f CFA sur chaque ticket entre 5 et 10 milles. Bien avant l’officialisation de cette hausse, ceux qui le peuvent contourne l’autoroute du nord.

SUY Kahofi