René Nkowa

Les pépites de Mondoblog : une fin d’année mi-figue, mi-raisin

Bonjour à toutes et à tous,

L’humeur générale pendant les deux dernières semaines de l’année est à la fête. Les blogueurs ont décidé de ne pas faire comme les autres, de jeter un regard froid sur l’année qui tirait sa révérence et sur les enseignements qu’elle a permis de tirer.

 

Coup de projecteur : à la découverte des GP sénégalais

Aminata Thior a testé le service des « GP », cet acronyme qui signifie à l’origine gratuité partielle – un avantage accordé par les compagnies aériennes à leurs employés et à leur famille – et qui désigne aujourd’hui les particuliers qui ont fait du transport de colis entre Dakar et les villes occidentales leur métier. Elle a effectué une plongée dans l’univers des GP et il en résulte ce billet extrêmement édifiant sur cette activité qui a fini par représenter une vraie concurrence pour les transporteurs de fret plus traditionnels. Les GP ont de l’avenir devant eux dans cette activité à fort potentiel dont la prochaine étape est l’ubérisation du covalisage depuis et vers le Sénégal.

Envoi de colis entre Dakar et les villes occidentales : le business des GP

Réflexions de fin d’année

La période des fêtes de fin d’année est une occasion généralement propice à une certaine légèreté et à l’euphorie. Cela n’a pas été le cas chez les blogueurs, qui ont préféré réfléchir au sens de cette frénésie.

À commencer par Tanguy Wera, qui passe au vitriol les modes d’aide sociale institutionnalisés, organisés par les Etats. Il se désole que ces systèmes fonctionnent si mal qu’on soit obligé à recourir à des organismes qui s’appuient sur des techniques de marketing et profitent de Noël pour faire fonctionner la solidarité.

Sauvez un enfant pauvre, lisez ceci

Une solidarité qui est mise à mal ces derniers temps par le repli sur soi et les réflexes identitaires, qui conduisent inexorablement aux fermetures des frontières et des portes. Laissant les personnes défavorisées à la merci de bien de maux. C’est le cas des migrants, que Bertrand Songueh-Raymondo met en parallèle avec la naissance de Jésus.

Il est important de fêter Noël autrement

Fanchon souhaitait passer Noël loin de la neige et du froid. Elle souhaitait passer Noël dans le désert du Sahara. Un vœu qui n’a pas pu se réaliser. Alors, elle s’est servie de ses souvenirs et de son imagination pour se transporter dans les dunes et les steppes du nord de l’Afrique.

Noël, c’est pas toujours dimanche.

Internet et ses travers

Internet et les réseaux sociaux ont aussi subi une charge violente des blogueurs, qui une fois n’est pas coutume, ont dénoncé leurs travers.

La Libanaise Nicole Hamouche regrette le temps où l’envoi des cartes de vœux rédigées par soi-même et envoyées par la poste étaient l’expression même du temps et de la considération qu’on pouvait accorder à l’autre, à la différence de l’époque actuelle où tout est automatisé et envoyé par courrier électronique.

Tous mes voeux

Sa compatriote Chantal Mourad décrie le nouvel esclavage qui est cet attachement des personne à leur téléphone portable devenu presque viscéral. Les enfermant dans une sorte de prison, les éloignant de plus en plus des autres, ce qui est en contradiction avec leur but premier qui était celui de rapprocher les personnes.

Une nouvelle forme d’Esclavage envahit notre planète!

Les réseaux sociaux ont permis l’accès à un élément auquel le citoyen ordinaire n’avait pas accès : le pouvoir de donner son avis. Cela n’a pas eu que des avantages car nombreux en sont les travers qu’on remarque sur régulièrement sur internet : buzz inutiles, rumeurs destructrices. Ceci est l’analyse de l’Ivoirien Stéphane Agnini.

Réseaux sociaux, grandes gueules et mouroir populaire

La Togolaise Bénédicta embraye et demande aux garçons qui font de la drague 2.0 leur sport favori de sortir de leur zone de confort derrière leur écran et d’aller tester leur sex-appeal dans la rue, dans la vraie vie.

De la drague virtuelle à la vraie drague

 

#FaisonsLesComptes / 2017 / #MondoTana

Aphtal Cissé explique le mouvement #FaisonsLesComptes qui anime les internautes togolais depuis quelques semaines. Une campagne de contestation faisant suite à la volonté du gouvernement togolais de lancer une grande quête nationale afin de financer la participation de l’équipe nationale à la coupe d’Afrique des nations de football organisée par le Gabon qui débute le 17 janvier 2017.

#FaisonsLesComptes Messieurs les ministres, avant de nous projeter dans l’avenir #Can2017

2017, une année que le Camerounais Ecclésiaste Deudjui souhaite différente de l’année 2016, annus horribilis pour son pays. Lequel a navigué entre les revendications des sécessionnistes anglophones, les scandales sexuels sur internet, les drames dans les hôpitaux et les accidents tragiques.

Pourvu que 2017 ne soit pas comme 2016 au Cameroun

Pour finir, Ianjatiana est retournée à Madagascar pour la formation Mondoblog et le Sommet de la Francophonie. Elle revient sur cet événement comme sur un doux souvenir qu’elle veut garder vivace dans sa mémoire.

Admirer Tananarive grâce à MondoTana

 

 

Focus sur…

Marcelle

Marcelle. Un bien joli nom pour un bien joli blog. Le blog d’Isabelle Kichenin, qui s’attelle à une tâche très précise : celle de (re)donner ses lettres de noblesse à une bien jolie île, son île : la Réunion. Rétablir ses lettres de noblesse à travers sa culture, ses cultures, sa musique. L’évolution de ce blog depuis ses premiers pas en octobre 2013 est intéressante à observer. Les toutes premières chroniques étaient une sorte d’écho à la vie festive sur l’île qu’on s’imaginait aisément en parcourant leurs lignes. Une fête évoluant sur le rythme endiablé des musiciens magnifiant les créolités des mers du sud. On ne hume pas seulement les effluves de la Réunion en lisant Marcelle, mais aussi celles des îles proches : la grande Madagascar, la plus modeste Maurice et les pas si lointaines Mayotte et Comores. Puis une inflexion s’est produite. La Réunion, toujours, mais moins sa musique et plus ses paysages, ses gens, son volcan, ses plages, ses héros d’un jour. Le blog est devenu un lot de bifurcations aussi douces qu’inattendues.

Isabelle a toutefois gardé cette douceur et cette poésie dans son écriture, deux caractères qui permettent de s’échapper vers ces contrées insulaires. Faisant de l’esprit du lecteur une âme vagabonde, se posant ici et là sur la petite île.

 

L’équipe de Mondoblog profite de cette première édition de l’infolettre de l’année pour vous adresser tous ses voeux les meilleurs pour l’année 2017.

A bientôt !


Les pépites de Mondoblog : à Madagascar, les blogueurs s’expriment en vidéo

Bonjour à toutes et à tous,

Les blogueurs sélectionnés pour la formation Mondoblog 2016 se sont retrouvés à Antananarivo, la capitale malgache, du 21 au 26 novembre dernier. Cette formation s’est déroulée dans une ambiance de kermesse, puisqu’elle s’était installée au cœur du Village de la Francophonie, le haut-lieu des activités culturelles et ludiques entourant le 16ème Sommet des chefs d’Etat de la Francophonie.

Ce rassemblement de blogueurs était l’opportunité de les interroger sur leurs pépites. Cinq blogueurs se sont prêtés au jeu, en acceptant de dévoiler leurs billets et leurs blogueurs favoris sur Mondoblog.

 

Rindra Hariniaina : « Mon objectif est que les jeunes deviennent chaque jour une meilleure version d’eux-mêmes »

Malgache et sociologue de formation, Rindra Hariniaina anime le blog « Je suis jeune« . Un espace sur lequel elle porte un regard très complet sur les doutes et les espoirs des jeunes de son pays. Elle recommande son article « Penser et panser le chômage des jeunes ».  Rindra propose aussi l’article : « La théorie des 27 ans et plus » rédigé par la blogueuse Congolaise Samantha Tracy.

 

M.P. Wyckhuyse : « C’est un exercice particulier d’écrire sur un blog »

M.P. Wyckhuyse anime sur la plateforme un blog sonore, Le Volapük. Journaliste radio à Tours en France, elle explique pourquoi elle a fait le choix de Mondoblog. Et elle apprécie particulièrement la blogueuse malienne Fatouma Harber, pour son courage et son engagement.

 

Georges Attino : « Chez moi, il se dit beaucoup de choses autour d’un verre de thé »

Le blogueur Malien a rédigé un billet très commenté, dans lequel il s’indignait du fait que l’on s’occupe beaucoup plus des mausolées détruits à Tombouctou que des femmes violées par les djihadistes qui ont occupé la ville sahélienne. George Attino furète aussi sur la plateforme et recommande à la lecture les billets d’Amélie Jacques sur le blog Ubuntu, et le billet « Zémidjan à Lomé, chroniqueur à France 24 » du Togolais Guillaume Djondo.

 

Clara Delcroix: « Je parle de ma génération »

La génération Z, celle qui concerne les jeunes nés entre 1995 et 2010, possède sa propre vision du monde, laquelle vision n’est très souvent pas comprise par les personnes appartenant à d’autres générations. Cette génération Z est celle de Clara Delcroix, et celle à laquelle elle s’adresse en premier  lieu. Elle recommande sur son blog l’article « Francophonie, vous dites ? C’est quoi ? »  Elle a beaucoup aimé le billet intitulé « Bande de moutons » sur le blog du Camerounais Dania et le conseille chaudement.

 

Annadjib Ramadane : « Un problème de choix »

Annadjib Ramadane est un passionné des réseaux sociaux et du blogging. Sur son blog, il raconte sa vie quotidienne au Tchad. Il recommande son article « Un problème de choix », dans lequel il raconte les difficultés qu’il y a à choisir une fois parvenu à la croisée des chemins. Il a en outre eu un réel coup de cœur pour le billet d’Aminata Thior « Désormais, l’Afrique et ses fils pourront en dire plus sur Mariama Bâ ».


Avant d’aller en guerre contre les réseaux sociaux…

Le soufflet n’est pas retombé. L’attaque virulente de certaines personnalités du journalisme – qu’on qualifiera de traditionnel – à l’encontre des réseaux sociaux-blogueurs-internautes a été récupérée par le monde politique, puisque le président de l’assemblée nationale a pris la suite du ministre de la communication. Les deux n’ont pas été avares en mots durs à l’encontre des internautes. Morceaux choisis :

– Internet est un « nid d’oiseau de mauvais augure » « qui travaillent à déstabiliser le Cameroun », qui connaît « un déferlement d’informations erronées », œuvre « d’amateurs qui évoluent aux antipodes de toute éthique et de toute déontologie ».

« Les réseaux sociaux sont devenus une arme vouée à la désinformation, pire à l’intoxication et à la manipulation des consciences, semant ainsi la psychose au sein de l’opinion ».

« C’est un phénomène social aussi dangereux qu’un missile lancé dans la nature. Les réseaux sociaux sont devenus au Cameroun de vrais fléaux sociaux ».

« Aux autorités compétentes, il temps d’organiser la traque, de débusquer et de mettre hors d’état de nuire ces félons du cyberespace ».

Comme il fallait s’y attendre, la « sociosphère » camerounaise a réagi comme elle sait le faire : de manière désordonnée, pertinente et impertinente, dans un joyeux mélange de vrai et de faux. L’expression « félons du cyberespace » est d’ailleurs devenu un sujet de railleries sur Twitter.

Encore une fois, ces sorties sont la preuve qu’après ces journalistes qui n’avaient pas compris ce qu’est un blogueur, nos responsables politiques n’ont rien compris des réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux, ces « repères de la désinformation » inventent et vivent avec leurs codes. La compréhension de ces réseaux passe immanquablement par l’acquisition de ces codes et de leur clef de décodage. L’autre erreur de ces pourfendeurs est de mettre tous les réseaux sociaux tous dans un même sac, c’est-à-dire dans celui d’un ramassis de racontars. Sauf que les réseaux sociaux sont protéiformes, se reproduisent souvent à une vitesse cellulaire, dans une vivisection quasi-systématique et – détail important – développent chacun des habitudes propres à la communauté qui les compose. En effet, Reddit n’a rien à voir avec Pinterest. Qui lui n’a pas grand-chose en commun avec LinkedIn. Quand tu as compris Ratpr, tu n’as pas forcément saisi Foursquare, encore moins Tagged. DeviantArt a son public, qui n’est pas forcément le même que celui visé par Delicious ou Snapchat.

Ce sont pourtant tous des réseaux sociaux et c’est dommage de les mettre au bûcher ensemble.

Pour revenir à ce dont les réseaux sociaux sont accusés au Cameroun, c’est-à-dire du colportage d’informations erronées, mon avis est très bien (d)écrit par Xavier de La Porte, un journaliste expert des cultures numériques, dans l’une de ses chroniques sur laquelle je suis tombé avec un heureux hasard ce matin. Une fois n’est pas coutume, je reprendrai de grosses portions d’idée d’un autre. Ceci pour deux raisons : d’abord parce qu’elles sont identiques aux miennes et ensuite parce que je ne pouvais pas mieux les exprimer.

Le discours

« Vous avez lu et entendu (…) dans les médias sérieux des phrases comme ‘les rumeurs les plus folles courent sur internet concernant [le déraillement d’Eséka, ndlr]1’. Le tout servant bien souvent de support à un exposé docte et moralisateur montrant à quel point Internet [et donc, les réseaux sociaux] est un lieu de propagation de la rumeur, à quel point on ne doit pas croire tout ce qu’on lit sur le web, à quel point être journaliste ne s’invente pas.» Ces rumeurs folles sont la plupart du temps « relayées par la presse traditionnelle avec complaisance. »

 

La méconnaissance d’Internet et des réseaux sociaux

« S’appuyer sur le fait que les rumeurs les plus folles circulent sur internet [et sur les réseaux sociaux] pour l’opposer à la presse est un contresens sur ce qu’est Internet. Internet n’est pas un média, Internet n’est pas un journal ou une chaîne de télévision. Internet (…) est bien plutôt un lieu de conversation. Dans les réseaux sociaux, les gens ne se prennent pas pour des journalistes, ils parlent, ils discutent. Le statut de la parole n’a rien à voir. »

 

Les réseaux sociaux, c’est comme partout ailleurs

« Oui, Internet est un lieu de propagation des rumeurs. Mais comme la rue, ou la ville, ou le village, ont toujours été des lieux de propagation de la rumeur. Et quand les gens parlent, ils racontent n’importe quoi. Se mêlent allègrement information et rumeur. Et les journalistes sont les pires. C’est dans un dîner de journalistes que vous entendrez le plus grand nombre de ragots, dont la plupart n’apparaîtront jamais dans la presse pour la bonne raison qu’ils sont faux. Et ce sont les mêmes qui viennent raconter que vraiment Internet, ce n’est pas possible.

La rumeur posait problème avant [les réseaux sociaux]. Mais [posent-ils] plus problème ? On avance souvent la vitesse de propagation. Si l’échelle est locale, un bon vieux bouche-à-oreille n’a rien à envier au réseau. [Si on vous déclare mort] sur Internet, ça peut être rectifié dans la seconde. » Ce qui peut s’avérer bien plus compliqué à réparer quand la rumeur est relayée par la presse.

 

Les extraits sont tirés de la chronique intitulée « ‘Internet propage les rumeurs’, vraiment? » publiée dans le recueil La tête dans la toile (2016) de Xavier de La Porte.

1 L’auteur évoquait des circonstances similaires à l’accident de train survenu à Eseka au Cameroun, puisqu’il s’agissait d’un autre incident, celui de la disparition du vol MH370 de la compagnie Malaysia Airlines, survenu le 8 mars 2014.


Les pépites de Mondoblog : entre Trump, séduction et érotisme

Bonjour à toutes et à tous,

Le monde navigue entre stupeur et crainte depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États Unis d’Amérique. Cette actualité est très commentée par les Mondoblogueurs, qui ne perdent cependant pas le nord et évoquent des sujets plus légers, comme le charme et la sexualité.

 

Coup de projecteur : Oumou, la trop belle

Oumou, une jeune femme avec qui la nature n’a pas été avare, lui ayant généreusement octroyé les attributs des plus voluptueux, débarque un jour dans la maison d’Awa et Daouda, où elle doit servir d’aide-ménagère. Personne ne le sait, mais cet événement marque le début de nombreux remous dans le quartier, entre les hommes concupiscents et les épouses catastrophées. Mais l’œil du cyclone provoqué par Oumou se trouve dans la demeure même de ses hôtes, où elle ne va pas être étrangère au début de zizanie que la maisonnée va connaître. Cette fiction, lâchée par petits bouts par le Malien Iss Bill, est vite addictive et on s’empresse de lire la suite. Une histoire passionnante et parsemée de rebondissements, qui en est à son onzième épisode et qui n’est visiblement pas terminée.

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Trump, président

L’information du moment est bien entendu l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. José Elom avait, dans un billet prémonitoire peu avant le scrutin, tiré la sonnette d’alarme un utilisant un jeu de mots un peu facile : et si on se « trumpait » ? Si on se trompait en n’accordant aucun crédit à l’homme d’affaires candidat ? Si on se trompait en croyant savoir ce que souhaitent les Américains ? Comme beaucoup d’observateurs, Richard était loin d’imaginer une victoire du candidat républicain. Il revient sur les différents sentiments (stupéfaction, anxiété, incompréhension) qui agitent la plupart des gens depuis cette élection. Il conseille néanmoins d’attendre de voir ce que Trump a dans le ventre, de le juger sur pièce. Mamadou lui, dit ne rien craindre de Donald Trump, car le futur président n’aura pas les moyens de certaines politiques qu’il a promises. Par contre, il pense que cette élection de Donald Trump doit réveiller les peuples Africainset les pousser à se saisir de leur destinée.

Amélie Jacques refuse de se mêler au bruit que suscite partout le résultat de cette élection. Plus que jamais, elle se donne pour mission d’aimer les gens qui l’entourent. Elle ne croit plus au vote qui changera le monde, mais aux comportements qui le changeront.

Une campagne “Hyllaryant” ! Et si une fois encore on se “Trumpait” ?

Trump Président, « Incredible »

Élection de Trump, une chance pour l’Afrique

Une autre nouvelle ne concerne pas M. Trump ce matin

Amitié / Colère / Sacrifices

Ne dit-on pas que les meilleurs amis sont ceux qu’on se fait pendant les études ? La Togolaise Bénédicta le croit et son sentiment s’est renforcé par sa récente rencontre avec une dizaine de ses anciens camarades de collège. Discussions à bâtons rompus, rires, anecdotes oubliées qui refont surface, souvenirs d’un moment depuis longtemps passé mais qui tous constituent un filament de cette corde qui lie et ne se défait pas avec le temps.

Un autre Togolais est lui sorti de ses gonds. Il s’agit de David Kpelly, qui adresse une soufflante au premier ministre français Manuel Valls. Lequel, selon lui, s’est trompé en disant que « la France croit au Togo ». D’après lui, il ne revient pas à la France de croire au Togo, mais aux Togolais eux-mêmes de le faire.

La libanaise Jiji est elle aussi offusquée. Offusquée par cette génération qui fait des enfants qui deviennent grands, adultes, trop tôt. Par cette génération qui a trop de choses à faire pour s’occuper de ses mômes, qui ne les écoute pas. Elle est outrée par cette déresponsabilisation parentale qui devient peu à peu la norme. Au grand dam de l’avenir de ces enfants abandonnés bien souvent à eux-mêmes et qui sont obligés de rechercher de l’écoute ailleurs, parfois chez de mauvaises personnes.

– Soirée de retrouvailles

– Non, cher Monsieur Valls, ce n’est pas à la France de croire au Togo !

– Sacrifier le sacrifice

Singularité / Projet communautaire / Rembourrage

Donatien Batazi célèbre le pouce, qui s’obstine à ne pas être semblable aux autres doigts, qui refuse de faire comme les autres avec qui il partage la même main. Il regarde dans une direction différente de la leur, ne parle pas le même langage qu’eux. Mais pourtant, sans lui, la main n’est plus tout à fait pareille. Donatien parle de tous ces pouces, qui n’entrent dans aucune case, mais qui ont leur place dans notre société.

Lama préfère mettre en avant une amicale qui s’est donné pour mission d’accompagner les projets communautaires depuis plus de 20 ans en Côte d’Ivoire. Un accompagnement qui est tant et si bien réalisé que Lama propose de découvrir quelques projets que cette amicale a permis de réaliser.

Son compatriote Georges Kouamé, choisit de faire l’éloge des femmes de leur pays, lancées qu’elles sont dans une bataille de séduction dans laquelle les coups sont permis. Ainsi, il raconte une nouvelle mode qui prend de l’ampleur dans les rues d’Abidjan : les rembourrages dont les dames se servent pour attirer les regards de ces messieurs.

– Le pouce de la main

– Les 3A de Daloa, un modèle de développement communautaire

– Rondeurs artificielles pour séduire plus

Focus sur…

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Les billets d’Andeve

Quelles sont les quatre étapes d’une bonne relation sexuelle ? Les sextoys sont-ils à craindre ? Quel est le petit livre du bonheur sexuel et du plaisir des sens ? Quelles découvertes font les femmes qui s’adonnent à la pratique interdite de la masturbation ? Que faut-il faire quand on se rend compte que le plaisir est difficile à atteindre ? Le choix des sous-vêtements pour une soirée torride doit-il être laissé au hasard ? Quels tiraillements émotionnels habitent les nymphomanes ?

Ces questions et de nombreuses autres en rapport avec la sexualité trouvent une réponse dans le blog de l’Haïtienne Andeve. La blogueuse a pris le parti de s’affranchir des tabous entourant les affaires intimes et dévoile les mystères de ce qu’elle appelle elle-même « le monde vu d’en bas ».

Toutefois, Andeve ne se contente pas de donner des conseils permettant à ses lecteurs d’avoir une vie intime décomplexée, elle aborde aussi des thématiques liées au féminisme (bien qu’elle se défende d’être elle-même féministe).

La conclusion qui émerge à la lecture des billets d’Andeve est celle d’une jeune femme qui défend indubitablement le droit de tous à une sexualité épanouie. Qui milite pour que les non-dits et les secrets de la vie intime soient quelque peu édulcorés. Qui soutient le droit de tous, principalement celui des femmes, d’éloigner les frustrations provoquées par une sexualité mal explorée.

À bientôt


C’est quoi, être un blogueur au Cameroun ?

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Ceci est un petit précis à destination de Monsieur Xavier Messe A Tiati et des autres qui, à l’office public de radio et télédiffusion ou alors au quotidien étatique national, depuis quelques jours mènent une entreprise de lynchage des blogueurs. Ce post est corporatiste et assumé comme tel.

Parce que tout ce qui a été dit ces derniers jours est la preuve manifeste d’une absence de maîtrise du sujet. Parce que, comme on le dit si bien dans nos rues à Douala ou à Mbalmayo, « quand tu ne connais pas, il faut demander ».

C’est quoi, être un blogueur au Cameroun ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire d’en poser une autre, plus générique : c’est quoi être un internaute au Cameroun ?

L’internaute camerounais se connecte principalement à Internet par le biais d’un téléphone portable. Il est principalement jeune. Et qui dit « jeune » dans notre pays, dit pouvoir d’achat nul ou presque. L’internaute camerounais, malgré qu’il soit désargenté, doit, s’il veut avoir accès à cet espace de liberté, de connaissance et d’expression, payer le prix fort. Parce que les coûts d’internet sont exorbitants. Parce qu’à notre époque, certains volumes de nos forfaits se mesurent encore en termes de mégaoctets. Des mégaoctets adossés à des bandes passantes faméliques.

Pour résumer, l’internaute camerounais paye une fortune pour sa connexion et ne peut pas avoir accès à un certain type de contenus parce que son forfait aura vite fait de s’épuiser ou alors parce que le débit de connexion sera mauvais. En plus de cela il doit les contrôler au doigt et à l’œil, ses ridicules mégaoctets, de peur de se les faire chaparder par son opérateur.

Et quand, un peu fou, tu décides de contribuer à ce vaste mouvement global en devenant blogueur, entre autres, d’autres problèmes s’y additionnent. Je ne saurais dire le nombre de projets de billets, posts, podcasts ou de vidéos tombent quotidiennement à l’eau à cause des coupures intempestives et à rallonge d’électricité. Lesquelles coupures se font un malin plaisir de griller le peu d’équipement de production que tu as réussi à acquérir. En plus, il faut que tu en sois arrivé à te dire que tu ne feras pas cas des remarques de tous ceux qui autour de toi, ne comprenant rien à ce que tu fais, te demandent : « mais pour qui te prends-tu ? Pour un journaliste ? Parce que les vrais journalistes, eux, sont à la radio et à la télé. »

Ce qui ressort de toute cette cabale anti-blogueurs et anti-internautes est que ceux qui se répandent dans les médias payés par nos impôts n’ont pas compris le début du commencement de la définition du blogging, de ses outils, de ses buts et de ses finalités.

Le blogueur sait qu’il n’est pas un journaliste et ne prétend pas l’être

Vous devez comprendre que tout blogueur qui se respecte a un profond respect pour la profession de journaliste et qu’il ne cherche pas à se substituer à lui. Le blogueur sait qu’il n’est pas un journaliste et ne prétend pas l’être.

Vous devez comprendre que le blogueur ne se lève pas tous les matins en se disant « je vais mettre mon pays à feu et à sang ». Vous, par contre, vous nous avez prêté cette idée. Et cela c’est purement et simplement de la diffamation.

Vous seriez très inspirés de prendre le temps, vraiment le temps de vous balader dans la blogosphère camerounaise. Par ce que si vous l’aviez fait avant de vous épancher comme vous l’avez fait, vous découvririez la noblesse des actions de ces jeunes qui, de bric et de broc, magnifient notre pays. Vous vous rendriez compte de cette jeunesse qui fait preuve d’une intelligence et d’une imagination hors du commun.

Si vous aviez bien cherché, vous vous seriez rendus compte que de nombreux blogueurs au Cameroun font la promotion de notre tourisme, de notre musique, de notre art culinaire, de nos monuments, de nos villages, de notre environnement, des évolutions technologiques chez nous. Vous auriez constaté que la plupart des blogueurs parlent sans animosité aucune de notre pays, qu’ils en parlent avec un profond amour. Vous auriez remarqué qu’il se dégage d’eux une formidable volonté et un espoir absolument ravissant. Vous vous seriez rendus compte que les blogueurs travaillent à apporter leur plus-value à l’édification de structures solides, tant privées que publiques, qu’ils travaillent à l’éducation et à l’émancipation des masses.

Ce qui vous gêne, c’est que le blogueur parle sans filtre. Dépose ce qu’il voit tel quel, en brut de décoffrage. Parce qu’il n’arrondit pas les angles et surtout qu’il a une force de frappe à portée globale. Ce qui gêne c’est qu’il met au jour les atermoiements des responsables publics dans les moments critiques. Ce qui cause l’offensive actuelle c’est la contradiction entre ce que les internautes ont dévoilé et les discours officiels lors du récent déraillement de train à Eséka. Et pour cela, il est question de nous placer sous une chape de plomb.

Désolé, mais c’est aussi ça la démocratie. Avoir des gens qui contredisent les discours officiels. Qui opposent des voix dissonantes. Qui vous disent : « c’est faux ce que vous racontez ».

D’un autre coté, je ne suis pas étonné par cette entreprise de dénigrement, connaissant le fonctionnement de notre pays. Je me demandais d’ailleurs pourquoi elle tardait à survenir. L’an dernier, deux tentatives de légalisation d’une association des blogueurs camerounais ont essuyé un refus de l’administration. Mais contrairement à ce que vous semblez croire, nous aimons notre pays au moins autant que vous et nous sommes de vrais débrouillards qui savons enjamber les difficultés. Et franchement, vous devriez en être fiers.

Des difficultés qui maintenant vont aller en s’accroissant, puisque vous avez décidé de vous intéresser à nous. Parce que se retrouver dans ce fourre-tout que vous avez appelé « blogueurs » (dans lequel vous mettez tous ceux qui un tant soit peu s’expriment sur internet, quels que soient les outils qu’ils utilisent) et contre lesquels « les pouvoirs publics ne se laisseront pas faire » nous met la boule au ventre. Parce que désormais, nous sommes exposés aux mêmes risques que connaissent déjà ceux qui manifestent leur liberté d’expression en utilisant des moyens plus traditionnels dans notre pays.

Sachez, chers messieurs et dames, que nous nous attendons à diverses mesures de rétorsion, comme les intimidations ou les « disparitions inexpliquées » de l’internet telles qu’elles se produisent depuis quelques temps chez nos voisins. Nous savons que c’est ce qui nous pend au nez. Et nous espérons que ça n’ira pas au delà. Mais avec tout ce qui a été dit ces derniers jours, malheureusement, j’en doute.


Les pépites de Mondoblog : un zeste de Francophonie

Bonjour à toutes et à tous,

Les Mondoblogueurs se sont exprimés ces dernières semaines, comme à l’accoutumée, sur d’innombrables sujets. Du courage à la santé en passant par le Nobel, la Thaïlande et la Francophonie. Petit tour d’horizon.

Coup de projecteur : le rapport compliqué des Haïtiens avec leur histoire

Que font concrètement les Haïtiens de leur histoire ? La réponse de Dieulermesson Petit Frère : rien du tout. Le blogueur est en effet atterré par le fait que les nouvelles générations fassent si peu de cas du passé pourtant riche de la première république Noire. Pour le blogueur, il n’y a qu’à voir comment les symboles de cette histoire sont délabrés, abandonnés, détruits. Ce rapport compliqué qu’ont les Haïtiens avec leur histoire est pour lui l’une des causes du désarroi et des difficultés d’ancrage des jeunes de son pays. Pourtant, nul n’ignore que la connaissance du passé est un élément clé de la construction et de la détermination de soi. Le blogueur se désole de cette amnésie collective et rappelle à force d’évocations d’héros tutélaires et d’auteurs importants qu’Haïti a une grande histoire dont tout un chacun doit s’approprier.

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Courage / Santé / Tchatche

Toujours en Haïti, l’ouragan Matthieu qui a frappé récemment le pays a causé de nombreuses pertes humaines et beaucoup de dégâts matériels. Ce pays, déjà en très grande difficulté de par la pauvreté de ses populations a encore dû essuyer l’un des plus violents caprices de la nature. Marc Rubin, de ce chaos, a préféré retenir l’attitude d’une courageuse d’une famille qui ne s’est pas laissé emporter par le désespoir et qui a entrepris de reconstruire sa maison dès le lendemain du passage de l’ouragan. Maison dont une partie avait été emportée par les éléments déchaînés.

Pour disposer d’un corps et d’un esprit en bonne santé, une bonne alimentation est une condition incontournable. Malheureusement, au Cameroun, bien se nourrir demeure un objectif bien difficile à atteindre pour bien de gens. Neyame n’est pas pour autant avare en astuces et conseils. Elle mesure tout de même l’ampleur de la tâche dans un pays où le simple bilan de santé reste un luxe inaccessible.

Les Camerounais ont certes des difficultés pour maintenir leur santé au beau fixe, mais s’il y a bien un domaine dans lequel ils n’éprouvent aucun souci, c’est celui de la tchatche, de l’art oratoire. Ils parlent, ils parlent. Mais de quoi parlent-ils, les Camerounais? De tout un tas de choses, des plus futiles aux plus utiles. C’est Ecclésiaste Deudjui qui le dit.

– Une famille éprouvée garde espoir

– Maintenir son corps en santé, un réel défi pour les Camerounais

– Mais de quoi parlent-ils au juste les Camerounais ?

 

Elections américaines / Nobel / Poignard

A quelques jours de l’élection présidentielle américaine, Mohamed Sneibadresse un bilan sans complaisance de la campagne des candidats Clinton et Trump. Qu’en retiendra-t-on ? De l’avis du blogueur, la campagne américaine a mis en avant les faiblesses, lacunes et défauts de l’un et l’autre candidat, de l’un et l’autre parti. Il termine d’ailleurs son argumentation sur cette formule lapidaire : « la présidentielle de novembre se jouera entre la santé d’Hillary Clinton et la folie de Donald Trump ».

Les dernières semaines ont été ponctuées par une controverse partie de l’attribution du prix Nobel de littérature à Bob Dylan, qui est plus un musicien qu’un écrivain. Belizem tente une explication de ce choix  des membres du comité Nobel en décryptant l’état d’esprit dans lequel ils devaient se trouver au moment où ils ont fait ce choix sujet très discuté. Finalement, dit-il la principale leçon qu’on peut en tirer est que « n’importe qui peut devenir prix Nobel de n’importe quoi ».

Au Tchad, c’est le lien séculaire entre les hommes et les poignards qui pose question. Le blogueur Annadjib explique que ce lien séculaire que les hommes de son pays ont réussi à nouer avec les poignards a pour principale raison leur propre sécurité. Ces poignards servent aussi à exécuter des tâches quotidiennes. Une omniprésence d’armes blanches qui malheureusement va de pair avec de nombreux blessures et homicides.

– Présidentielles US : ce sera Hillary… Ou un ouragan de l’ampleur de Katrina

– Prix Nobel ou label ?

– Le poignard, notre fidèle allié

Francophonie / Togo / Retour en arrière

La jeune blogueuse française Clara Delcroix sera à Madagascar en novembre, au moment même où s’y tiendra le Sommet des chefs d’Etat de la Francophonie. Pédagogue, elle répond à quelques questions : mais au fait, c’est quoi la Francophonie ? Y a-t-il une différence entre « Francophonie » et « francophonie » ? Quelle est l’histoire et quels sont les buts de la Francophonie ?

Un autre sommet, celui  de l’Union Africaine sur la sécurité et la sureté maritimes et le développement en Afrique s’est déroulé en octobre à Lomé, au Togo. Une rencontre internationale au bilan mitigé. C’est du moins l’avis d’Innocent Azilan, qui se désole du faible nombre de pays à avoir participé à ce sommet et du fait que la communication se soit plus axée sur la promotion du Togo que sur celle des enjeux de cette rencontre.

On terminera ce tour d’horizon par la République Démocratique du Congo où l’adoption des nouvelles technologies de la communication a du mal à se faireDidier Makal en explique les raisons. En cascade : l’absence d’ordinateurs, le manque de formation, les problèmes d’électricité. Mais aussi une attitude volontairement réfractaire à ces outils pour des motivations plutôt délictuelles.

– La francophonie, vous dites ? C’est quoi ?

– Drôle de résultat

– Une technologie contre les TIC en RDC

 

Focus sur…

 

Papiers d’Asie du sud-est

somwang

La Thaïlande, pays (ou plus précisément royaume) d’Asie du sud-est, peuplé de 67 millions d’habitants d’origine thaïe, chinoise et malaise, mong et khmer. Un pays qui, il y a quelques semaines encore, était dirigée par un roi aussi craint que respecté, un pays dans lequel Bouddha est la divinité la plus vénérée. C’est dans ce pays qu’Adrien Coron, alias Somwang, a eu l’idée de s’installer il y a déjà deux années.

Dans les Petits Papiers d’Asie, le blogueur tient une sorte de carnet de voyage. Un carnet dans lequel il consigne les découvertes qu’il réalise dans ce pays. Un carnet de voyage public donc, dont le but est de provoquer l’intérêt pour le royaume chez le lecteur. Un objectif atteint, car Somwang, dans des textes à la fois léchés et aisément compréhensibles, fait découvrir au lecteur l’actualité de ce pays sous un angle toujours décalé et teinté d’humour. Il donne aussi des conseils et des astuces à ceux qui veulent s’y installer.

En définitive, Somwang se fait en quelque sorte l’ambassadeur de ce pays et de cette région sur lesquels il promène son regard et qui somme toute, demeurent loin des préoccupations de ceux vivant sous les longitudes proches du méridien d’origine.


Parce que ce sont des Hommes

Il y a toujours plusieurs manières de voir une même chose. Il est toujours marquant d’observer un phénomène depuis différents points de vue.

Je dois dire que jusqu’ici, le problème de la migration des populations m’était difficilement saisissable. Pourtant, je vivais dans une ville africaine, d’où partaient et continuent de partir des jeunes et moins jeunes, à la recherche d’une hypothétique vie meilleure en Europe. Je connais beaucoup qui ont décidé d’entamer cette traversée, pour des fortunes diverses – et la plupart des fois, très peu heureuses.

Ceux qui immigrent (en prenant le risque de traverser le désert, puis la mer Méditerranée) sont sujets à toutes sortes de moqueries ou d’incompréhensions sous nos latitudes proches de l’équateur. Ce qui est pourtant certain c’est que pour mettre sa vie en péril de la sorte, il y a un réel mal-être de ces personnes.

Il est saisissant de vivre un même phénomène avec plusieurs points de vue. De l’endroit d’où des gens partent et de l’endroit où ils espèrent parvenir.

Sous les piliers de la voie de métro près de Stalingrad, en bordure du boulevard de la Villette, en amont du canal Saint-Martin, la misère.

Quand tu t’es fait éconduire par une jeune Parisienne, que ton amour-propre est blessé et que tu te sens le plus malheureux de l’humanité. Quand le chemin qui mène chez toi par cette nuit glaciale te fait passer par ces endroits-là, un sentiment de honte s’insinue en toi et ne te quitte pas.

Je me sens le plus malheureux de l’humanité parce que cette jeune femme m’a dit non.

Tu vois plusieurs dizaines, peut-être même des centaines de tentes, agglutinées. Des relents nauséabonds émanent de l’ensemble. Puis tu vois une silhouette, un homme, debout au milieu de l’amas, qui semble t’observer. Tu presses le pas, affolé.

Ce soir-là, tu te couches dans un lit douillet, au draps propres et frais. Tu as auparavant vérifié que le radiateur est à la bonne température, qu’il est suffisamment chaud. Mais ce soir-là, à la différence des autres soirs, ton esprit court à une vitesse folle. Ce campement en plein milieu de la ville te hante.

Tout comme ces images devant lesquelles tu n’as pas pu retenir tes larmes. Tu y repenses et les revoilà qui coulent. Ces images qui t’ont brisé au moment où tu les as vues. Et qui ne cessent de te serrer le cœur quand tu y repenses.

Tu repenses à tous ces discours. De tous ces gens qui se servent de ces personnes comme d’un argument politique. Ils sont pour eux des pions, de simples variables d’ajustement. Pourtant, ce sont avant tout des Hommes.

Et il y a d’autres Hommes, qui ont décidé d’agir, d’être humains. Ils sillonnent la mer à bord de leur bateau à la recherche de bicoques flottantes occupés par des Précaires. Ils collectent des vêtements pour eux. Ils leur préparent des repas. Ils leur donnent les premiers soins. Ils défendent la cause de ces Fragilisés devant les tribunaux, dans les conseils municipaux, dans les couloirs feutrés des parlements, dans leurs familles, dans leurs amitiés, dans la rue, dans des associations. Et leur travail devient de plus en plus difficile.

Ils le font parce que ces personnes dans ces bateaux de fortune en pleine mer, ce sont d’abord des Hommes. Parce que ces personnes qui dorment dans la rue, sous le froid et sur un simple matelas, ce sont d’abord des Hommes.

Parce que ces personnes qui vivent dans des bidonvilles en cours de démantèlement et dans d’autres qui vont perdurer, ce sont d’abord des Hommes.

Tu es dans ton lit douillet, bien au chaud, ton cerveau bouillonne. « Immuablement, un jour, je le ferai. Je ne vais pas me contenter longtemps d’être un simple spectateur. Ma conscience ne me le pardonnerait jamais ».

 

Par René Jackson

Photo: Un agent des services de l’immigration français attache un bracelet à un migrant à Calais, par Emiliano Morenatti, AP/SIPA


Les pépites de Mondoblog :  un bouillonnement d’humanisme

Bonjour à toutes et à tous,

La solidarité numérique, le développement, la fraternité et l’humanisme ont été le fil d’Ariane ces dernières semaines. La tristesse aussi, car Mondoblog a une fois encore été endeuillé par la disparition d’un blogueur.

Coup de projecteur : les Tombouctiennes valent-elles moins que les mausolées?

Le blogueur Georges Attino se désole du sort réservé aux femmes de Tombouctou, qui sont d’après lui les grandes oubliées du processus de reconstruction de cette ville sahélienne, occupée et en partie détruite par les djihadistes en 2012. Les autorités maliennes et les instances internationales se préoccupent beaucoup plus de la réhabilitation des mausolées que de la réparation des femmes qui ont subi toutes sortes de violences et même des viols pendant cette occupation. Il n’oublie toutefois pas de relever le fait que le recensement de ces femmes est rendu difficile parce que pour elles, reconnaître qu’on a été violée est une honte à la fois pour la femme et pour sa famille.

tombouctou

Solidarité numérique / Fraternité / Développement

Quelle place est allouée à la femme rurale dans le numérique en Haïti ? Pas beaucoup. La solidarité numérique connaît un réel blocage à ce niveau. Nelson Deshommes regrette cet état de fait et propose des solutions afin de permettre à la femme rurale de son pays de profiter des atouts offerts par le numérique.

La fraternité est-elle un éternel long fleuve tranquille ? D’après Ammelfou, pas toujours. Il part d’une expérience personnelle – des escarmouches avec ses frères – pour démontrer que les relations fraternelles sont parfois moins « fraternelles » qu’elles ne le semblent au premier abord.

Snaguertica a lu la récente chronique de Hamidou Anne qui a déclaré que « l’entrepreneur ne changera pas l’Afrique ». Quoique rejoignant le chroniqueur sur certains points, l’article l’a laissée quelque peu dubitative, car si l’entrepreneur Africain ne peut pas changer le continent, il semble évident pour la blogueuse qu’il la développera.

La solidarité numérique : une chance pour les femmes rurales d’Haïti

Fraternité vous avez dit

L’entrepreneur ne changera pas l’Afrique, mais il la développera

Bouddha / Départ / Télénovelas

La Thaïlande fait en ce moment la une de l’actualité avec le décès de son roi Rama IX. Mais avant le décès du souverain, Somwang avait porté un regard critique sur l’autre souverain du pays, Bouddha lui-même. Ce Dieu vénéré dans de nombreux pays en Asie n’est-il pas un brin nationaliste? En fait, il questionne l’appropriation exclusive les Thaïlandais se font de leur Bouddha.

A travers le regard d’une jeune femme, Typhaine parle de l’appréhension mêlée d’excitation ressenties chaque fois qu’on change de vie, chaque fois qu’on boucle ses valises pour partir ailleurs y recommencer un autre épisode de sa vie.

Au Brésil, les télénovelas sont la deuxième religion après le football. Ce genre télévisuel avait été largement promu par la dictature afin de souder le pays. La blogueuse ivoirienne Guiza Sonia évoque leur évolution et révèlenet ce que les télénovelas disent de la société brésilienne.

Bouddha est-il nationaliste ?

Repartir – Un moment de vie

Les télénovelas, la deuxième religion du Brésil

Sobriquets / Barcelone / Honneur / Peine de mort

D’où proviennent les petits noms et les sobriquets dont sont affublés les différents présidents de la Côte d’Ivoire ? Jean-Paul Soro dévoile l’histoire de ces surnoms qui souvent découlent d’un détail de la personnalité de ces présidents et qui élèvent certains d’entre eux à la position de mythes.

Dans une démonstration, il faut le dire, tirée par les cheveux, Enguialle explique que les nouvelles tendances capillaires du footballeur Lionel Messi et de son coéquipier Neymar ont quelque chose à voir avec l’évolution de l’attrait touristique de la capitale catalane. Le sort réservé aux sportifs qui ont porté haut les couleurs malgaches pose question. Celui de Jean-Louis Ravelomanantsoa, le seul athlète valide Malgache ayant jamais disputé une finale lors des JO (c’était en 1968 à Mexico), en est l’illustration parfaite. Iajantiana dit pourquoi.

Pour terminer, Will Cleas, dans un billet recherché, essaie de démêler le flou qui entoure la question de la peine de mort en République Démocratique du Congo.

L’histoire des sobriquets des présidents ivoiriens

Barcelone : l’été de tous les records

C’était un sportif Malgache, honorez-le

Peine de mort : la RDC toujours dans l’impasse

Focus sur…

ubuntu

Ubuntu

La société sud-africaine est l’une des plus particulières du monde et l’une des plus intéressantes à observer. Ceci à cause du « métissage et de l’interculturalité » des différentes populations qui la composent. Elle est aussi intéressante car c’est la dernière grande population à avoir connu la ségrégation raciale. L’autre intérêt de l’Afrique du sud est qu’il est le pays le plus prospère du continent africain.

Mettons un peu de côté ces considérations macro-sociétales et demandons-nous comment vivent les Sud-africains au quotidien. Le blog Ubuntu d’Amélie Jacques est un excellent début de réponse à cette interrogation. La Française, avec sa famille, a décidé de s’installer à Soweto, la célèbre banlieue noire de Johannesburg. Une banlieue connue pour avoir été le théâtre des heures les plus sanglantes de l’apartheid, une banlieue encore marquée par une grande pauvreté.

Amélie écrit, et décrit la vie au jour le jour. Les difficultés de l’existence, les bruits et les sons, mais surtout raconte des vies singulières. A l’exemple de celle de la matrone de son quartier, de celle de la crèche tout près de chez elle, de celle de son voisin qui transmet son amour pour la musique aux jeunes du quartier, de son amie infirmière, de celle de Soweto au réveil… Amélie, par son blog très joliment rédigé, révèle cet humanisme qu’elle peut encore trouver dans cet univers défavorisé, mais qui respire à pleins poumons, qui dégage un enthousiasme et une joie de vivre à nul autre pareil.

Cette édition des Pépites de Mondoblog est dédiée à la mémoire d’Omar Daroun Bah, Mondoblogueur guinéen, qui nous a quittés le 29 septembre dernier. Il était l’auteur du blog Banntayhi Daroun.

 


Les pépites de Mondoblog : du blogging et de la politique

Bonjour à toutes et à tous,

La journée mondiale du blog et la crise politique au Gabon ont été les sujets les plus commentés par les Mondoblogueurs au courant de la quinzaine écoulée. A côté de ces thématiques, il a aussi été question de mariage ou de voyages. Tour d’horizon.

Coup de projecteur : dossier sur la journée mondiale du blog

Le 31 août de chaque année est célébrée la journée mondiale du blogging. Une célébration qui, comme on peut bien le deviner, ne laisse pas les Mondoblogueurs indifférents. Plusieurs d’entre eux se sont exprimés sur le sujet. A l’exemple de Tilou qui après 13 années de pratique de l’activité, pose la question de la pertinence du blog face à la socialisation d’internet. Le Malien Mamadou Coulibaly souligne qu’aujourd’hui encore dans certaines régions du monde, beaucoup ont encore une perception erronée de ce qu’est le blog et le blogueur. Ces billets et d’autres sont à retrouver dans cette compilation réalisée par l’équipe Mondoblog.

Présidentielles gabonaises

Le sujet politique qui a fait couler de l’encre, de la salive (et malheureusement du sang) lors de ces dernières semaines a été l’élection présidentielle au Gabon, sur fond de contestation des résultats et de pillages. Le caricaturiste Gabonais Jeff Ikapi résume en un croquis la dispute pour le pouvoir dans son pays. Cette affaire gabonaise a passionné au-delà des frontières de ce pays, la preuve en est apportée par Ecclésiaste Djeudjui qui raconte les débats passionnés que ces élections ont provoqué au Cameroun. Cette actualité a sûrement celle qui a inspiré cette production de Solo Niaré qui donne la marche à suivre pour faire d’une fraude électorale une réussite.

Le Gabon au bord de l’implosion

Le nouveau président du Cameroun s’appelle Bongo

Afrique : la fraude électorale pour les nuls

Véganisme / Activisme / Pauvreté

Le véganisme est-il politique ? Sébastien Kerebel semble y répondre par l’affirmative. Il estime que le véganisme n’est pas qu’un régime alimentaire, c’est aussi un mode de vie, un rapport avec l’environnement bien particulier, dont il ressort un positionnement politique. L’expression politique est l’un des soubassements du cyber activisme. Ainsi, l’importante communauté des cyber activistes du royaume chérifien lancent des campagnes dans le but de pousser le gouvernement à mener des actions et de ce fait. De l’avis du Jeune Maghrebin, ils représentent un réel poil à gratter pour les responsables politiques de son pays. Le choix d’une langue officielle est lui aussi un acte éminemment politique. Le blogueur Djarma Acheikh se demande à l’observation si l’adoption de la langue française par certains pays africains ne les a pas  formatés pour la pauvreté.

Le vegan, ce citoyen du 21ème siècle

Ces web-activistes marocains qui dérangent

Le français, vecteur de pauvreté en Afrique ?

Mariage / Bottes / Antananarive / Berlin

Trois pays, autant de cultures et pourtant une situation similaire de la femme vis-à-vis du mariage. C’est la conclusion à laquelle on arrive à la lecture de cet article collectif que Pascaline, Sinatou et Danielle ont rédigé en commun. A Port-au-Prince, l’attention d’Osman Jérôme a été captée par un cireur de bottes complètement focalisé sur la lecture de son journal, visiblement déconnecté de l’environnement bruyant et bigarré qui l’entoure. Roger Mawulolo était à Madagascar. Une redécouverte des habitants de l’île, de leurs habitudes, des zébus, des transports… De toutes ces différences et similarités avec ce qu’il a lui-même toujours connu. De quoi sont faites les nuits berlinoises ? Pour Typhaine, elles sont remplies de magie, de fêtes underground pas chères, de trajets de métro entre potes et de découverte de styles alternatifs.

Femmes, mariez-vous !

Le cireur de bottes et son journal

Tongasoa à Antananarivo (partie 2)

Une nuit à Berlin

 

Focus sur…

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Carnet de bord d’un médecin de ville et de campagne

Le Toubib (c’est ainsi qu’il se dénomme lui-même) est un médecin obstétricien exerçant à Dakar au Sénégal. Il a pris l’initiative d’utiliser son blog pour parler de son métier. De la médecine en général et plus particulièrement de l’obstétrique. En deux ans d’existence, ce blog est devenu un espace de référence pour l’éducation sexuelle. Tout ce qui concerne le sujet y passe : les mythes sur la fermeté du vagin, les dénis de grossesses, les cogitos sur la péridurale, la problématique des pertes blanches, le serpent de mer de la jouissance féminine, la conception des jumeaux, les leçons philosophiques qu’on peut tirer de l’accouchement, les infertilités, le sexe et les enfants, les mutilations génitales, l’avortement clandestin, les combats de l’utérus, la mort fœtale, le point G, l’éjaculation précoce, etc. Toujours dans cette logique d’améliorer nos rapports avec la sexualité et son corollaire (accidentel ou souhaité) qu’est la grossesse, le Toubib s’est lancé depuis quelques semaines un défi : publier chaque jour un article décrivant un moyen de contraception.

Ce carnet de bord est en définitive un recueil de conseils et de bons plans, détaillés dans un langage clair et accessible à tous. C’est un guide pédagogique sur les questions de sexualité, de contraception et de grossesse. Des questions encore taboues dans de nombreuses régions. Un blog à lire, qui a l’avantage d’être digeste et bourré d’humour.

A bientôt !


Les pépites de Mondoblog : la jeunesse à la une

Bonjour à toutes et à tous,

A l’occasion de la journée internationale de la jeunesse, les publications des Mondoblogueurs ont principalement tourné ces dernières semaines autour des sujets liés à l’enfance et à la jeunesse.

 

Coup de projecteur : la situation des « enfants sorciers » en RDC

Un triste phénomène est encore très prégnant en République Démocratique du Congo, celui dit des « enfants sorciers ». Ces enfants qui sont jetés hors de chez eux, livrés à eux-mêmes dans la rue, à la suite d’une accusation portée à leur encontre. Un enfant peut être désigné comme étant le responsable d’un décès, d’une maladie, d’un accident ou de tout autre malheur qu’il aurait provoqué par des stratagèmes mystiques. Il sera de ce fait placé au ban de la société. Le blogueur Saka, tout en relevant le caractère absurde de ces accusations, déplore l’attitude des autorités de son pays et aussi celle des populations qui ferment obstinément les yeux devant ce fléau. Un état de fait qui selon le blogueur engendrera une génération d’enfants victimes de violences et non éduqués qui finiront par peser sur le pays à un moment ou à un autre.

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Jeunesse / Suivisme

Le 12 août de chaque année est célébrée la journée internationale de la jeunesse. Vita Pierre profite de l’édition de cette année pour tourner son regard vers les jeunes en état d’incarcération et s’est interrogée sur les moyens à déployer afin de pallier à la délinquance juvénile, notamment en Haïti. Et si l’une des solutions à envisager était le rétablissement de la justice sociale ? Au Cameroun, ce sont des jeunes originaires de trois pays différents qui se sont unis pour célébrer ensemble cette journée mondiale. Le blogueur Damien Tonye relate cette journée entre Français, Allemands et Camerounais qui s’est déroulée à Kribi, une petite ville de son pays. Dania, un autre Camerounais, préfère tancer cette jeunesse devenue championne olympique du suivisme et de l’imitation, qui préfère faire comme les autres en abandonnant du même geste l’affirmation de sa spécificité propre et de ses choix.

Pour une meilleur journée mondiale de la jeunesse

A Kribi, les jeunes de trois pays célèbrent la journée internationale de la jeunesse

Bande de moutons

 

JO / Pokémon Go / Sotrama

Francine Niyonsaba a remporté une médaille d’argent aux jeux olympiques de Rio, une première depuis la médaille d’or de Vénuste Niyongabo en 1996. Rivardo Niyonizigiye explique que ce succès a provoqué une vague de fierté et d’espoir dans le pays, ce qui a permis d’oublier un temps l’atmosphère délétère qui y règne. L’espoir anime aussi les autorités thaïlandaises, qui comptent sur le jeu Pokémon Go pour relancer le tourisme dans le pays. Somwang révèle d’ailleurs que les responsables du secteur du tourisme du pays envisagent de contacter les éditeurs du jeu pour qu’ils y intègrent certains sites touristiques thaïlandais. Mamadou Coulibaly nous fait découvrir les Sotrama, ces minicars de transport qui sont, grâce à leurs tarifs, très prisés par les habitants de Bamako, la capitale malienne. Le blogueur décrit ces véhicules aux équipements sommaires, raconte le comportement de leurs convoyeurs qui frise la tyrannie et dévoile les petites magouilles quotidiennes entre leurs chauffeurs et les policiers.

JO Rio 2016 : un soulagement pour les Burundais

Pokémon Go au secours du tourisme thaïlandais

A Bamako, j’ai pris place dans une Sotrama

 

Liberté d’expression / Erythrée

La liberté d’expression est-elle menacée au Mali ? C’est la question que se pose Abdoulaye Kindo. Suite à l’arrestation d’un chroniqueur radio à Bamako, la mobilisation s’est organisée sur les réseaux sociaux. Ce à quoi les autorités ont répondu enjoignant les opérateurs téléphoniques à couper l’accès à ces réseaux sociaux. Les Erythréens continuent à fuir leur pays, l’un des Etats les plus fermés au monde, qui porte le surnom peu flatteur de « Corée du nord d’Afrique ». Fabien Leboucq s’essaie à identifier les raisons de cette saignée, puisque selon certaines estimations, 5000 personnes quitteraient le pays chaque mois.

Mali : la liberté d’expression menacée

Les Erythréens continuent de fuir leur pays

 

Internet / Miss Togo

Le premier site web de l’histoire a été mis en ligne en août 1991. John Zidah profite du quart de siècle d’existence de cette technologie pour raconter l’histoire d’internet, qui a révolutionné les vies et les habitudes de centaines de millions, voire de milliards de personnes dans le monde ; on y apprend d’ailleurs qu’il y aurait une différence entre l’internet et le web. D’internet, Eteh Adzimahe s’en sert une nouvelle fois pour diffuser une critique géniale et d’une cruelle drôlerie. Dans son habit de Salaud assumé, il tire à boulets rouges sur le marché à gros chiffres qui se cache derrière le concours Miss Togo, un marché qui se fait sur le dos de celles qu’il appelle les « égéries des mèches et des perruques ».

Le web : en 25 ans, nos vies ont changé

Concours Miss Togo – La dé-miss-tification du Salaud

 

Focus sur…

Réflexionx humanistes

Réflexions humanistes

Rima Moubayed est une enseignante de français Libanaise qui blogue à ses heures perdues. Ou alors une blogueuse qui enseigne à ses heures perdues. Ou alors une passionnée de l’écriture qui a réussi à remporter plusieurs prix littéraires. Toujours est-il que cette Tripolitaine est habitée par une passion pour son blog. Et quel blog !

Réflexions humanistes se présente comme une sorte de carnet intime dans lequel la blogueuse met en mots et quelques fois en proses ce que ses yeux voient, ce que ses oreilles entendent, ce que ses sens perçoivent. Elle raconte de petites histoires souvent éphémères, qui disent des vies qui se brisent, qui se réparent, qui changent, qui évoluent, qui tendent vers un but qu’on peut qualifier d’universel. Ses textes sont mélancoliques. Mais ils savent aussi se faire joyeux, trépidants, excités, afin de raconter des histoires qui ne savent pas se départir de cet arrière-goût nostalgique, triste, désolé.

Sur son blog, Rima dit avec une grande douceur des histoires. Des histoires bouleversantes d’hommes et de femmes. Des réflexions qui interrogent sur l’Homme et sur la place qui est donnée à certains d’entre eux. Des réflexions humanistes.

A bientôt !


Les pépites de Mondoblog : démocratie, féminisme et bonheur

Bonjour à toutes et à tous,

Encore une fois bienvenue sur cette infolettre qui vous permet de découvrir un petit échantillon des nombreux billets publiés sur Mondoblog lors de la quinzaine qui vient de s’écouler. Au menu de cette édition: la politique, la culture et le bonheur.

Coup de projecteur : parti hégémonique équivaut-il à absence de démocratie ?

Telle est la question que se pose en filigrane Amélie Jacques, la blogueuse Française qui vit en Afrique du sud. Un pays dans lequel un parti, l’ANC (African National Congress) occupe une situation de quasi-monopole dans la vie politique. À son observation, de moins en moins de gens approuvent la manière dont ce parti dirige le pays, mais continuent néanmoins à lui accorder leurs suffrages. D’où la question de savoir pourquoi ils continuent à voter pour l’ANC. Les réponses trouvées par la blogueuse vont plus loin que la simple absence d’alternative proposée par d’autres formations politiques.

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Ligue arabe / Patriotisme / Féminisme

Toujours dans le champ politique, le dernier sommet de la Ligue Arabe s’est déroulé le 25 juillet dernier à Nouakchott, la capitale mauritanienne. Aidara revient sur cet événement important qui a déçu sur de nombreux points. Mais qui pourtant est l’objet du satisfecit des organisateurs et du gouvernement de son pays. Les discours des responsables politiques sont parfois en décalage avec leurs actes. C’est ce que le Camerounais Didier Ndengue a sûrement voulu pointer du doigt en relevant leurs appels au patriotisme de leurs concitoyens, qui passe par l’utilisation de la compagnie aérienne nationale, alors qu’eux-mêmesdédaignent ledit transporteur lors de leurs nombreux voyages à l’étranger. Le 20 juillet c’étaient les féministes qui battaient le bitume à Port-au-Prince en Haïti. Widlore Mérancourt s’est risqué à affirmer que « le féminisme n’existe pas ». Il justifie ses propos en procédant alors à une analyse assez poussée de ce qui se cache en réalité derrière cette manifestation.

– 27ème sommet de la Ligue Arabe : gros préparatifs, petit sommet

– Les ambassadeurs de Camair-co ne voyagent pas par Camair-co

– Que révèle le festival Nègès Mawon de la société haïtienne ?

Koffi Olomidé / Spielberg / CM

Le célèbre musicien Congolais Koffi Olomidé a été pris en flagrant délit de violence sur l’une de ses danseuses à l’aéroport de Naïrobi, au Kenya. Expulsé manu-militari du pays à cause de cet acte, il a été écroué dès son retour au Congo. Djifa Nami, tout en condamnant cet acte, ne peut toutefois pas s’empêcher de crier (avec ironie) son désarroi de voir cet artiste être réduit au silence, abandonnant ainsi ses nombreux fans. Dans une nouvelle critique cinématographique, Amalka passe au scanneur « The Big Friendly Giant », la dernière production du cinéaste Américain Steven Spielberg. Il a décidé de porter à l’écran l’un des contes pour enfants les plus connus. Un portage qui de l’avis de la chroniqueuse berlinoise comporte de belles réussites mais souffre aussi d’importants ratés. Que se passe-t-il quand un gestionnaire des réseaux sociaux s’absente longtemps de son poste ? La community manager Christine Djafa, que la maladie a éloigné de son travail pendant quelques temps, apporte des réponses à cette question.

– Les malheurs de Koffi

– « The Big Friendly Giant » de Steven Spielberg

– Quand un CM est malade

Retraite / Nostalgie / Bonheur

Tanguy Wera est un baroudeur infatigable. Bravant les dangers un peu partout dans le monde. Enfin, était. Parce qu’il a pris la décision de s’installer dans ce qu’il appelle lui-même un « bled au fin fond des Ardennes belges ». Pris de nostalgie pour cette vie qu’il met de côté, il se demande quelle sera la conséquence sur son écriture de cette existence de tranquille sédentaire dans laquelle il se prépare à entrer. De son côté, le Burkinabè François Bouda est retourné en Côte d’Ivoire, son pays adoptif, où il a retrouvé l’atmosphère trépidante, la joie de vivre et la légèreté de la vie si caractéristique de cette contrée. Sabri, comme de nombreux jeunes habitant les villages avait décidé une fois ses études secondaires terminées, d’aller construire son avenir à la capitale. À travers l’histoire de Sabri qu’il raconte d’une bien jolie façon, le Tunisien Fathi Akkari cherche à comprendre la notion de bonheur. L’atteint-on uniquement ailleurs ? Dans le travail ou dans une vie de famille bien rangée ? Ou alors en assouvissant nos désirs ? Qu’est le bonheur, d’ailleurs ?

– L’aventurier devenu cul-terreux

– Comment j’ai redécouvert la Côte d’Ivoire

– À la recherche des sentiers du bonheur

Focus sur…

La Côte d’Ivoire au jour le jour

Suy Kahofi

Si vous désirez saisir le pouls de la Côte d’Ivoire, sentir son cœur battre, être au fait de son actualité, le blog de Suy Kahofi est fait pour vous. Le blogueur, journaliste de profession, se fait l’écho de toute l’actualité de son pays sur ce blog qu’il alimente avec une belle régularité depuis bientôt six années. Il ne fait l’impasse sur aucun sujet. Ainsi, bien qu’il affiche une préférence très marquée pour la politique, il relaie aussi les moments marquants de son pays. C’est ainsi qu’il a relaté de l’intérieur les violences qui ont secoué la Côte d’Ivoire au début de l’année 2011, la victoire de l’équipe nationale de football à la Coupe d’Afrique des Nations en 2013 ou l’attentat de Grand-Bassam en mars 2016. Il est aussi aussi parfois question d’art, de l’actualité du blogging, de la jeunesse et du leadership. Le spectre du blog est très vaste et satisfera forcément ceux qui s’intéressent à ce pays d’une grande richesse culturelle et humaine, un pays en perpétuel mouvement.


Les pépites de Mondoblog: entre terreur et vie quotidienne

Bonjour à toutes et à tous,

Bienvenue encore une fois dans ce bref aperçu des thèmes abordés pas les Mondoblogueurs au courant des semaines qui viennent de s’écouler. Il a notamment été question de l’attentat de Nice, des réseaux sociaux ou encore de l’éloignement.

Coup de projecteur : dossier sur l’éducation au Togo

Marek Lloyd, Laurent Eli, Renaud Dossavi et Edem Gbétoglo sont quatre blogueurs Togolais qui se sont penchés sur la situation de l’éducation dans leur pays. Les taux de réussite aux divers examens sont plutôt meilleurs que ceux des autres pays de la même région, mais il s’agit selon eux d’un arbre qui cache une immense forêt. Une forêt représentée par un manque criard de moyens matériels d’enseignement et des limites évidentes sur les plans didactique et pédagogique. Les blogueurs ne se contentent toutefois pas seulement d’apporter un regard critique, mais aussi proposent des solutions. Ce dossier, très argumenté, vaut sur bien d’aspects aussi bien pour d’autres pays du Continent que pour le Togo.

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Nice / Inde et RDC

Plus aucune journée, ou presque, ne passe sans qu’une attaque de nature terroriste ne soit recensée quelque part dans le monde. L’Europe de l’ouest est dans l’oeil du cyclone des attentats. Le plus grave d’entre eux s’est produit à Nice le 14 juillet dernier. Cet attentat n’a pas manqué de faire réagir les blogueurs, dont Sébastien Kérebel, pour qui ce carnage doit pousser les gens à oublier les analyses simplistes, à ouvrir les yeux et à s’interroger sur les raisons profondes qui poussent des jeunes à s’attaquer aux pays dans lesquels ils sont nés ou ont longtemps vécu. En République démocratique du Congo, la population s’est émue des assassinats des ressortissants du pays commis en Inde. Au point où des Indiens vivant en RDC ont été menacés. Une vendetta complètement absurde pour Will Cleas, quifustige l’idée qui s’est répandue dans l’opinion, selon laquelle l’Inde aurait un problème avec les ressortissants de la RDC en particulier.

– Après Nice, ouvrir les yeux sur notre monde

– L’Inde ne tue pas les Congolais

Vivre loin / La problématique du retour

Ceux qui vivent loin de leur pays sont presque tous habités d’une même crainte : celle de recevoir un message ou un appel téléphonique leur annonçant la disparition d’un proche. L’idée de perdre quelqu’un alors qu’on est loin est une hantise, ainsi l’exprime la blogueuse sénégalaise Aminata Thior. Une autre préoccupation assaille ces expatriés, notamment Africains : celle du retour. Lequel retour est, selon Benjamin Yobouet, très souvent considéré (à tort) comme un échec par ceux qui les voient revenir.

– L’entre deux cultures : « Allô, il est mort »

– Non, rentrer ce n’est pas échouer

Snapchat / Pokémon / Start-up

Clara Delcroix est ravie. Ravie parce que le ministère de l’éducation de son pays a récemment ouvert un compte sur Snapchat, une application pour mobiles qui permet la réalisation et la diffusion de vidéos éphémères. Un portail lancé avec la diffusion d’informations sur le baccalauréat. Une action idoine de la part de cette institution qui selon la blogueuse, profitera du fait que ce programme informatique est surtout utilisé par des jeunes de moins de 25 ans pour toucher un public différent. D’autre part, un jeu vidéo fait la une de la chronique ces dernières semaines : Pokémon GO, qui se propose de faire découvrir aux joueurs leur ville à travers la réalité augmentée. Sauf que dans la pratique, les adeptes de ce jeu font face à bien de périls, comme l’explique Sophie, qui en a fait la liste. Pour finir, en cette période où on parle beaucoup du développement des start-up, force est de constater que l’entrepreneuriat technologique ou alors l’entrepreneuriat tout court a mal à son expansion en Afrique. Sandrine Naguertica se demande si la culture africaine et l’entrepreneuriat peuvent réellement faire chemin ensemble.

– L’éducation nationale sur Snapchat

– Pokémon GO, puis quoi encore ?

– Culture et entrepreneuriat en Afrique, deux faux amis ?

Papier journal / Danseuse étoile

Dans de nombreuses régions du monde, le papier journal finit sa course en servant d’emballage pour les aliments. Jacques Kiroua en explique les raisons, mais surtout s’appesantit sur les risques de cette destination de ce type de papier qui, dans son élaboration, est traité par des produits qui le rendent impropre à ce type d’utilisation. Nous terminerons avec une plongée dans l’ambiance chaude, humide et quelque peu psychédélique d’une discothèque de Port-au-Prince, rythmée aux sons de la salsa et du merengue. Sonorités sur lesquelles se déhanche une belle sur la piste de danse. Une soirée qui est joliment racontée par Meem Shoomeatove.

– Le papier journal, une seconde vie qui ne rassure pas

– La boîte à musique et sa danseuse étoile

Focus sur…

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 26 rue du Labrador

Stéphane Huët est un jeune journaliste Mauricien qui se sert de son blog, 26 rue du Labrador, comme d’une caisse de résonance pour ses voyages. Des voyages qui, il faut le dire, traversent bien des frontières. Pour preuve, depuis bientôt quatre années de présence sur Mondoblog, il a alimenté ses lecteurs de chroniques sur la vie quotidienne à l’Île Maurice, sur ses escapades à Dakar au Sénégal ou à Abidjan en Côte d’Ivoire. Mais ce sont surtout ses péripéties au Népal, où il a exercé son métier, qu’il raconte dans un ton à la fois sérieux et teinté d’humour, même quand il s’est agi de narrer le séisme qui a frappé Katmandou en avril 2015. Une catastrophe qu’il a vécue aux premières loges. Le blog de Stéphane est celui d’un globe-trotter qui se veut être un Tintin en version plus rock-n-roll. Peut-être un Tintin tout court. Est-ce la raison pour laquelle il a choisi de faire de l’adresse de l’immeuble de ce personnage fictif le nom de son blog ?

 

À bientôt!


Les pépites de Mondoblog : Brexit et autres luttes personnelles

Bonjour à toutes et à tous,

La planète Mondoblog a brui de mille et une voix pour s’épancher sur autant, sinon plus, de sujets. Quelles sont les grandes tendances thématiques qui ont animé les blogueurs de la plateforme au courant des dernières semaines ? Petit concentré.

 

Coup de projecteur : lettre d’un homme à un père inconnu

Ce texte de Soucaneau Gabriel raconte l’histoire d’un jeune homme qui, parvenu à l’âge de vingt-sept ans, se rend compte qu’il a toujours manqué quelque chose dans sa vie. Il est à la fois surpris et choqué de n’avoir jusque là jamais ressenti ce manque. Il n’a en effet jamais eu de père. L’histoire tristement commune d’un irresponsable qui abandonne une femme qu’il a pourtant mise enceinte. Cette prise de conscience provoque chez le jeune homme un violent ressentiment vis-à-vis de cet inconnu, qui lui a certes permis d’être là, mais qui aurait dû agir autrement que fuir lâchement. Il écrit donc à ce père qui ne peut qu’être imaginaire pour lui dire ce qu’il a sur le cœur.

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« Brexit »

L’actualité internationale de ces derniers jours a été dominée par le vote favorable des Anglais à une sortie de l’Union Européenne. Un vote qui secoue le Vieux Continent et qui a alimenté de nombreuses chroniques des blogueurs, dont celle du Togolais Elom, dans laquelle il démonte un à un les arguments des pro-« Brexit ». Renaud Dossavi préfère de son côté insister sur le fait que ce vote doit pousser les Africains à réfléchir sur une intégration continentale que beaucoup appellent de leurs vœux. Carole la Mauricienne publie les avis de trois jeunes britanniques qui ont des opinions divergentes sur le résultat de ce référendum.

Brexit, songes et mensonges

Le Brexit vu d’ici

Le Brexit, c’est chic

Origines multiples / Agriculture / Euro 2016

Il est beaucoup question ces dernières années du recul de l’acceptation de l’autre, des différences. Les personnes métissées en souffrent tout particulièrement. A l’exemple de Richard Tende, qui relate les tracas que lui ont causé sa double-nationalité dans ses deux pays, ainsi que son accent, et la couleur de sa peau. Mohamed Sneiba fait le constat de la situation ironique dans laquelle nage les Africains qui réclament leur indépendance alimentaire mais qui n’investissent pas ce qu’il faut dans le développement de leur agriculture. Il remarque que 2/3 des terres arables sur le continent sont inexploitées, tandis que les aliments continuent à être massivement importés. Le championnat d’Europe des nations s’invite dans les débats, notamment sur Twitter. Réseau social duquel Kouadio Kouakou a extirpé quelques publications délirantes.

Eternel étranger

Agriculture: l’Afrique réclame toujours son « droit à la paresse »

L’Euro 2016 et ses tweets délirants

Origines multiples / Agriculture / Euro 2016

Il est beaucoup question ces dernières années du recul de l’acceptation de l’autre, des différences. Les personnes métissées en souffrent tout particulièrement. A l’exemple de Richard Tende, qui relate les tracas que lui ont causé sa double-nationalité dans ses deux pays, ainsi que son accent, et la couleur de sa peau. Mohamed Sneiba fait le constat de la situation ironique dans laquelle nage les Africains qui réclament leur indépendance alimentaire mais qui n’investissent pas ce qu’il faut dans le développement de leur agriculture. Il remarque que 2/3 des terres arables sur le continent sont inexploitées, tandis que les aliments continuent à être massivement importés. Le championnat d’Europe des nations s’invite dans les débats, notamment sur Twitter. Réseau social duquel Kouadio Kouakou a extirpé quelques publications délirantes.

Eternel étranger

Agriculture: l’Afrique réclame toujours son « droit à la paresse »

L’Euro 2016 et ses tweets délirants

Focus sur…

 Le Petit Ecolier

Petit ecolier

Le blog Le Petit Ecolier est tenu – de main de maître, il faut le dire – par Willy Fonkam, un blogueur Camerounais. Son métier d’enseignant l’amène naturellement à traiter sur son espace d’expression des questions liées à l’éducation, qui est un véritable défi dans son pays. Il n’a de cesse de relever les dysfonctionnements d’un système scolaire qui est selon lui sclérosé. Il s’alarme aussi des comportements et habitudes de la société qui à son avis nuisent au travail que les enseignants mènent dans les classes. Mais Willy ne s’arrête pas là. Il porte aussi un regard très critique sur sa société et fait des analyses très incisives sur tous les sujets, avec un certain intérêt pour la politique. La menace terroriste à laquelle le Cameroun est soumis et dont il est victime suscite aussi de l’intérêt chez le blogueur, qui s’amuse de temps à autres à relever les absurdités qu’elle provoque chez ses concitoyens. Le Petit Écolier est un blog à adopter d’abord parce qu’il est excellemment rédigé, puis parce qu’il aborde des thèmes variés qui permettent de saisir un pays, le Cameroun.


Les pépites de Mondoblog : du sport et des émotions

Bonjour à toutes et à tous,

Bienvenue une fois de plus sur cet habituel condensé d’articles qui ont été publiés par les Mondoblogueurs pendant la quinzaine écoulée.

Coup de projecteur : « cette fille n’aime pas son mari »

Dans de nombreuses régions du monde, le problème du mariage précoce – et très souvent forcé – se pose encore avec une sévère acuité. De très jeune filles se retrouvent ainsi dans une union maritale alors qu’elles sortent juste de l’enfance. Alors qu’elles n’ont pas conscience de l’enjeu au centre duquel elles se trouvent. C’est une situation analogue qu’Awa Seidou raconte dans cet article. L’histoire de cette gamine qui pleure. Qui ne veut pas rentrer chez son mari venu la chercher chez ses parents. Qui pleure sous le regard laconique de ces derniers, qui l’ont donnée en mariage. Qui pleure, mais qui n’aura pas d’autre choix que celui de suivre cet homme chez lui. Un homme qu’elle n’aime pas.

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Il était une fois Mohamed Ali

Une légende nous a quittés. Mohamed Ali, né Cassius Clay, a définitivement rendu ses gants de boxe et a rejoint l’éternité après une vie remplie de combats : ceux sur le ring d’abord, puis ceux pour la fierté et enfin celui contre la maladie. Ali était l’idole de Samaké Ba Samba, qui a suivi les pas de la légende en pratiquant lui aussi la boxe. Il lui rend un hommage qui est en même temps une sorte de remerciements pour celui qui a été son étoile pendant des années. Matagaly tient à souligner le fait que sous ses dehors arrogants et crâneurs, l’ex-champion de boxe faisait preuve d’une grande humilité. Elle salue aussi l’homme de conviction qu’il était. L’un des événements marquants de la vie de Mohamed Ali fut le fameux combat contre George Foreman le 30 octobre 1974 à Kinshasa, dans ce qui s’appelait encore à l’époque le Zaïre. Will Cleas revit ce combat, revoit les pas chaloupés et les coups d’Ali. Il relate comme si il y était un combat qui a eu lieu bien avant sa naissance.

Ali s’en alla – tribute to my friend

Le guerrier s’est couché

Il avait piqué comme une abeille en plein Kinshasa

Robert Mugabe / L’armée togolaise

Depuis quelques semaines, des messages contenant des propos attribués à Robert Mugabe, le président du Zimbabwe, inondent les réseaux sociaux. Certains de ces propos sont si loufoques qu’ils laissent vite deviner qu’il s’agit d’un mème. L’une des conséquences en a été que Robert Mugabe est devenu populaire en Haïti, si l’on s’en tient aux propos de Diego Gouin. Vincent Agué pousse la réflexion en expliquant pourquoi cet homme précisément est régulièrement le sujet de gausseries sur internet. Un autre chef d’Etat victime de railleries fût Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le Togo en se servant entres autres d’une armée aux méthodes peu amènes. Les Togolais qui en gardent encore un cuisant souvenir. Ce qui, selon David Kpelly, explique pourquoi la population de ce pays était presque satisfaite de la mort de soldats togolais qui effectuaient une mission de l’ONU au Mali.

Comment Mugabe est devenu populaire en Haïti

Mugabe va détrôner Toto sur la toile ?

Ôtez ces treillis que les Togolais ne sauraient aimer !

Afrique du Sud / Euro 2016 / Foot-business

L’Afrique du sud connaît ces dernières années de récurrents épisodes de violences xénophobes dont sont principalement victimes les personnes originaires des pays voisins. Une violence souvent incitée par les chefs traditionnels. D’ou le caractère quelque peu dissonant de la voix du roi Mthimkhulu III dans le Kwazulu Natal, lequel apporte son soutien au migrants en Afrique du sud. Ainsi relate le blogueur Béninois Babylas Serge de Souza. Non loin de là, en Île Maurice, Stéphane Huët a regardé un match de l’équipe nationale avec un ami, lequel est désabusé par le foot-business et affirme que pour cette raison, il ne regardera pas l’Euro de football qui se déroule actuellement en France. Le foot-business est aussi abordé par le Camerounais Dania Ebongue dans sa tentative de comparaison du salaire des grands champions. Il en résulte des chiffres qui donnent le tournis et révèlent aussi de surprenantes disparités.

Le roi Mthimkhulu III soutient la cause des migrants Africains

– God save my Euro

Que gagnent les vainqueurs des compétitions sportives ?

Histoire / Île aux Cocos / Soweto / Rêves

Dans la recherche de la connaissance des temps anciens, beaucoup de jeunes vont se tourner vers internet qui est un outil bien pratique. Ce n’est pas le cas d’Amina qui va aller plutôt interroger son grand-père. Ainsi débute une série de billets sur l’histoire de la Guinée initiée par le blogueur Bah Oumar. Carole nous emmène faire une petite escapade dans l’Ile aux Cocos, un sanctuaire où vivent encore de nombreuses espèces d’oiseaux rares et protégées. Retour en Afrique du sud, où Amélie Jacques raconte les sons, les odeurs et les couleurs des matins de Soweto. Le personnage raconté par Jule souffre d’un amour qui ne marchera jamais. Quant au poète David Kamdem, il jette un regard triste sur son quotidien et rêve au jour où il pourra s’arracher de cette vie morne pour partir et devenir lui-même.

Les douze clés de l’insatiable roi Koromata (première partie)

Rodrigues : l’Île aux Cocos, l’île aux oiseaux

–  Elle l’aime

Matinale

Parce que je rêve d’être moi-même

Focus sur…

 Le Messager d’Afrique depuis Ouagadougou

Capture Boukari Ouedraogo

Boukari Ouédraogo est l’un des vétérans de Mondoblog, puisqu’il fait partie des tous premiers blogueurs de la plateforme. Depuis bientôt six ans, il se sert de son blog pour relayer son travail d’activiste sur le terrain au Burkina Faso. Très engagé sur les questions sociales et politiques, il s’est très vite imposé comme étant un relais sérieux de l’information sur ces sujets. L’un de ses principaux faits d’arme fut sa couverture remarquable des événements qui ont entouré en octobre 2014 la chute de  Blaise Compaoré, l’ancien président de son pays. Il a récidivé en septembre 2015 quand les militaires ont tenté de s’emparer du pouvoir. D’une plume incisive et affutée, il dépeint le quotidien des populations de son pays en mettant toujours un point d’honneur à s’interroger sur ce qui pourrait ou devrait être fait pour améliorer leurs conditions de vie.

A bientôt!


Les pépites de Mondoblog : bienvenue aux nouveaux blogueurs

Les Mondoblogueurs de la saison 4 à Dakar, en 2015
Les Mondoblogueurs de la saison 4 à Dakar, en 2015

Depuis quelques semaines, Mondoblog enregistre dans ses rangs une nouvelle sélection de blogueurs. Après les promotions 2010, 2012, 2013 et 2014, il s’agit ainsi de la cinquième cuvée dont les membres, à l’instar de tous ceux qui les ont précédés, recevront pendant six mois une formation sur la pratique de la diffusion des contenus sur internet. Ce sont environ 120 nouveaux blogueurs qui partageront avec le monde leur quotidien, leurs opinions, leurs idées. Alors, de quoi est faite cette nouvelle vague d’auteurs qui déferle sur notre blogosphère?

 

Des jeunes – et moins jeunes – qui ont conscience du monde dans lequel ils vivent…

Les nouveaux Mondoblogueurs sont en grande majorité des jeunes, qui vivent les difficultés que connaissent cette population et qui en parlent. Mais avant tout, c’est quoi, la jeunesse ? Clara Delcroix, 16 ans, essaie d’y répondre en interrogeant les différentes générations (les baby boomers, les générations X, Y, Z, voire Alpha) afin de savoir ce qu’elles ont vécu et l’héritage qu’elles ont laissé ou laisseront aux suivantes. L’une des difficultés auxquelles les jeunes se trouvent confrontés, c’est le chômage. La Malgache Rindra leur donne un conseil : changer leur approche face au manque d’emploi en s’adaptant aux changements du monde. En Thaïlande, le taux de chômage oscillerait entre 0,5 et 1,1% selon l’origine des chiffres. A une époque où le non-emploi est endémique un peu partout dans le monde, Somwang, un blogueur qui s’y est installé, nous dévoile ce qui se cache derrière ces taux si bas. Au Togo, Anani a vu émerger une classe d’un nouveau genre : les classes wifi. En fait de classe, il s’agit de jeunes qui en pleine nuit, adossés à un mur, s’introduisent dans un réseau internet auquel ils n’ont normalement pas le droit d’accéder. Le blogueur y a fait partie et raconte les petites anecdotes de cette classe quelque peu particulière.

– Au fil des générations X, Y, Z et autres

– Penser et panser le chômage des jeunes

– Chômage: le modèle difficilement transposable de la Thaïlande

– La classe wifi « Yangzhilong »

 

… qui s’interrogent sur la place de la femme, la sexualité, l’amour, le mariage…

La jeunesse est le foyer de moult tribulations. Tribulations desquelles les plus âgés n’aident pas à sortir. Il existe encore dans beaucoup de contrées des difficultés à aborder la sexualité en famille, comme le souligne la Béninoise Julienne Ballo. Le tabou ne concerne pas seulement les jeunes, mais aussi les femmes de manière générale, qui n’abordent pas ou très rarement les questions liées à la sexualité. C’est l’avis d’Andeve, qui explique pourquoi. Des femmes auxquelles le tchadien Annadjib a d’ailleurs tenu à rendre un vibrant hommage. Il n’a pas choisi celles qui sont au centre de l’opinion, mais des femmes anonymes et non moins valeureuses qui font partie de son quotidien. Des femmes, qui selon le récit de la Béninoise Ibitola Allade, ont une infinité de choses qui se passent dans leur tête à 23 ans. Et qui dans leur vie amoureuse, d’après Samantha Tracy, seraient sujettes à « la théorie des 27 ans ». Pour aider à décrisper tout ceci, la blogueuse Lagozi présente le cure-dent Gouro, un aphrodisiaque très prisé en Côte d’Ivoire.

– Bénin: plaidoyer pour une éducation sexuelle intégrée à la jeunesse

– Parler de sexe, un défi pour les femmes

– Tchad: ces femmes qui se débrouillent

– Une rencontre inattendue

– La théorie des 27 ans et plus

– Le cure-dent Gouro: l’aphrodisiaque naturel des Ivoiriens

 

…qui passent les sociétés au scanneur

Les extrémismes font peu à peu leur nid dans les sociétés occidentales. Le politiste Sébastien Kerebels’essaie à une analyse de cet état de fait. Le tribalisme est une réalité dans beaucoup de régions du monde et représentent un frein à l’unité de certains pays d’après le Camerounais Fabrice Nouanda. Quoique fictionnel, le récit de Jean-Paul Soro montre qu’ailleurs, la société fonctionne tellement mal qu’un individu peut se retrouver en prison pour des raisons totalement gratuites. Elle peut porter en son sein une violence latente comme à Abobo, une commune de la capitale ivoirienne où des enfants – les microbes – sèment la terreur, comme le raconte Lama. Parfois ces mêmes sociétés s’agitent autour d’un sujet somme toute aussi banal que les affres de la vie amoureuse d’un couple, fut-il celui d’un président de la république. Ainsi explique Aminata Thior, qui donne sa lecture du livre Merci pour ce moment de Valérie Trierweiler.

Les sociétés savent aussi dissimuler le meilleur d’elles-mêmes. Au Burundi, par exemple, Rivardo Niyonizigiye démontre que malgré le fait que son pays défraye la chronique à cause de ses tensions politiques, les Burundais demeurent des gens d’un naturel très pacifiste.

– Les extrêmes, cette tentation occidentale

– Cameroun: le tribalisme, le seul vrai obstacle à l’unité nationale

– La prison cadeau

– Abobo, un matin pas comme les autres

– Merci pour ce moment, vu autrement

– La nature pacifiste des Burundais

 

Une jeunesse entreprenante et connectée…

Les générations actuelles veulent se saisir de leur destin et pour cela, elles prennent des initiatives. C’est le cas de la blogueuse Snag, qui se décrit elle-même comme une passionnée de l’entrepreneuriat et qui a décidé de faire sienne cette citation de l’Ivoirien Florian Youza : « chaque problème d’un Africain est une idée de création d’entreprise ». Pour son premier article sur son blog, le Béninois Grégory Thoto a présenté quelques initiatives qui font avancer l’entrepreneuriat numérique dans son pays. L’entrepreneuriat a aujourd’hui pour levier le numérique. A ce dernier propos, la gestionnaire des réseaux sociaux Christine Djafa prodigue six conseils pour être efficace dans ce métier. Ousmane du Niger se propose d’édifier sur le « putaclic », une action que beaucoup d’internautes ont exécutée au moins une fois sans forcément savoir de quoi il en retourne.

– Chaque problème d’un Africain est une idée de création d’entreprise

– Le Bénin, la prochaine Silicon Valley de l’Afrique?

– Ma routine

– Le putaclic, c’est quoi? 

… qui est heureuse de rejoindre Mondoblog

Nous terminons cette revue avec deux billets postés par deux blogueurs de cette promotion qui ont voulu évoquer la fierté qu’ils ont de rejoindre notre communauté. Il s’agit d’abord du billet d’Atome, un rappeur Camerounais, qui est revenu avec un certain humour sur les heures – assez compliquées – qui ont précédé le dépôt de sa candidature. Chantal Mourad a choisi de publier le texte qui lui a ouvert les portes de Mondoblog. Un récit dans lequel elle explique le moment où elle a tombé le masque. Une vraie leçon de pensée positive.

– 4500 caractères pour une sélection Mondoblog

– Un matin pas comme les autres

 

Retrouvez les blogueurs de cette sélection et tous les autres sur Mondoblog.org. Suivez aussi Mondoblog sur Facebook pour découvrir chaque jour un blogueur de la saison 5 à travers un portrait.

À bientôt!


Mondoblog en deuil

Bonjour à toutes et à tous,

La famille Mondoblog est endeuillée. Le 8 mai dernier, nous avons été informés du décès de Florian Kaptue, notre blogueur de nationalité camerounaise. Inscrit sur la plateforme en septembre 2014, il bloguait sur Africa Root. Il nous a quittés des suites d’un accident de la circulation. Les blogueurs qui étaient présents avec lui en décembre dernier à Dakar lors de la formation Mondoblog ont tenu à lui rendre hommage.

Papa Wemba / Prince / Blandine

Il faut dire qu’avant que cette triste nouvelle ne nous parvienne, l’ambiance n’était pas déjà des plus heureuses, car deux figures de la musique populaire mondiale venaient de tirer leur révérence : le Congolais Papa Wemba et l’Américain Prince. Ces événements étant largement repris par les blogueurs.

Papa Wemba s’est écroulé sur la scène du Femua (Festival des musiques urbaines d’Anoumabo) en Côte d’Ivoire, alors qu’il était en plein concert. Il ne s’est jamais relevé.

Stanislas Ntambwe revient sur le parcours de celui qui était considéré comme le roi de la rumba congolaise, depuis son Kasaï natal jusqu’à sa consécration internationale. Il assimile en outre cette sortie de scène à celle de Molière, qui avait tenu à monter sur les planches alors que sa santé était délétère. Chantal Faida relève que Papa Wemba était aussi considéré comme le roi de la SAPE, un style vestimentaire né dans le bassin du Congo et qui se résumait en trois commandements : l’élégance, la correction et la propreté. La disparition de l’artiste est une grosse perte pour le patrimoine du continent africain et pour le monde de la musique selon Kekelhy.

Le décès brutal de Prince, un autre musicien, a aussi provoqué un séisme d’envergure mondiale. Widlore Mérancourt donne des pistes aux musiciens haïtiens afin qu’ils puissent se servir de l’histoire et de la carrière de l’artiste pour s’inspirer. Mais derrière cela, le blogueur adresse en fait un vibrant hommage au musicien. La Réunionnaise Isabelle Kichenin participe à la morosité ambiante en racontant les sentiments bouleversés d’une femme qui assiste aux obsèques de son amie qui s’était suicidée parce qu’elle s’était mariée avec un homme que visiblement cette amie convoitait.

Papa Wemba, un géant de la musique congolaise

La SAPE en trois points

Papa Wemba pose ses valises sur la scène céleste

Comment les artistes haïtiens peuvent s’inspirer de Prince?

Blandine

 

Hommages à Florian Kaptue

La disparition de notre ami Florian Kaptue a fini d’assombrir ce tableau déjà obscur. Dans un message destiné à la communauté, la blogueuse Fanchon nous annonce sa disparition, à la stupeur est générale. L’incompréhension est amplifiée par un billet qu’il avait publié au moment de ses premiers pas sur Mondoblog dans lequel il racontait qu’il avait rêvé de sa propre mort dans des circonstances étrangement similaires à ce qui est finalement arrivé.

 

Le moins que ses camarades de Mondoblog pouvaient faire était de lui rendre un hommage en se servant de l’outil qui finalement leur avaient permis de faire sa connaissance: leur blog. Eric Leeuwerck considère que Florian était un extraterrestre. Pour le démontrer, il revient sur le texte prémonitoire de Florian et qui s’est réalisé presque dans tous ses détails. Il analyse aussi certaines petites choses qu’il avaient remarqué du disparu lors de leur séjour à Dakar. Roger Mawulolo analyse la vie de Florian à travers le mythe des Moires (de la mythologie grecque). Le caricaturiste gabonais Jeff Ikapi en guise d’hommage, a fait un croquis en souvenir d’un moment avec notre regretté ami qui l’avait marqué. Atman Bouba a de son côté rassemblé quelques réactions à ce décès sur les réseaux sociaux et relève tristement que l’un de ceux présents à Dakar manquera désormais à l’appel. Fanchon regrette que cette amitié nouvelle avec lui se soit si brutalement arrêtée, remettant ainsi en question le projet de livre sur lequel ils travaillaient tous les deux. Pour finir, plusieurs blogueurs, à l’initiative de Dieretou Diallo, ont rédigé un billet collectif en hommage à Florian Kaptue.

Florian Kaptue est un extraterrestre

Florian Kaptue et les trois fées

Pour Florian Kaptue

Les hommages des Mondoblogueurs à Florian Kaptue

Florian Kaptue, hommage au disparu

Florian Kaptue, nous ne t’oublions pas

florian kaptue jeff ikapi

 

Repose en paix, cher ami.


La dame du taxi

 

« Vite ! Vite ! On ne doit pas le louper, ce taxi ! »

J’étais passablement contrarié de devoir tirer seul deux valises et de porter en même temps un gros sac à dos.

« Je ne vois pas pourquoi tu es si pressée. On est même largement en avance et tout à coup tu te mets à t’exciter. En plus il y a beaucoup de taxis à la station. Regarde, on aura l’embarras du choix ! »

« Oui, mais tu ne comprends pas ! On doit prendre CE taxi ! »

J’avais fini par traverser le boulevard. Dans son empressement, elle avait réussi à traverser avant moi, avant que le feu ne passe au rouge. Une couleur qui m’avait retenu de l’autre côté de la chaussée. Elle s’était arrêtée et arborait un grand sourire. L’un de ces sourires qui m’interdisait de me fâcher.

« Votre carrosse est avancé, monsieur ».

Elle m’indiquait une auto. D’un regard j’avais compris pourquoi elle l’avait choisie. C’était une sorte de gros berlingot rose bonbon qui n’avait rien en commun avec les autres taxis mis à part le lumineux qui trônait au-dessus de sa carrosserie. C’était l’un de ces modèles dérivés d’un véhicule utilitaire, il était rabougri et, avec sa couleur complètement atypique, cette chose donnait plus envie de la manger que d’y voyager. Ce taxi n’avait rien à voir avec les grosses berlines sombres qui faisaient le même office dans la ville.

« Tu n’as pas fini de klaxonner, toi ? Je t’ai dit que j’allais prendre racine ici ? Calme-toi, mon vieux ! »

L’homme qui était au volant du taxi derrière notre sucrerie sur roues avait émis un autre coup de klaxon, un sourire narquois aux lèvres.

« Viens, Belle Gosse, viens ! Laisse le jeune homme se dépatouiller avec tout ça. Il m’a l’air fort et robuste. Il saura s’en sortir tout seul. »

Je maugréais. J’avais placé tous les bagages dans le coffre dont le hayon était ouvert. C’était quand même curieux, ce coffre avait plus l’air d’une petite réserve de maison que de l’arrière d’une voiture. Une jolie nappe marron assortie de broderies l’habillait. Deux napperons jetés ici et là complétaient ce décor. Pour finir, tout autour de l’encadrement de la porte arrière pendaient de longues franges de tissus. C’est à ce moment-là que j’ai compris que ce trajet en taxi sera quelque peu différent de ceux que j’avais fait auparavant.

Après avoir refermé la porte du coffre, je m’étais installé sur la banquette arrière de la voiture. Curieusement, je m’y suis retrouvé seul. La conductrice avait demandé à celle qui m’accompagnait de s’asseoir à côté d’elle. Pour cela, elle avait déménagé tout le fatras hétéroclite qui se trouvait sur le siège avant pour le déverser sur banquette arrière. Je me retrouvais ainsi en compagnie de pots et de boîtes en tous genres.

«  Ils me les brisent vraiment menus, ces types.

– Qui donc ?

– Mes collègues. Toujours à se plaindre. Contre le gouvernement, contre les impôts, contre les piétons, contre leurs collègues. Ils me barbent. Tu discutes avec eux pendant cinq minutes et tu as envie de te jeter dans la Seine. Ils se mettent à te parler de leurs problèmes avec leur femme, mais qu’est-ce que j’en ai à foutre moi, de ce qui se passe avec leur bonne femme ? Ils sont toujours à pleurnicher. On dirait des femmelettes. Tiens, l’autre jour pendant notre manif’, il y en a qui se sont carrément mis à casser des trucs et à s’en prendre à d’autres automobilistes qu’ils accusaient d’être des… Comment appelle-t-on ce truc en anglais ou en je-ne-sais-pas-quoi ?

– Des Uber ?

– Oui, exactement ! Au lieu de trouver des idées et de se retrousser les manches, ils s’attaquent à de pauvres gens. Ça devient de plus en plus pathétique. Vingt-sept années que je suis dans un taxi et je…

– Vingt sept ans ?!

J’avais aussi haussé les sourcils. Vingt sept ans, quand même ! Ceci expliquait pourquoi, à la différence de la plupart des autres voitures, il n’y avait pas de GPS sur sa planche de bord. Elle devait avoir le plan de la ville imprimé dans son cerveau, jusque dans ses moindres ruelles.

– Oui, Belle Gosse. Vingt sept ans de taxi. J’ai passé les soixante balais depuis quelques temps déjà. Je ne les fais pas, n’est-ce pas ? ajoutait-elle devant son regard surpris.

– Euh…

– Tiens, tiens ! Regarde-moi, Belle Gosse. Oh là là ! Tu as de très jolis yeux !

– Merci beaucoup madame, mais vous devriez regarder la route, répondit-elle en détournant le regard.

Je m’étais mis à sourire. Ces yeux gris à paillettes marron faisaient toujours leur effet.

– Regarde-moi encore. Quelles merveilles ! Ouh là, ne deviens pas si blême, Belle Gosse. Tu as un joli minois, mais t’inquiète, tu n’es pas du tout mon genre.

Derrière elles, j’avais pouffé. Un regard gris métallique s’était alors posé sur moi. Menaçant. Je ne cessais pas de rire pour autant.

– Dis-moi, Belle Gosse, tu es d’où ? »

Il était vraiment particulier ce taxi. Il y avait des fleurs et des sucreries partout. Le plafond était parsemé d’emballages de confiseries en tous genre. Juste en face de moi, accroché au repose-tête, trônait un tableau, une réplique très partielle sur fond rose de La création d’Adam de Michel-Ange. Un peu plus bas, un dictionnaire trônait accompagné de magazines pour touristes. Accroché au repose-tête de l’autre siège avant, un autre tableau représentait un oiseau cerné de messages multicolores, sur un fond bleu. Entre les deux sièges se trouvait une petite corbeille en osier, remplie à ras-bord de bonbons. Un attirail vraiment original.

« Et le Beau Gosse, je ne te demande pas d’où tu viens, toi. Ça se voit.

Avant que je ne puisse lui rétorquer quoi que ce soit, elle enchaîna :

– Mais, il ne cause pas beaucoup, le Beau Gosse…

– Oui c’est vrai, il n’est pas très disert.

– Tu es un artiste, Beau Gosse ?

Je la regardais, un peu surpris.

– Lis, là, juste devant toi.

Sur le Michel-Ange tronqué, il était écrit : « Parler est un besoin, écouter est un art ». Goethe.

– Puisque tu sais écouter, Beau Gosse, tu es un artiste. Mais tu sais faire autre chose ?

– J’écris. Quelques fois.

– L’écriture ! Un art parmi les arts ! Je respecte beaucoup ceux qui font des choses de leurs dix doigts. Ceux qui ne le font pas, pour moi, ce sont des gens qui se croient heureux, mais leur vie est fade en réalité. Moi je fais de la peinture. Les tableaux que vous voyez, c’est moi qui les ai faits.

– Moi aussi je fais de la peinture ! »

Elles s’étaient mises à parler de gouaches, de châssis entoilés, d’aquarelles, de pinceaux, d’huiles, de craies et autres pastels. J’avais cessé de suivre leur conversation. Je regardais la ville défiler à travers la vitre. La voiture s’arrêtait à un feu, des piétons traversaient la chaussée, la voiture repartait. Et ainsi de suite. A l’un de ces feux, un autre taxi s’était arrêté à notre hauteur. Le conducteur avait descendu sa vitre.

« Eh, Monique ! Toujours bon pied bon œil, hein ?

– Eh oui, mon blaireau ! Toujours ! Vous allez devoir me supporter encore un brin de temps !

– Je parlais de toi avec mon passager. Il trouve la couleur de ton taxi très spéciale.

– La seule et unique dans Paris. On ne peut pas me rater. »

Le feu repassa au vert.

« … Le métro par contre je déteste ! Oh là là ! C’est une horreur. Entrer dans un trou, sillonner le sol comme une taupe et hop là, ressortir à l’autre bout de la ville, comme par magie. En plus les gens là-dedans sont tous bizarres. Un peu comme s’ils avaient bu de l’anisette. Il faut circuler en plein air, j’en connais qui n’en sont pas morts. Brrr… Chaque fois que j’y pense, ça me donne des frissons.

– Mais vous savez madame, on peut faire de belles rencontres dans le métro, avait répliqué Nadia en se retournant et en plantant son regard dans le mien.

– Eh, Belle Gosse, n’y pense même pas ! Tu vas attendre d’être hors de mon taxi avant de faire de lui ce que tu veux. D’ailleurs, vous êtes arrivés. Tu as mon numéro, si l’envie te prend de venir peindre avec moi. Donnez-moi ce que vous me devez et décampez. »

J’avais raconté cette rencontre haute en couleur. Il m’avait alors été révélé que cette dame était l’une des plus connues du métier en ville.

Par René Jackson

Photo: luminaire de taxi parisien, par Bitonio via Flickr CC


Les personnages de l’underground

 

Les portes coulissantes s’étaient une nouvelle fois refermées. Comme chaque matin, nous étions serrés les uns contre les autres. Il devait bien y avoir plus de cent personnes dans cette voiture. Nous étions débout, agglutinés. Il m’était impossible de prendre appui sur l’une des parois ou de saisir l’une des rampes chromées disséminées dans le wagon. Mais pourtant, malgré les tressautements du convoi et ses tangages à gauche puis à droite, je ne perdais pas l’équilibre. C’est dire à quel point nous étions compactés. J’avais alors jeté un coup d’œil au plan de la ligne collé au dessus de l’une des portes. Trois stations avant d’arriver à Opéra. Trois interminables stations où personne ne descendra, mais où d’autres chercheront à entrer dans ce qui était devenu une boîte de sardines.

J’avais tout de même appris à faire contre mauvaise fortune bon cœur. C’était le moyen le plus rapide de rallier deux points éloignés. Emprunter les voies de surface était un vrai privilège pour une seule raison : l’absence de temps. A cette heure-là, les embouteillages dans les rues étaient rédhibitoires.

J’avais appris à identifier les différentes catégories de personnes qui se pressaient comme moi chaque matin dans ces vers de terre mécaniques. Il y en avait de toutes les catégories. L’homme aux vêtements rapiécés se serrait à un autre tiré à quatre épingles. L’écolier ne daignait pas céder la place qu’il occupait sur le strapontin à la vielle dame debout. Là, le bonhomme qui n’avait probablement pas pris de douche depuis un certain temps côtoyait le jeune frais, en tenue de sport et à la coupe de cheveux impeccablement domptée à coups de gel fixant.

Ces moments de promiscuité étaient certes inconfortables, mais ils me permettaient d’observer à loisir la faune qui habitait cette grande agglomération. Et c’était ma foi un immense melting-pot de la population mondiale qui se mouvait chaque jour dans les entrailles de la ville. On eut été en droit de n’entendre que le français être parlé, mais sous terre, cet idiome semblait quelques fois s’éteindre pour laisser la place aux autres. Et l’un de mes passe-temps favoris pendant mes voyages quotidiens étaient de deviner quelles langues étaient utilisées par certains voyageurs.

Pour cela, je me servais tout autant de mes yeux que de mes oreilles pour trouver les réponses probables. En effet, bien qu’étant tous humains, nous avons des particularités qui nous distinguent l’un uns des autres. Elles peuvent être physiques, mais dans le cadre du langage, il existe des tics qui démarquent les uns des autres. Une linguiste m’avait par exemple fait remarquer que dans le troisième âge, les Français portaient beaucoup de rides verticales autour de leurs lèvres à cause de la propension que cette population avait à parler en mettant les lèvres en bec-de-poule et à mouvoir très peu lesdites lèvres. Cette particularité leur causait d’ailleurs des problèmes à l’étranger car leur façon de parler est attribuée à un certain snobisme alors qu’en fait, ils ne savent pas faire autrement pour la plupart.

Ainsi, chaque matin, en écoutant et en observant, je parvenais à distinguer le mandarin du coréen, l’anglais américain du britannique, le wolof du bambara, le grec hellénique du grec chypriote, le bulgare du russe, le portugais du Portugal de celui du Brésil, le castillan de l’espagnol latino-américain. Il y avait aussi beaucoup de langues que je n’arrivais pas à définir ni à situer géographiquement. Quelques fois, le français se manifestait et même là, juste en écoutant les différentes musicalités, je parvenais à deviner avec une certaine précision leur origine. La musicalité parisienne était différente de la niçoise qui était elle même différente de la nancéienne. Celle de Bruxelles était tout autre, de même que celle de Bamako, de Casablanca, de Baltimore ou de Tokyo.

La musicalité n’était jamais très éloignée de la musique.  Dans ces galeries souterraines dans lesquelles nous allions et venions, elle était en effet omniprésente. Il faut dire que la plupart du temps, l’ambiance était plutôt morne dans les rames. Les gens ne se regardaient pas. On était un inconnu parmi d’autres inconnus. C’était l’endroit où on croisait le plus de gens, mais où on ne se parlaient pas. La plupart des regards y étaient baissés ou se partageaient entre les parois obscurs qui défilaient à travers les fenêtres ou la voûte noyée dans la lumière des néons.

D’autres encore regardaient droit devant eux, dans le vide. C’est dans cette ambiance que déboulaient ces sortes de troubadours modernes qui de leur guitare, de leur accordéon, de leur trompette ou de leurs castagnettes pour un concert bref, qui ne durait que le temps d’un ou de deux arrêts, donc cinq minutes à tout casser. A là fin, ils récupéraient quelques pièces données par les voyageurs généreux.

Bien plus fréquemment, d’autres personnes, des sans-abris, grimpaient dans le wagon, faisaient un discours et récupéraient les pièces le tout en deux minutes. Quand ils n’étaient pas à quêter dans les trains, on les voyait sur les quais des stations, assis et somnolant sur les bancs ou alors allongés à même le sol dans de grands sacs de couchage.

Si beaucoup avaient le regard perdu dans le vague pendant les trajets en métro ou en RER, il y en avait toutefois qui s’occupaient. Les premiers jours, j’avais été frappé par le nombre de personnes qui s’adonnaient à la lecture. J’avais fini par m’y mettre aussi. Il n’était pas évident de se tourner les pouces pendant plusieurs heures avec pour seul paysage des dizaines d’humains plongés chacun dans ses méditations, enfermés dans une boite qui grinçait incessamment sur des rails. Je me suis mis à lire. De plus en plus voracement. Ces voyages quotidiens qui les premiers jours étaient d’un ennui indescriptible avaient fini par devenir des moments que je chérissais tout particulièrement. Au point où il m’arrivait certains jours oisifs de faire deux ou trois lignes de bout en bout juste pour assouvir cette passion qui était devenue peu à peu dévorante. De cette façon, j’avais consumé des dizaines de pavés ; dont le plus emblématique avait été Voyage au centre de la terre de Jules Verne qui, à deux ou trois limites près, présentait un certain syllogisme avec cette vie d’animal souterrain qui était devenue la mienne.

Mais depuis plusieurs jours, je n’avais plus le cœur à la contemplation de cette diversité qui attendait sur les quais et qui se précipitaient ensuite dans les voitures, pour en ressortir quelques minutes après avec tout autant de précipitation. Et le lecteur compulsif que j’étais s’était vu mis entre parenthèses. J’avais toujours un livre dans le cabas qui me servait de fourre tout que j’emportais partout mais je ne l’en sortais plus aussi fréquemment.

Mon regard était de plus en plus accroché à la couleur métallique des prunelles d’une jeune femme. J’étais saisi à la fois d’étonnement et de ravissement par ces étincelles marron-clair qui se faisaient – je me demandais comment – une place dans tout ce gris. Nos regards se vissaient l’un à l’autre longuement, de plus en plus souvent. Elle finissait par esquisser un sourire qui détournait mon attention vers ses lèvres ourlées toujours recouvertes d’un baume. Et son sourire entraînait inévitablement le mien.

Et quand je me retrouvais sans elle, je rêvassais. Les traits de son visage se dessinaient devant mes yeux et ainsi, je pouvais encore la contempler même en son absence. Et le bouquin restait dans le cabas.

Ceci avait continué jusqu’à ce singulier matin. Grève. Encore plus de monde qui se bousculait, s’agglutinait. Jusque là, nous nous étions contentés du « bonjour » et du « au revoir, à demain ». Mais ainsi serrés l’un contre l’autre, je lui avais alors dit: « ce serait beaucoup plus sympathique que toi et moi on se rencontre ailleurs que dans cet environnement de stressés ». Ce à quoi elle avait répondu en extirpant de sa poche une carte de visite, qu’elle m’avait remis.

Par René Jackson