Bakari GUEYE

L’opposition mauritanienne boycotte le dialogue

 

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Le dialogue politique annoncé unilatéralement il y a quelques semaines par la présidence de la République devrait débuter ce lundi 7 septembre. La question qui se pose, c’est de savoir de quel dialogue il s’agit, dans la mesure où le FNDU (Forum national pour la démocratie et l’unité), principal pôle de l’opposition a décidé de pratiquer la politique de la chaise vide.
Malheureusement, le pouvoir qui tient apparemment toujours à dialoguer a décidé de le faire quitte à dialoguer avec lui-même.
En effet, tous les poids lourds politiques ont opté pour le boycott.
Le FNDU a rappelé dimanche ses conditions accusant le régime de mauvaise foi.

Ce dernier, dos au mur devrait se contenter de la présence insignifiante d’une nuée d’opportunistes qui sont loin de faire le poids et dont la présence ne pourrait guère constituer une caution crédible pour cette énième démonstration des manœuvres politiciennes.
Donc, même si plusieurs « partillons » ont décidé d’assister à ce dialogue aux côtés du pouvoir, ce dialogue ne peut être que biaisé et peu ou pas du tout crédible.

De ce fait, on reste dans la quadrature du cercle et c’est le pays tout entier qui en pâtit.
Les problèmes que sont la crise politique et tous ses corollaires demeureront et le citoyen mauritanien déjà très éprouvé n’en sera que beaucoup plus mal en point. Et c’est lui le grand perdant dans cette histoire.
Si en convoquant ce dialogue, l’objectif du pouvoir c’était de diviser l’opposition, ce serait peine perdue, la mayonnaise aura mal pris, car en dehors de quelques opportunistes qui ont préféré répondre à l’appel, la plupart des membres de l’opposition crédible ont décidé de faire la sourde oreille.

Quoiqu’il en soit, le pays traverse une passe difficile avec une situation économique et sociale explosive. Il est donc du devoir des gouvernants de trouver une porte de sortie et de s’investir beaucoup plus sérieusement pour le bien-être des Mauritaniens. Privés des richesses du pays, ces derniers continuent de broyer du noir, une aberration qu’il conviendrait de corriger, et le plus tôt sera le mieux.
Bakari Guèye


Le scandale des écoles privées en Mauritanie

ECOLE PRIVEE CRIDEM
Crédit photo: Cridem

Le ministère de l’Éducation nationale a adressé récemment une lettre de mise en demeure aux écoles privées invitées à respecter les cahiers des charges et à appliquer scrupuleusement la réglementation en vigueur.
A en croire le directeur de l’Enseignement privé qui s’exprimait sur la télévision nationale, 89 établissements ne disposant pas de récépissés ont d’ores et déjà été fermés. Et plus de 400 autres établissements, dont certains, sont en porte à faux avec la loi, doivent régulariser leur situation pour ne pas subir le même sort.

Reste à savoir si cette fameuse loi que le ministère brandit telle une épée de Damoclès va bien être appliquée à tous. Le doute demeure et est permis quant on sait que parmi cette kyrielle d’écoles, rares sont celles qui sont aux normes. Il va falloir donc plus d’élasticité et de souplesse pour ne pas obliger toutes ces écoles-boutiques à mettre la clef sous le paillasson.

En effet, profitant du laisser-aller et de la pagaille ambiante, les écoles privées ont poussé comme des champignons et mis à part l’appât du gain, la plupart d’entre elles n’ont pas leur raison d’être, car ne respectant pas les règles les plus élémentaires de l’enseignement.

Les infrastructures sont rudimentaires et inappropriées. La grande majorité de ces écoles louent des maisons à usage d’habitation où même la cuisine fait figure de salle de classe. Les élèves sont serrés comme des sardines. Et la plupart du temps, on ne tient guère compte du nombre d’élèves par rapport à la superficie de la classe. Du coup, il n’est pas rare de voir certains élèves suivre les cours perchés sur des fenêtres ou complètement hors de la classe.
Quant aux enseignants, la priorité est donnée aux plus offrants, des étrangers le plus souvent, sans niveau, ni formation aucune.
Pour avoir une idée du piteux état de ce secteur, je vous invite à lire cette inscription qui trône majestueusement sur la devanture d’un établissement privé de Dar Naim, un quartier populaire de la capitale : « Ecole Privé : Primaire-Colege-Segondaire ».

La question qui se pose c’est de savoir quelle est la recette miracle que le ministère va adopter pour mettre fin à ce commerce juteux qui se fait sur le dos de pauvres citoyens. Des parents qui jettent leur argent par la fenêtre en engraissant des propriétaires sans scrupule gérant des écoles le plus souvent bidon. Et quand on sait qu’il y a des milliers d’agréments d’écoles privées qui alimentent le marché noir et qui se vendent comme des petits pains, on ne peut qu’être consterné par la profondeur du mal.
Bakari Guèye


Mauritanie : s’achemine-t-on vers un tripatouillage de la Constitution ?

AZIZ ZC
Crédit photo:ZC

En Mauritanie, le second et en principe dernier mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz s’achemine à vitesse grand V vers son épilogue.
Et l’homme, comme tout « bon » président africain a, dit-on dans son entourage, de grands projets pour son pays, des projets dont beaucoup sont en chantier et qu’il conviendrait donc de finir. De ce fait, une petite prolongation s’avère indispensable.
Donc, logiquement, on s’achemine inéluctablement vers une modification de la Constitution, un réaménagement indispensable pour avaliser cette décision.
Mais, avant d’en arriver là, il y a tout un processus qui a déjà commencé en coulisses.
Et ce n’est pas du tout un hasard si le pouvoir a tourné le dos au dialogue, notamment depuis qu’une bonne frange de l’opposition a fermé la porte devant toute éventualité de réviser la Constitution.
Ainsi, le régime en place a décidé de faire cavalier seul.
Le projet qui n’est plus qu’un secret de polichinelle, a été déjà mûrement réfléchi et, à l’occasion des dernières visites présidentielles à l’intérieur du pays, des ballons d’essai avaient été lancés ça et là.
En effet, dans toutes les régions visitées, des troubadours triés sur le volet, se sont présentés devant le président Ould Abdel Aziz pour lui demander de se représenter,car de leur point de vue, il était l’homme de la situation.
Ce premier test semble être passé comme une lettre à la poste et actuellement, on s’apprêterait à passer à la vitesse supérieure.
Aux dernières nouvelles, une cellule composée d’officiers supérieurs et de politiciens s’activerait actuellement pour mettre au point une stratégie visant à faire avaler la pilule.
Et, vu la docilité du peuple mauritanien et l’impuissance d’une opposition dispersée en mille morceaux et habituée à avaler des couleuvres, ce projet a priori antidémocratique devrait facilement passer.
Reste à savoir quelle serait l’attitude de la communauté internationale, de plus en plus regardante sur les velléités de s’éterniser au pouvoir des potentats africains.
On l’a vu en effet, avec la dernière tournée du président américain en Afrique de l’Est. Dans son discours au siège de l’Union africaine, Barack Obama n’y est pas allé de main morte, en mettant en garde les présidents africains -et ils sont nombreux- qui nourrissent l’intention, peu glorieuse du reste, de modifier la Constitution de leur pays pour rester aux commandes.
Bakari Guèye


«Tasiast-Mauritanie» a-t-elle acheté le silence du gouvernement ?

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Crédit photo : NI

Depuis son arrivée en Mauritanie où elle exploite le gisement aurifère de Tasiast, 3e mine d’or du monde dit-on, située au nord du pays, l’entreprise canadienne Kinross, par le biais de sa filiale, « Tasiast-Mauritanie », se comporte comme en territoire conquis.
En effet, non seulement l’extraction du métal précieux se fait dans des conditions exécrables avec l’usage de produits aussi nocifs que le plomb et le cyanure, avec tous les dangers que cela comporte pour des employés traités comme du bétail, mais la société est régie par une réglementation opaque qui en fait le terreau de pratiques peu orthodoxes.

Le pouvoir qui dès le départ a placé ses hommes au sein de la société profite grandement de ses largesses, et ce, en plus des maigres subsides que celle-ci verse au Trésor public mauritanien.
C’est ainsi que la société est curieusement le reflet de pratiques népotiques et peu orthodoxes, exactement à l’image de ce qui se passe dans l’administration mauritanienne.

Des « entrepreneurs » tombés du ciel et des « cadres » sans aucun bagage ont de ce fait, par la grâce des bras longs gravis tous les échelons, en un clin d’œil, et se sont remplis les poches.
Parallèlement à ce favoritisme chapeauté par l’administration de Kinross, complètement tropicalisée, la plupart des employés, les vrais, les plus exposés, ceux qui font la prospérité de la société sont foncièrement maltraités et ont du mal à recouvrer leurs droits.

C’est ainsi qu’en décembre 2013, lorsque la société a subitement décidé, sans préavis de mettre à la porte près de 300 travailleurs, le gouvernement n’a pas bronché, mis à part quelques gesticulations stériles, qui ont révélé au grand jour sa complicité avec la société.
Et voilà que Kinross s’apprête à récidiver, mettant en avant le même justificatif qu’en 2013, c’est-à-dire, la chute du prix de l’or.

Et, il fallait s’y attendre, la première phase du dégraissage, s’étant passé sans coup férir, les responsables de la société enhardis par l’attitude complaisante du gouvernement reviennent à la charge au grand dam des pauvres employés qui ne demandent pas plus que de conserver leur boulot.
Et, pourtant Tasiat-Mauritanie avait annoncé tambour battant, dans son plan de développement, la création de 6 000 emplois, ce qui bien entendu ne semble être qu’un chiffre destiné à la consommation de l’opinion publique nationale.
Bakari Guèye


Mauritanie : l’exclusion, un mauvais service pour l’unité nationale

 

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Il y a eu d’abord le RAG de Birame Ould Dah Abeid, enfant terrible de la communauté « haratine », voilà venu le tour des FPC, un parti d’obédience négro-africaine, de se voir rejeté. La tentative d’exclusion de la vie politique nationale de quelques couches sociales, dont les leaders ne sont pas en odeur de sainteté auprès des autorités, est un mauvais service pour l’unité nationale.

Après quelque 30 ans d’exil, les Flam (Forces de libération africaine de Mauritanie) ont retrouvé la Mauritanie. Dès leur arrivée, les membres les plus modérés se sont mués en parti politique : les FPC (Les Forces progressistes du changement), une formation politique qui n’a pas été agréée par le ministère de l’Intérieur. Les FPC n’arrivent pas à inspirer confiance et restent toujours victimes de l’étiquette de parias et de traîtres que le régime dictatorial de Ould Taya est arrivé si bien à leur coller à la peau. Ainsi, aux yeux de l’opinion maure qui a été savamment conditionnée pour cela, ces gens « à la mauritanité douteuse » ne sont que de dangereux séparatistes, des semeurs de troubles qu’il conviendrait d’éviter comme la peste. Ce discours passe assez bien au sein d’une opinion gangrénée par le chauvinisme et qui est encore loin d’être prête à accepter de donner droit de cité à ses frères négro-africains.

Ce n’est donc pas un hasard si, aussi bien du côté du pouvoir qui refuse d’accorder un récépissé aux FPC que du côté de l’opinion arabe et même du côté de l’intelligentsia de cette communauté, on se complait à confiner ces frères dans leur retranchement; voire à les diaboliser.
Et malheureusement, même la presse arabophone joue ce jeu perfide, et à l’occasion du premier meeting politique du FPC qui était initialement prévu le 2 août, un site se prenant très au sérieux, n’a pas hésité de titrer pompeusement « Préparatifs politiques pour le lancement de la première manifestation demandant la sécession du Sud ». C’est tout simplement hallucinant.

On avait crié à la volonté de partition du pays

Cette volonté d’exclusion fut largement exprimée lorsque, à l’occasion du 1er congrès du mouvement, M. Thiam avait dévoilé son projet d’autonomie. Il s’agit selon lui, « d’une réorganisation territoriale et administrative plus adaptée à la réalité socioculturelle, ethnique et tribale de la Mauritanie. Celle-ci épousant ainsi une donne humaine, ethnique, culturelle et sociale conforme au vécu sur le terrain. Le projet d’autonomie permettrait de forger patiemment et progressivement une nouvelle mentalité plus respectueuse des valeurs citoyennes ».
Là aussi personne n’a essayé de comprendre et on avait crié à la volonté de partition du pays, ce qui bien entendu n’est nullement prévu par ce projet.
Notons que, c’est l’absence de justice et d’égalité des Mauritaniens face à l’autorité de l’Etat qui ont été à l’origine de la création des Flam en mars 1983.

Cette donne demeure toujours d’actualité et les membres des Flam, un moment tentés par la lutte armée, ont définitivement enterré la hache de guerre et sont rentrés au pays pour participer à la compétition politique. C’est leur plein droit, et il est du devoir des autorités mauritaniennes et de l’opinion publique de leur ouvrir les bras pour leur permettre de contribuer à la gestation de l’unité nationale.
Bakari Guèye


Mauritanie : le non à la reconnaissance des FPC

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Crédit photo:B.G

Le ministère de l’Intérieur vient de signifier aux dirigeants des Forces progressistes pour le changement (FPC) le rejet de leur parti qui avait sollicité depuis quelques mois une reconnaissance officielle.
Au cours d’une conférence de presse organisée mercredi 5 août au siège des FPC, le président du parti Samba Thiam a dénoncé cette décision jugée « arbitraire et illégale »
Selon lui, « Le gouvernement à travers le rejet de notre dossier est dans l’illégalité totale, tant sur le plan de la procédure qu’au niveau des raisons invoquées, qui ne reposent sur aucun fondement sérieux. »
Pour M. Thiam, la décision du ministère est illégale pour 3 raisons : « D’abord par la procédure. La loi donne 2 mois à l’administration après le dépôt de candidature pour se prononcer sur le fond (recevabilité ou conformité avec la loi), chose que nous a confirmée le directeur adjoint des affaires publiques en personne, lors de la décharge du dossier. Voilà que le ministère ne répond que 8 mois plus tard.
Deuxième grief avancé par le président des FPC : « Les raisons invoquées par le ministre, pour justifier le rejet : ces raisons ne s’appliquent absolument pas à nous, au regard de notre orientation de politique générale contenue dans le dossier, et de notre discours qui a toujours plaidé pour l’unité nationale, mais pour une unité recadrée… »
Troisième élément de contestation, les articles 11 de la Constitution et 6 de la loi 91-024 concernant la création des partis politiques et sur lesquels le ministère affirme s’être appuyé pour rejeter le parti.
L’article 11 rejette tout parti qui peut par son objet ou son action porter atteinte à la souveraineté nationale, à l’intégrité territoriale, à l’unité de la nation et de la République.
Pour M. Thiam, sa formation ne pourrait en aucun cas tomber sous le coup de cet article ; et encore moins sous le coup de celui de la loi 91-024 qui dit que : « Aucun parti ou groupement politique ne peut s’identifier à une race, à une région, à une tribu, à un sexe ou à une confrérie. »
Le conférencier a par ailleurs souligné que : «L’ordonnance en question est de type déclaratif, mais le ministère de l’Intérieur s’entête à conditionner l’existence légale de tout parti à la délivrance de récépissé, non requis par la loi. »
En conclusion, le président des FPC a déclaré : « Nous contestons cette décision injuste, arbitraire du pouvoir qui nous frappe, à travers un général qui cherche à perpétuer un système discriminatoire, inique. Nous allons donc la combattre de toutes nos forces. Nous ne renoncerons pas à nos droits. »
Il a enfin lancé un appel « à toutes les forces vives, aux partis politiques progressistes, aux compatriotes arabo-berbères honnêtes, hostiles à l’arbitraire. »
La guerre est donc ouverte entre le pouvoir et les FPC.
Bakari Guèye


Mauritanie : l’état de droit en question

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L’hôtel Iman de Nouakchott a abrité mercredi dernier une nouvelle rencontre organisée par « Mauritanie Perspectives » (MP), un cercle de réflexion et d’échange, constitué de cadres dont l’objectif est d’ancrer l’état de droit en Mauritanie.
L’association n’en est pas à son coup d’essai. Elle a déjà organisé un certain nombre de réflexions couvrant des thèmes divers allant de l’éducation à l’unité nationale qui fut l’objet d’une série de rencontres dont celle-ci, consacrée à l’état de droit, les institutions, la justice, les administrations et le contrôle citoyen de l’action publique … en lien avec l’unité nationale et la cohésion sociale.
Des chercheurs, universitaires, syndicalistes, des artistes, des hommes politiques des anciens cadres de la haute administration… ont pris part à ce débat.

En ouverture, le modérateur de séance, Mohameden Ould Bah Hamed a tout d’abord fait le point sur le parcours de MP avant de présenter la thématique du jour, invitant les intervenants à faire des propositions concrètes concernant les leviers sur lesquels nous pouvons agir (institutions, justice, partenariat entre l’État et les organisations de la société civile) afin de renforcer notre unité nationale.

Intervenant à ce sujet, Moktar Ould Haye, ancien ministre a affirmé sans ambages : « En Mauritanie, les textes sont parfaits ainsi que l’administration, les recrutements, mais en réalité, les institutions ne fonctionnent pas. Donc, le problème, c’est comment faire fonctionner les institutions ».

Didi Ould Salek, président du centre maghrébin d’études stratégiques, a enfoncé le clou, soutenant que : « L’état de droit n’existe que dans la forme. Il y a une prédominance de l’exécutif. Il y a absence de culture de l’État citoyen, de séparation des pouvoirs, de justice indépendante. Le citoyen doit savoir que l’État n’est pas la propriété d’une personne. Actuellement, le citoyen ne peut imaginer mener la moindre action sans chercher une intervention, des bras longs.
Plus graves encore, les nominations n’obéissent à aucun critère objectif. C’est ainsi qu’il existe des domestiques, des chauffeurs, qui sont présidents de conseils d’administration.
Autre point important, c’est la nécessité pour les Mauritaniens de vivre ensemble. Avant l’indépendance, Il n’y avait pas de conflit de races, d’ethnies. Le problème aujourd’hui est politique. Il faut œuvrer pour la cohabitation. »

Isselmou Ould Abdel Kader, ancien gouverneur et ancien ministre a noté que : « De 1960 à 1978, le principe de la souveraineté du droit était respecté, mais à partir d’une certaine date, l’État a été instrumentalisé par des groupes civils et politiques à travers leurs répondants au sein de l’armée. Et à partir d’un moment, l’État est devenu un instrument d’enrichissement. Il n’y a plus de fonction publique et le fonctionnaire n’existe plus et c’est là un élément important dans le processus de destruction de l’Etat. »
Ould Abdel Kader souligne qu’il y a une Mauritanie qui évolue à une double vitesse. Ainsi, dans la vallée du fleuve 90 % des richesses sont entre les mains de quelques familles maures. Cette disparité crée les conflits. En conclusion, Ould Abdel Kader rapelle : « Il y a déjà eu deux occasions de refonder la Mauritanie. En 1958 avec le Congrès d’Aleg et en 1974 avec le Festival national de la jeunesse. » Pour lui actuellement, on a besoin d’un débat national du genre. 

De l’avis de Samory Ould Beye, président de la CLTM (organisation syndicale), le problème majeur réside dans la gestion des affaires de l’État. Depuis la naissance de l’État mauritanien, il y a eu accaparement de toutes les richesses par un seul groupe qui a instauré une culture basée sur le tribalisme.  « Il faut donc tenir un atelier national regroupant des spécialistes qui vont débattre de tous les problèmes du pays et produire un document qui permettra la mise en œuvre d’une feuille de route basée sur l’ensemble des questions posées. »

Au cours de son intervention, le Dr Zahra Fall Malik a insisté sur les problèmes posés par le système éducatif de base qui occasionne plusieurs formes d’exclusion qui touchent tout le monde. c’est pourquoi : « Il convient d’injecter de gros moyens dans le système éducatif pour donner à tout le monde la chance de s’instruire ».

Siniya Mint Sidi Heiba ancienne ministre épingle elle aussi le système éducatif à la base de tous les problèmes : « Nous avons deux sociétés, l’une instruite et l’autre, majoritaire, est pauvre et sans éducation. C’est pourquoi, il faut instaurer une discrimination positive préconise l’ancienne ministre qui souligne également l’absence totale de normes : résultat, chaque Mauritanien considère qu’il peut occuper n’importe quel poste ».

Mohamed Ould R’Zeizim, ancien ministre, estime quant à lui  : « Pour asseoir un état de droit, il faut mettre en place une administration qui respecte le droit et établir un système de fonctionnement et de promotions viable basé sur les compétences et l’expérience et non sur le tribalisme, le racisme… Si on a des présidents de conseils d’administration qui sont chauffeurs, c’est qu’on veut que tous soyons représentés. Mais, dans une administration où les directeurs, les secrétaires généraux et tous les responsables sont recrutés dans la rue, ça ne peut pas marcher. Il faut nécessairement mettre un terme à ces nominations ridicules ».

Cheikh Ould Jidou, assistant technique de l’Union européenne fait observer :  « Actuellement, il y a 3 textes en contradiction totale avec les critères de l’état de droit. D’abord la loi des associations qui date de 1964. Et jusqu’à 2015, on maintient le régime du récépissé au lieu du système déclaratif. Le deuxième texte concerne l’assistance judiciaire. Il y a eu une ordonnance promulguée en 2006 et qui n’a jamais été mise en œuvre. Autre anomalie, elle concerne le corps des magistrats qui est arabisé à 100 % et qui constitue le cancer pour la justice en Mauritanie. Le corps est composé de beaucoup de gens qui ne sont pas à la hauteur et on refuse de l’ouvrir aux profs de droits, aux avocats et autres ».

« Dans un pays où toute l’économie est contrôlée par les Arabo-Berbères, la priorité pour Samba Thiam, président des Forces progressistes pour le changement (FPC) c’est d’abord de régler les problèmes de l’injustice avant de passer à autre chose ».

Et l’artiste Tahra Mint Hembara de déplorer qu’à l’ère de la mondialisation, les questions tribales parasitent la Mauritanie.

Bakari Guèye


En Mauritanie, les Forces progessistes du changement haussent le ton

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Les Forces progressistes du changement (FPC) sont décidées de passer à l’action politique sur le terrain. Ce parti politique issu des FLAM attend depuis près d’un an un récépissé après un dossier « en bonne et due forme » déposé au ministère de l’Intérieur.
C’est ainsi qu’au cours d’une conférence de presse tenue mardi dans leur siège à Basra, Samba Thiam, le président du parti a annoncé l’organisation le 2 août prochain d’un meeting politique à Sebkha.
Selon M. Thiam, ni le préfet de Sebkha, ni le wali de Nouakchott qui le coiffe n’ont voulu recevoir la demande ayant trait à la tenue de ladite manifestation.
Si les deux responsables reconnaissent la régularité de la demande, ils invoquent des ordres venus d’en haut pour ne pas l’avaliser par écrit.
Revenant sur l’épineux problème de la reconnaissance du parti, M. Thiam rappelle : « Après notre congrès d’août 2014, un dossier de reconnaissance, constitué en conformité avec les règles et procédures légales en vigueur, avait été déposé le 28 octobre 2014 au ministère de l’Intérieur. La loi, après dépôt, accorde deux mois à l’administration saisie, pour examiner la régularité du dossier. Nous n’avons cessé à travers les correspondances répétées (5 au total), de le rappeler à l’attention du ministère de l’Intérieur ; ces correspondances sont demeurées sans suite.
Par ailleurs, de l’avis même des experts, cette loi régissant la création des partis politiques est du type déclaratif. »
De ce fait, les FPC se considèrent dorénavant comme un parti politique à part entière jouissant de toute la légalité requise.
Le parti considère donc qu’il est temps de se mettre au charbon car : « D’octobre 2014 à juillet 2015, cela fait 9 mois ! Nous avons donc fait manifestement preuve de retenue et de patience, pour être soucieux de la préservation de la paix et de la stabilité du pays. Nous déclarons ici, à compter d’aujourd’hui, notre détermination à poursuivre, pleinement nos activités, liées à la vie normale de toute formation politique. »
Autre argument de taille derrière lequel s’abrite le FPC pour passer à l’action : « Aux dires du directeur des libertés publiques et des affaires politiques au ministère de l’Intérieur : après le dépôt de demande d’autorisation, un parti politique peut mener ses activités politiques, s’il n’est pas l’objet d’une plainte. »
Les FPC se déclarent ainsi décidés à mener leurs activités au grand jour avec pour débuter ce meeting du 2 août. Une tournée est également prévue à l’intérieur du pays, en commençant par Nouadhibou.
Dans sa conférence de presse, le président des FPC a abordé d’autres questions d’actualité. D’abord la mort dans les geôles de la police de Abderrahmane Diallo, dont le corps portait des stigmates de maltraitance. C’est là un grand paradoxe pour M. Thiam car, au moment où la Mauritanie ratifie des conventions sur la torture, des citoyens innocents sont victimes de torture. Les FPC demandent l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cette affaire.
Autre question abordée, celle de la détention des dirigeants de l’IRA : « Les FPC dénoncent, avec force, la situation de non-droit dans laquelle sont confinés ces détenus : ni jugés, ni relaxés. Il faut mettre fin à cette situation de non-droit, inadmissible ! Nous appelons à ce sujet une pétition, soit du barreau national, soit de l’opposition en général. »
Dernier sujet abordé, « le cas des Dames de Thiambène, qui repose avec acuité la question des terres de la vallée du fleuve, spoliation qui ne peut plus être occultée ou différée, sans danger… »
En conclusion, les FPC sont décidés à braver tous les risques, à quitter leur siège dans lequel ils étaient jusque-là confinés pour descendre sur le terrain de l’arène politique.

 

* L’IRA : l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie
Bakari Guèye


Bac 2015 en Mauritanie : un fiasco total

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Crédit photo:B.G

Les résultats du bac 2015, une catastrophe. C’est ainsi que sur près de 40 000 candidats, toutes filières confondues, il n’y a eu que 3 134 admis en première session soit un taux largement en deçà des 10 %.
Au sein de 7 centres d’examen, situés à l’intérieur du pays, il n’y a eu aucun admis (Djiguéni, M’bagne, Rachid, Lexeiba 1, Achram, Djéol et Tiguint).
Ce sont donc là des résultats peu reluisants et qui sont en porte à faux avec la fameuse année de l’enseignement, annoncée tambour battant par le président de la République.
Ironie du sort, on aura assisté à une organisation des plus chaotiques pour le baccalauréat avec l’utilisation à grande échelle par les candidats des supports de pointe dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (téléphones portables dernier cri, Hi Phone, Smartphone,…)
Et pour couronner ce tableau, il y a eu cette fuite concernant le sujet de physique-chimie pour les candidats au bac scientifique. La fuite fut d’une ampleur d’autant plus importante que les autorités du ministère de l’Éducation se sont vues dans l’obligation de reconnaître les faits et de recommencer l’épreuve pour un examen dont la crédibilité avait été largement écornée.

« Personne ne doit être surpris par ces résultats »

En réaction à ces résultats peu reluisants, les professeurs du secondaire dont nous avons recueilli l’avis ne se montrent pas surpris.
Pour A.S qui enseigne à Nouakchott : « Je ne trouve pas beaucoup de différence entre ces résultats et les résultats des années passés. Actuellement les élèves ont un niveau très faible et on ne fait rien pour changer cela. Pourtant les moyens ne manquent pas mais on les oriente ailleurs. Dans nos lycées, les moyens didactiques et le suivi pédagogique manquent beaucoup. Comment voulez-vous qu’avec tout ça les élèves trouvent de bons résultats. » Même son de cloche chez A.O.M, professeur d’anglais à Kiffa : « Les résultats ne peuvent être qu’ainsi, on ne peut pas espérer mieux. Il ne faut pas politiser l’enseignement, ce qui est le cas aujourd’hui et veiller aux intérêts des élèves. On doit tendre vers la qualité. Ceux qui se présentent au bac n’ont pas le plus souvent le niveau requis. » Pour B.M, professeur de physique à Riyad : « Personne ne doit être surpris par ces résultats. Il y a beaucoup de problèmes dans notre système d’éducation. Et on n’arrive même pas à organiser les examens comme il faut. Voyez ce qui s’est passé cette année. C’est normal, car on fait appel pour la surveillance et la correction à beaucoup de personnes qui ne méritent pas cette confiance. Mais c’est la course aux perdiems et le ministère est complice. Donc il faut que tout cela change et que nous ayons la volonté d’avancer. »En effet comme l’ont si bien souligné les différents intervenants, il y a beaucoup de laxisme dans notre politique éducative et un manque cruel de volonté politique.

Dans sa déclaration de politique générale faite le 5 janvier dernier devant le Parlement, le premier ministre n’a accordé que quelques lignes à l’éducation censée être pourtant l’une des priorités du mandat présidentiel en cours. Maîtrisant la langue de bois si chère à nos dirigeants « éclairés », le chef du gouvernement a déclaré sans froncer les sourcils qu’il œuvrera pour « le renforcement des performances et du rendement de notre système éducatif ». C’est à croire qu’il se trouve sur une autre planète, ou du moins qu’il parle d’un autre pays. Les Mauritaniens sont en tout cas très curieux de savoir de quelles performances et de quel rendement il s’agit. Notre école est sous perfusion. Nous avons l’un des taux de réussite au bac parmi les plus bas du monde et les résultats qui viennent de tomber le confirment. Et avec tout ça, on tient à nous faire croire que notre système éducatif est performant !

Année 2015 , année de l’Éducation ?

Dans son discours, le chef du gouvernement n’avait bien sûr pas manqué de rappeler « la décision du président de la République » de proclamer l’année 2015, année de l’Éducation.
Et d’ajouter que : « la redynamisation du système éducatif constitue un des objectifs majeurs de l’action du gouvernement pour les cinq prochaines années et portera sur tous les ordres d’enseignement. »
De belles déclarations, mais qui, malheureusement, risquent -comme celles faites à l’occasion du premier mandat- d’être renvoyées aux calendes grecques.
Poursuivant ses envolées idéalistes, le premier ministre assure que cette redynamisation du système « sera entreprise suivant une approche qui garantit à tous les enfants mauritaniens des cursus scolaires à la fois cohérents et diversifiés qui, tout en transformant notre école en un creuset d’unité et un facteur de promotion sociale, répondra aux nouvelles exigences de la modernité, de la numérisation et de la globalisation et permettra de couvrir les besoins en compétences de la société et de l’économie. »
Qui dira mieux ? Un chef-d’œuvre littéraire certes et des intentions angéliques comme on a eu l’habitude d’entendre de la bouche de nos chers gouvernants. Mais à l’heure des comptes, c’est toujours la désillusion.

En effet, il ne sert à rien de peaufiner de beaux discours. Il convient plutôt d’agir surtout dans le cas d’un pays comme la Mauritanie où le système éducatif est exsangue.
On aurait bien voulu que le premier ministre nous explique clairement, dans un langage scientifique, concret et non littéraire, qu’est ce que son gouvernement envisage de faire pour tirer l’école mauritanienne de la mauvaise passe dans laquelle elle se trouve.
C’est bien beau de parler de numérisation et de globalisation, mais le hic, c’est que nos pauvres élèves n’étudient même pas l’informatique qui, pourtant a été prévue par la Réforme de 1999. Mais, 15 ans plus tard, c’est toujours le statu quo. Outre l’informatique, les autres matières scientifiques ne sont dispensées pour les plus « chanceux » qu’en hassaniya (dialecte local). Et même là, on manque souvent cruellement de profs.
Et dire qu’en continuant sur cette lancée, on arrivera à changer le cours des choses ! Voilà une belle utopie !
Bakari Guèye


Le commerce des voiles en Mauritanie : les femmes en première ligne

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Crédit photo:BG

La question du rôle de la femme dans le développement ne se pose plus aujourd’hui. Les femmes dont le poids démographique est sensiblement égal, voire supérieur (dans certains pays) à celui des hommes, peuvent jouer un rôle déterminant dans la vie économique, sociale et politique d’un pays.

C’est sans doute ce qu’ont compris les autorités nationales dont la politique volontariste et la sensibilisation à outrance visent à impliquer davantage les femmes dans le processus de développement. C’est ce qui explique la prolifération des coopératives et des initiatives en faveur de cette importante frange de la population.
Aujourd’hui, les femmes qui se savent sollicitées et utiles sont sur tous les fronts où elles s’attèlent à apporter leur touche.
Et s’il est actuellement un domaine où elles se sentent à l’aise et où elles excellent c’est celui de la confection et la commercialisation des voiles. C’est là un créneau porteur que beaucoup d’entre elles ont choisi parce qu’il a le mérite d’être accessible et bénéfique.
Le voile est l’un des habits nationaux les plus prisés par les Mauritaniennes. Cet habit mythique et bien connu sous d’autres cieux est façonné ici par des spécialistes qui le confectionnent et le parent avant de le mettre sur le marché. Les femmes qui s’occupent de ce travail ont beaucoup à faire, c’est pour dire que ce n’est pas aussi facile pour elles et le chemin est trop long. Certaines d’entre elles payent d’abord le tissu, généralement le fameux 106 (meilleure qualité) dont le rouleau qui compte environ trois voiles coûte 4.000 ouguiyas (UM). Elles vont ensuite chez le tailleur qui se charge de mesurer et découper le tissu en voiles avant de les coudre une première fois. C’est à partir de là que va commencer le travail des femmes qui consiste à coudre les voiles à la main en se servant de fils en nylons et en produits synthétiques. Une fois cette étape franchie on passe à la dernière phase qui consiste à teindre les voiles.
Pour la teinture, il y a plusieurs variétés qui vont du rouge au jaune en passant par le bleu foncé (kaédi), le ségou (bleu ciel ou légèrement plus foncé), le goura (couleur kola), le takia (vert menthe) et j’en passe.
Il est à noter que la teinture la plus prisée est la teinture dite de kaédi (du nom de cette ville). Cette teinture devient encore plus précieuse lorsqu’elle provient de cette même ville réputée pour ses spécialistes et dont les eaux d’après la légende populaire contiendraient des secrets. Ce n’est donc pas un hasard si les voiles de cette provenance, ou portant le même nom, se négocient entre 4000 UM et 7.000 UM ce qui n’empêche pas d’ailleurs qu’elles se vendent comme de petits pains.
Pour revenir à nos femmes, il y a lieu de noter qu’une fois leur produit fini, elles vont l’écouler chez les grossistes qui paient le voile entre 1500 et 5.000 UM selon sa valeur. Ces derniers le revendent ensuite au prix fort.
D’autres femmes qui n’ont pas de capital pour financer tout ce travail en chaîne vont voir des commerçants de la place avec qui elles traitent. Ces commerçants leur confient du tissu qu’elles sont chargées de transformer en voiles. Elles reçoivent un traitement en contrepartie. Il y a aussi les femmes qui ne font que de la teinture. Pour la teinture des voiles, leurs tarifs varient entre 500 et 1.500 UM. On trouve également celles qui s’occupent personnellement de la commercialisation de leurs œuvres et elles sont nombreuses. Dans plusieurs marchés de la capitale, ces femmes sont très présentes et ne passent pas inaperçues dans la mesure où ce sont elles avec leurs marchandises qui contribuent à donner aux lieux tous leurs éclats et toute leur gaieté.
Ces grandes battantes qui ont des familles à nourrir -et ce n’est pas rien- méritent réellement qu’on leur facilite la tâche et qu’on les soutienne, car elles font œuvre utile et contribuent de ce fait au développement.
Bakari Guèye


Opération ramadan en Mauritanie : une initiative qui fait des émules

ramadan
Crédit photo:AMI

L’« opération ramadan » constitue à n’en pas douter une initiative tout à fait louable. En effet la mise à la disposition des populations de produits de base à des prix défiant toute concurrence représente une véritable bouffée d’oxygène pour les moins nantis. Et Dieu sait qu’ils représentent la grande majorité des Mauritaniens.
Ce n’est donc pas un hasard si l’affluence vers les boutiques ouvertes à cet effet est relativement importante.
En effet, avec 3 000 ouguiyas, on peut acquérir un sac de riz de 25 kg, un riz mauritanien d’une excellente qualité à en croire tous les témoins et qui est en passe de détrôner le fameux riz thaïlandais dont le même sac coûte pratiquement le double.
Il y a aussi le sucre dont le sac de 25 kg se négocie à  4000 ouguiyas soit 160 ouguiyas le kg. Autre produit non moins demandé, le lait en poudre dont le kg se vend à 800 ouguiyas soit à peu près à moitié prix. D’autres produits tels que les pâtes alimentaires, l’huile, les pommes de terre et les oignons sont également proposés à bas prix.
Malheureusement, beaucoup de gens n’ont pas suffisamment de moyens pour profiter de cette opération et ce sont le plus souvent les commerçants qui réalisent un grand coup en s’approvisionnant régulièrement dans ces boutiques, quitte à vendre plus tard ces mêmes produits à des prix inaccessibles.
Autre opération louable, celle de « Iftar Saim » qui consiste à prendre en charge la rupture du jeûne pour les plus démunis, une initiative particulièrement appréciée par les petites gens. Là, c’est l’Union pour la République (UPR) qui fait figure de champion cette année. Le parti-État a en effet lancé une véritable OPA sur l’opération et son leader M. Maham est en passe de devenir le chouchou des habitants des quartiers populaires de Nouakchott.
Ainsi, le parti distribue quotidiennement 800 repas dans les différentes moughataa (départements) de la capitale, distribution quotidienne également de 500 kits alimentaires aux nécessiteux ainsi que 150 T d’eaux offertes aux populations résidant dans les quartiers les plus pauvres de Nouakchott.
Cette richesse affichée du parti au pouvoir qui tranche nettement avec le manque de moyens des autres partis qui tirent le diable par la queue soulève certaines interrogations.
D’où l’UPR tire-t-il tous ces moyens. Le parti ne confond-il pas le portefeuille de l’État avec le sien ?
Bakari Guèye


Nouakchott : les dangers des denrées périmées

Crédit photo:B.G

A Nouakchott, les services du ministère du commerce et celui de la santé mènent une guerre sans merci contre les produits périmés, véritable danger pour la population.
Depuis quelques temps, Nouakchott assiste à des saisies et des incinérations record de denrées périmées, le tout supervisé par l’administration. La direction de la concurrence et de la protection du consommateur a procédé les mois passés à une saisie record de ces produits .

En effet, ce sont près de 20 tonnes de ces produits mortels et impropres à la consommation qui ont été saisis au niveau du marché de Sebkha. Il s’agit là d’un nouveau succès à mettre sur le compte de cette direction qui traque au jour le jour les vendeurs de la mort.

Sebkha et El Mina particulièrement surveillés

Cette direction présente dans les neufs départements de Nouakchott ainsi qu’à l’intérieur du pays dispose également d’une équipe mobile qui sillonne quotidiennement les zones à risques. Elle dispose de plusieurs informateurs qui donnent l’alerte à chaque fois qu’ils constatent un danger.

Le marché de Sebkha où a été effectuée ladite saisie est avec celui d’El Mina l’endroit le mieux surveillé car c’est ici que se trouvent les plus grands stocks écoulés régulièrement par certains grossistes de la place.

En effet, les produits périmés font partie du décor de tous les marchés de la capitale mauritanienne.
Au marché marocain où sont débarquées quotidiennement des dizaines de tonnes de fruits et légumes, l’affluence est très grande. Le marché est la destination privilégiée de tous ceux ou celles qui désirent s’approvisionner à bon prix. Avec ses produits bon marché, ce centre commercial se distingue par des prix défiant toute concurrence. Il y en a pour toutes les bourses et chacun y trouve son compte. Mais là où le bât blesse c’est au niveau des produits périmés qui sont récupérés et vendus par des femmes qui engrangent ainsi de grands bénéficies. Ces femmes récupèrent ces produits périmés (mangues, oignons, pomme de terre, carottes, etc.) pour les proposer ensuite à des clients à faible pouvoir d’achat. Chacun arrive ainsi à tirer son épingle du jeu. Les consommateurs peu fortunés peuvent s’approvisionner, mais à quel prix ?

Une solution dangereuse pour faire face à la crise

 

Le danger qui les guette est en effet inquiétant car c’est au prix de leur santé qu’ils paient l’utilisation de ces produits dont la consommation peut souvent entraîner des conséquences fâcheuses. Mais que faire face à la crise économique et à la dureté des temps ?

Beaucoup de ménages sont profondément secoués par cette crise et n’ont d’autre choix que de se rabattre sur des solutions aussi précaires. Ce n’est en effet qu’à ce prix que certains arrivent à assurer leur pain quotidien.


Nouakchott confrontée au spectre de la soif

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Crédit photo: Le Calame

L’approvisionnement en eau de la ville de Nouakchott continue à se poser avec acuité et les populations souffrent régulièrement le martyre pour obtenir leur ration quotidienne du précieux liquide.


Depuis le début du ramadan, une forte pénurie d’eau a secoué plusieurs quartiers de Nouakchott et notamment les quartiers pauvres de la périphérie (Toujounine, Dar Naim, Tarhil…) où le fût de 200 litres se négociait à plus de 500 ouguiyas. C’est à croire qu’on a affaire au baril d’or noir.

Pourtant, au niveau de la société nationale d’eau (SNDE), on ne cesse de clamer qu’on a pris les dispositions nécessaires pour assurer la couverture des besoins des habitants de la capitale en eau, notamment depuis l’inauguration en grande pompe le 24 novembre 2010 par le président mauritanien du projet Aftout Essahili, considéré comme solution définitive à l’approvisionnement en eau des populations de la capitale à partir du fleuve Sénégal, situé à près de 200 km au Sud.

Avec une capacité de départ de 170.000 m3/J, il devait permettre de satisfaire la demande à l’horizon 2020. Et même 2030 si l’on tient compte des capacités d’évolution à 226.000 m3/j. Ce projet titanesque a couté la bagatelle de 451 millions de dollars, et sa réalisation était censée résoudre définitivement le problème de l’eau potable. Malheureusement pour les populations de la gigantesque métropole, tel est loin d’être le cas. Et près de cinq ans après son lancement, les redoutables charretiers dominent toujours le marché de l’eau et imposent leur loi. Et en attendant que le nouveau réseau de distribution soit opérationnel, ils continuent à faire la pluie et le beau temps, au grand dam des populations abandonnées à leur triste sort. Cette situation en dit long sur le chemin qui reste encore à parcourir pour un pays dont les habitants n’ont pas encore accès, pour beaucoup d’entre eux, à l’eau potable et où les habitants de la capitale censés être des privilégiés n’acquièrent cette eau, à l’hygiène douteuse qu’à dos d’âne et à prix d’or.


Mauritanie/ Baccalauréat : 40000 candidats vont au charbon

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Crédit photo:Saharamedia

Après la tenue du concours d’entrée en première année du secondaire et celui du brevet, les épreuves du baccalauréat ont débuté lundi 15 juin sur toute l’étendue du territoire national.
En Mauritanie, le nombre de candidats inscrits au baccalauréat pour l’année scolaire 2014-2015 s’élève à 41982 avec 45% de filles à en croire les chiffres transmis à la presse par le directeur en charge des examens et des concours, M. Yadali Ould Moguett.
L’examen se déroule dans 106 centres dont 50 à l’intérieur du pays, a ajouté ce responsable du ministère de l’Education, qui s’exprimait à la veille de cet examen capital.
Il a assuré que « toutes les mesures ont été prises pour que les épreuves écrites se déroulent en même temps dans tous les centres du pays ».
C’est donc comme d’habitude des déclarations officielles empreintes de satisfaction, parfois démesurée, alors que la réalité sur le terrain est généralement beaucoup moins rose.
C’est ainsi que cette année, on a assisté à certains couacs dans l’organisation du brevet, avec dans certains centres, une pénurie de feuilles d’examens, d’épreuves et une absence des feuilles de brouillons, mêmes pour des matières telles que les mathématiques et la physique.
Autre anomalie non moins curieuse : les candidats étaient appelés à utiliser des feuilles d’examen initialement destinées au baccalauréat.
Voilà des pénuries qu’on ne pourrait pas gobé vu le budget substantiel destiné à l’organisation de cet examen.
S’agissant de l’entrée en sixième, on a été confronté aux mêmes problèmes matériels avec ce cri de détresse des correcteurs de l région du Tagant, soumis à une diète noire durant 3 jours à Tidjikja où ils ont bossé quotidiennement 10 heures d’affilés, sans manger ni boire.
S’agissant du baccalauréat, la situation n’est guère plus reluisante. Le recours massif aux contractuels, aux agents du ministère et autres chasseurs de prime de surveillance et de correction, a faussé tous les jeux, ouvrant la voix à tous les dépassements.
La situation de l’enseignement en Mauritanie demeure donc si mauvaise qu’on ne vend pas très cher la peau du système éducatif. L’anarchie règne à tous les niveaux et le laisser aller est de mise. En effet, l’école mauritanienne est confrontée depuis plusieurs années à une baisse de niveau qui a pris au fil du temps des proportions inquiétantes.
Cette situation s’explique en grande partie par le laisser-aller qui a toujours prévalu au sein du département de l’éducation Nationale qui a eu le triste privilège de voler la vedette de la mauvaise gestion et des dérapages administratifs à tous les autres secteurs.
Ainsi, avec le peu de considération donné à l’enseignant bafoué et livré à lui-même, il ne fallait pas se faire d’illusion. Et le ministère de l’Éducation, au lieu d’assumer son rôle en jouant au pompier, a, au contraire, constitué un obstacle pour le développement du système éducatif.
En effet, avec l’injustice érigée en politique le département avait fini par démolir tout espoir d’aller de l’avant. En effet, face à des promotions fantaisistes voire choquantes ayant profité à des néophytes tombés du ciel qui sont venus s’ajouter à la dynastie des démolisseurs qui continue à faire la pluie et le beau temps, beaucoup d’enseignants sérieux n’avaient plus le cœur à l’ouvrage et l’on assista à une démission collective.
Donc, que l’année 2015 soit décrétée officiellement et avec sons et trompettes, « année de l’enseignement en Mauritanie » n’a absolument rien changé à cette situation somme toute lamentable.
Bakari Guèye


Nouakchott : une insalubrité effarante

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Crédit photo:B.G

La capitale mauritanienne fait face à un sérieux problème d’assainissement et avec le manque cruel d’hygiène, il ne serait pas exagéré de dire que les ordures sont la chose la mieux partagée à Nouakchott.

En effet, depuis le départ de la société française Pizzorno qui s’occupait de l’hygiène publique, la ville a renoué avec son délabrement d’antan. Et les équipes de la Communauté urbaine de Nouakchott (CUN) déployées çà et là sont complètement submergées par les ordures. C’est ainsi par exemple que, l’axe Polyclinique/Toujounine, qui passe pour être l’axe sur lequel transite le plus gros du trafic automobile détient un autre record beaucoup moins glorieux celui-là. En effet, l’insalubrité sur cette route est effarante. Cela s’explique par la proximité de plusieurs marchés sans compter une concentration anormalement excessive des charretiers qui font de cet axe leur quartier général. C’est ainsi qu’il est le plus souvent loisible de remarquer, de part et d’autre de cet axe des tas d’immondices déversées à même le bitume par des vendeurs indisciplinés. On peut également observer des charrettes au repos avec des ânes trônant au milieu de montagnes d’immondices. Les passants sont ainsi indisposés par l’odeur pestilentielle dégagée par les amas d’ordures.
Le tableau sombre fait penser à une étable grandeur nature dans une brousse reculée du pays. Et pourtant, on est bien à l’intérieur de la ville de Nouakchott, capitale de la République islamique de Mauritanie. Et le plus grave c’est que cet axe est loin d’être une exception : le problème des ordures continue en effet à se poser un peu partout à Nouakchott où la CUN a montré ses limites.
Pourtant, les équipes de ramassage font quotidiennement leur travail mais l’absence cruelle de civisme et l’ancrage d’habitudes rétrogrades héritées de la vie bédouine font que ce travail demeure inutile. Et les mairies départementales qui auraient dû prendre les devants pour discipliner la populace et épauler les éboueurs brillent par leur absence.
Ce n’est donc pas surprenant que la situation aille de mal en pis. Les Nouakchottois devront donc attendre longtemps avant d’avoir le droit de vivre dans une ville propre où ils pourront respirer de l’air pur.
Bakari Guèye


Journée pédagogique à l’IDEN d’El Mina : une cérémonie haute en couleurs

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Photo: B.G

L’Inspection départementale de l’enseignement au niveau du département d’El Mina (Nouakchott) a organisé mercredi 27 mai, une journée pédagogique. La cérémonie haute en couleurs s’est tenue à l’école Néssiba1 en présence des autorités administratives, municipales et éducatives en plus de nombreux invités de marque.
Après le protocole d’usage (lecture de versets du Coran, hymne national…) la parole fut donnée à l’inspecteur départemental, M. Diallo Mouhamedou qui après avoir souhaité la bienvenue aux invités et autres partenaires est entré dans le vif du sujet déclarant que : « L’année scolaire qui s’achève n’a pas été de tout repos pour les acteurs du système éducatif que nous sommes. » M. Diallo a fait état d’un important déficit en enseignant constaté en début d’année (près d’une trentaine) mais a-t-il souligné, une solution a été tout de suite mise en œuvre par l’IDEN et : « Grâce à l’intervention de la tutelle, suite à la visite du ministre de l’Education à notre IDEN, et aux efforts conjugués des autorités administratives et scolaires, les déficits remarqués ont commencé à être résorbés au début du mois de décembre 2014 avant d’être complètement comblés au début du mois de janvier 2015 avec l’arrivée du nouveau DREN. »
Parlant du travail abattu par le personnel d’encadrement, M. Diallo a fait état de 753 visites de contrôle, 646 visites d’encadrement, 203 leçons modèles, 7 leçons de vie portant sur le VIH/Sida, 6 ateliers de formation, 344 inspections pédagogiques, 30 inspections administratives, 7 inspections de conseillers pédagogiques, organisation d’un tournoi scolaire regroupant 24 des 30 écoles de l’IDEN, organisation de cours de soutien dans la quasi-totalité des écoles du département.
Autres intervenants lors de cette cérémonie, d’abord le président de l’association des parents d’élèves qui a vivement félicité l’IDEN pour le travail accompli au cours de l’année écoulée. Il a par ailleurs félicité la mairie d’El Mina pour l’appui substantiel apporté à près de 70% des écoles du département.
Pour sa part, la secrétaire générale de la Moughataa d’El Mina a au nom du préfet du département félicité la famille éducative d’El Mina « pour le service fourni à la nation ».
Notons que tout au long de la cérémonie qui s’est terminée par la remise de la coupe de l’IDEN à l’école Néssiba1, les élèves organisés en troupes ont animé des sketchs ayant trait à des sujets divers allant de la nécessité de préserver les cités anciennes de Mauritanie à l’unité nationale en passant par les problèmes de la corruption et du paludisme.
La chorale ne fut pas en reste avec des chants patriotiques et éducatifs qui ont résonné tout au long de cette riche cérémonie.
Soulignons enfin que l’IDEN d’El Mina compte 30 écoles fréquentées par 11697 élèves dont 54,5% de filles.
Quant au nombre d’enseignants, il s’élève à 386 enseignants dont 261 arabisants, 120 francisants et 5 bilingues.
Bakari Guèye


La montée des extrémismes en Mauritanie

En Mauritanie, avec l’accaparement des richesses par une petite minorité, on assiste à une paupérisation accélérée de la population et à une montée en flèche des extrémismes.
En effet, depuis quelque temps, on assiste, avec la complicité de certains médias à une apologie du racisme et du tribalisme qui mettent en danger les fondements très fragiles d’un faible Etat qui a du mal à trouver ses marques.

Cette radicalisation concerne toutes les composantes de la population. C’est dans ce cadre qu’il conviendrait de placer les revendications identitaires qui jaillissent çà et là.

C’est ainsi qu’après des mouvements comme l’Initiative pour la Résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA), Touche pas à ma nationalité (TPMN) et le manifeste pour les droits des Haratines qui vient tout juste de fêter son 2e anniversaire avec une marche qui a regroupé des milliers de personnes à Nouakchott ; voici qu’un autre mouvement ou plus exactement un parti vient d’entrer dans la danse. Il s’agit du parti « Appel pour la nation » dirigé par un certain Daoud Ould Ahmed Aicha, qui compte mettre en place dans le pays un projet de société où seuls les Maures (la communauté arabo-berbère blanche) aura sa place.

Le jeune Daoud dont les idées extrémistes font froid dans le dos affirme avec ostentation que sa communauté représente plus de 90 % de la population mauritanienne et que tous les autres ne sont que des étrangers qui doivent accepter l’assimilation ou quitter le pays.
Ce sont là bien entendu des idées farfelues et dénuées de tout fondement, mais qui ont le mérite d’attirer l’attention et d’inviter les Mauritaniens à se ressaisir pour empêcher de telles idées à gagner du terrain.

Malheureusement, l’Etat qui devait se porter garant de la cohésion nationale fait la sourde oreille pour ne pas dire cautionne ces dérives. En effet lors du premier meeting organisé par ce fameux parti « Appel pour la nation », les observateurs ont noté la présence de Taleb Khyar Ould Cheikh Mamine, un éminent érudit, par ailleurs membre du Haut Conseil de la fatwa et des recours gracieux, la plus haute instance religieuse du pays.
Comment peut-on comprendre qu’un homme de cette trempe puisse se retrouver au beau milieu d’une clique qui a l’intention manifeste de semer la zizanie entre les différentes couches de la population mauritanienne ?
Bakari Guèye


LA SIMAS engagé pour une véritable réconciliation nationale en Côte d’Ivoire

LA SIMAS engagé pour une véritable réconciliation nationale en Côte d’Ivoire
Crédit:Cridem

 

La crise politique en Côte d’Ivoire, demeure une préoccupation majeure pour l’ensemble des ivoiriens y compris ceux qui vivent à l’étranger.

En Mauritanie où on trouve une forte communauté ivoirienne parfaitement bien intégré au tissu social, cette préoccupation est de mise. C’est dans ce cadre que la communauté ivoirienne vient de célébrer les 5 ans d’emprisonnement de Laurent Gbagbo.
Au cours d’une cérémonie organisée le 11 avril dans la capitale mauritanienne, les ivoiriens issus du Front Patriotique Ivoirien (FPI) et d’autres militants au sein d’organisations de la société civile se sont retrouvés pour célébrer la cinquième année d’emprisonnement de Laurent Gbagbo, actuellement détenu à La Haye, où une procédure est engagé contre lui par la CPI.
Ce fut également l’occasion pour les participants de discuter à bâtons rompus et sans réserve aucune des embuches qui freinent le processus de réconciliation nationale qui a du mal à trouver ses marques.
A ce sujet, M. Taoua Doh Marcel, président de la SIMAS (Solidarité Ivoiro-Maghrébine et Sahélienne), une organisation très active au sein de la société civile, a déclaré que : « La Côte d’Ivoire ne peut avancer que si ses enfants sont réunis. Nous sommes tous partisans de la Cote d’Ivoire, du président Gbagbo, de la légalité, de la liberté, de la justice. » « Nous sommes partisans d’une vrai Côte d’Ivoire. En tant qu’ivoiriens, nous disons que c’est aberrant de vouloir résoudre un conflit en incarcérant un compatriote. Aujourd’hui nous parlons de réconciliation mais comment cela est-il possible si nous avons nos frères, nos parents en prison ? », s’est-il interrogé. Et M. Taoua Doh Marcel d’ajouter : « C’est ce message que nous voulons lancer aujourd’hui aux autorités ivoiriennes à travers les médias. Au nom de la SIMAS, nous disons, si nous voulons avoir la réconciliation en Cote d’Ivoire, c’est dans le processus électoral. Si nous voulons une cote d’Ivoire libre, solidaire et fier, il faut libérer tous les prisonniers. Il faut laisser le jeu politique se faire. »
M. Taoua Doh a conclu son intervention en lançant cet appel aux autorités ivoiriennes : « Nous demandons au président Alassane Dramane Ouatara, que la Côte d’Ivoire d’Ivoire doit avancer. Il faut faire en sorte que chacun joue son rôle dans le processus de décrispation politique. Il faut Libérez Laurent et Simone Gbagbo, libérer tous les militants du FPI, tous les militaires détenus et puis qu’on s’asseye sur la même table appelée Cote d’Ivoire pour discuter de l’avenir de notre pays. La Cote d’Ivoire se doit d’avancer. Elle ne doit pas mourir à cause des intérêts personnels des hommes que nous sommes. Les hommes passent mais la nation ivoirienne demeure. »
A noter que, l’objectif affiché par toute la communauté ivoirienne en Mauritanie c’est, d’aboutir à une paix et un progrès économique durable en Côte d’Ivoire.

Bakari Guèye