renaudoss

Insomnie

Un zéphyr, un astre enterré, puis un silence

Le ciel est suspendu dans une fragile hésitation

A mi-chemin entre l’oubli et le rêve

 

Et la nuit s’en vient,

Me caresser la nuque

Me murmurer à l’oreille des musiques et des douceurs oubliées

Elle me montre son sein parsemé d’étoiles et de rêves

Ses océans de bonheur et de lucre

Et ce faisant, détourne mon regard et mon corps

Des bras parfumés du sommeil

Et je gis là, à mi-chemin entre rage et extase

 

Dakar, Sénégal, 17 03 2015


Du patriotisme et de son extrême importance pour l’Afrique (1)

Salutations, chers tous et chères toutes.

Alors, le patriotisme:

Patriotisme [patYijCtism] n. m. ÉTYM. 1750; de patriote: ¨ Amour de la patrie; désir, volonté de se dévouer et au besoin de se sacrifier pour la défendre, en particulier contre les attaques armées »

Le patriotisme diffère du civisme en ce qu’il concerne moins le respect du bien public et plus la défense de la patrie contre un agresseur extérieur; du nationalisme en ce qu’il ne suppose pas un culte exclusif de la nation.   (Grand Robert)

 

De ma profonde admiration du patriotisme.

J’ai une très, mais alors très profonde admiration pour le patriotisme et pour les patriotes. C’est un des sentiments « instinctifs » les plus nobles qui soit. Si un individu n’a pas été éduqué pour mépriser son peuple, ou sa terre d’accueil, et pour peu que celle-ci lui soit hospitalière et chaleureuse, il développera pour elle un sentiment d’attachement profond. Un sentiment que je n’hésite pas à qualifier de filial. C’est d’ailleurs pour ça que dans bien des pays et peuples on parle de « Terre-mère ». (Mère Russie, Mère-Afrique etc…). Le patriotisme est le socle fondamental d’une nation, surtout dans l’adversité. Il l’est tant pour sa survie que pour sa grandeur. Sans le patriotisme, ainsi qu’un certain d’autres valeurs et vertus, un peuple, une nation ou une civilisation tombent simplement en déliquescence et s’évapore bien vite. De ce point de vue, je ne peux qu’être d’accord avec le tovarichsh Vladimir Vladimirovishch Poutine :

patriotisme

Evidemment,  le patriotisme est une valeur que j’aimerais voir fleurir et s’intensifier dans le cœur des jeunes africains que nous sommes. Qu’il soit aussi ardent que la passion que nous avons pour nos copains/copines et nos Iphones.

 

patriotisme (2)

 

Des patriotes

Abra Pokou, Allafin Atiba, Chékou Hamadou de Ségou, Fidel Castro, Gbéhanzin Ayidjerè, Heinrich Himmler, Ho chi-min, Joseph Staline, Leduc Tho, Mao Zedong, Opokou Waré, Patrice Lumumba, Ramessou II, Thomas Sankara, Toussaint Louverture, Vladimir « Bonaparte » Poutine, Vladimir Lénine, Yaa Asanteva reine-mère Ashanti etc…

Une des choses que ces illustres personnages (parmi tant d’autres), réunis dans ce groupe hétéroclite, ont en commun: Ils ou elles étaient ou sont des patriotes. Bien qu’étant passés par des moyens divers, souvent militaires et violents, ils ont tous œuvré pour ce qu’ils estimaient être « le plus grand bien » de leur peuple (2). L’amour de la patrie par un citoyen est une nécessité absolue, un besoin vital, surtout pour résister contre des prédations impérialistes et belliqueuses.

C’est pourquoi l’ennemi d’un peuple ou d’une nation n’aura de cesse d’y annihiler le patriotisme, e l’extraire au forceps. De ce point de vue, une bonne frange de la nouvelle génération, la mienne, est une véritable catastrophe, une merveille de déracinement. Savamment, tranquillement, subrepticement, on nous a instillé un certain mépris de l’Afrique « sauvage, barbare et attardée » pas assez entrée dans l’histoire, selon un certain inculte (1). C’est un poison qui fait son œuvre, et qui n’est pas rien dans bien des comportements à caractère pathologiques, comme la dépigmentation. Car cela participe de la même chienlit.

patriotisme (5)

C’est regrettable mais les esprits ont été pervertis et «dévalués » par le biais de la télévision, les médias de masses, le programme scolaire aliénant et suranné. Par les mêmes canaux, on nous a transmis un certain amour, une certaine idolâtrie béate pour l’Occident. Quand on conjugue ces deux lames de fond, on obtient en fin de course un matériel humain dépossédé de son âme, frelaté et mièvre. Le matériel de résistance est diminué face aux déferlantes culturelles et militaires actuelles. Rien à voir avec les fiers guerriers Tieddo du Walo ou un grand résistant comme Samory Touré ou Gbéhanzin.

patriotisme (2)
Samory Touré – Crédit: Wikipedia

 

Patriotisme et histoire.

patriotisme (4)

Le patriotisme est inhérent à l’histoire. C’est une évidence. Le patriotisme, l’amour de son peuple et de sa patrie, c’est avant tout l’amour de ses racines. L’amour (la vénération) pour les grands ancêtres du passé, les illustres personnages qui ont fait d’illustres choses.

patriotisme (3)

Tant que nous, africains, continueront à voir notre terre à travers le prisme déformant et méprisant qu’est le système actuel, nous serons toujours, même malgré nous, complexés face aux autres. Une large majorité d’entre nous poussés à baisser le regard devant l’héritage d’autrui, à nous mépriser nous-mêmes ainsi que notre nation. Et comment diable verser sang, sueur et larmes pour défendre un pays qu’intimement on méprise ?(3) C’est ça la quadrature du cercle.

Voilà comment on gagne une guerre sans se fatiguer : en conquérant et en détournant les esprits.

La renaissance d’un vrai sentiment de patriotisme dans toutes les nations d’Afrique passe immanquablement par la valorisation et le dépoussiérage de notre longue, grande et glorieuse histoire. Elle va du grand Narmer Menès à patrice Lumumba, en passant par Soundjata Keita et Abra Pokou.

 

Patriotisme et Panafricanisme.

A l’heure des grands ensembles, des grands défis et des grands dangers, je rêve un patriotisme nouveau. Un patriotisme qui saura aller au-delà des limites aléatoires et fantaisistes définies par nos frontières respectives. Un patriotisme qui saura faire fi des chauvinismes de pacotille et se tourner vers la seule grande nation qui compte vraiment : l’Afrique. Le seul patriotisme qui compte, celui de Sankara, de Lumumba, de Boganda, (du grand) Marcus Garvey, de Kwame Nkrumah, de Nyéréré, de Mugabe, de Kadhafi : Le patriotisme panafricain.

Marcus Garvey 1924-08-05
Le grand Marcus Moshiah Garvey, Père du panafricanisme – Crédit: Wikipedia
J’arrête donc cette première partie sur ces deux citations :

« Alors parla le brave Horatius, le capitaine de la porte : “Tôt ou tard la mort arrive à tout homme sur la terre, et comment mourir mieux qu’en affrontant un danger terrible pour les cendres de ses pères et l’autel de ses dieux ? “ »

« Salut à toi, pays de nos aïeux […] que viennent les tyrans ton cœur soupire vers la liberté, vainquons ou mourrons, mais dans la dignité […] » Extrait de l’hymne national togolais, premier couplet.

 

Bien à vous

A.R.D-A.

 

(1): Pour autant que je sache, non seulement ce fameux discours de ce fameux président était non seulement particulièrement insultant mais surtout d’une rare st***dité.

(2): ce « plus grand bien » est évidemment discutable pour certains. Mais bon, que voulez vous? Il parrait que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » et que « la fin justifie les moyens »

(3): Je rends d’ailleurs hommage au valeureux soldats du Cameroun.


08 Mars. Deux trois choses à vous dire, mesdames

Salutations, chères toutes et chers tous.

Alors, ce fameux 08 Mars, journée de la femme. D’abord, bonne célébration à toutes et à toutes : mères, aïeules, sœurs etc… Ceci étant précisé, il y a deux trois choses dont j’aimerais qu’on discute (ou se dispute, c’est selon) sur cette journée et sur le « féminisme » dans sa globalité. Comme plusieurs camarades, je m’en vais montrer quelques réticences et quelques bémols par rapport à cette journée (qui n’est pas une fête, on est d’accord)

Je viens du continent des grandes reines-mères Une chose aussi à préciser, je suis particulièrement agacé par ces dames, qui sont surement très gentilles et croient en ce qu’elles disent, qui viennent me donner des leçons de morale à moi, un africain, à plus forte raison un jeune Guin du golfe de guinée. Sous prétexte que je les martyriserais et les maintiendrait sous mon joug. Sérieusement, en Afrique, nous sommes le peuple des reines et des grandes dames, des reines et des héroines. Parlons de la vénérable et héroïque reine mère Ashanti Yaa ASANTEVA, de Kimpa vita, de  la reine Njinga, de la reine Tiyi, d’Hatchepsout, des candaces Amanisachétè et d’Amaniréna, des Minon du Danxomé. Alors arrêtez de venir m’em****der avec vos récriminations.  Nos soeurs devraient en prendre de la graine, s’inspirer de ces illustres personnges et pas Simone de Beauvoir.

La YAA Asantewa, légendaire femme au fusil Crédit: www.black-feelings.com
YAA Asantewa, légendaire femme-au-fusil, reine mère du royaume Ashanti
Crédit: www.black-feelings.com
Crédit: www.vuvamu.com
Crédit: www.vuvamu.com

Certes, il y a encore des injustices, mais pas que. Sur le plan de l’histoire longue, nous sommes certainement le peuple qui a eu le plus d’égards et de considérations pour les femmes. Je le dis haut et fort, et que cela soit su.

Hatchepsout, femme Pharaon - Crédit: antikforever.com
Hatchepsout, femme Pharaon
– Crédit: antikforever.com
Dahomey amazon2
Les Axosi ou Minon (Amazones) du Danxomé – Wikipedia

Dans ma culture, ce sont les femmes qui font le commerce. Ce sont elles qui détiennent littéralement le pouvoir économique. Et je ne parle pas seulement du petit négoce, mais des grandes femmes d’affaire qui font du commerce international. Vous avez déjà entendu parler des Nana Benz non ? Alors il faudrait arrêter d’abuser. Parlons des femmes, oui parlons-en. Mais parlons de toutes les femmes. Et toutes les femmes, ça veut aussi dire ces très grandes dames citées plus haut. D’ailleurs, dans les associations, on donne presque automatiquement le pose de trésorière aux femmes. On y verra un sexisme ambigu, mais ce n’est pas rien, la trésorerie! J’ai bien plus de respect pour ce « féminisme » quand il s’affirme fermement, mais sans chichi et sans fard, sans hésiter à prendre ce qui lui revient de droit, plutôt que celui qui se complait dans une espèce de pleurnicherie culpabilisante sur fond de conflit eudipien non réglé.

Pour la femme ou contre « l’homme » ?

J’admets parfaitement qu’en l’état actuel des choses il y a de profondes injustices sur le plan économico-social et culturel. Mais je suis assez excédé et agacé par toutes ces femmes qui  dévient lentement de leur ligne directrice, et passent de la promotion de la femme à la lutte « contre » l’homme. Même si les deux peuvent être contingents dans une certaine mesure, il ne faudrait pas confondre les choses. Non mais, comment ça lutter contre le mâle, ou carrément le « mal » dans l’esprit de certaines. Sérieusement, vous connaissez une seule espèce du monde vivant où les deux genres se font la guerre? Non, personne ne connait une telle espèce…tout bonnement parce qu’elle s’est probablement éteinte quelques années après son apparition. Nous sommes appelés à être complémentaires, à œuvrer ensemble, main dans la main, côte à côte, pour bâtir un demain plus radieux. Pas à nous tirer dans les pattes. D’autant que dans un conflit frontal et direct, les femmes seront immanquablement perdantes et on fera un grand bond en arrière. C’est tragique. D’ailleurs, bien souvent les hommes sont plus féministes que beaucoup de femmes. Il y  a de plus en plus d’offres d’emploi où on précise clairement « candidatures féminines encouragées ». Dans le domaine tertiaire, un employeur (citadin  et moderne) sera bien plus tenté d’offrir le boulot à une femme qu’à un homme, juste parce que « parité genre » et consort. On peut bien évidemment aborder la question du harcèlement sexuel, mais ce pas le sujet ici .  Dans les milieux urbains, on donne carrément l’égalité, il n’y a qu’à saisir au vol. Et quand ça coince, souvenez vous que les choses changent à leur rythme, personne ne pourra jamais dansé avant la musique sans danser faux.

Promotion de la femme, Bêtises et amgiguité

Cela tient en peu de mots:

Un homme une femme sont complémentaires et égaux en termes de droits. Mais une femme ça ne sera jamais un homme et un homme ça ne sera jamais une femme. Une femme moyenne ne peut pas fournir la même qualité d’effort qu’un homme pour des tâches physiques sur la longue durée…et un homme ça ne peut pas créer la vie, sinon par procuration.

 

Promotion de la femme et régression sociale

Dans cette affaire, on fait souvent comme si la femme était une espèce sui generis qui était tombée du ciel depuis les années quarante. Comme si elle n’était pas là depuis le début, quand tout ce bordel de société se formait.

Une bonne frange du « féminisme » est très douteuse et fumeuse, notamment sur le plan de l’économico-social et de la lutte des classes. Les femmes « bourgeoises » rêvent de travailler « comme les hommes », avec des boulots intéressants, alors que pour la femme du prolétariat et du sous-prolétariat, le travail n’est pas un luxe, c’est une corvée, une nécessité de survie. Je préconise de ne pas passer le temps à se m***urber l’esprit sur des abstractions comme « l’égalité » ou « la liberté » et mon c*l sur la commode. Observons plutôt les effets pratiques des phénomènes, notamment là où leur action est la plus avancée, comme en Europe : Partout où le combat de la femme progresse, sa condition économico-sociale régresse. Car le droit au travail devient très vite une obligation au travail. C’est le grand patronat et la banque sui se frotte les mains. Il faudra sérieusement et humblement réfléchir à la question. Se centrer sur le sérieux, c’est-à-dire : l’économico-social, l’économico-social, l’économico-social.

Promotion de la femme – Vernis et grattage dans le sens du poil

Le véritable « féminisme » semble avoir été biaisé et détourné de son but à coup de glissements sémantiques successifs. Il est devenu un vernis qui cache de sévères et implacables inégalités, structurelles celles-là, et qui ne sont pas prêtes de changer (car ceux qui les portent ne sont pas prêts à les abolir).  Ce serait bien de considérer aussi la partie immergée de l’Iceberg et de prendre le taureau par les cornes.

Féminisme et amnésie

Il y a surtout une amnésie ou une certaine mauvaise foi qui touche la promotion de la femme dans son ensemble, notamment en Afrique. Alloooo mesdames, nous sommes sur le continent où une femme peut se faire répudier à demi parce qu’elle ne donne que des filles (ou à tout le moins se faire mépriser et chahuter par sa belle-famille… et par les TANTES et BELLES SOEURS surtout! Oui.) Il y a un immense terreau culturel, historique et épistémologique sur lequel reposent toutes les inégalités en place aujourd’hui. Ces inégalités existent, il n’est pas question de les nier.

Féminisme de papa ?

Il est assez ironique que, bien souvent, les femmes semblent ne pas pouvoir sortir de l’orbite des hommes. « Il faut leur montrer », « il faut leur démontrer », « il faut leur prouver ». Non mais, faites votre truc tranquille, sans stress et sans rush. Certaines femmes patrons ou grands-patrons se sentent obligées d’en faire trop, de sur-jouer, et de surcompenser. Il n’en est rien, il ne devrait y avoir de complexe. Surtout en Afrique, terre des grandes reines et de battantes, je le précise.

Le 08 Mars seulement…quel manque d’ambition !

Crédit: forum.femmeactuelle.fr
Crédit: forum.femmeactuelle.fr

Toutes Les femmes devraient être à la journée de la femme tous les jours et s’impliquer plus. Je parle bien évidemment de celles qui peuvent se le permettre, pas celle qui sont occupées à trimer pour survivre, littéralement. Je vous assure, dans le contexte urbain « moderne et branché », il y a énormément de place pour vous. On vous veut, on vous cherche, on vous recherche…mais vous n’êtes pas là. Trop occupée à faire sécher le vernis de vos ongles ou à  vous plaindre de votre ex. Récemment j’étais à un café poétique organisé dans le cadre du festival FILBLEU à Lomé. Dans l’assistance, j’ai été attristé de constater qu’il n’y avait que deux femmes pour à peu près une trentaine de personnes. Bon, on me dira que c’est la poésie, la littérature, et que ça n’a guère d’intérêt. Mais même pour des choses plus « dures » et « sérieuses », les femmes sont souvent aux abonnées absentes. Il y a même des assemblées générales de club de promotion de la femme où les hommes sont plus nombreux que les femmes. Non mais, on va où là? Elles sont où, ces superwomen qui nous ont élevé? Car il y en a ! Parfois je me demande si certaines  femmes ont les mêmes renseignements que nous par rapport à ce sujet ? Quel est leur projet exact pour mieux s’affirmer, avoir la dernière robe à la mode?

08 mars (12)

De la journée du 08 mars en elle-même, et de ce qu’elle sous-tend.

Pour finir, prenons les choses d’un point du vue philosophique (je sais, je suis incorrigible, mais ça sera très bref): Il y a ce qu’on appelle l’altérité, c’est à dire le fait d’être « autre », ou le rapport à l’autre. La journée de la femme ne semble donc se définir et prendre de sens que par rapport à l’homme. Tout comme la gauche se définit par rapport à la droite, le haut par rapport au bas etc… Puisqu’il n’y a pas de journée de l’homme, cette journée semble être un aveu: Celui que nous vivons dans un monde (encore et toujours) centré sur l’homme, sur le mâle. Régi, dominé et organisé par ce dernier. Et c’est vrai, je ne sais pas si ça ne changera jamais, mais pour l’heure c’est ce qui est. La question c’est, est ce que nos mère, nos sœurs valident pleinement cet état de chose ou pas ? Car on aura beau vous donner l’égalité abstraite, si vous ressentez le besoin de célébrer une journée pour vous, c’est que vous n’êtes pas encore sortie de l’auberge. Car, comme répondait Soyinka à Césaire:

« Le tigre ne crie pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore ». W.S.

Tout ceci étant dit, nous sommes de tout coeur avec vous, pour le meilleur et le meilleur. Pour paraphraser Charles Baudelaire, je dirais que vous êtes « notre tout et notre moitié ».

Bien à vous.

A.R.D-A.


Pleine lune

Pleine lune Un sourire au féminin, suspendu au plafond de ma pensée Me couve, m’entoure de son or Et me saupoudre de sa douce lumière Contempler la magnificence dorée De la lune tisseuse de rêves Et de passions couleur de miel… …et un bonheur s’en vient caresser mon âme. A.R.D-A., Lomé, Tokoin-Hôpital, 04 03 2015 (La lune est fort belle ce soir!)


Lomé, un tueur d’enfant brulé vif

Salutations, chères toutes et chers tous.

Un terrible fait divers à Lomé: une scène assez tragique a émaillé les conversations ces derniers jours.

Étant donné que c’est plus ou moins de l’ouï-dire et du bouche-à-oreille (même si c’est passé à la radio) pardonnez le peu de détails et le caractère approximatif de ce récit :

Quartier Dékon, une dame était en train de vendre de l’essence « frelatée » communément appelée « Boudè » au bord de la route. Un « client » arrive et attend de se faire servir. La dame est très vite alertée par le comportement suspect et les gesticulations du monsieur, comme s’il cherchait quelque chose. Elle demande alors ce qui lui prend, à ce client-là. Très vite la situation escalade sans qu’on sache trop pourquoi et les choses dégénèrent (c’est le cas de le dire). Pour on ne sait quelle raison, l’homme tente de s’emparer de l’enfant qu’elle a avait au dos. Après une brève altercation, de dépit, le monsieur se saisit du petit qui avait à peine un an, le soulève bien haut et le projette violemment contre le sol. L’homme est très rapidement neutralisé et immobilisé par le voisinage, mais le mal est déjà fait.

Une fois passé à la question de la manière qu’on imagine, il avouait avoir été envoyé par un monsieur X pour lui procurer un enfant et pas dans le sens de « adopter », vous l’aurez compris. Voyant que la mission échouait, il avait alors décidé d’en finir avec le gosse pour ne pas être le seul perdant. Dans le même temps, l’enfant avait été envoyé en catastrophe à l’hôpital, mais il succomba très vite des ses très sévères blessures.

Une fois que la foule apprenait la mort de l’enfant, ni une ni deux, le voleur d’enfant à présent promu tueur d’enfant était brulé vif. Sans autre forme de procès. La présence des forces de l’ordre ne changea rien à son sort funeste.

Homme brulé vif - Crédit: abidjantv.net
Homme à bruler vif – Crédit: abidjantv.net

 

Ce fait tragique est dans le sillage des rapts d’enfants tant et tant décriés sur la toile et sur les média divers. Le phénomène a court à Lomé aussi. Et encore, ces derniers temps ça s’est un petit peu « calmé ». Il fut un temps, il y a quelques années, où nous étions aussi dans cette psychose des vols d’enfants. Ceci étant, de temps à autres des faits tragiques comme celui relaté plus haut viennent jeter de brulantes braises sur notre tranquillité. Récemment, il y avait d’ailleurs eu cette jeune femme tuée par un Ibo. On est bien loin du temps de « Lomé la belle ».

 

Crimes et Justices populaires

C’est une ambiance qui me rappelle quelque peu la fameuse folie des malgaches que décrivait Andriamialy. Toutes proportions gardées, naturellement.

Je mets un accent tout particulier sur la lente résurgence des revanches populaires ces dernières années. Car oui, il fut un temps où les voleurs étaient brulés vifs, un temps où c’était la norme pour eux, à plus forte raison les voleurs tueurs d’enfants. Même si ce temps est loin, car on avait éclairé notre visage (2) entre temps, la chose revient peu à peu, goute à goute.

 

Du manque de confiance en la Justice.

Outre le caractère exceptionnel de ce crime, je crois qu’il y a autre chose (Tenter d’enlever puis tuer un enfant justifie selon moi bien plus qu’une mort douloureuse…mais bon, d’un autre côté Jésus-Christ a dit qu’il faut pardonner alors…) : Les gens font très peu confiance à la justice et aux autorités dites « compétentes ». La justice, en tant que monstre d’administration, de paperasserie et de corruption (surtout !) ne dit pas grand-chose à pas grand monde. Elle est vue comme une justice des forts et des riches. Où les victimes qui portent plaintes restent les victimes jusqu’au bout  de la chaine. Car parfois des malfrats recouvrent la liberté quelques semaines voire quelques jours après leur arrestation; certains se payant même le luxe de narguer et/ou menacer leur victime une fois dehors. C’est ça, la « terre de nos aïeux ».

Crédit:lepost.huffingtonpost.fr
Crédit: lepost.huffingtonpost.fr

Le système semble avoir été infiltré par les commanditaires, les « parrains ». Du moins c’est le sentiment, probablement justifié en partie, qui domine. C’est comme si des loups dirigeaient la bergerie et qu’en plus on leur confiait le maintien de l’ordre. Pour exemple, une des versions qui est très vite sortie est que le monsieur était « un déséquilibré mental » (Alors qu’il avouait plus tôt avoir été mandé par un X de le procurer en chair fraiche).

On aura beau trouver les lynchages barbares et rétrogrades, tant que le système n’assura pas la justice et l’équité, ce genre de choses va se multiplier encore et encore. Surtout si la misère et les conditions de vie s’aggravent graduellement.

Si ventre affamé n’a point d’oreille, il n’a point de morale et de patience non plus. A.R.D-A.

 

De l’universalité de la violence

Et détrompez-vous, vous qui hochez la tête d’un air condescendant, ce n’est pas exclusif à l’Afrique ou au Togo. Partout où la justice et l’équité ne sont plus garantis par qui de droit, le peuple fera le boulot lui-même, aussi violent et sanglant que cela puisse être Exemple des Jacqueries en Europe médiévale. Ce sont des principes immanents et intemporels. Enfermez des gens qui se disent civilisés pendant plusieurs jours sans eau ni nourriture, ou mettez un couteau sous la gorge de leur enfant, et vous verrez ce que c’est que la barbarie et l’atavisme.

 

Justice ou injustice dans le sang

Le drame, c’est que si la vindicte populaire est expéditive et radicale, elle est tout aussi aveugle que Dame Justice. En effet, il arrive aussi que des innocents soient pris dans l’engrenage. Je me rappelle ce cas d’un Zémidjan(1) remorquant un client et qui se mit tout d’un coup à crier au voleur. Son client aurait pu se faire lyncher si la foule n’avait pas exigé de plus amples explications. Après approfondissements, on réalisa que le Zémidjan avait une araignée au plafond et un paranoïaque (pour le coup, c’était un vrai déséquilibré mental, lui!)
De l’anarchie et du chaos

Quand ceux qui sont censés faire appliquer la loi ne la respectent pas eux-mêmes, et quand une population ne fait pas confiance au système qui est censé le protéger et garantir la justice, c’est la porte ouverte à l’anarchie, un peu comme ce que Hegel appelait « la bête sauvage »… Bien sûr, on n’en est encore très loin, mais c’est intéressant de le souligner.

Bref, c’était un tragique fait divers à Lomé. Une infortune comme une autre, quelque part sur la planète Terre.

Bien à vous, A.R.D-A.

 

(1) Terme en Lomégbé désignant un taxi-moto

(2): transcription littérature d’une expression en Ewe qui signifie à peu près « être civilisé », au sens eurocentrique et citadin tu terme.


Haïti (Ayiti) est notre sœur, la première nation africaine du monde

Salutations, chers toutes et chers tous.

 

Haïti, Haïti, Terre bienaimée.

Aujourd’hui quand on entend parler d’Haïti, et ce même en Afrique, c’est uniquement sur des sujets de séisme, famine, épidémie, Papa doc, etc. Le peuple haïtien est régulièrement voué à l’opprobre et à la pitié des autres, même des africains, c’est dire ! J’ai été tout particulièrement interpellé par les violents actes racistes anti-haïtiens de la république dominicaine ainsi que les réactions nombreuses qu’elle a suscité. Notamment celle de l’ainé valerymoise camarade: le défi d’être Haïtien. Moi je parlerai du défi d’être Africain (au sens large du terme, sans verser dans de l’essentialisme).

Depuis longtemps, Haïti est traînée dans la boue, au point que peu d’entre nous ici sont au courant de ce que cette île représente pour l’Afrique et les nations « noires » du monde. Je m’en vais le rappeler.

Nous africains, dans notre large majorité, n’avons aucune notion de notre histoire longue. C’est ce qui nous rends bêtes, suffisants et naïfs sur bien des sujets. Fragiles et dangereux pour nous-mêmes quant à l’avenir, inaptes à reconnaitre le danger et les méthodes de l’ennemi. Très peu, très peu de mes frères et sœurs savent le rôle crucial qu’a joué Haïti dans leur histoire, dans leur lutte (dans notre histoire, dans notre lutte). Haïti est l’un des plus beaux joyaux de résistance et de grandeur que le peuple noir a su enfanter, dans la douleur, la souffrance et le sang. Son délabrement actuel, à l’image de mère-Afrique toute entière, est le fruit d’une mécanique brutale, insidieuse, savante, complexe et mortelle. Un piège sans fin, comme dirait l’autre.

 

Ayiti, première nation africaine et paroxysme de la résistance du « Noir » contre le système esclavagiste.

Ayiti est la première nation africaine moderne ! Moderne au sens historique du terme. Si l’Éthiopie a résisté à la colonisation militaire (mais pas à la colonisation financière), Haïti avait acquis son indépendance et sa libération des années auparavant. C’est la plus célèbre libération d’esclaves par les esclaves eux-mêmes ! Cela en fait légitimement la première nation africaine du monde (Car les esclaves ne sont pas vietnamiens, j’ose le rappeler), donc notre sœur…et d’une certaine façon notre mère. Comme dirait ce cher Eliphen Jean : « Ayiti est africaine ».

 

La révolution haïtienne, la seule vraie révolution.

Il y a eu trois grandes révolutions : La révolution française, la révolution américaine et la révolution haïtienne (je ne fais pas grand cas de la révolution bolchévique). De mon point de vue, c’est la troisième qui est la plus complète. Car même si la révolution française a accouché des « droits de l’homme », il est impérieux de préciser que ces droits ne concernaient ni le nègre ni la femme. Voilà.

Haitian Revolution
Révolution Ayitienne – Crédit: Wikipedia
Seule la révolution haïtienne a clairement affirmé les « droits de l’Homme » au sens et le plus exhaustif du terme. Il convient de le rappeler. Voilà.

Précisons aussi que les mouvements indépendantistes d’Amérique latine sont liés à la révolution haïtienne.  Ils ont été permis et stimulé par Haïti. D’ailleurs le très grand Bolivar avait un certain nombre de généraux haïtiens dans son armée. N’eurent été les manigances des Puissances, Bolivar aurait formé une grande nation Latine, mais les américains ne voulaient surtout pas d’un puissant et grand état « libre » au Sud de leurs frontières. Ils ont donc fait le nécessaire pour faire capoter les projets d’unification. Ce sont les caprices de l’histoire.

Voyez-vous, c’est ça Haïti !

 

Haïti, la liberté au prix fort

Je suis de ceux qui pensent que cette nation paie encore jusqu’aujourd’hui au prix fort l’audace et l’efficacité avec laquelle elle a arraché sa liberté de la gueule des rapaces esclavagistes.

Jean-Jacques-Dessalines
Jean-Jacques Dessalines – Crédit:Wikipedia
Toussaint Louverture par Pierre-Charles Baquoy
Toussaint Louverture – Crédit: Wikipedia
 

Menés par Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines, les « noirs » de Saint-Domingue (Ayiti) ont vaillamment tenu tête aux armées de toutes les puissances esclavagistes de l’époque (Français, Anglais, espagnols, américains). La France, notamment, a été tenue en échec à la légendaire bataille de Vertières (Je rappelle que Napoléon avait rétabli l’esclavage. Il avait rétabli l’esclavage !).

Haïti a souffert, mais pas pour Haïti seule, elle a souffert pour et au nom de toute l’Afrique. Comme dirait J.H. Clark, ce serait bien qu’on se rappelle non pas seulement là où le bateau nous a déposé mais aussi là d’où il nous a emporté.

Crédit:archives.monumerique.bordeaux.fr
Crédit:archives.monumerique.bordeaux.fr

Des réparations oui, mais pour les négriers 

Le plus immoral dans cette histoire, c’est que les haïtiens dû payer les négriers. Oui, les propriétaires d’esclaves ont estimé que la libération des esclaves était une perte pour eux et qu’ils devaient être « dédommagés ». Le remboursement de cette dette colossale est le début du cercle vicieux qui a plongé Haïti, de proche en proche, dans l’abime qu’on connait. Même si on admet l’existence des traitres, les pressions extérieure ont été très déterminantes, comme toujours. N’oublions pas que les puissances ont tout fait pour châtier sévèrement Haïti et en faire un exemple. Ça a très bien marché, c’est le cas de le dire.

C’est ce cher Napoléon qui a donné le « la » d’ailleurs :

 » Ma décision de détruire l’autorité noire à Saint-Domingue n’est pas tant pour des considérations de commerce et d’argent, mais plutôt à cause de la nécessité de bloquer à jamais la marche des noirs dans le monde » (Napoléon Bonaparte)

Jacques-Louis David - The Emperor Napoleon in His Study at the Tuileries - Google Art Project 2
Napoléon Bonaparte
Si ça ce n’est pas mignon !

En étant suffisamment cynique et stratège, on peut comprendre ce choix : car il ne fallait surtout pas laisser une nation « nègres » prospérer. Cela aurait fait tache, dans le cadre d’une domination blanche du monde.

 

Pour finir…la question du vaudou et de la « malédiction » d’Haïti.

La christianisation et l’islamisation de l’Afrique a poussé nombre d’Africains dans un intéressant état de schizophrénie par rapport à certains sujets. Quand j’étais encore « dans la matrice », j’ai entendu et parfois validé passivement bien des inepties sur Haïti. Suite au séisme d’il y a quelques années, je me rappelle un imbécile bigot inculte et aliéné de pasteur qui déclarait sur les ondes que si Haïti subissait tour à tour famines, épidémies, tremblement de terre etc. c’était parce que ce pays était adepte du vaudou. Qu’il s’était détourné de Dieu, c’est une idée assez largement partagée… Quand j’y repense aujourd’hui, ça me donne une profonde envie de vomir. Comment avons-nous peu tomber aussi bas ?

Loin de considérer ce culte ancestral comme une malédiction, je dirais même que la formidable sauvegarde du vaudou rend Haïti d’autant plus précieuse. Parce que si les chrétiens ont le droit de croire qu’un fils de charpentier à Nazareth est né d’une vierge, a marché sur l’eau et est blond comme un norvégien…je crois que tout le monde a le droit de croire en ce qu’il veut!.

A certains égards, les haïtiens sont restés beaucoup plus authentiquement « africains » que nous (au sens qu’ils ont profondément conservé des traditions africaines d’il y a trois voire quatre siècles. Ils les ont préservées précieusement, car on est beaucoup plus enclin à sauvegarder ses souvenirs quand on est « loin de sa maison ». Alors que nous, n’ayant pas été « dépaysés », nous avons été quelque peu plus perméables aux apports exogènes. Tout ceci reste discutable, mais dans la globalité, c’est opérant)

Créoles

Le vaudou est une formidable ressource spirituelle et idéologique, c’est lui, en partie, qui a permis aux esclaves de se libérer par eux-mêmes ! Et de ne pas attendre un certain Victor Schœlcher qui arrivera en retard avec son fameux décret. Pour cela je ne peux que rendre hommages aux trons, ou au loas, comme on dit là-bas.

Pour ceux qui joueraient les puristes chrétiens ou musulmans je rappelle que le christianisme a été imposé de force, dans le sang, aux esclaves dans le but de les rendre plus dociles et soumis aux maitres « blancs ». Et que la traite négrière transsaharienne qui a duré treize siècles a été à l’instigation et au profit des arabes et musulmans (Attention ! Je ne crache pas sur ces religions, ce serait trop simpliste et risible ; je dis juste à tous ceux qui pensent que Dieu ne parle qu’à eux seuls d’en rabattre un peu et de laisser le vaudou tranquille ou d’aller se faire voir ailleurs si ça leur chante !).

Ce n’est pas le vaudou qui a condamné Haïti, non. Il y a bien quelque chose qui a juré la perdition de cette nation, mais ce n’est pas le vaudou.

 

Nous avons un destin commun

Je rêve d’une grande fédération. Une unité panafricaine transcontinentale qui regrouperait les nations et peuples africains et afro-descendants aux quatre coins du monde. Par la force des ancêtres, un tel rêve verra le jour. Dans un tel bloc, Haïti aurait incontestablement une place de choix (je ne cesse de le dire: le première nation africaine). J’ose le dire très solennellement enfin, toutes proportions gardées nous avons un destin commun.

J’aime à penser que nous y réfléchirons à deux fois avant de hocher piteusement la tête la prochaine fois que nous entendrons le nom « Haïti ». Elle est notre sœur, notre mère, notre camarade de route. Car c’est bien un commun destin qui nous lie, pour le meilleur et pour le pire, à plus d’un titre.

 

Bien à vous

A.R.D-A.


Ils transforment leurs cahiers en ballon de foot

Salutations, chers toutes et chers tous!

Une scène étrange et troublante par une journée inondée de soleil

A cause de la grève qui secoue tout le secteur public togolais, le saint gouvernement a décrété la suspension des cours dans toutes les écoles sur toute l’étendue du territoire, jusqu’à nouvel ordre.  Ceci pour éviter les débordements multiples subséquents aux grèves… Car, bien souvent, les élèves s’en mêlent, réclamant que le gouvernement donne satisfaction aux requêtes on ne peut plus légitimes de leurs enseignants. Et que ceux-ci arrêtent leur grève et continuent à dispenser leur savoir. Fermer les écoles quand les travailleurs (enseignants, médecins, fonctionnaires, tout le monde) grondent, c’est devenu une habitude pour le gouvernement depuis quelques années.

Résultat des courses, les gosses sont à la maison… et moi aussi.  Sortant de mon alcôve pour prendre l’air, je découvre sur la terrasse un bambin consciencieusement baissé sur un cahier usager avec un ruban d’adhésif. Intrigué, je m’approche : le garçon déchirait méthodiquement les pages de ce vieux cahier, les compactait avec d’autres et les roulait en boule. Il achevait le travail avec son ruban adhésif. Je lui demande ce qu’il fabrique (il va sans dire qu’il me répond en français ce gosse !)

Moi : Mais qu’est-ce que tu fais ? (En Ewe : Hé, noukè ö lé wo’ ?)

Lui : (relevant à peine la tête de son ouvrage) : rien (en français)

Moi : Comment ça, rien ? Et ça c’est quoi ? (En français. Comme le reste)

Lui : euuuuh… je fais un ballon de foot.

Moi : Comment ça un ballon ?

Lui : Un ballon pour jouer, on va jouer à l’heure.

Moi : Quoi, avec des feuilles de cahier, ce n’est pas un cahier à toi ?

Lui : C’est un vieux cahier !

Moi : Toi tu es à peine en classe de cinquième et tu parles de vieux cahier ?

Lui : C’est un cahier de l’année dernière ! rétorque-t-il, comme si c’était un argument massue.

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Le résultat de ses manipulations – Crédit: renaudossavi.mondoblog.org

Je n’en revenais pas. Je tombais littéralement des nues à vrai dire. La meilleure idée qu’il avait eue pour passer le temps c’était de jouer au foot, ce que je conçois aisément. A part la télé et le cyber, il y a le foot. Mais de se servir d’un cahier d’à peine un an?

Je crois qu’un certain Voltaire a dit:

Voltaire travail citation

Ben, s’il avait vécu assez longtemps, il aurait ajouté « les pages déchirées des vieux cahiers». S’ils avaient été à l’école au lieu de flemmarder à la maison, je n’aurais pas eu à assister à ça. C’est quand même plutôt inventif de leur part, mais là n’est pas l’objet de ce billet.

Pour ce qui est de préserver ses cahiers et ses documents, je ne prétends pas mériter le Nobel, loin de là. Mais pour moi c’était délirant de voir le traitement que ce gosse faisait à un cahier qui datait d’à peine un an. Déjà il était méconnaissable, le cahier, touffu, en bosse. Il ressemblait plus à un vieux chiffon de vingt-cinq ans qu’à autre chose.

ballon de foot (4)
Crédit: renaudossavi.mondoblog.org

J’admets que la qualité des cahiers a bien baissé depuis le temps. Les nôtres étaient de loin plus résistants et mieux ouvragés que ceux de nos petits frères. Et ceux de nos parents wow, ces cahiers étaient en carton « armé » certainement. Des pages d’une solidité extraordinaire.

Mais ce n’est pas une raison, gamin !

Mais je me rappelle encore les remontrances acerbes de ma mère quand je rentrais de l’école avec mes cahiers aux bouts cornés ou avec des ratures par-ci par-là (il faut dire que je donnais beaucoup le bâton pour faire battre, vu que j’avais une écriture prévue pour écrire le  chinois ou l’arabe au départ).

De mon temps voilà que cet enfant me fait parler comme un vieux 🙁  il ne nous serait jamais, mais alors au grand jamais, venu à l’idée de transformer un cahier en ballon de foot. Bon, j’avoue, un très vieux, très très vieux trouvé dans les entrailles obscures et oubliées de l’école, peut-être. Mais un de nos cahiers ? Non. Tout au plus, à la fin des compositions, on s’amusait à faire des avions de papier et autres origamis avec les pages inutilisées de nos cahiers de brouillon, ou quelques jeux du genre « tic-tac-toé ». Mais on se faisait un point d’honneur à conserver un tant soit peu les cahiers, rien que pour les jeter au fond d’un grand sac à la fin de l’année. On ne les conservait pas aussi bien que ceux de la génération passée, mais mieux que les gosses d’aujourd’hui.

A l’époque, nos parents nous faisaient religieusement la morale à ce sujet : « Moi je pourrais encore te montrer mes cahiers de CM1 et CM2, et ils seraient encore mieux que les tiens ! » (Il va sans dire qu’il n’avait que des 10 sur 10 en son temps, évidemment). Un jour, à ma grande surprise, je suis tombé sur un des vieux cahiers de primaire de mon oncle. Effectivement, il était nickel même vingt ans après ses classes. Il avait par ailleurs une bien meilleure écriture que la mienne.  Pour ma part, j’ai encore une énorme cantine avec mes vieux cahiers, enfin, une bonne partie (j’en ai perdu beaucoup après une inondation il y a quelques années).

Times change

Le plus mortifiant, c’est qu’entre moi et ce gamin il y avait à peine dix ans d’écart. Les choses ont dramatiquement changé… en dix ans.

Ce pays où tout va à vau-l’eau

L’école elle-même est une véritable catastrophe :  autorités aux abonnés absents, programme datant de l’indépendance, élèves passionnément défaitistes, obstinément jemenfoutistes, élèves et profs avec les yeux rivés sur leurs IPhone en train de tchater sur Whatsapp et de massacrer la langue française. (Voilà encore un truc qui a changé, on n’avait pas d’IPhone, nous. Même pour le vieux Nokia 3310, il fallait repasser)

Non mais, elle va où comme ça, cette pré-jeunesse ? Déjà qu’on se plaint que nous « jeunes », nous sommes de la « m***de » par rapport à nos aïeuls et à leur courage…  Plus ça va et plus on se pose des questions, en même temps, ce n’est qu’un ballon me dira-t-on!

 

Bien à vous

A.R.D-A.

 


Grève au CHU Sylvanus Olympio, la détermination des grévistes, le désespoir des familles.

Salutations, chers toutes et tous

Au Togo, cela fait quelques mois qu’il y a de l’eau dans le gaz entre les forces productives du pays et le gouvernement. Etudiants, Corps médical, enseignants: des grèves régulières émaillent le cours des choses dans notre petit pays.

Les choses sont encore montées d’un cran il y a quelques semaines. Au cœur de la brouille, la récente sortie de notre illustre Premier Ministre/Ministre de la santé oui, c’est un tout en un suite à de récentes grèves. Les motif de ces grèves étaient en gros les conditions de travail et le salaire.

Je cite ici les propos recueillis par le journal Kusasa Newws sur site alome.com au CHU:

« Ahoomey-Zunu se prend pour qui pour nous menacer en ces termes ? C’est une provocation intolérable. Pourquoi s’intéresse-t-il seulement aux trucs aléatoires ? Est- ce qu’il imagine un peu les conditions dans lesquelles nous travaillons ici ? », s’indigne un agent qui remarque la présence des reporters et s’adresse désormais à eux : « Tenez monsieur le journaliste, le rythme de travail ici est infernal. Tout le matériel de travail est usé, alors que l’hôpital même n’en achète pas. Ils attendent seulement qu’on leur fasse des dons de matériels qui ont été déjà utilisés ailleurs. Des matériels qui sont hors d’usage et que les gens veulent s’en débarrasser, c’est ça qu’on nous amène ici et on organise des cérémonies de réception en grand pompe, on crie sur les toits qu’on a enrichi les hôpitaux de nouveaux matériels de travail, alors que les trucs ne sont même pas bons. Avec notre rythme de travail, au bout d’une semaine, ces appareils sont inutilisables ».

Crédit: letogolaisrevolte.blogspot.com
L’équipement Hi-Tech du CHU Crédit: letogolaisrevolte.blogspot.com

[…]  un autre de renchérir : « Regardez dans les couloirs, vous voyez toutes ces femmes enceintes à terme couchées à même le sol, par faute de bancs ? Suivez-nous au bloc et vous verrez que nous examinons aussi des femmes à même le sol. Il n’y a pas suffisamment de lits pour les mettre dessus. Et à la fin, nous avons mal aux reins, puisqu’on fait tout en position accroupie… Regardez vous-mêmes le vrai visage de l’hôpital togolais en 2015 ! Est-ce qu’on peut bien soigner les gens dans ces conditions ? Quand on leur parle, ils politisent tout. Ils ne voient même pas la souffrance du peuple ». Il poursuit: « Les Togolais meurent tous les jours. S’il faut fermer les hôpitaux pendant 24 ou 48 heures pour qu’on règle tous les problèmes, même s’il doit avoir des morts, c’est mieux que de laisser mourir les gens tous les jours et continuellement […] » « […] Si nos hôpitaux étaient bons, lui-même quand il était malade, pourquoi il ne s’est pas fait soigner au pays ? […] En responsables conscients, arrangez vos hôpitaux pour qu’on donne des soins adéquats aux patients. On peut tout traiter ici sur place s’il y a des moyens. Les gens tombent malade, ils fuient leur propre pays pour aller se faire soigner en Europe. » […]  « Son collègue lui arrache la parole : « Je vais vous faire une confidence. Quand le Premier Ministre était évacué en Europe pour suivre l’opération chirurgicale à la suite de son appendicite, le premier chirurgien qui devait l’opérer a failli aggraver son cas, voire le tuer carrément. Je suis sérieux ! Le jeune chirurgien, suivant les nouvelles techniques modernes voulait lui faire ce que nous appelons ici « petite souris ». Il a fallu la prompte réaction d’un médecin africain pour attirer son attention sur la spécificité du cas qui doit être traité comme cela se fait en Afrique. Vous voyez le risque que nos gouvernants prennent en refusant d’équiper nos hôpitaux ? ».  (Source: https://news.alome.com/h/39126.html)

Crédit:www.27avril.com
Appréciez le texture fine et rafinée des tissus Crédit:www.27avril.com

Dans une diatribe absolument mémorable, il a pour ainsi dire « remis à leur place » les médecins réclamants, du moins c’est ce que cela se voulait. Un discours digne d’un patron d’entreprise sermonnant ses subalternes selon moi. Le souci c’est que les membres du corps médical ne sont pas tout à fait ses subalternes. Je ne sais pas trop quelle illusion d’optique, quel principe de transitivité lui a donné à croire qu’il était le patron juste parce qu’il était Premier Ministre/Ministre de la santé (Il faudra peut-être que tous les intéressés voient l’étymologie exacte du mot « ministre », ils en rabattront un peu). Ses propos ont suscité une vive colère

 

Un médecin, un technicien, ou infirmier, ce n’est un mendiant

Quand on est des BAC + 3, BAC+ 5, BAC + 10 voire BAC+14 et plus pour certains, on n’admet guère certaines remontrances mal placées. Surtout quand on a des revendications légitimes. La réponse du principal Syndicat ne s’est pas fait attendre : et vlan trois jours de grève reconductibles sans préavis (11, 12, 13 Février).

Crédit: www.kusasanews.com
Crédit: www.kusasanews.com

Grève du service public – Grève au CHU sylvanus Olympio 

Etre en stage au CHU Sylvanus Olympio (1) par ces temps de grèves, c’est comme être dans l’antre de la bête, dans l’œil du cyclone, dans l’épicentre du séisme C’est bon j’arrête là, vous avez saisi l’idée. Nul part ailleurs le drame d’une grève du service public ne cristallise autant les passions et les répercussions : La détermination affligée des grévistes à obtenir satisfaction, la détresse des patients qui sont directement et très frontalement pénalisés, les urgences  qui sont redirigés vers des centres privés plus couteux etc.

Pour avoir, la semaine dernière, passé trois jours quasiment au point mort au labo d’hématologie où je « stage », et dans tout le reste de l’hôpital, je puis dire que la grève a très bien suivie. A partir du 17 Février, il est prévu trois jours de sit-in. La détermination est toujours présente. D’ailleurs, un des ainés au laboratoire ironisait ce matin « On va prendre des bâtons pour taper ceux qui ne vont pas respecter le sit-in » si si, il ironisait.

 Au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sylvanus Olympio, un ingénieur en biologie a bien du mal à cacher sa colère : « Ils ont traîné toute l’année 2013. On s’est tus, on n’a rien dit. Ils ont promis que non, ils sont en train de tout faire pour avoir notre cas. A notre grand étonnement, on est en 2015. Mais notre plateforme est devenue quoi ? Le gouvernement proposait encore d’aller en commission. On va en commission, en commission on travaille. Il y a un document qui en est ressorti. On le dépose sur la table du gouvernement. Un mois, deux mois, trois mois, le gouvernement ne dit rien. Et c’est ce qui nous a conduits à la grève. » (Source)

 

Les patients et leurs familles

Le plus triste dans l’histoire c’est pour les patients. Beaucoup sont immobilisés depuis plusieurs jours à l’hôpital à cause de ces grèves : Sans médecins pour les ausculter et/ou signer leur sortie, il va de soi qu’ils sont bloqués là (et la facture s’allonge).

 

Patients et Accompagnants: Entre désespoir & Colère 

L’annonce des trois jours de sit-in a provoqué une véritable psychose chez nombre d’accompagnants. L’idée de rester bloqués au Centre pour plusieurs jours de plus, voire une semaine, ne les a pas du tout fait sourire. C’est le cas de le dire.

J’étais en plein travail ce matin quand j’entendis plusieurs tintements métalliques et des cris stridents. Un regard par la fenêtre: une dame, cuillères dans les mains, en train de crier à la cantonade « Pour se laver, on paye, pour faire ses besoins on paye, pour les chambres on paye… mais vous refusez de soigner nos gens pour nous libérer. Oboboboboué ! » « Qu’ils s’occupent des dokita (2) afin que ceux-ci viennent s’occuper de nos malades ».

Son sentiment d’angoisse était largement partagé; la preuve, cette dame solitaire est très rapidement devenue une foule de plus d’une cinquantaine de personnes jusqu’à son arrivée à l’entrée de l’hôpital, juste en face de la direction. Un groupe de femmes essentiellement. Il n’y a pas à dire, les femmes sont d’un courage, d’une force de caractère et d’une férocité incroyable, quand il y va de la survie des leurs !

La scène quelque peu surréaliste a duré quelques minutes : La foule les femmes faisant du bruit en face de la direction, à grand renforts de remontrances. Un responsable descendant pour les calmer et les rassurer, lui se fait copieusement huer. De loin, les membres du corps médicaux (tous échelons confondus) acquiesçant discrètement du regard avec un air largement approbateur.  Et une infirmière de dire dans son coin « Einhein ! Mi woè na wo gnoédé. O mou sé na nouo, o tri na to » ( C’est ça ! Faites-le leur bien ! Ils sont durs d’oreille. Ils sont récalcitrants»)

Les grèves à l’hosto sont aussi un sacré coup de poker. Il y a une pression psychologique énorme pour les deux parties car le mécontentement grandissant des foules est une chose redoutable, instable et imprévisible, un argument de poids. Mais ça marche encore mieux dans un pays où on se soucie vraiment du peuple, je dis ça je dis rien. Quiconque a déjà « visité » un de nos hôpitaux public en tant que patient ou accompagnant  sait à quel point les conditions sont pénibles et difficiles. Alors en temps de grève…

 

Allo ? Y’a-t-il un président dans l’avion ?

La scène des dames à l’entrée du Centre n’a eu de cesse d’alimenter les conversations. Et un de mes collègues de s’interroger sur le silence de notre altesse royale Gnassingbé II. En ces périodes électorales, on s’imagine bien que ses préoccupations sont toutes autres, mais on se serait quand même attendu à un certain intérêt de sa part, ne serait que par un discours. On ne l’entend pratiquement que le nouvel an, notre prési.

"Papa" Faure. Crédit:news.acotonou.com
« Papa » Faure.
Crédit:news.acotonou.com

Une chose est certaine, cette grève fait parler d’elle. J’ai encore en mémoire la sordide et délirante affaire liée à la grève au niveau de la morgue il y a quelques temps, terrible pour un aussi petit pays que le nôtre. Demain, 17 Févier 2015 commencent les trois jours de sit-in.

On a pas fini d’entendre parler de cette affaire.

 

Bien à vous,

A.R.D-A.

 

(1): Je passe déjà sur l’étrange mesquinerie que c’est donner le nom d’un des plus illustres hommes du Togo à un hôpital considéré par beaucoup comme un mourroir.

Sylvanus Olympio Premier président du Togo Père de l'Indépendance Père de la Nation Crédit:Wikipedia
Sylvanus Olympio: Premier président du Togo, père de l’Indépendance ET père de la Nation
Crédit:Wikipedia

(2)  Dokita : déformation de « Doctor ». C’est le terme le plus répandu pour désigner un « docteur » (Docteur en Médecine je précise)  en Eve-Mina/Lomégbé.


De l’extrême fragilité des civilisations

 

Salutations chers tous

De l’espérance de vie  des civilisations

En l’état actuel de nos connaissances, l’homo sapiens est apparu il y a tout au plus 300.000 ans. La civilisation humaine qui a connu la plus grande longévité, c’est la civilisation africaine de L’Egypte antique. Avec une durée de vie d’à peu près 5000 ans. En comparaison, l’empire romain n’aura vécu qu’un peu plus de mille ans, le richissime empire du Mali quelque siècles (1). Ces périodes de temps, bien que très grandes à nos yeux, sont infimes à l’échelle de la planète ou de l’univers.

Civilisations 1
Civilisation égyptienne
Civilisations 2
Civilisation romaine

Car les civilisations humaines sont extrêmement fragiles. Pour exemple, vers la fin de la deuxième guerre mondiale, il a suffit de quelques semaines de bombardements massifs pour que Berlin retourne littéralement à l’âge de pierre. (Germania Anno Zero).

Civilisations 5
Crédit: Google Image

Avec le nucléaire ou la bactériologique, on pourrait aller très loin très vite, en matière d’anéantissement. On a fait de très gros progrès, depuis Hiroshima…

 

De « l’immanence de la régression »

Les civilisations sont soumises à ce que j’appelle l’immanence de la régression. C’est à dire que la tendance globale et constante des peuples et des civilisations c’est la régression ou le déclin. Les civilisations sont comme la pomme de Newton: immanquablement tirées vers le bas.

Prenons un oiseau en vol stationnaire: S’il veut maintenir sa hauteur dans le ciel, il doit fournir un effort (en battant des ailes). S’il veut monter plus haut, s’élever, il doit battre encore plus vite des ailes (donc fournir plus d’effort). S’il arrête de battre des ailes (donc de fournir des efforts) il tombe. C’est exactement la même chose pour les civilisations! Au lieu de dire « On n’arrête pas le progrès » on devrait plutôt dire « On arrête pas la régression ». Plus on évolue et plus ça empire et devient lourd à supporter.


Rendons-nous compte du nombre d’années d’apprentissage qu’il faut aujourd’hui pour implémenter rien que les données élémentaires de la société actuelle:

Cours primaire et Collège (10 ans): apprendre à lire, écrire, compter, connaitre un tout petit peu son histoire, des choses générales, utiliser un téléphone, un ordinateur etc etc.

Lycée (3 ans): approfondir certaines notions et commencer une certaine spécialisation intellectuelle.

Université (LicenceMaster [05 ans] + Doctorat: 08 ans): Monter au plancher supérieur de la connaissance et accéder aux notions plus pointues.

Si la formation moyenne, dans le meilleur des mondes, s’arrête au Baccalauréat, il faut donc au moins 13 ans d’apprentissage. Sans parler de toute sortes de formations et d’initiation dans des domaines extrêmement variés. C’est long.

« La connaissance ne se transmet pas par le sang… pour notre plus grand malheur » A.R.D-A.


Des causes de l’effondrement:

La vieillesse: Les civilisations sont comme des cellules vivantes. Elle naissent, grandissent puis se délitent. Elle s’effondre sous le poids de leur propre histoire. C’est un peu le cas de la civilisation égypto-nubienne (cinq mille ans, c’est long quand même).

La fracture entre les élites et le peuple: Mine de rien, c’est un facteur sur-déterminant. Ce sera l’une des causes majeures de l’effondrement future de l’occident: quand les élites bafouent la Loi et méprisent le peuple (plus que d’ordinaire) c’est la porte ouverte à l’anarchie et au chaos.

Les famines: Elles n’entrainent pas directement la fin d’un civilisation. Mais les grand mouvements de peuples qui surviennent peuvent porter de sérieux coups aux civilisations.

Les écocides: les cas des civilisations Maya et Khmer. C’est ce qui se passe quand une civilisation exploite à outrance les ressources de son sol ou de son milieu. Après, elle périclite, tout simplement.

Les épidémies (Aujourd’hui Pandémies): Les épidémies peuvent être dévastatrices pour les civilisation. Tant physiquement que « psychologiquement »: par la dépopulation plus ou moins massive et les traumatismes qui y sont inhérents. Le cas Ebola nous a bien montré le tableau. De manière tout à fait hypothétique, on peut envisager un danger de pandémie mondiale.

Civilisations 10
Crédit: Google Image

Une crise économique majeure: Si une crise semblable à celle de 2007 se produit, elle emportera probablement la grande civilisation actuelle avec elle. C’est certain.

Un bug informatique mondial: ça fait un peu Science Fiction, mais il n’est pas délirant d’y penser. Et c’est une euphémisme.

Les guerres:

Crédit:  www.gentside.com
Crédit: www.gentside.com

Le cas de l’empire Songhai: Suite à la terrible guerre contre le Maroc, le brillant empire du Songhai a connu une régression très sévère.  On peut aussi parler des deux grandes guerres Ashanti ainsi que la première chute d’Oyo suite à l’invasion Fulani. Les Guerres puniques qui ont causé l’effondrement de Carthage etc. etc. etc.

Le cas de la civilisation Occidentale: En réalité, l’Occident a commencé à décliner véritablement à partir de la première guerre mondiale. La seconde n’a fait qu’enfoncer le clou. A partir de cette Grande guerre, cette civilisation avait mangé son pain blanc. Civilisation toute de même brillante et impressionnante, il faut le rappeler. Même si elle a été d’une extraordinaire violence et d’une rare barbarie envers les autres peuples.

L’esclavage : Cas particulier de l’Afrique (2), l’esclavage a véritablement sonné  le gras des grandes civilisations africaines de l’époque (3)

Crédit: Google Image
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De l’effondrement à venir

Partons de l’abstrait pour venir à quelque chose plus concret, actuel et factuel. La civilisation dominante actuelle est au bord de l’effondrement.

Crédit: www.contrepoints.org
Crédit: www.contrepoints.org

Nous sommes à l’aube de bouleversements civilisationnels majeurs à cause justement de l’effondrement futur des USA. Le point d’orgue de cet effondrement sera probablement la prochaine « grande » guerre mondiale qui s’annonce doucement d’ici 5 à 10 ans peut-être. Conflit au sommet, probablement autour du verrou eurasiatique et de l’arc Magreb – Moyen-Orient. Guerre sur fond prétexte de choc des civilisations entre L’Orient et l’Occident, entre l’Islam et pseudo judéo-chrétienté mais qui n’est que le prurit de l’effondrement de l’Occident. Avec d’un côté toute la thalassocratie Anglo-Américano-Occidental menée par l‘OTAN et de l’autre une pseudo Oumma Islamo-Moyen-Orientale (Articulée avec la Russie, la Chine et les autres BRICS plus subtilement)

Crédit; Google Image
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Civilisations 8 BRICS

La possible troisième guerre mondiale à venir risque de faire de très très très sérieux dégâts (2ème GM: 50 millions de morts. Vu les moyens technologiques et les armes dont disposent les belligérants, le chiffres des morts peut grimper à des sommets inégalés: 100, 200, 300 millions, y’a pas de problème)

Cinq siècles de domination Occidentale…bientôt dans les placards de l’Histoire

Assez paradoxalement, les civilisations guerrières et basées sur la prédation sont particulièrement fragiles sur le long terme. L’effondrement futur de l’Occident (Europe-Amérique) sera un cas intéressant à étudier. Leur domination n’aura duré que cinq à six siècles globalement. C’est de loin la civilisation majeure qui aura le moins duré dans le temps, et pour cause.

Civilisations 9

In fine

Les civilisations humaines sont extrêmement extrêmement fragiles. Bien souvent il suffit d’un rien pour les réduire à néant.

Je conclurais avec cette magnifique citation:

Levons notre verre, levons notre verre, buvons à la race humaine. Dans chaque époque, il y aura de bons et de mauvais humains, la vie humaine est trop longue pour se dévouer à la reproduction, mais trop courte pour se dévouer au savoir, sur l’échelle du temps. C’est sûrement pour ça que les hommes cèdent au désir et veulent se défouler; malgré le fait que la vie soit complète avec le soleil, le sol et la poésie.

Yoshihiro Togashi

 

Bien à vous

A.R.D-A.

(1) Sur une période moyenne d’un million d’années, on peut aisément avoir plusieurs cycles civilisationnels successifs. Ainsi, deux civilisations majeures, pour peu qu’elles soient distantes d’à peine 100.000 ans dans le temps n’ont presque aucune chance de se croiser (Car il faudrait qu’au moins l’une d’entre elles survive à elle-même suffisamment longtemps pour ça). C’est pour élargie la réflexion par rapport à ce que nous croyons savoir de notre passé.

(2) Le phénomène de l’esclavage, absolument tragique, est un facteur extrêmement important dans la sévère régression de l’humanité en Afrique. Je n’aurais le luxe de traiter de la question dans les limites de cette esquisse, mais c’est une unique tant par sa violence, sa durée et ses conséquences directes et indirectes. Il faudrait un profonde autopsie de la carcasse africaine pour comprendre le phénomène. (Dépopulation, abaissement du niveau moral, guerres intestines, insécurités chronique, paranoïa, éclatement de grands royaumes, infériorisation du Noir etc etc… ).

(3) L’esclavage a contribué à « dévaluer » l’Homme. Au sens métaphysique et philosophique du terme. Il est donc très intéressant et passionnant à étudier dans sa totalité. D’une certaine façon, il plonge à la racine des maux, la fons et origo malorum de l’Afrique actuelle. Afrique qui a pourtant eu très tôt et pendant très longtemps de très très brillantes civilisations.


A mon ombre

mon ombre qui boit du thé
J’offre rires et pleurs estompés
Morceaux de moi dans l’oubli tombés
Pour en faire un chapelet aux prières adsorbées
Par l’alchimie de la réminiscence
Le temps d’une fugace renaissance

A cette ombre qui poursuit mes pas
J’offre paysages et pérégrinations
Dérives amoureuses et passionnées libations
De quoi emplir coupe et cœur, rendre ivre le trépas
Morceaux de sourires brisés tels des cœurs
Dans la mâchoire métallique de l’immuable peur

A cette ombre, ma fidèle et transitoire suivante
J’offre rires et grands gestes, éternités mouvantes

Je lui tire la langue, et fait mille grimaces
L’idiot, il ne les voit pas! Inlassable, il rampe, sombre limace
A.R.D-A.

Lomé, Tokoin-Hôpital, 17 07 2013, 16h41′ De la légèreté, de la légèreté


Fais-moi (2)

Fais-moi un sourire luciole,

Toi mon amour, toi mon sang, toi mon tout,

Que je l’accroche au plafond doré de mon âme

Mon soleil, ma lumière… Tourne-toi vers moi

Que je respire à nouveau

 

Fais-moi les courbes exquises de ton corps passionné

Indécence de perfection, ma plus douce prison

La chaleur envoutante de tes lèvres endormies

Bercées par pensée qui s’épanche…comme long caresse

 

Fais-moi, amour,

Le rouge parfumé de tes baisers

Que mon monde retrouve ses couleurs

Et revive à nouveau

 

A.R.D-A.


Ils s’emparent des terres africaines sous nos yeux (suite et fin)

Salutations chers tous!

Deuxième et dernière partie de ma petite série « Ils s’emparent des terres africaines sous nos yeux ».  (Ici partie 1).

Cette terrifiante braderie de nos terres au profit de puissances étrangères Ce sont toujours les mêmes d’ailleurs, éternels Chinois, Indiens, Américaines et autres. Mais ne nous méprenons, ce business est encore plus l’apanage des multinationales apatrides.

Crédit: palabre-infos.blogspot.com
Crédit: palabre-infos.blogspot.com

Hormis le désastre de la braderie elle-même (J’ai envie de dire, la « rafle »), il y a toute une série de réactions en chaines qui s’enclenchent. En voici un exemple:

Effet domino:

1- La non valorisation des terres de l’arrière-pays entraine la paupérisation des populations locales, ce qui donne un extraordinaire coup de piston à l’exode rural.

2- L’exode rural lui-même entraine l’explosion démographique urbaine et une aggravation des conditions de vie pour le prolétariat et le sous-prolétariat (avec tous les effets néfastes qu’on connait: criminalité, insécurité, « bidonvillisation » etc…). D’autre part, cela ne fait qu’aggraver l’état d’abandon des terres cultivables et exploitables. Autant dire « A table, chères multinationales, le gâteau est RE-servi »

3- Cet abandon lui-même aggrave notre dépendance envers l’importation; même pour la nourriture de base. L’Afrique qui possède près du quart des terres cultivables de la planète est obligée d’importer sa nourriture. Quelle infamie!

C’est un cercle vicieux extrêmement dangereux et redoutablement efficace. La meilleur image qu’on pourrait s’en faire est celle du nœud coulant qui se serre lentement mais surement autour du cou de Mère-Afrique.

Crédit: www.dhnet.be
Crédit: www.dhnet.be

Vous aurez remarqué que les guerres et les grands exodes humains liés aux conflits sont une façon encore plus « simple » et efficace de vider les terres de leur population… Yes, please follow my sight. Follow it through the whole bleeding Africa. Just saying…

 

Résumons-nous:

1: Ce n’est pas une question de couleur ou de race. Si l’Afrique subit ce qu’elle subit, ce n’est pas parce que nous sommes Noirs, c’est parce que nous sommes faibles et divisés. Le racisme anti-noir existe et est palpable, il s’explique historiquement et politiquement au vu de l’histoire longue. Mais ça n’est en aucun cas une cause surdéterminante en matière de domination. J’insiste là dessus, ce n’est pas parce que nous sommes Noirs (Ou plutôt, ce pas que parce que nous sommes Noirs. C’est parce que nous surtout sommes faibles et divisés.) De ce point de vue, l’extraordinaire barbarie des Américains au Vietnam ainsi que les péripéties des multinationales américaines/CIA en Amérique latine sont très édifiants: Le cas de United Fruit

VietnamMural
Cette barbarie inutile qu’était la guerre Vietnam – Crédit:Wikipedia
2: « On ne mange pas l’argent ». Avec des terres, des greniers pleins et des poches vides, on peut très bien vivre.  Ou au moins survivre en cas de coup dur. Des poches pleines et des greniers vides assurent rarement la survie. C’est du simple bon sens.

3: Selon la logique fallacieuse et pernicieuse du libéralisme, on pourrait littéralement vendre tout ou partie de nos territoires à des puissances étrangères sans problème. Un de ces jours, nous nous retrouverons avec des milliers voire des millions d’étrangers sur nos terres (enfin, sur les leurs). Ce sera la colonisation la plus légale qu’on aura jamais vu de toute l’histoire de l’humanité.

Crédit:www.solidarite.lu sdsd
Crédit:www.solidarite.lu

99%

Si rien n’est fait, nous nous retrouverons d’ici quelques années avec une masse populaire extrêmement citadine sans le moindre contrôle sur ses moyens de production (Mais, suis-je bête, c’est déjà le cas!). Si l’eau, l’éducation et la santé ne devraient jamais, au grand jamais être confiés à autrui, il en est de même pour les terres. C’est dire à quel point nous sommes mal lotis.

 

Pour finir:

Quelques questions à tous et à chacun, mais surtout à ces messieurs « d’en haut de en haut » qui nous dirigent: Que ferons nous quand nous aurons vendu 90 % de nos terres aux indiens, aux chinois et aux occidentaux? Que ferons-nous quand ils décideront de nous vendre notre propre eau? Qu’au lieu du mais, du mil et du riz, ils préfèrent produire du café, de l’hévéa et du coton sur 90% de nos terres?  Où, où dormiront nous enfants dans vingt-trente ans?

Crédit: survie.org
Crédit: survie.org

Je regrette le temps béni où nous avions encore nos anciens dieux. Le temps où les traitres à leur terre se faisaient foudroyer sur le champ par leurs divinités ancestrales. Mais non, là Jésus, il a dit de pardonner et d’aimer son prochain. Nous serons sans terre et sans culottes,  mais rassurez-vous, nous aurons la Sainte Bible et nous irons tous au paradis!

Shango, "Dieu" Yoruba de la foudre et du tonnerre  Crédit: www.venusvoyance.com
Shango, « Dieu » Yoruba de la foudre et du tonnerre
Crédit: www.venusvoyance.com

Bien à vous

A.R.D.-A.


Ma poésie

Ma poésie va nue
sur les sentiers du monde
A la recherche d’un brin d’herbe
d’une parcelle d’innocence
Pour y graver un sourire
ensanglanté et revanchard
Des douleurs oubliées
et des pleurs des faibles

Lomé, Tokoin-Hôpital, 08 02 2015
Renaud Ayi Dossavi-alipoeh​


Fais-moi

Fais-moi silence au creux de tes seins si doux
Fais-moi douceur au coin de tes lèvres souriantes
Fais-moi errance le long de ta peau faiseuse de miel
Fais-moi lueur au fond de tes yeux voute céleste

Fais-moi lettre au milieu de chaque « je t’aime »
Fais-moi transe au sommet de chaque extase
Fais-moi désir brulant au bout de chaque soupir
Fais-moi saveur dans les entraines de chaque baiser

A toi, amour, aujourd’hui, demain, et demain, et demain…fais-moi

Lomé, Tokoin-Hôpital, 03 02 2015
A.R.D-A.


Ils s’emparent des terres africaines sous nos yeux (1)

Salutations chers tous

Le continent africain, qui possède à lui seul un quart des terres fertiles mondiales ne concentre que 41 % des transactions foncières, sur un nombre total de 1 515 transactions à travers le monde, selon un récent rapport de l’ONG ActionAid International, datant de fin mai 2014. « Depuis l’an 2000, plus de 1 600 transactions de grande échelle ont été documentées, soit une superficie totale de 60 millions d’hectares », a avancé l’ONG qui a précisé qu’« aussi, il est probable que bon nombre d’acquisitions de moyenne ou grande envergure ne sont à ce jour ni documentées, ni quantifiées ». Ce rapport d’une vingtaine de pages, intitulé Hold-up sur les terres « montre comment le monde ouvre la voie aux accaparements des terres par les entreprises », nous révèle en effet l’ampleur de ce phénomène qui menace, non seulement la survie de millions de personnes dans le monde, mais également les écosystèmes, les forêts et les espèces animales en danger de disparition. (Source)

Cette citation à elle seule résume parfaitement le sujet de ce billet, je pourrais tout aussi bien m’arrêter là.

La course aux ressources conduit de nombreuses puissances mondiales (groupes économiques et politiques colossaux, multinationales multimilliardaires, pays dits « développés », pays dit « émergents ») à se tourner encore et toujours vers l’Afrique : un réservoir de ressources énergétiques, minières et autres.

Ce n’est un secret pour personne, l’Afrique attire « tout le monde »… enfin, sauf les Africains eux-mêmes, cela va sans dire. Non, eux ils rêvent d’habiter un petit pavillon à Neuilly-sur-Seine. De vivre en France ou aux « States ». Pathétique.

Ne nous trompons pas, c’est de la prédation pure et dure. Elle se fait sur deux axes principaux : la puissance militaire et belliqueuse (exemple, des Américains) et la puissance économique (exemple, des Chinois). La plupart de ces faucons méprisent profondément les Africains… et il faut dire que par notre faiblesse, notre naïveté et notre mièvrerie maladive, nous prêtons le flanc à ce mépris.

Telle une nuée de charognards, ils se ruent encore une fois sur l’Afrique. Après les hommes et les ressources, il fallait s’attendre à ce qu’on prenne aussi les terres africaines. C’est la ruée vers notre « Or vert ».

Crédit: lesoufflecestmavie.unblog.fr
Crédit: lesoufflecestmavie.unblog.fr

C’est une braderie !

Des multinationales peuvent venir ici et acheter, littéralement pour une bouchée de pain, des hectares et des hectares de terres. Sur ces terres seront produits à souhait des biocarburants, des ressources et des cultures de rente qui s’évacueront directement vers des usines outre-mer. Dans un premier temps, ils coupent ainsi l’herbe sous les pieds du petit producteur et du petit grossiste locaux (ce qui s’appelle supprimer les intermédiaires).

Gabon : champs convertis à la culture du palmier à huile dans la luxuriante forêt de Kango, à 60 km de Libreville. © AFP PHOTO / XAVIER BOURGOIS
Gabon : champs convertis à la culture du palmier à huile dans la luxuriante forêt de Kango, à 60 km de Libreville.
© AFP photo / Xavier Bourgois

Ces gens savent très bien ce qu’ils font. Ils ont une vision très précise à long terme. C’est pourquoi leur logique est extrêmement simple : acheter massivement autant de terres que possible (mais vraiment massivement massivement massivement).

Crédit: www.slateafrique.com
Crédit: www.slateafrique.com

Nos élites et nos dirigeants… Aoh, j’ai envie de pleurer

Ceux qui sont aux affaires beaucoup « d’élites » corrompues et stipendiées s’il en est n’ont pas compris ou font semblant de ne pas comprendre qu’on ne mange pas l’argent. Les devises ne se mangent pas (dollar, euro, reichsmark, yen, yuan, peu importe). L’argent n’a ni plus ni moins que la valeur qu’on lui confère. C’est une erreur ridicule et risible que de brader des terres pour des miettes. Le plus drôle, c’est que cet argent, les élites corrompues iront les déposer dans des « banques suisses »… elle n’est pas belle la vie ?

Comment voulez-vous que ces gens-là ne nous méprisent pas, quand nous leur donnons nous-mêmes le bâton pour nous faire battre? Par tous les dieux!

Crédit: farmlandgrab.org
Crédit: farmlandgrab.org

Nos terres sont des ressources inestimables, inestimables.

Encore aujourd’hui, malgré des décennies voire des siècles de pillages systématiques et organisés, l’Afrique reste LE réservoir des ressources. On peut pratiquement TOUT y trouver. L’indécente richesse de certaines régions explique les incommensurables douleurs que subit leur peuple. Je pense notamment à la RDC, mille et une fois suppliciée et meurtrie (Vidéo en fin d’article).

N’en déplaise à l’ONU et ses #droits_de_l’homme, nous sommes encore et toujours dans une jungle. Les rapports que les puissants entretiennent avec les faibles sont essentiellement des rapports de prédation et de domination. Ceux qui, comme nous, possèdent des ressources et ne sont pas capables de se défendre se feront correctement tabasser et massacrer par les autres, c’est comme ça point final. Et encore une fois, ce n’est pas qu’une question de couleur. Ce n’est pas parce que nous sommes Noirs, c’est parce que nous sommes faibles (ou affaiblis) et divisés.

 

A bientôt pour le second volet.

A.R.D-A.


Nous ne sommes pas seuls dans l’univers (2)

Salutations chers tous

Dans la première partie de cette petite série « Nous ne sommes pas seuls dans l’univers », je m’attelais à montrer les chances que nous ne soyons pas seuls dans l’univers. J’ose même arguer qu’il y a une multitude pour ne pas dire une infinité de mondes habités. Que tout autant qu’il a existé une multitude de mondes et de civilisations avant nous, il en existera une multitude après nous. Nous sommes donc une pléthore de mondes et de civilisations anciennes, actuelles ou à venir.

Car rien n’est éternel, l’humanité finira par disparaitre un jour ou l’autre. Que ce soit dans dix mille ans ou un million d’années. Les cycles sont l’essence même du monde, c’est ainsi que le Créateur l’a conçu: on nait, on vit, on meurt, puis on recommence.

Cycles

Bon après voir pourri l’ambiance, revenons à nos fameux « E.T. »

Le paradoxe de Fermi

J’admets que malgré tous les éléments théoriques qui vont en faveur de la multiplicité de la vie de mon point de vue, il peut y avoir quelque contre-argument. Un des plus intéressants est probablement le paradoxe de Fermi. Paradoxe qu’on peut résumer comme suit:

« S’il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? [ou pourquoi n’en voyons-nous pas les traces] »

Mais bon, c’est une question facilement soluble sur le plan conceptuel.

Même si c’est un sujet plutôt facile à aborder, un certain dédain ou mépris primaire nait souvent quand on aborde la question.

seuls dans l’univers 14

Pourquoi méprisons nous autant cette question?

L’indifférence

Pour nombre d’entre nous, cette question n’est pas seulement secondaire. Elle est infiniment moins que ça. C’est compréhensible, on a tellement à faire au jour le jour, de soucis, le crédit et l’essence à payer etc… La fameuse « tyrannie du présent ».

La télévision & Cie

La principale cause de dédain est certainement liée aux médias. Ils ont eu une influence absolument catastrophique sur les esprits. Par les films et toutes sortes de publications, la « question extraterrestre » est passée du cadre de la réflexion philosophique, épistémologique et scientifique pures à celui de la paranoïa, la drôlerie et l’humour. Catastrophique, catastrophique, catastrophique.

Cela dit, j’avoue que les films ont quand même « vulgarisé » la question, même si c’est de manière parfois biaisée. Ce qui est bien, dans l’absolu.

seuls dans l’univers 5

 

Les religions, un point d’achoppement (ou pas)

Qu’on le veuille ou non, un des principaux blocages, ce sont les religions.

Il ne faut pas s’étonner du silence des livres dits « saints » sur la question, surtout quand on sait qu’ils ont été écrits pour ainsi dire à « l’âge de Pierre«  dans des aires géographiques très restreintes (Sérieusement, l’aire géographique où se déroule les péripéties de l’ancien testaments c’est juste une petite portion du moyen-Orient!). La Genèse a un avis bien tranché sur comment le monde s’est crée (le premier, le deuxième jour, tout ça tout ça…).

Encore que certaines relectures et traductions des textes anciens sont très très intéressantes de ce point de vue.

Religion et Pilpoul: Un bon livre religieux doit être capable de dire une chose et son contraire, de manière à être retourné et réinterprété suivant les besoins. Pour exemple, la fameuse et fumeuse malédiction de Cham qui a bien servi pendant l’esclavage pour maintenir les Africains dans un état de soumission volontaire et résignée.

Je n’ai pas grand chose contre les religions, bien au contraire, mais elles ont très souvent très très très très souvent constitué de sérieux freins à une réflexion intellectuelle sérieuse, sans fards et sans œillères. L’obscurantisme terrifiant qui caractérise les takfiristes jihadistes actuels n’a pas grand chose à envier aux Inquisiteurs de l’Europe il y a quelques siècles.

Beaucoup craignent la possibilité que nous ne soyons pas seuls dans l’univers. Car de la vie sur d’autres planètes, voire des civilisations, remettrait violemment et radicalement en cause une bonne part de leurs acquis théologico-métaphysiques (Ce que je comprends et respecte). Ils sentiraient le monde s’effondrer sous leurs pieds. Les intégristes au sens péjoratif du terme auraient l’air bien fin, dans un monde où la notion de vivant serait étendue à une multitude d’autres mondes. Peut-être qu’il faudrait aussi aller islamiser ou christianiser les « marsiens » #MDR.
Avis à contradiction: Si on envisage le débat sous un nouveau jour, en se guidant uniquement des faits et de la rigueur intellectuelle, je ne vois absolument rien qui s’oppose à la thèse de la multiplicité de la vie. Rien. Si jamais quelqu’un a un fait nouveau ou un argument intéressant à proposer, je suis preneur! (Mais arrêtez de brandir « votre lecture » de votre livre saint comme preuve irréfutable. Car le problème avec les livres saints, c’est qu’ils ne constituent une preuve irréfutable que pour ceux qui y croient et les considèrent a minima comme vraie.  A mon sens, la Bible est un excellent livre théologique, vraiment excellent, incontournable même, mais en aucune façon un livre historique.)

 

Quand les religions retombent toujours sur leurs pattes:

Fait intéressant, il existe un courant dans l’église catholique qui résout la question avec une facilité déconcertante. Le postulat est simple: Dieu étant omnipotent et omniscient, s’il a pu créer la vie sur terre, il aura certainement pu la créer ailleurs… tout ceci ne concourant qu’à la gloire de son saint nom. Je trouve ça assez élégant, et je pourrais même y adhérer. Il y aussi cette correspondance très intéressante d’un pasteur sur la question.

Je ne saurais traiter de ce sujet d’un point de vue théologique et/ou scolastique. Car, par essence, un fervent croyant ou un dévot ne peut discuter sur sa religion ou plutôt sa lecture qu’il fait de sa religion, il y croit point final.

De ce point de vue, je valide totalement cette citations de Sénèque qui disait:

 […] la religion est considérée par les gens ordinaires comme vraie, par les sages comme fausse, et par les dirigeants comme utile.

Pendant longtemps, beaucoup ont cru que la terre était plate, puis qu’elle était le centre de l’univers. On a même décapité et brulé à tout va pour ça. Il serait intéressant de franchir un autre pallier dans notre compréhension du monde.

Pour ne pas conclure

C’était un peu long, je m’en excuse. Mais j’espère que vous aurez trouvé quelque intérêt à cette série. Loin d’être une affirmation péremptoire, ceci est plutôt une invitation à ouvrir notre esprit à ce que j’appellerais « le champ des possibles » et à en discuter librement. Car là où il y a la lumière, il n’y a plus de peur. Seul l’ignorance et l’obscurité conduisent à la peur et au repli sur soi. Sortons les yeux de notre bon vieille zone de confort et levons-les pour admirer l’immensité de cette merveille qui nous entoure.

Seuls dans l'univers 9

Bien à vous

A.R.D-A.


Ebranlement

Et le mot sauvage Fait un plongeon dans l’étang de larme solitaire La fureur, despotique animal, mange le sang et boit la vie Du cœur qui s’emballe face à la beauté qui nait…   La terre a tremblé sur une feuille de papier Un monde est mort, des arcs-en-ciel espiègles Dansent…aux funérailles de l’ennuie   La terre a tremblé sur une feuille de papier Et des seins nus, des seins…


Terres

Et notre sang Notre sang millénaire Honni, jeté dans la fange et la rouille Hurle et dit non aux ténèbres du désespoir Du fond de la tempête, une mémoire gracile, Vacillante flamme dans la marée, Jette un brin de fierté sur le sol souillé De nos âmes par les chaines et le fouet désassemblées Il se meut comme un murmure, opaque et noir Qui pointe opiniâtrement vers le ciel, et…