renaudoss

Apocalypse

Sonne, sonne la cloche ensanglantée des âmes qui passent

Et délaissent en masse la laideur de la terre

Tonne, tonne la cohorte des corps qui trépassent

En file indienne, volés, happés par l’éther

 

Un ciel au gout d’ortie

Un ciel drapé de braise et de soufre

Se tortille comme diable en boite

Autour de nos cœurs en lambeaux

La mort, affamée, rode autour

Du cadavre de nos derniers espoirs

Elle rode et elle rode,

Elle rode et ronge son frein

 

Un mot, suspendu au bout de nos lèvres,

Fait le funambule entre l’éclosion et le trépas

De quoi entonner le requiem des âmes désemparées

Et rendre un dernier souffle…lugubre

 

Le monde n’est plus que dévastation et silence

Et le sang rare rend gorge

Et le feu caresse la vie calcinée

Et le lame acérée tutoie l’existence

 

Quelque part, un rêve n’est plus

Les hommes ouvrent enfin les yeux

Et le monde est beau

Beau comme un champignon atomique.

 

A.R.D-A.

Lomé, Tokoin-Hôpital, 26 01 2015


Nous ne sommes pas seuls dans l’univers (1)

Salutations chers tous. J’espère que vous avez une vie agréable et prospère.

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L’intitulé de ce billet pourra peut-être vous frapper ou à tout le moins vous étonner. Certains ne pourrons s’empêcher de lever les yeux au ciel et se dire « Il a fumé quoi celui-là ?». Peut-être parce que ce sujet est considéré comme bizarre, ridicule, « geek » ou même hérétique et blasphématoire selon l’opinion de beaucoup (Je me demande ce que les intégristes cocaïnomanes de Boko-haram pensent de la question, ils doivent avoir un avis très « explosif »).

Sujet frivole ? Il n’en est rien de mon point de vue. Au contraire, c’est une question métaphysique et épistémologique fondamentale. Bien évidemment en terme de priorités, elle est loin, bien loin derrière les vicissitudes de la vie quotidienne, les impératifs de l’actualité (la tyrannie du présent): la CAN, Boko-haram, la RDC, j’en passe et des meilleurs.

Cependant je trouve intéressant d’avoir ou de prendre le temps de se poser cette question : « Sommes-nous seuls dans l’univers ?» « Are we all alone in the universe ? » « Sind wir allein im Universum? » « Mia déka wé lé hihégloa méa [?] » « Peke sisi katika ulimwengu? » (Que chacun complète dans sa langue, je ne fais guère confiance à Google traduction)

Poser cette question et avancer quelque réponse.

J’invite tout à chacun à faire preuve d’ouverture d’esprit et à entrer ici sans idées préconçues. Dans la mesure du possible, de n’avoir pour unique lanterne que sa logique et la conviction que le monde est intelligible et cohérent.

 

La taille de l’univers.

Même si notre bonne vieille Terre nous semble déjà très grande, elle n’est absolument rien comparée au soleil, le soleil étant lui-même un grain de poussière face à des étoiles super-géantes comme Bételgeuse. Tout cet ensemble étant quasiment « nada » face à notre galaxie La voie lactée. Rapporté à la taille de l’univers tout entier, nous sommes simplement d’une petitesse ridicule.

Réalisons bien la taille de l’univers. Il fait fait un peu plus de 13,5 milliards d’années-lumière de diamètres (13.500.000.000 a.l.). Une année-lumière étant égale à environ 9,461.1012 milliards de Km (9.461.000.000.000 km). Nous, humains n’avons pas assez d’imagination pour concevoir de telles distances. Un kilomètre, on peut l’appréhender, mais 1000 km, c’est délicat. Alors 1 million, 1 milliard de Kilomètres??? Les fils se touchent en général, ce n’est pas le genre de distance qu’on parcoure à vélo, pour un promenade du dimanche, il faudra repasser.

Pour vous donner une idée, une année lumière, c’est à peu près 2 milliards de fois la distance Lomé-Paris. Et l’univers est grand comme ça 13,5 milliards de fois (Juste énoooooooooooooooooorme).

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Taille des principaux corps du système solaire Crédit: melanielunivers.blogspot.com
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Taille comparée de quelques étoiles par rapport au soleil (google image)

Là où je veux en venir, c’est qu’il y a dans l’univers des milliards de milliards de galaxies, chaque galaxie contenant des centaines de milliards d’étoiles. A titre d’exemple, notre galaxie, la voie lactée, compte grosso modo 100 à 400 milliards d’étoiles. Et tenez-vous bien, elle passe pour être une « petite galaxie » dans l’échelle des galaxies.
Alors nous nous disons ceci. Vu la taille absolument titanesque de notre galaxie, et celle vertigineusement plus vertigineuse de l’univers, et vu le nombre hallucinant de planètes qui pourraient exister, on a deux possibilités :

L’univers s’est formé « par hasard ». D’accord, mais alors le propre du hasard, c’est la répétitivité, ne serait ce que dans les aléas. Car même s’il n’y avait qu’une chance sur 200 milliards qu’une planète porte la vie (chiffre arbitraire, je précise) eh bien ça nous ferait quand même AU MOINS AU MOINS une ou deux planètes habitée par galaxie. Et vu qu’il y a un paquet de galaxies…
Quelqu’un ou quelque chose, on va dire « Dieu », est derrière tout ça. Très franchement, si le grand patron a créé un univers aussi énorme et qu’il n’y a aménagé qu’une seule planète habitée, eh ben il est sacrément fainéant le gars. Quel que soit son nom (Amon, Nommo, Allah, Jéhovah, Jahvé, Krishna, Marc-André et Jean-Jacques peu importe)

 

Le champ profond de Hubble

Pour illustrer la taille absolument vertigineuse de l’univers et son extraordinaire profusion en galaxies:

« Le Champ profond de Hubble, ou HDF pour l’anglais Hubble Deep Field, est une région de l’hémisphère nord de la sphère céleste située dans la constellation de la Grande Ourse, couvrant à peu près un 30 millionièmes de la surface du ciel (!!!), et qui contient environ 3 000 galaxies de faible luminosité. Cette région a été photographiée par le télescope spatial Hubble en 1995. Elle a une taille de 2,5 minutes d’arc. Cela équivaut à celle d’un bouton de chemise placé à 25 mètres. L’image résulte du traitement et d’un montage obtenu à partir d’une collection de 342 photographies élémentaires prises avec la caméra à large champ du télescope spatial Hubble (Wide Field and Planetary Camera 2, WFPC2). Cette prise de vue s’est étalée sur 10 jours consécutifs du 18 au 28 décembre 1995. »

La région est si petite que seules quelques étoiles de la Galaxie sont visibles au premier plan de l’image. Ainsi, la presque totalité des 3 000 objets de l’image sont des galaxies, certaines d’entre elles figurant parmi les plus jeunes et les plus éloignées jamais observées. Si l’on considère que le Champ profond de Hubble est typique du reste de l’espace, alors il est possible d’extrapoler que l’univers visible contient des centaines de milliards de galaxies, chacune contenant des milliards d’étoiles. (Source Wikipedia)

Sur un trente millionième du ciel, les images obtenues sont renversantes :

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Le champ profond de Hubble (En précisant que les points brillants SONT DES GALAXIES et pas des étoiles!)

Le champ profond est est une région pour ainsi dire « vide » de la voute céleste, imaginez le nombre de galaxies que compte alors l’univers.

 

L’équation de Drake: Ou, combien de civilisations extraterrestres dans notre galaxie? 

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Dans le domaine des sciences, la question des formes de vie extraterrestres est prise très au sérieux et emploie souvent par la crème de la crème des physiciens, astrophysiciens, cosmologistes etc. L’équation de Drake est une célèbre proposition mathématique formulée par le Pr Frank DRAKE concernant les sciences telles que l’exobiologie, la futurobiologie, l’astrosociologie, ainsi que le projet SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) .

Elle se présente comme suit:  N = R x fp x ne x fl x fi x fc x L

Cette équation exprime le nombre (N) de civilisations « observables » qui existent dans notre galaxie, la Voie Lactée, comme une simple multiplication de plusieurs éléments qui nous sont inconnus.
R, est le taux d’étoiles naissantes chaque année dans la Voie Lactée
fp, est la fraction de ces étoiles qui possèdent un système solaire
ne, est le nombre moyen de planètes similaires à notre Terre (aptes à abriter une forme de vie)
fl, est le taux des planètes habitables sur lesquelles une forme de vie a pu évoluer
fi, est le taux des planètes où une évolution biologique produit effectivement une forme de vie intelligente
fc, est le taux de ces formes de vie intelligentes capables de communiquer à travers l’Univers
L, est la durée de vie moyenne d’une civilisation capable de communiquer à travers l’Univers (en années).

L’équation de Drake est aussi directe que fascinante. En cassant une grande inconnue en une série de petites, précisant mieux chacun des facteurs, cette formule donne par la même occasion à la recherche SETI une base sérieuse pour l’analyse scientifique des données. Astronomes et biologistes ont bien essayé de résoudre cette énigme, sans jamais y parvenir. A première vue, fournir une bonne estimation de la solution semble assez facile, mais dans la réalité, trouver le nombre de civilisations communicantes n’est pas si facile que ça. Plusieurs variables ont été affinées au cours des dernières années, mais au moins trois demeurent encore inconnues. (Source)

Equation de Drake
Equation de Drake

Suivant les différents paramètres, les chiffres varient de 10000 civilisations  à 4 ou 5 (tout dépend des paramètres, car ce sont des données qu’on ne maitrise guère à l’heure actuelle. Quoi qu’il en soit, il serait fort courageux pour quiconque de ramener la valeur de N à zéro)

Je crois qu’en définitive le dilemme est bien défini par le brillant Arthur C. Clarke:

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Pour ne pas conclure

L’idée même que nous serions seuls dans l’univers…fond comme neige au soleil, il me semble. Bien sûr, pour autant, tout ceci est de l’ordre du strict théorique, car nous n’avons pas encore été en contact avec quelque autre civilisation Enfin, jusqu’à preuve du contraire. Mais c’est une idée pleine d’attrait. J’aime à penser que nous regarderons le ciel étoilé d’un œil nouveau la prochaine fois.

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Bien à vous

A.R.D-A.


Vous avez dit « droit togolais ou droit français ? »

Après son baccalauréat, ma sœur a choisi le droit. Ce qui n’est pas une grosse grosse surprise, sachant que ceux qui font série A4 au Togo n’ont pas un boulevard d’option devant eux (Notre campus, ce n’est pas fameux!). Juriste donc, mais pas dans la « Brousse », plutôt dans une de ces nombreuses et rutilantes écoles privées qui poussent comme des champignons un peu partout à Lomé. –


Un harmattan « vrai, vrai » à Lomé, ça faisait longtemps !

Salutations à toutes et à tous, sœurs et frères d’humanité, #Charlie ou #pasCharlie.

J’ai un peu hésité à écrire le présent article. J’ai craint d’aborder un sujet quelque peu trivial au vu de la pesante actualité voire blasphématoire et condamnable pour lèse-tragédie: Charlie Hebdo, le Nigéria et le Cameroun aux prises avec Boko Haram. Bien conscient des vives émotions et réactions que tout ceci nous inspire, à tous. La frustration de l’apparente impuissance de nos pays face au drame… Encore une fois, sincères condoléances aux familles et aux compatriotes des victimes, autres #JesuisCharlie, #JesuisNigeria, #JesuisCameroun, #JesuisKivu…quel que soit leur continent, leur nation ou encore la teneur de leur peau en mélanine.

 

Mais voilà, Harmattan !

J’ai donc hésité, comme je le disais, mais voilà, il fallait que j’en parle. Et puis le Rubicond était déjà franchi en matière d’article.

A Lomé depuis quelques jours: le froid intense qui accueille (encore) au réveil, une guerre sans merci contre le sommeil au prix de mille efforts pour quitter sa petite montagne de couvertures&draps, les subites quintes de toux que certains (dont moi). Toutes ces choses, on les doit à un seul et unique responsable : L’Harmattan. Car voilà, harmattan est sur Lomé. Il est sur toutes les lèvres, il circule sur tous les visages, il est dans chaque épaisseur de pull-over dans laquelle les Loméens sont emmitouflés jusqu’au cou.

D’abord, pour ceux qui ne connaissent pas le bonhomme.

Harmattan[‘aYmatS]n. m.

ÉTYM. 1840, Académie; harmatan, 1765, Encyclopédie; mot fanti (Ghana).

¨ Vent très chaud et sec qui souffle de l’est, en Afrique occidentale. (Grand Robert)

 L’harmattan est un vent très sec et poussiéreux (alizé continental) d’Afrique de l’Ouest qui souffle vers le sud en provenance du Sahara et du Sahel et affecte le golfe de Guinée en hiver, entre la fin novembre et le milieu du mois de mars (Wikipedia)

 

Au cours primaire, on nous avait fait religieusement réciter la phrase suivante : « L’harmattan est un vent humide et chaud qui souffle du Nord-Est vers le Sud-Ouest du Togo». C’est normalement  le point d’orgue de l’année qui finit. La « saison » idéale pour faire la lessive: Les choses sèchent à une vitesse, mais à une vitesse.

 

Un vent vicieux ! (Un vent méchant comme dirait un autre)

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Crédit: lims.mondoblog.org

« Humide et chaud », c’est ce qui donne tous ses superpouvoirs à ce vent. Sa particularité c’est qu’il donne très exactement les mauvais côtés de chaque cas de figure : un froid glacial au matin et sec son côté humide, une chaleur étouffante à partir de midi son côté chaud. Que dis-je, une chaleur qui t’étrangle et te prend à la gorge comme si tu étais un voleur de poule pris sur le fait. C’est à un tel point qu’inspirer un grand bol d’air « frais », c’est un projet sur dix jours. Vos voies aériennes vous en diront des nouvelles ! Le pire étant que nous avons un harmattan en mode dilué sur la côte, ceux qui sont à l’intérieur du pays sont encore plus servis.

Carte - Togo Crédit:www.togo-lait.org
Carte – Togo
Crédit:www.togo-lait.org

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Un « vrai,vrai » harmattan, ça faisait longtemps! 

A la faveur des fameuses « perturbations climatiques », il n’y avait pas eu de véritable harmattan à Lomé depuis un certain temps. Au pire, les trois quatre dernières années, il faisait juste frisquet pendant quelques jours et le désordre climatique suivait son cours. Mais il n’a pas été ainsi cette année. Cette année, nous avons retrouvé le harmattan, ou plutôt c’est le harmattan qui nous a retrouvé. Une brume opaque et tyranniquement épaisse recouvre encore un peu Lomé au matin depuis quelques semaines. Un grand voile blanc, cotonneux et lointain, plein de menaces pour les peaux déjà sèches.

 

Prendre son bain le matin… « C’est là on sait qui est garçon »

Il amusant comme des gestes de tous les jours peuvent d’un coup devenir d’une complexité effarante avec un changement de temps. Prendre un bain fait partie de ces choses. Se laver au matin devient une véritable opértion militaire à haut risque. On élabore des plans, des stratégies. On optimise et on calcule tous ses mouvements pour faire moins de temps dehors et surtout réduire le temps de bain et le nombre de mouvements (Exemple: 1- Mouiller juste un tout petit peu son éponge avec le savon et se proprement se frotter tout le corps. 2- Se rincer aussi brièvement et abondamment que possible sans perdre de temps)

Ou alors, tu as ta salle de bain interne et là tu fais un grand bras d’honneur au vent poussiéreux et glacial qui charrie dehors tout l’inconfort du monde. Dans bien des maisons, même pour ceux qui y sont réfractaires comme moi, l’eau chaude devient un incontournable.

Dehors, il n’est pas étonnant de voir tout le monde ou presque en pull-over manche-longue, ou quoi que ce soit qui puisse bien protéger des attaques impitoyables de Sir Harmattan.

Ce vent amène bien des désagréments outre l’insupportable poussière:

On a remarqué pendant sa présence une nette augmentation des accidents de la circulation et des accidents aériens. Les hôpitaux signalent aussi un nombre plus important d’hospitalisations, pour des motifs divers :

brûlures domestiques ;
poussées d’hypertension artérielle ;
bronchites,
troubles psychiques, décompensation psychiatrique (agitation, dépression, etc.). (Wikipedia)

 

Autres petits plaisirs.

Peaux sèches, bonjour les blessures :

Avec la peau qui devient tout sèche, les sensations de douleur s’accentuent substentiellement. D’ailleurs on peut se couper ou avoir une égratignure en moins de deux. Quand il s’agit de prendre une piqure, c’est tout une partie de plaisir. Surtout pour les enfants! D’autant que pour beaucoup d’entre eux, c’est le premier vrai « harmattan ». Une piqure, en plein « Baliwè »(1) ? Bon courage !

 

Lèvres gercées: Brillants et pommades à notre secours

« Harmattan, c’est la saison où même les hommes s’intéressent aux produits cosmétiques ». En effet, on use de pommades en tout genre et même, même les Gloss ou « brillants ». Il s’agit de  pour se protéger les lèvres  du vent très sec. Car sans un baume pour les recouvrir et les garder un tant soit peu humides, à se « sécher » et se fendiller. Ce qui donne à la longue des mini-blessures très désagréables. D’ailleurs c’est une des raisons pour lesquelles il vaut mieux ne pas ne pas trop « Rire aux éclats » et faire de larges sourires durant la « saison » (ou alors bien calculer son coup, parce que sinon…)

Fort heureusement, la « saison » est déjà en train de finir.

Bref,  ça faisait longtemps que nous n’avions pas eu un harmattan « vrai, vrai » (agbangban) à Lomé, et bien voilà qui est  réglé !

 

Bien à vous

A.RD-A.

 

 (1): baliwè, nom de l’harmattan en Lomégbé


Saviez-vous que nous avions plus de cinq sens?

Salutations! (Pour ce qui est des vœux, je citerai certains caricaturistes de regrettées mémoire #JesuisCharlienne):

« On a jusqu’à fin janvier pour faire nos voeux »

 

C’est bien connu, nous avons cinq sens Einstein: La vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le gout. D’ailleurs les choses sont bien faites, cinq comme les doigts de la main, les branches d’une étoile etc. (Salaudlumineux, tu la vois ma symbologie #DanBrownienne?). Et non! Nous mériterions tous un bonnet d’âne pour garder ces recettes de l’école et de la doxa.

En fait, nous en avons un tout petit peu plus. Il y a consensus autour de neuf sens, d’autres scientifiques vont même jusqu’à 21 (Mais c’est un peu tirer sur la corde je trouve). Pour ce faire, je vous conseille les vidéos de ce Youtubeur Bruce Benamran avec sa chaine E-Penser.

Quelques autres sens à part les cinq premiers:

(Non, le sixième, ce n’est pas le sixième sens auquel nous sommes tant habitué)

-6:  Equilibrioception: ça veut dire exactement ce que ça semble vouloir dire. C’est le sens de l’équilibre. Oui c’est un sens. Quand on y réfléchit deux seconde, ça n’a rien à voir avec le toucher, l’odorat et consort: C’est plus en relation avec notre oreille interne et le fameux système vestibulo-cochléaire. L’oreille interne, c’est en gros un système de trois « bulles à niveaux » (Orientés suivant trois axes : Un vertical, et deux horizontaux. En maths on appelait ça un repère orthogonal).

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Bulle à niveau www.larousse.fr images      Repère orthogonal openclassrooms.com 239756

Avouons que sans ce sens ça s’enserrerait très vite les pattes dans tous les sens Ceci se voulait être une allitération! C’est lui qui nous si nous sommes à la vertical, à l’horizontale, penché, couché, à l’arrêt ou en mouvement. Très très important.

 

– 7: La proprioception: ça a l’air tout bête mais il faut vraiment. Ce le fait de savoir où se trouve chaque partie de son corps. Fermez les yeux, éteignez les lumières et vous verrez que vous pouvez quand même toucher vos joues, vos yeux, vos doigts ou quoi que ce soit d’autre sans problème… Et oui, c’est un sens aussi.

Crédit: www.glogster.com
Crédit: www.glogster.com

– 8: La nociception: le sens de la douleur. Il n’a pas l’air forcément top celui-là, mais imaginez ce que ça donnerait de marcher sur un objet tranchant sans même s’en rendre compte. La race humaine se serait éteinte en deux temps trois mouvements sans le sens de la douleur.

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– 9: La thermoception: Le sens du chaud et du froid. Ce qui n’est pas forcément du « toucher », on est d’accord.

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Voilà. ça en fait déjà plus de cinq, on est d’accord.

 

La vidéo en question: plus de sens qu’il n’y parait:

Bien à vous, (Comme dirait l’autre… « Restez curieux, et prenez le temps d’y penser! »)

A.R.D-A.


Mots en sang

Faites-nous la nuit rouge-sang

Rouge-passion, Rouge feu-de-luciole

Rouge lame-chauffée-à-blanc

Un bruit de pas dans le silence cajoleur

De la lame qui caresse le cœur de l’innocente enfance

Et lui ouvre les portes

Du repos éternel

 

Et la nuit tremble de peur, face aux obus qui explosent

Face aux ceintures d’explosif incultes qui exultent

Et font un grand doigt d’honneur au « V » de la Vérité et de la Vie

 

Faites-nous une ignorance fardée de textes sacrés

Bariolées de mille tessons de bouteille, d’alcool

Et de bons gros oncles verts

Pour écorcher l’âme à vif

D’une terre noire, « éternelle » suppliciée,

Reine à la couronne d’épine,

Ange déchu, décharné, assise dans de la poussière d’or

 

L’eau rouge crie sans colère

Sa rage de vivre à la face des peaux écarlates, qui regardent

Acquiesçant d’un air entendu

A la vue macaques qui s’agitent et versent larme, encore

Larmes de diamants blancs et d’or noir, encore

De sables jaunis par l’espérance acide, encore

 

Faites nous le silence complice

D’une bombe qui joue son ultime symphonie.

Un dernier requiem, un dernier pour la route.

Quelque part sur la terre, les mots sont morts

Il n’y a plus que du sang…

 

Faites-nous une grande éponge-humanité

Pour tout nettoyer, il n’y a plus que le sang

Et la féroce espérance.

 

Lomé, Tokoin-Hôpital, 14 01 2014

A.R.D-A.


Charlie hebdo ou Paris en plein choc de civilisations

« Stupeur et tremblements » C’est ce qu’on le ressent en premier quand on prend contact avec la tragédie; l’extraordinaire violence de l’attaque, la froideur meurtrière des assaillants, les morts…

La douloureuse ironie c’est qu’ils l’avaient plus ou moins intuitionnée, cette attaque; loin étaient-ils de se douter qu’ils seraient, eux Charlie Hebdo, au coeur de la tourmente.

Dessin-de-Charb (1)

Tout naturellement, des mouvements de solidarité se sont  mis en place. Je ne compte plus les manifestations de soutien un peu partout de par le monde et sur la toile, les articles, notamment sur mondoblog. Nous pouvons,  à juste titre, nous insurger contre le terrorisme et tous ces excès.

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crédit: https://jeffikapi.mondoblog.org/2015/01/07/sommes-charlie/

C’est très rapidement devenu un tsunami de « Je suis Charlie », mouvement de masse assez émouvant, intéressant et perturbant dans ses expressions à bien des égards, un spectacle, comme dirait quelqu’un. Changement de photo de profils en « Je suis Charlie », hommages, remontrances etc. etc. etc.

 

De l’huile sur le feu

Tout de suite les esprits se sont échauffés, beaucoup ont  crié haro sur le vilain musulman terroriste. Et je le dis, ils n’ont pas à ces justifier, les musulmans ! Ce serait la meilleure.

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On a vite confondu vitesse et précipitation, le summum étant la pathétique affaire de Hamyd Mourad. Hamyd, le troisième homme, qui aurait laconiquement laissé ses pièces d’identité sur les lieux après avoir « buté » ces pauvres hommes.

Puis vint la chasse à l’homme, et le dénouement : Hamyd avait un alibi, il était en salle de classe à l’heure des faits. Du pur 24heures chrono. Quand la réalité dépasse la fiction, on ne peut que regarder, les yeux hébétés, partagés entre stupeur et tremblements.

 

Choc de civilisations: Orient Vs Occident, Islam Vs Christianisme.

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Cette vision sombre et radicale des néoconservateurs américains s’imposent lentement mais surement dans les esprits et sur les nations. C’est Samuel Huntington et Zbigniew Brzeziński qui vont être contents.  Cet attentat ne fera qu’exacerber et pousser à leur paroxysme les tensions ethnico-religieuses en France. Tout ceci  sur fond de crise sociale aggravée et de chômage record. Il est triste que cet extrémisme « islamiste » takfiriste, pousse à ça. Qu’on ne nous dise surtout pas que c’est au nom d’Allah ou de Mahomet; ils sont contre. Il va être encore plus difficile de s’appeler « Ahmed » ou d’avoir la peau marron en France. Et c’est ça qui inquiète. La france l’aura, son bouc émissaire.

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Car voici l’image du terrorisme en France.

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On a envie de taper sur du bougnoule et du bamboula. Ce sont des ambiances de 11 Septembre, toutes proportions gardées.

Je remarque au passage que le président Israélien, Benjamin Netanyahu a particulièrement eu du flair sur ce coup, puisqu’il prédisait des attentats sur la France quelques temps plus tôt, une certaine expérience de la chose, j’imagine.

 

Le « Je suis Charlie » vu d’Afrique.

De l’excès de zèle à l’excès de ridicule : La tragédie Charlie Hebdo qui devient deuil national au bénin

J’ai été très étonné que Yayi BONI, le président béninois, soit allé jusqu’à décréter une journée de deuil national au nom de « Charlie ». « Etonné », c’est une litote. Je dirais même plus : Etonné, atterré et écœuré. Voilà. C’est terrifiant de ridicule et de mièvrerie que nous en soyons encore là en Afrique, à faire passer le sang d’autrui avant le nôtre (tout en étant de tout cœur avec les victimes et leurs famille évidemment, la question ne se pose pas en ces termes). Si encore le Bénin n’avait pas ses propres chats à fouetter, je comprendrai – Et quels chats ! Boko Haram et consort, qui ne sont pas loin du tout).  Peut-être que c’est une façon de faire campagne et d’amadouer la France, je ne sais pas. Un manque de solidarité entre pays africains qui ne dit pas son nom, on l’a vu, magnifiquement illustré dans l’affaire Ebola. Elle était belle la solidarité.

Comme quoi bien souvent, c’est nous, ou plutôt nos dirigeants, qui refusons de trancher le nœud gordien malsain qui nous lie à la « métropole ».

 

Je ne suis pas Charlie, je ne l’ai jamais été

J’ai toujours trouvé que Charlie Hebdo en charriait un peu. Certaines de ses caricatures étant limite, limite, limite.

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Je n’ai rien contre Charlie, nous sommes de tout cœur avec la France dans cette tragédie. Nous sommes frère d’humanité, quoi qu’on en dise. Mais de là à leur ériger un autel au panthéon des martyrs, nous en sommes loin, Charb et sa joyeuse confrérie devront faire la queue derrière les milliers d’africains qui meurent noyés ou fusillés en tentant désespérément de traverser la méditerranée, derrière les dizaines de victimes de Boko Haram et ses #BringBackOurGirls, derrière les noirs de mauritanie et les haitiens suppliciés depuis des décennies, derrière le Congo et ses millions de morts (bientôt dix millions?). ETRE CHARLIE J’EN SUIS LOIN. Je m’intéresse plus au sort des noirs un peu partout sur cette planète et partage pleinement l’indignation de ceux qui, depuis notre continent, se demandent quelle est cette solidarité à deux vitesses, comme si nous avions perdu le nord.

 

Bien à vous

A.R.D-A

 


Vaguelette glisse

Glisse

Glisse, glisse vaguelette

Au-dessus des eaux tourmentées

De l’océan plein d’historiettes

Glisse sur ces chemins mille fois arpentés

 

Caresse de ton pied délicat

Le miroir craquelé de la plage

Et donne la bise au beau paysage

Du sable inondé par le flot des pas

 

Efface inlassablement les traces immondes

Que les hommes et les bêtes osent laisser

Sur le socle mouvant de ce petit monde

Qu’est la mer aux mystères impudemment délaissés

 

Efface inlassablement le millier de murmures

Qui entachent le majestueux mur

Dressé par la musique du vent caressant l’océan

Tonnant et chantant comme mille géants.

 

Sur nos rêves et nos illusions perdues

Au creux d’une larme à la mer rendue

Vaguelette glisse, glisse

Glisse

 

[Et fais-nous oubli

Fais nous amnésie

Béatitude et félicité

Quelque part,

              à mi-chemin entre l’éternité et le silence]

A.R.D-A.

Lomé, Tokoin-Hopital. 06 01 2014

 


Cette langue étrange que nous parlons à Lomé

Bien le bonjour! (Bonne année, etc.)

J’ai toujours été un ardent défenseur des langues locales, des langues maternelles (de « nos » langues, si je puis dire) face à l’hégémonie des langues importées (l’anglais, le français, l’espagnol, le portugais, etc.). Il n’y a pas si longtemps, je parlais du français qui broyait nos langues maternelles sous ses gros sabots molièriens (certains rétorqueront avec beaucoup d’esprit qu’avec le temps, le français tend à devenir une langue maternelle, ce qui est assez horripilant en soi, mais passons).

Une langue ‘locale’, d’accord… Mais où est-elle ?

Eh bien, c’est dans toute cette réflexion, alors que songeant à une énième plan de sauvetage desdites langues locales (les mettre sur la liste des espèces protégées, créer des zoos linguistiques non pas zoo humains ! pour celles en voie d’extinction etc). Bref, c’est dans tout ce branle-bas de combat que je réalisai qu’à Lomé, la capitale du Togo, il n’y avait pas à proprement parler de langue originale ou originelle, virginale.

Ce dialecte bizarre que nous parlons à Lomé

Nous parlons une langue à Lomé, la capitale. Oui, nous parlons bien une langue « locale ». Si vous posez la question à quiconque, il vous répondra en mina, ou à la rigueur en éwé. C’est amusant parce que le dialecte majoritairement parlé à Lomé n’a pas forcément grand-chose à voir avec l’une ou l’autre des deux langues. Je dirais même plus, c’est un hybride, de l’éwé et du mina principalement : à vue de nez, il est composé à 60% de mina, à 30 % d’éwé, et à 10% d’une multitude d’autres parlers dont le français, l’anglais, l’allemand et autres patois. Mais bon, ces pourcentages sont des choses délicates à manier, pour des langues, vous oyez où je veux en venir quand même.

Crédit: www.memoireonline.com
Crédit: www.memoireonline.com

Et ce français… du sable dans notre gari* !!!

Ah ! Ce français s’immisce sournoisement et presque en permanence dans nos phrases, ce qui a le don de m’agacer au plus haut point, à juste titre je pense. Cela ne fait pas forcément de moi un puriste. Je ne compte plus le nombre de fois où, dans n’importe quelle conversation (causerie banale ou débat sur les média), un ou deux mots français se glissent dans les phrases. On achoppe sur une idée ou un concept dont on ne connait pas l’équivalent en éwé-mina, faute de culture, et on se rabat illico sur le français. Il y a aussi toute une multitude de tics langagiers directement hérités de la cohabitation avec le français ou de son parasitisme pur et simple : ponctuer ses affirmations avec des « quoi, quoi, quoi » ; dire « é va quoi = « Il est venu quoi », ou « mà và semaine prochaine » = « Je viendrai la semaine prochaine », ou encore « Büssa lé dja djo » = « Le Bus va partir », etc.  Ceci donne des phrases très étranges d’un point de vue linguistique, de véritables zèbres parlés.

Bien sûr, il y a des cas de figure où c’est difficile de trouver le mot en éwé-mina, à moins d’être un sacré technicien de la langue ou un remarquable érudit (ou juste un gars qui a passé suffisamment de temps au terroir). Pour d’autres cas encore, c’est lié à la nature du mot. « Microbiologie », « arthrodèse », « phéromones », « astrophysique » sont par exemple des mots qui nécessiteraient d’être forgées dans des langues locales, si tant est qu’on avait la moindre envie de s’y coller.  Mais on se rabat presque systématiquement sur le français, même pour des choses toutes simples (simplettes, simplistes, simplissimes) comme les jours de la semaine, les chiffres (sérieusement, les enfants  ne savent plus compter jusqu’à dix en éwé-mina), ou les prix des choses. Je trouve tout ça très inconfortable. Ceci dit, je n’ai rien contre le français à la base : j’aurais l’air bien stupide si c’était le cas, étant donné que je suis en train d’écrire en français.

Lomé la PouBelle, mais surtout Lomé la Jeune et la bigarrée

Lomé est une ville plutôt récente (en tant que capitale, pôle et creuset démographique j’entends). La région était habitée à l’origine par les Bè, parlant l’éwé. Par une fantaisie de l’histoire, le mina, aussi appelé le gen-gbe, parlé par les peuples Guins venus d’Agbodrafo et Aného, a fini par dominer la nouvelle capitale au fil du temps, au détriment de l’éwé . Ce mina étant lui-même déjà très métissé et bigarré, était bien loin du gen-gbe d’origine (avec les influences du watchi, du yoruba, du fon et autres). Donc, à partir de ce gen-gbe métissé, se mélangeant avec l’éwé d’Aného, d’hybridation en hybridation, on en est arrivé à une langue presque sui generis, fonctionnelle et propre à Lomé. Elle est née de la nécessité pour plusieurs peuples, venus d’horizon différents de se comprendre et de communiquer : une langue véhiculaire, ça s’appelle.

langues Gbè - wikipedia
langues Gbè – wikipedia

Quant aux origines de Lomé, voici ce qu’en dit un camarade:

Lomé au Togo, est la seule capitale au monde (à ma connaissance et j’espère me tromper, à l’opposé de Brazzaville et Kinshassa, elles sont séparées par un fleuve) à se situer sur une frontière, celle avec le Ghana.  A l’origine, le lieu aurait été fondé au 17e siècle par un certain Dzitri. Mais, la ville est « née » en 1879 à la suite d’ imbroglios diplomatico-admnistratifs entre les colonisateurs européens : des Anglais, des Français puis des Allemands.

La bande côtière à cet endroit, était occupée par des populations autochtones (les Bè), les esclaves affranchis d’origine africaine (revenus essentiellement du Brésil) et des commerçants européens. Cet ensemble généra une sorte de « patchwork », dominé par la culture et la langue éwé. En 1884, la colonisation allemande s’installe au Togo pour 30 ans ; suivie par l’administration provisoire anglaise (1914-1920). Puis, le mandat du Togo est «confiée » à l’administration coloniale française de 1920 jusqu’à son indépendance en 1960. Aujourd’hui, la langue dominante à Lomé est le mina issu de l’éwé, avec des emprunts en français, en allemand, en d’autres langues togolaises et aussi un argot influencé par le voisin anglophone.  AristidesHonyglo

Cathédrale de Lomé Crédit: tg.worldmapz.com
Cathédrale de Lomé
Crédit: tg.worldmapz.com

Pour les autochtones « sudistes », ou quiconque qui soit né à Lomé et a parlé cette langue depuis ses débuts, cela crée parfois des situations surréalistes. Un exemple : ma maternelle est éwé (Bè) et mon paternel Guin, je constate bien quand je m’adresse à des aînés de chaque branche qu’on ne parle pas la même langue et on a bien souvent du mal à communiquer, surtout quand ça devient pointu. Étrangement, moi je les comprends plus qu’ils ne me comprennent, sans doute les avantages de parler «métis ».

 

Accents

De la même façon qu’on reconnait le pays d’origine d’un francophone à son accent (sénégalais, ivoirien, malien, togolais) la même chose se présente en éwé, en mina ou en éwé-mina. Plutôt deux fois qu’une même! Pour ceux qui ont baigné dans cet environnement linguistique, il est possible de distinguer à l’oreille l’éwé-mina, d’un gen-loméen, de celui d’un bè-loméen, ou d’un watchi-loméen… ou même d’un loméen-loméen, parce que ça existe, de plus en plus, démographie et déracinement oblige.

C’est fou, c’est un microcosme. Comme dirait quelqu’un, l’univers n’est pas un tout unifié, encore moins figé. Donc pour ceux qui s’intéressent à la sauvegarde de nos parlers, il y a beaucoup d’autres questions connexes, autrement plus complexes et subtiles, qui les attendent. Car si la nature a horreur du vide, elle a aussi horreur de l’inertie. Et elle ne nous attend pas, inexorablement, elle continue à faire ce qu’elle a toujours fait : créer du neuf avec du vieux, de l’unité avec de la multitude et de la multitude avec de l’unité. Et ainsi de suite.

C’est là qu’on voit que le hasard, ou la dialectique, a le sens de l’humour : nous parlons un dialecte bizarre à Lomé (on va dire le « Loméen » ou mieux encore le « Lomégbé »), une langue véhiculaire qui a le ‘cul’ entre deux chaises, mais qui est quand même la principale langue ‘locale’ du Togo. Lomé pèse un peu plus d’un million d’habitants, sur une population togolaise d’environ 7 millions d’habitants, ce qui fait donc au moins 1/7 de la population. On peut plus ou moins parler ce dialecte sur toute l’étendue du territoire, très essentiellement dans les principales villes, suivant les grands axes commerciaux. Les dieux savent qu’il y a pas mal de langues dans notre petit pays!

Quant à un éwé et un mina « purs », je ne sais pas trop.  Il faudra surement repasser!

Je crois qu’en définitive, quand on demandera « quelle langue parlez-vous ? », on répondra tout simplement « je parle Loméen Lomégbé ».

Et ça c’est amusant !

A.R.D-A.

*Gari : farine de manioc, très présent dans l’alimentation à Lomé (pas forcément pour le plaisir de tous mais bon, c’est un autre débat ça…).


Chauvinismes nationalistes – Ces rivalités qui minent l’Afrique – 1

Prolégomènes &  Précautions d’usage

Ceci ne se veut pas un avis d’autorité  ou quoi que ce soit de ce genre,  un certain point de vue, en l’état actuel de mes connaissances sur un certain sujet. Il ne s’agit pas d’une analyse globalisante et systématique. Si je dis « des togolais » ou « des canards », ce n’est pas « tous les togolais » ou « tous les canards », je garde à l’esprit qu’on trouve toutes les tendances et toutes les opinions dans toutes les communautés.

Salutations, à toutes et tous… et bonne année!

Alors : « Des chauvinismes nationalistes en Afrique –  Ces stupides rivalités qui minent notre continent »…J’écris cette série suite à l’article de mon camarade camerounais Willfonkam à propos de ces personnes qui en ligne qui se réjouissaient  des agissements de Boko Haram en Cameroun … (On a connu plus gai pour commencer l’année, je sais).  Il ne s’agit pas ici de nier quoi que ce soit, loin s’en faut: ces rivalités, ces animosités, existent. Mais j’ai été sidéré, atterré d’apprendre qu’on allait jusqu’à se réjouir que des gens se réjouissent des déboires du Cameroun (pays frère et ami, et pour le coup c’est sincère, ou ça devrait l’être !).

Je suis parfaitement conscient des différentes velléités de fierté et d’exaltation des uns au détriment des autres, de petites moqueries entre différentes nationalités… mais de là à se réjouir sur internet de ce qu’un groupe terroriste s’en prenne à un autre pays d’Afrique (Comme si c’étaient des ennemis héréditaires! …le pire étant qu’ils ne sont pas forcément à  l’abri de ce genre de choses, loin de là. On n’a pas encore traversé à la rivière mais on se moque de celui qui se noie).

Inutile de dire que ce genre de choses ne sert que les ennemis de l’Afrique, comme aime souvent à le rappeler un lumineux camarade blogueur, une des choses qui a causé la perte de ce continent, c’est la désunion des africains (La stratégie du « diviser pour mieux régner », déjà employée depuis des lustres, entre autres contre nous, a de beaux jours devant elle, je vous le dit ! « on ne change pas une équipe qui gagne ». On se rappelle l’expression « Luttes intestines » parmi  les handicaps de l’Afrique face aux esclavagistes, puis face aux colons les même d’ailleurs). L’Afrique n’est vraiment pas sortie de l’auberge.

Déjà dans l’affaire Ebola, on les a vu, on les a vu, les formidables élans de solidarité et de fraternité entre les différentes nations africaines, matérialisés par la fermeture systématique des frontières et l’isolement pur et simple des pays  Ebolisés, les laissant plus ou moins à leur sort, sans même faire semblant de filer un coup de main…Pourtant je me souviens que le Togoavait fait un genre de don au Japon dans la dernière affaire de tremblements de terre (les japonais!), don parfaitement symbolique, s’il en est, mais quand même…mais pour le Libéria et la Guinée??? (même si nous n’avons pas assez de médecins pour nous même, ou pourrait faire semblant d’être piqué au vif, froissés dans fierté par l’exemple Cubain non? et fait un geste…moi je l’ai pas vu)

Ce sont les SANKARA, OLYMPIO, LUMUMBA, KRUMA qui doivent être fiers!

Et comment on en est arrivé à ce que des IVOIRIENS se réjouissent du mauvais sort des CAMEROUNAIS? Parlons-en justement: Le pourquoi du comment de cette « désunion » entre Pays africains (du moins, un aspect de la question), pour cela, il faudrait retourner vraiment vraiment en arrière et revisiter quelques fondamentaux: En résumé ça donne ça: les états Africains ne sont pas des nations véritables, dans leur tentative de créer  une identité nationale, il se produit une exalatation exacerbée d’une certaine idée de « nation » qui aboutit aux plus grands extrêmes, comme ces futiles rivalités entre pays africains (de véritables eberrations au vu du contexte géopolitique actuel)…de là à se réjouir du malheur d’autrui, il n’y a qu’un pas.

MAIS ON Y REVIENDRA.

A.R.D-A


Donne-moi à boire

Donne-moi à boire

Ton matin salé…parfumé de miel et de pétales rouge vif

La lassitude tranquille de tes mains parcourant mon corps

A la recherche d’un nectar sacré, quelque part…

A mi-chemin entre tes lèvres et ma luxure

 

Donne-moi à boire

La douceur rose de tes baisers affamés

La flamme pécheresse qui pétille dans tes yeux

Chavirés de plaisir, quelque part…

A mi-chemin entre tes seins et mes éternels émerveillements

 

Donne-moi à boire

La musique des draps torturés à coup de caresses

Et les mots doux, volé à la succulente fatigue

Et tes mots affectueux, volant en une nuée de papillons parfumés

Et la tyrannique félicité

Et cette féroce extase, qui me prendrait

Corps et âme

Ce bonheur indomptable

Comme si j’écoutais un Beethoven…assis entre tes cuisses

A.R.D-A. – Lomé, Tokoin-Hôpital, 31 12 2014.  (Pour le plaisir d’un beau matin et d’une bonne nuit)


Un Noël dans la dèche, ça se fête !

Oh, il faut que je vous parle des pétards, il y en a de toutes sortes : pétard simple, pétard fusée, pétard mini-grenade, et il y en a de toutes les salves (un coup, deux, trois, quatre coups, six coups, sept coups… jusqu’à quinze coups – dans le jargon des « péteurs », on dit plutôt « Un bande, deux bandes; ils nous viennent pour la plupart de nos amis les Chinois d’ailleurs!…


L’Afrique et les fractales : une extraordinaire épopée

Salutations! Je m’en vais parler d’un sujet quelque peu joyeux, primesautier (sans doute étrange et inattendu de prime abord pour beaucoup) … les fractales! Surtout les fractales et l’Afrique

D’abord, de quoi on parle quand on dit fractale? « Une figure fractale ou fractale est une courbe ou surface de forme irrégulière ou morcelée qui se crée en suivant des règles déterministes ou stochastiques impliquant une homothétie interne. Le terme « fractale » est un néologisme créé par Benoît Mandelbrot en 1974 à partir de la racine latine fractus, qui signifie brisé, irrégulier (fractale n.f). Dans la « théorie de la rugosité » développée par Mandelbrot, une fractale désigne des objets dont la structure est invariante par changement d’échelle » (Wikipedia)

En gros c’est une figure morcelée (fractionnée) caractérisée par la répétition à une échelle de plus en plus réduite de la même opération sur des portions successives: Chaque sous-partie est identique à la partie qui lui précède en terme d’échelle suivant un schéma dit « d’Autosimilarité ». Ooooooooooook, je vous montre, c’est mieux que toutes mes phrases…

Koch anime
Formation d’une fractale – Wikipedia
L'Afrique et les fractales : une extraordinaire épopée 23
Eponge de Menger – Crédit: Wikipedia

Les fractales se trouvent absolument partout dans la nature ( La forme des branches d’un arbre, la disposition des feuilles, les fougères, les paumes de la main, l’architecture de nos poumons, nos vaisseaux sanguins, la formation des vagues dans l’océan, les tsunamis, les flocons de neige, la forme des coquillages, la réplication de certains virus, et ainsi de suite et ainsi de suite)

Crédit: belzebuth23.eklablog.com
Crédit: belzebuth23.eklablog.com
Flocons - Fractales
Flocons – Fractales
Les branches d'un arbres se déploient suivant le schéma des fractales
Les branches d’un arbre se déploient suivant le schéma des fractales
Fractales dans la nature, le cas de la fougère
Fougère

L'Afrique et les fractales : une extraordinaire épopée 15

 

 

 La suite de Fibonacci  Crédit: sandrine-buzin.com
La suite de Fibonacci
Crédit: sandrine-buzin.com

Avec la Suite de Fibonacci, on peut dire que les fractales sont le plan de construction de la nature et de tout l’univers.

 

D’autres domaines d’application des fractales (Selon Saint Wikipedia):

Les domaines d’application des fractales sont très nombreux, on peut citer en particulier :

  • en biologie, répartition des structures des plantes, bactéries, feuilles, branches d’arbres…
  • en géologie, étude du relief, côtes et cours d’eau, structures de roches, avalanches
  • en morphologie animale, structures des invertébrés, plumes d’oiseaux…
  • en médecine, structure des poumons, intestins, battements du cœur
  • en météorologie, nuages, vortex, banquise, vagues scélérates, turbulences, structure de la foudre
  •  […] volcanologieen astronomiesciences humaines,  économie et finance, (prévision des krachs boursiers), en électronique (antennes larges bandes des téléphones portables),  dans les arts, arts graphiques bien sûr, mais aussi en littérature, en musique, au cinéma… […]

Par ici quelques fractales, c’est assez beau! Exemples de fractales dans la nature, pour voir de quoi on parle:

(Bon!) Les fractales et l’Afrique:

Aux dernières nouvelles, le titre de ce billet c’est « L’Afrique et les fractales : Une extraordinaire épopée« . J’ai redécouvert la chose il y a quelques temps au hasard de mes errances et pérégrinations sur les vagues tourmentées et mugissantes de la toile…je suis tombé sur le mathématicien Ron Eglash qui a entreprit des recherches assez intéressantes sur la question.

"Fractales Africaines" de Ron Eglash
« Fractales Africaines » de Ron Eglash

Vous savez, quand on dit « L’arbre qui cache la forêt » ou encore « évident comme le nez au milieu du visage« … Ce sont des expressions qui correspondent parfaitement à relation entre l’Afrique et les fractales. Car il suffit d’y regarder d’un tout petit plus près, d’enlever les œillères solidement et sournoisement posées par notre système éducatif bancal (ou de lever les yeux de l’écran de Smartphone) pour réaliser que les fractales sont au cœur de l’art, de l’architecture, de la coiffure et des mathématiques africaines. Dans les tresses

Tresses Africaines - Noter le système des fractales dans les motifs, avec le phénomène d'autosimilarité
Tresses Africaines – Noter le système des fractales dans les motifs, avec le phénomène d’auto-similarité

 

Awalé Crédit:  www.artisanat-africain.com
Awalé
Crédit: www.artisanat-africain.com

Dans le Jeu d’Awalé (basé sur la répétition Itération d’une certaine opération jusqu’à obtention du nombre requis de pièces. Ceux qui y ont déjà joué voient sans doute de quoi je parle)

 

 

En architecture:

Village africain construit en fractales: Chaque concession est identiques en échelle à l'unitée principale Crédit: raphaelle.longuet.free.fr
Village africain construit en fractales: Chaque concession est identiques en échelle à l’unité principale
Crédit: raphaelle.longuet.free.fr
Village Africain construit en fractales:  Crédit: www.abidjantalk.com
Cité construite en fractales – Crédit: www.abidjantalk.com

Bien évidemment ce n’est pas le « hasard » qui est à la source de cette omniprésence des fractales dans l’univers africain, cela relève d’une conscience profonde et pluriséculaire (voire plurimillénaire) de la chose. Un tel usage est exclusif à l’Afrique à vrai dire.

 

Les fractales de l’Afrique à l’Europe: L’Afrique à l’origine de l’ordinateur.

Je crois que c’est l’un des aspects les plus « fun » de l’histoire, comme quoi nous participons vraiment tous à la construction du patrimoine humain.  Les fractales étaient également utilisées d’une façon assez élégante (dans toutes l’afrique subsaharienne) dans la divination – basé sur des algorithmes à la fois simples et robustes : C’est le cas du code Bamana (« un générateur de nombres pseudo-aléatoires utilisant le chaos déterministe. Quand on a un symbole à quatre bits, on l’associe à un autre à côté : donc pair + impair donne impair, impair + pair donne impair, pair + pair donne pair et impair + impair donne pair. C’est l’addition modulo 2, comme le contrôle de bit de parité dans votre ordinateur. Ensuite on prend ce symbole et on le remet en jeu, c’est donc une diversité autogénératrice de symboles… » Lien).

Code Bamana
Code Bamana
code Baùanabamana
Code bamana – Itérations

Ce système  a transité vers l’Europe (Moyen Age) par les Arabes et les Maure (Qui ont quand même passé plus de sept siècles en Espagne, sept siècles !) On doit à ces musulmans Arabes et Maures les premières universités d’Europe, notamment celle de Cordoue. Leur présence a contribué à sortir l’Europe des presque mille ans d’obscurantisme et de relatif fixisme intellectuel du moyen-âge. (Ils sont été très violemment mis dehors et quasiment toute trace de ces sept siècles de présence a été effacée par la suite).

Mais revenons au Code Bamana : « Au XII ième siècle Hugo SANTALIA l’a introduite en Espagne après avoir vu des mystiques musulmans, et elle a fait son entrée chez les alchimistes sous le nom de géomancie : la divination par la terre […] LEIBNIZ le mathématicien allemand parle de la géomancie dans sa dissertation appelée : « De Combinatoria ». Et il dit « au lieu d’utiliser une marque et deux marques, utilisons plutôt un 1 et un 0, et nous pouvons compter par puissance de 2″…. George  BOOLE a pris le code binaire de LEIBNIZ et a créé l’algèbre booléen, et John von NEUMANN a pris l’algèbre booléen et a créé l’ordinateur numérique » (Op. Cit.)

En gros toute notre électronique actuelle a commencé en Afrique. Et ça s’est plutôt cool.  Il y a quelque chose de très élégant dans ce passage de flambeau à travers les peuples et les siècles jusqu’à notre technologie moderne (pas toujours dans des conditions fraternelles et amicales mais bon… A man does what a man can with what a man has) Je laisse Jacques Attali en causer…

Et pour finir, Ron Eglash à la conférence TEDx

Les fractales africaines par Ron Eglash par beinnie


Africains, la Chine n’est pas notre amie (Suite et fin)

Encore une fois: Partie 1 et Partie 2

L’humanisme chinois envers les « pauvres » africains… ou comment on présente les relations Chine-Afrique au Chinois lambda :

Pour le Chinois lambda, le monsieur  X (on va dire, toute honte bue, monsieur « Li » ) dans  les confins de Xinjiang ou de Anyang, et ben la Chine est en train d’aider généreusement l’Afrique (Il y a comme un air de déjà vu, je sais)… Du moins c’est ainsi que les choses lui sont présentées la plupart du temps (Il ne connait pas, lui, l’envers de la médaille, les terres, les minerais, le pétrole, la guéguerre avec les ricains…) : Ce qu’il voit c’est CHINA construisant des écoles, des barrages, apportant des couvertures, des livres, etc., aux « pauvres » petits Africains. Quand on ajoute à cela l’image sur les grandes chaînes de télé  on peut aisément imaginer que notre cher monsieur n’a pas la moindre idée de ce qui se passe en réalité, sur l’échange pas très équivalent auquel se livre son pays.

Attention, les autorités chinoises n’ont rien inventé, ça fait des décennies que l’Occident nous fait le coup! Pour mettre en place un système de domination, un pays a aussi besoin de l’assentiment de ses  propres citoyens, et pour ça, il y a aujourd’hui la fée Média.

J’ajoute d’ailleurs que les expositions coloniales ou zoos humains ont eu la même utilité en Europe durant l’épopée coloniale: montrer au pov’pti européen prolétaire du XIX – XXe siècle quels sauvages on s’attelait à civiliser par-delà les mers. C’est vieux comme le monde en fait. Et c’est toujours les masses populaires qui se font avoir. Donc pendant que les Chinois font du bizness par ici, les masses populaires (une énooooooooorme masse populaire: ils sont plus d’un milliard les gars!) croient qu’ils sont plus ou moins en train de faire du bénévolat et de l’humanitaire (si jamais ils s’intéressent seulement à la question),  elle n’est pas belle la vie?

Crédit: www.blog-city.info
Crédit: www.blog-city.info

« Pays frère et ami » ? … Vous avez dit ami ?

Cette expression « Pays frère et ami » dont nous aimons tant nous gargariser : Plus de quatre cents ans d’esclavage, cent ans de colonisation et plus d’un demi-siècle de néo-colonisation et on est encore là dessus (le pire, c’est qu’on y croit à fond la plupart du temps). Je crois que l’amitié en matière de géopolitique, c’est quand tu ne peux pas attaquer ton voisin et que lui non plus ne peut pas en faire autant. Vous vous regardez en chiens de faïence en ayant des sourires en coin et en vous invitant mutuellement chaque week-end à prendre un pot tout en évitant de se faire empoisonner bêtement… C’est deux personnes A et B qui se tiennent en respect mutuellement, « A » ayant un couteau sous la gorge de « B », et « B » ayant un couteau sous les c***ouilles de « A ». C’est ça l’amitié en géopolitique, ou du moins c’est parfois là où elle commence. Même s’il est vrai que pour les pays d’Afrique, c’est peu différent étant donné leur histoire, mais allez demander au Chinois ce qu’ils pensent de « l’amitié » avec le Japon, vous m’en direz des nouvelles.

Chine - Japon Crédit: www.reseau-asie.com url
Chine – Japon
Crédit: www.reseau-asie.com url
Chine Vs Japon  Crédit: groolcreatures.skyrock.com
Chine Vs Japon
Crédit: groolcreatures.skyrock.com

Malgré le titre très tranché de cette série,  ce n’est pas dirigé contre la Chine en particulier, il se trouve juste qu’elle est une puissance majeure de ce siècle et qu’elle entre aussi dans le jeu… en volant progressivement du terrain aux Yankees et aux Européens d’ailleurs…

Afrique – Afrique – Afrique

On ne saura trop le dire, il est grand temps que l’Afrique se reprenne en main et œuvre pour ses propres intérêts avant tout, comme tout le monde le fait un peu partout sur cette bonne vieille planète. Quand on ne prend pas la peine de balayer devant sa porte, il ne faut pas s’étonner que le voisin vienne y pisser.

De l’Afrique à l’Humanité… Un rêve lointain

Tout ceci étant dit, je rêve d’une humanité unifiée, une humanité mosaïque qui regarde fièrement l’héritage qu’elle laissera à ses descendants (ça peut sembler être du coq à l’âne, vu tout ce dont j’ai parlé dans cette série de billets, mais il y a une cohérence globale je pense). On en est loin, certes, mais je pense que quelque combat d’émancipation que l’on mène, en Chine, en Afrique, en Amérique ou partout ailleurs, nous ne devons pas perdre de vue cet Idéal d’Humanité. Tant que les conjonctures le permettent, l’intérêt supérieur de l’Humanité doit nous guider. Nous asseoir tous autour d’une grande table ronde (ou presque ronde, comme notre planète) dans un grand concert des nations. Mais cela passe par le respect mutuel des différents peuples. Si l’Afrique veut valablement être représentée à ce grand concert des nations (qui ne semble pas être pour demain, ne nous méprenons pas, pour le moment, l’Afrique n’a pas d’ami), il lui faut remettre les données à jour, et arrêter d’être ‘juste’ le garde-manger en ressources, encore moins la serpillère, des autres nations et des autres peuples : « blancs », « jaunes », « rouges » ou bleu-foncés.

Conclusion (Enfin!)

Pour en revenir à la Chine et conclure, je dirais ceci : certes la Chine n’est pas notre amie, mais elle n’est pas plus notre amie que notre ennemie (ces affaires de « Pays frère et ami » là, faut vraiment aller mollo). Nos frères chinois font leurs petites affaires tranquillement sans vraiment se préoccuper du reste, ils nous écraserons s’ils le jugent nécessaire et/ou si nous leur en donnons l’occasion, c’est comme ça… Croire que l’expansionnisme chinois n’est pas un problème pour nous, en l’état actuel des choses, c’est se foutre le doigt dans l’œil. Mais croire que la Chine est LE problème, c’est se la foutre encore plus profond !  L’Afrique, en tant que continent possédant pour ainsi dire toutes les ressources possibles et imaginables sur cette planète, il est certain qu’elle attisera encore et encore les convoitises, jusqu’à un changement radical de l’ordre des choses ou jusqu’à l’effondrement de cette humanité et de ce système moderne… Alors encore une fois « la gifle qu’on reçoit dépend de la façon dont on a exposé son visage », et je trouve qu’on reçoit pas mal de gifles comme ça, depuis le temps! On ne va pas remettre ça avec le dragon chinois.

Merci d’être restés avec moi, et toutes mes excuses si je suis resté dans des généralités (Pour entrer en profondeur, il y a des livres et des documentaires! Ceci n’est qu’un billet, pas une thèse)

Sur ces bonnes paroles, je vous dis 再见 (Zàijiàn: Au revoir… enfin, selon Google)

A.R. D-A.


Silence et espérance

S’asseoir sur les ailes du silence

Et compter les secondes au bout des doigts flétris

D’un vieux rêve, usé, à force d’être astiqué.

Y contempler son reflet déformé

Par l’espérance

Le temps de dire « ouf »

Et de rire au nez de la solitude.

Se broder une béatitude en fil d’or

Et la prendre pour argent comptant

Jusqu’à la prochaine hésitation

Ainsi va le monde… Ainsi se meurt-il sans cesse

Pour mieux renaitre à lui-même

 

A. R. D-A.

Lomé, Tokoin-Hôpital, 13 12 2014


Africains, la Chine n’est pas notre amie – Partie 2

Pour ceux qui viennent de rattraper au vol: Ci-git la partie  1 🙂   

Chine – Chinois – Chinatown

Quand le chinois se déplace, il amène sa culture avec lui, sa terre, son sang, son âme: c’est toujours China First, voire même China Only (A la limite, tant que c’est assumé, moi je dis respect). Il amène toujours ses propres ouvriers si possible ! Et quand il embauche sur place, c’est très souvent pour des salaires de misères, des maltraitances et des abus  (Pas très raffiné le « Niacoué », ben oui, l’ombre de Mao n’est pas encore partie, ça chicotte le Niacoué!).

Mao Zédong - Crédit: Wikipedia
Mao Zédong – Crédit: Wikipedia

Ce n’est pas forcément une question de couleur, ça s’appelle le capitalisme je crois, ils profitent de la misère ambiante pour embaucher à très vils prix et refaire leur petit goulag perso (What ya gonna do ???) …D’autant que dans l’entendement de beaucoup de monde hors d’Afrique, et même chez certains africains, les  noirs sont des primitifs, des esclaves, ils l’ont toujours été, c’est le seul aspect de leur histoire qui soit un tant soit peu connu. C’est d’autant plus grave que ce sont nos propres dirigeants, par leur corruptibilité compulsive, leurs soumissions veules et leurs passivités insensées sur la question qui permettent ce genre de scandale. Et de nous-même aussi, faut pas se mentir.

Le Chinois et l’Afrique – Idées préconçues – Idées arrêtées

J’ose le dire, les chinois, dans leur très large majorité (pour ceux qui l’on jamais vue et qui ne s’en contrefouttent pas royalementont « vu » l’Afrique à travers le prisme déformant de l’Europe et des USA…de leurs médias. Comme on se l’imagine, l’image qu’ils en ont a priori est loin d’être des plus favorables (Esclavages, Ebola, famines, guerres tribales, sécheresse, excision etc. etc. etc. etc. Et le défilé macabre continue). Il n’est pas difficile de s’imaginer que la plupart d’entre eux méprisent déjà les africains avant d’arriver, ne serait-ce que de manière diffuse et inconsciente : les préjugés ont la vie dure, surtout si les intéressés y prêtent le flanc, et les êtres humains souffrent des mêmes imperfections partout sur la planète, quelle que soit la complexion de leur peau, la forme de leur nez ou de leurs yeux, ou encore le taux de mélanine de leur épiderme. Je ne les juge donc pas a priori, je ne saurais me le permettre, mais c’est comme ça, il faut le savoir.

Et c’est infiniment plus subtil que du « racisme » tout court, d’ailleurs c’est un mot que je n’aime pas, je le trouve beaucoup trop simpliste et réducteur, il sclérose le champ de réflexion et limite la pensée sérieuse, sur un phénomène éminemment plus complexe, varié et grave.

Le Chinois vu par l’Afrique : Dire « Chinois » en langue Ewe-Gen

Groupes linguistiques Afrique de l'Ouest - Wikipedia
Groupes linguistiques Afrique de l’Ouest – Wikipedia

A propos de « racisme », j’en ai une bonne : Il n’y a pas vraiment de mot pour dire « Chinois » dans ma langue maternelle, le Mina, pour autant que je sache, ce qui est cohérent vu qu’on pas croisé beaucoup de chinois ou d’asiatiques sur nos côtes depuis le temps. Mais assez récemment quelques mots sont forgés pour la circonstance, je vous en donne quelques-uns, c’est édifiant: « Mödékèwö » (« ceux qui ont le même visage, la même tête ». Parce que c’est bien connu, tous les chinois se ressemblent), ou encore « Azizaviwö » (« Les petits Aziza», « Aziza » est un mot qui désigne une créature sylvestre du folklore des peuple du Sud Togo, Sud-Est Ghana et Sud-Ouest-Bénin. Son aspect n’est pas très clairement défini mais dans ce cas de figure, on sous-entend: petit lutin des forêts. On a connu plus flatteur, j’ose le croire) ou encore « Guézéré » (minus, nain, nabot, minus-habens). On dit même, plus familièrement, les « Hin-hon », en référence à leur langue. Tout ça pour dire que quand il a fallu nommer « l’asiate », « le chinetoque », « le niacoué », les premières expressions ne sont pas forcément les plus gentillettes (Bien sûr, je précise que nous, AU MOINS, on ne s’est jamais posé la question de savoir si c’était des êtres humains « comme nous » ou juste des genres de singes !!! Et puis, autre fait intéressant, il n’y a aucune référence à la couleur. D’ailleurs tant que j’y suis, le mot pour dire « Blanc » (Européen, caucasien caucasoïde) c’est « Yovo ». C’est plus ancien comme mot, mais une tradition voudrait que « Yovo » soit une déformation de « Ayévoun » (Ayé+ [a]voun) : « Ayé » : Ruse, malice, roublardise, hypocrisie. « ‘Voun » (avoun) : Chien. Je vous laisse le loisir de deviner ce que les négros d’Afrique de l’ouest pensaient des « blancs » à l’époque).

Réciproquement, j’imagine à peine comment on peut nommer, voire insulter, un africain en mandarin ou en cantonnais. Au moins en français on est servi : Bougnoule, Bamboula, Banania, Singe, Macaque, Nègre, Négro, j’en passe et des meilleurs. Encore une fois, je ne juge pas… On ne se juge pas, il n’y a pas de raison. Comme dirait quelqu’un: « Aimez-vous les uns les autres…si possible » Si c’est pas possible, c’est pas la peine de se faire chier avec ça.

 

Une Invasion? Une Seconde Colonisation?

Comme je le disais précédemment, nos frères jaunes de l’empire du Levant sont en Afrique pour leurs intérêts exclusifs, ce qui est la moindre des choses. Dans un cas extrême, je pense même que si les chinois sentaient la nécessité et/ou l’occasion de déverser un peu du trop-plein de leur population en Afrique, ils le feraient (Mais vraiment hein, de manière sérieuse, et pas forcément au compte-goutte). Je pense qu’on tâte déjà le terrain de ce côté-là. Pourquoi pas ? Dans l’absolu, il n’y a rien de mal à chercher ce qu’il y a de mieux pour son propre peuple et son empire. Si en plus les autochtones ne se respectent pas et ne respectent pas leur terre, s’ils ne font pas de résistance sérieuse et cohérente à la pénétration, ou encore s’ils proposent des tarifs dérisoires pour leurs terres et leurs ressources inestimables, des tarifs de creuvards, de crève-la-faim et de lèches-bottes congénitaux… Eh ben Alea jacta est (je ne sais pas comment on le dit en mandarin) le sort en est jeté, qu’il en soit ainsi!

Les prochaines années ou décennies risquent d’être, comme dire, rouges (ou noires, c’est selon) pour l’Afrique. ça va être hardcore de se tirer de tout ça. D’autant que je ne sais pas trop où en sont les droits de l’homme en Chine…

Afrique-Chine - Crédit: www.mondialisation.ca
Afrique-Chine – Crédit: www.mondialisation.ca

Passivité et Complicité

Il faut être deux pour commettre une injustice! Il y a l’oppresseur et l’oppressé. Une chose est d’être sans défense, et un autre est de ne même pas se défendre tant qu’il en est encore temps. Si l’oppressé se laisse faire alors qu’il aurait pu ou dû se défendre, le crime n’en est que plus facile, et il est même complice quelque part…. Je dis ça, je dis rien…

 

后会有期。(hòu huì yǒu qī .)

A.R.D-A.

 


Africains, la Chine n’est pas notre amie – Partie 1

« Africains, la Chine n’est pas notre amie !!! » Voilà c’est tout, c’est tout ce que j’avais à dire, vous pouvez passer à autre chose. Enfin, je vais développer un peu quand même cette affirmation.

Comme on le sait tous, et comme l’explique un camarade, le Dragon chinois investit pas mal en Afrique ces derniers temps, pas toujours pour le bien des peuples d’Afrique, mais bon ça c’est une autre histoire aussi.

China, our savior! (What the fuck?)

Et c’est là que je vois cette étrange tendance qu’ont certains à rechercher ou voir un sauveur en autrui (un des effets secondaires du christianisme, de la colonisation ou de l’aliénation profonde du « Noir »? Maybe). Non sérieux, il y en a qui se bercent de l’illusion comme quoi la Chine serait notre nouvelle amie. L’Orient à la rescousse de l’Afrique contre l’Occident (Nyawo !!! C’est vrai ça ?) Apparemment on n’a pas encore intégré le principe du Nouveau gros bras de cours de récré qui bastonne l’ancien caïd juste pour devenir le nouveau caïd. Caïd à la place du caïd, khalife à la place du khalife.  Si c’est un sauveur que nous cherchons, allons plutôt sur la planète à côté s’il y est, ici c’est la Terre. Le dernier Sauveur date d’il y a deux mille selon la rumeur (et le gars a fini sur une croix, donc euh…). Tout ça pour dire qu’on se fourre les doigts (oui « les ») dans l’œil si on croit qu’ils sont nos potes, les  chineses (« chinetoques » ou « Niacoués » en grec ancien – oui, j’ai osé. Que Confucius ET Platon me pardonnent).

Attention ! Une mise au point capitale avant de continuer

Oui, il est vrai que la Chine n’a aucun rapport de domination coloniale avec l’Afrique; que dans leur avancée sur nos terres, les Chinois optent pour l’instant pour l’approche économique plutôt militaire, qui est plutôt l’apanage des Américains aujourd’hui et des anciennes puissances coloniales hier. Donc attention, ce n’est pas un discours anti-Chine, ce qui n’aurait aucun sens un pays, la chine étant d’ailleurs un pays qui attire de plus en plus d’Africains. C’est plus subtil que ça.

Bien, une fois ces précisions faites, on va pouvoir continuer. (Roulement de tambours… Bom, bom bom, bom, bom, bom). Ne nous faisons pas d’illusions, les Chinois ne sont pas là pour aider l’Afrique. Ils sont là pour se faire de la tune, sur le dos de l’Afrique si nécessaire et sécuriser pour eux-mêmes des ressources minières en prévision des décennies à venir. C’est ça (on a connu mieux comme histoire d’amour, je crois !).

(ça se passe de commentaires je crois) Crédit: www.lecongolais.cd
(ça se passe de commentaires, je crois) Crédit: www.lecongolais.cd
Montage Photo
Montage Images

La gifle que l’on reçoit dépend de la façon dont on a exposé son visage (N’koumé ké odoa bé ‘tomé yé ô’hona)

Donc les Chinois ne sont pas nos amis, ils ne l’ont jamais été (du moins pas depuis le X-XVe siècle, où on faisait encore du commerce avec eux, et encore!) et ils ne le seront pas avant très très longtemps, il faut s’effacer ça de la tête. Achetons une lame de rasoir et raclons-nous ça proprement de la tête. Comme disait l’autre, « Un pays n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts ». Oui, ils sont en train de supplanter les Américains (l’Occident) en Afrique (ce qui inquiète d’ailleurs pas mal les Yankees et explique le bordel actuel qu’il y a un peu partout sur le continent). Oui, ils font progressivement contrepoids à l’hégémonie occidentale, mais ils ne sont pas là pour nos beaux yeux. Donc, il nous revient à nous, et à nous seuls de fixer virilement et fermement les règles du jeu. Point. Comme on dit chez moi : « La gifle que l’on reçoit dépend de la façon dont on a exposé son visage» (N’koumé ké odoa bé ‘tomé yé ô’hona). A nous d’exposer convenablement notre visage (ou de ne pas l’exposer du tout, ce serait encore mieux !).

Relations Chine Afrique - Crédit: www.brukmer.be chineafrique
Relations Chine Afrique – Crédit: www.brukmer.be chineafrique

C’est Benjamin Franklin qui aurait décrit la démocratie comme « Deux loups et un agneau se demandant ce qu’il y aurait à dîner » (le peuple étant l’agneau, les riches et les politiciens étant les deux loups). Et le meilleur des cas, c’est quand l’agneau est armé et conteste le vote.

La démocratie, c’est deux loups et un agneau votant ce qu’il y aura au dîner. La liberté, c’est un agneau bien armé qui conteste le scrutin. Citation attribuée à Benjamin Franklin

Ça décrit parfaitement la situation de l’Afrique. Elle est à l’image d’un veau gras (malgré sa longue période de vaches maigres, cinq siècles de vaches maigres), un beau veau gras juteux et appétissant armé d’un pistolet (qu’elle oublie de dégainer) avec deux loups qui se demandent ce qu’on va bien pouvoir manger au soir (Les deux loups étant la Chine et les Etats-Unis – ou pour être plus théâtral, « L’Extrême-Orient et l’Occident »… Ce serait bien qu’on commence à prendre des cours de tir, qui sait, peut-être qu’on pourra se sortir pas trop amochés de ce dîner de cons, voire devenir des loups dans pas trop trop trop longtemps!

Afrique armée
Afrique armée!

 

Sur ce, 后会有期。(hòu huì yǒu qī .) A bientôt…

[Fin de la première partie]  (Coupez, c’est dans la boîte!)

A.R.D-A.


Fais-moi un ciel

Crédit image imwww.benininfo.com
Crédit image www.benininfo.com

Fais-moi un ciel

A la couleur de tes yeux

Que j’y trouve toute la douceur

Du monde

 

Fais-moi un ciel

Au gout de tes lèvres

Que j’y noie mon âme

Et mon cœur

 

Fais-moi un ciel

Assis sur tes cuisses

Pour qu’y fleurisse

Mon paradis

 

A. R. D-A. , Lomé, 03 12 2014