Salma Amadore

Un massage s’il vous plait !

La ville de Yaoundé et la plupart des autres villes du Cameroun sont envahies des salons de coiffure de plus en plus modernes qui attirent pas mal de monde, mais est-ce seulement pour se rendre belle ?

Il y a pas mal d’années je me souviens les salons de coiffure étaient juste pour se faire des tresses et des tissages. Dans les salons de coiffure pour hommes c’était bien sur pour leur barbe, les cheveux et aussi pour noircir roux ou devenus roux à la suite de nombreuses manipulations qui ont finalement abîmés leur tignasse.  C’était des services offerts à très bons prix accessibles à tous ou à la majorité des camerounais.

À côté de cela, je me rappelle que le seul institut de massage et remise en forme était Kindjo situé dans un quartier huppé de la capitale politique. Depuis quelques années, le paysage est tout autre, les salons ont aussi des services de massage et remise en forme. Une fois dans un de ces salons, on s’occupe de vous du pied à la tête et la détente est assurée. Il faut mettre le prix car tout ceci n’est pas gratuit.

Source: google

 

Une chose surprenante, les hommes sont devenus des habitués de ce genre de coin. Une chose qui m’enchantait car il est très rare de voir un camerounais mettre le prix pour un massage, sauna et autres gâteries. Les femmes y vont aussi mais pas autant que les hommes.

J’ai perdu mon admiration quand l’une de mes proches a été touchée. Mirabelle (je la nommerais ainsi ici) est l’une de mes camarades qui est en apprentissage dans un salon de coiffure. Ce salon de coiffure a des clients d’une certaine classe sociale. Mirabelle a appris la coiffure, la manucure, pédicure, le dernier volet qu’il lui fallait expérimenter était le massage.

Quand elle coiffait ses clients ou s’occupaient de leurs quatre membres, il lui arrivait de recevoir des pourboires. Une bonne chose pour elle car avec les appréciations des clients son patron a du la recruter. Ce volet massage est sans doute la malchance de sa vie. Depuis qu’elle peut faire des massages sans la présence de son patron, elle a de sérieux problèmes. Non seulement les hommes se mettent nus et refusent d’attacher une serviette sur leurs parties intimes, mais pendant que Mirabelle effectue ses massages, les clients lui font des attouchements.

Troublée, elle a tenté de repousser les clients de manière polie, mais bien souvent après son refus, le client appelle le patron et lui dit qu’il n’est pas satisfait de ses services. La première fois elle a reçu des blâmes sans broncher. La deuxième fois elle a tout dit à son patron qui a balayé cela du revers de la main.

Depuis ce temps, trois mois ce sont écoulés et au fur et à mesure, elle a dû faire face au arriérés de salaire et ensuite à la réduction de son salaire passer de 60000Fcfa à 30000Fcfa, et pour raison « il n’y a plus de clients, toi-même tu vois non ? ». Finalement après deux mois sans salaire, elle a rencontré son patron pour lui parler des difficultés financières auxquelles elle fait face. Le patron de répondre « si tu manque d’argent de taxi c’est de ta faute, tu ne travaille pas bien et tu fais fuir les clients ».

Trois mois sans salaire et un climat de travail insupportable a fait qu’elle a finalement démissionné. J’ai suivi de nombreuses conversations de filles qui travaillent dans ces salons de coiffure avec massage, ou des conversations de clients, les hommes qui font de ces lieux des espaces où ils peuvent trouver des filles avec qui sortir ou sur le corps desquelles ils peuvent laisser balader leurs mains avec le consentement de celles-ci ou de leur patron. Les instituts de massage de nos jours ne sont en fait pour certains, que des maisons-closes où on évite aux filles d’aller stationner devant un poteau pour le faire de manière voilée, sous forme de massage, mais quel massage ?

Contrairement aux hommes, les femmes qui raffolent de ces services sont des femmes mûres. Quand elles peuvent, elles exigent les services d’un jeune homme. Une fois dans la salle de massage, elles insisteront pour que ce dernier intensifie son massage sur des parties qui gênerait n’importe qui. Et puis quand le masseur coopère, il reçoit des pourboires, une carte de visite, des cadeaux et bien sur la dame est « très occupée » et sollicite, vu son emploi de temps chargé, « des massages à domicile quelque soit le prix ». Hum alléchant n’est ce pas ?

Les salons de massage devenus des maisons closes pour les hommes et des terrains de chasse pour des « sugar mamies ». Les propriétaires s’enrichissent et multiplient les pièces pour massage et les bénéfices qui vont avec. Que pensez-vous de cette nouvelle sorte de prostitution ?


Entretien avec un ange… (Part II)

Comment devient-on le petit ami d’une prostituée ? À cette question Pygmée éclate de rire. C’est une travailleuse de sexe qui porte ce surnom à cause de sa petite taille. C’est une fille au teint clair avec des cheveux coiffés en forme de crête de couleur châtain. Pygmée est ouverte et souriante, je lui offre un pot qu’elle prend avec les deux mains, ce qui m’étonne beaucoup. Elle me répond en s’asseyant: « en devenant un client régulier, sérieux, qui me donne de l’argent ou un pot même sans avoir eu des rapports sexuels avec moi et enfin en étant celui avec qui je ressens du plaisir ». Je lui demande s’il apprécie ce travail elle répond par la négative et poursuit. « Mais il n’a pas le choix car lui aussi est un débrouillard », au fur à mesure elle me raconte le film de sa vie.

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Entretien avec un ange… (part I)

Bamenda, comme tant d’autres villes du pays, regorge de points chauds où les habitants de la ville habitués viennent se faire plaisir une fois la nuit tombée. Mes promenades à travers la ville m’emmènent à faire des rencontres parmi lesquelles les travailleuses de sexe. C’est au lieu dit « mobil Nkwen » que je fais leur rencontre et nous échangeons le temps de vider une bouteille de bière. J’apprends tout d’abord que c’était le lieu dit « Ghana street » qui était leur fief, mais qu’une histoire que je qualifierais de malédiction, les  a emmené à se disperser. Là bas il y avait un homme tenancier des chambres qu’elles habitaient et toutes ces filles lui reversaient l’argent de leur labeur. Mais cet homme malhonnête ne le leur rendait jamais quand l’une d’elle venait à le réclamer. Un incendie dont on ignore la provenance avait réduit cette concession de plaisir en cendres et on n’avait plus jamais entendu parler de lui.

Une fois à la Mobil Nkwen, c’est une terrasse qui s’offre à vous à l’extérieur avec une enseigne où l’on peut lire « One +one spirit cabaret ». L’intérieur est meublé de chaises de couleur rouge et des lumières multicolores à la fluorescence douce pour ne pas dévisager les clients. Une autre porte donne accès aux toilettes et aux différentes chambres une quinzaine environ. Elles déboursent 3000Fcfa quotidiennement pour leur loyer. Le concierge passe récupérer l’argent chaque matin et c’est aussi lui qui joue le président du tribunal quand il y a un litige entre elles. Ces chambres sont déjà équipées d’un matelas, une cuisinière à gaz, une table, des toilettes et rares sont celles qui ont des téléviseurs. Quand il arrive que deux d’entre elles veulent être des colocataires, alors elles payent 1750 chacune chaque jour.

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Loto école

Des milliers de candidats se lancent chaque année dans l’apprentissage de la conduite, et ceci ne se fait pas aisément.La plate forme située en face de la direction des impôts du quartier Omnisport à Yaoundé est le lieu rêvé de toutes, sinon de la plupart des Autos écoles de la ville. En y allant, on découvre de nombreuses voitures portant des panneaux où sont écrits « Auto école … » Il y en a de tous les noms selon les fantaisies: « Turbo », « Urbaine », etc. Parlant de l’état des voitures qui transportent ces nombreux élèves conducteurs, s’il est vrai que certaines sont bien entretenues, d’autres par contre roulent avec des sièges déchirés, des rétroviseurs cassés et avec certaines fonctions du tableau de bord défaillantes.

L’ambiance

Les moniteurs arrivent tôt le matin et prennent leur petit déjeuner fait de bouillie et beignets ou tout simplement d’une cigarette vu que la poche est vide, et vide elle l’est parce qu’elle a été vidée la veille dans un bar de la ville. Une heure après, c’est aussi l’arrivée des premiers élèves qui seront un élément déterminant pour le reste de la journée de certains. C’est généralement eux qui offrent le premier repas de la journée du moniteur, la première bière ou le premier pourboire qui le rendra souriant ou grincheux toute la journée.

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Mtn :everywhere you lost

Le samedi 7juillet le directeur de la société Orange en France qualifiait de « panne mémorable »le disfonctionnement d’un de leur système qui a privé de communication les consommateurs pendant douze heures. Il a terminé ses propos en leur promettant des heures de connexion gratuites selon  leur type d’abonnement et a présenté ses excuses.

C’est une chose admirable de voir comment en occident les managers savent prendre soin de leur clientèle. Avec cette panne, une communication d’urgence a été préparée pour de plus amples informations.

Connaissez-vous un pays où les managers n’ont pas ce temps ? Eh bien c’est le Cameroun, je ne peux compter le nombre de fois ou j’ai passée toute une matinée ou une soirée sans réseau et sans explication. Pas plus tard que vendredi le 29juin le réseau a été coupé de 7H à 15H50, j’étais à Kumbo.

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Le nouveau visage du marché Mokolo

Le marché Mokolo est à nouveau ouvert au public  après une semaine de fermeture  du 20 au 27 juin 2012 dernier sur décision du préfet du Mfoundi.

« Désormais, le marché Mokolo sera organisé en secteur d’activités avec un chef de secteur à la tête élu par les commerçants qui y évoluent ». Ces paroles sont celles du Préfet du Mfoundi, Mr Jean claude Tsila, prononcées lors d’une confrontation en présence des  représentants des associations des commerçants du marché Mokolo et ceux des vendeurs de vivres frais, le 20juin 2012. Cette réunion avait eu lieu à la Communauté Urbaine de Yaoundé et était menée par  le comité départemental de lutte contre le désordre urbain présidé par le préfet.

Aussitôt dit aussitôt fait le marché Mokolo est désormais  « plus aéré », «  propre », « facile d’accès » de l’avis des clients qui fréquentent ce secteur. Le marché est réorganisé en secteur : friperie, couture, vivre frais, chaussure, etc. Tout ceci pour permettre aux clients d’être bien orienté quand ils veulent faire des achats. La décision de fermer le marché avait été prise suites aux affrontements entre les forces de l’ordre et les commerçants  dudit  marché le samedi 16 juin. Bilan des affrontements un mort mme Yakam Viviane, gérante d’un kiosque du PMUC décédée des suites de traumatisme crânien et de nombreux blessés. Chez les  commerçants c’est une organisation qui n’enchante pas  tout le monde. Pour certains à l’instar  des vendeurs de vivre frais, il leur sera difficile de conserver leurs vivres vu que certains aliments ont besoin d’être exposés pour garder leur fraîcheur. Pour d’autres, le problème sera celui du montant exorbitant de la caution (500.000fcfa) à verser pour occuper un local.

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Faites de la musique

 Je dirais « show me wanda », car l’artiste camerounais se trouve désormais « dans la tanière ». Celle des droits d’auteurs où certains à la carrure de « sangoku » ont instauré « la loi du talion » et disent se battre pour savoir celui qui a « tchop my money ». Mais parmi ceux qui s’érigent aujourd’hui en « commandant Zabra », on reconnait les nouveaux masques qu’ils arborent pour détourner les fonds, comme qui dirait « qui a bu boira ».

Les deux « carrosseries » du droit d’auteur que sont la CMC de Sam Mbende et la Socam d’Odile Ngaska n’arrivent pas à trouver les formules « mathématik » pour résoudre ce problème. Une situation qui échappe au contrôle du Ministère de la culture mais qui pourrait se transformer en un « amour à vie » s’ils choisissent la loi du « gagner-gagner ». Des réunions interminables ont eu lieu, on a même parlé de la dissolution de la CMC, mais rien na vraiment été conclu. Un autre combat que je qualifierais de « tchokolo » a été engagé avec les différentes sociétés de téléphonie mobile quant au téléchargement des musiques sans reversement des droits aux différentes institutions culturelles. Des réclamations balayées du revers de la main par les patrons des dites sociétés qui ont avancé comme raison, qu’ils ne savent pas à quelle société reverser ses droits d’auteur, une vraie « déception ».

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Fonctionnaire de mon pays


C’est avec le cœur plein d’amertume que je remplis cette feuille blanche mais faut bien se défouler quelque part alors j’ai choisi ma feuille.
Bref c’est hallucinant les épisodes auxquels j’assiste au jour le jour. Avant, les fonctionnaires de mon pays étaient motivés, dévoués et heureux de servir leur pays. J’aimerais même dire « rien que pour la nation » comme cette célèbre chanson de Débordeaux Likunfa, un chanteur ivoirien. Mais de nos jours, ce ne sont que des charognards qui visent la fonction publique vous n’imaginerez jamais combien de personnes se font escroquer et quelles sommes faramineuses sont versées quand il s’agit d’entrer par voie de concours à la fonction publique.

Je suis sur l’avenue Kennedy, le fief de l’échange et des bons business (vous pouvez être une marchandise sans le savoir dans ce lieu). M’arrêtant devant une boutique pour acheter un chargeur pour mon appareil photo, je suis distraite par la conversation de mon voisin. Un homme superclasse avec un costume noir pied entonnoir et chaussé d’une pointinini, je ne parle pas du parfum. Ça se voit que c’est un faroteur la nuit.

« Gars c’est comment ? »
« C’est dur papa »
« J’ai un truc pour toi là, juge d’abord »

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Retour à la case départ

Il fallait bien que je retourne dans cette capitale du département de la Mvila dans la région du Sud. Pas de très grand changement en ce qui concerne le domaine infrastructurel de la ville.

Ce sont des drapeaux, des statuettes et des photos du couple présidentiel installés sur un espace emménagé au milieu de la route et les milliers de motos qui vous souhaitent la bienvenue. Et comme statuette c’est celle du lion doré qui est dédiée au président, vu qu’on aime l’appeler « l’homme lion ». lors de mon dernier périple dans cette région  en 2010, les populations mais surtout les autorités voyaient dans la venue du Comice Agropastoral, une chance que dire une reconnaissance de la part du chef de l’état  pour dire merci aux populations de la région d’où il est issu. Ma semaine dans la ville commence le mardi par un tour de ville qui me fait constater à la première impression que rien n’a beaucoup évolué depuis deux ans. Bien au contraire des bars qui faisaient la joie datant sont pour la plupart fermés, mauvaise gérance ou tout simplement changement d’activité ? Je ne saurais le dire.  Le délestage et les coupures d’eau sont bel et bien présents et rendent cette région semblable à celle du centre. Un tour au marché me fait constater que le nombre de commerçants a augmenté.

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DES RESEAUX DANS LE RESEAU

RESEAUX SOCIAUX AU CAMEROUN

Avec le développement des NTIC, les camerounais ont fait de ses outils en général et des réseaux sociaux en particulier, une nouvelle source de richesse où se tissent diverses relations.

Si Facebook a été crée en 2006, au  Cameroun ce n’est qu’en 2008 qu’il  s’est fait une notoriété. Avec lui, les autres réseaux sociaux tels que Badoo , Facebook , MyspaceViadeo ,Twitter , Netlog se sont peu à peu installés dans le quotidien des camerounais.

OUTIL D’EDUCATION

A l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication(ESSTIC), les réseaux sociaux font l’objet de cours. Ce sont les  étudiants de 3è année filière journalisme qui en bénéficient pour leur formation. Les réseaux sociaux qui font l’objet d’une étude particulière dans cette école sont Facebook et Twitter. A cet effet le Dr Baba Wame, enseignant des TIC a exigé une inscription de tous les  étudiants à Twitter. Ils ont pour tâche quotidienne  d’y publier des Tweets sur les informations de proximité et qui n’ont pas fait l’objet de traitement particulier dans les différents médias.

OUTIL D’INVESTIGATION

La plupart des journalistes camerounais  en font  un Carnet d’adresse. En effet les interviews ou les informations fraiches de la plupart des artistes ou des grandes personnalités de la république sont disponibles sur leur page facebook. A cet effet Alfred Tchoya, reporter au journal 100% jeune soutient : « avant pour avoir le contact d’un artiste c’était difficile, mais maintenant il suffit que j’aille sur la page facebook de ce dernier pour pouvoir négocier et obtenir une interview ».

OUTIL DE RENCONTRE

Ici faudra encore distinguer les rencontres pour Tchat et dans cette catégorie Badoo est en tête de liste pour les camerounais et de nombreuses relations amoureuses s’y tissent chaque jour. Viadeo, Twitter et Netlog sont peu utilisés par les internautes camerounais. Myspace est plus prisé par les artistes qui invitent leurs fans à les y rencontrer pour regarder leurs photos ou leurs dernières vidéos. Facebook est en tête de liste pour les retrouvailles de ceux qui  se sont perdus de vue, pour se faire des nouveaux  amis et parfois célèbres(le chef de l’Etat et son épouse y ont des comptes) et aussi  pour partager des photos.

OUTIL DE RECONNAISSANCE SOCIALE

La plupart des utilisateurs du réseau facebook l’utilisent pour montrer qu’ils sont importants et méritent du respect. En effet certains créent des albums sur leur dernier voyage à Paris, Libreville, etc. D’autres publient des photos en compagnie de grandes personnalités ou des stars(football, musique, cinéma,etc.) et tout cela pour asseoir leur notoriété.

OUTIL DE MENSONGE

Les nouvelles de licenciement dont ont été victimes de nombreux employés dans le monde par l’usage des réseaux sociaux, ont forcé les internautes camerounais en proie à l’emploi, à créer des comptes sur des réseaux sociaux de potentiels employeurs. Dans leurs comptes, les Informations sur les compétences sont erronées et ficelées de manière à laisser paraitre qu’ils ont de bons profils lors d’un éventuel recrutement. La plupart du temps ils utilisent alors deux comptes : un pour les recruteurs où ils échangent et publient peu de photos, et l’autre  pour les amis où ils se lâchent vraiment sous de faux pseudonymes.

C’est aussi ça Internet !

www.afrik.com/article9222.html

www.facebook.com


Bas-Oubangui la colline des randonneurs du Dimanche

Elle est l’une des collines qui ceinturent  la ville de Bangui capitale de la République Centrafricaine, située du coté nord de la ville et prisée des joggeurs et randonneurs qui y trouvent le cadre propice pour se livrer à leur sport favori. C’est l’une des merveilles dont regorge la ville de Bangui.

Cette colline est un concentré de flore tropicale. Elle est traversée par une voie sur son flanc sud, qui bien que cahoteuse,  est carrossable. Cette voie qui prend sa source à l’avenue de l’indépendance mène  à la radio Ndèke Luka, et à l’Association Centrafricaine de Marketing Social(ACAMS). On y voit également à son pied, des cuves de réserves de la Société Nationale des Eaux. Dès l’amorce de la montée de Bas-Oubangui, on rencontre les premières difficultés, en effet on y crapahute, tellement la voie qui mène à son sommet est jonchée de cailloux, le sol y est granitique. Mais ces difficultés ne sont rien comparées, aux plaisirs que procure cette colline aux randonneurs.

En effet une randonnée n’est pas une ballade dans un jardin. Malgré son relief escarpé, le charme de cette colline reste intact. Un endroit unique, qui s’étend sur plusieurs hectares, jardin naturel à 20 minutes de marche,  du centre de la ville, alliant un savant mélange entre faune, bien que majoritairement constituée d’oiseaux, et de flore. Cette dernière est très variée. C’est la verdure à perte vue, un espace protégé, qui abrite en son sein un jardin botanique d’un hectare. De nombreuses plaques le signalent fort opportunément. Un endroit idéal pour des personnes en quête de quiétude, d’air pur et frais. En effet, ce dimanche matin, le soleil de décembre qui se lève tout juste, se fait brulant. Mais à Bas-Oubangui on est à l’abri des rayons de soleil, ses grands arbres procurent un ombrage suffisant. D’ailleurs, Il est courant de rencontrer un étudiant de l’université de Bangui, assis sous un arbre,  potassant ses leçons. On y rencontre également des joggers et randonneurs solos, en duo ou en groupe, certains viennent en famille. La diversité de personnes qui sollicitent ce cadre, prouve s’il en est besoin, l’attrait de ce Paradis. En effet on y rencontre des expatriés de tous âges et sexes, des centrafricains sportifs occasionnels ou habituels.

A mesure qu’on arpente ce lieu serein, qui exhale un cocktail de senteurs naturelles, qui explosent littéralement nos narines, on apprécie également le chant des oiseaux qu’abrite cet espace. Un véritable orchestre qui distille une musique à mille lieux du vacarme des klaxons  et autre pollution sonore de la ville. A la sortie d’un virage, c’est l’émerveillement ! La surprise du chef. On découvre à gauche, la plaque « BANGUI LA COQUETTE ». Un panneau illuminé 24/24h, visible très souvent de la ville, de jour comme de nuit. La découverte de la plaque n’est qu’une entrée en matière. Car la vue qui s’offre, en face, sur la ville de Bangui est imprenable. A gauche on aperçoit, le fleuve Oubangui qui serpente le flanc Est de la ville à perte de vue. D’ailleurs l’orée et l’aurore de cette journée de dimanche, avec son brouillard, donne au fleuve une envergure sans fin, le ciel et ne fleuve semblent faire un. De la gauche vers la droite on observe divers édifices de la ville, parmi lesquels la Présidence de la République et la cathédrale de Bangui tous deux situés presqu’au pied de Gbazou-Bangui. Une autre image ne maquera pas d’attirer l’attention. La verdure en pleine ville on dirait que chaque maison, chaque édifice possède son verger. Sont tout aussi visibles le « Stade 20 000 places », le vieux stade de basketball, la primature, l’hôtel 500 chambres en construction.

D’autres édifices du premier arrondissement le sont tout autant. Dans ce décor où tout semble parfait, un élémént vient gâcher, le plaisir que l’on éprouve, à admirer cette ville de Bangui du haut de la colline, les pylônes des antennes des opérateurs de téléphonie mobile. Ils font désormais partie du décor, on en compte plus de dix, sur la seule partie visible sous l’angle offert par la colline. Vivement que cet espace soit entretenu, et serve les intérêts touristiques de la RCA.


La Saint-Valentin avant l’heure

Avec les fêtes de fin d’année, c’est chacun qui trouve une idée ingénieuse pour faire de ces moments des instants inoubliables.

Les fêtes de fin d’année jadis représentaient pour les personnes pieuses, une occasion de se repentir et de demander des jours meilleurs pour l’année qui s’annonçait. De nos jours on assiste à divers scénarii  à travers la ville. Yaoundé et son boulevard du « 20 Mai » sollicité le plus souvent pour des cérémonies officielles comme les parades des 11février (fête de la jeunesse) et 20 mai (fête nationale du Cameron), est devenu impraticable et ce pour deux semaines. Ya-Fé (Yaoundé en Fête) une foire promotionnelle qui y a lieu depuis quelques années déjà, rend la circulation laborieuse à cause du pôle d’attraction qu’elle devient durant cette période pour les nombreux visiteurs.

Mais si pour la majorité c’est la foire avec ses débits de boissons, ses exposants  et leurs offres promotionnelles, ainsi que le spectacle qui intervient chaque soir avec une pléiade d’artistes du terroir qui ont eu le vent en poupe durant l’année qui s’achève qui les attirent, pour d’autres c’est ailleurs que la fête se passe.

On aurait pu parler d’une deuxième histoire de Jack et Rose de Titanic ou encore de Roméo et Juliette que cela se rapprocherait bien du spectacle qui s’offre à vous ces fêtes. Le bois St Anastasie, l’esplanade du monument Charles Atangana, Ya-Fe avec ses chevaux qui renvoient aux amoureux des contes de Blanche neige et son prince charmant, tous ces lieux accueillent à partir de l’après-midi les amoureux issus de tous recoins de la ville.

Ici on a bien compris qu’on ne peut pas attendre le 14 février pour passer des moments à deux, alors on organise, on improvise des pique-niques, des séances photos sensuelles pour marquer l’instant et profiter du temps qui parait si court dans ces moments là.

Pour Emelda rencontrée sur un cheval en pleine séance photo le 24 décembre à 22h, elle a « dû prétexter  une messe à l’église »pour se retrouver là. Et elle n’est pas la seule, en effet les lieux de prière représentent la jungle parfaite pour ces prédateurs avides  de flirts pour ne pas passer les fêtes seuls. Une jolie choriste, une servante de messe, une fidèle, peu importe pourvu qu’elle morde à l’hameçon. C’est à cette période de l’année que la plupart d’entre elles font leur première expérience avec l’alcool, la cigarette ou les relations sexuelles et l’euphorie ambiante contribue à tout cela.

Roland, étudiant a dû « évoquer un rattrapage à l’université » pour ne pas retrouver sa famille à Bamenda ces fêtes et les passer avec  Déborah, sa dulcinée.

Quand ces lieux  de verdure, synonymes de romantisme deviennent hostiles à certaines heures à causes des moustiques et divers insectes  qui prennent possession des lieux, ces amoureux rebroussent chemin pour finir la causette dans un bar ou une boîte de nuit.

Plutôt heureux de constater  que l’amour est aussi au menu de ces fêtes de fin d’année, mais un pincement au cœur apparait quand on pense à ceux qui en sont privés : les prisonniers, les orphelins, les malades et plus particulièrement ceux qui deviennent chaque jour des otages comme les cinq français, le togolais et le malgache enlevés récemment au Mali par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb. Pour tous ceux là je me demande avec qui et comment passeront- ils ces fêtes de fin d’année ?


L’Avenue Kennedy : le fief de la technologie.

Ce secteur du centre ville de Yaoundé est devenu au fil des années un lieu incontournable, où s’opèrent différentes activités autour des nouvelles technologies, le business du téléphone figure en première place.

Vous avez dit « Avenue Kennedy » ?, aucun taximan digne de ce nom à Yaoundé , ne peut ignorer ce lieu toujours bondé de monde. Si les vendeurs ambulants de café, de vêtements, accessoires  électroménagers divers et autres, sont présents le long des deux côtés de la route. Ceux qui se frottent les mais et ne manquent pas de vous accoster ce sont les marchands de téléphone et tout ce qui tourne autour (écouteurs, carte multimédia, carte téléphonique, coques de téléphone, etc.)

Certains vendeurs sont debout, d’autres assis. Ici ne soyez pas surpris que l’on vous prenne par le bras en vous jetant : « tu veux un téléphone ma sœur/mon frère » ? Ils proposent une pléiade de téléphones qu’ils tiennent en main ou sortent de la poche d’un blouson, d’un pantalon ou d’un attaché-case. Plus loin, devant une société de téléphonie, d’autres assis sur des bancs placés derrière une table démontable où sont alignés diverses marques de téléphone, font la même chose. On y trouve des téléphones pour toutes les bourses du neuf (de 15.000f à 150.000f) communément appelé « dernier cri » à ceux de 2è, 3è et 4è main (téléphone déjà utilisé ou ayant subi une réparation quelconque dont le prix varie de 4000F à 20.000F).

En entrant dans certains box construis ça et là, on ne pourrait échapper aux réparateurs de téléphone et des apprentis Disk Jockey qui, proposent de télécharger les derniers sons, vidéos ou images  à la mode( environ 25f à 50F par téléchargement).

Ceux qui ont compris que ce secteur était incontournable, ce sont les chinois installés depuis quelques mois dans cette avenue  et qui ont recruté des hôtesses qui allient bien sexisme et sympathie pour vous proposer les téléphones de fabrication asiatique dotés de la dernière technologie à des prix abordables et pour une garantie satisfait ou remboursé.

Ce coin visiblement tranquille devient bruyant quand un client vient d’être la victime des pickpockets, n’est pas satisfait d’une marchandise achetée ou à l’arrivée des voitures de la communauté urbaine. A la vue  d’une voiture de cette institution,  l’un dit le pas pressant et à haute voix « awara », les autres le reprennent en chœur et les trottoirs se vident pour laisser passer les agents de contrôle. Quand un commerçant malchanceux n’a pas pu déguerpir à temps, sa marchandise est détruite ou saisie et pour la récupérer, il ira s’expliquer à un poste de police ou payer des amendes pour la récupérer.

Après le passage de ces agents, il suffit que leur camion emprunte une autre allée pour que tout redevienne comme avant c’est-à-dire encombré où se frayer un chemin devient une véritable équation, et ce jusqu’à 18h30 min au moins.


Le téléphone : outil de développement de l’auto emploi.

Le quotidien de Caro partagé entre les cartes, le transfert de crédit et les appels

Avec l’arrivée de la téléphonie mobile, un nouveau  métier a vu le jour : le callbox. Il permet à des milliers de camerounais de joindre les deux bouts, c’est le cas de caroline dont nous avons suivi le quotidien pour toucher les réalité de cette activité qui fait flores au Cameroun.

Elle est d’attaque dès 5 heures du matin. C’est le même rituel tous les jours. La  journée débute par la prière ensuite c’est le rush. Ménage, vaisselle, préparation du petit déjeuner pour son fils de 4 ans.  A 33 ans Caroline a un enfant. Elle est particulièrement pressée, elle doit se rendre au travail. Alvine comme de milliers de jeunes camerounais est call boxeuse. Terme consacré aux  camerounaises et camerounais, tenanciers de box, ils sont abrités sous un parapluie. Souvent jeunes, parfois diplômés de l’université ils ont trouvé là un filon. Les entreprises traditionnelles n’ont pu les accueillir. Alors ils vendent des cartes de crédit de communication, transfèrent des unités ou encore offrent à ceux qui ne peuvent bénéficier des deux premiers services, de passer un coup de fil, moyennant une somme qui varie entre 25 et 100FCFA. Sur son parcours elle nous fait des révélations suivantes

Pourquoi te lèves-tu si tôt ?

Caroline : Dans le métier que nous faisons, tout franc est bon à prendre. Il est question pour moi de servir dès 6h30 du matin les premiers clients, ceux qui se rendent tôt au travail.

Aimes-tu ce que tu fais ?

Caroline : Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens. Si j’aime mon métier ? Il me permet de payer mon loyer, de payer la scolarité de mon enfant de le nourrir, de le vêtir, de le soigner. Alors la réponse est trois fois oui !

Tu ne parles que ton fils et toi alors ?

Caroline : C’est pour lui que je me bats. Je voudrais créer des conditions pour qu’il ait un avenir meilleur que le mien.

A t’entendre parler de ton métier le call box  rapporte gros on s’y fait des fortunes?

Caroline : Cela a été le cas à une certaine époque Les premiers tenanciers de call box  se  sont fait beaucoup d’argent. Mais le succès a attiré beaucoup de monde notamment des jeunes  en quête d’emploi. Le marché s’est atomisé et les bénéfices de l’entrepreneur évidement a diminué, sous l’effet de la concurrence.

Elle est très technique ta démonstration, quel est ton background ?

Caroline: Je suis diplômée du supérieur en science économique et de gestion.

Quel est ton chiffre d’affaire journalier ?

Caroline : je ne peux donner avec exactitude le chiffre d’affaire car j’ai beaucoup de caisses que je gère. Pour les cartes par exemple les gains vont de 75 F à 500F/carte, pour les transferts cela dépend des maisons il y a une société qui nous donne 25f de bénéfice /appel ou par transfert et une autre qui cumule les appels et nous envoie les bonus toujours par crédit après un mois. Voilà ce que je peux dire sur le fonctionnement c’est à la fin vu toutes les dépenses et les clients que j’ai eu que je peux me retrouver avec 40 à 60.000F

Réussis-tu as constituer une épargne ?

Caroline : Oui, j’épargne, je m’occupe aussi de certains membres de ma famille.

Comptes-tu exercer ce métier toute ta vie ?

Caroline : Non parce que le marché est devenu difficile il n’y a aucune réglementation chacun fixe les prix comme il veut et cela fait perdre les bénéfices que l’on pouvait se faire. Malgré que cela m’ait permis d’ouvrir une deuxième callbox, j’aimerais ouvrir une alimentation pour que mon fils soit ingénieur en télécommunication. J’ambitionne aussi d’immigrer au Canada

As-tu une plainte particulière ?

Caroline: Oui, les sociétés qui gèrent la téléphonie devraient tout faire pour réglementer notre activité et harmoniser les prix pour nous (acteurs et artisans de petits métiers) permettre de tirer les bénéfices de notre activité et au gouvernement de penser à nous allouer une sécurité sociale  Nous n’avons ni assurance maladie, ni assurés d’avoir une retraite.

Il est 20h30min, elle range son parapluie, sa tablette et son banc car le moment est venu pour elle de retrouver son fils et ses frères pour les révisions.


Le téléphone : outil de développement de divers abus.

Et si l’on retournait à l’antiquité

Le téléphone au-delà de tout ce qu’il a apporté de bénéfique dans le quotidien des populations apparait comme un véritable trouble fête, il est en passe de devenir l’objet de l’impolitesse moderne de ce siècle compte tenu de  tout ce qu’il cause comme désagréments à ses usagers.

L’an deux mille a été l’année du développement de la téléphonie mobile au Cameroun, deux sociétés de téléphonie y ont fait leurs premiers pas. Le vieux combiné téléphonique datant a malgré un brin de résistance fait place au portable plus pratique et mobile. Du portable dit «parpaing » à cause de sa forme volumineuse qui servait juste à appeler, recevoir et envoyer le message, on est passé au portable plus fin et discret avec des options diverses selon les goûts et les besoins de chacun. Malgré toutes ces évolutions louables, le téléphone a aussi développé le mauvais côté de la technologie. Le téléchargement illégal, le vol, les agressions (le phénomène des Awacheurs : un groupe de personnes ou une personne qui après avoir reçu un appel, vous demande de lui remettre votre téléphone sous la menace d’une arme).

Téléphone objet l’impolitesse des temps modernes

Pour le quotidien, c’est tout un autre scénario, divorces, les arnaques de fausses loteries par messagerie, le mensonge. Avec le téléphone fixe, on avait la certitude de savoir où se trouvait notre interlocuteur, ce qui n’est plus le cas avec le portable une personne peut vous dire être à un lieu X alors qu’il se trouve précisément d coté opposé. A cela s’ajoute la nuisance sonore dont il est  l’auteur à cet effet  Roland raconte « j’ai du descendre d’un taxi avant ma destination un jour j’ai subitement ressenti des maux de tête à cause du tintamarre que mon voisin faisait avec son téléphone. Il ne prêtait pas attention à mes plaintes, mais aujourd’hui je m’y suis habitué malgré moi ».

Les élèves interdits de  téléphone portable dans les écoles du Cameroun

C’est aussi à cause de cela que le Ministère des Enseignements Secondaires a frappé le poing sur la table en interdisant l’usage du téléphone dans les établissements. Décision que la plupart des enseignants acquiescent avec beaucoup de bonheur et Madame Mollo Géraldine, enseignante de français dans un établissement privé de la capitale fait partie de ceux là « cette décision est une réponse à mes prières, cela était devenu un véritable calvaire d’enseigner car les élèves sortaient pour appeler ou répondre à un appel, ils s’envoyaient des SMS ou regardaient des vidéos osées sous les bancs. Laissant ainsi l’enseignement pour lequel ils étaient là.»

Malgré toutes ces complaintes, le business du téléphone se poursuit toujours plus compétitif et performant, les fabricants annoncent des modèles avec les dernières technologies de pointe. Dans les rumeurs, on parle déjà de « téléphone track »qui permettra de localiser d’où l’interlocuteur appelle, mais avec tout cela serons nous à l’abri des tracas ?


Le téléphone: outil de developpement d’une nouvelle façon de communiquer

Et si le SMS menaçait le Français?

Avec le développement de la téléphonie mobile au Cameroun, le portable est devenu un outil de plus en plus présent dans notre quotidien (6foyers sur 10 en ont un). Avec lui un nouveau langage basé sur l’abréviation et la phonétique: le SMS (short Message Service) qui menace la langue française, du moins pour  l’orthographe.

Les dirigeants des institutions scolaires ne savent plus où donner la tête car les utilisateurs des SMS n’établissent plus de limites dans l’emploi de ce langage. Une petite enquête à l’université de Yaoundé I et à l’ESSTIC, nous a permis de constater auprès des enseignants de français de ces différentes institutions que l’on a atteint le seuil d’urgence. La plupart des copies reçues après une interrogation dans les amphis montrent un usage des SMS dans les copies des étudiants.

Pour Monsieur Zanga Godefroy, enseignant de français à l’ESSTIC «le sms a permis à de nombreux étudiants paresseux de se réfugier derrière ce langage pour cacher leurs lacunes en français, mais après un devoir il faut bien se rendre à l’évidence, le français est menacé».

Pour les étudiants, la faute se trouve plutôt ailleurs, Amélie étudiante en deuxième année faculté des lettres le justifie par le fait que«la plupart du temps je n’ai pas le temps de relire ma copie car le temps est insuffisant».

Dans les familles aussi les parents ont dû s’arrimer à cette nouvelle forme d’écriture qui pour eux est une autre école. A cet effet madame Mandela, secrétaire raconte «un jour mon fils qui s’était absenté ma laissé un mot pour me signaler son absence et j’avoue qu’en lisant avec toutes ces abréviations j’étais perdue et j’ai dû l’attendre pour qu’il me l’explique à nouveau. Aujourd’hui c’est devenu plus facile pour moi et je m’y suis habituée».

Pourtant dans le milieu jeune, écrire en langage Sms est devenu la mode, certains jeunes ont des blocs notes qui leur servent de dictionnaire pour avoir le maximum d’abréviations possible. Aussi une société téléphonique de la place donne accès sur son site à un mini dictionnaire des sms pour aider ses abonnés.

Avec tout cela le problème que soulève l’emploi du SMS devrait être posé lors des rencontres sur la francophonie, «pr sové la lgue frçèz», oh!escusez pour sauver la langue française.


Le téléphone : un outil de Développement économique.

L’Avenue Kennedy : le fief de la technologie.

Ce secteur du centre ville de Yaoundé est devenu au fil des années un lieu incontournable, où s’opèrent différentes activités autour des nouvelles technologies, le business du téléphone figure en première place.

Vous avez dit « Avenue Kennedy » ?, aucun taximan digne de ce nom à Yaoundé , ne peut ignorer ce lieu toujours bondé de monde. Si les vendeurs ambulants de café, de vêtements, accessoires  électroménagers divers et autres, sont présents le long des deux côtés de la route. Ceux qui se frottent les mais et ne manquent pas de vous accoster ce sont les marchands de téléphone et tout ce qui tourne autour (écouteurs, carte multimédia, carte téléphonique, coques de téléphone, etc.)

Certains vendeurs sont debout, d’autres assis. Ici ne soyez pas surpris que l’on vous prenne par le bras en vous jetant : « tu veux un téléphone ma sœur/mon frère » ? Ils proposent une pléiade de téléphones qu’ils tiennent en main ou sortent de la poche d’un blouson, d’un pantalon ou d’un attaché-case. Plus loin, devant une société de téléphonie, d’autres assis sur des bancs placés derrière une table démontable où sont alignés diverses marques de téléphone, font la même chose. On y trouve des téléphones pour toutes les bourses du neuf (de 15.000f à 150.000f) communément appelé « dernier cri » à ceux de 2è, 3è et 4è main (téléphone déjà utilisé ou ayant subi une réparation quelconque dont le prix varie de 4000F à 20.000F).

En entrant dans certains box construis ça et là, on ne pourrait échapper aux réparateurs de téléphone et des apprentis Disk Jockey qui, proposent de télécharger les derniers sons, vidéos ou images  à la mode( environ 25f à 50F par téléchargement).

Ceux qui ont compris que ce secteur était incontournable, ce sont les chinois installés depuis quelques mois dans cette avenue  et qui ont recruté des hôtesses qui allient bien sexisme et sympathie pour vous proposer les téléphones de fabrication asiatique dotés de la dernière technologie à des prix abordables et pour une garantie satisfait ou remboursé.

Ce coin visiblement tranquille devient bruyant quand un client vient d’être la victime des pickpockets, n’est pas satisfait d’une marchandise achetée ou à l’arrivée des voitures de la communauté urbaine. A la vue  d’une voiture de cette institution,  l’un dit le pas pressant et à haute voix « awara », les autres le reprennent en chœur et les trottoirs se vident pour laisser passer les agents de contrôle. Quand un commerçant malchanceux n’a pas pu déguerpir à temps, sa marchandise est détruite ou saisie et pour la récupérer, il ira s’expliquer à un poste de police ou payer des amendes pour la récupérer.

Après le passage de ces agents, il suffit que leur camion emprunte une autre allée pour que tout redevienne comme avant c’est-à-dire encombré où se frayer un chemin devient une véritable équation, et ce jusqu’à 18h30 min au moins.


Les noirs et le travail : la résurgence des vieux stéréotypes

« Même dans les temps anciens, on devait fouetter le Congolais pour l’obliger à travailler car le Congolais n’est pas travailleur. »

Telle est l’une des phrases prononcée par  Mme Jeannette Kavira Mapera, Ministre Congolaise de la Culture et des Arts, ce Mardi 19 Octobre, sur les ondes de RFI, à l’occasion  de la manifestation inaugurant le mois de la Bande Dessinée congolaise à Kinshasa. La Ministre défendant, la bande dessinée Tintin au Congo et ce, au nom du gouvernement congolais à fait des déclarations pour le moins offensantes. Les platitudes énoncées  par cette dame au combien respectable de part son rang (Ministre de la république), m’ont secoué du fond de mon être, camerounaise que je suis.Morceaux choisis

  • Pour le Gouvernement Congolais, Tintin au Congo est un CHEF D’OEUVRE.
  • Tintin ne blesse en rien la Culture Congolaise.
  • Même dans les temps anciens, on devait fouetter le Congolais pour l’obliger à travailler car le Congolais n’est pas travailleur.
  • Même aujourd’hui nous devons utiliser la méthode forte pour obliger les Congolais d’aller aux champs.
  • Dans Tintin au Congo, le Congolais est considéré comme quelqu’un qui ne parle pas bien la langue Française. Mais c’est la Vérité car jusqu’aujourd’hui le Congolais est incapable de bien parler le Français
  • Le procès qui avait été intenté contre Tintin au Congo était injuste et intéressé. et n’engage en rien le Gouvernement Congolais. »

Les insinuations de Mme  Kavira Mapera sont telles, qu’on se demande si elle a jamais suivi les constructions linguistiques de Mr Lambert Mende alors ministre de la Communication du Congo ? Si jamais elle a suivi les discours de Mr Patrice Lumumba, un autre illustre fils du Congo précipité outre tombe par les compatriotes de l’auteur de tintin avec l’aide de certains congolais apostats. Compte tenu de son rang, on peut répondre par l’affirmative, ce d’autant que ce sont ses contemporains. Ce qui nous permet d’avoir une autre interrogation, ont-ils été fouettés, contraints pour apprendre la langue française? Rien n’est moins sûr, au moment où l’on célébrait la journée mondiale de la femme rurale, la semaine dernière, alors que des femmes venues du monde entier, ont soutenu leurs sœurs en participant à la Marche Mondiale des femmes organisée à Bukavu, du 13 au 17 octobre 2010.

Fascisme  ou ignorance ?

Les occurrences de Mme Kavira Mapera n’augurent rien de bon pour les populations du Nord-Kivu dont elle serait originaire (le conditionnel employé ici respecte la distance qu’elle observe elle-même envers ces populations). En effet elle dit être admirative des méthodes du colon et compte bien les perpétrer, mieux les perpétuer. C’est le seul langage (celui de la chicotte) qu’elles seraient en mesure de comprendre. D’un autre coté on se demande si la Ministre de la Culture des et des Arts s’y connait en Art et en Culture. En effet la bande dessinée sus nommée a été reconnue par les tribunaux belges comme étant raciste, méprisante, caricaturant le congolais, le peignant comme paresseux, superstitieux. D’un autre coté elle a été reconnue comme n’ayant aucune valeur didactique, car tintin y commet des actes pour le moins répréhensibles envers la faune. Ainsi les belges peuvent décrier les errements de leur compatriote Hergé, au point d’interdire son œuvre, car offensante pour le peuple congolais,  et celle-ci se verrait être réhabilité au Congo même par le gouvernement lui-même. Il est temps de questionner la connaissance et la culture des personnes qui nous dirigent.

Toutefois elle n’est pas la seule à penser que les noirs n’ont jamais aimé le travail, car sur les antennes de France2 au JT de 13h, Jean-Paul Guerlain parfumeur français se demandait si les noirs avaient tellement travaillé ? Ces constructions racistes, lancées à la figure des peuples ayant connus l’esclavage et la colonisation avec leurs corollaires,  sont une offense de plus, qui mérite d’être dénoncée avec la dernière énergie. En  attendant les dilettantes (Noirs, Nègres ou Black c’est comme vous voudrez, toutes choses étant égales par ailleurs) du travail comme Cheikh Modibo Diarra, Koffi Anan, Jacques Diouf, Barack Obama travaillent et ce naturellement.