Andriamialy

L’autre elle – partie 2 – L’amour à distance

Ce qu’on dit est donc vrai! La femme subit plus vite le coup de la séparation mais se relève aussi plus vite. Et chez Jean, à ce qu’il le ressentait, c’était l’inverse.

Pendant des semaines et même des mois, Jean s’est montré très fort. C’est lui qui a réconforté, encouragé Fanja à chaque fois qu’elle voulait abandonner. C’est lui qui a rappelé les enjeux et pourquoi cette séparation était utile, même douloureuse. C’est lui qui a géré les fois où elle a eu de mauvaises expériences et qu’elle n’avait personne à qui le raconter. C’est encore Jean qui a tout fait pour lui envoyer de l’argent quand elle a failli n’avoir rien à manger.

Une fois, elle a failli faire une bêtise, souvent elle a pleuré et quelquefois elle voulait rentrer. Jean était tout le temps compréhensif mais intransigeant. Et petit à petit, Fanja s’est aguerrie. Elle est devenue de plus en plus confiante et sereine. Elle est devenue de moins en moins dépendante de Jean et de ses encouragements. Peu à peu, Jean l’a sentie s’éloigner. Moins d’appel, moins de messages.

Maintenant, c’est Jean qui sent son besoin de Fanja grandir. Il n’arrive pas à freiner cette soif de son image, de sa voix. Maintenant, c’est Fanja qui tempère ses ardeurs. Les moments intimes sont devenus si rares que Jean ne peut que s’accrocher à des petits messages, de temps en temps. Ces messages sont toujours pleins d’amours, de tendresse mais à la longue, Jean les perçoit comme une habitude. Quand Fanja fait l’erreur de renvoyer le même message court une réponse trop attendue, Jean le remarque et s’en offusque.

Il devient de plus en plus nerveux et chaque conversation finit une fois sur trois en dispute. Et cet état se ressent dans sa vie quotidienne. Il devient méchant, dépressif, violent. Ses études n’avancent pas. Ses amis le délaissent et il se retrouve souvent seul.

Jean est en train de finir ses études en Informatique. Son diplôme lui permettra de chercher une école ou même un travail à l’étranger, dans la même ville que Fanja dans le meilleur des cas.Mais Jean est vraiment un fanatique de la programmation. Il passe ses temps libres à concevoir des logiciels de toutes sortes dans tous les langages de programmation qui existent. Il distribue ses œuvres à son église, ses associations ou même à la famille ou les amis qui le remercient toujours tant ses gadgets sont bien pensés et utiles. Il se fait aussi de l’argent de poche sur des projets plus consistants d’informatisation de petites entreprises ou de points de ventes.

Mais sa passion, c’est l’intelligence artificielle. Jean a, par exemple, un logiciel de Fanorona presque imbattable car il est à la fois imprévisible et intelligent. Ce jeu, encore en développement, est son autre obsession, sa plus grande fierté.


L’autre elle – Partie 1 – Séparation

Jean et Fanja sont des amis d’enfance. Leur histoire d’amour est des plus classiques. Amitié, jeux, premier baiser, amour, relation, habitudes, projets. Le plus beau avec la plus belle, à 20 et 19 ans, ils sont heureux, les plus heureux sur Terre.

Mais la nouvelle était tombée comme un couperet. C’est Fanja, elle même qui l’a annoncé avec un petit sourire, et dans son cœur, un sentiment aigre-doux : « Devines quoi, j’ai été reçu ». Le silence de Jean, pendant quelques secondes, dit tout. Il partage le même sentiment. Comment ne peut-il pas être fier de sa princesse? Cette fille a tout pour elle : l’intelligence et la beauté, la jeunesse et le courage. En plus, elle est amoureuse de lui. Elle croit en lui comme s’il était sa plus grande richesse, son plus fort atout. Mais comment ne peut-il pas être triste en sachant ce que cela signifie? Une séparation de quelques mois à quelques années alors qu’une journée sans elle est pour lui interminable. Mais c’était leur projet, c’était leur rêve commun. Et c’est avec un grand sourire que Jean joue le jeu : « Félicitations! Dans mes bras princesses, je suis si heureux pour toi! ».

C’est bizarre comme ces choses là influencent le temps. Est-ce juste une perception? Pour Jean, les 4 semaines qui suivirent allaient à vive allure. Trop vite! Rien n’y fit, ni le fait qu’il a participé le plus possible à toutes les préparations, ni le fait qu’il a passé presque chaque minute à ses côtés, ni même les petits moments secrets qu’ils se sont accordés. En rien de temps, Jean se retrouve devant toute la famille de Fanja et ses amis à, comme eux, agiter frénétiquement les mains et envoyer des baisers en l’air vers Fanja qui disparaît derrière les box des douaniers. Et pour la première fois depuis très longtemps, Jean se sent soudain seul.

Bien sûr, la famille et les amis sont là pour le réconforter. Et Jean ne doit pas chômer. Selon le plan, il a milles choses à faire pour que tout fonctionne comme prévu. Bien sûr, avec la technologie, il pourra toujours discuter avec Fanja, la voir, lui parler. Ils ne seront pas le premier couple à vivre séparés.


Vacances au Soleil -Partie 3

Car dans la ville de Joseph, la société est divisée en plusieurs classes. Et à chaque classe correspond son tunnel et des attributions.

Le maire est la personne la plus importante de la ville. Il habite le Centre en haut des 10 étages qui constitue le bâtiment principal. Autour de lui, comme une cour, il y a des conseillers, des délégués, des directeurs. Tous habitent le Centre dans des appartements de luxe, au-dessus de salles de fêtes et de divertissements, près des magasins et de la station d’essence. Dans les temps anciens, le Centre serait un quartier en entier. Un quartier de riche mais aussi un quartier industriel, bruyant et pollué.

Tous les matins, des milliers de travailleurs affluent vers le Centre pour travailler dans les usines de retraitement de l’air, de l’eau et toutes les usines de recyclage de papier, plastique, métaux et nourritures. Les autres sont des vendeurs de légumes et de fruits qui viennent de tunnels qu’on surnomme la campagne où l’on cultive des plantes sous des projecteurs. D’autres, encore, sont des scientifiques, des techniciens et des machinistes qui font marcher les usines, les machines qui traitent l’air, l’eau, les foreuses, les bétonneuses, et tout le reste.

D’autres travailleurs exercent dans les autres tunnels, ce sont les cultivateurs, les mineurs, les transporteurs, les enseignants, et si on ne peut pas tous les énumérer, il faut dire que tous ces travailleurs avaient la chance d’avoir un salaire. Le salaire était payé en pièces de certaines valeurs.

Les plus démunis sont comme Joseph et sa mère. Ils n’ont pas de source de revenus. Ils reçoivent à manger des dons du Centre sous la forme d’une pâte uniforme avec un goût fade qu’ils cuisinent selon ce qu’ils ont sous la main. Ils habitent un tunnel équipé du minimum. L’éducation est obligatoire et gratuite alors Joseph passe ses journées à l’école. Sa mère est occupée à la maison et dans les réunions de quartier pour trouver des solutions.

En effet, sous terre, les villes sont toutes indépendantes et chacune a son système politique. La ville souterraine de Joseph  s’appelle Fiadanana. C’est une ville forte, riche et bien organisée. Elle entretient de bonne relations diplomatique avec d’autres villes civilisées alentours et sait tenir les villes belliqueuses en respect. Fiadanana vit en autarcie presque totale. C’est grâce à une démocratie politique, militaire et scientifique.

Politiquement, les Fiadananois sont régis par un Président qui exécute et un Conseil d’élus issus des quartier qui fait la loi. C’est le même système aussi pour l’armée. Un quartier général se trouve au Centre et commande des détachements dans les quartiers qui assurent la surveillance, la sécurité, les premiers secours, les enquêtes criminelles et d’autres choses encore. C’est l’armée qui fait appliquer la loi dans des tribunaux de quartiers et le tribunal central et seuls les cas les plus graves passent devant le Conseil. Le Président possède un droit de Veto qui lui permet de trancher dans certains cas et aussi d’appliquer des amnisties et des grâces.

Mais c’est cette démocratie scientifique qui a toujours fait la force de Fiadanana. L’école est gratuite et obligatoire pendant au moins 20 années. Chaque habitant doit maîtriser en moyenne cinq matières scientifiques dont deux font partie de la liste des matières dites « indispensables à la survie » que le Conseil publie et met à jour tous les cinq ans. Et, à part les réunions obligatoires de quartier,  tous les habitants sont invités, fortement, à participer à des séminaires, des groupes de réflexions, des concours de projets. Ce système à permis à Fiadanana de devenir une ville à la pointe de la technique et de la technologie mais surtout, permet à ses quelques centaines de milliers d’habitants de survivre à tous les risques que représentent la vie souterraine. Car vivre sous terre n’est pas un choix mais un dernier recours pour cette génération.


Top 10 de vrais morceaux où quelqu’un dedans fait autre chose de son corps que chanter

Article vite fait du jour, voici une liste de chansons, ou plutôt de morceaux qui ont eu du succès (ou pas) mais qui on été fait exprès avec des parties où une personne ne chante pas.

10- Avec un bâillon (en fredonnant)

Pour commencer, un air d’opéra, un quintet issu de « La Flûte Enchantée » où Papageno, l’homme oiseau est puni et a vu sa bouche cadenassée. Il ne peut donc pas l’ouvrir. C’est ainsi qu’on obtient le morceau « Hmm Hmm Hmm ». C’est un opéra bouffe, donc, il assume son côté comique mais j’avoue que faire chanter quelqu’un avec un cadenas sur la bouche est inattendu et réussi. C’est une autre preuve si c’est encore à démontrer que Mozart, depuis son 18è, est un grand précurseur de la musique moderne.

09- En sifflant

Jusque-là, on reste dans le normal. Fredonner ou chanter à bouche fermer, c’est quand même chanter. Un sifflement peut provenir d’un animal, notamment des oiseaux ou d’un humain. Il peut aussi provenir d’un système mécanique ou d’un phénomène naturel. En chanson, c’est un instrument de musique à part entière. Pour preuve, il fait partie des timbres des synthétiseurs de salon sous le nom anglais de « whistle ». Donc, chercher une chanson contenant des sifflements est aisé. J’ai choisi Don’t Worry Be Happy de Bobby Mc Ferrin pour garder la bonne humeur de l’article.

08- En riant

On commence à oublier la mélodie et on entre dans les bruits et les bizarreries. Un bruit qui est bon à entendre et qui est communicatif est le rire. J’ai trouvé un morceau de dance de WINK : Don’t laugh qui est constitué de rires, uniquement. J’ai aussi cherché un titre de Sega dont le refrain fait « ha ha ha ha ha, hi hi hi hi hi » mais je ne l’ai pas trouvé. J’ai choisi, donc, Aaliyah avec son « Are you that somebody ». Pour l’anecdote, l’enfant qui rit, et qui n’a rien à voir avec les paroles de la chanson est même devenu un des grands mystère du web et du hip hop.

07- En pleurant

Les malgaches disent que la vie est faite de douceur et d’amer. Les chansons avec des pleurs aussi sont pléthores. J’aime bien Je suis venu te dire de Serge Gainsbourg ou le Ragga Fitiavana Mampitogaigy des Krutambull. Mais j’ai choisi un autre Ragga Muffin de Pappa San car, même s’il chante en pleurant, c’est à se tordre de rire.

https://www.youtube.com/watch?v=Teg3leZoDOA

06- En gémissant ou en jouissant

Celui-là, certains d’entre vous l’on attendu. On ne sait pas et peut-être que le mystère est meilleur s’il n’est pas élucidé mais en parlant de Gainsbourg (et il aura deux morceaux à lui dans ce top), on a ce titre « Je t’aime moi non plus ». Ce que l’on ne sait pas c’est si l’on entend une femme jouir ou simuler. On ne sait jamais ça, nous. Mais la chanson a plus de secrets que cela, dont une version de Brigitte Bardot peut-être pire meilleure mais aussi érotique .

05- En rotant

A partir du top 5, oubliez les mélodies et oubliez même les cordes vocales, on entre dans la catégorie des bruits moins nobles du corps. Mais on va y aller doucement avec ce mix qui a été célèbre en son temps mais dont tout le monde se souvient par « un mix avec au milieu une chanson de Prince suivi par un gros rot« . Je l’ai choisi pour ce top mais c’est sur qu’il y a beaucoup de chansons ou chansonnettes moins sérieuses qui utilisent ce bruit de gaz. Le « Joint Mix » de Flim Flam.

4- En éternuant

Pareil, il y a des exemples de chansons avec des éternuements. J’ai pensé à la « Tyrolienne des nains » dans le Blanche-Neige de Disney qui se termine par un gros Atchoum du nain éponyme mais vous avez peut-être remarqué que j’aime le Ragga. C’est pour cela que j’ai mis Shaggy pour son Boombastic. Les paroles disent « Ne joues pas avec mon nez car cela me fait faire Atchoum« . Drôle de phrase à dire quand on est dans un moment chaud au lit avec sa partenaire.

3- En toussant

Peut-être le moins connu des morceaux de cette playlist. La chanson de Oom Jo en de Jo Jo’s – Toen ik laatst commence comme si c’était une vraie chanson mais tout-à-coup il se met à tousser et tousser et tousser. On aurait dit qu’il n’a payé que pour une prise et qu’il fallait prendre ce qui était enregistré et c’est tout. Il y a même des chœurs de toux. Je n’imagine pas l’état des tapis ou du micro studio avec l’éponge anti-souffles après l’enregistrement.

2- En pétant

Nous revoilà avec Gainsbourg. Sa chanson reggae la plus célèbre doit être sa Marseillaise avec les refrains qui disent « Aux armes et cetera…« . Cet enregistrement est fait de bruits de pets sur fond de reggae. Mais c’est bien du Gainsbourg et c’est relatif à son projet Evguenie Sokolov.

1- En jouant à un jeu vidéo

Je termine ce top en mettant en Number One une initiative de faire un jeu vidéo où le personnage évolue sur une plateforme en réagissant aux bruits. Déjà vu des millions de fois sur Youtube, le concepteur est un certain Welox et voici sa « Chanson du bruit » (version 3 minutes mais allez sur sa chaîne pour la version 1 heure et d’autres trucs bizarres)

 

 


Vacances au soleil – Partie 2

Joseph vit dans un tunnel aménagé. Vous pensez bien qu’à plusieurs centaines de mètres sous la terre, il doit faire froid et noir.

Oui, l’obscurité est partout. Les ampoules, par milliers, qui jonchent les tunnels créent plus d’ombres que de lumières. Il y a deux sortes de lumières : la lumière de jour et la lumière de nuit. Ces deux éclairages se relayent toutes les 12 heures, exactement à 6 heures le matin et à 6 heures le soir. La lumière de jour est une lumière chaude fournie par de gros et petits projecteurs placés sur les plafonds. Selon le calcul des ingénieurs, ils procurent jusqu’à 3% du chauffage des tunnels. La nuit, c’est une lumière froide, dans tous les sens du terme qui éclaire les tunnels. C’est une lumière chimique qui court dans des tubes transparents le long des tunnels et qui sert principalement de balise plutôt que d’éclairage.

Les tunnels sont élaborés à partir des modèles de fourmilières dont les cellules correspondent aux maisons, aux ateliers, aux magasins, et aux autres salles. Une salle, la plus grande, qui correspondrait à la chambre de la reine est occupée par le Centre. Le Centre, c’est là où réside le maire de la ville souterraine. C’est aussi de là que l’on gère l’énergie, l’eau potable, l’aération et toutes les fonctions vitales de la ville. Cet espace, immense, est le carrefour où tous les tunnels se joignent. Il y a d’autres petites jonctions entre deux ou plusieurs tunnels, évidemment, mais la plupart du temps, il faut passer par le centre quand on veut aller quelque part. Inutile de dire que le Centre est aussi l’endroit le plus sécurisé de la ville. Enfin, quatre tunnels, partant du centre, exactement aux quatre points cardinaux sont des routes vers d’autres villes. Ce sont les frontières et on ne peut y pénétrer sans les autorisations nécessaires.

L’aération, l’eau et la chaleur sont, il faut le préciser, dans des circuits fermés. Le recyclage constitue la majorité des activités de la ville. Même un tiers de la nourriture provient du recyclage des déchets. Mais cette manne provient surtout des privilégiés et ne sert qu’à nourrir les plus défavorisés. Car dans la ville de Joseph, la société est divisées en plusieurs classes.

 


Madagascar : les poils du front

Aujourd’hui, je vais vous apprendre un proverbe malgache à propos des poils du front.

Le proverbe dit : « Ny handrina no tsy maniry volo dia noho ny henatra« .

La traduction est « Si les cheveux ne poussent pas sur le front, c’est à cause de la honte ».

La signification, à première vue, c’est que la honte, ou plus précisément la peur d’avoir honte préserve l’homme et la femme de faire des choses insensées au vu et au su de tout le monde. Mais allons plus loin dans notre analyse.

Chez les malgaches, le front est la partie la plus visible du visage . En témoigne l’adage « Miharihary toy ny vay an-kandrina » qui signifie quelque chose qu’on ne peut pas cacher car c’est « visible comme un furoncle sur le front ». En général, et par politesse, il vaut mieux regarder le front en premier au lieu d’une quelconque autre partie de l’anatomie d’une personne (regarder dans les yeux correspond à regarder un point sur le front entre les yeux de son interlocuteur).

D’autre part, les cheveux représentent la richesse, la jeunesse et la beauté dans la plupart des cultures. C’est la même chose chez les malgaches. A Madagascar, dans la majorité, on ne cache pas la chevelure sous une voile ou un couvre-chef.  Le proverbe « Ny tarehy no ratsy ka ny volo no aolankolana » est traduisible par « Ton visage est laid, alors, tu fais des boucles à tes cheveux ». On a aussi « Voninahitry ny antitra ny volo fotsy » : « Les cheveux blancs sont la gloire des personnes âgées ». De même, la plupart des interprétations des rêves disent que rêver de beaux cheveux signifie richesse, virilité, mémoires, etc tandis que voir ses cheveux décrépis ou en train de tomber est mauvais signe.

Dans notre proverbe du jour, les cheveux ne veulent pas pousser sur le front à cause de la honte. De part les explications précédentes, on peut tirer plusieurs enseignements.

1- La honte est naturelle

En effet, même si cela existe chez des individus présentant des spécificités génétiques, les gros poils sur le front ne sont pas naturels à l’espèce Homo Sapiens Sapiens. Et à part faire des implants, on ne peut pas non plus provoquer facilement leurs apparitions. Les Ntaolo (malgaches anciens) se sont peut-être beaucoup moqué d’une personne présentant cette anomalie avant d’en faire un proverbe. Mais il est clair que l’exemple des cheveux sur le front indique que, normalement, un être humain agit, naturellement et sans effort supplémentaire, en évitant de se ridiculiser.

2- Il ne faut pas montrer ses bêtises

Dans le cas où une personne fait une bêtise vraiment honteuse, elle ferait mieux de bien le cacher. Le front est la partie qu’on voit en premier chez quelqu’un qu’on rencontre. Sur sa tête, il peut y avoir des cheveux et il peut n’y avoir rien du tout. De même, il ou elle peut porter moustaches et barbes. C’est à peu près les pilosités qu’on peut voir sur la tête. Sous son lamba (pagne, tissu, vêtement), il ou elle peut bien cacher des poils un peu partout, c’est naturel. De la même manière, chacun a ses secrets qu’il cache à la majorité et qu’il ne partage qu’avec un amant ou un ami. Mais le front doit être dégagé. C’est à dire qu’on doit pas montrer des choses honteuses.

3- Même les bonnes choses ne sont pas toutes à exposer

Le mot malgache « volo » est le même que l’on parle des cheveux ou des poils. On traduit le « volo »  dans le proverbe par cheveux parce que le front est tout près de la tête. Mais cheveux et poils sont différents. Si la chevelure est souvent bichonnée, protégée et décorée, les poils sont souvent honnis, rasés et épilés. Mais de toute façon, si les poils sur le front sont désagréables et même hideux, de longs cheveux qui poussent au dessus des yeux doivent être horribles, mêmes si ce sont de très beaux cheveux. Donc, si vous possédez de bonnes choses qui vous rendent très fiers, qu’ils restent au dessus du crâne. Ce n’est pas la peine qu’on les voit en premier dès qu’on veut vous regarder dans les yeux.

4- Il faut avoir honte!

La honte est un sentiment lié à la vie en société. Pour une même bêtise, on ressent pour soi-même et envers notre victime plutôt de la culpabilité. On dit aussi avoir honte de soi-même mais on a surtout honte de ce que les autres pensent de nous. Et cela dépend des valeurs qui circulent dans notre société. Ainsi, quelque chose peut être honteux dans une région du monde et normal dans une autre. De la même manière, certaines choses dont nos grand-pères et grand-mères avaient honte, en leur temps, on pourrait les faire aujourd’hui au milieu d’Analakely sans sourciller. Et vice-versa. De toutes les façons, pour bien vivre en société, il faut savoir suivre les règles sinon on devient une honte pour tout le monde.

Exemple :

Prenons maintenant comme illustration mon pays, Madagascar. On a cette expression « lany henatra » quand  « il ou elle a épuisé son stock de honte ». On a aussi l’adage « Ny adalan’ny olona ihomehezana fa ny adalan’ny tena tafian-damba » qui signifie « On rit du fou des autres mais notre fou, on le couvre  (de lamba) ». À voir ce que l’on montre au monde, nos dirigeants, nous le peuple, journalistes et blogueurs, a-t-on épuisé notre stock? En effet, on a de beaux cheveux sur le crâne et peut-être des poils disgracieux sous les aisselles ou entre les jambes mais le monde voit surtout des cheveux sur notre front. Pauvreté, corruption, affaires louches, malades imaginaires, kidnapping, justice populaire, insécurité en général et tout le reste ternissent le fait qu’on devrait être l’une des plus belles destinations au monde pour les touristes et les investisseurs.

Je ne dis pas qu’il faut les cacher sous la casquette. En tant que blogueur qui a toujours voulu agir dans le but d’interpeller et de susciter le changement, je pense que j’ai déjà trop beaucoup écrit sur les dysfonctionnements dans mon pays. Je pense que c’est le devoir des médias de révéler l’existence de ces tares. Mon avis est que Madagascar a des poils sur le front. C’est honteux mais au lieu de vouloir les cacher, il faut simplement les enlever. Cela doit être une envie naturelle chez nos dirigeants et chez nous, citoyens. Pourquoi on semble agir dans le sens contraire? Je ne sais pas. « Ny handrina no tsy naniry volo hono dia noho ny henatra » (on dit que les cheveux ne poussent pas sur le front à cause de la honte) . Cet article doit finir sur une dernière expression malgache : « Mba mahalalà henatra » (Ayez honte, tout de même!).


Vacances au soleil – Partie 1

Joseph est un garçon de 12 ans. C’est vraiment un jeune garçon. Là, dans le noir, il dort comme un bébé sur son lit, sous un simple drap.

Son corps est tout frêle. Lorsque la porte s’ouvre et que la lumière bleue du couloir illumine une partie de la chambre, sa mère ne peut s’empêcher d’avoir un petit pincement de cœur en voyant ce petit être, trop petit pour son âge. Mais un sourire sur son visage accompagné d’un « – Bonjour maman! » joyeux redonne du courage à la vaillante mère.

Comme d’habitude, Joseph se prépare pour l’école. Il est en classe de seconde et aujourd’hui, il aura sciences avec Madame Rakotosoa. Mais sa maman, une femme assez inquiète, ne cesse de lui répéter comme tous les jours combien il doit être prudent face aux dangers sur la route de l’école. Joseph ne l’entend presque plus parler mais à 12 ans, on peut dire que c’est déjà un survivant. Tant de garçons et de filles ont déjà disparus à son âge.

Disparaître. C’est le mot qu’on utilise pour ces choses. Mais ce qu’il y a dehors ce sont des meurtres, des kidnappings, des accidents, des morsures de serpents, et d’autres choses encore pire. Il faut juste éviter de disparaître car à part les disparitions, cette ville a tout de la société idéale.

En fait, il faut savoir que la maison de Joseph et de sa mère n’est pas une maison. C’est un tunnel. La route de l’école aussi est un tunnel. Toute la vie de Joseph se passe dans des tunnels entre 500 mètres et 2 kilomètres sous la surface de la Terre.

…à suivre…


A Tana, descendez du bus dans les cinq cas suivants !

Le blog est toujours en vie. Comme promis, quand je n’arrive pas à publier un article digne de ce nom, je dois poster un article humoristique. Donc, sérieusement, si vous êtes dans le bus à Antananarivo et qu’une des cinq situations suivantes arrive, descendez tout de suite !

Les bus d’Antananarivo, comme partout dans le monde, sont des véhicules aménagés pour pouvoir transporter le maximum de personnes. Ici, ces véhicules sont déjà petits, donc la promiscuité est de rigueur. Je dirais qu’il y a des gênes acceptables : aisselles parfumées, haleine de chacal, être à l’étroit, être assis et sentir l’anatomie de la personne debout derrière ou à côté, être quand même en retard car le bus est trop lent, le chauffeur adore écouter le « salegy » à fond ou diffuser la station « Bobards et Futilités » qui analyse la politique malgache merdique, etc.

Taxibe

Donc, prenez garde, et si une des situations suivantes se présente, le mieux est de descendre le plus vite possible !

1- Le bus zigzague, accélère brutalement, freine aussi brusquement, et dépasse les 40km/h autorisés.

Soit le chauffeur est ivre, soit il n’a pas son permis, soit c’est juste un pilote de rallye qui n’a pas réussi. Le mieux c’est de changer de bus.

2- Vous entrez et vous sentez que ça sent la mort.

Redescendez! Le hic c’est quand vous étiez déjà dans le bus lorsque l’odeur apparaît. Vous pourrez toujours protester auprès du receveur ou du chauffeur mais ils pourront faire la sourde oreille pour empocher les malheureux 400 Ariary (10 centimes d’euro) de frais du coupable. Et même si ce dernier descend, l’odeur subsistera. Le mieux est de fuir ce bus. Je ne sais pas si vous avez déjà été dans un espace clos avec un panier de poissons séchés, ou pire, un sceau plein de boyaux de bovins frais en route pour être lavés dans l’Ikopa. Moi, je peux vous dire qu’on voit sa vie défiler devant ses yeux et on a envie d’en finir.

3- Le bus roule. Soudain vous entendez un bruit de pièces qui s’entrechoquent ou vous sentez des vibrations bizarres.

Les passagers se regardent et regardent le chauffeur impassible. Il peut s’arrêter un moment et demander au receveur, son aide de vérifier si « ça tient encore ». Épiez dans leurs discussions les mots comme « mipotsaka« = fuit (en parlant de frein), « tapaka« =coupé, « mivaha »=détaché, « may« = brûler. Si le voyageur de devant est assez fin, il pourra lui faire avouer que le problème est juste que le démarreur ne marche plus ou que la batterie ne se charge pas. S’il lui dit, c’est le frein qui marche par intermittence, mais ce n’est pas un souci puisqu’il sait utiliser le frein moteur, descendez au prochain arrêt (si le bus parvient à s’arrêter).

4- Un peu plus drôle, c’est quand vous entrez et que la place qui reste est entre deux personnes fortes pour ne pas dire obèses car « obèses » serait offensant.

Les habitants de Tana sont de plus en plus gros. Je veux dire qu’ils prennent de plus en plus de volume parce que gros n’est pas un vocabulaire correct. Mais le bus, lui, pour s’adapter aux petites rues et aux milliers de voitures neuves qui les saturent, doit rester petit. Là encore, le souci c’est quand tu es déjà assis et qu’une paire de grosses fesses essaie de s’asseoir sur les quelques cm² à côté de toi qui lui est alloué. Tu sens bien que la majeure partie de sa moitié déborde sur ta cuisse. Mais il faudra, obligatoirement que ça rentre, sinon le bus lui-même sera en effraction et ce sera votre faute à tous les 3 (toi, et les 2 fesses, donc !). Puis, si tu protestes, tu auras les remarques désagréables comme : « prends le taxi si tu veux être à l’aise ! ». Bref, subis en serrant les dents ou descends de ce bus !

5- Deux gars ou plus rentrent et l’un d’eux s’assoit à côté de toi alors que le bus est presque vide.

Ou bien, le bus est plein mais quelle que soit la place qui se libère, ils insistent pour rester côté couloir. Ils parlent fort ou feignent d’avoir mal ou d’être très fatigués. Ils enlèvent leurs blousons ou leurs sacs et le mettent sur les cuisses et sur les tiennes. Ils ne paient pas le frais ou donnent 400 Ariary en disant au receveur que c’est leurs frais à eux 4 ou 6. Regarde le receveur et il aura ce rire gêné à chaque fois qu’ils font des blagues pas drôles. Là si tu es encore dans le bus, c’est que tu es déjà au courant de la situation et que tu peux faire face. Sinon, range tes affaires et serre-les bien fort dans tes bras en sortant de ce bus. Ce sont des bandits qui sont en train de fouiller les poches et les sacs des passagers et qui peuvent devenir dangereux à eux 6 s’ils se sentent menacés.

Voilà pour les situations vraiment dangereuses pour ta santé et ton intégrité. Si ce n’est pas aussi grave, c’est à vous (tous dans le bus) de défendre vos droits. Dans les grandes villes, il y a toujours des gens un peu fêlés avec qui on doit apprendre à vivre.


Top 50 de ce qui existait déjà à Madagascar avant la colonisation

Le débat sur la colonisation fait rage aujourd’hui plus que jamais. 70 ans après que nos martyrs ont donné leurs vies pour nous libérer du joug français, les malgaches aiment rappeler que 1947 était une lutte pour le retour de la souveraineté.

En 1898, les français n’étaient pas venus conquérir une île déserte, sauvage et arriérée mais ils ont envahit un royaume constitué et reconnue. Je pense que même certains jeunes ou moins jeunes malgaches ne se rendent pas compte de cette souveraineté. Ainsi, voici un top non exhaustif car arrêté à 50 de tout ce que les gens pensent être l’apanage de la civilisation et que la colonisation par la France, mère chérie, n’a pas apporté à Madagascar.

– Le feu

Palais de la reine
Le Palais de la Reine
Le Palais du Premier Ministre de la Reine

– La roue
– Le tissage
– Une langue
– 2 alphabets
– Les nombres
– Une monnaie
– Un calendrier
– Des vêtements
– Les chaussures
– La douche
– Des maisons
– L’agriculture
– La riziculture irriguée
– Le zébu
– Le monothéisme
– Le christianisme
– Des églises
– Une Bible en malgache
– Des digues
– Des routes
– Des écoles
– Une école de médecine

Palais de justice à vendre sur https://www.delcampe.net/

– Un hôpital
– Des imprimeries
– Des journaux
– Des rois et des reines
– Des Premiers Ministres
– Des Conseillers malgaches ou étrangers

Ambassadeurs en visite chez la Reine d'Angleterre
Ambassadeurs en visite chez la Reine d’Angleterre
L’église près du Palais

– Un palais de la Reine
– Un palais du Premier Ministre
– Un palais de justice
– Un drapeau
– Des lois
– Des communautés villageoises
– Des fusils et des canons
– Une armée et des forts
– La reconnaissance du Royaume Uni, la France, les États-Unis, etc.
– Des ambassadeurs
– Des fabriques d’ustensiles
– Une fabrique d’armes
– Une culture
– Des orchestres
– Des troupes de mpihira gasy (spéctacles et théatre en plein air)
– Les fomba amam-panao, le riba (usages et coutumes)
– Des proverbes
– Le hanim-pitoloha (le plat 7 en 1)
– Le Fihavanana (la fraternité)
– La fierté
– La paix

Et cetera, et cetera.

 

 

Comme par hasard, le nouvel an du calendrier malgache est justement aujourd’hui, à un jour de la commémoration du 27 mars 1947. C’est une occasion pour tous les malgaches de se remémorer qu’ils ont une identité qui est 1000 fois plus noble que celui d’ancienne colonie française. Malheureusement, la colonisation n’est pas vraiement finie et la lutte pour l’indépendance est toujours en cours. Ainsi, bonne année malgache et que la lutte continue!


Top 10 : Quelle chorale étrangère chante le mieux Salakao de Vaovy?

Saviez-vous? Moi je ne le savais pas mais Salakao de Vaovy est devenue un standard du gospel et de la chorale. Aujourd’hui, je vous partage 10 vidéos parmi les premières pages de Youtube lorsqu’on fait le recherche sur ce merveilleux chant. A votre avis, quelle chorale chante mieux le titre?

Dites-moi car moi, je n’arrive pas à choisir. Et vers la fin de l’article, en bonus, il y a des liens vers d’autres chansons malgaches chantées par des étrangers. Bonne écoute!

Salakao est une chanson du groupe Voavy, dont le leader était l’immense Jean Gabin Fanovona. La chanson est l’une des plus célèbres qu’il a composé et, sans doute, la plus reprise. D’où cette article. Moi, comme beaucoup de malgache, je l’ai découvert avec la version du groupe a capella Salala. Salala a rendu la chanson célèbre et il donne aussi la traduction sur leur page « greatsong » :

« Mère, me voici, je suis là et j’ai peur !
Je voudrais rentrer car la terre natale me manque. Je regrette mon passé et le chemin que j’ai suivi. Je n’ose pas accourir vers vous. Il vous a été rapporté que j’ai commis des délits. Je ne suis pas un mauvais fils mais je jure que je ne récidiverai pas. Je ne veux pas être mis au banc de la société. Aussi, je te demande pardon, ma mère.
Et je voudrais rentrer car j’ai la nostalgie de la terre natale. Viens à ma rencontre, mère. Viens à ma rencontre, j’ai peur.  « 

1- Jazz Choral Academy

2- Société Musicale d’Abidjan

3- Ananda

4- Je n’ai pas trouvé le nom de cette chorale partagée par Lilortho

5- Ensemble Vocal KTEMA -EMMD

6- Les Voix Ferrées

7- AREMC

8- Amazing singers (vers 7:20)

9- D’autres inconnus sur la chaîne d’Ostinato Wroclaw

10-Adventi Voce

Voilà pour les différentes versions de Salakao. Je trouve chacune d’elles surprenante et surtout, toutes ces vidéos me rendent fier de mon pays et de notre musique. Et cela continue car vous pouvez voir plus bas d’autres vidéos de chansons malgaches chantées par des étrangers.

Mais d’abord, voici Salakao, l’original par le groupe de Voavy.

Que dites-vous de cette belle et mignonne interprétation de Izaho tsy maintsy mihira d’Erick Manana par ces enfants?

Ry tanindrazanay Malala o! l’hymne nationale malgache n’est pas en reste

Juste en musique, la quadrille malgache Afindrafindrao par David Lyndley

Et sans doute, la star du moment, c’est Taylor Moulton qui partage ses covers sur sa page facebook.


Hafaliana Foana : Samoela (COVER)


Parodie – Les malgaches en Europe sont en mission de civilisation

Les déclarations du candidat à l’élection présidentielle française Emmanuel Macron qualifiant la colonisation de « crime contre l’humanité » suscite le débat chez les internautes malgaches.

J’ai consulté le site Wikiquote sur le sujet et je me suis amusé à reprendre les citations de certains Francophones qui défendent la colonisation. Et si les Malgaches qui vont en Europe et dans le reste du monde aujourd’hui étaient en mission de civilisation?

Voici les citations d’illustres Malgaches, malheureusement, inconnus qui louent les exploits de nos conquérants.

Version originale

« Apporter la science aux peuples qui l’ignorent, leur donner routes, canaux, chemins de fer, autos, télégraphe, téléphone, organiser chez eux des services d’hygiène, leur faire connaître enfin les Droits de l’Homme, c’est une tâche de fraternité. » Albert Bayet

Version remaniée

« Apporter la science du riz aux peuples qui l’ignorent, leur donner ravitoto, voitures en kapoaka , nappes brodées, chauffeurs livreurs, premiers de la classe, médecins et ingénieurs, organiser chez eux des vakisôva, leur faire connaître enfin l’Afindrafindrao (et le dihan’i Mija), c’est une tâche de fraternité » Alibera Baye

Version originale

« Nous avons trop d’amour pour notre pays pour désavouer l’expansion de la pensée, de la civilisation française… Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles, celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l’industrie.«  Léon Blum

Version remaniée

« Nous avons trop d’amour pour notre pays pour désavouer l’expansion de la pensée, de la civilisation malagasy… Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles, celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts du fihavanana et du moramora » Leao Bolomina

Version originale

« Pour juger [l’œuvre de la France], imposée d’abord par le soldat, rendue possible par le colon, l’ingénieur, le médecin, l’ouvrier, il me parait utile de faire une comparaison. En Algérie, deux recensements 1856 : 2 307 350 Musulmans; 1954 : 8 670 000 Musulmans. En Amérique du Nord, lors de l’arrivée des Blancs, il y avait 1 500 000 Peaux-rouges; aujourd’hui ils sont moins de 300 000. » Saïd Boualam

Version remaniée

« Pour juger [l’œuvre de la Madagasikara], imposée d’abord par le clandestin, rendue possible par le migrant, l’ingénieur, le médecin, l’ouvrier, il me parait utile de faire une comparaison. En Amérique du Nord, 10 000 malgaches sont arrivés, aujourd’hui, il y a 10 000 malgaches. En France, 100 000 malgaches sont arrivés, aujourd’hui, il y a 100 000 français de plus. » Sahy hihidy MBohalamina

Version originale

« Pacification, mise en œuvre des territoires, diffusion de l’enseignement, fondation d’une médecine moderne, création d’institutions administratives et juridiques, voilà autant de traces de cette œuvre incontestable à laquelle la présence française a contribué non seulement en Afrique du Nord mais aussi sur tous les continents. » Jacques Chirac

Version remaniée

« Pacification (légionnaires), mise en œuvre des territoires (fonctionnaires), diffusion de l’enseignement (profs), fondation d’une médecine moderne (médecins), création d’institutions administratives et juridiques(etc. etc.), voilà autant de traces de cette œuvre incontestable à laquelle la présence malagasy a contribué non seulement en France mais aussi sur tous les continents » Zaky Ratsiraka

Version originale

« Certes au temps où la colonisation était la seule voie qui permit de pénétrer des peuples repliés dans leur sommeil, nous fûmes des colonisateurs, et parfois impérieux et rudes. Mais au total, ce que nous avons, en tant que tels, accompli laisse un solde largement positif aux nations où nous l’avons fait. » Charles de Gaulle

Version remaniée

« Certes au temps où la clandestinité était la seule voie qui permit de pénétrer des peuples repliés dans leur sommeil, nous fûmes des clandestins, et parfois bien cachés et tenaces. Mais au total, ce que nous avons, en tant que tels, accompli laisse un solde largement positif aux nations où nous l’avons fait.«  Sarila dia Goal

Version originale

« Que serait l’Afrique sans les blancs ? Rien ; un bloc de sable ; la nuit ; la paralysie ; des paysages lunaires. L’Afrique n’existe que parce que l’homme blanc l’a touchée.  » Victor Hugo

Version remaniée

« Que serait l’Europe sans les noirs ? Rien ; un terrain de foot vide ; la nuit où tous les chats sont gris ; des cités inhabitées. L’Europe n’existe que parce que l’homme noir l’a touchée » Ra-Viko Hugo Malaza

Version originale

« Le rêve européen a besoin du rêve méditerranéen. … Ce rêve qui ne fut pas tant un rêve de conquête qu’un rêve de civilisation. Cessons de noircir le passé. » Nicolas Sarkozy

Version remaniée

« Le rêve africain a besoin du rêve de l’Océan Indien … Ce rêve qui ne fut pas tant un rêve de conquête qu’un rêve de civilisation. Cessons de noircir (oups, désolé) le passé. » Nikolahy Sarin’ny cousin

Version originale

« Mais la plupart de ceux qui partirent vers le Sud n’étaient ni des monstres, ni des exploiteurs. Beaucoup mirent leur énergie à construire des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux. Beaucoup s’épuisèrent à cultiver un bout de terre ingrat que nul avant eux n’avait cultivé. Beaucoup ne partirent que pour soigner, pour enseigner. On peut désapprouver la colonisation avec les valeurs qui sont les nôtres aujourd’hui. Mais on doit respecter les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont pensé de bonne foi œuvrer utilement pour un idéal de civilisation auquel ils croyaient. » Nicolas Sarkozy

Version remaniée

« Mais la plupart de ceux qui partirent vers le Nord n’étaient ni des terroristes, ni des bons à rien . Beaucoup mirent leur énergie à construire des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux. Beaucoup s’épuisèrent à vendanger un bout de terre ingrat. Beaucoup ne partirent que pour soigner, pour enseigner. On peut désapprouver la migration avec les valeurs qui sont les nôtres aujourd’hui. Mais on doit respecter les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont pensé de bonne foi œuvrer utilement pour un idéal de civilisation auquel ils croyaient. » Nikolahy Sarin’ny cousin

Voilà, c’est tout. Il y a, quand même, quelques citations dans le site qui me font vomir mais qu’il m’est impossible de parodier alors que j’aurais voulu les reprendre aussi.

« Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. » Jules Ferry. Cellelà, il faut bien la retenir pour que les lycéens de race inférieure de Julf à Faravohitra, justement, puissent comprendre à qui il doivent le nom de leur établissement.

« On n’enseigne plus que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages. »  Alain Finkielkraut

« Les forces qui font aboutir le projet grandiose du bonheur parfait ne tiennent nullement compte de la souffrance d’ordre secondaire, et exterminent ces sections de l’humanité qui leur barrent le passage […]. Qu’il soit humain ou brute, l’obstacle doit être éliminé«  Herbert Spencer

Bref, je conçois que ce n’est pas très drôle pour un article d’humour, mais il y a des mots qu’on ne doit pas oublier même s’ils sont exécrables.


À Antananarivo, il n’y a plus de délestage, merci… qui?

Depuis quelques jours, le courant ne se coupe plus pendant des heures à Antananarivo. Plus de délestage ! Comment expliquer ce miracle ?

Ma réponse est : « je ne sais pas du tout ». Alors, qui dois-je remercier ?

J’explique. Pendant des jours et des jours, à chaque fois que je rentrais à la maison, vers 17h, le courant se coupait. Ma femme disait que c’était la 3ème coupure du jour. Puis, le courant revenait vers 20h. Moi, qui considérait que la vraie vie commençait à 17h et finissait à l’heure du sommeil, je passais ces jours de délestages en fulminant contre tous ceux qui étaient derrière cet échec. En effet, tous les efforts d’Edison et Tesla auraient été vain si au 21è siècle, une métropole de la taille d’Antananarivo ne pouvait pas s’alimenter convenablement en électrons.

Les quelques jours sans panne d’électricité sont donc, pour moi, des jours de joie. Mais, malheureusement, je n’ai pas la chance d »être au courant de ce qui se passe dans le pays. Je suis seulement un simple usager qui souhaite remercier ceux qui sont derrière cette formidable avancée. Et ne sachant pas à qui adresser mes sincères salutations, je veux juste remercier tout le monde.

Merci mon Dieu !

Au premier jour, Tu créas la lumière. Ainsi, Tu a créé le jour. Tu as aussi créé la nuit afin que nous dormions pour récupérer de nos journées fatigantes. Nous sommes désolés de ne pas nous contenter de cet ordre mais nous avons encore besoin de lumière le soir pour la sécurité, le travail, la télé, le rechargement de nos batteries de téléphones et le reste. Nous branchons alors nos prises, et d’un doigt habitué, nous faisons basculer l’interrupteur pour que la lumière soit comme Tu l’as fait au premier jour (avec l’option mains libres). Il fallait vraiment ces galères de délestages pour que nous nous souvenions que quelle que soit la source, la vraie lumière vient de Toi. Que Ta lumière veille sur nous à jamais. Amen !

Merci l’État malgache ?

Je me souviens qu’en 2014, Antananarivo était plongée souvent dans le Moyen-âge et j’ai dû publier un guide de survie pour faire face à cette situation.  Heureusement, notre nouveau président a promis dès 2015 que les délestages allaient disparaître en 3 mois. J’ai de fortes raisons de croire que, maintenant, les 3 mois sont, peut-être, enfin arrivés. En tant que Chrétien adventiste, je sais bien que parfois, il ne faut pas comprendre certaines prophéties à la lettre mais il faut savoir distinguer les signes des temps et surtout, avoir la foi. Donc, si c’est le cas, merci à l’État.

Merci la Jirama ?

La Jirama a annoncé que les délestages allaient finir. Des mois, des années durant, les tananarivéens devaient se contenter d’explications techniques sur la pluviométrie, le débit d’eau, les capacités de production, le prix du pétrole, et tout le reste. Grèves, théories du complot, audits, manque de fonds, jeux de chaise musicale, la vie trépidante de cette entreprise a été suivie par les abonnés comme s’il s’agissait d’un feuilleton télévisé. Aujourd’hui, elle dit qu‘elle produit plus que ce que l’on peut consommer. Alléluia ! Si la facture pouvait aussi diminuer, ce serait presque le paradis.

Merci à la météo ?

Il est dit que c’est grâce à la pluie que la Jirama peut à nouveau fonctionner à plein régime. Alors que l’on a craint la sècheresse pour ce début d’année, la pluie semble, à nouveau, remplir son rôle et nos cours d’eau.  Donc, merci à la météo qui permet à la pluie de tomber à Antananarivo. Car on avait vraiment peur de ne plus avoir de l’eau à boire. On a parlé de faire tomber des pluies  provoquées. Mais la météo a dit que même ces pluies artificielles n’allaient pas être suffisantes. Moi je dis, c’est vous la météo, mais nous on pense qu’il faut juste assez de pluie pour irriguer les champs et alimenter les barrages et éviter aussi les inondations. Merci d’avance !

Merci à Anosimasina ?

Je ne sais pas si ça a quelque chose à voir. Mais le 9 février 2017, les habitants d’Anosimasina sont descendus dans la rue et le 10, le 11, le 12 et jusqu’à ce jour, notre courant n’est plus coupé. Je pense que, comme son nom l’indique (Anosimasina : l’îlot sacré), cette contrée est peut-être fady ou habitée par des vazimba. J’ai envie de dire aux habitants de cette région sainte de souvent faire de saintes apparitions car ces manifestations surnaturelles semblent apporter de vrais miracles.

Mais en fin de compte,  je ne sais vraiment pas pourquoi le courant ne se coupe plus. Peut-être que c’est une coïncidence ? Peut-être que des gens ont prié et que d’autres ont manifesté pendant que d’autres encore, ont travaillé, et  le tout a fait que la pluie tombe à flots et la Jirama produit plus qu’il ne le faut et la lumière a triomphé du noir.

 

 


Ampitapitao, traduction

Ampitapitao est une chanson révolutionnaire dans le style sôva que j’ai déjà présenté ici. J’en ai publié les paroles dans mon blog en malgache et si vous voulez les lire en même temps visionner le clip de la chanson, je vais vous expliquer le contenu.

Je suis né au début des années 1980 et cette chanson a bercé mon enfance. En effet, c’est aussi le générique d’une émission à la radio nationale qui rapporte les infos régionales. J’ai, donc, toujours pensé que les paroles signifiaient qu’il fallait parler des nouvelles et les faire passer. C’est aujourd’hui que je découvre combien le texte de cette chanson est profond et qu’il mérite d’être connu de tous les malgaches à l’instar de toutes nos chansons nationalistes.

Ampitapitao

« Ampitapitao » signifie « faites passer ». La chanson dit « faites passer à ma famille » mais « ma famille » ou mon cousin, mon frère, mon oncle  (havako) en malgache signifie à peu près tout le monde et certaines personnes en particulier. Si, aujourd’hui, je dis faites passer le message de la chanson « Ampitapitao » à ces « membres de ma famille », je suis sûr qu’ils se reconnaitront très vite.

Que dit la chanson?

Les strophes expliquent plusieurs situations qui amènent un peuple à faire une révolution. D’abord, c’est quand le peuple sent qu’il n’est plus souverain dans le pays. Il ne pense plus avoir choisi ce qui lui arrive. Ensuite, le peuple voit que l’argent est mal utilisé; l’argent que lui, le peuple, a gagné en travaillant dur. Enfin, surtout, le peuple ne digère pas, du tout, que les forces de l’ordre, qu’il a lui même équipé en armes, achetés par l’argent, qu’il a gagné par ses durs labeurs, retourne les canons contre lui.

Ainsi, le refrain est un rappel

An’iza ny basy? À qui est le fusil?
An’iza ny angady?À qui est la bêche?
An’iza ny saina?À qui est l’intelligence?
Aan’iza ny vola? À qui est l’argent?
An’iza ny sandry? À qui sont les bras?
An’iza ny tany? À qui est la terre?
Antsika daholo daholo daholo e! Tout, tout, tout nous appartient.

Lire les paroles et visionner le clip ici


La théorie de l’origine malgache : pourquoi c’est plausible

Xhi et Ma, depuis longtemps, défendent la théorie selon laquelle Madagascar est le berceau de l’humanité, l’origine de tout. Je vais expliquer, non pas pourquoi cette théorie est vraie ou fausse mais seulement pourquoi elle est tellement défendable.

Ma et Xhi

Ma et Xhi est un couple de rockers, hippies, peintres, chercheurs et plein d’autre choses dont, évidemment, théoriciens. L’idée qu’ils véhiculent depuis toujours ou presque, est que la langue malgache est la langue originelle : celle du jardin d’Éden, celle des premiers hommes, celle des dieux. Ce qui en fait des malgaches les premiers hommes et de Madagascar le continent originel… ou ce qu’il en reste.

Cette théorie fait sourire et a fait sourire plus d’un malgache ou étranger. Chaque fois qu’on dit : tel mot malgache provient du français, de l’anglais, de l’indonésien, de l’hébreu, de l’arabe ou du bantou, ils rétorquent : « non, c’est le français (ou l’anglais, etc.) qui vient du malgache« .

D’autres théoriciens

Mais Ma et Xhi ont fait des petits. Chercheurs, gourous, artistes, blogueurs parlent de temps à autres de ces théories qui placent à Madagascar le jardin d’Eden, les mines du roi Salomon, ou dans cet article l’Arche de Noé. En fait, il est très facile de trouver, sur cette île, un mystère dont la résolution pourrait tout expliquer, tout.  Et de temps en temps, la presse à sensation et les réseaux sociaux aidant, un ou une obsédé(e) de ces mystères a droit au projecteurs en expliquant sa théorie.

C’est si facile (pour les malgaches) de mettre Madagascar au centre du monde

Madagascar a toujours été une île isolée. Les scientifiques pensent qu’elle s’est détachée du Gondwana, le super-continent, et plus précisément du sous-continent indien il y a des millions d’années et c’est pour cela que sa faune et sa flore sont uniques au monde. Elle a été tardivement découverte (par les européens), ce qui fait que l’on n’a gardé trace de son histoire que très récemment. Ainsi, pendant des siècles, presque tout le pays s’est contenté de la tradition orale. Il est facile de comprendre que pour un malgache isolé au milieu de l’île, le monde soit Madagascar et rien d’autre. Qui sait si, dans l’immensité de cette île-continent, il puisse encore exister, aujourd’hui, de tels peuples, non contactés?

Mais, Madagascar a aussi été visité depuis la nuit des temps par différents peuples. On sait que l’Histoire ne retient jamais que les pérégrinations des navigateurs et explorateurs européens. Mais, des peuples, grands navigateurs ont déjà sillonné les mers et les océans de long en large pendant des siècles avant eux. Ainsi, il n’est vraiment pas impossible que oui, des explorateurs, envoyés par Salomon aient pu arriver ici où, à certains endroist, l’or affleure sur le sol. Il n’est pas impossible que des cartes de navigations antiques aient mentionné cette vaste terre et qu’elle a pu être confondue avec l’Atlantide ou plus précisément, l’autre continent perdu : la Lémurie. Les malgaches auraient eu des contacts avec beaucoup de peuples pendant des siècles.

De là, il est compréhensible que toutes les croyances du monde aient une équivalence malgache.

Des exemples :

  • Dieu créateur : Zanahary (Yawheh, Allah?)
  • la vie après la mort : Ankoatra, Andrebabe, etc. (Paradis, Nirvana, Valhalla, Grande praire, etc.?)
  • cycle vie/mort : Razana (Bouddhisme, Taoisme?)
  • les sirènes : olon-drano
  • les vampires : tanalasosa
  • les morts-vivants : lolo vokatra
  • les esprits-dragons : Fanany
  • l’âme : fanahy
  • les projections astrales : ambiroa
  • etc.

A croire que les malgaches ont compilé toutes les croyances du monde entier… si ce n’est pas l’inverse!

Hé! il y a encore plus intriguant. Il y a des pratiques que les malgaches font depuis toujours, ils ont parfois oublié pourquoi, mais cela les rapprochent d’autres civilisations :

  • fresques dans les grottes (préhistoire)
  • mégalithes (Grande Bretagne, France, Ïle de Paques, Amérique du Sud, etc.)
  • orientation de la maison, dont le coin Nord-Est est le coin des ancêtres, direction obligatoire des prières (islam primitif ? ancêtres asiatiques ?)
  • circoncision (moyen-orient)
  • retournement des morts (Asie du Sud)
  • etc.

Vous voyez, c’est la concentration des coïncidences qui pose question. Et la réponse est que, soit Madagascar a reçu les influences culturelles du monde entier, soit le monde entier vient de Madagascar.

C’est surtout la langue

Mais pour monter, bien, et vite une théorie malgachocentrique, le plus facile est toujours de faire des recherches sur la langue. La langue malgache possède à la fois une facilité étonnante pour avaler les mots étrangers et aussi une logique quasi informatique.

Si l’origine malayo-polynésienne du malgache n’est pas vraiment contestée, des chercheurs arrivent à prouver, presque facilement, une origine à majorité hébraïque. Et si on ne savait pas toute l’histoire, il serait encore plus facile de faire le même rapprochement entre le malgache actuel et le latin par exemple. Et faire le pas inverse est aussi facile.

Nous les malgaches, quand on lit des mots étrangers, on trouve dans la majorité des cas des significations en malgache. Je l’assure, il y a presque toujours un mot malgache qui ressemble à un mot étranger : Nike, Mac, Tonga, Nice, charbon, sardine, pâques, lambada, Sofia, ou n’importe quel autre mot peut avoir une signification ou une autre dans une des quelques dialectes du malgache.

Faisons-le nous-même

Pour mieux illustrer ce que je dis, montons tout de suite, vite-fait une théorie qui prouve que l’anglais provient du malgache. Disons, que les premiers anglais sont partis de Madagascar il y a plus d’un millénaire et que la langue anglaise ne garde que très peu de trace de cette origine lointaine.

Commençons par les pronoms personnels. Il est clair que « I », la première personne en anglais provient du malgache « Ahy » (à moi) qui a exactement la même prononciation. De la même manière « He’s » provient du malgache « Izy » (lui) et « it » provient de « ito » (ça). Il n’y a pas de coïncidences.

Dans les adverbes, « then » et le malgache « ‘zany » ont la même prononciation et la même signification comme dans les phrases : « What where you doing, then? » « Inona ny nataonao zany? ».

On peut lister les villes anglaises dont les noms sont clairement d’origines malgaches. « Cardiff » en malgache s’écrirait « Kary dify » (chat sauvage enfui), Barry est justement le nom malgache « Bary » pour désigner les yeux grands ouverts. Hove était, autrefois, la ville des gens du commun ou « Hova » en malgache. Il y a bien d’autres villes comme « ‘Nao ‘ty nignama », « Sesy tery », « Lia verim-polo », « Manitra etsy tery » que seuls les malgaches peuvent comprendre la vraie signification.

De même pour les verbes. « To show » vient de la racine malgache « seho »  à l’origine de « miseho » (se montrer). « To sell » (vendre) semble venir de « sera »(faire du commerce).

Certains verbe ont un peu changé de signification. Exemples : « move » (bouger) et « miova »(changer); « make » (fabriquer) et « maika » (être pressé); « hit » (frapper) et « hita » (voir); « keep » (tenir) et « kipy » (fermer [les yeux).

D’autres ont juste gardé la racine comme « cut » qui en malgache est devenu « kantsana » (couper) ou « lose » (perdre) qui en malgache s’apparente à « ilaozana » (quitté)

Finissons par une petite liste de prénoms partagée par les deux langues sans être d’origine biblique : Diana, Sue (Soa), Barry (Bary), Holly (Holy), Jerry (Jery), Lila, Lola, Sammy (Samy), Tina (Tiana), etc…

Attention, ne pas mélanger avec les mots malgaches qui sont vraiment d’origine anglaise car apportés, plus tard pendant la domination anglaise comme geese (gisa), indeed (indrindra), dad (dada), mum (mama), etc.

D’autre part, à cause des changements survenus pendant des siècles,  il y a maintenant de faux amis. Par exemple, « very »(très)  en malgache veut dire « perdu » et « vary »(varier) est le « riz ».  De même, « ivy » en malgache c’est de la « salive » et « dick » est de l’excrément.

Tant de mots qui se ressemblent. Il est clair, du moins, il est défendable que l’anglais peut provenir du malgache.

 

Voilà mon analyse avec une démonstration faite que Madagascar est l’origine du monde. Ou au moins, on peut le supposer.

 


Madagascar : pourquoi les catastrophes ne nous épargnent pas?

2017 a démarré très fort pour les Malgaches. Inondations, sécheresse, tremblements de terre ponctuent les nouvelles déjà bien chargées en insécurité, vindictes populaires, corruption, délestages, hausse des prix et bien d’autres encore. Mais pourquoi a-t-on l’impression que Madagascar n’est jamais épargné par les malheurs?

Depuis le début de l’année, je n’ai pas publié d’article sur le blog. J’avais la flemme. Le blogging à Madagascar, il y en a qui le font mieux que moi. Il y en a qui le font plus que moi, surtout. Moi, j’ai mon travail, ou plutôt mes travaux qui me préoccupent. J’ai, quand même plusieurs articles en brouillon mais je n’ai pas trouvé cette inspiration qui me dicte, souvent, de publier coûte que coûte. Puis, hier, il a plu sur Antananarivo et l’idée d’un texte a refleuri.

Hier, c’était une énième journée sans pluie qui se déroulait. Des semaines et des semaines durant, Antananarivo a suffoqué sous la chaleur, à guetter le moindre nuage noir mais souvent le ciel était d’un bleu ironique. Les nuages passaient, parfois même en nombre avant de se dissiper comme si de rien n’était. Puis, hier, tard dans l’après midi, il y a eu un ciel plus sombre que d’habitude, la température qui baissait et le vent qui s’apaisait. Et soudain, le premier coup de tonnerre fut suivi du cri de joie malgache « oeeee! » (lire ouéééé!) et même de quelques applaudissements. Quand dans l’histoire d’Antananarivo, de Madagascar et peut-être du monde a-t-on jamais acclamé un éclair ?

C’est encore plus tard, dans la nuit que la pluie est tombée. Une pluie abondante comme celles capable d’inonder les bas quartiers de Tana. Mais personne ne s’en plaint parce qu’au bord de la sécheresse totale, on est conscient que trop d’eau est encore mieux que pas d’eau du tout.

Un constat

Moi, je me suis laissé aller à la réflexion. Mais d’abord, j’ai fait le constat. Tout va de travers dans mon pays. Antananarivo et ses environs, en cette période est souvent sous les eaux, mais cette année, c’est aride. En revanche, le Sud de Madagascar, terre habituellement frappée par la sécheresse et le kere (famine) qui en découle est frappée par les inondations. Pour la première fois depuis que les malgaches savent enregistrer les tremblements de terres sur une échelle, la marque de 5,4 à 6 selon les uns et les autres sur l’échelle de Richter a été atteinte. Deux morts selon des rumeurs mais surement des blessés et des dégâts matériels en sont le bilan, assez chanceux.

Mais à Madagascar, la famine est surtout causée par la sécheresse des portes monnaies, en manque chronique de liquide. Les inondations, aussi, sont là où on ne les attend pas. Nous sommes inondés de faits divers ahurissants, de flambée des prix des carburants suivis de flambées des prix de tout ce qu’il y a à acheter, de délestages, de coupures d’eau, de friperies, de voitures d’occasions, de produits asiatiques et autres prises de décisions stupides. On a du mal à tenir nos têtes hors de l’eau. Quand, tout à coup, nos genoux tremblotent, on ne sait pas tout de suite si c’était un tremblement de terre ou un camion qui a roulé dans les innombrables nids de poules dans nos rues ou si c’est juste la faim.

Le pourquoi

Donc, j’ai réfléchi au pourquoi de cette situation. J’ai tout de suite eu, dans ma tête une, non, plusieurs réponses. Ce qui est drôle, quand on cherche des coupables à un problème grave c’est que ce n’est jamais moi. Je me suis donc souvenu de toutes les « Rangory fototry ny afo » (« Mme Rangory à l’origine du feu ») décriées partout depuis que ces malheurs se multiplient.

  • En parlant de feu, d’abord, ceux qui pratiquent le tavy (culture sur brulis) ont depuis quelques semaines reçus les pires insultes et malédictions sur les réseaux sociaux à Madagascar. Ce qui  fait rire, de dépit, c’est que les gens qui, aux fins fonds de la brousse incendient les forêts et les collines, n’ont jamais vu Facebook ou Twitter de leur vie. Mais avec moins d’arbre, il y a moins de pluie, donc, c’est déjà une piste.
  • Mais le phénomène de réchauffement climatique n’est pas du fait, uniquement, des agriculteurs. Nous, en ville aussi, on y contribue pour beaucoup avec nos voitures, nos cigarettes, nos foyers (charbon, gaz, frigo, ampoules, télé). Et comme c’est un phénomène mondial, ce que font les autres pays aussi peuvent avoir un impact chez nous. Et c’était prévu que cette année, El Nino n’allait pas épargner Madagascar.
  • Le dérèglement climatique ne peut pas expliquer un soudain séisme à 6 degrés sur l’échelle de Richter. La science peut expliquer que les failles bougent et tout et tout. Mais la coïncidence des malheurs appelle vite nos croyances divines ou mystiques. Mais là, encore, les malgaches ne sont plus d’accord sur quel dieu est en colère et pourquoi.
    • est-ce le Dieu des catholiques et ses saints parce qu’on ne prie pas assez ?
    • est-ce le Dieu des protestants, ou  celui des adventistes, ou celui des pentecôtistes, ou les milliers d’autres des milliers de sectes malgaches ou importés parce qu’on ne sait plus quelle règle on n’a pas suivi ?
    • est-ce le Dieu des musulmans car Madagascar devrait, dit-on, devenir islamique ?
    • est-ce le Dieu des juifs car les malgaches sont, en fin de compte, des juifs et ne devraient plus manger du porc ?
    • est-ce le Dieu Zanahary et les saints ancêtres car les malgaches ont abandonné la foi en eux et ont profané trop de fady ?

Mais ce sont des êtres humains qui nous jettent l’opprobre à cause de nos pêchés, nous, méchants malgaches. Les religieux, les prédicateurs, les personnes âgées, les scientifiques, les étrangers, etc… Mais voilà, qui est vraiment fâché contre nous pour qu’on lui dise pardon ?

  • Quitte à chercher des coupables, désignons comme d’habitude les dirigeants. C’est eux qui décident. C’est eux qui font les stratégies, les plans, la politique. Face à l’insécurité, les délestages, l’inflation, la famine et même les tremblements de terres, mais que font-ils bordel ? On les voit circuler à gauche et à droite en 4×4, hélicoptères, avions. N’ont-ils rien prévu ? Mais même si, disons, que c’étaient de supers dirigeants, (ce qu’ils ne sont pas j’admets) jusqu’où un gouvernement peut donner de la satisfaction à ses citoyens en ces temps si durs ? Quel pays, aujourd’hui, n’a pas peur du futur ? Vraiment, j’envie de moins en moins les américains qui doivent se payer une tranche de Trump ou les européens avec leurs problèmes de nationalismes, d’immigrés, et tout le reste. S’il fallait fuir, où trouver la paix ? Au Canada avec -40°C ? Dans les pays arabes et faire porter le voile à ma femme ? En Afrique ? En Amérique Latine ? En Asie ?… Difficile de répondre.

Non, finalement, j’ai beau réfléchir, je n’ai pas trouvé le pourquoi des malheurs de Mada.

Maintenant, ce qu’il me reste à faire c’est de réfléchir au comment. Comment faire pour s’en sortir.


Des décennies avant le rap et le slam, les malgaches ont brisé le sôva

Le Sôva n’est peut-être pas l’ancêtre officiel du rap mais lisez plutôt la suite et on verra bien.

Madagascar possède une culture orale très riche. Les formes usuelles existent : contes et légendes (Angano sy arira, tantara valamaty, etc.), proverbes (ohabolana), devinettes (ankamantatra), blagues, etc. Mais il existent beaucoup d’autres spécifiques aux malgaches comme le Kabary (forme de discours), les formes de poésies ou des jeux de mots : rija, sôva, hainteny, etc. Les étudier une à une nécessiterait au moins 3 vies. Le Rija, par exemple, sont des cantilènes betsileo utilisant entre deux vers la parallélisation, le rapprochement et la répétition qui font qu’ils ont des points communs avec les proverbes de l’Ancien Testament.

Un anneau d’or au nez d’un pourceau, C’est une femme belle et dépourvue de sens. (Proverbe 11:22)

Tsy tsara ny aomby vavy lehe mitarika sarety (une vache est bonne devant une charette)
Fa tsara ny vehivavy rehafa miaraka amin’ny zipety (mais une fille est belle avec une jupette)
(Tsivahiny in Zipety)

Mais je dirais que j’aime toute la culture orale malgache et je trouve qu’un bon malgache devrait au moins écouter de temps en temps un vieux qui raconte un conte ou un jeune qui, dans la rue, s’exerce à des jeux de mots. Car heureusement, même si certaines franges de la société malgache ont déjà abandonné la tradition orale, ne permettant plus à leurs enfants de connaître les contes, les proverbes et les devinettes, il y a encore ceux qui perpétuent cette tradition et le font vivre. Oui, faire vivre la tradition orale signifie aussi que de nouveaux textes, adaptés au monde moderne, incluant des langues étrangères, surgissent, parfois même vraiment ridicules. Un exemple?

Inona ary zany (devines) : ilay sola mitsiky?

Réponse : une chauve souris, parce que sola = chauve, mitsiky = sourire, donc le chauve sourit

Pour l’humour qu’ils contiennent, les  jeux de mots m’attirent plus que les poèmes ou les histoires. Pour moi, un kabary intéressant doit en contenir de très bons et très recherchés. Et que dire des rija et des sôva si ce n’est que ce sont des mots arrangés très intelligemment et très souvent pleins d’humour?

Aujourd’hui, ces formes de poésies subsistent surtout sous des formes musicaux dérivées. Mais dans les temps anciens, il y avait de vraies joutes verbaux dans lesquels les gens se défiaient et s’affrontaient vraiment. Dans certaines parties de Madagascar, ces tournois s’appellent « mampiady karajia » où Karajia signifie « jeux de mots »suivant le proverbe « Ne te mesures pas en karajia avec un vieux car un vieux est un vieux ». En exemple, voici un medley de chanson Betsileo contenant plein de rija.

 

Donc, le sôva est un genre littéraire descriptif du peuple Tsimihety sous forme de poème rythmé comme cette thèse de M. Eugène Régis Mangalaza le décrit. En théorie, le poète fait de l’improvisation sur un thème donné (un animal, un personnage, etc.) mais vu la complexité des textes et des rimes, il y a une maîtrise derrière qui fait penser à des années d’entrainement et de mûrissement sur chaque thème. Comme beaucoup de genres culturels, le sôva a été depuis longtemps disséminé et adopté dans toute l’île.

C’est avec la combinaison poème et rythme que le rapprochement avec le rap vient naturellement. Le rap est une forme d’expression vocale où les paroles sont débitées sur fond de musique répétitive. Bien sur, à y voir de plus près les différences sont nombreuses mais je me tiens aux points communs; surtout si on pense à un battle de sôva improvisé et à un battle de rap freestyle (improvisation).

Je me souviens d’une troupe de gars qui se retrouvaient souvent à chanter entre les cours dans un coin de notre campus. Je me souviens que parmi eux, il y avait de très bon freestyler qui improvisaient tout à coup des minutes de rimes sur la répétition des derniers accords de la chanson de Bob Marley ou des Mahaleo. Je me souviens combien j’étais abasourdi par leur talent, ne croyant pas possible que de tels mots et rimes pouvaient sortir à cette vitesse de leurs cerveaux.

Ah, j’aurais aimé assisté à une bataille de sôva, aussi. Et j’aurais aimé vous en présenter ici dans le blog mais en recherchant dans le net, je n’ai pas trouvé beaucoup de choses.

Comme je l’ai déjà dit, le sôva subsiste surtout en tant que style musical. On parle de vakisôva que les Mahaleo expliquent par « Vaky ny sôva ka lasa hira » (le sôva a été brisé pour devenir des chansons). Le refrain de cette chanson « Vakisaova » est un mini sôva sur la pleine lune. Les Lolo sy ny tariny aussi ont créé des chansons inspirés du sôva comme Fibata qui décrit les bus des années 1970 ou Metimety qui, ici,  est a capella.

Et le sôva, en tant que style musical a eu un essor dans les années 1980 en s’identifiant avec la classe populaire malgache. Par exemple, on peut voir dans le clip du groupe « Ny hazo Midoroboka » tous les symboles de la révolution socialiste des années 70-80. Aujourd’hui, des groupes faisant le style sôva font surtout des prestations dans des veillées funèbres où ils pastichent des chansons célèbres en ajoutant d’autres rimes dans le style sôva.

 

 

Cela n’a pas empêché d’autres groupes de variétés de faire quelquefois des titres avec ce genre musical. Et là, il faut citer les Ny Nanahary qui ont, justement été les premiers à faire le lien sôva/rap. Je citerai les 2 titres. Bemangovitra (Paludisme) d’abord qui est une description de cette maladie. Noter la partie conversation a capella avec le petit garçon en pensant que lorsque cette chanson a été diffusée, la majorité des malgaches n’a jamais entendu de rap de leur vie.

Il y a eu aussi le diptyque « Odoie » et « Horera » (horreur) qui décrivent deux mots nouveaux utilisés par les jeunes. Puis est venu « Tosi-drà » (tension artérielle) qui décrit la dégradation de l’environnement (dont, déjà de réchauffement climatique) qui impacte la santé des malgaches. Mais cette chanson qui est un genre de sôva est accompagné par du … beat box… faisant de ce titre soit un rap soit une parodie de rap. Alors, à tous les  18,3, Diosezy ou Bogota, on pourrait bien dire le premier groupe de hip hop malgache étaient les Ny Nanahary, n’est-ce pas?

Mais les autres artistes malgaches ont déjà compris que sôva et rythmes nouveaux ne peuvent que se rapprocher et se compléter. Donc, parmi les essais de fusion, voici, déjà « Vaky ny sôva » de DJ Denis et Tax Bouta avec les Rakoto Frah junior

Moi, j’ai envie de finir cet article avec le morceau qui se rapprocherait peut-être le plus de l’ambiance d’un battle de sôva d’antan. On n’entend que le rythme du lamako frappé avec les mains et les rimes des poètes s’enchainent à tour de rôle. Voici « Aza misy miteniteny » (que personne ne parle). Répétez ce refrain avec les chanteurs!

Et voici la version réactualisée et plus tranchante de l’humoriste Gothlieb

https://www.youtube.com/watch?v=QQ2aZ2vr3MQ

 

 


Top 5 des (vrais) avantages d’être (mondo)blogueur

Voici un top 5 subjectif sur ce que, moi, je pense être les véritables avantages d’être blogueur en général et mondoblogueur en particulier. Donc, mes top 5 commenceront tous par « Pas seulement…mais aussi… »

1- Pas seulement bloguer mais bloguer sur une plateforme

Un blog c’est un outil pour s’exprimer et peut-être aussi assouvir certains besoins refoulés. Comme c’est personnel, on peut pratiquement faire ce qu’on veut, dans la limite du légal : écrire, dessiner, chanter, faire des photos, faire du son, faire des vidéos, etc. Mais quand j’ai commencé à bloguer en 2009 sur la plateforme unblog, j’ai été chaudement reçu par les autres blogueurs déjà présents : commentaires, partages, pingback, messages privés, etc.. Cela m’a d’abord étonné mais j’ai compris que cela faisait partie du jeu de se lire, se partager afin de mettre son site en avant.

Rejoindre Mondoblog permet aussi de s’adonner à cette passion qu’est le blogging. Sur cette plateforme, si on perd un peu de liberté car on doit suivre des règles et respecter une charte, on gagne en visibilité puisqu’un réseau comme Mondoblog essaie toujours de pousser le blogueur vers le haut.

Justement, il y a un cercle vertueux qui fait que plus les blogueurs fournissent de bons articles, plus Mondoblog gagne en notoriété ; et plus Mondoblog attire les lecteurs, plus les blogueurs gagnent en visibilité. Bloguer sur une bonne plateforme donne de la crédibilité.

2- Pas seulement réussir des concours mais recevoir une formation gratuite

Bloguer peut se faire gratuitement, sur n’importe quelle plateforme parmi les milliers de plateformes qui existent. Les blogs sont en majorité sous WordPress. Moi, j’ai débuté chez unblog.fr, un site francophone que WordPress m’a suggéré dès que j’ai voulu ouvrir un blog avec leur logiciel. J’ai rapidement eu du succès car j’ai obtenu un prix aux BOMBS (Best of Malagasy Blogs) dès la première année.

Rejoindre Mondoblog se fait après participation à un concours. Ainsi, être reçu comme mondoblogueur et pouvoir ouvrir son blog sur le réseau est une fierté. Si, en plus, on fait partie de la liste de ceux (une quarantaine de sélectionnés) qui reçoivent la formation de 10 jours dans une capitale africaine, c’est une joie immense. On va croire qu’on est un super blogueur, remarquable et tout… mais croyez-moi, l’important dans tout ça c’est la formation.

Sur Mondoblog, la formation commence dès qu’on crée son blog. Mais la plus grande partie de cette formation se fait en ligne (par échange de mails) pendant les 6 mois qui suivent. Il y a donc des échanges de mails mais ce qui est vraiment génial ce sont les tutoriels. Tous les tutoriels sont disponibles en ligne et gratuitement accessibles à tous, même ceux qui ne sont pas mondoblogueurs !

Moi, j’ai blogué pendant 5 ans avant de rejoindre Mondoblog mais je peux vous assurer que j’avais besoin de la formation et mon blog a vraiment beaucoup changé entre l’avant et l’après formation. Surtout, à mesure que l’on blogue, on se rend compte de la nécessité de toujours faire mieux, jour après jour. Bloguer permet de s’améliorer.

3- Pas seulement voyager mais se faire de vrais amis

Les blogueurs sont des gens qui voyagent. Soit pour des réunions ou des invitations (demande de couverture d’événement, remise de prix, etc.), soit pour les besoins de leur blog. Mais dans ce dernier cas, seuls les blogueurs aisés peuvent vraiment se permettre de voyager loin.

Quand on est mondoblogueur, participer à la formation Mondoblog permet de passer 10 jours à l’étranger aux frais du réseau, cette année la formation a eu lieu à Madagascar.

Dans un pays comme Madagascar, voyager en avion est un véritable luxe et une marque de réussite. Ensuite, passer plus d’une semaine dans un établissement hôtelier aux frais de la princesse (façon de parler) est assez charmant. C’est normal de percevoir l’invitation à la formation annuelle de Mondoblog comme une récompense, alors qu’en réalité ce n’est pas vraiment le cas. Par exemple, moi, quand ma banque m’envoie en mission ou en formation, c’est à dire au taf, on me paie aussi mon avion, mes repas et ma chambre (que je ne partage avec personne, remarque). Je dirai donc qu’aller à la formation Mondoblog, c’est « presque » comme d’habitude.

Ce qui n’est pas habituel, c’est qu’en allant à un Mondocamp, on va non seulement à une formation mais on va aussi et surtout vers une rencontre. On est sûr et certain de rencontrer d’autres mondoblogueurs, une quarantaine de personnes totalement impressionnantes, délirantes, enthousiasmantes, et plein d’autres qualificatifs aussi… Il y a une ambiance de colonie de vacances ou de vacances en famille qui se mélange au sérieux de la formation dispensée par l’équipe de l’Atelier des Médias de la radio mondiale « RFI ». Au final, il est difficile d’oublier une telle expérience et d’oublier le groupe après ce genre de rencontre.

Il faut préciser que, dans la majorité des cas, les blogueurs qui se rencontrent physiquement pendant la formation se sont déjà connus auparavant en ligne, ils se lisent depuis des mois et sont déjà des amis virtuels depuis longtemps ! Et inversement : certains blogueurs qui se sont rencontrés grâce à la formation restent connectés en ligne ensuite, à la vie, à la mort. C’est ça la magie du web, pouvoir être en contact sans contact physique, à des milliers de km les uns des autres. Bloguer permet de nouer des liens.

4- Pas seulement être célèbre mais surtout être reconnu

Il suffit qu’un blog gagne en notoriété pour que le blogueur lui-même devienne célèbre. Il y a des blogueurs qui deviennent des stars, ils sont parfois cités à la télé ou dans d’autres médias.

Faire partie de Mondoblog peut aider à être plus connu sur le web comme en dehors du web. Même s’il est encore possible de rester anonyme quand on est mondoblogueur, il est plus courant de trouver les blogueurs de Mondoblog partout : dans les magazines, dans les journaux, à la radio, à la télé, dans les séminaires, dans les forums, dans les festivals, etc.

Il est vrai que chaque mondoblogueur peut être perçu comme l’ambassadeur naturel de la plateforme là où il est, d’où certaines invitations, d’où leur présence à des événements très huppés. En réalité les invitations, les portraits publiés et surtout les récompenses sont de véritables preuves de la reconnaissance du travail du blogueur lui-même. Bloguer donne (gratuitement) une certaine notoriété.

5- Pas seulement devenir blogueur mais devenir, plus facilement, qui on veut

Enfin, devenir blogueur n’est pas une fin en soi, bloguer est un passe-temps, une passion. Bloguer sur un réseau comme Mondoblog n’est pas rémunéré, on peut presque le considérer comme du bénévolat.

Ce qui peut arriver quelquefois c’est qu’écrire sur Mondoblog permette à des blogueurs de changer de situation salariale. Ce n’est pas Mondoblog qui leur donne ou leur trouve de nouveaux boulots, ce sont les blogueurs qui se font remarquer grâce à leurs blogs, ils sont repérés.

Dans certains cas, bloguer représente un exutoire, le blog peut parfois devenir un révélateur et créer une vraie vocation chez le blogueur : devenir journaliste, politicien, communicant etc. Moi-même, je pourrais donner une liste assez longue si je devais énumérer tous ce que j’ai obtenu ou atteint dans ma vie grâce à mes blogs : Unblog (Lay Andriamialy) et Mondoblog (Lay Corbeille). Bref, Bloguer aide à s’accomplir.

 

Quand l’occasion (le concours mondoblog) se représentera, vous pouvez postuler pour devenir mondoblogueur. Mais si vous avez compris, ces 5 avantages sont déjà accessibles à tous les blogueurs et même à de simples internautes. Il faut savoir utiliser internet et ses outils pour s’exprimer, apprendre, trouver des contacts, trouver des opportunités et d’autres choses encore. Cela ne dépend pas des autres mais de vous et de votre utilisation du web.


Gotlib est mort…

Voici mon hommage à Gotlib.

Gotlib

J’étais jeune, très jeune quand j’ai lu ma première Rubrique-à-Brac. Trop jeune, et francophone mais pas de naissance, je n’ai pas tout compris de ses jeux de mots, calembours ou contrepèteries. Bizarrement, c’était le style de dessin, dépouillé voire minimaliste, que je trouvais, pas réaliste, mais plausible. Je sentais, en lisant ces planches, la même sensation que j’éprouve en regardant des films de science-fiction quand « tout est possible ». Mais à force, j’ai été contaminé par l’amour de l’absurde qu’avait l’auteur, Gotlib. Même si j’ai toujours aimé toute forme d’humour, je n’ai jamais atteint l’orgasme du rire que dans l’absurde totale : par exemple les films parodiques comme Spaceballs, Hot Shots ou la série des Y-a-t-il me font toujours autant rire à chaque rediffusion. De même, mes humoristes préférés sont, donc, les Arnaud Tsamère, Ben, les Inconnus, etc.

Quand je dis que j’aime bien un personnage, illustre ou mal aimé, d’ailleurs, je peux être complètement fan et passionné de ses œuvres mais pas pour la personne, elle-même. Apprendre les chansons, textes, les répliques, les sketchs par cœur, oui ! Mais pas les biographies, ni la date de naissance, ni les opinions et les faits divers. Ainsi, c’était vraiment une surprise pour moi d’apprendre la mort de cet artiste. J’ai dit tout haut : « Il était encore vivant ? ». C’est dire aussi combien il était aussi discret dans ses dernières années.

Pour lui rendre hommage, j’ai, alors, posté un de ses autoportraits en guise de photo de profil de mon profil Facebook. Quand on m’a dit « le fameux Gotlib ? » J’ai répondu « Qui vient de nous quitter ». Un commentateur s’est exclamé « Herinaivo ??? »

Gothlieb

Herinaivo Randriamasinoro, alias Gothlieb est parmi les plus célèbres humoristes malgaches. Il revendique l’inspiration de son nom de scène comme provenant de Gotlib, le dessinateur. Je n’ai jamais vu un seul dessin fait par Gothlieb mais, par contre, je l’ai déjà vu ou entendu comme employé,  chanteur, humoriste en stand up, en sketch, animateur radio, animateur télé, clown, acteur, et la liste peut encore être plus longue encore. Un grand artiste en somme.

Il est impossible de rapprocher ou de comparer ces deux artistes aux modes d’expressions différents sauf que de mon point de vue, les 2 sont géniaux. Alors, pour les étrangers, je vous exhorte à découvrir Gothlieb, le malgache et pour les malgaches, je vous préconise d’en apprendre un peu plus sur Gotlib, à l’origine du nom de votre humoriste préféré.

Et donc, aujourd’hui, 12 décembre, 2016, Gothlieb n’est pas mort, et je l’espère pour longtemps encore. Et moi, qui ne croit pas que les morts puissent encore nous voir et nous entendre, quel meilleur hommage pourrais-je faire à un illustre décédé que d’affirmer qu’il a laissé sa trace dans nos vies et qu’il a inspiré beaucoup de monde. Vive tous les Gotlib de la Terre !