Ruyange Jean-Fraterne


Le blog, un support d’idées à l’image de celui qui le rédige

Cela semble complètement fou, mais le 1er septembre prochain, mon tout premier blog aura 7 ans. Je me rappelle encore de cette sensation que ça donne et j’ai encore soupiré aujourd’hui en relisant mon tout premier article de blog sur le rôle de l’ONU en République Démocratique du Congo. Quoi qu’il en soit, ma relation avec le blogging est en constante évolution…




La liberté de la presse ce n’est pas que pour les journalistes

La presse est le symbole d’un peuple libre. Une presse indépendante bien informée est un puissant moyen de contrôle des gouvernements arbitraires et des administrateurs irresponsables. Mais qu’est-ce que la Journée Internationale de la liberté de la presse ?







Pour de la drogue, plus de repos éternel dans les cimetières de Goma en RDC

À Goma, une ville à l’Est de la RDC, vient de surgir le « Mugo », une forte drogue à base, semble-t-il, des os du squelette humain et « efficacement » celui des albinos. Une pratique barbare proche de l’endocannibalisme funéraire qui constitue un danger permanent.

L »ONG américaine, International Rescue Committee, avait chiffré à 5,4 millions de morts le bilan des combats au Kivu sur la période 1998-2007. Depuis lors, la situation ne s’est jamais améliorée. Par contre, le taux de mortalité s’accroit du jour au lendemain suite à une suite des guerres interminables qui touchent pour la plus part la province du Nord-Kivu. Difficile d’avoir un chiffre exact, mais les violences dans cette région de l’est du pays ont fait des centaines de morts et plongé dans le chaos les populations.

Selon cet article d’Afrique la Libre, tous les jours, depuis 2016, deux personnes sont tuées à Béni et Lubero. Bien que la ville de Goma ne soit pas directement concerné par ces massacres, on y signale aussi des cas de morts fréquents de suite soit d’une maladie, d’un assassinat cible ou même un accident de circulation. Les morgues de l’hôpital provincial et celle de l’hôpital militaire sont les plus fréquentées sur les cinq que compte la ville de Goma. La ville de Goma enterre ses morts aux cimetières de l’ITIG, Jolis bois, Gabiro, et pour les classes riches à Kanyamuhanga et Makao.

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Cimètières
Photo : Pixabay.com

Si dans les cimetières classe riche, il y a encore de la dignité, dans d’autres par contre, les morts ne reposent plus en paix. Si ce ne sont pas des tombes qui sont profanées, ce sont les vivants qui se disputent de l’espace avec les morts. La goutte d’eau qui vient déborder la vase, ce sont ces actions inhumaines familières au cannibalisme qui prennent de l’ampleur à Goma, la ville touristique de la RDC. En effet, certains jeunes insensés et sans scrupule déterrent les restes des corps humains, en tout cas pas pour des rituels traditionnels, mais pour en fabriquer une drogue poudrée qu’ils appellent « Mugo ». On n’est pas loin des faits constitutifs de l’infraction d’anthropophagie réprimée à l’article 62 du code pénal congolais ordinaire.

A lire aussi: Kargasok : une légende chinoise qui tue la jeunesse de Goma

Il est où l’humanisme ?

A Birere, le quartier le plus populaire et le plus chaud de la ville de Goma, plusieurs habitants s’accordent avoir déjà vu des jeunes du coin s’adonner à ces aberrations que moi-même je condamne. En plus, il y en a qui attestent avoir déjà consommé ce « Mugo » et qu’il devient plus efficace lorsque le squelette utilisé était celui d’un albinos.

 » J’habite à Kabutembo à côté des cimetières de l’ITIG. Très souvent avec mes amis, nous passons du temps à chercher de l’argent pour nous trouver à manger ou de quoi acheter de la drogue. Malheureusement certains de mes amis font des choses qui m’horrifient. Au fait, ils fabriquent une drogue qui s’appelle Mugo à base des os des squelettes humains « , m’a confié Trésor (Prénom d’emprunt).

Sans requérir l’anonymat, Muhindo m’a révélé, pour sa part, qu’il s’est impliqué dans cette activité car il n’arrive pas à se trouver de l’emploi malgré son diplôme d’État en techniques sociales.  » Si je ne gagne pas beaucoup dans la vente du Mugo c’est parce que mes clients insistent pour que je leur trouve les os des albinos pour que je sois bien payé. Mais le peu là m’aide à survivre quand-même car j’ai obtenu mon diplôme depuis 2011 et je suis au chômage depuis tout ce temps « , a-t-il dit

Je me demande du coup si l’insuffisance de la mélanine sur la peau des albinos aurait de l’impact sur leurs os aussi. Que les médecins, anatomistes et/ou dermatologues prennent du temps pour me répondre en commentaire.

L’être humain n’est-il pas en train de perdre son sens d’humanité ? Où est passé le respect dû aux morts ? C’est inacceptable, les vivants doivent du respect aux morts. Que les autorités s’investissent pour arrêter ces actes barbares, et sécuriser les cimetières pour permettre un repos paisible éternel à nos êtres chers.


Un matin, un débat : faut-il privilégier la Justice ou la cohésion sociale dans une zone post-conflit ?

Le matin du vendredi 30 Août me parut  unique en son genre. Il s’est tenu un débat à l’hôtel Bungwe de Goma où les jeunes venus des différents coins de la ville se sont réunis pour débattre au tour du dilemme qui se pose souvent après un conflit qui a connu des violations des droits de l’homme. Faut-il traduire en justice les coupables pour qu’ils subissent la rigueur de la loi ou faut-il privilégier la cohésion sociale en favorisant le pardon ?

Voilà la question autours duquel la #BloGoma (Blogosphère Gomatracienne) a réunis ces jeunes, principalement des étudiants en Droit, des professionnels de la justice et autres influenceurs de cette ville situé à l’est de la République Démocratique du Congo. N’étant pas personnellement sur place, j’ai suivi cette activé – qui s’inscrivait dans le cadre de la célébration du Mois africain de la justice célébrée par Africtivistes à travers le continent noir – à travers les réseaux sociaux. Merci à la technologie car j’ai même participé au débat.

La panel au débat public
Photo by Bwette Photography, réutilisation autorisée.

Le débat naquit d’un film, « The Prosecutors » évoquant le dilemme sur la justice transitionnelle qui se pose dans une communauté après un conflit violent. Au fond du débat, je lisais que le message que véhiculaient les idées des jeunes débatteurs s’accouplait à celui contenu dans le film qui fut visualiser avant l’exposée dans lequel les experts de la justice mettaient en cause la justice dont l’abus d’usage débouche sur la l’impunité des vrais coupables à nos jours.

« The Prosecutors » un film du réalisé par Leslie Thomas et tourné dans trois pays d’Afrique dont la RDC a interrogé convenablement les textes et le travail de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples (CADH). Pour leur part, les interventions des participants ont tournées autour des histoires des tueries et violations des Droits de l’homme commis dans certains milieux ruraux. Ils en ont exigés aussi l’enquête, les considérant comme crimes graves.

Ce fut une rencontre d’acquisition des grandes valeurs sur la justice et la préservation de la cohésion sociale. La jeunesse de Goma a eu l’occasion des personnes qui ont connu des cas des violences et ont eu un aperçu sur ce qui se passe dans notre milieu.  La région du Kivu ayant connu la guerre depuis plusieurs décennies, le nombre des morts est énorme. La justice y est donc une nécessité.


Le président congolais a-t-il bluffé ou voudrait-il enrichir Tony Elumelu à l’insu de son plein gré ?

Paneliste au Forum 2019 de la Fondation Tony Elumelu, le président de la République Démocratique du Congo a promis mettre en place d’ici la fin du mois de Juillet un fond de garantie au prêt bancaire pour les jeunes. Cette promesse faite par Félix Tshisekedi a déjà fait couler autant d’encre que de salive au pays de Lumumba. Cet article ne vient donc pas relayer l’information mais analyser le contour de son applicabilité dans le contexte de la RDC.

Avant de commencer, j’avoue que j’en suis resté sans mots car, en cas de concrétisation de cette promesse, la RDC sera le premier pays à mettre en place un tel mécanisme sur le plan institutionnel.

Bon je m’explique !

C’est quoi  » Le fond de garantie aux prêts bancaire » que le Président de la République a prévu pour les Jeune?

Le Fond de Garantie aux prêts est un mécanisme ou encore un organisme d’assurance aux prêts qui garantit que le prêteur (la banque) sera remboursé la somme concédée à l’emprunteur (l’entrepreneur) en cas de défaut (non payement) de ce dernier. Que ça soit à l’échéance ou à terme (les termes sont assez technique mais bon, ce n’est pas grave, ça va). Ma définition ne tient pas débout je sais mais c’est à peu près ça.

C’est donc un mécanisme qui rassure la banque que peu importe les difficultés du client emprunteur, elle sera remboursée par de l’argent déjà placé quelque part par ce mécanisme, avec tous les intérêts qui vont avec.

Est-ce possible de le faire au Congo?

Oui, ça l’est. Il suffit par exemple de bloquer une somme d’argent dans une Banque capable de couvrir le montant qui sera déboursé par les institutions de crédit. En cas de défaut. Est-ce opportun? Je dirai oui et non à la fois. Je n’hésite pas à trancher mais connaissant bien mon pays et ses citoyens, je suis convaincu par mon point de vue.

Oui, parce que l’État pourrait permettre aux entrepreneurs d’avoir des fonds à taux de remboursement préférentiel. Et garantir les banques qu’elles ne feront pas des pertes en faisant confiance aux entrepreneurs.
Non, parce que vue la conjoncture, il y a des fortes chances que les sommes allouées aux personnes servent plus à enrichir quelques individus par la caisse de l’État sans forcément créer une quelconque émulation économique.

L’exemple des emprunteurs au près du FPI (Fond de Promotion de l’Industrie) pour la plus part insolvable est en lui-même patent, dans un sens. Dans un autre sens, ce fond peut servir tout bonnement à enrichir des banquiers qui auront donné indirectement un crédit à l’État parce qu’en cas de défaut de paiement, c’est l’État qui paie avec les intérêts subséquents.

Mon avis de citoyen

L’amitié étonnante entre le banquier Tony Elumelu et le Président de la République me pousse à réfléchir et à formuler cette hypothèse : Le premier banquier de son état, ne peut en aucun cas être anodin. Par contre, si le Président lui, contournant le circuit gouvernemental et donc tout contrôle républicain, comme annoncé lors de ce sommet – d’autant plus que ce fond de garantie serait lancé par la Présidence, donc au sein du budget lui alloué ( ce qui reste le fond public), décide de créer ce fond, cela ne pourrait être autrement qu’ une forme de détournement pour fin privé des deniers public.

Pourquoi? Parce que les chances de remboursement étant largement hypothétique de la part des emprunteurs ( ce qui justifie même la réticence naturelle des banques quant au crédit d’ investissement, et ce partout en Afrique), accorder des crédits sur une base de garantie étatique, peut évidemment servir à un banquier comme Tonny Elumelu, dont la Banque UBA exerce déjà dans le pays et dont l’ amitié d’ un autre genre avec le Président, pourrait laisser penser que sa banque gagnerait ce marché, pour non seulement gagner des nouveaux clients en faisant des crédits à taux fallacieusement préférentiel, sans risque aucun, parce que même en cas de défaut de l’ emprunteur c’ est l’ État qui paie, mais aussi de gagner la somme des intérêts accordés et garantis par La Présidence, donc l’ État congolais. Donc soit le Président bluff, soit il veut enrichir Tony Elumelu à l’insu de son plein gré! Ou pas.

Exiger plus de subtilité aux entrepreneurs ?

Avec un fond de garantie, la banque est rassuré ce qui provoquera son laxisme d’ autant plus qu’elle est justement « garantie » quoi qu’il arrive, elle récupérera son dû avec les intérêts souscris. C’est-à-dire zéro risque pour elle. D’où la provocation d’un engouement désordonné.
Et aussi le laxisme de l’emprunteur qui malgré tout, peut ne pas rembourser sans conséquence directe sur ses biens et valeurs parce que le fond va le couvrir, donc forcément un saut vers « la légèreté »; sans compter la partialité dans la sélection des projets à garantir.

Il est plus judicieux de penser en terme d’un fond de capital à risque, où l’éventualité de ne jamais revoir l’argent investi dans une entreprise impose beaucoup plus de rigueur dans le choix des projets à financer. Ici le suivi est plus minutieux car le fond fait partie de l’entreprise et pour subsister comme tel, elle doit faire des bénéfices.


Fête d’indépendance et miracle du 30 Juin : Les léopards offrent un spectacle faramineux à la CAN face au Zimbabwe

Depuis leur entrée dans la grande messe du football africain, les léopards de la RDC n’ont pas su sortir leur griffe. Ils ont miaulé d’abord face à l’Ouganda, puis face à l’Egypte en encaissant quatre buts dans ces deux premières rencontres de la phase des poules. Cela a dissipé toutes les chances de qualification pour la RDC mais un soleil d’espoir s’est levé quand ils ont rugi enfin au Stade du 30 Juin.

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Image : Wikipedia

Cette performance des léopards qualifiée du « miracle du 30 juin » fait beaucoup plus allusion à la date où le match a été livré plutôt qu’au nom du stade qui a abrité le match. Ce 30 Juin 2019, les Congolais commémorer le cinquante-neuvième anniversaire de son indépendance. Voilà ce qui a attiré beaucoup plus attiré l’attention des Congolais envers ce match à la fois symbolique, pour ce qui est de l’honneur de tout un peuple, et décisif pour une probable qualification. « Impossible n’est pas Léopards » ont scandé plusieurs supporteurs congolais sur les réseaux, mais est-ce que cette plus large victoire de la CAN, signé par la bande à Bakambu, suffit-elle pour leur qualification à la prochaine étape ?

Un brin d’espoir

Les Congolais peuvent désormais se permettre de rêver à une probable qualification car la nouvelle structure de la CAN à 24 équipes prévoit repêcher les quatre meilleurs perdants pour les huitièmes de finale. Cependant, les léopards n’ont pas pris leur destin en mains suite à leur deux premières défaites. Tout ce qu’ils ont joué c’est leur survie tout en espérant que les équipes comptabilisant 3 points ou moins ratent leurs dernières sorties. Il y a la Guinée qui a su sortir de ce lot en s’imposant par un score de deux buts à zéro face au Burundi.

Le suspens va durer donc quelques heures encore avant que les Congolais ne puissent se réjouir pleinement de leur « miracle du 30 Juin », le temps que le Kenya, le Benin, l’Angola se font laminé, ou encore la Guinée Bissau tiennent en échec le Ghana. Une seule de toutes ces probabilités va profiter au Congolais si non leur brillante performance face au Zimbabwe n’aura pas servi à grand-chose.


Doté puis avorté !

De l’arrangement à l’amiable en passant par le recours à un faux médecin, l’ignorance a guidé la famille de Nadine, une jeune fille de 16 ans, engrossée par son beau-frère. Nadine vit chez sa grande sœur Furaha, mariée Muhindo depuis 5 ans.

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Illustration : Eleanor Doughty, réutilisation autorisée

Nadine a toujours été une fille appliquée à l’école que ses parents ont choisie de l’envoyé à Goma, une ville à l’Est de la RDC pour poursuivre ses études. Là elle devait être accueillie par sa grande sœur vivant dans cette ville volcanique depuis son mariage qui remonte à 5 ans de cela déjà. Une fois installée avec le couple Furaha et Muhindo, notre amie Nadine a été dès lors considérée comme étant la fille ainée de sa nouvelle famille. Son père, enseignant de son état et soucieux de l’éducation de sa fille, avait décidé d’envoyer sa fille poursuivre ses études en ville car la vie des champs dans le Lubero n’était pas une bonne option pour l’épanouissement de celle-ci.

Et puis un jour comme ça, il y a cinq mois de cela, à l’absence de sa grande sœur, son beau-frère était rentré un peu tôt du boulot en lui apportant des cadeaux de pâtisserie. Après ce geste digne d’un gentleman, notre beau-frère a demandé à Nadine de l’apporter de l’eau à boire dans sa chambre à coucher… Nadine ne se doutait de rien, surtout que Muhindo jouait un rôle important dans sa nouvelle vie à Goma, qu’elle le considérait un peu comme son père.

Nadine fit comme celui-ci le lui a recommandé et lui apporta un verre d’eau dans sa chambre à coucher… Et hop, je vous laisse imaginer la suite, ça n’a rien d’un suspens… Le drame s’est déroulé exactement comme vous l’imaginez.

Et comme la grossesse est la preuve par excellence que les femmes ne savent pas garder de secret, Furaha, la grande sœur à Nadine, a découvert que sa protégée était enceinte. Furaha était tellement déçue, surtout en voyant le temps et l’énergie qu’elle dépense pour parler de tous les sujets sans tabou avec sa sœur. Essayez alors d’imaginer avec moi combien Furaha se sentirait coupable si elle n’abordait pas des questions sur la sexualité avec sa petite sœur.

Ne pouvant pas gérer cette situation toute seule, Furaha décida de partager cette infortune à sa famille. La famille déjà au courant de la mésaventure de Nadine, a fourni des pressions inimaginables sur cette pauvre fille pour qu’elle dévoile le nom de l’auteur de la grossesse. Elle était dans un dilemme, et pas le moindre : Dénoncer son beau-frère et briser le foyer de sa sœur ou garder silence et passer pour une brute, le restant de sa vie. Le choix a été clair, Nadine a dénoncé son beau-frère Muhindo dit Hindo.

Furaha et sa famille ont eu du mal à gérer cette situation. Au nom des enfants que Hindo avait déjà eu avec Furaha, la famille lui a seulement exigé de doter Nadine, mineure de son état, pour ne pas qu’il soit poursuivi au pénal. Chose faite, Muhindo a doté la petite sœur à sa femme pour montrer qu’il regrette son acte. Il a déboursé 800$ U.S. et a décidé de prendre en charge tout ce qui aura trait avec la grossesse. La petite Nadine est alors obligée de changer de toit.

Un moment plus tard, Nadine, en accord avec le responsable de la famille, ont opté pour l’avortement. Avec son jeune âge et tous les préjugés qu’il y a autours, Nadine n’en pouvait plus. Ils ont motivé ce choix par le fait que l’auteur de sa grossesse soit le beau-frère son beau-frère.

La loi congolaise, accompagné par le protocole de Maputo, semble leur donnait gain de cause car elle suppose qu’une femme est en droit de solliciter l’avortement si sa grossesse est issue d’un viol ou est fruit de l’inceste.

Par un malheureux hasard, Nadine ne savait pas que la loi pouvait lui autoriser cette manœuvre, d’où elle a consulté, clandestinement un pharmacien, non qualifié, que la grossesse a connu tellement des complications jusqu’au point son « médecin » a pris la poudre d’escampette.

A suivre…!


Parc national des Virunga : L’humain se fout-il de son patrimoine ?

Le 5 Juin de chaque année est célébrée la journée mondiale de l’environnement. A l’occasion, je voulais sortir ma plus belle plume et écrire une épopée de la mère nature. Malheureusement, être blogueur c’est aussi ça : rater les bonnes occasions de se faire lire. Cependant, depuis ce matin quelque chose m’intrigue : La ville de Goma sera finalement électrifiée. En effet, Goma est l’une des grandes villes de la RDC, située à l’Est du Pays entre le lac Kivu et la chaîne volcanique des Virunga.

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On est bien sur le dos de maman !
Photo : Flickr

Ce n’est pas que cette ville n’a jamais eu du courant depuis la création du monde, c’est juste que l’électricité y est aussi rare que l’or et y demeure un signe de richesse. Il n’y a que quelques familles qui peuvent se payer le luxe d’avoir de l’électricité dans leurs maisons alors que les autres croupissent dans du noir. Bizarrement, même ceux-là qui ont cette capacité de payer la facture du courant à Goma font face à un délestage permanent que c’est toujours une surprise pour eux de voir les lumières allumées.

Quel rapport entre l’électrification de la ville de Goma et le parc des Virunga ?

Parc animalier le plus vieux et plus menacé de l’Afrique, les Virunga est en proie à plusieurs dangers, parmi lesquels la déforestation. Selon un rapport publié en 2013 par l’organisation internationale WWF[1], la déforestation constitue l’une des principales menaces pour le parc des Virunga. Le taux de cette déforestation est considérable étant de l’ordre de 1% par an depuis des années. Également, 80% de charbons de bois et de bois de chauffe utilisés par les populations environnantes sont issus du Parc des Virunga.

Face au manque d’autres sources d’énergie, les populations riveraines au parc n’ont d’autre choix que de se procurer du bois de chauffage dans le parc. Aujourd’hui des débats autour de l’exploitation du pétrole et du braconnage font écho dans le combat de plusieurs organisations tant internationales que nationales. Cette pagaille crée pour des raisons que personnellement j’ignore fait oublier l’urgence à résoudre pour sauver le parc national des Virunga.

Je ne dis pas cela pour manifester ma négligence face aux effets néfastes que produirait l’exploitation du pétrole sur la population animale et végétale du parc des Virunga mais juste pour continuer à célébrer la belle victoire de la planète sur cette mésaventure de la Soco. Outre, ce parc qui fait face au braconnage et à l’activité des groupes armées, mérite bien d’être secouru pour préserver sa population animale. Mais où iront ces animaux si les forets qui les abritent venaient à disparaître ?

Voilà pourquoi je pense que l’urgence consiste à lutter contre la déforestation s’il est cette volonté de sauver le parc des Virunga. L’installation de deux barrages hydrauliques dans le cadre du programme « Alliance Virunga » pour fournir l’électricité aux populations environnant le parc était la réponse bien adapté. Mais à qui profite actuellement l’électricité produite par ce courant ?

L’économie ou la politique, c’est qui le vrai coupable ?

L’électricité produite pour lutter contre la déforestation dans le parc des Virunga est confronté à plusieurs obstacles. Sa capacité à sauver les Virunga vaut la peine d’être mis en cause aujourd’hui. Les ménages déjà desservis en électricité ont du mal à supporter le coût exagéré de la facture. Beaucoup avaient pourtant investi de grosses sommes d’argent pour s’abonner. La facturation a été revue à la hausse sans tenir compte de la situation socio-économique de ces habitants, cultivateurs et fermiers pour la plupart, dont le revenu journalier est en dessous de 1$ US par jour.

Majoritairement non instruite, ces populations ne savent rien de la protection de l’environnement, encore moins du parc. Elles ont opté pour ce courant après avoir vu qu’il était plus avantageux que le charbon de bois. L’électricité, censée être un important outil du développement pour eux, est devenue d’autant plus inaccessible que certains veulent considérer qu’il n’a même jamais existé. Contrairement à ce qui a été souligné au départ par les responsables de l’ICCN lors de l’inauguration de ces centrales, cette électricité n’est visiblement pas venue pour aider la population à ne plus recourir aux ressources du parc pour vivre.

Voilà ce qui m’a intrigué lorsque je me suis rendu compte que la ville de Goma sera finalement électrifié. En effet, c’était lors de ma balade journalière que j’ai constaté l’installation des lignes électriques qui vont détourner ce courant pour Goma, en vouant ainsi les Virunga à la déforestation. Inutile de signaler que pour les habitants de la ville de Goma le cout de la facture ne posera pas problème. Ce qui fait une bonne affaire pour les responsables de Virunga Sarl. Je suis tenté de croire même que c’est bien ce qui explique la revue à la hausse de la facture du courant.

D’où, je crois que la politique est aussi responsable que l’économie dans cette affaire. Bien que certains politiques aient évoqué cette question au pays, personne n’a encore songé à prendre une décision qui apporterait une quelconque solution. C’est une guerre entre l’humanité et la nature qui est déclarée dans cette lutte contre les bénéfices au péril de la planète. Je ne sais pas comment je trouverai des mots pour expliquer à mes enfants que la plus grande réserve naturelle a été détruite pour électrifier le ville de Goma alors que la RDC a un potentiel électrique estimé à plus de 100.000 MW.

 

[1] Valeur économique du Parc National des Virunga, Rapport WWF 2013


Dans un avenir proche, la protection de la vie privée et de l’intégrité des données va transformer l’usage des réseaux sociaux (Partie II)

Désormais, réussir sur les réseaux sociaux signifie trouver des moyens de puiser dans un intérêt renouvelé pour les groupes et le désir des utilisateurs de disposer d’une enclave sécurisée. La pratique qui va s’imposer dans les discussions consistera à les restreindre dans un petit groupe discipliné sur des plateformes sociales par ailleurs indisciplinées.

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Une personne utilisant son smartphone – CC

En faisant un zoom arrière sur la première partie de ce billet, il est clair que les paradigmes sociaux sont en train de changer. Au début, les médias sociaux constituaient un lieu de communication significatif avec des personnes que vous connaissiez réellement ou que vous vouliez au moins connaître. La croissance spectaculaire et la popularité mondiale ont transformé ces espaces intimes en jungles sauvages, parfois effrayantes, numériques, remplies d’acteurs douteux, de réclamations suspectes et de points de vente agressifs.

Les utilisateurs en ont clairement eu assez. Ils insistent sur plus de valeur et de transparence en échange de leur temps et de leurs informations. Ils veulent être traités comme des individus, pas des données démographiques. Le pendule revient aux racines sociales : réel, personnel et authentique.

La guerre contre la surcharge des annonces sociales ?

Les annonces, qui nous ont été présentées sous une multitude de formes différentes – histoires sponsorisées, messages promus, suggestions suggérées, etc. – sont désormais un élément de base de tous les canaux sociaux. En effet, Facebook à lui seul représente maintenant près du quart de toutes les dépenses publicitaires numériques aux États-Unis, et plus des trois quarts des personnes interrogées dans les enquêtes de Fast Company Magazine ont investi dans des annonces sociales ou prévoient de le faire au cours des prochaines années. Mais les annonces ne sont pas sans défis.

La concurrence pour un espace d’alimentation limité a fait grimper les prix : sur Facebook, le coût par mille impressions (une mesure standard du secteur connue sous le nom de CPM) a bondi de 112% au cours de la dernière année. Pendant ce temps, les utilisateurs inondés de argumentaires de vente et méfiants vis-à-vis des clickbait sont de plus en plus aptes à filtrer les annonces, en les survolant ou en utilisant des outils de blocage d’annonces.

A lire aussi : Faut-il compter sur internet pour mener la révolution en RDC ?

En d’autres termes, même si les internautes paient plus que jamais pour les annonces désormais, cela ne garantit en aucun cas que l’on y prête attention. Ce qui est urgent, c’est de jumeler l’argent publicitaire avec un investissement égal de temps, de créativité et de ciblage avisé. Le simple fait d’insérer une bannière publicitaire fade dans un flux de nouvelles ne la coupe plus. Le social devient personnel

L’ascension de la messagerie

Une autre manifestation du retournement chez les utilisateurs des réseaux sociaux: l’ascension des plates-formes de messagerie. Facebook Messenger et WhatsApp (tous deux appartenant à Facebook) comptent désormais plus de 2,8 milliards d’utilisateurs. Ajoutez à cela des plates-formes chinoises populaires telles que WeChat et QQ, et la majeure partie de la planète utilise désormais des applications de messagerie.

Plutôt que de partager ouvertement sur les réseaux sociaux, ces utilisateurs optent pour des conversations privées ou en petits groupes. Pour les entreprises, cela soulève de nouveaux défis au cours des prochaines années. À l’heure où les yeux se tournent vers les flux privés, les canaux de messagerie sont-ils la prochaine plateforme incontournable pour atteindre les clients? Ou les utilisateurs vont-ils renvoyer l’intrusion dans « leur espace » ?

La logique des « groupes »

Le groupe Facebook n’est pas une nouvelle innovation. Des espaces de rassemblement et de discussion sur des sujets spécifiques – des animaux de compagnie, de l’humour et des loisirs aux célébrités – datent des tout premiers jours de la plate-forme. Mais, le regain d’intérêt pour la vie privée et l’intimité entre les utilisateurs signifie que les groupes ont soudainement leur moment. Au cours de l’année 2018, le nombre de membres d’un groupe sur Facebook a augmenté de 40%, et 1,4 milliard de personnes.


Faut-il compter sur internet pour mener la révolution en RDC ?

Actuellement, en République Démocratique du Congo, le mot « web activist » est devenu une sorte d’étiquette pour beaucoup, comme pour attirer l’attention sur eux. Cette prétention de lutter via internet, ne revêtant aucun mal en soi, est cependant une vente d’illusion car étant en contraste avec le contexte du pays.

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Photo : Pixabay

Le rôle des réseaux sociaux lors des soulèvements populaires en Afrique est souvent emmené à une dimension très exagérée par les médias occidentaux. Facebook et Twitter étant les plus visibles dans ces révolutions, leur apport exposé par les médias n’est qu’un mythe crée par le fantasme de journalistes pour le raccourci. Ces outils servent plus à attiser la colère plutôt qu’à mobiliser et à informer. Pour ce qui est des « web activists », ils servent à attirer l’attention des médias étrangers pour les alimenter en « scoops » et images.

Pour ce qui est de la République démocratique du Congo, voici les raison pour lesquelles l’Internet ne pourra pas contribuer à révolutionner la politique du pays :

  1. Le taux de pénétration internet

De prime à bord, signalons que le taux de pénétration internet est estimé à moins de 7% en RDC (pourcentage de la population ayant accès à cette technologie). Aucune mobilisation ne peut donc aboutir via internet car la majeure partie, voire la quasi-totalité de la population nationale, n’a pas accès à Internet.

Pour faire descendre la population dans la rue, il ne faut surtout pas compter sur des publications en lignes, billets de blogs… Il faut une sensibilisation de conscientisation hors-ligne. Outre, essayez de faire valoir le contraire est une vente de vent, une déformation de la réalité ou encore, disons mieux, une déconnexion d’avec la réalité.

L’échec de la campagne « Trompettes de Jéricho » initié par le mouvement Les Congolais débout de Sindika Dokolo en est l’exemple le plus éloquent.

  1. Le coût de la communication

Le facteur important de ce faible taux de pénétration internet en RDC est le coût de la communication. A cela s’ajoute le chômage prépondérant chez les jeunes. Dans mon entourage par exemple, les jeunes se connectent juste pour envoyer et recevoir des messages textes. Une fois qu’une image s’en mêle, il est difficile pour eux de la télécharger.

A lire aussi : La révolution ne sera pas en ligne

Dans un contexte pareil, comment espérer qu’ils suivent des vidéos ou des sons en ligne ? Essayez de poser la question « C’est quoi un podcast ? » aux jeunes congolais, seul moins de un sur dix saura répondre. Quelle que soit la pertinence des informations en ligne, y accéder reste le plus grand problème car l’internet coûte cher. Ce n’est pas que la jeunesse congolaise cherche à échapper aux débats pertinents, encore moins à fuir leur responsabilité citoyenne comme prétendront les « web activists ».

  1. La censure et la surveillance de l’État

Les gouvernements des États africains reconnaissent déjà le pouvoir de nuisance de l’Internet. S’il est vrai que personne ne peut museler totalement l’Internet, les politiques essayent toujours de manœuvrer à ce niveau pour mettre hors d’état de nuire les « web activists » malgré toutes les démarches développés pour contourner la censure. Pire encore, il y a la surveillance qui a déjà envoyé plus d’un en prison…

De ce qui précède, nous constatons que les « web activists » congolais mènent un combat sans issu. Ils ne savent pas pour quoi et contre quoi se battre. Tout ce qui les intéresse c’est de faire savoir qu’ils participent à la lutte, mais quelle lutte ? Dans quel camp jouent-ils leur rôle ? En quête d’être des petits maîtres de l’opinion publique, ils bloquent le vrai combat.

Les icônes du « web activism » sortis subitement de l’anonymat grâce à Internet, ne sont pas encore parvenus à s’imposer sur la scène politique. Quelques changements s’observent au sein du gouvernement mais c’est toujours les mêmes noms, les mêmes visages qui reviennent. Leur rôle reste donc sans effet positif, raison pour laquelle, malgré leur influence et leur envie, ils demeurent sur le banc de touche !