Mamady Keita


Ligue des Champions : Kiev retient son souffle avant Shakhtar Donetsk – Lyon

Ismaily est un pilier du Shakhtar avec qui il a gagné quatre fois le championnat d’Ukraine en six ans – Crédit photo : Football.ua [CC BY-SA 3.0 GFDL], via Wikimedia Commons
C’est certainement l’un des évènements sportifs les plus attendus de la semaine en Ukraine : la rencontre de ligue des Champions opposant le double champion d’Ukraine en titre, le Shakhtar Donetsk, et l’Olympique Lyonnais (OL). Un match d’une importance capitale pour les deux formations, car le vainqueur obtiendra une place pour les huitièmes de finale de cette prestigieuse compétition.

 « Il faut que nos joueurs fassent preuve de plus de responsabilité, car au niveau du talent nous avons montré au monde du football européen que nous étions une grande équipe, notamment face à Manchester City de Pep Guardiola », nous confie Martin un supporter de l’OL qui a fait le déplacement.

L’Olympique Lyonnais a en effet fait mieux que le Shakhtar Donetsk qui a perdu ces deux confrontations face au favori de la poule, Manchester City. Les hommes de Bruno Genesio s’étaient illustrés en allant s’imposer à Manchester 2 buts à 1 et en arrachant un nul au parc OL. Ce qui les offre un léger avantage avant le coup d’envoi de ce match.

Nabil Fekir est le capitaine de l’Olympique Lyonnais – Crédit photo : Thomas FABRE via Flickr CC BY 2.0

Pour les supporters du Shakhtar Donetsk, leur équipe a tous les atouts pour s’imposer et se qualifier pour les huitièmes de finale. Dmitriy, 25 ans, est un fervent partisan du Shakhtar :

« Le Shakhtar est plus fort que l’OL. Nous avons failli les battre chez eux à Lyon. Nous les avons raté de justesse mais cette fois-ci nos joueurs feront le nécessaire car il n’y a pas de mots pour exprimer la joie que peut apporter une compétition comme la Ligue des champions a un club qui vit des moments difficiles comme le Shakhtar Donetsk », nous confie le jeune homme sourire aux lèvres.

En effet, depuis le déclenchement du conflit dans l’est de l’Ukraine, le Shakhtar ne joue plus à Donetsk pour des raisons évidentes de sécurité.

« Si l’OL veut sortir victorieux de ce match ou du moins en tirer un résultat positif, il faut que les hommes de Bruno Genesio surveillent de près des joueurs comme les brésiliens Junior Moraes, Taisson, Ismaily, mais aussi Viktor Kovalenko, des joueurs qui savent montrer l’étendue de leur talent aux yeux du monde du football », nous explique le commentateur sportif d’une chaine de télévision locale avant de conclure : « au regard de ce que nous ont montré les deux équipes lors de leurs dernières sorties, le Shakhtar est en bien meilleure forme. »

Quoiqu’il en soit, le rendez-vous est pris pour 22 heures (20h TU, 21h à Lyon) au stade Olympique de Kiev …


Séduction à l’ukrainienne : s’investir c’est réussir !

Ukrainiennes en habits traditionnels

« Je ne parviens jamais à rendre amoureux  les filles dont je prends le numéro. Je le sais c’est frustrant surtout qu’elle me plaisait bien et semblait super interesser avant de me filer son numéro ». Cest ce que vient de me confier un ami. Lansana étudiant en 2ème année médecine. Pourtant il n’est pas moche. Grand de taille, genre intello, un peu musclé bref intéressant enfin de mon point de vue. Pourquoi ne veulent-elles pas le revoir, pourquoi ne se précipitent t-elles pas tous dans son lit ? Après plusieurs heures de conversation je me rends compte que c’est au niveau de ces T.A.P. ( Techniques d’appoches ) que ça coince un peu. Et bien ce sera le sujet de ce billet assez particulier…comment amenez une fille à vouloir vous revoir ? Pourquoi il ne faut pas « aller à reculons » ?

On crie souvent victoire quand une fille nous file son numéro. On simagine un peu tout.  C’est un peu pour cela que la déception est grande lorsque l’on se rend compte qu’au final on n’en tirera rien.
« En y réflechissant de près on comprend que la plupart des mecs qui exultent après avoir choper le numéro de télephone d’une fille oublie que le numéro de télephone n’est pas leur objectif final. A quoi ça sert d’avoir le numéro d’une fille qui ne veut ni vous revoir, ni même parfois vous parlez ? » s’interroge Alexandre un étudiant qui a du succès auprès de la gente féminine.
« En vous donnant son numéro, c’est un peu comme si elle vous donnait une chance  de l’amener à avoir envie de vous revoir. C’est pourquoi il faut dire que le plus important c’est ce que vous faites de votre rencontre. Ce qui est important c’est comment vous parvenez à intéresser et à attirer la fille. Bref lui donner envie de te revoir » nous explique le jeune homme. 
la paresse est illégale et punie…
Kiril le copain de la belle Anastasia est certain qu’il n’y a pas de formule magique. « Il ne faut pas avoir peur, il faut s’investir.  C’est la clef de la réussite d’une relation. Dans le monde de la séduction en Ukraine, la paresse est illégale et punie. La sanction est lourde. Elle se nomme une éternelle sollitude. Avec les femmes, c’est un peu comme au travail Il faut s’investir. Il faut arrêtez d’avoir peur d’avoir l’air dépendant ou trop intéressé. Et n’allez pas imaginer, que vous aurez du succès si vous êtes un gros paresseux qui ne l’appelle jamais ou qui ne fournit aucun effort dans la relation ».
Investissez-vous! Faites de l’écoute active, réagissez à ses propos ou à ses émotions. Montrer là que vous êtes présents. Montrer là que vous êtes là. Proposer là de faire ce que vous aimez faire. Proposez là des sorties intéressantes. Soyez prêts à dépensez un minimum d’argent et de temps dans vos sorties.
« Lorsque vous la voyez, demandez-lui comment elle va, comment elle se sent. Posez-lui des questions. De ses goûts à son trajet en autobus en passant par sa jeunesse…et que sais-je encore ? Montrez que vous voulez en savoir plus. Montrez que vous la voulez, elle, et pas juste ses seins et ses fesses. Car on n’a rien sans rien dans la vie… »poursuit le jeune homme.
Les femmes aiment qu’on s’intéresse à elles, qu’on les regarde avec passion, qu’on les surprenne et qu’on les prenne.  Montrez-lui qu’elle vous intéresse!
Source Google images

Jai quelque chose à lui dire, je l’appele 

Cest aussi simple que cela. Il faut renoncer à calculer trois jours avant d’appeler une nouvelle femme pour la première fois, par peur d’avoir l’air trop intéressé? Non. « Appele dès que lenvie se présente. Dès que j’ai quelque chose à lui dire ou que je veux avoir de ses nouvelles. Je ne le fais pas pour avoir sa validation, par peur de manquer mon coup, comme un dépendant, je le fais parce que j’ai envie de le faire. Cela transparaît dans ma voix et dans mon énergie et cela montre que je suis quelqu’un qui sait ce qu’il veut. Et si ce que je veux c’est elle, eh bien je vais l’appeler, lui ecrire un texto… » enchaine Dmitri un autre grand séducteur avant de poursuivre
« Elles vont coucher avec vous si vous leur plaisez. Et pour devenir plaisant, séduisant et charmant, il ne suffit pas de dire deux ou trois trucs que vous avez lu sur Internet ou appliquer trois ou quatre techniques apprises par cœur. Pour devenir cet homme irrésistible dont elle rêve, il va falloir vous investir avec elle. Il va falloir être intéressé, investi, l’écouter et communiquer avec elle pour de vrai… ».
Et l’on peut être d’accord avec eux pour dire qu’il y a peu de chance qu’une personne monotone fassent ressentir de puissantes émotions à une femme.
Tu as dû remarquer que les personnalités qui nous attirent le plus sont celles qui présentent des contrastes marqués. Alors qu’est ce que l’on attend ?


Ukraine : les banquiers-lombards ou l’art d’arnaquer ceux qui sont dans le besoin !

En interrogeant l’Histoire, on se rend compte que c’est entre la fin XII° et le début du XIII° siècle qu’apparaissent les premiers marchands-prêteurs aux environs de Gênes en Italie. Depuis, ces marchands ont troqué leurs activités commerciales contre celle de prêteurs sur gages. Aujourd’hui, on peut dire que ces prêteurs sur gage connaissent un peu à leur âge d’or en Ukraine : en effet, ici, on peut voir à tous les coins de rue des établissements qui prêtent de l’argent aux particuliers contre de l’or, ou tout autre bien. Des smartphones, aux ordinateurs en passant par des écrans plasma, des machines à laver, on peut vraiment tout mettre en gage !  Tout ce que l’on possède et qui a de la valeur peut être prêté pour recevoir une somme d’argent en échange.

Comment expliquer la popularité de ces organismes spécialisés dans le micro crédit ? Pourquoi beaucoup de personnes se bousculent à leurs portes en Ukraine ? Quels sont les aspects positifs et négatifs de cette activité ? Autopsie des banquiers lombards encore appelés tout simplement « lombards » dans ce billet peu ordinaire.

« Kapital, Blago, Central, Démo,…  » ce sont les noms que portent les lombards en Ukraine. On trouve ces société un peu partout. On en dénombre pas moins de 800 pour la seule ville de Kiev ! Ces banquiers-lombards prêtent de l’argent aux citoyens et autres particuliers qui les sollicitent moyennant des intérêts qui varient de 0,54 à 0,8 pour cent de la somme empruntée, par jour.

Pour mieux comprendre comment cela fonctionne, mon ami Philippe Dacruz et moi avons décidés de nous rendre dans l’une de ces société. Pour un Smartphone qui vaut 400 euros, la jolie demoiselle qui travaille au Lombard nous propose, sourire aux lèvres, au maximum 100 euros (soit 1/4 de la valeur réelle). Pourquoi aussi peu pour un téléphone qui vaut 4 fois plus cher ? Karina (qui y travaille depuis 3 ans maintenant) nous explique qu’à ce prix le lombard n’aura pas de mal à revendre l’appareil au cas où le prêteur n’est pas en mesure de le racheter.  C’est 100 euros, pas de négociation possible. A prendre ou à laisser ! En ce qui concerne les intérêts, le lombard empoche les 0,8 pour cent de la somme empruntée par jour, soit 3,2 euros d’intérêts tous les jours ! C’est énorme ! Cela revient à 96 euros pour le mois ou encore à 1168 euros pour l’année. Précision importante : tous les 25 jours, il faut payer les intérêts qu’engendrent l’emprunt. 

Près de 300 pour cent rien qu’en intérêt par an…

D’après les calculs de Philippe, cela représente 292 % d’intérêts. « De l’arnaque, purement et simplement » s’écrit Anastasia Gripco, une activiste. Elle nous explique qu’aucune banque dans le pays n’oserait appliquer des taux aussi élevés pour un simple emprunt. « Les taux d’intérêt tournent autour de 3,6% par mois au maximum » confie un employé de la Privat Bank l’un des plus grand établissement bancaire du pays.

Intérieur d’un lombard en Ukraine Crédit photo : Philippe Dacruz

Comment expliquer l’ascension fulgurante des lombards en Ukraine malgré ces taux qui donnent le vertige ? Pourquoi un tel succès ?

Nikita Sabalenko, un jeune universitaire qui a travaillé sur la question près de 6 mois, croit connaître la réponse. Pour lui, le business des lombards doit son succès au fait qu’ils ont simplifié les procédures d’emprunt. Ici, contrairement aux banques, pas besoin de réunir une grande pile de documents. Vous avez juste besoin d’un passeport (parfois une simple copie du passeport suffit), du bien que vous souhaitez mettre en gage, et de quelques minutes…  et vous décrochez l’emprunt !

Mr Sabalenko nous explique quel est le profil type des plus fidèles clients de ces lombards : ce sont les toxicomanes, ceux qui ont une addiction aux jeux d’argents, les anciens détenus (ceux qui ont un casier judiciaire chargé ), et aussi quelques fois des personnes qui sont dans des lieux reculés et qui ont un besoin d’argent urgent. Bref, les clients des lombards sont soit ceux qui n’ont pas accès aux banques, soit ceux qui ont une mauvaise réputation auprès des banques.

Avec près de 300 % par an rien qu’en intérêts, Anastasia, une jeune activiste, recommande à tous de faire appel aux lombards uniquement dans des cas extrêmes, lorsqu’il n’y a vraiment plus d’autres solutions. Rappelons que le business des lombards est en perpétuel croissance en Ukraine. D’après les chiffres de l’analyste financier Mikhail Demkiv, ce sont pas moins de 3,9 milliards de hryvnia que les ukrainiens ont emprunté aux lombards lors du troisième trimestre 2017.

Des politiciens sur la sellette ?

Pour Anastasia, les politiciens ne font rien face à l’arnaque sur intérêts des lombards en Ukraine, pour la simple et bonne raison qu’ils profitent largement des gros bénéfices qu’engendrent ces établissements. Pour appuyer ses propos, la jeune femme nous montre des articles parus dans la presse. Des investigations de journalistes révélant, par exemple, des liens entre des lombards de la place et l’entourage de politiciens comme Ioulia Timochenko, ancienne premier ministre et chef du parti Batkivchtchina « La Patrie ». « Et je suis sûr qu’elle n’est pas la seule » lance Anastasia qui poursuit :  « notre pays se développera le jour où nos politiciens arrêteront de profiter de la fébrilité et de la vulnérabilité des plus pauvres » . C’est la conclusion de notre jeune activiste Anastasia Gripco.

Par Phillipe Dacruz et Mamady Keita


RFI : A la rencontre d’Olivier Rogez une des plus grandes voies de la maison

Le grand reporter Olivier Rogez

Il est l’un des plus grands connaisseurs de l’Afrique de l’ouest et bien d’autres régions à RFI (Radio France Internationale). Il connaît bien ce continent pour y avoir travaillé et réaliser des dizaines de reportages sur la Guinée, le Sénégal, le Libéria, la République démocratique du Congo, la Centrafrique et j’en passe.

À côté de sa casquette de grand reporter, il est aussi non seulement l’auteur d’un recueil de nouvelles, mais surtout du très réussi roman « l’Ivresse du Sergent Dida ». Vous l’aurez compris, il sera question dans ce billet du journaliste et romancier Olivier Rogez. Qui se cache derrière cette voie qui se distingue à la radio mondiale ? D’où vient-il ? Qui se cache derrière cette plume pertinente et plus que prometteuse ?

C’est en 1990 que le jeune Olivier Rogez rejoint Radio France internationale. Pour ce natif de Roubaix, le journalisme est le métier idéal qui lui permet d’entretenir sa passion pour les nouvelles aventures car il est de ceux qui aiment « voyager, voir du pays, voir le monde ».

Un riche parcours 

C’est en URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques, nom de l’époque) qu’Olivier Rogez fait ses premières armes comme journaliste. Ensuite il s’envole pour couvrir l’actualité en Afrique de l’ouest étant basé à Dakar. Son travail de grand reporter lui permet de couvrir plusieurs conflits. De la Tchétchénie à la Somalie en passant par le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée, la République démocratique du Congo, Olivier Rogez est sur tous les terrains où se passe l’actualité. Après plusieurs années riches en émotion a l’étranger, c’est désormais depuis Paris que le grand reporter raconte l’Afrique, au service économie de la radio mondiale. Lorsqu’il ne travaille pas, l’auteur du roman « l’Ivresse du Sergent Dida » aime lire, faire du vélo, voir des spectacles et écouter de la musique.

Quand on lui demande de donner un conseil à tous les jeunes qui rêvent de journalisme, Olivier Rogez répond sans hésiter :

 » Il faut persévérer, ne jamais renoncer, suivre son envie jusqu’au bout car c’est vraiment une question de volonté et d’envie avant toute chose. On peut obtenir tout ce que l’on veut à condition d’y travailler. Dans tous les métiers du monde il faut du talent et du travail, et le talent se travaille ».

Encore beaucoup de rêves à réaliser…

Au chapitre des rêves, Olivier Rogez souhaite faire beaucoup de choses encore. Comme par exemple améliorer sa pratique du piano, voyager encore et s’accomplir sur le plan personnel. L’auteur de « l’Ivresse du Sergent Dida » aimerait beaucoup que sa carrière de romancier prenne plus d’ampleur dans les années à venir au point « d’en devenir son activité principal ».

Olivier Rogez dans son nouveau costume de romancier

Pour lui l’écriture est une pratique quotidienne. A la différence de l’écriture journalistique radiophonique, il nous explique avoir toujours eu envie de raconter des histoires en dehors de tous « carcans journalistiques, c’est à dire guidé par le seul aiguillon de son imagination et non par la nécessité de coller à la véracité des faits ».

En ce qui concerne l’avenir du continent africain qu’il connaît bien, Olivier Rogez fait partie des optimistes. Pour lui le développement du continent passera par le travail des Africains qui sont très industrieux et dynamiques.

« Les Africains doivent maintenant maîtriser les fondamentaux de leur économie peut-être se désengager un peu plus des vieilles habitudes postcoloniales. Le développement passera par l’innovation entrepreneuriat par la volonté de réussir et par le talent » conclut le journaliste qui reste assez optimiste sur le sujet.

Rappelons que le premier roman d’Olivier Rogez, « l’Ivresse du Sergent Dida », publié aux éditions le passage est une fiction sur la conquête du pouvoir en Afrique. On apprend l’histoire de l’ascension vers le pouvoir du sergent Dida, un soldat déprimé au sein d’une armée laissée à l’abandon. Le Sergent Dida un personnage unique qui ne laisse aucun lecteur indifférent.

Par Philippe Dacruz et Mamady Keita.


Ukraine : guérisseurs une espèce en voie de disparition !

Plantes utilisées par les guérisseurs. Crédit photo Phillipe Dacruz

L’horizon s’obscurcit un peu plus pour les guérisseurs populaires en Ukraine. Le ministère de la Santé prévoit d’initier un débat public sur la profession. En attendant les résultats de ce débat tant attendu, le ministère envisage temporairement de refuser d’enregistrer les nouveaux guérisseurs. Plus de nouvelles licences : l’objectif est de mettre fin à l’activité des escrocs et affairistes qui se faufilent très souvent dans ce milieu et abusent de la faiblesse des patients.

Du côté des experts et des médecins, l’idée de ce débat public est accueillie favorablement. Anna Ivanova est pédiatre dans un hôpital de Cherkassy : pour elle cette initiative est de très bon augure.

« Il est impossible de garantir l’efficacité et la sécurité des méthodes de traitement et le diagnostic des médecins traditionnels » lance-t-elle. Elle ajoute ensuite : « mieux vaut mettre sa vie et sa santé dans les mains d’un médecin qui a fait des études spécialisées et dont les méthodes sont garanties ».

Plantes medicinales. Crédit photo : Phillipe Dacruz

En Ukraine les guérisseurs tirent leur savoir-faire de « l’expérience de plusieurs générations de personnes et de traditions populaires établies » explique le service de presse du ministère de la Santé qui poursuit, « le problème est que les critères pour vérifier et confirmer cette expérience, ce savoir-faire ne sont pas bien définis ».

Il n’existe pas de chiffres officiels récents en Ukraine sur les guérisseurs. Mais pour Artem guérisseur traditionnel depuis 7 ans là n’est pas le problème. Pour lui, « la crédibilité d’un guérisseur se construit. Nous avons des clients parce que nous aidons d’autres personnes. Quand vous aidez et soignez une personne, cette personne en parle autour d’elle. C’est comme de la publicité pour vous. Et tout cela se construit plusieurs années ».

Pour Alexandr Katrenko un autre guérisseur au lieu de mettre les bâtons dans les roues des guérisseurs, ce serait mieux de créer un site et d’enregistrer tous les guérisseurs et les encadrer.

« Nous avons des savoirs et parfois on parvient à faire des miracles là où la médecine moderne ne peut plus rien faire. De toute façon les gens viendront nous voir. C’est pourquoi mieux vaut nous encadrer et faire en sorte que des escrocs et affairistes ne s’infiltrent pas et ne ternissent l’image des guérisseurs » explique Alexandr Katrenko.

Médicaments traditionnels. Crédit photo : Phillipe Dacruz

Malgré tout, le ministère de la santé ukrainienne est catégorique « la procédure actuelle de certification des guérisseurs ne permet pas de garantir la sécurité des méthodes utilisées par ces derniers. Quant aux permis déjà délivrés ils représentent un danger potentiel pour les citoyens » peut-on lire dans le communiquer.

L’opinion publique attend avec impatience ce débat. D’ailleurs plusieurs journaux prévoient de lancer le débat sur ce sujet qui fera couler certainement beaucoup d’encre et de salive. Et chez vous quel est le statut des guérisseurs dans votre pays ? Que pensez-vous de la médecine traditionnelle en général ? Vos commentaires et réactions sont les bienvenus.

Par Phillipe Dacruz et Mamady Keita


Ukraine : que faire face à la vague de grand froid ?

Autostop en hiver – via Flickr CC

L’hiver devrait sous peu tirer sa révérence, mais avant, le vieux continent connaît une vague de froid en cette fin du mois de février. Du nord au sud, les Européens font face à une tempête de froid et de neige ces derniers jours.

L’Ukraine est loin d’être épargnée par cette vague de froid avec des températures qui vont parfois jusqu’à – 25 degrés Celsius. Cette forte baisse de température a des répercussions sur tous les aspects de la vie en Ukraine. Dans le domaine des transports, certaines routes sont complètement impraticables du fait de la quantité de neige qui ne cesse de tomber ces derniers jours. Sur le plan sanitaire, les organismes peinent à s’adapter au grand froid. Nous avons concocté dans ce billet spécial hiver quelques astuces pour mieux résister et préserver votre santé face à ce que beaucoup n’hésitent plus à qualifier ici de derniers caprices de l’hiver… Êtes-vous prêts c’est parti !

 S’habiller en conséquence !

Sous une température de – 25o, il est plus que nécessaire de s’attarder sur ce que l’on porte avant de sortir. D’après Marina Matvechuk, médecin généraliste, il est utile de respecter le principe des trois couches.

« En dessous des vêtements chauds susceptibles d’évacuer l’humidité. En deuxième couche, des isolants comme les vestes polaires ou de type coquille. Et enfin la troisième et dernière couche vous protègera contre le vent, la neige, la pluie par exemple, les vêtements en duvet et les pantalons de ski sont bien indiqués ».

Ajoutez à cela les accessoires comme le bonnet pour se couvrir la tête, les mitaines isolées et hydrofuges, les bottes d’hiver antidérapantes, et une écharpe pour protéger le cou, parfois la bouche jusqu’au nez, sont plus qu’utiles.

Une alimentation saine et variée !

En hiver, lorsque la température reste fermement en dessous de zéro, l’immunité diminue régulièrement. Il est nécessaire de bien s’alimenter. Dans la mesure du possible variez votre alimentation. Il faut boire des boissons chaudes comme du thé vert. Privilégiez les fruits et les légumes qui feront du bien à votre système immunitaire.

Bien dormir, moins boire, moins fumer !

Comme vous l’avez certainement entendu, il faut faire du sport et bouger autant que possible si vous voulez rester en bonne santé. Avoir une bonne hygiène implique aussi entre 7 à 9 heures de sommeil par jour. Pendant cette période il faut dire non aux mauvaises habitudes tel que fumer, mais aussi la consommation excessive d’alcool. Car fumer et boire affaiblit le système immunitaire de l’organisme.

Et vous, quels sont les conseils et astuces que vous aimeriez partager avec nous pour garder la forme malgré ce grand froid ? Quoi qu’il en soit, en attendant la fin de l’hiver on vous souhaite une santé de fer. Prenez soin de vous où que vous soyez car on n’a qu’une seule vie.

Phillipe Dacruz et Mamady Keita


La publicité intempestive dans un pays hors de contrôle

Affiches publicitaires un peu partout. Crédit photo : Phillipe Dacruz

Quand on arrive à Cherkassy, petite ville d’Ukraine d’environ 300000 habitants l’un des faits qui attire le plus l’attention c’est la publicité. Des affiches publicitaires un peu partout. Sur la majorité des murs des immeubles de la ville, sur les poteaux électriques. Même les arrêts de bus ne sont pas épargnés par l’affichage publicitaire sauvage.

La publicité intempestive est devenu un problème, à tel point que des voix commencent à se lever dans la cité pour lutter contre ce phénomène. C’est le cas de l’activiste Lida Karsdorp qui prévoit de rejoindre le projet «Vivisca Lab» un regroupement de designer qui prévoit d’assainir la ville, et de la rendre plus belle.

Pour elle, il faut que les autorités s’intéressent à ce phénomène qui renvoie une mauvaise image de la ville, et il ne faut plus perdre de temps.

«L’heure est venue pour lancer de grandes campagnes de sensibilisation. Il faut informer les gens et les sensibiliser pour éviter d’afficher de la publicité un peu partout. Quant aux autorités, il faut des lois pour punir ceux qui font de l’affichage sauvage à tous les coins de rues » nous explique Lida Karsdorp.

Crédit photo : Phillipe Dacruz

Pas seulement qu’à Cherkassy…

Ce problème n’est pas propre à la ville de Cherkassy. Les autres grandes villes d’Ukraine font elles aussi face à ce phénomène. Il est peut-être temps que les autorités prennent ce problèmes à bras le corps pour le plus grand bonheur de Lida et de ses amis du projet «Vivisca Lab ».

Et chez vous, quand est-il ? Y a-t-il des affiches publicitaires à tous les coins de rue ? Comment peut -on lutter contre ce phénomène ? Vos avis et réactions sont les bienvenus.

Phillipe Dacruz et Mamady Keita


Le top 5 des blagues ukrainiennes du jour !

Une rue de Cherkassy – Ukraine Crédit Photo : Phillipe Dacruz

En Ukraine comme dans la plupart des pays de l’est, malgré tous les problèmes auxquels on peut faire face, on a le sens de l’humour. D’ailleurs l’Ukraine est l’un des rares pays où on célèbre le rire. Le 1er avril, tous les ans à Odessa, la ville portuaire du sud de l’Ukraine, c’est la journée spéciale du rire et de l’humour.

En Ukraine, toutes les occasions sont bonnes pour sortir une blague qui fera éclater de rire tout le monde. Depuis mon arrivée dans ce pays vous l’aurez compris j’ai entendu et lu beaucoup de petites histoires drôles. Et cela presque tous les jours… Voici pour vous ma sélection tout à fait subjective des cinq plus belles blagues du jour. Ici on les entend un peu partout, que ce soit dans les salles de classe, les bus, les cafés, les bars et que sais-je encore. Êtes-vous prêt à entendre ces blagues courtes mais efficaces ? Accrochez-vous car c’est parti…

Le fils et le père …

– Papa, maman m’a battu aujourd’hui deux fois !
– Quand ça, mon fils ?
– La première fois quand je lui ai montré le journal avec des mauvaises notes et de mauvaises actions… et la deuxième fois quand elle a su que c’était son vieux journal.

Le fils à la mère…

– Maman, d’où venons-nous ?
– Dieu nous a créés…
– Papa dit que nous sommes des descendants de singes…
– Eh bien, ton papa parle de sa famille, et moi je parle de la mienne !

Le fils et l’oncle…

– Oncle, dis, comment réussir dans la vie ?
– Il faut être honnête et intelligent.
– Et comment être honnête?
– Toujours accomplir ce que vous avez promis.
-Et intelligent ?
– Ne jamais rien promettre à qui que ce soit …

La petite fille pour la première fois au mariage…

– Maman, pourquoi la mariée est-elle habillée tout en blanc ?
-Parce que c’est le jour le plus merveilleux de sa vie aujourd’hui !
Une minute plus tard :
– Pourquoi le mari est lui habillé tout en noir alors ?

Le fils au grand-père…

– Grand-père, l’épouse c’est pour combien de temps ?
– Pour toute la vie, petit-fils, soupire le grand-père.
– Quoi ? C’est encore pire que l’école ?

On espère que ces blagues vous ont fait plaisir chers lecteurs et lectrices. Et vous, avez-vous quelques blagues à partager avec nous ? En tout cas merci pour la visite et à bientôt !

Philippe Dacruz et Mamady Keita


Top 5 des tubes urbains de ce début d’année en Ukraine

 

Le groupe Vremya i Steklo écrase les charts en Ukraine en ce début d’année. Image libre de droits

L’année 2018 ne fait que commencer. Elle s’annonce déjà riche en émotions sur le plan musical. Le mélomane que je suis ne sait plus où donner la tête. Entre les nouveautés qui s’enchaînent et le retour sur le devant de la scène de mégastars comme Gims, Drake, Kendrick Lamar, Banlieuz’art, on sent que 2018 nous réserve plein de surprises.

Dans ce billet un peu spécial, je vous ai concocté ma playlist : le top 5 des nouveautés dont je ne me sépare que pour aller dormir. Vous êtes prêts ? C’est parti pour cette nouvelle ballade musicale…

Kendrick Lamar, SZA – All the stars

Commençons ce billet peu ordinaire par un détour au pays de l’oncle Sam avec un des porte-flambeau de la scène urbaine américaine. Depuis 2011 et la sortie de Section 80, l’influence de Kendrick Lamar ne fait que grandir aux Etats Unis et pas seulement. Voici son tout dernier clip, All the stars. Dans ce son, Kendrick parle de rêves et d’amour à sa manière avec la sublime SZA.

 

Drake – God’s Plan

Non loin des Etats-Unis se trouve Toronto et le Canada. C’est de là qu’est originaire Drake. L’auteur de Take care et de Hold on, We’re going home vient à nouveau de gratifier ses fans au sens propre du terme. Pour comprendre de quoi il est question, regardez son tout nouveau clip, God’s plan. Drake y est généreux plus que jamais…

Maître GimsMi Gna ft. Super Sako, Hayko 

En France, l’un des événements les plus attendus cette année est le retour sur le devant de la scène musicale de Maitre Gims avec son nouvel album, Ceinture Noire. Voici pour votre plus grand plaisir Mi Gna le tout dernier single issu de ce projet tant attendu. Cette chanson est le remake d’un tube arménien. Un remake bien réussi…

 

Vremya i Steklo – Trolle

Faisons un tour en Ukraine avec le groupe Vremya i Steklo, qui règne sur les charts au pays des frères Klitschko. Voici rien que pour vous le clip Ты мне не тролль. Traduction : “ne me trompes pas. Beau clip…

Degg J Force 3 – Falé 

“Quelques soit la durée d’un morceau de bois dans l’eau il ne sera jamais un caïman”, disait un proverbe.

Comme pour dire que malgré tout le temps que j’ai passé en Ukraine, j’ai un œil sur mon pays, la Guinée, et ce qui s’y passe sur tous les plans. Sur le plan musical, puisque c’est de cela qu’il est question dans ce billet, on peut se réjouir du retour en force des groupes qui ont fait danser les foules au bon vieux temps. Je parle de Silatigui qui prévoit pour très bientôt un nouvel opus. Mais aussi je pense aux mythiques Degg j force 3 qui ont sorti l’album Dynastie, un opus riche et varié de sonorités musicales. Voici Fale, un titre extrait de cet album. Il y est question d’immigration clandestine, un thème qui est plus que d’actualité.

Avez-vous aimé cette petite promenade musicale ? Et vous, quels sont les sons dont vous ne pouvez pas vous passer en ce début d’année ?

Par Philippe Dacruz et Mamady Keita 


L’art ukrainien de s’habiller pour moins que rien

Entrée d’un magasin de friperie. Crédit photo Phillipe Dacruz

Tous les matins à 9h30, le magasin de friperie « Ekonom classe », situé au centre de Cherkassy, ouvre ses portes. Il n’est encore que 8h30, mais une file indienne d’une cinquantaine de personnes au moins s’est déjà formée devant le magasin. Aujourd’hui c’est lundi, et comme tous les lundis c’est le jour d’ouverture et de mise en vente de nouveaux ballons de vêtements tout fraichement arrivés.

Dans les centres commerciaux de Cherkassy, de Kiev et de la plupart des métropoles ukrainiennes, il faut au minimum 1000 hryvnia (environ 30 euros) pour un jean, parfois le double pour arracher une doudoune… Pour l’Ukrainien moyen, qui touche environ 200 euros par mois, les prix des vêtements dans les centres commerciaux restent de loin inabordables. L’une des solutions qui s’impose reste la friperie et les fameux magasins « Ekonom classes ». D’où viennent en réalité ces habits qu’on y vend ? Pourquoi ces magasins et les fripes qu’on y vend sont autant populaires ? Qui tient ce marché ? Toute la vérité à propos du marché ukrainien de la friperie.

D’où viennent les vêtements, chaussures et divers qu’on y vend ?

Les vêtements, chaussures et divers articles vendus dans les « Ekonom-class » viennent d’Europe, précisément d’Italie, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Irlande, de France et de Norvège. Dans ces pays, les riches arabes qui tiennent le marché des « second-hand » en Ukraine ont leurs agents avec des licences spéciales qui collectent, trient et emballent les habits et chaussures qui ne sont plus utiles, à l’aide des conteneurs installés dans les rues.

Chaussettes et autres accessoires. Crédit photo : Phillipe Dacruz

Après le triage, ces ballons de vêtements et de chaussures sont expédiés en Ukraine pour alimenter les fameux « Ekonom class » et autres friperies. Sur place on trouve un peu de tout. Des jeans, des chemises, des manteaux, des écharpes, des robes, bref tout ce qu’il faut pour bien paraître. Le tout pour 5 à 10 fois moins cher que dans les centres commerciaux.

Qui sont les clients de ces friperies ?

D’après Irina Krygina, administratrice d’Ekonom class, il y a trois types de clients. Tout d’abord, les personnes pour lesquelles la seconde main représente la seule manière de renouveler leur garde-robe. Ils viennent souvent en famille et fouillent pour trouver les effets les moins chers. Il y a ensuite des personnes issues de la classe moyenne. Enfin, Irina Krygina nous explique que ces dernières années ils ont commencé à recevoir des personnes aisées et à la pointe de la mode. Ils viennent le plus souvent à la recherche des trucs intéressants. Ils ne sont pas très nombreux, c’est vrai, mais ils viennent parfois faire un tour sans trop fouiller et parfois ils emportent des T-shirt, des doudounes et des vêtements de marques bien connues.

Chaussures Crédits photo : Phillipe Dacruz

Un mot sur les prix…

Pour environ 5 euros on peut arracher un jeans, pour à peu près 4 euros, une chemise. Une écharpe vaut 2 euros et j’en passe. Des prix abordables par rapport à ceux en vigueur dans les centres commerciaux où on vend du « neuf ». Il faut dire qu’en Europe les marchandises sont achetées pour quelques centimes d’euro par kilogramme. Pour expliquer l’énorme marge entre le prix d’achat et le prix de vente, Irina Krygina pointe du doigt les taxes, les frais de transport, les dépenses d’entretien des points de vente, les salaires de l’entrepôt et du personnel.

Parfois c’est au kilo que s’arrachent les effets dans les magasins de seconde main. Le prix du kilogramme est variable. Il dépend du jour de la semaine. Dans le magasin de Irina Krygina par exemple, tous les lundis le kilo s’arrache à 215 hryvnia soit un peu plus de 6 euros, et les dimanches le kilo vaut 19 hryvnia , soit quelques centimes d’euro. Pourquoi cette différence ? La raison est simple : plus les vêtements restent longtemps dans le magasin, plus ils perdent de la valeur.

Les magasins d’articles de secondes mains deviennent un de ces endroits où se croisent toutes les classes sociales. Ici on peut trouver parfois des trucs chics à la pointe de la mode. Tellement chics qu’ils ne sont pas encore dans les centres commerciaux de Kiev, conclut sourire aux lèvres un jeune acteur rencontré sur place. Et chez vous, quelle place occupe la friperie ? Vos réactions et avis sont les bienvenus.

Par Philippe Dacruz et Mamady Keita


« Bonjour », un nom bien français pour un biscuit ukrainien

« Bonjour » est un biscuit ukrainien. Crédit photo : P. Dacruz

En Ukraine, le français continue à marquer des points. Entre l’augmentation du nombre d’apprenants de la langue de Molière mais aussi l’augmentation des cours au sein de l’Institut français, c’est désormais ailleurs que s’invite le français. Dans les magasins, les supérettes, le français inspire de plus en plus les produits ukrainiens. Des biscuits aux petits bonbons en passant par les chocolats, certains produits en Ukraine portent des noms venant de la langue de Molière.

Samedi dernier, c’était notre jour de repos. Il fait beau. C’est le meilleur moment pour une belle promenade. Après quelques coups de fil, je suis bien entouré. Direction le Lubava, un des quatre centres commerciaux à la mode de Cherkassy.

Sur le chemin, on décide de faire un tour dans un des ATB qui borde le chemin qui mène au centre commercial Lubava. Les ATB, ce sont des magasins de distribution des denrées alimentaires mais pas seulement. On y vend un peu de tout.

« Roulette » – Crédit photo : Phillipe Dacruz

À l’intérieur sur des stands sont ingénieusement rangés des chocolats qui attirent notre attention. On y repère quelques biscuits et desserts qui, bien que produits en Ukraine, portent des noms provenant de la langue française.

Roulette, bonjour et biscuit autres que ce vous croyez …

Par exemple : « Roulette », ce sont de petits pains au chocolat et à la crème blanche. Un peu plus loin, on apprend que « Bonjour » est un dessert avec un goût de vin chaud à la framboise. Sur un autre stand, on peut voir fièrement exposé « Biscuit », une sorte de chocolat produit par le groupe Roshen, fondé par l’actuel président du pays Petro Poroshenko.

« Biscuit » produit par le groupe Roshen. Crédit Photo : P. Dacruz

Un petit tour dans cette grande épicerie nous permet de nous rendre compte que « Buvette » est le nom d’une eau minérale. Non loin de là on apprend que « Fort » est un café qui a vraiment la côte dans le pays.

Il faut ajouter à cela le fait que beaucoup d’ukrainiens ont une réelle sympathie pour la langue et la culture française. Beaucoup d’entre eux, notamment les jeunes, connaissent quelques expressions du genre « salut, merci, je t’aime, tu es très belle, la tour Eiffel, Paris, je travaille, au revoir, je m’appelle… »

Le café « Fort » – Crédit Photo : Phillipe Dacruz

La France est réellement présente en Ukraine avec une ambassade, neuf Alliances françaises réparties sur l’ensemble du pays, un Institut français, mais aussi un Lycée français qui se trouve à Kiev.

Avec toutes les mutations que connait l’Ukraine ces dernières années, la réelle question que l’on se pose est : jusqu’où peut aller le français face à d’autres langues étrangères qui elles aussi sont dans le cœur des ukrainiens ? Je pense à l’allemand et à l’anglais. Mais cela c’est une toute autre histoire.

Par Philippe Dacruz et Mamady Keita

 


Ukraine : la mort au pas de ta porte !

Stalactite de glace – crédit photo : Pixabay CC0

Depuis le début de l’hiver, les habitants de Cherkassy et de beaucoup d’autres villes d’Ukraine vivent avec la menace des stalactites de glace qui pendent des toits et des balcons.

Dans cette petite ville de près de 300.000 habitants située à 189 kilomètres de Kiev, sur le toit de la plupart des immeubles se sont formées de grandes stalactites qui laissent complètement indifférentes les autorités municipales.

Pourtant, ce n’est un secret pour personne, ces stalactites de glace représentent un véritable danger pour les populations locales qui empruntent les allées parfois étroites qui séparent les grands immeubles de la ville.

Cherkassy Ukraine Crédit photo : Phillipe Dacruz

Tenez par exemple, la semaine dernière, Alina la voisine de mon ami Lip, s’est retrouvée hospitalisée suite à une blessure causée par la chute d’un gros morceau de glace sur ses épaules. Voilà qui est vraiment triste. De très fréquents articles rapportent souvent les tristes accidents provoqués par les stalactites de glace dans les villes ukrainiennes, mais aussi en Russie. Un phénomène qui revient tous les hivers sans pour autant provoquer de grandes réactions des pouvoirs publics. « À l’époque de l’Union soviétique, le nettoyage des toits évitait la formation de ces stalactites de glace géantes », nous explique Anastasia Ivanovna, la grand-mère d’Alina.

A la fin décembre 2017, on comptabilisait 12 blessés par des chutes de glace seulement pour la ville de Kiev. Face à ces stalactites géantes, les citoyens se débrouillent comme ils peuvent, avec des barrières de sécurité sous certains toits.

Cherkassy Ukraine Crédit photo : Phillipe Dacruz

Tous les jours en sortant de chez soi, on prie Dieu de ne pas se prendre une stalactite quelques part sous un de ces immeubles de la ville. Pourquoi les autorités ne prennent pas ce problème récurrent à bras le corps ? On espère pouvoir avoir des réponses un de ces quatre.

En attendant, comme le dit mon ami Lip, il faut « être prudent et prier que le plus grand nous sauve ». Est-ce que chez vous aussi se forment de gros morceaux de glace sur les toits ? Et comment sont-elles gérées par les municipalités et les citoyens ?

A bientôt chers lecteurs et lectrices !

Par Philippe Dacruz et Mamady Keita


Hitcher III : Sur les routes d’Ukraine

Autostop en hiver flickr

Je me rappelle encore de mon prof de sixième année nous racontant la triste histoire de Galilée qui jusqu’au bout a soutenu des thèses inacceptables à l’époque par l’église. Et Oui au péril de sa vie. Puisque d’après mon professeur Monsieur Yaya Kaba à qui je ne dirai jamais assez merci, le mythe veut que Galilée ait découvert lors de ces travaux que « la terre est ronde et qu’elle tourne autour du soleil ». Théorie que ne pouvait admettre à l’époque l’Église, car non conforme à ce que disent les Saintes Écritures. Malgré toutes les menaces et les condamnations le mythe voudrait que le savant soit toujours resté fidèle à sa théorie « et pourtant la terre tourne ».

Mais bon cette histoire vous la connaissez tous. C’est une autre du genre mais bien plus joyeuse que je vais vous raconter dans ce billet. Une anecdote qui m’a été compter la semaine dernière par une de mes meilleures amies ukrainiennes Lida.

Route 66 aux USA…l’insécurité sur l’autoraute 66 rappele un peu les routes ukrainiennes.

Lida a toujours eu un faible pour les voyages, les innovations et les aventures. Et comme la plupart des voyageurs des temps modernes elle fait recours parfois au phénomène d’auto-stop. Pour ce qui ne connaisse pas, c’est un moyen de transport économique, où le voyageur cherche à se faire transporter par le véhicule d’un automobiliste ou d’un camionneur.

En ce jour, la jeune ukrainienne a pour objectif se rendre à Odessa la mégapole du sud de l’Ukraine. Comme d’habitude ces dernières semaines un trottoir, un index tendu vers l’avant, un automobiliste qui s’arrête et c’est parti.

Tout commence bien ce samedi. Il fait beau, pas trop froid comme lors des 6 derniers jours. Après 10 min d’attente, la chance sourit à la belle demoiselle. Le conducteur d’une Mercedez s’arrête et accepte de l’amener à Odessa.

Qui est ce conducteur sur le chemin de la belle Lida ce samedi ?

C’est parti pour une nouvelle aventure et une conversation qui s’annonce des plus banales. Quelques minutes de route permettent à la jeune fille de savoir que son bienfaiteur s’appele Igor. Il est employé d’une société qui fait de l’import à Odessa la grande ville portuaire du sud de l’Ukraine. Après quelques minutes de trajet c’est l’impasse dans la Mercedez d’Igor. Le jeune homme tente par tous les moyens de convaincre Lida que la terre est plate.

Je suis sûr que la plupart des choses que l’on enseigne à l’école et dans les universités c’est pour nous éloigner le plus possible de la vérité. Tiens par exemple je sais que la terre est plate et non ronde comme le veut la plupart des manuels scolaires actuels… lance Igor à un certain moment de la conversation.

Quoi ? s’étonne Lida; elle qui a toujours appris à l’école le fait que la terre est une sphère aplatie aux pôles.

On nous cache des choses…mais moi je suis prêt à me battre pour ce en quoi je crois … enchaine Igor avant d’ouvrir le petit sac qu’il porte sur lui et de faire sortir une arme. Un pistolet, un vrai.

Une grande peur s’empara de la jeune ukrainienne qui pendant quelques minutes voyait sa vie défiler sous ses yeux. Son corps se raidissait et elle  arrivait à peine à respirer.

Il faut dire que l’insécurité bat son plein sur les routes en Ukraine. Une situation encore aggravée par la guerre dans l’est du pays, et l’alcoolisme de certains conducteurs. Des raisons qui expliquent la peur de la jeune ukrainienne. Qui sait …peut-être Igor est en réalité un bandit, un malfrat …? se dit-elle tout bat

Ce rebondissement inattendu ôte à Lida toute envie de contredire la théorie de la terre plate car me confie-t-elle « je n’avais  aucune envie de finir comme Galilée dans le mythe que tout le monde connait… »

« À la place du contre-argument je n’ai fais que sourir à Igor et acquiescer sa théorie, malgré que de loin je n’étais pas d’accord. Pour moi le plus important est le fait que je sois arrivé à Odessa saine et sauve… »

Comme pour dire qu’on n’est jamais assez prudent. Un commentaire, une réaction c’est juste en dessous… A bientôt j’espère.

Phillipe Dacruz et Mamady Keita


Rond comme l’Ukraine !

De la vodka pour 2 euros – crédit -photo : Phillipe Dacruz

Depuis 1978, l’addiction aux boissons alcoolisées est reconnue officiellement par l’Organisation mondiale de la santé comme une maladie. D’après les statistiques, l’Ukraine est un des leaders dans la consommation d’alcool fort. Seuls les Russes, les Moldaves, les Hongrois et les Écossais boivent plus que les Ukrainiens. Au pays des frères Klitschko, toutes les occasions sont bonnes. Lors des réunions, des anniversaires, des fêtes et même parfois de simples rencontres, on boit de la vodka, de la bière, du champagne, du vin et que sais-je encore. Que peut-on dire à ce propos ? Quelles sont les conséquences de cette consommation abusive d’alcool ? Comment réagir face à ce fléau qui touche presque toutes les classes sociales ?

Des chiffres qui inquiètent

Tous les ans, l’Ukraine perd environ un demi-million de ses citoyens. Près de la moitié de ces décès sont attribuables à des maladies ayant un lien étroit avec l’alcoolisme. Pour être précis, ce sont des maladies du système cardiovasculaire. Il faut dire que la consommation fréquente d’alcool peut être la source de problèmes cardiovasculaires.

Elena Krytchuk nous explique que « l’alcool élève la pression artérielle et augmente le risque d’hypertension ». D’après cette cardiologue qui est spécialiste du sujet, « la consommation régulière d’alcool favorise également les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et d’infarctus du myocarde ».

En Ukraine, ce sont les hommes qui sont les plus touchés par l’alcoolisme. Il représentent plus de 80% du «groupe à risque». Mais ce qui est le plus frappant et inquiétant, ce sont les jeunes alcooliques, et cela malgré le fait qu’il est interdit de vendre de l’alcool à un mineur dans le pays. On trouve toujours un moyen de contourner cette loi.

« J’ai commencé de boire à 13 ans » nous confie Alexandre, un sans-abri devenu alcoolique. « C’était lors de la fête du nouvel an à la maison » se rappelle le jeune homme.

En Ukraine toutes les occasions sont bonnes pour faire des toast. Le sociologue Anatoliu Kovalchuk pointe aussi du doigt pour expliquer la propagation de l’alcoolisme le fait qu’en Ukraine la bière est « la moins chère d’Europe ».

Un stand de Cognac local pour un peu plus d’un euro. Crédit photo : Phillipe Dacruz

L’alcool, la cause de tous les malheurs

Au pays de la vodka et du Vinok (vin local), presque tous les crimes et délits sont commis dans une totale ivresse ou par des personnes qui sont dans un état de conscience altéré. Plus de 80% des petits vols, des violences domestiques sont commis par des gens ivres. Ils sont aussi responsables de 50% des homicides intentionnels.On peut ajouter a tout cela les accidents de route qui sont souvent causés par des conducteurs ivres.

Comment réagir face à ce fléau qui touche presque toutes les classes sociales ?

Contre ce fléau, il n’y a pas grand chose qui se fait dans le pays. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fourni à l’État ukrainien trois recommandations sur la façon de vaincre la catastrophe nationale – l’alcoolisme :

  • Limiter la disponibilité économique de l’alcool (en augmenter les accises, c’est-à-dire les taxes indirectes),
  • Limiter l’accessibilité physique (ne pas vendre d’alcool à chaque coin de rue),
  • Interdire la publicité pour l’alcool.
Des numéros à joindre pour demander de l’aide pour alcooliques. Crédit photo : Phillipe Dacruz

Malgré ces recommandations, le parlement ukrainien reste silencieux. On ne se dépêche pas de voter pour des projets de loi conformes aux recommandations de l’OMS. Pour le sociologue, Anatoliu Kovalchuk qui étudie le sujet depuis près de 6 ans  l’énorme manne financière en jeu est la cause de ce silence.

« Le fait que les grandes firmes dans le secteur rapportent des milliards au trésor public et aux oligarques qui tiennent la Verhovna Rada [le parlement] chaque année explique le fait qu’il y ait très peu de lois en faveur de la lutte contre l’alcoolisme dans notre pays », conclut le sociologue.

En attendant, de petites initiatives locales comme les alcooliques anonymes constituent l’espoir pour des personnes qui font face à ce fléau. Dans certains coins de rue, quelques affiches montrent les numéros à joindre pour demander de l’aide. Parfois, des numéros qui ne sont là que de noms car injoignables. Comme pour dire que certaines choses ne sont pas roses ici, au pays de la débrouille et du chacun pour soi.

Par Phillipe Dacruz et Mamady Keita


Ukraine : Des idées pour le recyclage de vos pneux usagés ?

Crédit photo : Phillipe Dacruz

C’est l’hiver au pays du grand froid. À l’exception des précédents jours, il fait beau aujourd’hui, Philippe et moi décidions d’improviser une promenade. Je ne connais pas bien encore Cherkassy, mon ami Lip, lui y habite depuis deux ans il connaît mieux cette ville et me propose d’aller prendre un café dans un bar du coin. Il faut dire que c’est Dimanche, le jour où ça ne travaille pas. Les jeunes mamans promènent leurs marmots. Sur notre chemin, un endroit attire notre attention. Un petit parc original pour les enfants. Un parc de pneus …

Des bordures, en passant par les jeux dans ce parc tout est fait avec des pneus. Les habitants de ce quartier ont utilisé les pneus usés pour construire tout dans ce parc. Un parc tout en couleur où se confondent des couleurs comme Le rouge, le jaune, le vert et le bleu. Un parc en couleur qui donne le sourire aux enfants et qui surprend les visiteurs venus d’ailleurs. Mon ami Lip me confie que dans certains pays, les pneus usagés constituent un véritable casse tête pour les habitants. Il se rappelle avoir lu un article de la depeche.fr qui en faisait allusion. Dans cet article on signale que pour se débarrasser des pneus usagés on dispose de quatre alternatives.

  1. Appeler un garagiste qui avec un peu de chance viendra vous débarasser de ce pneux .
  2. Dans le cas où vous avez une grande quantité vous devez contacter un recycleur au prix de 250 euros la tonne.
  3. Contatcter directement une société spécialisée dans le recyclage (du genre EU. REC (Aliapur) et GIE RFP).
  4. Demander un devis à un spécialiste .

Voici les images de ce parc pour enfant de quoi vous donnez des idées en ce qui concerne le recyclage de pneux usagés.

Crédit Photo : Phillipe Dacruz

Ci dessous un autre crédit de Lip

Crédit Photo : Phillipe Dacruz

Un peu de peinture bleu, jaune, rouge et blanc : c’est tout ce qui a inspiré les habitants du quartier Sud-ouest de Cherkassy.

CréditPhoto : Phillipe Dacruz

Une autre photo de ce petit parc original qui offre le sourire à une petite centaine d’enfants tous les jours.

Crédit Photo : Phillipe Dacruz

On espère que ces photos vous ont donné des idées. Car les pneus usagés peuvent être utilisés autrement. Jusque-là, on ne faisait que les brulés lors des manifestations publiques avec tout ce que cela comporte de pollution pour l’environnement.

Par Phillipe Dacruz et Mamady Keita


Les poissons toxiques du fleuve Dnipro ?

Crédit photo : Phillipe Dacruz

Le Dnipro est le plus grand fleuve d’Ukraine et l’un des plus grands d’Europe de l’est avec ses 2290 km de long. La plupart des Ukrainiens ont un réel penchant pour ce fleuve qui fait partie intégrante de leur identité.

En plus de l’activité touristique, et du transport qu’elle facilite, la pêche est l’autre grande attraction du fleuve.

Cependant depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les éco-activistes n’arrêtent plus de tirer la sonnette d’alarme quand au fait que l’eau du fleuve serait polluée. En raison de la grave pollution de l’eau dans le Dnipro, les poissons peuvent devenir dangereux pour la santé humaine.

Récemment dans la ville de Dnipro, près de la côte des échantillons d’eau ont été prélevés pour analyse. Maksim Soroca un éco-activiste révèle dans les colonnes du « Dniepr news » une publication locale qu’il s’est avéré que la quantité de produits pétroliers dans la rivière dépasse la norme de 22 fois. Cependant, le jeune éco-activiste s-est refusé à généraliser le problème. Pour lui c’est une pollution locale. Pour généraliser

« on a besoin de plus d’analyses dans d’autres endroits » conclu t-il.

Dans d’autres endroits, des signes de pollutions ont été révélées. Comme par exemple à Kiev la capitale une des villes que traverse le fleuve des internautes ont photographié de grandes couches vertes anormales signe de la pollution ou simplement des algues ? l’environnementaliste Alexei Vasilyuk a sa petite idée sur la question. Pour lui on ne peut pas appelez cela un problème environnemental.

“La prolifération d’algues et le manque de mouvement de l’eau sont à la base. L’eau est plutôt polluée et assez debout. Cependant on ne peut pas qualifier ce phénomène de problème environnemental. Quoique cela soit anormal ». a déclaré Vasilyuk.

Le phénomène de pollution sur l’eau a des conséquences sur la qualité des produits de pêche. En plus des pesticides, certains poissons de la riviere contiennent des micro-organismes nocifs. Les scientifiques qui ont étudié l’état écologique du Dnipro, ont trouvé 15 variétés de parasites, la plupart d’entre eux dangereux pour la santé humaine.

Crédit photo : Phillipe Dacruz

Dans des magasins et les supermarchés il n’est pas rare de remarquer de grandes taches sur les poissons. « Pêcher dans des eaux sales ne fait pas peur aux pêcheurs locaux » confie un spécialiste qui poursuit « Nous avons personnellement rencontré un pêcheur au lac Kurin, où selon les habitants, il existe plusieurs affluents d’eaux usées ».

Selon Tamara Melnik médecin, en plus des microéléments utiles pour la santé, les poissons du Dnipro peuvent contenir des parasites dangereux pour la santé qui provoquent des maladies comme l’appendicite ou même la péritonite une infection assez grave qui peut déboucher sur la mort si elle n’est pas traitée.

Il faudra plusieurs années si les autorités s’y mettent pour assenir le fleuve. En attendant le mieux serait de limiter sa consommation de poissons.

Par Phillipe Dacruz et Mamady Keita


A la découverte d’une bibliothèque pas comme les autres

Crédit photo : Phillipe Dacruz

C’est le matin, comme souvent ces derniers temps, c’est la vieille sonnerie de mon card phone qui me réveille. À l’autre bout du fil mon ami Lip :

-Salut mec bien dormi ?
-Ça peut aller… il faut dire que je ne suis encore qu’à moitié réveiller.
Comment répondre autrement quand moi le Guinéen habitué à 30 degrés à l’ombre se réveille sous une température de moins 8 degrés dehors.
Mais bon un peu comme dans la Légion étrangère française pas le temps de se plaindre. Une demi-heure plus tard, mon lit est fait et mon petit déjeuner pris. En fait je suis prêt…objectif : Trouver un endroit où je vais poser mon lourd sac pour travailler écrire les deux billets que j’ai ruminés toute la nuit.
Pas moins d’une demi-heure d’attente c’est le temps que je passe à l’arrêt de bus. il faut dire qu’en hiver les bus ne viennent jamais quand on les attend le plus. Je prends finalement place dans ce qu’ont appele ici Marchutka (bus en russe). Nous roulons une demi-heure à la suite desquels je vois par hasard cette inscription sur la façade d’un vieux bâtiment « Библиотека и Интернет » en français « bibliothèque et Internet ». »Super » je viens de trouver l’endroit calme et idéal que je recherchais pour travailler.
À l’entrée sur la droite une vieille dame plongée dans ses livres lève la tete et d’une voie sec
-Jeune homme que voulez vous ? Je suis surpris par cet accueil …
-J’ai vu sur la porte l’inscription internet…
je n’ai pas le temps de finir ma phrase elle me montre par un geste de la main …..montez au deuxième étage.
Crédit Photo : Phillipe Dacruz

Au deuxième étage on me demande de prendre un abonnement si je veux profiter des services de la bibliothèque. Après une inscription dans le vieux registre de la bibliothèque moyennant 20 uah (0,60euros) pour l’accès aux services, je reçois  ma carte d’utilisateur. Dans la grande salle sont assis deux enfants âgés entre 14 et 16 ans plongés à fond dans des jeux vidéo. Que font-ils là à cette heure un jour ouvrable ? N’ont-ils pas cours ?

Non loin de là c’est une odeur de vieux papiers enivrante qui m’appele. Je décide donc de perdre quelques minutes entre les étagères de ce lieu de méditation et d’apprentissage. Ici des tas de vieux livres pour la plupart imprimés à l’époque Soviétique en langue russe, séparés par des intercalaires imprimés eux en ukrainien ( la langue officielle en Ukraine).
Crédit Photo : Phillipe Dacruz

Juste un peu plus loin au fond de la salle, des catalogues sortis tout droit du passé sont superposés. Tout près, des tas de petites fiches, détaillant les ouvrages que possède la bibliothèque, ainsi que leur emplacement. Voilà que je finis mon tour d’horizon je reviens vers le pupitre et j’admire la collection de plante décorative de la vieille dame. Là on observe une cinquantaine de plantes, toutes bien entretenues. Au milieu desquelles trône une vieille télé.

Dès que je prends place dans un coin de la bibliothèque pour commencer à écrire mes billets, tous les regards sont sur moi. Étrange…qui sait peut-être je suis le premier Africain qui fait appel au service de la bibliothèque ?
La réponse à cette question ce sera pour un autre jour surtout du moment où tout le monde semble faire le timide en ce qui concerne le premier pas pour faire connaissance.
Pour finir J’ai bien apprécié la qualité du service à ce prix et j’ose espérer que des bibliothèques avec des ordinateurs et bonnes connexions internet voient le jour en grand nombre en Guinée et en Afrique de façon générale dans les petites villes où la volonté d’appendre est de plus en plus grande.
Par Phillipe Dacruz et Mamady Keita