Mawulolo

Euro 2016 : le football et l’alcool ne font pas bon ménage

L’Euro 2016 a, à peine, commencé que des violences hors et dans les stades font déjà des blessés graves. Les supporters russes et anglais, visiblement éméchés, ont été les premiers à s’illustrer négativement à Marseille. Décidément l’alcool et le football ne font pas bon ménage, surtout pour les supporters dans les tribunes et en dehors.

Image d'illustration - Hooligans encadrés par la police
Image d’illustration – Hooligans encadrés par la police

Dans mon pays, (je traduis comme je peux), on dit que « souvent celui qui veut t’insulter, mais qui manque de courage, se saoule avant de passer à l’acte ». Comme cela, il se trouvera un prétexte et déclarera avoir agi sous l’effet de l’alcool. On peut donc penser que l’alcool a été un prétexte pour ces hooligans qui avaient prémédité leurs actes.

Saoul et violent comme un supporter Russe

J’ai été vraiment choqué par la vidéo qui montrait un pseudo-supporter asséner un coup de chaise sur la tête d’un autre dans des escaliers à Marseille.

Selon les commentaires, tout a commencé par une provocation des supporters russes éméchés à l’endroit des Anglais attablés dans un bar. L’effet de l’alcool aidant, même les Anglais pacifiques ou du moins calmes avant cette provocation, ont riposté. La part d’alcool consommée par ces supporters a donc fait son effet de catalyseur.

En réalité, les provocateurs qui sont à l’origine des troubles ne sont pas des supporters. Ce sont juste des délinquants venus spécialement pour semer le désordre et la violence. Plusieurs articles nous montrent que des « Russes » déclarent être venus démontrer que les Anglais sont des fillettes. Une preuve de préméditation. On peut dire que l’expression « saoul et violent comme un supporter Russe » vient de naître. L’histoire de l’Euro 2016 en restera marquée.

La réaction de la police française a été vraiment efficace. Mais je pense que beaucoup d’Africains, et je suis franc, se sont quand même dit qu’il aurait fallu envoyer sur ce terrain les polices africaines pour que ces délinquants comprennent qu’on ne s’amuse pas avec la vie de paisibles supporters venus faire la fête du football. Allez savoir pourquoi les populations africaines jugent leurs polices aptes à servir dans ce cas. On dit vulgairement que c’est parce que les Blancs aiment trop les affaires de droits humains que toutes ces choses se passent, surtout les cas de récidive.

Les populations des villes d’accueil ont peur

Les populations des villes accueillant les matchs de l’Euro 2016 doivent actuellement être dans une réelle psychose, surtout celles qui accueillent les équipes de la Russie et de l’Angleterre. Pourront-elles laisser leurs enfants aller au stade ou se promener dans les rues ? Les parents auront-ils encore le courage d’aller au stade ou dans les « fan zones » avec des enfants ?

On croit savoir aussi que, malgré les 3 000 supporters déjà fichés comme dangereux et interdits de séjour en France durant l’Euro, d’autres tout aussi violents, ont pu passer les frontières terrestres et contourner les contrôles de police.

Déjà qu’avec la peur liée aux risques d’attentats terroristes, certaines populations avaient des appréhensions quant au bon déroulement de cette Coupe d’Europe de football…

Les franges des populations qui espéraient des affaires florissantes se voient privées d’une bonne partie des bénéfices espérés. Surtout que la vente d’alcool est désormais interdite dans les périmètres sensibles selon un arrêté ministériel.

Cela peut servir au terrorisme

Personnellement je me dis que ces affrontements entre supporters peuvent être une diversion avant un attentat terroriste. Quand on voit comment des terroristes se sont infiltrés parmi les migrants fuyant la guerre, c’est tout à fait dans leurs cordes.
J’espère vivement me tromper.

 

Les sanctions envisagées par l’UEFA, pouvant aller jusqu’à la disqualification des équipes anglaise et russe, semblent extrêmes mais cela peut devenir une nécessité même si ce sont les joueurs qui en seront les grands perdants alors qu’eux n’ont rien fait de mal.
L’Allemand Goethe avait certainement eu raison de dire « j’aime mieux commettre une injustice que tolérer un désordre« . Moi même je serai d’accord avec lui pour ce cas précis !

Mes compassions aux blessés innocents et vivement que cette violence cesse pour que la fête soit belle.

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)


Gardien de cimetière, un métier pas comme les autres

En quittant Pfaffenhofen pour Strasbourg (Alsace-France), je suis passé devant un cimetière que j’ai trouvé bien entretenu et tout propre. Au loin, j’ai vu le gardien marchant tranquillement dans les allées. J’ai intérieurement souri car quand nous étions enfants, nous avions une peur bleue des hommes exerçant le métier de gardien de cimetière. Pour ceux qui ne le savent pas, je viens d’Afrique où nos considérations culturelles laissent beaucoup de place au mystique. Mais notez quand même que tout ce que vous lirez dans ce billet pourra être considéré comme des propos d’enfants.

Croix et tombes dans un cimetière à la tombée du jour - Image : pixabay.com
Croix et tombes dans un cimetière à la tombée de la nuit – Image : pixabay.com

Les fossoyeurs, les morguiers, les conducteurs de corbillards exercent certes des métiers liés à la mort et nous leur conférions quelques « pouvoirs » mais ils n’égalent pas les gardiens de cimetière. La raison est simple : les gardiens de cimetières vivent avec les morts alors que les autres passent juste un peu de temps avec eux sur, justement, le chemin les menant au cimetière.

Profil : homme lugubre et mystérieux

Tandis qu’en Europe on demande des gardiens sachant jardiner, tenir un registre et manipuler un ordinateur, nous on imaginait le gardien de cimetière autrement.

Je ne sais plus si c’était notre imagination qui était débordante mais pour nous tous les gardiens de cimetière étaient des gens lugubres et mystérieux. Souvent ils ont la peau noire bien foncée, des yeux profondément ancrés dans leurs orbites. Normalement il doit être très mince ou très vieux. Ou tout le contraire grand et costaud. Ce qui est sûr il n’est jamais jeune ou beau.

D’ailleurs il ne doit avoir presque jamais été à l’école. Son moyen de locomotion ne peut être qu’un vélo sinon ses pieds.

On oubliait tout simplement que le gardien de cimetière était avant tout un agent de la mairie avec un salaire comme tout autre agent exerçant un autre métier. Souvent même, nous n’en avions jamais vu ou approché. On se demandait même s’ils pouvaient avoir femme et enfants. Ce qui est sûr, en notre temps, si un élève avait déclaré que son père est gardien de cimetière, il aurait certainement risqué de rester seul dans son banc sans camarade.

Il a forcément des gris-gris

S’il n’a pas de gris-gris comment fait-il alors pour travailler dans cet endroit ? Rester tous les jours avec les morts (cadavres et revenants) rime avec disposer de quoi leur parler en cas de besoin. A l’époque, les cimetières étaient souvent très éloigné des habitations, nous pensions donc que pour vivre si loin des hommes mais près des morts, il fallait forcément un homme qui avait des forces occultes.

Si je me souviens de toutes les histoires qu’on nous racontait sur les revenants, le gardien de cimetière doit forcément avoir des gris-gris pour gérer tout ça. Il lui faut bien intimer l’ordre à certains morts, trop déçus d’être morts, de retourner dans leur tombe. Ou bien ?

Pour la nuit (on ne se demandait même pas s’il était gardien de jour ou de nuit), il doit avoir une ouïe fine comme celle d’un chien et une vue perçante comme celle d’un chat. Donc c’est forcément un initié qui a pris ses dons mystiquement chez ses deux animaux.

Avant de prendre fonction, il doit avoir pris beaucoup de bains mystiques de blindage* sinon comment peut-il combattre les profanateurs de tombes qui viennent en groupe et qui étaient réputés armés physiquement et mystiquement ?

Chat dans un cimetière - pixabay.com
Chat dans un cimetière – pixabay.com

Il est sûrement un dealer de « pièces détachées »

Pour nous, de deux choses l’une soit il est sérieux, soit il est véreux. Souvent nous lui donnons le mauvais rôle. On le traite alors de commerçant de pièces détachées. Oui pour un gardien de cimetière véreux, les ossements et autres parties des macchabées peuvent être vendues en pièces détachées à des adeptes des manigances rituelles.

Nos impressions d’enfant sur ce métier devaient avoir certainement été forgées par les films d’horreur que nous regardions à la télé et aussi aux histoires qu’on nous racontait sur les combats mystiques contre les esprits des revenants.
Aussi en Afrique, avouons que nous conférons toujours des pouvoirs aux choses qu’on connait le moins.

Pour ma part, certainement qu’un jour j’irai à la mairie de ma ville demander la fiche de poste des gardiens de cimetière.

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)

*blindage : protection mystique (magique) contre les agressions physiques ou spirituelles.


A Dakar, reconnaître une femme enceinte, c’est facile

Partout dans le monde, il existe des mythes et des croyances autour des grossesses. En Afrique, ces mythes sont pris très au sérieux et le Sénégal ne fait pas exception. Ce qui induit un changement de comportement de la femme dès ses premiers mois de grossesse.
La connaissance de ces mythes et croyances vous permet de facilement détecter les gestes suspects d’une femme enceinte même quand son ventre n’est pas encore proéminent.

Femme enceinte
Femme enceinte – Image : https://happy.mondoblog.org

J’ai pu décrypter quelques indices bien « sénégalais » de la femme enceinte. Chaque pays a ses signes qui dépendent très souvent de sa culture et de ses croyances. Dans la plupart des cas, observer les règles qu’elles induisent a pour but de protéger le bébé et la maman jusqu’à la délivrance. Superstition ou pas, il y en a qui y croit dure comme fer. Et cela n’a rien à voir avec les signes classiques scientifiques des grossesses.

Un foulard pendant sur le ventre

Quand dans ton quartier, sur ton lieu de travail ou tout simplement dans une rue de Dakar, tu vois une femme avec un foulard autour du cou et dont un bon pan est posé sur son ventre, pose toi des questions sur son état. Si en plus, tu constates qu’elle s’évertue à maintenir ce pan sur le ventre et surtout au niveau du nombril, dis-toi qu’à 90% voire 99%, elle est enceinte.
Un seul but : préserver le bébé du mauvais œil.

Elle ne sort ni à 14 heures ni au crépuscule

Observe bien les habitudes de tes voisines, de tes amies et de tes collègues tout en gardant un œil sur ta montre. Si jamais tu vois que vers 14 heures ou au crépuscule, elles ne sortent plus, sache que la probabilité est forte qu’elles soient atteintes de la « maladie des neuf mois » (expression utilisée pour parler de la grossesse). Si vous avez des rendez-vous à fixer, elles éviteront toujours ces créneaux horaires là. Il y a des heures réservées aux djins (esprits). Les femmes enceintes sont censées être des cibles de choix pour eux.

Elle évite les foules et les enterrements

Si tu constates qu’une femme évite depuis un bon moment les foules, dis-toi qu’il y a anguille sous roche ou plutôt « grossesse sous pagne ». La femme enceinte doit éviter les attroupements car là on ne sait pas trop qui est qui. On ne peut reconnaitre ni le bon, ni la brute, ni le beau, ni la bête. Autant alors prendre ses précautions car prévenir vaut mieux que guérir. Le plus grand attroupement ou cérémonie à éviter ce sont les enterrements.
L’esprit des morts circule et peut emporter le bébé.

Quand elle désire un aliment qu’elle ne peut s’offrir, elle ne se touche pas le ventre

Pour ce point, il faut beaucoup de subtilité pour le voir car cela se fait sans action apparente. Au Sénégal, une femme enceinte qui a envie de quelque chose qu’elle ne peut pas s’acheter doit éviter de toucher son ventre. Vous vous demandez pourquoi ?
La pensée populaire indique qu’à ce moment si elle ose toucher son ventre, la partie du corps du bébé qui se trouve sous cet endroit précis aura une tâche noire à la naissance de l’enfant. Quand vous voyez donc des enfants sénégalais avec les larges tâches noires sur leur peau, sachez que c’est la faute à leur maman.

Pour finir, je peux vous faire remarquer qu’au-delà des mythes il y a aussi les considérations liées au contexte actuel affecté par le terrorisme. On remarque la présence quasi-permanente à Dakar des contrôles induisant les détecteurs d’explosifs et de métaux. Dès que vous voyez une femme vouloir se soustraire aux détecteurs, il y a deux cas :

  • Soit elle est un kamikaze prêt à se faire exploser (astakhfiroulahi*)
  • Soit elle est enceinte

Pour ce deuxième cas, il semble que les rayons émis par les détecteurs sont nocifs pour les fœtus.

Voilà cher(e)s ami(e)s, vous pouvez maintenant détecter sans problèmes les femmes enceintes qui voudraient se cacher.

Si de tels signes, le plus souvent liés à la culture de chaque peuple, existent dans vos milieux respectifs, vous pouvez nous les laisser en commentaires.

Bonne lecture

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)

* astakhfiroulahi : terme arabe courant au Sénégal pour dire « Que Dieu nous en garde »


[Fête des mères] : la mère qui aime bien châtie bien

Quand vient le temps de la fête des mères, je me souviens toujours des punitions que je récoltais quand j’étais enfant. Je dis bien « récolter » car elles étaient souvent le fruit de ce que j’avais moi-même semé. Pourtant, c’est pour ces punitions là que j’éprouve beaucoup de reconnaissance à dire « Bonne fête maman ».

Ma mère et ses punitions étaient la plus belle expression de l’adage « Qui aime bien, châtie bien ».

Avec ma mère, il y avait des choses pardonnables et d’autres impardonnables. Je vais plutôt vous faire part des impardonnables car c’est cela qui valait les punitions. J’avais même fini par croire qu’elle avait un catalogue de punitions adaptées à chaque faute. Peut-être qu’elle ne voulait pas avoir des punitions disproportionnées.
Ce dont je suis sûr c’est que ces punitions m’ont certainement permis d’être discipliné et poli (Qui en doute ici ?). Elles ont aussi, sans aucun doute, forgé mon caractère.

Fête des mères
Fête des mères – Photo : https://www.publicdomainpictures.net

Manquer de respect aux personnes plus âgées

Pour ma mère, une personne plus âgée que moi ne pouvait jamais mentir dans mon compte. En fait, elle n’ignorait pas que cette personne âgée pouvait réellement mentir. Mais chez nous il fallait toujours « enlever les enfants du ventre de ceux qui pouvaient leur en vouloir ». Cette expression veut juste dire qu’il vaut mieux ou qu’il faut toujours corriger ton enfant devant une personne âgée qui le dénonce ou qui l’accuse. Il parait que l’accusateur est ainsi soulagé et que s’il avait de vils desseins à l’encontre de ton enfant, cela le désarmait totalement. Injustice ou pas, il me fallait juste éviter d’avoir maille à partir avec des plus âgé(e)s que nous. Je pense que cela nous a enseigné le respect des aînés. Ma mère préférait cette injustice à l’indiscipline.

Quand je m’en rendais coupable, à tort ou à raison, la punition était quatre coups dans les mains à l’aide d’une petit brosse spéciale que maman avait. Elle-même disait « quatre coups bien appliqués ». J’étais souvent puni pour cette faute car moi-même une personne âgée qui voulait me tricher, je ne l’acceptais pas. Et souvent l’accusateur se retrouvait un peu mal à l’aise devant la scène. C’était peut-être le but visé par maman. Qui sait ?
Pourtant ma mère savait très bien que je respectais toujours les aînés sauf quand ils voulaient me tricher ou m’asservir.

Participer ou assister à des bagarres

Avec ma mère, que tu sois acteur ou spectateur d’une bagarre tu auras ta punition. La règle est simple : en te bagarrant ou en assistant à une bagarre, tu risques de te (faire) blesser. Tout ce qui pouvait présenter un risque pour notre intégrité physique, ma mère le réprouvait que ce soit de notre faute ou pas. Tout ce qu’elle nous demandait était de fuir les bagarres à tout prix. En cas de légitime défense ou de défense d’un cadet, là elle t’avouera qu’elle t’a compris mais ce sera après la correction. Sa grande question est : « et si on t’avait blessé ? ».

La punition dans ce cas était « vite dans ta chambre et tu lis un livre ou tu prends ton cahier de leçons ». Et c’était parti pour des heures. Je n’en sortais que pour manger.

Est-ce cela qui a fait de moi un lecteur assidu de plusieurs ouvrages ou même un rédacteur ou un blogueur ?

Ne pas respecter les règles en présence d’invités ou de visiteurs

En présence d’invités à la maison, il fallait bien se tenir. En ces moments, ma mère ne parle que du regard. Et nous, on savait détecter la suite des événements. De la façon dont elle te regarde, tu sauras si tu recevras ou non une correction après le départ des invités. Ce qu’elle pouvait nous reprocher était de persister à rester regarder la télévision au salon quand des invités, plus âgés que nous, y étaient. Quand les grandes personnes discutent, un enfant ne doit ni les regarder dans les yeux, ni écouter ce qu’ils disent et encore moins intervenir.
J’avais ce droit uniquement quand, parmi les invités, il y avait des enfants de mon âge. Le pire pour moi, enfant à l’époque, était que je devais refuser de prendre la boisson si jamais l’invité lui-même m’en offrait. Quelle supplice ! Si j’acceptais ce cadeau, il fallait m’attendre à des « représailles » différées. Tout ça faisait partie de l’éducation et du respect des autres. Selon la norme de ma mère, il me fallait tout simplement décliner l’offre.

La punition réservée dans ce cas est une plus forte pression sur ton corps lors du bain matinal. On te frictionne la peau vraiment plus fort que d’habitude en te rappelant ta faute. Tu avais intérêt à te laisser faire. Toute résistance serait assimilée à de l’impolitesse et aurait mérité des représailles proportionnelles à la faute.

Il y avait aussi des manquements comme les larcins, l’abus du droit d’ainesse, revenir tout sale à la maison et bien d’autres qui pouvaient donner droit à des punitions.

Les punitions interdites

Pour ma mère, il y avait des punitions qu’un enfant ne pouvait mériter quel que soit le reproche qui lui était fait. Par exemple : priver de nourriture ou battre un enfant jusqu’à le blesser.
Nos voisines, qui se rendaient coupables de telles choses sur leurs propres enfants, trouvaient toute la colère de ma mère. Elle aimait à leur dire « si c’est réellement toi qui a porté cet enfant dans ton sein pendant 9 mois, tu ne pourrais lui infliger cette soi-disant correction ». Pour le père qui aurait osé donner une de ces punitions à son enfant, elle lui aurait dit « …tu penses que les quelques minutes de plaisirs que tu as prises ont suffit seules à le mettre au monde ?  Je te souhaite d’en porter un pendant neuf mois et tu me diras si tu peux encore le maltraiter ainsi ».
L’enfant victime pouvait même venir rester chez nous quelques temps.

Ceux qui ne sont peut-être pas de la même génération que moi ou pas du même pays, penserons que c’était de l’abus d’autorité, je vous assure que non. C’était toute une culture, tout un ensemble de valeurs. Et pour ma part ma mère ne punissait jamais pour blesser, ni psychologiquement ni physiquement. Ses punitions étaient des corrections bien calibrées et sans abus. Surtout, après chaque correction, elle tentait d’en expliquer le bien-fondé. Et au fur et à mesure qu’on grandissait, cela diminuait pour se muer en échanges, discussions et corrections verbales.

En grandissant nous avons, mes frères, mes sœurs et moi compris toute la discipline qu’elle nous a ainsi inculquée.
Vous vous demandez certainement ce que mon père faisait dans tout ça… Il avait son rôle, assez spécial, mais ça je vous le dirai certainement à la fête des pères ! L’honneur est à maman aujourd’hui.

Bonne fête maman chérie…même si tu n’acceptes pas qu’on fasse à tes petits-enfants ce que toi tu nous faisais.

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)


Ces heures et ces prix inhabituels pour un Africain

Quand je voyage en Europe, je garde toujours un petit sourire en coin quand je regarde les heures de trains, de métro et de bus. Moi, je suis un bon Africain. A cet égard, certaines heures affichées me semblent toujours inhabituelles voire bizarres. Même certains prix affichés en magasin ! Je puis vous assurer que d’autres Africains sont tout simplement dubitatifs.

Horaires de trains
Départ : 11 heures 19

Les heures

Je souris toujours un peu si je vois inscrit sur mon billet de TGV : Départ 8 heures 02 minutes. Nous, en Afrique nous sommes adeptes des heures « normales ». Les heures normales sont les quarts d’heure, les demi-heures ou les heures pleines. Nous, on fixe nos départs et nos rendez-vous à 7 heures 15, 8h 30 ou 9 heures.

Même si nous sommes réputés ne pas respecter les heures, nous décalons juste de 15 ou 30 minutes ou d’une heure jamais de 2 ou 3 ou 7 ou 9 minutes. Ça parait trop bizarre. Je me souviens d’un Président de mon pays qui a fixé l’heure d’ouverture d’une frontière à 13 heures 13, nous nous y avons vu en même temps du mystique.

Même si nous avons vu en cinématique, en classe de seconde scientifique, qu’on peut calculer les heures de croisement des trains Paris-Rouen et Rouen-Paris en supposant les trajectoires parfaitement rectilignes et qu’il faut éviter une collision, nous, vraiment les heures européennes là sont bizarres pour nous.

Ce sont tout simplement des heures de machines pas d’hommes.

Les prix

Ne me dites pas que fixer 3,30 euros, 6,66 euros ou 9,99 euros comme prix c’est du marketing ou un prix psychologique hein. Chez nous (zones utilisant surtout le franc CFA), bien que les pièces de 1 franc existent, cela ne nous sert que pour certaines transactions très limitées : paiement de salaire, de factures bref tout ce qui se paie en banque surtout. A part ça, dans nos marchés et supermarchés, on paie le plus souvent en unité de 5 francs. Si un boutiquier ose mettre les prix genre 6 francs, ou 7 ou 9, il sera suspect et bizarre. On pourra dire même que c’est mystique. On dira que c’est sûr que c’est un rituel pour gagner de l’argent ou envoûter les gens.

A Lomé, les prix de ce genre sont traités de « prix d’achat de chat » (en langue mina du Sud Togo et du Bénin, « assévi plé tchi »). Et acheter un chat c’est forcément pour faire du mystique.

Les chiffres ont des valeurs très symboliques et mystiques pour nous même jusque dans les heures et dans les prix.

Si vous doutez de ce que je dis, demandez-moi ce que disent souvent les gens d’un Président né un 6-6-66 (6 juin 1966) et je vous dirais.
Comme vous le constatez, rien n’est jamais simple chez nous. Et tout peut avoir une explication même irrationnelle pour certains. Mais c’est bien nous.

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)


L’alcool, les anges et les ancêtres

Je regardais un film titré La part des anges et, dès l’explication de l’expression, je me suis dit qu’en Afrique, nous aussi, nous avons ce qu’on peut appeler « la part des ancêtres ». Un des points communs entre les anges et les ancêtres semble donc être l’alcool. Surtout, avant de me traiter de possédé ou de perdu, de vous mettre à intercéder pour moi ou encore d’invoquer le feu du ciel…


Florian Kaptue et les trois fées

Notre ami, le blogueur Florian Kaptue, dans un billet (publié en 2014), a parlé de sa propre mort par accident. C’était son troisième billet. Son rêve s’est finalement réalisé  le 17 avril 2016 dernier où il perdit la vie dans un accident de voiture au Cameroun.
L’expression « la vie ne tient qu’à un fil » me fait dire «la vie peut aussi ne tenir qu’à la réalisation d’un rêve ».
Cette expression qui viendrait des mythologies romaine et grecque, je vais essayer de l’interpréter avec le cas de Florian Kaptue.

Caricature de Florian Kaptué - Par Jeff Ikapi
Souvenir caricaturé de Florian Kaptué – Par Jeff Ikapi

L’expression fait référence aux Parques, dans la mythologie romaine (ou Moires dans la mythologie grecque), qui étaient les fées maîtresses de la destinée humaine. Elles sont au nombre de trois : Clotho, Lachésis et Atropos. Ensemble, elles président au destin des hommes. Elles ont donc certainement présidé à celui de notre défunt ami.

Florian et Clotho (Nona) la fileuse

Le fil de la vie de Florian a été filé sur le fuseau de Clotho, la jeune parque qui tisse les événements de la vie. Durant toute la vie de Florian, de sa naissance en 1974 à Douala (Cameroun) à sa mort, elle a confectionné le fil de sa destinée, le fil auquel tenait sa vie. Avec sa quenouille, la fileuse a tenu cette destinée jusqu’au dernier jour.

Florian et Lachésis (Décima) le sort

Lachésis, la dispensatrice ou le sort a pour tâche de placer le fil sur le fuseau. Elle en déterminait aussi la longueur par sa baguette. Elle a dû mesurer et marquer tous les moments de la vie de Florian. Quand il a écrit son premier livre et aussi quand il est devenu mondoblogueur. Elle a du certainement immortaliser les moments que nous avons pu passer à Dakar lors de la formation des mondoblogueurs. Cette formation à laquelle Florian a participé.

Florian et Atropos (Morta) l’inévitable

Il est dit que les terriens ne pouvaient en aucun cas connaître leur destinée telle qu’elle était réservée par les sœurs Parques. Pourtant dans son rêve prémonitoire, Florian a vu Atropos coupé le fil de sa vie depuis 2014.

Selon son billet, il a eu recours aux services d’un guérisseur pour éviter cette mort. Apparemment ce n’était qu’un répit. Ce qui donne encore une  pleine comparaison avec la mythologie, je dirais que par ses actes et divers sacrifices et rites, le guérisseur a pu agir comme Apollon qui est allé négocier une prorogation de la vie de son ami Admète, roi de Phères en Thessalie. Apollon a dû saouler les Parques au vin pour que Atropos ne coupe pas le fil de la vie d’Admète. Est-ce ce que le guérisseur a fait ?

Dans tous les cas, Atropos l’inévitable a eu le dernier mot. Pouvait-il en être autrement ? Je n’en sais rien. Mais comme indiqué dans la mythologie, Atropos a certainement gravé sur une pierre l’heure de la mort de notre ami. Si c’est du « vin » que le guérisseur a usé comme Apollon, elle a dû utiliser ses ciseaux dès qu’elle a retrouvé ses esprits.

De toutes les façons, il est clair et logique que la mort est le sort le plus sûr pour l’homme dès qu’il naît.

Finalement je dirais : « la vie ne tient qu’à un fil (un rêve ou un accident), la mort aussi. »

Florian Kaptue, que la terre te soit légère.

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)


Les bars, véritables plates-formes de réseaux sociaux

Quand je vous dis « réseaux sociaux », je suis sûr que vous pensez automatiquement aux plate-formes en ligne comme Facebook, Twitter, Youtube, LinkedIn, Flickr, Pinterest, Foursquare, Instagram et que sais-je encore. Détrompez-vous. Avant de se transposer sur les ordinateurs et smartphones, les réseaux sociaux étaient d’abord dans des lieux physiques comme les maisons, les bureaux, les églises mais aussi et surtout dans les bars !

D’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’au Cameroun, à Douala notamment, on trouve des bars dénommés « Facebook » ou encore « Wattsap » (je suis sûr que le propriétaire voulait écrire WhatsApp) ».Vous croyez que quoi ? Les bars ne sont pas seulement présents sur Facebook (avec leur page), les bars sont eux-mêmes Facebook.

Bar facebook - Bonabéri Douala (Cameroun)
Bar Facebook – Bonabéri Douala (Cameroun)


Les spécialistes disent qu’un réseau social
est, par définition, un ensemble d’individus ou d’organisations reliés par des interactions sociales régulières. Il devient alors simple de prouver qu’un bar en est un. Il nous suffit de trouver des individus, des organisations et des interactions et le tour est joué.

Les individus et les organisations

Quoi de plus simple. Un bar sans clients est-il un bar ? (J’en suis venu à parler comme un Camerounais, toutes leurs conversations sont des questions même quand ils veulent vous dire oui ou non).

Les acteurs de ce réseau social sont : les buveurs, les serveurs, le gérant et les vendeurs de cigarette, de brochettes et de mouchoirs ou autres. Je ne vais pas faire semblant d’oublier les prostituées qui se mêlent souvent aux clients. D’ailleurs elles sont clientes aussi puisqu’elles achètent elles-mêmes leurs boissons si aucune autre personne ne leur en a encore offert. Les vendeurs de brochettes qui sont à côté participent eux aussi aux conversations ou transactions.

Les organisations sont constituées par les tables. Autour d’une table, les clients se réunissent par affinité ou au gré de leurs intérêts. Ceci est semblable aux différents groupes auxquels on adhère et aux pages qu’on aime sur les plateformes en ligne.

Les interactions

Les interactions sont de diverses natures qu’elles soient ou non impulsées par la consommation de bière…

Les conversations à voix haute ou à voix basse, les bagarres à cause de désaccords, les insultes dues au taux d’alcool élevé, les divers commentaires sur l’actualité – qu’elle soit politique, sociale ou sportive – sont les différentes interactions entre les individus et les organisations (tables). On se partage des bières, des filles s’asseyent sur les cuisses des hommes. Des clients indélicats peuvent arriver à flatter la croupe d’une serveuse. Tout ça c’est comme si on était en ligne : on peut frustrer, flatter ou contenter les uns et les autres par nos propos et commentaires.

Tout comme en ligne, on peut inviter un individu (lié à une table ou non) à rejoindre un groupe. Depuis sa table, un individu peut apprécier ce qu’une personne a dit et le faire savoir (il a fait un « like », le pouce levé). On peut rire à gorge déployée ou être mort de rire (en ligne on aurait écrit « mdr » ou « lol » ou on aurait choisit une émoticône).

Les interactions débutées en ligne peuvent aboutir à des rencontres. Les contacts dans les bars aussi peuvent donner des suites. On peut s’échanger les contacts pour se revoir. Les plus habiles peuvent réussir à ne pas rentrer seul(e)s ou bredouilles à la maison, si vous voyez ce que je veux dire.

Ceux avec qui on ne parle pas, dans un bar, sont comme les personnes que nous voyons sur Facebook ou Twitter sans jamais leur adresser un mot.

WattsAp c'est WhatsApp
WattsAp c’est WhatsApp

La drague reste une interaction de taille dans les bars, sur les plateformes modernes c’est pareil.

Tout change et il faut vivre avec mon temps me direz vous. Je vous répondrais que nous avons souvent tendance à oublier que beaucoup de mots ou expressions ont juste pris d’autres sens de nos jours, alors qu’ils ont toujours existé.

Si quelqu’un n’est pas d’accord avec moi, qu’il lève le doigt et qu’il mette son commentaire juste en dessous de ce billet.

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)


« Ici maison de famille, on ne vend pas »

Le titre de ce billet est une inscription que j’ai notée sur une maison sur l’ancienne route de Bonabéri à Douala, au Cameroun. En parcourant plusieurs quartiers de capitales africaines, on remarque des inscriptions plus ou moins identiques. De Lomé à Douala en passant par Abidjan et bien d’autres villes, ces inscriptions sont légion. Elles font souvent rire mais elles traduisent un mal profond qui mine nos sociétés : les litiges fonciers et immobiliers.

Photo : Roger Mawulolo
Inscription sur une maison à Bonabéri (Douala) – Photo : Roger Mawulolo

Les raisons de telles inscriptions

Nombreuses sont les inscriptions similaires au titre de ce billet : « cette maison n’est pas en vente », « maison litigieuse », « ne pas acheter sinon danger »… Elles ne font que traduire un conflit ou des actes malhonnêtes dont les sources peuvent être :

  • Un problème d’héritage

La tradition orale étant encore de mise en Afrique, la culture du testament reste très peu inculquée. Les parents n’en laissent souvent pas à leur décès, et les héritiers doivent donc s’en remettre à leur bonne foi. Il suffit alors qu’un des héritiers fasse preuve de mauvaise foi et bonjour les dégâts! Certains s’octroient le titre d’administrateur des biens par la force, sans concertation ni consensus. S’ensuivent alors des conflits qui, au mieux, aboutissent à la désignation d’un notaire pour la gestion ou finissent devant les tribunaux. Dans les pires cas, on peut assister à des agressions physiques voire mystiques*, qui se terminent parfois par des décès.
Avoir la terre légère quand on meurt c’est bien, mais doit-on mourir à cause d’une terre ?

Dans l’attente du règlement de ces problèmes d’héritage devant les tribunaux coutumiers ou administratifs, et par prudence, on inscrit donc sur les murs l’interdiction de vente.

  • Double ou fausse vente

La double vente peut être une conséquence du problème d’héritage. Il arrive que deux frères ou sœurs vendent le même terrain ou la même maison. Les acquéreurs se retrouvent généralement face à des problèmes insolubles, et les fonds investis partent ainsi en fumée.
Au-delà des frères ou des membres d’une même famille, on peut aussi retrouver des individus véreux qui vendent des terrains ne leur appartenant pas. Des pures escroqueries qui amènent souvent les protagonistes devant les tribunaux et font évoluer l’inscription de « ici maison de famille, on ne vend pas » à « terrain litigieux, dossier en justice ».

Les recours devant les tribunaux ne portent souvent pas leurs fruits à cause des lenteurs administratives. Et même si cela aboutit, il est souvent difficile de recouvrer les fonds investis.

Régler ce problème

  • Réglementer la vente des biens fonciers ou immobiliers

Le manque de contrôles dans nos administrations publiques peut permettre d’octroyer des documents de propriété à tous les acquéreurs d’un seul et même bien. Les ventes se règlent directement entre les individus et le suivi par un notaire n’est pas fait. Ceux qui veulent forcément passer par un notaire peuvent se voir taxer de vouloir jouer aux émancipés.
Il faut donc réglementer le secteur immobilier en instaurant ou en appliquant, s’ils existent déjà, des mécanismes et des démarches officielles d’acquisition.

  • Diligence des instances de règlement de conflits fonciers ou immobiliers

On observe des tentatives de résolution par des tribunaux coutumiers, dirigés par les chefs de quartier ou de village mais leur pouvoir et leurs décisions peuvent ne pas être toujours acceptés ou respectés. Des fois, on tente même de régler ces litiges dans les commissariats de police, les gendarmeries ou les bureaux de préfectures.
Souvent, les textes de loi existent mais sont méconnus et non appliqués : il faut donc un arsenal juridique clair et connu de tous.

  • Culture du testament

Souvent, parler de la mort est indécent en Afrique. Un enfant qui ose suggérer à son père de rédiger un testament peut être accusé de vouloir la mort de ce dernier ou encore d’être pressé de bénéficier de sa part éventuelle de l’héritage. Même pour un père malade dont la mort semble inexorablement approcher, on n’ose pas en parler. Déjà, quand on voit un individu souscrire à une assurance décès, on se demande s’il est pressé de mourir.
Il est urgent que nous soyons éduqués à la mort.

Chez moi, dans des conflits opposants deux individus, si vous entendez dire que « cette affaire dépasse un litige foncier » (égna ya éwou agni gban bé gna – expression en mina, langue du sud-Togo), sachez qu’on veut vous indiquer que c’est un combat à mort.
Cette seule expression populaire montre la gravité de la situation. La balle est donc dans le camp des pouvoirs publics pour trouver des solutions adéquates, afin que les murs soient libérés de ces inscriptions.

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)

* mystique : en Afrique, on croit fortement en l’existence de forces occultes permettant de s’en prendre à l’intégrité physique d’autrui.


« Nathalie et Samuel, allez et ne péchez plus »

La montagne du feuilleton Samuel Eto’o-Nathalie Koah a finalement accouché d’un livre dénommé « Revenge porn » rédigé par les soins de la partie féminine. Ce livre, bien qu’interdit de publication et de vente, a déjà été lu par bon nombre de personnes, la version électronique circulant gratuitement sur internet. Je me suis amusé à le lire et j’avoue que j’ai juste gardé un petit sourire en coin, de la première à la dernière page. Qui a trompé l’autre ? Qui a abusé de l’autre ? Qui est plus pervers que l’autre ?
Loin de me prendre pour Jésus dans la parabole de la femme adultère, je dis tout simplement : « Nathalie et Samuel, allez et ne péchez plus ».

Samuel Eto’o et Nathalie Koah

 Tout le monde est coupable

Cette histoire relatée dans les médias et aussi dans le livre fait part de diverses actions les unes plus contrastées que les autres. Une femme qui, vraisemblablement, ne déteste pas ce que lui fait subir son compagnon. Il l’utilise, la passe à ses amis sans qu’elle ne rechigne. On dit souvent l’amour est aveugle mais je crois que l’amour doit aussi être sourd-muet. Elle nous a dit qu’elle ne protestait presque jamais et restait dans son rôle et au service de sa star. Sa famille a accepté sa liaison avec l’homme pourtant marié et bénéficiait de ses largesses.

Voilà un homme qui sort avec une fille mais ne prend son plaisir que quand il la partage avec d’autres hommes. Mais chose bizarre, il semble jaloux d’un autre qui, selon lui, est l’amant de sa maitresse en question. Je me dis qu’il n’est satisfait que quand lui-même assiste au spectacle. Quand il n’est pas présent c’est là où il se fâche. Mais on est où là ? On peut le traiter de pervers oui.
Et puis quand l’histoire prend une mauvaise pente, le gars veut retirer à la fille tout ce qu’il lui a offert. Vraiment lui aussi il nous a habitué à mieux quand même. On ne peut pas aller jusqu’à vouloir reprendre ce qu’on a offert à une femme pendant que tout allait bien.

Quand je regarde la page Facebook de Nathalie Koah, mon petit doigt me dit que cette fille avait juste déjà un potentiel que Eto’o a exploité. Et je pense fortement que c’était une relation assumée et consentie entre les deux jusqu’à ce que les malentendus ne prennent le dessus.

Quelques leçons pour nous

De tout ceci, moi je tire 2 choses :

  • Savoir se cacher (même sur les moyens de communication modernes)

Dans mon pays, on dit quand tu ne sais pas courir vite, il faut au moins savoir te cacher. De nos jours on ne peut pas courir plus vite que les réseaux sociaux et les autres médias. Tous les faits et gestes sont épiés. Toute publication est difficile à rattraper dès qu’elle est déjà apparue. A bon entendeur, salut.
Lorsque vous êtes dans une relation amoureuse ou juste du « sex-friend » comme on le dit de nos jours, il faut veiller à ce que vous vous échangez par ces divers moyens. Vos photos, vos textos, vos audios et vos vidéos peuvent se retrouver partout et n’importe où à votre grand désavantage.

  • Rester digne en toute circonstance

A mes amis hommes, il faut quand même rester digne surtout si on est à l’abri du besoin. Avec sa fortune, Eto’o aurait pu s’épargner cette course pour al reprise des cadeaux offerts à Koah. Quelque soit la faute commise par une fille, il faut lui laisser tout ce qu’on lui a offert
Eve nous a tous trahi (nous les hommes) dans le jardin d’Eden mais on continue à se marier à des femmes, non ?

Tout ceci est devenu un scandale parce qu’on a été au courant. Tous les jours, on voit des jeunes filles sortir avec des hommes pour de l’argent et on voit aussi des hommes nantis profiter de leur statut pour amadouer les filles. Des actes sexuels qu’on l’on traiterait d’immoraux ou dignes de Sodome et Gomorrhe se déroulent dans presque toutes les villes du monde à l’abri des regards.

Il suffirait qu’on dise à tous les grands commentateurs pires que des juges « que celui qui parmi vous ne s’est jamais adonné à une quelconque forme de perversité ou de fantasme, lance le premier la pierre ». Ils seraient tous partis la tête baissée.
C’est pourquoi je dis « Nathalie et Samuel, allez ne péchez plus » ou plus simplement « allez et désormais sachez vous cacher ».

N.B : Que personne ne voit en mes propos un quelconque encouragement pour des actes et comportements semblables à ceux relatés dans l’affaire Eto’o-Koah. Merci

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)


Pas de #Libresensemble sans de bonnes élections

Le 20 mars dernier, la journée internationale de la Francophonie coïncidait cette année 2016 avec 5 élections africaines (Bénin, Cap-Vert, Congo, Niger et Sénégal). Cette coïncidence m’a interpellé et je me suis dit que le projet #Libresensemble pouvait bien avoir pour base, entre autres, des élections réussies. En Afrique, les élections sont souvent des étalons de l’unité des peuples, qui en sort renforcée ou détériorée, et par suite, du #Libresensemble.
Une conviction tirée de mon statut de Togolais – sachant qu’au Togo, les élections sont souvent controversées – vivant au Sénégal, où les élections sont vraiment libres et transparentes.

 Image de la campagne #Libresensemble

Image de la campagne #Libresensemble

Bénin, Cap-Vert et Sénégal : le #Libresensemble renforcé

Ces trois pays, bons élèves de la démocratie, sont des exemples utiles au #Libresensemble. Ils sont arrivés à organiser des élections dont la transparence permet à chaque acteur d’accepter les résultats sans rechigner.

Au Bénin, les élections présidentielles ont permis l’alternance, ce qui montre qu’on peut organiser des élections et les perdre, dérogeant à la formule adoptée par certains régimes, qui se maintiennent au pouvoir coûte que coûte. Patrice Talon a pu battre Lionel Zinsou, du camp présidentiel, qui a appelé l’heureux élu pour le féliciter.
Au Cap-Vert, il s’agissait des élections législatives, que l’opposition a remporté sans ambages, et dont les résultats ont été acceptés par tous.
Au Sénégal, un référendum se tenait pour avoir l’aval du peuple sur des modifications à apporter à la Constitution. Comme de coutume au Sénégal, la vitalité de la démocratie s’est vérifié. Le « oui » est en avance sur le « non », mais les deux fronts ont toute la latitude pour s’exprimer et agir.

Ces élections apaisées et satisfaisantes permettent à des principes tels que la paix, l’acceptation de la diversité, la liberté et la solidarité, d’être des valeurs partagées par tous malgré les divergences politiques qui peuvent exister. Et ce sont bien ces valeurs qui sous-tendent le projet #Libresensemble, porté par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Congo et Niger: le #Libresensemble mis à mal

Imaginiez-vous qu’au Congo-Brazzaville, on coupe tout moyen de communication pour des élections ? La raison officielle : prévenir les troubles. Il s’agit là d’une véritable entorse portée aux droits des citoyens. Ni le téléphone ni Internet ne sont opérationnels. La liberté s’en trouve restreinte. Pourtant, le parti au pouvoir a pris ces mesures tout en assurant ses communications, que ce soit en interne ou vers l’extérieur. Les premiers résultats, d’ailleurs, commencent à dessiner une large victoire, dès le premier tour, pour le parti au pouvoir de Denis Sassou-Nguesso. Dans des conditions pareilles, on peut à tort ou à raison penser que le parti au pouvoir veut tricher. Le « vivre ensemble » est menacé dans ce pays, portant un grand coup au #Libresensemble.
Au Niger, le candidat et opposant principal Hama Amadou était en prison, pour une affaire de vol de bébés restée non élucidée à ce jour. Il a quand même eu assez de voix pour participer au deuxième tour contre le Président Mahamadou Issoufou. Entre les deux tours, l’opposant a été évacué pour des raisons de santé, de sa cellule de prison vers la France. Pour toutes ces raisons, il a décidé de boycotter le deuxième tour face au Président sortant, qui vient d’être déclaré vainqueur. Dans un pays où le jeu électoral est entaché de tels événements, il est logique que le déclaré vainqueur ait du mal à dire à son peuple de vivre ensemble dans la paix.

De telles attitudes favorisent, tant au niveau des individus que des partis politiques, la tentation du repli sur soi, la peur et le rejet de l’autre. Un vrai danger pour le #Libresensemble.

Un renforcement de nos démocraties, par des élections réellement libres et transparentes, c’est-à-dire par un respect de la volonté du peuple, contribueront à coup sûr à renforcer le #Libresensemble. L’OIF qui, souvent, organise des missions de supervision d’élections et aussi de médiations en cas de crises ou conflits, doit veiller à ce que ses prises de position et ses actions favorisent toujours ce #Libresensemble.

Ainsi le #Libresensemble ne sera plus juste un hashtag mais un ensemble de comportements positifs pour le bien-être individuel et collectif de nos pays.


Sécurité : la peur justifie les moyens

Pendant longtemps, dans nos pays africains, on peinait à investir dans les moyens de sécurité sauf quand il s’agissait de protéger les Présidents. Mais depuis que les menaces terroristes se sont transformées en attentats concrets (en Côte d’Ivoire, au Mali, au Burkina Faso, au Nigeria, au Kenya, au Cameroun et ailleurs), les mêmes dirigeants trouvent comme, par magie, les moyens d’acquérir des équipements pour assurer une sécurité. Même les entreprises privées, notamment les hôtels et autres lieux publics, qui négligeaient cet aspect important s’y sont mis. Le système a encore des failles mais fait quand même des heureux. Oui, le malheur des uns peut bien faire le bonheur des autres.

Agent de sécurité - Image : pixabay.com
Agent de sécurité – Image : pixabay.com

Les sociétés privées de sécurité

Actuellement les sociétés privées de sécurité renflouent leurs caisses car beaucoup ont vu leurs contrats de prestation revus à la hausse. Désormais à la surveillance visuelle pour laquelle elles étaient payées se sont rajoutés d’autres moyens notamment les miroirs d’inspection des dessous de véhicules et les détecteurs de métaux. Les plus nantis se dotent même de détecteurs à rayons X, comme dans les aéroports, et ne négligent pas la télé-surveillance. Certains pourraient l’ignorer mais sachez que le rajout de ces outils nécessite une revue à la hausse des contrats vous liant à ces entreprises.

Les effectifs d’agents de sécurité ont été multipliés aux abords de certains édifices et tout ça au grand bonheur des entreprises privées de sécurité. Plus d’agents, plus d’argent à payer. La peur des attentats est devenu un vecteur de résorption du taux de chômage dans certaines zones car les sociétés privées de sécurité recrutent à tout va. La quasi-totalité des lieux de loisirs ont des vigiles équipés de détecteurs de métaux. De Dakar à Douala en passant par Abidjan et Lomé, les entrées dans les hôtels ou autres endroits que fréquentent les Occidentaux sont soumises à des contrôles au détecteur. C’est devenu une nécessité.

Je ne sais pas si ça va les pousser à prier pour que les menaces perdurent mais bon ça fait quand même marcher les affaires. Ceci est-il comparable aux cartes de vœux provenant d’une entreprise de pompes funèbres demandant pour vous et vos proches une longévité ? Ou encore un médecin voulant vous convaincre qu’il prie tous les jours pour votre bonne santé ? Je n’en sais rien moi. Je ne fais que penser tout haut.

Les forces armées nationales

Avant dès qu’on voyait un convoi de militaires avec des tenues bien propres et des équipements sophistiqués, il y avait deux cas : soit ils allaient au défilé marquant la fête nationale; soit il s’agissait de la garde présidentielle. Cette dernière était souvent la mieux lotie car il lui fallait protéger le premier des citoyens.

De nos jours, c’est une fierté pour beaucoup d’Africains de voir enfin tous leurs soldats, leurs gendarmes et leurs policiers habillés et équipés d’armes sophistiquées comme dans les films américains. N’est ce pas beau de les voir parés de leur combinaison anti-balles devant les édifices publics et aussi de voir que leurs véhicules ont été rénovés pour plus de protection? Tout cela a un coût. Le budget des armées, de la police et de la gendarmerie a augmenté dans tous les pays même les plus pauvres. Autant on les équipe, autant il faut les former pour qu’ils soient à niveau pour faire face à la menace. Au détriment certainement d’autres priorités. Mais les États ont-il le choix?

Comme en France, nos pays pensent certainement à renforcer les effectifs des forces de l’ordre vu leur redéploiement sur le terrain. Le Kenya, le Sénégal, le Cameroun et le Nigeria l’ont déjà fait. Les autres le feront sans aucun doute. Des nouvelles recrues seront donc enrôlées et donc de l’emploi créé. Même si c’est devenu un emploi à risque, on pourra mettre dans le bilan des gouvernements que le taux de chômage a baissé. A quelque chose, malheur aura été bon.

Les failles dans les systèmes

Malgré tout ces efforts consentis, il y a encore quelques grains de sable dus à l’homme. Au delà de toutes les raisons classiques connues, je vous en cite certaines qui semblent tellement simples qu’on les néglige assez souvent :

  • corruption et racket : dans nos aéroports et lieux publics, il est encore possible de négocier des faveurs avec des agents des force de l’ordre; la question est simple : peut-on contrôler ou surveiller avec la même rigueur une personne qui nous a fait un cadeau qu’une autre ne nous ayant rien « glisser » ?
  • laxisme : souvent à l’entrée des lieux de spectacle, je vois des vigiles qui font l’accolade aux clients habituels et fouillent à peine leurs sacs ou leurs poches; mieux en Afrique quand c’est mon cousin ou frère qui passe, je ne fouille pas trop son sac; pourtant les kamikazes sont des frères ou des cousins de bien de gens.
  • mauvaises habitudes : j’étais sidéré quand devant un hôtel, le vigile disposant du détecteur magnétique s’est empressé de prendre le sac du directeur de l’établissement à son arrivée et l’accompagner jusqu’à son bureau; le directeur était vraiment fier qu’on le serve ainsi et bombait le torse en oubliant que durant ce temps aucun contrôle n’est exercé sur les personnes qui entrent dans l’hôtel.
  • ingénierie sociale : ce terme venant de la sécurité informatique se prête bien ici car souvent les agents des services de renseignements parlent un peu trop au lieu de garder le silence ou les secrets; des informations secrètes peuvent se retrouver facilement dans la presse.

Actuellement, nous, les habitants de certaines villes et certains pays d’Afrique, avons vraiment peur car la menace terroriste est réelle et palpable. La présence remarquée et remarquable des forces de l’ordre et les contrôles tous azimuts partout et en tout temps nous rassure t-elle?

Moi cela ne me rassure qu’à moitié car nos vilaines habitudes aiment bien reprendre le dessus aussitôt que la menace ne devient pas attentat dans les jours, semaines et mois qui les suivent.

Que notre peur devienne pour nous un mobile de reconsidération de nos habitudes de vie et non une résignation ou une fatalité à dire que tôt ou tard nous mourons donc autant vivre comme si de rien n’était. Notre sécurité en dépend même si personne ne sait ni le jour, ni l’heure où un kamikaze peut frapper.

Je terminais ces lignes quand j’apprenais les frappes meurtrières sur Grand Bassam (non loin d’Abidjan). Notre peur est grande car Dakar, où je vis, semble être une cible privilégiée.

Il semble que les kamikazes crient souvent « Allahou Akbar » (Dieu est le plus grand) en passant à l’acte. De plus en plus, il nous semble que nous ne pouvons nous-mêmes que nous vouer à cette même phrase. Nous disons aussi donc « Allahou Akbar » car par les temps qui courent, nous avons l’impression qu’il n’y plus que Dieu qui puisse nous protéger des terroristes.

Hommage à toutes les victimes de ces barbaries.


Tricherie camerounaise

Pour ceux qui le savent, j’ai séjourné au Cameroun en janvier. Beaucoup se demande ce que je suis allé faire. Je vous dis la vérité aujourd’hui : j’y étais pour défendre ma candidature au poste de sélectionneur de l’équipe nationale « A » du Cameroun, les Lions indomptables. Ils en ont choisi un autre (Hugo Broos) pourtant je remplissais toutes les conditions. Si ce n’est pas de la tricherie camerounaise (africaine), je ne vois pas ce que ce serait.

Pourquoi faites-vous les étonnés alors que moi aussi je répondais aux critères ?
Parcourons les un à un et vous verrez. Ne me dites surtout pas que mes raisons sont teintées de mauvaise foi. Ne voit-on pas des ministres avec des conditions pareilles à celles que je vais avancer ? Il parait même que le fils de Michel Platini est à un grand poste quelque part grâce aux relations et actions de papa. Et pourquoi pas moi alors coach des Lions? Parce que mon père est un célèbre inconnu ? D’ailleurs, il est même déjà mort.

Être de nationalité camerounaise ou étrangère

Je ne suis pas Camerounais mais étranger donc je satisfait au critère de nationalité. Qui vous a dit qu’il faut un Européen ? On a juste dit Camerounais ou étranger donc je suis apte de ce côté là.

Être de bonne moralité

Qui ici ose douter de ma moralité ? Personne. Quand bien même certains détracteurs veulent travestir l’essence de mes billets « Et Dieu créa les Sénégalaises » et « Chéri…tu es le plus beau…viens me prendre », ma moralité n’est pas douteuse. Je ne suis ni corrupteur, ni corrompu, ni corruptible, ni pervers. Mon casier judiciaire est blanc et vide. Même pas de condamnation pour un délit mineur. Je suis bon pour le service.

Être physiquement apte et en bonne santé

Même ça se voit à l’œil nu et pas besoin d’un microscope. Un grand gaillard comme moi culminant à 186 centimètres du sol avec un poids de 95 kilos. Que demandez-vous de plus ? Mes bilans cardiaques et sanguins sont propres. Je suis costaud comme un Bafia (une ethnie du Cameroun) et je fais régulièrement du sport. Je suis donc au point pour l’affaire.

Avoir une forte personnalité

C’est trop facile à démontrer. Si j’arrive à «affronter» et à «résister» à des blogueurs camerounais comme Ecclésiaste Deudjui, Fotso Fonkam ou encore Yves Tchakounté sans oublier ceux venant d’autres pays dans le monde, c’est que j’ai une forte personnalité. Même quand je n’apparais pas dans les pépites de Réné Jackson, ma forte personnalité me permet de rester zen contrairement à d’autres.
Même les Pasteurs et religieux, je les attaque donc point besoin de vous faire un dessin. J’ai même envisagé prendre la place de Joseph Blatter.

Avoir une crédibilité et jouir d’une reconnaissance nationale et internationale

Je connais des blogueurs venus du monde entier et je les ai rencontré à Dakar lors de la formation 2015. On me connait partout dans le monde et j’ai visité beaucoup de pays. Où est donc le problème ?

Avoir une expérience professionnelle dans les clubs d’élites, dans les clubs professionnels ou dans les sélections nationales

J’ai de l’expérience professionnelle en tant que supporter et coach (des grands clubs professionnels comme le Paris Saint Germain, le Réal Madrid, Manchester United et Bayern de Munich) depuis mon salon, sur les sites web, forums de discussion et devant la télé. Ça vaut son pesant d’or non ?
Pour les sélections nationales, je suis fréquent au stade depuis des années aux matchs des Éperviers du Togo, des Lions du Sénégal et bien d’autres nations.

Avoir une bonne connaissance du football africain

Depuis 1984, j’ai suivi toutes les Coupes d’Afrique des Nations à la télévision. J’ai lu beaucoup sur le football africain. Je dénonce aussi souvent les pratiques de Hayatou, l’inamovible Président de la Confédération africaine de football (CAF). Vous n’osez donc pas dire que je ne connais pas le football africain.

Être entraîneur de football de haut niveau titulaire des diplômes fédéraux ou étrangers obtenus à la suite des formations continues (Licence A, Licence Professionnelle ou tous autres diplômes reconnus équivalents)

Licence professionnelle c’est licence professionnelle. J’ai une Licence Professionnelle et même un Master Professionnel aussi dans mon domaine d’activité. Je les ai obtenu en formation continue. Quand au haut niveau, je le côtoie depuis mon salon devant ma télé et dans les forums sur internet en dénigrant les coaches et les joueurs des grands championnats. Les cours à distance permettent de valider des diplômes européens depuis l’Afrique; pourquoi donc suivre des matchs de haut niveau  à distance ne me permettrait pas aussi d’avoir un haut niveau en football?
Souvent même mes choix sont plus justes que ceux de José Mourinho (ex-coach de Chelses) et de Luis Van Gaal (Manchester United).

Avoir un bon palmarès (trophées ou titres nationaux et internationaux remportés comme joueur ou entraîneur de club ou entraîneur national)

J’ai remporté avec l’équipe de mon entreprise des trophées de tournoi inter-entreprises, ça fait donc national. Et comme à ces tournois, ont aussi participé des joueurs des différents pays africains voire européens, ces trophées sont internationaux. D’ailleurs l’entreprise où je travaille est une multinationale sise au Sénégal alors que je suis Togolais donc mes titres sont internationaux. Critère donc rempli.

Être disposé à résider en permanence au Cameroun

Pour avoir passé plus d’une semaine à Bonabéri, je sais que je peux vivre au Cameroun. A Bonabéri (un quartier de Douala), la musique des bars me réveillait à 6 heures du matin et ne s’éteignent qu’à 3 heures le lendemain matin. L’odeur des bacs Hysacam ne me dérangeait pas du tout. Je peux même prendre un bendskin (taxi-moto) sans problème. Je suis tout à fait disposé à supporter ça pour le bonheur des Lions et du peuple camerounais.

Avoir une bonne connaissance de l’outil informatique (logiciels : Word, Power Point, Excel…)

Ce côté c’est simple, je m’y connais et j’ai des certifications dans le domaine. Ingénieur informaticien de mon état et blogueur, je suis à l’aise avec l’outil informatique.

Avoir une parfaite connaissance de la langue française et/ou anglaise

Je sais bien parler Français, je me débrouille en Anglais mais encore mieux je « speak well » le Camfranglais. Quand on sait chanter « Coller la petite » du Camerounais Franko, c’est qu’on maitrise l’argot du Cameroun, non? Mon frère, tu ignores quoi?

Avoir un bon carnet d’adresses dans le milieu professionnel

Le milieu professionnel du football, j’y connais beaucoup de gens par presse et sites internet interposés. Avec internet je sais comment tous les joindre. J’ai un bon carnet d’adresses électroniques piquées sur les sites des clubs professionnels.

Pour toutes ses raisons, c’est moi qu’on aurait dû choisir pour rendre leur notoriété aux Lions indomptables qui ont fini d’être domptés partout où ils passent. Si j’avais des bonnes relations dans les hautes sphères, on m’aurait choisi.
Je suis sûr que c’est Hayatou qui a milité contre moi car moi je dénonce souvent ces actions. Mais ces temps-ci, il m’a épaté hein. La justice américaine et la FIFA ont épinglé tout un beau monde mais pas lui. Comment a t-il fait?
Tout montre que je n’ai pas le savoir-faire du frère Issa mais ce n’est que partie remise, je postulerai encore la prochaine fois car j’aime trop le Cameroun.

Impossible n’étant pas camerounais, devenir leur coach aussi ne devrait pas l’être.

Par Roger Mawulolo (Facebook / Twitter)


Interdit d’uriner ici

Quand je vous dis que les Sénégalais sont ingénieux, vous ne voulez pas me croire. J’ai encore découvert une de leurs prouesses. Je ne sais pas si ce sont les faits qui me cherchent ou si c’est moi qui les trouve mais j’ai pu découvrir que des Sénégalais d’un quartier de Dakar ont réussi à empêcher définitivement les indélicats d’uriner sur au moins un mur. Et nul n’a été besoin d’inscrire « Interdit d’uriner ici ».

Interdit d'uriner ici - Image : Flickr
Interdit d’uriner ici – Image : Flickr

Le phénomène

Dans beaucoup villes africaines (et même en Europe), les actes inciviques sont légions et l’un des plus choquants est le fait de voir des personnes uriner en pleine rue. Ceci est un spectacle de tous les jours et même en pleine journée on peut en faire le constat. De Dakar à Douala en passant par Lomé, Abidjan, Cotonou, Accra, voir un adulte uriner contre un mur est un spectacle courant. Si ce n’est pas contre un mur, on peut les voir se soulager sur un tas d’ordures en plein milieu de la rue, dans un dépotoir à ciel ouvert ou dans les caniveaux.

Leurs positions préférées pour ce faire est la position debout mais d’autres encore adoptent ce que nous appelions à Lomé la «position haoussa». Elle consiste à s’accroupir avant de se soulager.

Les endroits situés non loin des bars et dancings sont les plus prisés pour ce genre de sport car les buveurs de bière urinent beaucoup et souvent pendant leur consommation. Et la superstition même veut qu’on finisse toujours par un gros crachat sur la trace laissée par l’urine. Ce qui rend l’acte encore plus dégoûtant.

Certains indélicats sont tellement habitués à uriner contre les murs qu’on peut les voir se soulager même contre le mur des latrines publiques. Pourtant, ces latrines sont souvent gratuites ou à coût moindre.

Les diverses solutions

Pour éviter tout cela, on peut voir sur plusieurs murs de ces capitales des inscriptions, dont certaines font rire, comme :

  • Interdit d’uriner ici
  • Interdit d’uriner tout le long du mur
  • Interdit d’uriner sinon amende (le montant peut même être précisé)
  • Interdit d’uriner ici sinon bagarre (ou encore « sinon funérailles »)
  • Interdit d’uriner ici sous peine de confiscation de l’engin (vous imaginez l’engin ?)

Dans certains pays encore, il y a une police de l’environnement qui interpelle et sanctionne les auteurs de ces actes. D’autres ont recours à la sensibilisation mais elle est tellement faible que le phénomène a encore de beaux jours devant lui.

Même la construction de latrines publiques ne semble pas pouvoir endiguer ce phénomène.

L’ingénieuse idée

A Liberté 6, un quartier de Dakar, les riverains ont dessiné des chefs religieux sur un mur. Et depuis ce jour sans qu’aucun rajout du texte « Interdit d’uriner » n’ait été opéré, ce mur est exempt des urines. Je ne sais pas si en le faisant ils avaient pensé arrêter le phénomène mais depuis lors on a constaté que plus personne n’osait uriner contre ce mur. L’idée s’est révélée ingénieuse.

Le murAu Sénégal, la population a un respect profond pour la religion et les chefs religieux.  Les Mourides vénèrent Cheikh Ahmadou Bamba, les Tidjanes sont des fervents adeptes de Cheikh Abdoul Aziz Sy, les Niassènes respectent Cheikh Ibrahima Niasse, les Layènes ne jurent que par Seydina Limamoulaye et les chrétiens Catholiques désobéissent difficilement au Cardinal Théodore Adrien Sarr. Quand à Cheikh Ibra Fall, il est la figure emblématique des « Baye Fall » qui sont un groupe mouride. Les groupes cités, à part les Catholiques, sont des confréries religieuses musulmanes qu’on trouve au Sénégal.

Chers lecteurs, dans vos villes respectives, pensez donc à utiliser cette solution. Peut être que ça marchera aussi. Mais tout cela dépendra du rapport que les habitants ont avec la chose religieuse. Pensez donc à ce qui est bien sacré dans votre environnement et utilisez le.
Au delà, il urge d’éduquer les populations sur les bons comportements à adopter quand bien même je n’ignore pas l’urgence extrême que peut constituer une forte envie d’uriner.

Bonne lecture à vous et surtout sachez vous tenir en cas de forte envie d’uriner car une caméra cachée n’est jamais bien loin par les temps qui courent. A bon entendeur …

Par Roger Mawulolo (Facebook / Twitter)


La mendicité, c’est aussi du marketing

La mendicité, par besoin, existe toujours mais, de nos jours, on voit aussi des personnes valides mendier, à mon avis souvent par paresse ou par oisiveté. Au Sénégal, en plus des autochtones, il est facile de trouver beaucoup de mendiants venus de pays voisins. Le nombre de mendiants a ainsi augmenté, ce qui rend la concurrence très rude. Pour moi, c’est la preuve que, dans l’épreuve, l’homme devient plus ingénieux, car les stratégies utilisées par les mendiants, ici, sont subtiles et très élaborées. Mendier en amateur ne semble plus payer. Il faut passer à une autre étape. Les mendiants de Dakar (de tout âge et de tout genre) l’ont bien compris. D’ailleurs, je suis convaincu que beaucoup de capitales africaines connaissent le même phénomène.
La mendicité s’exerce désormais (oui, c’est devenu un métier, pour certains) en employant les stratégies du marketing-mix.

Mendicité et mix marketing
Mendicité et mix marketing

En français facile, le marketing-mix est la mise en commun de plusieurs facteurs (4 principalement) pour mieux vendre un quelconque produit. Ces 4 composantes sont dénommées les « Quatre P » : produit, prix, place, promotion (communication).
Voyons donc comment ces quatre composantes sont utilisées par certains mendiants.

Le produit

Le produit dans le mix-marketing est l’objet ou le service qu’on vend. Dans la mendicité, on « vend » les diverses infirmités que sont : la cécité, les handicaps moteurs, la lèpre et autres. Maintenant, même l’albinisme est devenu un sujet de mendicité. Des dames, voulant toucher le cœur des donneurs, portent souvent des enfants au dos et s‘arrangent pour que ces enfants soient dans l’état le plus touchant possible. Les jumeaux aussi sont devenus des « enfants objets » qu’on exhibe pour toucher les cœurs et inciter à donner.
Dieu, lui-même, est devenu un objet à vendre pour mendier. On mendie en son nom, par, pour et avec son nom.
Des ordonnances à payer sont souvent aussi utilisées comme produit de mendicité. Le mendiant prétexte une légère ou grave maladie et demande de l’aider à payer son ordonnance. Cette ordonnance est souvent factice.

Certains mendiants sont très bien habillés et même plus propres que ceux à qui ils demandent de l’aide. Eux, ils mendient souvent. Ils racontent, pour compléter leur frais de transport, qu’ils viendraient de loin et, arrivés en ville, on leur aurait volé leur portefeuille, ou bien que celui avec qui ils ont rendez-vous ne serait jamais venu leur remettre l’argent convenu.

Le prix

En marketing, la politique de fixation des prix est dépend de plusieurs facteurs : les coûts de revient, l’image, la clientèle. En mendicité, c’est pareil. On rencontre des mendiants qui, selon votre apparence, vous fixent un prix minimum. Il n’est pas rare de se faire interpeller dans la rue : « Grand, donne-moi 1000 francs pour mon déjeuner ». Tout est en fonction du coût de la vie. A Dakar, le coût de vie est élevé. A Lomé on t’aurait peut-être demandé 200 francs, car la vie y est moins chère.
Certains mendiants laissent le choix libre au donneur, et là, je vous assure, ils jouent sur le prix psychologique.
Il y a même des jours où ils vous réclament le minimum, en disant : « Je prends ce que vous pouvez me donner ». Là, ils sont en promotion et les prix sont cassés ou réduits.
Le prix peut aussi être en nature. Là, on voit des gens donner des paquets de sucre, du lait, de la cola, du riz et bien d’autres produits.
Je vous assure qu’ils peuvent même vous rendre la monnaie au besoin.

Même les techniques d’encaissement évoluent hors d’Afrique. La technologie rentre en action  (voir la vidéo, venue d’Inde, en fin d’article). Nous aussi, on y arrivera.

La place

Cette composante indique, en marketing, la politique de distribution et d’accès aux produits. Les mendiants en maîtrisent apparemment la technique car ils savent se rendre accessibles à leurs « clients ».
Ils connaissent les périodes de ramadan (jeûne musulman) et du carême chrétien. Ils savent qu’en ces moments les mains s’ouvrent (donnent) plus facilement comme on dit. Leurs emplacements aussi changent en fonction des temps et des tendances. Les vendredis, ils sont sur les chemins menant aux mosquées, et les dimanches ils s’agglutinent sur les chemins des églises. Les heures de début et de fin des offices religieux sont maîtrisées et exploitées.
Entre 7 heures et 8 heures, ils guettent les fonctionnaires et se positionnent donc non loin des bureaux. Pendant que les fonctionnaires sont au bureau, ces chers mendiants vont vers les marchés. Ils maîtrisent tout autant les grands carrefours, avec leurs diverses heures d’embouteillage. Les nuits, ils sont près des boîtes de nuit et des lieux où sont organisées des soirées. Je suis sûr qu’ils ont des agendas pour ça. Peut-être qu’ils programment même des rappels automatiques, à cet effet, dans leur téléphone portable. Oui, ils en ont.

Les places coûtent vraiment cher dans le métier. Il suffit que vous voyiez comment deux mendiants peuvent se battre si l’un vient occuper la place habituelle de l’autre, sur une voie réputée « porteuse ».

La promotion (communication)

Il s’agit de faire ici la publicité de son produit. Les mendiants n’ont certes pas encore de blogs ou de sites web, mais ils ont leurs techniques. C’est presque semblable à celles que les femmes de Lomé utilisent au grand marché. Je vous en ai parlé dans «Chéri, tu es le plus beau, viens me prendre».

Selon les cas, les mendiants t’appellent « mon fils », « mon enfant » ou « ma fille » ou encore « mon patron » ou « monsieur le ministre ». Il y a aussi la méthode des pancartes ou des tracts. On y écrit souvent des textes du genre : « Je suis pauvre, aidez-moi » ou en encore « aveugle de naissance ».
Pour toucher, le mendiant peut évoquer Dieu. A Lomé ou à Cotonou, tu trouves un mendiant te sortant des versets bibliques, où il est dit qu’il faut aider les plus pauvres. A Dakar ou à Bamako, tu vas trouver un qui te citera une sourate sur les bonnes œuvres qui ouvrent les écluses des cieux. Il y en a aussi qui, utilisant toujours le marketing religieux, lisent à haute voix des passages des livres sacrés (Bible ou Coran) en pleine rue. Le volume de leur voix est souvent inversement proportionnel à la distance les séparant d’un éventuel donneur. Quand un passant approche la voix devient forte, mais quand il n’y a personne le volume baisse.

Au vu de l’utilisation des « Quatre P », on dirait bien que certains mendiants procèdent à des études de marchés et gèrent leurs affaires, en tenant compte des comportements des consommateurs.
Ils savent qu’ici, au Sénégal, et généralement en Afrique, ils sont indispensables pour certaines personnes. Oui, il y a des donneurs qui cherchent des mendiants spécifiques (aveugle, mère de jumeaux, lépreux ou autres) car leur marabout ou leur féticheur leur a fait des recommandations spéciales de dons ou sacrifices. A quelque chose malheur de l’autre est bon, n’est ce pas?

Pour finir, et je ne mens pas, je peux vous déclarer sur l’honneur que j’ai déjà vu une mendiante qui a un téléphone portable et qui souhaite enregistrer les numéros de ses donneurs habituels. Evoluons–nous vers des techniques de fidélisation de la clientèle ?

Je vous laisse le soin de me le dire en commentaires…

Bonne lecture et soyez rassurés car, en Europe aussi, on mendie.

Par Roger Mawulolo (Facebook / Twitter)

Vidéo d’un mendiant indien (mendiant 2.0)

 


L’erreur est humaine, la bêtise aussi

Nous venons tout juste d’entrer dans l’année 2016 et déjà nous comptons des morts. Des morts d’hommes et de femmes, causées par d’autres hommes et d’autres femmes. On ne peut pas compter ces morts en termes de pertes et de profits, en déclarant « l’erreur est humaine » car on tue, de nos jours, par pure bêtise. Ce sont des bêtises de moins en moins assimilables à des erreurs qu’on veut justifier par la religion, par la politique et d’autres raisons assez futiles.

L'erreur est humaine, la bêtise aussi
L’erreur est humaine, la bêtise aussi

Je disais, quelque part, il n’y a pas longtemps, que moi, au lieu de prétendre souhaiter des vœux de paix, de prospérité et de santé pour l’année nouvelle, je préfère parler de mes peurs pour 2016. Je n’ai même pas eu le temps d’en faire un billet, et voilà que, au bout de 5 jours passés en 2016, nous pleurons déjà des morts. Des décès dus à plein de bêtises individuelles, collectives, voire étatiques. Toujours les mêmes raisons religieuses, d’égo ou d’Etat. Quelqu’un avait raison de dire qu’en fait, changer d’année, c’est juste comme passer d’une nuit ordinaire à un jour habituel.

On tue toujours

Au Burundi, où on tue depuis un bon moment, suite à la réélection de Nkurunziza, la violence est à son comble. Le jeune chanteur Pascal Trésor Nshimirimana, alias Lisuba, qui pourtant faisait la fierté de son pays par la promotion de sa culture, vient d’être abattu comme un vulgaire criminel. Toutes les versions données montrent que sa mort n’est ni accidentelle ni due à une erreur.

En Arabie Saoudite, le pays « saint » de l’Islam où est géré l’un de ses cinq piliers (le pèlerinage à la Mecque – une ville saoudienne), on vient d’exécuter un pratiquant d’une branche cette même religion, le cheikh al-Nimr. Beaucoup de pays se sont embrasés suite à cette exécution, notamment l’Iran, l’Irak et le Bahreïn. Certains pays ont manifesté des protestations diplomatiques. Le monde devient vraiment fou. Les blocs pro-saoudiens et anti-saoudiens se révèlent de manière virulente. Quelle sera la suite de cet acte ? Une guerre réelle sur le terrain ?
Malheureusement, Daesh et Boko Haram feront aussi parler d’eux bientôt et c’est indéniable. Ils viennent d’avoir à nouveau du grain à moudre.

A Tel-Aviv, un tueur qui est toujours en cavale, a tué 2 personnes et blessé 5 autres le premier jour de l’an. Mais où sommes-nous? Tuer est devenu un jeu d’enfants. C’est d’autant vrai qu’aux États-Unis, les armes vont continuer de se vendre comme des jouets. J’imagine qu’on peut penser à offrir en cadeau à Noël, ou au nouvel an, de vraies armes à feu.

En Afghanistan, en Inde, et ailleurs encore, les armes crépitent en ce moment même.
En France, ce sont des conducteurs fous qui s’en prennent aux militaires en faction devant une mosquée, après que d’autres individus violents en aient saccagé quelques-unes.

Avec ça, vous voulez que je me mette à souhaiter des vœux? Non. La bêtise humaine a atteint son paroxysme et la seule chose dont on est sûrs c’est qu’on aura davantage de violence.

Les modificateurs de constitutions seront présidents

Un autre fait qui me marque, moi, Africain : je crains, et je suis sûr de ne pas me tromper, que ceux qui modifient les constitutions vont réussir à se maintenir au pouvoir même au prix des vies humaines.

Comme il le prévoit, Sassou Nguésso restera président du Congo-Brazzaville. Paul Kagamé sera toujours le président du Rwanda, et sûrement jusqu’en 2034. Kabila Junior (j’allais dire Joseph Kabila) demeurera aussi fidèle au poste, n’en déplaise aux populations qui n’auront que leurs yeux pour pleurer leur désarroi et leurs morts. Le système est rôdé et on sait comment gagner les élections. Les exemples sont légion sur le continent noir.

Mis à part quelques pays (Nigeria, Bénin et Sénégal notamment) où la règle démocratique est réellement respectée, beaucoup d’autres sont encore à la traîne. On fait prendre aux textes constitutionnels les couleurs qu’on veut qu’ils prennent. C’est la volonté du régime en place qui prime et des parodies de référendums, pour entériner les modifications forcées, sont organisés pour avoir des scores plébiscitaires.
Renverser les choses comme au Burkina Faso n’est malheureusement pas une règle mais une exception. Là bas, on peut organiser des marches de protestation pour éjecter un président qui change la constitution et aussi pour mettre fin à une tentative de coup d’état.

La pollution va continuer malgré la COP 21

Je doute de l’efficacité des résolutions de la COP 21. Non, personne ne respectera ses engagements. En tout cas, pas les plus grands pollueurs de la planète. N’y a-t-il pas eu Kyoto et je ne sais quels autres sommets pour tenter de régler les problèmes de réchauffement climatique ? Comme dirait quelqu’un, les promesses politiques n’engagent que ceux qui y croient. Ce ne sont même pas ceux qui les font, et encore moins ceux qui signent les protocoles, traités ou conventions.

Ce n’est pas faire preuve de pessimisme, non. C’est juste faire preuve de réalisme.
La terre continuera de tourner dans le mauvais sens. Le sens qui arrange les plus forts, qui ne sont pas toujours les plus sages. Le sens qui arrange les plus violents et il n’y aura rien de nouveau sous le soleil.

Tout en espérant me tromper sur toute la ligne, croyez en mon souhait réel de voir les choses changer. Comme Zidane qui remplace Benitez sur le banc du Real Madrid.

Bonne lecture et que paix vous soit donnée (si vous y croyez).

Par Roger Mawulolo (Facebook / Twitter)


Star Wars 7 sera gratuit en Afrique

Le film Star Wars 7 est dans les box et fait le buzz. Les cinéphiles se pressent dans les salles de cinéma et paient une fortune pour le regarder. Mais ça, c’est en Occident et dans les pays riches. Nous en Afrique, nous ne sommes pas du tout inquiets et nous nous réjouissons car on verra bien ce film quelque soit son coût. Malgré la pauvreté qu’on nous prête et qui devait, normalement, nous empêcher de pouvoir avoir ces films si chers, nous avons les moyens de les regarder. Dieu n’oublie pas les pauvres ou bien ?

Star Wars 7 - Le réveil de la force - Image : francebleu.fr
Star Wars 7 – Le réveil de la force – Image : francebleu.fr

La technologie et surtout Internet nous permettent de nous régaler de tous les films et séries qui sortent aux USA même souvent avant que les chaînes francophones ne disposent des versions françaises. Nous regardons dès le lendemain de la projection dans les salles de cinéma ou sur les chaînes de télévisions. Nous avons les versions en Vostfr (sous titrages en français). Ce qui nous donne une longueur d’avance sur les continents où la loi empêche les téléchargements illégaux. Pour une fois qu’on peut être en avance, allons-nous nous en priver ?

L’absence ou le manque d’application de la législation contre le piratage sur internet

Dans les faits, c’est juste pour dire qu’aucune législation n’existe pour nous empêcher de télécharger les films ici chez nous. Certains parlent de piratage, nous on voit ça comme une aubaine. La loi ne traite donc pas d’illégal ces téléchargements donc c’est devenu comme une attitude normale. Même là où cette loi existe, la répression en cas de non-respect ne suit pas.
Autant nos industries cinématographiques locaux souffrent de ce phénomène qui les empêche de vivre de la vente de leurs produits autant les firmes occidentales de cinéma ne peuvent mettre l’Afrique dans leur calcul pour avoir un bénéfice. Ce ne sont pourtant pas les structures protégeant les droits d’auteurs qui manquent. Presque tous les pays du continent noir en ont. Mais fonctionnent-elles réellement ?
Internet coûte cher en terme de coûts par rapport aux débits servis mais demeure une voie gratuite pour faire ce que nous voulons en termes de téléchargement. Les sites réputés « hors la loi » en Europe ou aux USA sont faciles d’accès chez nous. Et nous demeurons dans la légalité vu qu’aucune loi ne nous l’interdit ici.

Le streaming, les sites et les torrents

Ce n’est plus un secret pour nous Africains qu’il nous faut juste un site mettant en téléchargement libre les torrents des films et avoir un logiciel comme U-torrent et le tour est joué. Il suffit de connaitre les bons sites et d’avoir les bons outils et une connexion internet.
Je me garde de citer les sites ici pour qu’on ne m’accuse pas de faire de « l’assistance à personne voulant pirater ». Mais bon même si je le fais je ne serai pas hors-la-loi car rien en l’interdit ici.
Les sites où le visionnage de films en streaming aussi sont en libre accès pour nous et cela fait notre joie.

Les canaux de distribution

Boutique de DVD en plein marché - Image : lemonde.fr
Boutique de DVD en plein marché – Image : lemonde.fr

Pour ceux qui n’ont pas de chaînes internationales chez eux ou qui ne disposent pas d’internet, leur alternative reste les salles de cinémas populaires dans les quartiers. Les propriétaires de ces salles se chargent de faire les téléchargements et de projeter le film au grand public de leur quartier. Aucune autorisation particulière à avoir pour ouvrir lesdites salles. Des fois, il suffit juste de payer quelques redevances à la mairie du quartier et le tour est joué.

Au-delà des salles de vidéo, il y a aussi des chaînes locales de télévision qui projettent des films piratés. Des fois, l’Autorité de régulation peut réagir et fermer temporairement les médias fautifs mais la base légale leur manque pour réellement enrayer le phénomène.
Il suffit à la chaîne de faire le téléchargement et de projeter allègrement et sans souci d’être inquiétée.

L’autre voie aussi est de se procurer le DVD au marché. Cela se vend comme de petits pains au nez et à la barbe des Autorités des pays. Évidemment les vendeurs de DVD ont fait les téléchargements nécessaires des fichiers qu’ils ont gravés ensuite eux-mêmes.

Les industries locales du secteur ainsi que les multinationales essaient de trouver des solutions mais le combat est âpre.
C’est ça notre économie numérique ou cinématographique à nous.
Si cela peut rassurer certains, je peux vous dire que le phénomène n’est pas seulement en Afrique mais je m’y limite pour le moment.

Vous comprenez donc pourquoi « Star Wars 7 » sera gratuit en Afrique, s’il ne l’est pas déjà. On n’aura juste le choix entre le téléchargement «gratuit», le streaming tant que Internet nous le permet ou encore l’achat de DVD au marché.
Comme le dit le film lui-même « Que la force soit avec vous (toi)». Pour le moment, elle est avec nous.

Par Roger Mawulolo (Facebook / Twitter)


Dakar 2015 : le « beer mile » des mondoblogueurs

Vous connaissez le « beer mile » ? C’est une course sur un mile (1,6 kilomètres environ) où à chaque 400 mètres, les participants ont l’obligation de boire l’équivalent d’une bière dans des conditions spécifiques.
J’ai assisté, moi, à un « beer mile » qui a duré une semaine à Dakar avec des mondoblogueurs venus d’un peu partout pour la formation 2015.
« Beer mile » ou « beer week » ? A vous de voir à la lecture de ce billet.

Photos authentiques des faits (étapes boissons) - Les visages sont invisibles à dessein
Photos authentiques des faits (étapes boissons) – Les visages sont invisibles à dessein

Ce « beer mile » particulier s’est donc déroulé avec des spécificités propres définies au fur et à mesure par les mondoblogueurs. Le nombre d’étapes de courses et de consommation de boissons n’ont pas respecté la norme des 4. Encore que quelques participants hors-la-loi se permettaient de disparaitre pendant « l’étape » de la journée et anticipait sur les « arrêts-bière ».

Les conditions du « Mondoblogueurs beer mille »

Généralement un « beer mile » se déroule en quatre étapes entrecoupées par des consommations de bière dans des conditions précises. A Dakar, ils sont arrivés pour beaucoup un vendredi et se sont mieux connus le lendemain samedi donc la première pause-bière a eu lieu le soir même du samedi et s’est poursuivi les autres jours jusqu’au départ du dimanche de la semaine qui a suivi. Nous avons donc eu 9 étapes de courses entrecoupées de 8 pauses-bières. Ça c’est qui a été réglementaire car certains « coureurs » ont créé leur propres « beer party » en pleine course. Ils s’échappaient des cours ou les séchaient pour aller se rafraichir. Ils n’ont pourtant pas été disqualifiés. Avouons qu’il faisait un peu chaud quand même.

Dans un « beer mile », la quantité et le type de bières à consommer sont bien définis. Ici, ça ne l’était pas, chaque coureur buvait de manière proportionnelle à sa résistance à l’alcool et par rapport à ce qu’il avait dans sa poche sauf si d’autres l’y aidaient. Pour les types de bières aussi chacun y allait selon son goût : gazelle, 33 export, beaufort, despérados et bien d’autres.

Dans un « beer mile », on dispose d’une certaine distance et d’un temps pour consommer. Ici non. On en prend aussi longtemps qu’on peut ou qu’on veut.

Les étapes du « Mondoblogueurs beer mille »

Les étapes de courses étaient en un seul lieu : l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) où se tenaient les cours. Mais les étapes de boissons étaient diversifiées, ce qui avait un impact sur l’itinéraire de la course. La transition entre la course et la partie des boissons pouvait se faire par un bus de Senecartour ou à pied ou par d’autres moyens.

Les lieux de pauses-bières : «Espace Thially», «Keur Mithiou» ou encore « Chez la Congolaise » ou « Khor bi » et bien d’autres dont les noms sont maintenus secrets par les adeptes. Les dibiteries* aussi ont senti le passage de ces coureurs de « beer mile ». Ce serait un crime de lèse-majesté que d’oublier « La Calebasse des Mamelles» (restaurant « La calebasse » située dans le quartier des Mamelles) et « Le Castel » (une boîte de nuit de Dakar) car ce furent des étapes décisives dans ce « beer mile ».

Aux étapes de boissons des «beer mile» classiques, d’autres ont rajouté les étapes-cigarettes normales ou électroniques. Un véritable «  beer and tobacco mile », je dirai.

Il y avait aussi ceux qui ne buvaient pas d’alcool donc pas de bières mais ils étaient une goutte d’eau dans la mer de buveurs. Ils se contentaient de leurs boissons sucrées Gazelle Ananas, Gazelle Pomme ou autres. Si on les rajoute aux autres, on aura un « drink mile ».

Pour finir, je ne peux manquer de dénoncer le braconnage bien organisé sans aucun respect pour la COP21. Je n’exagère pas hein. Quand on descend des gazelles (bières sénégalaises), et qu’on mange sans retenue du dibi (grillade de viandes de bœufs, de poulets ou de porcs) et qu’on fume des cigarettes à tort et à travers, n’est-ce pas du braconnage doublé de pollution à la fumée de cigarette ? Qu’y gagne la planète et la nature si ce n’est leur destruction.

La « beer mile » de Dakar était mixte, il n’y avait pas de ségrégation entre hommes et femmes. Permettez que je ne nomme pas celui ou celle qui a remporté la course car ce qui s’est passé à Dakar doit rester à Dakar.

Salam chez vous…

* dibiterie : lieu de production et de commercialisation du dibi (grillade de viande)

Par Roger Mawulolo (Facebook / Twitter)

P.S : Les visages, sur le montage photo, sont certes invisibles mais chacun se reconnaitra