N'Guessan Jean Christ Koffi

Femmes, vous avez le pouvoir ! (2)

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Femmes, vous avez le pouvoir. Les saintes écritures, notamment la Bible, dévoilent clairement le pouvoir de la femme à travers le décret de Dieu, depuis la genèse,  établissant justement le pouvoir de la femme sur les forces destructrices. Certains personnages bibliques, Esther, Judith, Ruth, et la Vierge Marie mettront en œuvre ce décret divin. Plus proche de nous dans le temps et dans l’histoire récente de l’humanité des femmes ont également montré le pouvoir de la femme.          

La femme a d’abord un pouvoir fondateur. Il s’agit en l’occurrence de la princesse du Yennenga du Burkina Faso dont la soif de liberté a été la source de la fondation du royaume Mossi. La légende se déroulerait entre le onzième et le quinzième siècle dans une région de l’actuel Ghana. Le père de cette princesse, le roi Nedega, refuse sa  main  à tous ses prétendants. Aucun d’eux, selon lui, n’était digne d’épouser sa belle et intrépide fille, dont il était si fier, alors que cette dernière brûlait de l’envie de se marier.

Face visiblement au refus de son père de la laisser quitter la cours familiale, par son mariage, la princesse prendra la fuite  sur un cheval.  Elle atteindra une région où elle rencontre un jeune homme Rialé qui lui offre l’hospitalité. Elle  partage la tente de celui-ci. Ce dernier  ne se rendra compte qu’il s’agit d’une  jeune femme qui plus est  très belle que le lendemain. Les deux jeunes gens s’unissent et il nait de cette union Ouédraogo. Rialé dira à la suite de cette naissance cette célèbre phrase qui est à la base du sens du peuple Mossi : « Je suis venu seul dans ce pays, maintenant j’ai une femme et j’aurai beaucoup d’hommes ».

Plus tard, après la naissance de son fils, Yennenga, nostalgique de son enfance à Gambaga, ressent le besoin de présenter son fils à sa famille. Elle décide de l’envoyer rencontrer les siens.

Lorsque le roi Nedega rencontre Ouedraogo son petit fils, il est pris d’une émotion intense. Il reconnait en lui le visage de sa fille qu’il n’a plus jamais revue. Le vieil homme est  tellement heureux qu’il organise en l’honneur de son petit fils de grandes festivités.

Sur son chemin de retour, Nedega fait accompagner son petit fils par une escorte de guerriers Dagomba. Il couvre Ouedraogo de présents et en rapporte à ses parents. Ces guerriers finiront par s’installer dans la région des Boussanés et c’est cette rencontre entre les Dagomba et les Boussanés qui donnera naissance au peuple Mossi.

En bambara, « beaucoup d’hommes » se traduit par « Morho-si » ou « Mogo-si » , Moro signifiant « homme » et Si « beaucoup ». Le village fut donc appelé Morosi  qui par déformation devient Mossi.

Sans le goût de liberté et l’intrépidité de la princesse du Yennenga, le royaume Mossi n’aurait certainement jamais vu le jour, d’où le pouvoir fondateur de la femme à travers celle-ci.

Ce pouvoir se retrouve également chez la reine Abla Pokou, fondatrice du royaume Baoulé, peuple de la Côte d’Ivoire. Chez cette reine, en plus du pouvoir fondateur, se retrouve également le pouvoir politique. Au 18em  siècle, Fuyant une guerre de successions dans le royaume Ashanti de l’actuel Ghana, la Princesse Abla Pokou, accompagnée de ses fidèles arrivent au bord du fleuve Comoé. Ce fleuve qui sépare l’actuelle Côte d’Ivoire et le Ghana est immense, effrayant et impossible à traverser  d’une façon ou d’une autre. Les hommes qui tenteront de le traverser à la nage seront emportés par le courant. Ce cours d’eau déchainé face à ces hommes en détresses ne serait pas simple.  Atteindre l’autre rive était synonyme de liberté pour Abla Pokou et ces hommes, femmes et enfants surtout que leurs poursuivants ne sont plus loin. Mais impossible de traverser le fleuve qui constitue un obstacle à la liberté. Consulté par le devin de la Princesse sur ce qu’il réclame pour les laisser passer, le génie du fleuve ne demande rien d’autre que ce que cette petite communauté a de plus cher. Il s’agit en l’occurrence du prince héritier, Kouakou, le fils unique de la princesse Abla Pokou. Sans hésiter et face à la dangereuse avancée de leurs poursuivants et la détresse qui se lit les visages de ses fidèles, la princesse prend son fils et le jette à l’eau en sacrifice . Automatiquement les eaux se calment et selon la légende des hippopotames se rangent dos à dos pour permettre aux fugitifs de traverser le fleuve. Ce qu’ils font  et atteignent l’autre rive.

Une fois la communauté en sécurité, la princesse est en pleure : « Ba ou li », dit-t-elle dans ses gémissements. Les autres se mettent aussitôt à pleurer avec leur princesse : « Ba ou li », ce qui veut dire en langue baoulé, « l’enfant est mort ». Cette Communauté sera dès lors baptisée Baoulé en référence au sacrifice de Pokou, qui est également  faite Reine par le peuple qu’elle a sauvé d’une extermination certaine grâce au sacrifice de son fils.

Par le sacrifice donc de son fils la princesse Abla Pokou donne non seulement naissance à un peuple, mais considéré comme leur messie, elle est également faite reine de ce peuple par ce peuple.

Il convient cependant d’apporter quelques éclairages : Abla Pokou n’est pas élevée au rang de messie parce qu’elle sacrifie son fils, sans quoi elle serait une infanticide,  mais plutôt parce qu’elle sauve son peuple. Pokou préfigure la femme africaine moderne pour qui la maternité peut être secondaire. Il n’en demeure pas moins que la femme, sans être rattaché à l’enfantement, y est attachée. La preuve Abla Pokou pleure son fils qui est le martyre dont le sacrifice assure la liberté au peuple. Pokou ne sacrifie donc pas son fils pour le pouvoir, mais pour le peuple selon la vision socialiste-réaliste accordant la priorité au collectif sur l’individu.

Ainsi avant même que le marxisme (choix du collectif pour l’individu) ne voit le jour au 19em siècle, une femme le pratiquait déjà quelque part en Afrique de l’ouest un siècle auparavant. Le sacrifice de son fils  fait de la reine Pokou un personnage politique hors pair car celle-ci sacrifie son intérêt personnel (son affection pour son fils) pour l’intérêt général, la survie du peuple.

Cette reine représente le politique modèle pour qui l’intérêt de la communauté doit prévaloir sur les intérêts personnels quels qu’ils soient. Et la capacité de la femme  à porter et à donner la vie pourrait être la cause de son sacrifice pour sa progéniture. A partir de l’exemple de la reine Pokou la femme devrait, je pense, davantage s’engager en politique. En raison de leur instinct maternel, les femmes  sont à même d’être plus sensibles aux souffrances des populations que les hommes animés de l’esprit de domination et toujours en quête de pouvoir. D’ailleurs, c’est le goût du pouvoir d’un vieil oncle qui déclenche la guerre de succession à la base de la fuite de la reine Abla Pokou et ses fidèles.

En plus du pouvoir fondateur et du pouvoir politique, la femme a aussi le pouvoir de  protestation. À ce sujet, l’on peut se référer des événements plus factuels. Il s’agit des différentes grèves du sexe menées par les femmes à travers le monde et qui ont atteints leur but.

  • 2002 : Grève du sexe au Liberia pour établir la paix

Lauréate du prix Nobel de la paix 2011, Leymah Gbowee lance en 2002 une grève du sexe pour obliger le régime de Charles Taylor (président du Liberia de 1997 à 2003) à associer les femmes, jusque-là écartées du processus de négociations, aux pourparlers de paix. Une pression à laquelle ne résiste pas Charles Taylor, ex-chef de guerre devenu président.

« Pas de réforme, pas de sexe ! », tel est le mot d’ordre du mouvement lancé, en mai 2008, au Kenya, par l’Organisation de développement des femmes, lasses de voir s’éterniser une crise politique entre le président, Mwai Kibaki, et le premier ministre, Raila Odinga. « Les grandes décisions sont prises sur l’oreiller, donc nous demandons aux deux dames (les épouses du premier ministre et du président) lorsqu’elles se retrouvent dans l’intimité avec leurs maris, de leur demander : ‘Mon chéri, peux-tu faire quelque chose pour le Kenya ?' », explique alors Patricia Nyaundi, avocate membre de l’organisation. Très structurées, les femmes kényanes proposent même un dédommagement aux prostituées afin qu’elles s’associent au mouvement et interdisent toute échappatoire aux mâles en manque. Pour la coalition d’ONG féminines, l’objectif de la grève est atteint : le président et le premier ministre, qui ne se parlaient pas depuis des mois, se rencontrent à plusieurs reprises.

  • 2011 : « Pas de route, pas de sexe » en Colombie

Face à la passivité des hommes, les femmes décident de faire la grève du sexe jusqu’à ce que les autorités s’engagent à construire une route pour désenclaver le petit village de Santa María del Puerto de Toledo de las Barbacoas, sur la côte Pacifique. Après trois mois de « jambes croisées », les pelleteuses débarquent dans le village.

En somme, Femmes, vous avez le pouvoir de sauver les vôtres, de préserver leur dignité, de jouer un plus grand rôle dans les questions de notre temps, de favoriser le développement, de fonder des communautés. Vous êtes des politiques hors pair en puissance en raison de votre instinct maternel. Par-dessus tout, et comme le réclame votre nature, vous avez le pouvoir de donner la Vie. Exercez-le donc, votre pouvoir, puisque femmes, vous avez le pouvoir !


Femmes, vous avez le pouvoir ! (I)

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Femmes ignorées, femmes spoliées, Femmes abusées, femmes exploitées, femmes violées, femmes battues, femmes esclaves sexuelles, telles sont des réalités révoltantes de femmes dans certaines sociétés. Et ces dernières tendent souvent à les y enfermer. Elles y arrivent quelques fois malheureusement avec le consentement de femmes elles-mêmes obligées d’accepter de subir et parfois complices de leur propre réification pour avoir de quoi survivre. Mais cette situation est certainement due au fait que ces femmes ne savent pas qu’elles ont un  pouvoir ; mieux qu’elles ont le pouvoir. Eh bien,  sachez-le, femmes, vous avez le pouvoir.

Dans la Bible déjà, le pouvoir de la femme est clairement affirmé depuis la création. C’est elle qui, selon le livre de la Genèse, succombe la première à la tentation, avant d’entraîner l’homme dans sa chute (genèse 3, 6). Il n’est pas louable que, selon la Bible, ce soit la femme qui ait chuté la première. Mais, le plus intéressant est le pouvoir de la femme sur l’homme qui, sans protester, mange comme le dit la Bible, du fruit de l’arbre que lui donne sa femme. La femme a donc dans un premier temps le pouvoir sur l’homme. Ce dernier le confirme par sa réponse à la question de Dieu (Genèse 3, 11-12) : « Aurais-tu mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? », l’homme dit : « La femme que tu as mise avec moi m’a donné du fruit de l’arbre et j’ai mangé ».

Dans un second temps, lors du Jugement après avoir mangé du fruit de l’arbre, la femme reçoit de Dieu le pouvoir sur le Serpent. Celui-ci « […] symbolise (entre autres) l’imagination vaniteuse qui s’insinue et empoisonne le psychisme » à l’image de la folie des grandeurs qui anime dans nos pays les chefs d’États dirigeants et autres autorités qui organisent des fêtes grandioses soit pour un anniversaire, un mariage, un baptême ou pour d’autres raisons fantaisistes, alors que les populations croulent dans la misère. Plus clairement, la femme qui  a le pouvoir financier ne l’utilisera pas pour  fanfaronner, réaliser des dépenses fantaisistes ou encore se trouver ‘‘un second bureau’’  alors que ses enfants meurent par exemple de faim. Ainsi est libellé l’autorité que reçoit la femme sur le Serpent : « Je mettrai la discorde entre toi (le Serpent) et la femme, entre ta race et sa race, elle t’écrasera la tête, et toi tu la blesseras au talon » (Génèse 3, 15). La genèse traduit clairement le pouvoir de la femme et de sa descendance sur le séducteur, le tentateur ou les forces susceptibles d’entrainer la perte de l’humanité, notamment l’irresponsabilité dont font par exemple preuve les polygames. La polygamie, à y voir de près, n’est que le symbole de la convoitise, de l’égoïsme, la tendance à la domination, en somme de la bassesse. Et la femme a justement obtenu autorité sur ces défauts depuis la genèse, même si elle est y également confrontée au quotidien. Dans ce cas, sa nature responsable, parce que c’est elle qui porte la vie et la donne, lui permet de prendre le dessus.

La femme a donc un pouvoir sur les forces supérieures négatives en plus de celui qu’elle avait sur l’homme à la chute. A ce niveau, il faut rappeler que Dieu inverse en quelque sorte les choses dans la sentence infligée à la femme. Celle-ci, après avoir montré son pouvoir sur l’homme,  sera désormais dominée par lui : « Tu ne pourras te passer d’un mari, et lui dominera sur toi. » (Genèse 3, 16).

Les hommes gouvernent, épousent, exercent leur autorité, certes, mais des femmes manifestent pourtant leur pouvoir, notamment tout au long de la Bible et durant l’histoire également.

Dans la Bible, nous avons tout d’abord la reine Esther. Cette femme d’une beauté exceptionnelle, réagit contre les menaces de massacre qui guettaient son peuple, le peuple juif. Elle fit preuve d’un pouvoir remarquable ; elle se montra très courageuse et très influente vis-à-vis du roi Assuérus pour éviter la mort à son peuple. A cet effet, elle fut très entreprenante. Grâce à son sacrifice (trois jours de jeûne sans manger, ni boire, ainsi que la mortification de son admirable corps) et l’organisation d’un festin et à son intervention, le roi épargne les Juifs. Il met plutôt à mort l’instigateur du projet de les massacrer. Cette femme fit ainsi preuve de patriotisme en sauvant, par son sacrifice, son courage, ses privations et son humiliation ainsi que son humilité, son peuple de l’extermination.

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Un deuxième personnage biblique, Judith, fait également preuve de ce patriotisme en mettant à mort par la ruse, le tout puissant général de l’armée de Nabukodonozor,  Holoferne qui menaçait son peuple d’extermination. Rappelons que l’armée que commandait ce dernier après avoir assujetti tous les peuples alentour, s’apprêtait à soumettre le peuple juif de Béthuli dont il assiégea la cité pendant quatre jours. Mais elle n’eut pas le temps de réaliser l’assaut final car Judith, la veuve, une Israélite, s’était entre-temps courageusement fait accepter  dans le camp des ennemis, particulièrement par ce général subjugué par sa beauté remarquable  et qui nourrissait le projet de coucher elle. Holoferne organisa un grand festin pour ses conseillers auquel il invita Judith afin  d’assouvir ses bas desseins. Mais, à cause de la grande beauté de Judith et son charme : «  Holoferne était si joyeux de sa présence qu’il but énormément de vin, beaucoup plus qu’il n’en avait jamais bu en un seul jour depuis sa naissance » (Judith12, 20).

Noyé dans son vin et laissé seul dans sa tente avec Judith qu’il convoitait, cette dernière, courageusement,  le décapita et regagna discrètement son peuple avec la tête de ce dernier. Le corps sans  vie et sans tête du tout puissant général sema le trouble parmi ses troupes, et celles-ci furent anéanties par les populations qu’elles étaient venues soumettre. Le plus merveilleux est que son butin de guerre, les mobiliers d’Holoferne, Judith l’offrit au temple pour qu’il bénéficie à tout le peuple. Comme quoi, le dévouement de la femme pour sa patrie ne comporte pas seulement le courage, mais aussi le désintérêt. Ce qui doit parler à nos dirigeants, autres chefs d’États et toute personne munie de la moindre autorité.

La femme est ainsi subtilement présentée comme celle sur qui repose sa patrie, et dans une vision plus large la vie.

Il ne peut en être autrement puisque c’est elle qui porte la vie et la donne en perpétuant le genre humain. Mais il faut relever que ces femmes ne purent réaliser ces exploits qu’après une savante préparation spirituelle. Esther jeûna 3 jours sans rien manger ni boire, « saisie d’une angoisse mortelle.  Elle avait enlevé ses vêtements de reine et revêtu des vêtements de misère et de deuil. Au lieu des riches parfums, elle s’était recouvert la tête de cendres et d’ordures. Elle humiliait sévèrement son corps : loin de le parer de bijoux, elle le couvrait de ses cheveux défaits » (Esther 14, 1-3). Elle pria aussi beaucoup.

Judith jeûna aussi, s’humilia en mortifiant également son corps. Elle  pria également beaucoup.

Ces attitudes et postures qui symbolisent la pureté et l’humilité et qui traduisent ce passage biblique qui dit : « celui qui s’élève sera abaissé et celui qui s’humilie sera élevé. » (Luc 14, 11 ; Mt 23, 12) ne pouvaient que préparer ces femmes aux succès, comme celui que connut Ruth la Moabite.

Ruth fut la femme d’un des fils de l’Israélite Noémie immigrée dans le pays de Moab.  A la mort des fils de Noémie, Ruth qui avait pourtant la possibilité de se remarier dans son pays, comme le lui avait d’ailleurs demandé sa belle-mère décide pourtant de suivre cette dernière qui rentrait chez elle.  Ruth s’occupa de sa belle-mère. L’amour de cette jeune femme pour celle-ci voudra qu’on dise d’elle qu’elle vaut pour Noémie mieux que 7 fils. Autrement dit, Ruth a pour  sa belle-mère une valeur inestimable, car elle donna à cette dernière un petit fils selon la loi du lévirat, petit fils qu’aucun des fils  de Noémie  ne lui avait donné. Ruth fit ainsi la fierté de Noémie là où ses fils morts avant de pouvoir lui donner un petit fils, avaient échoué. Grâce à elle, la lignée de Noémie ne disparaîtra pas, et Ruth l’étrangère, la Moabite, sera même l’aïeul du Christ.

Il faut également relever que cette jeune femme, sans recourir à quelque artifice, put s’unir avec l’homme qu’elle avait choisi, Booz. Elle marqua ainsi son pouvoir de décision, non pas en s’imposant, mais en faisant surtout preuve d’humilité.  Elle affirma à Booz sa volonté d’être sa femme, selon la loi traditionnelle du lévirat. Et lui ne put qu’accéder à sa demande, en raison de ce qu’il entendait dire de bien de cette femme, et n’eut qu’à s’atteler pour qu’elle soit son épouse.

Ces femmes eurent le pouvoir soit de protéger leur patrie de l’extermination ou de la soumission soit de préserver la dignité  grâce à leur charme, leur fidélité, leur dévotion et l’amour pour leur prochain. Ces caractères, seules les femmes peuvent plus les manifester, raison pour laquelle l’homme plus vulnérable à l’infidélité, animé de l’esprit de domination, fier et orgueilleux par-dessus le marché, a un moindre pouvoir par rapport à la femme.

A ce propos, à la création, la femme a certes chuté en mangeant du fruit de l’arbre et en en donnant à l’homme, mais c’est ce dernier qui a beaucoup plus fauté. Rappelons-nous que selon la Bible  Dieu créa la femme à partir de la côte de l’homme : « Yahvé Dieu fit alors tomber sur l’homme un profond sommeil pour qu’il s’endorme, il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.  Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, Yahvé Dieu fit une femme … » (Genèse 2, 21-22). Bien que crée par Dieu, la femme était avant tout tirée de l’homme selon le texte biblique. L’homme était donc plus responsable vis-à-vis de Dieu que la femme. C’est lui donc qui avait  plus de comptes à rendre à Dieu que la femme. Malheureusement, il désobéit  au créateur et mange du fruit de l’arbre que lui donne sa femme. Par cette attitude il se montre en quelque sorte infidèle à Dieu, son créateur, en ignorant l’interdit de celui-ci de manger du fruit de cet arbre.

Ce qui nous emmène à évoquer le personnage biblique encore plus vaillant qu’Esther et Judith. Il s’agit de Marie, plus précisément de la Vierge Marie, dont la Virginité symbolise la pureté de cœur, d’âmes, d’esprit et de corps, en somme l’humilité. Rappelons-nous, à la création, la femme fut tirée de l’homme, et le projet divin de faire vivre l’Homme dans un paradis éternel échoua  avec la consommation d’abord par la femme, rappelons-le tirée de l’homme, du fruit interdit. L’homme en mangera ensuite. En somme, la présence de l’homme en amont du projet divin ne garantit pas le succès de celui-ci.

En revanche la présence de la femme au début de l’entreprise de Dieu apporta le succès. Je fais en l’occurrence allusion à la Vierge Marie qui mit au monde celui  que les saintes écritures présentent comme le sauveur de l’humanité, Jésus. Ce dernier naquit, exerça avec loyauté son ministère, souffrit docilement, comme un agneau, sa passion pour l’humanité, fut mis à mort, mais fut ressuscité   d’entre les morts, selon les évangiles. En résumé, Jésus, obéissant, fidèle à Dieu revient à la vie après avoir connu la mort, alors qu’Adam et Ève désobéissant et infidèles sont morts pour toujours.

La saison 2, pourrait-on dire, du  projet divin pour l’humanité dans le nouveau testament fut un succès, par le pouvoir d’une femme, d’une vierge plus précisément. Cet état symbolise son infaillibilité, infaillibilité qui fut un atout pour celui à qui elle donna la vie car celui-ci réalisa sa mission en tout sans faillir.  A cet effet rappelons-nous la sentence infligée au Serpent : « Je mettrai la discorde entre toi et la femme, entre ta race et sa race, elle te blessera à la tête, et toi tu la blesseras au talon ».

La femme, à travers la Vierge Marie a non seulement écrasé la tête du serpent en se conservant pure, mais son fils, Jésus, également, de même race qu’elle, c’est-à-dire ayant les mêmes caractères que sa mère, l’emporta  aussi sur le serpent et tout ce qu’il symbolise par son sacrifice, sans protester, pour l’humanité et sa résurrection d’entre les morts, selon la Bible.

Bref, l’homme, infidèle, au commencement du projet divin à la création, celui-ci échoua ; mais la femme, fidèle, en amont, en portant Jésus, l’entreprise de Dieu fut un succès. La femme porte donc en elle le pouvoir de la réussite en raison de sa fidélité ou son humilité.

Ce n’est pas pour autant que la femme surpasse l’homme ou que femme et homme sont opposés, au contraire, ils sont des partenaires sociaux pour le bonheur de l’humanité, comme dans le système matriarcal où l’homme est le géniteur, le  protecteur et le défenseur de la famille  (A cet effet rappelons-nous le rôle protecteur de Joseph pour la Vierge Marie et son fils Jésus dans la bible) ; et la femme est y celle qui transmet l’héritage et les droits politiques, et peut même comme l’homme accéder au pouvoir si l’héritière par exemple du trône est un femme.

Il n’en demeure pas moins que la femme a un atout majeur en raison encore une fois encore de sa capacité à donner la vie et son attachement à celle-ci à cause de sa grande sensibilité et des sacrifices qu’elle peut réaliser pour préserver le fruit de son sein. D’où le pouvoir de la femme. Ce que comprit d’ailleurs Aragon qui dit « La femme est l’avenir de l’Homme » ou encore Napoléon : « Donnez-moi une femme, je vous donnerai une patrie », Rialé également l’époux de la Princesse du Yennenga : « Je suis venu seul dans ce pays, maintenant j’ai une femme et j’aurai beaucoup d’hommes ».

Dans l’histoire, des femmes ont également manifesté leur pouvoir exceptionnel.

À suivre                      


Noir, mais fier d’être Moi !

 

Rama Yade en compagnie d'une athlète française de flirck.com CC
Rama Yade en compagnie des athlètes françaises de flirck.com CC

Je suis Noir,
Mais je suis fier d’être Moi
Fier avec mes qualités et mes défauts
Surtout mes défauts,
N’en déplaise à Robert Mugabe et ses disciples
Pour qui l’Occident est la cause
De tous les malheurs de l’Afrique.

Je suis fier d’avoir de la compassion
Pour un homosexuel
Qui ne fait que vivre sa vie,
Plutôt que d’offrir mon affection
À un politique qui, à cause de son avidité,
Des hommes sont arrachés à la vie.

Je suis fier de mon intelligence
Qui ne féconde pas le monde, certes.
Heureusement, je ne suis pas doté de ce génie
Qui, loin de faire évoluer l’Afrique,
La tire sans cesse vers le bas.

Je suis fier de ne pas élever
Des barrières autour de mon cœur
Lorsqu’Ebola sème pleur et peur
Au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée
Et quand mes semblables sont engloutis
Par la Méditerranée.

Pharaons, Soundjata, Samory Touré,
Houphouët-Boigny, Mugabe, etc.
Soyez fiers
Que je vive pleinement mon présent,
Que je sois tourné vers l’avenir.

Je suis Noir,
Mais je suis fier
D’être Moi !



MAJ – Petit lexique ivoirien

 

Dictionnaire de Moreri de commons.wikimedia.org
Dictionnaire de Moreri de commons.wikimedia.org

La Côte d’Ivoire est un pays francophone. Mais toute personne parlant le français qui y met pour la première fois les pieds est tout de suite déroutée par le parler français ivoirien. A travers ce billet, nous vous proposons de faire un peu connaissance avec ce parler, communément appelé : le nouchi.

Le nouchi est le langage populaire ivoirien. Il est d’une grande richesse. Il comprend des proverbes, de simples expressions et une multitude de mots. Tous sont inspirés des ethnies locales, du français et des langues étrangères, notamment l’anglais.

D’abord les proverbes :

  • – « Premier gaou n’est pas gaou, c’est deuxième gaou qui est gnata », Ce proverbe a été rendu célèbre par le groupe Magics system dans son tube planétaire « premier gaou ». Il veut dire qu’une première erreur est excusable, quelle qu’en soit l’ampleur, mais persister dans l’erreur, c’est se montrer idiot.
  • – « Dindinman n’a pas luck » : la chance sourit aux audacieux.
  • – « Gbè est mieux que dra » : littéralement : la vérité, quelles qu’en soient les conséquences, est mieux que la honte.
  • – « Au commencement du film, chef bandit est toujours djaouli » : au commencement du film, le chef bandit est très entreprenant.

Le sens de ce proverbe nouchi est que l’on ne doit pas se laisser désemparer par un début difficile, car c’est la suite des événements qui compte. En effet, à la fin du film, le héros prend toujours le dessus sur les truands. Simplement pour nous faire comprendre qu’avec le temps, l’on arrive à se sortir des difficultés, ou à prendre le dessus sur les personnes qui nous voudraient du mal. Ces dernières sont symbolisées dans le proverbe par les truands, ou « le chef bandit ». Ainsi, quel que soit le problème, l’on doit garder son calme, rester confiant et éviter de commettre l’irréparable, se suicider par exemple.

Ce proverbe s’apparente à un autre : « C’est l’homme qui a peur, sinon y a rien ». En clair, l’on est victime de ses propres angoisses. Il faut donc toujours oser.

  • « Cabri mort n’a pas peur de couteau »  : une personne qui se trouve dos au mur, ou qui n’a plus rien à perdre, n’a pas froid aux yeux. Il faut donc éviter de pousser les gens à bout. Sinon, cela pourrait nous être préjudiciable.
  • – « C’est quelqu’un qu’on ne connaît pas qu’on appelle Eh » : Une personne avertie en vaut deux.
  • – « Gros cœur mange pas su riz chaud » : La colère est une mauvaise conseillère.

Ensuite le décompte de l’argent :

C’est l’un des aspects les plus remarquables du nouchi, car il fait appel à l’intelligence de l’interlocuteur. Le contexte d’emploi contribue énormément au décryptage de ce qui est dit.

Ainsi togo en langage nouchi correspond à 100 ou 100 000 F CFA. Togo correspondra à l’une ou l’autre somme d’argent selon le contexte ou la valeur de ce dont on parle. Par exemple, 100 F CFA peut se rapporter à une tasse de café, alors qu’une télévision ou un téléphone portable ne sera jamais à 100 F, mais plutôt à 100 000 F. Mais de nos jours, on utilise plus : « plomb » pour désigner 100 F CFA à cause de la couleur de cette pièce d’argent.

La somme de 2 togos correspond à 200 ou 200 000 F, et ainsi de suite jusqu’à 9 togos = 900 ou 900 000 F. Attention ! 500 F se dit gbèsse depuis l’apparition dans les années 2000 de la pièce de 500 F. Cette appellation est une onomatopée. Elle reproduit tant bien que mal le bruit que fait cette pièce d’argent en tombant au sol.

Attention ! 1000 F CFA se dit : « barre », et non 10 togos. Cela, en raison d’une appellation moderne. Celle-ci est plus utilisée que la traditionnelle « krikat» ; 2 000 francs peut se dire 2 barres. Mais l’on préfère utiliser l’appellation traditionnelle pour désigner les multiples de 1000, de 2 000 à 999 000. Ainsi 2 000 F se dit 2 krikats, 3 000 F 3 krikats, ainsi de suite. Mais 5 000 F se dit plus : « gbonh » de nos jours et 10 000 F se dit simplement 10 ou 10 krikats.

En raison d’une appellation moderne, 1500 francs se dit barre fixe. On peut aussi dire krikat cinq. Mais, c’est dépassé. Barre fixe désigne aussi par abus de langage 15 000, 150 000, ou encore 1 500 000 F. Il revient à l’interlocuteur de faire la différence, selon le contexte, entre les barres fixes.

Fixe désigne 500F dans une somme d’argent. Par exemple 2 500 F se dira 2 barres fixes ; 3 500 = 3 barres fixes, etc. Mais selon un langage codé, notamment lors d’un marchandage, l’on préfère dire simplement 250 pour 2 500 F et 350 pour 3 500 F, etc.

Pour ce qui est de la petite monnaie, 5 francs se dit : « moro » comme dans l’expression « al moro », qui veut dire « le moindre centime » ; 25 F se dit : « grosse » à cause de la forme de la pièce de 25 F qui est large et épaisse. 50 F = 2 grosses ; Attention ! 75 F = Sogban (une déformation de soixante-quinze) ; 125 F = togo grôs(se) ; 150 F = togo cinquante, 250 F = 2 togos cinquante, etc. Mais 550 francs ne se dit pas gbèsse cinquante, mais  plutôt 5 togos cinquante.

Ainsi 3 550 F se dira en nouchi : 3 krikats 5 togos cinquante ; 500 000 F = 5 togos ou 500 krikats ; 1 750 F se dira krikat 7 togos cinquante. Mais, par économie de langage, et quand on n’a pas besoin de coder, on préfère utiliser la formule la moins longue. Dans cet exemple, on pourrait dire simplement 1750.

Outre l’argent, il y a aussi des mots chargés d’histoire :

Nous avons par exemple gbagboter. Ce verbe qui a pour racine de nom de l’ex-président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, veut dire marcher sur de longue distance. Il a ce sens en référence aux nombreuses marches de protestation que cet homme politique ivoirien organisait à l’époque où il était opposant.

Il y a aussi le gbagbo : ce terme désigne une petite serviette dont on se sert pour s’éponger de temps en temps le visage. A l’époque où il était opposant, lors des meetings notamment, Laurent Gbagbo avait constamment une serviette au cou pour s’essuyer le visage, d’où le baptême de la serviette avec son nom.

Ensuite Gbaer qui veut à la fois dire, selon le contexte, parler éloquemment et sécher les cours.

Gbaeur est un beau parleur, un grand orateur. Il désigne aussi un bonimenteur comme on en rencontre aux gares de bus et dans les cars de transport.

Blissi, ou banane plantain braisée au charbon de bois. Son coût varie entre 50 et 100 FCFA. Blissi vient du nom d’un célèbre artiste ivoirien qui a été surpris en train de s’offrir cette sorte de fast-food ivoirien généralement prisée par les personnes au revenu modeste. Dans l’imaginaire de l’Ivoirien, l’artiste gagne suffisamment bien sa vie pour se nourrir de bananes braisées. Blissi est donc née de la volonté de moquer cet artiste, et pour faire comprendre que les personnes mangent de la banane braisée parce qu’elles ne roulent pas sur l’or.

Le kouadio : c’est la bourse des étudiants. C’est à l’origine le nom de l’agent du Trésor chargé de payer la bourse des étudiants sur le campus. Et depuis des dizaines d’années, les étudiants ivoiriens utilisent ce terme pour parler de leur bourse.

Comme on le voit, le langage nouchi, à l’image des langues du monde entier, vit. S’inspirant du quotidien des populations habitant sur le sol ivoirien, il évolue constamment. Au moment où je publie ce billet, des nouveaux mots sont créés quand d’autres deviennent désuets. Les mots nouchi qui arrivent à résister au temps sont ceux qui sont chargés d’histoire et décrivent mieux les réalités ivoiriennes.


Nouvelles Constitutions ivoiriennes : le et, le ou et le ni

Crédit photo : rfi.fr
Crédit photo : rfi.fr

Le 8 novembre 2016 le président Alassane Ouattara a promulgué la nouvelle constitution ivoirienne votée à plus de 93%  par les 42 % (sic) d’Ivoiriens qui se sont déplacés aux urnes. Le chef de l’État peut se réjouir d’avoir fait passer une constitution qui, pour lui, garantira la paix en Côte d’Ivoire, comme l’indique les gigantesques panneaux de la campagne pour le oui à travers le pays : « Je vote oui pour la paix ». Mais cette nouvelle constitution dont le cœur est encore une fois l’article relatif aux conditions d’éligibilité à la présidence de la République, en particulier le « ou » qui y vient prendre la place du « et », apportera-t-elle la paix comme l’entrevoit le président ? Une autre coordination, celle-là ignorée de tous, nous le dit pourtant. Il s’agit du « ni ».  Faisons donc une incursion dans cet environnement dramatico-grammatico-politico-grotesque ivoirien.

  • Le et

Le « et » a été accusé de tous les malheurs de la Côte d’Ivoire. Rappelons que selon la précédente constitution (celle de 2000), le candidat à l’élection présidentielle devait être né de père et (sic) de mère, eux-mêmes Ivoiriens d’origine. Ce texte qui faisait clairement la distinction entre les Ivoiriens pour ce qui est de l’accession à la tête de l’État aurait  été la cause des conflits en Côte d’Ivoire à partir de son vote en 2000. Certains chefs rebelles  mêmes, en 2002, ne sont pas passés par quatre chemins pour affirmer qu’elle a été la raison de leur prise des armes parce qu’elle empêchait, à tord ou à raison, un originaire comme eux du nord, le premier ministre Alassane Ouattara, d’être président de la République.

Mais, mis à part les faux procès contre lui, le « et » a réellement fait la distinction entre les Ivoiriens. La première constitution ivoirienne elle, celle de 1960 disait simplement que pouvait être président de la République de Côte d’Ivoire tout Ivoirien né de père ou de mère ivoirien. La durée de vie de cette première constitution  qui ne catégorisait pas les Ivoiriens correspond à la longue période de paix qu’a connue la Côte d’Ivoire. Elle n’a cependant pas empêché le coup d’État de décembre 1999. Rappelons que l’article relatif aux conditions d’éligibilité à la présidence en cette première constitution avait entre-temps été amandée. Le texte disait alors que le candidat à l’élection présidentielle devait être Ivoirien né de père et de mère ivoirien. Les conditions d’accès à la présidence de la République sont-elles alors la cause de l’instabilité politique en Côte d’Ivoire ? Je ne crois pas. Pour plus d’honnêteté, il serait raisonnable d’en chercher la cause ailleurs, notamment l’autoritarisme du pouvoir d’alors, la répression et les intrigues politiques ainsi que les intérêts particuliers, la discrimination, la corruption, la gabegie, etc.

La pauvre coordination « et », elle a été à tord accusée de tous les malheurs de la Côte d’Ivoire. La preuve, aucun parti politique n’avait contesté un an plus tard la constitution de 2000 à laquelle tous avaient à l’époque appelé à voter oui, même le RDR (rassemblement des républicains) de l’actuel président de la République, président de la République qui en appelant à voter « oui » à la nouvelle constitution, a clairement fait campagne pour le « ou ».

  • Le ou

Encore une fois, la constitution comporte plusieurs articles, mais celui qui focalise les attentions est celui relatif à la filiation des candidats à la présidence de la République. La nouvelle constitution dit que le candidat à l’élection présidentielle doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou (sic) de mère ivoirien d’origine.

Le plus intéressant est l’atmosphère dans lequel a eu lieu le vote de la nouvelle constitution. Il  était émaillé de troubles. De plus, le tau de participation était faible ; et puis selon la cartographie du vote, les populations du nord  sont celles qui se sont plus senti concernées par le scrutin que celles du sud par exemple, donnant à la 3ème République Ivoirienne l’allure d’une République du nord.

Troubles, faiblesse du tau de participation, vote sectaire, tous ces éléments disent que le « ou » venu remplacer le « et » pour garantir la paix à la Côte d’Ivoire n’a rien arrangé. On a plutôt à tord investie le « ou » d’une charge qu’il n’arrivera pas à assumer car le problème de la Côte d’Ivoire ne se situe pas encore une fois dans les livres de grammaire française que quasiment aucun Ivoirien ne parcourt d’ailleurs. Il se trouve  ailleurs.

Ce n’est pas en effet que le président de la République soit né de père et/ou/ peut-être/jamais de mère eux-mêmes Ivoiriens avant la création du monde qui garantira la paix à la Côte d’Ivoire car il y règne encore les environnements dans lesquels ont eu lieu le coup d’État de 1999 et la rébellion de 2002 :

En plus de l’environnement social très peu rassurant, il existe encore des germes confligènes, pour employer une expression du président de la République, dans et autour de cette nouvelle constitution voté avec moins de la moitié des électeurs, et votée beaucoup plus dans le nord du pays. Est-ce une revanche du nord sur le sud avec de ce que cela comporte comme stigmatisation et sous-entendu ? Dans tous les cas, le ou   nie l’évidence qu’une partie des Ivoiriens ne sont pas pour le ou.

  • Le ni

Ainsi ni le et, ni le ou ne garantissent la paix sociale en Côte d’Ivoire. Seul le consensus, ce qui a manqué lors de l’écriture de la nouvelle constitution, pourrait y parvenir, autant que la bonne foi et la bienveillance qui avait également manqué à la précédente aurait pu éviter qu’on accuse vainement le « et » d’être la source des troubles qu’a traversés la Côte d’Ivoire.

Ce billet semble pessimiste certes, mais mieux vaut parler des drames afin d’éveiller les consciences pour qu’ils n’arrivent jamais que d’angéliser une situation dramatique qui cache d’autres tragédies. Il en va pour la paix en Côte d’Ivoire…   A bon entendeur, salut.


La 3e République ivoirienne : la République du nord ?

https://www.rfi.fr/afrique/20161031-cote-ivoire-attente-resultats-referendum-constitutionnel
Crédit photo rfi.fr

La côte d’Ivoire est depuis le 30 octobre 2016 dans sa 3e  République, à la suite d’un référendum au terme duquel le « oui » l’a emporté à plus de 93 % des suffrages exprimés.  Mais par rapport à la constitution d’aout 2000, supposée de tous les malheurs, qu’elle vient remplacer, cette nouvelle constitution n’est pas mieux lotie. Pis, elle annonce simplement une 3e République ivoirienne aux allures de République du nord. Ce qui doit certainement conforter, dans leur position, les détracteurs du pouvoir qui accusaient déjà ce dernier de faire la part belle aux ressortissants du nord à la tête des services publiques et des institutions de l’État. Enfin soit.

Pour revenir à la 3e République ivoirienne, le tau de participation, dans un premier temps, au référendum  qui formalise son existence,  est de 42 % (ce que mettent en doute les opposants qui avaient appelé à boycotter le vote). Le pouvoir et ses partisans ne peuvent se vanter que ce tau de participation soit plus élevé qu’en 2000 qui était à plus de 56%. Entre une constitution qui a été adoptée avec plus de la moitié des électeurs et une autre qui l’est avec moins de la moitié des électeurs, y a vraiment pas photo, à moins que l’orgueil, le mépris et la cécité du pouvoir aidant, on refuse de voir la réalité en face : La nouvelle constitution ne rencontre pas l’adhésion des Ivoiriens. Ils rejettent même l’idée d’un tel projet.

En 2000, plus de la moitié des électeurs s’était sentie concernée par le référendum organisé à l’époque. De plus, le tau de participation au référendum du 30 octobre 2016 est largement opposé à celui de l’élection présidentielle de 2010 qui était à plus de 80%. Ce qui sous-entend qu’il y a non seulement problème, mais que la nouvelle constitution aurait eu du mal à, voire ne serait pas du tout passée si la dynamique démocratique et électorale était la même. La forte abstention n’est que le moyen par lequel la majorité silencieuse a choisi de s’exprimer face aux pressions de tous ordres,  et aux velléités de fraudes à travers la manipulation des votes.

En voyant la cartographie du vote, l’on se rend compte que la participation a été plus élevée dans le nord du pays, qui se réclame RDR, donc du pouvoir, qu’au sud beaucoup plus équilibré pour ce qui est de la représentativité des tendances politiques. Ainsi il y a par exemple eu des participations records, à plus de plus de 85 %, dans certaines régions du nord. Mais quand même, même avec ce tau digne d’un vote soviétique, on ne peut se réjouir d’un passage aisé de la constitution…

Que valent, en nombre bien sûr, l’ensemble de votants dans la région du Worodougou (dans le nord avec 88, 95 % de participation) face à ceux du Gbô (dans le centre-ouest avec 25, 15 % de participation) à plus forte raison face à ceux de Yopougon, une simple commune d’Abidjan ? Il faut rappeler que le Nord du pays est très peu peuplée par rapport au sud. Les seuls électeurs d’Abidjan pourraient être plus nombreux que tous ceux ceux du nord du pays réunis.

Mais ce qui emmène à réfléchir, c’est  le fait qu’au nord l’on ait plus voté qu’au sud. Est-ce à dire que la 3e République est la République du nord ? Tout porte à le croire d’autant plus que le Président de la République est originaire de cette région qui se réclame de plus de son parti politique, le RDR (rassemblement des républicains). On serait désolé de faire de tels rapprochements si la politique en Côte d’Ivoire, fortement régionalisée et ethnicisée, ne le réclamait pas.

Autant la constitution de 2000 avait été taxée d’ivoiritaire, donc discriminante dans les textes, notamment l’article 35*, celle de 2016, déjà par son vote nordique est exclusionniste. Il faut le faire, à la discrimination on vient simplement substituer la discrimination en manipulant la démocratie.

Ce n’est pas que l’initiative du pouvoir d’apporter des modifications à la constitution de 2000 est mauvaise, la Côte d’Ivoire devant assumer son histoire de pays d’immigration, mais l’esprit qui a animé ce projet était malveillant :

  • Constitutions uniquement d’un groupe d’experts, de plus désignés par le pouvoir, et comprenant ses partisans, pour réfléchir sur un texte qui engage toute la nation ;
  • Absence de débats sur les textes qui créent la division ;
  • Adoption des textes avec empressement et en un temps record (sic) par l’assemblé nationale, bien que largement acquise au pouvoir ;
  • Constitution d’un package constitutionnelle à l’allure de deal politique entre RDR, PDCI (parti démocratique de Côte d’Ivoire) et anciens rebelles, s’alternant aux postes de président de la République, vice-président et premier ministre, sans oublier la création de deux chambres parlementaires. Un véritable embouteillage à la tête de l’État qui l’étouffera certainement d’ici peu. Pitié pour la Côte d’Ivoire et ses contribuables, la prédation y a encore de beaux jours devant elle. enfin soit.

Le dialogue, la collaboration et l’ouverture semblent avoir fait défaut à cette nouvelle constitution, comme si le pouvoir n’était pas sûr de son projet, sans compté que la mauvaise foi y est vraiment flagrante.

Les mêmes effets produisant les mêmes causes, il ne serait donc pas surprenant que la Côte d’Ivoire perde le sud comme dans un passé récent elle avait perdu le nord, au propre comme au figuré.  Mais contrairement à 2000 où certains politiques ont manqué de courage en appelant à voter « oui » pour une constitution qu’ils n’approuvaient pas, parce qu’ils avaient prévu arriver au pouvoir par des moyens autres que démocratiques et civilisés, en 2016 d’autres politiques ont eu le courage de crier leur opposition à la nouvelle constitution.

A ceux qui n’ont que la parole et les arguments pour s’opposer, qui protestent à mains nues,  nous disons simplement courage, apparemment la durée de vie des Républiques en Côte d’ivoire, qu’elle soit du parti unique, ivoiritaire ou autre chose,  est liée à celle des régimes. Attendons donc de voir :

  • si le président de la République fera mentir,
  • s’il aura le courage,
  • s’il ne fera pas parler son orgueil,

et sera raisonnable de ne pas promulguer une constitution qui a été approuvée par moins d’Ivoiriens que la précédente. Sinon, ceux qui taxerait la 3e République ivoirienne de République du nord, n’auront pas du tout tord.


Au cœur du parler français ivoirien

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Lettres De L’Alphabet CC de pixabay.com

Ce texte est un extrait d’une fiction, plus précisément du journal intime d’un adolescent ivoirien : un mélange de français et du fameux nouchi. Comme quoi, à chacun son français, français qui n’empêche pourtant pas de parler du quotidien, d’en évoquer les problèmes, en clair de se faire comprendre. J’ai donné un avant-gout de ce véritable melting-pot linguistique dans le petit lexique ivoirien 1 et 2.

                            La grève des professeurs

De retour à l’école après une période de grève des élèves, une surprise attend ceux-ci.

 Au’ourd’hui matin, à 7 heures, dès qu’on a mis nô pied au school (école), on a entendu les pri pri pri (coups de sifflet), genre ya’ait concert de mapouka (danse ivoirienne), ou bien comme si c’était nos vieux pères (dirigeants) de syndicat (syndic des élèves) là encore qui nous appelaient. Djaha (alors que) c’est pro’esseurs mêmes qui avaient sifflé. Ils étaient en grève.

Ils nous ont dit de retourner dans dome (regagner la maison), et puis c’est pas la peine on va se fatiguer pour mettre nô pied au school demain ou bien après demain, même après après demain ; tant que Papa Romeo (le président de République) leur dit pas « oui » là, eux ils n’ont pas temps pour nous, comme si nous-mêmes, on a’ait leur temps avant. Ils disent, eux, ils sont allés voir Papa Romeo par rapport à augmentation de leur gbringbrin (salaire de misère), mais lui, il dit, il n’onquà quitter devant lui là-bas, il n’est pas dans leurs djabou-djabous   (inconsciences) là : ya des gens dans pays là qui travaillent pas, eux ils ont eu travail, au lieu de dire « Dieu merci, Gnanmien moh, Lago ayo, Allah anitché, thank you God », c’est augmentation ils veulent.

Eux aussi ils ont répondu d’abord : « Re’adez celui-là ! (C’est à Papa Romeo ils ont pris faux cœur [courage] pour parler com’ent [comme ça]. Avec les gbangbans [conflits armés] là, ya plus de cœur mort [peureux] dans pays là dèh) il pense que c’est ses enfants ou bien les gens de son village qui viennent lui demander l’a’ent (l’argent) ».

Et puis, ils ont ajouté encore que Papa Romeo a les foutaises quoi. Paé (parce que) c’est lui qui les paye, ils pensent que c’est son a’ent il prend pour leur donner. Quand lui-même il regarde ses poches là, est-ce que ça peut contenir jeton de deux parmi eux, à plus forte raison les milliers ils sont là ? Bon, comme il porte béze (costume), et puis sur béze ya full (beaucoup) de poches, peut-être c’est pour ça il pense que tout leur jeton là, c’est pour lui. Sinon, il n’aquà quitter dans mauvais rêve, c’est l’a’ent du pays les enfants de pays là sont allés demander qu’on n’aquà ajouter sur leur gbringbrin à cau’ de travail ils font pour même pays là où le prix de tout augmente pendant que, eux, depuis waha (plusieurs) d’années, leur jeton est calé comme Pépé Kalé.

Et puis ils ont dit encore, ils ont compris, paé Papa Romeo a oublié que ceux qui n’ont pas de bobidjo (travail) là, lui, il n’a jamais buy (acheté) un cop de riz pour eux, pour dire un sac de riz ; c’est pas dans son salon aussi ceux-là djébéent (dormir) ; al moro (le moindre centime) même, il leur a jamais lah (donner); c’est pas lui aussi qui paye l’eau qu’ils prennent pour se djèkè (laver) là ; si c’est pas pour les prendre pour parler mal aux gens dans parlements, est-ce que lui-même, il a temps de se rappeler des môgôs  (ces derniers) ? Lui, il a jeton (argent), ses enfants ont jeton, sa famille a jeton, les môgônis (gens) de son létch (village) ont jeton, les môgôs (gens) même de son ethnie supportent Espérance de Tunis à cau’ de lui  tellement eux ils espèrent que tchokotchoko (d’une façon ou d’une autre) tant que lui, Papa Romeo, il est krangba (est au pouvoir), eux, ils vont avoir jeton aussi. Avec tout ça là, c’est fini, est ce que lui, il a problème encore ?

           Donc nos professeurs là nous ont chéite (chasser) du school kaba-kaba (dare-dare). Ils disent que nous on a fait pour nous à cau’ de herbes et puis kouadio (bourse) non, au’ourd’hui là, eux c’est leur tour à cau’ de leur gbringbrin.

           Pro’esseur qui était en train de gbaer (dire) tout ça là, on sent que ça ment sur lui-même (ça ne va pas), c’est ses pkakites (mâchoires saillantes) seulement on voyait. Et puis en plus, il a’ait full de djédjés (favoris) con’en. Il n’a’ait même pas encore fini de chier pour (dire ses quatre vérités à) Papa Romeo, que la chaise qu’il a bombé (pris) pour s’arrêter dessus pour panpan (se plaindre) et puis tout le monde va le voir là, un coup, la chair là s’est gbôklô (cassée), man. Môgô là (ce dernier) a pris son dèbè (chuté). Mais luck (heureusement), c’est pas un vieux père (homme âgé), il est encore en kin-nin (jeune), sinon il allait prendre drap. Très tôt, il s’est relevé comme si nous, on l’a’ait pas vu. Nous-mêmes, on pou’ait pas rice (rire) paé ya pas quèquin (quelqu’un) qui n’est pas en drap (sait pas) que tout ce qui est dans school là est fa-ti-gué, pourtant on appelle ça lycée moderne. Ça, c’est quelle façon de moderne ?

         Â, mais nos professeurs là, si c’est pas à cau’ de gbringbrin là, eux, ils vont jamais faire grève paé ya pas professeurs pour les waha d’élèves que nous sommes là, ou bien paé les classes sont trop gbées (surchargées) et puis gâtées, ou bien encore paé les tableaux là sont déteints… Mais eux aussi, on dirait ils ont raison hè, on va recruter nouveaux pro’esseurs, on va djêkê (rénover) les schools gbôlôs (délabrés), on va créer de nouveaux schools, et puis demain on va dire, non : « Ya plus blé pour vous payer. ». Mais, nous-mêmes, nos vieux pères de syndicat là peuvent prendre tous ça là pour faire leur gbaément (discours, combat), mais eux-mêmes, ils ont trouvé ça con’en. Et puis dans pays là même qui a temps ? C’est l’a’ent qui a gbé mind (pris l’esprit) des kôrôs (aînés) et puis des fitinis (des plus petits). A cau’ de ça, tout le monde est esprit (rusé, malin) dans pays là. Malhonie va les tuer ! (Ils excellent tous dans la malhonnêteté !)

A la francophonie


Reforme constitutionnelle en Côte d’Ivoire : entre deal politique et irresponsabilité des politiques

Côte d'Ivoire: le mandat d'amener de Guillaume Soro levé rfi.fr
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Le pouvoir ivoirien a pour projet, comme l’a affirmé le président Ouattara d’apporter des reformes à certains textes de la constitution de la Côte d’Ivoire, selon lui porteurs de « germes “confligènes” ». Ce projet, à priori, motivé par la recherche de la paix sociale est louable.  Le nouveau texte pourrait cependant, à long terme, contrairement aux objectifs poursuivis, pérenniser les conflits, si notamment ses reformes envisagées sont clairement fantaisistes ou encore sont motivées par des desseins inavoués ou des intérêts particuliers, ou même si tout les contours de ce projet ne sont pas cernés ;  enfin… découvrons ensemble de quoi il s’agit réellement…

Deal pour la tête de l’État

Aujourd’hui plus que jamais, il s’ébruite que la nouvelle constitution envisage la création d’un poste de vice-présidence. La Côte d’Ivoire pourrait avoir à la fois un président de la  République et un vice-président comme au Nigeria ou au Ghana.

Ainsi, en analysant simplement ce projet, l’on se rend compte que ce poste est créé en vue d’une alternance au pouvoir entre les deux poids lourds du RHDP*, cette coalition qui gouverne actuellement. Ainsi, si jamais en 2020 le chef de l’État est du PDCI* (comme le réclame l’appel de Daoukro), le vice-président sera RDR*, si toutefois ce parti consent à renoncer au pouvoir en faveur du futur candidat PDCI à la présidence de la République, comme ce dernier avait soutenu le candidat RDR, Alassane Ouattara, aux deux précédentes présidentielles.

Ce mouvement de chaises musicales à la tête de l’État n’est cependant pas joué d’avance car Ibrahim Cissé Bacongo, responsable RDR a proposé que le verrou de la limitation des mandats saute avec la reforme constitutionnelle. Cette idée cache difficilement les velléités de soutenir éventuellement un maintien de Ouattara au pouvoir (issu de ce parti) en 2020.

Mais ce qu’il faut retenir, c’est que la reforme constitutionnelle, en plus d’être à la merci du fantasme du pouvoir à vie, s’annonce comme un deal entre PDCI et RDR en vue d’un partage du pouvoir. Ce marchandage,  dans un environnement politique ivoirien où l’opposition est très affaiblie, voire inexistante, marque le retour au parti unique d’antan en Côte d’Ivoire, avec ce que cela comporte comme léthargie parlementaire, dérive et incompétence de gouvernance. Les Ivoiriens peuvent d’ailleurs en témoigner, eux qui ploient sous le poids de l’augmentation vertigineuse du coup de la vie sans que cela n’émeuve leurs élus, mais surtout les autorités. Ou peut-être, ces dernières sont-elles incompétentes à solutionner cet épineux problème ? Dans tous les cas, l’augmentation  récente des factures d’électricité que des Ivoiriens, avec un humour forcé, qualifient de « braquage national » sont très parlantes.

Pour revenir à la création du poste de vice-présidence, Cette reforme annonce non seulement l’immobilisme, voire la régression au plan politique et sociale, mais elle présage aussi l’augmentation des charges de l’État. Il va en effet falloir dégager un budget pour le futur vice-président et l’ensemble des membres de son cabinet, sans compter ce que le contribuable ivoirien paie déjà pour les institutions existantes. Bonjour les pressions fiscales et les taxes farfelues afin de trouver les ressources financières pour le fonctionnement de la future vice-présidence. Bonjour également la gabegie et l’augmentation du coût de la vie.

Si l’on suppose, par ailleurs, comme il se murmure en Côte d’Ivoire, que ce sont les conditions d’éligibilité à la présidence de la République  qui y sont la cause des conflits, ce qui reste à prouver, alors d’où vient-il qu’il faille créer un nouveau poste à la tête de l’État ? Comme il se dit en Côte d’Ivoire :

« En politique, on ne règle pas les problèmes, on les déplace ».

Cette maxime est plus que jamais vérifiée avec le projet de reforme constitutionnelle qui, plutôt que de combler les insuffisances de l’actuelle constitution, crée de nouvelles charges superflues pour le pays et, il en va de soit, pour les Ivoiriens.

Irresponsabilité politique

Pour éviter les supputations et autres conjectures à propos des reformes constitutionnelles, le FPI, principal parti de l’opposition et précédemment au pouvoir, propose simplement l’écriture d’une nouvelle constitution.

Mais, à ce que je sache, aucun politique ivoirien n’a officiellement manifesté son opposition à l’actuelle constitution, et n’a encore moins indiqué les articles qui créeraient problème.

La preuve, en juillet 2000, tous les grands partis politiques avaient appelé à la voter. Maintenant, si à cause de son application, la Côte d’Ivoire n’a pu faire l’économie de plusieurs tentatives de coups d’État, d’une rébellion armée, d’une séparation du pays en deux, de près d’une dizaine d’années de crise politico-militaire et de milliers de morts, la responsabilité de ces drames revient à ceux qui avaient appelé à voter « Oui » alors qu’ils auraient dû inciter leurs militants à voter « Non ».

Ahmadou Kourouma, l’auteur ivoirien, l’a si bien compris qu’il met ceux-ci en face de leur responsabilité dans son roman posthume Quand on refuse on dit non. Le titre de cette œuvre aurait bien pu être : « Quand on refuse on ne vote pas oui ». En effet, ce « Oui » là dévoilait clairement la lâcheté de ceux qui avaient appelé à le voter parce que ceux-ci fuyait simplement le débat politique alors que les arguments en leur faveur ne manquaient pas. Le principal était la fragilisation du tissus social ivoirien à cause de la discrimination d’une frange de sa population du fait de l’ivoirité dont les traces apparaissaient clairement à travers l’article 35 de la constitution, article qui excluait de la candidature à la présidence tout Ivoirien n’ayant pas ses deux parents Ivoiriens eux-mêmes Ivoiriens d’origine.

Et puis, en fuyant le débat politique, ces derniers, selon Kourouma, restaient vulnérables au  recours à des moyens détournés, pour ne pas dire antidémocratiques ou peu civilisés, pour accéder un jour au pouvoir.

Le plus tragique pour l’écrivain ivoirien, c’est que, les partis politiques en Côte d’Ivoire étant en général adossés aux tribus, aux ethnies, aux régions, quelques fois aux religions, ceux qui pensaient accéder au pouvoir par des moyens détournés exposaient les membres de leur communauté à des exactions de la part des partisans du pouvoir ou même simplement de la part de leurs compatriotes. Bonjour la suspicion et la guerre civile.

Ainsi, pour revenir à la responsabilité des politiques ivoiriens vis-à-vis de la constitution de juillet 2000 et de tous les drames qu’ont subi les Ivoiriens prétendument à cause de celle-ci, je dis simplement, à l’adresse de ceux qui l’accusent de tous ces maux, qu’on ne peut pas avoir appelé à voter « Oui » à cette constitution pour ensuite lui jeter des pierres ; comme également, aux partisans de l’écriture d’une nouvelle constitution, je dis qu’on ne peut pas soutenir ce projet tout en feignant d’ignorer ce qui n’a pas marché dans la précédence : la discrimination flagrante d’une frange de la population ivoirienne à travers les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, et partant le reniement de l’histoire de la Côte d’Ivoire, pays d’immigration et qui s’est bâti grâce à celle-ci. Soyons honnêtes avec notre histoire et avec nous-mêmes.

Plus qu’une reforme constitutionnelle, ou même une nouvelle constitution, c’est d’un changement de mentalité dont ont besoin les politiques ivoiriens. Ces derniers doivent faire preuve davantage de courage, de maturité politique, de détachement et de responsabilité. On aura beau modifier la constitution, on écrira autant de nouvelles constitutions qu’on désire, si les intérêts particuliers l’emportent sur l’intérêt général, et si cette hypocrisie qui feint d’ignorer les errements passés est toujours de mise, alors la Côte d’Ivoire ne retrouvera pas cette paix si chère à ces autorités et à l’ensemble de sa population. A bon entendeur… salut.

 

PDCI : parti démocratique de Côte d’Ivoire

RDR : rassemblement des républicains

RHDP : rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix

FPI : front populaire ivoirien


Pourquoi pas un Prix Nobel de la gouvernance en 2016 ?

le-prix-nobel-de-la-gouvernace-2015

Oui pourquoi pas le comité Nobel n’innoverait-il pas en créant à partir de cette année 2016 un Prix Nobel de la gouvernance ? Dans tous les cas, je devance en quelque sorte le comité, si jamais il en est tenté, en osant attribuer ce prix à ce gouvernement  bien que resserré, mais très efficace. Souffrez tout de même que je ne cite personne parce qu’apparemment, ce ne sont pas tous les Nobel qui suscitent des félicitations. Je ne vous donne que les portefeuilles de ce gouvernement et ce par quoi ses détenteurs se sont distingués. Cependant, vous aimez jouer ? Amusez-vous donc à mettre des noms, mais c’est à vos risques et périls ; moi, je m’en lave les mains.

A donc remporté le prix Nobel de la gouvernance 2016, ce gouvernement dirigé par le chef de l’éclat, spécialiste en mesures cosmétiques. S’inspirant des dernières découvertes en matière de dépigmentation, il est arrivé à donner au pays une image de marque depuis l’étranger. Vous ne verrez par exemple pas dans son pays des universités bling bling chinoiserie, mais bien des universités dernières générations, pour ne pas dire androïdes. Il s’est également formidablement illustré comme un véritable président de la répu-brique. Lui, réussit la performance de ne se rassasier que de briques , vous savez ces briques sonnantes et trébuchantes qui peuvent se décliner en Euros, en dollars, en CFA, etc. Bonjour la présidence à vie.

Ce gouvernement est composé :

  • Du ministre du culte et des affaires étranges. Très croyant devant l’Eternel, ce dernier s’est remarquablement chargé des affaires pas très catholiques entre le gouvernement et certains partenaires occultes.
  • Le ministre des affaires du ventre et du bas-ventre, aussi appelé ministre du mangement. Il s’est dévoué corps et âme à nourrir des ventres surtout pendant la période électorale en vue de la réélection de son patron. Du bas-ventre parce que… parce que… Bon, à cause des âmes sensibles, nous vous épargnons certains exploits de ce super ministre… Sinon, un dicton africain dit : « A celui qui nourrit le ventre, revient le droit de se nourrir de ce qui se situe en dessous du ventre ».
  • Le ministre des économies et de la finance. Ce grand manager a tenu efficacement plusieurs caisses pour constituer à son chef, le Président de la répu-brique, des économies consistantes au cas où ce dernier quitterait le pouvoir par arrêt cardiaque de son régime, entendez par là un coup d’état ou un soulèvement populaire. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, il va sans dire que ce ministre ne s’est pas oublié. La preuve, il claque des billets de banque en boîte chaque nuit après une dure journée de travaillement (distribution d’argent) sur les populations venues faire des doléances au Président de la répu-brique.
  • Le ministre du foot, des affaires sociales, de la santé et de l’emploi. Petite digression : un dicton camerounais dit : « au Cameroun, quand le foot va, tout va au pays. Quand le foot ne va pas. Rien ne va dans les pays des autres, sauf au Cameroun. » Bonjour les « ébats » sur les plateaux des télés locales pour s’étendre sur la situation politique de ces pays là. Pour revenir à notre super ministre, ministre du foot, des affaires sociales, de la santé et de l’emploi, disons qu’à cause de ses responsabilités, il était assis sur des braises toute l’année, avec les éliminatoires de la CAN (coupe d’Afrique des nations) et tout le reste. Mais grâce à ses qualités, il a pu emmener le « chef de l’éclat » à venir à son aide en mettant à sa disposition, pour le foot bien entendu, une partie à la fois des budgets de la santé, de l’emploi, des affaires sociales, etc. Et aussi généreux qu’il est, le président de la répu-brique a même donné de l’argent de sa propre poche afin que le foot atteigne tous ses buts. Et grâce aux bons résultats de l’équipe nationale, la société est plus paisible que jamais : les citoyens sont en bonne santé, les indigents ne le sont plus et les chômeurs ne se plaignent plus de leur situation, etc.
  • Le ministre des intérieurs, de la fonction publiques et des agents sucrés. Gynécologue à ses heures perdues, ce qui est louable, pour les hautes fonctions qu’il occupe, ce « cadre en haut » est parvenu à créer des privilégiés parmi les fonctionnaires. Ainsi, grâce à lui certains bénéficient de primes régulières et des opérations immobilières quand les autres ont déjà la chance d’avoir un travail et un toit où se reposer même si celui-ci se transforme en piscine pendant la saison des pluies et en fournaise en période de chaleur.
  • Le ministre de l’éducation, de la (re)constitution, des conjonctions de coordination et/ou des mandats supplémentaires, complémentaires, alimentaires…

Véritable génie… des eaux, ce super ministre, vraie intelligence au service de la nation mérite vraiment l’admiration des jeunes. D’ailleurs, son nom est chanté par des artistes de leur génération qui louent également ses exploits. Spécialiste en grammaire française, en droit constitutionnelle, en stratégie de maintien au pouvoir à vie, en technique de réalisation de mandat supplémentaire, complémentaires, alimentaires et forcés,  il est un acteur de paix social. Aucun mot, dans le langage des personnes sensées et des démocrates en tout cas, ne saurait louer les performances de ce personnage ô combien exceptionnel. Grâce à ses performances, présidents fondateurs et/ou papa président le sauveur et/ou pépé présidents et/ou vieux présidents et autres grands hommes politiques dépassés et du passé se maintiennent au pouvoir pour le bonheur de la jeunesse, avenir du pays. Ce super ministre qui a vraiment réussi dans la vie est un vrai modèle dont doivent s’inspirer les jeunes.

Vivement le Prix Nobel de la gouvernance, ce ne sont pas les lauréats qui manquent.


Connaissez-vous la génération D ?

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On connaît la génération X, la génération Y, la génération Z et la génération C.  Mais, depuis quelques temps, j’ai remarqué qu’une nouvelle émerge, sinon existe déjà depuis bien longtemps, sans qu’on s’en rende compte. Il s’agit de la génération D.  D comme une personne ayant un sac au dos.

En faisant plus attention autour de moi, je me rends compte que des enfants, des jeunes gens (fille comme garçon), des adultes, des femmes comme des hommes ont un sac au dos. Tous les âges étant concernés par ce phénomène, il  serait donc difficile de parler de génération D. L’expression la plus adaptée est, semble-t-il, l’époque D. Ce qui revient naturellement à se demander l’origine de ce boom du sac au dos.

Avant le boom du sac au dos, d’abord l’usage du sac à dos (faire la différence avec sac au dos) lui-même pourrait venir de son caractère pratique. Porté sur le dos à l’aide de bretelles donc libérant les mains, il favorise une certaine liberté de mouvement. C’est sans doute pour cette raison qu’il est, depuis des lustres, plus usité dans le milieu militaire, notamment chez les fantassins. Contenant tout l’équipement de ces soldats, il porte le nom un peu barbare de havresac. Celui-ci, bien calé sur le dos, les mains peuvent tenir l’arme de guerre, prêtes au combat.

Mais, en poussant un peu la recherche, en particulier dans Le Grand Robert de la langue française, on se rendra compte que ce terme – havresac – qui désigne le sac à dos a été adopté dans la langue française depuis 1735. Le sac à dos existait donc déjà à cette époque, voire avant. Hugo, Chateaubriand, Lesage, ces auteurs français, l’évoquent dans leurs œuvres, respectivement Les Misérables, Mémoire d’outre-tombe et Gil Blas.

Mais à notre époque, en Côte d’Ivoire notamment, le sac au dos est devenu une habitude, depuis quelques années, avec l’apparition des ordinateurs portables mais surtout avec leur accessibilité à une grande marge de la population. L’ordi, ce coûteux et précieux outil de travail et de communication dans le sac à dos, le sac ne quitte plus, sinon rarement, le dos.

C’est à croire que toutes les personnes qui ont un sac au dos possèdent un ordi. Ce n’est effectivement pas le cas. Le sac est par exemple au dos de voyageurs, de randonneurs, de scouts, d’élèves, d’étudiants, de fournisseurs de crédits de communication, de dépanneurs en électricité, etc. Quelques fois, on peut voir une scie, un marteau, une truelle, des fils électriques, ou une très longue règle déborder d’un sac au dos. De l’écolier à l’étudiant, de l’ouvrier à l’ingénieur en passant par le technicien supérieur, tous ont un sac au dos. Le prof d’université même n’est pas en reste. À la descente de sa voiture, ou à midi, le temps d’aller déjeuner au restaurant à côté et retrouver ses étudiants, le sac est au dos, contenant documents, PC, fiches de cours, devoirs, feuilles de compositions, et certainement d’autres choses encore.

En pleine rue, on peut croiser des personnes avec au dos  un sac exagérément renflé. Vendeurs, quelques fois à la sauvette, ou simplement ambulants, ces derniers vous proposent à acheter les articles que contiennent leur sac : friperies, téléphones portables, pagnes, montres, postes transistors, bijoux, produits de beauté, etc. Le sac est ici par exemple un véritable magasin au dos et ambulant.

Des petits cireurs des rues et des gares routières d’Abidjan ou de Bouaké, n’ayant pas les moyens de s’acheter un sac à dos pour mieux transporter leurs instruments  de travail – boîtes de cirage, brosses, mousse, bouteille d’eau savonnée, etc.- fabriquent tout simplement les leurs. De véritables génies de la récupération.  Un ancien petit sac de riz de (cinq) 5 kg  accommodé de deux cordes qui servent de bretelles, et le sac est de nouveau prêt pour le service, mais surtout pour retrouver sa place : le dos. Et c’est parti pour une journée de travail ; hélas, malheureusement pour des enfants qui auraient dû être à l’école à ce moment là.

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Je ne peux évidemment pas parler du sac au dos sans évoquer le mien, parce que j’en ai un. Le mien, ce sac que j’avais lors de la formation Mondoblog 2015 est certainement mon fétiche, se disent sûrement les personnes qui m’ont remarqué à cause de ce sac qui est à mon dos partout où je vais. Pas besoin de me connaître pour savoir qui je suis car mon sac toujours au dos, contenant un PC, des câbles de téléphones, des clefs USB, une clef internet, des stylos, des feuilles de rame, des documents, un nouveau testament, des chapelets, un vieux téléphone dont je me sers comme torche en cas de coupure d’électricité la nuit, des papiers personnels et quelques fois de la nourriture (pain, fruit ou beignets) ou des vêtements et des effets de toilettes lorsque j’effectue un voyage… Mon sac toujours au dos donc parle certainement mieux de moi que je ne saurais le faire moi-même. Le sac à dos est par conséquent en quelque sorte le miroir de notre personnalité. Heureusement qu’il est personnel. Le mien est certes lourd, comme d’ailleurs celui d’autres personnes qui en ont, mais le seul fait de penser qu’il est un prolongement de moi est réconfortant et procure une certaine estime de soi, sans verser bien sûr dans la fierté.

Le sac au dos a des mystères. Ah oui. Et l’un de ses mystères, ce que j’ai compris dans d’autres vies, c’est que son contenu peut se transformer. D’abord en argent. Lorsque par exemple on l’utilise pour la vente. Tôt le matin, Au début de l’activité, il est très lourd, mais par la suite, il devient léger au fil des mouvements du soleil vers le couchant. Tout son poids se transfert en effet dans la poche, transformé en argent, si le vendeur est bien sûr efficace. Ensuite en connaissance ou en intelligence : plus on approche de la fin des études, plus il devient également léger, son contenu (documents et autres cours) ayant été assimilé par l’esprit au fil des ans.  Mais plus que le fait d’avoir les poches, ou la tête pleine(s), c’est le sentiment ou la joie de la réussite qui est encore plus réconfortant. Comme quoi, autant la réussite se trouve dans les fesses (il faut s’asseoir pour bosser et réussir dans la vie), autant elle l’est également dans le sac. Une raison de plus de l’avoir tout le temps, comme une femme africaine portant son bébé, au dos.

Comme le fantassin, sac au dos, arme  au point et fixant sa cible, une fois le sac est au dos, seul compte l’objectif. Ainsi le sac au dos dévoile cette évidence : le quotidien se militarise quelque soit le point du globe, l’activité, l’âge ou le statut des amateurs du sac au dos. Cela, sans doute à cause de la dureté de la vie, avec la crise et tout ça …

La marque et la qualité du sac à dos importent peu. Seule son utilité semble prévaloir. De plus à cause de son accessibilité, utilisé qu’il est par différentes classes d’individus quelque soient leurs moyens, le sac au dos est très  populaire. Il est donc démocratisé. Il l’est plus que ne l’est par exemple l’école. D’ailleurs, s’il en était pareil avec l’école, en Côte d’Ivoire notamment, il n’y aurait plus de petit cireurs ou de jeunes vendeurs à la sauvette dans les rues aux heures de cours ou encore le coût de l’inscription dans les universités publiques n’aurait pas connu une augmentation stratosphérique, excluant du circuit de la formation tout étudiant qui n’a pas de quoi payer. Enfin, soit.

En somme, la génération D, comme dans un premier temps une génération toujours Devant ou ayant soif de progrès ou de réussite, ou dans un second temps une génération en quête de Démocratie, est très significative d’une époque pendant laquelle la liberté d’action et de mouvement est plus chère que tout. Quoi de plus normal car les sacs au dos contiennent les éléments qui garantissent cette liberté, ou simplement la Liberté ; Ce sont autant les outils électroniques et technologiques que les simples instruments de travail. Vive donc la génération D, ou si on veut, l’époque D !


Le chapelet du Crucifié : la prière du siècle (3), témoignages

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Jésus Descendu de la croix CC Pixabay.com

Après la méditation du chapelet du Crucifié, suivant le cheminement qui est proposé, que serait cette prière  sans  les signes de la miséricorde, de la compassion de Dieu ? Des personnes qui méditent le chapelet du Crucifié en ont bénéficié. Voyons à présent certains témoignages.

Révérend père Camille N’drin. Curé de la paroisse Sainte Élisabeth de Yopougon Ananeraie (Abidjan/Côte d’Ivoire).

« J’ai vu l’efficacité du chapelet du Crucifié »

Tout ce qui n’est pas contre Dieu et contre l’homme m’intéresse. Et, je crois que, quand il s’agit d’une prière à proposer aux chrétiens pour retrouver Dieu, il ne faut pas trop réfléchir. En effet, un projet de ce genre est toujours inspiré par Dieu. On ne peut pas créer une prière pour aller contre Dieu et contre l’homme. C’est Dieu qui inspire. Alors, quand j’ai eu ce document (Le Chapelet du Crucifié), je ne l’avais pas encore lu quand une dame m’a dit :

« Mon père, j’ai lu le document,  et j’ai expérimenté la prière. Elle est très efficace ».

Moi-même je l’ai  parcouru. C’était assez spécial. Je me suis dit :

« Dans la mesure où j’ai déjà eu un écho favorable, que ça libère vraiment, je donne l’imprimatur ».

Maintenant, cela pouvait rester dans la discrétion, mais, j’ai fait l’expérience de ce chapelet et j’ai vu son efficacité. J’ai donc interpellé toute la communauté pour qu’elle en fasse l’expérience. L’expérience de ce chapelet, c’est vrai qu’on le fait, mais, le Seigneur m’a permis de comprendre que lui-même est au cœur du dynamisme de ce chapelet. On fait le chapelet, et lui,  agit. Il a ses jours d’action. Les trois (3) premiers jours, le Seigneur lui-même est à l’œuvre  pour le combat, et après, il nous libère. Je l’ai exprimé à une rencontre paroissiale.

Beaucoup de gens l’expérimentent aujourd’hui… Néanmoins, je trouve que les gens sont lents à entrer dans leurs bénédictions. Ils sont lents pas parce qu’ils le veulent, mais ils le sont parce  le démon agit contre la prière.

Ce que je souhaite, c’est la libération des jeunes et des familles. Ma prière est que chaque jeune, chaque famille expérimente le chapelet du Crucifié parce que le problème le plus important, c’est l’éclosion de l’épanouissement des jeunes et des familles qui sont comme, je dirais, bloqués dans leur vie.

Vraiment, c’est une grâce de restauration que Dieu nous fait avec ce chapelet.

  • Témoignage 2 :

« La prière du chapelet du Crucifié m’a transformée »

Je suis veuve et mère d’une jeune fille. Longtemps après le décès de mon mari, j’avais fait la rencontre d’un homme qui, malheureusement, est également décédé. J’étais très malheureuse et angoissée. Je me posais mille et une questions à propos des malheurs qui s’enchainaient dans ma vie : J’ai également perdu mon travail. J’avais  donc également du mal à joindre les deux bouts.

Pour ne pas arranger les choses, mon frère, vivant en Europe, dont je sollicitais l’aide financière m’ignorait complètement. De plus, ma fille en quête d’emploi n’arrivait pas à en avoir. Soit ses nombreux entretiens n’étaient pas concluants, soit on ne la rappelait pas après le dépôt de dossiers. Je vivais donc dans une tristesse et une angoisse perpétuelle.

A une messe, le nouveau curé de notre paroisse (Révérend père Camille N’drin), nous a beaucoup parlé, nous ses paroissiens, du Chapelet du Crucifié et nous a encouragés à le méditer. Vue ma situation, j’ai décidé de l’essayer pour voir. Mon intention de prière était : « Seigneur, débarrasse-moi de tout manteau de deuil, par les meurtrissures de Jésus-Christ. »

Je ne vous dis pas ; la méditation a été éprouvante. Je suis passée de violents maux de dents et de tête contre lesquels aucun calmant n’agissait à des diarrhées tout aussi éprouvantes ; je pouvais passer plus d’une heure aux toilettes. J’ai également beaucoup vomi durant toute la méditation. Et, je ressentais de forte chaleur dans tout le corps.

Mais au fond de moi-même, je crois que je n’ai jamais pris autant plaisir à souffrir  qu’en ce moment là car je sentais les choses changer en moi, en bien, bien sûr. D’abord au premier jour de la méditation du chapelet, j’ai pu  dormir toute seule dans ma maison. Ce qui n’était jamais arrivé auparavant car ma fille passait la nuit chez moi et allait rejoindre son fiancé dans la journée.

Et les fruits de la méditation se sont enchaînés. D’abord Je reçois un appel de mon frère qui était complètement indifférent à ma situation. Il se propose de me venir en aide financièrement comme je le lui avais demandé. Ensuite, J’ai remporté mon procès en appel contre mon ancien employeur au grand étonnement de ses nombreux avocats ; moi je n’avais pas les moyens d’en prendre.  Et puis, je ne passe plus inaperçue, je ne peux être dans un service ou dans un endroit sans que quelqu’un se propose de m’aider ou de me déposer en voiture. Mon ancien employeur  même, qui doit pourtant me dédommager, déborde de courtoisie et d’amabilités avec moi lorsqu’on se croise. Mes connaissances ne cessent de me complimenter.

Et, le plus merveilleux dans cette avalanche de grâces, c’est que ma fille qui n’arrivait pas à trouver du travail croule aujourd’hui sous les propositions d’embauche. La situation de son fiancé s’est même également améliorée.

Aujourd’hui, je ne suis plus la même femme, je déborde de gaieté et d’énergie, je suis ressuscitée, ma vie est totalement transformée. Je bénis le Seigneur de nous avoir fait don de la prière du chapelet du Crucifié que, depuis, j’encourage mes connaissances à méditer quelque soit leur confession religieuse.

                                                 Madame Sery (Abidjan/Côte d’Ivoire)

  • Témoignage 3 :

 » J’ai retrouvée l’amour de mon fils « 

Mon fils vit en France depuis plusieurs années maintenant. Malgré mon désir de l’entendre, c’est à peine si on rentre en contact. Et puis, toutes les fois que j’arrive à l’avoir au téléphone par l’entremise de sa sœur qui vit avec moi, il me traite de sorcière, prétend que je veux le ‘‘manger’’ en sorcellerie, que je n’y arriverai pas ; il me menace au téléphone, me dit d’autres choses désagréables et insensées qu’une mère ne peut s’attendre de son enfant. Pourtant, moi mon seul désir n’est que de l’entendre ; il est parti depuis si longtemps.

Un Jour, après l’une de ces communications déshonorantes pour moi, et désespérée, mais surtout en colère contre mon fils, je pars me confier au curé de ma paroisse, le cœur gros comme ça. Moins un je disais ces paroles qu’une mère ne peut jamais dire de son fils et que j’aurais certainement regretté toute ma vie. Heureusement, le curé a pu me retenir. Rien n’est sorti de ma bouche. Il m’a réconfortée ; il m’a dit ne pas en vouloir à mon fils parce que le problème était à mon propre niveau. les puissances des ténèbres avaient en effet ternies mon image vis-à-vis de mon fils. Le prêtre m’a ensuite donnée la prière du chapelet du Crucifié à faire,   a pris son temps pour m’expliquer comment on la fait et a formulé une intention de prière pour moi.

Je suis rentrée et je me suis mise à faire le chapelet. Deux jours seulement après, je reçois un appel de mon fils, en larme. Il me dit qu’il m’aime, que je lui manque, qu’il a envie de manger mes sauces comme dans son enfance, qu’il est tellement occupé, sinon il ferait le voyage pour venir me voir en Côte d’Ivoire. Il me demande de quoi je manque, de lui parler de tous mes besoins. Il y pourvoira. Il m’a même envoyé de France l’un de ces portables compliqués pour moi. J’en ai fait cadeau à sa sœur.

J’ai retrouvé mon fils. Je bénis le Seigneur pour cela. Depuis, je parle de ce chapelet autour de moi. Je ne manque aucun programme organisé par l’Éveil Missionnaire Catholique. Je bénis le Seigneur pour leur ministère.

                              Maman Ahou Jacqueline (Abidjan / Côte d’Ivoire)

  • Témoignage 4 :

« Ma famille a triomphé du malin »

Pendant près d’un mois, je proposais à mes parents, ainsi qu’à mes frères et sœurs de méditer le chapelet du Crucifié en famille pour une délivrance-restauration. Mais certains parmi nous étaient sceptiques jusqu’au jour où, par la grâce de Dieu, nous sommes tous tombés d’accord pour la faire.

Je vous assure que le Seigneur s’est manifesté avant, pendant et après la méditation. Des révélations sur notre famille ont été faites par l’entremise de ma sœur en qui l’Esprit Saint s’est manifesté… Nous étions donc sous la domination des forces occultes sans le savoir. Et le pire, c’est que nous nous disions toujours : « Si notre situation n’est pas reluisante, c’est le Seigneur qui le veut ainsi ». Or c’est archi-faux car le Seigneur  a toujours œuvré pour le bonheur de ses enfants que nous sommes tous. C’était donc les démons qui nous maintenaient dans un esclavage qui ne dit pas son nom.

Le Seigneur a donc entendu nos cris de détresse à travers la prière du chapelet du Crucifié en famille. Des événements heureux ont commencé à se succéder dans notre famille : beaucoup parmi nous qui peinaient à avoir du travail en ont eu ; l’une de mes sœurs a été guérie d’un mal de ventre qu’elle trainait depuis longtemps. Elle a même par la suite contracté une grossesse qui s’est bien déroulée avec l’accouchement d’une belle petite fille ; mon frère, footballeur professionnel dans le championnat de football ivoirien, véritable buteur, qui avait son pied droit attaché à un arbre dans une prison spirituelle a été délivré.

Il y a eu d’autres signes de la miséricorde de Dieu. Nous rendons vraiment grâce à Dieu et continuons la prière du chapelet du Crucifié en famille que je vous conseille vivement d’expérimenter.

                                                                  Mr Agnimel (Côte d’Ivoire)

Que retenir du chapelet du Crucifié ? Sinon que c’est tout simplement une prière qui nous fait bénéficier de la miséricorde de Dieu, nous rempli d’une assurance bienveillante, et nous fait nous par conséquent nous émerveiller vis-à-vis de notre prochain. Mais des mots ne sauraient davantage exprimer ce que l’on peut vivre soi-même en méditant cette prière,  individuellement comme en famille.

En ce début de siècle gagné par le culte de la terreur et de la mort, il s’avère comme un facteur indéniable d’épanouissement  grâces aux perspectives qu’il ouvre aux personnes qui le médite.

Bonne méditation donc à tous.


Le chapelet du Crucifié : la prière du siècle (2), le cheminement de trois (3) semaines

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Jésus Descendu de la croix CC Pixabay.com

Pour résumer le premier volet de cette suite de billets sur le chapelet du Crucifié, disons que cette prière n’est pas une prière magique. Notre exaucement est conditionné par notre pardon sans condition pour toute offense que quelque personne nous aurait fait et par la bonne motivation de notre prière. une bonne méditation du chapelet n’en demeure moins importante.

  • La méditation du chapelet du Crucifié

La méditation de la prière du chapelet  du crucifié se fait par étape, et suivant une suite de prières, sur son chapelet. Mais pour une méditation fructueuse du chapelet du Crucifié, et sous l’inspiration du Saint Esprit, le prédicateur ivoirien, Valentin Memel Ly, a mis sur pied un cheminement de trois (3) semaines avec cette prière.

  • Le cheminement de trois semaines avec le chapelet du Crucifié

Pour plus d’efficacité dans la prière, en clair  pour éviter de se faire voler ses grâces par les démons en faisant directement sa demande, un cheminement a été mis sur pied par le prédicateur Ivoirien Valentin Memel Ly. Il se fait sur trois semaines, avec pour chaque semaine une intention particulière.

  • Ce cheminement s’explique simplement :

Considérons que nous avons une forêt que nous voulons exploiter. Notre premier réflexe  sera de faire tomber les arbres et débroussailler. Ensuite, nous allons retourner la terre pour la débarrasser des racines, des souches, des résidus et tout ce qui peut nous empêcher de planter.  Une fois que la terre est propice à recevoir la graine, nous allons semer. Eh bien, c’est pareil pour la prière, pour le cheminement qui est proposé, en tout cas, pour une méditation fructueuse du chapelet du Crucifié.

Dans un premier temps, comme avec les grands arbres que nous faisons tomber et les mauvaises herbes que nous arrachons, il s’agit de combattre, ou débarrasser notre vie des démons. Ce  sont eux qui nous empêchent d’entrer dans nos grâces. Cette première étape se fait sur une semaine avec la même intention, une intention de combat formulée avec des passages tirés de la Bible :

« Arrache et renverse, extermine et démolis dans ma vie, les esprits des ténèbres, leurs moyens de destruction et leurs œuvres, par les meurtrissures de Jésus-Christ ».

Ses références bibliques sont Jérémie 1, v10 et Éphésien 6, v12. Le premier passage met en évidence l’autorité suprême, Dieu, à qui rien ne peut résister. Dans le second, Saint Paul révèle que l’on ne doit pas prier contre des personnes, mais plutôt contre les esprits mauvais :

« Car nos ennemis ne sont pas de chair et de sang : ce sont les Principautés, les Autorités, les maîtres de ce monde obscur, les forces spirituelles mauvaises du monde supérieur. »

Dans un deuxième temps,  comme on procède avec la terre en la retournant pour la débarrasser de tout ce qui peut empêcher de planter convenablement, dans la prière, on fait un ratissage parce que des démons qui résistent à la première bataille sont cachés dans nos vies. Comme les militaires le font pour éviter toute surprise désagréable après une bataille, il faut aussi faire un ratissage dans sa vie, par la prière, pour éviter de se faire voler ses grâces par ces démons. Pour ce faire, l’on utilise une autre intention de prière,  inspirée de passages également bibliques, sur une semaine aussi.

Maintenant, une fois que la terre est propice à recevoir la graine, nous pouvons semer. En clair, une fois débarrassés des démons qui empêchent notre exaucement, nous pouvons semer spirituellement dans nos vie par la parole (semence dans le monde spirituel Luc 8, v11) ou faire notre demande en formulant notre intention de prière selon des situations de la Bible qui s’apparentent à celles que nous vivons et qui ont forcement été solutionnées par le Seigneur.

  • Notez bien :

1 – La première semaine du cheminement est une semaine de combat. Il faut se mettre dans les conditions pour engager la bataille non seulement, mais pour en sortir aussi victorieux. Il faut donc faire l’effort (pour les personnes n’ayant pas de soucis de santé ou les femmes n’étant pas enceinte) de jeûner pendant cette semaine (de 6 heure du matin à 6 heure du soir ; l’eau est autorisée ; la nourriture, seulement le soir). Car  le jeûne fragilise les démons et les fait fuir de nos vies pendant que nous prions.

Cela s’explique simplement : Imaginons qu’une personne est enfermée, affamée et frappée de surcroit. Quelle serait sa réaction ? Échapper à ce traitement de choc par la plus petite ouverture, n’est-ce pas ? Eh bien, c’est pareil pour la méditation du chapelet du Crucifié pendant cette semaine. Chaque « Notre père » est un violent coup porté au démon, coup très redoutable lorsqu’on jeûne. Cette bastonnade a été symboliquement réalisée par Jésus lui-même dans les évangiles, dans le temple particulièrement, lorsqu’il s’était fait un fouet avec des cordes et  s’était mis à chasser, avec tout ce qu’ils vendaient, tous ceux qui faisaient du commerce dans le temple  (Jean 2, v13 à 16). Ces derniers représentaient alors les mauvais esprits qui minent nos vies et profitent de nous pour  »faire leur business » ou assouvir leurs mauvais desseins.

2 – Le chapelet est très lourd. En le méditant, on ressent des lourdeurs, on a même la diarrhée, des maux de tête, des écoulements de morve, d’abondante transpirations, de  fortes chaleurs, des picotements dans le corps, etc.

Mais on doit simplement garder son calme. C’est que notre prière a atteint son mal à sa source. C’est tout simplement les esprits des ténèbres contre lesquels nous avons engagé la bataille qui se manifestent  par tous les maux que l’on  peut ressentir en méditant le chapelet du Crucifié et sortent de nos vie pour tout ce que notre corps rejette.

Il en est ainsi parce que notre âme est complètement nettoyée par la prière. Et diarrhée, vomissement et transpiration, écoulement de morves, de larmes sont la manifestation physique de toutes ces saletés dont notre âme se débarrasse pour notre délivrance totale. Et le démon, étant égal à lui-même, sort de nos vies avec la manière, c’est-à-dire avec violence, simplement pour nous effrayé et nous inciter à interrompre notre délivrance pour qu’il demeure dans nos vies dans le but de continuer à profiter de nous.

Il faut encore une fois, garder son calme car on ne meurt pas du chapelet. Au terme des 21 jours de méditation, soit une heure vingt minutes de prière quotidienne, on en sort comme transfiguré, à l’image de Jésus sur le mont Thabor (Marc 9, versets 2-3). On ne peut passer inaperçu.

3 – Lors de la méditation du chapelet du Crucifié, Il faut aussi éviter de se mettre en colère ou céder à la panique ou répondre aux provocations. Il faut faire preuve d’humilité, piétiner sa propre fierté, son orgueil.  L’on pourrait même se retrouver esseulé. Mais c’est tout à fait normal car le diable, sachant bien que notre prière va le chasser définitivement de notre vie, joue son va-tout pour nous effrayer, nous décourager ou nous détourner de notre objectif.

En arrêtant la méditation du chapelet ou en cédant aux provocations, en se laissant effrayer, et en succombant au péché, le diable se réjouit parce qu’il a interrompu notre cheminement, et partant notre délivrance. Il va donc non seulement rester dans notre vie pour profiter de nous et nous faire vivre des misères, mais la reprise du chapelet s’avère également très difficile. Il faut donc encore une fois, malgré tout ce qu’on peut subir, garder son calme et vivre sa passion. En clair, il faut n’avoir à l’esprit que le but poursuivi, c’est à dire notre libération totale, à l’image de Jésus vendu comme un esclave, abandonné de ses disciples, subissant injures, raillerie, jets de crachats, coups, blessures, accusations gratuite, souffrant dans sa chair, dépouillé de tous ses vêtements, cloué sur la croix, tué dans sa fierté et sa dignité de Fils de Dieu, mais ayant foi en sa résurrection, qui  évidemment a eu lieu selon la Bible.

4 – Faire  une demande de messe d’action de grâce après chaque septaine pour dire merci à Dieu de notre délivrance.

5 – Une merveille aussi avec le chapelet du Crucifié, c’est que quand on le fait en groupe ou en famille pour un membre du groupe ou pour toute la famille ou tout le groupe, la prière monte rapidement. C’est 100 « Notre Père » multipliés par le nombre de membres. Mais surtout, nous symbolisons ainsi une unité qui renvoie à la vision au nom de laquelle nous sommes réunis : Dieu sauve ou Jésus-Christ.

A partir de ce moment, ne formant plus qu’un, c’est à dire Jésus, c’est spirituellement lui-même qui fait monter notre prière vers son Père. Et l’on ne peut en recevoir en retour que grâces sur grâces ou notre délivrance, à l’image d’un Lazare ramené symboliquement de la mort à la vie (Jean 11, 44)

« Et voilà que sort celui ( Lazare) qui était mort.. »

après  la prière fervente et confiante de Jésus à son Père :

« On soulève donc la pierre. Jésus lève les yeux au ciel et dit : “Père, je te rends grâces car tu m’as écouté’’ ».  (Jean 11 v42).

Que serait la prière du chapelet du Crucifié sans  les signes de la miséricorde, de la compassion de Dieu. Des personnes qui méditent le chapelet du Crucifié en ont bénéficié. Voyons à présent leurs témoignages.

                                                              A suivre au prochain article.


Le chapelet du Crucifié : la prière du siècle (1), présentation de la prière

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Jésus descendu de la croix CC Pixabay.com

Dans ces précédents articles – le chapelet du Crucifié : une source de grâces 1 et 2, et Mois de juin en Côte d’Ivoire : mois des percées – je parlais déjà de ce chapelet qui fait des merveilles dans la vie des personnes qui le méditent en Côte d’Ivoire, et depuis, à travers le monde entier. Comme le Rosaire à une  époque de l’histoire de l’humanité, le chapelet du crucifié, pourrait également être la prière de ce siècle-ci, gagné qu’est ce dernier par le progrès de la civilisation de la terreur et de la mort. Découvrons donc ensemble davantage cette prière qui non seulement affranchit de tout esclavage tant temporel que spirituel, mais imprime en la personne qui le méditent une confiance en l’avenir et partant un amour sincère pour son prochain. Des témoignages de personnes qui l’ont médité viendront confirmer nos propos.  

Présentation du Chapelet du crucifié

Le Chapelet du Crucifié est  une prière de délivrance contre les démons  de la maladie, de la pénurie, de l’infécondité, de la pauvreté, des divisions, de la peur, du célibat, des blocages, de l’envoutement, etc. Les démons ne sont pas toujours à la base de ces situations (l’homme pouvant être la cause de ses propres malheurs), mais lorsqu’ils en sont la cause, ils ne résistent pas à la méditation de la prière du chapelet du Crucifié, comme il en a été le cas dans la vie de personnes qui ont fait cette prière et dont vous aurez des témoignages dans la suite de ce billet. Ce chapelet est essentiellement la récitation de « Notre Père » : cent (100) au total.

« Le Chapelet du Crucifié n’est donc  pas une prière magique ; il n’est pas un fétiche ou un talisman à porter au cou, au bras, au rein ou à accrocher dans la voiture, au chevet du lit ou à avoir sur soi comme protection. » (*L’Auréole, Bulletin de Prière, d’Enseignement et d’Évangélisation n° 0003-2016, p.12)

Encore une fois le chapelet du crucifié est une prière, une prière privée exactement qui doit être dite de préférence en famille ou dans un cadre restreint. Le caractère privé de cette prière vient de l’enseignement de Jésus lui-même. En Matthieu 6, verset 5 à 7, il y conseille d’éviter de prier dans les places publiques pour se faire remarquer et susciter l’admiration des gens de peur d’avoir déjà ainsi reçu sa récompense.

« Toi, au contraire, précise-t-il, quand tu veux prier, entre dans ta chambre et ferme la porte afin de prier ton Père qui est là dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra ».

Le caractère privé de cette prière vient aussi du fait que chacun a son besoin particulier.

L’efficacité de cette prière viendra d’abord de la focalisation ou la concentration sur un et un seul besoin à la fois (Ph 3, v14), ensuite la foi en l’efficacité des meurtrissures de Jésus-Christ ( Mt 17, 20 ; Is 53, 5), puis la persévérance car l’exaucement est la victoire de la persévérance (Acte 1, 14 ; He 6, 15) et enfin l’insistance ou l’importunité, c’est-à-dire priez au-delà de ce qui est prescrit (Lc 18, 1-8 ; Jc 5 17-18) (L’Auréole n° 3 2016, p.13).

Le chapelet du crucifié n’ayant rien d’occulte, toute personne qui médite cette prière doit donc se mettre dans les dispositions lorsqu’elle la fait, c’est-à-dire  éviter toute occasion de pécher ou de commettre des actes qui vont à l’encontre des commandements de Dieu ou tout simplement qui vont à l’encontre du bonheur de notre prochain et profondément du nôtre. Cette disposition nous met en état de grâce et rend Dieu favorable à notre prière. Ce proverbe ivoirien :

« On ne reste pas dans magnans pour enlever magnans » qui signifie « on ne cherche pas à se délivrer en s’enchainant » ou « on ne se purifie pas en continuant à se souiller. »

résume tout ce processus lors de cette prière basée sur le « Notre Père ».

Le « Notre Père »

Dans le « Notre Père », il y a Sept (7) demandes. Elles sont toutes importantes les unes les autres, mais celle qui retiendra notre attention lors de la méditation du chapelet de Crucifié est celle qui se trouve au cœur   du « Notre Père », c’est-à-dire la quatrième demande : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».

Symboliquement et naturellement le pain représente la nourriture terrestre sans laquelle personne ne peut vivre. Mais, spirituellement « le pain », c’est notre besoin personnel, ce besoin  dont dépend naturellement notre bonheur ou notre paix. C’est la nourriture terrestre nécessaire à notre subsistance. C’est ainsi qu’en fonction de nos besoin ou en fonction de ce dont nous avons  faim ou dont nous manquons pour notre bonheur,  il y a par exemple le « pain-travail » pour les personnes qui sont en quête ou ont faim d’un emploi, le « pain-mariage » pour celles qui sont à la recherche d’une âme sœur, le « pain-enfantement » pour les personnes qui veulent connaître la joie de l’enfantement, le « pain-prospérité » pour celles qui sont confronté à des difficultés financières, le « pain spirituel » pour celles encore qui recherchent une vie spirituelle, etc. Et, Jésus-Christ qui se donne à nous à travers l’eucharistie, est ce pain vivant descendu du ciel pour nous combler de bonheur par la satisfaction de nos besoins particulier ou de nos intentions de prière.

Intention de prière

Lorsque nous disons le « Notre Père », il s’agit de vivre pleinement cette demande : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour », de nous fondre dans celle-ci en la remplaçant par notre intention personnelle à laquelle nous ajoutons « Par les meurtrissures de Jésus-Christ », c’est-à-dire les saintes plaies de Jésus-Christ parce que c’est par les meurtrissures de Jésus-Christ, selon Isaïe 53 verset 5, que « nous sommes guéris ».

« Il faut comprendre  « guéris » comme délivrés, libérés, sauvés, emmenés à prospérer, être bénis, être enrichis, connaître la joie de l’enfantement, de la paix dans le foyer, dans la famille, le succès, la justice, la fidélité, avoir la paix du cœur, la santé, etc. » (Valentin Memel Ly Le chapelet du Crucifié p.29-30)

En somme, dans « guéris », on inclut l’acquisition de tout ce qui peut nous apporter le bonheur mais, il faut le souligner, qui entre également et surtout dans la vision de Dieu. Ainsi, la motivation de la prière doit être bonne, conforme à la volonté de Dieu. En d’autres termes, le bien recherché ne doit pas être égoïste, il doit bénir ou profiter à plusieurs personnes. Ce serait donc une perte de temps de prier, avec le chapelet du Crucifié, par exemple pour qu’un amant divorce de son épouse pour nous épouser, ou pour qu’un chef hiérarchique soit licencié pour que l’on occupe son poste parce qu’on veut une promotion, ou qu’on recherche une situation sociale plus confortable pour se venger de brimades qu’on aurait subi de quelque personne. La prière du chapelet du Crucifié n’est pas du maraboutage. C’est une prière centrée sur le Christ au travers de ses meurtrissures.

« Par les meurtrissures de Jésus Christ »

« Par les meurtrissures de Jésus-Christ » est le cœur  de la prière du Chapelet du Crucifié parce que par ses saintes plaies, Jésus a déjà payé le prix de notre libération il y a deux mille ans. A nous donc de saisir par notre intention de prière les grâces que Jésus nous a obtenues et qui nous reviennent de droit parce que nous sommes non seulement enfant de Dieu par notre baptême, mais nous devons aussi  témoigner de la gloire de Dieu.

La puissance des meurtrissures de Jésus Christ vient de ce qu’elles symbolisent l’amour de Jésus pour l’humanité, son humilité, son obéissance ainsi que sa confiance et sa foi en son Père, Dieu qui, selon la Bible, l’a ressuscité d’entre les morts :

« Mais Dieu l’a délivré des douleurs de la mort et l’a ressuscité : le royaume des morts ne pouvait pas le garder. » (Acte 2, 24).

Plus clairement, à propos de la puissance des meurtrissures de Jésus Christ, imaginons un instant que nous avons un enfant qui nous est obéissant. Et, il se trouve qu’un ami de cet enfant vient nous demander quelque chose de sensé, de raisonnable, et dont nous disposons, au nom de cet enfant là. Notre réaction sera évidemment de donner à l’ami de notre enfant obéissant ce qu’il nous demande, sinon non seulement le respect de notre enfant pour nous aurait été vain, mais nous nous discréditons vis-à-vis de notre propre enfant et de son ami qui est insidieusement aussi notre enfant. Et bien, cette image symbolise en quelque sorte la puissance des Meurtrissures de Jésus Christ par lesquelles l’on peut tout obtenir de sensé, de raisonnable de la part de Dieu qui  a sa réputation de « Père bon » à préserver. Nos besoins sont formulés sous la forme d’intentions de prière.

Les Intentions de prière

Notre intention de prière ou notre demande à Dieu  doit se référer à une situation dans la Bible (la parole de Dieu), une situation qui paraissait compliquée  dont Dieu a forcément apporté une solution. On procède de la sorte parce qu’il faut prier Dieu avec sa propre parole car Dieu est Dieu, il ne se dédit jamais. Ce qu’il a fait hier, il le fait aujourd’hui et le fera toujours, selon la Bible, pour sa Gloire et celle de son fils, Jésus-Christ, à qui revient les mérites de notre exaucement. En effet, le projet salvifique de Dieu pour l’humanité n’a pas été vain, et Jésus  n’a pas subi les pires humiliations, lors de sa passion, pour rien. D’où la satisfaction de notre demande ou intention de prière.

Celle-ci doit donc se formuler sur ce modèle, par exemple pour les personnes en quête d’enfants : « Seigneur, toi qui a permis à Élisabeth d’enfanter, accorde-moi la grâce de l’enfantement, par les meurtrissures de Jésus-Christ ». Sur ce modèle, nous pouvons mettre dans notre prière, et avec foi, toutes les situations que nous vivons et qui sont un obstacle à notre épanouissement, à notre bonheur. Jésus n’a pas fermé la prière du « Notre Père » qu’il a, rappelons-le encore une fois, lui-même enseignée à ses disciples en Luc 11.

D’autres exemples d’intentions : « Seigneur, toi qui  guérissait les malades partout où tu passais, guéri-moi de telle maladie, ou guéris telle personne de telle maladie (on peut prier pour quelqu’un), par les meurtrissures de Jésus-Christ ». Ou encore « Seigneur, toi qui au début nous créa homme et femme (Gen 1, 27), fais-moi connaître la grâce du mariage, par les meurtrissures de Jésus-Christ », ou encore : « Seigneur, toi qui a dit que l’Homme se nourrira à la sueur de son front (Gén 3, 19), fais-moi connaître la grâce d’un travail, par les meurtrissures de Jésus-Christ » ; ou encore « Seigneur, toi qui es un Dieu de justice et de bonté, que mes ennemis soient contraints de me restituer tout ce qu’ils m’ont volé, par les meurtrissures de Jésus-Christ » (2Rois 8, 6).

Ainsi, si on doit dire le « Notre Père » avec notre intention,  ce sera  par exemple :

Notre Père, qui es aux cieux,

que ton Nom soit sanctifié,

que ton Règne vienne,

que ta volonté soit faite,

sur la terre comme au ciel.

Seigneur, toi qui es un Dieu de justice et de bonté, que mes ennemis soient contraints de me restituer tout ce qu’ils m’ont volé, par les meurtrissures de Jésus-Christ.

pardonne-nous nos offenses,

comme nous pardonnons

aussi à ceux qui nous ont offensés,

et ne nous soumets pas à la tentation,

mais délivre-nous du mal.

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Pour les siècles des siècles. Amen.

Notre intention de prière formulée et insérée dans le « Notre Père » à la place indiquée, il ne reste qu’à méditer tout le chapelet.

                                               A suivre au prochain article


Les vieux présidents, quittez !

8 President Jacob Zuma welcomes President Robert Mugabe on a State Visit ... flickr.com
Les président Jacob Zuma et Robert Mugabe. CC de Flikr.com

Les mélomanes, ou mêmes de simples fans de musique ivoirienne feraient tout de suite le rapprochement entre le titre de ce billet : « Les vieux président, quittez ! » et la parole de chanson : « Les veilles personnes, quittez ! », de l’artiste ivoirien Debordo Leekunfa, tirée de son titre : Apéritif Yamoukidi.

File:Debordo Leekunfa a Yopougon.jpg commons.wikimedia.org
Debordo Leekunfa à Yopougon
commons.wikimedia.org

Lors d’une émission musicale sur la chaine de télévision nationale ivoirienne, et après une prestation très enlevée, ce dernier a été interrogé sur la raison pour laquelle il demandait que les vieilles personnes quittent alors que celles-ci, à cause de leur sagesse, a priori, s’avèrent incontournables pour la quiétude sociale en raison du modèle qu’elles pourraient servir aux jeunes générations. Et l’artiste de réponde que puisque c’est une affaire de jeux de rein (souplesse des hanches), les veilles personnes n’avaient rien à faire sur la piste de danse.*:)) Marrant

Il ne semblait pas si bien dire car les jeux de rein dont il est ici question représentent symboliquement les aptitudes à réaliser une tâche si bien qu’en politique par exemple, il y a également des jeux de rein. Les jeux de rein de la politique sont la capacité à gérer la chose publique.*;) Clin d’œil Ceci dit, et étant donné que le pouvoir, comme on le dit, use, d’ailleurs on le vit en Afrique, je m’inspire de ce talent ivoirien pour dire : « Les vieux présidents, quittez ! ». Mais pourquoi doivent-ils quitter, les vieux présidents ? Mais avant tout qui est vieux président ?

les vieux présidents, quittez 2CC flickr.com

Le vieux président est, il va de soi, âgé. Et ce ne sont des présidents d’un certain âge ou d’un âge certain, dans tous les cas qui sont de véritables Mathusalem *:)) Marrant, qui manquent en Afrique. Du Pays des Fennecs d’Algérie à celui des Bafana Bafana d’Afrique du sud et des Palancas negras d’Angola ou même des Warriors du Zimbabwe, du pays des éléphants de Côte d’Ivoire, ou encore du Sily national de Guinée, ou même des aigles du Mali, aux gars de la mer rouge d’Érythrée, aux Cranes également d’Ouganda en passant par le pays des lions indomptables du Cameroun, des diables rouges du Congo Brazza, des Léopards de RDC, des Saos du Tchad, etc. – suivez mon regard – l’Afrique pullulent *:)) Marrant de ces présidents qui, sous le poids de l’âge et rongés par la maladie, passent tous leurs mandats dans un fauteuil roulant ou entre deux avions, d’hôpital en hôpital.

Les costumes ont beau être intentionnellement des plus grandes couturiers pour donner plus d’allure à la silhouette, les calvities ont beau être astucieusement provoquées pour intelligemment masquer les choses *:)) Marrant, les cheveux ont beau régulièrement subir l’assaut de yomo (teinture noir pour cheveux)*:)) Marrant pour se redonner de la jeunesse, l’aspect de ces hommes et femmes, chefs d’États usés par le temps, parle de lui-même.

Mais, il n’y a pas que le temps qui use. Il n’y a en effet pas plus fatigant que le pouvoir, surtout lorsqu’il est monotone, fait de bric et de broc, marqué de vertes et de pas mûres,  pour ne pas dire simplement caractérisé de choix fantaisistes et d’échecs *:( Tristesse que l’on ne peut, heureusement ou malheureusement, masquer.

Mais apparemment, il n’y a pas que les présidents en exercice qui soient vieux ou contre le sang neuf. Des opposants également, opposants historiques, qui par la suite deviennent problématiques *:( Tristesse pour leur propre parti, sont également dans un perpétuel combat contre le vieillissement et par conséquent, paradoxalement contre le renouvellement de leur parti politique. Normal, c’est eux qui en sont les créateurs. Leurs propres successeurs aussi. *:)) MarrantAvec ça, comment prétende vouloir diriger un pays. On imagine aisément ce que cela sera : Un véritable remake (en pire) des pouvoirs contre lesquels ils protestaient.

Mais, malheureusement pour tout ce monde, présidents et opposants surannés, la nature a toujours le dernier mot. Et puis, leur histoire même prouve non seulement que ce sont des vieux de la vieille, mais aussi pour leur départ  du pouvoir, ou des partis politiques qu’ils dirigent, en ce qui concerne les opposants,  ce n’est pas demain la veille.

Le vieux président, c’est aussi ce président, qui bien que d’un âge relativement jeune, enchaîne mandats sur mandats, que ce soit des mandats a priori légaux ou des mandats forcés.

C’est ainsi que l’on remarquera que des présidents étant dans la quarantaine ou ayant à peine la cinquantaine cumulent au moins trois mandats présidentiels, ou manigancent même pour avoir d’autres lorsque la constitution de leur pays ne les y autorise pas ; ou encore malgré leur échec, certains s’encouragent à demeurer au pouvoir lorsqu’une  constitution qu’ils ont pris soin de constituer *:)) Marrantselon convenance leur garantit la présidence à vie. L’Épervier (un véritable prédateur) du Togo, L’hirondelle du Burundi, qui ne fait plus que le mauvais temps, et le Léopard (semblant très indécis) de RDC en savent quelque chose.

File:2014 04 22 Burundi President visit Somalia -13 (13989178103).jpg commons.wikimedia.org
Le président Burundais Pierre Nkurunziza. CC wikimedia.org

Fait tragique ou véritable performance politique, il y a des vieux présidents 3D.*:)) Marrant Ces présidents de Républiques là  sont dans un premier temps âgés. Ils cumulent dans un deuxième temps mandats sur mandats, et dans un troisième temps tripatouille la constitution de leurs pays pour demeurer à vie au pouvoir. Président 3D. Plus qu’un président à vie, ce type de président est tout simplement un président éternel, le peuple étant réduit, après sa disparition, à subir les conséquences de ses dizaines d’années de pouvoir : crise économique, pauvreté, conflits armées, etc.

Pourquoi doivent-ils quitter, les vieux présidents ?

Il va sans dire que des esprits plus occupés à démontrer leur jeunesse et leur vitalité,*:)) Marrant à manigancer pour demeurer longtemps, voire à vie au pouvoir, à élaborer des répliques et mêmes piques, voire des complots contre les attaques verbales qu’ils pourraient subir à cause leur vieillesse, longévité, éternité, etc. au pouvoir, à mûrir des stratégies de répression contre leurs détracteurs,  ne peuvent produire que des PPTE,*:( Tristesse et au carré s’il vous plaît, c’est-à-dire :

1 – des Pays Pauvres Très Endettés…..

2- des Pays Pauvres des Très Endeuillés.

Dans ces pays, c’est la LMP, autrement dit La Mort Partout. Mort de l’éthique. Mort de la dignité humaine. Mort des valeurs morales. Mort de la considération pour autrui. Mort du respect de la vie. Mort de l’administration. Mort de l’économie. Mort de la conscience professionnelle. Mort des jeunes générations sur qui est supposé reposer l’avenir du pays, car cette jeunesse est non seulement sous éduquée, mais aussi manipulée pour conserver le pouvoir ou pour l’obtenir. Mort de personnes à la suite de guerres civiles ou de simples manifestations de protestation. Finalement : LMP : La Mort du Pays.*:( Tristesse

Sourd au développement, ces pays  sous développés sont immergents malgré leurs grandes potentialités. On leur donnera tous les qualificatifs possibles : scandale géologique, locomotive économique de telle ou telle autre région, ces pays qui ont pour principal objectif d’être émergents restent néanmoins énervants. Vivant sous perfusion économique (comme leurs présidents maintenus en vie par les performances de la médecine) ou en emergency (urgence en anglais) l’émergence n’est qu’un slogan pour ces pays. Ce sont de véritable PAS, des Pays Amaigri Structurellement (insuffisances d’hôpitaux, d’école, de routes, de services) à l’image de leurs présidents diminués physiquement et mentalement ou plus occupés à réfléchir à comment s’accrocher au pouvoir. Ces pays là ne deviennent plus alors que des RHDP, c’est à dire des Rassemblement d’Hommes Déterminés à Partir, comme  on le dit en Côte d’Ivoire, se chercher ailleurs. Certains en espérant traverser la méditerranée pour retrouver l’Europe que beaucoup n’atteindront jamais, engloutis par la mer ; d’autres en vivant simplement en tant que réfugiés dans des pays frontaliers aux leurs.  Donc encore une fois, pour le bonheur de vos concitoyens et pour l’honneur de la mère patrie Afrique : « Les vieux présidents, quittez ! »


Depuis la Côte d’Ivoire, je vous invite chez moi

La désorganisation du réseau urbainModifier fr.m.wikipedia.org
CC fr.m.wikipedia.org

Je vous invite chez moi. Chez moi ? Disons plutôt là où je suis, parce que l’honnêteté, la foi en l’avenir et le respect du bien d’autrui ne voudraient pas que je m’attribue ce qui n’est pas à moi ; mais il y a cette dignité, cet orgueil et cette fierté qui se donnent la main pour que je ne paraisse pas ridicule. Contre ceux-là, il y a heureusement l’honnêteté.

Je vous invite donc chez moi… Oh, pardon, je veux dire dans un espace chez ma sœur chez qui je vis. Mais, par abus de langage, pour le discours, et pour ce diplômé que je suis, disons…, j’oubliais, pour aussi ce trentenaire que je suis et ce père, cet époux que j’aurais dû être, disons quand même chez moi.

Je vous invite donc chez moi. Chez moi : 1m 50 sur 1m 80 : matelas. Bon, en vérité natte… Chez moi donc, il y a un labo de langues. Il faut le voir pour le croire, docs sur docs de langues vivantes : Français, Anglais, Allemand, Espagnol, Portugais, Italien, Chinois, Japonais ; même de langues mortes : Latin. Mais, point de langues… de langues…, enfin, point de Baoulé*, de Bété*, de Guéré*, etc.  Quel jour l’une de nos langues sera-t-elle parlée à l’ONU pour que je l’apprenne et la parle chez moi ? Quand certainement les poules auront des dents *:( Tristesse. Avec l’évolution, les OGM et tout ça, c’est quand même possible. Mais il faut au moins deux personnes, qui en ont de plus la volonté, ou qui en ressentent du moins le besoin, pour échanger dans une même langue.

Chez moi, en plus du labo de langues, il y a aussi le labo de la langue, avec plusieurs parts d’oranges : entraînement d’embrassement : bêtise instinct ou basic instinct ?…

Natte repliée, et moi assis : position cogitation ; ou même, natte laissée en l’état, et moi étendu, labo de langues, puis de la langue devient labo des sciences : Sciences de la Survie sur la Terre ; Sciences Frondamentales et Astiquées , Sciences Frictions , Sciences aux Cultes et Sciences Occultées , Sciences Alimentaires , Sciences Soupérieures. Toutes ces sciences ivoiriennes. Tout passe dans ma tête. Et ce n’est pas la sérénité.

Avec quelques ustensiles et de la matière première, je m’adonne à quelques expériences : bananes plantains séchées, puis réduites en poudre : faire cette découverte qui fera sortir de la galère. Mais, ce n’est pas la sérénité.

Heureusement, hors mis le labo de sciences, il y a le labo des sciences, ou en bon français, le labo des manières. Dans ce labo, toutes sortes de réflexions sont menées par l’esprit saint… ; ou le Saint Esprit ?… dans tous les cas, par mon esprit que je veux sain, et que je m’attèle tant bien que mal à rendre sein pour tout de même nourrir du lait de mes réflexions.

Dans un labo de sciences, et de là tout son charme, l’on forme aussi et surtout sa propre vision du monde. Ainsi, mes sciences sont différentes de celles d’autres personnes, ou encore en Ivoirien, on dira : « Je science différemment des autres ». Mais, que sont les autres, sinon un autre moi ? Donc, je science différemment de cet autre moi qui pourrait être toi, mais que je dois, par honnêteté, assumer être moi.

Natte totalement repliée, puis rangée dans un coin, les labos des langues et des sciences deviennent labo de physique : bouts de fils électriques, films photovoltaïques, batteries, morceau de planches, restes de postes transistors, morceaux de polystyrènes. Arriver à l’invention du siècle, mais surtout du continent africain : une glacière-réfrigérateur fonctionnant à l’énergie solaire. Mais, ce n’est qu’un rêve. Au lycée, j’ai pas eu le choix entre l’électricité, la mécanique et la chimie. Il fallait plutôt choisir entre la physique et l’autre physique, celle des esprits dits achevés : la Littérature. Et le bagage littéraire était plus grand que toute la physique.

Mais, dans le labo de physique, on ne se plaint pas car il y a du rêve, et sans le rêve, le monde ne serait pas. D’ailleurs sans le rêve, moi, je ne suis pas. Vive donc le labo de physique !

Mais Vive encore plus le labo du physique : deux sacs vides de 5kg de riz remplis de sable mouillé + un morceau de bois servant de traverses et reliant ces deux sacs =  un haltère.

Haltères  sur haltères, pompes sur pompes, abdominaux sur abdominaux ; et le résultat est là, présent, visible, palpable, parlant : un corps auquel tout homme rêve. Mais beaucoup plus exaltant, cette réalité : l’effort produit toujours des fruits ; le drame ne serait donc pas de ne rien recevoir, mais de ne rien se donner en attendant de toujours recevoir.

Je vous invite donc pour une journée chez moi, ou là où je suis, ou encore … Appelez-le comme vous voulez, mais dans tous les cas, je vous invite là. Je voudrais en être fier, mais je ne dois pas, parce que j’ai encore beaucoup et mieux à faire, tant que le quotidien s’obstine à rimer avec galère.

*Langues ivoiriennes


Bonne fête, «pas pas»

 

CC de cybercarte.com
CC de cybercartes.com

Dimanche dernier, c’était ‘‘la fête des pas pas’’, ou si on veut la fête des pères. Une vingtaine de jours avant, ça avait été celle des mères. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la célébration de ces deux événements a été très contrastée à Abidjan.

D’abord, au moins une semaine avant la fête des mères, celle-ci se faisait pourtant sentir, notamment dans les spots publicitaires à la télé, comme à la radio. Des produits, des téléphones portables dernière génération notamment, étaient en promotion ; la vente de bouillons de cuisine dont l’achat pouvait permettre de gagner des seaux, des bassines, des paniers, des assiettes, des passoires à l’effigie de ces sociétés de fabrication de bouillons, a redoublé sur les marchés et dans les quartiers. Comme quoi, les clichés sur la femme ont vraiment la peau dure. Dans toujours la mouvance de la fête des mères, les prix des produits avaient connu une hausse formidable, digne de l’enjeu de cet événement : prouver aux mères qu’elles sont aimées malgré les infidélités de certains maris, les impolitesses des enfants, etc. Ça s’organisait donc tant bien que mal dans les quartiers pour célébrer valablement les mères.

Dans mon secteur par exemple, une fête fut organisée en l’honneur des mères le samedi 28 mai, en soirée. Cependant, une mère restant une mère, surtout que c’était sa fête, il y avait les plus petits enfants à pouponner et à aller faire coucher. Et puis, ça doit tout de même donner une bonne image de la femme, la mère ; ça doit respecter le couvre-feu familial, même si celui-ci a été prolongé un peu pour l’occasion ; ça doit donc rentrer pour honorer l’une de ses tâches, ô combien  importante de ministre de l’intérieur : veiller sur la maison et les enfants. *:( Tristesse

Finalement, ce sont ceux qui invitaient ce soir là, c’est-à-dire les pères, qui ont le plus fait la fête, jusque tard dans la nuit. Le mariage en Afrique, c’est vraiment pour le meilleur et pour le père. A l’aube, au jogging dominical, beaucoup de ces pères manquaient à l’appel. Comme quoi, la fête des mères cache toujours celle des pères.

Mais, ce n’était que partie remise car, le lendemain, jour j de la fête, les mères se sont rattrapées des déconvenues de la veille. Des bâches, en effet, avaient été disposées ça et là dans les quartiers. Pour les célébrer, des mères, parées de leurs plus beaux atours, avaient été invitées à déjeuner, au son des musiques en vogue actuellement en Côte d’Ivoire. Elles ont bien mangé, ont reçu de supers cadeaux, ont également merveilleusement bien dansé. Mais après, il y avait la vaisselle à faire. Et qui pour la faire ? Les mères bien entendu. Une mère reste vraiment une mère. D’ailleurs n’est-ce pas elles qui avait cuisiné tout ce qui a été mangé ce jour là ?

Ce 19 juin, c’était donc la fête des pas pas. A-t-elle eu lieu ? Pas autant que celle des mamans, si en tout cas, on considère que les mères avaient été fêtées. Une chose est certaine, aucun signe dans les quartiers indiquait que ce dimanche était la fête d’un père. Mais finalement, des papas n’en avaient pas tant besoin car n’oublions pas qu’ils s’étaient déjà bien amusés à  la fête des mamans.

Et que feraient ces machos d’hommes des égards des femmes dont ils sont les papas des enfants ?

Petite anecdote : Lorsque par exemple certains hommes sont souffrants, leurs épouses sont à leurs petits soins :

« Chéri, qu’est-ce que tu as ? Demain, on ira à l’hôpital. Comment tu te sens ? Qu’est-ce tu veux manger ? Je t’ai fait une sauce gnangnan (sauce bonne pour la santé). Je t’ai chauffé de l’eau. Tu devrais te reposer un peu, tu sais. »

Mais ces derniers, en vrai machos, rejettent cette marque d’affection en râlant :

« Ah, je n’ai rien du tout. Je connais la route de l’hôpital. Un vrai homme ne se lave pas avec de l’eau chaude. Si je me reposais, comment est-ce que je vous nourrirais, tes enfants et toi ? « 

Ces protestations de l’homme sont simplement pour ne pas avoir à rendre cette marque d’affection à la femme en coupant avec l’habitude des longs moments passés hors du foyer conjugal à la descente du travail ou  à la moindre occasion. D’ailleurs, lorsque la femme, malheureusement est souffrante, l’homme prend simplement l’un de ses garçons avec lui. Tous les deux vont à la pharmacie, il achète les médicaments, paie le taxi de l’enfant pour la maison, et continue son route au damier, à l’awalé, au discutoire, ou à son deuxième bureau, entendez par là chez sa maîtresse.

Finalement que les ‘‘pas pas’’ ne soient pas célébrés à ce qui devrait être leur fête n’est pas surprenant. Mais, le drame, c’est de réduire la fête des mères à des cadeaux, des occasions de beuveries et des corvées inavouées. *:( Tristesse  Une mère, comme la femme, se célèbre au quotidien. Et plus que la fêter, il faut l’aimer *:-* Bisou en lui étant fidèle et en lui accordant tout le respect dû à son statut de femme ou de mère.

En conclusion, de véritables fêtes de pères ou de mères, en vérité, il n’y en a pas eu. Dommage !


Côte d’Ivoire-Gabon : de l’ivoirité à la gabonéité : quand il règne une forte odeur de la Côte d’Ivoire au Gabon

 

les présidents Ali Bongo et Alassane Ouattara by re.ivoire-blog.com cc
les présidents Ali Bongo et Alassane Ouattara by re.ivoire-blog.com cc

Dans son dernier livre, le journaliste Pierre Péan dit que le président Ali Bongo n’est pas né gabonais. Je ne m’intéresse de savoir ce qu’est Ali Bongo ou de prendre partie soit pour Monsieur Pierre Péan, soit pour  le clan Bongo. Je remarque simplement qu’un tel discours s’est tenu à une certaine époque en Côte d’Ivoire à propos du président Ouattara, alors opposant. Et jusqu’à aujourd’hui, la Côte d’Ivoire s’en mord encore les doigts. Il serait vraiment dommage que les Gabonais ne tirent pas de leçons de l’expérience malheureuse de la Côte d’Ivoire.

Qu’est-ce de tels propos ont fait gagner à la Côte d’Ivoire ? Tout ce qu’un pays qui court au suicide : désobéissance civile  ; incursion des machettes à l’université ; crise économique (l’opposant Ouattara étant à lui tout seul un projet de société pour ses adversaires politiques, ajouté à l’incompétence de ceux-ci) ; coup d’Etat militaire ; complots sur complots ; insurrection armée ; rébellion ; guerre civile ; partition du pays ; dispersion des richesses humaines et intellectuelles de la Côte d’Ivoire, ainsi que des ressources économiques au quatre coins du monde , sans compter des milliers de familles endeuillées brisées ou en quête de repères.

Aux sorties du débat sur la nationalité, la Côte d’Ivoire n’a en somme gagné que sa condamnation à un perpétuel recommencement.

Son processus d’autodestruction, la Côte d’Ivoire l’a enclenché à partir de la création d’un concept ambigu : l’ivoirité. Ce concept qui en son temps avait fait la fierté de ses initiateurs est désormais bâtard. Ses pères, par honte ou par remord ont du mal à en assumer la paternité, quand ils ne la nient pas carrément.  Ces derniers étaient conscients ou peut-être pas ( j’en doute fort car ils se réclament intellectuels et brandissent à la moindre discussion leurs diplômes obtenus en Occident)… ils étaient donc conscients ou pas du mal qu’ils faisaient à la Côte d’Ivoire en créant un concept culturel qui loin de rassembler les populations autour d’un idéal commun, le développement de leur pays,  a plutôt provoqué (et c’était prévisible à cause du caractère culturel de ce concept dans un pays qui compte 60 ethnies, donc autant de cultures et de visions du monde)   un effilement minutieux du tissu social ivoirien.

Ainsi,  les Ivoiriens étaient divisés (et l’on en ressent encore les séquelles) par la religion, entre musulmans et chrétiens ; par l’ethnie, entre Dioula, Bété, Baoulé ; par grands groupes ethniques entre Malinké, Krou et Akan ; par régions : ressortissants du nord et populations du sud ; par partis politiques : FPI (Front Populaire Ivoirien), RDR (Rassemblement Des Républicains) et PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire) ; le tout alimenté par les commentaires des journalistes occidentaux ignorant les réalité ivoiriennes, notamment le brassage des populations en Côte d’Ivoire.  Ces journalistes, sans le savoir, attisait le feu et conditionnaient les Ivoiriens en accolant à telle région ou telle ethnie, une religion, un parti politique, un homme politique, etc. au point qu’aujourd’hui  encore l’Ivoirien, en fonction de sa région d’origine, de son ethnie, de sa religion, de sa commune et même de son quartier, se définit par le politique qu’il est supposé soutenir.  Ainsi, cherchez un Ivoirien, ou même un être humain en Côte d’Ivoire, vous n’en trouverez pas. Vous verrez plutôt des pro-Gbagbo et des pro-Ouattara, ou encore des militants du RDR, du PDCI et du FPI, ou même des musulmans et des chrétiens, ainsi que des Baoulé, des Dioula, des Bété, des Guéré, etc.

On dit que le président Ali Bongo n’est pas gabonais. Demain, que dira-t-on ? « Il est musulman » ; et le jour d’après ? On dira qu’il appartient à tel groupe ethnique et à telle région. Je ne serai pas surpris qu’après cela, on donne malheureusement naissance à la sœur de l’ivoirité au Gabon : la gabonéité. tous les éléments seraient alors réunis pour une division en règle du Gabon.

Le drame est que l’opposition gabonaise pense avoir trouvé en la question de la nationalité du président Ali Bongo, un contre-argument politique de poids. Mais, la question de la nationalité n’est pas un projet de société. je crois que la Gabonais lambda a d’autres préoccupations que de savoir si Ali Bongo est gabonais ou pas, n’en déplaise à ces opposants dont le comportement s’apparente à de l’immaturité politique, après que ceux-ci aient, par le passé, fait preuve d’égoïsme. Ils ont en effet, rappelons-nous, été incapables de s’unir au seul tour de la dernière élection présidentielle gabonaise pour l’emporter. Pas étonnant que ces prototype de l’opposant africain, dont on imagine aisément ce qu’ils feraient du pouvoir s’ils l’obtenaient, rabaissent le discours politique au niveau de l’appartenance ou non au Gabon.

« Le Gabon n’est pas la Côte d’Ivoire, se leurreraient certains. Tout ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire ne risque d’arriver au Gabon, ajouteraient-t-ils ». Mais, que ceux qui auraient de telles pensées et persisteraient à rabaisser le discours politique au Gabon au niveau d’un fait aussi volatil que la nationalité sachent que 1+1= 2, que ce soit en Papouasie nouvelle Guinée, sur la lune, en Amazonie, dans la Grèce antique, etc. Bref, les mêmes causes produisent les mêmes effets quelque soit l’endroit où l’on se trouve, surtout quand son pays recèle de tant de richesses (pétrole, bois, etc.) et fait des efforts pour créer une industrie locale à ses matières premières : la décision du gouvernement d’Ali Bongo d’interdire l’exportation du bois avant transformation favorise l’émergence d’une industrie du bois au Gabon.

Que les Gabonais, les opposants surtout se ressaisissent car l’orientation du débat politique vers  la nationalité entraînera immanquablement des troubles au Gabon, comme en Côte d’Ivoire. Et les vautours, les vendeurs d’armes par exemple,  n’attendent que cela pour profiter de la situation. Mais, à la différence de la Côte d’Ivoire dont la population avoisine les 23 millions, la population gabonaise n’est que de 1,5 millions d’habitants, soit 500 mille habitants en moins  que la seule commune de Yopougon, à Abidjan.

Je touche du bois, imaginons une guerre civile dans ce pays : il disparaîtra. Que le Gabonais lève simplement la tête et regarde autour de lui : Centrafrique : 4,5 millions d’habitants, 1,6 millions d’individus victimes de la crise,  625000  déplacés, un non-Etat ; RDC : guerre interminable, des zones du pays en perpétuel conflit, occupées par ses voisins et les richesses exploitées par ceux-ci ; Côte d’Ivoire : 20 ans de crise, 20 ans d’errance, un Etat aujourd’hui si fragile qu’il pense devoir son salut à des chefs de guerre qu’il laisse régner en maître et s’accaparer ses richesses, reléguant ainsi au second plan les secteurs vitaux pour un pays que sont la santé, l’éducation, la formation et la sécurité.

Il ne s’agit pour les opposants gabonais de faire cadeau au président Ali Bongo, mais d’être raisonnable et de recourir à des procédés purement démocratiques (la critique du programme de gouvernement de son régime et la proposition d’un projet de société) pour animer la vie politique de leur pays. Ils ne doivent par ailleurs accorder le moindre crédit à des propos tenus dans un livre qui n’a (on pourra prétendre tout ce qu’on veut) qu’une visée commerciale (et d’autres desseins inavoués qu’il reste encore à prouver) et dont les bénéfices ne seront jamais reversés à aucune oeuvre caritative que ce soit au Gabon ou ailleurs dans le monde. Personne ne pourra être raisonnable à la place des Gabonais, de l’opposition gabonaise surtout.

Tellement de désagrégations d’Etats existent dans toute l’Afrique qu’il serait vraiment, vraiment stupide que les Gabonais provoque la leur en faisant du débat sur la nationalité de leur président, un débat politique.

S’il ne veut pas sentir de cette forte odeur de cadavre qui empeste encore en Côte d’Ivoire, alourdit notre quotidien et nous tire sans cesse  vers le bas, pour son pays le Gabonais doit faire parler sa raison s’il est incapable d’écouter son cœur pour celui-ci. Mais, la balle reste et demeure dans le camp des Gabonais, des opposants et de la société civile surtout.  Plus que jamais, l’opposition gabonaise a là l’occasion de prouver son désintérêt, sa maturité, sa clairvoyance et sa capacité à diriger un jour ce pays dont les populations ne demandent rien d’autre qu’une existence paisible. Dans tous les cas, si elle persiste à entretenir un débat aussi dangereux que celui de la nationalité, aura-t-elle un jour un pays à gouverner ?  Je croise les doigts pour qu’elle abandonne sa stratégie d’opposition car l’Afrique a besoin de toutes ses filles et de tous ses fils.