Yves Tchakounte

Mon engagement pour la campagne #StopBokoHaram

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Depuis l’apparition de la secte Boko Haram dans la scène publique camerounaise, l’opinion reste toujours perturbée par des mauvaises nouvelles de rapts et de décapitations qui viennent de la région de l’Extrême-Nord. Heureusement, les dégâts ne sont pas catastrophiques grâce à la hargne et la prouesse des forces armées que la tyrannie balance dans la gueule du loup.

Un bilan presque élogieux dans la libération des otages

C’est au cours du mois de février 2013, et plus particulièrement dans la journée du 19 que Boko Haram fait son apparition au Cameroun. Exerçant naturellement au Nigeria, la secte était encore, avant cette date, considérée comme une entité ayant des revendications purement politiques. Il faut aussi signaler que beaucoup d’observateurs et analystes soupçonnaient déjà d’éventuelles incursions en territoires camerounais. Mais la naïveté, ou mieux, la négligence des dirigeants a finis par donner raisons à ces analystes considérés jadis comme des détracteurs de la république. Depuis cette date, la présence de Boko Haram sur le territoire camerounais est devenue officielle. Une vidéo menaçant les autorités camerounaises diffusée par la secte avait fait le tour du monde. Depuis cette date et à ce jour, le Cameroun enregistre sur son sol presque 100 rapts donc une vingtaine d’occidentaux et plus d’une centaine de camerounais décapités.

Parmi les rapts les plus célèbres on peut dénombrer, celui des sept français dont quatre garçons âgés de 11 à 12 ans dans les plaines de Dabanga à l’Extrême Nord enlevés justement le 19 février 2013, celui du père Vandenbeusch, des religieux italiens et de la religieuse canadienne libérés le 1er juin 2014, celui de dix chinois et de dix-sept camerounais enlevés respectivement en mai et juillet 2014, celui plus récent de 24 camerounais libérés parmi les quatre-vingt enlevés le 18 janvier 2015. Tous ces otages sont donc sains et saufs. Mais la libération la plus rocambolesque fut celle de l’allemand Nitsch Eberhard Robert enlevé en juillet 2014 au Nigeria et détenu toujours dans ce même pays.A ce jour, le compte est loin d’être terminé et il est désormais établi que la libération pompeuse de ces otages, plus particulièrement des otages occidentaux, fait l’objet d’une publicité tapageuse du régime pour le compte d’une propagande politique malsaine. Au fait, pourquoi Paul Biya rançonne-t-il la libération des otages ?

A la recherche d’une visibilité internationale : La propagande diplomatique

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Le président Biya recevant au palais l’otage allemand Nitsch Eberhard Robert venu du Nigéria

Un bilan aussi élogieux des libérations des otages kidnappés par la secte est loin d’être considéré comme des faits anodins. Des faits manifestes qui témoignent de la volonté consciente de vouloir être une nation à la recherche désespérée d’une identité sur le plan international. Un bref aperçu aussi sur le bilan des rançons est digne d’intérêt. Selon certaines sources de plus en plus crédibles, plus particulièrement celle de Reuters, confirment que, à la suite d’une enquête après la libération des sept français,le président de la république camerounaise est l’une des personnes les plus promptes au payement des rançons :

NigerianIslamistsectBokoHaramwaspaid an equivalent of around $3.15 million by French and Camerooniannegotiatorsbeforefreeingseven French hostagesthismonth, a confidentialNigeriangovernment report obtained by Reuters said […]French news network i-telereportedearlier on Friday that a ransomhad of $7 million had been paid, suggestingeitherCameroonPresident Paul Biya or GDF-Suez hadpaidit.

A la suite de Reuters, les journaux comme les quotidiens nigériansVanguard et Daily Trustconfirment aussi cette fâcheuse habitude qu’a pris le Cameroun de toujours se plier aux injonctions du leader Abubakar Shekau qui ne vit pas seulement de l’investissement d’Aqap [Al-Qaida dans la péninsule Arabique] et d’Aqmi [Al-Qaida au Maghreb islamique], ainsi que celui d’Al-Shabab dans la Corne de l’Afrique, mais aussi des rançons bien fourni et alimenté par Paul Biya.

Il est donc tout à fait raisonnable de s’indigner sur la mobilisation diplomatique camerounaise pour libérer des otages occidentaux d’autant plus qu’avant que Boko Haram ne pointe son nez le 19 février 2013 en kidnappant la famille Moulin Fournier, les villageois subissaient déjà les affres de la secte sans que le pouvoir de Yaoundé ne daigne se mouvoir pour les sortir des griffes de la nébuleuse. Ainsi donc, comme un coup de baquette magique, Yaoundé se sent subitement interpeler par un devoir républicain. Victime d’une diplomatie handicapée depuis belle lurette, une occasion en or venait donc d’être donnée par Abubakar Shekau à Paul Biya pour se faire une visibilité devant une France donc le président n’avait plus mis les pieds à Yaoundé depuis plus d’une décennie. La réaction de François Hollande après la libération des Moulin Fournier a donc été un coup médiatique recherché par le pouvoir de Yaoundé qui a aussitôt vu la nécessité de renforcer cette stratégie en espérant plus.Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, s’est lui aussi fendu en remerciements à Yaoundé. Il était venu pour ramener les otages à la maison en allant dans le même sens que son chef : « Je veux vraiment et chaleureusement vous remercier, Monsieur le Président, pour ce que vous avez fait, en liaison avec les autorités nigérianes et françaises, comme vous l’avez souligné, dans la discrétion, dans l’efficacité en réitérant la gratitude de la France à l’égard du Cameroun et de son président ».Ce dénouement heureux va-t-il réchauffer l’état des relations entre les deux hommes ?

La problématique du double langage : Le rançonnage et « la guerre totale »

La dernière vidéo diffusée par la secte révèle, par la bouche de son leader, que le double langage de Biya consistant à négocier et collaborer la nuit et venir les combattre le jour est signe d’une lâcheté notoire. Déjà engagé dans une stratégie de rançonnage, Paul se retrouve contraint à déclarer une « guerre totale à Boko Haram », loin de ses institutions législatives qui auraient pu donner une caution légale à cette guerre.Voilà donc le double jeu de Paul Biya dénoncé par Abubakar Shekau.

Cette double posture du régime de Yaoundé fait ressortir des incongruités dans la gestion de ce que je peux appeler « crise ». Comment comprendre qu’une fois engagé dans la guerre, les soldats tombés au front des batailles dans la région de l’Extrême-Nord reçoivent des honneurs de la république en l’absence du chef suprême des armée, tandis que celui-ci reçoit, au palais, en grande pompe les otages libérés ? L’exemple le plus parlant c’est justement le cas de la libération de l’otage allemand Nitsch Eberhard Robert arrêté et maintenu pourtant sur le sol Nigérian depuis juillet 2014. Nitsch travaillait au Nigeria où une ambassade allemande existe,d’où vient-il alors que ce citoyen allemand capturé au Nigeria se retrouve libéré plutôt au Cameroun et est présenté à la presse camerounaise, et reçu par le président camerounais dans le palais du peuple camerounais, le palais d’Etoudi, pour faire la Grande Une du quotidien de l’État camerounais « Cameroon-Tribune » ?Tous les otages ainsi libérés sont chaque fois reçu en héros au palais avec des champagnes en leur honneur.

#StopBokoHaram

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Marche patriotique de soutien aux forces armées » le 28 février prochain à Yaoundé

Il faut le dire ici, pour finir, que cette guerre que mène le Cameroun n’est pas sans importance pour le pays exposé à la merci des barbares depuis longtemps. Toujours est-il aussi important de souligner deux choses : de 1-La nullité et l’embrouillamini du « Conseil Nationale de la sécurité » (CNS) donne à penser que cette institution dont le rôle est de préparer nos armées à affronter les dangers que le pays vit actuellement, est inexistante. C’est aussi la preuve, comme le dit Ngouo  WOUNGLY–MASSAGA, que : « Ceux qui sont à la tête des institutions de défense et de sécurité dans notre pays ne le doivent qu’à la pratique du tribalisme et ou à leurs aptitudes de personnes prêtes à exécuter toutes les besognes  et à faire tirer sur les jeunes et sur le peuple « sans état d’âme »…et non à leurs compétences ». Il en résulte donc que notre armée, et plus particulièrement le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), n’est foncièrement pas conçue pour la défense du territoire contre un ennemi externe, mais pour la répression de toutes manifestations de mécontentement populaire et la guerre civile. En conclusion donc, « le pays n’a aucune véritable stratégie, aucune politique cohérente de lutte contre Boko-Haram ». Une sorte de défaite programmée, donc ! Et de 2-Cette gabegie dans la gestion d’une guerre menée par les jeunes officiers fraîchement sortis de l’Ecole Militaire Interarmées (EMIA) est à décrier. N’ayant aucune expérience de la guerre, ces jeunes officiers sont appelés sur les champs des batailles tandis que les autres militaires, considérés comme les plus aguerris, sont enfouis dans les casernes, se mettent à l’abri, loin de la galère de l’affreuse guerre. Cela témoigne donc de l’existence de cette corruption tant décriée et qui est la pratique la plus répandue et la marque déposée du régime de Yaoundé.

C’est pour ces jeunes soldats que la tyrannie a choisi de sacrifier que je me joindrais à cette « marche patriotique de soutien aux forces armées »  le 28 février prochain. Je leur rends donc hommage par ce billet. Le souvenir de cette date du 28 février 2008 me rappelle que cette même armée avait tiré à bout portant sur les jeunes à mains nues descendus dans la rue à la suite d’une modification de la constitution abrogeant l’article qui limitait le nombre de mandat présidentiel. Cette manifestation avait été aussi incitée par une crise dite de « la vie chère » qui avait presque soulevée les jeunes de quelques capitales africaines.Cependant, cette manie qu’a la tyrannie de Yaoundé de se mêler de la manifestation pour créer la confusion dans les esprits. « La honteuse escroquerie politique du parti au pouvoir consistant à  confondre la mobilisation patriotique contre Boko Haram et le soutien partisan au chef de l’Etat » n’est qu’à un doigt.

TchakounteKemayou


Les leçons des attentats de Paris

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La France vient de connaître une semaine folle et riche d’émotions. Il ne s’est pas passé une seconde sans que le monde ne soit informé de l’évolution de l’actualité qui a débuté le mercredi 7 janvier 2015 et qui s’est achevée avec la grande manif dénommée « La marche républicaine » du dimanche 11 janvier. Les commentaires des internautes camerounais ne finissent pas de pleuvoir et donnent à voir les camps et des opinions aussi diverses que multiples. Sans doute que l’heure est venue de tirer les leçons d’une des semaines sombres de l’histoire de la France du 21e siècle.

Une mobilisation médiatique à la dimension des attentes : les records  et émotions

Si on ne pouvait s’en tenir qu’aux chiffres, tous les records ont été battus : c’est la plus grande frappe terroriste que la France ait connue jusqu’ici : au compteur, 17 morts innocents ; les 3 terroristes tués et une en fuite, la femme d’Amedy Coulibaly qui est recherchée par la police française ; plus de 4 millions de manifestants donc 47 chefs d’Etat et de gouvernement venus du monde entier et, pour boucler la boucle, 5 millions d’exemplaires du numéro de mercredi de Charlie-Hebdo vendus à ce jour et plus de 15 millions de lecteurs. Revendiqués finalement par Al-Qaïda dans une vidéo publiée le 14 janvier, ces attentats de Paris n’en finissent pas d’indigner le monde entier et plus particulièrement l’opinion africaine. Unanimes sur la nécessité de dompter à jamais le terrorisme international, certains ne semblent pas s’accorder quant à l’agitation, qualifiée de « géométrie variable », faite autour de ces attentats ignobles.

L’une des victoires de la mobilisation, j’allais dire, de l’alerte et de la communication autour de ces attentats, c’est le réel déploiement des médias français : Unes et live 24h/24 du mercredi 7 au dimanche 11. Les journalistes, les éditorialistes, les hommes politiques, les analystes et bien d’autres sont venus sur les plateaux réagir à ces évènements tragiques. La charge émotionnelle dont ont fait preuve particulièrement les médias français a tôt fait d’envahir même les Africains. Qui pouvait alors imaginer un seul instant que six chef d’Etat africain allaient aussi faire le déplacement pour Paris afin d’assister à « la marche républicaine » ? Il est donc important de signaler ici que le rôle des médias, au-delà de l’information, est de susciter une réelle adhésion à une certaine cause, une certaine valeur, bref à la transformation de l’opinion. La preuve est formulée par cette manifestation du dimanche qui n’a pas cessé de susciter la gêne des Africains, en particulier.

L’extravagance et la prestidigitation ostentatoire

Ce qui est extraordinaire dans tout ça, c’est le fait que l’événement ait mobilisé un monde d’une telle ampleur allant jusqu’à 4 millions de manifestants. Jamais dans l’histoire de la France une manifestation de rue n’a connu un tel record  :« Ce qui en fait la particularité, c’est moins le rassemblement que la marche » (Dixit ShandaTonme). L’autre spécificité est que pour la première fois dans le monde, des chefs d’Etat et de gouvernement en exercice sont descendus dans la rue pour manifester.

Pour certains, l’extravagance viendrait de l’hypocrisie de certaines personnalités présentes à cette marche parisienne. Les gens de bonne et de mauvaise foi se retrouvent ensemble et donnent l’impression que la paix a enfin un sens. Ainsi nous avons pu voir côte à côte, des personnalités et des leaders mondialement connus pour leurs oppositions tranchées sur diverses questions. L’Israélien et le Palestinien se serrant la main, montant dans un bus ensemble, n’est-il pas un signe, pour les naïfs, de ce qu’on pourrait appeler « cohabitation pacifique » ? Cette extravagance dans la démesure est bien ressentie par les Africains eux-mêmes qui n’arrivent toujours pas à comprendre comment un chef d’Etat africain, digne de ce nom et dont la spécificité culturelle est la solidarité entre les frères, bref les humains, peut rester froid aux souffrances des siens à un jet de pierre et aller consoler un ami lointain à plus de 6 000 km de lui ! Jamais dans l’histoire de ce monde un pays n’a autant mobilisé les chefs d’Etat pour une marche. L’émotion suscitée par les médias n’a donc pas épargné les chefs d’Etat africains qui ont malheureusement oublié qu’ils avaient eux aussi des terroristes qui continuent de faire des victimes chez eux et chez leurs voisins les plus proches.

La dialectique du Blanc et du Noir

Une autre leçon, et pas la moindre, et qui est aussi une conséquence de cette prestidigitation ostentatoire, à tirer de cette analyse est que les morts ne se valent pas. Le deuil du Blanc fait plus de tapage que celui du Noir. C’est l’occasion ou jamais de se faire voir pour s’attirer la sympathie de ceux qui pensaient qu’il (le pauvre) ne saurait côtoyer les grands milieux. Pourtant, et c’est le plus scandaleux, « les émotions vives et les compassions ostentatoires peuvent cacher en fait des appréhensions dangereuses et des certitudes impopulaires ». C’est la dialectique du Blanc et du Noir. Au plan macro, cela est bien illustré par l’internationaliste Shanda Tonme pour qui :

« Les chefs d’Etat africains […] sont […] plus prompts à se déranger pour la France et à foncer à Paris, qu’à se déranger pour le voisin immédiat du continent et à foncer à Abuja, Addis-Abeba ou Yaoundé. La dialectique du Noir et du Blanc, de l’Occidentalo-Européo-Américain d’une part et du Négro-Afro-Sahélien est une réalité dans la configuration des relations internationales et de l’agencement des rapports des forces diplomatiques. La mort d’un Noir n’emporte pas la même émotion caractérielle et affectueuse que la mort d’un Blanc, au sens de l’interprétation des jeux et des enjeux diplomatiques qui s’étalent sous nos yeux au fils des décennies, des crises, des drames et des génocides. Il ne faut jamais oublier que l’histoire de l’humanité tarde encore et toujours à s’écrire en lettres de justice, de vérité, d’équité et d’égalité. »

Pourquoi lier la dialectique du Noir et du Blanc aux attentats de Paris ? Eh ben, l’internationaliste répond lui-même par ces termes :

« Parce que vous ne pouvez pas mêler dans une même marche des gens aux mains ensanglantés réellement ou virtuellement, en proclamant l’unité morale et éthique du monde contre le mal terroriste. Pour le citoyen africain qui n’a jamais connu d’élection libre ou qui vit sous le chantage permanent des Constitutions que l’on change comme des mouchoirs jetables au gré des ambitions des monarques régnants, les assassins de Paris relèvent d’une autre planète au mieux, et au pire ils participent du même crime de destruction de tout espoir pour les êtres humains que des dignitaires qui confisquent le destin des peuples avec des régimes autocratiques. C’est cela le dilemme. »

Le terrorisme international : la solution est politique

Sans toutefois justifier les actes barbares perpétrés par les deux frères Kouachi et par Coulibaly, il est temps de mettre sur la place publique toutes les plaies béantes des superpuissances qui entretiennent volontairement le déséquilibre d’une justice à géométrie variable. L’abcès doit donc être crevé. Il s’agit ici de faire le constat alarmant, et difficilement accepté par hypocrisie, selon lequel les terroristes ne tombent pas du ciel. Ils sont les produits de notre société. C’est fort opportunément que certains, et je dirais même beaucoup, de Camerounais se sont exprimés pour s’indigner que, et c’est ça la conséquence de la dialectique exposée plus haut, 17 morts aient occupé l’actualité sans partage.

Quelques extraits des publications des internautes s’offusquant d’une justice à double vitesse entretenue par les puissants du monde ouvrent le débat sur la nécessité de la remise en cause de cet équilibre mondial. Et c’est Claude Abate qui attire l’attention de ses lecteurs sur cette contradiction alarmante à travers des questionnements :

1. Peut-on déployer les grands moyens quand il s’agit de lutter contre le terrorisme à l’intérieur et lutter « à minima » avec des moyens réduits à l’extérieur quand il s’agit d’éradiquer le terrorisme qui menace gravement nos pauvres États africains d’aujourd’hui ? 2. Peut-on véritablement lutter contre les djihadistes et islamistes radicaux à l’extérieur tout en laissant leur principal financier et pourvoyeur de fonds émirati du golfe organiser une Coupe du monde chez lui et investir massivement et tranquillement à l’intérieur des frontières « démocratiques »? (…) Le terrorisme n’a pas de frontière ni d’amis. Il frappe lâchement partout quand bon lui semble au gré de ses humeurs et au mépris de vies innocentes ou coupables.

Le problème est donc politique, comme l’affirme l’internationaliste Shanda Tonme dans une lecture triptyque qui intègre tous les paramètres historiques, sociaux et culturels :

Personne ne naît terroriste, mais des régimes politiques et des systèmes de gouvernance peuvent se bâtir a priori sur des bases terroristes. Ainsi donc, pour vaincre le terrorisme, il faudrait au préalable penser à déconstruire le cadre institutionnel qui secrète le terrorisme. 

Ne convient-il pas de mentionner, à la suite de Claude Abate et de ShandaTonme, que le niveau de démocratie atteint par les puissances de ce monde est le fait même d’avoir, de par leur puissance économique, développé des rapports de force qui n’ont donc eu de conséquences que ce déséquilibre tant décrié. La démocratie et la liberté n’étaient-elles seulement possibles qu’à ce prix ? Ou alors c’est la politique de : « L’enfer c’est les autres » ? Pour mémoire, ces puissances ont quand même connu des périodes de luttes âpres pour atteindre cette étape de liberté et de démocratie enviable.

La laïcité doit triompher

Cela fait exactement 110 ans que la France a dit « Non » au dogmatisme religieux. Cette bataille des révolutionnaires avait pour but de cantonner l’église dans la sphère religieuse en écartant de la sphère publique. Le journal Charli Hebdo est donc le fruit de cette bataille pour la liberté arrachée aux religieux.

Pendant ce temps, en Afrique, cette liberté gagnée par la France est encore à conquérir. Les attentats de Paris sonnent comme une alerte aux esprits malins. Et c’est bien Jean-Paul Pougala qui sait mieux le dire :

Quand on regarde en 2015, ces comportements créationnistes des dirigeants africains, on est à coup sûr certain que nous sommes un vrai poids mort pour l’humanité. Pour en sortir, nous devons au plus vite faire vivre la laïcité dans nos Etats afin que l’école soit un sanctuaire pour former le citoyen averti de demain, où il sera interdit tout dogme religieux qui nous ramène droit vers le Moyen-Age. Il n’y a pas de compromis entre la République et la Nation de Dieu. 

Les conséquences des attentats de Paris pour le Cameroun

C’est en 2001, après les attentats du 11-Septembre que les terroristes d’Al-Qaïda ont commencé à faire parler d’eux dans le monde… La France vient donc d’affronter l’horreur en plein cœur de Paris. Interviendra-t-elle au Cameroun après être intervenue au Mali ?

Biya a déjà demandé [Dans son discours lors des présentations des vœux du corps diplomatique accrédité à Yaoundé le 7 janvier dernier]une intervention extérieure, après que le chef de BokoHaram l’a appelé nommément dans une vidéo diffusée et authentifiée le 5 janvier dernier.

Jusqu’ici passifs, les Camerounais sont subitement solidaires des victimes du terrorisme de leur pays, plus particulièrement de la région de l’Extrême-Nord.

C’est l’une des leçons les plus fortes et les plus importantes que les attentats de Paris ont apportées au peuple de ce pays : il faut pleurer d’abord ses morts avant d’aller pleurer au deuil de son voisin. Avec plaisir, les Camerounais ont repris le slogan « Je suis Charlie » pour finalement le transformer en « Je suis Kolofata » (Village le plus touché par les attaques de Boko Haram), « Je suis Nord-Cameroun », « Je suis l’armée camerounaise » pour soutenir les forces armées qui ont déjà perdu plus de 40 soldats à ce jour, et surtout le slogan « Perdons pas le Nord ».

TchakounteKemayou


Boko Haram menace le Cameroun et son président : Décryptage du message vidéo

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Le résultat des batailles entre Boko Haram et le BIR le lundi 12 janvier à Kolofata au Cameroun

Depuis hier 05 janvier 2015, pour la première fois depuis ses attaques en direction du Cameroun, le leader de la secte BokoHaram, Aboubakar Shekau s’adresse directement au président Biya et au Camerounais dans une vidéo déjà répandue sur la toile.  Voici un décryptage linguistique du discours du gourou que je propose et à la suite duqyel deux leàons doivent être tirées pour toute analyses de perspective. L’une des curiosités de ce message est à noter : que les autorités camerounaises sont accusées de jouer à un double jeu, ce que Shakau a nommé de « double langage ». Sous la plume de quelques personnes avisées, je vous propose une traduction non moins approximative des paroles de cette vidéo. Une autre vidéo dont je déconseille aux âmes sensibles circule depuis plus d’une semaine sur la toile montre la décapitation des camerounais par des assaillants de Boko Haram. Par souci d’éthique, je ne la publierai pas. Pathétique. 

Cliquer ici pour visionner: Message de Shekau au peuple camerounais et à Biya

Traduction approximative du message vidéo

Le leader Shekau utilise malheureusement un langage religieux et académique de haut niveau qui colle à la tradition guerrière islamiste que nous connaissons des gens d’Al Qaida.  En fait la plus grande partie de son discours est fait d’extraits et d’exégèse du Coran, des Hadits, des prières, de profession de foi et des citations d’auteurs arabes. Il s’exprime en Arabe, en haoussa, en Kanuri (sa langue maternelle) et en Fulfulde.

La vidéo s’ouvre sur le verset 89 de la 8ème Sourate du Coran, la Sourate An-Anfal (= ‘Le Butin’). Cette Sourate parle pour une bonne partie de batailles militaires, notamment la bataille de Badr. Le texte cité dit à peu près ceci: « Si tu as des raisons de craindre une trahison de la part d’un peuple, alors rejettes dans les mêmes termes ou lances leur à la figure leur traité. EN effet Dieu n’aime pas les traitres« .

Il s’adresse en fait autant à Paul Biya, aux musulmans du Cameroun (sans utiliser le terme ‘musulman’), qu’au peuple camerounais et au « peuple des adorateurs de la démocratie » (‘Ô toi Paul Biya‘ 3 fois, ‘Ô Peuple du Cameroun‘ 3 fois, ‘Ô Peuple des adorateurs de la Démocratie‘ 2 ou 3 fois, j’ai pas bien saisi).

Shekau commence par marquer une distance entre deux entités bien distinctes : D’une part, lui, Shekau et BokoHaramqu’il appelle bien entendu de son nom officiel Jama’atuAhlisSunnahlid’da’watiwal jihad, et les autres d’autre part qu’il désigne par « vous », c’est-à-dire Paul Biya, les Camerounais, les démocrates. Il dit se distancer solennellement de « vous » (Paul Biya, peuple camerounais, démocrates) et de « vos affaires ». Il rejette catégoriquement toutes relations /coopérations /discussions avec « vous ». Il lance donc un avertissent en demandant à « vous »de cesser de les combattre (ou de se mêler de leurs affaires), sinon ils vont frapper le Cameroun aussi durement qu’ils frappent le Nigeria. Il demande plusieurs fois à Paul Biya de se repentir auprès de Dieu  (5èmeminute, 8ème-9èmeminute).

Il dit à Paul Biya (9èmemin) que ses soldats, pas plus que les soldats nigérians, américains, etc., ne pourront rien leur faire. Que même si les soldats du monde entier se dressaient contre lui ils ne pourront rien lui faire : « Nous sommes les soldats d’Allah » (min.8:46), « nous sommes reconnaissants à Dieu qui a fait de nous ses soldats et qui nous permet de combattre dans le sentier du Jihad« . Puis il répète que ceci est un message « au Peuple du Cameroun » et «  (littéralement) au peuple dirigé par Paul Biya » qu’il interpelle directement plusieurs fois (min.10:30), en jurant qu’ils sont engagés à accomplir leur mission jusqu’à la mort.

De la 11:02 à la 11:07 minute, Shekau s’adresse « au Président du Cameroun [prononcé deux fois] qui a un double langage« . Il parle en Haoussa, en commençantencore par interpeller Paul Biya: « Ces paroles, c’est moi qui les prononce mais c’est Allah qui parle par ma voix. Ce n’est pas moi qui parle. Moi je ne suis rien » (min. 11:24). Il affirme que Dieu, à qui toute chose appartient (En citant le ciel, la terre, le paysage, etc.), est témoin que toute personne sait que « cette Démocratie ne fait pas partie de la religion apportée par le prophète Mohammed » (min. 11:50) , et que « vous savez avec vos écrits, vos érudits, etc. que votre chemin n’est pas le chemin tracé par le Prophète Mohammed »  (min. 12:10), et il conclut « pour cette raison, toutes vos paroles/actes sont des mensonges » (min. 12:18). « Ce que moi je dis, que ce soit un pauvre, un riche, un leader, toute personne qui se repente, Dieu acceptera son repentir » (min. 12:30), « pour cela tu dois te repentir » (il parle à Paul Biya, min 12:35). Mais « si tu n’arrêtes pas tu verras ce que tu verras » (min. 12:41). « Moi, l’engagement que j’ai pris, il est jusqu’à la mort, d’ailleurs la mort est mon habitCette mort-là, c’est mon habillementToi ton habit c’est la mécréance, Paul Biya« .

Puis de la minute 13:00 à 14:05 il s’adresse aux Camerounais (musulmans):  « Peuple du Cameroun, je vous informe, je vous avertis, je vous conseille: vous priez, vous dites ‘c’est Toi que nous adorons et c’est vers Toi que nous reviendrons’ et vous suivez la Démocratie, …, la Constitution qui n’est pas inspirée du Coran, …, vous suivez ces écoles françaises? Vous savez bien que François Hollande n’est pas musulman. Vous savez qu’Obama n’est pas musulman. « . « Dans ce monde globalisé, au lieu de nous rejoindre pour nous ranger derrière notre Livre saint  » ([vous suivez ces gens]).

À partir de la minute 14 il parle en Kanuri que je ne comprends pas. Puis il continue en fulfulde à partir de la min. 15:01 à 17:00, en commençant par signaler qu’il ne parle pas bien le fulfulde:

« Fulbe du Cameroun! Vous! Vous! Vous pratiquez la prière mais vous suivez le chemin des Juifs et des Blancs [littéralement il dit ‘des Chrétiens’ mais au Cameroun le mot ‘nassara’ désigne en fait les Blancs] ». « LA Fin du Monde viendra si Dieu le veut et je jure que tu sauras ce que tu ne sais pas. Même si je ne comprends pas bien le fulfulde, je sais que les Peuls comprendront cela » (littéralement ‘les peuls comprendront ce que même les autres ont compris). Ô les Jeunes, mes chers jeunes, seul Dieu le sait. Même si je ne sais rien, la Démocratie n’est pas le chemin de Dieu. Ce n’est pas la voie du Seigneur. La Constitution n’est pas la voie du Seigneur. Même si je ne comprends pas le fulfulde » [ici il prononce ‘fulfulBe’ au lieu de ‘fulfulDe’, erreur classique des Kanuri parlant fulfulde qui fait rire généralement les Peuls]. « Tu suis ce faux chemin là et tu espères aller au paradis? »

Quelles leçons faut-il tirer de message vidéo ?

En haoussa: « Wannansaakozuwagasarkincameroun(2 fois)wandayana da harcebiyu« 

Première leçon :

C’est une forme d’haoussa typiquement parlé (mal parlé) par les bornouans, et le terme « harcebiyu » parle bien de double langage et sur ce point précis, un message subliminal est véhiculé, et a trait au double langage de Biya qui 1) négocie dans l’ombre et 2) daigne les attaquer ou les agresser verbalement le jour. Ceci me semble être suffisamment important et vaut la peine d’être relevée  et diffusée à sa juste mesure pour que chacun sache la vérité au sujet d’une hypocrisie d’un gouvernement qui arme BokoHaram, pactise avec le diable la nuit et en même temps déclare les combattre en plein discours le jour.

Deuxième leçon :

Shekau présente formellement son organisation comme intervenant au Nigéria. Ce qui rejoint la thèse réfutée par le gouvernement qui est celle d’une organisation politique qui ne s’intéresse pas au Cameroun, et ne l’attaque qu’accessoirement pour y prendre des otages ou bien des armes. Sur ce point, effectivement Shekau veut présenter BokoHaram comme victime en état de légitime défense alors que les militaires camerounais seraient les agresseurs. Ici il faut se rappeler que lors de ses premières vidéos d’il y a un ou deux ans, après son accession à la tête de BokoHaram, il présente la même justification des actions violentes de son mouvement contre les forces nigérianes et contre certainescommunautés chrétiennes du Nigéria, en particulier celles de la zone de Jos.

En réalité, dans la mesure où pour lui une neutralité éventuelle du Cameroun dans le conflit entre BokoHaram et le gouvernement du Nigeria implique forcément le droit de se ravitailler librement au Cameroun ou de faire librement passer par le Cameroun son ravitaillement en armes, moyens de communication, combattants (vers/en provenance des zones de formation), argent et nourriture, il ne laisse à notre pays aucun autre choix que de se défendre militairement, car je ne vois pas comment le Cameroun, qui n’avait pas accordé ces facilités logistiques aux Biafrais pendant la guerre du Biafra, pourrait aujourd’hui dans le contexte du war on terror, laisser son territoire servir de base arrière à un mouvement djihadiste qui veut démembrer son voisin, même si ce voisin traine les pieds pour se défendre.

Pour finir, je crois que Paul Biya et le gouvernement camerounais doivent arrêter radicalement toute négociation sécrète avec ce mouvement et choisir pour la lutte militaire à outrance pour éradiquer ce mouvement, en coopération avec le Nigéria, le Tchad et le Niger. Dès que BokoHaram sera suffisamment fort au Nigeria, tôt ou tard il attaquera le Cameroun.

Et depuis que l’on a cessé de négocier, pressé par Washington et Abuja, lors du mini-sommet de Paris, allant même en guerre ouverte avec ces criminels et trafiquants divers, tu crois qu’ils sont contents et tranquilles alors?

Je pense que ce discours dénote bien un probable changement de stratégie de BokoHaram.

Roufaou Oumarou, Oumarou Balarabe


Fêtes de fin d’année au Cameroun : les filles en raffolent et les « diasporains » se défoulent

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Une sortie en boîte de nuit de la capitale économique: Douala
« Les hommes ne sont pas tous beaux mais le mariage les rend séduisants ».
 
C’est par cette boutade qu’il me revient de qualifier cette frénésie des Camerounais de la diaspora, les « mbenguistes » comme on les appelle ici, en vacances, j’allais dire, en tournée au pays natal. C’est un phénomène devenu presque courant au Cameroun. Les vacances de Noël et de nouvel an sont devenues une aubaine pour les Camerounais de la diaspora, les « diasporains ». C’est l’occasion, particulièrement pour les hommes, de prendre un petit congé sabbatique pour venir croquer la vie à belles dents, comme on dit chez nous. Sans doute, c’est aussi ignorer que ces jeunes filles qui sont mises au courant de leur arrivée au Cameroun (mboa) s’arment pour les attendre de pieds fermes. Il faut dire que l’histoire des connaissances des filles restées au mboa et des hommes de la diaspora se résume en une ou des épopées brèves au passage d’une randonnée. Pour la plupart, ils se sont connus jadis pour les uns sur place ici avant le départ des gars pour l’Occident, et pour les autres et la majorité sur la toile. Mais, une fois le mbenguiste installé en Occident, le contact avec une ou des filles laissées au mboa reste en veille. Pour le gars comme pour la fille, il n’est pas question de se perdre de vue jusqu’au jour de la rencontre. Mais, la plupart des diasporains qui débarquent au mboa « pêchent » les filles à partir d’internet. Leur objectif est simple : Ne pas manquer de compagnie sexuelle pendant leur séjour au pays natal. C’est dire que les Camerounais de la diaspora qui viennent se ressourcer, arrivent ici pour passer les fêtes de Noël et de fin d’année avec des poches pleines de dollars et d’euros. ils en profitent pour se défouler et jouer la java. Nos Camerounaises, les panthères, comme j’aime les appeler, en raffolent comme si la fin du monde était proche et vont jusqu’à penser même au mariage.

Les panthères qui se transforment en « aéroport/comité d’accueil et de gestion du séjour des « mbenguistes » » au Cameroun le savent très bien : Ces gars mbenguistes sont loin d’être des singletons ou des célibataires ; ils vivent en harmonie avec leur partenaire. Mais, ça, pour les filles d’ici, ce n’est pas leur tasse. C’est la période des fêtes. Il faut en profiter… Pour ces filles, les mbenguistes sont comme des trophées de guerre. Psychologiquement, c’est comme une forme d’ascensions sociales. Aucune ne se gêne donc d’entretenir son « diasporain-trophée » qui augmente son prestige devant ses loosers et aigries de copines. Il m’est même arrivé de constater que plusieurs filles panthères entretiennent des relations avec plusieurs gars mbenguistes. Même si beaucoup d’entre vous n’y voit aucun mal, je me permets d’appeler ce genre de relation la « prostitution moderne » ou encore la « prostitution touristique ».

Mais, il y en a qui en rêvent et qui comptent sur ces relations pour se faire un lit conjugal. Et pour cela, elles y mettent beaucoup d’estimes et de conviction à tel enseigne que c’est même devenu un objet de chantage, de convoitise entre elles. Chacune veut avoir son mbenguiste. Chacune veut passer les fêtes de Noël et de fin d’année avec son partenaire qui sort fraîchement de mbeng afin de se rassurer et rassurer son entourage que son terrain est « titré » et que le mariage sera  un succès. Pour la plupart d’entre elles et de leurs familles, avoir un copain, un gars, un mari qui vit à mbeng signifie encore, de nos jours, qu’on a réussi dans sa vie. Malheureusement, lorsqu’on y réfléchit plus sérieusement, ce sont, pour la plupart des relations de pacotille pour ces filles emportées par des rêves à dormir debout.

Pourtant elles savent bien que 112% (c’est ma façon de parler même si c’est exagéré) des gars qui descendent de l’avion pour le mboa sont mariés. C’est dire que la plupart de ces mbenguistes, pour des raisons multiples et plus particulièrement pour avoir les papiers (les kaolos), ils sont obligés d’épouser une femmes de nationalité du pays de résidence. Parfois, cette relation perdure jusqu’à aboutir à la naissance des petits bouts de choux métis et mignons. Ces mbenguistes-là viennent donc au Cameroun pour se taper le luxe des vacances, j’allais dire, faire le tourisme sexuel. Ils débarquent au pays, se font escorter par ces nanas rêveuses, se font nourrir, se font blanchir, aller en boîte et soirées dansantes où coulent whisky et champagne à gogo, bref, ils sont au petit soin tendresse par nos sœurs dont la réussite dans sa vie serait d’épouser un mbenguite.

Et quand arrivent le mois de janvier, la galère recommence. Elles rentrent dans leur cocon quotidien. Le mbenguiste, en fin de séjour princier, arrivé chez « lui » en Occident, car ils se prennent déjà comme des étrangers dans leur propre pays, son téléphone ne réagit plus. Il n’est plus joignable… Pour celui qui est encore gentil, qui a encore un estime pour ces filles laissés au mboa, il répondra au téléphone puis la conversation finie, il raccrochera pour prendre le bonheur de ses nuits dans les bras de cette autre femme, celle de sa vie, la reine de son quotidien, son épouse…

Pour la plupart de ces gars, la femme qu’il a épousée est généralement une blanche, une whyte, comme on dit ici. Même lorsque la fille restée au mboa est au courant de cette relation, elle s’en moque éperdument. Son assurance et son arrogance sont vraiment effarantes. D’ailleurs, pour la fille panthère « Ce n’est pas un mariage ça! ». Nos sœurs pensent ou savent très bien que c’est souvent par dépit ou par intérêt que ce type de mariage a lieu. Il n’y a qu’à imaginer, comme je l’ai expliqué plus haut, comment nos frères se démènent pour obtenir à tout vent les papiers afin de régulariser leur situation de résidence. Généralement, c’est un mariage d’intérêt où de gré à gré les deux partenaires conviennent à vivre en situation maritale le temps que le gars soit en situation régulière. Dans d’autres situations, c’est la femme blanche qui ignore les plans du gars et elle est surprise par la rupture brutale de la relation par celui-ci. C’est fort de ces observations que nos sœurs ne considèrent d’ailleurs même pas la Marie-Claire DUPONT-là. Peu importe si elle a eu avec notre compatriote des enfants dont tous sont fiers…

Non, la fille camerounaise sait que c’est elle la « titulaire », l’aéroport où l’avion finira par se déposer puisqu’il ne peut pas caler en l’air… Elle sait que c’est elle la vraie femme et que c’est l’autre qui gère les apparences pour après lui remettre sa « chose », son bon gars quand le vrai love doit s’exprimer… D’ailleurs, pour ces filles, quelle fille « whyte » sait d’abord lover comme une black ? Il faut dire qu’en général, les femmes black sont convaincues de leur supériorité non seulement physique mais dans l’emploi de la sensualité comme dans la vie de couple et acceptent même de subir des humiliations ou garder la clandestinité pour avoir l’homme dont les autres ne sauront jamais tout (l’homme est un trésor devenu rare il paraît)… Aujourd’hui, trouver l’homme, le mari, c’est comme trouver un emploi !

Elles s’estiment comme des professionnelles nées au don incomparablement inné. Et nous aussi les confortons très bien dans cette conviction qui au final est signe de capacités cérébrales avancées : elles croient avoir l’intelligence infuse, elles se croient érudit et elles sont convaincues que la whyte ne réfléchit pas. Vraiment le « sense », le calcul intelligent des « Cameruineuses »…

Mais…

Mais…

Na last time be time…

Noël là, tout le monde sait que le Père Noël n’existe pas…

Comme Jésus est né, c’est comme ça qu’on l’a tué et d’ailleurs ce n’était pas une femme…

Dieu et lui étaient tellement malins qu’ils ne se sont jamais mariés parce que la femme…

Na Hélélé!

Enjouez vos Mbenguistes… pour moi quoi ?

Mougoué Mathias Lionking & Tchakounte Kemayou


L’année 2015, un signe d’espoir !

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2015 est une année d’espoir
Elle survient avec une lueur de gloire
Évitons d’imaginer le noir
Car même étant armé du savoir
Il nous faut savoir garder la foi

C’est l’occasion de méditer sur notre destin
De prier pour les ennemis et les âmes de chagrin
De louer le Ciel pour éclairer le monde sans fin
De cultiver l’abnégation au travail bien fin
De partager pour sauver les autres de la faim
De rester humble et en tendant aussi la main
D’oublier son orgueil afin que triomphe l’Humain
Que ta devise soit aussi mienne
Que le Ciel te comble de tous biens
Que le Seigneur soit notre soutien
Que la vérité nous vient et revient
Que l’humanisme soit notre lien
Tu le sais toi-même que notre relation si forte
Ne pourra à jamais pâtir sous aucune entorse
L’année qui s’achève a tant connu aussi de remous
A tel point que l’optimisme peut s’échapper de nous
C’est l’occasion de te renouveler ma sympathie
Pour les meilleurs moments de plaisir en symphonie
En te remerciant pour tes bienfaits ô combien gracieux
Malgré les écarts de moi constatés très périlleux
Tes œuvres seront mémorisées pour la vie entière
Pour que tes souvenirs soient célébrés de belle manière
Ne pas oublier le travail de mémoire par paresse
Car l’histoire est et demeurera notre seule maîtresse
Je te loue pour ton humanisme
Je prie que tu vives, survives
J’ai si hâte de revoir tes œuvres
Je veux revoir tes actions pieuses
Je suis fier de te voir lumineux
Je stressais de ne pas dire mes vœux
Car mon cœur larmoyait de soucis
De toi prends meilleur soin habituel
Continue tes œuvres avec foi
Quant à moi mes prières sont pour toi.
.
Bonne Année !
.
Tchakounté Kemayou

 


Joyeux Noël à toutes et à tous!

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Décembre déjà,
une année s’en va
faisant ses adieux
sur la pointe des pieds 
sans se faire prier, 
une autre arrive 
sur nos rives 
avec ses mystères…
 

L’on se fait vieux
et sans arrêt la terre
continue de tourner 
ajoutant les années 
à chaque seconde 
comme une onde 
de courant alternatif 
avec ses écueils
dérobés et ses récifs,
ses chapitres 
et ses pupitres, 
de véritables recueils 
inédits dont les leçons
mieux que celles des fables 
et philosophies le sont,
les cicatrices plus palpables. ..
 
Rien ne vaut la science 
de la vie que par l’expérience,
Décembre pourtant 
est aussi le temps
qui nous rassemble 
à chaque fois
quel que soit
notre foi 
sous le même toit,
où ensemble 
nous revenons 
à nos souvenirs
d’enfance,
aux traditions .
des sourires,
aux pardons
des offenses,
aux petites attentions,
aux cadeaux symboliques,
ces refrains en chœur
de fortune, lyriques 
récitées par cœur,
ces pâtés et liqueurs
si chers à nos cœurs,
ces thés de gingembre
aux goûts de Décembre…
 
Les fêtes de fin d’année arrivent,
le récession bat son plein
tout est cher à dessein…

Combien sont sans-travail,
dépourvus,
rien en vue, 
c’est la pagaille…

Jour et nuit leurs méninges
travaillent comme des singes
pour joindre les deux bouts,
leur patience à bout…

Jusque penser même
devient insupportable,
tout revient au même,
rien, rien sur la table…

Même les miracles
semblent impossibles…

Ils semblent être la cible
d’un mauvais sort, d’un oracle
de quelque malédiction
sans aucune solution
pour traverser à l’autre rive…

Malgré ces moments noirs,
ils conservent pourtant l’espoir
qu’une fin d’année, 
par quelque cheminée
un emploi enfin, un père Noël 
descendra de quelque ciel…
 
L’année arrive à sa fin,
certains dans une forclusion
luttent contre une garnison
de dettes, de cravaches,
d’ordures et de débâcles
pour joindre les deux bouts
et sortir des égouts
tirant la mamelle de la vache
espérant un miracle,
Santa, une lueur
à leur cheminée,
espérant que cette année
il ait dans son sac un avenir,
un Noël bien meilleur, 
juste un petit sourire…
 
Qui ne souvient
d’une nuit de Noël,
C’est le temps qui dure
dans la mémoire
de toutes les cultures
la nuit la plus belle
et la plus sacrée,
la magie des liens
de famille la fin de l’année
oú l’on retourne à l’enfance
le temps de l’innocence,
le temps de la féerie
des jouets, des chansons
des cadeaux, des réveillons,
de toute la gallérie
des plats et liqueurs…

Où les cœurs
en chœur de fortune 
chantent leur fortune
quel que soit leur foi
d’être encore une fois 
sous le même toit
familial pour croire
et ensemble simplement
dans la paix et la joie
vivre un bon moment…
Joyeux Noel et
Bonne Année 2015 à toutes et à tous…
Guy Cayemite, Haïti


Mort du Camerounais Albert Ebossè : Le peuple Algérien est-il raciste ?

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Souvenez-vous de mon billet « Cameroun : la mort du footballeur Albert Ebossé fait des vagues » où les Camerounais exprimaient leur colère en estimant que la mort de leur compatriote en Algérie lorsd’un match perdu est un fait indéniable du racisme. Cette thèse avait été avancée par la conviction qu’ont les Camerounais selon laquelle les Algériens mentaient sur les faits et les circonstances de la mort du footballeur après une autopsie algérienne. La contre-autopsie camerounaise récemment publiée vient renforcer cette conviction et conforte l’opinion du racisme dont fait preuve les pays du Maghreb et plus particulièrement de l’Algérie. Une analyse plus poussée m’oblige à revenir sur cette accusation de racisme que l’Etat algérien veut faire porter la responsabilité au peuple Kabyle, supporters incontestables de la JS Kabylie.

 

Bref rappel des faits révélés par la presse algérienne

Albert Ebossè, footballeur international, attaquant camerounais de l’équipe de la JS Kabylie, décède au stade du 1er-Novembre à TiziOuzouà la fin du match contre l’équipe de USM d’Alger le 23 août 2014. Dès la fin du match perdu par la JS Kabylie, les supporters de cette équipe envahissent la pelouse en signe de colère et de mécontentement. Ils « envahissent une tribune en surplomb du tunnel menant aux vestiaires et arrosent les joueurs de pierres et de morceaux d’ardoise récupérés sur un chantier proche du stade, alors que ceux-ci se précipitent sous le tunnel pour se mettre à l’abri » (L’express). Sentant que cette version semblait ne pas satisfaire l’opinion, les autorités algériennes ont vite fait de réaliser une autopsie pour calmer les esprits.

Autopsie algérienne : versions contradictoires

Le président de la JS Kabylie, Mohamed-Cherif Hannachi, se lance précipitamment dans les explications des circonstances de la mort du joueur en parlant d’un « arrêt cardiaque ». Cette version est tout de suite bottée en touche par une deuxième. C’est celle du procureur de la république qui évoque plutôt une hémorragie. Cette hémorragie, en se référant aux faits ci-dessus, est due à un « objet lourd et contondant ». Pour lui, il est donc indéniable que ce genre d’objet, trouvé aux abords du stade et servant à un chantier non loin de là, cause inévitablement la mort à celui qui pourrait en être en contact par la tête. Puis vient une troisième version. C’est celle du ministre des Sports, Mohamed Tahmi, deux semaines plus tard. En se référant au rapport d’autopsie, il parle de « morceau d’ardoise tranchante »que les spectateurs ou plutôt les supporters de la JS Kabylie ont trouvé au stade. Entre « arrêt cardiaque », « objet lourd et contondant » et « morceau d’ardoise tranchante », il faut bien faire la différence et dire exactement et qu’on dise à l’opinion de quoi il est question.

A la suite de ces versions, quelque voix se sont fait entendre, et plus particulièrement celle de Joseph Antoine Bell, pour dénoncer ce qu’elles ont appelé « mensonge ». Ce mensonge sur les faits et donc des circonstances de la mort vient du fait que le lieu du décès du joueur a été modifié. Les caméras et les photos montrant Ebossè couché sur la pelouse du stade sont trompeuses et induisent l’opinion nationale et internationale en erreur. Pour Joseph Antoine Bell, Ebossè a été attaqué dans les vestiaires et non sur la pelouse où il a été transporté d’urgence afin d’être transporté par l’ambulance quelques minutes après. Ce qui est donc contraire aux différentes versions des autorités algériennes. La famille du joueur évite de se mêler aux émotions et souhaite attendre le corps afin d’y voir claire. Après les obsèques, beaucoup d’interrogations ont fusé sur l’état que le corps de la victime présentait au moment de son inhumation. Raison pour laquelle une autopsie est demandée par le père du défunt, André Bojongo.

La contre-autopsie camerounaise

Le Dr. FOUDA Fabien et le Dr. MOUNE André apportent des précisions sur les circonstances de sa mort (Source : Cam-foot).

Après avoir fait l’inspection du corps, la palpation du corps et l’examen radiologique, l’autopsie camerounaise conclut que :

« Mr. Albert EbossèBojongo est décédé des suites d’une agression brutale avec poly traumatisme crânien. Nous rappelons pour cela :

Sur le crane :

1-Une embarrure de la calotte ; 2-La fracture des os de la base ; 3-La fracture des vertèbres cervicales.

Sur l’épaule gauche :

Une luxation et une fracture masquée de la clavicule du même côté ».

Il est donc évident, pour les docteurs Fouda et Moune, que le corps présentait « des signes de luttes » et des coups de « matraque à la tête ». Ces termes, utilisés à dessein, montrent bien que l’autopsie algérienne, selon les médecins camerounais, est faussée et par conséquent, les faits tels que révélés par la presse algérienne, sont faux.

Ces résultats ravivent donc les commentaires dans l’opinion camerounaise qui avait estimé que leur compatriote avait été assassiné. Du coup, les débats sur la perversité et l’agressivité des peuples d’origine maghrébine se font voir au grand jour. C’est comme si les Camerounais voulaient dire haut ce qu’ils pensaient tout bas. Le peuple maghrébin et les arabes en général ont toujours été considérés comme des personnes violentes envers les noirs, extrémistes dans leurs actes. Il y a donc comme un déclenchement des refoulements du subconscient qui s’est relâché et a fait remonter la colère.

Le peuple algérien est-il réellement raciste ?

Puisque j’estimais déjà, à travers mon billet dons allusion est faite plus haut, que l’opinion des Camerounais sur le racisme des algérien était clarifiée, le rebondissement de l’affaire Ebossè à travers la publication de la contre autopsie camerounaise ne me donnait aucune raison de revenir sur cette actualité. Tôt le matin du samedi 20 décembre dernier, un lecteur m’envoie son point de vue sur le racisme en Algérie que je trouve intéressant. Ce point de vue vient donc modifier complètement mon opinion sur le racisme en Algérie sans toutefois nier les faits sur les manifestations de ce fléau.

Ce que j’ai eu à percevoir dans les écris de Mon lecteur qui se nommerait Sam, c’est que le racisme est une construction du politique comme le tribalisme l’est pour le Cameroun. Il parle plutôt du racisme d’Etat en Algérie semblable au tribalisme d’Etat pratiqué au Cameroun. Rien à voir alors avec le racisme qu’on imputerait au peuple algérien que je respecte, par-dessus tout.

En fait, les intentions des autorités algériennes sont donc malsaines dans la mesure où, comme le dit Sam,

en faisant croire que c’étaient les supporters kabyles qui avaient assassiné Ebossé avec un jet de pierre, l’Etat algérien cherche à faire croire au monde entier que les kabylessont en réalité de gros racistes

à travers leur club mythique JS Kabylie. Faut-il le mentionner d’emblée, que le peuple Kabyle est lui-même une victime du racisme que l’Etat veut lui imputer. En fait,

l’objectif est donc de neutraliser le discours kabyle qui cherche à dénoncer le racisme dont ils sont victimes et discréditer ainsi la lutte des kabyles pour leur émancipation de ce pouvoir algérien fondamentalement raciste

L’Etat algérien veut donc faire porter la responsabilité de la mort d’Albert Ebossè sur son dos des Kabyles à travers son équipe mythique la JS Kabylie et faire comprendre au monde entier que c’est le peuple Kabyle qui est raciste. Le site internet du journal français « L’express », citée d’ailleurs plus haut, formule cette situation embarrassante du peuple Kabyle en estimant que:

cette défaite, face à un sérieux rival pour la conquête du titre de champion qui échappe depuis de nombreuses années à la JSK (JS Kabyle, ndlr), suscite alors la rage de plusieurs groupes de supporteurs. Car plus qu’un club de football, la JSK est le porte-drapeau de l’identité d’une région rebelle

Dans la même logique, s’il comprendre l’assassinat du français Hervé Gourdel,Sam ne se fait pas prier pour le dire sans mots voilés :

c’est exactement la même logique qui a amené à l’assassinat d’Hervé Gourdel en Kabylie par des « terroristes islamistes », sachant que la Kabylie a toujours été fondamentalement hostile à l’islamisme qu’elle a combattu depuis les débuts de la lutte de libération algérienne à travers le mouvement des Oulémas, précurseurs du fondamentalisme islamique algérien. Pour briser l’image de la Kabylie, l’Etat algérien a implanté ses terroristes repentis dans les mosquées de Kabylie. Les logements sociaux des grandes villes sont prioritairement attribués aux islamistes, repentis ou non

Comme on peut donc le constater, cette contre autopsie camerounaise ne vient pas seulement satisfaire l’opinion des Camerounais sur le mensonge des autorités algériennes, sur la réalité du racisme en Algérie, mais elle vient surtout donner au peuple Kabyle son innocence dans cette « Affaire Ebossè », comme il convient désormais de l’appeler. Sam partage ce sentiment à travers ces mots :

Dans l’Affaire Ebossé, depuis le début, les gens savaient en Kabylie qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas dans cette affaire, la preuve est aujourd’hui révélée au grand jour. Ce ne sont pas les supporters kabyles de la JSK, injustement accusés, qui ont tué Albert Ebossé mais bel et bien des barbouzes au service de l’Etat algérien et du détestable Hannachi sévissant en véritable proxénète dans le mythique club de la JSK pour le compte de l’Etat algérien. Car tout le monde sait que la JSK a longtemps été le terrain d’expression de la contestation identitaire kabyle. Par conséquent, la JSK était à détruire absolument et c’est Hannachi qui a été chargé de cette scélérate mission

Au-delà du fait que le peuple Kabyle est intrigué par le comportement de l’Etat algérien, le peuple camerounais, du moins ceux qui sont émus par ce décès brutal, sont autant intriqué par le comportement de l’Etat camerounais qui ne semble pas s’émouvoir en demandant des comptes à l’Etat algérien sur la sécurité de ses ressortissants. Pour preuve, j’ai été scandalisé d’entendre, au journal de 20H à la télévision d’Etat (CRTV), le reporter dire, à propos de l’ambassadeur d’Algérie en fin de séjour, que : « L’ambassadeur Algérien quitte le Cameroun avec les bénédictions du président du sénat Camerounais » alors que des unes des journaux tant nationaux qu’étrangers, font état du meurtre d’un Camerounais légalement admis (puisque travailleur, footballeur) en terre Algérienne.

Contrairement à ce que beaucoup d’observateurs auraient pensé, les événements comme cette « Affaire Ebossè » devraient déjà créé un incident diplomatique. Partout ailleurs, une demande d’explication aurait été officiellement adressée à cet ambassadeur qui quittait le Cameroun avec les bénédictions du Sénat ! Comme d’habitude, la sécurité des compatriotes camerounais n’ébranle et n’ébranlera jamais l’Etat camerounais comme celle des Kabyles l’est moins.

TchakountéKémayou


Du virtuel au réel, à la découverte d’un village peu ordinaire : Batchingou (3)

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L’une des photos de souvenir

Batchingou, village situé aux encablures du département du Ndé au Cameroun est un coin plein de mystères à découvrir. Il n’est d’ailleurs pas le seul village où le temps d’un week-end suffit aisément pour constater le manque d’intérêt du politique et des élites pour mettre en valeur ces richesses culturelles inégalables. Le concept de « Retour aux sources » est donc l’une des occasions les plus propices pour les cadets sociaux de se rapprocher de plus près de leur origines, de rencontrer ces anciens qui font encore, et heureusement, l’une des fiertés des traditions orales. C’est ce que les filles et les fils du Ndé ont vécu durant cette nuit du 15 novembre dernier dans le cadre de la Rencontre Internationale Annuelle de l’association « Ndé en Force ADI ».


1. En route pour le palais
Cette journée ensoleillée qui a connu les moments forts comme la visite de la chute, l’ascension du Mont Batchingou, une minute de recueillements chez Maéva, une « virée » aux stands du Festival Nga’Chou, est loin de s’achever lorsqu’il est 17 heures environs à ma montre. Juste le temps de rejoindre notre hôtel, respirer un tout petit peu, s’endimancher et revenir au palais pour un rendez-vous de causerie avec le Roi Flaubert Nana.
En quelques trois heures d’horloge, le car de l’agence Noblesse Voyage (NV) fait le trajet entre les deux hôtels et le palais en aller et retour (Palais-Hôtels-Palais) non sans avoir eu à faire des escales obligatoires pour répondre aux sollicitations de l’organisation qui voulait mettre les petits plats dans les grands. L’arrivée de Jackson Christelle, la retardataire, ne vous en faites pas, c’est une charmante fille pleine de caprices aimables, a réussie à décanter l’atmosphère morose issu de l’épuisement de la journée. Elle a appelé auparavant pour rejoindre le groupe. Pour nous rejoindre, elle a donc réussi, disais-je, l’exploit à mettre sous ses ordres le car qui s’est immobilisé au carrefour Bamena. C’était mon frangin Gaël qui était le maître d’œuvre. Différent donc de Eric qui a fait pleurer Maïmouna quelques heures auparavant. Mais, la douleur de Maïmouna était passé à tel point qu’elle ne s’était pas rendu compte du privilège accordé à Jackson, du moins je l’espère.

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Escale pour le soja bien pimenté

Un autre petit arrêt improvisé au soja a aussi été l’un des moments forts de ce trajet. C’est Flore qui l’ordonne. La boisson réservée pour la soirée au palais devrait être transportée par le car. Pour ne pas faire cette course elle-même, elle a eu cette idée ingénieuse de profiter de cette manne du transport. Même quelques grincements de dents de quelques-uns qui considéraient cette manœuvre de Flore comme un abus de pouvoir ne l’ont pas fait fléchir. Personne, moi en premier d’ailleurs, ne pourra s’opposer à un arrêt pour le ravitaillement en bière. Elle nous a vraiment eu, hein ! A peine le car s’est arrêté et comme l’occasion ne faisant pas le larron, les plus agités, comme des fourmis magnans, se précipitent dehors en sautant du car, qui à la recherche du soya pimenté, qui à la recherche d’un breuvage alcoolisé qui faisant déjà défaut depuis le fameux tour danse au festival. Pendant que Flore faisait des achats, chacun se dirige vers les échoppes de fortune. C’est la cours de récréation que vous voulez voir ? C’est le rififi que tu veux entendre ? Chacun essaie d’avaler ce qu’il peut : soya pimenté, arachide, vin de palme, bière à gogo. Et dire que beaucoup d’entre nous n’avaient même pas souhaité cet arrêt ! Pressé comme un diarrhéique pour arriver rapidement au palais, voilà que tout le moment semblait satisfait. Sauf la belle Lamama qui se tordait à crier à tue-tête : « Pardon, montez dans le car on part dis donc. Vous aussi ! Vous n’êtes plus pressés ? ». Qui a même son temps ? A peine Flore ait fini de faire ses achats, elle a rejoint sa place. Elle souffle à l’oreille droite du chauffeur : « Mon père démarre les bêtises ». Au premier vrombissement du moteur, c’est la débandade que tu vous voulez voir ? Mais, le costaud Olivier ne voulait même pas laisser sa bouteille de bière encore à moitié pleine. Que faire ? La laisser obligatoirement pour rejoindre son siège sis au fond du car. Il fallait donc qu’il monta d’abord. Pincement au cœur.
2. Assemblée ordinaire : La mise en place
L’arrivée au palais pour le début de l’assemblée générale de l’association en présence du roi se fait sans heurt. Par contre, un arrêt de cinq minutes en plein village du festival nous a même encore été imposé par Gaël qui estimait qu’une autre fille, dont lui seul connaissait le nom, devait nous rejoindre. Il voulait jouer le même coup que celui de Jackson. Echec total. L’infortuné de Gaël a tout simplement reçu une fin de non-recevoir de cette absente qui a trouvé mieux d’offrir son précieux temps ailleurs. L’esbroufe. Gaël qui était parti à sa recherche, après plusieurs appels téléphoniques infructueux à causes des tintamarres venus du village du festival, est revenu la queue entre les jambes. A la question de savoir ce qui s’est passé, le gars répond, médusé : « Ah dis donc, allons ». Tout le monde avait compris que son coup avait foiré. Un rire narquois me ronge et m’étouffe, mais je réussis à le camoufler, malgré tout. Gaël, c’est mon frère, hein. Il faut donc éviter de le livrer à la vindicte populaire de la raillerie.
La salle de cérémonie du palais qui avait été affrétée pour les invités de marque venus au festival a aussi servi de cadre pour cette assemblée. Une brève mise en place s’improvise, donc. Il n’y a presque pas de jeunes résidents ici sur qui on peut compter pour préparer l’arrivée de la délégation venue de par le monde. Traînant les pas, dès que je fis mon entrée, un coup d’œil fut jeté dans la salle pour choisir un siège confortable. Et c’est la belle Lyne, oui, les filles Bazouaises sont belles, je confirme, qui me fait un clin d’œil : « C’est par ici ! ». Le temps de prendre place à côté de ma belle Lyne, Gaël, encore lui, change complètement la disposition des sièges. Je me lève pour rejoindre un autre siège et paf patatras ! Au sol. C’est un siège mal en point qui a vu l’un de ses trépieds en plastique lâché d’une prise par la force de mon poids. Et c’est Lyne et flogille qui viennent me porter secours. Bravo les filles ! C’est la preuve que je peux toujours compter sur vous, malgré le mauvais cœur de Gaël.

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La cour du palais

3. L’arrivée du roi et de ses invités et causerie culturelle :
Comme une traînée de poudre, l’info sur l’arrivée du roi envahit la salle et celle-ci se métamorphosa en un laps de temps. Le roi fut donc accompagné de ses invités qui sont venus pour assister au festival Nga’Chou. Il s’agit du roi EKOM NKAMet le roi de SODIKO de Douala. C’est ici que le concept de « Retour aux sources » prend son sens.
A peine l’assemblée entamée, les discours de circonstance sont prononcés à l’instar de celui de Olive, la Secrétaire Générale, à cause de sa voix enrouée, a vite fais de remettre le micro à Gaël, master of ceremony, pour un discours de bienvenu tenu finalement de main de maître par Alain, le Président du Comité d’organisation (PCO) que je félicite par ailleurs.« C’est l’émotion », lance quelqu’un dans la salle pour justifier l’indisponibilité de Olive à ressortie le moindre mot. Je fais l’économie des intempéries des pannes électriques dues au dysfonctionnement du compteur. Incapables d’y remédier, l’idée nous est venue de quitter la salle pour nous rassembler dans la cours principale du palais. Il faut le dire tout de même, la région de l’Ouest n’est pas propice aux personnes étrangères au climat glacial. C’est une région montagneuse où la température avoisine souvent moins de 10 degré. C’est dans ce froid que beaucoup d’entre nous vont passer plus de trois heures d’horloge pour écouter les aînés sociaux nous crier inlassablement : « Ce monde vous appartient, pardon ne le détruisez pas ». Les rois parlent donc à la jeunesse et sans tabou : de la polygamie au totémisme, de l’éducation traditionnelle au droits de la femme, de la responsabilité parentale aux devoirs des enfants, tout est passé au crible, mais, malgré tout, la fatigue et l’épuisement dû au froid ont commencé à avoir raison sur notre engouement. A la question de Jodel qui s’écrie : « Sa Majesté, dans votre speech, je ne vois pas à quel niveau vous valorisez la femme? Quel est le rôle qu’elles occupent dans votre vie au quotidien ? », J’ai sursauté d’un coup et je me suis dit : « Hum, l’affaire du mariage-là, hein ! ».C’était franchement une causerie éducative à nul autre pareil où on a rarement trois rois assis en face des jeunes venus de partout et leur prodiguer les conseils. Une causerie éducative dans laquelle la principale leçon retenue est celle du retour à l’authenticité de nos valeurs. Les rois s’offusquent de l’abandon, par les jeunes, de nos langues, de nos pratiques de cultes religieuses, de nos styles de vie qui n’ont rien à voir avec les richesses culturelles léguées par nos ancêtres. C’est une thématique très actuelle vue la montée grandissante de l’afro-centrisme et du panafricanisme qui invite les Africains à la recherche les solutions de ses propres problèmes par une introspection perpétuelle. Et c’est le roi Flaubert Nana qui a justement insisté sur la nécessité de se faire violence dans la déconstruction des mythes importés, conditions nécessaires pour la reconstruction de nos propres schèmes de connaissance. C’est donc une violence exercée sur soi-même que chacun devrait s’atteler à intérioriser. Véritable programme de société, donc. Facile à dire, difficile à réaliser, mais, nécessaire pour notre survie.

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La Miss Else

4. Une couronne et un tableau qui valent de l’or :
Trois articulations ont marquées l’après causerie : D’abord, la remise d’un cadeau au roi, en guise de remerciement, pour ce temps précieux en notre compagnie. Un tableau de portrait du roi conçu des mains de maître par notre designer, j’ai nommé Olivier Kassi dit Kangol Ledroïd, a été remis au roi Flaubert Nana lui-même par Olive, au nom de la présidente Viergine, empêchée. Portrait donc la beauté a été appréciée par les hôtes du roi. Ensuite, la couronne de la Miss NEFA, autre concept créé par l’association sur le virtuel en vue de détendre l’atmosphère de la plate-forme du forum et donner par-delà du réel un sens à la beauté féminine tout-court à travers les meilleures photos de capture, a été remise à la Grande Miss Elise Yomi, par le roi lui-même. Enfin, avec la dextérité et la promptitude de la belle Lamama à mettre son expérience de maman attentive au service des affamés que nous étions déjà, vient le moment de bourrer la panse : plantain viande (Condrès), légumes sautés au poisson sec et igname jaune, bière ou boisson gazeuse au choix sans oublier le Tampico, jus de fruits de circonstance. C’était le menu. L’ouverture de buffet a un peu réchauffé le corps de certains qui avaient mail-à-partir avec cet horrible froid. Je me suis même rendu compte qu’il y en a qui s’étaient retirés pour aller s’abriter dans le car garé tout près. Les bruits que faisaient retentir les couverts les ont subitement réveillés. Malheureusement pour eux, la célèbre Jackson Christelle qui s’était improvisée comme gérante des morceaux de viande de chèvre avait déjà distribué les bons morceaux. Vous avez dit que les retardataires ont tords ? Oui, sauf elle, bien sûr ! Elle s’est bien rattrapée sur tous les fronts en trois heures seulement. Elle devient célèbre, malgré elle ! L’étoile de quelqu’un hein ! Hum !

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Le roi recevant son portrait

5. Tout est bien qui finit bien !
Il est presque 1 heure 30 du matin lorsque tout est fin prêt pour sauter dans le car, rejoindre l’hôtel pour revenir au palais le lendemain pour un « au-revoir » au roi. C’est donc à 8 heures que le rendez-vous du retour se fait. Le car de l’agence est déjà garé devant l’hôtel et j’étais le dernier à sortir de ma belle chambre que j’avais, curieusement, trouvé sympathique malgré le « relooking » qui lui manque tant. Mais, c’était agréable, le climat aidant.
L’escale d’au-revoir que nous faisons au palais se fait longuement attendre et finalement beaucoup s’impatientent : « Le programme stipule que le départ de Batchingou c’est à 11 heures hein ! J’espère que ça sera respecté oh ! ». Personne ne semble prêter une oreille attentive à ce cri d’orfraie. L’information qui filtre dans les couloirs du palais nous renseigne que le roi est en train d’accorder des audiences aux illustres hôtes du festival qui, lui aussi, va connaître son apothéose ce dimanche 16 novembre 2014. Mais, avant cela, un petit déjeuner avait été servi sous nos regards hagards. En fait, c’est que personne apparemment n’avait pas encore finit de digérer le repas de la veille, je voulais dire, le repas du premier chant du coq. Beignet-haricot-bouillie, tout y était pour assurer un bon voyage de retour. A peine terminé, voilà que Innocent, débarquant de je ne sais d’où, apporte un plateau de muni de gâteau fait de feuille de macabo et de maïs appelé vulgairement chez « tenue militaire » que beaucoup a vite fait d’avaler d’un coup. Puis, comme si cela ne lui suffisait pas, il revient avec un plateau de Ndolè et banane. Stupéfaction totale ! Une voix lui dit : « Mais, mon père Yorr, tout ça ? C’est pour quelle panse ? ». Qu’à cela ne tienne, quelques courageux s’y sont mis à cœur joie. Une autre voix d’ajouter : « Malheur à celui qui va oser stopper le car parce qu’il veut aller déféquer ». Et c’est la violence des regards des autres déjà étouffés par l’abondance, contraint Innocent à faire retourner ces maudits plateaux encore pleins de Ndolè. A la fin des repas, chacun s’exerce aux photos de souvenir dans la cour du palais en attendant l’arrivée du roi pour une photo de famille. Et comme par enchantement après une longue attente, le roi Flaubert Nana apparaît en boubou bleu velours scintillant et se prête donc aux séances de photo traditionnelle de famille.

Dimanche avant le départ pour Douala

Et, sans tambour ni trompette, nous laissons derrière nous la cérémonie de clôture du festival non sans avoir au préalable élu le village qui fera l’objet de notre visite l’année prochaine. Sur 27 voix, Bazou remporte l’adhésion de 20 voix contre la ville de Bangagnté. Ceux qui vont à Yaoundé doivent rejoindre Hervé qui a choisi de leur accompagné à Bangangté pour emprunter un car à destination de la capitale.
Contrairement à l’aller, le retour sur Douala est mouvementé. C’est Armand, le chef d’orchestre qui devient l’humoriste de parjure. Il titille tout le monde. Moi et Lyne n’avions pas échappé à sa vigilance. Et il chante à-tue-tête en disant : « Déclarez vos bien ». Fatigué de nous attendre, il lance tout de go : « Vous deux-là, Dieu vous voit ».Finalement, la fatigue l’emporta et Lyne qui prit le relais en me rabrouant les oreilles de ces vielles mélodies de Singuilar qu’elle n’a cessé de stigmatiser en disant : « Les hommes romantiques sont les menteurs et chiches ! ». Mince ! Je ne le savais pas.C’est à l’arrivée à l’hôtel Casyan qu’un dernier tour de table fut offert tour à tour par Hervé, Pat, Innocent et… J’en oublie certainement. Et ce sont les plus téméraires comme moi qui ont résisté jusqu’à 22h30.
Ouf ! Quelle course folle !
Bye byeBatchingou !
Bienvenu à Bazou !
TCHAKOUNTE KEMAYOU


Chers Messieurs, attention je vais vous déranger

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Crédit Photo: Kendy Joseph

Cette fois, j’ai décidé de ramasser les hommes et ils vont me sentir.

Les hommes qui ont peur des femmes qui vont ou qui sont allés à l’école là… Wallaï !Méfiez-vous! D’abord ça sort d’où cette histoire? De quelle culture?

Vous là… Hmmmm… Attendez un peu… 

Je sais que le complexe, c’est votre bête réflexe et votre virilité, la capitale de votre médiocrité.Mais, d’où vient le problème si nos épouses, conquêtes ou celles dont nous sommes les prétendants vont à l’école?

Déjà vous n’avez pas de chance parce qu’il nait partout plus de filles que de garçons et dans les écoles primaires il y a plus de gamines que de gamins. Par conséquent, vous rencontrerez toujours  sur votre chemin une fille qui a la tête bien pleine et c’est bien fait pour vous.

N’attendez pas de moi que je dise que le monde a évolué ou changé. Laissez ça aux adeptes de philosophies à la con qui n’ont pas d’arguments pour vous convaincre. Puis quand il faudra faire des philosophies à la moins con vous savez que vous pouvez compter sur moi.

Le monde a changé, la terre est devenue Mars ? Les paramètres et les éléments utilisés se renouvellent et se transforment, mais les fonctions sont restées les mêmes sur la parabole du repère orthonormé qu’est la vie à deux. Ces préalables sont fondamentaux ! La plateforme est restée là et c’est nous !

Votre première erreur, c’est d’avoir cru que l’homme est égal à la femme. «L’homme et la femme sont égaux aux yeux de la loi»… C’est beau. C’est un slogan même très politique, mais la loi est là quand tu t’intéresses à elle? Signez donc des contrats pour « parler » aux femmes que vous avez construites avec de la pâte à modeler! Vous êtes égaux où ? Depuis quand ? Comment ? C’est le piège de ne pas pouvoir le démontrer et donc de devoir justifier le contraire qui vous fait peur !
Le jour où vous me verrez produire une phrase comme « La femme et l’homme sont égaux » sachez que je suis déjà entré dans la politique ou la sorcellerie et, par précaution, appelez un médecin ou un Ppsy avant que la météo ne se gâte! L’Ambulance est là pourquoi?

Mes chers, ce sont de belles expressions qui ne m’appartiennent pas.

Mes collègues et moi avons remarqué après longues discussions sur nos prestataires sur le terrain que quand deux ou plusieurs personnes font la même chose, on finira par se disputer. Non pas seulement pour voir qui la fait mieux, mais carrément parce que personne ne la fera, convaincu qu’il revient à l’autre de la faire. C’est comme ça que la sorcellerie commence et on finit par dormir sans manger parce que Monsieur attend que Madame le fasse et vice versa.

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Parité ? Equité ? BOF!

Cette improbable Révolution Copernicienne qui prône l’égalité est une chimère avec laquelle je ne compose pas et votre peur de la femme instruite en est complice. La Révolution Copernicienne elle-même parlait du renversement de la représentation du monde mais pas du remplacement de celui-ci. Nicolas Copernic a dit quand qu’il faut inverser les rôles de L’Homme et de la Femme ou leur attribuer les mêmes responsabilités toujours et partout?

Les rôles… Eh ben nous y voilà. C’est ce que vous ne respectez pas. Sachez que l’homme et la femme sont des partenaires d’une Dream-Team qui doit être Indestructible: une Relation/Un Mariage est un axe aux sur lequel chacun met son poids pour qu’il n’y ait pas déséquilibre. Autant pour vous, être flanc à flanc au milieu de l’axe plutôt que chacun à une extrémité risquant sa rupture. Pour la société, TA FEMME DOIT être TA réplique et vice versa. De telle façon que quand on la voit sans toi on sait qu’on a vu TOI au Féminin et non ton clone, ton égal.

Alors, pourquoi renoncer à enrichir votre union avec deux forces savamment instruites plutôt qu’une seule et parfois insuffisamment Instruite pour résorber la frustration qui est la vôtre déjà aux yeux des autres puisque c’est le regard de la société qui semble peser sur vos stupides limites?

Les enfants sont égaux parce que asexués jusqu’à L’adolescence. Donc, ce que la fille apprend est ce que le garçon doit aussi savoir maitriser. Je ne sais pas où vous avez grandi mais moi je viens d’Afrique où, même garçon,je tenais la viande pour que ma mère la découpe et j’ai donc appris ce qui se fait en cuisine comme mes sœurs ont appris le reste. Puis, l’application à partir de l’adolescence se définit par rôle.

La cuisine n’est pas le « rôle » de L’Homme mais il n’est pas dit que monsieur ne doit pas savoir cuisiner. Avant de te marier, ne le fait donc pas, et je vais voir comment les femmes vont s’intéresser à toi.Energumène ! Seulement voilà… Dans un concert conjugal la culture du rôle attribue à chacun sa partition. Il faut désormais s’instruire pour jouer la sienne à bien. La Mathématique n’étant pas une opinion, ne mettez jamais l’exception à la place de la Règle.

L’Homme interprète OCCASIONELLEMENT le rôle de la Femme quand il y a crise. À moins que la crise ne soit votre quotidien, auquel cas votre Mariage est mal barré.Donc… TON PARTENAIRE n’est pas ton adversaire et ceux qui ne veulent pas d’une femme Instruite ne savent pas que la femme n’est pas en compétition avec L’Homme. Je répète, c’est en faisant la même chose qu’on entre en compétition et trahit le partenariat.

Deux boxeurs se tapent dessus parce qu’ils ont le même rôle et ne sachant pas qui est le plus fort, ils sont en compétition pour déterminer qui gagne. Voilà ce qui arrive quand les rôles ne sont pas départagés. On se départage en bagarrant. Hors, l’exception c’est quand le défenseur marque un but en football. Ce n’est point son rôle, encore moins la règle!Les pieds sont égaux et nés le même jour. Qui de vous mettrait la chaussure droite au pied gauche? Dès que vous le faites, votre démarche foire!

L’évolution et l’égalité sont les faux alibis des constipés. Sachez que dans nos cultures la Femme et l’homme qui, sur des tâches souvent différentes, travaillaient Côte à Côte dans un même Bureau, ont toujours existé. La définition du « Bureau », du « Cabinet », de la « Clinique », de « l’Office », Du « lieu de Service » a mué avec le temps. Avant, le Bureau était le champ par exemple, secteur d’excellence d’expression des compétences et autant l’Homme que la Femme étaient instruits pour y travailler. Oui ou NON? Voilà comment ils sont aux Yeux de la Société : l’un la réplique de l’autre.

À une certaine heure chez nos Aïeux, la femme quittait les champs pour aller continuer sa journée ailleurs (au marché par exemple) tandis que l’homme changeait de tâche et restait se procurer du Bois ou creuser le rat (Mbap N’Do justement)… L’interchangeabilité se pratiquait au degré moindre (ce que j’ai appelé crise ou imprévu de force majeure) et les rôles sauvaient l’équilibre mais L’INSTRUCTION rassurait!

D’où vient-il donc que vous ayez peur de l’Instruction de vos Femmes ? Instruits aux mêmes tâches avant l’adolescence, filles et garçons avaient la concession parentale comme école. Puis Les garçons s’éloignaient pour l’Initiation et la circoncision. Les femmes auraient géré la transformation de leur corps avec les sages-femmes restées au village: Voilà L’UNIVERSITÉ! C’est compliqué à comprendre ou accepter?

Vous n’avez pas inventé l’eau chaude en claironnant l’égalité. Si jamais, les femmes instruites sont celles-là même qu’il vous faut pour finalement vous enseigner la culture des rôles et surtout ce qui fait de vous l’autorité. L’équation de ma mère est simple : « L’autorité c’est le propre de l’homme parce que chez l’Africain, l’homme commande et la femme manage… Celui/celle qui n’est pas content-e change de planète ». Pourquoi L’homme est l’autorité ? Parce que le corollaire de l’autorité c’est sa responsabilité qui implique la gestion des risques. Je vous explique : nous n’habitons plus la savane, mais des maisons dans une jungle qu’on appelle la ville. De façon caricaturale, quand un malfrat fait irruption dans une maison, l’autorité prend ses responsabilités, met sa famille dans un placard et sort affronter le danger. Voilà. Si ça vous dépasse ou vous fait peur, laissez que vos femmes s’instruisent et complètent votre éducation. Elles seront aussi l’autorité.

Autrement, la culture de l’égalité que vous avez développée et qui engendre la peur dans vos ventres en pleurs vous éconduira. On finira par vous  allaiter l’enfant et c’est deux mois après qu’un voisin vous dira que l’enfant maigrit parce que ce n’est pas votre rôle. Votre poitrine n’a pas de lait : Malaparte !

Si c’est pour venir jouer les go des toubabs, vous êtes forts!

« Éduquer un garçon, c’est éduquer un individu tandis qu’ éduquer une fille c’est éduquer un village » (Proverbe africain… Certains l’ont oublié)

©Mougoué Mathias LiønKïng


Du virtuel au réel, à la découverte d’un village peu ordinaire : Batchingou (2)

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Au sommet du Mont Bachingou de plus de 2200m

La suite de la rencontre de « Batchingou 2014 » initiée par l’association « Le Ndé en Force ADI » est axée principalement sur deux points forts : l’ascension du mont Batchingou et la visite de la chute de Batchingou située à quelques 30 Km du palais. Après un petit déjeuner vite servi, la délégation s’apprête pour la suite du programme :

1. Échauffourée pour le choix du premier site à visiter : Montagne ou chute ?

Le programme de la journée doit commencer par l’ascension du mont Batchingou d’une hauteur de plus de 2000 mètres. C’est l’un des monts les plus importants du Cameroun. La chaleur ardente de la journée et le petit déjeuner devenu subitement lourd à digérer entraînent une rude discussion sur l’opportunité de cette ascension. Gaël qui semblait être le patron du programme convainc tout le monde à choisir d’abords la visite de la chute de Batchingou située à quelques 30 km du palais.

2. Départ pour la chute d’eau de Batchingou

La rue qui mène vers la chute de Batchingou n’est pas aussi dégradée qu’on aurait cru. Une route en terre battue qui a cette particularité de son étroitesse. Ce qui me fait dire à l’instant ce qui arriverait si deux véhicules venaient à se croiser sur le passage. Place à l’observation de la verdure, du paysage, des enfants placés au long de la route et qui n’hésitaient pas à nous balancer la main droite en signe de bienvenu. C’est ici que l’impression de l’abandon du village par les filles et les fils du terroir prend son importance. Des cases presqu’abandonnées. Ce sont des herbes envahissantes qui le traduisent. Mais, où sont partis les enfants du village ? Les Bamilékés qui sont considérés comme un peuple dynamique de par sa puissance financière et économique n’a pas beaucoup investis ici. Quelle est la raison de cet abandon du village par ses enfants ? Certaines langues parlent de la réputation de la population de Batchingou dans la sorcellerie. L’exode des jeunes vers d’autres villes comme Douala et Yaoundé est massif. A quelques 20 km de chemin parcouru, des obsèques se déroulent dans une concession. Tout est calme. Quelques badauds et gamins continuent de sauter de joie en voyant le car qui s’avance tout lentement. Le temps passe, au bout du chemin, à un virage tortueux et débouchant sur un ravin, l’un s’exclame : « Nous sommes arrivés ! ». « Non, continuez encore, chauffeur », rétorque un autre qui semble connaitre le lieu. Le chemin devient de plus en plus ennuyeux. 10 Km après, le car s’immobilise.

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Radio communautaire Medumba’a

3. Les retardatairess’agitent : Maïmouna et les autres

Vite. Chacun descend du car pour découvrir cette fameuse chute tant vantée par Franck, notre communicateur-maison. Malheureusement, je reste scotché sur place. La chute n’est pas adaptée pour des touristes inaptes. Bigre ! Pince dans le cœur, je deviens, avec le chauffeur, vigile de veille de circonstance. Une vingtaine de minute après, Maïmouna débarque à bord d’une moto-taxi qu’elle a payé à prix fort. Stupéfait, je suis impatient de savoir ce qui se passe. « C’est Eric ». Punaise ! « C’est Eric la cause de tous mes problèmes ». Yeuh ! Qu’a-t-il fait, ce jeune homme ? Après qu’elle ait raconté son histoire, je me suis souvenu qu’elle s’était absentée pour aller voir son médecin traitant à Bangangté et elle devait nous rejoindre immédiatement avant le départ pour le Palais. Consigne avait donc été donné à Eric de veiller au grain pour que le car ne part pas sans elle. Ouf ! L’homme est mauvais. Il n’a rien foutu. Maudit garçon.  La belle Maïmouna a fait confiance à ce félin. Elle a pleuré à chaudes larmes pour avoir raté les moments forts en refusant d’aller rejoindre le groupe qui se trouvait non loin de là. Elle voulait tout vivre en direct, il faut la comprendre. Pour la consoler, tout le monde s’y est mi sauf le merdique Olivier, toujours à contre-courant. Oh, la Pauvre !

Viennent ensuite Olive, Armand, Arnaud, Pat, Hervé et autres qui s’étaient absentés pour des obsèques à Bamena de la maman de Nathalie qui venait de décéder. Ils sont donc venus en cascade pour se rattraper dans le programme. Heureusement, tout le monde était encore à la chute. Ils les rejoignent au moment de la bénédiction par l’eau sacrée.

4. Les bénédictions de l’eau des chutes

Le guide qui faisait office de professeur d’histoire et de géographie pour la circonstance, nous a abreuvés de belles épopées et des leçons de vie liée à cette chute historique. Attentionnés à souhait, tout le monde ne s’est pas fait prier pour recevoir les bénédictions de l’eau en suivant les recommandations du vieil homme : cette eau est sacrée et apporte beaucoup de satisfaction à ceux qui recherchent le bonheur dans la vie ; il suffit de prendre une, deux, trois gorgées en exprimant ses vœux à la suite de chacune d’elle ; de se rincer le visage à la fin du dernier vœux et en remerciant les ancêtres de l’eau de les avoir accepté, de les recevoir et d’y prêter une oreilles attentive. C’est un rituel que doit faire tous ceux qui viennent à la chute. Le vieil homme, selon ses dires, ne vit que de ces enseignements. Une fois arrivés dans le car pour le retour, une idée nous vient à la tête et une collecte est improvisée. Chacun a donné ce qui pouvait et la satisfaction était au comble. Moi et Maïmouna qui n’étions pas à la chute, avions eu droit, heureusement, au rituel grâce à Olive qui était revenue avec une bouteille d’eau. Je fis le rituel pendant que le car s’empressait à reprendre la route pour le palais.

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Le stand Cube Jumbo en ébullition

5. Deux arrêts non moins importants chez Maéva et au village du festival Nga’chou

Le chemin retour qui nous mène au palais est plus animé que celui du départ. Les commentaires sur l’histoire du village, les épopées des anciens racontées par le vieux guide de la chute de Batchingou ravivent les discussions sur la triste renommée du village. Son abandon par ses filles et fils laissent tout le monde dépité. Car, ça donne l’impression que c’est un nouveau village. Tout est vide, sauf de rares constructions très modestes et mal entretenues.

En chemin, Maéva ne se fait pas prier pour avouer qu’elle est originaire de Batchingou. Pour marquer son passage au village, elle nous propose un arrêt prêt de la tombe de son papa inhumé devant la case familiale située tout près de la route. Ouf ! Voilà enfin une fille originaire qui se dévoile et ne souhaite nullement traverser la case familiale sans dire bonjour à son défunt père. Par respect pour l’âme de papa, Maéva a refusé de jouer au faux-fuyant. Convaincu que certains encore d’entre nous, originaires de Batchingou ne voulaient pas se dévoiler, personne n’a pris la responsabilité de dénoncer l’autre. Batchingou fait naître chez les jeunes une amertume difficilement explicable. Cette mauvaise perception m’a rappelé ce refus de mon père de prendre possession du terrain que lui avait légué par un oncle paternel à Batchingou pour aller s’installer à Bazou, chez sa mère. Cette amertume ne date donc pas d’aujourd’hui. Les Bamilékés de Batchingou ont toujours « renié » (le mot est peut-être fort) leur village.

Le deuxième arrêt se fait au village du festival Nga’chou. Festival qui se déroule tous les quatre ans et qui est le symbole du pouvoir de la parole. « Au commence était la parole », disent les anciens qui ont voulu symbolisé cette maxime par Nga’chou qui signifie littéralement « Ouvrir la bouche » comme pour dire qu’ilest impossible de parler sans ouvrir la bouche, ou encore qu’on ne parle pas sans ouvrir la bouche. Un tour au village de ce festival a redonné un tonus à l’ambiance terne ressentie à notre arrivée sur les lieux qui avait été investi par des entreprises du pays pour la promotion de leurs produits : Les Brasseries du Cameroun, le cube Jumbo, Orange Cameroun, quelques artisans et restaurateurs. Un tour au stand Jumbo Cube fait vibrer le podium situé à l’entrée du site. Les sonorités locales distillées par un podium bien équipé ne laissent personne indifférents et tout le moment se lance sur la piste comme pour marquer son empreinte à son passage à travers des prises de vue en photos de souvenir. Téléphones, tablettes et Smartphones aidant, chacun y va de son goût.

Un tour au stand du soya bien pimenté et situé à un jet de pierre de là

Malgré la fatigue, beaucoup trouvent encore que l’ascension du mont Batchingou ne doit pas être abandonnée. A l’aide de deux jeunes guides et munis d’un piquet et d’une bouteille d’eau minérale, les volontaires se mettent en branle en direction du pied de la montagne. Une belle virée malgré le parcours à mi-chemin pour les plus braves. A cette allure, c’est un exploit compte tenu de la haute température qui oscillait entre 30 et 34 degré à l’ombre. Très peu réussissent à franchir le mi-chemin. C’est pour cette raison qu’il est toujours conseillé de le faire à la première heure de la matinée. Pour les téméraires, une séance de photos et vidéos comme souvenir se font à tour de rôle. Et la descente s’est faite aussi aisément sans heurt. Ça a donc été un pari réussi pour les organisateurs. La suite du programme a lieu à 18h et chacun devrait rejoindre son hôtel pour s’échanger.

Je ne saurai terminer ce deuxième billet de « retour aux sources » à Batchingou sans relever cette histoire macabre qui a meublé notre séjour dans ce village. Le Mont Batchingou est et a toujours été un objet de discorde entre deux villages voisins : Batchingou dans le département du Ndé et Batcha dans le département du Haut-Nkam. Les deux peuples se disputent la propriété de la montagne qui constitue une frontière naturelle entre les deux villages. Chaque année, une ascension de ce mont a lieu et les deux peuples n’ont jamais manqué l’occasion de s’affronter. Un artiste, Jean Batcha, a été tué par balles lors d’une rixe.

C’est le lieu ici de le dire avec toute la fermeté possible : la plupart des conflits qui ont eu lieu à l’ouest sont des constructions du politique pour diviser le peuple Bamiléké qui, selon une certaine conscience collective, est un peuple dont son unité, grâce à son dynamisme supposée, fait craindre le pouvoir de Yaoundé. Pour quelle raison ? Cette question reste une énigme. Sinon comment comprendre que deux peuples frères séparés par une frontière administrative ne puissent pas s’entendre sur la paternité d’une montagne depuis des décennies ?

Tchakounte Kemayou 


Cameroun : la mauvaise foi de Fame Ndongo et la colère des étudiants en médecine

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Au Cameroun, avant l’année académique 2013-2014, il était de coutume que chaque université de médecine, puisque c’est de la médecine que le problème se pose, recrute ou sélectionne ses étudiants qui viennent frapper à ses portes. Suite à une enquête du Ministère Camerounais de l’enseignement supérieur, il a été constaté que la formation en médecine, domaine très pointu en matière de santé publique, était entre les mains de charlatans. Conclusion, il faut absolument faire le ménage pour préserver ce domaine très sensible.

FameNdongo, Ministre de l’enseignement supérieur, avec le concours du gouvernement, décident de réformer le secteur avec l’introduction de plusieurs innovations comme l’harmonisation des recrutements des étudiants dans toutes les universités de formations médicale. Il faut donc que l’Etat organise un concours national en vue de sélectionner 500 étudiants en médecine, 150 en pharmacie et 150 en chirurgie dentaire et les répartir dans chaque université selon la convenance de chaque postulant. Mais, il convient de signaler que deux choix étaient exigés aux postulants : Une Université d’Etat (La faculté de Médecine et des Sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I ; La Faculté des Sciences de la santé de l’université de Buéa; la faculté de Médecine et des Sciences pharmaceutiques de l’université de Douala; La faculté des Sciences de la santé de Bamenda) et une Université privé (l’Institut supérieur des sciences de la santé de Bangangté ; l’Institut supérieur des technologies médicales de Nkolondom à Yaoundé). Le but était d’harmoniser l’accès aux écoles de formation en médecine afin de contrôler la qualité de la formation, dit-on.

Voilà! Les Camerounais d’origine Bamiléké qui croyaient fuir « l’équilibre régional » (politique de recrutement des étudiants à travers des concours administratifs basés sur l’appartenance ethnique et non sur les résultats selon les mérites des candidats) s’estimant victimes de cette politique en créant l’Université des Montagnes (UDM) à Bangangté se sont donc trouver coincé par cette nouvelle organisation des recrutements. Du coup, c’est encore l’Etat, oui, le fameux Etat-parti ou Parti-Etat RDPC, parti au pouvoir dont l’idéologie dominante semble être le contrôle de la reproduction sociale basée sur l’ethnie, doit encore et encore user malheureusement son droit de regard sur la formation des médecins en s’incrustant dans la sélection des étudiants dans les universités privées.

Du coup, les pauvres étudiants qui auraient souhaité aller dans une université d’Etat, se retrouvent balancés dans une université privée, car c’est l’Etat qui organise le concours, procède aux recrutements et à la répartition des étudiants par établissement, peu importe le choix que chacun d’eux aurait fait. L’objectif de l’organisation d’un concours national était d’harmoniser. Ce terme doit avoir tout son sens.

Il s’avère donc que les universités privées qui coûtent plus chères que les universités d’Etat, doivent aussi harmoniser leur coût de formation. Après les résultats du concours national de médecine organisé en 2013, beaucoup de candidats admis, du fait de leur impécuniosité, se plaignent d’avoir été envoyés dans l’une des deux universités privées. Ce qui devrait les contraindre à payer une pension qu’ils jugent exorbitante. Ces universités privées menacent même d’exclure ces candidats nouvellement admis faute de payant de la pension dans son intégralité pour les étudiant de première année. La réforme risque d’en prendre un coup face à ce durcissement du ton et FameNdongo, pour éviter son échec se résout à négocier. Après moult négociations donc, le ministre exige aux Universités privées de fixer leur pension à 50.000F comme dans les universités d’Etat et promet des subventions de l’Etat pour combler le manque à gagner. Niet, rétorquent les dirigeants des universités privées, pour de simples raisons que la formation en médecine coûte les yeux de la tête, de un; et de deux, il ne faut jamais et jamais faire confiance à un gouvernement mal intentionné et dirigé par les corrompus du RDPC. Ces deux universités concernées décident alors de maintenir leur coût de formation à 1.200.000 environ, quitte au gouvernement de régler lui-même cettefacture sous forme de bourse. Cela consistera donc à exiger aux étudiants des universités privées, comme à leurs collègues des universités d’Etat, de payer obligatoirement 50.000 Fcfa de frais de pension annuelle et le gouvernement donne, en guise de bourse, à chaque étudiant le reste pour compléter sa pension. C’est ce qui sera considéré comme la subvention de l’Etat aux universités privées comme ça se fait pour le cas des universités publiques.

Le gouvernement, par la voix de FameNdongo décide alors des se plier à ces exigences et d’harmoniser lui-même les coûts de formation pour éviter la discrimination et la frustration des nouveaux recrues, en demandant, dans un décret ministériel, à tous les étudiants en médecine de toutes les universitéspubliques et privées de ne payer que 50.000F de frais de pension universitaire exigée par la loi depuis la réforme universitaire de 1993 pour le compte de l’année académique 2013-2014. Conclusion,les étudiants et leurs parents acceptent cette nouvelle mesure. Il convient de signaler que les universités privées qui ne reçoivent pas de subventions comme les universités publiques ne prendront nullement en charge la formation qui est de la responsabilité de chaque étudiant. L’université privée doit désormais recevoir les subventions par le biais des bourses octroyées par l’Etat aux étudiants admis aux concours nationaux. C’était, en fait, ça l’esprit de la réforme.

Les étudiants des universités privées commencent donc bien les cours pendant l’année académique 2013-2014 grâce aux subventions promises par FameNdongo. Cette année 2014-2015 qui a commencé depuis octobre dernier, ce ministre, au grand désarroi des parents et étudiants, refuse de respecter sa parole donnée en insinuant qu’il n’avait promis de payer que pour l’année académique 2013-2014. Les parents sont donc chargés de régler la pension de leurs enfants tout le reste de la formation qui dure 6 à 7 ans.

Du coup, je me pose les questions suivantes :

–          Quelles étaient les intentions de cette réforme de la formation en médecine ? La vielle querelle qui oppose l’Etat d’une part, les candidats et les parents d’autre part sur la fameuse politique de « l’équilibre régionale » refait surface.

–          Autre question: Lorsqu’il s’agit des pensions, pourquoi FameNdongo ne parle-t-il plus d’harmonisation? A quoi doit donc servi un concours national organisé par l’Etat, où les candidats doivent subir une sélection arbitraire et être astreints à payer des sommes hors de leur bourse?

–          Que vont faire les étudiants qui se retrouvent actuellement au quartier faute de payement de leur pension ?

Pardon, mieux chaque établissement organise son concours et sélectionne, et chaque parent qui y envoie ses enfants savent à quoi s’attendre quitte à ce que l’Etat participe aux sélections selon des critères de compétence bien précise. L’affaire est actuellement sur la table du juge au tribunal administratif qui tranchera et éventuellement elle pourrait aller à la cours suprême.

Voilà donc une preuve que l’Etat au Cameroun est tribal.

Quel pays de paradoxe!

Tchakountékémayou


Du virtuel au réel, à la découverte d’un village peu ordinaire : Batchingou (1)

 

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Voici venu le moment de prendre connaissance de ses origines. Les enfants originaires du département du Ndé l’ont bien compris. Nous sommes ici dans la région des montagnes, à l’Ouest du Cameroun où le cap a été mis dans l’un des 13 villages que constitue le département : Batchingou. Le temps d’un week-end (les 15 et 16 novembre 2014) ne pourrait pas suffire pour parcourir toutes les richesses culturelles et naturelles de ce peuple. A travers le réseau social Facebook, ce challenge de réunir les enfants d’un même terroir venus de tous les horizons à la découverte de leur tradition a été possible grâce à l’association « Ndé en Force ADI ».

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Pour satisfaire leur curiosité du savoir, le retour aux sources commence à avoir un sens dans un environnement où la jeunesse, de plus en plus, cherche ses repères. L’occasion était donnée à chaque jeune « Ndéen » de se joindre aux autres venus d’horizons divers. Beaucoup d’émotions et de satisfactions de se retrouver enfin entre personnes attachées à une terre, partageant les mêmes cultures et traditions et assoiffées par le désir de donner ce qu’elles ont de plus cher pour le développement de leur village. Longtemps cantonnés sur le réseau social, l’occasion était donc donnée pour ces jeunes de passer du virtuel au réel. C’est donc ce passage qui a constitué la première émotion vivante et plus que chaleureuse entre les « frères » et les « sœurs » qui se retrouvaient, enfin, le temps d’un week-end pour échanger, apprendre, se comprendre, partager, dialoguer, se connaitre, sympathiser et j’en passe.

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Tout a été organisé via le forum facebook « Le Ndé en Force » à travers une communication assidue et bien menée de main de maître par Franck Williams Batchou. Il est à noter que ce travail ne devrait pas être une tâche aisée compte tenu du fait que le forum venait de traverser des moments forts turbulents qui ont malheureusement causés le départ de quelques membres pour incompatibilité d’humeur. Le travail titanesque abattu par Franck a néanmoins connu un succès qui a forcé mon adhésion pour une deuxième aventure après celle de Bangoulap qui s’était déroulée en 2013. Finis les couacs et les mésententes, et place maintenant au début des hostilités en 3 temps plein d’émotions :

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1. Première étape, l’hôtel Casyan pour le départ
L’hôtel Casyan à Akwa a été choisi comme le point de départ de la délégation de Douala. Celle de Yaoundé conduit par Basile Ngontcha devrait nous rejoindre dans la ville de Bangangté à l’hôtel choisi pour l’hébergement. Il est 21h35 ce vendredi 14 novembre, je suis le troisième à être sur le site après l’iconoclaste Innocent et la séduisante Ndéenne Lamama qui n’a pas hésité à me proposer une bière. Pour des raisons de longévité du voyage de plus de 5 heures d’horloge, je me suis contenté d’un Coca bien glacé. Après, vient Armand, Arnaud, Alain (le président du comité d’organisation que je n’ai pas reconnu, et qui remettait à chacun son badge), Olive (la secrétaire générale, officiant comme chef de délégation en l’absence de la présidente de l’association), Elise, Flogide, et Rosine qui est venu nous souhaité bon voyage non sans me faire de petits câlins. Elle ne sera pas des nôtres pour des raisons familiales. L’attente du car de l’agence de voyage affrété fut longue et ça devenait ennuyeux au bout de minuit.

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2. En attendant le car de l’agence « Noblesse » pour le départ
En attendant le car qui tardait à venir, une autre chance me sourit : Olive, après les traditionnels bisous de circonstances me propose aussi une bière que j’accepte en oubliant mon sermon de départ. Une Castel à la française s’il vous plaît. Deux Cocas en une soirée ?! Non, il fallait en profité pour prendre une bière. C’était l’occasion ou rien.

 

3. Le trajet : de 1h30 à 6h30
A peine ai-je commencé à avaler ma bière et à mi-parcours, une voix m’interpelle : « le car est arrivé ». Et hop, le temps de vider ma bouteille, me voilà dans ma position préférée juste à trois sièges après l’entrée. Ce n’est qu’à cet instant que je me rends compte qu’il y a des figures qui me sont étrangères. Dans la foulée, un bonjour suffit. Il était 1h30 du petit matin. Une ambiance molle envahit l’atmosphère. Normal. La fatigue s’est emparée après une si longue attente pour un départ prévu à 23h. La traversée de la ville de Douala nous renseigne bien que ça bouge, malgré tout. A presque 25 à 30 Km de parcours, à Souza plus précisément, une envie folle de vider ma vessie me hante. Je gesticule, je me frotte la verge en espérant empêcher les urines de sortir. Seulement une bière ? Pour la première fois, je prie, mais rien n’y fait. Je taquine Arnaud assis tout juste devant moi : « S’il te plaît avise au chauffeur de s’arrêter au prochain péage de Banga, j’ai mal aux reins ». Ce qui fut fait. Dieu merci. Curieusement, d’autres me suivent pour se soulager aussi. Petits veinards ! Je vous ai sauvé. Quel soulagement après une souffrance atroce. 4 heures de voyage, Armand, soutenu par Lyne (La blanche du Ndé en Force), les animateurs invétérés du Nefa miment, à chaque tour de rôle, une série de chansons où l’intrigue avait une place de choix. Chacun était visé, même l’agence de voyage qui a accumulé un grand retard en a eu pour son compte.

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4. L’arrivée à Bangangté. L’accueil de Gaël et son fils
Nous voici donc à Bangangté ! La nuit fut longue et l’arrivée fut pénible tout de même, mais l’accueil que Gaël, chargé de préparer le terrain sur place à Bangangté et à Batchingou fut sympa et conviviale. Il avoue être surpris par notre retard. Salutations cordiales, fraternelles et amicales. Tout y était. Ce jeune homme dynamique que je voyais pour la première fois me semblait être prêt à affronter ce challenge. Cette brève salutation et des souhaits de bonnes arrivées suffisaient pour désamorcer la fatigue qui avait emporté tout le monde. Direction : installation de toutes les délégations dans les hôtels.

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5. La répartition des chambres, débarbouillage, départ pour le Palais du Roi de Batchingou
Chacun devrait rejoindre son hôtel. Gaël, responsable de l’hébergement oriente le car vers l’hôtel Zénit pour les petits payants. Ceux de petite bourse, quoi. La plupart des mecs, c’est par ici. Ne doutez même pas pour moi, j’en fais partie. Une seconde vague est dirigée vers l’hôtel Nya Wandja. C’est le Vip ! Les nanas qui aiment la classe, les « ways forts », c’est ici leur terrain de prédilection. Ne me demandez pas pourquoi les femmes ont plus d’argent que les hommes pour se payer un hôtel Vip. Ne venez pas prendre dans ma bouche. Tout le monde est plutôt concentré pour se débarbouiller. Pas de repos. Celui qui n’a pas eu le temps de dormir dans le car pendant le voyage, tant pi. J’ai plutôt pitié du chauffeur. Après avoir conduit toute la nuit, il doit encore conduire toute la journée de ce samedi 15 novembre. Quels supplices ! Le pauvre.

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Trente minutes après, Gaël, chef de protocole, revient nous chercher. Direction : Palais du Roi Flaubert Nana à Batchingou. Je m’installe dans le car, à la même position, et je vois de nouvelles figures ! Qui sont-ce ? Ah Oui ! Certainement ceux de Yaoundé. Basile en pole position. Le Palais du Roi de Batchingou est situé à plus de 20 Km de la nationale. Tout le village Batchingou, exceptionnellement dans le département du Ndé, n’est pas traversé par une route bitumée. Première curiosité pour ceux qui y sont pour la première fois. En plein début de saison sèche, la poussière fait son nid dans les rues du village. A quelques 10 Km environs, j’entends des voix qui s’écrient : « enfin, une maison ! ». Batchingou est comme un village désert. La rareté des bâtisses et des châteaux qu’on retrouve dans presque tous les villages de l’ouest n’y sont pas. Deuxième curiosité. C’est même à ce moment que beaucoup d’entre nous fait connaissance des autres. Nous traversons la place des fêtes du festival Nga’chou où plusieurs entreprises et quelques artisans avaient aménagés des stands pour la promotion de leurs produits. La cours du palais fait l’objet d’un décor particulier. Ce n’est pas le moment de nous distraire par la décoration de la salle de banquet du palais affrétée pour les invités du roi venus au festival. Le temps de nous installer, un petit déjeuner nous est servi : omelette spaghetti, pain boulette et café au lait. Une salutation et les souhaits de bienvenus du roi, et puis celle de Maffo (la reine-mère) de la cours royal. Bien parti pour commencer une journée bien chargée.
A suivre…
Tchakounté Kemayou


Cameroun : Le top 10 des emplois créés en 32 ans du Renouveau

La débrouillardise

Aujourd’hui, 06 novembre 1982, Paul Biya célèbre ses 32 ans de règne absolu. Dans son ouvrage « Pour le libéralisme communautaire », il scelle le pacte à travers une nouvelle vision du développement économique du Cameroun. Son arrivée au pouvoir avait été perçue comme un souffle nouveau dans la gestion de l’Etat car le régime précédent, Ahmadou Ahidjo en l’occurrence, était caractérisé par une dictature répressive, un totalitarisme aigu et sanguinaire caractérisé par l’oppression et l’assassinat des leaders de l’opposition qui avait été interdite avant les années 70. L’avènement du Renouveau est donc ce sang nouveau que Paul Biya devrait impulser. Ainsi, un slogan populaire : « Rigueur et moralisation » avait été conçu et donc le contenu avait pour but d’assainir la gestion des affaires de l’Etat. C’est donc dans cet esprit que la politique de l’assainissement et de la responsabilité sont véhiculés. Du coup, inconsciemment ou non, tous les camerounais étaient avertis d’avance et chacun devrait mettre du sien pour un nouveau Cameroun. Le pays était donc bien parti pour amorcer son décollage tant attendu.

 

Puis vinrent le coup d’Etat manqué, la crise économique des années 1986, les années de braise caractérisées par la révolte populaire appelée « Villes mortes » des années 1990 à 1992,la dévaluation du FCFA, la double coupure des salaires des fonctionnaires intervenue en 1993, année aussi où la réforme universitaire fut mise en pratique et qui supprimait la bourse chez les étudiants et instituait une scolarité annuelle de 50.000Fcfa. et le tableau sombre est complété par ce qu’on appellerait « Trahisons » qui a été inauguré par des proches à l’exemple d’un Titus Edjoa, ministre de la santé publique qui a occupé aussi le poste de secrétaire général de la présidence de la république et médecin personnel du président.

Non, le peuple et beaucoup de leaders qui avaient cru au Renouveau ont jubilé trop tôt. Ils ont jubilé avant d’avoir tué le gibier. « L’homme Lion »du 06 novembre 82 dévoile petit à petit son vrai visage. Il est donc loin d’être l’agneau que tout le monde attendait pour sauver le pays de la mascarade dictatoriale. Place donc à la désillusion, à « On va faire comment ? ».Du coup, la débrouillardise devient le maître-mot. Les fonctionnaires sont devenus des débrouillards, des étudiants, des enseignants, des médecins, des inspecteurs d’impôts, des magistrats et, que sais-je encore ? S’il faut compter avec l’intelligence des Camerounais, la débrouillardise s’est perfectionnée, elle s’est même spécialisée, j’allais dire,tous les jeunes lésés, ceux qu’on appelle « la génération sacrifiée » se surprennent au bon milieu de leur « carrière », à devenir des spécialistes de leurs métiers de débrouillardise créée en attendant une vie meilleure. Il y a donc des métiers qui ont vu le jour ou encore qui se sont perfectionnés avec le temps, eu égard de la demande.

Une vue panoramique de ces divers métiers du Renouveau nous a inspiré pour montrer comment ce régime dit du Renouveau a clochardisé la jeunesse à telle enseigne que les métiers considérés comme de la débrouillardise, où les jeunes se réfugiaient en attendant de trouver mieux, sont maintenant considérés, faute d’emplois, comme des professions à part entière. Les Camerounais qui les pratiquent s’en donnent à cœur joie faute de mieux, malgré leur cursus universitaire élogieux. Ce sont pour la plupart des curiosités plus ou moins orthodoxes. Ces métiers ont pour particularité d’être désordonnés, informels et trop risquant, donc peu conseillé. le régime du Renouveau d’autres choix que de laisser-aller ou encore de laisser-faire, car l’échec de Paul Biya de sa politique d’emploi des jeunes ne lui laissait pas la possibilité d’organiser les métiers. Ces métiers, comme la religion, disait Karl Mars, est « l’opium du peuple ». Voici le classement de ces métiers par ordre de décroissance, au nombre de 10 :

N°10 –Les vendeurs ambulants de friperie :Généralement, la vente des vêtements de friperie se fait en plein trottoirs à l’entrée des marchés. Le langage populaire désigne ces gens les « tâcleurs ». Ce sont des fins psychologues. Ils savent distinguer ceux qui sont susceptibles d’acheter des vêtements. Ils commencent à vous accueillir en ces termes : « Molar, voici les fringues qu’il te faut pour ambiancer les gos », « Ma chérie ne salit pas ton nom, vient ici il y a des matelots et minis sexy dernières sortie ». Les paroles sont tellement « charmeuses » qu’il vous deviendrait difficile de résister.  Mais, attention ! C’est aussi le lieu de refuge des malfrats. Convaincu d’avoir réalisé une bonne affaire, il suffit de détourner votre attention et ils vous balancent un paquet de vieux carton dans votre emballage à la place de la marchandise achetéeet c’est à la maison que vous vous rendrez compte de la supercherie.Avec le temps, l’entrée des marchés ne fait plus recette et ils sont appelés à sillonner maintenant des rues des banlieues pour écouler leurs marchandises. Même avec 100Fcfa, vous pouvez avoir une paire de chaussettes et surtout une nuisette. D’ailleurs, les femmes sont les principales clientes des fripiers. Il suffit de retrancher 1 ou 2 pièces de 100Fcfa dans la ration alimentaire journalière et hop ! Voilà que la garde-robe de Madame est pleine d’habits. Monsieur n’a qu’à aller se débrouiller ailleurs. Ah ! La débrouillardise !

N°09 – Les commerçants de la brocante : Voici un métier qui a pris son essor dans les années 2000. Il est devenu le lieu par excellence où  les camerounais viennent s’équiper en mobilier de maison et de cuisine. Ces vieux mobiliers et appareils électroniques considérés comme des déchets en Occident retrouvent ici une seconde vie. Il y en a même qui n’ont pas été utilisés et que les Moukalas (Les Blancs) n’en veulent plus parce qu’ils sont vieux et polluants. Mais, comme les Nègres adorent les vieilleries, ils s’y adonnent, donc. Qui a dit que la saleté tue l’homme Noir ? En tous les cas, ici, pas question de vieux. Tout est bon. Les casseroles, les couverts, les fauteuils en cuir, les chaînes Hi-Fi, les ordinateurs, les réfrigérateurs, ouf ! Que la liste est longue ! Les commerçants sont pour la plupart connecté à un frère ou une sœur se trouvant en Occident et qui souhaite occuper le cadet oisif, nanti d’un diplôme universitaire et cherchant un emploi en vain. C’est toujours comme ça, ce régime du Renouveau : « On va faire comment ? ».

N°08 –Les vendeurs de CD et DVD piratés : Voici un métier qui m’a toujours plût. Vraiment ! Ces gens-ci sont endurants, persévérants et dérangeants. On les chasse, pourchasse, on brûle leur magot et ils reviennent comme si rien n’était ? Merde ! Ils sont pour la plupart des adolescents, hein ! Plus têtus qu’eux tu meurs seulement au front. Au nom de Jésus ! Avec un sac au dos rempli de CD et DVD piratés de tous les artistes les plus en vue de sur la scène musicale. Il y en a pour tous les goûts : les dombolo, les coupé-décalé, les Flavour, les JakyRapon, les makossa, les pala-palawoman, les sans caleçons qui se mélangent. Bref, il y a du sucré et de l’amer. Avec 200Fcfa vous êtes servi et vous voilà devant votre appareil musical en train de déguster le bon son. Mais, ces gars-là me jouent souvent de mauvais tours. Au lieu de ma chanson préférée « Quand l’homme est content » de Hilarion Nguéma en sifflotant ma petite Guinness, je sens mes oreilles bouillonner « Nyoksser, Nyoksser » de Petit Pays ? J’ai piqué une crise. Nul n’était la présence de cette Guinness, j’aurai atteint le stade de la folie.

N°07 – Vendeurs médicaments frelatés et Médecins ambulants : S’il y a quelque certitudesdont mes conviction était carrées, c’est que seuls les spécialiste de la médecine doivent exercer la médecine. Mais, au Cameroun, mon pays, il y en a qui se lèvent et décident tout-de-go de devenir médecin. Nom de Dieu ! C’est pour ça qu’il ne faut jamais, oui jamais dire que quelque chose est impossible au Cameroun, mon pays-ci. En causant avec un vendeur ambulants de médicaments, je me rappelle avoir rédigé un billet à ce sujet, il m’a avoué avec juron que même les médecins du dispensaire d’en face (de son kiosque à médicaments) viennent le livrer les médicaments pour la vente. Et quand ils en ont besoin, ils viennent aussi se ravitailler au kiosque. Vous voyez ça ? Etait-ce une forme de publicité pour que j’achète ses produits ? En tous les cas, je suis convaincu qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Il y a même des médecins ambulants, hein ! Ah ! Vous doutez ? Venez au Cameroun. Venez sans crainte. Ces « médecins » sillonnent les rues, un gros sac contenant un appareil-là. J’oublie le nom. Ils te disent que cet appareil a la possibilité de détecter toutes les maladies dont vous souffrez. Je dis bien toutes les maladies. La gonococcie, le Sida, le palu, la diarrhée, la myopie, la lèpre, la fièvre jaune, la…. Dis donc, je ne cite plus. Et ils jurent que leur médicament vaut le quart du prix appliqué en officine. Dans leur clinique, quoi ! D’ailleurs, quand je les vois, leur allure me renseigne déjà et je file à l’anglaise.

N°06 – Joueur de PMUC et de Pari Foot : Voici un métier qui a failli me conduire en taule. Les Camerounais comme moi-là aiment l’argent pour aller « siffler » les Guinness et titiller les lycéennes, me voilà au front. Je veux jouer au beau gosse, mais la pauvreté me fauche. Que faire ? Aller jouer au pari mutuel et/ou au Pari-foot. Si maman commet une erreur de rangement, je protège. Je me sers et me voilà devant le kiosque. Je me souviens que nous, lycéen en… -Je ne sais même l’année-là- nous avons créé un club joueur de pari mutuel au lycée de New-Bel (aujourd’hui, Lycée Bilingue de New-Bell). Lorsque la dame proviseur a entendu ça… Nous avions écopé 3 jours de travaux forcés. Le conseil de discipline avait même recommandé la prison situé à 200m de là. Pour une fois dans ma vie j’ai eu une peur bleue. En fait, ces jeux sont pour ainsi dire déstabilisants. Les accros s’y adonnent comme à la drogue. Ils oublient que les enfants n’ont pas déjeuné. En tous les cas, madame s’en occupe. Pour lui quoi dedans ? Ce métier est d’autant plus prisé que l’appât du gain fait frémir plus d’un. L’envie de jouer, de jouer encore et encore grandit de jours en jours, de mois en mois et d’années en années. Seul le miracle de la psychologie peut le sortir de là. Joueur de Par-foot, c’est devenu un métier. Oisiveté oblige !

N°05 – Les « Feymans » : Il semble que les Feymans existaient bien longtemps avant, mais la rudesse de la vie ici a popularisé ce métier au plus haut point. La feymaniaest désignée comme le fait d’inventer des astuces pour arnaquer les pauvres et les riches. Oui, mêmes les pauvres sont victimes ! Comment peut-on escroquer un pauvre, puisqu’il n’a rien ? Me demanderez-vous. En fait, lorsqu’on a à faire à un Feyman qui vous fait miroiter la vie en rose, vous êtes prêt à aller voir le président de la tontine du week-end pour un prêt en lui disant : « Gars, pardon file-moi les sous je reviens demain avec les intérêts. C’est toi qui gagne, man ! », ou encore « Gars, la mater est très malade. Pardon, donne-moi les sous, je reviens demain ». Obnubilé par l’argent qui tombe à pic, le président de la tontine ne se fait pas prier pour sortir le montant demandé en ignorant exactement ce à quoi l’argent est destiné. Puisque par mesure de prudence et pour garder les intérêts promis par le Feyman, il faut garder le secret recommandé par celui-ci.Le pot-aux-roses n’est découvert que lorsque l’escroc est déjà bien loin de vous. Difficilement maîtrisable, donc. On dit souvent qu’ils disposent une poudre capable de vous endormir le cerveau. En tous les cas, j’entends aussi comme ça ! Généralement, ils sont spécialisés dans la fabrication frauduleuse des billets de banque, les tromperies sur les visas européens pour les jeunes qui rêvent partir  à mbeng (Occident). A un moment, ils ont immigré aussi pour mbeng où leurs forfaits s’avèrent juteux. Et lorsqu’ils atterrissent au bled après un coup juteux, c’est la java totale : les voitures de luxe, les costumes et chaussures de marque, des parfums dont la flagrance peut vous couper le souffle. Ce métier a tellement secoué le pays à une époque, à tel enseigne que même les enfants et les adolescents en rêvaient : « Je serai un Feyman ». Quel gâchis ! Ce phénomène n’alimente plus les commentaires dans les chaumières. Heureusement !

N°04 –La série F : « Je veux jouer au foot » : Qui se souvient de la coupe du monde de football « Mondial 90 » en Italie ? Après Roger Mila, c’était Patrick Mboma. Après lui c’est maintenant Samuel Eto’o. C’est à partir de 1990 que la plupart des trophées des Lions Indomptables ont été remportées. Et c’est justement l’effet Samuel Eto’o, actuellement classé parmi les footballeurs les plus riches de la planète Terre, qui a suscité cet intérêt du métier de footballeur chez les jeunes et adolescents. Quelqu’un m’avait même soufflé dans un taxi cette vérité que je ne s’aurais contredire : « Après Biya, Eto’o est la personnalité la plus connue de tous les enfants, jeunes et adolescents ». Cette affirmation est bien suffisante pour comprendre l’engouement de cette catégorie sociale pour le football. Car, si tu veux gagner honnêtement ton argent, au lieu d’envier le Feyman dans ses fringues, il vaut mieux se battre et devenir footballeur. Ça donne l’argent, ça paie gros. Ainsi, des centaines d’écoles de football voient le jour sans compter les plus prestigieux comme « L’école de football des Brasseries du Cameroun » et la « Kadji Sport Academy » sans oublier l’école de football de Samuel Eto’o lui-même et qui est devenu la gibecière du FC Barcelone, des agents de joueurs agréé par la FIFA courent les rues à la recherche de talents. Tout cet environnement pour l’argent ? Comme les Feymans ne loupent presque jamais des occasions en or, le milieu a connu et connais encore des escrocs qui vont jusqu’à proposer l’inimaginable. Qui ne rêve pas avoir un « Samuel Eto’o » dans sa famille ? La lucidité manque toujours aux familles lorsqu’elles sont pressées de sortir de la pauvreté.

N°03 – La série M : Mariage (Les Moukalas et les Mougous) :J’ai failli mettre ce métier en premier. Il serait trompeur de ne pas imaginer un homme, un garçon camerounais qui ne serait pas passer sous les griffes d’une go (Fille) appelée en langage populaire les « Nga ». A peine vous avez fait la cour à une Nga, c’est comme si elle venait de décrocher un emploi. Ah ! Le chômage c’est quelque chose, hein ! Sa santé, c’est le gars, son alimentation c’est le gars, sa coiffure c’est le gars, ses vêtement c’est le gars. Merde ! Les Nga-là ne donnent pas le lait, hein ! Le jour où j’ai réussi à m’échapper d’une Nga, j’avais déjà perdu tous mes cheveux du crâne. Nom de Dieu. On dit de ces gars que je considère comme des« victimes » qu’ils sont des « Mougous ». Les Nga les classent généralement en catégories d’importance : « Mougou1 » pour le plus gentil de tous les Mougous, quoi ! « Mougou2 » pour le moins gentil. Et ainsi de suite. Elles vont même jusqu’à « Mougou10 » ! Pour savoir quel est votre rang, attendez un jour où votre Nga est discrète, vous composez son numéro de portable et regardez le nom qui s’affiche. Attention aux cardiaques. Je ne serai pas responsable de vos malheurs. Allô quoi ? Que je vous dise mon rang ? Lorsque j’ai découvert que j’étais le « Mougou8 », au lieu de me plaindre d’être le mougou, j’ai plutôt demandé doucement à mon ex Valentine pourquoi elle m’a classé jusqu’à la 8ème position. Sa réponse a été sans équivoque : « C’est parce que tu es le plus chiche ». Voilà une réponse qui m’a un peu soulagé en me disant : « A quelque chose, malheur est bon ! ». Donc, voilà comment les Nga font pour subvenir à leurs besoins. Tant pis si vous êtes un gars pauvre. Ça ne marche pas dans mon pays le Cameroun. Ce pays-là que je connais ! Avant que les filles ne se replient sur les gars du bled, ce sont les Moukalas (Blancs) qui étaient leurs gibiers. C’est Internet qui avait permis tout ça. Il suffit de voir les films camerounais les plus célèbres du moment : « Le Blanc d’Eyenga » de Charly Ntamack et « Paris à tout prix » de Joséphine Ndagnou pour comprendre que l’affaire de mariage-là… C’est le sang à l’œil. Même si elle est un peu hâtive, je prends tout de même le risque de tirer une conclusion selon laquelle la majorité des filles qui ciblent le mariage c’est pour fuir la pauvreté. Mes détracteurs ici, j’allais dire les filles, vont m’acculer en me rétorquant qu’il y a des femmes cadres d’entreprise bien dans leur peau et qui cherchent le mariage et ce sont des femmes comme ça que les gars fuient parce qu’ils ont peurs de ne pas exprimer leur instinct de domination avec une femme émancipée. « Gros lâches que vous êtes », disent-elles. Et elles renchérissent : « Allez toujours vers les petites filles en les prenant pour des naïves. Elles vont bien vous dépouiller ». Bon, elles m’ont gagné. Je boucle seulement ma bouche.

N°02 – Le call Box :Avant l’arrivée des téléphones portables en 2001, les téléphones filaires étaient les plus utilisés. Sauf les plus nantis pouvaient se payer ce luxe. Pour les plus pauvres, il fallait donc aller dans une cabine téléphonique publique ou privée qui contenait des box pour passer des appels. La libéralisation de ce secteur a donc permis l’arrivée des opérateurs de la téléphonie mobile Orange et MTN et Nextel. Les cabines téléphoniques privées ont donc fermé progressivement boutique pour donner naissance aux Call-Box qui sont des sortes de box privé installé en plein trottoir et où le tenancier disposait seulement d’un téléphone portable pour les appels. On n’a donc plus besoin des installations sophistiquées comme c’est le cas avec le téléphone filaire pour avoir la possibilité de passer des appels. Les box ont presque disparu de la circulation pour céder la place aux tabourets et parasols de fortune. Aujourd’hui, les call-box deviennent désuets petit à petit par le fait que les prix sont de plus en plus bas. Les consommateurs trouvent donc du plaisir à appeler avec leur propre portable, pour ceux qui en ont. Malgré sa chute vertigineuse, ce métier reste quand même l’un des plus prisés du moment. Il continue, comme par le passé, à occuper les jeunes, surtout les filles, qui n’ont pas réussi à se faire une place dans le monde de l’emploi. Tout comme le N°01, le call box a fini par devenir un métier sécurisé qui peut nourrir son homme.

N°01 – Le Ben Skin (Moto-taxi) : Voici donc le N°1 de notre hit-parade : nos amis les « Bens-kineurs ». Tout comme le N°2, ce métier n’est pas l’exclusivité du Cameroun. Il est aussi le fruit d’un chômage galopant. C’est le plus célèbre métier du Renouveau parce qu’avant lui, Yaoundé et Douala n’avaient presque pas de moto-taxi. Je m’en souviens très bien. Le transport urbain était assuré par les taxis et les bus de la défunte SOTUC (Société de Transport Urbain du Cameroun). C’était vraiment bien à l’époque. Depuis que le chef bandit du Renouveau est arrivé, l’exode rural s’est accru, la SOTUC a déposé son bilan, les taxis devenaient donc insuffisants pour assurer seuls ce service public. Le chômage aidant, l’ingéniosité des jeunes les a poussés à se lancer au transport urbain par moto (Ben Skin). A cette époque, une danse originaire du département du Ndé à l’Ouest du Cameroun était à la une des manifestations. Elle est caractérisée par la posture de courbature des danseuses et danseurs un peu semblable à la position des conducteurs de motos en pleine allure. Eh ! Oui, mes amis les Ben-Skineurs. Ils viennent de toutes les bords : diplômés ou non, villageois ou non, de toutes les tribus et les religions. Mais, alors ces gars sont des battants. Ils ne rigolent pas avec leur boulot. La fermeture de la SOTUC a laissé un grand vide qui a permis aux Ben-skineurs de se faire une santé financière extraordinaire. D’ailleurs, ce sont des spécialistes en drague. Toutes les femmes ne résistent pas à leur avance. Ils ont du fric en permanence. Il faut se méfier des métiers où l’on touche des pièces de 100Fcfa à longueur de journée. A la fin de la journée de travail, la recette peut vous donner la chair de poule. Du coup, c’était l’occasion pour beaucoup de faire venir leur frère terré au fin fond du village à ne rien foutre, de venir à Douala ou à Yaoundé se faire du pognon. Mon Dieu ! La débrouillardise est devenue la kata ? La non maîtrise du code de la circulation par ces petits frères a coûté la vie à plusieurs innocents qui se retrouvaient parfois sous des camions que le Ben-skineur cherchait à dépasser à tous les prix. Parfois c’est la non maîtrise de son engin qui le propulse à même le sol avec parfois plus de trois ou quatre passagers. Il faut être là et voir pour croire. Ça ne se raconte pas. Les gouvernants ont alors compris qu’il faut organiser les gars. Même Biya pense souvent à eux. Bétail électoral ? Sûrement ! Des stratégies en vue d’assainir le milieu ont toujours eu un écho défavorable à Douala bien que Yaoundé semble maîtriser la situation. En tous les cas, qui vivra verra !

TchakountéKemayou

 


Cameroun : le Collectif contre le vol d’enfants se mobilise

Vu l’ampleur du phénomène de trafic d’enfants dans les quartiers, les hôpitaux et centres d’accueil sous la tutelle du ministère des Affaires sociales au Cameroun, le collectif « SOS Enfants Volés »  a organisé la projection d’un documentaire  pour montrer la face cachée de ce trafic. La projection prévue le 1er novembre 2014 au restaurant cabaret La Chaumière de Douala a fait l’objet d’une interdiction.

Après trois mois d’enquête et de collecte d’informations, le Collectif -composé de 16 organisations de défense de droits de l’homme- a réalisé un documentaire sur le trafic d’enfants intitulé : « Enfants volés au Cameroun : un scandale d’Etat ». Une initiative afin de montrer l’ampleur du phénomène et susciter une mobilisation des différents acteurs.

La diffusion de l’avant-première de ce documentaire devait avoir lieu le samedi 1er novembre 2014 au restaurant cabaret La Chaumière sis au quartier Bonapriso à Douala. Y étaient attendus plus de 400 invités parmi lesquels les autorités administratives, diplomatiques, traditionnelles et religieuses.

Le Collectif SOS Enfants Volés

Projection vidéo du collectif SOS Enfants Volés interdite

Mais l’administration camerounaise a  interdit la projection du court métrage. Une fois encore, elle a brillé par son arbitraire et son hostilité à l’émergence de la citoyenneté. Elle a aussi montré que la lutte contre les fléaux sociaux n’était pas une de ses priorités. Sont descendus sur le terrain, le préfet du département du Wouri, 5 commissaires de police, 2 commandants de gendarmerie, les services de renseignement et plusieurs éléments de ces différents corps. Et contre toute attente, la salle apprêtée pour la circonstance a été fermée sans autre forme de procès.

De ce fait, le Collectif s’est rendu au siège de l’association Cameroon O’Bossoau quartier Bali où s’est finalement tenue la projection du documentaire avec une présence de près de 150 participants, parmi lesquels la représentante du Sous-préfet de Douala 1er et la représentante du Maire de Douala II, malgré le changement d’itinéraire, la pression et l’arbitraire de la haute administration de la ville de Douala. Ce malheureux incident nous démontre combien, l’arbitraire de nos autorités va grandissant. Les droits des participants sont bafoués, et ceux des victimes de vol d’enfants pris en otage. Nous sommes tentés de nous poser la question de savoir si nous sommes dans une République?

Après cette diffusion du documentaire, un échange a été ouvert entre les victimes, les personnes-ressources, les journalistes venues nombreux et les participants, et un constat évident est que l’importante participation des camerounais à cette événement qui touche le centre même de l’humanité, c’est-à-dire les enfants, démontre à suffire que le peuple n’accepte plus d’être muselé. Ce grand intérêt rassure le Collectif dans sa démarche de faire entendre le droits des enfants et des mères.

Les contradictions de l’administration

Il faut également noter que ce malheureux couac nous a permis d’apprécier des contradictions, voire l’arbitraire de l’administration Camerounaise. Comment donc comprendre que le Sous-préfet de Douala 1er se fait représenter dans un événement qualifié de trouble à l’ordre public et interdit par le Préfet du Wouri ? Comment comprendre que le Sous-préfet qui est habilité à recevoir les déclarations de réunions publiques et d’en juger l’opportunité de trouble à l’ordre public n’a pas trouvé nécessaire de demander une déclaration à un événement où il a été lui-même invité ? Et que dire du Préfet, qui en principe n’est pas habilité à recevoir les déclarations de réunions, se prononce sur l’interdiction d’un événement pour lequel le Sous-préfet dans son territoire de commandement à trouver bon de se faire représenter ?

Plus encore, comment comprendre qu’une intervention, pour interdire la projection du documentaire, ne soit pas coordonnée par les différents corps de sécurité ? Nous avons  assisté à une sorte de rixe entre les éléments de la police, les services de renseignement et la gendarmerie, tous en tenue civile. La scène se déroule à Bonapriso, devant les membres du Collectif surpris par le spectacle ahurissant. Raisons du spectacle : dispute du contrôle des opérations et de la hiérarchie sur le terrain.

L’engagement du Collectif SOS Enfants Volés malgré les barrières

Ces fait nous démontrent davantage combien les acteurs, les citoyens, sont en danger permanent, par rapport à l’intérêt que ces autorités portent moins à la sécurité qu’à la lutte de pouvoir et de contrôle. De cette  manière, les forces de sécurité sensées assurer la protection du peuple vivent elles-mêmes dans l’insécurité et dans une rivalité entre corps.

Le Collectif ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin et rejoint par de nombreux citoyens, invite chacun de vous à retrouver le documentaire : Enfants volés au Cameroun : Un scandale d’Etat, sur Youtube et à retirer sur CD au siège de Cameroon Obosso à Bali adressez un mail à : cameroonobosso@gmail.com. Ou encore affairekileba@gmail.com.

SOS Enfants Volés


Quelle justice au Cameroun vers l’émergence 2035 …

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L’émergence en 2035 à notre entendement, signifie tout d’abord la compréhension dès à présent par vous dirigeants de votre rôle prépondérant. Ensuite, la fidélité dans l’objectivité et la rationalité des comportements au profit de l’avenir de la nation dont vous détenez les rênes du pouvoir. Et enfin, de l’exercice loyal de ce patriotisme qui recommande l’entier engagement dans vos missions, essentiellement pour le bien-être des camerounais, et non le vôtre avant tout.

Il est incompréhensible que des personnes commises à une tache publique dans un domaine délicat comme la justice, se considèrent comme des « voyous de la république », se croyant n’avoir aucun compte à rendre tant à leurs hiérarchies, ainsi qu’aux citoyens qu’ils affectent profondément dans leurs déviances.

Les seuls représentants du peuple ne sont pas uniquement les parlementaires, les sénateurs, les maires ou le Président de la République qui jouissent tous d’un pouvoir électif.Ceux qui le pensent ainsi comme certains de ces juges et magistrats, sont en véritable déroute ! Non seulement, ils devraient comprendre et admettre qu’ils participent par leur interprétation aux lois votées aux parlements, à la formulation de la volonté générale.

Bien plus, ils rendent leurs jugements « au nom du peuple camerounais », comme l’a fort opportunément rappelé Monsieur Alexis DipandaMouelle, Président de la Cour suprême du Cameroun, le 28 février 2008, à l’occasion de la rentrée solennelle de cette institution : « (…) La justice est rendue au nom du peuple camerounais. Les acteurs de ce service[…] doivent par conséquent veiller à mériter la confiance de ce peuple (…) ».

Il nous semble donc très important qu’avant d’agir de manière maladroite et contre l’ordre normal des choses, nos juges et magistrats devraient tout d’abord se rappeler qu’ils ont une grande responsabilité dans les actes et décisions qu’ils prennent. Cette responsabilité est avant tout d’ordre moral. Elle est aussi et après tout d’ordre public, à quelque niveau que ces juges se trouvent. Par conséquent, ils ont le devoir de se comporter conformément aux valeurs, et lois de la république, en se posant en permanence ces questions : « pourquoi suis-je là ?», et « pourquoi j’ai été nommé à ce poste ? ».

La « malgouvernance » qu’on a tendance à souvent décriée passe aussi par ce corps de métiers, une des raisons de ce qu’on pourrait qualifier de « malcitoyance » comme l’a dit un citoyen, si le terme sied et explique tant de drames qui se vivent au sein de nos cités, et parfois à cause de mauvaises décisions de justice, prises tout simplement sur la base des intérêts maffieux et criminels de ces hommes en toge.

Si nos ancêtres, les premiers citoyens de notre pays qui nous ont devancé où ils se trouvent en ce moment pour leurs repos éternels, se sont battus pour nous donner notre « raison d’être camerounais » d’aujourd’hui,  c’était pour que ceux qui devaient prendre le flambeau après eux, et continuer la lutte pour le meilleur épanouissement des populations, permettent coûte que vaille à ce que triomphe en permanence et pour longtemps :le bon droit et la légitimité.

Il est malheureusement regrettable que nos hommes de lois, notamment certains de nos juges et magistrats, contribuent plutôt dans leurs exactions à agir contre ces principes, en réduisant considérablement les chances de notre pays, ainsi que les ambitions formulées dans les adresses à la nation de la plus haute autorité de l’état, le Président de la République, en faveur de cette « émergence horizon 2035 ».

Nous avons encore besoin de rêver pour notre Cameroun. Nous avons aussi besoin de nous sentir chez nous, et protéger. Nous avonssurtout besoin, d’un contexte sain et rassurant, où les uns respectent les autres, et où la majorité peut encore se remettre à croire en l’impartialité des juges, face à tous ceux  pour qui la honte semble définitivement avoir foutu le camp, au regard de leurs prismes obturés portant délicatement atteinte à l’harmonie au sein des familles, et au respect de nos valeurs traditionnelles sur le chemin de cette émergence que vous nous laissez miroité pour 2035.

Une perspective d’émergence qui pour nous signifiera, avec le retour des choses à la normale : citoyenneté ; discipline ; et respect des canaux d’une justice équitable, rationnelle et logique.

Sans cela, très chers hommes de pouvoir au Cameroun, la situation qui prévaut en bas, probablement sans que vous en soyez au faite en haut, nous laisse ce relent de conviction que nous courons vers cette faillite qui semble nous poursuivre comme une tare vers l’abîme, et face aux« grandes réalisations » auxquelles nous continuons à croire quand même sous le régime du renouveau, ainsi que ces « grands chantiers », et autres grands travaux et « projets structurants » annoncés …

Monsieur NDAM BACHIROU M.

Douala – Cameroun.

Tél. : (237) 99 33 08 74

Email : bechirndam@yahoo.fr

mougnutou@gmail.com

 


Le Cameroun est-il un pays de droit ?

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J’ai reçu ce midi une lettre d’un ami, handicapé de son état, dans ma boîte mail me demandant de publier une lettre ouverte au président de la République. Il ne m’est jamais arrivé de recevoir ce genre de sollicitation qui me paraît opportun au moment, justement, où ce président a célébré hier ses ans à la magistrature suprême. C’est une lettre de détresse d’un citoyen qui est abusé par certaines personnes en complicité avec la justice. Il a donc décidé d’ouvrir son cœur pour partager ses souffrances. Une très longue lettre, donc.

LETTRE OUVERTE – Par Bachirou NDAM

MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT,
MONSIEUR LE MINISTRE DE LA JUSTICE, GARDE DES SCEAUX,

Il y a lieu d’avoir vraiment peur de vivre dans une société comme la nôtre, et de croire en l’émergence du Cameroun, dit-on, en 2035, lorsqu’on vit des situations terribles et des dérives dangereuses qui amènent à craindre parfois le pire. Une société où le ridicule ne tue plus, car certaines âmes semblent « nés avant la honte » ; où très peu ont encore des scrupules, et où la plupart d’entre nous au regard de ce que nous vivons, ou sommes contraints de vivre, ne pouvons plus projeter dans l’avenir, dans un milieu où la justice semble ne pas être la chose la mieux partagée pour tous.

Voici une autre affaire de liquidation des biens de succession qui tourne à l’enrichissement de certains hommes de justice, « vrais ayants droits ? » du disparu, à la place de ceux-là qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, tout à côté des autres affaires de malheureuse mémoire notamment : SOPPO PRISO et FOUDA ANDRE, pour ne citer que ces deux cas là parmi tant d’autres !

Lorsque notre regretté papa décède le 11 Août 2008, soit juste six (06) mois après mon fatidique accident à domicile en Février de la même année, une situation douloureuse et contraignante qui me vaut jusqu’à ce jour le fauteuil roulant de paraplégique que je suis devenu,

Nous ne pouvions pas nous imaginer un seul instant que quatre (04) années plus tard, nous allons nous retrouver à subir les exactions d’un juge et de ses acolytes, plus que décidés à spolier jusqu’au dernier centime nos biens d’héritage, des biens dont notre géniteur aura travaillé dur et avec des privations afin de les rassembler au profit de la famille, avec : loyauté au Président de la République, fidélité aux institutions de notre pays, et surtout respect de la chose d’autrui et du bien public, partout où il aura été sollicité par la très haute hiérarchie.

Monsieur NDAM AMADOU, commandeur de l’ordre de la valeur à sa disparition, a été un haut fonctionnaire de la république du Cameroun. Il a exercé principalement dans le secteur des transports, depuis le début de sa carrière professionnelle dans les années 1970, jusqu’à sa mise en retraite par décret du Chef de l’État en 2004. Beaucoup l’ont connu avant sa mort sous le pseudonyme de « Nji SOCAMAC », du nom de l’entreprise portuaire SOCAMAC (Société Camerounaise de Manutention et d’Acconage), devenue plus tard GEODIS après le rachat post-privation par les français.

Il aura de ce fait passé plus d’une décennie comme Directeur Général dans cette société d’état, avant d’achever sa carrière comme haut responsable au Ministère des Transports où il l’avait débuté comme Directeur des Transports. Il a aussi présidé plusieurs fois, sans faillite aucune dans ses missions, les commissions spécialisés de marchés des structures comme : le Port Autonome de Douala (PAD) où nous connaissons les rebondissements judiciaires qui s’y sont déroulés, ainsi que l’Agence des Régulations de Télécommunications (ART). Il y a toujours accompli ses devoirs avec tact, respect de la chose publique et de sa hiérarchie, et fidélité et loyauté au régime politique en place.

Au moment où sa seconde épouse du nom de Madame PECHA LADIFATOU, décide d’ester en justice sous les conseils de certaines élites bamoun, ethnie d’origine de son époux, notamment un des soi-dits amis et proches de Monsieur NDAM AMADOU, par ailleurs haut gradé de l’armée camerounaise en retraite à ce moment, ainsi que d’autres que nous ne citerons ici mais qui se reconnaîtront très bien, même dans l’entourage du palais des rois, malheureusement, et qui oublient que « PROVOQUER LA PLUIE SUR LE TOIT DE SON PROCHAIN, RISQUE D’OCCASIONNER PLUS TARD L’ORAGE SUR SON PROPRE TOIT APRÈS EUX»,

Tout semblait avoir été mené et géré jusque-là par la famille, selon le strict respect des dernières volontés du disparu, contenues dans le testament écrit et confié à Sa Majesté le Sultan Roi des Bamoun, le Très Honorable Sénateur El Hadj IBRAHIM MBOMBO NJOYA ; puis lu en public au palais des rois bamoun comme de coutume, avec désignation de l’héritier principal de Nji NDAM AMADOU. En rappel, et cela mérite de se savoir, Monsieur NDAM AMADOU était un grand notable au palais, héritier désigné par son feu papa comme le Chef de famille, d’où son titre traditionnel de NJI.

Madame PECHA LADIFATOU, ainsi que ses quatre (04) enfants encore mineurs ont eu à bénéficier islamiquement et à part égale, comme le recommandaient les dispositions testamentaires ci-dessus relevées, des mêmes attentions que sa coépouse, Madame LINJOUOM MARIATOU et ses huit (08) enfants dont j’en suis l’aîné. Encore que cette même personne, à savoir dame PECHA LADIFATOU ne méritait pas, civilement parlant, de tout ce qu’elle aura reçu comme quotte part de biens après les différents partages régulièrement observés, et auxquels elle a eu bel et bien à participer sans contraintes, avec des décharges de sa part consignées dans les archives de la famille NJI NDAM TAPIT à KoupaMatapit dans l’arrondissement de Foumban.

En effet, Madame PECHA LADIFATOU a convolé en secondes noces à Foumban avec Monsieur NDAM AMADOU en 1996, sous le RÉGIME POLYGAMIQUE DE BIENS SÉPARES. Au moment où elle a eu à intégrer le foyer de son époux, elle a eu à y trouver une première épouse, mariée à Foumban à ce monsieur depuis 1970, sous le RÉGIME DE BIENS COMMUNS. Ce qui signifie tout simplement qu’au moment de l’intégration de la famille de son époux, Madame PECHA LADIFATOU a eu à trouver tous les biens ou presque dans leur majorité laissés en héritage et aujourd’hui querellés EGOÏSTEMENT par elle avec le curieux soutien d’un juge : le MAGISTRAT JOHN JOHN DU TRIBUNAL DE FOUMBAN.
Surprenants ont été les actes posés par ledit juge après qu’il ait été saisi par l’injuste plaignante depuis l’année 2012.

D’abord, par une correspondance initiée le 16 Janvier 2013 par Madame PECHA LADIFATOU, un séquestre judiciaire en même temps désigner pour commettre une expertise des biens querellés, Monsieur NGOUNE CLAUDE, agent d’affaires sans bureau fixe et localisable, qui résiderait à Bafoussam selon l’adresse communiquée où il ne se trouve (B.P. 1219, Tél. 77 83 69 06), sera décidé en violation des dispositions en vigueur le même jour par le juge, sans raisons aucunes, et sans vérifications des dires de cette dame par confrontation des parties.
Cf. copies desdits actes en fac similé.

Ensuite, la manifestation des intentions maffieuses du juge se fera de plus en plus ressentir, lorsque plusieurs mois après, il rejettera toutes les sollicitations de demande d’avancement d’hoiries formulées par les ayants-droits du premier lit en souffrances, notamment :
Madame LINJOUOM MARIATOU, une épouse plus qu’éprouvée par ses allers et retours sans résultats auprès du juge JOHN JOHN, parvenue au troisième âge, régulièrement malade et ayant besoin d’attentions sanitaires permanentes, une béquille à la main après un accident malheureux dont elle aura été victime quelques mois auparavant ;
Monsieur NDAM BACHIROU M., victime d’une chute à domicile, paraplégique de son état, et qui après aussi des voyages à risques à Foumban pour solliciter ce qui lui revient de droit afin d’entamer enfin ses soins de rééducation motrice et fonctionnelle, a dû aussi rentrer sans résultats de ses démarches, devant un juge insensible ;
Le reste des ayants-droits du premier lit, dont une étudiante ne pouvant payer normalement ses études universitaires, et des chefs de famille dont les enfants pour certains peinent à bénéficier d’une éducation scolaire sereine, par la faute d’une justice inhumaine.

En rappel, et comme le lui exigeait l’ordonnance le désignant comme séquestre, Monsieur NGOUNE CLAUDE ne s’est jamais présenté aux ayants-droits du premier lit pour leur signifier la décision du juge. Il n’a non plus ouvert un compte bancaire du séquestre pour une meilleure lisibilité des dépenses effectuées par lui dans le cadre de ses fonctions. Il n’a non plus fourni jusqu’ici de rapports de gestion des fonds à sa disposition, une autre erreur dans l’application des termes de l’ordonnance le désignant.

Et plus grave, aucun entretien n’a été fait par lui dans les maisons sous son séquestre, où entre coupures d’électricité et d’eau, les ayants droits sont obligés d’évoluer par la mendicité afin de maintenir le cap, Monsieur NGOUNE CLAUDE et à travers lui, le juge JOHN JOHN, ne voulant réagir favorablement aux demandes légitimes d’avance de droits avant le partage définitif en vue d’après le Tribunal de Foumban, à la demande de dame PECHA LADIFATOU, décidée à mener la vie dure à sa coépouse et ses enfants.

Enfin, et plus grave une fois de plus, ce qui s’est opéré jusque-là par le juge en question, le rendu d’une décision provisoire de justice, renfermant la désignation d’un cabinet de notaire à Foumbot, chez Me NEGOUE MICHEL, dont les missions assignées seraient la vente des biens en question (immobiliers), le règlement des taxes d’impôts et des honoraires du notaire, et le reversement du reste de la vente au juge avec le plan de partage aux ayants-droits. Une autre atteinte aux dispositions légales en vigueur qui nous poussera à saisir Monsieur le ministre de la Justice, garde des Sceaux, à travers une correspondance introduite le 16 Juillet 2014.

En rappel, plusieurs tentatives d’arrangement à l’amiable ont été initiées par le premier lit afin de mettre un terme à cette mascarade judiciaire dont Madame PECHA LADIFATOU ne maîtrise pas ou plus elle-même le point de chute, ainsi que les conséquences que génèreront la discorde familiale qu’elle aura organisée. Tant au niveau de la famille en présence des exécuteurs testamentaires désignés par Monsieur NDAM AMADOU, notamment : Messieurs POYOUNA ISSAH, PEMENZI OUMAROU et NSANGOU ABDOU SALAM ; qu’au devant de Sa Majesté le Sultan Roi des Bamoun, l’honorable Sénateur MBOMBO NJOYA IBRAHIM, assisté de son premier adjoint NJI PAFOYOUOM IDRISS et d’une épouse du roi, notre maman au palais des rois bamoun, la reine Neh OURETOU ; sans oublier les propositions voilées d’intentions maléfiques faites par le juge JOHN JOHN en les présences de Madame PECHA LADIFATOU et Monsieur NDAM BACHIROU M. convoqué en urgence au mois de Mars 2014 à Foumban par ledit magistrat à Foumban, et pour rien à la fin dans son état physique.

Cette même personne à savoir Madame PECHA LADIFATOU, une menteuse patentée, doublée d’un phénomène inexplicable, n’a plus vraiment honte dans son « voyoutisme ». Se rend-t-elle compte que le juge JOHN JOHN exploite à fond sa naïveté criarde et son illettrisme manifeste, pour se préparer sa retraite dorée sur les avoirs de son feu époux ? Pense-t-elle-même encore à la mémoire de ce mari qui était sien, lui qui dans sa demeure éternelle ne demande à ses épouses, dont elle, et à ses enfants, qu’un minimum de retenue et pas d’égocentrisme et d’égoïsme dans tout acte posé impactant sur les biens d’héritage qu’il a laissés après lui, pour le bien de tout le monde, ses descendants directs en premier, afin qu’il se repose définitivement en paix ?

A-t-elle connaissance un seul instant des bases juridiques de partage de biens de succession, elle qui a tout trouvé à son arrivée en 1996, de part l’acte de mariage N° 28/96 contracté à la CR de Foumban, du 07 Décembre 1996, une première épouse en la personne de Madame LINJOUOM MARIATOU, de part l’acte de mariage N° 119 contracté à la CRME Foumban, le Cinq Septembre 1970, qui a passé près de son époux avant l’arrivée de Madame PECHA LADIFATOU parmi nous, plus d’un quart de siècle avec des sacrifices énormes, afin de bâtir un nom autour de la dynastie NJI NDAM TAPIT de KoupaMatapit ? Se souvient-elle de tout ce que Madame LINJOUOM MARIATOU a éprouvé comme privations, afin de permettre à leur époux d’agir en toute équité envers ses épouses, selon les prescriptions islamiques ?

Aujourd’hui, celle qui l’a accueilli près d’elle avec bon cœur et humanisme, comme sa fille, et qui lui a donné un gobelet d’eau fraîche afin de lui souhaiter la bienvenue, ne mérite plus que dans son état de santé très fragile, béquilles à la main, de l’eau bouillante pour Madame PECHA LADIFATOU, cette dernière lui ayant plus d’une fois retourné négativement l’ascenseur de son antipathie de diverses manières cruelles !

Madame PECHA LADIFATOU se plaint partout à travers des commérages fabriqués de toutes pièces d’avoir été abandonné par la famille. De quelle famille parle-t-elle lorsqu’un de ses enfants jouit depuis de longues années d’une excellente éducation scolaire à Njombé, aux soins de Monsieur POYOUONA ISSAH, cousin de Monsieur NDAM AMADOU, qui bien avant la disparition de Monsieur NDAM AMADOU avait pris la décision de s’occuper tout seul du rejeton de Madame PECHA LADIFATOU ! Qui a retiré le reste de ses enfants de l’école où ils fréquentaient à Douala, sous la tutelle de leur oncle et petit frère utérin de Monsieur NDAM AMADOU, le nommé Monsieur PEMENZI OUMAROU ?

Si ce n’est elle, que Madame PECHA LADIFATOU nous dise qui a posé un tel acte stupide contraignant ces enfants à la vie du village à KoupaMatapit, puis à Foumban où depuis longtemps Madame PECHA LADIFATOU a trouvé un toit aux frais de qui elle le sait toute seule, sans l’aval d’aucun membre de la famille NJI NDAM TAPIT qui l’observe depuis agir contre la morale traditionnelle comme civile, sans en dire un mot !

Pour protéger ses propres enfants de la distraction par leur maman de leurs avoirs d’héritage, des comptes bancaires avaient été ouverts à la SCB-CL à Douala. Les sommes allouées après une répartition équitable entre tous les ayants droits, sans discriminations aucunes, y ont été régulièrement reversés pour les besoins de santé, d’école, et autres des quatre enfants de Madame PECHA LADIFATOU. Ces dits comptes avaient été dotés pour les retraits à venir, du mécanisme de la double signature, dont celle de la maman des enfants, et soit celle de Monsieur NDAM IBRAHIMA AZIZ, héritier principal et administrateur démis injustement par le juge JOHN JOHN, ou alors celle de Monsieur POYOUONA ISSAH à la demande même de Madame PECHA LADIFATOU.

Alors, lorsque Madame PECHA LADIFATOU déclare partout à qui prête oreille à l’écouter dans sa dérive, que les enfants ont été abandonnés à sa seule charge, pourquoi a-t-elle décidé :
– de ne plus poser les problèmes de ses enfants en conclave familial, comme cela se passait avant sans problème, afin de justifier les décaissements opérés dans les comptes bancaires desdits enfants, et cela pour un meilleur rendu de la gestion de leurs avoirs d’héritage aux enfants lorsqu’ils devaient atteindre leur pleine majorité ?

– de demander la désignation d’un séquestre judiciaire, dont elle seule et le juge JOHN JOHN peuvent nous donner à ce jour face à la piteuse gestion de l’ordonnance de séquestre par Monsieur NGOUNE CLAUDE, les vrais mobiles qui auront motivé la décision de désigner ce séquestre ? Sauf si comme le séquestre NGOUNE CLAUDE qui se sucre depuis deux années sur la fortune de Monsieur NDAM AMADOU, avec la bénédiction de sa seconde épouse PECHA LADIFATOU, lui qui a déclaré sur procès verbal de police à Bafoussam dans les services de la police judiciaire, avoir tout remis au juge JOHN JOHN : argent comme rapport de gestion de son séquestre, sauf ci disions-nous Madame PECHA LADIFATOU trouve son compte dans cette décision de justice privant injustement sa coépouse et ses enfants de ce qui aurait pu les aider à gérer certains soucis matériels dans leurs vies, comme l’avait souhaité Monsieur NDAM AMADOU !

Monsieur le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, saisi du dossier et informé des actions négatives du juge JOHN JOHN, l’aura solutionné en donnant des instructions à Monsieur le Secrétaire général de son département ministériel afin qu’une issue définitive soit trouvée à ce différend pendant. C’est ainsi que le Secrétaire général du Ministère de la Justice a demandé à Madame LINJOUOM MARIATOU par la correspondance N° 08114/CD/7738/14/DANRS du 19 Août 2014, de se mettre en contact avec le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bafoussam, relativement au suivi de la suite réservée par sa hiérarchie à ce dossier. Par la même occasion, le Procureur Général a été saisi en interne sur la même question.

Après la rencontre avec ce haut magistrat à Bafoussam, puis celle avec le Procureur de la République à Foumban vers qui Madame LINJOUOM MARIATOU a été renvoyée, et les décisions du haut magistrat de Foumban prises pour tenter un arrangement à l’amiable entre les parties, ainsi que la récupération auprès du séquestre NGOUNE CLAUDE convoqué sous huitaine, de près deux années de loyer des immeubles de Yaoundé Bastos sous son séquestre à raison d’une somme avoisinant plus d’une TRENTAINE DE MILLIONS DE NOS FRANCS CFA environ,

Madame LINJOUOM MARIATOU n’a finalement que ses yeux pour pleurer avec ses enfants après la curieuse relaxe du séquestre NGOUNE CLAUDE, interpellé le Lundi 20 Octobre 2014 au matin par les services de la Police Judiciaire (P.J.) de Bafoussam, après une plainte déposée par les ayants droits du premier lit deux semaines auparavant, à la demande expresse du Procureur de la République de Foumban, qui par la même occasion aura servi à la P.J. de Bafoussam un mandat d’amener du sieur NGOUNE CLAUDE après son interpellation.

Question : Pourquoi relaxé un « malfrat » que nous avons décidé d’interpeller, alors que les fonds qu’il détient sur ordonnance judiciaire N° 01/2013/CAB/PT/FBAN du 16 Janvier 2013, du juge JOHN JOHN, n’ont aucune destination finale jusqu’ici, si oui sa déclaration sur procès-verbal de la police où il dit avoir tout remis au juge JOHN JOHN ? Pourquoi aussi demander de reformuler une autre correspondance à Monsieur le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui aura déjà donné des instructions comme solutions à ce litige, et dont nous n’avons qu’à appliquer pour agir en toute responsabilité et conscience ?

Ajouté à ces faits :
– la récente décision du juge JOHN JOHN portant désignation d’un juge mandataire devant agir aux noms de Madame LINJOUOM MARIATOU et de ses enfants pendant la vente des biens immobiliers querellés, programmée pour les semaines à venir, et sans jugement définitif rendu par le juge JOHN JOHN décidé à enfreindre jusqu’au bout aux dispositions légales en vigueur, sous le nez des ayants droits de feu NJI NDAM AMADOU, et particulièrement Madame LINJOUOM MARIATOU et ses enfants ne bénéficiant pas de ses faveurs comme la dame PECHA LADIFATOU bien introduite apparemment auprès de ce personnage.

– Le renvoi ce 28 Octobre 2014, une fois de plus et indiscutablement de trop depuis plusieurs mois, du délibéré final de cette affaire judiciaire, par le juge JOHN JOHN, installé sur son trône magistral, dont les intentions manifestes, nous le pensons fortement, se révèlent être le braquage à tous les prix des biens d’héritage de la progéniture de Monsieur NDAM AMADOU.

Ce juge a d’ores et déjà demandé au notaire NEGOUE MICHEL à Foumbot de vendre en notre absence, contrairement à ce que requiert la loi, l’ensemble des biens immobiliers de Monsieur NDAM AMADOU, en commençant par la résidence familiale de plus de trois générations d’homme de KoupaMatapit.

Il lui a aussi demandé bien avant son verdict définitif vidé que nous attendons toujours, de régler les frais d’impôts après vente, ainsi que les frais de notaire, et de lui remettre le reste de l’argent de la vente accompagné du plan de partage notarial afin qu’il rende enfin le délibéré définitif et remette à chacun des ayants droits de Monsieur NDAM AMADOU, sa quotte part décidée entre le juge JOHN JOHN, le notaire NEGOUE MICHEL, et Madame PECHA LADIFATOU qui fréquente de plus en plus ces derniers temps le bureau du magistrat à Foumban, pour la raison qu’elle et le juge maîtrisent si bien.

Enfin sur un énième jugement avant dire droit (ADD), au lieu de vider définitivement ce litige dans son fond comme dans sa forme, il a commis de nouveau son expert à lui afin d’évaluer ce que peut représenter, comme loyer la résidence NDAM AMADOU de Douala depuis Août 2008 (date de décès de son propriétaire) jusqu’à ce jour. En rappel, la famille du défunt y loge depuis 1994 jusqu’à la mort de celui-ci, et au-delà de cette période jusqu’à ce jour, y compris Madame PECHA LADIFATOU qui détient encore avec elle les clés de son compartiment à elle depuis son arrivée en mariage.

La question formidable à se poser de ces jugements provision à répétition tournant au ridicule à la fin, c’est celle de savoir comment on peut demander à des propriétaires d’un bien immobilier laissé en héritage par le chef de famille disparu, de payer le loyer de l’occupation de ce qui leur appartient de droit. Et par ailleurs, payer à qui, et pour qui, si ce n’est pour les visées bassement maladroits du Magistrat JOHN JOHN et de ses acolytes, dont Madame PECHA LADIFATOU.
Tout simplement rocambolesque tout ce qui se fabrique jusqu’ici, depuis plus de deux années, au Tribunal de Grande Instance de Foumban. Notre cas ici présenté n’est pas, parait-il le premier, si on se réfère à d’autres, bien avant le nôtre, où ce monsieur et sa même bande d’acolytes se sont déjà produits en spectacle, depuis plus d’une décennie d’exercice de ses fonctions à Foumban, sous l’œil du Conseil National de la Magistrature.

Tout aussi déplorable de se savoir DOUBLEMENT ORPHELINS, dans un pays où nous pensions pouvoir encore croire comme tout le reste, en notre justice afin de rétablir à leur place les prétentions malveillantes d’une partie : en toute impartialité, légitimité et légalité. Plus que décevant de se dire «FIER D’ÊTRE CAMEROUNAIS», et d’y vivre comme ci nous étions des étrangers venus d’une contrée lointaine.

Monsieur NDAM BACHIROU M.
Écrivain.
Douala – Cameroun / Tél. : (237) 99 33 08 74
Émail : bechirndam@yahoo.fr / mougnutou@gmail.com

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Au Cameroun, la polio se porte bien !

Depuis octobre 2013, le Cameroun connait un cas de poliomyélite découvert dans la région de l’Adamaoua. Ça fait un an déjà que le pays tout entier se livre à une lutte permanente contre cette maladie donc la cible se recrute parmi les enfants de moins de cinq ans, voir 10 ans. Un an de campagne intense qui va connaitre son apothéose lors de la dernière campagne organisée du 30 octobre au 2 novembre 2014 à travers toutes les dix régions que compte le pays. Un an de campagnes dont les résultats sont loin d’être positifs compte tenu de beaucoup de résistances de certaines familles et des pesanteurs de l’administration de la santé.images

Le contexte de la campagne : La polio est une maladie contagieuse causée par un virus qui attaque surtout les membres, les affaiblit et les paralyse pour tout le reste de leur vie. Depuis qu’un cas de cette maladie a été découverte dans la région de l’Adamaoua, le Cameroun est en épidémie totale, il est donc en état d’alerte. Depuis octobre 2013, date à laquelle un cas de polio a été découvert, le ministère de la santé publique, avec l’appui des organisations internationales, a lancé des campagnes de sensibilisations et de vaccination contre cette maladie contagieuse. Comme il est d’ailleurs de coutume, un seul cas déclaré de polio fait d’un pays un territoire en alerte et par conséquent, les migrations et les échanges internationaux prennent de sérieux coups. Pour éviter d’être mis en quarantaine, le gouvernement camerounais investit donc pour limiter les dégâts.

Le contenu et le but de la campagne : Un an de campagne où les populations ont été sensibilisées sur les services qu’elles pourraient bénéficier. Tout au long de ce périple, multiples tours de vaccinations ont été organisées. Les enfants de 0 à 5 ans dans les huit régions à savoir, le Littoral, le Nord, l’Extrême-Nord, le Centre, l’Ouest, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et le Sud et les enfants de 0 à 10 ans pour les deux autres régions à savoir l’Adamaoua et l’Est sont concernés, sans oublié toute la population des réfugiés de ces deux dernière régions. Lorsqu’on est en face d’une maladie qui n’a pas de traitement, le moyen le plus sûr de pouvoir éradiquer la maladie est soit la prévention à travers l’observation des mesures d’hygiène à savoir se laver les mains à l’eau avec du savon avant de manger et après les toilettes ; faire bouillir l’eau avant de la boire ou utiliser une autre méthode de potabilisation ; laver les fruits avant et les légumes avec de l’eau propre avant de les consommer ; ne pas faire les selles à l’air libre ; bien nettoyer la cour et les alentours des maisons et concessions, soit la prévention à travers de multiples vaccinations.

Les stratégies de la communication : Il se trouve que le Cameroun a opté pour une campagne répétée et de proximité appelée porte-à-porte. « Campagnes Répétées » pour la simple raison que la multiplication des vaccins est un gage de protection assurée : plus, l’enfant est vacciné à chaque passage des agents de la santé publique, mieux il est immunisé contre la poliomyélite. C’est aussi un gage d’assurance pour stopper la maladie face la gravité de la situation : l’épidémie. « Campagnes de proximité » pour signifier que les agents du ministère de la santé publique chargés de la sensibilisation pour les uns et de l’administration de la dose de vaccin pour les autres, sont appelés à aller vers les ménages, les écoles, les églises, les communautés, les plantations, les rues et autres. Tous les enfants, sans discrimination sont concernés, qu’ils soient camerounais ou non.

Pendant que nous amorçons le dernier virage des campagnes de communication, de sensibilisation et de vaccination pour donner aux populations les mesures de protection contre la polio, les personnes handicapées considérées comme les survivants, comme ceux qui ont vaincus la maladie, je veux dire les personnes en situation de handicap, les personnes plus concernées et les plus outillés pour servir de relai dans la communication, n’ont malheureusement pas été associé comme partenaire à la lutte. Ils  assistent donc, médusées, à ce qu’on pourrait appeler une campagne déficiente dont les résultats sont mitigés.

Les associations appelées à la rescousse : Le 24 octobre dernier, journée internationale de la lutte contre la polio, l’association Gic-Handyc, entre autres, regroupant quelques personnes en situation de handicap à Douala, reçoit la visite des personnes peu ordinaire. Elles se présentent en leur qualité de représentant de l’Unicef pour les uns, du Ministère de la Santé Publique pour les autres. L’objet de leur visite ? Solliciter l’apport des personnes handicapées pour mener à bien l’efficacité de cette campagne qui va connaitre son dernier virage le 2 novembre 2014. Dans leurs plaidoyers, elles présentent les personnes handicapées comme les meilleurs interlocuteurs face à ce que nous pouvant appeler ici la réticence des parents et de la population à accepter la vaccination sans non moins étaler au fil des discours les résultats mitigés de cette campagne. Il ressort donc de ces discours que le Cameroun est le pays qui a le plus misé sur cette campagne en Afrique. Avec ses 20 millions d’habitants, le Cameroun a déjà dépensé plus du double que le Nigéria qui est plus touché et qui a plus de 200 millions d’habitants. Le constat est donc alarmant et appelle à plus de responsabilité des agents de la santé qui ont cru sonner l’alerte en interpellant, enfin, les personnes les plus concernées par cette campagne.

Les enjeux de la campagne et les leçons : Comme la campagne pour la lutte contre le VIH-SIDA où les personnes séropositives sont les plus impliquées dans les campagnes, les personnes handicapées devraient donc être les plus impliquées pour la lutte contre la polio. Mais, tel n’a pas, malheureusement été le cas, à entendre ces fameux visiteurs qui sont venus, disent-ils, solliciter l’apport des handicapés et surtout recueillir des avis pour une campagne pérenne. Là justement est le hic ! Depuis octobre 2013, aucune association de personnes handicapées n’a été sollicitée pour la campagne. Dans un environnement hostile et réfractaire où les populations, rurales surtout, sont encore hantées par des préjugés sur les vaccinations ; où les populations sont méfiantes vis-à-vis des pouvoirs publics dans cet élan de vaccination gratuite et à domicile alors que les enfants et même des personnes adultes meurent encore à cause d’un simple palu dans nos dispensaires, il n’est pas du tout aisé de voir les parents accepté de vacciner leurs enfants : la méfiance et l’indifférence vis-à-vis de l’autorité sanitaire n’est donc pas une surprise. C’est face à ce constat amer que ces agents ont compris que les personnes handicapées pourraient psychologiquement faire changer l’opinion négative de ces familles sur les objectifs des vaccinations. La présence d’une personne handicapée est sans doute la solution devant ces parents hostiles qui seraient prêts, pour beaucoup, à céder devant quelqu’un qui a survécu à la maladie et qui en porte des séquelles.

Les personnes handicapées sont les mieux placées pour jouer le rôle de « père-éducateurs », d’interlocutrices les plus crédibles car elles sont des exemples et des témoins vivantes. Evidemment, cette dernière campagne ne leur laissera pas le temps aux partenaires de mobiliser suffisamment les associations en vue d’un important déploiement pour la cause étant donné que ladite campagne comme ce 30 octobre 2014.

Il faut tout de même signaler que l’Etat Camerounais a cette fâcheuse habitude de considérer que les personnes handicapées sont des bons-à-rien, des personnes de seconde zone et par conséquent ne se prive pas de ne pas les associer pour venir à bout d’un phénomène qu’il voudrait éradiquer. Certains parleront, bien entendu, de cette fébrilité des associations des personnes handicapées dans leur positionnement social. Soit. Les personnes handicapées ont, eux aussi, ce fâcheux défaut d’être toujours derrière la scène, réservées et attentistes. Cette attitude vient du fait que les familles, privées du soutien, ont appris à s’occuper seule de leurs enfants handicapées. D’autres avaient même honte de faire savoir à la communauté qu’elles ont un enfant handicapé. Cette attitude est même plus répandue et elle est aussi considérée à l’heure actuelle comme le principal frein à la lutte pour la protection et les droits des personnes handicapées. Ce refus de s’engager, cette indifférence face à la société qui elle-même est indifférente vis-à-vis d’elles, j’allais dire cette indifférence réciproque est et restera un gage pour la persistance et la survie de la polio au Cameroun. En tout état de cause, on ne peut pas attendre que toutes les personnes soient engagées simultanément pour des actions sociales. Il faut faire avec celles qui souhaitent s’engager. Sinon, cette indifférence fera que la polio se portera bien parce qu’elle aurait de beaux jours devant elle.  Il appartiendra donc encore aux pouvoir public et même à toute la communauté de permettre à ces personnes de sortir de cette « prison » qui ne leur sert pas, qui ne leur permettra pas de s’épanouir. Cette problématique a surement échappé à ces acteurs de la lutte contre la polio, pourtant elle a donné des résultats positifs dans certaines circonstances. Comprenne qui pourra.

Tchakounté Kemayou


« Prix Bibi Ngota 2014 » du journalisme contre l’impunité en Afrique

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Pour sa troisième édition, l’association « Tribunal Article 53 » lance le concours du meilleur article de presse qui s’est illustré contre l’impunité en Afrique. L’innovation de cette année augure une montée en puissance dans les années à venir avec la participation du Ministère Allemand des Affaires Etrangères. Initiative purement camerounais, le « Prix Bibi Ngota » du journalisme naît dans un contexte où la liberté de la presse est vécue comme une épée de Damoclès sur la tête des journalistes et blogueurs. Un pays qui a un déficit dans un domaine où l’écriture constitue le produit commercial destiné à la connaissance et à l’information du peuple.

Le choix de la dénomination de ce prix dès le lancement de la première édition a fait l’objet de beaucoup de critique à l’endroit de son principal initiateur en la personne de Patrice Naganang, écrivain et enseignant à l’Université de New-York. Certains journalistes avaient estimé que Bibi Ngota, du nom du journaliste qui est mort en prison suite à une arrestation musclée pour avoir diffusé une information qui incriminait le secrétaire général de la présidence à l’époque, Laurent Esso, dans son journal dont il était le Directeur de Publication (DP). Une détention qui avait été jugée d’arbitraire par certains journalistes et analystes qui estimaient toutes les procédures judiciaires n’avaient été respectées en la matière. D’autres, par contre, estimaient que Bibi Ngota n’était qu’un pseudo journaliste qui faisait dans la mendicité. La spécialité de Bibi Ngota, arguaient-ils, était le chantage. Il s’impliquait dans les affaires où les pontes du régime et du parti au pouvoir étaient incriminés pour se faire beaucoup de sous car l’article en question n’était pas rédigé en respectant les canons du métier. C’est fort de cette embrouillamini dans le milieu de la presse au Cameroun et de ce débat récurrent sur la liberté d’expression qui est considérée comme le cache sexe de la tyrannie de Yaoundé que l’écrivain décide de créer un prix au nom du journaliste décédé en prison faute de soins médicaux. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont et la troisième édition vient donc d’être lancée pour le bonheur des journalistes Camerounais et Africain en général.

Qu’à cela ne tienne, il faut tout de même se réjouir du fait que ce prix vienne enrichir l’environnement de la presse Africaine meurtrie par le poids des politiques qui, de manière cynique et invisible, mènent la vie dure aux journalistes en plein exercice de leur métier. Il y a donc longtemps que les journalistes sont considérés comme des veilleurs et gardiens d’opinion, des formateurs d’esprit libre considéré comme un élément fédérateur d’une libération du Continent du joug de la servitude. L’épée de Damoclès dont il est question ici est cette récurrence et cette volonté malsaine de marteler par des coups de sanctions pécuniaires, privative de liberté, suspension provisoire ou non des organes incriminés, etc. Une sorte de tendance à une liberté sous condition, comme pour dire que : « Vous pouvez dire tout ce que vous voulez, mais sachez que la loi c’est nous, pas vous… » ; Comme ces chaînes de radios et télévisions créées à tout vent et qui sont incapables de respecter toutes les conditions financières exigées pour l’autorisation de fonctionnement et d’ouverture et que l’Etat laisse fonctionner sous le régime de « Tolérance administrative » ; Comme cette subvention de catéchiste appelée « Aide à la presse » prenant les journalistes comme des mendiants de la soupe du soir. Les prix qui valorisent les travailleurs, les ouvriers de l’écriture dans un environnement hostile où on pense plus au fouet, à la chicotte, au bâton qu’à la récompense. Ne faut-il pas se réjouir de ce prix nonobstant les quolibets débités de part et d’autres pour donner à ce prix un caractère non moins de sectarisme ? Est-ce la personne de Patrice Nganang qui fait problème ou le choix de Partice Nganang lui-même pour le feu Bibi Ngota considéré comme pseudo journaliste ? Les questions restent posées compte tenu de l’ampleur de la situation où trois journalistes à savoir Rodrigue Tongué, Félix Cyriaque Ebolé Bola respectivement des quotidiens Le Messager et Mutations, Baba Wamé, enseignant de journalisme à l’université de Yaoundé 1 se présenteront dès ce jour au tribunal pour détention d’informations susceptibles d’atteinte à la sécurité de l’Etat. En tous les cas, contentons-nous de célébrer ce prix et plus particulièrement du thème de l’impunité.

Et Bonaventure Tchucham, un camerounais de la diaspora, dans un forum de se réjouir lui aussi du « choix du thème de l’impunité, couplée à la promotion du courage et de l’excellence journalistiques » qui, pour lui « semble un choix des plus judicieux si l’on tient compte de ce que l’impunité est la principale circonstance aggravante, si ce n’est même la cause, des dysfonctionnements les plus scandaleux dans notre pays et ailleurs en Afrique, et aussi du fait que la crispation de nos satrapies tropicales face à la contestation maintient des réflexes ataviques de répression sauvage de la libre pensée et du journalisme indépendant, ce qui exigent de ceux qui osent braver ces régimes, qu’ils aient des c… bien accrochées! Nos pays ont certainement besoin de journalistes qui entendent bien le sens de leur profession et assument leur rôle de chiens de veilleurs et de « braqueurs de la lumière sur les cancrelats », de quatrième pouvoir; en particulier dans des pays où l’autocratie a ruiné toute l’économie de la séparation républicaine des pouvoirs: il ne reste dans ce cas, en réalité, plus que deux pouvoir, celui de « l’empereur présidentiel » (dixit Owona Nguini), et celui du journalisme courageux qui excelle dans le braquage de la lumière! ». Oui, pourquoi ne pas récompenser ces ouvriers qui bossent dans un tel environnement où un mot, un phrase « mal placée » pourrait entraîner à la mort comme Bibi Ngota ?

In fine, on ne peut que se réjouir sur la survie de ce prix malgré les couacs et en même temps regretté de la méfiance de certains à mettre la main dans la poche et laisser le ministère Allemand des Affaires Etrangères venir nous montrer ce que nous-même nous pouvons faire pour le bonheur de la presse : « Nos gros bourgeois donneraient un sens à leur fortune en finançant comme mécènes de tels prix, au lieu d’offrir des édifices et autres institutions universitaires à un État délinquant et déliquescent! Si nos riches hommes d’affaire ont été approchés et ont refusé de financer une initiative aussi louable, que la honte les couvre, et que donc tout le bénéfice en vienne aux larrons qui savent profiter des vides historiques » (Bonaventure Tchucham).

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Charles Ngah Nforgang, Christian Locka du Cameroun et Dialtabé Diop de Mauritanie pour l’édition de 2012
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Anne Matho et Christelle Kouetcha du Cameroun, et Dialtabé Diop de Mauritanie pour l’édition de 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


COMMUNIQUE MEDIAS

Le Tribunal Article 53 a l’honneur de vous annoncer le lancement du prix Bibi Ngota 2014 du Journalisme contre l’Impunité en Afrique. Le prix, à dimension panafricaine et bilingue (français et anglais), couronnera une pièce journalistique faite pour la presse, la radio, la télévision ou le net sur un pays africain par un journaliste basé en Afrique, et publiée entre le 12 novembre 2013 et le 12 novembre 2014. La pièce doit avoir pour thème l’impunité dans ses aspects juridique, militaire, politique, économique, environnemental, sociétal, des genres et autres.

Le lauréat du premier prix recevra 1 million de Fcfa

Le lauréat deuxième prix recevra : 300,000 Fcfa

La mention spéciale du jury s’élèvera à 200,000 Fcfa

 

 

Les articles seront soumis à : bibingota@…, ou : nganang@…

Le dernier délai des soumissions est fixé au 12 novembre 2014.

 

Les membres du jury pour l’édition de 2014 sont : Jean-Bruno Tagne (Le Jour, Cameroun); Cyriaque Ebole Bola (Mutations, Cameroun); Agnès Taile (Le Septentrion, USA/Cameroun) ; Dibussi Tande (bloggeur pour Scribbles from the Den, USA) ; Simon Inou (ancien à Le Messager,Autriche) ; Herbert Boh (journaliste, USA).

Le prix dorénavant biannuel, qui célèbre le travail journalistique d’excellence et de courage, est institué en la mémoire du journaliste Bibi Ngota mort en incarcération en 2010. Les précédents lauréats sont : Charles Ngah Nforgang, Christian Locka du Cameroun et Dialtabé Diop de Mauritanie pour l’édition de 2012 ; Anne Matho et Christelle Kouetcha du Cameroun, et Dialtabé Diop de Mauritanie pour l’édition de 2013. Les participants aux deux précédentes éditions étaient originaires du Cameroun, de la RDC, du Togo, du Tchad, du Sénégal, de Mauritanie, du Bénin.

L’édition 2014 du prix Bibi Ngota est financée par le Ministère allemand des relations extérieures, et la remise des prix aura lieu le 8 décembre à Douala, sous le haut patronage de l’ambassadeur d’Allemagne au Cameroun.

www.tribunalarticle53.com
Secrétaire du

prix Bibi Ngota

Patrice Nganang, écrivain

(USA)

nganang@…
Coordinateur national

du Tribunal Article 53

Gérard Kuissu Mephou

(Cameroun)

kuissugerard@…

Tel : 77633799

Pour les détails sur Bibi Ngota et les conditions de sa mort, klicker ici :

https://cjfe.org/resources/features/cjfe-remembers-bibi-ngota

 

Tchakounté Kemayou